[9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
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[9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
De retour chez les Monthoux, Thierry alla s'enfermer une petite heure dans son bureau, boire un peu de vin, afin de reprendre contenance. Les émotions de ce début ne l'avaient que trop agitée. Rebecca.... Sa chère petite sœur, celle qu'il avait préféré croire morte pour ne pas l'imaginer miséreuse, était vivante. Que devait-il faire ? Comment réagir face à une telle révélation ? Quel chemin suivre ? Ils ne se connaissaient. Elle le croyait encore pareil qu'autrefois et le découvrait en prêtre lubrique, vil.. Devait-il la laisser continuer à se désillusionner ?
Son regard se posa sur le Christ ornant le mur entier de la pièce. Son regard le mit mal à l'aise mais il n'arrivait pas à baisser les yeux. La figure semblait le juger. Jésus proclamait que l'on devait aimer son prochain, sa famille encore plus. Il songea à un dilemme survenu vingt ans plus tôt. Alex... Il avait rejeté sa paternité au début, mis la mère de l'enfant dehors en la maudissant, en la chargeant de tous les vices... Serait-ce le moment de faire acte de rédemption ?
Le cœur encore hésitant, le prêtre quitta finalement le bureau et rejoignit l'église. Des paroissiens allaient bientôt le demander. Il devait être là pour les accueillir.
Son regard se posa sur le Christ ornant le mur entier de la pièce. Son regard le mit mal à l'aise mais il n'arrivait pas à baisser les yeux. La figure semblait le juger. Jésus proclamait que l'on devait aimer son prochain, sa famille encore plus. Il songea à un dilemme survenu vingt ans plus tôt. Alex... Il avait rejeté sa paternité au début, mis la mère de l'enfant dehors en la maudissant, en la chargeant de tous les vices... Serait-ce le moment de faire acte de rédemption ?
Le cœur encore hésitant, le prêtre quitta finalement le bureau et rejoignit l'église. Des paroissiens allaient bientôt le demander. Il devait être là pour les accueillir.
Re: [9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
Malgré ses béquilles et les faiblesses de son corps, Alexandre se forçait à aller vite pour ne pas ralentir la petite famille qui marchait gaiement devant lui. Grace s'amusait à sauter à pied-joint sur les pavés.
En passant près des restes du presbytère qui avait péri dans les flammes, la culpabilité revint l'assaillir. Par sa faute, par sa stupidité mortelle, en s'alliant avec une diablesse, un quartier entier aurait pu disparaitre. Ses yeux se posèrent sur la silhouette insouciante de Grace. Des centaines d'enfants, comme elle, auraient pu mourir. Par sa faute. Cette phrase se répétait, martelée dans son âme. Pour se distraire, il songea aux tours de magie de son ami Tristan. Il prit brusquement conscience ne plus avoir cherché à avoir de ses nouvelles. Il ne savait même pas où il travaillait, n'ayant pas écouté son père qui le disait alors. La culpabilité le frappait. Tristan l'avait soutenu pendant toute cette nuit passé au pilori, malgré le froid, l'avait veillé toute une journée puis une nuit quand il se remettait grâce aux bons soins de son père. Tristan... TRistan.. Il l'avait abandonné. Il devait se rattraper, s'excuser ! Il devait lui rendre visite, lui montrer qu'il allait bien ! Irène lui permettrait bien de s’absenter une heure ou deux.
Nerveux, il prit la parole d'une voix tremblante :
"Irène.. euh, après je pourrais... Euh j'aimerais voir un ami, lui dire que je vais bien et savoir si ça se passe bien pour lui. Alors.... Alors..."
En passant près des restes du presbytère qui avait péri dans les flammes, la culpabilité revint l'assaillir. Par sa faute, par sa stupidité mortelle, en s'alliant avec une diablesse, un quartier entier aurait pu disparaitre. Ses yeux se posèrent sur la silhouette insouciante de Grace. Des centaines d'enfants, comme elle, auraient pu mourir. Par sa faute. Cette phrase se répétait, martelée dans son âme. Pour se distraire, il songea aux tours de magie de son ami Tristan. Il prit brusquement conscience ne plus avoir cherché à avoir de ses nouvelles. Il ne savait même pas où il travaillait, n'ayant pas écouté son père qui le disait alors. La culpabilité le frappait. Tristan l'avait soutenu pendant toute cette nuit passé au pilori, malgré le froid, l'avait veillé toute une journée puis une nuit quand il se remettait grâce aux bons soins de son père. Tristan... TRistan.. Il l'avait abandonné. Il devait se rattraper, s'excuser ! Il devait lui rendre visite, lui montrer qu'il allait bien ! Irène lui permettrait bien de s’absenter une heure ou deux.
Nerveux, il prit la parole d'une voix tremblante :
"Irène.. euh, après je pourrais... Euh j'aimerais voir un ami, lui dire que je vais bien et savoir si ça se passe bien pour lui. Alors.... Alors..."
Re: [9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
Irène profita de cette sortie pour découvrir un peu plus la ville. Ils ne l’avaient vu que de nuit en arrivant la veille. Elle laissa promener son regard aux hasards des rues. Ils avaient nombre de saltimbanque qui se promenait entre les allées des étals. Beaucoup étaient infirmes. Irène pensa à l’œuvre de charité qu’elle avait laissé chez elle. Elle espérait que les sœurs de Notre-Dame de la Garde se débrouillait, qu’elles avaient pu trouver un autre bienfaiteur pour aider les pauvres de la ville.
Enfin, ils parvinrent à l’église. Elle n’était pas aussi grande que celles qu’Irène avait connu mais cela lui suffisait. Il n’y aurait pas grand monde de toute façon ; ses frères ne feraient certainement pas le déplacement, ils étaient tous trop pris par leurs affaires respectives, ni ses deux belles-sœurs. Cela faisait d’ailleurs un moment qu’elles n’avaient pas vu ses différents neveux. Enfin, elle ne voulait pas une fête exceptionnelle, juste voir entrer son fils dans l’Église.
Elle observa Alexandre marcher près d’elle. Irène le sentait anxieux. Peut-être ce prêtre avait-il une réputation. Ou bien était-ce lié à sa
famille dont il avait parlé hier soir ? Un prêtre savait beaucoup de choses, elle l’avait toujours constaté dans son ancienne paroisse.
Elle comprit mieux sans émoi lorsqu'il lui demanda à demi-mot de partir. Irène sourit.
- Tu peux prendre une heure de pause si tu le souhaite. Vous avez déjà très bien travaillé ce matin avec Grâce. Assure-toi juste de rentrer assez tôt si jamais le magasin vient à se remplir.
Après tout, il fallait bien qu'il sorte lui aussi. Et elle pourrait se débrouiller une heure seule avec les enfants. Lorsqu’ils parvinrent à la porte de bois, Irène la poussa d’une main. Immédiatement ses doigts virent trouver par réflexe le bénitier afin de faire le signe de croix. Grâce fit de même sans l’eau, comme elle ne pouvait pas atteindre le bassin.
L’église semblait vite. Devait-elle s’annoncer ? Elle ignorait comment l’on faisait à la capitale. Irène interrogea Alexandre du regard tout en guettant un quelconque bruit de pas qui annoncerait une arrivée.
Enfin, ils parvinrent à l’église. Elle n’était pas aussi grande que celles qu’Irène avait connu mais cela lui suffisait. Il n’y aurait pas grand monde de toute façon ; ses frères ne feraient certainement pas le déplacement, ils étaient tous trop pris par leurs affaires respectives, ni ses deux belles-sœurs. Cela faisait d’ailleurs un moment qu’elles n’avaient pas vu ses différents neveux. Enfin, elle ne voulait pas une fête exceptionnelle, juste voir entrer son fils dans l’Église.
Elle observa Alexandre marcher près d’elle. Irène le sentait anxieux. Peut-être ce prêtre avait-il une réputation. Ou bien était-ce lié à sa
famille dont il avait parlé hier soir ? Un prêtre savait beaucoup de choses, elle l’avait toujours constaté dans son ancienne paroisse.
Elle comprit mieux sans émoi lorsqu'il lui demanda à demi-mot de partir. Irène sourit.
- Tu peux prendre une heure de pause si tu le souhaite. Vous avez déjà très bien travaillé ce matin avec Grâce. Assure-toi juste de rentrer assez tôt si jamais le magasin vient à se remplir.
Après tout, il fallait bien qu'il sorte lui aussi. Et elle pourrait se débrouiller une heure seule avec les enfants. Lorsqu’ils parvinrent à la porte de bois, Irène la poussa d’une main. Immédiatement ses doigts virent trouver par réflexe le bénitier afin de faire le signe de croix. Grâce fit de même sans l’eau, comme elle ne pouvait pas atteindre le bassin.
L’église semblait vite. Devait-elle s’annoncer ? Elle ignorait comment l’on faisait à la capitale. Irène interrogea Alexandre du regard tout en guettant un quelconque bruit de pas qui annoncerait une arrivée.
Re: [9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
Alexandre sourit, satisfait que sa requête soit répondu de manière favorable.
"Merci beaucoup. J'essaierai de faire vite. J'espère que Tristan va bien et qu'il est bien traité..."
Il continua d'emboiter le pas au petit groupe puis devança Irène aux portes de l'église, un sourire espiègle aux lèvres. Après tout, en ces lieux, il était en quelque sorte le propriétaire. S'affranchissant de toute timidité, le jeune homme s'enhardit à pénétrer vite à l'intérieur.
"Oh ! Hé ! Père Thierry ! Vous dormez ?"
Cette provocation l'aurait autrefois terrifié mais il savait aujourd'hui ne plus rien craindre ici. Il lui tardait d'entendre la réaction de papa !
"Merci beaucoup. J'essaierai de faire vite. J'espère que Tristan va bien et qu'il est bien traité..."
Il continua d'emboiter le pas au petit groupe puis devança Irène aux portes de l'église, un sourire espiègle aux lèvres. Après tout, en ces lieux, il était en quelque sorte le propriétaire. S'affranchissant de toute timidité, le jeune homme s'enhardit à pénétrer vite à l'intérieur.
"Oh ! Hé ! Père Thierry ! Vous dormez ?"
Cette provocation l'aurait autrefois terrifié mais il savait aujourd'hui ne plus rien craindre ici. Il lui tardait d'entendre la réaction de papa !
Re: [9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
Il n'y avait que peu de fréquentations aujourd'hui. Deux ou trois paroissiens venus prier devant une statue dans la petite de la Vierge. Il déambula quelques temps dans les allées puis alla se recueillir au pied de la croix, la tête courbée, à prier le Christ. Que celui-ci puisse lui indiquer le bon cheminement à prendre avec sa sœur, à ne pas encore prendre une décision qu'il regretterait ensuite...
Soudain, une voix nasillarde et provocante résonnante. Il sursauta et se releva, reconnaissant déjà le timbre dans voir la personne. Dans la chapelle, les gens se signaient outrés. Le prêtre leur fit un geste d'apaisement et les invita à retourner à leurs prières tout en rejoignant son fils qui restait aux abords de l'entrée. Il semblait en forme, pas amaigri... Thierry préféra s'amuser de l’impertinence que de témoigner de son inquiétude.
"Eh bien, le fils prodigue serait déjà de retour ? Pas très endurant, comme garçon ! Celui de la Bible était parti plusieurs années si tu te rappelles de tes psaumes !"
A ce moment, il remarqua une femme qui tenait un bébé, accompagné d'une fillette. Un rictus moqueur lui vint. Il porta son regard vers son fils, dans lequel on pouvait distinguer une évidente tendresse dissimulée derrière ses plaisanteries taquines.
"Eh bien, mon garçon, quelle précocité ! Après une journée, tu reviens avec une femme et deux enfants ! Bravo ! C'est pour officialiser l'union, c'est bien cela ?"
Soudain, une voix nasillarde et provocante résonnante. Il sursauta et se releva, reconnaissant déjà le timbre dans voir la personne. Dans la chapelle, les gens se signaient outrés. Le prêtre leur fit un geste d'apaisement et les invita à retourner à leurs prières tout en rejoignant son fils qui restait aux abords de l'entrée. Il semblait en forme, pas amaigri... Thierry préféra s'amuser de l’impertinence que de témoigner de son inquiétude.
"Eh bien, le fils prodigue serait déjà de retour ? Pas très endurant, comme garçon ! Celui de la Bible était parti plusieurs années si tu te rappelles de tes psaumes !"
A ce moment, il remarqua une femme qui tenait un bébé, accompagné d'une fillette. Un rictus moqueur lui vint. Il porta son regard vers son fils, dans lequel on pouvait distinguer une évidente tendresse dissimulée derrière ses plaisanteries taquines.
"Eh bien, mon garçon, quelle précocité ! Après une journée, tu reviens avec une femme et deux enfants ! Bravo ! C'est pour officialiser l'union, c'est bien cela ?"
Re: [9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
Irène trouva qu'Alexandre s'inquiétait bien pour son ami. C'était charmant comme il s'inquiétait. Cependant, il s'avérait bien hardi dans l'église. Grâce mit une main devant ses lèvres au geste d'Alexandre. On lui avait toujours appris à être silencieuse dans un lieu saint. Surtout en présence d'une si jolie statue de la Vierge qu'elle ne manqua pas de saluer d'un petit hochement de tête comme sa mère.
Le prêtre ne tarda pas à apparaître. Irène vit se confirmer quelques uns de ses soupçons. "Le fils prodige"... Elle ne laissa rien paraître mais n'en pensait pas moins. Irène laissa échapper un léger rictus à sa dernière phrase.
- Je crains que non mon père. J'ai déjà été mariée. Si je viens à vous c'est pour vous demander une date de baptême pour mon fils.
Le prêtre ne tarda pas à apparaître. Irène vit se confirmer quelques uns de ses soupçons. "Le fils prodige"... Elle ne laissa rien paraître mais n'en pensait pas moins. Irène laissa échapper un léger rictus à sa dernière phrase.
- Je crains que non mon père. J'ai déjà été mariée. Si je viens à vous c'est pour vous demander une date de baptême pour mon fils.
Re: [9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
Devant la réponse rapide et efficace à laquelle Thierry le prit, Alexandre resta muet. Il voulait titiller un peu son père mais ne prévoyait pas une répartie si cinglante. A la seconde, son visage devint cramoisi.
"Je... Non : Irène... Irène m'a recueillie hier soir. Elle m'a nourri, logé et offert un travail. Euh tu .. Vous voyez ? J'ai su trouver un vrai boulot !"
"Je... Non : Irène... Irène m'a recueillie hier soir. Elle m'a nourri, logé et offert un travail. Euh tu .. Vous voyez ? J'ai su trouver un vrai boulot !"
Re: [9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
Thierry s'amusa beaucoup de la belle teinte prise par son fils. Il était si tendre, si facile à embarrasser. Son bras tendit autour de ses épaules, à défaut de pouvoir l'étreindre, puis se tourna vers Irène.
"Je vous remercie d'avoir pris soin de ce garçon ingrat. Je l'ai recueilli après que ses parents l'aient mis à la porte et il me remercie en partant sans me donner de réelles nouvelles ! Ah oui ? il disait dans un bref message chercher un emploi, sans recommandation, sans formation ! Quelle inconscience extraordinaire que la jeunesse ! Il est heureusement bon travailleur, de bon caractère également, et vous n'aurez pas trop à vous en plaindre !"
Discrètement, pendant ces louanges, la main du prêtre caressa la nuque de son fils puis s'écarta, craignant d'attirer l'attention.
Soudain, Irène se présenta et Thierry se crispa quand celle-ci évoqua le baptême de son fils. Son regard se posa sur l'enfant dans les bras de sa mère. A ses traits, sa taille, il avait déjà plusieurs mois. Son visage exprima alors une forte sévérité.
"Il est dangereux, ma fille, d'avoir laissé votre enfant sans aucune protection. Les jeunes enfants, en particulier ceux qui viennent de naitre, sont vulnérables, ils partent si vite, comme la flamme d'une bougie soufflée par le vent et sans recevoir l'onction du baptême, j'imagine que vous savez à quoi leurs malheureuses âmes, n'est-ce pas ? Pourquoi avoir fait courir un tel péril à vos fils ?"
"Je vous remercie d'avoir pris soin de ce garçon ingrat. Je l'ai recueilli après que ses parents l'aient mis à la porte et il me remercie en partant sans me donner de réelles nouvelles ! Ah oui ? il disait dans un bref message chercher un emploi, sans recommandation, sans formation ! Quelle inconscience extraordinaire que la jeunesse ! Il est heureusement bon travailleur, de bon caractère également, et vous n'aurez pas trop à vous en plaindre !"
Discrètement, pendant ces louanges, la main du prêtre caressa la nuque de son fils puis s'écarta, craignant d'attirer l'attention.
Soudain, Irène se présenta et Thierry se crispa quand celle-ci évoqua le baptême de son fils. Son regard se posa sur l'enfant dans les bras de sa mère. A ses traits, sa taille, il avait déjà plusieurs mois. Son visage exprima alors une forte sévérité.
"Il est dangereux, ma fille, d'avoir laissé votre enfant sans aucune protection. Les jeunes enfants, en particulier ceux qui viennent de naitre, sont vulnérables, ils partent si vite, comme la flamme d'une bougie soufflée par le vent et sans recevoir l'onction du baptême, j'imagine que vous savez à quoi leurs malheureuses âmes, n'est-ce pas ? Pourquoi avoir fait courir un tel péril à vos fils ?"
Re: [9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
Irène approuva les dires d'Alexandre d'un léger sourire. au geste de Thierry, elle ne fut pas dupe, même avec sa tentative d'expliquer son affection. Elle avait eu trop d'indices pour ne pas comprendre. mais elle se tut.
- Il a déjà prouvé ses talents. Je sais que vous serez heureux de le savoir nourri et logé.
Elle s'entendait bien sur le sens de cette dernière phrase. Elle répugnait ces prêtres défroqués avant, mais après avoir côtoyé des protestants, elle commençait surtout à s'interroger sur le bienfondé de cette chasteté. Bien sûr c'était pour se vouer à Dieu, mais les moines, les frères et les sœurs étaient peut-être bien suffisant. Avec le temps, elle avait fini par se demander si ce n'était pas même cruel de leur demander leur virginité alors qu'ils célébraient des offices, des mariages, des baptêmes, qu'ils voyaient des familles heureuses défiler devant eux. Et puis, au vu de l'affection qu'il témoignait envers Alexandre, elle ne parvint pas à le penser coupable. Il avait manqué à son serment, mais se rachetait par cet amour. De quelques manières que ce soit, ce serait Dieu qui le jugerait à la fin. Irène ne pouvait qu'avoir son avis
Elle le trouva d'ailleurs quelque peu fort intransigeant avec le sacrement. Elle releva le menton.
- Je sais tout cela, mon père. J'étais cependant épouse de marchand et mon mari était en mer quand mon fils est né. Quand à son parrain, il est également grand voyageur. Nous voulions avoir tout le monde à nos côtés pour ce jour et Ludovic est né robuste. Alors j'ai consenti à attendre. Seulement aujourd'hui, le circonstances font que j'aimerai le faire baptiser ici, d'ici quelques jours, le temps que son parrain puisse nous rejoindre. Est-ce possible ?
- Il a déjà prouvé ses talents. Je sais que vous serez heureux de le savoir nourri et logé.
Elle s'entendait bien sur le sens de cette dernière phrase. Elle répugnait ces prêtres défroqués avant, mais après avoir côtoyé des protestants, elle commençait surtout à s'interroger sur le bienfondé de cette chasteté. Bien sûr c'était pour se vouer à Dieu, mais les moines, les frères et les sœurs étaient peut-être bien suffisant. Avec le temps, elle avait fini par se demander si ce n'était pas même cruel de leur demander leur virginité alors qu'ils célébraient des offices, des mariages, des baptêmes, qu'ils voyaient des familles heureuses défiler devant eux. Et puis, au vu de l'affection qu'il témoignait envers Alexandre, elle ne parvint pas à le penser coupable. Il avait manqué à son serment, mais se rachetait par cet amour. De quelques manières que ce soit, ce serait Dieu qui le jugerait à la fin. Irène ne pouvait qu'avoir son avis
Elle le trouva d'ailleurs quelque peu fort intransigeant avec le sacrement. Elle releva le menton.
- Je sais tout cela, mon père. J'étais cependant épouse de marchand et mon mari était en mer quand mon fils est né. Quand à son parrain, il est également grand voyageur. Nous voulions avoir tout le monde à nos côtés pour ce jour et Ludovic est né robuste. Alors j'ai consenti à attendre. Seulement aujourd'hui, le circonstances font que j'aimerai le faire baptiser ici, d'ici quelques jours, le temps que son parrain puisse nous rejoindre. Est-ce possible ?
Re: [9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
Malgré le regard discret qu'elle lui accordait, Thierry avait décelé dans celui-ci que la mère de famille avait deviné le lien qui l'unissait à Alexandre. D'un autre côté, son fils, du fait de sa trop grande honnêteté, avait pu également faire preuves d'étourderie qui lui avait déjà mis la puce à l'oreille. Il s'en moquait. Ce secret... Ce secret qu'il s'était forcé toutes ces années à dissimuler, à ne jamais révéler, le pesait, surtout depuis qu'il l'avait appris à Alexandre et que tous deux commençaient à se créer un vrai lien. Il aurait eu envie, tout à l'heure, d'avoir un authentique geste affectif envers son fils, comme n'importe quel père pourrait le faire, même si au final assez peu de pères se le permettaient.
Le prêtre vit la femme se durcir et s'agacer. Un léger sourire, sans cynisme ou moquerie, se dessina sur son visage. La mère protégeait ses petit. Elle mordait même s'il le fallait. De toute manière, elle n'était pas à blâmer. Elle était femme, dépendante jusqu'au décès de son époux, qui imposait ses conditions même si elle essayait de montrer son désaccord. L'intonation autoritaire maternelle résonna brusquement dans sa mémoire : "Les hommes commandent, les femmes disposent." qui le fit un instant frissonner. Même après tant d'années, tant d'éloignement et d'épreuves, par delà la mort, elle réussissait toujours à le hanter. Son dos sentait encore les lanières de son martinet qu'elle maniait avec tant d'habilité et de puissance. Il s'adoucit et offrit un meilleur sourire à Irène.
"Pardon. Je ne songeais qu'au sort de votre enfant, aux possibilités... J'ai oublié d'envisager les réalités terrestres. Je vous prie de m'excuser."
Il s'avança pour toucher les joues bien rebondies du bébé. il était évidement en pleine santé, robuste et bien nourri. Le garçonnet ne repartirait de sitôt. sa main s'attarda à le caresser. Les jeunes enfants, encore purs, avant qu'ils n'apprennent à parler correctement et surtout à mentir, le fascinaient. Ils voyaient pour un bref temps un beau monde, un avenir prometteur, avant de découvrir peu à peu la réalité sinistre dans laquelle ils avaient débarqué. A quoi ressemblait Alex à cette époque de via ? Il ne le saurait jamais. Par son égoïsme. Par sa lâcheté. Une larme discrète coula à l'un de ses yeux tandis que sa main se retira de la peau du petit garçon pour essuyer son œil en faisant mine d'avoir une poussière.
"C'est un très bel enfant que vous avez fait là. Alors... Quelle date pourrait vous convenir ? D'ici quelques jours, c'est cela, pour permettre au parrain d'être là... Que diriez-vous du 12 ? ou du du 13 ? Cela serait suffisant pour vous organiser ?"
Le prêtre vit la femme se durcir et s'agacer. Un léger sourire, sans cynisme ou moquerie, se dessina sur son visage. La mère protégeait ses petit. Elle mordait même s'il le fallait. De toute manière, elle n'était pas à blâmer. Elle était femme, dépendante jusqu'au décès de son époux, qui imposait ses conditions même si elle essayait de montrer son désaccord. L'intonation autoritaire maternelle résonna brusquement dans sa mémoire : "Les hommes commandent, les femmes disposent." qui le fit un instant frissonner. Même après tant d'années, tant d'éloignement et d'épreuves, par delà la mort, elle réussissait toujours à le hanter. Son dos sentait encore les lanières de son martinet qu'elle maniait avec tant d'habilité et de puissance. Il s'adoucit et offrit un meilleur sourire à Irène.
"Pardon. Je ne songeais qu'au sort de votre enfant, aux possibilités... J'ai oublié d'envisager les réalités terrestres. Je vous prie de m'excuser."
Il s'avança pour toucher les joues bien rebondies du bébé. il était évidement en pleine santé, robuste et bien nourri. Le garçonnet ne repartirait de sitôt. sa main s'attarda à le caresser. Les jeunes enfants, encore purs, avant qu'ils n'apprennent à parler correctement et surtout à mentir, le fascinaient. Ils voyaient pour un bref temps un beau monde, un avenir prometteur, avant de découvrir peu à peu la réalité sinistre dans laquelle ils avaient débarqué. A quoi ressemblait Alex à cette époque de via ? Il ne le saurait jamais. Par son égoïsme. Par sa lâcheté. Une larme discrète coula à l'un de ses yeux tandis que sa main se retira de la peau du petit garçon pour essuyer son œil en faisant mine d'avoir une poussière.
"C'est un très bel enfant que vous avez fait là. Alors... Quelle date pourrait vous convenir ? D'ici quelques jours, c'est cela, pour permettre au parrain d'être là... Que diriez-vous du 12 ? ou du du 13 ? Cela serait suffisant pour vous organiser ?"
Re: [9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
Afin de ne plus perturber la discussion qui ne le concernait pas, Alexandre s'écarta. Il observa cependant avec intérêt le père Thierry s'avancer vers Irène et surtout caresser le bébé. Cela l'avait toujours surpris de le voir si tendre avec les tout jeunes enfants, lui se montrant particulièrement dur envers ses paroissiens. Avec eux, il perdait même son goût pour le cynisme. Plus le jeune homme y réfléchissait, plus l'énigme se complexifiait. C'était comme si son père représentait une ombre qu'il ne saurait finalement jamais comprendre.
Au milieu de ces réflexions, Alexandre se souvenait aussi de Tristan et de la requête qu'il voulait soumettre. Tristan... Quelle vie menait à présent son ami ? Elle serait certainement plus confortable et plus heureuse que celle que lui avait fait connaitre la mendicité. Quand il le verrait, ce dernier serait heureux, avec un large sourire radieux. Tous deux riraient alors ensemble, discuteraient un peu de leurs nouvelles situations respectives puis repartiraient travailler avec un réel plaisir.
N'en tenant plus, ayant besoin de connaitre l'information, surtout qu'Irène lui avait accordé une permission, il demanda au père Thierry d'une voix à la fois enfiévrée et timide :
"Dis... Dites, vous m'avez dit que Tristan avait trouvé un emploi chez un seigneur. J'aimerais lui rendre visite, lui conter mes avancements et le rassurer de mon sort. Irène m'a justement accordé une permission cet après-midi à ce sujet. Alors... Alors chez qui travaille t-il ?"
Au milieu de ces réflexions, Alexandre se souvenait aussi de Tristan et de la requête qu'il voulait soumettre. Tristan... Quelle vie menait à présent son ami ? Elle serait certainement plus confortable et plus heureuse que celle que lui avait fait connaitre la mendicité. Quand il le verrait, ce dernier serait heureux, avec un large sourire radieux. Tous deux riraient alors ensemble, discuteraient un peu de leurs nouvelles situations respectives puis repartiraient travailler avec un réel plaisir.
N'en tenant plus, ayant besoin de connaitre l'information, surtout qu'Irène lui avait accordé une permission, il demanda au père Thierry d'une voix à la fois enfiévrée et timide :
"Dis... Dites, vous m'avez dit que Tristan avait trouvé un emploi chez un seigneur. J'aimerais lui rendre visite, lui conter mes avancements et le rassurer de mon sort. Irène m'a justement accordé une permission cet après-midi à ce sujet. Alors... Alors chez qui travaille t-il ?"
Re: [9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
A la question subitement posée par son fils, Thierry en oublia la présence d'Irène et de sa famille. Dans son esprit résonnait l'alerte d'un danger imminent. Son visage n'en montrait, comme souvent, aucune trace de ces émotions même s'il transpirait intérieurement d’inquiétude. Quelle menace Alex courait d'aller au^château du seigneur de Frenn ? Probablement aucun. Il se faisait peut-être idées. Pourtant.. Pourtant, son intuition lui avait soufflé l'autre jour, sur le parvis, que l'homme cachait d'étranges motivations. Il était quasiment certain que celui-ci avait recruté Tristan au sujet de l'incendie, qu'il avait remarqué son regard à lui posé sur le petit infirme au moment de l'annonce des soldats... Il le soupçonnait de l'avoir emmené pour le faire parler et dénoncer ses crimes et ses potentiels complices.
Alex... Que faire ? Comment le décourager de s'y rendre ? Comment ne pas éveiller ses soupçons ? Avec son honnêteté et sa loyauté, s'il décelait la moindre intonation, le moindre geste qui trahissait ses pensées, il n'aurait que plus envie d'aller voir Tristan.
"Il est employé par le seigneur de Frenn, un noble que je ne connais pas très bien, qui vit dans un château à la périphérie de la ville. Si je me rappelle un fort bel endroit."
Son ton était badin, révélant l'information sans faire de difficulté. Il exposait ainsi son fils au danger mais celle-ci pourrait aller pus facilement s'en détourner s'il faisait montre que rien d'alarmant ne l'angoissait à l’évocation de ce lieu.
Il reprit d'une voix plus soucieuse :
"Mais... Je crois me rappeler aussi que ce seigneur trie les visiteurs sur le volet. A moins que ce ne soit un autre ? Ne veux-tu pas que je me renseigne auparavant ? Si ses employés ont des ordres de ne faire entrer personne qui n'ait reçu une invitation, tu risquerais de recevoir une volée de bois vert. Je ne crois pas que ton ami Tristan apprécierait de savoir que tu t'es ainsi exposé pour le voir. il en serait même très malheureux."
Jouer sur la culpabilité, voilà une autre bonne idée. Cela devrait affaiblir la résolution de son fils et le dissuader, au moins pour un temps, d'aller rôder du côté de ce château. Il se décida ensuite à exploiter la présence d'Irène à son avantage et se tourna vers elle :
"D'ailleurs.. Vous laisserez votre employé partir après une demi-journée de travail, vous ?"
Sa voix était devenue très réprobatrice, comme pour un sermon.
"Dieu a crée le monde six jours pour se reposer seulement le septième, vous rappelez- vous ? C'est pourquoi nous prenons nous aussi un congé seulement une fois par semaine. Ce garçon doit être éduqué au goût de l'effort, madame. C'est votre responsabilité que de le prendre en charge et lui indiquer la bonne direction à suivre."
Thierry espéra que cette intervention ne provoquerait pas d'effet contraire sur son fils qui pourrait comprendre son jeu. Il avait senti en prononçant ces mots que son discours entrait sur un terrain glissant. Il pria pour qu'Irène se rallie à son opinion et garde Alexandre auprès d'elle, qu'elle le raisonne aussi et l'empêche de commettre une nouvelle folie.
Alex... Que faire ? Comment le décourager de s'y rendre ? Comment ne pas éveiller ses soupçons ? Avec son honnêteté et sa loyauté, s'il décelait la moindre intonation, le moindre geste qui trahissait ses pensées, il n'aurait que plus envie d'aller voir Tristan.
"Il est employé par le seigneur de Frenn, un noble que je ne connais pas très bien, qui vit dans un château à la périphérie de la ville. Si je me rappelle un fort bel endroit."
Son ton était badin, révélant l'information sans faire de difficulté. Il exposait ainsi son fils au danger mais celle-ci pourrait aller pus facilement s'en détourner s'il faisait montre que rien d'alarmant ne l'angoissait à l’évocation de ce lieu.
Il reprit d'une voix plus soucieuse :
"Mais... Je crois me rappeler aussi que ce seigneur trie les visiteurs sur le volet. A moins que ce ne soit un autre ? Ne veux-tu pas que je me renseigne auparavant ? Si ses employés ont des ordres de ne faire entrer personne qui n'ait reçu une invitation, tu risquerais de recevoir une volée de bois vert. Je ne crois pas que ton ami Tristan apprécierait de savoir que tu t'es ainsi exposé pour le voir. il en serait même très malheureux."
Jouer sur la culpabilité, voilà une autre bonne idée. Cela devrait affaiblir la résolution de son fils et le dissuader, au moins pour un temps, d'aller rôder du côté de ce château. Il se décida ensuite à exploiter la présence d'Irène à son avantage et se tourna vers elle :
"D'ailleurs.. Vous laisserez votre employé partir après une demi-journée de travail, vous ?"
Sa voix était devenue très réprobatrice, comme pour un sermon.
"Dieu a crée le monde six jours pour se reposer seulement le septième, vous rappelez- vous ? C'est pourquoi nous prenons nous aussi un congé seulement une fois par semaine. Ce garçon doit être éduqué au goût de l'effort, madame. C'est votre responsabilité que de le prendre en charge et lui indiquer la bonne direction à suivre."
Thierry espéra que cette intervention ne provoquerait pas d'effet contraire sur son fils qui pourrait comprendre son jeu. Il avait senti en prononçant ces mots que son discours entrait sur un terrain glissant. Il pria pour qu'Irène se rallie à son opinion et garde Alexandre auprès d'elle, qu'elle le raisonne aussi et l'empêche de commettre une nouvelle folie.
Re: [9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
Le père Thierry resta impassible, comme elle. Elle lisait pourtant une lueur de tristesse dans son regard. Il semblait vouloir plus avec son fils. Peut-être était-ce lui qui lui avait donné ce médaillon. Cela voudrait dire qu'il était noble, peut-être qu'on l'avait forcément à prendre l'habit sans qu'il ait véritablement de vocation. Dans ce cas, c'était effectivement cruel pour lui. Elle se prit à avoir de la compassion pour lui.
Après sa réponse, il se fit quelque peu moins cynique. Il frissonna même, elle ne sut pas vraiment pourquoi.
- Ce n'est rien mon père. On m'a déjà fait la remarque, je me contente de leur en expliquer les raisons.
Lorsqu'il caressa la joue de Ludovic, elle n'eut plus de doute quant à sa situation malheureuse. Seigneur, pourquoi était-il dans une situation pareil, figé pour toute sa vie ainsi ? Au moins, il pouvait côtoyer son fils, beaucoup n'en avait aucune idée. Elle sourit.
- Merci. Le 12, je pense que ce serait parfait. Il devrait arriver dans ces eaux-là, je n'en doute pas. Nous sommes prêts de toute façon, il ne manque que lui.
La question étant réglée, elle écouta avec curiosité Alex. La réaction de Thierry la surprit davantage. Il semblait anxieux et moyennement décidé à le laisser y aller. Que devait-elle faire ? Après tout, elle n'était que l'employeur d'Alexandre. Et si son père ne voulait pas le laisser y aller, c'était peut-être pour une raison. Ce seigneur était-il imprévisible ou méprisant ? Elle se sentait également responsable d'Alex, elle s'en voudrait donc de le laisser y aller et qu'il lui arrive quelque chose. Au vu du stratagème qu'élaborait le père Thierry pour l'en empêcher, la menace devait au moins planer sur ce château. Elle compris plus ou moins son intervention envers elle, mais ne put s'empêcher de rester franche.
- Alexandre a déjà fait un travail admirable ce matin. Et sachant que je ne suis pas encore en mesure de le payer autrement qu'en le logeant et en le nourrissant, il peut bien disposer d'un congé. Je sais me débrouiller seule quand il le faut.
Elle haussa ensuite un sourcil. Grâce se rapprocha de la jupe de sa mère. Elle n'aimait pas les sermons des prêtres. Sa mère lui avait appris à réfléchir par elle-même en lisant, non en prenant tout ce qui sortait de la bouche des prêtres comme parole d'Evangile. Aussi, elle n'aimait jamais vraiment ces sermons qui leur disait presque toujours quoi faire, sans réfléchir par eux-mêmes. Irène resta quand à elle droite, tout en posant une main sur la tête de sa fille.
- Je m'en souviens parfaitement. Et le Christ nous a enseigné l'amour et l'amitié. Et Alexandre porte ces valeurs avec beaucoup de dévotion. Et ce n'est qu'une pause, je doute que Dieu m'en veuille pour cela. Alexandre fait déjà tout son possible pour m'aider. Et je penses qu'on lui a peut-être déjà trop donné le goût de l'effort.
Elle n'avait pas oublié la frayeur de la punition qu'il avait. Le repos était tout aussi profitable selon elle. Cependant, elle n'avait pas dit son dernier mot. Elle glissant un regard bienveillant à Alexandre.
- Cela dit le père Thierry a peut-être raison, il vaudrait mieux vérifier avant que tut t'y rendes. Les seigneurs qui n'aiment pas les miséreux ne sont souvent pas très tendres avec ceux qui viennent frapper à leur porte. Je suis certaine que Tristan préfèrerait te savoir en sûreté. Et qui sait, nous le verrons peut-être ce soir.
Après sa réponse, il se fit quelque peu moins cynique. Il frissonna même, elle ne sut pas vraiment pourquoi.
- Ce n'est rien mon père. On m'a déjà fait la remarque, je me contente de leur en expliquer les raisons.
Lorsqu'il caressa la joue de Ludovic, elle n'eut plus de doute quant à sa situation malheureuse. Seigneur, pourquoi était-il dans une situation pareil, figé pour toute sa vie ainsi ? Au moins, il pouvait côtoyer son fils, beaucoup n'en avait aucune idée. Elle sourit.
- Merci. Le 12, je pense que ce serait parfait. Il devrait arriver dans ces eaux-là, je n'en doute pas. Nous sommes prêts de toute façon, il ne manque que lui.
La question étant réglée, elle écouta avec curiosité Alex. La réaction de Thierry la surprit davantage. Il semblait anxieux et moyennement décidé à le laisser y aller. Que devait-elle faire ? Après tout, elle n'était que l'employeur d'Alexandre. Et si son père ne voulait pas le laisser y aller, c'était peut-être pour une raison. Ce seigneur était-il imprévisible ou méprisant ? Elle se sentait également responsable d'Alex, elle s'en voudrait donc de le laisser y aller et qu'il lui arrive quelque chose. Au vu du stratagème qu'élaborait le père Thierry pour l'en empêcher, la menace devait au moins planer sur ce château. Elle compris plus ou moins son intervention envers elle, mais ne put s'empêcher de rester franche.
- Alexandre a déjà fait un travail admirable ce matin. Et sachant que je ne suis pas encore en mesure de le payer autrement qu'en le logeant et en le nourrissant, il peut bien disposer d'un congé. Je sais me débrouiller seule quand il le faut.
Elle haussa ensuite un sourcil. Grâce se rapprocha de la jupe de sa mère. Elle n'aimait pas les sermons des prêtres. Sa mère lui avait appris à réfléchir par elle-même en lisant, non en prenant tout ce qui sortait de la bouche des prêtres comme parole d'Evangile. Aussi, elle n'aimait jamais vraiment ces sermons qui leur disait presque toujours quoi faire, sans réfléchir par eux-mêmes. Irène resta quand à elle droite, tout en posant une main sur la tête de sa fille.
- Je m'en souviens parfaitement. Et le Christ nous a enseigné l'amour et l'amitié. Et Alexandre porte ces valeurs avec beaucoup de dévotion. Et ce n'est qu'une pause, je doute que Dieu m'en veuille pour cela. Alexandre fait déjà tout son possible pour m'aider. Et je penses qu'on lui a peut-être déjà trop donné le goût de l'effort.
Elle n'avait pas oublié la frayeur de la punition qu'il avait. Le repos était tout aussi profitable selon elle. Cependant, elle n'avait pas dit son dernier mot. Elle glissant un regard bienveillant à Alexandre.
- Cela dit le père Thierry a peut-être raison, il vaudrait mieux vérifier avant que tut t'y rendes. Les seigneurs qui n'aiment pas les miséreux ne sont souvent pas très tendres avec ceux qui viennent frapper à leur porte. Je suis certaine que Tristan préfèrerait te savoir en sûreté. Et qui sait, nous le verrons peut-être ce soir.
Re: [9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
Les réactions de son père surprenaient et intriguaient Alexandre. Au départ, il paraissait ouvert, animé sans aucune arrière-pensée. Néanmoins, cet avertissement, cette recommandation à ne pas aller au château, que le seigneur pourrait avoir donné des ordres de virer ceux n'ayant pas reçu l'invitation d'entrer. Cela paraissait plausible mais le jeune homme présentait dans le discours une manipulation. Ses soupçons se renforcèrent en le voyant s'adresser à Irène, s'efforçant de trouver un prétexte de le garder avec elle. Il voulait vraiment le retenir. Alors... Tristan.. Cela voulait dire que quelque chose était arrivé ou allait arriver à Tristan. Une colère puissante gronda en lui et le submergea. Près de lui, Irène cossait des choses, elle semblait se rallier à son père égoïste. Il n'écouta aucun de ses mots stupides. Son attention demeurait tourné vers la silhouette paternelle.
"Hypocrite !"
Il venait de hurler et sa voix résonna dans toute l'église.
"T"arrêtes un peu de mentir, au moins pour une fois dans ta vie ? Il y a quoi avec Tristan ? Avec ce château ? Dis-moi la vérité ! Pourquoi tu veux pas que j'y aille ? Et puis, non ! Merde ! J'irai ! J'ai pas besoin de toi !"
Anticipant que Thierry tenterait de le neutraliser avant qu'il ne sorte, Alexandre comprit qu'il devait agir avant lui. Il leva avec une rapidité déconcertante sa béquille et l'utilisa pour faucher les jambes du prêtre. Après cela, il s'apprêtera à vite sortir pour se cacher dans un recoin avant de se diriger vers le château où attendait, reclus, Tristan.
"Hypocrite !"
Il venait de hurler et sa voix résonna dans toute l'église.
"T"arrêtes un peu de mentir, au moins pour une fois dans ta vie ? Il y a quoi avec Tristan ? Avec ce château ? Dis-moi la vérité ! Pourquoi tu veux pas que j'y aille ? Et puis, non ! Merde ! J'irai ! J'ai pas besoin de toi !"
Anticipant que Thierry tenterait de le neutraliser avant qu'il ne sorte, Alexandre comprit qu'il devait agir avant lui. Il leva avec une rapidité déconcertante sa béquille et l'utilisa pour faucher les jambes du prêtre. Après cela, il s'apprêtera à vite sortir pour se cacher dans un recoin avant de se diriger vers le château où attendait, reclus, Tristan.
Re: [9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
Le membre 'Alexandre Bellanger' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Audace' :
'Audace' :
Re: [9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
Avec satisfaction, Alexandre aperçut sa béquille faucher les jambes qui s'étala au sol. Il ne lui accorda pas un seul regard et se précipita vers la sortie en béquillant de toutes forces. Sur son passage, il bouscula Grace puis réussit à atteindre la porte. Le jeune homme se laissa alors porter par la fenêtre et y disparut.
Re: [9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
Thierry n'avait pas anticipé cette possibilité, habitué à la docilité de son fils. Il semblait si inoffensif, incapable de faire de mal à une mouche... Allongé sur le carrelage glacial, son orgueil et son inquiétude se disputaient en lui. Son mollet droit lui faisait mal aussi, à l'endroit où la béquille avait frappé.
Chancelant, il se releva et voulut rattraper son fils mais sa jambe le faisait trop souffrir pour courir tout de suite. Par ailleurs, ce misérable ingrat était sûrement déjà loin. Vidé par les émotions, il s'écroula sur un banc non de loin. Son regard se posa vers Irène, partagé entre le désespoir et le reproche.
"Vous pouviez pas me soutenir mieux que ça au lieu de m'entretenir de théologie ? A cause de cela... A cause de cela, cet imbécile va encore se retrouver à la prévôté !
Poussant un long soupir désespéré, il ajouta :
"Je passe ma vie à le sortir des ennuis. Même votre fille a plus de jugeote que cet abruti !"
Chancelant, il se releva et voulut rattraper son fils mais sa jambe le faisait trop souffrir pour courir tout de suite. Par ailleurs, ce misérable ingrat était sûrement déjà loin. Vidé par les émotions, il s'écroula sur un banc non de loin. Son regard se posa vers Irène, partagé entre le désespoir et le reproche.
"Vous pouviez pas me soutenir mieux que ça au lieu de m'entretenir de théologie ? A cause de cela... A cause de cela, cet imbécile va encore se retrouver à la prévôté !
Poussant un long soupir désespéré, il ajouta :
"Je passe ma vie à le sortir des ennuis. Même votre fille a plus de jugeote que cet abruti !"
Re: [9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
Grâce et Irène sursautèrent à la réaction d'Alexandre. Ludovic se mit à pleurer. Irène n'aurait pas pensé le garçon aussi sanguin. Elle aurait voulu tenter un geste, mais contre toute attente, il se montra trop rapide. Elle dut surtout rattraper Grâce qui manque de tomber sur les dalles de pierres. La petite regarda avec déception Alexandre. Quelques larmes roulèrent sur ses joues. Irène s'agenouilla tout en berçant Ludovic pour qu'il se calme. Le petit ne fut pas contraignant et s'arrêta vite. Grâce en revanche serra les poings.
- Pourquoi il a fait ça, mère ? Il est méchant, je le déteste !
Irène lui caressa la joue.
- Allons Grâce, tu sais qu'il faut pardonner ceux qui se mettent en colère. Alexandre ne pensait pas à mal, tu as bien vu comme il est gentil avec toi. Ton père aussi se mettait en colère, tu t'en souviens. Mais ce n'est pas pour cela qu'il ne t'aimait pas.
La petite finit par calmer ses pleurs. Elle tombe dans les bras de sa mère qui se tourne de nouveau vers Thierry.
- Est-ce que tout va bien mon père ?
La réponse fut cinglante. Irène sentait qu'encore une fois la colère parlait. Elle y était habitué. Grâce en revanche, fut moins indulgence. Elle s'avança vers le prêtre et s'avança devant lui.
- Vous n'avez pas le droit ! Mère n'a rien fait, elle a même essayé de vous aider ! C'est pas sa faute !
Irène posa une main sur son épaule. Sa fille avait du caractère. Celui de son père. Elle adoucit cependant le propos.
- Je comprends mon père, mais vous auriez pu lui dire la vérité. Que s'est-il vraiment passé avec ce garçon pour que vous ne vouliez pas qu'il aille le voir ?
- Pourquoi il a fait ça, mère ? Il est méchant, je le déteste !
Irène lui caressa la joue.
- Allons Grâce, tu sais qu'il faut pardonner ceux qui se mettent en colère. Alexandre ne pensait pas à mal, tu as bien vu comme il est gentil avec toi. Ton père aussi se mettait en colère, tu t'en souviens. Mais ce n'est pas pour cela qu'il ne t'aimait pas.
La petite finit par calmer ses pleurs. Elle tombe dans les bras de sa mère qui se tourne de nouveau vers Thierry.
- Est-ce que tout va bien mon père ?
La réponse fut cinglante. Irène sentait qu'encore une fois la colère parlait. Elle y était habitué. Grâce en revanche, fut moins indulgence. Elle s'avança vers le prêtre et s'avança devant lui.
- Vous n'avez pas le droit ! Mère n'a rien fait, elle a même essayé de vous aider ! C'est pas sa faute !
Irène posa une main sur son épaule. Sa fille avait du caractère. Celui de son père. Elle adoucit cependant le propos.
- Je comprends mon père, mais vous auriez pu lui dire la vérité. Que s'est-il vraiment passé avec ce garçon pour que vous ne vouliez pas qu'il aille le voir ?
Re: [9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
Affalé sur le banc, Thierry se tenait la tête, désespéré par cette situation qui lui paraissait inextricable. Dans quel pétrin, Alex allait-il encore se fourrer ? Ne pouvait-il pas réfléchir un minimum avant de prendre une décision ? Ne savait-il pas, à son âge, que certaines rencontres savaient être dangereuses ? De quelle manière, ses parents l'avaient élevé ? Ne lui avait donc inculqué aucune méfiance ? il songea alors au vieux libraire et réalisa que celui-ci lui avait surtout enseigné la peur du ceinturon, comme pour lui, son père et sa mère lui avaient avant tout enseigné à redouter le martinet et la cravache.
Soudain, il finit par percevoir les cris accusateurs de Grace qui défendait sa mère. Il sourit. Faiblement. sa main toucha la joue de la fillette.
"Pardon. Je suis.. inquiet. Inquiet et en colère. Alex... Alex veut aider un ami mais il va au devant de graves ennuis."
Il releva la tête et croisa, fatigué, le regard de Irène, sentant sa préoccupation sincère pour Alexandre.
"Dire la vérité... Il se serait quand même parti en courant, paniqué. Ce petit idiot ne pense qu'avec son cœur. Il... J'ai passé des heures horribles, récemment, à l'arracher au griffes de la prévôté. Par sa naïveté, il a réussi à se laisser persuader à voler à la bibliothèque un ouvrage interdit. Grâce au Ciel, j'ai réussi à lui faire échapper au bûcher. il s'en est sorti avec quelques coups de baguette et une nuit d'exposition. C'était terrible mais préférable aux flammes. "
Il marqua une pause. Sa voix se brisait au milieu de son discours, hanté par ces moments terribles vécus il y a si peu de temps.
"Mais pendant ce temps, quand il était au pilori, j'avais retrouvé devant le presbytère son ami Tristan à faire apparemment le guet. il m'a suivi pour soutenir Alex mais je suis certain à l'intérieur se trouvait celle qui a compromis Alex et provoqué l'incendie. Il y a deux jours, le seigneur de Freen a pris la charge de l'enquête et engagé Tristan. Je ne le sens. je n'ai aucune preuve mais je suis certaibe que celui-ci a pour lui des intentions néfastes. Alex... Tristan a peut-être déjà confessé, sous la torture, toute l'affaire et incriminé Alex. Alex... Alex qui se dirige ainsi dans la tanière du loup."
Il poussa un long soupir de découragement devant cet état de fait.
"Ce garçon a un instinct de conservation d'un môme de six ans.. Ou alors il doit aimer de se faire corriger !"
Replaçant sa main contre la tempe, il soupira encore, cherchant une idée, un plan, désespérément pour venir en aide à cet irrécupérable irréfléchi.
Soudain, il finit par percevoir les cris accusateurs de Grace qui défendait sa mère. Il sourit. Faiblement. sa main toucha la joue de la fillette.
"Pardon. Je suis.. inquiet. Inquiet et en colère. Alex... Alex veut aider un ami mais il va au devant de graves ennuis."
Il releva la tête et croisa, fatigué, le regard de Irène, sentant sa préoccupation sincère pour Alexandre.
"Dire la vérité... Il se serait quand même parti en courant, paniqué. Ce petit idiot ne pense qu'avec son cœur. Il... J'ai passé des heures horribles, récemment, à l'arracher au griffes de la prévôté. Par sa naïveté, il a réussi à se laisser persuader à voler à la bibliothèque un ouvrage interdit. Grâce au Ciel, j'ai réussi à lui faire échapper au bûcher. il s'en est sorti avec quelques coups de baguette et une nuit d'exposition. C'était terrible mais préférable aux flammes. "
Il marqua une pause. Sa voix se brisait au milieu de son discours, hanté par ces moments terribles vécus il y a si peu de temps.
"Mais pendant ce temps, quand il était au pilori, j'avais retrouvé devant le presbytère son ami Tristan à faire apparemment le guet. il m'a suivi pour soutenir Alex mais je suis certain à l'intérieur se trouvait celle qui a compromis Alex et provoqué l'incendie. Il y a deux jours, le seigneur de Freen a pris la charge de l'enquête et engagé Tristan. Je ne le sens. je n'ai aucune preuve mais je suis certaibe que celui-ci a pour lui des intentions néfastes. Alex... Tristan a peut-être déjà confessé, sous la torture, toute l'affaire et incriminé Alex. Alex... Alex qui se dirige ainsi dans la tanière du loup."
Il poussa un long soupir de découragement devant cet état de fait.
"Ce garçon a un instinct de conservation d'un môme de six ans.. Ou alors il doit aimer de se faire corriger !"
Replaçant sa main contre la tempe, il soupira encore, cherchant une idée, un plan, désespérément pour venir en aide à cet irrécupérable irréfléchi.
Re: [9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
Grâce, comme de coutume ne laissa pas longtemps la rancœur la consumer. Elle oubliait toujours vite sa colère pour se radoucir. Irène posa une main sur sa hanche.
- Il m'en a effectivement parlé. Il a été très honnête d'ailleurs. Je comprends dans ce cas que vous soyez inquiet.
Elle s'assit également sur le banc.
- Il m'avait pourtant dit qu'il avait compris la leçon. J'imagine que le sang des plus jeunes bat trop vite et qu'ils oublient rapidement leurs résolutions.
Elle se tut ensuite. Un incendie ? Alex avait lui semble-t-il des soupçons hier soir. Décidément, sa vie à la capitale ne serait peut-être pas aussi calme qu'elle le croyait. Voilà qu'elle abritait un garçon involontairement complice d'un pyromane. Un d'une apparemment. Quoiqu'il en soit, effectivement si ce seigneur était taciturne, Alexandre risquait gros. Elle réfléchit également.
- Malheureusement je ne connais pas la ville. Et avec deux enfants, je ne ferais que ralentir des recherches. Je pense que je vais retourner chez moi. Si jamais il revient sur sa décision, c'est là qu'il reviendra. Vous ne connaissez pas un moyen d'arriver au château avant lui ? Pour éventuellement trouver un moyen avant qu'il rentre. Est-ce loin d'ici ?
- Il m'en a effectivement parlé. Il a été très honnête d'ailleurs. Je comprends dans ce cas que vous soyez inquiet.
Elle s'assit également sur le banc.
- Il m'avait pourtant dit qu'il avait compris la leçon. J'imagine que le sang des plus jeunes bat trop vite et qu'ils oublient rapidement leurs résolutions.
Elle se tut ensuite. Un incendie ? Alex avait lui semble-t-il des soupçons hier soir. Décidément, sa vie à la capitale ne serait peut-être pas aussi calme qu'elle le croyait. Voilà qu'elle abritait un garçon involontairement complice d'un pyromane. Un d'une apparemment. Quoiqu'il en soit, effectivement si ce seigneur était taciturne, Alexandre risquait gros. Elle réfléchit également.
- Malheureusement je ne connais pas la ville. Et avec deux enfants, je ne ferais que ralentir des recherches. Je pense que je vais retourner chez moi. Si jamais il revient sur sa décision, c'est là qu'il reviendra. Vous ne connaissez pas un moyen d'arriver au château avant lui ? Pour éventuellement trouver un moyen avant qu'il rentre. Est-ce loin d'ici ?
Re: [9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
Thierry écouta Irène lui répondre et surtout lui dévoiler à quel point Alexandre n'avait absolument rien à cacher. Cela promettait... Serait-il capable de dissimuler chez le seigneur de Frenn ? Il devinait que non. Sa sincérité désarmante allait finir par le condamner à la potence. Il soupira longuement.
"Souvent, j'admire cette honnêteté mais dans cette situation, j'apprécierais qu’il sache mentir. "
Dans son esprit continuait à croître les pires angoisses. Il entrevoyait déjà son fils, les mains attachées, avec une corde au cou. Tout... Tout mais pas cela. Il accepterait n'importe quel supplice, n'importe quelle humiliation, mais pas la vie de son fils. Ses pensées s'orientèrent vers le Seigneur, le Christ. Qu'Il le protège. Qu'Il les protège tous deux. Il tremblait. de désespoir. de peur. De terreur. Une terreur viscérale et indicible s'était emparée de lui et contrôlait sa raison. Ses pensées étaient parasitées.
Soudain, Irène s'installa près de lui sur le banc. La douceur de sa voix tranquille le ramena à la réalité peu à peu. Il tourna la tête et la dévisagea. Elle paraissait si calme malgré l’inquiétude que ses révélations lui avaient fait connaitre. Comment parvenait-elle à conserver un tel état d'esprit ? On évoquait la vie d'un garçon. A moins que ce ne soit lui qui se tracasse trop. Son instinct paternel lui faisait peut-être redouter le pire sans que celui-ci n'arrive finalement.
Irène continuait de le raisonner. Elle lui rappelait ne pas connaitre assez la ville et surtout avoir deux enfants à charge. Elle lui remettait en mémoire la destination où se rendait Alex. Le château de Frenn ! Peu importait par où il irait, il suffisait de l'attendre là bas. Un véritable sourire lui revint.
"Oui... le château... Je vais aller là-bas l'attendre au plus vite. Au moins, l'avantage de son infirmité, c'est qu'il ne pourra pas courir ! Si je réquisitionne un cheval, j'arriverai bien avant pour l'intercepter avant qu'il ne soit trop tard !"
Il se leva, chancelant encore sur ses jambes, tandis que son regard se baissa vers al fillette. Le prêtre lui adressa un pâle sourire et lui caressa la tête.
"Désolé de t'avoir effrayée, petite."
Thierry se tourna vers sa mère, la mine enfin résolue.
"Merci de votre soutien. Je file au château et je vous ramène Alex. Ou alors je l'enferme au sommet du clocher et je jette la clé dans le canal. Je n'ai pas encore décidé de la suite. Navré que cet entretien se soit achevé de manière si abrupte. J'espère que nous nous reverrons le 12, pour le baptême de Ludovic, tous réunis."
Sur ces paroles, il sortit rapidement de son église, en quête d'un cheval.
"Souvent, j'admire cette honnêteté mais dans cette situation, j'apprécierais qu’il sache mentir. "
Dans son esprit continuait à croître les pires angoisses. Il entrevoyait déjà son fils, les mains attachées, avec une corde au cou. Tout... Tout mais pas cela. Il accepterait n'importe quel supplice, n'importe quelle humiliation, mais pas la vie de son fils. Ses pensées s'orientèrent vers le Seigneur, le Christ. Qu'Il le protège. Qu'Il les protège tous deux. Il tremblait. de désespoir. de peur. De terreur. Une terreur viscérale et indicible s'était emparée de lui et contrôlait sa raison. Ses pensées étaient parasitées.
Soudain, Irène s'installa près de lui sur le banc. La douceur de sa voix tranquille le ramena à la réalité peu à peu. Il tourna la tête et la dévisagea. Elle paraissait si calme malgré l’inquiétude que ses révélations lui avaient fait connaitre. Comment parvenait-elle à conserver un tel état d'esprit ? On évoquait la vie d'un garçon. A moins que ce ne soit lui qui se tracasse trop. Son instinct paternel lui faisait peut-être redouter le pire sans que celui-ci n'arrive finalement.
Irène continuait de le raisonner. Elle lui rappelait ne pas connaitre assez la ville et surtout avoir deux enfants à charge. Elle lui remettait en mémoire la destination où se rendait Alex. Le château de Frenn ! Peu importait par où il irait, il suffisait de l'attendre là bas. Un véritable sourire lui revint.
"Oui... le château... Je vais aller là-bas l'attendre au plus vite. Au moins, l'avantage de son infirmité, c'est qu'il ne pourra pas courir ! Si je réquisitionne un cheval, j'arriverai bien avant pour l'intercepter avant qu'il ne soit trop tard !"
Il se leva, chancelant encore sur ses jambes, tandis que son regard se baissa vers al fillette. Le prêtre lui adressa un pâle sourire et lui caressa la tête.
"Désolé de t'avoir effrayée, petite."
Thierry se tourna vers sa mère, la mine enfin résolue.
"Merci de votre soutien. Je file au château et je vous ramène Alex. Ou alors je l'enferme au sommet du clocher et je jette la clé dans le canal. Je n'ai pas encore décidé de la suite. Navré que cet entretien se soit achevé de manière si abrupte. J'espère que nous nous reverrons le 12, pour le baptême de Ludovic, tous réunis."
Sur ces paroles, il sortit rapidement de son église, en quête d'un cheval.
Re: [9 Septembre 1597] En attente de paroissiens
Irène fut quelque peu de l'avis du prêtre. Alexandre se montrait imprudent et risquait de s'attirer de gros ennuis. Tout le monde n'était pas aussi compréhensif qu'elle et elle le savait.
Il était inquiet. Une inquiétude paternelle bien normale, elle réagirait de la même façon si l'un de ses enfants allait au devant de pareils problèmes. Cependant, elle parut l'aider par ses paroles. Cela la rassura.
- Vous avez raison. je vous souhaite bonne chance alors. Si vous avez encore besoin de moi, je suis à mon échoppe, La Rose Azúl, près de Modebrina.
Grâce accorda un petit sourire timide à Thierry. Irène apprécia le léger trait d'humour du prêtre. Pauvre Alexandre. Cela risquait d'être sa fête.
- Ramenez-le moi en un seul morceau tout de même. Il peut encore servir, même aussi buté. Nous nous reverrons le 12/
Elle prit la main de Grâce et elle s'en retourna chez elle.
Il était inquiet. Une inquiétude paternelle bien normale, elle réagirait de la même façon si l'un de ses enfants allait au devant de pareils problèmes. Cependant, elle parut l'aider par ses paroles. Cela la rassura.
- Vous avez raison. je vous souhaite bonne chance alors. Si vous avez encore besoin de moi, je suis à mon échoppe, La Rose Azúl, près de Modebrina.
Grâce accorda un petit sourire timide à Thierry. Irène apprécia le léger trait d'humour du prêtre. Pauvre Alexandre. Cela risquait d'être sa fête.
- Ramenez-le moi en un seul morceau tout de même. Il peut encore servir, même aussi buté. Nous nous reverrons le 12/
Elle prit la main de Grâce et elle s'en retourna chez elle.
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