[13 Septembre 1597] Le retour à l'hôtel [Terminé]
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[13 Septembre 1597] Le retour à l'hôtel [Terminé]
- Spoiler:
- @Irène d'Aubeville Voilà, je ramène le maitre et l'esclave ici. Personnellement, j'ai envie de tester Alex et de voir comment il se débrouille face à son maitre austère
Malgré la faiblesse de ses jambes, par peur de déranger le cardinal et de risquer une punition, Alexandre s'était forcé à marcher vite dans les rues pour le suivre. Par chance, des badauds leur barrèrent souvent la route et lui permirent de faire des pauses régulières. De retour à l'hôtel où son maitre était descendu, le petit esclave jugea bon de le laisser tranquille. Il s'installa dans un coin pour masser les muscles de ses jambes et les détendre puis s'agenouilla pour se recueillir et prier. D'une part, cela adoucirait le ardinal qui ne trouverait rien à redire de cette pratique vertueuse. D'autre part,, cela lui faisait du bien. Au termes de cette longue journée éprouvante, il avait un ardent besoin de soulager son âme. Tout d'abord, il pria pour l'âme du malheureux Simon et implora Dieu de l'accueillir parmi Lui en dépit que ce dernier n'ait pu ni se confesser ni recevoir les ultimes sacrements. Il lui demanda ensuite de veiller sur le seigneur de Frenn et de lui donner la force de vaincre le démon. Il pria aussi pour Ulysse, le véritable Ulysse. il pria ensuite pour la petite Cassandre et demanda pour elle une vie plus vertueuse et apaisée. Il évoqua ensuite sa lâcheté mais rappela que c'était avant tout une protection et s'engagea devant Dieu à ne plus céder au terrible péché - ni un baiser ni une caresse pour un homme - et il pria enfin pour sa mère.
A la fin de sa prière, Alexandre se signa avec humilité et ressentit un apaisement profond. En paix avec lui-même et le monde. Il se releva lentement et se demanda comment agir avec son maitre. Par quelle manière endormir sa méfiance à son égard ? Il choisit sa meilleure arme : la gentillesse.
Néanmoins, avant toute entreprise, le garçon se rappela devoir se nettoyer et se changer. A cause de cette maudite rencontre avec diabolique duc de Rottenberg, sa tunique était encore souillée. Il passa rapidement dans la salle de bains et ôta à l'eau les traces de boue puis enfila une nouvelle tunique qui correspondait à son état servile mais propre et intacte.
Une fois ses ablutions terminées, Alexandre descendit aux cuisines préparer une douce infusion au miel et ajouta même sur le plateau quelques pâtisseries. Il espéra que son maitre apprécierait l'effort. Avec appréhension, le petit esclave s'introduisit vers le cardinal en poussant une desserte et déposa sur une une table proche son plateau.
"Je me suis permis de vous préparer une collation, maitre. Ma mère disait quand j'étais petit qu'une infusion était un souverain remède contre les maux."
Alexandre conserva une attitude humble et parfaitement docile en prononçant ces mots. il baissa même la tête et évita de regarder directement son maitre, marquant ainsi sa soumission.
Re: [13 Septembre 1597] Le retour à l'hôtel [Terminé]
Matthieu était rentré exténué. Cette journée avait été bien trop longue et il ne rêvait que d'une chose : s'asseoir et réfléchir un peu. Il se désintéressa complètement d'Alexandre pour prendre place à son bureau. Il regarda les lettres du Pape, pleine d'espoir et de convictions. Comment lui expliquer son échec... cette histoire était parfaitement grotesque, on l'accuserait probablement de se chercher des excuses. Il se renfrogna en pensant aux autres cardinaux jaloux qui n'attendaient qu'une occasion pour le discréditer auprès de Sa Sainteté. Il grimaça. Plutôt affronter les flammes de l'Enfer. Que dirait son oncle s'il le voyait... lui qui avait tant sacrifié pour lui offrir cette place de choix. Et voilà qu'il gâchait toute ses chances... Non, il ne pouvait pas abandonner ! Dès demain, il récupérerait ce maudit infirme et ferait son devoir !
On l'interrompit alors. Matthieu fronça d'abord les sourcils avant de voir ce que l'esclave lui avait apporté. Il se leva pour prendre l'infusion et sans un mot en prit une gorgée. Pas mauvais.Et il était vrai que cela l'aidait à se réchauffer un peu.
- Finalement tu n'es pas aussi sot que j'aurais pu le croire. Tu as fini par comprendre où était ta place.
Re: [13 Septembre 1597] Le retour à l'hôtel [Terminé]
Sans relever la tête, gardant sa position soumise, Alexandre suivit avec appréhension les gestes de son maître puis se détendit en constatant que ce dernier s'apaisait grâce à une gorgée de l'infusion. En revanche, les paroles hautaines prononcées l'irritaient. Se faire traiter de sot par un être incapable de comprendre la position d'une tierce personne était insupportable. Il s'obligea au silence et à l'effacement de ses sentiments. Son maître ne devrait rien soupçonner de ses véritables émotions. Il le laissa ainsi le critiquer et afficha même un hochement de tête pour marquer son approbation.
"Je regrette de vous avoir causé du tort ces derniers jours, maître. Sans doute avais-je besoin d'ajustements suite à cette nouvelle position. Mais je m'efforcerai désormais de vous satisfaire."
Alexandre se mordait les lèvres en s'entendant s'humilier ainsi. Cette flagellation morale plairait au cardinal. Il choisit d'en ajouter une couche et de souligner sa foi. Il avait des sujets à discuter et le cardinal devait être de bonne humeur.
"Je suis même très heureux d'avoir pu être acheté finalement par un homme d'église. Au moins, vous, je sais que vous ne me demanderez rien qui soit amoral. J'ai médité à mon sort et j'ai compris pourquoi Dieu m'a puni ainsi. Il a sans nul doute été vexé que je nie l'appel que j'ai entendu quand j'étais enfant..."
Les souvenirs de ce moment horribles lui revenaient et lui pesaient toujours autant. Ce serait le regret de sa vie. Il poursuivit dans un faible filet de voix :
"Je souhaitais être prêtre. Le père Thierry s'était engagé à me soutenir et à me recommander. Mais... Mais mon père ne l'a pas entendu ainsi. Je suis fils unique. Le seul héritier qu'il ait pu avoir. Alors quand j'ai annoncé, tout fier, ma décision, il est entré dans une telle colère et a voulu me tuer. J'ai eu peur. J'ai renoncé à la voie du Seigneur. Dieu m'en a aujourd'hui puni."
La gorge d'Alexandre se serrait, gêné d'utiliser ainsi ses souvenirs personnels qui auraient dû rester pour lui et le Seigneur. Mais si cela pouvait lui valloir de l’indulgence de son maître si austère, alors il devait tenter.
"Aussi je vous suis reconnaissant de veiller sur moi, maître, et mon âme afin de me permettre de corriger mes faiblesses."
Alexandre laissa passer quelques minutes afin que son maître enregistre toutes ces informations et y réfléchisse. Il reprit ensuite d'une petite voix mais avec l'attitude d'un élève curieux, qui ne demandait qu'à apprendre :
"A ce sujet, pouvons-nous parler tout de suite de théologie, maître ? Tout à l'heure, lors de la descente au Lupanar, il y a eu... un incident."
Sa voix se brisa. Il revécut dans son esprit l’affreux drame. Le sourire carnassier de Bastien. Le coup vif de poignard. Simon au sol. La vie qui s'échappait sous ses mains. le sang sur ses paumes. Des larmes mouillèrent ses yeux, que le petit esclave essuya du revers de sa manche.
"Pardon. Je disais donc il y a eu... un incident. L'intendant responsable de bien des crimes sordides a résisté et un des soldats du Seigneur de Frenn a trouvé la mort. C'était un homme si bon. Si loyal. Je m'interrogeais, maître. Où va aller ? Il n'aura pas eu le temps de se confesser, ni de recevoir les derniers sacrements... A cause de la fourberie d'un homme indigne, il va errer dans les limbes ? Il n'y a pas un moyen de sauver son âme ? Au Lupanar, au moment de sa mort, j'ai prié Dieu pour qu'Il l'accueille parmi Lui. J'ai prié à nouveau en rentrant. Mes prières suffiront-elles, maître ? Ou l'âme de ce malheureux est-elle déjà perdue ?"
Les yeux encore humides, Alexandre avait relevé la tête vers le cardinal et attendait une réponse aux interrogations qui lui torturaient l'esprit.
"Je regrette de vous avoir causé du tort ces derniers jours, maître. Sans doute avais-je besoin d'ajustements suite à cette nouvelle position. Mais je m'efforcerai désormais de vous satisfaire."
Alexandre se mordait les lèvres en s'entendant s'humilier ainsi. Cette flagellation morale plairait au cardinal. Il choisit d'en ajouter une couche et de souligner sa foi. Il avait des sujets à discuter et le cardinal devait être de bonne humeur.
"Je suis même très heureux d'avoir pu être acheté finalement par un homme d'église. Au moins, vous, je sais que vous ne me demanderez rien qui soit amoral. J'ai médité à mon sort et j'ai compris pourquoi Dieu m'a puni ainsi. Il a sans nul doute été vexé que je nie l'appel que j'ai entendu quand j'étais enfant..."
Les souvenirs de ce moment horribles lui revenaient et lui pesaient toujours autant. Ce serait le regret de sa vie. Il poursuivit dans un faible filet de voix :
"Je souhaitais être prêtre. Le père Thierry s'était engagé à me soutenir et à me recommander. Mais... Mais mon père ne l'a pas entendu ainsi. Je suis fils unique. Le seul héritier qu'il ait pu avoir. Alors quand j'ai annoncé, tout fier, ma décision, il est entré dans une telle colère et a voulu me tuer. J'ai eu peur. J'ai renoncé à la voie du Seigneur. Dieu m'en a aujourd'hui puni."
La gorge d'Alexandre se serrait, gêné d'utiliser ainsi ses souvenirs personnels qui auraient dû rester pour lui et le Seigneur. Mais si cela pouvait lui valloir de l’indulgence de son maître si austère, alors il devait tenter.
"Aussi je vous suis reconnaissant de veiller sur moi, maître, et mon âme afin de me permettre de corriger mes faiblesses."
Alexandre laissa passer quelques minutes afin que son maître enregistre toutes ces informations et y réfléchisse. Il reprit ensuite d'une petite voix mais avec l'attitude d'un élève curieux, qui ne demandait qu'à apprendre :
"A ce sujet, pouvons-nous parler tout de suite de théologie, maître ? Tout à l'heure, lors de la descente au Lupanar, il y a eu... un incident."
Sa voix se brisa. Il revécut dans son esprit l’affreux drame. Le sourire carnassier de Bastien. Le coup vif de poignard. Simon au sol. La vie qui s'échappait sous ses mains. le sang sur ses paumes. Des larmes mouillèrent ses yeux, que le petit esclave essuya du revers de sa manche.
"Pardon. Je disais donc il y a eu... un incident. L'intendant responsable de bien des crimes sordides a résisté et un des soldats du Seigneur de Frenn a trouvé la mort. C'était un homme si bon. Si loyal. Je m'interrogeais, maître. Où va aller ? Il n'aura pas eu le temps de se confesser, ni de recevoir les derniers sacrements... A cause de la fourberie d'un homme indigne, il va errer dans les limbes ? Il n'y a pas un moyen de sauver son âme ? Au Lupanar, au moment de sa mort, j'ai prié Dieu pour qu'Il l'accueille parmi Lui. J'ai prié à nouveau en rentrant. Mes prières suffiront-elles, maître ? Ou l'âme de ce malheureux est-elle déjà perdue ?"
Les yeux encore humides, Alexandre avait relevé la tête vers le cardinal et attendait une réponse aux interrogations qui lui torturaient l'esprit.
Re: [13 Septembre 1597] Le retour à l'hôtel [Terminé]
L'esclave resta tranquille. Bien étonnant mais plaisant. L'idée de le fouetter comme l'autre lui avait traversé l'esprit mais maintenant, bien moins. Il croisa les bras.
- Bien... excuses acceptées. Cela ira pour cette fois mais comprends bien que si tu recommences, ne serait-ce qu'une seule fois, la punition sera conséquente.
Il espérait que la menace serait suffisante pour que ce garçon ne tente plus rien de stupide. Cela lui avait causé bien assez d'ennui comme ça. Il lui tourna le dos un moment avant de lui refaire face à sa nouvelle tirade. Il haussa un sourcil.
- Tiens donc, une vocation ? Je ne suis pas certain que Dieu t'en aies puni. La prêtrise est réservée à une certaine élite. Cependant tu as raison, tu as de la chance de se pas être tombé entre de mauvaises mains. Je vais sans doute pouvoir faire quelque chose de toi si tu te repends correctement.
Il se maudit intérieurement. Pourquoi n'avait-il pas plus insisté pour emmener celui-là devant le roi. Il en serait sans doute venu plus à bout qu'avez l'autre. Enfin c'était trop tard... Peut-être lui fallait-il alors trouver une autre idée. Quelque chose germa dans son esprit. Et si... Et s'il prouvait au roi que les infirmes étaient un danger ? Il y réfléchit quand Alexandre l'interrompit. Encore des considérations théologiques ? Il se retint de pousser un soupir avant de s'asseoir. Ils n'étaient pas à un séminaire pour l'amour de Dieu... Pourtant Matthieu ne se sentit pas de le repousser cette fois. Il se contenta d'une réponse vague, mais qu'il espérait suffire.
- Voyons, Dieu ne laisserait pas une âme bonne dans les limbes. Son Oeil regarde tout et il sait pertinemment que l'homme est parfois confronté à une mort violente. Et Saint Pierre sait tout autant quoi faire. Si tu décris bien ton homme, il doit certainement être déjà au Paradis, aux côtés des Saints et de la Vierge. Tu peux prier si tu le souhaite, cela ne pourra que l'aider.
Il souhaitait surtout qu'il le laisse tranquille, il devait bien réfléchir à présent.
- Bien... excuses acceptées. Cela ira pour cette fois mais comprends bien que si tu recommences, ne serait-ce qu'une seule fois, la punition sera conséquente.
Il espérait que la menace serait suffisante pour que ce garçon ne tente plus rien de stupide. Cela lui avait causé bien assez d'ennui comme ça. Il lui tourna le dos un moment avant de lui refaire face à sa nouvelle tirade. Il haussa un sourcil.
- Tiens donc, une vocation ? Je ne suis pas certain que Dieu t'en aies puni. La prêtrise est réservée à une certaine élite. Cependant tu as raison, tu as de la chance de se pas être tombé entre de mauvaises mains. Je vais sans doute pouvoir faire quelque chose de toi si tu te repends correctement.
Il se maudit intérieurement. Pourquoi n'avait-il pas plus insisté pour emmener celui-là devant le roi. Il en serait sans doute venu plus à bout qu'avez l'autre. Enfin c'était trop tard... Peut-être lui fallait-il alors trouver une autre idée. Quelque chose germa dans son esprit. Et si... Et s'il prouvait au roi que les infirmes étaient un danger ? Il y réfléchit quand Alexandre l'interrompit. Encore des considérations théologiques ? Il se retint de pousser un soupir avant de s'asseoir. Ils n'étaient pas à un séminaire pour l'amour de Dieu... Pourtant Matthieu ne se sentit pas de le repousser cette fois. Il se contenta d'une réponse vague, mais qu'il espérait suffire.
- Voyons, Dieu ne laisserait pas une âme bonne dans les limbes. Son Oeil regarde tout et il sait pertinemment que l'homme est parfois confronté à une mort violente. Et Saint Pierre sait tout autant quoi faire. Si tu décris bien ton homme, il doit certainement être déjà au Paradis, aux côtés des Saints et de la Vierge. Tu peux prier si tu le souhaite, cela ne pourra que l'aider.
Il souhaitait surtout qu'il le laisse tranquille, il devait bien réfléchir à présent.
Re: [13 Septembre 1597] Le retour à l'hôtel [Terminé]
Alexandre déglutit et sentit qu'au travers de ses paroles et de son attitude son maitre lui promettait le fouet. Il fallait jouer finement avec lui et endormir sa méfiance pour mener une existence à peu près tranquille.
Pendant ses premières explications, le cardinal lui tourna le dos en buvant de son infusion. Il lui fit à nouveau pour répondre à sa question. Le sujet de sa vocation ne sembla pas lui déplaire. Il fit même un commentaire qui excluait une punition de Dieu. Il rebondissait ensuite ses paroles et se glorifiait lui-même Alexandre retint un sourire. Son idée fonctionnait. Il ajouta avec une humilité calculée :
"Oui, maitre, j'ai bien compris à quel point j'avais de la chance d'être à vous. Surtout depuis cette descente au Lupanar, quand j'ai pu entendre ce que certains propriétaires d'esclaves peuvent faire... Je m'en remets entièrement à vous et n'espère que m'améliorer grâce à vos conseils."
Un silence flotta à nouveau entre eux eu. A quoi pensait le cardinal ? A sa famille, peut-être ? Leur relations complexes. En son for intérieur, sa situation faisait mal au cœur du petit esclave. Ce serait peut-être impertinent mais Alexandre se sentait incapable de ne pas soutenir un homme en peine. il leva timidement la tête vers son maitre et lui adressa un sourire doux, cette fois dévoué de tout calcul :
"Maitre... Il ne faut pas vous tracasser comme ça. Si vous pensez à votre sœur, elle râle après vous, mais elle vous aime. Elle est seulement un peu.. têtue."
Il baissa à nouveau la tête, gêné, puis entendit peu après son maitre répondre à ses interrogations sur la mort de Simon. Un soulagement se lut sur son visage quand le cardinal lui expliqua calmement que l'âme du défunt serait accueilli par Saint-Pierre comme il le méritait. Il sourit, radieux.
"Tant mieux. je suis ravi d'en avoir la certitude. Merci, maitre. mais je continuerai à prier pour lui. a ce sujet... Dans trois jours, le seigneur de Frenn organisera ses fu,érailles. M'autoriserez-vous, maitre, à y assister pour rendre les derners hommages auxquels cet homme a droit ?"
Pendant ses premières explications, le cardinal lui tourna le dos en buvant de son infusion. Il lui fit à nouveau pour répondre à sa question. Le sujet de sa vocation ne sembla pas lui déplaire. Il fit même un commentaire qui excluait une punition de Dieu. Il rebondissait ensuite ses paroles et se glorifiait lui-même Alexandre retint un sourire. Son idée fonctionnait. Il ajouta avec une humilité calculée :
"Oui, maitre, j'ai bien compris à quel point j'avais de la chance d'être à vous. Surtout depuis cette descente au Lupanar, quand j'ai pu entendre ce que certains propriétaires d'esclaves peuvent faire... Je m'en remets entièrement à vous et n'espère que m'améliorer grâce à vos conseils."
Un silence flotta à nouveau entre eux eu. A quoi pensait le cardinal ? A sa famille, peut-être ? Leur relations complexes. En son for intérieur, sa situation faisait mal au cœur du petit esclave. Ce serait peut-être impertinent mais Alexandre se sentait incapable de ne pas soutenir un homme en peine. il leva timidement la tête vers son maitre et lui adressa un sourire doux, cette fois dévoué de tout calcul :
"Maitre... Il ne faut pas vous tracasser comme ça. Si vous pensez à votre sœur, elle râle après vous, mais elle vous aime. Elle est seulement un peu.. têtue."
Il baissa à nouveau la tête, gêné, puis entendit peu après son maitre répondre à ses interrogations sur la mort de Simon. Un soulagement se lut sur son visage quand le cardinal lui expliqua calmement que l'âme du défunt serait accueilli par Saint-Pierre comme il le méritait. Il sourit, radieux.
"Tant mieux. je suis ravi d'en avoir la certitude. Merci, maitre. mais je continuerai à prier pour lui. a ce sujet... Dans trois jours, le seigneur de Frenn organisera ses fu,érailles. M'autoriserez-vous, maitre, à y assister pour rendre les derners hommages auxquels cet homme a droit ?"
Re: [13 Septembre 1597] Le retour à l'hôtel [Terminé]
Matthieu hocha la tête. Ce garçon devait en effet bien mesurer sa chance. Il ne tournerait pas comme un de ses esclaves sauvages qui finit par tenter la fuite, autrement dit un suicide pur et simple.
Alors qu'il réfléchissait, Alexandre interrompit ses pensées. Il chassa ses réflexions avec quelque agacement.
- Oui, oui, je sais. Elle a le caractère de notre mère, une vraie lionne quand elle s'y met... On ne peut qu'espérer qu'elle cesse de recueillir tous les chats errants de la ville...
L'esclave sembla ensuite ravi de sa réponse. tant mieux s'il lui apportait la lumière à certains étages. Cela l'aiderait sans doute à être plus savant et réfléchi, dans les limites de ce qu'un esclave devait être. Il but encore avant d'entendre sa dernière question. Il se renfrogna un peu mais au fond, n'y voyait pas d'objection. Si c'était dans trois jours, il aurait sans doute récupéré et saurait quoi faire de ces deux-là. Il prit cependant des airs théâtraux en se redressant.
- Eh bien, soit. Ainsi tu enverras mes bénédictions à sa famille, ainsi que les réponses que tu as reçu. Il est important de transmettre l'enseignement de la parole divine pour rassurer le peuple.
Il allait prendre une autre gorgée quand un grand rire résonna, manquant de faire trembler tout l'hôtel. La bonne infusion se retrouva sur le parquet, Matthieu ayant eu la bonne idée de l'éloigner de sa précieuse soutane. Il posa la tasse avec agacement sur son bureau en marmonnant et se leva, curieux de savoir ce qui pouvait se permettre de troubler sa tranquillité. Il savait où aller et toqua immédiatement à la porte d'en face.
- Joseph ! Pour l'amour du Ciel, que justifie une telle agitation !
Son frère aîné sortit en trombe, un sourire radieux aux lèvres et une lettre à la main. Il prit Matthieu par les épaules et commença à le secouer dans un élan enthousiaste.
- J'ai un fils ! Te rends-tu compte mon frère, un fils, enfin !
Matthieu dut lutter contre son envie de vomir et força son frère à arrêter son manège avant d'afficher une expression de totale incrédulité.
- Pau... Pauline était enceinte ? Mais je l'ignorais...
- Je t'avais pourtant envoyé une lettre !
Matthieu grimaça. Les lettres de sa famille arrivaient sans dans la pile pour plus tard. Et plus tard avait tendance à devenir jamais...
Alors qu'il réfléchissait, Alexandre interrompit ses pensées. Il chassa ses réflexions avec quelque agacement.
- Oui, oui, je sais. Elle a le caractère de notre mère, une vraie lionne quand elle s'y met... On ne peut qu'espérer qu'elle cesse de recueillir tous les chats errants de la ville...
L'esclave sembla ensuite ravi de sa réponse. tant mieux s'il lui apportait la lumière à certains étages. Cela l'aiderait sans doute à être plus savant et réfléchi, dans les limites de ce qu'un esclave devait être. Il but encore avant d'entendre sa dernière question. Il se renfrogna un peu mais au fond, n'y voyait pas d'objection. Si c'était dans trois jours, il aurait sans doute récupéré et saurait quoi faire de ces deux-là. Il prit cependant des airs théâtraux en se redressant.
- Eh bien, soit. Ainsi tu enverras mes bénédictions à sa famille, ainsi que les réponses que tu as reçu. Il est important de transmettre l'enseignement de la parole divine pour rassurer le peuple.
Il allait prendre une autre gorgée quand un grand rire résonna, manquant de faire trembler tout l'hôtel. La bonne infusion se retrouva sur le parquet, Matthieu ayant eu la bonne idée de l'éloigner de sa précieuse soutane. Il posa la tasse avec agacement sur son bureau en marmonnant et se leva, curieux de savoir ce qui pouvait se permettre de troubler sa tranquillité. Il savait où aller et toqua immédiatement à la porte d'en face.
- Joseph ! Pour l'amour du Ciel, que justifie une telle agitation !
Son frère aîné sortit en trombe, un sourire radieux aux lèvres et une lettre à la main. Il prit Matthieu par les épaules et commença à le secouer dans un élan enthousiaste.
- J'ai un fils ! Te rends-tu compte mon frère, un fils, enfin !
Matthieu dut lutter contre son envie de vomir et força son frère à arrêter son manège avant d'afficher une expression de totale incrédulité.
- Pau... Pauline était enceinte ? Mais je l'ignorais...
- Je t'avais pourtant envoyé une lettre !
Matthieu grimaça. Les lettres de sa famille arrivaient sans dans la pile pour plus tard. Et plus tard avait tendance à devenir jamais...
Re: [13 Septembre 1597] Le retour à l'hôtel [Terminé]
L'agacement que son maitre commençait à éprouver, Alexandre s'inquiéta un peu. avait-il été trop loin ? Ou cela venait-il de sa sœur ? Il tenta une réponse polie, dans une attitude docile :
"Dans sa situation, son caractère est une bonne chose. Une femme seule, avec des enfants à élever, si jeunes... C'est une épreuve bien pénible que le Seigneur lui impose. Les femmes sont si promptes à s'effondrer du fait de leur faiblesse naturelle inhérente à leur sexe. "
Alexandre se mordait les lèvres de répéter ces paroles sur lesquelles il était sans cesse en désaccord. Les femmes étaient au moins aussi courageuses que les hommes, si ce n'était plus. Sa propre mère qui supportait les exactions de son époux depuis tant d'années, juste pour lui avoir donné un foyer et une éducation. Mais il devait plaire au cardinal. Pour sa survie. Alors il fallait mentir et lui dire les choses qu'il lui plairait d'entendre.
Là-dessus, Alexandre attendit avec appréhension le verdict de sa requête. Le cardinal prenait le temps de la réflexion. Allait-il dire non. Le petit esclave en serait frustré. Il faudrait trouver une ruse. Profiter de courses en ville pour rejoindre les funérailles. Son esprit échafaudait déjà un plan de secours. Cela se révéla inutile. Son maitre lui délivrait l'autorisation. Alexandre s'inclina aussitôt.
"Je vous remercie, maitre. Je ne manquerai pas de vous représenter et d'exprimer en votre nom vos condoléances à cette famille dans la peine et à leur fournir ces explications. Vous pouvez compter sur moi."
Alexandre commençait à présent à réfléchir comment aborder le dernier point à raconter de sa journée. La terrible rencontre avec le duc de Rottenberg et ses conséquences. Les insultes proférées en public... Tôt ou tard, elles feraient écho à ses oreilles. Le petit esclave préférait ainsi tout rapporter tout de suite. Il verrait ainsi qu'aucune duplicité ne semblait l'animer. Lors de cette réflexion, un rire résonna et le fit sursauter. Cela fit lâcher aussi la tasse de Matthieu au sol. Pendant que ce dernier allait ouvrir pour comprendre ce qui arrivait, Alexandre s'empara vite d'un chiffon pris de sa desserte pour nettoyer l'infusion qui trempait le bois et ramasser les débris.
Lorsque l’esclave eut terminé cette besogne, il s'éloigna pour voir de quoi il retournait et découvrit son maitre avec son frère, le général Cassain. Alexandre s'inclina humblement pour présenter ses hommages à un personnage si important. Il entendit son maitre s'exclamer qu'une dénommée Pauline aurait été enceinte, surpris, puis Joseph se montra aussi étonné et dit avoir envoyé une lettre. Au travers de ces mots, le garçon décoda que cette Pauline était l'épouse du Général et devait avoir accouché. D'où la joie excessive...
"Je vous adresse toutes mes félicitations pour cet heureux événement, Général Cassain. La mère et l'enfant se portent-ils bien ?"
Il jeta un bref regard à son maitre et espéra que la nouvelle aurait un élan positif sur lui.
"Dans sa situation, son caractère est une bonne chose. Une femme seule, avec des enfants à élever, si jeunes... C'est une épreuve bien pénible que le Seigneur lui impose. Les femmes sont si promptes à s'effondrer du fait de leur faiblesse naturelle inhérente à leur sexe. "
Alexandre se mordait les lèvres de répéter ces paroles sur lesquelles il était sans cesse en désaccord. Les femmes étaient au moins aussi courageuses que les hommes, si ce n'était plus. Sa propre mère qui supportait les exactions de son époux depuis tant d'années, juste pour lui avoir donné un foyer et une éducation. Mais il devait plaire au cardinal. Pour sa survie. Alors il fallait mentir et lui dire les choses qu'il lui plairait d'entendre.
Là-dessus, Alexandre attendit avec appréhension le verdict de sa requête. Le cardinal prenait le temps de la réflexion. Allait-il dire non. Le petit esclave en serait frustré. Il faudrait trouver une ruse. Profiter de courses en ville pour rejoindre les funérailles. Son esprit échafaudait déjà un plan de secours. Cela se révéla inutile. Son maitre lui délivrait l'autorisation. Alexandre s'inclina aussitôt.
"Je vous remercie, maitre. Je ne manquerai pas de vous représenter et d'exprimer en votre nom vos condoléances à cette famille dans la peine et à leur fournir ces explications. Vous pouvez compter sur moi."
Alexandre commençait à présent à réfléchir comment aborder le dernier point à raconter de sa journée. La terrible rencontre avec le duc de Rottenberg et ses conséquences. Les insultes proférées en public... Tôt ou tard, elles feraient écho à ses oreilles. Le petit esclave préférait ainsi tout rapporter tout de suite. Il verrait ainsi qu'aucune duplicité ne semblait l'animer. Lors de cette réflexion, un rire résonna et le fit sursauter. Cela fit lâcher aussi la tasse de Matthieu au sol. Pendant que ce dernier allait ouvrir pour comprendre ce qui arrivait, Alexandre s'empara vite d'un chiffon pris de sa desserte pour nettoyer l'infusion qui trempait le bois et ramasser les débris.
Lorsque l’esclave eut terminé cette besogne, il s'éloigna pour voir de quoi il retournait et découvrit son maitre avec son frère, le général Cassain. Alexandre s'inclina humblement pour présenter ses hommages à un personnage si important. Il entendit son maitre s'exclamer qu'une dénommée Pauline aurait été enceinte, surpris, puis Joseph se montra aussi étonné et dit avoir envoyé une lettre. Au travers de ces mots, le garçon décoda que cette Pauline était l'épouse du Général et devait avoir accouché. D'où la joie excessive...
"Je vous adresse toutes mes félicitations pour cet heureux événement, Général Cassain. La mère et l'enfant se portent-ils bien ?"
Il jeta un bref regard à son maitre et espéra que la nouvelle aurait un élan positif sur lui.
Re: [13 Septembre 1597] Le retour à l'hôtel [Terminé]
Matthieu grogna vaguement à son développement sur la nature des femmes. Bien sûr il avait raison, seulement, il ignorait pourquoi cela ne lui plaisait pas d'associer cette image à sa soeur. Il se contenta de soupirer et d'être content qu'il obéisse à ses prérogatives avant le grand chambardement.
Lorsqu'il fut face à son frère, Joseph regarda avec étonnement le nouveau venu qui lui présentait ses hommages.
- Encore un esclave mon frère ?
Matthieu balaya cette remarqua d'un revers de la main.
- Non, je les ai acheté ensemble, seulement je n'avais pas pu emmener celui-là l'autre fois.
- Oh, je vois... et l'autre garçon ?
Matthieu renifla.
- Cela ne te concerne pas. Il reviendra si c'est ce que tu veux savoir, mais pas tout de suite.
Joseph leva les yeux au ciel. La délicatesse de son frère n'était plus à prouver... Il se rabattit alors pour le petit.
- Ah, pour sûr ! Pauline va bien et Maxime aussi. Seulement, ils ne pourront peut-être pas venir au triomphe.
- Quel triomphe ?
- Tu as décidément tendance à bien oublier les affaires terrestres mon frère ! Tout Braktenn ne parle que de cela ! J'ai pris Mornoy et le roi donne un triomphe. Pour cette occasion Bélyl va monter à la capitale.
Le sang se vida complètement du visage de Matthieu.
- Bé... Bélyl va venir ici ?
Lorsqu'il fut face à son frère, Joseph regarda avec étonnement le nouveau venu qui lui présentait ses hommages.
- Encore un esclave mon frère ?
Matthieu balaya cette remarqua d'un revers de la main.
- Non, je les ai acheté ensemble, seulement je n'avais pas pu emmener celui-là l'autre fois.
- Oh, je vois... et l'autre garçon ?
Matthieu renifla.
- Cela ne te concerne pas. Il reviendra si c'est ce que tu veux savoir, mais pas tout de suite.
Joseph leva les yeux au ciel. La délicatesse de son frère n'était plus à prouver... Il se rabattit alors pour le petit.
- Ah, pour sûr ! Pauline va bien et Maxime aussi. Seulement, ils ne pourront peut-être pas venir au triomphe.
- Quel triomphe ?
- Tu as décidément tendance à bien oublier les affaires terrestres mon frère ! Tout Braktenn ne parle que de cela ! J'ai pris Mornoy et le roi donne un triomphe. Pour cette occasion Bélyl va monter à la capitale.
Le sang se vida complètement du visage de Matthieu.
- Bé... Bélyl va venir ici ?
Re: [13 Septembre 1597] Le retour à l'hôtel [Terminé]
Alexandre écoutait avec détachement l'échange entre les deux frères et se refusait à prendre parti. D'abord, en tant qu'esclave, cela aurait la pire idée qui soit ! son maitre l'aurait sans doute fait battre pour manifester si ouvertement son opinion pour un sujet quine le concernait. D'autre part, il avait acquis depuis longtemps que les histoires de fratrie ne pouvaient se régler qu'entre elles. Si un tiers osait s'immiscer, gare à lui. Tous les membres oubliaient les différents pour se liguer contre l'intrus.
Le petit esclave écouta son maitre rappeler leur achat puis que Tristan devait revenir demain. Dans quel état serait-il ? La maladie l'aurait-il beaucoup affecté ? Joseph insista peu sur le sujet. Il devait connaitre l nature peu délicate de son frère et l'inutilité de poursuivre. Il répondit à ses questions et Alexandre lui sourit.
"Quel bonheur ! Je vous présente encore toutes mes félicitations, Général ! Quelle belle famille que vous semblez avoir là !"
Il eut une réaction similaire à celle de son maitre quand le Général évoqua un triomphe. L'homme évoqua l'annexion d'un nouveau pays à leur Empire. il applaudit.
"Mes félicitations à nouveau ! Vous êtes décidément un homme de tous les succès !"
Il remarqua ensuite le teint du cardinal pâlit affreusement à la mention d'une de ses nièces qui monterait à la capitale sous peu. Alexandre s’inquiétait. Aurait-il un malaise ? Dans un bond de prévenance, sans calcul, il lâcha ses béquilles et se précipita, les jambes légèrement flageolantes, pour aller chercher une chaise proche et l’apporter à Matthieu.
"Maitre... Tout va bien, maitre ? Désirez-vous que j'aille chercher un médecin ?"
Le petit esclave écouta son maitre rappeler leur achat puis que Tristan devait revenir demain. Dans quel état serait-il ? La maladie l'aurait-il beaucoup affecté ? Joseph insista peu sur le sujet. Il devait connaitre l nature peu délicate de son frère et l'inutilité de poursuivre. Il répondit à ses questions et Alexandre lui sourit.
"Quel bonheur ! Je vous présente encore toutes mes félicitations, Général ! Quelle belle famille que vous semblez avoir là !"
Il eut une réaction similaire à celle de son maitre quand le Général évoqua un triomphe. L'homme évoqua l'annexion d'un nouveau pays à leur Empire. il applaudit.
"Mes félicitations à nouveau ! Vous êtes décidément un homme de tous les succès !"
Il remarqua ensuite le teint du cardinal pâlit affreusement à la mention d'une de ses nièces qui monterait à la capitale sous peu. Alexandre s’inquiétait. Aurait-il un malaise ? Dans un bond de prévenance, sans calcul, il lâcha ses béquilles et se précipita, les jambes légèrement flageolantes, pour aller chercher une chaise proche et l’apporter à Matthieu.
"Maitre... Tout va bien, maitre ? Désirez-vous que j'aille chercher un médecin ?"
Re: [13 Septembre 1597] Le retour à l'hôtel [Terminé]
Joseph sourit à Alexandre. Ce garçon lui plaisait, au moins autant que Tristan. il se rappela alors l'avoir vu au baptême de Ludovic. Mais oui, c'était le frère de la petite qu'il était allé chercher. Il se demandait bien comment elle allait.
- Au fait, comment va ta soeur ? Je ne l'ai pas revu depuis un moment.
Matthieu pour sa part ne pensait plus qu'à Bélyl.
- Mais je croyais qu'elle terminait son éducation au convent. Ne voulait-elle pas servir Dieu ?
- Elle est ressortie il y a quelques mois. Elle a eu une conversation avec la mère supérieure et elles en ont conclu qu'elle serait mieux dans le monde.
Matthieu se décomposa davantage. Lui qui pensait qu'au moins un membre de cette famille pourrait le comprendre, c'était encore raté...
- Elle s'est d'ailleurs mis en tête de se marier !
- Se marier ?
Matthieu s'affaissa sur la chaise qu'avait apporté son esclave mais chassa de la main ses demandes. Non il n'avait pas besoin de médecin... Juste d'encaisser. Joseph posa ses poings sur ses hanches.
- C'est de son âge. Dois-je te rappeler qu'elle a déjà 16 ans ? Ce n'est pas une petite fille.
- Au fait, comment va ta soeur ? Je ne l'ai pas revu depuis un moment.
Matthieu pour sa part ne pensait plus qu'à Bélyl.
- Mais je croyais qu'elle terminait son éducation au convent. Ne voulait-elle pas servir Dieu ?
- Elle est ressortie il y a quelques mois. Elle a eu une conversation avec la mère supérieure et elles en ont conclu qu'elle serait mieux dans le monde.
Matthieu se décomposa davantage. Lui qui pensait qu'au moins un membre de cette famille pourrait le comprendre, c'était encore raté...
- Elle s'est d'ailleurs mis en tête de se marier !
- Se marier ?
Matthieu s'affaissa sur la chaise qu'avait apporté son esclave mais chassa de la main ses demandes. Non il n'avait pas besoin de médecin... Juste d'encaisser. Joseph posa ses poings sur ses hanches.
- C'est de son âge. Dois-je te rappeler qu'elle a déjà 16 ans ? Ce n'est pas une petite fille.
Re: [13 Septembre 1597] Le retour à l'hôtel [Terminé]
Si la bonhommie du Général, qui contrastait avec celle du cardinal, était bien agréable, elle devint gênante quand ce dernier évoqua sa sœur. Officiellement, il était censé être fils unique du libraire Bellanger même si cette filiation avait été supprimé depuis le procès. Si son maitre l'apprenait... Et surtout s'il apprenait qui était leur père... Alexandre transpirait. Avait-il entendu la question ? Peut-être pas. Les informations liées à sa nièce le tracassaient. Il y avait peut-être une chance pour que le cardinal n'y ait pas prêté attention. Il se décida à vite répondre.
"Non, elle ne va pas bien. Elle a eu un accident tout à l'heure avec le carrosse d'un sinistre personnage. Le seigneur de Frenn a eu heureusement de s'occuper d'elle et de la ramener en lieu sûr. Je suis certain qu'elle saura se remettre. "
Alexandre était moins certain de ces suppositions. La collision avait été si violente et Claire si amoché. Pour le moment, il souhaitait ne pas trop s'ouvrir. Si le cardinal décidait de creuser, il faudrait sans doute confesser la vérité. Or celle-ci lui déplairait. Pourvu que le Général ait le bon sens de ne pas insister !
Tendu, Alexandre suivit l'échange entre les deux frères et s'étonna de voir à quel point son maître perdait contenance. Cette nièce, Béryl, serait si importante à ses yeux ? Il fronça ensuite les sourcils devant l’affirmation que la jeune fille souhaitait se marier. En voilà une encore qui mettait la charrue avant les bœufs. Pourquoi les gens envisageaient-ils donc tous le mariage avant la rencontre de la bonne personne ? C'était l'étape fondamentale ? Tant de couples étaient mal mariés à cause de décisions pris trop vite.
A ce moment, son maître s'effondra sur la chaise mais refusa un médecin. Il était livide. Inquiet, Alexandre prit une liqueur de sa desserte et la lui tendit la flasque.
"Vous devriez au moins boire une gorgée, maigre. Cela vous fera du bien."
Il fronça à nouveau les sourcils quand Joseph évoqua l'âge de sa fille. Il se tourna, sévère :
"Si vous me le permettez, Général, je trouve ça encore bien jeune pour penser à se marier. Votre fille devrait se souvenir que le mariage est avant toute chose un sacrement indissoluble. Une fois prononcé, on est unis à jamais à la personne choisie. Il est par conséquent souhaitable de ne pas céder à une inclination qui pourrait être somme toute passagère et décider de cette grande décision avec raison. Autrement, le couple puis les enfants à naître de l'union en pâtiraient."
"Non, elle ne va pas bien. Elle a eu un accident tout à l'heure avec le carrosse d'un sinistre personnage. Le seigneur de Frenn a eu heureusement de s'occuper d'elle et de la ramener en lieu sûr. Je suis certain qu'elle saura se remettre. "
Alexandre était moins certain de ces suppositions. La collision avait été si violente et Claire si amoché. Pour le moment, il souhaitait ne pas trop s'ouvrir. Si le cardinal décidait de creuser, il faudrait sans doute confesser la vérité. Or celle-ci lui déplairait. Pourvu que le Général ait le bon sens de ne pas insister !
Tendu, Alexandre suivit l'échange entre les deux frères et s'étonna de voir à quel point son maître perdait contenance. Cette nièce, Béryl, serait si importante à ses yeux ? Il fronça ensuite les sourcils devant l’affirmation que la jeune fille souhaitait se marier. En voilà une encore qui mettait la charrue avant les bœufs. Pourquoi les gens envisageaient-ils donc tous le mariage avant la rencontre de la bonne personne ? C'était l'étape fondamentale ? Tant de couples étaient mal mariés à cause de décisions pris trop vite.
A ce moment, son maître s'effondra sur la chaise mais refusa un médecin. Il était livide. Inquiet, Alexandre prit une liqueur de sa desserte et la lui tendit la flasque.
"Vous devriez au moins boire une gorgée, maigre. Cela vous fera du bien."
Il fronça à nouveau les sourcils quand Joseph évoqua l'âge de sa fille. Il se tourna, sévère :
"Si vous me le permettez, Général, je trouve ça encore bien jeune pour penser à se marier. Votre fille devrait se souvenir que le mariage est avant toute chose un sacrement indissoluble. Une fois prononcé, on est unis à jamais à la personne choisie. Il est par conséquent souhaitable de ne pas céder à une inclination qui pourrait être somme toute passagère et décider de cette grande décision avec raison. Autrement, le couple puis les enfants à naître de l'union en pâtiraient."
Re: [13 Septembre 1597] Le retour à l'hôtel [Terminé]
Fort heureusement pour Alexandre, le cardinal ne dit rien. Cela lui était parfaitement égal en cet instant. Joseph afficha un air surpris. La petite Claire, blessée ? Fichtre, il faudrait qu'il aille prendre de ses nouvelles.
- Oh... je vois, désolé garçon. mais je suis bien sûr qu'elle se rétablira vite !
Matthieu était tant de mauvaise humeur qu'il chassa plus violemment Alexandre en le forçant cette fois à reculer.
- Ah mais laisse-nous donc tranquille ! Et va plutôt nettoyer le parquet, ou il va être imbibé de ton infusion !
Seulement, l'esclave n'en resta pas là et provoqua une réaction très différent selon les deux hommes. Matthieu se mit à se teinter du rouge de la fureur alors que Joseph croisait les bras, plus calme mais interpeller par les façons cavalières du garçon. Ce fut lui le premier à répondre.
- A ce que je sache garçon, ma fille est encore capable de savoir ce qu'elle veut. Elle est très réfléchie si tu veux savoir et d'ailleurs, elle prend à témoin ses parents. Je n'ai rencontré Pauline qu'une fois avant le mariage et nous avons toujours de bons rapports et trois beaux enfants.
Matthieu le coupa avec violence.
- Pourquoi lui réponds-tu ?! Il n'a pas à faire preuve d'une telle insolence ni à demander quoique ce soit, surtout pas à propos de ma nièce ! (le regard menaçant sur Alexandre) Pauvre imbécile, il me semblait que tu avais retenu la leçon. Maintenant, tais-toi !
- Oh... je vois, désolé garçon. mais je suis bien sûr qu'elle se rétablira vite !
Matthieu était tant de mauvaise humeur qu'il chassa plus violemment Alexandre en le forçant cette fois à reculer.
- Ah mais laisse-nous donc tranquille ! Et va plutôt nettoyer le parquet, ou il va être imbibé de ton infusion !
Seulement, l'esclave n'en resta pas là et provoqua une réaction très différent selon les deux hommes. Matthieu se mit à se teinter du rouge de la fureur alors que Joseph croisait les bras, plus calme mais interpeller par les façons cavalières du garçon. Ce fut lui le premier à répondre.
- A ce que je sache garçon, ma fille est encore capable de savoir ce qu'elle veut. Elle est très réfléchie si tu veux savoir et d'ailleurs, elle prend à témoin ses parents. Je n'ai rencontré Pauline qu'une fois avant le mariage et nous avons toujours de bons rapports et trois beaux enfants.
Matthieu le coupa avec violence.
- Pourquoi lui réponds-tu ?! Il n'a pas à faire preuve d'une telle insolence ni à demander quoique ce soit, surtout pas à propos de ma nièce ! (le regard menaçant sur Alexandre) Pauvre imbécile, il me semblait que tu avais retenu la leçon. Maintenant, tais-toi !
Re: [13 Septembre 1597] Le retour à l'hôtel [Terminé]
Alexandre garda la tête baissée et répondit vite en espérant que cela finirait vite.
"Oui, je prie Dieu pour que sa guérison se déroule au mieux."
La mauvaise humeur de son maitre et ses manières rudes dégoutèrent Alexandre qui se canalisa toutefois pour ne pas le montrer. Il s'inspirait en cet instant de l'exemple du seigneur de Frenn capable de manifester une impassibilité glaciale en toutes circonstances qui recouvrait ses sentiments, bons comme mauvais. Il se recula et effaça le sourire qui lui venait à l'ordre du cardinal. Nettoyer le plancher de l'infusion renversé ? Il l'avait fait avant de rejoindre les deux frères. Il pouvait ainsi se retirer et œuvrer à une tâche autre sans risquer un reproche.
Alors qu'il s'apprêtait à obéir et se retirer, le Général répondit à ses idées. il n'eut pas le temps d'y réfléchir : le cardinal s'énervait et lui imposait le silence. sa colère terrifia Alexandre qui devint livide et se recula. Il bégaya :
"Pardon, maitre. j'ai... encore manqué de jugement.
Toujours sous le coup de la frayeur, il reprit, presque gémissant :
"Si ma présence est si dérangeante, puis-je me retirer ?"
Il espéra entendre un oui pour s'empresser de filer sans demander son reste.
"Oui, je prie Dieu pour que sa guérison se déroule au mieux."
La mauvaise humeur de son maitre et ses manières rudes dégoutèrent Alexandre qui se canalisa toutefois pour ne pas le montrer. Il s'inspirait en cet instant de l'exemple du seigneur de Frenn capable de manifester une impassibilité glaciale en toutes circonstances qui recouvrait ses sentiments, bons comme mauvais. Il se recula et effaça le sourire qui lui venait à l'ordre du cardinal. Nettoyer le plancher de l'infusion renversé ? Il l'avait fait avant de rejoindre les deux frères. Il pouvait ainsi se retirer et œuvrer à une tâche autre sans risquer un reproche.
Alors qu'il s'apprêtait à obéir et se retirer, le Général répondit à ses idées. il n'eut pas le temps d'y réfléchir : le cardinal s'énervait et lui imposait le silence. sa colère terrifia Alexandre qui devint livide et se recula. Il bégaya :
"Pardon, maitre. j'ai... encore manqué de jugement.
Toujours sous le coup de la frayeur, il reprit, presque gémissant :
"Si ma présence est si dérangeante, puis-je me retirer ?"
Il espéra entendre un oui pour s'empresser de filer sans demander son reste.
Re: [13 Septembre 1597] Le retour à l'hôtel [Terminé]
Matthieu fut ravi que l'esclave n'insiste pas. Il était suffisamment énervé comme ça.
- C'est ça ! Va donc dormir car tu iras chercher Tristan à la première heure demain !
Joseph les regarda tous les deux. Il tapota l'épaule de Matthieu.
- Bien, je vois que tu es épuisé mon frère, je vais te laisser. Tu devrais toi aussi gagner ton lit. Et je dois encore écrire une lettre à Pauline.
Matthieu regarda son frère et tâcha de déglutir le moins possible. Peut-être devrait-il lui aussi lui écrire une lettre... Au moins pour la féliciter.
- C'est ça ! Va donc dormir car tu iras chercher Tristan à la première heure demain !
Joseph les regarda tous les deux. Il tapota l'épaule de Matthieu.
- Bien, je vois que tu es épuisé mon frère, je vais te laisser. Tu devrais toi aussi gagner ton lit. Et je dois encore écrire une lettre à Pauline.
Matthieu regarda son frère et tâcha de déglutir le moins possible. Peut-être devrait-il lui aussi lui écrire une lettre... Au moins pour la féliciter.
Re: [13 Septembre 1597] Le retour à l'hôtel [Terminé]
Face à la colère de son maitre, Alexandre ne demanda pas son reste et s'empressa de s'éloigner quand il entendit alors la tâche que ce dernier lui réclamait pour demain matin et réprima le sourire qui lui revenait. Quel imbécile ! Aller chercher Tristan à la première heure ? Aurait-il oublié que ce dernier se trouvait dans un Lupanar soit un commerce qui ouvrait toute la nuit. La matinée servait certainement aux filles à se reposer de leurs longues heures de labeur. Cela faisait parfaitement ses affaires. Il n'aurait pas à se torturer pour chercher un prétexte pour introduire le duel et pourrait librement s'y rendre s'en être inquiété. Quel idiot, ce cardinal ! Quel idiot !
Malgré tout, le petit esclave garda une convenance parfaite. Un masque de servilité docile et craintive recouvrait son visage. Il devenait comme le seigneur de Frenn, capable de manipuler ses émotions afin d'arranger ses affaires.
"Bien, maître."
Il salua les deux frères puis se retira. Le lit l'attendait.
Malgré tout, le petit esclave garda une convenance parfaite. Un masque de servilité docile et craintive recouvrait son visage. Il devenait comme le seigneur de Frenn, capable de manipuler ses émotions afin d'arranger ses affaires.
"Bien, maître."
Il salua les deux frères puis se retira. Le lit l'attendait.
Re: [13 Septembre 1597] Le retour à l'hôtel [Terminé]
Matthieu se montra plus apaisé dès qu'Alexandre filait. Cet imbécile le mettait sur les nerfs. Matthieu ne sut alors quoi faire. Il lâcha un "Bonne nuit" avant de fermer la porte. Une fois seul et assis à son bureau, Matthieu revit le doux visage de Pauline, ainsi que sa fille encore jeune. Il ne pouvait s'empêcher de sourire en repensant au moment où cette jeune maman avait mis cette si petite fille dans ses bras en lui disant "Porte-la donc, c'est ta filleule !". Matthieu n'avait jamais été à l'aise avec les enfants. Les bénir de loin lui convenait très bien mais cette marmaille bruyante avait vite fait de lui taper sur les nerfs, comme beaucoup de choses à vrai dire.
Il relégua ses souvenirs loin et prit du papier. Il commença à écrire, en tâchant d'être aussi naturel et détaché que possible.
Pendant ce temps, Joseph continuait à lire et à relire sa lettre avec émotion, un sourire aux lèvres. Un fils. Il avait un fils...
Il relégua ses souvenirs loin et prit du papier. Il commença à écrire, en tâchant d'être aussi naturel et détaché que possible.
Pendant ce temps, Joseph continuait à lire et à relire sa lettre avec émotion, un sourire aux lèvres. Un fils. Il avait un fils...
- Je pense qu'on en a terminé Alexandre :
Re: [13 Septembre 1597] Le retour à l'hôtel [Terminé]
- A Irène :
- Oui. Nous avons réalisé tout ce qui y avait à dire. Demain matin, Alexandre ira directement dans la forêt. Pas besoin de RP l'action vu que celle-ci vient d'être énoncé dans le dernier post
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