[8 Octobre 1597] Une sieste dans la bibliothèque [Terminé]
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[8 Octobre 1597] Une sieste dans la bibliothèque [Terminé]
Après de longues années dans l'incertitude et la solitude, William s'habitua vite au confort agréable de Frenn. Les employés et les esclaves se conduisaient tous de manière civilisée et polie, sans compter ce bon maître qu'il servait savait faire usage de son autorité avec noblesse et sagesse. En cela, il lui rappelait feu le Duc de Rottenberg, à la fois dur mais juste. Néanmoins, toute la gentillesse de ces personnes n'effaçaient les angoisses qui revenaient régulièrement l'assaillir. En journée, elle étaient facile à esquiver : il se concentrait sur ses tâches et cela suffisait à tenir les ombres à l'écart. La nuit, en revanche, se révélait dangereuse. Seul dans l'obscurité, allongé dans son lit, des terreurs nocturnes le tenaient longtemps éveillées. Il revoyait ces pauvres esclaves, tués par le monstre, et s'accusait de ne pas avoir pu les protéger. Il revivait chaque nuit ce calvaire, en silence, comme un homme bien élevé devait se faire.
Lors de ces longues nuits sans sommeil, hanté par la possibilité de s'endormir et de retourner aux Enfers, William finissait par se lever et errait comme une âme dans le château. Il finissait par s'asseoir dans la bibliothèque, un lieu qui l'avait toujours apaisé, pour lire ou écrire. Durant toutes ces longues années, l'homme avait pris soin d'entendre les histoires de chaque esclave et il s'était voué à toute les transcrire. Leurs identités et leurs vies perdureraient pour l'éternité.
Mais le manque du sommeil se faisait de plus en plus cruellement sentir.
Alors qu'il tenait la plume , sa tête bascula et s'écrasa sur la feuille de parchemin. Le reste de la nuit passa, comme le déut de la matinée, sans que William ne puisse se réveiller.
William Wagner- Domestique
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Re: [8 Octobre 1597] Une sieste dans la bibliothèque [Terminé]
Eldred était affairé à sa corvée principale : le bois et les cheminées. Toutes les journées commençaient de la même façon : remettre du bois et s’occuper du feu – d’abord dans les appartements du baron, ensuite son bureau, puis les autres pièces-, couper du bois et venir de nouveau alimenter les innombrables cheminées. Un travail sans fin et extrêmement physique mais qui ne le dérangeait pas outre mesure.
Le soleil était déjà levé depuis un bon moment lorsque sa tournée l’emmena dans la bibliothèque. Un lieu paisible aux immenses étagères pleines de livres aux reliures de cuir qu’il ne pouvait pas déchiffrer.
Au détour d’une étagère, il aperçut une silhouette familière avachit sur une table. William Wagner qui est arrivé en même temps que Aud des mêmes enfers.
Depuis tout ce temps, il n’avait jamais vraiment trouvé le temps de lui parler, ni même de le remercier pour sa bienveillance envers sa petite sœur. Il était tout de même étonné de le trouver ici et endormi…
Il posa sa hotte chargée de bois et s’approcha doucement. Le parquet grinça sous pas. Il plaça doucement une main sur son épaule. Peut-être lui en voudrait-il ? Il secoua lentement son épaule pour essayer de le réveiller.
- Monsieur Wagner? demanda-t-il de sa voix rocailleuse
Le soleil était déjà levé depuis un bon moment lorsque sa tournée l’emmena dans la bibliothèque. Un lieu paisible aux immenses étagères pleines de livres aux reliures de cuir qu’il ne pouvait pas déchiffrer.
Au détour d’une étagère, il aperçut une silhouette familière avachit sur une table. William Wagner qui est arrivé en même temps que Aud des mêmes enfers.
Depuis tout ce temps, il n’avait jamais vraiment trouvé le temps de lui parler, ni même de le remercier pour sa bienveillance envers sa petite sœur. Il était tout de même étonné de le trouver ici et endormi…
Il posa sa hotte chargée de bois et s’approcha doucement. Le parquet grinça sous pas. Il plaça doucement une main sur son épaule. Peut-être lui en voudrait-il ? Il secoua lentement son épaule pour essayer de le réveiller.
- Monsieur Wagner? demanda-t-il de sa voix rocailleuse
Re: [8 Octobre 1597] Une sieste dans la bibliothèque [Terminé]
William dormait profondément
Son corps récupérait enfin de plusieurs longues d'insomnie, l'esprit enfin vaincu par la fatigue accumulée
Il n'entendit ni la porte s'ouvrir. Ni les pas faire grincer le parquet.
Même cette main qui lui secoua l'épaule dut mettre un certain temps avant de lui faire ouvrir les yeux.
Lentement.
Brusquement, réalisant s'être endormi, en plein ouvrage, pris sur le fait, pendant les heures de services, William se sentit violemment rougir. Quelle honte ! Le maître lui avait si gentiment offerte cette place inespérée et lui le remerciait par de la paresse. Le domestique se redressa, toujours affreusement gêné, puis croisa le regard d'un homme face au sien. Il le reconnut aussitôt : Eldred Kjaersen. dès son entrée dans cette maison, il s'était fait l'effort de retenir le nom et le visage de chaque personne qui travaillait au sein de ce domaine. Même les paysans qui œuvraient aux animaux et dont il ne croiserait sans doute jamais le chemin. Mais si cela arrivait, il aurait au moins les moyens de les appeler de leur nom et même de faire un brin de conversation.
"Bonjour monsieur Kjaersen"
Il chercha du regard un sujet possible et remarqua la hotte que l'esclave portait.
"Vous êtes venu allumer la cheminée ? Il est vrai qu'il commence à fairefrais. Quelle saison ! Si le froid commence au début de l'automne, qu'en serait-il en plein hiver ?"
Son corps récupérait enfin de plusieurs longues d'insomnie, l'esprit enfin vaincu par la fatigue accumulée
Il n'entendit ni la porte s'ouvrir. Ni les pas faire grincer le parquet.
Même cette main qui lui secoua l'épaule dut mettre un certain temps avant de lui faire ouvrir les yeux.
Lentement.
Brusquement, réalisant s'être endormi, en plein ouvrage, pris sur le fait, pendant les heures de services, William se sentit violemment rougir. Quelle honte ! Le maître lui avait si gentiment offerte cette place inespérée et lui le remerciait par de la paresse. Le domestique se redressa, toujours affreusement gêné, puis croisa le regard d'un homme face au sien. Il le reconnut aussitôt : Eldred Kjaersen. dès son entrée dans cette maison, il s'était fait l'effort de retenir le nom et le visage de chaque personne qui travaillait au sein de ce domaine. Même les paysans qui œuvraient aux animaux et dont il ne croiserait sans doute jamais le chemin. Mais si cela arrivait, il aurait au moins les moyens de les appeler de leur nom et même de faire un brin de conversation.
"Bonjour monsieur Kjaersen"
Il chercha du regard un sujet possible et remarqua la hotte que l'esclave portait.
"Vous êtes venu allumer la cheminée ? Il est vrai qu'il commence à fairefrais. Quelle saison ! Si le froid commence au début de l'automne, qu'en serait-il en plein hiver ?"
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Re: [8 Octobre 1597] Une sieste dans la bibliothèque [Terminé]
Eldred commença appuya d’abord légèrement sur son épaule, mais devant son absence de réaction, il appuya un peu plus fortement jusqu’à le secouer gentiment. Lentement, ses paupières se soulevèrent. Il se sursauta, le zakrotien retira aussitôt sa main comme s’il venait de se bruler. Face à lui, c’était les pommettes de l’homme qui s’embrasaient. Il se redressa alors et le salua.
Monsieur Kjaersen.
Il eut un instant de recul, étonné de s’entendre appeler ainsi. S’il n’avait pas été certain d’être le seul portant ce nom au domaine, il aurait juré qu’il s’adressait à un autre que lui-même.
On l’appelait le plus souvent Eldred. Parfois Eldred Kjaersen, Smiðr Eldred ou même Drótinn Eldred lorsqu’il menait les révoltes avant sa capture. Mais « Monsieur », ça jamais.
- Appelez-moi Eldred. Je n’ai rien d’un « Monsieur »
C’était comme porter un costume de noble monbrinien. Il ne se sentait pas du tout à l’aise dedans, tiré à quatre épingles, il était partout sauf à sa place.
L’homme posa son regard sur sa hotte et Eldred en fit de même.
- Hmm oui en effet, c’est à cette tâche que l’on m’a affecté ainsi qu’au soin des chevaux.
Tout le monde se plaignait de l’hiver qui arrivait et des températures qui baissaient mais lui, les trouvait plutôt douces. Il n’avait d'ailleurs toujours rien d’autres que sa chemise de laine sur le dos.
- Vous savez j’ai l’habitude. Ici la météo est plutôt clémente. Chez moi, les premières neiges tombent sans doute déjà. Oh ! Avant que je n’oublie, je ne vous ai pas remercié pour avoir pris soin d’Aud, là-bas...
Monsieur Kjaersen.
Il eut un instant de recul, étonné de s’entendre appeler ainsi. S’il n’avait pas été certain d’être le seul portant ce nom au domaine, il aurait juré qu’il s’adressait à un autre que lui-même.
On l’appelait le plus souvent Eldred. Parfois Eldred Kjaersen, Smiðr Eldred ou même Drótinn Eldred lorsqu’il menait les révoltes avant sa capture. Mais « Monsieur », ça jamais.
- Appelez-moi Eldred. Je n’ai rien d’un « Monsieur »
C’était comme porter un costume de noble monbrinien. Il ne se sentait pas du tout à l’aise dedans, tiré à quatre épingles, il était partout sauf à sa place.
L’homme posa son regard sur sa hotte et Eldred en fit de même.
- Hmm oui en effet, c’est à cette tâche que l’on m’a affecté ainsi qu’au soin des chevaux.
Tout le monde se plaignait de l’hiver qui arrivait et des températures qui baissaient mais lui, les trouvait plutôt douces. Il n’avait d'ailleurs toujours rien d’autres que sa chemise de laine sur le dos.
- Vous savez j’ai l’habitude. Ici la météo est plutôt clémente. Chez moi, les premières neiges tombent sans doute déjà. Oh ! Avant que je n’oublie, je ne vous ai pas remercié pour avoir pris soin d’Aud, là-bas...
Re: [8 Octobre 1597] Une sieste dans la bibliothèque [Terminé]
William eut un sourire légèrement amusé par la réaction de cet esclave, pas habitué à une pareille distinction sociale. Il inclina la tête pour marquer son accord à la requête de cet homme.
"D'accord, Eldred. En ce cas, quand nous serons seuls, appelez-moi William. Ce sera équitable. Je sais. c'est particulier. Mais je considère, à l'instar de feu le duc de Rottenberg qui a contribué grandement à m'élever, que c'est une marque de respect de traiter toute personne comme son égal, même en dépit d'un rang inférieur. Il s'en souciait, lui, baeucoup avec les personnages âgées."
Sa gorge se serra à se se souvenir de mentor disparu trop tôt, dans des conditions si atroces.
"Feu le duc... c'est un mot horrible et cruel dans ces circonstances."
Il se remémorait de son incrédulité, à dix-huit ans, à peine, d'apprendre cet incendie dévastateur et la disparition de sa chère amie Morgane. Ulysse - ou plutôt celui qui se faisait passer pour lui - n'était pas revenu à la capitale avant longtemps. William avait supposé qu'il avait besoin pour se remettre du drame. Comment aurait-il pu deviner pareille histoire ?
Afin de plus y songer, il se raccrocha à ses tâches que l'esclave lui décrivait.
"Oh vous vous occupez des chevaux ? Fort bien ! Je vais parfois les admirer. Ils sont magnifiques ! De superbes bêtes ! Vous étiez habitué, déjà, à les soigner dans votre pays ? Je regrette de poser des questions peu-être indélicates, mais je connais peu ces terres que l'on décrit comme inhospitalières. Les chevaux... Ils sont robustes. Autrefois je faisais de longues promenades avec Morgane à cheval. Nous allions loin. elle allait à quitter le domaine, alors que son frère, lui, préférait rester à étudier. Ou à sortir clandestinement en ville. Mais c'est une autre histoire."
William se sentit soudain rougir de ces paroles qui sortaient de sa bouche. Qu'est-ce qui le prenait à se confier ainsi à un inconnu C'était gênant.
"Pardon. alors, vos terres sont plus froides que les nôtres ? Brrr.. Je n'aime pas l'hiver. Je serai sûrement malheureux chez vous alors ! Oh, Aud..."
Le nom suspendit tout mot. Il baissa la tête, replongeant dans ses souvenirs. Il finit par murmurer du bout des lèvres, presque honteux :
"Il fallait bien que je finisse par sauver quelqu'un..."
Son esprit omettait le pauvre Jérémie, à qui il avait montré ce passage secret dans la cheminée, sa conscience bien trop troublé"e par toutes ces mots affreuses accumulées.
"Non, ne me remerciez pas, Eldred. Je ne suis qu'un lâche qui n'ac jamais rien fait."
"D'accord, Eldred. En ce cas, quand nous serons seuls, appelez-moi William. Ce sera équitable. Je sais. c'est particulier. Mais je considère, à l'instar de feu le duc de Rottenberg qui a contribué grandement à m'élever, que c'est une marque de respect de traiter toute personne comme son égal, même en dépit d'un rang inférieur. Il s'en souciait, lui, baeucoup avec les personnages âgées."
Sa gorge se serra à se se souvenir de mentor disparu trop tôt, dans des conditions si atroces.
"Feu le duc... c'est un mot horrible et cruel dans ces circonstances."
Il se remémorait de son incrédulité, à dix-huit ans, à peine, d'apprendre cet incendie dévastateur et la disparition de sa chère amie Morgane. Ulysse - ou plutôt celui qui se faisait passer pour lui - n'était pas revenu à la capitale avant longtemps. William avait supposé qu'il avait besoin pour se remettre du drame. Comment aurait-il pu deviner pareille histoire ?
Afin de plus y songer, il se raccrocha à ses tâches que l'esclave lui décrivait.
"Oh vous vous occupez des chevaux ? Fort bien ! Je vais parfois les admirer. Ils sont magnifiques ! De superbes bêtes ! Vous étiez habitué, déjà, à les soigner dans votre pays ? Je regrette de poser des questions peu-être indélicates, mais je connais peu ces terres que l'on décrit comme inhospitalières. Les chevaux... Ils sont robustes. Autrefois je faisais de longues promenades avec Morgane à cheval. Nous allions loin. elle allait à quitter le domaine, alors que son frère, lui, préférait rester à étudier. Ou à sortir clandestinement en ville. Mais c'est une autre histoire."
William se sentit soudain rougir de ces paroles qui sortaient de sa bouche. Qu'est-ce qui le prenait à se confier ainsi à un inconnu C'était gênant.
"Pardon. alors, vos terres sont plus froides que les nôtres ? Brrr.. Je n'aime pas l'hiver. Je serai sûrement malheureux chez vous alors ! Oh, Aud..."
Le nom suspendit tout mot. Il baissa la tête, replongeant dans ses souvenirs. Il finit par murmurer du bout des lèvres, presque honteux :
"Il fallait bien que je finisse par sauver quelqu'un..."
Son esprit omettait le pauvre Jérémie, à qui il avait montré ce passage secret dans la cheminée, sa conscience bien trop troublé"e par toutes ces mots affreuses accumulées.
"Non, ne me remerciez pas, Eldred. Je ne suis qu'un lâche qui n'ac jamais rien fait."
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Re: [8 Octobre 1597] Une sieste dans la bibliothèque [Terminé]
Eldred fut rassuré qu’il accepte sa requête quand bien même celle-ci n’avait rien d’extravagante. Se faire appeler Monsieur aurait été terriblement étrange. Il fallut plusieurs secondes à Eldred avant de comprendre qu’il parlait de l’ancien de duc. Il n’avait jamais suivi cette affaire si ce n’était son dénouement tragique. Les personnes à qui il faisait référence lui paraissaient terriblement lointaines. L’émotion était pourtant palpable au son de sa voix qui vacillait légèrement à l’évocation de ces souvenirs. Il devait sans doute en être proche et les avoir portés dans son cœur. Le sujet dériva sur ses tâches et un sourire amusé se dessina sur le visage de l’ancien guerrier.
- Non pas vraiment. J’étais forgeron avant. Et guerrier bien sûr. Les chevaux à Zakros n’ont rien à voir avec ceux que l’on trouve dans les écuries de Frenn. Ils sont plus petits, trapus et leur poil est bien plus épais y compris en été. Je ne pourrais jamais les considérer comme inhospitalières, mais c’est en effet l’avis des monbriniens. Une succession de landes humides, de marécages, de forêts de conifères, de hautes montagnes au nord, des falaises abruptes battues par un vent glacial.
Eldred se demanda ce qui pouvait bien faire rougir ainsi son interlocuteur. Quels souvenirs gardait-il en lui ainsi ?
Sa tête s’inclina à sa remarque sur la température.
- La neige tombe durant le mois d’octobre le plus souvent et reste ainsi jusqu’en mars ou avril suivant les années. L’hiver est bien sûr plus court au sud, mais chez moi, aux pieds des montagnes c’est ainsi. Si tous les monbriniens pensent comme vous j’aurais autant aimé qu’ils restent chez eux…
Tout ça pour quoi ? Pour du bois ? Pour des hommes ? Pour la gloire ? Quelle gloire y avait-il à périr dans un marais ? Pour faire plaisir au dieu imposteur ?
Il secoua la tête lentement à ses paroles. Ce pauvre semblait porter la terre entière sur ses épaules. Comme cette illustration qu’il avait aperçu dans un livre ouvert par hasard.
- Vous avez au moins aidé deux personnes, ce n’est pas rien faire. Et puis sans votre intervention, il serait toujours en train de sévir à l’heure actuel. Alors vous allez accepter mes remerciements sans discuter.
- Non pas vraiment. J’étais forgeron avant. Et guerrier bien sûr. Les chevaux à Zakros n’ont rien à voir avec ceux que l’on trouve dans les écuries de Frenn. Ils sont plus petits, trapus et leur poil est bien plus épais y compris en été. Je ne pourrais jamais les considérer comme inhospitalières, mais c’est en effet l’avis des monbriniens. Une succession de landes humides, de marécages, de forêts de conifères, de hautes montagnes au nord, des falaises abruptes battues par un vent glacial.
Eldred se demanda ce qui pouvait bien faire rougir ainsi son interlocuteur. Quels souvenirs gardait-il en lui ainsi ?
Sa tête s’inclina à sa remarque sur la température.
- La neige tombe durant le mois d’octobre le plus souvent et reste ainsi jusqu’en mars ou avril suivant les années. L’hiver est bien sûr plus court au sud, mais chez moi, aux pieds des montagnes c’est ainsi. Si tous les monbriniens pensent comme vous j’aurais autant aimé qu’ils restent chez eux…
Tout ça pour quoi ? Pour du bois ? Pour des hommes ? Pour la gloire ? Quelle gloire y avait-il à périr dans un marais ? Pour faire plaisir au dieu imposteur ?
Il secoua la tête lentement à ses paroles. Ce pauvre semblait porter la terre entière sur ses épaules. Comme cette illustration qu’il avait aperçu dans un livre ouvert par hasard.
- Vous avez au moins aidé deux personnes, ce n’est pas rien faire. Et puis sans votre intervention, il serait toujours en train de sévir à l’heure actuel. Alors vous allez accepter mes remerciements sans discuter.
Re: [8 Octobre 1597] Une sieste dans la bibliothèque [Terminé]
William regrettait de s'être laissé aller à évoquer le passé et les figures qui,à lui, paraissaient familières mais pour so interlocuteur ce devait être pénible. Eldred se montra cependant d'une grande politesse et ne s'en plaignit pas. Dire que l'on considérait les zarkotiens comme des barbares incultes ou des sauvages sans valeur ! Bien des monbriniens, eux, l'auraient coupé, las de ne pas saisir ses références. Il l'écouta avec d'autant plus d’intérêt évoquer sa terre natale.
"Il est vrai que par rapport à nos reliefs à nous, votre pays a de quoi rebuter et je suppose qu'il faut y être né pour réellement l'apprécier."
Il l'écouta poursuivre sur les températures, puis regretter que les monbriniens aient choisi d'annexer ces terres. William soupira.
"malheureusement, le profit fait tourner le monde et il en est ainsi depuis l'aube de l'humanité. Les Grecs et les Romains, dont nous nous réclamons de leur héritage, pratiquaient déjà ces pratiques d’extension de leur territoire et de la déportation des populations asservies. C'est une manière de mieux l'assimiler à eux. Au bout de quelques années, ainsi, les cultures se fondent et la dominante s'impose. Les Celtes furent ainsi absorbés par les Romains et on ne trouve guère de traces d'eux dans tes textes des Anciens, à part pour en dire des moqueries."
William adressa un sourire compatissant à Eldred.
"Pardon. Je ne voulais pas vous froisser. Et j'espère que votre peuple ne subira la damnatio mémorie."
Le domestique plongea dans de sombres réflexions, peiné pour ces hommes et ces femmes que l'on arrachait à leurs terres, obligés de servir jusqu'à la mort. Quel triste destin ! Il releva la tête à l'intervention de son interlocuteur sur ses capacités, puis la secoua.
"Après dix ans, c'était bien le moins que je pouvais faire. Dix ans à laisser un monstre martyriser de pauvres hommes... a les voir souffrir dans une arène, forcés de se battre entre eux, à décapiter leur adversaire vaincu... Ou dans les salles, à subir les caprices du monstre. Parfois à laver le sol avec leur langue, ou à tomber, avec un plateau, car ce monstre les faisait tomber de sa canne... Sa canne ! Il les battait si sévèrement avec cette maudite canne ! On aurait dit une extension de son bras ! J'(ai sauvé deux vies, oui, en laissant des centaines s'éteindre, impuissant, sans aller le dénoncer à la prévôté. Aucun maître ne peut faire endurer ce traitement à un esclave. Ce sont les lois. mais c'était Ulysse. Je croyais que c'étais Ulysse. J'ai eu cette faiblesse honteuse de le couvrir car nous étions ami. C'est un crime, Eldred. Un crime dont je serait toujours coupable. "
"Il est vrai que par rapport à nos reliefs à nous, votre pays a de quoi rebuter et je suppose qu'il faut y être né pour réellement l'apprécier."
Il l'écouta poursuivre sur les températures, puis regretter que les monbriniens aient choisi d'annexer ces terres. William soupira.
"malheureusement, le profit fait tourner le monde et il en est ainsi depuis l'aube de l'humanité. Les Grecs et les Romains, dont nous nous réclamons de leur héritage, pratiquaient déjà ces pratiques d’extension de leur territoire et de la déportation des populations asservies. C'est une manière de mieux l'assimiler à eux. Au bout de quelques années, ainsi, les cultures se fondent et la dominante s'impose. Les Celtes furent ainsi absorbés par les Romains et on ne trouve guère de traces d'eux dans tes textes des Anciens, à part pour en dire des moqueries."
William adressa un sourire compatissant à Eldred.
"Pardon. Je ne voulais pas vous froisser. Et j'espère que votre peuple ne subira la damnatio mémorie."
Le domestique plongea dans de sombres réflexions, peiné pour ces hommes et ces femmes que l'on arrachait à leurs terres, obligés de servir jusqu'à la mort. Quel triste destin ! Il releva la tête à l'intervention de son interlocuteur sur ses capacités, puis la secoua.
"Après dix ans, c'était bien le moins que je pouvais faire. Dix ans à laisser un monstre martyriser de pauvres hommes... a les voir souffrir dans une arène, forcés de se battre entre eux, à décapiter leur adversaire vaincu... Ou dans les salles, à subir les caprices du monstre. Parfois à laver le sol avec leur langue, ou à tomber, avec un plateau, car ce monstre les faisait tomber de sa canne... Sa canne ! Il les battait si sévèrement avec cette maudite canne ! On aurait dit une extension de son bras ! J'(ai sauvé deux vies, oui, en laissant des centaines s'éteindre, impuissant, sans aller le dénoncer à la prévôté. Aucun maître ne peut faire endurer ce traitement à un esclave. Ce sont les lois. mais c'était Ulysse. Je croyais que c'étais Ulysse. J'ai eu cette faiblesse honteuse de le couvrir car nous étions ami. C'est un crime, Eldred. Un crime dont je serait toujours coupable. "
William Wagner- Domestique
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Re: [8 Octobre 1597] Une sieste dans la bibliothèque [Terminé]
Zakros n’était pas un endroit de rêve, c’était le moins que l’on pouvait dire : landes, marécages, moustiques l’été, neige l’hiver, sol pauvre, climat humide… Ce n’était pas réellement la description d’un paradis terrestre et c’était sans doute pour cette raison que ses habitants étaient si rudes. Ils ne naissaient pas dans de la soie mais une belle toile de jute bien rêche. Pourtant lorsque l’on prenait le temps de découvrir le pays, il recelait de trésor : les levers de soleil sur les montagnes, les impressionnants fjords, les majestueuses forêts sauvages, la liberté qui y régnait, l’égalité entre hommes et femmes inégalées sur le reste du continent, la connexion avec la nature… Eldred aimait sa terre natale avec ce qu’elle comportait de défauts.
- Ne vous en faites pas. J’ai l’habitude et vous ne faites qu’énoncer la plus stricte vérité. Seul l’avenir nous dira si vous avez raison.
Il évoqua alors son service auprès du monstrueux Duc de Rottenberg. Il oscillait entre frémissement et rage contenue en entendant son récit. Le zakrotien aurait tant voulu pouvoir l’exécuter à leur façon.
- Il est une honte à mon peuple. Je suis horrifié par ce que vous avez vécu, William. La loyauté n’est pas un crime. C’est une vertu. Et puis vous savez, vous en vouloir, ne changera ni le passé, ni le futur. Cela ne fera que vous ronger de l’intérieur. Il y a toujours quelque chose de positif à retirer d’une conséquence quel qu’elle soit et c’est là-dessus que vous devez vous concentrer. C’est ce qui fera de vous un homme meilleur. C’est ainsi que vous honorerez les morts.
- Ne vous en faites pas. J’ai l’habitude et vous ne faites qu’énoncer la plus stricte vérité. Seul l’avenir nous dira si vous avez raison.
Il évoqua alors son service auprès du monstrueux Duc de Rottenberg. Il oscillait entre frémissement et rage contenue en entendant son récit. Le zakrotien aurait tant voulu pouvoir l’exécuter à leur façon.
- Il est une honte à mon peuple. Je suis horrifié par ce que vous avez vécu, William. La loyauté n’est pas un crime. C’est une vertu. Et puis vous savez, vous en vouloir, ne changera ni le passé, ni le futur. Cela ne fera que vous ronger de l’intérieur. Il y a toujours quelque chose de positif à retirer d’une conséquence quel qu’elle soit et c’est là-dessus que vous devez vous concentrer. C’est ce qui fera de vous un homme meilleur. C’est ainsi que vous honorerez les morts.
Re: [8 Octobre 1597] Une sieste dans la bibliothèque [Terminé]
Son interlocuteur possédait décidément une grande sagesse et William appréciait cette conversation qui savait être apaisante. Il semblait même accepter le sort de son pays, résigné, fataliste... Les esclaves et les opprimés avaient véritablement beaucoup à apprendre. Il le vit cependant pour la première fois s'énerver, même si Eldred se contrôlait malgré tout, mais cela se sentait dans son intonation plus sèche quand il eut évoqué le fameux usurpateur. Il avait de quoi être en colère. Ce monstre souillait tout un peuple, déjà mal considéré.
"Oui, votre peuple n'avait pas besoin de lui pour que l'on pense en plus de mauvaises rumeurs. Toutefois, je me demande depuis un temps, cet homme était-il cruel de nature ou l'est-il devenu à cause des fers de l'esclavage ? J'aurais dit que c'était un monstre né homme mais un esclave que j'ai pu soigner au domaine, que j'ai pu réchapper, m'a laissé entendre que l'esclavage transformait les mentalités et pouvaient engendrer bien des tumultes dans certaines âmes. Alors, ce Martin était-il dérangé à l'origine ? Ou est-ce la déportation et cette vente sur l'estrade, exposé aux yeux de tous, qui est responsable de ce désordre ? Je peux croire que ce soit au domaine. Feu le duc de Rottenberg.. Il était rigide sur les conventions mais bon. Aucun esclave ne souffrait là-bas. Pour tout vous dire, ce grand homme n'achetait que des gens âgés ou des sujets infirmes. des gens qu'on ne voulait pas, qu'on se serait débarrassés... Quel homme !"
William avait les yeux humides de se souvenir de son mentor, celui qui il avait servi finalement de père, remplaçant celui qui était décédé quelques mois après sa naissance.
"Devenir un homme meilleur... J'aimerais ressembler à cet homme-là alors."
Lorsque Eldred évoqua le fait d'honorer les morts, William revint vers le bureau et toucha les feuilles manuscrites sur lesquelles il travaillait dans la nuit.
"Lors de ces années aux Enfers, j('ai longuement interrogé tous ces hommes qui ont échoué à-bas. J'ai mémorisé toute leur histoire, les moindres détails, leurs peurs, leurs idées... Je m'attache désormais à les consigner. C'est une façon de les garder en vie. Je ne sais cependant ce qui arrivera ensuite à ces récits. Des mémoires d'esclaves ? Aucun éditeur n'en voudra jamais ! Quoique.. Peut-être que le maître se laisserait tenter ?"
"Oui, votre peuple n'avait pas besoin de lui pour que l'on pense en plus de mauvaises rumeurs. Toutefois, je me demande depuis un temps, cet homme était-il cruel de nature ou l'est-il devenu à cause des fers de l'esclavage ? J'aurais dit que c'était un monstre né homme mais un esclave que j'ai pu soigner au domaine, que j'ai pu réchapper, m'a laissé entendre que l'esclavage transformait les mentalités et pouvaient engendrer bien des tumultes dans certaines âmes. Alors, ce Martin était-il dérangé à l'origine ? Ou est-ce la déportation et cette vente sur l'estrade, exposé aux yeux de tous, qui est responsable de ce désordre ? Je peux croire que ce soit au domaine. Feu le duc de Rottenberg.. Il était rigide sur les conventions mais bon. Aucun esclave ne souffrait là-bas. Pour tout vous dire, ce grand homme n'achetait que des gens âgés ou des sujets infirmes. des gens qu'on ne voulait pas, qu'on se serait débarrassés... Quel homme !"
William avait les yeux humides de se souvenir de son mentor, celui qui il avait servi finalement de père, remplaçant celui qui était décédé quelques mois après sa naissance.
"Devenir un homme meilleur... J'aimerais ressembler à cet homme-là alors."
Lorsque Eldred évoqua le fait d'honorer les morts, William revint vers le bureau et toucha les feuilles manuscrites sur lesquelles il travaillait dans la nuit.
"Lors de ces années aux Enfers, j('ai longuement interrogé tous ces hommes qui ont échoué à-bas. J'ai mémorisé toute leur histoire, les moindres détails, leurs peurs, leurs idées... Je m'attache désormais à les consigner. C'est une façon de les garder en vie. Je ne sais cependant ce qui arrivera ensuite à ces récits. Des mémoires d'esclaves ? Aucun éditeur n'en voudra jamais ! Quoique.. Peut-être que le maître se laisserait tenter ?"
William Wagner- Domestique
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Re: [8 Octobre 1597] Une sieste dans la bibliothèque [Terminé]
William s’interrogeait sur l’origine du comportement de ce fameux Martin. Quel importance ? Eldred roula de ses larges épaules.
- Qu’est-ce que ça changerait de le savoir ? Ses crimes restent les mêmes. Et s’il n’était pas comme ça à la base et bien cela le rend encore plus détestable de s’en être pris à ceux de sa condition au lieu de les aider siffla-t-il entre ses dents.
Si encore il avait usé de sa position pour changer les choses ! Mais non ! Il n’avait fait qu’en profiter et en abuser. Il dut se retenir cracher au sol de dégout. Il méritait de souffrir mille morts…
Le domestique l’information ensuite de son projet d’écrire les mémoires de ces esclaves. Le zakrotien trouva le projet formidable et son regard s’illumina.
- C’est un bon moyen de leur rendre hommage en effet.
Il entrevoyait déjà l’intérêt d’un tel manuscrit diffusé largement. Des écrits qui trouveraient à coup sûr une place dans ses propres projets. C’était exactement ce genre de récit, ce genre de point de vue qui devait se diffuser dans l’empire si l’on voulait faire changer les choses. Un sourire s’étira.
- De ce que je sais, le baron de Frenn n’a rien contre l’esclavage, mais l’inverse est vrai aussi. C’est avant tout un homme profondément humain et respectueux. Je ne doute qu’il y trouvera là de quoi appuyer ses propres dires.
- Qu’est-ce que ça changerait de le savoir ? Ses crimes restent les mêmes. Et s’il n’était pas comme ça à la base et bien cela le rend encore plus détestable de s’en être pris à ceux de sa condition au lieu de les aider siffla-t-il entre ses dents.
Si encore il avait usé de sa position pour changer les choses ! Mais non ! Il n’avait fait qu’en profiter et en abuser. Il dut se retenir cracher au sol de dégout. Il méritait de souffrir mille morts…
Le domestique l’information ensuite de son projet d’écrire les mémoires de ces esclaves. Le zakrotien trouva le projet formidable et son regard s’illumina.
- C’est un bon moyen de leur rendre hommage en effet.
Il entrevoyait déjà l’intérêt d’un tel manuscrit diffusé largement. Des écrits qui trouveraient à coup sûr une place dans ses propres projets. C’était exactement ce genre de récit, ce genre de point de vue qui devait se diffuser dans l’empire si l’on voulait faire changer les choses. Un sourire s’étira.
- De ce que je sais, le baron de Frenn n’a rien contre l’esclavage, mais l’inverse est vrai aussi. C’est avant tout un homme profondément humain et respectueux. Je ne doute qu’il y trouvera là de quoi appuyer ses propres dires.
Re: [8 Octobre 1597] Une sieste dans la bibliothèque [Terminé]
La colère brusque qui frappa Eldred surprit William et le fit légèrement reculer. Les emportements, même faibles, lui rappelaient ceux du monstre. De ces crises imprévisibles. Son corps bougea instinctivement, se remémorant des années d'esquive. Il comprenait le pourquoi cependant de cet énervement. Sans doute, cela n'avait rien de rationnel au fond de chercher à comprendre, mais malgré tout une part de lui aimait à s'interroger, à désirer connaitre quels moments dans la vie d'un individu pouvait le conduire à basculer dans la folie. Il y avait là des leçons à apprendre, le jeune homme en était persuadé.
"Je vous demande pardon, Eldred. je ne souhaitais pas vous choquer ou vous ennuyer. Mes pensées se sont envolées seuls. Je médite beaucoup à ce sujet depuis que j'ai rencontré cet esclave au domaine maudit. Un homme des plus particuliers qui aimait à lire les ouvrages latins et qui s'interrogeait lui aussi beaucoup sur l'esclavage et de ses effets sur les êtres. J'espère que cet homme va bien. En réussissant à le faire échapper de la bibliothèque, je lui recommendations de s'embarquer dans un bateau et de fuir loin ces terres. Mais il semblait pas intéressé. Il disait avoir des choses encore à faire. Que peut faire ici un esclave fugitif ? Il risque chaque jour sa vie."
William s'attrista au souvenir que lui avait laissé cet homme brillant qu'était Jérémie, qui semblait porté par des rêves et des aspirations. Où en était-il aujourd'hui ? IL consultait régulièrement les avis de justice mais découvrait avec soulagement que son nom ne s'y trouvait jamais. Il était encore libre. Encore en vie.
La conversation s'apaisa quand ils en vinrent à évoquer son ouvrage de mémoires. Eldred y était naturellement sensible. Rien de bien étonnant.
"Je vous remercie de ces paroles. Néanmoins, je ne reste pas persuadé que le seigneur de Frenn y serait favorable. Toutes ces vies brisées, pleines de promesses, qui se sont vues arrachées à la terre pour rejoindre Monbrina, de leur peur sur l'estrade, de leur humiliation... Le maître, que je respecte énorme, est Premier Conseiller de ce royaume et cet ouvrage serait une pierre dans l'édifice qu'il s'essaie à construire. Pourtant... "
Son regard se baissa vers les feuillets du bureau.
"Pourtant,il faut honorer ces pauvres gens."
"Je vous demande pardon, Eldred. je ne souhaitais pas vous choquer ou vous ennuyer. Mes pensées se sont envolées seuls. Je médite beaucoup à ce sujet depuis que j'ai rencontré cet esclave au domaine maudit. Un homme des plus particuliers qui aimait à lire les ouvrages latins et qui s'interrogeait lui aussi beaucoup sur l'esclavage et de ses effets sur les êtres. J'espère que cet homme va bien. En réussissant à le faire échapper de la bibliothèque, je lui recommendations de s'embarquer dans un bateau et de fuir loin ces terres. Mais il semblait pas intéressé. Il disait avoir des choses encore à faire. Que peut faire ici un esclave fugitif ? Il risque chaque jour sa vie."
William s'attrista au souvenir que lui avait laissé cet homme brillant qu'était Jérémie, qui semblait porté par des rêves et des aspirations. Où en était-il aujourd'hui ? IL consultait régulièrement les avis de justice mais découvrait avec soulagement que son nom ne s'y trouvait jamais. Il était encore libre. Encore en vie.
La conversation s'apaisa quand ils en vinrent à évoquer son ouvrage de mémoires. Eldred y était naturellement sensible. Rien de bien étonnant.
"Je vous remercie de ces paroles. Néanmoins, je ne reste pas persuadé que le seigneur de Frenn y serait favorable. Toutes ces vies brisées, pleines de promesses, qui se sont vues arrachées à la terre pour rejoindre Monbrina, de leur peur sur l'estrade, de leur humiliation... Le maître, que je respecte énorme, est Premier Conseiller de ce royaume et cet ouvrage serait une pierre dans l'édifice qu'il s'essaie à construire. Pourtant... "
Son regard se baissa vers les feuillets du bureau.
"Pourtant,il faut honorer ces pauvres gens."
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Re: [8 Octobre 1597] Une sieste dans la bibliothèque [Terminé]
S’était-il emporté ? Il n’en avait pas eu l’impression, pourtant. Il était d’ailleurs généralement maitre de lui mais il fallait croire que c’était déjà trop pour l’homme réservé face à lui. Il secoua lentement la tête.
- C’est moi qui devrait m’excuser. Je le connais cet homme. Il va bien ne vous en faites pas pour lui. Il a trouvé refuge à Aiguemorte et est très prudent
Il omit pour le moment de lui parler de la révolte et autres petits projets secrets qu’il nourrissait. Et pour cause, il n’avait pour l’instant pas confiance en l’homme qu’il avait face à lui. Non pas qu’il soit d’une quelconque nature déloyale, bien au contraire même, il lui paraissait extrêmement loyal. Trop pour entrer dans la confidence de ses agissements. Il fut ravi que le sujet dérive sur son écriture. Même si cela le ramenait encore et toujours à son grand projet. Il hocha lentement la tête.
- Je n’en ai aucune certitude. Mais si cela vous tient réellement à cœur, il n’y a qu’une seule façon d’obtenir la réponse à votre interrogation : c’est de demander. Le baron ne s’en offusquera pas quand bien même l’idée lui déplairait. Et je reste persuadé que si ce n’est pas lui, il existe quelqu’un à Monbrina que acceptera de publier vos écrits.
Parmi toutes ces âmes, il ne devait forcément y en avoir qui se rangerait à cette cause ? Sa cause. Détruire l’esclavage. Anéantir l’empire. Rentrer à Zakros ou mourir à Monbrina. Un plan parfaitement limpide. Il ne savait pas encore comment il allait y parvenir mais ce n’était qu’un détail quand la détermination brulait, elle, belle et bien.
- C’est moi qui devrait m’excuser. Je le connais cet homme. Il va bien ne vous en faites pas pour lui. Il a trouvé refuge à Aiguemorte et est très prudent
Il omit pour le moment de lui parler de la révolte et autres petits projets secrets qu’il nourrissait. Et pour cause, il n’avait pour l’instant pas confiance en l’homme qu’il avait face à lui. Non pas qu’il soit d’une quelconque nature déloyale, bien au contraire même, il lui paraissait extrêmement loyal. Trop pour entrer dans la confidence de ses agissements. Il fut ravi que le sujet dérive sur son écriture. Même si cela le ramenait encore et toujours à son grand projet. Il hocha lentement la tête.
- Je n’en ai aucune certitude. Mais si cela vous tient réellement à cœur, il n’y a qu’une seule façon d’obtenir la réponse à votre interrogation : c’est de demander. Le baron ne s’en offusquera pas quand bien même l’idée lui déplairait. Et je reste persuadé que si ce n’est pas lui, il existe quelqu’un à Monbrina que acceptera de publier vos écrits.
Parmi toutes ces âmes, il ne devait forcément y en avoir qui se rangerait à cette cause ? Sa cause. Détruire l’esclavage. Anéantir l’empire. Rentrer à Zakros ou mourir à Monbrina. Un plan parfaitement limpide. Il ne savait pas encore comment il allait y parvenir mais ce n’était qu’un détail quand la détermination brulait, elle, belle et bien.
Re: [8 Octobre 1597] Une sieste dans la bibliothèque [Terminé]
William se détendit d'entendre ces nouvelles au sujet de Jérémie, même si cela ne le rassurait pas entièrement. La vie de fugitif, même dans une forêt, loin des soldats du guet, ce n'était pas une sinécure. Cela lui rappela ces rumeurs affreuses qui circulait sur ce prétendu Roi des brigands qui dirigeait Aiguemorte depuis maintenant cinq ans. Un vil gredin qui avait l'outrecuidance d'abuser de la bonté de son maître.
"Aiguemorte.. C'est là que ce terre ce démon de Sylvère d'Aiguemorte, si je ne m'abuse. Le maître en a longuement parlé et il l'a ridiculisé en se faisant passer pour un honnête paysan. Sans parler de toutes ces malheureuses qui ne peuvent pas la traverser sans risquer de se faire violer. L'autre jour, au marché, j'entendais encore l'histoire d'une paysanne qui avait été agressé en cherchant à venir en ville vendre ses œufs. Quelle honte ! Quelle dépravation ! Vivement que celui-là finisse pendu, roué ou écartelé et cesse de terroriser notre population ! Et on raconte également qu'un guérisseur vivrait là-bas. Peste ! Ce ne peut être qu'un mauvais homme ! Les gens bien intentionnés, mis à part un esclave en fuite, ne se dissimulent pas des honnêtes gens."
Le ton était à peine monté pour relater ces rumeurs pénibles au sujet de la criminalité qui gangrenait leur bonne société. Il ne faisait que relater ces faits et ces rumeurs dont le tout à chacun parlait, comme pour une conversation banale. Il écouta ensuite la réponse de Eldred sur ses doutes vis-à-vis de l'écriture.
"Je pense que je vais encore y réfléchir et attendre d'avoir un peu plus de matières avant d'aborder la question."
A ce moment résonna les cloches de l'office de Frenn. Il grimaça. Depuis combien d'heures aurait-il dû prendre son service ? Il détestait le retard et demandait de lui-même à l'intendant de retirer de ses gages ce temps passé à roupiller pendant des heures dues au travail au maître.
"Je vais devoir vous laisser Eldred. Je n'ai perdu que trop de temps à somnoler dans ce bureau. Par ailleurs, je vous retiens sur vos propres tâches. Veuillez m'excuser."
Il salua poliment l'esclave, d'une révérence formelle, comme pour un supérieur, et quitta la pièce.
"Aiguemorte.. C'est là que ce terre ce démon de Sylvère d'Aiguemorte, si je ne m'abuse. Le maître en a longuement parlé et il l'a ridiculisé en se faisant passer pour un honnête paysan. Sans parler de toutes ces malheureuses qui ne peuvent pas la traverser sans risquer de se faire violer. L'autre jour, au marché, j'entendais encore l'histoire d'une paysanne qui avait été agressé en cherchant à venir en ville vendre ses œufs. Quelle honte ! Quelle dépravation ! Vivement que celui-là finisse pendu, roué ou écartelé et cesse de terroriser notre population ! Et on raconte également qu'un guérisseur vivrait là-bas. Peste ! Ce ne peut être qu'un mauvais homme ! Les gens bien intentionnés, mis à part un esclave en fuite, ne se dissimulent pas des honnêtes gens."
Le ton était à peine monté pour relater ces rumeurs pénibles au sujet de la criminalité qui gangrenait leur bonne société. Il ne faisait que relater ces faits et ces rumeurs dont le tout à chacun parlait, comme pour une conversation banale. Il écouta ensuite la réponse de Eldred sur ses doutes vis-à-vis de l'écriture.
"Je pense que je vais encore y réfléchir et attendre d'avoir un peu plus de matières avant d'aborder la question."
A ce moment résonna les cloches de l'office de Frenn. Il grimaça. Depuis combien d'heures aurait-il dû prendre son service ? Il détestait le retard et demandait de lui-même à l'intendant de retirer de ses gages ce temps passé à roupiller pendant des heures dues au travail au maître.
"Je vais devoir vous laisser Eldred. Je n'ai perdu que trop de temps à somnoler dans ce bureau. Par ailleurs, je vous retiens sur vos propres tâches. Veuillez m'excuser."
Il salua poliment l'esclave, d'une révérence formelle, comme pour un supérieur, et quitta la pièce.
William Wagner- Domestique
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Re: [8 Octobre 1597] Une sieste dans la bibliothèque [Terminé]
William évoqua à la suite les rumeurs sur le brigand Sylvère. Celui qui était venu livré Ulysse déguisé en femme. A vrai dire, le récit était plutôt amusant si l’on mettait de côté ce félon. Eldred n’avait jamais trop compris pourquoi le baron en faisait si grand cas. Brigands ou non, ils avaient livré un homme recherché. Ils méritaient donc rétribution comme tout un chacun. Aurait-il préféré qu’il le laisse gambader librement dans la nature ? Sans doute pas. Qui plus est, Dyonis était réputé pour être un homme droit. Il lui paraissait dès lors normal d’offrir la prime. Quant à leurs déguisements c’était de bonne guerre. Il ne l’aurait pas su qu’il aurait trouvé cela parfaitement chrétien.
- Je n’ai pas d’avis sur eux. Mais puisqu’ils ont livré le traitre, ils n’ont pas volé leur pécule. Cela me parait parfaitement justifié. Leur en vouloir alors qu’ils auraient pu le relacher ou s’allier avec lui…
Eldred ne poussa pas plus loin sa réflexion. Il ne souhaitait pas poursuivre sur un terrain glissant. Il préféra l’encourager sur son écriture dont il entrevoyait déjà les intérêts… Les cloches sonnèrent et l’homme se leva avant de le saluer d’une révérence. Le zakrotien eut un mouvement de recul interloqué. Après le « Monsieur » voilà qu’on s’inclinait devant lui. Allait-il finir affublé d’une couronne la prochaine fois ?! Il récupéra à son tour sa hotte -encore chargée de bûches-
- Prenez soin de vous William. Et dormez dans un lit. C’est meilleur pour le dos! lança-t-il un brin taquin en le regardant partir.
- Je n’ai pas d’avis sur eux. Mais puisqu’ils ont livré le traitre, ils n’ont pas volé leur pécule. Cela me parait parfaitement justifié. Leur en vouloir alors qu’ils auraient pu le relacher ou s’allier avec lui…
Eldred ne poussa pas plus loin sa réflexion. Il ne souhaitait pas poursuivre sur un terrain glissant. Il préféra l’encourager sur son écriture dont il entrevoyait déjà les intérêts… Les cloches sonnèrent et l’homme se leva avant de le saluer d’une révérence. Le zakrotien eut un mouvement de recul interloqué. Après le « Monsieur » voilà qu’on s’inclinait devant lui. Allait-il finir affublé d’une couronne la prochaine fois ?! Il récupéra à son tour sa hotte -encore chargée de bûches-
- Prenez soin de vous William. Et dormez dans un lit. C’est meilleur pour le dos! lança-t-il un brin taquin en le regardant partir.
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