[26 Octobre 1597] - La Grande Ourse

Ils s'y étaient mit à 6. 6 chasseurs, 6 mercenaires, adeptes de chasses aux "animaux exotiques". Ils voulaient capturer "Grande Ourse", et furent surpris de ce qu'ils trouvèrent. Autant par la Grande Ourse elle même, que par la difficulté de sa capture. L'un avait perdus 2 dents, l'autre mordu jusqu'au sang... Ils voulaient la ramener vivante et entière, en "bonne état". Celui qui l'a le plus regretter, c'est celui qui s'est fait projeter contre un arbre. Il n'a pas pu se relever, il n'arrive pas à marcher, il n'a arrive plus à se tenir debout. Alors il lui ont fait regretter à son tour.

2 jours qu'elle gît dans sa petite cage, couverte de chaînes, de bleus, de son sang, de ses larmes... Bâillonner, elle ne peut même pas demander pardon à cet homme, qu'elle a rendu invalide. Oui, sa "chair" à prit le dessus, elle aurait pu se laisser prendre, sans faire de blesser, mais... Elle a eût peur, elle a paniquer. De certains dirait, qu'elle s'est légitimement défendu pour sa liberté, mais pour quel résultat ? Autant ils étaient fautif d'avoir voulu la capturer comme un vulgaire animal, autant elle était fautive de s'être conduite comme tel.

2 jours, qu'elle n'a rien manger. Que la faim et la soif la pèse. Est-ce qu'il vont la laisser mourir de faim ? Des le moments ou elle s'est rendu compte de ce qu'elle avait fait, elle a demander pardon à Dieu, en elle même. Elle prit, pour qu'il la sorte de se mauvais pas, dont elle est partiellement fautive. Même le collier de sa mère, qu'ils lui y ont arraché du cou, était la dernière de ses priorités. La faim, la soif, la douleur, l'épuisement... Le remord. La culpabilité, en voyant cet homme sur son brancard. La honte. Il n'y avait plus que Dieu, qui puisse faire quelques chose pour elle, d'une manière, ou d'une autre.

Une bonne journée s'était écoulée. Suite à leur petite réunion de la veille, en recroisant Achille qui ramassait quelques fruits, il s'était arrêté pour discuter. C'était leur troisième vraie discussion, et elle s'était on ne peut mieux passée. Les relations conflictuelles de leur rencontre s'étaient apaisées, bien aidées par sa propre entrée dans la révolte.

Mais Sylvère avait fini par se lasser des longs discours malgré tout et, après l'avoir salué, il était remonté en haut d'un arbre, laissant le jeune homme à sa cueillette.

Ce fut là qu'il les avait remarqué. Debout sur la branche la plus haute, accroché au tronc pour ne pas basculer dans le vide, il voyait leurs ombres mouvantes entre les ramures dévêtues — et cela malgré la lumière déclinante de la fin de journée. Un groupe de six hommes. Qui s'était aventuré dans sa forêt pendant sa conversation avec Achille, à coup sûr, pour être déjà si profondément enfoncé entre les arbres.

Ils étaient trop nombreux pour qu'il puisse leur demander des impôts : il ne pourrait faire le poids et il ne s'y risquerait pas, d'ailleurs. Cassandre pensait peut-être qu'il était imprudent, mais il n'était pas suicidaire. Au contraire, il prenait des risques par amour pour la vie.

Pourtant, l'étrange petite cage qui les accompagnait lui posa des questions. Qu'est-ce qui était enfermé là-dedans ? Un animal ? Cette simple idée suffit à lui faire serrer les dents. Il détestait cette idée. Enfermer les animaux, comme des êtres privés de conscience, quand ils étaient les incarnations de la liberté... Fallait-il être irrespectueux !

Qu'en feraient-ils ensuite, de leur proie ? L'exposeraient-ils sur un marché, comme bête de foire, pour être admirée par les passants ? L'empailleraient-ils pour en faire une décoration, comme les urbains savaient si bien faire ? Vendraient-ils sa peau ?

Alors, il passa d'arbre en arbre — les branches étant suffisamment proches pour pouvoir se permettre de ne pas rejoindre le sol. Quelques minutes d'acrobaties plus tard, il arriva juste au-dessus d'eux. Ils étaient bel et bien six, mais l'un d'eux semblait en difficulté. Tous assis en cercle, ils avaient dû s'arrêter pour manger.

Et dans la cage...
Dans la cage, non pas un animal, mais une humaine. Enchaînée. Ensanglantée. Bâillonnée. Que l'on avait rossée de coups. Sourcils froncés, il rejoignit les branches plus basses et se suspendit dans le vide.

Les choses ne changeaient pas : attaquer seul serait trop dangereux. Pourtant, il ne s'agissait pas de la laisser dans cette cage. Il repensa à Achille, qui cueillait ses fruits à quelque distance de là. Il devait bien y avoir un moyen de le contacter...

Il croisa à cet instant le regard de la jeune femme dans la cage. Il posa aussitôt un doigt sur ses lèvres pour lui faire signe de faire comme si de rien n'était. Et remonta dans les branches plus hautes pour retrouver Achille. Lequel s'était amplement rapproché de la zone du campement.

Suffisamment près pour l'entendre siffler.
Ce qu'il fit aussitôt, en espérant qu'Achille perçoive le message.

Bien sûr, les hommes relevèrent tous la tête de leur repas, alertés par le bruit. Mais déjà Sylvère s'était assis sur une branche, hors d'atteinte des plus grands du petit groupe.

Il ne faisait pas le poids contre eux cinq, mais tant qu'il restait dans les arbres, il demeurait relativement protégé. Et il pouvait gagner du temps, en attendant qu'Achille arrive. Et pour cela, rien de mieux que de parler pour ne rien dire. Tant qu'ils l'écoutaient, ils ne passaient pas à l'action.

- Toutes mes salutations, messieurs dames ! Je me présente : Sylvère d'Aiguemorte, roi de la forêt. Je ne me rappelle pas que vous ayez présenté vos hommages en rentrant dans mon palais...

Ces bois étaient devenus depuis quelques semaine la nouvelle demeure et le garde-manger de l'esclave en cavale. Après la réunion de la veille, durant laquelle Eldred, Cassandre, Sylvère et lui-même avaient mis au point les premiers éléments d'une révolte, Jérémie s'était décidé à rester un ou deux jours encore à l'abri des arbres d'Aiguemorte. Aussi prenait-il son temps, emmitouflé au mieux dans une longue cape élimée, de se cueillir encore de nouvelles provisions. La saison automnale laissait encore la chance de trouver quelques fruits : il fallait en profiter avant l'hiver.
Sa besace remplie de châtaignes et de pommes, la grande ombre hanta les environs. Il entreprenait d'apprendre de plus en plus précisément les chemins de ces bois, des cachettes, des raccourcis... et tout ce qui pourrait être utile à l'avenir à sa personne autant qu'à un groupe de rebelles. Ses grands yeux noirs, perdus dans les orbites aux airs de cavernes au milieu de son long visage creusé, scrutaient avec une précision chirurgicale les avantages et points faibles de tous les recoins que l'errant traversait. Enregistrer. Décoder. Savoir tirer profit du terrain le jour où des situations d'urgence le réclameraient. Jérémie avait des airs d'ermite, à aller en silence au milieu des arbres, grand, sec et carré sous les plis tombants de sa cape, telle une statue de cathédrale. Parfois, il s'arrêtait, s'asseyait, et tout en contemplant le paysage, poursuivait mentalement l'écriture du traité politico-religieux que l'érudit entendait bien faire imprimer dans la clandestinité... aussitôt qu'il aurait un allié de poids pour ce faire.

Il échangea quelques mots avec Sylvère en cette fin de journée, appréciant de trouver des terrains d'entente malgré les débuts houleux de leur relation. Le brigand lui donnait de précieux renseignements quant à "sa" forêt et aux meilleurs endroits pour y faire bonne cueillette. Jérémie pour sa part évoquait les informations cueillies en ville, puis se plaisait à tenir Sylvère informé de la progression de ses travaux intellectuels - oh certes ils n'étaient pas vraiment ce qui intéressait le plus le roi de ces bois, mais ils lui donnaient une vague idée de l'avancement d'un des pans du plan sur lequel ils s'étaient mis d'accord la veille : faire lire ce traité au maximum de gens lettrés de la capitale viendrait en renfort des actions plus physiques et concrètes à première vue.
La route de Jérémie et de Sylvère se sépara... mais pour mieux se retrouver un peu plus tard d'une bien étrange façon. Le brigand sifflait depuis l'un de ses arbres. Il avait des ennuis. Besoin de renfort. L'esclave comprit sans mal le message et se leva sans tarder. En rejoignant l'endroit où il trouverait son comparse, le fugitif ne manqua pas de ramasser sur sa route autant de pierres que possible et de les mettre dans sa vieille besace. Savait-on jamais. Il préférait prendre de quoi servir de projectile au cas-où. L'inquiétude creusait plus encore le visage droit et sévère du jeune homme... qui faisait si peu ses dix-neuf ans avec toute son allure austère. A sa ceinture, il s'assura de la présence d'une dague qu'il était parvenu à se procurer. Avec là aussi l'espoir de ne pas avoir à s'en servir !

En arrivant sur le lieu incriminé, Jérémie eut un sec recul de surprise devant le spectacle aussi cruel qu'étonnant. Cinq hommes. Sylvère dans son arbre, occupé à leur parler. Sans doute pour faire diversion le temps qu'il arrive. Et surtout, dans une cage... non pas un animal, mais une personne de très grande taille ! Encore plus grande que lui - de loin - alors que l'esclave lui-même s'apparentait déjà facilement à une perche. Et que dire de sa stature ! Figé, discret derrière un arbre, la grande ombre observa avec plus d'attention le visage du prisonnier : c'était une femme. Rousse. Aux yeux dépareillés. Jérémie fit très vite le calcul : ces cinq brutes avaient mis la main sur un "phénomène" de choix et espéraient sans doute l'exploiter ou la vendre à quelque "curieux" ou forain... La malheureuse était enchaînée, bâillonnée. Tout cela parce que, comme disait Montaigne, "l'on juge contre nature ce qui n'est que contre coutume". Et parce qu'il y avait beaucoup trop d'esprits médiocres pour trouver là à exploiter ou à se divertir... faute de comprendre par la raison. Pathétique spectacle.

-- Seigneur, lâcha sa voix noire, dans un murmure à peine audible entre ses dents.

Il écouta Sylvère à l'oeuvre. Guetta la réaction des individus. Jaugea les forces en présence. Si la situation s'envenimait, Jérémie s'essaierait d'abord au jet de pierre. Puisse-t-il ainsi en assommer un ou deux. Pour le reste... Dieu soit avec Sylvère et lui pour le secours à apporter à cette pauvre géante.

Ce jour-là, le baron de Frenn l'avait missionné afin de déposer ses dons à la Garde-Prudence. Une mission de confiance qu'il avait exécuté avec dévouement. Non pas par une quelconque ferveur religieuse mais bien par respect pour celui qui était un peu plus que son simple "maître".

Les soeurs avaient insisté  pour lui faire visiter les lieux puis il avait dû rester à la messe et s'efforçait de réciter chacune des prières sans les écorcher. Mais bon sang! Ce que c'etait compliqué quand on avait pas idée de ce que l'on était censé dire! Alors il avait parlé dans un murmure que sa voix rocailleuse transformait en bourdonnement monastique.

Il avait finalement pu quitter les lieux pour reprendre sa route, coupant allégrement par la forêt d'Aiguemorte afin de économiser un long détour. Et puis maintenant qu'il était alliée avec le Roi de la forêt...


Cela faisait quasiment une heure qu'il trottait dans les bois juché sur une petite jument baie rouge. Il la réservait pour la sortie des bois, la longue ligne droite de chemin de campagne... Là, il la lancerait dans un galop effréné. Mais pour l'instant il profitait, laissant ses pensées vagabonder, leur regard perdu entre les troncs d'arbres. Il n'y avait rien d'autre le son cadencé et étouffé des sabots sur les feuilles mortes, agrémenter par moment d'un pépiement d'oiseau.

Un sifflement.

Il stoppa sa monture et tendit l'oreille tout en se laissant glisser à terre. S'agissait-il de Sylvère qui essayait d'attirer son attention ? Il leva  les yeux vers les ramures dégarnies aux alentours mais ne vit rien. Il décida d'attacher sa jument à l'abri  des regards et s'approcha silencieusement de l'origine du son d'où la voix du Roi finit par émerger.

Il ramassa un lourd bâton par réflexe en découvrant la scène : cinq hommes auprès d'une cage où se trouvait non pas un animal mais une femme géante, rousse. Un dernier homme gisait inconscient dans un état déplorable.
Cette cage le ramena instantanément à sa propre traversée de Braktenn et quoi qu'en ait décidé sa verdoyante Majesté, il avait pris sa propre décision. A l'aide d'un peu de terre, il traça la rune de la victoire sur ses deux mains. Une vieille habitude zakrotienne.

Il serra la branche et surgit de derrière les buissons puis se jeta aussitôt  corps et âme sur le premier individu. Un cri d'outre-tombe s'arracha de sa cage thoracique alors qu'il abattit son arme improvisé.

Par le marteau de Thor! Ce que c'était bon de se sentir à nouveau vivant et vibrant de l'énergie de la mêlée !

Un large sourire se dessina sur son visage.

Spoiler:

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'Acte à point fort' :

Manger. Elle ne pensais plus qu'à ça, tellement son estomac criait famine. Elle se sentait partir, lentement, mais sûrement. Bizarrement, ou pas, elle n'en eût que plus de respect pour les ces personnages bibliques, qui avait accomplit des "jeûnes", heureusement que Matthew lui avait expliquer, que certains d'entre eux avait eût un "soutien divin" pour tenir 40 jours.

40 jours ! Le plus longtemps qu'elle ait tenu, c'était une nuit, et encore parce que Lucius l'avait priver de dîner. Plusieurs fois... Et puis alors que ses yeux, flirtait avec le néant, elle perçu un mouvement dans les arbres. Quelques choses en descendait... Le temps que ses yeux fassent le point : un homme ! Un homme qui semblait, lui dire de se taire ?!

Comment vous le prendriez, si quelqu'un qui sort d'on ne sait où, vous faisait signe de vous taire, alors que vous être bâillonner, pieds et poings liées, dans une cage ? Sa réponse fut un sourcil arquer, comme pour dire "Tu te moque de moi ?" puis il disparu ! Puis vint un "sifflement" ? Est-ce que c'était lui ? Qu'est-ce qui se passait ? Et.. L-le voilà qui cause à ses geôliers, percher en haut d'un autre arbre tel un hibou !

Sylvère d'Aiguemorte, "roi de la forêt", il y avait donc, un roi de la forêt. Qui plus est, ses "geôliers" semblait s'être introduit chez lui, sans... Une minute, quand étaient-ils entrée dans un palais ? Elle s'en serrai quand même rendu compte ! Ou était-ce, pendant un moment d'incon... Un autre ! Un autre hurluberlu, qui lui aussi sortait du milieu du néant des bois, en hurlant à tue-tête un bâton à la main ! Il se jeta sur un de ses kidnappeurs, et... Ce fût une bel tentative. Raté.

Il y avait pour sûr, quelques choses qui se tramait autour d'elle. Était ce des voleurs de grands chemin ? Des voyous ? Tentant de s'attaquer à des chasseurs chevronnés ? Et s'ils y parvenaient ? Qu'adviendrait-il d'elle ? Est-ce qu'il la libèrerait ? Non, sûrement pas. Au pire, elle finirait dans peut-être dans un cirque. Seigneur, pas dans un de ces lieux de mauvaises vies, par pitiés. Et son collier ! Elle le perdrait ! Elle ne re...

Un hurlement lointain, vint alors glacer le sang des détenteurs de la jeune femme ! Un long hurlement semblable à celui d'aucun autre chien ou loup : un "choulement", bientôt suivis d'autres. Un à l'Est, l'autre à l'Ouest, bientôt au Sud, comme-ci ils étaient encerclés ! Par sa part, Sylvia n'était aucunement rempli de crainte, non. Un léger sourire s'esquissa malgré son baîllon. Elle les auraient reconnus entre milles ! Alors que ceux-ci épiaient leur "cibles" derrière les fourrés, prêt à bondir comme un seul, dans une attaque parfaitement coordonnés !

Sylvère fait-il mieux qu'Eldred () pour en assommer un ?

Le membre 'Sylvère d'Aiguemorte' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'Audace' :

Sylvère n'avait pas de moyen de savoir si Achille était bel et bien arrivé... Il faisait trop sombre pour le repérer parmi les fourrés, lui qui était une ombre parmi les ombres. En toute logique, s'il avait entendu le sifflement, il aurait dû être déjà là. La distance qui les séparait était assez rapide à parcourir. Mais les risques demeuraient : avait-il entendu ? avait-il compris le message ?

Il n'y avait aucune garantie. Il préférait donc attendre un signe clair de sa part pour passer à l'action. Simple précaution. A cinq contre un, se jeter au bas seul aurait été du suicide, surtout qu'il ne disposerait même plus de l'effet de surprise pour en éliminer un... Alors, en attente de ce signe salvateur, il continuait de débiter tout ce qui lui passait par la tête.

Et pour l'instant, cela fonctionnait. Parce qu'ils l'écoutaient tous les cinq sans bouger. Il fallait que cette immobilité dure le plus longtemps possible, parce que quand ils se décideraient à agir, les choses risquaient fort bien de faire pencher la balance du mauvais côté. Mais néanmoins, leur patience s'effritait morceau par morceau. Leurs nerfs commençaient lentement à s'échauffer et bientôt, parler ne suffirait plus.

Achille, dépêche-toi, allez, pensa-t-il, comme si cela ferait accélérer les choses. Allez...

Ce fut ce moment que choisit une silhouette pour faire irruption des buissons alentours, poussant un cri de bataille qui semblait venir des profondeurs de la terre. Il n'eut besoin que d'une seconde pour comprendre que ce n'était pas Achille. La carrure était trop mastoc, la peau trop claire, les cheveux trop longs... Ce n'était pas Achille, non.

Mais alors qui venait apporter cette aide inopinée ? Dans l'obscurité et dans le mouvement, les traits du visage restaient trop flous pour qu'il puisse les voir clairement. Pourtant, un rayon de la Lune finit par tomber sur la face de l'homme, l'éclairant d'une lumière blafarde un bref instant.

Il sut dès lors reconnaître le guerrier. Eldred. S'il s'était attendu à le voir ! Ils ne seraient jamais trop de trois pour faire face aux chasseurs qui reprenaient leurs esprits. Juste à temps, pour l'un d'entre eux, qui parvint à se dérober sous la lourde branche que brandissait le Zakrotien au-dessus de sa tête. L'homme ne fit que chanceler, mais demeura debout.

Sylvère s'accroupit sur la branche, lentement, pour continuer d'évaluer la petite mêlée et évaluer le meilleur moment pour agir. Mais ce moment-là ne se présentait pas. Du moins, jusqu'à ce long hurlement – suivi de plusieurs autres, de tous les côtés – qui figea les chasseurs un instant.

Juste un instant, mais un instant de trop.

Sautant sur l'occasion, et profitant du fait que l'un des cinq bonhommes se soit décalé juste sous l'arbre, il attrapa une des branches en dessous de lui et se laissa partir en avant. Il se balança une fois, pour engranger un peu d'élan, et lâcha au dernier moment. Il heurta de plein fouet le corps du chasseur. Qui bascula en avant et ne se releva pas.

Et de un !

Sylvère se réceptionna, sans réelle difficulté, avec une petite roulade qui lui permit d'amortir le choc. De nouveau debout, il salua son public – les chasseurs, la géante prisonnière, Achille et Eldred – d'un grand geste de bras exagéré, et d'une inclinaison du buste, immense sourire sur les lèvres.

Le membre 'Le Cent-Visages' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'Audace' :

Dieu savait par quel miracle, Eldred arriva à son tour dans leurs environs ! Toujours en planque derrière son chêne, Jérémie le vit ramasser un bâton et se jeter dans la mêlée après avoir poussé un cri de guerrier. Le combattant était impressionnant dans ses gestes, sa rapidité, sa puissance. Il esquivait parfaitement le coups, frappait... malheureusement l'homme que l'esclave venait de tenter d'assommer s'avérait bien robuste. Il ne s'écroula pas.
Sylvère à son tour cessa immédiatement sa diversion par des parlementairement, pour lui aussi se jeter dans la bataille. Il eut bien plus de chance qu'Eldred et son arme forestière partit claquer contre la nuque d'un des chasseurs - qui ne s'en releva pas. Jérémie alors surgit de sa cachette, avec la ferme intention de seconder ses amis. Il avait ramassé quatre grosses pierres. Il courut, se fondit dans la mêlée, para au mieux les coups. Après avoir adressé un regard à ses comparses, il piocha un premier roc et l'envoya sur le gaillard le plus proche de lui... mais son tir n'avait pas été assez bien calibré et l'adversaire ne s'effondra guère. Il était bel et bien encore debout et d'autant plus agressif désormais.

-- Peste... grogna le fugitif.

Tous trois étaient dans une bien fâcheuse situation. Et que dire de la malheureuse bâillonnée au fond de cette cage. Cette vision souleva de dégoût le cœur de l'esclave évadé. Lui aussi se rappelait d'une cage dans laquelle, en tant que prisonnier de guerre, il avait fait une partie de la route d'Iswyliz à Monbrina. Lui, d'habitude si froid et perdu sans son monde des idées, vibrait d'une rare fureur et se décida à se donner tout entier dans la rixe. Et comme si la situation n'était déjà pas assez inquiétante, Jérémie entendit une autre série de hurlements jaillir des alentours. Qu'était-ce ? Seigneur ! Il ne manquerait plus que des loups !

[Note MJ -
On a décidé qu'à partir de là, nous tirons chacun 2 dés : l'un sur la réussite / l'échec de l'attaque de notre personnage, et l'autre (un dé à 6 faces) pour savoir dans quelles mesures le personnage se prend des coups en retour ]

Je lance les dés avant de répondre un peu plus tard. j'ai peur.

Premier dé: voyons voir si Eldred arrive enfin à assumer l'un des chasseurs.

Second dé : pour les blessures.sur un dé 6 avec le barème suivant
1-2 rien
3 une égratignure
4 un oeil au beurre noir
5 une belle bosse
6 une belle entaille

Le membre 'Eldred Kjaersen' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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#1 'Acte à point fort' :


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#2 'Dé à 6 faces' :

Spoiler:

Il porta un coup franc à la tête de l'homme mais celui-ci l'esquiva juste à temps. Il chancela déséquilibré, mais déjà un autre homme l'attaqua sans qu'il n'ait le te temps de profiter de son avantage.

Par tous les Dieux, comment avaient-ils pu rater ce coup si simple?! Il para l'attaque de l'un des brigands et contre-attaqua. Les Dieux s'étaient-ils vexés de le voir apporter des offrandes à l'Imposteur? Il virevolta et faucha des mollets qui se présentèrent à portée d'arme. Du coin de l'oeil, il aperçut un nouveau protagoniste qui se jetait dans la bataille.
Jérémie ?! Êtonné, il se baissa de justesse pour esquiver le coup qui tentait de lui fracasser le crâne.
Mais que faisait Jérémie ici?! Au milieu de cette mêlée? Ce n'était pas vraiment le genre à se battre avec autre choses que des phrases incompréhensibles. Il lui adressa un sourire entendu et envoya dans le même temps un coup sec dans les côtes d'une des gueules cassées. Dans son champ de vision, un caillou manqua sa cible.

Décidément... Que se passait-il ce soir?!

Une succession de hurlements glaçants  se firent entendre. Des loups. Il ne manquait plus que ça. Tous se figèrent un court instant. Plus que Fenrir et la situation deviendrait réellement inquiétante. Ce fut durant cet instant de flottement que le rusé Sylvère réalisa l'une des ses acrobaties habituelles et réussit à assommer l'un des hors-la-loi qui s'écroula inanimé.


Le Roi effectua un salut théâtrale, Eldred se contenta d'un signe de la tête avant de s'élancer à nouveau contre la cible la plus proche. Les bougres ne se défendaient pas trop mal. On comprenait mieux comment cette femme avait fini dans cette immonde cage. A cette évocation son sang ne fit qu'un tour et il décrocha une droite à l'homme avant de pivoter pour vérifier ses arrières.

Un peu plus loin,  il remarqua l'un des chasseurs qui s'apprêtait à frapper Sylvère de son poignard. D'un bond, Eldred se jeta sur lui et lui asséna un coup qui l'envoya mordre la poussière.
Il inclina la tête à l'encontre du Roi et se trouva une nouvelle cible, sans perdre une seconde.

Pour le moment, il s'en sortait sans la moindre égratignure -ce qui l'arrangeait bien- mais pour combien de temps encore?

Euh... Alors. On essayez de joujou avec les dés à mon tour :
Effectif(s) : 7
Objectif(s) : 3
- Tentative de Sylvia de sortir de sa cage, en tordant les barreaux, pour aider les autres
- Attaques de la meutes (1 chienne, 5 chien-loups), sur les chasseurs restant : un lancer chacun
- Le fameux lancer bobos, cibler sur la meute et Sylvia, soit : 1) Que dalle, 2) Flèche : blessure mineur, à la chienne, 3) Flèche : blessure mineur, à un des chien-loup, 4) Flèche : blessure mineur, à Sylvia, 5) Lame : entaille à un des canidés, 6) Lame : entaille à Sylvia

Prêt ? Partez !

Le membre 'Sylvia Nevenia, DelaForge' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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#1 'Acte à point fort' :


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#2 'Acte à point fort' :


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#3 'Dé à 6 faces' :

Alors que la meute encerclait le terrain, ayant instiguer le poison de la crainte dans le cœur des hommes, cela sembla permettre à l'un des nouveaux arrivants, l'acrobate des branches d’assommer un des chasseurs ! Après quoi il fit... Une courbette ? Assurément, il devait s'être échapper d'un cirque.

Quand un autre sorti d'on ne sait où ! Un troisième ! Cette fois, elle en était sûr, ils étaient ensemble ! Ils tentaient d'ailleurs les chasseurs avec les moyens du bord, comprenez : des branches et des cailloux, contre des arcs et des épées.

Quel était le but de ces 3 hommes ? Voler, détrousser ses geôliers... Et une fois de plus, qu'est-ce qu'elle allait elle-même devenir, dans tous ça ? Et... Oh non, et les loups ?! Alors qu'elle y pensait, son attention fut attiré par le 2nd homme du début, le barbare ! - Aucune idée de ce qu'était un barbare en fait, mais il en avait l'air en tous cas - vint à la rescousse de l'acrobate de cirque, et de 5 il passèrent à 3 contre 3... Ou 3 contre 8... Voilà le problème.

Si ses compagnons à quatre pattes l'avait pister jusqu'ici, pour venir à son secours : pas sûr qu'il fasse la différence, entre ses kidnappeur et les autres, d'autant plus que l'un d'eux complètement sans défense - celui qui ne pouvait plus marcher, après qu'elle l'ait balancer contre un arbre... - cette certitude la minait de plus en plus, son cœur battait de plus en plus vite, alors que les loups se mirent alors charger en groupes !

Elles leurs auraient bien dit d'arrêter ! Elle les auraient appeler ! Ce qu'elle tenta vainement malgré son bâillon, mais certitude était bien, que cela allait finir dans un bain de sangs, ou il y aurait très possiblement des pertes, d'un côté ou de l'autre ! Elle aimaient ses loups, mais elle ne voulait que personne ne soit personne, encore une fois à cause d'elle. Secouant les barreaux de sa cage, elle vit un des chasseurs être prit parti par "Lydie" et "David" tirer par les bras les jambes, tandis que Pierre sauter sur le dos d'un autre chasseur, celui restant réussi quand à lui à décocher près de "Pierre" qui dévia de celui qui était alité. Alors "Jonas" lui... Et bien, au lieu de suivre les autres, il mangeait déjà le repas des chasseurs... Quand à "Job" il sauta sur le bras, de celui qui avait tenter de tirer sur "Pierre" et "Ruth" s'attaqua à celui que l'acrobate avait assommer !

Finalement, devant un tel "spectacle", elle ferma les yeux, et très fermement agripper à deux des barreaux, qui lui faisait face, elle tira. Elle tira de toutes forces, en priant qu'elle puisse sortir, pour arrêter tous ça. Elle tira, et tira encore, en redoublant d'effort, jusqu'à ce qu'entre crie de terreur et grognement agressif, en entendent le bruit du métal qui se dilate... Un bruit au combien effroyable, que celui du métal qui se tord, lentement, doubler du bruit des efforts de celle qui les fournit.

Alors, seul les chaînes qui lient ses poignées, semblent limité l'ouverture de ses bras, et donc l'écartement des barreaux. Elle en profite alors pour sortir de sa prison, mais dans cette cohue, et cette ambiance chaotique, un autre des chasseurs que le barbare à assommer se jette sur elle, l'arme à la main ! Elle le fait alors passer par-dessus son épaule, mais récolte quand même une entaille dans le dos, qui lui arrache un râle de douleur !

Comme il n'y a plus personne à assommer, je tire les dés simplement pour savoir si Sylvère a été blessé avant qu'Eldred intervienne pour le sauver.

1 : Aucune blessure.
2 ; 4 ; 6 : Blessures sans gravité (provoquées par des coups ~ bleu, nez qui saigne ...)
3 ; 5 : Blessures plus importantes (provoquées par une lame)

Le membre 'Sylvère d'Aiguemorte' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'Dé à 6 faces' :

Simple coup de chance ou non, il avait réussi à mettre hors d'état de nuire le chasseur qui s'était décalé sous l'arbre. Il fallait dire que la situation l'avait permis sans trop de difficulté.

Les choses se corsaient pour maintenant : il avait beau savoir se servir d'une arme en bonne mesure, ces hommes semblaient se débrouiller mieux que prévu. C'était du moins ce que témoignait les échecs respectifs d'Achille – qui était entré dans la danse à son tour, pierres en main – et Eldred. Sa maîtrise relative suffirait-elle alors ? Les choses devraient pouvoir se faire... tant qu'il restait à un contre un.

Un autre homme se présenta face à lui alors, coupant le cours de ses pensées. Au sourire absent sur son visage, on comprenait aisément une chose : il n'y aurait pas de cadeau. Il progressait, arme à la main, concentré. Plus musclé et plus grand que lui. Plus entraîné aussi, certainement.

Ce fut pas pour autant que Sylvère se démonta. Il n'était peut-être pas la meilleure fine lame de Monbrina, mais il avait ses autres forces. Chacun était différent, après tout ! Il se campa sur ses deux jambes, sans quitter son sourire :

- Tu devrais sourire ! Ou tu risquerais de ne plus savoir comment faire !

Il se baissa pour éviter le coup qui venait, passa derrière lui et bondit sur ses pieds dans son dos. L'autre s'était déjà relevé. Il attaqua de nouveau sans tarder – et sans plus sourire !

L'attaque visait le coeur.

Sylvère eut la présence d'esprit de se décaler sur la droite. La lame frappa, fut déviée par le manteau – qui se déchira au passage – et qui laissa place à une vive sensation de brûlure. Signe que l'arme n'avait pas fait que traverser les vêtements. Il n'eut pas vraiment eu le temps de s'y arrêter cependant : malgré l'élan qui l'avait emporté, l'homme était déjà en position pour réattaquer.

Pourtant, il s'écroula... révélant la silhouette mastoc de Eldred. Qui lui adressa un hochement de tête – hochement de tête que Sylvère lui rendit, reconnaissant - avant de disparaître dans les ombres des arbres.

Sylvère passa la main contre son bras, pour vérifier. Il essuya le sang qui coulait avec une grimace pour regarder sa main. Rouge. Mais ce qui l'embêtait le plus, c'était que son manteau était déchiré maintenant. Et que si son bras se réparerait tout seul, comme un grand, ce n'était pas le cas de la manche. Nul besoin de préciser qu'il n'était pas, et n'avait jamais été, un grand couturier.

Les loups arrivèrent. Attaquèrent. Une seconde, cela l'interloqua. L'hiver n'était pas encore au comble de sa force. A cette période de l'année, ils avaient encore de quoi se mettre sous la dent sans s'attaquer aux campements humains... Alors quoi ? Que faisaient-ils ici ?

Par précaution, il remonta aussitôt dans l'arbre – en veillant à ne pas solliciter son bras blessé. Et regarda de là-haut le reste de la scène. Qui, déjà suffisamment étrange avec l'arrivée de ces loups, n'était pas fini. En effet, la géante de la cage venait de saisir les barreaux... et en déployant une force certaine, titanesque même !, elle tordit le métal dans un affreux grincement. Pour s'en extirper.

Ce fut ce moment que choisit l'un des chasseurs pour bondir. Il passa par dessus l'épaule de la géante, comme s'il ne pesait rien, mais au râle rauque qu'il entendit alors, il devina que la lame ne l'avait pas épargnée, elle non plus.

Il se tourna vers les chasseurs restant, luttant non plus contre Eldred et Achille mais contre les loups. En tout cas, personne ne faisait attention à lui, alors il remit pied à terre – gardant son bras contre lui pour être sûr de ne pas l'utiliser. Pour s'approcher de la femme.

Il n'avait pas peur.
Certes, elle était grande. Certes, elle parvenait à tordre les barreaux d'une cage.
Mais les ennemis communs rassemblaient d'une quelque manière, non ?

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'Dé à 6 faces' :

Entre deux ruades, Jérémie aperçut le rapide coup d’œil d'Eldred - étonné à juste titre de le voir en pareille mêlée. Il rendit un très bref sourire à son ami, sincère mais crispé par la situation périlleuse qui déjà revenait à l'assaut. Des coups de poings, de pieds, des bâtons qui s'abattaient. Le Zakrotien avait manqué un premier coup mais heureusement il ne rata pas le suivant : un homme se retrouva étalé.
Le Torrès grogna d'avoir manqué son coup. Mais il se ressaisit aussitôt. Oh la bagarre n'était en rien son fort et tout son corps le prouvait ! Sans doute que son comparse guerrier aurait, après coup, lorsque tout irait mieux - si les choses allaient mieux - de quoi s'amuser de lui. Jérémie était infiniment plus à l'aise avec des équations et des traductions latines, plutôt qu'à envoyer des torgnoles, des coups de pied, des jets de pierre. On le saisit. Il écuma entre les mains de deux adversaires. Reçut quelques frappes qui lui laisseraient leur lot de bleus et égratignures. Jérémie pourra un grognement de douleur et de fureur mêlée - il devait se donner encore !
Quelle ne fut pas la stupeur du Torrès en découvrant l'arrivée soudaine - comme miraculeuse - d'un groupe de loups qui s'en prirent comme d'un seul homme aux geôliers de la malheureuse encagée. Le sang coula. Les chairs se déchiquetèrent. Cascade de cris. Jérémie ne relâcha pas pour autant ses efforts. Bientôt les loups se débarrassèrent des malfrats... mais un autre problème surgit aussitôt dans l'esprit de la grande ombre : et si, à présent, c'étaient eux qui allaient servir de casse-croûte à ces loups ? N'avait-ce pas été un bien pour un mal que de les voir rappliquer ? Mâchoires crispées, essoufflé, son corps perclus de douleur, Jérémie s'appuya sur ses genoux et leva un regard tremblant au ciel. Au moins le temps de récupérer un peu de force avant de songer à s'extraire de là. A protéger ses amis également.

Mais un autre événement surprenant captiva alors toute son attention : la colosse en cage était assez puissante pour écarter les barreaux de sa cage ! Yeux écarquillés, Jérémie ne put s'empêcher de s'arrêter quelques secondes à observer pareille puissance. Cette femme-là aurait pu faire une incroyable guerrière. Une aventurière. Quelle pouvait bien être sa vie ? Sans doute fort modeste à en croire ses hardes.
Comme elle se dépatouillait dans ses chaînes, la bouche encore encombrée par son bâillon, son premier réflexe fut de filer vers elle avec la ferme intention de la délivrer complètement. Il ne lâchait pas les loups du regard, toujours aux aguets de leurs prochains mouvements, mais voulut s'occuper en priorité de la prisonnière. Les mains osseuses - et plus brusques qu'il ne l'aurait souhaité - de Jérémie arracha le tissu des lèvres de la géante. Il aurait bien voulu lui adresser quelque mots mais la situation ne s'y prêtait guère. Pour l'heure, il travaillait encore à dégager complètement ses bras des chaînes. Le Torrès fut plusieurs fois interrompu. D'abord par la vision de Sylvère blessé, un bout de son vêtement déchiré, en sang.

-- Merde ! lâcha-t-il devant ce spectacle.

Il n'allait pas falloir le laisser comme cela ! Et dire qu'il avait, un peu plus tôt, arraché un sourire à Jérémie par un de ses bons mots aux adversaires. A présent, il s'était remis à l'abri dans son arbre jusqu'à la fin de cette rixe hors du commun. Il avait raison. Ne pas aggraver son état. Restaient cependant ces loups ! Eldred - aussi excellent guerrier soit-il, lui-même et la géante à présent délivrée parviendraient-ils à s'en défaire ? Ce serait autrement tomber de Charybde en Scylla. Sous ses cheveux noirs en bataille, le regard sourcilleux de Jérémie alla rencontrer celui de la femme, comme pour lui demander si elle comprenait ce qui était en train de se passer, si elle avait une idée, le début d'une explication quant à l'arrivée de cette meute. Il remarqua alors que, enfin sortie de sa cage, elle était blessée elle aussi. Entaillée au dos. Le premier réflexe de l'esclave fut de défaire sa cape et de la garrotter au mieux autour de la blessure, pour empêcher le sang de couler davantage. Il ne faudrait pas que la pauvre femme perde connaissance, toute robuste et immense qu'elle était.

Il avait sauvé Sylvère de justesse cette fois-ci. Pourtant son manteau taché de sang, laissait deviner une belle entaille... Comme si cela ne suffisait pas, les loups débarquèrent et entreprirent de faire une boucherie du champ de bataille.

Merde de troll! pesta-t-il intérieurement

Un coup d'oeil l'informa que le roi avait réussi à s'extraire de la curée pour se hisser dans un arbre. La Prisonnière se libéra sous son regard stupéfait. A quoi bon avoir passé ce temps enfermée si elle pouvait plier les barreaux à sa guise? Cela le dépassait mais il n'avait clairement pas le temps de se préoccuper de ce problème.
Combien de temps leur restaient-ils avant que la meute ne les remarque enfin et se jette à son tour sur eux? Finalement, elle aurait sans doute mieux de rester à l'abri dans sa cage.

Pour Eldred, le choix fut vite fait: il ne pouvait pas se permettre de finir blesser ou pire pour une femme qui n'était désormais plus prisonnière. Il s'éclipsa discrètement pour rejoindre son cheval qui piaffait nerveusement, sans doute inquiétait lui aussi, par la présence des canidés. Il passa une main réconfortante sur ses naseaux de velours et se mit en selle avant de retourner dans la mêlée.

Il ne pourrait pas sauver tout le monde. Il fallait faire un choix et c'était fort simple.
Ses amis passaient en premier. De tout façon, il n'aurait jamais pu fuir avec la Géante sur sa monture.
Elle était taillée pour la course, pas pour la guerre. Le poids supplémentaire les aurait cruellement ralentis.

Restait donc Jérémie. Il s'élança au galop afin de combler la distance entre l'érudit et lui-même. Pris de terreur, son cheval se cabra en poussant un long hennissement avant de se ressaisir non sans renâcler. Il tendit la main au mathématicien afin de le hisser sur la croupe.

Il ne comptait guère s'attarder ici.