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[10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé]

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Message par Hyriel Radgery Sam 30 Jan - 16:34



C’était une belle après-midi d’automne. Le temps était encore doux et les arbres jaunissants coloraient merveilleusement la forêt. Comme souvent, Hyriel avait accompagné Eugène dans un recoin qu’ils appréciaient, l’un pour ses herbes et baies, l’autre pour son gibier. Une fois arrivés, Hyriel s’assit tranquillement et s’adossa contre un amas de rochers. Il ouvrit sa besace devant lui et commença sa récolte. Eugène, lui, alla poser ses collets et ses appas. Il en profita ensuite pour aller faire un tour.

Quand il revint, il trouva un lapin pris qu'il récupéra. Les autres étaient encore inoccupés, il revint donc voir Hyriel avec son lapin pour attendre un peu et en profita pour démêler les collets restants qui s'étaient mélangés dans le fond de son sac, avec précision, méthode et application.

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Message par Le Cent-Visages Sam 30 Jan - 18:05

[10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé] 092f848b6959e890337050846b517377

Agents du seigneur de Morvan

Tout fiers de leurs nouvelles affectations au poste de "surveillants des boisages et autres biens agraires" du baron de Morvan, les trois comparses arpentaient la parcelle de forêt correspondant au bornage revenu à leur patron. Quelle ne fut pas leur satisfaction à la vue de deux individus d'allure suspecte installés près des rochers ! Cela commençait fort ! A en croire leurs figures et leurs habits, ceux-là n'avaient rien de noble - ni rien d'individus agissant au service d'un seigneur. Deux bougres de vagabonds, dont un éclopé. Si c'était pas beau ça ! L'estropié se cueillait des herbes, appuyé contre les pierres, tandis que son comparse était pris la main dans le pot de confiture, lapin au poing.
Le trio ne se fit pas prier pour venir les entourer. Le premier pointa sa hallebarde, les deux autres firent tinter le tranchant de leurs lames qu'ils commençaient à sortir du fourreau, pour l'instant dans un simple geste de menace.

-- Hep là vous deux ! Alors comme ça, on se sert ?

-- Interdiction est faite aux roturiers de s'approvisionner en forêt ! Sauf autorisation expresse d'un noble... et vous êtes sur les parcelles du seigneur de Morvan.

-- Vous allez vous dépêcher de nous remettre ce gibier. Et les herbes. Et cinquante rilchs d'amende, ou équivalent en denrées qu'on va vous accompagner aller chercher chez vous, si vous avez pas l'argent. On est pas pressés. Magnez-vous, sauf si ça vous intéresse tant qu'ça d'aller bientôt vous balancer au bout d'une corde pour braconnage.

Ils restèrent d'aplomb, les pieds bien vissés dans la terre et les yeux sur leurs victimes. Bah ! Ceux-là étaient des gueux qui n'avaient pas la moindre idée des subtilités du code judiciaire monbrinien, ça se voyait tout de suite. Ils paieraient. Décamperaient sans faire d'histoire. Ne recommenceraient pas de sitôt. Et auraient encore moins l'idée d'aller se plaindre au seigneur ou aux autorités, qu'ils avaient clairement la gueule d'être les premiers à éviter.
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Message par Hyriel Radgery Dim 31 Jan - 12:04



Eugène entendit des bruits. Des pas. Armés. Il fallait qu’ils… Trop tard, ils étaient repérés, ils ne pouvaient rien faire. Et il n’avait pas rangé le lapin. Boudiu, ils étaient faits. Hyriel et lui se tendirent en se voyant entourés. Qui étaient donc ces gens ? Depuis quand y avait-il des patrouilles de ce genre ? Et pourquoi fallait-il qu’ils le découvrent ainsi ? Les deux amis échangèrent un regard et Eugène se leva avec l’air calme et assuré que son père lui avait appris à avoir avec les clients difficiled.

« Messieurs… C’est déjà un honneur de vous rencontrer en une si belle journée. Pour vous répondre ensuite, non, nous ne sommes pas intéressés par votre proposition de corde. Toutefois, je dois bien vous avouer que nous sommes confus. Quand nous avons demandé, on ne nous a pas informé de cela et nous avons au contraire compris que la forêt était à chacun… »

Il les regarda avec un calme circonspect, les doigts croisés devant lui, comme s’il était sincèrement étonné mais pas du tout effrayé. Intérieurement, il réfléchissait à une manière de les sortir de là, de même qu’Hyriel qui ne disait rien mais regardait tour à tour chacun.

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[10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé] Empty Re: [10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé]

Message par Le Cent-Visages Lun 1 Fév - 15:27

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Agents du seigneur de Morvan

Votre proposition de corde ? Informés que la forêt était à chacun ? Mais est-ce qu'il se foutait de leur gueule celui-là ? Il allait vite apprendre ! Un des patrouilleurs éclata d'un rire méprisant avant de rétorquer :

-- Eh ça c'est la meilleure ! Ou c'est-y que t'a été élevé bonhomme pour pas savoir que le braconnage est formellement interdit et que tout bois appartient à un noble, ou à défaut à la Couronne ?! J'vois pas bien qui aurait pu te dire le contraire à part ce couillon de Sylvère d'Aiguemorte qui clame à qui veut l'entendre qu'il est le roi ici.

Le collègue pouffa par le nez à la mention du brigand. Il referma la poigne au manche de son épée comme façon de promettre : celui-là aussi, attendez un peu qu'il nous tombe sous la main à l'occasion. Le comparse enchaîna :

-- Maint'nant on arrête de faire le con et on obéit ! Ou vous s'rez traînés tous les deux à la potence avant qu'y soit demain soir !

[10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé] Jzorzo11

Jérémie Torrès, esclave, 19 ans

Fidèle à elle-même, la grande ombre n'avait émis nul bruit en se glissant entre les arabes. Sa démarche si froide, son pas si régulier et vêtu de vieilles chaussures trop fines pour vraiment émettre quelque son... donnait parfois l'impression qu'un spectre apparaissait là, sans avoir laissé ouïr sa présence au préalable. Pas vraiment encore de l'autre monde. Mais plus complètement de celui-ci. Cet entre-deux convenait au caverneux esclave évadé. Jérémie savait qu'en ce jour, son complice Sylvère serait occupé à une diligence à l'autre bout des bois, d'après les maigres informations obtenues de lui. Il avait pris la résolution de patrouiller à sa place dans cette partie-ci du domaine de Sa Majesté. La vivante statue, droite dans son long manteau aussi noir que son épaisse chevelure en bataille, aura à peine été surprise - blasée, plutôt - en entendant des patrouilleurs tomber sur le dos de deux malheureux, en fidèles chiens de leur petit baron. Caché derrière un tronc, le fugitif suivait l'échange depuis le début. Il nota que les braconniers avaient l'air de simples hommes des bois, ne faisant rien de plus que de se chercher un peu de nourriture. Celle qui ne manquerait sans doute pas au sieur de Morvan. Jérémie secoua la tête de dépit. Il nota la présence d'un infirme. Mais davantage encore - ce qui lui fit esquisser un début de sourire cassant à ses lèvres pierreuses : les irrégularités qu'enchaînaient les trois chefaillons pour abuser de ces vagabonds trop ignorants des détails législatifs susceptibles de les sauver.
Une idée lui vint. Aujourd'hui, il allait s'amuser. L'esclave se redressa, passa ses doigts osseux dans sa tignasse avec l'espoir de se recoiffer un minimum. Il ferma précautionneusement son manteau en assez bon état, cachant une chemise qui, elle, aurait risqué de laisser deviner sa condition par son délabrement. Silencieux, il se baissa, ramassa un long bâton qu'il tint à son côté, penché, mais sous sa cape afin de laisser vaguement craindre une potentielle épée. Une fois prêt à passer pas trop mal pour quelque garde forestier ou agent de prévôté en civil, il fit son apparition devant les deux malheureux et le trio abusif. Oh certes, il y avait son teint cuivré et son accent... mais ils pouvaient être mis sur le compte d'une origine de l'extrême-Sud de Monbrina. Avec les mots qu'il s'apprêtait à débiter, nul ne serait traversé un instant par l'idée d'avoir en face un Iswylan, un esclave. C'était connu : les esclaves étaient des sous-hommes incultes.

-- Eux risquent peut-être la corde, engagea Jérémie, impérieux, en découpant les trois malotrus du tranchant de ses yeux noirs, mais vous concernant : je doute que la prévôté ou même votre maître, le baron de Morvan, apprécie d'apprendre par ma bouche comment se comportent ses agents.

Les trois paires d'yeux déconfites se tournèrent dans un même élan comme girouettes au vent, vers cette statue aux airs de Commandeur. Ils tentèrent de se donner contenance. De faire bonne figure. Mais l'implacable spectre poursuivit de son timbre monocorde :

-- Au titre des articles L134.7 et L.141.8 du code législatif Monbrinien, et de la directive 56.3 des ordres pénaux, apprenez d'une part qu'aucun bien ne saurait être saisi, ni aucune amende prescrite sans un passage des prévenus devant la maréchaussée ou le seigneur qui aura été lésé. Et d'autre part que le montant d'une première pénalité pour ce type de délit impliquant du petit gibier et non un gros animal s'élève à trente rilchs.

Quoique la rigide face de Jérémie n'en donnait pas l'impression, il s'amusait véritablement. Avoir passé des heures entières à mémoriser - en toute clandestinité, en même temps que ses corvées ménagères - l'intégralité de la juridiction de l'Empire dans la bibliothèque du comte de Monthoux... cela recelait ses petits délices. Plus législatif que les législateurs, plus royaliste que le roi, un esclave fugitif trouvait un certain intérêt à se servir du pouvoir même Monbrina contre certains de ses membres les plus odieux et abusifs. Et décidément non, jamais les trois soldats en face n'imagineraient un instant un M imprimé au fer rouge à l'épaule de leur contempteur. Afin de perfectionner son personnage, Jérémie, soucieux de faire bonne mesure, adressa un long regard mécontent aux braconniers, avant d'ordonner aux trois vigiles :

-- Je me charge de ces deux-là à votre place. Disparaissez.
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Message par Hyriel Radgery Lun 1 Fév - 16:53



Les agents avaient apparemment compris qu’Eugène se payaient leur tête, au moins un peu, mais l’intéressé demeura stoïque, professionnelle, les pulpes des doigts en contact devant lui et le visage d’un clerc ronflant. Il les écouta en clignant des yeux régulièrement, imperturbable. Il fronça les sourcils sur la fin.

« Ne l’est-il donc pas ? Il a pourtant tout autorité effective sur ce domaine, si je ne m’abuse… »

Au sol, même s’il ne montrait rien, Hyriel était fichtrement inquiet, tout de même et espérait que son ami ait un bon plan… Tous deux tournèrent brusquement la tête en voyant surgir un quatrième homme des fourrés. Il y avait foule… Un gars du sud, en tout cas, vu son teint, semblable à celui des habitants de leur pays… Et il parla. Les deux ne purent se retenir d’échanger un regard surpris : tous deux avaient reconnu cet accent. Oh, il pouvait bien tromper son monde en se faisant passer pour un Monbrinien du sud, peut-être, mais pas des Iswylans de souche, qui pourraient avoir un accent similaire s’ils ne s’étaient pas forcés à le gommer. Ils se reprirent aussitôt toutefois, même si la surprise allait bien avec leur situation, et l’écoutèrent énumérer les lois. Qui était-il ? Un traître ou un allié ? À la fin de sa tirade, Eugène se retourna vers les soldats abasourdis et hocha la tête, convaincu, pour approuver cet homme. Lui comme Hyriel commençaient à pencher pour l’allié et en furent presque convaincus sur la fin, malgré le regard fulminent qu’ils soutinrent timidement en déglutissant de concert, pour faire bonne figure.

Quand les gardes partirent, tous deux se retournèrent vers leur « sauveur » avec de grands sourires innocents et des yeux rieurs, attendant de voir ce que ce monsieur allait leur dire, désormais.


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[10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé] Empty Re: [10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé]

Message par Le Cent-Visages Mar 2 Fév - 18:32

[10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé] 092f848b6959e890337050846b517377

Agents du seigneur de Morvan

Le valide des deux braconniers continuait de faire l'andouille. Le meneur des vigiles le regarda non sans un temps d'arrêt, consterné. Il soupira et se crut obligé d'expliquer :

-- Ouais bien sûr, un roi dont y a les portraits en ville comme brigand recherché. T'as pas bientôt fini de te payer notre...

Ils n'eurent pas le loisir de poursuivre : la grande ombre avait surgit et les remettait en place avec une intimidante autorité comme seuls en avaient certains nobles et des chefs de brigade. Si deux des vigiles s'apprêtaient déjà à décamper, leur collègue osa un dernier :

-- Et... et à titre de quel titre vous nous faite c'te leçon ?

[10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé] Jzorzo11

Jérémie Torrès, esclave, 19 ans

-- Quand on est aussi en tort que vous l'êtes il ne vous revient pas de poser les questions. Pour la dernière fois laissez-moi terminer cette affaire avant que je ne décide d'aller vous signaler, vous, en plus de ces deux malfrats.

Là encore, il n'avait pas cillé. Pas flanché d'une note dans sa voix. Jérémie avait bien conscience du gigantesque coup de bluff qu'il tentait et commençait à s'inquiéter sous ses dehors imperturbables. Heureusement, voir que l'infirme et son camarde semblaient avoir compris et jouaient le jeu le rassura. Il le détachera pas son regard orageux du trio frauduleux avant qu'il ne se soit définitivement éclipsé. Ce qui fut finalement fait. Le temps qu'ils s'éloignent bien, l'esclave évadé poursuivit sa machination en se retournant, sévère, face aux deux hommes des bois. Les commis du baron ne pourront pas voir que, devant l'infirme et son comparse, les pupilles du noiraud riaient déjà alors même que son timbre sèche faisait durer :

-- Moi, agent forestier... au nom des autorités de la prévôté de la capitale de Braktenn... (un sourire commence même à étirer ici ses lèvres alors que son ton faisait encore illusion pour les trois importuns qui s'éloignaient encore derrière) suis dans l'obligation de vous interpeller pour braconnage et captation illégale de denrées... (Coup d'œil derrière lui. Les sbires du baron avaient-ils enfin déguerpi ? Oui. Disparus. Il pouvait arrêter sa tirade, ou plutôt il choisit de l'achever d'une voix bien plus joueuse) qu'au nom du roi Sylvère d'Aiguemorte et de toute l'autorité ma servitude de droit divin je vous autorise cependant à conserver.

Pendant qu'il plaisantait en ces termes, ses longs doigts noueux auront rouvert son manteau, laissant voir des hardes ainsi que le bâton fausse épée qu'il laissa retomber à terre. Les lèvres sèches du non moins sec individu s'orneront d'un sourire.

-- Jérémie Torrès. Fâcheuses circonstances de rencontre mais enchanté.
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Message par Hyriel Radgery Ven 5 Fév - 21:47



Eugène continuait de fixer l’agent, se retenant de sourire à son soupir. Il préparait sa réponse mais on les interrompit de la plus étrange façon alors il laissa faire et regarda. C’était de plus en plus dur de se retenir de sourire face à la déconfiture totale de ces idiots imbus et babillards.

Quand partirent les agents, Hyriel et Eugène se rassurèrent en voyant les yeux amusés de leur allié. Ils l’écoutèrent et leur propre sourire s’étira en même temps, avant de rire à la fin. La servitude de droit divin, elle était bien trouvée, celle-là ! Tous deux purent également observer la fausse épée et les vêtements fort peu intactes. Finalement, le nom leur confirma à tous deux leur déduction. Un esclave iswylan, donc. Toutefois, aucun des deux n’était encore sûr et aucun ne se risquerait tout de suite à fraterniser entre compatriotes. Ils inclinèrent toutefois joyeusement la tête.

« Bonjour à vous, agent de notre bon roi Sylvère. C’est un plaisir et un honneur de vous rencontrer !
— En effet, et nous vous devons beaucoup, pour avoir chassé avec autant de brio ces manants qui ne reconnaissent pas l’autorité du vrai seigneur du lieu ! Eugène, enchanté. »

Les noms de familles viendraient plus tard, eux aussi…

« Quant à moi, c’est Hyriel. Mais dites donc… »

Il s’adossa confortablement au rocher, bras derrière la tête, un immense sourire aux lèvres.

« … vous n’êtes pas d’ici, vous, si ? »

Ils connaissaient la réponse, tous les deux, mais étaient curieux de voir la manière dont il répondrait…

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[10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé] Empty Re: [10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé]

Message par Le Cent-Visages Lun 8 Fév - 18:22

[10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé] Jzorzo11

Jérémie Torrès, esclave, 19 ans

La complicité fut très vite partagée, au grand plaisir de Jérémie. Le deux hommes des bois rirent même volontiers à ses dernières pitreries procédurières et à la chute de sa simili-épée au sol herbu de la forêt. L'amusement fut communicatif et l'esclave évadé partagea volontiers cette brève hilarité, avant de parodier une révérence quand l'infirme mentionna leur bon roi Sylvère. Oh en effet, bien meilleur roi que Gérald Der Ragascorn pour les hôtes de ces bois.

-- Je vous en prie, tout le plaisir fut pour moi, reprit sa voix aux R de rochers dévalants, avant d'ajouter un brin taquin avec une fausse sournoiserie dans son roulement d'yeux : Plaisir pris à l'altruisme de défendre des camarades d'errance... ou à la satisfaction personnelle de piéger des arrogants, je ne sais le dire.

C'était en vérité bien la première option qui l'avait précipité au secours des confrères de forêt, quand bien même il n'apparaissait jamais désagréable à l'érudit de remettre en place quelques péteux quand ceux-ci abusaient de leur pouvoir sur autrui. La grande ombre hocha la tête et avança pour serrer amicalement la main de chacun d'une énergique poignée. Eugène et Hyriel.

-- Votre nom ressemble quelque peu à celui de l'archange de la connaissance et des arts, ne put-il s'empêcher de réagir à la présentation de ce dernier - avec la spontanéité qui lui venait à chaque association d'idée lui rappelant une connaissance croisée au détour de quelque livre et qui lui avait plu. Il prononça Oriel en hébreu : אוריאל.

Il vint s'asseoir avec eux, espérant qu'il serait suivi par Eugène, tant que le jeune homme infirme lui-même ne se lèverait pas. La conversation serait ainsi plus confortable puisque le comparse aux béquilles venait mine de rien le chercher sur le sujet de ses origines. Et puis chacun à même hauteur, cela était une configuration de plus en plus séduisante au fugitif.

-- Ci fait. Je viens du sud d'Iswyliz.

Oh il ne souhaitait pas leur mentir, d'autant qu'il avait bien vu qu'aussitôt que les premiers mots étaient sortis de sa bouche un peu plus tôt devant les vigiles, le duo forestier s'était regardé avec surprise. Ils ne seraient pas dupe. Et certainement des amis.

-- Et vous cela fait-il longtemps que vous (avec un air de seigneur outré) pillez ces bois ? (Plus sérieux) J'espère bien que c'est la première et la dernière fois que vous avez affaire à une patrouille comme celle-ci. Il faut croire que cela dépend des seigneurs et que le nouveau détenteur de cette parcelle est bien plus regardant que son prédécesseur.
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Message par Hyriel Radgery Mer 10 Fév - 16:34



Les deux amis sourirent à la taquinerie de leur sauveur. Il semblait bien sympathique et son accent était plaisant à entendre. Il leur rappelait le pays…

« Dans les deux cas, c’est tout à votre honneur, je pense. »

Tous deux lui serrèrent la main en retour, Hyriel se redressant au mieux pour que le grand échalas ne se brise pas le dos. Il sourit à la suite, amusé par la coïncidence.

« Voilà qui est intéressant et fort glorifiant ! Toutefois, au risque de vous décevoir, j’ai bien peur de n’avoir que cela en commun avec lui. Je suis plus du genre… terre à terre. »

Avec un sourire plaisantin, il désigna ses jambes immobilisées, de qui fit esquisser un sourire à Eugène. Celui-ci s’assit avec leur nouvel ami, sans aucune hésitation. Ce serait plus sympathique pour discuter, surtout pour Hyriel qui se redressa, radieux. Leurs sourires s’étirèrent légèrement en entendant la confirmation de son origine. Et il semblait sincère. Ils rirent – ou, plutôt, Hyriel rit et Eugène esquissa un sourire un peu plus franc – à son ton outré avant de hocher la tête à la suite.

« C’est en effet la première fois. Il nous faudra être plus prudents, à l’avenir. Quant à votre question… »
Ils échangèrent un regard et Eugène répondit, faisant chanter son accent du nord.
« … cela doit faire quelque chose comme cinq ans, je crois… »
Hyriel hocha la tête avec un grand sourire, reprenant également l’accent du pays.
« Oui, cinq ans. Avant, nous étions… sur les routes, si vous voyez ce que je veux dire. Et vous donc, depuis combien de temps êtes-vous agent de notre bon roi Sylvère ? »

Ils sourirent ensuite innocemment, amusés d’avance de la réaction du jeune homme.


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[10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé] Empty Re: [10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé]

Message par Le Cent-Visages Sam 13 Fév - 21:56

[10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé] Jzorzo11

Jérémie Torrès, esclave, 19 ans

Le spectre de ces bois ourla ses lèvres d'un sourire au commentaire d'Hyriel. Voilà un état de pensée qui lui plaisait. Les deux cas lui semblaient même compatibles. D'aucuns moralisateurs prétendaient qu'il fallait ressentir de la culpabilité si une action plaisante ne l'était pas purement que pour autrui ; pas totalement vierge d'un petit contentement aussi pour soi. Illusion. L'un et l'autre ensemble semblait naturel. Pouce à pouce, les pensées de Jérémie se laissaient ramener - par ces quelques mots échangés - vers le chapitre que, le matin même, il avait composé de tête en vue de son futur traité dénonçant les dévoiements de l'éthique chrétienne : en l'occurrence, un chapitre invitant à la déculpabiliser et décomplexer, à la décrasser de la haine de soi. Néanmoins, l'incessant moulin à réflexions sur pattes cilla en se sentant encore partir... loin. Il se rappela être en présence de ces confrères forestiers avec lesquels il serait dommage de ne pas nouer une conversation ! L'esclave évadé se reconcentra sur eux.
Il n'en demeura pas moins que son association d'idées le fit rester dans le champ de la religion, quand il entendit le nom d'Hyriel et évoqua aussitôt l'archange. Alors que la grande ombre venait s'asseoir en compagnie des deux camarades, un nouveau sourire lui vint à la réaction du jeune homme infirme. Il baissa les yeux vers ses jambes serrées dans des attelles - qu'avait-il pu lui arriver ? - puis vers ses béquilles, appréciant au passage l'autodérision dont l'invalide faisait preuve. Marque de sagesse, paraissait-il, et dont trop peu de gens s'avéraient riches... Jérémie le premier, reconnut-il volontiers - trop sérieux qu'il était... et peut-être au final pas assez sage ?

-- Oh, allons. Sans fausse modestie, répliqua-t-il, avenant, je suis certain que vous - tout comme votre camarade même si le prénom d'un archange n'y est pas - êtes forts d'un art ou d'un domaine de connaissance, si ce n'est plusieurs ?

Façon de se montrer curieux des activités dont vivaient Hyriel et Eugène - lesquelles ne devaient pas se limiter qu'au braconnage. A plus fortes raisons lorsqu'on occupait illégalement un bois et qu'il fallait sans doute trouver à remplir une existence clandestine comme la leur.
Jérémie rit de bon cœur - chose rare pour la vivante statue ! - sous le coup de la surprise en entendant les compères lui répondre ensuite avec cet accent qu'il reconnut. Des Iswylans du Nord. Le fugitif en conçut un élan de nostalgie... mais aussi de sympathie supplémentaire que traduira une expression ouverte - non moins rare que son rire et laquelle ne fera également pas de mal à ses longs traits austères. Cependant, derrière la fausse légèreté des propos et sous le plaisir pris à réentendre le timbre chantant du pays... si exotique à Monbrina... une douloureuse histoire perçait. Familière et évidente histoire. Il y a plus de cinq ans. Sur les routes. Le tandem avait fui après le sac d'Iswyliz, plongé brusquement dans la misère, après avoir vu périr trop de gens connus... Le tout pour préférer encore braver le danger plutôt que de vivre sur place en colonisé. Puis venir ici, s'installer aux abords du pouvoir et des périls, mais pour vivre libres ! Jérémie lui-même avait nourri naguère de telles aspirations. Il n'avait alors que treize ans quand son village avait été détruit et que des soldats s'étaient emparés de lui afin d'en faire un esclave sur le sol monbrinien. D'un grave hochement de tête, il leur confirma qu'il avait compris.

-- Depuis la fin septembre, répondit-il à son tour. Il me fallait trouver un point de chute et de prélèvement alimentaire après m'être enfui de chez mon... mon dernier maître.

Il en retint un énième frisson. Ulysse de Rottenberg. S'il n'avait pas pris la poudre d'escampette grâce à Aud et William, le Torrès serait mort dans les jours qui auraient suivi son achat, au fond de ce temple des horreurs qu'était son domaine. D'après les nouvelles en ville, le faux duc, en réalité esclave, avait enfin été arrêté et tout récemment jugé puis condamné. Oh, le supplice qui l'attendait - la mise à mort servile protocolaire de l'Empire - ne revêtait rien de réjouissant : lié sur une croix en X, fouetté jusqu'à en être dépecé, enfin être épinglé bras en T au "mur des condamnés" des remparts de Beaktenn où attendre de rendre son dernier souffle sous les assauts des charognards. Non. Jérémie ne trouvait en tout cela que la satisfaction de savoir un danger public mis hors d'état de nuire. Il déglutit et chassa ces fantômes.

-- Sylvère m'a proposé de venir me servir comme bon me semble à Aiguemorte. Sans impôts. En échange de ma mémoire et des informations que je sais facilement avoir, détaille-t-il afin de revenir au sujet, plutôt que de s'enfoncer dans les effroyables sables mouvants que lui semblaient encore ses souvenirs chez Ulysse. Puis, dans un sourire : Et vous ? Un arrangement avec lui ? Ou bien des impôts que vous lui payez je suppose bien plus volontiers qu'aux laquais du seigneur de Morvan ?

Il acquiesça d'ailleurs à la remarque d'Hyriel : ils allaient tous devoir être beaucoup plus prudents.
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Message par Hyriel Radgery Dim 21 Fév - 13:20



Il n’échappa à aucun des deux amis que les pensées de leur interlocuteur s’échappaient. Un penseur… En même temps, qui d’autre aurait pu apprendre par cœur les lois de Monbrina ? Sa conversation serait sans nul doute très intéressante. Ils notèrent aussi son regard vers les jambes et les béquilles d’Hyriel. Celui-ci se contenta de hausser les épaules, l’air de dire « Eh oui, que voulez-vous ? On fait avec… ». Ils sourirent à sa question et échangèrent un regard amusé. Après tout…

« Pour ma part, je dirais simplement que je m’y connais en plantes. »
Eugène esquissa pour sa part un très léger sourire.
« Quant à moi, j’ai reçu une formation de notaire, même si je ne m’occupe plus désormais que du testament des lapins et autres gibiers de cette forêt. Et vous donc, en plus de vos activités d’agent pour Sa Majesté d’Aiguemorte ? »

Hyriel ne manqua pas de souffler de rire à la formulation Les deux hommes sourirent avec satisfaction au rire provoqué chez leur compatriote. Ils s’accordèrent aussi un moment de joie pour avoir rencontré un compatriote mais furent prompts à se rappeler également les horreurs de la guerre et du sac de leur pays, de leur fuite et de tous ces malheureux réduits en esclavage, parmi eux le jeune homme devant eux, à peine plus jeune qu’Eugène. Ils comprirent son hochement de tête et lui en retournèrent un à sa réponse. Ils jugèrent préférable de ne pas insister pour ne pas réveiller de trop douloureux souvenirs, encore frais. Ils sourirent de nouveau, reconnaissant bien leur ami, et secouèrent la tête.

« À vrai dire, nous étions là un peu avant lui et nous ne nous sommes vraiment croisés que le moi dernier car il avait besoin de nos services pour aller livrer un poulet à Frenn. Le reste du temps, nous vivons chacun de notre côté. »


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Message par Le Cent-Visages Mar 2 Mar - 11:18

[10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé] Jzorzo11

Jérémie Torrès, esclave, 19 ans

-- Oh, lâcha simplement - mais quelque peu gravement - Jérémie au sujet des plantes : un son qui en disait bien assez quant aux dangers encourus par cette activité et qu'il envisageait déjà d'ici. Certains savoirs étaient aussi dangereux que beaux et il rangea celui de l'herboristerie à la même enseigne que le prétendu deuxième livre d'Aristote consacré au rire et pour lequel on tuait parfois : apprendre à rire, c'était ne plus redouter les puissants, le sacré, l'obscur... Apprendre à soigner avec ce que la nature offrait, là, juste aux pieds des petites gens, c'était s'apercevoir des arnaques des praticiens gardant jalousement leur monopole sur le corps des hommes.

L'admiration et le vif intérêt s'allumèrent cependant en même temps dans ses yeux. La médecine et les plantes, voilà des domaines que sa voracité intellectuelle n'était pas encore allée fréquenter. Jérémie poussa ensuite un léger rire à la réponse d'Eugène.

-- Ceux-là ne doivent au moins pas être trop procéduriers. J'imagine que la vie en ces bois doit vous changer grandement d'un apprentissage de cette nature. Il haussa les épaules dans un geste fataliste : il imaginait aussi qu'il n'y avait pas bien le choix. Aimeriez-vous les reprendre un jour, d'une façon ou d'une autre, ou cela ne vous manque-t-il plus ?

Pour sa part, il aurait apprécié davantage de contact avec les livres, les nombres, les cartes et orbes célestes. Il fallait cependant s'accommoder de la vie de fugitif désormais. Néanmoins il ne désespérait pas de pouvoir, un jour, allier un travail de subsistance à de nouvelles recherches intellectuelles. Peut-être quand l'esclave évadé aura trouvé un moyen de faire publier et circuler ce traité qui, chaque jour, grandissait un peu plus dans sa tête. Sans le moindre besoin de papier. Tout était inscrit sous son crâne.

-- Diverses choses, répondit-il à Eugène quant à ses activités - pour ne pas dire : trop de choses en permanence ! Calculs, réflexions politiques, critique en règle des mauvais usages de la Bible et des erreurs - bien utiles aux puissants - de certaines traductions des textes antiques, vagabond, voleur à ses heures quand il n'avait vraiment plus d'autres options... Il s'essaya malgré tout à une réponse : Je... (Par quel bout y prendre ?) Je rôde à Braktenn et dans les bois à la recherche des petits travaux qui se peuvent saisir ici et là. Sous le nom d'Achille, préféra-t-il leur préciser au cas où ils se recroisent en présence d'un tiers qui ne devait pas être informé de la véritable identité du spectre de ces rues et esclave en fuite. Autrement, je travaille depuis peu dans ma tête à un traité qui invite à considérer point par point tous les illogismes et arguments fallacieux de l'idéologie de l'Empire. Celle qui lui sert à coloniser et asservir. J'aimerais qu'à long terme un document d'auto-défense intellectuelle puisse circuler. Chez mon premier maître, j'ai pu lire en cachette ce qu'il fallait pour élaborer la chose, entre deux corvées. Garder en mémoire les citations utiles à ce travail. Dans les textes originaux, car traduire peut être trahir. Personne ne me soupçonnait de savoir lire. Aussi étais-je lâché sans inquiétude dans la bibliothèque pour le ménage.

D'ordinaire si inexpressif, Jérémie arrondit les yeux en apprenant qu'il avait en face de lui par moins que les livreurs d'Ulysse de Rottenberg au Premier Conseiller ! La nouvelle s'était répandue comme traînée de poudre en la capitale. Ses poiles se hérissèrent un instant au souvenir des sévices que ce faux noble lui avait infligés. Il y serait resté si William ne l'avait pas fait enfuir !

-- Mes compliments, sourit-il. Les Grands de ce monde devraient prendre de la graine à considérer que trois hommes des bois auront été plus efficaces que toute leur police à leur livrer un criminel. J'ose espérer que Dyonis Howksley de Frenn vous a honorablement récompensés ?
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Message par Hyriel Radgery Mer 3 Mar - 19:33



La réaction pour le moins lapidaire de leur interlocuteur fit sourire Hyriel.

« Certes. »

Il nota, aussi bien qu’Eugène, la lueur dans les yeux de leur compatriote et s’en réjouit. Ils pourraient sans doute en discuter plus avant… Eugène esquissa pour sa part un sourire léger au rire de Jérémie et acquiesça quant à ses nouveaux clients avant de hausser les épaules.

« En effet, il est plus facile de traiter avec ces animaux-là et très différent. Pour le reste, je vous avoue que si l’occasion venait que je les reprenne, je ne m’en plaindrais pas mais si je pouvais aussi éviter les longues heures de dicté de testament, je ne m’en plaindrais pas non plus. Sur ce point, les notaires et les écrivains publics s’entendent, je crois.
— Tu crois bien. »
Hyriel se tourna vers leur interlocuteur pour lui expliquer.
« Hors de cette forêt, je suis justement écrivain public, comme mon regretté père l’était. »

Ils comprirent au regard de Jérémie que lui aussi aimerait bien retrouver une vie plus en sécurité et plus satisfaisante sur le plan intellectuel. Intérieurement, ils lui souhaitèrent de réussir. Ils écoutèrent ensuite sa réponse, curieux de savoir quelles étaient ces diverses choses. Ils acquiescèrent tous les deux à la mention de son faux nom et s’éclairèrent à la suite, conquis par l’idée.

« Voilà une merveilleuse entreprise !
— Si nous pouvons vous y aider, ce sera avec plaisir ! »

Vu son expression étonnée, les deux amis comprirent que Jérémie avait deviné de quel poulet ils parlaient. Ils sourirent avec fierté à son compliment.

« Merci, merci. Espérons qu’ils retiennent la leçon… Et pour être récompensés, nous l’avons été largement, en effet, et nous nous sommes partagé nos gains, entre nous et ma chère épouse Sylvia. »
Il sourit bien largement avant de porter la main à sa bouche, comme s’il venait de faire une bévue.
« Pardon, je voulais dire : entre nous et notre estimé roi de la forêt. »

Un souffle de rire témoigna de l’hilarité d’Eugène et Hyriel resta souriant un instant avant de devenir un peu plus interrogatif.

« Mais vous semblez connaître notre poulet… Avez-vous eu le déplaisir de croiser son chemin ? »


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Message par Le Cent-Visages Mer 10 Mar - 19:23

[10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé] Jzorzo11

Jérémie Torrès, esclave, 19 ans

Ainsi donc, Hyriel était également écrivain public. Et subissait lui aussi à sa façon de longs énoncés pas forcément des plus intéressants. Les morts et les vivants gardaient cela en commun : inventaire des biens des uns, des nouvelles des autres. Toutefois il n'y avait là que choses naturelles et, même, la grande ombre avait pu trouver touchant d'entendre parfois dans les rues de vieilles dames parler longuement de leurs enfants, des ouvrier évoquer leurs humbles possessions, des familles énoncer des dates qu'un mariage ou un baptême aura rendu marquantes. Petits fragments d'humanité. Lui-même, esclave, sans possessions et loin de ses proches, n'avait pas le luxe de pouvoir se réjouir de ces choses-là.

-- Combien de cordes avez-vous donc à votre arc ? fit-il à Hyriel. Guérisseur, herboriste, écrivain public. Au moins la dernière n'est-elle pas réprouvée et vous fait couverture pour circuler en ville je suppose.

Il s'assombrit à la mention d'un père décédé. Probablement durant les sacs d'Iswyliz même s'il n'osera pas le demander. Il relança plutôt, un petit sourire aux lèvres imprimé par sa curiosité :

-- Si vous devez à votre père cette moitié de vos compétences, qui faut-il remercier pour l'autre moitié ?

Les plantes et le corps humain, cela ne devait pas s'apprendre auprès de n'importe qui et encore moins au grand jour - car de toute évidence ce n'était pas à la faculté qu'Hyriel avait forgé ses connaissances. Et aucun diplôme ne devait les valider. Les savoirs clandestins, voilà qui parlait à Jérémie ! Ceux qui ont assez de volonté et de talent pour se former et travailler dans l'ombre une pratique peu commune recueillaient assez instinctivement son estime.

Son sourire s'agrandit à la généreuse proposition d'Eugène et son camarade, quant au traité d'auto-défense intellectuelle face à l'Empire. Au moins cette expression marquera-t-elle sa reconnaissance, tandis qu'il prononçait - comme souvent un peu sec et formel sans s'en rendre compte :

-- J'en prends note. Merci. (Il ne faisait décidément pas dans le démonstratif.) Je suis preneur si sous avez déjà entendu autour de vous des pseudo-arguments pour cet empire et ses esclaves, assez récurrents pour qu'il faille les ajouter à la liste de ceux à démonter. Ou bien, le moment venu, s'il y avait dans les gens que vous côtoyez des personnes capables de lire et à qui le distribuer. (Léger soupir. L'entreprise est tout de même assez folle. Pas tant à cause e la charge de travail : tout s'imprimait dans la tête de Jérémie et il n'y aurait pour ainsi dire qu'à décalquer sur papier ou presse d'imprimerie le moment venu. Mais il allait falloir trouver quelqu'un de suffisamment prompt à affronter le danger pour accepter d'éditer et diffuser pareille chose.) Pour l'heure, le travail est en cours et quand il sera l'heure il lui faudra trouver un imprimeur assez fou. (Un temps, songeur) Pensez-vous qu'une révolte servile ou des gens des colonies soit un jour possible ?

C'était le projet de sa vie mais parfois il lui arriver de douter - comme le plus fervent des croyants ne parvient pas tous les jours de sa vie à mettre toute sa foi en Dieu. Jérémie cilla pour ramener ses prunelles fixes sur les deux comparses alors qu'il les sentait partir il ne savait vraiment où. Il rit lui aussi d'un petit souffle au bon souvenir de la livraison du Rottenberg et acquiesça même avec une mine réjouie en apprenant que les deux commissionnaires avaient été récompensés.

-- C'est fort bien. Au moins le seigneur de Frenn semble droit de ce côté-là. Une idée de l'usage à donner à cette somme que j'imagine juteuse ? (Il rit au nom de Sylvia) Dois-je comprendre que notre ami Sylvère s'est déguisé en femme ? Était-elle belle ? plaisanta-t-il. Voilà bien une de ces idées génialement farfelues comme il les apprécie !

Poulet. Le mot lui fit arquer un sourcil amusé : cela convenait bien à Ulysse sous plus d'un rapport. Volaille aux œufs d'or. Animal digne qu'on le capture et le farcisse. Et prétentieux comme un coq. Il ne le verrait plus de la même façon !

-- Il y aurait ma foi une fable du goût de celles d'Esope à faire sur ce poulet. (Un temps, plus grave) Oui, j'ai eu affaire à lui. Il a été un de mes maîtres. Le dernier. Heureusement seulement pour quelques jours, car il aurait eu vite fait de me tuer. Il est celui de chez qui je me suis enfui. Grâce soit rendue au domestique qui m'a porté secours dans cette entreprise... Je crois que cet homme était à lui seul un plaidoyer contre l'esclavage, avec cette sinistre ironie supplémentaire que lui-même l'était, sous son masque et son faux nom.

Martin de Zakros. Zakros... cette colonie qui pâtissait déjà bien assez de l'image sauvage sans qu'il eut besoin d'en rajouter. Le pays d'origine de la jeune Aud. La malheureuse... Jérémie avait appris que le seigneur de Frenn avait perquisitionné le château maudit et récupéré tous les esclaves du criminel. Aud devait donc être chez lui. Mais dans quel état ? Et qu'aurait eu le temps de lui faire Ulysse susceptible de la hanter à jamais si personne ne l'aidait ?
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Message par Hyriel Radgery Mer 17 Mar - 22:52


Les deux hommes sourirent à leur compatriote en le voyant songeur et Hyriel secoua la tête, modeste, à la question.

« Celles-là seulement, je le confesse. Ce n’est pas avec moi que vous pourrez discourir des heures sur je ne sais quelle théorie philosophique ou littéraire. Mais effectivement, si vous me cherchez en ville, ce sera en tant qu’écrivain et non guérisseur. »

L’ombre dans le regard de l’Iswylan n’échappa à aucun des deux mais ils ne relevèrent pas, préférant ne pas s’attarder sur le sujet. Le petit sourire de Jérémie, communicatif, les y aida et Hyriel chercha un instant les mots avant de répondre.

« Il faut en remercier la terriiiiible sorcière qui résidait à l’orée de la forêt près de chez moi. C’était une femme fort sympathique, pragmatique et compétente, chez qui j’ai fini par passer mes journées entières pour apprendre et l’aider. »

Paix à son âme, où qu’elle soit…
Un instant, il se laissa submerger par les souvenirs, souvenirs de sa rencontre avec elle, des journées passées en forêt à récolter des herbes sous sa surveillance, puis seul, les soins qu’il l’aidait à prodiguer, leurs conversations, ses conseils… Il lui devait tant, sur le plan pratique autant que sur le plan personnel… Il n’hésitait pas à la considérer comme sa seconde mère.
Il revint à la réalité à la suite de la discussion et réfléchit, en même temps qu’Eugène, à la demande du jeune homme.

« Là, comme ça, je ne vois pas pour les arguments mais je laisserai traîner mon oreille, soyez-en sûr. Quant à des personnes, je ne côtoie que des petites gens et je crains qu’aucun d’eux n’ose s’afficher contre l’empire, au risque de tout perdre. »
Il regarda Eugène qui secoua la tête.
« Quant à moi, je suis au regret de vous annoncer que les lapins de cette forêt ne savent pas lire. »

Il prononça ces mots sur on ton parfaitement sérieux qui lui valut un regard écarquillé de son comparse, peut habitué aux blagues d’Eugène, mine de rien. Pour le reste, ils hochèrent la tête et réfléchirent un instant à la question de la révolte.

« En toute honnêteté, je pense que oui. Mine de rien, il y a beaucoup d’esclaves dans ce pays et ceux-ci font clairement tout. À partir de là, j’imagine qu’il y a moyen de saboter ou de faire pression… »

Ils sourirent avec douceur à leur interlocuteur qui semblait se perdre dans ses pensées et le firent plus franchement à la suite. Pour la somme, Eugène regarda Hyriel et celui-ci baissa un instant les yeux.

« Nous attendons d’avoir assez pour racheter une compatriote. Une amie. »

Il n’eut pas le temps de se laisser aller à la mélancolie qu’ils plaisantaient sur Sylvère et ils acquiescèrent tous les deux.

« Magnifique ! Une épouse belle et honorable, je ne pouvais souhaiter mieux pour m’occuper de la chère ferme de mes ancêtres ! »

Eugène ne put retenir un souffle de rire, avant qu’ils ne redeviennent plus sérieux, après avoir souri à la référence à Ésope – au récit du jeune homme. Celui-ci les consterna et ils échangèrent un regard presque soulagé : heureusement qu’ils avaient capturé et livré cet homme alors… Ils laissèrent un instant le jeune homme à ses souvenirs en cherchant quoi dire et Hyriel lui sourit, se voulant rassurant.

« Je comprends mieux votre réaction. Nous pouvons donc nous réjouir du hasard qui l’a fait croiser le chemin de notre cher roi. Désormais, il ne fera plus de mal à personne. Et puis, comme vous le dites, il sert la cause servile, finalement, par son exemple horrible. »

Il ne signifiait pas par là que ç’avait été bien qu’il fasse souffrir, plutôt qu’ils pourraient exploiter son exemple et tirer un bien de ce mal infâme.

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Message par Le Cent-Visages Sam 10 Avr - 0:11

[10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé] Jzorzo11

Jérémie Torrès, esclave, 19 ans

-- Je retiens, acquiesça-t-il avec sérieux : il ne trahira pas Hyriel en ville en tant que guérisseur. L'écrivain public pourrait en revanche être intéressant pour la distribution ni vue ni connue de documents à l'avenir, si la chose venait à se faire et si l'intéressé serait prêt à tremper dans de la contre-propagande. Avec plus d'enthousiasme - ce qui en tenait lieu du moins pour la grande ombre, à savoir une cassure aux lèvres et un sourcil haussé - il rebondit par ailleurs : Je suis sûr pourtant que vous seriez bien plus philosophe que certains qui se prétendent tels. D'expérience, c'est parmi les gens du peuple et pour certains sans formation académique que j'ai trouvé le plus de conversations intelligentes.

Le simple fait de soigner son prochain et d'oser s'opposer à la pratique officielle de la médecine en constituaient des preuves, aux yeux du fugitif. Le bon sens n'avait pas nécessairement besoin des concepts compliqués de la philosophie. Avoir l'esprit affûté et les pieds sur terre offraient le plus gros, l'enrobage venait ensuite. Et Jérémie lui-même reconnaissait volontiers que parfois il en manquait, des pieds sur la terre et de l'esprit dans le concret. Mais il tentait de se soigner. L'esclave aura continué d'apprécier la conversation à cœur et accents découverts avec des compatriotes. Un rictus complice traversa son visage quand Hyriel lui décrivit la terrible sorcière et, dans un souffle de rire, il ponctua :

-- Les femmes de chez nous ne sont pas réputées pour leur soumission. Je ne suis donc guère étonné de ce que vous dites-là d'une savante et indépendante. Même si je suppose que sa vie à elle non plus ne devait pas être un long fleuve tranquille. (Un temps) Comment êtes-vous devenu son apprenti ? J'imagine qu'elle devait rester méfiante. (Son sourire s'agrandit à la plaisanterie d'Eugène quant aux animaux.) C'est presque dommage : je rêve parfois que nous puissions communiquer avec les animaux, que nous puissions les lire : quelle intelligence du monde ont-ils ?

Hyriel aurait de quoi écarquiller doublement les yeux entre ces deux individus - perchés chacun dans leur style. Et avec Jérémie il demeurait ardu de savoir ce qui pouvait relever de la tentative de plaisanterie. Plaisante en tous cas fut l'image du roi de la forêt en jolie épouse ! Jérémie regrettait d'avoir manqué la chose, cependant son imagination bénéficiait au moins du loisir de travailler toute seule après les détails fournis par son vis-à-vis. Son regard s'arrêta sur Eugène une nouvelle fois, content d'avoir été compris au sujet d'Esope : toujours plaisant que de rencontrer des personnes avec lesquelles partager un vivier commun de références. Déjà cependant la conversation se faisait plus grave, à évoquer des rachats d'esclaves, à esquisser les potentielles actions à mettre en œuvre afin d'ennuyer sérieusement l'empire dans son bon fonctionnement. Décidément oui, ces deux compatriotes semblaient de possibles futures alliés si des actions émergeaient.

-- J'espère de tout cœur que vous pourrez rendre sa liberté à cette amie. (Car il était bien entendu que si ces deux sieurs la rachetaient, c'était pour lui rendre une vie exempte de toute servitude. Acte d'affranchissement ou pas.) Par curiosité... quelle maison la détient actuellement ? (à moins qu'elle ne travaille en maison close, ou en manufacture.) Quant à vos propositions, je suis entièrement d'accord : toute la pyramide de l'empire repose sur le travail non salarié des esclaves. Il serait intéressant de bloquer les moyens de production. Mais comment faire sans générer des exécutions de masse parmi les esclaves... Pourrait-on espérer que des hommes libres se risqueraient à les soutenir dans un tel projet, eux qui risqueraient moins gros... mais encourraient tout de même des choses en s'opposant à l'économie monbrinienne ?

Quel pari fou, en effet, que d'imaginer des individus monbriniens et libres se ranger aux côtés des esclaves au risque de tout perdre ? Alors que, eux, n'avaient rien à gagner à cette cause. Du moins, à première vue. Jérémie appuya donc :

-- Tout l'enjeu est de trouver des arguments susceptibles de convaincre des Monbriniens et des gens libres qu'ils ne doivent pas n'avoir cure du sort des esclaves. Expliquer par exemple à ceux qui sont sensibles aux arguments dévots, ou éthiques, qu'il pèchent devant Dieu et contre la nature humaine. Qu'ils auront à rendre des comptes au Très-Haut ou simplement au jugement de l'Histoire. Ou encore dire à ceux qui ne sont sensibles qu'aux arguments de l'ordre de la bourse... qu'une économie entièrement fondée sur les esclaves sera tôt ou tard bloquée, générera du chômage, desservira Monbrina lui-même en empêchant les capitaux de circuler correctement.

Cela bouillonnait. Il ne fallait pas pousser trop loin pour le moment, simplement esquisser la chose avec de potentiels complices. Jérémie laissa donc là ces premières postes et s'enquit :

-- Votre amie, qu'envisagerait-elle une fois de nouveau à vos côtés ?
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Message par Hyriel Radgery Lun 31 Mai - 11:20


D’un hochement de tête, le guérisseur remercia Jérémie de ne pas éventer son secret. Il confessa ensuite son piètre niveau philosophique mais retrouva un sourire plus enjoué à la réponse de leur interlocuteur, appuyée par un sourire sincère d’Eugène.

« La philosophie décrit en effet notre monde et ce n’est pas en restant le nez dans les livres toute la journée à lire du grec et dire des mots compliqués que l’on peut intelligemment la pratiquer… »

En entendant cela, Hyriel inclina la tête, enchanté.

« Voilà d’excellentes nouvelles ! »

Surtout que les non-philosophes avaient l’avantage de parler une langue intelligible, à l’inverse des hauts diplômés, en plus de parler moins facilement de haut aux autres. Et puis ce n’était pas avec le nez dans le monde des idées que l’on savait leur actualisation dans les rapports humains, comme avait un jour lancé Florentin à Eugène, dans les premiers temps de leur fuite.
Ils en vinrent ensuite à parler de la formation du guérisseur et Hyriel ne put qu’approuver la réponse de Jérémie. Oh non, la soumission n’était en effet pas dans leurs mœurs, surtout pas dans celles de Lif.

« Non, en effet. Mais au village, comme elle était utile, on la laissait en paix. » (un sourire à la question) « J’avoue ne pas savoir ce qu’il se passait dans sa tête mais c’est elle qui m’a recueilli après que des garçons du village m’ont… lancé des cailloux et ont renversé la petite caisse à roulette qui me servait à me déplacer. »
Il fronça les sourcils à ce souvenir et secoua la tête.
« Bref, elle m’a recueilli et soigné. Quand je me suis réveillé chez elle, j’ai eu peur, croyant aux récits de sorcellerie, et elle m’a fait comprendre avec pragmatisme qu’elle était aussi sorcière avec ses herbes que moi avec mes jambes. Comme il fallait que je me repose, elle m’a montré un herbier et nous avons discuté de ce que je savais comme remèdes, pour mes jambes et mes douleurs, puis je suis rentré chez moi. Mais le lendemain, j’avais envie d’en savoir plus alors je suis allé écouter à sa porte en pensant être discret. Naturellement, elle m’a entendu venir et a attendu que je sois contre la porte pour l’ouvrir. Elle m’a invité à entrer et j’ai pu lui poser plein de questions sur les plantes, auxquelles elle a répondu. Cette fois, je lui ai demandé si je pouvais revenir et elle a accepté. Et puis… voilà ! »

Il écarta les bras en souriant pour ponctuer son récit.
La remarque d’Eugène l’étonna, sans qu’il ne puisse déterminer s’il était sérieux ou pas, et il en fut de même pour la réponse de leur interlocuteur. Hyriel fronça les sourcils, sceptique, tandis qu’Eugène acquiesçait.

« Je suis d’accord. Pour survivre en forêt et bâtir des terriers ou autres refuges, ils sont assurément loin d’être idiots. Ceux qui vivent en colonie, par exemple, comme les fourmis, sont fascinants ! C’est comme s’ils n’étaient qu’un, tant ils fonctionnent ensemble. »

Toujours aussi sceptique, Hyriel haussa un sourcil avant de se recentrer sur quelque chose dont il était sûr de la teneur comique : son épouse roi de la forêt. Leur interlocuteur sembla reconstituer les morceaux et les deux compagnons en furent enchantés. Ils embrayèrent toutefois sur un sujet moins joyeux et Hyriel remercia d’un signe de tête leur nouvel ami pour ses vœux. Il l’espérait de tout cœur, lui aussi. À sa question sur la maison, Hyriel réfléchit un instant.

« Si je ne me trompe pas, il s’agit de la maison de Monthoux. »

Ils s’intéressèrent ensuite à ce qu’il disait sur la pyramide de l’empire. En effet, ils étaient face à un problème de taille car dans tous les cas, les puissants auraient le dernier mot. Eugène tordit un brin d’herbe entre ses doigts tout en réfléchissant à voix haute.

« Le mieux serait d’avoir un soutien haut placé et qui n’ait pas peur de s’afficher. Il doit bien y en avoir, je doute qu’absolument tous les grands de ce monde soient des monstres. Toutefois, à l’échelle d’un pays, cela reviendrait à chercher une aiguille dans une botte de foin. »

Ils approuvèrent la suite. Oui, il faudrait convaincre les grands qu’ils avaient au contraire tout à y gagner et l’adaptation des arguments leur parla tous les deux. Hyriel traîna un peu dans la compréhension, peu familier de ces concepts mais déduisant à partir de ce qu’il savait, tandis qu’Eugène comprenait sans problème et acquiesçait de temps – intérieurement seulement car d’un point de vue extérieur, il regardait le vague en triturant son brin d’herbe.

« L’avantage et qu’il sera aisé de trouver des arguments pour cette cause toutefois, rien ne dit que la mauvaise foi ou les idées préconçues de leurs destinataires ne les refuseront pas. »

Mais comme Jérémie, Eugène jugea mieux de laisser infuser toutes ces idées. Les arguments ne tarderaient pas à venir. Hyriel y réfléchissait aussi mais releva la tête quand le sujet changea. Il y réfléchit, un léger sourire aux lèvres, et haussa une épaule.

« Je l’ignore, à vrai dire. Étranger clandestin est une situation à risque. Peut-être regagnerons-nous Iswyliz, même si ce ne sera plus le pays que nous avons connu et que nos régions d’origines étaient éloignées donc difficiles à concilier en un seul lieu. Ou alors, animés d’une même volonté de vengeance, nous resterons pour soutenir les esclaves. C’est beaucoup plus probable que ce soit cette seconde option. Iswyliz prendra ainsi sa revanche de l’intérieur… »

Même Eugène sourit à cette pensée.

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Message par Le Cent-Visages Sam 17 Juil - 17:48

[10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé] Jzorzo11

Jérémie Torrès, esclave, 19 ans

Le Torrès crut deviner une pointe d'ironie entre les deux amis, notamment du guérisseur pour son camarade lui-même habitué à avoir le nez dans les papiers : il savait de quoi il parlait, et avait ce trait en commun avec les philosophes en un sens. Aussi préférèrent-ils évoquer leur cher pays commun... pays perdu. Il grimaça, imaginant très bien la scène d'Hyriel se faisant chahuter par de petits imbéciles de son village. Cela ne dura qu'un temps bref : tête légèrement penchée, Jérémie s'attendrit de la belle curiosité du garçon qu'était alors le futur herboriste et se figura volontiers la tête de sa mentor en le découvrant écouter à sa porte.

Et comme si cette discussion suivait un drôle de manège crescendo-redescentes, de l'image amusante on repassa à quelque chose de bien moins réjouissant : le nom de l'homme qui avait pour esclave l'amie d'Hyriel. Pourtant très peu expressif, le Torrès ne manqua pas de froncer les sourcils et de piaffer entre ses lèvres au nom de l'intéressé. Prosper de Monthoux.

-- Décidément le hasard semble vouloir que nous parlions de tous mes maîtres.

Sinistre passage à Monthoux, avant d'être revendu au fou de Rottenberg. Il n'y avait guère que Mademoiselle Florentyna et Madame Kalisha de bienveillante dans cette demeure, même si au final l'esclave ne les aura que très peu connues - tant il demeurait surtout aux ordres de la féroce Marthe... Jérémie toutefois se garda bien de développer : si cette femme était chère à Hyriel et qu'il n'avait que peu de chances de la revoir... il était parfaitement inutile de l'inquiéter en lui racontant ce qu'était la servitude dans le domaine du comte. Il dira seulement :

-- J'espère que vous pourrez la retrouver un jour, d'une manière ou d'une autre.

Elle, et d'autres Iswylans... D'autant que le rêve de retourner au pays semblait bien vibrer encore au fond du cœur des deux comparses des bois. Ils étaient toutefois réalistes : désormais, leur vie serait probablement à Monbrina... La sienne aussi, Jérémie s'était fait une raison. Oh, il se trouvait d'ailleurs chez lui partout et nulle part, de toute manière, surtout depuis la perte de toute sa famille, et plus encore après avoie été trimballé de maître en maître. Du reste ils n'avaient pas tort : il y aurait à Braktenn et aux environs des choses intelligentes à mettre en place pour lutter activement contre cet impérialisme inique. Eugène avait raison : tous ces Grands n'étaient pas des monstres. La plupart étaient même simplement des gens ordinaires... mais qui soit ne savaient pas ce qui arrivait aux pauvres et à l'autre bout de l'Empire, soit se satisfaisaient de la propagande ou du moins ne la remettaient pas en cause. Jérémie croyait cependant peu à la vengeance. Mais plutôt aux rééquilibrage des choses.

-- Je crains que la vengeance ne nous mette au niveau de ceux qui nous nuisent. Et qu'elle donne une mauvaise image d'un combat, lui, juste. Elle satisfait un instinct fauve sur le vif, mais une fois ceci fait... ? Quel grand vide si elle est l'unique objectif. Ce qui amènerait le respect serait de se monter au-dessus, à démontrer en quoi l'impérialisme n'est pas bon même pour les gens d'ici. La question de l'esclavage, ce n'est que l'entrée. (Un temps) Ceci dit, votre aide serait en effet précieuse si les choses bougent. Merci beaucoup. D'ailleurs, venir au secours d'esclaves et de gens du peuple sans rien leur réclamer à eux est déjà une forme de contestation. De rééquilibrage davantage que de vengeance, et qui peut mine de rien enclancher son petit chemin de réflexion dans l'esprit de qui vous consulte.
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Message par Hyriel Radgery Ven 3 Sep - 11:15


La conversation allait, sautant de sujet en sujet. Ils finirent par évoquer le maître de Phaïdée. La réaction de Jérémie fit serrer les dents à Hyriel. Comme il l’avait imaginé, ce n’était pas un saint. Il ne détailla toutefois pas – tant pis, Hyriel ne le forcerait pas, et peut-être valait-il mieux qu’il ne le sache pas, après tout. Hyriel hocha donc simplement la tête. Oui, il l’espérait, tout comme il espérait que Phaïdée ne serait pas trop mal traitée entre-temps.

Ils évoquèrent ensuite le pays et les esclaves. La vengeance aussi, contre ceux qui leur avaient tout pris. Alors que Jérémie exposait son point de vue, Eugène écouta attentivement. C’était effectivement plus… calme que ce souhaitait Hyriel. Il acquiesça souvent. Et puis de toute manière, que pouvaient-ils faire, eux, comme grande vengeance, quand ils avaient en face d’eux un roi impérialiste ? Hyriel, lui, ne comprenait pas vraiment comment il comptait mettre ses idéaux en pratique. Pas de vengeance ? Alors le roi serait impuni pour tout ce qu’il avait fait ? La suite l’éclaira toutefois d’avantage, après avoir esquissé un sourire au remerciement – c’était bien naturel. Un rééquilibrage, oui, mais…

« Rééquilibrage de notre point de vue mais vengeance ou représailles de l’autre, non ? Même si je comprends tout à fait votre point de vue et que, dans le fond, je pense le partager.

— Espérons que nous n’agissons pas trop tard et que les racines du mal ne sont pas trop profondes. »

Hyriel approuva son compagnon par un soupir avant de hausser les épaules.

« Espérons, mais qui ne tente rien n’a rien. »

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[10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé] Empty Re: [10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé]

Message par Le Cent-Visages Dim 5 Sep - 19:32

[10 octobre 1597] Les affres de l'administration forestière [Terminé] Jzorzo11

Jérémie Torrès, esclave, 19 ans

Un silence. Voilà tout ce que laissa l'évocation du nouveau maître en possession l'amie d'Hyriel. En parler davantage n'était cependant pas nécessaire : tous trois s'étaient apparemment très bien compris quant à la nature de l'individu. Il n'y avait qu'à souhaiter un moyen qui permettrait un jour ou l'autre à la jeune femme de se tirer de là. Si le guérisseur et son camarade venaient à rencontrer les bonnes personnes - et surtout les bonnes bourses ? Peut-être à la faire racheter à défaut de la voir libre.
Des esclaves, ils en vinrent à parler stratégie politique. Si Eugène semblait apprécier ce qu'il exposait, Hyriel demeurait plus sceptique. Pour un motif que Jérémie comprit rapidement à sa réponse tout à fait sensée.

-- Vous n'avez pas tort - fit-il, ce qui chez lui équivalait à un "intéressant, je n'avais pas envisagé les choses sous cet angle".

Et pour cause, tout était affaire de récupération et représentation politique. Quoique faisaient des opposants, y compris les actions empruntes du code d'honneur le plus loyal qui soit, il y aurait toujours en face quelqu'un pour les qualifier de vindicatifs, abusifs, voire vengeur et terroristes. Les dominants avaient cette fâcheuse tendance à se sentir agressés dans leurs bon droits quand on leur venait réclamer seulement ce qui était normal : de la réparation. Quoi qu'ils fassent, ils seraient mal taxés et leurs actions seraient réduites à de la vengeance, Jérémie devait l'admettre.

-- Alors disons seulement que quitte à être injuriés quoique tenteront les anti-impérialistes et opposants à l'esclavage, au moins... ne pas mettre de l'eau à leur moulin en nous illustrant par de la destruction gratuite.

Il fronça les sourcils à certains souvenirs : Il connaissait certains groupuscules qui n'attendaient que de tailler de l'aristo quels qu'ils soient, de brûler des églises, des château, de beaux édifices et autres incarnations de la culture de l'ennemi. Ce n'était pas non plus cela que voulait Jérémie. En revanche, des affrontements et de la violence arriveraient tôt ou tard, il ne fallait pas se voiler la face. Se radoucissant, il confia :

-- Je nourris l'espoir pour ma part que notre forêt puisse accueillir d'autres esclaves en fuite à l'avenir. Je sais que Sylvère veillera sur eux. Quant à moi, j'aime instruire. (Un bref sourire ému traversa son visage émacié au souvenir des premières leçons de lecture qu'il avait données à la jeune Aud. L'instruction était à ses yeux une des armes absolues.) Mémoriser des itinéraires aussi. Détourner. C'est dans mes cordes. Si ces compétences peuvent un jour servir à des gens que vous connaîtriez.

Il ouvrit les mains devant lui dans ce qui équivalait à un "faites-moi signe". Mais déjà le temps avait bien tourné. Le soleil déclinait et les ombres des arbres au sol avaient de beaucoup changé leur direction. Jérémie se redressa en se rappelant devoir mener un tour de guet de l'autre côté de la forêt.

-- Pardon, mais je crois que je vais devoir vous laisser. Le roi d'Aiguemorte attend son aide à la surveillance à l'Est de son fief, déclara-t-il un brin amusé avant de replacer sa fausse épée au côté comme il l'avait fait en présence des molosses du petit seigneur : J'ose espérer que les vigiles du baron de Morvan ne viendront plus vous incommoder.

Il approcha pour leur serrer la main.

-- Hyriel. Eugène. Heureux d'avoir fait votre connaissance. Il est toujours plaisant de rencontrer ses colocataires de forêt (un ton plus bas) et des compatriotes. Nous saurons nous trouver au besoin. Et si d'aventure l'envie de petites missions du côté du domaine de Monthoux vous prenait, faites-moi signe. J'en conserve bonne mémoire et pourrai aisément revenir le hanter.

Sourire en coin. Piste lancée. Qui savait ce que l'avenir leur réserverait. D'autant que pour le coup, le seigneur de Monthoux était l'un de ces seigneurs chez qui Jérémie n'aurait pas le moindre scrupule à exercer ses talents et envies. Sur un dernier au revoir, il s'éloignera. Ombre parmi les ombre s'en allant rejoindre son poste à la cadence si étrangement régulière de ses pas.
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Message par Hyriel Radgery Lun 6 Sep - 8:45


Contre toute attente, le jeune homme approuva. Hyriel esquissa un sourire mais sans joie. Il aurait préféré que ce soit faux, cette fois-là. Que les choses soient simples, pour une fois. Le compromis trouvé le fit acquiescer plus franchement, de même qu’Eugène.

« Sur ce point, nous sommes d’accord. »

Eux-mêmes en avaient été victimes et ils ne risqueraient jamais que d’autres innocents le soient. La suite les détendit toutefois et tous deux remarquèrent l’émotion du jeune homme. Une chose qu’il ne fallait pas perdre : la compassion pour ses semblables.

« Nous retiendrons. De notre côté, je peux soigner si besoin, avec mon apprenti également.
— Un de nos amis peut se battre, forger et bâtir, si besoin. Quant à moi, je peux chasser ou écrire et si vous avez besoin d’aide pour instruire, je serai là. »

Mais leur interlocuteur se redressa et il fallait effectivement reconnaître qu’il se faisait tard. Les autres allaient s’inquiéter. Ils sourirent à la raison avancée et se levèrent à leur tour, Hyriel s’appuyant sur une béquille pour serrer la main de leur ami en retour.

« Nous ferons doublement attention dorénavant. Et le plaisir était pour nous aussi ! »

Ils sourirent à l’expression de colocataire, et plus malicieux au rappel de leurs origines. La suite les amusa encore plus.

« Nous penserons à vous avec joie ! Bon vent à vous en attendant, Jérémie ! »

Après un dernier signe de la main, ils s’écartèrent également, à pas plutôt rapides, pour rejoindre leur chez-eux avant le retour d’une patrouille.

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