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[12 novembre 1597, dans l'après-midi] Ranger son bonheur et faire face [Terminé]

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Message par Kalisha Howksley de Frenn Jeu 2 Juil - 14:15

Ysengrin Zellers...
Ysengrin Zellers...
Ysengrin Zellers...

Elle se répétait son nom comme un mantra, pour s'empêcher de flancher et de faire demi-tour. De courir se jeter dans ses bras et de ne plus jamais le quitter.

Un pas à après l'autre.

Elle se rapprochait de Braktenn et s'éloignait de la forêt, de lui. Le souvenir de ces derniers minutes était encore brûlant. Il lui avait prêté serment et fait ses adieux, à genoux. Elle, était resté là à l'observer le cœur serré. Et puis il avait fallut partir. Jamais, elle n'avait du puiser autant dans ses ressources. Abandonnée sa culture, sa famille et ses amis... Cela n'avait été qu'une poussière à côté de la force qu'il lui avait fallut pour tourner le dos à son soleil. Elle s'était promis de ne pas se retourner. Si elle le faisait, elle savait qu'elle n'aurait plus le courage de poursuivre sa route. Et puis, de dos, il ne pouvait pas voir la cascade de larmes qui avaient finalement jailli sous l'insolent chant des oiseaux.

Un pas après l'autre.

Lorsqu'elle fut certaine de ne plus pouvoir l'apercevoir, elle se retourna. Il n'y avait plus que des champs et la cimes des arbres, au loin, derrière le léger vallon. Elle alla enfouir son visage dans son foulard. Juste pour sentir son odeur mêlé à celle des bois. Etait-il monté sur un arbre pour tenté de la voir? Ou s'était-il laisser glisser contre le tronc du premier chêne venu? Elle préférait l'imaginer assis, balançant ses pieds, un large sourire sur son si charmant visage... Elle essuya vainement ses larmes et repris sa route.


※※※

A Braktenn, elle s'était dirigée vers le poste des gardes, s'était présentée comme la Comtesse de Monthoux et indiqua, les yeux rougis que son cheval avait fui, effrayé par elle ne savait quoi.
Sans doute durent-ils penser que c'était là la cause de son émoi et pourtant... Ils ne pouvaient pas être plus loin de la vérité...
Finalement, les grilles du domaine de Monthoux se dessinèrent à l'horizon.
Une chape de plomb lui tomba dessus.
Elle y était. Elle était de retour.
Elle était chez elle mais tout cela semblait parfaitement irréel. Comme un rêve ou plus exactement comme un cauchemar.
Son corps était ici mais son cœur était resté dans les bois avec son Roi et les cloportes. Kalisha dissimula le foulard dans sa robe avant de descendre de la voiture qui l'avait amené.

Ysengrin Zellers...
Ysengrin Zellers...
Ysengrin Zellers...
se répéta-t-elle comme si cela pouvait le faire apparaitre à ses côtés.


En la voyant, une esclave lâcha son pot de terre qui alla se briser par terre avec fracas. Etait-elle partie si longtemps? Elle ne se souvenait même plus. Là-bas le temps s'était arrêtée. Elle rassembla les pièces de ce mensonge qu'elle avait échafaudé avec précision et se prépara affronter la dure réalité.

Qu'avait dit Florentyna? Qu'allait dire le Comte? Allait-il dire quoi que ce soit? Il n'avait peut-être même pas remarqué son absence après tout...
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Message par Le Cent-Visages Mer 8 Juil - 11:03

[12 novembre 1597, dans l'après-midi] Ranger son bonheur et faire face [Terminé] Floren10

Florentyna de Monthoux, 18 ans

L'absence de Kalisha ne devait durer que moins d'une journée. C'était du moins ce qu'avait retenu Florentyna au moment du départ de la jeune femme. Son absence cependant s'était éternisée et la demoiselle de Monthoux se rongeait les sangs. Qu'était-il arrivé ? Elle avait bien tenté de noyer ses angoisses dans ses habituelles activités, mais ni la lecture, ni la pièce de théâtre qu'elle était allée voir en compagnie de deux amies ne surent lui enlever Kalisha de l'esprit.
Finalement, Prosper aussi s'était laissé gagne par l'anxiété. Pourvu que rien de fâcheux ne soit arrivée à son épouse ! Il nourrissait de l'indifférence envers elle, mais certainement pas tout de même assez de mauvaiseté pour lui souhaiter malheur ! D'autant que sa fille s'entendait fort bien avec la princesse Djerdanne. Aussi le comte avait-il déjà lancé de premiers commis à sa solde sur la piste de Kalisha, cherchant ici et là en ville quelque renseignement à son sujet. Aurait-on vu la comtesse ? Les milices n'étaient revenues qu'avec des rumeurs : et si des brigands l'avaient attaquée ? Et si quelques routiers avaient cherché à se venger sur elle de l'hostilité des Monbriniens les plus obtus à l'encontre de Djerdan ?

Quelle ne fut donc pas l'explosion de joie de Florentyna en entendant une des esclaves accourir dans le château, annonçant le retour de la comtesse ! Aussitôt, la demoiselle en jeta le livre de poésies dans lequel elle s'occupait. Au mépris de ses larges vertugadins, elles s'élança à travers le domaine, dévala les escaliers, traversa le jardin jusqu'à l'entrée où se trouvait sa belle-mère. Un immense sourire aux lèvres, les yeux embués d'émotion, Florentyna ouvrit les bras pour enlacer tendrement la jeune femme.

-- Oh ! Kalisha, Kalisha ! Pour l'amour de Dieu vous voici ! Nous nous inquiétions grandement !

Elle s'écarta enfin après cette longue accolade et avisa la princesse de pied en cas. Nulle blessure, nulle trace suspecte. Jésus, merci ! Vibrante d'impatience, elle relança :

-- Tout s'est-il passé comme vous le vouliez avec les Sœurs ? Et... après... qu'est-il donc arrivé ? (Puis, notant les yeux rougis de la comtesse) Mais... vous avez pleuré ?! Oh venez ! Venez donc à l'intérieur prendre un rafraîchissement et me conter ceci !

Déjà, elle lui proposait de l’accompagner vers un des petits salons, où un esclave ayant entendu leur conversation devança le désir de ces dames en préparant un plateau de douceurs.
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Message par Kalisha Howksley de Frenn Sam 11 Juil - 0:57

Sans surprise, Florentyna s'était précipitée vers elle pour l'accueillir, folle de joie.

Était-elle réellement partie si longtemps ?

Elle tenta d'enfouir sa tristesse au plus profond d'elle-même. Ce n'était pas là l'attitude de quelqu'un qui  revenait d'un pèlerinage. Et cela ne manqua pas d'attirer les questions de sa belle-fille qui l'invita dans un salon à lui raconter ses mésaventures.

Elle la suivit sans dire un mot, regardant d'une manière absente l'esclave anticiper la demande.

C'était donc ça, sa vie.
Sa vraie vie.


Rien ne lui paraissait plus artificiel. Elle s'assit dans le petit fauteuil richement tapissée et chercha dans le décor qu'elle contemplait comme pour la première fois les réponses à ses questions.

Servir un riche un mensonge ou une dangereuse vérité.

Elle ignorait jusqu'où elle pouvait se confier. Et si... Et si des oreilles les surprenaient?

Ysengrin Zellers.
Ysengrin Zellers.
Ysengrin Zellers.

Se répéta-t-elle à nouveau comme un mantra.

Elle inspira et prit enfin la parole.

- Je... Je suis désolée. Je n'ai pas trouvé ce que je cherchais alors j'ai poursuivi mon chemin. J'ai fait de...curieuses rencontres...

Le plus beaux des Rois, un médecin sarcastique, une drôle de femme, une petite fille courageuse, une femme forte et sage, des cloportes...

- Et je n'ai pas vu le temps passer. Sur le retour j'ai du abandonner mon cheval aux brigands et... Je suis rentrée à pied.

Cette phrase acheva défaire jaillir ses larmes. Elle entendit à nouveau ses dernières paroles, revit distinctement ses iris bleus marines, un lac qui cachait une profonde tristesse. Son genou à terre. Ce sentiment de déchirement et ce vide... Ce vide absolu qui la suivait depuis.

Elle lui avait offert ses bijoux en guise d'impôt, il était reparti avec son cœur.
Elle était venue en Comtesse, elle était repartie en Reine.

Sur ses joues les larmes coulaient toujours abondamment. Comment pouvait-il en être autrement ? Il n'y aurait plus de journées ensoleillées désormais.
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Message par Le Cent-Visages Mar 14 Juil - 9:50

[12 novembre 1597, dans l'après-midi] Ranger son bonheur et faire face [Terminé] Floren10

Florentyna de Monthoux, 18 ans

Un je ne sais quoi de terriblement absent flottait dans les yeux bruns de la princesse. Florentyna le sentait, tandis qu'elles prenaient la route du petit salon, et cette sensation vint quelque peu ternir l'immense bonheur de la revoir saine et sauve. Pourquoi ce vague à l'âme et aux prunelles ? La sidération ? Une perte de repères ? Il fallût qu'il lui soit arrivé des mésaventures peu ordinaires...
Assise devant son thé servi sans un mot, Kalisha promenait sur le décor un regard qui parut plein d'hébétude à la demoiselle de Monthoux. Elle gardait à sa belle-mère son plus radieux sourire, mais malgré tout rapidement fêlé par la drôle d'ambiance qui s'installait entre elles.

-- Oh mais ne soyez pas désolée... Personne n'est à l'abri d'une mésaventure ! Surtout dans ces bois et aux alentours, avec tous les gens étranges qui rôdent.

Elle arqua un sourcil : rien trouvé de ce qu'elle cherchait ? Comment donc ? Florentyna cessa aussitôt de savourer son thé, déposa la tasse et observa la Princesse avec un pli soucieux au front.

-- Mais... Pourquoi ? Le pèlerinage ne s'est donc pas passé comme prévu ? (Et à la mention d'abord des curieuses rencontres puis des brigands l'ayant dépossédée de sa monture, Florentyna eut un sec mouvement de recul, le visage pâli et s'exclama) Oh ! Par le Ciel ! Mais racontez-moi tout ! Et dites-moi qui sont ces gens entre les mains desquels vous êtes tombée ? Faut-il que nous avertissions la maréchaussée et qu'ils soient fort châtiés ?!

La demoiselle de Monthoux ne tolérerait pas que demeurent impunis des gens ayant causé du tort à Kalisha. La malheureuse Djerdanne souffrait déjà bien assez de son morne quotidien auprès de Prosper... Ce quotidien que Florentyna égayait autant qu'elle le pouvait, et dans lequel elle était même devenu une confidente de grande confiance pour la jeune orientale.
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Message par Kalisha Howksley de Frenn Mar 14 Juil - 11:26

Une mésaventure? Ce n'était pas vraiment le mot exact. Pour tout dire, elle était restée de son plein gré et avait quitté malgré elle la forêt. Kalisha baissa la tête sur sa tasse de thé laissant Florentyna poursuivre, le regard vide lorsque le mot "maréchaussée" la fit littéralement  bondir.

- Non! Non! s'écria-t-elle  renversant une partie de son thé au passage ils ne doivent pas allés dans les bois. Dites-moi que mon mari n'a encore envoyé personne, je vous en prie...

Savoir que les forces avaient pu ou pourraient être envoyé là-bas la terrifiait. Elle était partie pour ne pas lui causer d'ennuis supplémentaires et non l'inverse... Elle épongea distraitement sa robe à l'aide d'un mouchoir. Sa "belle-fille" lui réclamait des précisions, plus que cela, elle était son amie mais comprendrait-elle ce qui s'était réellement passée? La Comtesse soupira, retenant ses larmes. Il valait sans doute mieux partager ce poids avec une personne de confiance que de risquer qu'il soit découvert par quelqu'un de mal intentionné, même si on parlait là d'un sujet bien délicat.

Elle posa lentement la tasse qu'elle ne comptait de tout façon pas boire et se pencha en avant afin de pouvoir lui parler dans un quasi murmure.

- Je... Je ne suis pas allée faire un pèlerinage, Florentyna. Je suis allée dans la forêt rencontrer le guérisseur. Vous savez celui dont tout le monde parle. Je... Je me suis dit qu'il pourrait peut-être m'aider pour... Enfin vous savez...

Devait-elle s'arrêter là ou poursuivre? Son pauvre coeur battait désormais si fort à l'idée d'avouer la suite...
- J'ai rencontré le Roi de la forêt., une larme roula le long de sa joue et elle leva les yeux vers la jeune fille, Ce n'est pas celui que l'on croit.

Les derniers mots eurent bien du mal à sortir tant sa gorge semblait les retenir de toutes ses forces. Elle en tremblait presque, paniquait à l'idée d'en avoir bien trop dit. Pouvait-elle comprendre? Pouvait-elle ne serait-ce qu'envisager que celui que les portraits dépeignaient comme un brigand sans foi ni loi n'avait rien de tout cela? Mais plus que tout, elle espérait que son secret ne serait pas éventé dans les oreilles de son mari...
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Message par Le Cent-Visages Mar 14 Juil - 15:22

[12 novembre 1597, dans l'après-midi] Ranger son bonheur et faire face [Terminé] Floren10

Florentyna de Monthoux, 18 ans

La réaction immédiate et alarmée de Kalisha fit s'arrondir les yeux de la jeune Monthoux. Qu'y avait-il donc dans ces bois pour qu'elle ne veuille pas que les gens d'armes s'y rendent... alors même qu'elle y avait été détroussée ? Aussitôt, Florentyna trempa un mouchoir dans le pichet d'eau à disposition et aida la princesse à essuyer sa tenue. Mais ses gestes furent mécaniques tant son attention était surtout retenue par son étrange discours.

-- Mon père a déjà expédié la maréchaussée, si. Mais elle n'a pour l'instant exploré que les environs du monastère où vous avez prétendu vous rendre... Et puisque vous voilà de retour, il va très certainement faire interrompre les recherches. Je saurai du moins l'en convaincre.

Florentyna se rassit et se laissa émouvoir par les larmes montantes de Kalisha. Décidément oui, elle lui cachait quelque chose. Pourvu que ce ne soit pas une faute ! La demoiselle adopta sa plus tendre expression, espérant mettre en confiance sa belle-mère. Après tout, elles se disaient beaucoup de choses. La jeune Monthoux se sentait prête à tout entendre. Malgré tout, elle ne fut pas rassurée.

-- Le guérisseur ? Pour... Pour...

Elle fronça les sourcils et sa voix tremblotait. Elle comprit immédiatement : pour tomber enceinte et honorer ainsi son contrat avec Prosper - et avec Monbrina. Pour que, ainsi, même aux vus de la situation désastreuse de Djerdan, on ne puisse pas lui reprocher à elle, Kalisha, la moindre incidence dans les déboires politiques. Florentyna se mordit la lèvre, chercha ses mots. La princesse pourra deviner à son expression qu'elle avait très bien compris ce qu'elle était allée quérir dans les bois. Enfin, la demoiselle se trouva les mots et pensées assez claires pour articuler, à la fois peinée et compatissante :

-- Oh, par le Ciel, Kalisha ! Non, non... Je... Oh je comprends cent fois les raisons qui vous ont poussée à agir de la sorte. Nous en avons tant parlé. Mais... Après tout, je me demande si les échecs de vos nuitées avec mon père ne serait pas la volonté de Dieu et un signe de Sa part. (Un temps) Alors... aller consulter un guérisseur - à moins que je ne doive dire un sorcier - pour cela !

Alors, à la mention de ce dernier, la voix de Florentyna se fit plus grave, plus suspicieuse également. Croisant les mains sur ses genoux, plongeant ses yeux gris bleu dans ceux de Kalisha, elle poursuivit :

-- Est-ce ce guérisseur estropié ? Avec des béquilles ? (Un temps, puis prenant une inspiration avant de poursuivre très sérieusement) Entendons-nous bien : je ne crois pas une seconde, contrairement à Père, que son infirmité ait quoi que ce soit à voir là-dedans. Cependant, si cet individu n'a aucun délit sur la conscience, si le Diable n'a rien à voir avec ses pratiques, s'il n'a rien à se reprocher dans ses méthodes et s'il est si talentueux, pourquoi vit-il en pouilleux dans les bois et pourquoi ne se présente-t-il pas à l'Académie de médecine ? (Son regard se fit plus sombre, non pas contre Kalisha, mais contre les risques qu'elle avait encourus en choisissant une telle solution sans lui en avoir parlé d'abord) J'ose espérer pour ce... guérisseur... qu'il n'a en rien profité de vous, qu'il n'a rien dit ou commis d'impie. Dites-moi donc, qu'en est-il ?

Serrant les dents, elle écouta la princesse parler avec une surprenante tendresse du Roi de la Forêt. Les larmes qui perlaient à ses joues radoucirent la jeune Monthoux, qui se pencha pour saisir délicatement les mains de la princesse. Mais à nouveau, elle devait absolument comprendre.

-- Sylvère ? Tel est bien son nom ? (Un temps) Comment donc, pas celui que l'on croit ? Il n'est ni un voleur, ni un bandit ainsi que tout le monde le décrit ? Ne... ne venez-vous pas vous-même de me dire qu'on vous avait rapinée ?

Par le Ciel... Mais dans quel état lui revenait la belle Djerdanne ?! D'abord, une visite chez un guérisseur douteux, puis la voilà à prendre la défense d'un brigand et à verser une larme pour lui ! Ou bien ce Sylvère n'était en rien un hors-la-loi et portait sur lui des accusations mensongères - auquel cas, elle attendait les explications de Kalisha - ou bien... Pourquoi prendre la défense de ce détrousseur ? Florentyna commençait à envisager le pire : un chantage sur la princesse pour le faire laver de ses accusations ? Un sordide envoûtement pratiqué par le sorcier ? Mais une fois la seconde de frayeur passée et ses idées un peu plus nettes, la jeune Monthoux en vint à envisager une autre hypothèse : et si Sylvère avait une personnalité plus complexe que celle d'un malfrat... Après tout, elle-même avait été follement amoureuse d'un de ses esclaves - Jérémie... Un de ces gens que l'on disait sauvages mais qui s'était révélé d'une intelligence folle ! Florentyna pensait d'ailleurs encore énormément à lui. Toujours avec un plaisir coupable, et la crainte de le savoir recherché par les gens d'armes. Même Kalisha ignorait ce pan impie de sa si pieuse et sage belle-fille. Néanmoins... Jérémie n'avait commis que le crime d'être un esprit brillant, une pensée comme un sabre, une plume habile à tailler les idées erronées, alors que l'on déniait ces facultés aux esclaves. Sylvère, lui... Sylvère était un voleur multi-récidiviste ! Ou... peut-être pas ? Vraiment, il était plus que temps que Kalisha s'explique !
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Message par Kalisha Howksley de Frenn Mar 14 Juil - 20:10

Comme elle l'avait pensé les forces de l'ordre était en chemin. Elle était rentrée juste à temps...
Elle put lire son visage qu'elle avait bien compris de quoi il retournait et elle n'en attendait pas moins de sa belle-fille. Seulement ses justifications sur son infertilité lui serrèrent le cœur. Si tel était le cas pourquoi l'avait-il obligé à épouser Prosper tout en lui offrant l'amour de Sylvère si ce n'était pour essayer de la faire souffrir un peu plus encore. Comme si sa vie n'avait pas été suffisamment difficile.  Malgré tout, malgré tout cela, rien n'était plus beau et plus doux que d'être à ses côtés... La jeune fille évoqua ensuite Hyriel et les accusations de sorcellerie qu'on lui prêtait.

- Il ne pratique qu'une médecine différente de celle que l'on trouve en ville. Cela ne fait pas de lui un quelconque sorcier. Sans doute que si l'Académie de Médecine faisait preuve d'une plus grande ouverture d'esprit,
pourrait-il alors s'y présenter mais là n'est pas le cas. Vous savez malheureusement aussi bien que moi que les pensées et les pratiques différentes sont rejetées au lieu d'être envisagées et étudiées. Si vous saviez tout ce qu'il se fait en Djerdan... Tous nos médecins finirait sur un bûcher emportant leur savoir avec eux. Il n'y a que dans les bois que l'on est assez libre d'exercer différemment.


Où avait-elle pioché l'énergie d'une si longue tirade quand son cœur venait tout juste d'être broyé ? Sans doute dans la nécessité de les protéger. Surtout lui. Surtout Sylvère. Elle ne pourrait jamais se pardonner d'avoir apporter les ennuis dans leur paisible forêt. Et Hyriel avait été si gentil -à sa façon- lors de son séjour... Ce n'était pas un égorgeur de chèvres qui procédait d'étranges incantations... Seulement un amateur de thym.

Lorsqu'elle entendit  Florentyna prononcer le nom de son bien aimé, elle dut se mordre l'intérieur des joues pour ne pas pleurer. Elle acquiesça silencieusement. Un bandit. Oui, c'était bien le cas, mais c'était tellement plus que cela...

- Il n'est en rien dangereux. C'est même un homme doux, intelligent et amusant qui aime sa liberté et sa forêt  plus que tout au monde. Il ne ferait de mal à personne. C'est... C'est vrai qu'il vole et réclame un droit de passage mais ce n'est jamais disproportionné aux revenus... Il préfère encore un simple pot de confiture à un collier de perles de culture.

Ses joues s'étaient teintées de rouges. Oh elle aurait pu en dire tellement plus... Mais sans doute n'y verrait-elle toujours qu'un bandit qui avait abusé de sa confiance quand...

Quand il était celui qui lui avait rendu le bonheur
Quand il était celui qui lui avait rendu le sourire
Quand il était celui qui l'avait fait rire.

Elle aurait pu parler des couronnes de fleurs, des escapades dans les arbres, de sa paisible respiration la nuit, de son manteau de fourrure élimé, de son ton aussi flatteur que moqueur, de ses joues qui rougissaient lorsqu'elle s'approchait, de la joie absolue qu'elle ressentait quand il était là et du vide absolu qui s'emparait d'elle lorsqu'il était absent...
Mais qu'aurait-elle pu comprendre à tout cela si ce n'était que sa belle-mère venait de violer son serment de mariage avec un brigand ?
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Message par Le Cent-Visages Ven 24 Juil - 13:11

[12 novembre 1597, dans l'après-midi] Ranger son bonheur et faire face [Terminé] Floren10

Florentyna de Monthoux, 18 ans

Le triste regard de la Princesse laissa deviner à Florentyna la peine que lui causait une théorie comme la volonté de Dieu – ou d'Allah, à l'origine du destin des uns et des autres. Nul ne le saurait jamais Ses desseins. L'on souffrait parfois dans un but encore inconnu. Peut-être sortirait-il quelque chose de bénéfique de la triste situation de la Djerdanne à Monbrina... et à Monthoux. Un signe ? Le premier maillon d'événements qui échapperaient à l'ordre actuellement en place ? Florentyna en vint à douter : et si cet ordre n'était pas le meilleur et que le Seigneur le signifiait par la mésaventure de la belle orientale ?
Sourcils froncés, mais avec un sourire patient, la Monthoux écouta Kalisha défendre le guérisseur de la forêt. Il était vrai que l'Académie de médecine pratiquait essentiellement certaines méthodes bien précises : les lavements par clystère, les saignées, les régimes et bons secours de la diététique, parfois les ventouses... La demoiselle n'y connaissait que peu de choses à la médecine et aux soins en réalité. Elle ne saurait pas contre-argumenter convenablement dans un débat de cette nature. Entendre que les praticiens de Djerdan auraient une palette de méthodes plus large la surprit.

– Pourquoi interdire des techniques qui sont bonnes, demanda-t-elle moins pour la princesse qu'à elle-même. Je... j’aimerais connaître les raisons profondes des Docteurs pour ne pas admettre ces nouvelletés, s'il n'y a rien de démoniaque. (Un temps, plus calme et confiante) Je... Je comprends mieux. Comment se nomme cet homme ?

La jeune fille avait bien l'intention de se renseigner. Et voir si Kalisha accepterait de donner ce renseignement ou hésiterait à répondre serait sûrement édifiant. Elle ajouta :

– Si véritablement ce guérisseur ne commet nulle vilenie, il n'a rien à craindre de moi. Peut-être même le contraire, s'il s'avère qu'il vous a correctement aidée et qu'il est bienfaisant. (Elle ne dit pas toutefois que si elle apprenait le moindre soupçon d'impiété ou de mauvais usage de sa science de la part de cet infirme, il ne faudrait pas compter sur elle pour le défendre. Pire : elle pourrait aider à le mettre hors d'état de nuire.)

L'individu restait louche. Elle veillera néanmoins à ne pas prolonger un tel interrogatoire alors que Kalisha se remettait à peine de ses émotions. Florentyna se cala dans son fauteuil et battit quelques coups d'éventail autour de son visage. Puis elle remplit leurs deux tasses d'une nouvelle dose de ce thé à la menthe. Elle ralentit ses gestes et reposa la théière dans un léger tremblement en découvrant la malheureuse Djerdanne au bord des larmes. Oh cela était si discret... un pépiement de pupille, une joue mordue... cependant Florentyna elle-même ne connaissait que trop bien la pudeur des expressions que devaient observer les femmes pour déceler chez une consœur un effort semblable. Son souffle se corseta. La Monthoux se trouva en proie au déchirement : c'était clair, sa belle-mère aimait ce brigand. Amour aussi interdit qu'elle-même ne vivrait jamais avec Jérémie. Il était enfui. Et esclave. Doublement spectre. Quant à elle, elle souscrirait à ses devoirs. Une partie de Florentyna voulut exiger une égale rigueur de Kalisha – quand l'autre moitié comprenait sa douleur. L'alliance paradoxale de son regard azur plein de chagrin et de son visage devenu distant en sera témoin.

– Aucun mal ? Cela est sûr ? Et que se passerait-il par exemple si quelqu'un lui refusait l'impôt ? fut pour l'instant la seule réaction qui lui vint, celle de quelqu'un qui cherchait absolument à se rassurer... et à comprendre avant d'accuser.
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Message par Kalisha Howksley de Frenn Dim 2 Aoû - 9:40

Kalisha tenta de convaincre sa belle-fille de l'innocence du médecin royal. Quoi que l'on en dise, il n'avait rien d'un sorcier. Du moins, pas tel qu'elle se l'imaginait.

- Sans doute, par peur de l'inconnu et par une certaine... Prétention?

Que serait le grand Empire Monbrinien s'il reconnaissait ses lacunes médicales et empruntait à ses voisins leurs savoirs supérieurs. Comment pourrait-il après cela les conquérir en toute légitimité?
La jeune princesse se garda cependant bien d'indiquer que les accusations de sorcellerie était sans doute dû à sa vision très personnelle du serment d'Hippocrate. Pöuvait-on en faire un vile sorcier pour autant? Non.

-  Hyriel. Il se prénomme Hyriel. répondit-elle après une brêve hésitation, laissant son regard fuir celui de Florentyna.

Pouvait-elle lui faire confiance? On ne pouvait pas dire que malgré leur amitié, les deux femmes partageaient la même piété. Si Kalisha se cachait derrière une apparente dévotion de bon usage, sa belle-fille, elle, était habitée par cette même piété.
Elle présenta ensuite sa version du portrait de Sylvère.

Ysengrin Zellers.

Bien loin de celui qui était dépeint sur les avis de recherches. Pourtant ce n'était là que la plus pure vérité. Sans doute pas entièrement objective mais elle n'avait prononcé aucun mensonge. Parlait de lui, faisait monter ses larmes aux yeux inexorablement.  Face à elle, elle sentait que la jeune-femme en proie à des sentiments contradictoires. Son visage refermé désormais comme une huitre, indiqué clairement qu'elle avait compris le message sous-jacent, mais son regard semblait lui plein d'une tristesse compatissante. Face à sa question, elle posa sa tasse de thé et enserra ses bras.

-Vous allez trouver cela étonnant, dit-elle avec un sourire triste mais personne n'a jamais refusé catégoriquement. Ils finissent tous par obtempérer. Sans doute car le prix n'a rien exorbitant. Je ne suis même pas sûr qu'il saurait quoi faire dans pareil cas...

Elle soupira profondément. Elle venait de ruiner sa crédibilité de brigand, mais il fallait bien cela pour le protéger. Ses yeux encore brillants des larmes qui semblaient incapables de disparaitre allèrent à la rencontre de ses siens

- Je pourrais vous les présenter s'il n'y a que cela pour vous rassurer. Vous verrez qu'ils n'ont rien l'un et l'autre des dangereux criminelles que l'on recherche. Il ne s'agit au fond que de deux personnes qui ne se satisfont pas des exigences de la société.
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Message par Le Cent-Visages Jeu 13 Aoû - 10:18

[12 novembre 1597, dans l'après-midi] Ranger son bonheur et faire face [Terminé] Floren10

Florentyna de Monthoux, 18 ans

"Prétention" osa finalement dire Kalisha. Sans doute n'avait-elle pas tort et la vanité se faisait souvent sentir dans bien des corps de métier, bien des couches de la société. Vanitas Vanitatis, disait l'Ecclésiaste. L'inconnu, du reste, se présentait souvent sous son jour le plus hostile et générait la peur. Songeuse, Florentyna laissa là ce sujet qu'elle connaissait somme toute assez peu - trop peu pour entrer davantage dans ce débat.

-- Hyriel, répéta-t-elle, notant le regard fuyant de la princesse et la brève hésitation qu'elle avait eue à nommer l'individu. N'ayez crainte, je ne lui veux aucun mal. Et vous remercie pour ce gage de votre confiance.

Au contraire, la demoiselle de Monthoux espérait bien pouvoir donner raison à sa belle-mère - et se rassurer par la même occasion. Ainsi verrait-elle bien si ce guérisseur était bienfaisant et méritait sa protection. Mais pour cela, il fallait se renseigner. La jeune femme retint donc ce nom. Ses servantes iraient à la pêche aux informations en ville ces prochaines semaines. Il restait curieux que nul nom de famille n'ait été cité, cependant "Hyriel" et "le guérisseur aux béquilles" seraient amplement suffisants à récolter des dires sur l'intéressé.

Ce qu'énonça ensuite Kalisha quant au brigand d'Aiguemorte surprit encore Florentyna. Un bandit devant lequel tous obtempéraient ? Et qui n'aurait jamais eu à user de violence ? La situation lui semblait bien difficile à croire et ledit Sylvère, avec un tempérament pareil, aurait d'après la jeune dame bien du mal à s'imposer même auprès de ses comparses bandits qui, eux, coupaient bourses et gorges sans hésiter. Les truands au même titre que les soldats des collecteurs d'impôts ploieraient-ils sérieusement le genou devant un petit rigolo qui réclamait des impôts mais sans réelle menace ? La Monthoux hésita entre un rire nerveux et une mine des plus sceptiques, mais ni l'un ni l'autre ne parut - par soin de ne pas blesser Kalisha ni sembler se moquer d'elle.

-- Me les présenter ? glapit Florentyna, d'abord décontenancée par une telle idée.

Il y eut dans son ton de voix, ainsi que dans la légère grimace de sa bouche, plus de mépris qu'elle l'aurait souhaité... Cependant, elle eut du mal à se figurer comment elle, fille de comte et comtesse, pourrait être amenée à rencontrer deux étranges vagabonds sans éveiller aussitôt les ragots des cercles aristocrates. Puis elle se rendit compte de la vilenie de sa première réaction, poussa un soupir désolé et murmura :

-- Je vous demande pardon pour ce mouvement d'humeur. Après tout Notre Seigneur rencontrait des infirmes, des errants et des prostituées... C'est seulement que... Moi ? Faire la connaissance de ces deux marginaux ? Comment organiseriez-vous cela sans risque de mauvais commentaires sur notre famille ? Sauriez-vous faire cela discrètement ?

Elle se rendait bien compte du paradoxe qu'elle-même proférait. Faire comme le Christ... Se montrer prêt à recevoir des réprouvés, et en même temps redouter les regards de travers, alors que le Seigneur agissait ainsi sans hésiter, sans avoir peur de choquer les bien-pensants de son temps. Mais Jésus était nomade. Florentyna était attachée de tout côtés par la collection des devoirs qu'impliquait le nom de sa famille. Florentyna du reste... était une femme. Elle connaissait la pression sur ses épaules comme sur celle de sa belle-mère.
Comme pour faire diversion et tromper l'angoisse, elle acheva avec appétit les petit gâteaux qui restaient dans sa soucoupe. Un sourire lui revint et son visage s'attendrit devant la mine encore si bouleversée de la princesse. Ce fut donc un désir d'évasion, presque de l'envie - et la volonté de pécher brièvement par procuration - qui poussa la jeune de Monthoux à demander tendrement, d'une voix chuchotante :

-- Faut-il que vous ayez vécu quelques jours idylliques pour nous revenir dans un tel émoi et les larmes aux yeux ! Ma chère... racontez-moi s'il vous plaît. Cette forêt, ces heures clandestines, ce "roi"... Et à quoi vous avez coulé avec lui votre temps ?

Ce n'était ni pour se moquer, ni par curiosité déplacée. Mais par véritable envie de comprendre... voire de partager au moins par le pouvoir des mots ce qui semblait avoir été si beau. Ce qui serait interdit aux femmes de leur condition. L'amatrice de romans d'aventures et d'histoires d'amour avait parlé en Florentyna. Était-il des réalités pour égaler les merveilleuses pages de sa bibliothèque ?
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Message par Kalisha Howksley de Frenn Sam 15 Aoû - 23:52

Hyriel. Elle avait donné son nom à Florentyna et espérait qu'elle n'en ferait pas mauvais usage. Elle pouvait la sentir sceptique malgré tout et cela avait le don de faire grossir la boule présente dans son ventre.

Elle opina de la tête lorsque son amie la remercia de sa confiance. Lorsque par la suite Kalisha évoqua Sylvère et sa façon quelque peu hors norme de détrousser les voyageurs, elle sentit bien au long silence qui s'en suivit que sa belle-fille était dubitative. Sans doute devait-elle s'imaginer que le brigand avait réussi à l'embobiner d'une quelconque façon, ou encore qu'elle lui mentait. Pourtant, c’était bien là, l’étrange et curieuse vérité. Elle ne pouvait nier que c’était difficile à croire lorsque l'on ne connaissait le brigand que par les rumeurs qui étaient colportées. C'est pourquoi, elle proposa tout naturellement à Florentyna de venir les rencontrer pour se faire sa propre opinion. Oh si elle avait cru déclencher une telle réaction chez son amie, elle s'en serait sans doute bien passé ! Elle n'avait pas manqué de voir ce rictus au coin de sa lèvres qui avait serré ses entrailles au point de lui laisser un goût de bile au fond de la gorge qu'elle fit passer d'une gorgée de thé. Elle  baissa les yeux et ne put retenir un profond soupir de déceptions. C’était son amie mais elle avait parfois l'impression de vivre dans un monde bien différent du sien. Ce jour là, elle avait senti la terre trembler entre elles. Un profond sillon venait de lacérer le sol. Pourraient-elles un jour combler cette distance ? Elle l'ignorait. C’était son amie mais elle avait l'impression de rendre des comptes à une étrangère. Son regard se porta machinalement vers la fenêtre à la recherche d'arbres tandis que la fille du Comte s'excusait.

- Ce ne sont que des hommes qui vivent hors de la société. Ne sommes nous pas tous les enfants de Dieu, mon amie ? Marginaux ou non ?

Elle retint un nouveau soupir, constatant qu’il n'y avait aucun arbre et reporta son attention vers son interlocutrice.

- Si c'est là votre seule problème, il suffit d'aller à la Garde-Prudence en passant par Aiguemorte. Il nous trouvera. Vous n’avez pas à vous en faire des racontars. Dans la forêt, les secrets sont bien gardés. Et les conventions n’existent pas.

C’était son Royaume. Il savait tout ce qu’il s'y passait. On ne prenait pas audience auprès du Roi de la forêt, c’était lui qui venait vous trouver. Toujours d'une façon fort insolite. Elle esquissa un sourire triste à ce souvenir.

- Mais je ne vous les présenterai qu’à la condition que vous me fassiez la promesse solennel de garder votre esprit ouvert et accueillant à ce qui est différent.

Florentyna se vengeait sur les petits gâteaux, si bien qu’il n'en resta bientôt plus que des miettes. Kalisha n’avait pas faim. Son estomac était noué. Un nœud de marin. Elle avait simplement envie de s’étendre sur son lit, de fermer les yeux et de rêver. De rêver de la forêt, de son Roi et de toutes ces magnifiques choses qu’ils avaient faites ensemble. Le silence lourd et pesant semblait s'installer alors qu'elle essayait tant bien que mal de refouler larmes et sanglots qui se présentaient.
Ce fut son amie qui rompit en premier lieu celui-ci. Elle leva vers elle des yeux étonnés de cette requête qui détonnait du reste de son discours. Était-ce par curiosité ou par moquerie ? Il ne semblait pas. Du moins sa petite voix mal assurée lui suggérait plutôt une certaine culpabilité à se renseigner. Elle lui adressa un sourire tout aussi triste. Malgré tous les mots dont elle pourrait user, réussirait-elle à partager ce qu’elle a ressenti ? Elle prit une inspiration et s’engagea sur l'instable chemin de ses souvenirs.

- Si vous désirez savoir, alors laissez-moi vous faire part des moindres détails. Cela risque néanmoins de s’éterniser et de n'être qu'un maigre reflet de la réalité mais je vais essayer...

Elle fit sonner la clochette et demanda à une esclave de les ravitailler.

- Lorsque je suis arrivée en forêt, Sylvère a effrayé ma monture et je suis tombée. Je vous rassure, je n'avais rien excepté une peur bleue du brigand, qui sous mes yeux, apparut. Il ne me fallut pas moins de temps pour que d'effroi je ne me sépare de tous mes bijoux et lui laisse réquisitionner ma jument, en échange de ses qualités de guide. C'est chez Hyriel qu'il me conduisit, où je fus fort bien reçu. L'un et l'autre, ne comprirent qu'avec difficultés pourquoi je devais absolument enfanter, mais ils prêtèrent une oreille attentive. Je ne pouvais pas rentrer car il avait besoin de temps, je suis donc restée chez lui où j'ai été très bien traitée. Le lendemain aux aurores… Elle s’interrompit le temps que les plateaux soient remplis. Je suis allée me promener dans la clairière, où j'ai chanté une chanson de chez moi en arrangeant quelques bruyères en couronne jusqu'à ce que ... Le Roi en personne me salue, tête en bas accroché à une branche. un sourire s’étira à ce souvenir Il est comme cela: un peu fou et terriblement amusant. Il me proposa de me faire visiter son domaine, j'ai traversé les bois jusqu'à un immense vieux chêne qu’il me fit escalader des racines à la cime. Je n'aurais jamais cru pouvoir faire cela ! Certes il m'a beaucoup aidé même s'il était tout rouge d'avoir aperçu mes chevilles ! Mais vous auriez dû voir, Florentyna ! Les rameaux qui étiraient leur griffes vers la voûte céleste ! On aurait pu croire qu’ils voulaient arracher les nuages ! Et cette vue ! C’est si beau ! A perte de vue s’étendait la cime des arbres balayée par une douce brise. Il n'y avait rien d'autre que la nature. Que le bruit des oiseaux et le bruissement des branches. Je ne me suis jamais autant sentie libre qu’en cet instant. Je ne voulais plus redescendre...Elle baissa à nouveau les yeux, elle ne se souvenait que trop bien de ces paroles qu’ils avaient échangés et dont elle garda l'essence pour elle. Lorsque je suis redescendue, j'ai décidé de le couronner. Littéralement. J'ai achevé une couronne de bruyères, de chêne et de fougères. Il s'est agenouillé et je l'ai sacré Roi d'Aiguemorte ! Vous auriez du voir comme il était si beau avec sa couronne ! Et à son tour, il m'a demandé de devenir la Reine de son Royaume en me tressant une couronne de cyclamens le baiser sur la joue, l’étreinte, tout cela fut passé sous silence. Je lui ai promis de revenir. Au moins pour le printemps. Sans doute avant. Il tient absolument à me montrer la forêt au printemps. Oh Florentyna… Si vous saviez… Si vous saviez comme ces quelques heures on était les plus belles et les plus douces de toute ma vie ! Là-bas je n'avais pas à répondre à quelques règles que ce soit. Je pouvais juste être moi. Ce moi que j’avais oublié et enterré et qu’il a retrouvé.

Elle lui devait tant. Plus qu'un séjour en forêt. Infiniment plus. Ses yeux commencèrent à s'embuer de larmes. Elle était de retour. Il était si loin désormais. Et dans quelques temps à peine, tout redeviendrait morose, comme avant. Elle ne put retenir une larme en s’efforçant de poursuivre d'une voix tremblotante

- Il m'a ensuite accompagné chez lui. Il a tant de déguisements qu’il pourrait habiller une troupe de théâtre ! Il m'a même prêté son manteau pour que je n’attrape pas froid. A notre retour, Hyriel s'est gentiment moqué de nous. Pourtant elles étaient si belles nos jolies couronnes ! Elle omit de parler des compagnons d'Hyriel ainsi que des visiteurs. Le lendemain nous nous sommes promenés et nous avons prélevés des impôts. Enfin, elle n'en avait pas alors nous lui avons demandé de revenir. Ce qu'elle a fait. Elle a offert une perle au Roi. Mais il lui a rendu. Figurez-vous qu’il préfère les confitures. Et le surlendemain… Nous sommes allés en ville…costumés. Oh je n'ai jamais autant ri ! Quelle expérience ! C’était si amusant !

Elle soupira et prit une gorgée de thé.

- La forêt me manque déjà. Le confort était sommaire et les repas frugaux mais je n'ai jamais aussi bien dormi et manger. Enfin… Non. La première nuit j’étais terriblement effrayée par tous ces bruits ! Car là nuit, la forêt ne dort pas. Elle vit

Je viens à peine de partir et vous me manquez déjà terriblement. Vous, nos arbres et même nos cloportes.

Elle leva les yeux vers la fenêtre, mais il n'y avait toujours pas de feuillage en vue.
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Message par Le Cent-Visages Dim 23 Aoû - 13:41

[12 novembre 1597, dans l'après-midi] Ranger son bonheur et faire face [Terminé] Floren10

Florentyna de Monthoux, 18 ans

Quel poids que ce silence entre elles ! Florentyna, derrière un masque de sérénité et sous la gourmandise affichée tandis qu'elle picorait dans les gâteaux, sentait que quelque chose allait être radicalement différent désormais. Serait-ce de la confiance brisée et des liens distendus ? L'éthique le voudrait. Elle, elle faisait tout pour ne jeter aucune opprobre sur la maison de Monthoux. Elle s'interdisait tant de choses alors que son esprit était si curieux ! Elle se dominait en permanence, bien consciente qu'on ne pardonnait pas aux femmes des écarts dangereux pour l'honneur d'un haut lignage. La demoiselle se voulait forte, dominatrice sur ses humeurs et pulsions égoïstes.
Et cependant ce n'était pas là le sentiment auquel elle parvenait à céder. La Monthoux n'arrivait pas à en vouloir à Kalisha. Elles partageaient la même condition, le même fardeau, les mêmes responsabilités pour lesquelles leur rang les avait modelées. La Princesse Djerdanne, par-dessus tout cela, avait en plus le poids de l'ambassadrice entre deux cultures, ainsi que la trahison de Monbrina dont les mauvaises langues la rendaient responsable. Florentyna d'ailleurs ne comprenait toujours pas un tel revirement de Sa Majesté. Ce n'était pas possible ! Il y avait un malentendu, un complot quelque part !

Au soupir de Kalisha, la demoiselle comprit que pour elle aussi, la nature de leur amitié vacillait. Sa première réaction - de crainte et de mépris - avait été stupide. Elle s'en voulait et d'ailleurs avait entrepris de la corriger aussitôt derrière en acceptant une rencontre, pourvu que les conditions le permettent. Intérieurement, Florentyna se fit la promesse de garder le secret de la Princesse. Toutes les deux souffraient tellement de solitude... qu'il ne manquerait plus que de l'inimitié entre elles ! Elle savait du reste combien Kalisha était loin d'avoir hérité du meilleur des maris et souvent, Florentyna avait honte de son père. Pourquoi n'était-il pas plus attentif ? Plus curieux d'autrui et des choses de l'esprit ? Pourquoi n'avait-il de goût que pour la chasse et les jeux de société dans les salons ? Ce n'était pas faute d'avoir tenté des choses : combien de fois sa fille l'avait-elle prié de l'accompagner à l'opéra, ou à voir une pièce de théâtre... où à partager certaines de ses lectures ? Elle eut alors une pensée pour sa mère. La première femme de Prosper. Comme elle comprenait à présent que Célimène de Monthoux était toujours dehors, dans les lieux de culture, et le moins possible avec son époux... et ses enfants. La demoiselle avait cruellement manqué de cette mère.

-- Oui... Sans aucun doute, murmura-t-elle au rappel de l'universalité de l'amour de Dieu : les marginaux avaient d'ailleurs été les premiers autour du Seigneur Jésus.

Mais on ne pouvait pas non plus envoyer valser la table par égoïsme. Des circonstances étaient bien là. Des gens autour qu'il en faudrait pas jeter dans la honte, par des écarts de conduite. Aussi Florentyna admit-elle l'estime de Kalisha pour ses "marginaux" et s'efforça de se convaincre qu'ils étaient aussi valeureux qu'elle le disait. Restait à ménager la chèvre et le choux. Puisque les choses étaient allées aussi loin, la jeune fille ne trahirait pas. Elle protégerait tant bien que mal le secret et la réputation de sa "belle-mère". En priant pour que jamais il ne s'évente ! Si cela devait arriver... Florentyna pâlit déjà à l'idée de devoir choisir entre soutenir Kalisha et sauver l'honneur. Forte de cette décision, elle hocha la tête à la suggestion de la Princesse.

-- La Garde-Prudence. Oui, c'est une très bonne idée. J'y fais d'ailleurs souvent porter des dons. Pour que les Sœurs puissent continuer leurs actions de charité et de soins. Un petit... détour... dans la forêt ne serait donc pas suspect. (Un temps.) Je vous le promets, répondit-elle de tout son sérieux à la demande de Kalisha. Je n'ai d'ailleurs pas eu la moindre hésitation à beaucoup me renseigner sur votre culture quand j'ai appris les épousailles de mon père. La différence m'intéresse, vous le savez. Le problème n'est pas là.

Curieuse, Florentyna l'était. Désireuse de comprendre, aussi, même si bien souvent cela devait rester très discret. Jamais elle n'avait rechigné à écouter parler de Djerdan, de l'Islam, ni même à fréquenter ce drôle d'enfant de chœur en béquilles au mariage. Et que dire de son attirance pour Jérémie, pour son immense savoir et sa sensibilité... quoique bien particulière. Celle-ci ne s'exprimait pas tant dans le sentimentalisme, que dans des textes et vers brillants qu'il composait en secret, et de tête. Mais l'esclave l'avait-il jamais aimée en retour ? Il était si... si loin et si haut dans son monde à lui. Une fois encore Florentyna n'avait-elle pas ramé toute seule dans le vide ? Dansé au milieu des spectres.

Heureusement, Kalisha accepta de lui raconter par le menu ses journées en forêt, ne laissant pas sa belle-fille plus longtemps en proie avec son profond sentiment de solitude. Florentyna but ses paroles. Elle sourit de tendresse à certains moments - la rencontre avec Sylvère, leurs jeux dans les bois, leurs couronnes. Elle rit de bon cœur à d'autres - imaginer le roi de la forêt se balançant dans les arbres, un peu comme un singe des plus affectueux et beau dans sa liberté... puis les taquineries du guérisseur que, lui, elle se figura en hérisson ; espiègle et hérissé mais sans doute hérisson au bon cœur. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux au conte de la douloureuse séparation. Mais surtout, elle s'émerveilla des tableaux que les mots de Kalisha lui peignait : le ciel piqué d'étoiles, le grand chaîne, les parfums de la clairière au-dessus de laquelle se déroulaient les nuages. Florentyna ne parvint pas à réagir par le moindre mot à la fin d'un tel récit : tout ce qu'elle aurait pu dire lui aurait semblé bien vain, bien petit, bien stupide à côté de ce qu'elle venait d'entendre. Toutefois, chacune de ses émotions intenses auront pu être visibles par la Princesse.
Aurait-elle donné cher pour être à la place de Kalisha dans une telle aventure ? Sans doute. Ressentait-elle en cet instant une pointe d'envie ? Oui. Mais elle chassa aussitôt ces vilaines pensées. Il ne fallait pas. C'était l'histoire de la princesse, pas la sienne. Et autour de cette parenthèse de bonheur et de folie, il s'étendait tellement de grisaille... Il n'y avait tout comptes faits rien à envier.

[12 novembre 1597, dans l'après-midi] Ranger son bonheur et faire face [Terminé] Avt_lo11

Prosper, comte de Monthoux

Ce fut là-dessus qu'entra le comte, ne laissant pas vraiment le temps à Florentyna de se remettre de ses émotions. D'un pas pressé, il avança vers Kalisha en ouvrant les bras, le visage éclairé par un évident soulagement :

-- Oh ! Ma Dame ! Grand Dieu, vous n'avez rien ! Comment allez-vous et que vous est-il donc arrivé ?

Florentyna se pinça discrètement la lèvre : avait-il été sincèrement inquiet pour sa femme, ne fut-ce qu'un tout petit peu... ou seulement pour les ennuis et les racontars que sa disparition pourrait attirer sur leur maison... Quoi qu'il en fut, le moment venait de servir à son père une version officielle et toute différente de celle qu'elle venait d'entendre. Elle se tourna vers Kalisha, la laissant répondre, guettant non sans appréhension ses expressions qui ne devraient rien trahir.
Le comte tira un fauteuil et s'installa autour de la table basse avec ces dames. Observant de plus près sa fille, puis son épouse, il nota leurs yeux rougis et leurs mines bouleversées. La grande émotion des retrouvailles certainement. Mais peut-être aussi les restes de sérieux traumatismes ? Aussi l'homme demanda-t-il encore :

-- Je vais faire rappeler mes gardes partis à votre recherche aux environs de la ville. Mais Ma Dame, vous a-t-on donc fait violence ? Dois-je réclamer la tête de quelque malfrat ?

Florentyna regarda son père avec un fond de tristesse et de pitié. Elle lui tendit un petit gâteau pour commencer à l'apaiser.
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Message par Kalisha Howksley de Frenn Dim 23 Aoû - 21:51

Malgré le vent frais qui s'était immiscé entre elles, Kalisha lui fit le récit de son séjour en forêt. Évoquer tous ces bons moments, lui arrachèrent quelques sourires notamment lorsqu'elle se rendit compte avec joie que Florentyna était une spectatrice des plus assidues, vivant littéralement chacune de ses paroles. Ce qui ne manqua pas d'effacer bien vite le malencontreux  malaise qui avait pu s'installer entre elles. Pourtant Kalisha n'aurait sû dire qui du malaise qui venait de s'éloigner ou de leur amitié constituait désormais la norme de leur relation. La confiance était en tout cas suffisamment revenue pour qu'elle accepte de les présenter afin de se faire sa propre opinion. Elle verrait bien ainsi que l'un et l'autre n'avait rien des terribles démons que l'on dépeignait parfois pour effrayer les jeunes enfants.

Ce ne fut pas les remarques de sa belle-fille qui ponctuèrent la  fin de son récit mais belle et bien le grincement sinistre de la porte de bois finement sculptée qui laissa apparaître l'imposante figure porcine du Comte.

Kalisha se figea imperceptiblement en découvrant son visage faussement poupon qui s'avançait à grandes enjambées vers elle, bras largement ouverts. Ses entrailles se serrèrent, se torsadèrent, se comprimèrent alors même que sa gorge s'était profondément nouée. Il ne lui fallut qu'une brève seconde pour se lever d'un coup et se jeter dans ses bras alors même qu'un violent sentiment de dégoût la submergeait.

Ysengrin Zellers
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se répéta-t-elle à nouveau comme un mantra sans pouvoir retenir ses larmes.

Penserait-il qu'elles étaient pour lui? Car elles étaient plutôt contre lui. Elle embrassa aussitôt sa joue.

Brièvement.

Même en fermant les yeux, cela la répugnait. Comment allait-elle faire pour... Pour...

Elle enferma chacun de ses sentiments, chacune de ses craintes à double tour.

Elle n'avait pas le droit à l'erreur. Elle s'était répétée chacune des phrases de ce mensonge soigneusement préparé.
C'était comme sortir déguisée. Elle devait être celle qu'on attendait d'elle.

- Oh! Mon Ami! Je regrette de vous avoir causé tant d'inquiétudes durant ces derniers jours. J'aurais... J'aurais dû vous prévenir que je partais en pèlerinage mais je ne pensais pas que ce serait si long !

Elle baissa la tête honteusement, se concentrant sur chacune de ses paroles tandis que le Comte s’installait sur l'un des fauteuils.

Je... Je voulais toucher la statue de la Sainte Vierge pleureuse. L'on dit de partout qu'elle confère fertilité et que bon nombre de femmes ont reçu un présent de Dieu après leur visite. Seulement sur le retour j’ai eu quelques mésaventures et si d'un malfrat vous devez réclamer la tête ce n'est que de celle de ce vile sanglier qui a effrayé ma jument me faisant choir violemment alors qu'elle partait en embardée pour se briser une patte dans le premier trou rencontré…

Elle releva vivement la tête, agitant doucement les bras.

- Mais soyez rassuré, mon Ami, je n'ai rien et l'on a prit bien soin de soigner mes bégnines blessures. En revanche, la pauvre bête a dû être achevé sur place.

Elle tourna la tête vers la fenêtre en soupirant et une larme roula le long de sa joue alors que le visage de Sylvère apparaissait devant ses yeux.

- Je n'ai eu d’autres possibilités que de rentrer à pied sur une bonne partie du chemin

Les larmes affluèrent.
Elle se remémorait la séparation déchirante qui avait eu lieu quelques heures plus tôt.

Blessure encore à vif.

Elle se jeta au pied de son mari, en larmes, prenant ses larges mains entre les siennes, si frêles et délicates.

-Je m'en veux tellement de tout le tort et des tracas que je vous ai causés. Je vous prie de m'excuser… Me pardonnerez-vous, un jour ?
… De n'avoir pu ni vous aimer, ni être la femme dont vous rêviez. Et..  d'avoir laissé mon cœur en forêt ?

Toujours agenouillée, ses larmes se tarirent petit à petit. Il n’était plus à ses côtés mais elle pouvait sentir sa présence, là, juché aux creux de sa gorge, lieu où elle avait dissimulé le foulard de son beau roi des bois.
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Message par Le Cent-Visages Mer 2 Sep - 10:21

[12 novembre 1597, dans l'après-midi] Ranger son bonheur et faire face [Terminé] Floren10

Florentyna de Monthoux, 18 ans

Un long silence et un flottement s’immiscèrent entre elles. Le récit des aventures de Kalisha en forêt avait heureusement su attendrit Florentyna et elle prit finalement le parti de soutenir la Princesse... du moins jusque dans les limites du raisonnable pour le maintien de l'honneur de la maison. Tant que cela demeurait secret. Tant que la fréquentation de se brigand et de cet étrange guérisseur n'attirait pas d'ennui.
Ce fut là-dessus qu'arriva Prosper. A distance, la demoiselle vit sa belle-mère embrasser l'homme. Elle pouvait cependant deviner toute la peine, pour ne pas dire le dégoût, avec lesquels Kalisha appliquait désormais ces gestes de devoir. Florentyna en serra les dents, dissimulée quelques secondes derrière les battements de son éventail le temps de retrouver contenance. En retrait, elle écouta l'échange entre les époux, sans aucune joie, mais admirative pour l'habile histoire qu'avait déjà préparé la Princesse. De temps en temps, la demoiselle sourit, acquiesça, jouant la comédie de celle qui avait déjà entendu ce récit et le confirmait devant son père. Soit. Ce serait donc cette version. Florentyna prenait bien conscience qu'à partir de cet instant, elle devenait la complice de Kalisha. Elle qui n'avait jamais menti à sa famille...

[12 novembre 1597, dans l'après-midi] Ranger son bonheur et faire face [Terminé] Avt_lo11

Prosper, comte de Monthoux

Prosper sourit à l'embrassade de sa femme. Quelque part, perdu au fond de lui, il devait bien y avoir malgré tout un peu d'affection pour elle et de soulagement sincère de son retour. Pas seulement pour sauver les apparences et cesser les commérages qui commençaient à naître, les histoires les plus folles autour de la disparition de la Comtesse.
Il se rassit avec elle, le visage toujours fendu d'un large sourire. Il écouta alors son récit, d'abord surpris, puis touché de tant de scrupules que Kalisha mettait dans l'accomplissement de son devoir d'épouse.

-- Allons, je vous en prie ma Mie ne vous excusez point, dit-il en lui prenant la main. J'ai été d'abord inquiet, mais à présent je comprends tout. Je trouve même que ce pèlerinage est une excellente idée et nous ne pourrons que bénéficier du bon secours de la Sainte Mère de Dieu. La prochaine fois que vous entamez une expédition comme celle-ci, oui, bien évidemment, prévenez-moi. (Un temps) Mais je ne peux que me réjouir de cette initiative pleine de piété.

Il fronça les sourcils, puis s'attrista de la perte de ce malheureux cheval. A côté de lui, Florentyna feignait la même affliction. Prosper là-dessus, sensible tout de même lorsqu'il était question des chevaux du domaine, soupira :

-- Pauvre bête. J'espère que la mort lui a été donnée vite et bien sans trop de douleur. Qui donc s'est chargé d'elle ? Et sont-ce les nonnes de la Garde Prudence qui vont ont soignée ? (Un temps) Je vous offrirai bien sûr très vite une nouvelle monture. Quant aux sangliers de la forêt... Je ne le dis jamais assez, il faut réguler par la chasse ces espèces sauvages et cet animal en fera très prochainement les frais.

Il passa doucement le doigt sur les joues baignées de larmes de son épouse. Ses bras vinrent ensuite pour la redresser alors qu'elle s'était jetée à genoux devant lui.

-- Vous êtes toute pardonnée. Plus que de peur que de mal au finale dans cette mésaventure. Nous voilà tous réunis et vous êtes en bonne santé.

Il regarda sa fille qui lui sourit. Prosper ne pourra rien deviner de la duplicité de ce sourire... ni le fond de peine qui s'y logeait : malgré tous les défauts que Florentyna trouvait à son père, le savoir si ouvertement dindon de la farce ne lui faisait qu'à moitié plaisir.
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Message par Kalisha Howksley de Frenn Jeu 3 Sep - 14:06

Kalisha ne savait plus trop ce qui était le plus dur dans toute cette histoire : être de retour ici à Monthoux ou mentir à son époux. Elle avait beau ne pas l’aimait, et même, quelque part le méprisait. Le savoir si touché de son mensonge éhonté lui fendit le cœur. Pleurer n’était guère compliqué lorsque l’on avait toutes les raisons du monde pour y parvenir.

Elle ne put toutefois s’empêcher de noter que le sort du cheval avait la primauté sur les soins de ses blessures. Elle poussa un profond soupir qui fit écho au sien. Non pas pour la pauvre bête qui devait toujours tenir compagnie à Sylvère mais bien pour l’incorrigible penchant de son mari à s’intéresser plus à ses biens qu’à sa propre famille.

– La pauvre bête se tordait tant d’une douleur indescriptible que l’un des deux hommes m’ayant porté secours n’a pu que l’achevé dignement d’un coup de poignard bref et précis. elle se saisit les épaules avant de reprendre je peux encore entendre ses hennissements plaintifs et voir son œil exhorbitait m’implorer. elle le leva les yeux vers Prosper Qu’a donc bien pu faire ce pauvre animal pour subir ainsi le courroux divin ?

Elle resta songeuse un instant avant de reprendre son récit. Elle savait bien que c’était là, le point délicat de son mensonge, cet instant où elle devrait mêler habilement fabulation et réalité.

– Malheureusement non, j’étais déjà bien trop avancée sur la route d’Aiguemorte pour que les sœurs ne puissent intervenir. Fort heureusement, notre bienveillant Seigneur, à placer sur ma route, dans toute sa compassion, deux hommes qui purent me porter secours. L’un étant, par chance, un guérisseur itinérant qui voyageait de villages en villages.

La princesse se jeta à ses pieds, implorant son pardon. Pour l’inquiétude qu’elle avait créé et tout ce qui ne pouvait être formulé. Il passa un doigt plein de douceur le long de sa joue qui la fit quasiment tressaillir. Pourquoi devait-il être aussi doux ce jour-là ? Pourquoi ?!

Elle aurait voulu pouvoir le maudire, le haïr.
Elle aurait voulu que l’évidence même de l’instant donne toute la légitimité à sa tromperie.
Mais il était là, face à elle, si complaisant de son absence, quand il aurait dû la blâmer.
Elle ne l’aimait pas.
Mais elle n’arrivait pas à le détester.
Une nouvelle chape de plomb, de culpabilité cette fois, vint alourdir son cœur qui coula littéralement dans son océan de tristesse.

Il la pardonnait. Mais il ne savait même pas de quoi réellement.  Qui aurait pu croire qu’aimer et mentir pouvait être si difficile et douloureux ?
Elle prit sa main et embrassa sa joue sincèrement sous le sourire mi figue-mi raison de sa belle-fille.
Même lui ne méritait pas d’être dupé.
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Message par Le Cent-Visages Lun 7 Sep - 11:16

[12 novembre 1597, dans l'après-midi] Ranger son bonheur et faire face [Terminé] Avt_lo11

Prosper, comte de Monthoux

Prosper interpréta comme une nouvelle marque de regret le long soupir de son épouse. Lentement, aussi délicatement que possible, il venait de prendre soin d'essuyer les larmes qui labouraient les joues rouges de Kalisha. A ce contact, il se rendit compte que - peut-être - il avait négligé cette femme. Certes, elle était étrangère. Certes il avait depuis des années perdu l'habitude du contact amoureux pour ne se consacrer qu'à ses amusements... Mais elle s'était convertie. Elle s'était adaptée à Monbrina. Et tout cela pour voir malgré tout son pays attaqué. Même Prosper ne comprenait pas et se sentait le dindon de la farce politique ! Alors... et si ce pèlerinage et les incidents ayant retardé sa femme représentaient un signe ?
Il s'occuperait mieux d'elle. Il lui ferait plaisir. Si elle avait quelque demande à l'avenir il l'exaucerait. Par ailleurs, au regard de la plèbe, ce serait bon que le couple de Monthoux apparaisse uni. Uni dans l'humiliation qu'il vivait : la rupture du pacte que semblait promettre leur mariage. Les choses changeraient peut-être si un enfant venait ? Kalisha semblait avoir tout fait pour cela et ce geste toucha le comte.
Prosper acquiesça gravement au récit qu'elle lui fit des derniers instants de de cheval. Dans un petit raclement de gorge embarrassé, il soupira :

-- Le courroux divin contre un pauvre animal ? Il faudrait que le Seigneur n'ait rien de plus important à gérer... Ce cheval aura fait les frais de malchance. (Un temps. Il sourit au récit des soins qu'avait reçu la Princesse.) Ma Mie, ces deux hommes sont une bénédiction. Le malheureux hasard qui a frappé votre animal n'est ainsi pas venu sans une bonne fortune pour vous et grâce soit rendue à ceux qui vous ont soignée.

Tous trois étaient de nouveau assis et Prosper voulut donner un tour plus joyeux à cette mésaventure qui se résolvait le mieux du monde.

-- Je donnerai festin ce dimanche pour votre retour !

La famille se réjouirait. Voisins et vassaux seraient de la fête. Car jamais Prosper n'oubliait la part de démonstration politique que les suzerains avaient à fournir. Chacun aurait une belle image du couple seigneurial avec ce banquet, le retour de l'épouse, et des signes que les choses repartiraient sous de meilleurs auspices. L'on ne pouvait que difficilement se faire obéir de ses subalternes si sa propre maison était marquée par le désordre ! Toujours paraître inébranlables.

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Florentyna de Monthoux, 18 ans

La demoiselle écoutait. Elle comprenait bien la part de calcul politique et la part de regret personnel dans les décisions de son père. Le gouvernement les avait trahis. Prosper serait en droit de répudier Kalisha. Cependant, cela représenterait un mauvais calcul aux yeux de leurs vassaux et de la charité chrétienne. Florentyna s'était suffisamment épuisée à faire rentrer cela dans le crâne de son père, lorsqu'il avait été en colère et que son premier souhait à la rupture du pacte avait été de renvoyer la Djerdanne à son peuple avec tous les mots doux qu'ils méritaient. Politiquement, même, cela aurait encore envenimé les choses. Il semblait que le comte s'était radouci.
Elle retint un petit regard complice vers la Princesse lorsque cette dernière "inventa" avoir été secourue par deux hommes dont un guérisseur. Ainsi ne mentait-elle pas complètement.
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