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[24 décembre 1597] Un matin désenchanté [RP sensible][Terminé]

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Message par Alexandre Sam 26 Déc - 11:20

avertissement-allusions sexuelles, injures:
Après une nuit paisible, Alexandre s'était éveillé tard, seul dans le grand lit de son amant. Alduis s'était visiblement retiré pour le laisser dormir, se rappelant que le jeune homme avait besoin d'un long sommeil récupérateur du fait de cette infirmité qui le laissait si fragile. Il s'élança dans les couloirs du château, armé de ses béquilles, pour retrouver Alduis. Où pouvait-il être ? Ces lieux étaient immenses et Alexandre avait du mal à se repérer ? Pourquoi ne rencontrait-il aucun domestique ou esclave pour l'aider dans sa démarche ?

Des cris joyeux le troublèrent un instant de ses réflexions. Cette voix... Il la reconnaissait. Alexandre poussa un long soupir mais suivit malgré tout la piste pour découvrir ce que son intuition savait déjà. Il tourna les talons, sans se faire voir, et partit vers là où il savait se trouver le père de son amant.

D'abord, Alexandre salua poliment le ministre, puis intervint d'une voix légèrement cynique.


- Votre ami se trouve dans le salon, votre Excellence, une coupe de champagne entre les mains, en train de célébrer à sa manière la messe de la Nativité, je suppose.

Le jeune homme poussa un soupir aux frasques répétées de son père. Il ne digérait pas encore que celui-ci ait pu dénoncer de nombreuses personnes, leur attirer des ennuis, simplement pour lui. Il ne le verrait pas. Pas tout de suite.

- Si vous deviez évoquez le sujet, transmettez-lui que son fils ne lui souhaite pas de bonnes fêtes. Sur ce, je me rendrai à l'autre bout du château, histoire de ne pas le croiser, en espérant que Alduis pourra m'y rejoindre bientôt. Bonne journée, votre Excellence.

Alexandre le salua poliment, sans aucun mouvement d'humeur. Ses traits d'esprit ne concernaient que son insupportable père. Il tourna ensuite les talons et s'éloigna.
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Message par Thierry d'Anjou Sam 26 Déc - 11:21

En ce début de matinée du 24 Décembre, Thierry grelottait dans son église, où il aurait dû être pour accueillir les fidèles venus célébrer ave ferveur la naissance du Christ, eta vait rejoint avec plaisir le château de son cher ami. Il se vautrait à présent dans un des canapés d'un superbe salon, face au feu qui brûlait dans la cheminée. Comme cela était plaisant !

En arrivant, l'intendant l'avait reçu bien aimablement, habitué à ses visites régulières, et introduit ici en lui expliquant que le ministre travaillait mais viendrait bientôt le retrouver. En son absence, Thierry jouissait confortablement du canapé, allongé dessus, les pieds encore bottés, de la neige sur ses semelles, posés sur les coussins chatoyants.


- Ah, quel bonheur que la vie de château !

Mais sa gorge le brûla bien vite. Il avait soif. Le prêtre appela l'invoqua pour lui commander de la meilleure caisse de champagne, histoire que son hôte arrive dans la pièce dans de bonnes dispositions. Le domestique gara un masque impassible et obéit à la demande. A son départ, Thierry se versa une première coupe et la vida d'un seul trait. Il la remplit aussitôt et la leva au-dessus de sa tête pour clamer fort.

- C'est aujourd'hui la gloire du Christ, mais je chanterai tes louances à toi, ô Bacchus !

Thierry éclata d'un rire gras et descendit sa seconde coupe. Qu'attendait Coldris pour le rejoindre ? Son regard couva la caisse près du canapé. Il n'aurait pas le plaisir de partager ce délicieux breuvage s'il ne se dépêchait pas.
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Message par Coldris de Fromart Sam 26 Déc - 17:36



Il n’y avait pas un jour où Coldris ne travaillait pas. Même lorsqu’il se promettait de prendre un peu de bon temps c’était pour mieux revenir, l’instant d’après à son cher secrétaire. C’était peut être lui après tout, le plus grand amour de sa vie. Et lui au moins, ne risquait pas de mourir.

Il complétait une proposition de décret sur les douanes, lorsque l’on fit entrer Alexandre. Il le salua d’un rapide signe de la tête et écouta ce qu’il avait dire. Le garçon savait pertinemment qu’il n’aimait pas être dérangé lorsqu’il travaillait. D’autre part, il se montrait et raisonnable jusqu’à présent donc sa présence revêtait certainement une importance.

- Le père Thierry dans un salon dis-tu ? Avec du champagne ? Mon champagne ?

Il haussa un sourcil puis reposa sa plume à son emplacement et ferma le dossier en cours. Si le prêtre aurait pu attendre la journée entière son bon vouloir, il ne comptait pas le laisser s’enivrer du précieux breuvage ramener par son fils. Pour un peu, il viderait sa cave avant de l'avoir salué... D’ailleurs qui l’avait servi ?!

Il laissa Alexandre prendre congé, le remerciant de l’information avant d’aboyer un sec :

- Léonilde !

L’homme s’avança et s’inclina prêt à écouter les ordres dont il devinait déjà le contenu.

- Trouve-moi cet incapable et fais-le châtier !

***

Coldris ne tarda pas à se rendre dans le fameux salon afin d’y faire régner l’ordre. Non content de boire son champagne, il découvrit l’épave échouée sur un canapé, pieds crottés sur le précieux tissu français. Il serra les mâchoires et s’avança d’un pas raide, l’œil sévère.

- Vous vous croyez dans votre église miteuse, Thierry ? Redressez-vous.

Il avisa la bouteille largement entamée et la déplaça hors de portée.

- Je ne crois pas vous avoir autorisé à boire mon champagne. trancha-t-il d’une voix glaciale

Et ce n’était là qu’une pure politesse déguisée car il était bien entendu persuadé de ce qu’il avançait. Personne ne touchait à son champagne, ni à son opium sans autorisation expresse de sa part. Il ignorait pourquoi le curé était là mais il avait déjà envie de le chasser rien que pour avoir osé franchir les limites imposées…

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Message par Thierry d'Anjou Sam 26 Déc - 22:01

Thierry se délectait avec une euphorie croissante d'une troisième coupe de champagne lorsque Coldris parut sur le seuil du salon, visiblement très contrarié de constater qu'il avait entamé sa réserve. Quel dommage ! Il simula un air navré, semblable à celui d'un enfant pris en faute, et reposa le verre sur la table. Sa main indiqua un second, rempli, et il déclama tout joyeux :

"Je nous avais fait servi, pour vous mettre dans de bonnes dispositions, mon cher ami. Puis... Puis, je confesse mon habituelle faiblesse."

Il s'installa de manière plus conventionnelle, poussant malgré tout un bref éclat de rire.

"Mon ami, mon cher ami, il faut que je vous narre une superbe anecdote. Ces derniers jours, une belle créature est passée me voir à l'églie. La malheureuse enfant, après plus de quinze ans, revivait le deuil de sa mère morte en couches. Une imbécile, mariée, depuis des années, élevée dans une excellente institution religieuse, qui ne lui a appris que peu de choses utiles."

Son sourire devint féroce.

"Si vous saviez son identité, mon ami, mon très cher ami, vous seriez aussi enchanté que moi."

Il se pencha pour reprendre sa coupe et la tendit pour trinquer avec Coldris.

"Eh bien, désirez-vous en connaître davantage, mon cher Coldris ?"

Son sourire devint joueur, se suspendant çà la réponse du ministre.
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Message par Coldris de Fromart Sam 26 Déc - 22:50




Coldris restait figé debout. Le regard rivé sur ce maudit prêtre qui se permettait de décider de la conduite à tenir en son domaine. Un rictus glacial remonta jusqu’à ses prunelles qui se mirent à scintiller de cette lueur mauvaise qui n’annonçait rien de bon.

- Vous êtes ici chez moi, Thierry. Vous n’avez nulle prérogative pour décider de ce qu’il convient ou non de faire en mon domaine. Je ne le répèterai pas.

Ce n’était pas l’envie qui lui manquait de demander aux gardes de jeter l’ivrogne à la porte, mais déjà il reprenait tout en s’asseyant enfin sur le fauteuil. Coldris ignora le verre. Il n’était pas d’humeur à boire quoi que ce soit en compagnie du saoulard qui n’appréciait certainement pas ce champagne français comme il le devrait.

Allons bon. Tout ce cirque et tout ce gâchis pour qu’il lui fasse part de sa dernière paroissienne culbutée. Un grognement sourd s’échappa.

- Accouchez Thierry! Je ne suis pas d’humeur à jouer !

Il ne voyait pas en quoi il pourrait être enchanté de son identité. Il avait beau cherché, il se fichait royalement de chacune de ces bigotes qui finissaient dans son confessionnal ou ailleurs à payer leur rédemption en nature. Mais quelque chose le faisait pourtant tiquer : ce sourire qu’il avait et qui ne lui plaisait pas. En temps normal, il aurait sans doute était plus disposé à en rire, mais le champagne ne passait pas.

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Message par Thierry d'Anjou Sam 26 Déc - 23:26

Coldris était décidément de fort mauvaise humeur. Cela s'avérait néfaste pour la santé de s'emporter pour un rien. Des caisses de champagne, il en avait des tas et son fils corsaire lui en apportait régulièrement. Il lui signalerait bien qu'à s'é,erver ainsi, il finirait par faire une crise d'apoplexie mais le moment semblait un peu mal choisi.

Ainsi, le prêtre conta lentement sa rencontre avec cette sotte de Lavinia. En ménageant le suspense, bien sûr. Ce ne serait pas amusant.

Il fixa Coldris qui s'énervait et répondit, parfaitement détendu, en se laissant retomber dans le canapé, puis laissa échapper un rire franc.


"Accoucher, mon cher ami, c'est ce que font les femmes, quelques mois plus tar après nous avoir connu."

Le prêtre était sincèrement fier de sa trouvaille et en riait encore.

Néanmoins, face à la fureur qui menaçait, il se se résolut à mieux raconter.


"Il s'agit de Lavinia de Kergemont, la fille de ce très cher Premier Conseiller. Cela va être un jeu d'enfant de al séduire. Elle me mange déjà dans la main, cette petite sotte pétrie des beaux préceptes chrétiens. Et quand ce sera fait, j'irai rencontrer le grand Dyonis pour lui apprendre la nouvelle et lui montrer ce que cela fait quand quelqu'un s'en prend à votre enfant."

Il leva le verre et le vida d'un trait.

"Cela aurait été fait, en vérité, mais une femme s'est permise de me confisquer mon nouveau jouet. Elle vous plairait, d'ailleurs, mon cher Coldris. Un caractère superbe, entêtée, résolue... Tout ce que vous aimez. mais revenons à Lavinia, que diriez-vous de me porter quelques assistance à ce magnifique projet ? Il suffirait de l'inviter à Fromart ou chez votre fille, en terrain apparemment neutre, et je me charge du reste."

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Message par Coldris de Fromart Dim 27 Déc - 0:06




Coldris soupira exaspéré de son mot d’esprit. Il était à deux doigts de remonter dans son bureau achever ce maudit décret mais la curiosité le poussa à écouter le récit du prêtre. Lavinia de Kergemont ? La fille de Dyonis ? Il pencha la tête. Il se souvenait bien de la fillette qui venait à Fromart autrefois pour jouer avec Bérénice. D’ailleurs celle-ci l’avait invité hier après-midi. Il serra les poings. Il n’envisageait tout de même pas de se faire la fille du Premier Conseiller ?! Il avait beau être débauché, il y avait des limites qu’il ne franchissait pas…

- La fille du baron de Frenn ?! Mais vous êtes un idiot fini ma parole ! Vous avez noyé votre restant de cervelle dans le vin de messe ?! tonna sa voix glacial dans toute la pièce.

Lui qui avait plutôt des colères froides et calme, commençait à s’agiter dans le salon. D’abord les bras, puis ses jambes se mirent en mouvement comme pour canaliser la fureur qui commençait à se frayer un chemin au travers de ses veines bouillonnantes.

- Pourquoi ?! Pour vous venger ?! il eut un rire amer avant de reprendre mais, Alexandre était fautif ! Et Dyonis dans son plein droit ! Vous voulez que je vous dise, Thierry ? Vous devriez le remercier plutôt que de le venger. Car ici, les fouineurs ne ressortent jamais de Fromart. conclut-il glacialement.

Il ne savait pas ce qui le mettait le plus en colère. Qu’il soit fier d’oser utiliser la fille du baron de Frenn pour se venger de lui ou d’être à ce point aveugle des risques encourus pour pareille entreprise. Et il y avait autre chose : cette historie de confiscation qu’il interprétait comme une interruption…

Parce qu’en plus vous ne fermez pas les portes et que vous laissez des témoins ?!

Coldris fit volte-face et agita violemment les mains.

- Il est hors de question que je vous aide dans votre entreprise ! Je ne souhaite pas voir mon nom associé à ce… cette ignominie, d’autant plus qu’il s’agit d’une amie de ma fille ! Grand bien vous en fasse que vous ayez été interrompu! J’irai moi-même la remercier pour la peine...

Il prit la coupe de champagne et la vida d’une traite pour faire passer sa colère avant de l’envoyer s’écraser contre un mur.

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Message par Thierry d'Anjou Dim 27 Déc - 11:31

Thierry rayonnait de fierté d'annoncer sa belle trouvaille et déchanta en découvrant que Coldris ne partageait pas as joie. Au contraire, il paraissait en colère et révolté à cette éventualité de séduire la fille de cet imbécile de Dyonis. Il haussa les épaules en buvant le contenu de sa coupe de champagne.

"Et alors ? Elle n'en reste pas moins qu'une très jolie femme, vous savez, et il serait malheureux de s'arrêter à de tells jugements. En plus, cette jeune femme souffre de son mariage, se sent délaissée par un époux malade, absent... Elle a plus que besoin d'affection. Ce serait en definitive lui faire acte de charité. Vous m'étonnez, d'ailleurs. Ne dites-vous pas vous-même que la morale rend faible ? Seriez-vous en train de vous acheter une conscience ? A moins que ce ne soit le début de la sénilité ? Quelle désolation !"

Il ne comprenait décidément pourquoi Coldris réagissait de manière aussi excessive. Il ne venait que de conter une de ses frasques habituelles, celles qui d'ordinaire l'amusaient et lui faisaient oublier une dure journée de travail. Thierry en déduisit que celui-ci devait souhaiter rompre leur relation. Un brusque excès de morale pour un projet politique. Quelle tristesse ! Il aurait au moins joui d'une agréable relation une longue année et si cet entretien serait le dernier il partirait avec panache. Il marquerait à jamais l'esprit du ministre par une sortie mémorable.

En reposant son verre sur la table pour le remplir à nouveau, Thierry se crispa d'entendre les paroles qui dédouanaient Dyonis. Comment osait-il remettre en question sa vengeance ? Auraient-ils des intérêts communs ?

"Et si cela avait été le cas, je me serais vengé dé vous, mon cher ami. Mais Dyonis n'est pas vous. Il se fait passer pour un homme ouvert, tolérant... Face à un gamin, comme l'était alors Alex, il aurait dû fermer les fermer. Un enfant ne mérite ni la mort ni l'esclavage. par ailleurs, c'est ainsi. C'est le devoir d'un père que de protéger ses enfants."

Le prêtre se mit à rire quand Coldris évoqua la porte restée ouverte.

"Si je ne m'abuse, quand vous venez à l'église profiter de mes paroissiennes, vous ne fermez pas plus que moi les portes."

Il terminait de remplir sa coupe en fixant, déçu, le ministre refuser de l'aider. Quelle désolation que de le voir rester finalement dans le camp de la noblesse. Il se disait différent mais ne l'était pas autant. Un sourire lui vint quand il évoqua la femme qui les avait interrompu.

"Elle se nomme Eleanore de Tianidre. Une jeune veuve, qui plus est. Vous n'aurez aucun souci avec un quelconque époux si vous souhaitez la conduire dans votre lit ou rejoindre le sien."



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Message par Alexandre Dim 27 Déc - 11:32



Malgré sa résolution à demeurer loin du salon où son insupportable père avait commencé à vider les bouteilles de champagne de la réserve personnelle de Coldris, Alexandre avait cédé à la curiosité. Les premiers cris du ministre l'avaient attiré et il était descendu pour se dissimuler derrière une colonnade, non loin de l'entrée de la pièce. La voix éméchée du prêtre le fit lever les yeux, et plus encore sa propension à jouer avec les nerfs de son interlocuteur, comme si celui-ci se croyait au théâtre. Alexandre avait honte. Terriblement honte. Comment pouvait-il être aussi d'un homme aussi lamentable ?

Mais il y eut pire.
Beaucoup pire.

Son père venait de confesser de profiter de la faiblesse émotionnelle des femmes pour les séduire. Il ne le pensait pas aussi répugnant. Il le savait soucieux de collectionner les conquêtes mais imaginait que celles-c se laissaient prendre par ses jolies formules, son élégance et la douceur qu'il pouvait donner quand il le voulait. Il n'en était rie. Il les abusait grâce à sa fonction de curé et les plaçait dans un état de soumission mentale.
Comme la malheureuse fille du seigneur de Frenn. Cette Lavinia.

Et il y avait plus horrible.
Il osait affirmer agir en son nom.
Pour le venger.

Alexandre se sentait honteux et souillé.
Il ne pouvait rester dans ce couloir à écouter ces horreurs.
Il commença à s'avancer vers l'entrée du salon et entendit à cet instant cet hypocrite qui affirmait que cela relevait du père que de protéger ses enfants.
Comment pouvait-il prononcer ces paroles ? De quel droit ?
Alexandre étouffait de rage.

Il se montra au seuil du salon, les yeux assassins dirigés vers la silhouette assise dans le canapé, à se servir un énième verre. Sa voix sifflait et était glaciale.


"Depuis quand, toi, tu protèges tes enfants ? Qu'as-tu fait pour moi durant vingt ans ? Où étais-tu quand he subissais les coups de ceinture de celui que je croyais être mon père ? Où te trouvais-tu quand j'observais maman être frappée, sous mes yeux, de sa main pendant qu'on me disait que c'était pour mes bêtises ? Ne dis plus jamais que tu agis pour me protéger, pour moi. Plus jamais. Tu n'as jamais eu à cœur mes intérêts, ni ceux de personne. Tu agis uniquement pour toi."





Alexandre
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Message par Coldris de Fromart Dim 27 Déc - 23:11




Thierry poursuivait sur sa lancée, s’appuyant sur des arguments fallacieux. Et en ayant l’effronterie de lui ressortir ses propres mots. Est-ce qu’il était en train de s’acheter une conscience ? Peut-être bien, mais dans tous les cas, cela ne le regardait pas.

- Modérez vos paroles, Thierry ! Avez-vous donc oublié à qui vous parler ? A moins qu’un séjour dans un monastère trappiste de Zakros ne vous tente tant que cela ?!

Sa voix sèche et glaciale claquait comme un fouet. Nul ne doute que l’on devait l’entendre par-delà les portes de bois qu’il n’avait même pas pris la peine de fermer. Il était temps que Thierry se souvienne à qui il avait à faire et à qui il devait sa faible peine en septembre. Il lui avait lui-même dit quelques jours plus tôt : il était Dieu. Et il n’était pas bon courroucé Dieu. Coldris récupéra la bouteille avant qu’il ne puisse se resservir. Il était de toute évidence suffisamment imbibé comme ça.

Il eut beau lui expliquer qu’il était malsain d’user de cette pauvre fille pour se venger, il continuait de faire la sourde oreille.

- Et bien vengez-vous de lui si cela  vous chante et sans utiliser sa progéniture ! Il n’a pas enculé votre fils que je sache ! Vous voulez que je vous dise ? Si vous aviez eu l’impudence de toucher un seul cheveu de ma fille, je vous égorgeais sur le champ au-dessus de votre bénitier comme un gros porc !

Coldris n’avait pas une morale des plus développée, tant s’en faut, mais il avait quelques règles basiques qu’il appliquait comme garde-fou, pour se protéger lui-même (et les siens) de ses ennemis : il n’utilisait pas les enfants de ses ennemis ni leurs épouses. La famille restait en dehors des affaires. Tous les autres coups étaient permis.

- Alexandre n’était pas un gosse, Thierry. Il était parfaitement responsable. Idiot, mais responsable ! Vous osez dire cela et vous utilisez sa fille comme une arme pour le blesser ! On ne protège pas ses enfants en faisant soi-même ce que l’on réprouve !

Sa remarque sur la porte le fit rire et bien tant mieux pour lui…Ce qui lui rappela subitement qu’il avait été « interrompu ». On n’interrompait pas quelqu’un en train de baiser. Sauf si on s’appelait Alexandre bien sûr. Un détestable pressentiment commencé à s’installer durablement dans sa nuque.

- Dites-moi, à quel point était-elle consentante à votre petite vengeance ?

Il ne manquerait plus qu’il ait tenté de la violer… Le curé lui donna le nom de la sauveuse et son cœur manqua de s’arrêta au nom de sa petite brebis dont le visage rieur s’inscrivit instantanément dans son esprit.

- Je la connais. Nous avons diner ensemble, hier soir.

Ce qui signifiait clairement qu’il n’avait pas intérêt à poser ses mains dessus. Sur ce Alexandre -quand on parlait du loup- apparut subitement. Depuis quand était-il là ? Il avait sans doute tout entendu, tant la discussion était animée. Coldris resta en retrait de son attaque contre son père. Il était mal placé pour formuler la moindre remontrance à Thierry, lui qui avait récemment découvert l’étendue des dégâts qu’il avait pu faire à Alduis sans même le vouloir. Lui qui avait mis dix-huit ans à retrouver son fils…



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Message par Thierry d'Anjou Lun 28 Déc - 0:12

Thierry sentit brusquement être allé trop loin lorsque Coldris évoqua la menace de l'expédier dans un monastère à Zarkos. Zarkos... Autant dire à l'autre bout du monde. Dans une terre sauvage, sans aucune civilisation, qui ne possédait peut-être pas la moindre taverne. Cette pensée l'effrayait. Et plus encore l'idée de retourner dans un bâtiment sinistre, silencieux et soumis à des règles impossibles le terrorisait. Son expression suffisante s'était subitement effacé pour laisser place à une peur palpable.

Coldris venait à cet instant de récupérer la bouteille et de la mettre hors de sa portée. Thierry s'en moquait bien. La peur l'avait vidé de toute envie de boire.


"Je... Je vous demande pardon, votre excellence."

Il bégaya presque, en s'efforçant de réciter cette excuse. Pourvu qu'elle le persuade et lui fasse renoncer à sa menace. Il se mit à l'écouter en silence, la mine basse, ne cherchant plus du tout à répondre ou à faire le cabot. Les paroles agressives de Coldris le blessaient. Cruellement même. Mais cela se révélerait bien trop dangereux de répliquer.

Un aller simple pour un monastère, où que ce soit, ne le tentait pas du tout.


Coldris venait de poser une question sur le consentement de la jeune femme. Thierry répondit par un haussement des épaules.

"Elles le sont toujours, je suis vous l'assurer."

Qui ne disait mot consentait rappelait le fameux dicton. Si ces femmes qui s'offraient à lui ne le repoussaient ou pas ou ne lui interdisaient pas ses avances, cela voulait bien dire qu'elles étaient d'accord, non ? C'était sa logique à lui.

Il pâlit ensuite à nouveau en apprenant que Coldris avait dîné avec cette fameuse Eléonore la veille au soir. Ainsi, ils étaient déjà... Cela ne l'arrangeait pas. Elle allait lui répéter tout ce qu'il lui avait dit, notamment sur le fait que celle-ci serait adorable en chemise de pénitence, prête à s'avancer vers un bûcher. I n'aimerait pas cela. I n'aimerait pas du tout.


"Je... Je vois."

Il sentait ce voyage simple pour le monastère de Zarkos se rapprocher.
La terreur se lisait sur son visage.

Thierry se sentait de plus en plus mal à l'aise et se leva pour prendre congé. Ce serait infiniment plus raisonnable. Son regard découvrit Alexandre au seuil de al porte qui lui balançait ses vérités, toutes ces choses vécues dans son enfance, pour lesquelles, il culpabilisait... Le prêtre baissa le regard.


"Je suis désolé, mon garçon."

Il marcha vers lui et posa un instant la main sur l'épaulev de son fils, puis tourna la tête vers Coldris.

"Prenez soin de lui. Vous semblez plus efficace que moi pour ce genre de choses."

Sur ces paroles, amer, il quitta la pièce.
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Message par Alexandre Lun 28 Déc - 0:43

Les deux hommes n'avaient pas encore aperçu sa présence mais Alexandre, lui, avait remarqué l'irritation chez Coldris et pressenti un emportement qui promettait d'être plus terrible que les précédents. Rapidement, il lâcha ses béquilles, les plaçant sous ses aisselles, pour se boucher les oreilles. Cela eut pour mérite d'étouffer légèrement le son et de l'empêcher de devenir sourd. Il put cependant percevoir la menace d'enfermement dans un monastère à Zarkos, ce qui fit changer d'attitude à son père. Il avait décidément une belle frayeur de l'enfermement. Pire que de la mort. Néanmoins, le nom de Zarkos éveilla en son esprit des pensées plus divertissantes, comme une certaine conversation avec une certaine brochette.

Alexandre entendit ensuite le ministre défendre son point de vue de manière bien plus cru, mais c'était là sans nul doute le seul langage que son père comprenait. Il rougit cependant quand Coldris l'évoqua en des termes osés avec le seigneur de Frenn. C'était pour le moins... difficile à se le représenter. Il aurait finalement préféré être sourd. Il rougit encore de s'entendre traiter d'idiot. Mais là aussi Coldris avait raison : il avait été totalement idiot de s'introduire dans ce château, en toute impunité, alors que son père lui avait demandé de rester avec lui. Il avait désobéi : il méritait son sort.

Il n'aimait pas en revanche la réponse laconique sur cette question de consentement. Son estomac était noué. Il avait envie de vomir. Il était quasiment certainement que cette malheureuse femme ne voulait pas. Combien avaient subi ce sort dans ce confessional dont il lavait régulièrement les souillures ? Ils les considéraient comme des pêcheuses. Et s'il s'était trompé ? Et si... Il était terrifié à réaliser tout ce qu'il avait pu couvrir involontairement.

Alexandre ne ressentit pas la moindre satisfaction, ni plaisir à, à dire ses reproches et son aigreur. Il était seulement las. Affreusement las. Il n'avait pas une famille normale. C'était ainsi. Il observa, impassible, son père se lever un canapé et s'arrêter pour toucher son épaule et murmurer une excuse. Il soupira et répondit, amer :


"C'est un peu facile de s'excuser sans jamais assumer."

Il laissa son père sortir, animé de cette même lassitude, puis se tourna vers Coldris, et s'inclina reszpectueusement.

"Je vous prie d'excuser, maître, le comportement de mon père."

Il commençait à en avoir mal de présenter sans cesse des excuses sincères en son nom.

"Je... Pourrais-je sortir cet après-midi, maître ? Il faut... Je dois aller m'excuser auprès du seigneur de Frenn pour ce qui est arrivé avec sa pauvre dille."
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Message par Coldris de Fromart Lun 28 Déc - 11:32




La simple menace du monastère suffit à le ramener à un minimum de raison. C’était à se demander pourquoi il n’avait pas commencé par là. Il connaissait désormais suffisamment le prêtre pour pouvoir affirmer que c’était la pire sentence à laquelle il puisse être condamné, et Coldris le comprenait aisément. Il hocha vaguement la tête à ses excuses. Excuses qui n’étaient prononcées que pour atténuer son courroux et non pour se repentir de ses paroles ou de ses actes. Il était passé de vindicatif à laconique. S’efforçant d’adopter un profil bas et de répondre le moins possible à chacune de ses questions. Il affirma qu’elles étaient toutes consentantes ce dont il commençait à doute.

- Priez pour que je ne découvre jamais le contraire ou vous gratterez avec vos ongles la merde dans laquelle vous vous êtes mis, croyez-moi…

Il ne manqua pas de le voir blêmir à la mention de son diner d’Eléonore et se promit d’interroger la jeune femme ce sujet. Alexandre lui adressa à son tour ses reproches avant que le curé ne prenne congé, lui demandant de prendre soin de son fils.

- Il n’est pas trop pour changer les choses, Thierry. déclara-t-il avec un calme retrouvé, mais où perçait toujours une certaine froideur.

Sa relation avec son fils pouvait toujours évoluer, indépendamment de ses actes déplorables avec la fille du baron de Frenn. Il en était la preuve vivante et il ne pouvait pas lui souhaiter autre chose en sachant combien il aimait son fils. Il fallait simplement se donner la peine de le reconnaitre et assumer ses actes.
Il poussa un soupir lorsqu’il eut disparu au coin du couloir et observa, interloqué, Alexandre s’inclinait profondément pour s’excuser pour son père.

- Relève-toi. Tu n’as pas à t’excuser de ses méfaits. Assumer ses propres actes est largement suffisant pour chacun d’entre nous sans que l’on dût en plus porter ceux de nos ainés.

Mais ce n’était rien à côté de la suite…Il souhaitait se rendre à Frenn pour informer Dyonis des méfaits de son père. Est-ce qu’il lui arrivait parfois de réfléchir ?!

- Tu peux sortir cet après-midi quand tu auras fini l’inventaire de la bibliothèque, mais je t’interdis de te rendre chez le Premier Conseiller. Cette affaire ne te concerne pas et ce n’est pas à toi de l’en informer et encore moins de t’excuser. Je m’en occuperai en temps et en heure.

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Message par Alexandre Lun 28 Déc - 13:20

Alexandre contempla son père s'éloigner, la respiration sifflante. Il était décidément incapable de prendre ses responsabilités, à moins d'avoir un couteau sous la gorge. Il entendit son maître assurer que l'on pouvait toujours changer. Un long soupir lui échappa, chargé en résignation.

"Si vous avez l'espoir que mon père puisse changer, maître, vous êtes finalement plus croyant que moi. De sa part, je n'attends plus rien. Parfois, de bonnes choses peuvent arriver avec lui mais je préfère ne rien attendre. De toute manière, espérer, sans être certain des résultats, est le meilleur moyen de se blesser soi-même. Je ne suis pas assez naïf, ou fou, pour avoir cette philosophie."

Le jeune homme présenta ensuite ses excuses pour le comportement inadmissible de son père et s'étonna de la réaction de Coldris. Autrefois, sa mère lui avait appris qu'il s'avérait important de s'excuser pour tout petit acte qui le comportait, même si ce n'était pas de ce fait, rien que d'être lié à une personne ayant mal agi suffisait à l'entendre à lui faire porter une part de culpabilité. Elle lui rappelait ensuite son infirmité, que Dieu l'avait marqué pour ses péchés à elle et il se devait de se montrer le plus humble possible pour racheter ses fautes.

Alexandre l'entendit ensuite refuser qu'il se rende chez le seigneur de Frenn. L'interdit lui convenait parfaitement. Il n'éprouvait pas la moindre envie pour une visite aussi embarrassante. Que son maître gère le problème seul alors !


"Je ne songeais pas à sortir, en fait, sauf ce soir pour assister à la messe de minuit. Je présume que vous et votre fils ne m'accomapgneraient, n'est-ce pas ? Pour le reste de al journée, après cette tâche, j'irai amuser Adéis, s'il est là, ou j'écrirai."

Il s'apprêta à se retirer quand ses pensées se bousculèrent dans son esprit, hanté par les actes terribles de son père, qui se permettait tout grâce à sa position respectueuse en tant que membre du clergé. Il songea à son maître précédent, qui croyait bien agir, mais aveuglé par son péché d'orgueil et prompt à céder aux colères. Il poussa un faible sourir et laissa échapper malgré lui une réflexion :

"Les prêtres... Ils ne sont que la lie de cette société.
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Message par Coldris de Fromart Lun 28 Déc - 17:05




Alexandre semblait résigner par l’attitude de son père. Coldris quant à lui n’avait aucune attente particulière. Il avait bien assez de ses propres ténèbres pour ne pas s’encombrer de ceux des autres…

- Détrompe-toi. Je n’ai aucune expectation le concernant. C’était une simple remarque dont il fera ce que bon lui semblera. Rien de plus, rien de mois.

Coldris ne voyait pas vraiment ce qu’il avait pu dire de si étonnant, mais qu’importe. Il n’avait pas réellement envie de se déplacer à Frenn et c’était pour le mieux. Cette affaire n’allait pas manquer d’éclater au grand jour sans qu’il ne soit nécessaire d’allumer la mèche. Il doutait fortement d’aider le prêtre pour cette fois-ci, mais il ne comptait pas non plus l’enfoncer un peu plus alors qu’il savait le faire si bien tout seul. Il avait décidé de traverser des sables mouvants et bientôt leur piège se refermerait sur lui.
La messe de minuit. Il était prévu qu’il aille exceptionnellement afin d’assister à ce vilain tour qu’ils devaient jouer lui et le curé débauché aux paroissiens. Il n’en avait plus envie désormais.

- J’en doute en effet.

Il était content de voir que le jeune homme prenait soin de son petit fils qui ne manquait jamais de compagnie pour jouer avec lui. Quand Sarkeris était là, il n’était pas le dernier à courir sur le parquet armé d’un sabre en voix. Fromart revivait enfin, animé des joyeux cris des uns et des autres. Alexandre allait se retirer lorsqu’il prononça une phrase qui fit tiquer le maitre des lieux.

- Les prêtres... Ils ne sont que la lie de cette société.
- Tu as changé d’avis sur la religion en même temps que la sexualité ? railla-t-il en lui indiquant un siège pour s’asseoir.

Quoi qu’il se passe, le jour de leur rencontre resterait gravé à jamais dans son esprit et il n’aurait probablement jamais de cesse de le taquiner à ce sujet.




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Message par Alexandre Lun 28 Déc - 18:09

Alexandre s'apprêtait à se retirer, sans répondra aux deux dernières déclarations de son maître, lorsqu'il laissa échapper à voix haute cette réflexion qui tournait depuis quelques temps dans son esprit. Naturellement le renard avait eu l'oreille fine et à son sourire tout indiquait qu'il ne le lâcherait pas. Il l'invitait même à prendre place dans un fauteuil dans un log soupir de résignation.

"Je suppose que ces paroles me poursuivront tout le reste de votre vie, n'est-ce pas ? Même couché sur votre lit de mort, vous seriez capable de me la ressortir, en m'apercevant, comme ultime phrase."

Néanmoins, discuter de ces idées avec Coldris, une personne qui possédait finalement un esprit pour le moins ouvert, bien plus en tous les cas que la vaste majorité des personnes de cette société étouffante. Il réfléchit à comment tourner ses réflexions et se décida à s'ouvrir.

"J'étais un enfant qui ne savait rien de la vie, maître, qui ne faisait que réciter les principes que sa mère lui avait inculqué. J'ai été formé à racheter mon infirmité et ses péchés par une vie humble, à l'image du Christ, à suivre aveuglément les préceptes de l'Eglise. J'en ai éprouvé de la fierté. Et je suis toujours pieux envers ma foi. Mais j'ai appris à prendre du recul, notamment depuis que j'ai su pour l'histoire de mes parents. Ma mère était mal mariée, soumise à un tyran, il n'y avait rien d'anormal à ce que celle-ci veuille fuir et vive un véritable amour avec un homme qui lui plaisait et qui l'a lui aussi aimé. Il est regrettable que cet homme ait choisi de la rejeter violemment quand il a connu son état. J'ai connu ensuite la force que l'amour crée en l'âme, que celle-ci ne peut rien et ravage tout sur son passage. Je ne pense plus ainsi que l'adultère ou l'homosexualité soient répréhensibles, du moment que ces relations soient librement consenties. Je n'ai même plus envie de parler de débauche, pas pour vous flatter, maître, pas pour non plus pour me dédouaner, mais seulement au nom d'un meilleur équilibrage de nos âmes. Sommes-nous heureux à rejeter un amour qui s'annoncerait simplement parce des doctrines religieuses prétendent que c'est contre-nature ou indécent Non, bien sûr. Au contraire, ce n'est que souffrances."

Il marqua une pause avant de poursuivre.

"Quand j'ai réalisé ce que j'étais, j'étais au plus pas mal. Je me croyais un homme évolué pour ne pas ressentir ce désir dont me parlait mon père adoptif. Pour ne pas aller dans les bordels. Je respectais les commandements divins et je m'en sentais rassuré. Puis, en réalisant cette attirance, j'ai été... j'ai cru en devenir fou. Malade. Sur ce point, je dois remercier mon père qui a su comprendre et m'a guidé à accepter ma nature en m'expliquant que je n'avais pas à rougir de cette différence, uniquement à me cacher pour ne pas me faire prendre. Des relations contrenatures dit-on, n'est-ce pas ? Je crois que ce qui est réellement contrenature c'est de forcer les gens à nier leur propre nature. La sexualité est un sujet intime, vous en conviendrez, et aucun prêtre ne devrait se permettre à se mêler de ce qui se passe dans le lit des fidèles."

Les paroles de Eldred lui traversèrent à cet instant l'esprit.

"Savez-vous qu'à Zarkos, les gens vivent librement leur sexualité, sans le moindre jugement ? Ils s'y adonnent un peu partout, librement, sans la crainte de se faire surprendre."

Il marqua une nouvelle pause, se décidant à conclure.

"Le catholicisme n'a pas besoin de tous ces prêtres, de ces cardinaux, de ces évêques... Ce ne sont que des hommes qui s'ausent de leur pouvoir et finissent plus ou moins par oublier le vrai message du Christ. Le cardinal Cassain reproche leurs fautes aux infirmes mais il a oublié que le Christ n'a eu de cesse d'approcher les infirmes, comme les prostituées. Et le besoin de se confesser constamment, de s'acuser de péchés, c'est laisser une porte grande ouverte pour les gens comme mon père pour abuser de leurs paroissiens crédules. Je me souviens d'une fois où j'ai dû intervenir pour expliquer à un malheureux que marcher sur les mains trois jours durant ne plairait pas à Dieu et que celui-ci l'avait déjà pardonné. Il faut, certes, un meneur pour les paroisses. Sans hiérarchie, une société se fissure et l'anarchie menace, mais les chefs doivent être sous contrôle et le peuple doit pouvoir les respecter et se sentir avec eux en confiance. Je repensais à l'histoire romaine. Autrefois, il existait à Rome un tribun de la plèbe, nommé par le peuple, qui écoutait les doléances et veillait au bien-être de ses gens sous sa charge. Il serait intéressant de réformer le chargé avec une fonction similaire. Enfin, je théorise et je dois sans doute trop m'égarer.

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Message par Coldris de Fromart Mar 29 Déc - 14:37




Alexandre prit place dans l’un des fauteuils et Coldris s’installa à son tour. Sa remarque le fit – sans surprise – soupirait.

- Je n’y manquerai pas Alexandre en effet ! Tu n’auras qu’à éviter mon lit de mort répondit-il avec un sourire provocateur.

Il se servit une coupe de champagne -puisqu’il était ouvert- et écouta attentivement le long discours de celui qui était désormais son esclave et au moins aussi bavard que son père débauché. Il secoua la tête en l’écoutant parler de son enfance. C’était bien pour ça qu’il vomissait la religion et ses préceptes. Mais il devait reconnaitre que ses paroles avaient pour une fois du sens. Alexandre avait grandi depuis leur première rencontre. Il trempa ses lèvres et le laissa poursuivre sans l’interrompre. La suite lui fit serrer les dents autant que ses entrailles. Comment ne pouvait-il pas se reconnaitre dans son discours ? Il avait forcé Alduis à le faire, parce qu’il voulait qu’il soit comme lui. Parce qu’il ne comprenait pas et ne comprendrait jamais ce qu’on pouvait trouver d’attirant chez un homme. Parce qu’il avait beau avoir une profonde culture littéraire antique et une certaine ouverture d’esprit, l’idée de deux hommes ensemble dans un lit le dégoutait quand même. C’était comme ça et cela ne changerait jamais. Il avait accepté la situation, regrettait de l’avoir forcé à changer mais il ne pourrait jamais faire plus que cela. Il acquiesça à ses propos. La religion n’avait pas à se mêler des affaires privées. Ni à régenter les vies.

- Depuis quand tu es devenu expert en culture zakrotienne ? Mais je suis au courant oui. Et c’était le cas également dans l’antiquité. Il y a plein de livres intéressants à ce sujet dans ma blibliothèque si tu t’ennuies.

Il eut un rictus amusé et laissa Alexandre reprendre le fil de ses pensées tandis qu’il reprit un peu de ce délicieux champagne. Et cette partie fut ô combien délectable ! Qui aurait cru qu’il pourrait le recruter pour son ambitieux projet personnel ? Il se rejeta en ailleurs de son fauteuil et déclara :

- Non au contraire c’est très intéressant. Tu l’ignores mais en octobre dernier j’ai soumis à Sa Majesté l’idée de réformer l’Eglise justement. Ton père -quel que soit ses méfaits- m’a fourni un rapport détaillé sur les activités de chacun. Aussi bien les adversaires que les appuis éventuels. Vois-tu, je pense qu’il est tant de faire le ménage dans ce catholicisme rigide qui nous empoisonne la vie.

Il planta son regard bleu clair dans le sien, attendant d’y lire sa réaction à cette annonce.


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Message par Alexandre Mar 29 Déc - 17:46

Alexandre répondit à son trait d'esprit d'un sourire moqueur.

"Non, maître, je viendra. au moins, pour vous bénir, et vous revoir une dernière foi avant que nous ne retrouvions Là-Haut."

Certes, Coldris risquait d'attendre sans doute au Purgatoire quelques temps avant de rejoindre le Paradis. Mais lui ne mourrait peut-être pas aussi vite. Ou pas. Cette question demeurait dans la seule main de Dieu.

Tout le long de son discours, Alexandre s'étonna que son interlocuteur semble à ce point soucieux de l'écouter? Il semblait même s'intérresser à ses paroles. Pas comme Eldred qui montrait souvent des signes d'impatience ou de désaccords. Par ailleurs, le ministre, il lui semblait apercevoir des regards approbatifs à certaines de ses phrases. Ses propos seraien-ils si censés ? Le jeune homme se sentait troublé d'être entendu, sans être interrompu sans jugement. Jusque-là, seul Alduis lui prêtait une oreille attentive. Or, son amant était un peu de parti pris. Son père, en revanche, ne cachait pas ses réactions quand une chose lui déplaisait.

Alexandre se mit à rougir légèrement lors de cette question sur ses connaissances sur Zarkos.


"Je... J'ai eu l'ocassion de discuter avec un zarkotien sur les différences culturelles entre nos deux pays. Il.. il y a des ouvrages sur le sujet sur l'Antiquité ? je ne les connais pas mais je prêterai attention à ces nouvelles sources de renseignement. Là encore, ma mère surveillait mes lectures et je n'ai jamais pu lire quoi que ce soit qu'elle n'eut pas validé. Et je n'ai jamais eu un esprit à la rébellion. A moins d'y être plus ou moins forcé."

Il eut un léger rire, se souvenant des bêtises avec Ysengrin.

"Un jour, je vous conterai comment avec un ami j'ai aidé à enfumer le père Thierry. Ou mieux, je l'écrirai comme un conte, pour le jouer lors d'une soirée, après le dîner. "

Son esprit songea à la question sous-adjacente de al sexualité au travers de leurs paroles précédentes. Ses joues rougirent un peu à songer à ce qui lui venait en tête.

"Aussi... Maître, j'écris.. j'essaie d'écrire un roman. Dans un genre moins conventionnel, qui met en avant la place des femmes, des choses qu'elles peuvent subir, soumises aux devoirs que leur font peser sur elles les hommes. Et... Il y aura aussi quelques scènes.. Disons que mon héroïne aura une romance interdite et je ne compte pas censurer ce qui se passera dans l'intimité du couple. Alors.. euh, comme je ne ressens pas ces choses-là, comme... euh, come vous..."

Alexandre baissa le regard, incapable de finir le fond de sa pensée, et n'arriva pas à croire qu'il s'était permis à dire à voix haute voix cette idée hautement embarrassante. il se décida à reprendre sur ses idées sur la religion. Ce serait bien moins gênant.

Peu après, la fin de son développement, nerveux, Alexandre écarquilla les yeux et fixa, interloqué, son maître.

"Vous... Vous envisagez un shisme, c'est cela ? Comme celui de 1054, qui sépara définitivement les Empires Romains d'Orient et d'Occident ? Cela. Oui, cela serait cohérent. L'empire Monbrina est lui aussi grand, se suffit à lui-même. Et il ne s'agirait pas de nier la foi chrétienne mais de revenir à ce quelle-ci à ses origines. Lorsque le Christ désigna Pierre, qui devint plus tard le premier pape, il déclara que celui-ci serait la pierre qui construirait son église mais il s'agit là d'une parabole. Cette église dont le Christ parlait, ce n'est pas un bâtiment, mais l'âme des gens C'est bien à ceci, maître, que vous souhaitez revenir ?"

Le projet semblait titanesque mais Alexandre se sentait grisé par les implications que tout ceci pouvait mettre en branle. En travaillant à cette tâche, ils pourraient peut-être aboutir à une société plus humaine, plus juste... Il voulait croire en ces idées et se sentait tout excité, en dépit des difficultés qui s'annonçaient, de participer à ce qui s'annonçait comme un changement majeur dans l'histoire de l'humanité.
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Message par Coldris de Fromart Mer 30 Déc - 11:58




Coldris eut un sourire à sa répartie.

- Je vais devoir me coltiner ta compagnie toute l’éternité, c’est ce que tu essayes de me dire ? Et on vend ça comme le Paradis ? il afficha une moue amusée avant de reprendre moqueur J’espère que c’est assez grand pour t’éviter.

Mais ces considérations l’emportèrent inévitablement vers les derniers deuils qui avaient été les siens, ceux qui l’avaient définitivement laissé seul. Oui, il avait bien Léonilde, mais il était son employé et de fait, il y aurait toujours entre eux cette distance professionnelle. Ce n’était que maintenant qu’il se rendait compte qu’il risquait peut-être, éventuellement, possiblement de subir une éternité séparée de ceux qu’il aimait. Et l’éternité c’était long. Très long. Interminable.

J’aimerai mieux que nos âmes flottent dans le monde. répondit-il sans s’étendre sur la raison.

Que pouvait-il y avoir de pire que de la savoir présente et inaccessible ? Et cette fois-ci, il ne pourrait même pas se suicider pour échapper à sa douleur. Elle resterait ancrée en lui jusqu’à la fin des jours. Et si elle l'avait oubliée, elle, depuis tout ce temps? Il prit une gorgée de champagne pour chasser ces funestes pensées qui s’étaient invitées malgré lui et se plongea dans le discours de son jeune esclave. Sa remarque sur les livres lui arracha un petit rire amusé face à sa candeur.

- Il y a tout type d’ouvrages à Fromart : de la poésie, du théâtre, quelques romans, bon nombre de livres historiques et politiques. De la littérature contemporaine ou antique. Des ouvrages très sérieux comme plus grivois. L’une de mes amies en était friande. Nous avons fini par avoir une belle collection. Tu peux lire tout ce qu’il te plaira, Alexandre. Tu n’as qu’à lire un peu de Catulle pour commencer.

Il avait hâte de voir cette anecdote concernant Thierry. Cela avait l’air assurément divertissant. Et dire que le Cardinal n’avait pas su voir le talent de ce garçon ! Il fut étonnant de découvrir qu’il écrivait également un roman. Lui-même appréciait écrire des pièces de théâtre durant son temps libre (ou ses insomnies), pièces qu’il jugeait hautement imparfaites et qu’il n’avait fait lire qu’à de très rares élus. Il compléta sa phrase un sourire amusé dans la voix.
- Tu veux que je te donne mon avis d’homme d’expérience c’est ça ?! Ne sois pas gêné, Alexandre. Je lirai avec plaisir ce que tu as écrit. Tu auras mon avis honnête sur la question. Dommage que mon amie ne soit plus là, elle aurait sans doute apprécié l’attention accordée aux détails...

Ils évoquèrent ensuite son projet de schisme et Alexandre écarquilla les yeux, stupéfait par cette annonce.

- Tu as entendu de la réforme anglicane, Alexandre ? C’est vers cela que je souhaiterai tendre. Une Eglise qui appartient à son pays et non à Rome. Une religion plus proche de ses fidèles. Une bible et des prières en monbrinien. Mettre fin à l’aristocratie ecclésiastique qui corrompt ses propres principes de vœux de pauvreté. Et enterrer toutes ces vieilles âneries qui osent dire que l'homme aux testicules écrasées ou à la verge coupée ne serait pas admis à l'assemblée de Dieu… Enfin ceci dit, ce serait dommage de ne pas pouvoir profiter des plaisirs de l’éternité avec un membre en moins… Je m’égare. Est-ce que tu as déjà entendu parler des courants comme le calvinisme par exemple ? Je ne veux pas revenir au passé, je veux créer le futur, Alexandre.

C’était ambitieux et c’était bien pour cela que ce projet l’intéressait tant alors que la religion le répugnait. C’était également la possibilité de se couper du carcan de Rome qui empoisonnait Gerald dans chacune de ses actions avec cette foutue morale de façade qui obligeait à faire preuve de droiture et nuisait à l’efficacité des décisions.


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Message par Alexandre Mer 30 Déc - 15:03

Alexandre répliqua d'un sourire malicieux, légèrement impertinent même.

"Et ce serait alors votre Enfer, cher maître. Et qui sait ? Imaginez qu'une fois morts, les rapports hiérarchiques là-Haut sont inversés par rapport à ce qu'ils sont ici bas. Mais tranquillissez-vous, si j'ai à ce moment une quelque influence sur vous, je saurais me montrer généreux. En revanche, mon père adoptif..."

Le jeune arbora un rictus cruel, un instant, qui rappelait là les expressions habituelles du père Thierry.

"Si cela se produisait, il trouverait, lui, l'éternité bien longue."

Il se laissa finalement happer par la réflexion des âmes qui flotteraient et redevint rêveur.

"Nos âmes qui flotteraient au travers le monde, à surveiller les gestes des vivants, à chercher parfois à les influencer. C'est... Beau. Peut-être qu'au Paradis, on autorise de temps en temps les âmes à sortir ? Il est certain que le concept d'éternité est par définition long et les âmes doivent s'accumuler depuis le commencement. Peut-être existe t-l une sorte de roulement..."

La conversation se poursuivit sur la littérature, en particulier sur ses essais d'écrire son propre roman. Alexandre nota dans son esprit les merveilles qui l'attendaient dans la bibliothèque de Fromart, prompts à le remplir de connaissances passionnantes. Cet hiver allait être finalement des plus instructif. Il se sentit ensuite gêné à la réponse faite à so interrogation maladroite, mais également touché que son maître se montre sincèrement intéressé par son travail et accepte de lui donner son opinion sur ses productions. Il inclina poliment la tête.

"Je vous en remercie, maître. Je suppose que je pourrais demander à Alduis aussi mais je ne suis pas certain d'avoir un avis qui soit entièrement objectif. Et ma gêne... Ce n'est pas que par rapport au sujet de al sexualité mais l'idée de montrer mon travail, cela reste encore assez... intimidant. Je me sens même encore présomptueux à me dire vouloir m'essayer à l'écriture."

Peu après, ils en revinrent au sujet de la religion et Alexandre se remettait peu à peu de la surprise que lui avait causé cette annonce d'un shisme. L'idée faisait son cheminement et lui apparaissait certes comme un projet terriblement ambitieux et audacieux mais qui revêtait d'un véritable sens. Elle flattait ses réflexions que lui faisaient depuis plusieurs années, de ses observations sur ce clergé qui pouvait parfois, souvent même, manqué d'humilité, de cette domination des femmes, validées par l'Eglise même, par les hommes et de toutes autres choses dérangeantes. Le ministre évoquait cependant des références qui restaient obscures. La réforme anglicane ? Le calvinisme ? De quoi s'agissait-il ? Décidément, il lui tardait de rejoindre la bibliothèque pour découvrir tous ces ouvrages qui lui avaient échappé.

"Je ne sais rien de ce que vous nommez la réforme anglicane. Mais au nom, je suppose que cela concerne l'Angleterre, non ? Je me rappelle que ma mère m'interdisait de lire des ouvrages qui évoquaient l'Angleterre pendant ce siècle-ci. Elle affirmait que les événements étaient trop frais et que je me forgerais une représentation mauvaise du pays Alors, votre idée serait de garder une religion pour notre seul nation. Comme nous le disions, l'Empire est à présent si vaste, si peuplée.. Nous formons une grande puissance. Nous avons ainsi certainement le poids nécessaire. Oui, cela me parait juste que la Bible puisse être lue par tous. D'ailleurs, ne serait-il pas intéressant que tous nos sujets sachent justement lie et écrire pour comprendre ces messages ? Que chacun puissent justement étudier ces textes religieux et qui deviendraient accessibles. Mais peut-être pas tous, oui. Les évangiles, eux, doivent être gardées. Mais comme vous le rappelez ces passages terribles de l'ancien testament ne servent qu'à embrouiller les esprits. Beaucoup sont même utilisés pour justifier les amalgames qui pèsent sur nous, les infirmes. Ou sur les femmes. On cite sans cesse le cas de cette pauvre Eve, pour avoir offert la pomme à Adam. Mais c'est oublié un peu vite que les hommes ont eux aussi leur libre arbitre."

Un instant, Alexandre eut une pensée pour son père inapte à canaliser ses ardeurs.

"Les femmes peuvent tenter les hommes, elles peuvent faire des propositions... Mais les hommes peuvent dire non. S'ils sont faibles de refuser, comme mon père, c'est leur responsabilité. Eve... Elle me rappelle le mythe de Pandore. Sauf que Pandore a été crée de toutes pièces par les dieux pour punir l'humanité. Or, dans la Genèse, Dieu offre au couple de la Création un jardin en laissant un pommier dont ils ne peuvent s'approcher. Et de cela, l'Eglise choisit d'imputer la faute à Eve. Tous deux ont mangé la pomme : ils sont les deux fautifs. Certes, c'est Eve qui l'a cueilli mais Adam pouvait décider de ne pas manger. Il a choisi. A moins de considérer dans ce cas, comme conclusion de cette parabole, que l'homme soit un imbécile, inapte à réfléchir seul, pour justifier que la femme soit la pécheresse. Néanmoins, sans être expert de la chose, vous l'êtes vous, mon maître, il me semble que dans une relation consentie l'homme et la femme ont chacun leur mot à dire dans cette décision, non ?" "

Il songeait là à sa mère. Ou Kalisha de Monthoux. Ou peut-être aussi Irène dont elle entendait parfois des commérages sur le fait que celle-ci tienne seule un commerce, sans la moindre présence masculine.

"Tout ceci n'a fait que causer la vulnérabilité des femmes. Une vulnérabilité qu'il nous faut casser pour montrer que au monde que Monbrina est moderne et en avance sur les autres sociétés de notre époque."

Il pensa aussi aux confidences de Eldred, toujours païen, qui espérait sa liberté. Il luia avit dit que les roues finissaient par tourner. Sans doute. Mais il fallait une main pour les actionner ces roues. Or, la brochette zarkotienne ne possédait aucun pouvoir qui l'autorisrait à approcher un tant soit peu la roue de son destin. Lui, en revanche, il pourrait réaliser quelque chose de ces ressentiments. Ils pouvaient servir à leur grand projet.

"Monbrina dispose d'un Empire immense et importe de ses colonies des esclaves. Il s'agit pour notre nation d'une belle opportunité, similairement à l'empire romain, réduire les populations récemment en esclavage et les déraciner de leur terre natale permet de les assimiler peu à peu à notre culture. Néanmoins, il existe encore des résistances, qui pourraient nous pénaliser. Les esclaves déportés, pour avoir entendu quelques conversations, maître, aspirent à la liberté, parfois même à retourner sur eux. Dans la Rome Antique, les esclaves avaient cette promesse d'affranchissement qui permettaient d'agir comme une carotte. Si vous établissiez, par exemple, qu'après dix ou quinze années de bons et loyaux services auprès des maîtres, l'Empire leur rendrait la liberté. Cela s'étudierait dans une commission. Pour cela, on pourrait faire en place que chaque esclave, qui a déjà un acte de propriété, soit suivi par un carnet ou un livret, je ne sais encore le terme qui conviendrait d'employer dans lequel ses maîtres auront écrit des observations et des remarques. Puis, une fois cet esclave se serait acquitté de ses années de service, la commission étudierait ces notes et statuerait si l'individu est susceptible d'être libéré pour s'intégrer à notre société. A ceci, j'aouterai aussi qu'il faut séparer à présent les enfants des adultes. Si nous savons mener notre réforme religieuse à bien, il serait intéressant de transformer les usages des couvents. Au lieu de tenir les jeunes filles monbriniennes loin des usages du monde, faisons-y admettre les enfants des nos colonies. Du fait de leur jeune âge, ils seraient facilement réceptives à notre éducation et notre culture, puis une fois sortis des murs participeraient à former une nation unie."

Alexandre se laissait déborder par cette conversation enivré qu'un ministre puisse demander, à lui, ses opinions sur des questions politiques aussi sérieuses.
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Message par Coldris de Fromart Jeu 31 Déc - 11:42




Loin de l’énerver, la remarque impertinente d’Alexandre lui étira un discret sourire. Comme toujours, il suffisait d’une simple phrase pour le faire partir dans d’interminables monologues. L’inverse exact d’Alduis avec qui il fallait toujours maintenir la conversation sous peine de subir un éternel silence. Il le laissa soliloquer sans intervenir. Lui, tout ce qu’il voulait, si un après existait, c’était retrouver Aurélia, Virgil et Solange. Le reste lui importait peu.

La discussion se poursuivit sur la littérature, domaine qu’il affectionnait tout particulièrement et que l’on pouvait aisément remarquer à la quantité d’ouvrages variés qu’il avait accumulé au fil des ans.

- On est éternellement insatisfait de ce que l’on écrit… C’est toujours ainsi.

Et pour cause, après quatre pièces écrites, il n’y avait toujours qu’une seule personne qui avait posé les yeux dessus. Et encore, uniquement sur l’une d’entre elles, les autres ayant été rédigés plus tard. Désormais, il y aurait aussi Alduis puisqu’il est « tombé » dessus ce matin, enfin cette nuit, lorsque le bureau lui avait été ouvert. Serait-il objectif ? Il l’espérait. Il devrait déjà réussir à outrepasser les multiples ratures de son manuscrit pour pouvoir le déchiffrer…

Finalement, Coldris l’informa de son projet de réforme. Il voyait que ses paroles trouvaient une oreille attentive en la personne du jeune infirme qui semblait réfléchir en même temps qu’il expliquait les fondements de son projet. Le petit avait été tenu dans l’ignorance la plus complète des différents courants religieux qui avaient agité ce siècle.

- Cela concerne en effet l’Angleterre. Je ne pourrais te résumer cela en quelques mots, mais pour faire simple, le roi Henri VIII a décidé devenir chef de son Eglise et fait confisquer tous les biens des monastères et compagnie. Mais le sujet est bien plus vaste que cela. Tu auras l’occasion de l’explorer par toi-même. D’autres pays en ont fait de même comme l’Allemagne ou les Pays-Bas ainsi qu’une bonne partie de l’Europe centrale.

Alexandre partit alors dans une longue réflexion sur l’évangile qui ne l’intéressait pas vraiment -en revanche ce champagne était toujours aussi délicieux-, il patienta donc jusqu’à ce qu’il ait déroulé l’entièreté de sa pelote de ficelle.

- Cela me semble être l’essence même du mot « consentie ». Il faut toujours peser les mots que l’on emploie, Alexandre.

Il était bien content que Bérénice n’ait pas été élevée dans ce schéma socio-culturel. Elle était devenue une femme forte et libre dans sa pensée. Aussi discrète que maline, elle savait utiliser les a priori à son avantage. Coldris prit en considération ses propositions politiques en sirotant son breuvage pétillant. Il devait reconnaitre que l’idée était bonne et allait dans le sens « d’une moralisation » qui plaisait tant au Roi en ce moment. De quoi adoucir le Premier Conseiller. Devrait-il prendre le risque d’assumer l’assouplissement des conditions d’esclavage ? Qu'avait-il à y gagner ou à y perdre? Ce n'était d'autre part, pas réellement sa juridiction bien que son avis pèserait dans la balance. Il y avait toujours la possibilité de suggérer cette idée à Dyonis qui ne manquerait pas d’y mordre et assumerait les éventuelles retombées néfastes… En revanche, l’éducation des jeunes des colonies le convainquit immédiatement et se rapprochait de son projet visant à mettre sous coupelle la noblesse locale. Il acquiesça pensivement.

- Et que ferais-tu pour limiter les rébellions à Zakros ? demanda-t-il avec curiosité en croisant ses jambes.

Le seigneur de Frenn avait été décidément bien idiot de ne pas garder le jeune Alexandre à son service lors de sa mise en servitude. Coldris, lui, entrevoyait d'infinis possibilités à sa présence... Pour une peu, c'était presque une bénédiction que de l'avoir récupéré au Cardinal.

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Message par Alexandre Jeu 31 Déc - 14:23

Cette conversation, dans ce salon de réception, se révélait des plus intéressantes et des plus constructives. C'était assurément la meilleure qu'Alexandre n'eut encore jamais connu, dans laquelle il apprenait des informations inédites mais à ceci se voyait la possibilité de participer au fonctionnement de leur société, à son plus haut niveau. Comment aura-t-il pu imaginer pareille chose, lui qui se croyait fils d'un libraire prospère mais modeste ? Il se croyait depuis toujours bien intégré, appartenant à une caste importance, mais sans influence notoire. Aujourd'hui, pourtant, le jeune homme se trouvait là, face au ministre des affaires étrangères, qui évoquait ses projets et cherchait à connaître ses opinions. Comme à un égal. Comme s'ils appartenaient au même.

La vie était décidément pleine de surprises, là où rien ne restait finalement figé. La politique semblait une chose complexe, qui le dépassait jusque-là, mais il comprenait en discutant avec Coldris que celle-ci se définissait dans ces salons mondains avant de rejaillir sur l'ensemble de la société. Leurs idées et leurs pensées concernaient la vie personnes. D'autres êtres humains comme eux. Ils se devaient d'êtres prudents, de songer au plus grand bien pour la population. Cela n'empêchait de constater à quel point que réaliser que tenir le destin tout un peuple entre ses mains exerçaient sur lui un sentiment d'excitation.

Toutes ces informations que l'on avait précieusement gardé loin de lui... Alexandre éprouva un léger mouvement d'humeur, contrôlé, pour sa mère qui l'avait empêcher de comprendre le monde dans lequel il vivait. Elle semblait l'avoir élevé comme Perceval, ignorant tout des usages civilisés, des chevaliers, par peur de voir son fils s'éloigner et de s'exposer au danger. Voilà là une mauvaise décision, probablement due à l'instinct protecteur d'une mère. Pourtant, tout fils naissait pour devenir homme et trouvait sa place dans la société. Or, pour cela, celui-ci se devait d'être armé et outillé pour affronter les épreuves qui viendraient sur son chemin. Ces erreurs seraient cependant rapidement réparées. Grâce à son maître et son propre travail, il saurait bientôt tout de ces éléments qu'on avait pris soin de lui dissimuler.


"Je constate effectivement que mon éducation a réellement été incomplètes sur bien des points, mais j'aurais plaisir à récupérer pendant les prochaines semaines mes lacunes grâce aux lectures que vous recommanderai. Je commencerai certainement par étudier cette partie de l'histoire anglaise qui m'a l'air fascinante ou de ces autres pays qui ont eux aussi rompu avec Rome."

Alexandre méditait longuement à toutes ces informations et songeait que d'autres personnes, similairement à lui, s'étaient posées des interrogations sur les contradictions du catholicisme. Son esprit s'impatientait de confronter leurs points de vie au sien. Son cœur tambourinait dans sa poitrine. Comme il se délectait cette sensation. Ne pas savoir quelque chose, ce n'était pas important, ni même frustrant. Non, ne pas savoir, cela signifiait avoir de nouvelles découvertes à appréhender. Il s'agissait là même de la sensation la plus précieuse qui soit.

Peu après son analyse des évangiles, Coldris résuma sa pensée en peu de mots, fidèle à ses habitudes, sur sa question.


"C'est bien mon analyse à moi aussi. Nous tombons d'accord. Mais elle n'a pas été retenue. Je songe là surtout à des gens comme mon père, qui profite de cette faiblesse. Ou même du cardinal Cassain qui abusait de son autorité, dénigrait les prostituées, oubliant que le Christ les accueillait, lui. Il serait temps de construire une société où la sexualité ne soit plus une chose taboue, comme à Zarkos, où chacun soit de ses choix dans cet aspect de la vie plus que personnelle. Hommes et femmes se doivent d'être traités de manière égalitaire."

Il marqua une pause, songeant à une question plus épineuse.

"Bien sûr, il y a le souci de l'héritage et de la filiation. Mais plutôt que maintenir les jeunes filles dans l'ignorance totale de ce qui leur arrivera au moment de leur nuit de noces, misons sur l'éducation et encensons le sens du devoir. Elles pourraient être laissées plus libres durant leur jeunesse, vivant les mêmes expériences que les hommes, mais conscientes qu'une fois mariées ces pratiques seront pour elles forcées de s'arrêter, à moins de voir les enfants qui leur naîtront frappés d'illégitimité. Ces idées restent dures mais ont le mérite d'être bien moins hypocrites que ce que nous connaissons actuellement."

Son esprit pensait en même temps à un autre point, qui lui avait été soufflé par une colère de son maître précédent au retour de cette descente au lupanar

"'Et il conviendrait de dépénaliser la pratique de l'avortement. Je ne suis n pour ni contre celle-ci, mais j'ai toutefois conscience que les couches populaires y ont souvent recours. Ce qui peut-être compréhensible. Se retrouver enceinte, sans peu de moyens, ou avec déjà une famille nombreuse... Je peux comprendre les raisons de ces mères et du désespoir. Et puis, je considère préférable de tuer un enfant, quelques semaines après sa conception, quand celui-ci est encore dans le ventre de sa mère plutôt que ceux-ci qui sont parfois violemment étouffés à la naissance, comme on entend cela parfois. Cette réforme-ci, maître, serait hautement bien accueillie par la plèbe et enverrait du gouvernement un signe plus que favorable pour la suite de vos projets."

Les populations peu satisfaites de leur sort finissaient à plus ou moins long par grogner et parfois se révolte. Or, en anticipant cela, en leur proposant des mesures qui les soulagerait légèrement de leur vie quotidienne difficile, elles comprenaient que le gouvernement de leur pays veillaient sur elles et les tensions présentes se relâcheraient.

Lors de ses explications sur ses idées sur la gestion des esclaves déportés, Alexandre entendit la question difficile que lui posait le ministre. Ses sourcils se froncèrent. En voilà une interrogation peu évidente.


"Les gens de Zarkos sont fiers, sauvages... ce sont des guerriers. Comme peut l'être Alduis. Si nous persistons dans la violence, ils se battront jusqu'au dernier. Nous finirons par y perdre une quantité de soldats. Les affamer, causer le désordre sur leurs terres... Ils n'en seraient que plus revanchards. Non, il faudrait plutôt les flatter, montrer que nous souhaitons une collaboration et non l'affrontement. Du moins, pour un premier. leur laisser le croire. Ou alors..."

Alexandre se sentait plus gêné par cette solution, bien moins morale, mais elle avait fait ses preuves dans l'histoire. Là encore, la société romaine avait passé maître pour ces opérations.

"Les enfants l'espoir et l'avenir d'une nation, maître. Si nous prenions les fils et les filles des chefs de clans les plus rebelles, en les gardant comme otages, peut-être que cela pourrait les canaliser. Voir même, peut-être, tous ceux des tribus rebelles. C'est cependant à double tranchant. Cela pourrait les rendre dociles ou encore plus sauvages."

Il songea en même temps à Elrded, qui avait perdu sa fille de maladie. Comment aurait-il réagi si celle-ci avait été enlevée par des soldats monbrinien ? Aurait-il renoncé à combattre pour préserver sa vie ou pris les armes dans l'espoir de la ramener ? Il ne savait pas du tout.

"Ces zarkotiens... Ils ont une caboche plus dure que celle d'un troupeau de mules !"


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Message par Coldris de Fromart Dim 3 Jan - 12:27




Alexandre semblait intéresser par sa vaste collection d’ouvrages variés. Coldris acquiesça lentement, ravi de percevoir tant d’enthousiasme chez le jeune homme.

- Faire l’inventaire te donnera l’occasion de voir tout ce dont je dispose et tout ce qu’il manque. Sens-toi libre de me faire tes propositions. Tu trouveras les livres qui t’intéressent dans la bibliothèque jouxtant mon bureau.

Il le laissa s’emporter dans un long monologue sur les évangiles, tandis qu’il se délectait de ce fameux champagne qui semblait un peu meilleur à chaque nouvelle gorgée.

- Tu y tiens à cette foutue terre bourrée de moustiques commenta-t-il moqueur

Il écouta la suite un sourire en coin face à cet idéalisme qui revenait au galop.

- Et que feras-tu des enfants nés avant le mariage ? Tu voudrais qu’elles soient l’égal des hommes, mais tu leur interdis d’aller voir ailleurs ? Tu leur demandes de respecter leur devoir, mais qu’en est-il de leur mari ? Tu sais où est le problème Alexandre ? Le problème c’est le mariage. C’est une vaste fumisterie qui t’enchaine jusqu’à ta mort. Et en même temps c’est la seule possibilité de protéger la femme que tu aimes. Mais qui peut oser promettre un amour éternel et s’y tenir ?

Il s’était perdu dans ses pensées et dans son passé. Quelque part, de nombreuses années avant. Et son point de vue n’avait pas changé, il détestait toujours autant les mariages, mais il n’y avait pas d’autres solutions pour avoir un hérité reconnu que celle-ci. Il écouta ensuite sa proposition sur l’avortement.

- C’est une idée intéressante à laquelle je ne suis pas fermé, mais les culs bénis préfèrent fermer les yeux. Ils te diront qu’il n’y a pas d’infanticides. Simplement des accidents ou une maladie. Tu parlais d’hypocrisie précédemment et bien en voilà un parfait exemple. Le fait est que ces décisions ne sont de toute façon pas de mon ressort. À moins que je ne change prochainement de poste.

Encore une raison pour détester cette religion qui gouvernait chaque aspect de leur vie et dotait d’œillères les plus naïfs d’entre eux. Malheureusement, il avait beau disposer d’un pouvoir colossal, il ne pouvait pas refaire le monde non plus. Il préféra donc recentrer leur discussion autour de sa juridiction, à savoir ce qu’il se passait dans leurs colonies et notamment dans l’insoumise Zakros. Il était réellement curieux de découvrir quelles propositions il aurait à formuler. C’était également un moyen de tester son esprit et de voir s’il ne serait pas envisageable de l’utiliser à meilleur escient que pour effectuer de l’archivage. Il s’enfonça dans son fauteuil et écouta avec attention.
Il opina. Les Nordiques étaient fiers et sauvages. Les affamer n’avait pas vraiment fonctionné. Monbrina ne disposait pas de la puissance nécessaire pour mettre à feu et à sang tout le pays simultanément, ce qui ne faisait que laisser de nouveaux foyers de révoltes qui éclataient à un moment ou à un autre. Sans parler du terrain inhospitalier qui rendait la progression difficile, été comme hiver. La stratégie de Machiavel était bonne, mais pas pour ce pays. Prendre des otages. Une idée intéressante, déjà appliquée dans d’autres colonies plus civilisées. En même temps qu’il parlait, Coldris réfléchissait de son côté.

- Le problème de Zakros est qu’il s’agit d’un système clanique qui ne connait pas de pouvoir centralisé. Tu as raison, ce sont des hommes libres qui n’acceptent pas de se soumettre à un Roi, qui plus est étranger.  Flatter leur liberté, passerait par flatter leur culture actuellement ravagée. Coopérer en utilisant leurs forces à notre avantage. Ce sont d’excellents charpentiers, que ce soit de monument ou de marine, mais ils leur manquent certaines connaissances et technologie dont nous disposons. Il faudrait… se baser sur un échange. Et intégrer la culture monbrinienne plus… Délicatement. Leur donner plus de liberté juridique. Augmenter leur tribut.

Un embryon de projet commençait à émerger de cet esprit en ébullition constante. Il releva soudainement la tête vers le jeune infirme et croisa son regard.

- Dis-moi Alexandre, lorsque tu auras fini de faire l’inventaire de ma bibliothèque et de compléter tes connaissances, souhaiterais-tu devenir mon secrétaire ?

Bien sûr, il avait déjà un secrétaire qui s’occupait de toute la paperasse inintéressante, mais il n’avait pas de Secrétaire. Celui-là même qu’il avait été fut un temps. Un homme de confiance qui apprenait tous les rouages du pouvoir. Il n’en avait jamais eu, car sa position et sa méfiance l’empêchaient de prendre qui ce soit sous son aile. Mais lui, lui serait loyal en toute circonstance et il pourrait aller loin, il le sentait. Peut-être qu'il siègerait un jour au Conseil qui savait?


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Message par Alexandre Dim 3 Jan - 16:49

Alexandre écoutait avec satisfaction son maître lui donner des références sur sa bibliothèque et surtout là où se trouvaient les ouvrages les plus intéressants. Il irait faire tour près du bureau, remplir son sac, et repartir étudier toutes ces nouvelles connaissances. Le jeune homme répondit ensuite d'un sourire légèrement malicieux.

"J'ai eu le loisir de le constater, oui, maître. Pas plus tard qu'hier, une jeune femme est venue se plaindre d'un ouvrage.. particulier. Très intéressant, au demeurant. J'ai beaucoup apprécié ces illustrations et le raffinement avec lequel celles-ci ont été réalisé. J'ai voulu les montrer à Alduis dans la soirée mais votre fils n'a pas partagé mon enthousiasme."

Il ne put retenir son amusement en se rappelant la mine effarouchée de son amant.

Peu après, Alexandre repartit sur ses analyses des évangiles, jusqu'à entendre Coldris émettre cette réflexion aigre. Son esprit se souvint des rancœurs de son amant au sujet de la religion. De ses manifestations énervées quand ses regards à lui se dirigeaient machinalement vers le crucifix. Le père semblait ressembler au fils sur ce point.


"La foi chrétienne représente beaucoup pour moi. Je veux combattre les dérives des dogmes qui ont été imposées peu à peu avec le temps, mais pas la religion. mais si mes paroles sur mes croyances vous gênent, je peux cesser de vous en parler. Comme je fais avec Alduis."

La suite de leur conversation mettait en valeur les contradictions ou les manquements de ses raisonnements. Alexandre y prêta attention, cherchant à dénouer les fils qui restaient tordus.

"J'entends, maître. J'aimerais, oui, redonner plus de liberté aux femmes, mais peut-on aller à en faire l'égal des hommes ? Vous le mentionnez vous-mêmes : il y a le gros souci des héritiers à naître pour prendre la succession d'un commerce, d'un domaine ou d'une profession. Le mariage, aussi contraignant soit-il, légitime la filiation ? Je ne le sais que trop. Mon statut de bâtard, fils de curé, me colle à la peau."

Pour la première fois depuis longtemps, Alexandre plongea la main sous sa chemise pour extraire du col le médaillon de ses ancêtres. Cette lignée qui ne verrait plus de descendant officiel, même si lui et Claire venaient à mettre au monde un jour des enfants à leur tour. Il s'arracha à sa contemplation pour revenir à la discussion, le pendentif cependant toujours serré par sa épaule.

"Les hommes ont besoin de se sentir rassurés sur leur paternité, que l'enfant naît d'une femme est bien le leur. En cela, le mariage les rassure et protège la femme et ses enfants. Je ne crois pas que nous saurons changer cela. Ceci appartient à la nature humaine. Puis-je me permettre de rappeler que mon père aura attendu vingt longues années pour se résoudre à me reconnaître alors qu'il savait que j'existais et ce que je vivais au quotidien ? La grande majorité des hommes est lâche et égoïste. Nous ne pouvons aller contre cela. Ce serait comme si votre fils Sarkaris décider de prendre la mer un jour de tempête. On ne contrarie pas la nature : on vit avec."

Coldris déclara ne pas être contre ses positions sur l'avortement mais rappelait que bien des gens s'y opposeraient. Il soupira. Quelles inconséquences que de fermer les yeux sur ce qui dérangeaient l'esprit. Et quelle lâcheté !

"Je me rappelle encore de la colère du cardinal quand il est revenu de sa descente au Lupanar, quand il proclamait, en rage que des prostituées avaient osées avorter et lui mentir. Et les pauvres.. Elles ont été condamnées à la claustration dans un couvent à vie. Je suis peut-être croyant, maître, mais je ne peux cautionner cette dérive. Et si vous n'avez pas ce pouvoir, il suffit de rencontrer les bonnes personnes. Il y a quelques mois, en conversant avec le seigneur de Frenn, il m'a expliqué le pourquoi de garder les maisons closes, en dépit de la morale, avec logique. Avec de bons arguments, il ne serait pas trop dur, je pense, maître, de le persuader de soutenir cette réforme."

Son maître en vint à évoquer le sort de Zarkos, toujours si prompt à la rébellion, et Alexandre étudia avec soin la question avant de répondre prudemment. Coldris approuva ses parles sur le fait que ces hommes soient fiers et indépendants.

"Je pense effectivement qu'il faudrait passer par cela. Peut-être, pour un temps, réduire nos apports en esclaves de leurs terres, n'emporter que ceux qui se sont rendus coupables de violence, pour leur montrer que Monbrina veut valoriser l'intégration. Nous pourrions concevoir une sorte d'assemblée où les chefs de ces clans auraient un pouvoir de façade sur leur pays. Nous pourrions les contraindre à nous obéir en gardant leurs enfants comme otages, de sorte qu'ils n'auraient le droit d'en parler. Ou sinon... Ainsi, leurs tribus, elles, croiront naïvement à une possible indépendance. Sans rien soupçonner. Parallèlement, nous leur ferons amener les merveilleuses de la civilisations : les hôpitaux, les constructions de route et autres. Lentement, ils comprendront les avantages et s'endormiront. Qu'en dites-vous ?"

Cette discussion au sujet de Zarkos lui rappelait naturellement Eldred. Eldred, un précieux soutien pour Alduis, mais dont les prises de positions pouvaient lui être fatales. Or, s'il devait mourir, qu'arriverait-il à sn amant ?

"Maître... Votre fils a un ami zarkotien dont il est très proche, qui l'apaise... Tous deux, en tant que guerriers, se comprennent. Ils partagent des choses que je ne pourrais jamais avoir avec lui. Alors, si quelque chose devait arriver à cet homme, j'ai peur des conséquences qui s'en viendront pour votre fils."

Alexandre n'eut pas le temps de réfléchir à ces idées que Coldris le surprit en lui demandant... d'être son secrétaire. Que souhaitai-il lui communiquer ? Se montrait-il sérieux ou serait-ce une remarque ironique, comme celle de son père dans ce bordel lors de notre première rencontre ?

"Maître... S'agit-il là d'une fonction honorifique ou du meuble ?"

Cette proposition se révélait bien trop incroyable pour être vraie. Il ne pouvait que se moquer de lui.

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Message par Coldris de Fromart Lun 4 Jan - 13:13




Alexandre lui fit part de ses découvertes et expériences littéraires. Oui, en effet, il y avait une belle collection d’ouvrage de ce genre à Fromart, n’en déplaise aux prunelles prudes qui n’avaient qu’à ouvrir un autre livre. L’anecdote le fit doucement sourire. Cela ne l’étonnait pas le moins du monde d’Alduis ! Il se souvint également que le jeune homme appréciait dessiner et acquiesça à son commentaire sur les illustrations travaillées que l’on pouvait y trouver.

La littérature s’effaça pour laisser place à la théologie et à son aigreur envers la religion. Il secoua toutefois la tête face à cette remarque incomplète.

- Cela ne me dérange pas tant que tu n’essayes pas de me faire changer d’avis. Je préfère croire en moi qu’en un Dieu que je n’ai jamais vu qui n’a jamais rien fait d’autre de me pourrir l’existence depuis le jour de ma naissance. Ce n’est pas la religion qui me dérange, Alexandre. C'est ce que les gens en font. C’est de constater que le Vatican a plus de pouvoir que le Roi dans notre pays. Le véritable empire c’est celui-ci. Regarde donc jusqu’où il étend ses griffes. Chaque lit de chaque pays… Et pour quoi ?

Tout cela le faisait vomir. Ces imbéciles préféraient remettre leur destin entre les mains d’une entité fictive plutôt que de prendre leur vie à bras le corps. S’il avait fait partie de ceux-là, il serait en train de pourrir au fin fond d’un monastère. Non. Il serait mort. Ils pouvaient bien se torcher avec leur bible si ça leur chantait.

Leur discussion évolua sur des sujets de couples et d’égalité. Coldris se plaisait à le voir réagir à ses remarques et réfléchir.

- La solution est simple : on est toujours le fils de sa mère. L’hérédité n’a qu’à se faire par la mère et non par le père.

Non pas que cette idée lui convienne ou même lui plaise, mais c’était la réponse à ses interrogations et un peu de grain à moudre supplémentaire à ses réflexions… D’ailleurs le prénom de Sarkeris sortit soudainement. Il était bien un des rares à ne pas avoir de mère sur le papier du moins. Papier qu’il n’avait jamais eu puisqu’il n’existait officiellement pas vraiment. Il n’était que le fils de Coldris par sa reconnaissance. Raison supplémentaire d’obtenir sa légitimation à ses yeux. Un jour de tempête. C’était ce qui avait tout achevé. Il se demandait souvent si elle aurait survécu à terre et dans de bonnes conditions. Est-ce qu’elle était de toute façon condamnée ? Il n’en aurait jamais la certitude et il porterait toujours cette culpabilité au fond de lui.

- Il est né avec la tempête. Il connait mieux la mer que moi et je ne remettrai jamais en cause son jugement sur ce sujet. On aurait pu l’appeler Pontus… se contenta-t-il de répondre

De fil en aiguille, ils en arrivèrent à évoquer le sujet épineux de l’avortement. Il n’avait volontairement rien dit concernant les possibilités à sa disposition pour parvenir à ses fins, préférant écouter la réponse que lui formulerait Alexandre. Il eut un sourire satisfait à ses propos et enchaina :

- Oh mais je le sais pertinemment mon cher petit Alexandre. Pourquoi crois-tu que ce soit lui le Premier Conseiller ? Tu sais, lorsque l’on veut quelque chose, il existe toujours un moyen de l’obtenir, quel qu’il soit. Et ceux qui te disent le contraire sont des idiots.

Mais ce qui l’intéressait désormais, c’était de le voir développer ses idées sur la gestion de la crise zakrotienne. Un dossier épineux, qu’il fallait régler. Il acquiesça à de multiples reprises.

- Ne sous-estime jamais ton ennemi. C’est la plus grosse erreur que tu puisses faire. Mieux vaut le surestimer que l’inverse. Leur culture différente ne les rend pas naïfs ou bêtes, loin de là. Tu n’auras qu’à demander à Alduis de te parler de leurs stratégies pour t’en convaincre.

Il nota l’information sur le zakrotien qu’il raccrocha aussitôt aux éléments précédents. C’était étonnant de savoir qu’Alduis avait ce qui semblait être un ami. Il ne lui avait jamais connu pareille relation, mais si cela pouvait l’aider à aller de l’avant…

- Nous verrons en temps voulu. Mais dis-moi plutôt qui il est puisqu’il est de toute évidence ta source concernant ce pays.
De toute leur conversation, Coldris en était arrivé au point où il avait décelé un certain potentiel dans le jeune garçon. Potentiel qu’il serait bien dommage de gâcher. Il avait encore beaucoup à apprendre et son esprit était une lame qui nécessitait encore d’être affutée et qu’il devait apprendre à manier, mais il était loin d’être stupide et semblait passionné par ces leviers qu’il découvrait. Il n’avait jamais eu de Secrétaire, autre que pour la paperasse de bas étage par manque de confiance. Mais Alexandre pourrait aisément se plier à la loyauté et à la discrétion qu’il exigeait des personnes à son service. Il parlait encore à tort et à travers, mais il finirait par se maitriser. Il était étonné de cette proposition inattendue ce qui fit sourire Coldris. Sa remarque en revanche lui arracha un rire sonore qu’il eut bien du mal à contenir.

- Tu devrais pourtant savoir que je les décline au féminin, ces jolies secrétaires de porcelaine. Ce n’est pas sur ceux-là que je fais mes plus belles calligraphies, mais ils sont forts réjouissants.

Il eut un nouveau rire et avala le fond de son verre. L’or du breuvage lui rappelait sa belle chevelure. Elle devait se retourner dans sa tombe en l’entendant ainsi évoquer cette lettre qui avait tant fait couler d’encre et de mots à l’époque.

- J’avais ton âge quand je suis entrée au service du Premier Conseiller. reprit-il plus sérieusement si cela t’intéresse et que tu es prêt à endosser les responsabilités qui t’incomberont, je me ferai une joie de te prendre à mon service. Tu as encore beaucoup à apprendre, mais qui sait, tu siègeras peut-être un jour à un conseil d’Etat ?

Coldris de Fromart
Coldris de Fromart
Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar

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