[25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
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[25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Cassandre attendait avec fébrilité dans la clairière, assise sur un rocher, et avait du mal à tenir en place. Au lendemain de sa rencontre avec Sylvère et la révélation stupéfiante que ce dernier lui avait faite, elle avait compris que Eldred devait être rapidement informé de l'évolution de la situation. Ils avaient un bon allié dans leurs rangs et pas des moindres. Le Roi de la forêt serait en mesure d'accueillir leurs réunions et de leur fournir des cachettes. C'était une étape décisive pour eux ! Elle le sentait. Comme il lui tardait que Eldred soit déjà là !
Se laissant tomber dans l'herbe, Cassandre glissa et s'effondra dans l'herbe. Comme c'était long d'attendre !
Afin de s'occuper l'esprit, Cassandre se remémora s'être infiltrée une nouvelle fois au sein du château de Frenn le 24. Il y avait un peu plus de monde que la dernière fois. normal ! C'était dans l'après-midi. Elle avait su profiter des zones d'ombres, des angles morts et des occupations des diverses personnes pour se faufiler. Personne ne savait mieux se rendre invisible qu'elle. Elle avait appris en vivant dans les rues pour échapper aux mauvaises personnes qui pouvaient parfois s'en prendre aux enfants isolés. Elle avait fini par repérer Eldred qui travaillait à pourfendre des bûches. Des gens étaient avec lui. Elle avait attendu, dissimulée, qu'ils se retirent avant de se manifester. Elle se rappela, amusée, de sa surprise. Elle lui avait ensuite rapidement confié le rendez-vous pour cet après-midi dans la clairière et était vite reparti.
Une incertitude demeurait. Eldred pourrait-il se libérer et venir ? Et si un contremaître l'empêchait de sortir ? Ce serait si ennuyeux. Elle avait observé une fois qu'il sortait parfois les chevaux pour les entraîner. peu-être qu'il utiliserait ce prétexte ? Pourvu qu'il vienne vite !
Cassandre se redressa et chercha la silhouette quelque part dans les arbres ou les fourrés. Où était-il celui-là ? Elle soupira. C'était si long d'attendre...
Se laissant tomber dans l'herbe, Cassandre glissa et s'effondra dans l'herbe. Comme c'était long d'attendre !
Afin de s'occuper l'esprit, Cassandre se remémora s'être infiltrée une nouvelle fois au sein du château de Frenn le 24. Il y avait un peu plus de monde que la dernière fois. normal ! C'était dans l'après-midi. Elle avait su profiter des zones d'ombres, des angles morts et des occupations des diverses personnes pour se faufiler. Personne ne savait mieux se rendre invisible qu'elle. Elle avait appris en vivant dans les rues pour échapper aux mauvaises personnes qui pouvaient parfois s'en prendre aux enfants isolés. Elle avait fini par repérer Eldred qui travaillait à pourfendre des bûches. Des gens étaient avec lui. Elle avait attendu, dissimulée, qu'ils se retirent avant de se manifester. Elle se rappela, amusée, de sa surprise. Elle lui avait ensuite rapidement confié le rendez-vous pour cet après-midi dans la clairière et était vite reparti.
Une incertitude demeurait. Eldred pourrait-il se libérer et venir ? Et si un contremaître l'empêchait de sortir ? Ce serait si ennuyeux. Elle avait observé une fois qu'il sortait parfois les chevaux pour les entraîner. peu-être qu'il utiliserait ce prétexte ? Pourvu qu'il vienne vite !
Cassandre se redressa et chercha la silhouette quelque part dans les arbres ou les fourrés. Où était-il celui-là ? Elle soupira. C'était si long d'attendre...
Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Eldred avait encore "emprunté" un cheval. Comprenez qu'il était venu dégourdir les pattes d'un beau palefroi de jais en même temps qu'il se rendait à son rendez-vous avec la petite Cassandre.
Que pouvait-elle bien vouloir lui dire qui était si important que cela n'avait pu attendre que jusqu'au lendemain? Ce devait assurément être capitale. Elle savait qu'il ne pouvait guère sortir du château et qu'il évitait le plus possible de le faire afin de n'éveiller aucun soupçon sur son compte.
Il trouva sans mal la clairière et fit ralentir sa monture afin de passer au petit trot. Quelques secondes de plus, et il aperçu une tête émerger des herbes hautes. Il lui rendit son sourire et se dirigea droit vers elle.
A sa hauteur, il mit pied à terre, gardant une main sur les brides tandis que le cheval en profiter pour arracher quelques touffe d'herbes qui lui chatouillait les naseaux.
-J'ai fait aussi vite que possible et je ne peux guère rester bien longtemps. J'espère que tu n'as pas trop attendu? Dis-moi donc ce qu'il y avait de si urgent, j'espère que ce n'est riende grave.
Il leva vers elle un regard inquiet alors qu'il attendait sa réponse. Il fallait dire qu'il avait une nouvelle fois était surpris par son infiltration dans le château. Il ne s'y ferait décidément jamais! Elle lui avait confié le lieu du rendez-vous et s'était volatilisée...
Que pouvait-elle bien vouloir lui dire qui était si important que cela n'avait pu attendre que jusqu'au lendemain? Ce devait assurément être capitale. Elle savait qu'il ne pouvait guère sortir du château et qu'il évitait le plus possible de le faire afin de n'éveiller aucun soupçon sur son compte.
Il trouva sans mal la clairière et fit ralentir sa monture afin de passer au petit trot. Quelques secondes de plus, et il aperçu une tête émerger des herbes hautes. Il lui rendit son sourire et se dirigea droit vers elle.
A sa hauteur, il mit pied à terre, gardant une main sur les brides tandis que le cheval en profiter pour arracher quelques touffe d'herbes qui lui chatouillait les naseaux.
-J'ai fait aussi vite que possible et je ne peux guère rester bien longtemps. J'espère que tu n'as pas trop attendu? Dis-moi donc ce qu'il y avait de si urgent, j'espère que ce n'est riende grave.
Il leva vers elle un regard inquiet alors qu'il attendait sa réponse. Il fallait dire qu'il avait une nouvelle fois était surpris par son infiltration dans le château. Il ne s'y ferait décidément jamais! Elle lui avait confié le lieu du rendez-vous et s'était volatilisée...
Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Sylvère était arrivé avec plusieurs heures d'avance. Invariablement – parce qu'on ne changeait pas les bonnes habitudes ! - il était aussitôt monté dans un arbre pour patienter, du haut de son poste d'observation favori.
N'importe qui d'autre aurait certainement fini par s'ennuyer, mais pas lui. Dans une forêt, il y avait toujours des milliers de choses à regarder – là, un oiseau, ici, un insecte - et des dizaines de pirouettes à faire. Il s'était même amusé à faire la course avec un écureuil !
Puis, enfin, à l'heure de rendez-vous que Cassandre lui avait fixé, arriva. Sylvère s'assit alors à califourchon sur sa branche et la regarda le chercher des yeux. Elle pensa même à lever les yeux au ciel pour regarder dans la cime des arbres. Sans le trouver. Cela lui tira un sourire ravi et amusé. Il n'était pourtant pas vraiment caché !
Il ne savait pas pourquoi elle lui avait demandé de venir ici mais il avait sa petite idée derrière la tête. La clairière était certainement le lieu le plus simple à trouver de la forêt et elle avait tourné sa phrase de telle façon... Cela sonnait à la manière d'une rencontre diplomatique. De là à dire qu'il y avait un lien avec sa fameuse révolte d'esclaves...
Il sut qu'il ne s'était pas trompé quand un homme, tenant la bride d'un cheval fit son apparition à son tour.
Alors seulement, Sylvère se décida à descendre des branches de son arbre. Plus discret qu'un chat pour ne pas attirer leurs attentions – occupées dans tous les cas ailleurs par le discours de l'homme -, il s'arrêta juste au dessus d'eux. Il s'assura avec ses jambes autour d'une branche suffisamment épaisse pour supporter son poids et se laissa basculer en arrière. Son visage souriant apparut entre eux deux.
- Bouh !
Sans attendre la réponse, il attrapa la branche avec ses mains et décroisa les jambes pour poser les pieds au sol. Une fois revenu sur terre, il frotta ses paumes l'une contre l'autre pour retirer la mousse et la terre de ses mains.
- Comment se porte la plus jolie princesse de la forêt ? demanda-t-il alors.
Ensuite, il se tourna vers l'homme, lui adressa un hochement de tête beaucoup plus formel pour le saluer. Il ne fut pas long à retrouver cependant son petit sourire en coin et à lui faire sa petite courbette d'usage - bien que tout à fait ironique :
- Sylvère d'Aiguemorte. Roi de la forêt.
N'importe qui d'autre aurait certainement fini par s'ennuyer, mais pas lui. Dans une forêt, il y avait toujours des milliers de choses à regarder – là, un oiseau, ici, un insecte - et des dizaines de pirouettes à faire. Il s'était même amusé à faire la course avec un écureuil !
Puis, enfin, à l'heure de rendez-vous que Cassandre lui avait fixé, arriva. Sylvère s'assit alors à califourchon sur sa branche et la regarda le chercher des yeux. Elle pensa même à lever les yeux au ciel pour regarder dans la cime des arbres. Sans le trouver. Cela lui tira un sourire ravi et amusé. Il n'était pourtant pas vraiment caché !
Il ne savait pas pourquoi elle lui avait demandé de venir ici mais il avait sa petite idée derrière la tête. La clairière était certainement le lieu le plus simple à trouver de la forêt et elle avait tourné sa phrase de telle façon... Cela sonnait à la manière d'une rencontre diplomatique. De là à dire qu'il y avait un lien avec sa fameuse révolte d'esclaves...
Il sut qu'il ne s'était pas trompé quand un homme, tenant la bride d'un cheval fit son apparition à son tour.
Alors seulement, Sylvère se décida à descendre des branches de son arbre. Plus discret qu'un chat pour ne pas attirer leurs attentions – occupées dans tous les cas ailleurs par le discours de l'homme -, il s'arrêta juste au dessus d'eux. Il s'assura avec ses jambes autour d'une branche suffisamment épaisse pour supporter son poids et se laissa basculer en arrière. Son visage souriant apparut entre eux deux.
- Bouh !
Sans attendre la réponse, il attrapa la branche avec ses mains et décroisa les jambes pour poser les pieds au sol. Une fois revenu sur terre, il frotta ses paumes l'une contre l'autre pour retirer la mousse et la terre de ses mains.
- Comment se porte la plus jolie princesse de la forêt ? demanda-t-il alors.
Ensuite, il se tourna vers l'homme, lui adressa un hochement de tête beaucoup plus formel pour le saluer. Il ne fut pas long à retrouver cependant son petit sourire en coin et à lui faire sa petite courbette d'usage - bien que tout à fait ironique :
- Sylvère d'Aiguemorte. Roi de la forêt.
Sylvère d'Aiguemorte- Brigand et roi de la forêt
- Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Jeux forestiers.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Alduis de Fromart / Victor Millard
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Date d'inscription : 17/03/2020
Localisation : Dans la forêt d'Aiguemorte
Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Avant d'entendre l'arrivée d'Eldred, Cassandre la sentit. Son odorat percevait les effluves d'un cheval. Un cheval correctement traité et lavé régulièrement. Ce ne pouvait être que son camarade qui avait "emprunté" une bête à son maître. Elle se redressa et courut à sa rencontre au début de la clairière. Elle s'immobilisa un peu avant, craignant d'être bousculé, et fut impressionné par la droiture d'Eldred à paraitre sur cette monture.
"Tu montes bien à cheval, dis !"
Eldred descendit et laissa le cheval paître. Elle fut désolée de l'entendre être pressé et avoir dû improviser pour la rejoindre. Pourvu que ce rendez-vous ne lui attire aucun ennui ! Mais ça valait le coup ! Il allait être heureux ! Néanmoins, elle eut instant envie de s'amuser. Elle restait une enfant en dépit de sa maturité parfois déconcertante. Sa petite main souleva un pan de sa robe, mimant une révérence un peu guidée tandis que l'autre s'agita en l'air d'un air faussement précieux.
"Vous pourriez me saluer plus dignement, mon cher Eldred. Je suis devenue princesse depuis notre derrière rencontre."
Elle allait développer davantage et reprendre une intonation normale quand Sylvère se laissa tomber entre eux. Cassandre soupira, mains sur les hanches.
"Pfff... T'es qu'un gamin, Ys."
Elle sourit cependant de sa salutation puis l'entendit se présenter. Cassandre prit la suite d'une mine légèrement insolente, fière de son succès. Avec ça, personne ne pourrait plus la considérer en gamine !
"J'ai recruté ce roi des brigands pour notre petite association, Erik. Il pourra veiller pendant nos réunions à ce que personne n'approche ou nous avertir. Et il pourra nous cacher si besoin est."
Elle adressa un clin d’œil discret à Eldred quand elle le nommait Erik. Elle avait confiance en son grand frère mais anticipait toute éventualité. Si jamais il devait être capturé - ce qu'elle refusait de réellement imaginer - il fallait empêcher de remonter à eux. Elle guetta la réaction de son camarade, impatiente
"Tu montes bien à cheval, dis !"
Eldred descendit et laissa le cheval paître. Elle fut désolée de l'entendre être pressé et avoir dû improviser pour la rejoindre. Pourvu que ce rendez-vous ne lui attire aucun ennui ! Mais ça valait le coup ! Il allait être heureux ! Néanmoins, elle eut instant envie de s'amuser. Elle restait une enfant en dépit de sa maturité parfois déconcertante. Sa petite main souleva un pan de sa robe, mimant une révérence un peu guidée tandis que l'autre s'agita en l'air d'un air faussement précieux.
"Vous pourriez me saluer plus dignement, mon cher Eldred. Je suis devenue princesse depuis notre derrière rencontre."
Elle allait développer davantage et reprendre une intonation normale quand Sylvère se laissa tomber entre eux. Cassandre soupira, mains sur les hanches.
"Pfff... T'es qu'un gamin, Ys."
Elle sourit cependant de sa salutation puis l'entendit se présenter. Cassandre prit la suite d'une mine légèrement insolente, fière de son succès. Avec ça, personne ne pourrait plus la considérer en gamine !
"J'ai recruté ce roi des brigands pour notre petite association, Erik. Il pourra veiller pendant nos réunions à ce que personne n'approche ou nous avertir. Et il pourra nous cacher si besoin est."
Elle adressa un clin d’œil discret à Eldred quand elle le nommait Erik. Elle avait confiance en son grand frère mais anticipait toute éventualité. Si jamais il devait être capturé - ce qu'elle refusait de réellement imaginer - il fallait empêcher de remonter à eux. Elle guetta la réaction de son camarade, impatiente
Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Eldred observa Cassandre mimer une révérence un brin maladroite tout en lui reprochant son absence de salutations. Cela n'eut pour effet que de l'agacer, lui qui s'était libéré à ses risques et périls pour venir à ce rendez-vous.
Cela ne s'arrangea pas lorsqu'un individu fit irruption, suspendu à une branche, tête en bas. Il se présenta comme le Roi de la Forêt et sa mine se renfrogna encore un peu plus.
Etait-ce une blague. Il regarda Cassandre d'un air sévère.
-Je n'ai pas fait tout ce chemin et prit tous ces risques pour venir m'amuser. répondit-il plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu.
Il les laissa se chamailler et entama un demi-tour agacé lorsque la voix de la fillette le stoppa.
J'ai recruté ce roi des brigands pour notre petite association, Erik. Il pourra veiller pendant nos réunions à ce que personne n'approche ou nous avertir. Et il pourra nous cacher si besoin est.
Il s'immobilisa. Oh c'était donc ça. Il tourna lentement la tête et détailla l'homme. C'était lui, le Roi des brigands dont la tête était mise à prix? Il l'observa un peu plus en détail encore. Oh oui, en effet cela ressemblait vaguement au portrait.
Il soupira, chassant son agacement avant de revenir vers le duo improbable. Erik. Oui c'était une bonne idée, en effet. Il lui adressa enfin un discret sourire.
- Et qu'attendez-vous donc retour? Parce qu'il fallait être bien naïf pour s'imaginer qu'il faisait ça par pure altruisme...
Cela ne s'arrangea pas lorsqu'un individu fit irruption, suspendu à une branche, tête en bas. Il se présenta comme le Roi de la Forêt et sa mine se renfrogna encore un peu plus.
Etait-ce une blague. Il regarda Cassandre d'un air sévère.
-Je n'ai pas fait tout ce chemin et prit tous ces risques pour venir m'amuser. répondit-il plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu.
Il les laissa se chamailler et entama un demi-tour agacé lorsque la voix de la fillette le stoppa.
J'ai recruté ce roi des brigands pour notre petite association, Erik. Il pourra veiller pendant nos réunions à ce que personne n'approche ou nous avertir. Et il pourra nous cacher si besoin est.
Il s'immobilisa. Oh c'était donc ça. Il tourna lentement la tête et détailla l'homme. C'était lui, le Roi des brigands dont la tête était mise à prix? Il l'observa un peu plus en détail encore. Oh oui, en effet cela ressemblait vaguement au portrait.
Il soupira, chassant son agacement avant de revenir vers le duo improbable. Erik. Oui c'était une bonne idée, en effet. Il lui adressa enfin un discret sourire.
- Et qu'attendez-vous donc retour? Parce qu'il fallait être bien naïf pour s'imaginer qu'il faisait ça par pure altruisme...
Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Décidément, Cassandre était pleine de surprises. Sylvère ne s'était attendu une seconde à ce qu'elle exige le respect dû à son nouveau titre de princesse face à cet homme, elle qui était si sérieuse en temps normal... Mais ce n'était pas lui qui pouvait la blâmer. Bien au contraire, il l'aurait félicitée plutôt que de la réprimander. Un peu de légèreté chez cette enfant ne pourrait jamais faire de mal. Et par les temps qui couraient, il en fallait encore plus.
Les mains sur les hanches, occupée à le réprimander sur son salut comme si elle venait pas de faire exactement la même chose l'amusa. Il ébourriffa ses cheveux affectueusement, tandis qu'elle le traitait de gamin :
- Oui, je sais. Moi aussi, je t'aime.
Et il lui tira la langue avec un air complice. Il avait réussi néanmoins à lui tirer un sourire. Encore gagné !
Eldred, cependant, semblait agacé par ces enfanteries, et il s'apprêtait à faire demi-tour quand Cassandre expliqua soudainement la raison de ce rendez-vous.
Sylvère la laissa faire sans intervenir. Petite association, voici un doux euphémisme pour une organisation rebelle qui visait à renverser l'Empire – ou tout au moins, à abolir l'esclavage. Ah, que c'était une entreprise complètement folle ! Ils allaient certainement tous y passer mais il adorait !
Il releva le prénom que Cassandre donna à Eldred avec un discret haussement de sourcils. Erik. Elle pensait vraiment qu'il n'avait pas compris comment il s'appelait, alors qu'elle l'avait dit avant qu'il ne descende ? Mais soit. Quitte à avoir de fausses identités, de toute manière...
Erik, Sylvère et Charlotte.
C'était la moindre des choses quand on risquait sa vie, au fond.
En tout cas, il hocha la tête pour confirmer les paroles de la petite princesse. Faire le guet lors de leurs réunions, les cacher dans la forêt et même escalader... Il pouvait faire tout cela pour eux s'ils le lui demandaient, oui.
Eldred se tourna finalement vers lui pour le détailler, après avoir approuvé la manoeuvre de Cassandre à propos de ce nom de code. Sylvère lui retourna son regard inquisiteur sans trembler une seule seconde. Il lui laissa le temps nécessaire pour faire le rapprochement avec le portrait que l'on voyait partout, certes pas forcément très ressemblant. Finalement, l'inspection finie, vint la question inévitable, un léger sourire sur les lèvres :
- Et qu'attendez-vous en retour ?
Oh, Eldred s'attendait certainement à un prix exhorbitant, tellement élevé qu'une vie ne suffirait pas à le payer, mais dans ce cas, il allait être bien surpris ! Sylvère ne voulait rien et il leur offrait bien volontiers ses services. Qu'avait-il à lui offrir, de toute manière ? Une vie enfermée entre quatre murs et bourée de convenances ?
- Rien du tout. Je veux juste l'aider.
Il fit un geste vers Cassandre et reprit ensuite :
- Mais s'il vous faut vraiment quelque chose... Devenir le maître officiel de cette forêt quand l'entreprise aura réussi me conviendra largement. Et quelques livraisons de confiture à l'occasion !
Sa vie lui plaisait comme elle était. Libre comme l'air dans sa forêt. Les murs emprisonnants de la ville ne lui manquaient pas assez pour qu'il ait envie de retrouver une vie honnête entre eux.
Les mains sur les hanches, occupée à le réprimander sur son salut comme si elle venait pas de faire exactement la même chose l'amusa. Il ébourriffa ses cheveux affectueusement, tandis qu'elle le traitait de gamin :
- Oui, je sais. Moi aussi, je t'aime.
Et il lui tira la langue avec un air complice. Il avait réussi néanmoins à lui tirer un sourire. Encore gagné !
Eldred, cependant, semblait agacé par ces enfanteries, et il s'apprêtait à faire demi-tour quand Cassandre expliqua soudainement la raison de ce rendez-vous.
Sylvère la laissa faire sans intervenir. Petite association, voici un doux euphémisme pour une organisation rebelle qui visait à renverser l'Empire – ou tout au moins, à abolir l'esclavage. Ah, que c'était une entreprise complètement folle ! Ils allaient certainement tous y passer mais il adorait !
Il releva le prénom que Cassandre donna à Eldred avec un discret haussement de sourcils. Erik. Elle pensait vraiment qu'il n'avait pas compris comment il s'appelait, alors qu'elle l'avait dit avant qu'il ne descende ? Mais soit. Quitte à avoir de fausses identités, de toute manière...
Erik, Sylvère et Charlotte.
C'était la moindre des choses quand on risquait sa vie, au fond.
En tout cas, il hocha la tête pour confirmer les paroles de la petite princesse. Faire le guet lors de leurs réunions, les cacher dans la forêt et même escalader... Il pouvait faire tout cela pour eux s'ils le lui demandaient, oui.
Eldred se tourna finalement vers lui pour le détailler, après avoir approuvé la manoeuvre de Cassandre à propos de ce nom de code. Sylvère lui retourna son regard inquisiteur sans trembler une seule seconde. Il lui laissa le temps nécessaire pour faire le rapprochement avec le portrait que l'on voyait partout, certes pas forcément très ressemblant. Finalement, l'inspection finie, vint la question inévitable, un léger sourire sur les lèvres :
- Et qu'attendez-vous en retour ?
Oh, Eldred s'attendait certainement à un prix exhorbitant, tellement élevé qu'une vie ne suffirait pas à le payer, mais dans ce cas, il allait être bien surpris ! Sylvère ne voulait rien et il leur offrait bien volontiers ses services. Qu'avait-il à lui offrir, de toute manière ? Une vie enfermée entre quatre murs et bourée de convenances ?
- Rien du tout. Je veux juste l'aider.
Il fit un geste vers Cassandre et reprit ensuite :
- Mais s'il vous faut vraiment quelque chose... Devenir le maître officiel de cette forêt quand l'entreprise aura réussi me conviendra largement. Et quelques livraisons de confiture à l'occasion !
Sa vie lui plaisait comme elle était. Libre comme l'air dans sa forêt. Les murs emprisonnants de la ville ne lui manquaient pas assez pour qu'il ait envie de retrouver une vie honnête entre eux.
Sylvère d'Aiguemorte- Brigand et roi de la forêt
- Fiche perso : Fiche.
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Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Eldred menaçait de faire demi-tour et de repartir avant de connaitre al bonne nouvelle. Elle s'était laissée griser par l'euphorie au point d'en oublier l'importance de la rencontre. Quelle idiote ! Cassandre repassa aussitôt dans son naturel sérieux et se mit à ignorer Sylvère même quand celui-ci dit l'aimer. Elle ne devait pas tenir compte de ses gamineries. Ne pas répondre. Elle devait montrer à Eldred un visage respectable et digne de confiance.
Elle exposa ainsi avec sérieux sa grande nouvelle en présentant Sylvère. Eldred le dévisageait d'un air suspicieux et se questionnait la fiabilité de l'individu. Elle le comprenait. Elle n'aurait jamais pu donner sa confiance à quiconque sans être parfaitement assurée de lui. Il demanda finalement à Sylvère ce qu'il désirait en échange de son aide. Comme à son habitude, Sylvère répondit de manière détendue, comme si on ne discutait pas d'une situation sérieuse, et expliquait ne rien exiger puis détailler sa seule volonté de posséder la forêt.
Elle eut alors un sourire quand Sylvère évoqua les confitures et lui prit la main.
"Je t'en apporterai toujours, Ys. Promis !"
Elle se tourna vers Eldred, la mine sérieuse.
"C'est mon grand frère. S'il le fait, c'est pour moi. Pour me protéger."
Les liens sentimentaux devraient le toucher. Après tout, lors de ce visites, Achille lui répétait souvent de ne pas trop s'impliquer. Elle n'en avait pas en vie. Elle brûlait trop de cette colère et désirait la déverser sur ce pays maudit. Tant pis pour sa vie ! Elle ne pourrait de toute façon pas vivre longtemps avec ce volcan dans le cœur qui menaçait de plus en plus d'exploser.
"Alors, t'en penses quoi ? Je me suis bien débrouillée, tu trouves pas ?"
Malgré elle, Cassandre ne put s'empêcher d'arborer un air d'insolence, fière de son succès.
Elle exposa ainsi avec sérieux sa grande nouvelle en présentant Sylvère. Eldred le dévisageait d'un air suspicieux et se questionnait la fiabilité de l'individu. Elle le comprenait. Elle n'aurait jamais pu donner sa confiance à quiconque sans être parfaitement assurée de lui. Il demanda finalement à Sylvère ce qu'il désirait en échange de son aide. Comme à son habitude, Sylvère répondit de manière détendue, comme si on ne discutait pas d'une situation sérieuse, et expliquait ne rien exiger puis détailler sa seule volonté de posséder la forêt.
Elle eut alors un sourire quand Sylvère évoqua les confitures et lui prit la main.
"Je t'en apporterai toujours, Ys. Promis !"
Elle se tourna vers Eldred, la mine sérieuse.
"C'est mon grand frère. S'il le fait, c'est pour moi. Pour me protéger."
Les liens sentimentaux devraient le toucher. Après tout, lors de ce visites, Achille lui répétait souvent de ne pas trop s'impliquer. Elle n'en avait pas en vie. Elle brûlait trop de cette colère et désirait la déverser sur ce pays maudit. Tant pis pour sa vie ! Elle ne pourrait de toute façon pas vivre longtemps avec ce volcan dans le cœur qui menaçait de plus en plus d'exploser.
"Alors, t'en penses quoi ? Je me suis bien débrouillée, tu trouves pas ?"
Malgré elle, Cassandre ne put s'empêcher d'arborer un air d'insolence, fière de son succès.
Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Rien en retour?! Eldred haussa un sourcil, perplexe. C'était un peu trop beau pour être vrai... On parlait quand même d'abriter une révolte clandestine. Des vies étaient en jeu. Et lui tout ce qu'il trouvait à répondre c'était qu'il voulait devenir propriétaire des bois?! Mais... Par la barbe d'Odin... Qu'est-ce que Charlotte était allée lui raconter? Il n'avait jamais dit qu'il comptait devenir empereur...
Il éclata d'un rire caverneux.
- Je vous remercie. Si cela est possible vous aurez ce que vous désirez. Et... Quelques vivres lors de mes passages. Les bons comptes font les bons amis, n'est-ce pas?
Et mieux valait rester ami avec celui à qui vous confiez votre sécurité n'est-ce pas?
La fillette le présenta alors comme son grand-frère. Adoptif donc. Bien. Après tout pour quoi même si c'était quelque peu étrange de voir la si sérieuse et si téméraire petite Charlotte en compagnie de ce... Pitre.
Il posa une main sur l'épaule de sa jeune amie tout en soutenant le regard du Roi de la forêt.
- S'il arrive quoi que ce soit à ma petite Valkyrie dans vos bois, vous en serez tenu pour responsable. Et croyez moi, je ne me gênerai pas pour répandre vos viscères au quatre coins de votre Royaume alors même que les corbeaux se feront un festin de grignoter votre cervelle.
Évidemment, cela n'avait rien de paroles en l'air. Mais une fois cela explicité, il pouvait passer à autre chose.
- Tu t'es parfaitement débrouillée, comme toujours ! Mais soit prudente s'il te plaît. Je ne voudrais pas qu'il t'arrives quoi que ce soit. Tu transmettras mes amitiés à Achille, entendu?
Il éclata d'un rire caverneux.
- Je vous remercie. Si cela est possible vous aurez ce que vous désirez. Et... Quelques vivres lors de mes passages. Les bons comptes font les bons amis, n'est-ce pas?
Et mieux valait rester ami avec celui à qui vous confiez votre sécurité n'est-ce pas?
La fillette le présenta alors comme son grand-frère. Adoptif donc. Bien. Après tout pour quoi même si c'était quelque peu étrange de voir la si sérieuse et si téméraire petite Charlotte en compagnie de ce... Pitre.
Il posa une main sur l'épaule de sa jeune amie tout en soutenant le regard du Roi de la forêt.
- S'il arrive quoi que ce soit à ma petite Valkyrie dans vos bois, vous en serez tenu pour responsable. Et croyez moi, je ne me gênerai pas pour répandre vos viscères au quatre coins de votre Royaume alors même que les corbeaux se feront un festin de grignoter votre cervelle.
Évidemment, cela n'avait rien de paroles en l'air. Mais une fois cela explicité, il pouvait passer à autre chose.
- Tu t'es parfaitement débrouillée, comme toujours ! Mais soit prudente s'il te plaît. Je ne voudrais pas qu'il t'arrives quoi que ce soit. Tu transmettras mes amitiés à Achille, entendu?
Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Non, Sylvère ne voulait rien. Il avait déjà tout, alors quoi de plus aurait-il pu demander, sinon des livraisons de confitures à domicile et qu'on le laisse en paix dans sa forêt ? Il était très bien comme cela et s'il avait accepté, ce n'était que parce que c'était Cassandre qui le lui avait proposé. Autant ne pas se mentir, ce qui se passait en ville, il s'en fichait. L'esclavage, ce n'était pas lui qui avait quelque chose à voir là-dedans. Alors...
Mais Cassandre était touchante, la petite, à lui promettre de lui apporter des pots de confiture dès que possible. Et encore plus en se tournant vers Eldred pour lui déclarer aussi naturellement qu'il était son grand frère. Sa petite main dans la sienne était chaude et douce. Il en faisait facilement le tour.
En tout cas, elle semblait fière d'elle, de pouvoir dire qu'elle avait réussi à recruter le roi de la forêt. Cela l'amusa. Elle était débrouillarde, oh oui.
Mais Eldred, lui, semblait tout de même sceptique. Le fait qu'il ne demande rien en échange ? Eh bien quoi ? Il n'aurait pas dû se plaindre, non ? C'étaient toujours des alliés supplémentaires.
Eldred posa une main sur l'épaule de Cassandre et plongea son regard dans celui de Sylvère. Un regard plein de tensions et d'avertissements. Que le roi affronta sans ciller. Il encaissa les menaces sans bouger davantage. Mais son sourire avait disparu néanmoins. Parce que ces menaces-là, il n'avait rien fait qui puisse les justifier. Mais qu'elles n'étaient pas déclamées au hasard malgré tout.
- J'ai dit que je la protégerais, et je le ferais. S'il lui arrive quelque chose, alors ça voudra dire que je serais déjà mort, et pas à cause de vous. Alors vous ne pourriez guère mettre vos menaces à exécution, hormis en éventrant mon cadavre.
Il lui adressa un sourire, plus froids que les précédents et remarqua, le plus nonchalamment du monde :
- Mort pour mort, vous savez. Peut-être même que la mort que vous m'offririez serait moins douloureuse. Je n'aurais juste pas l'occasion de monter sur l'échafaud et voir ce que ça fait, d'être regardé par une foule en liesse.
Il devait sûrement passer pour un fou, mais il s'en fichait. C'était comme ça qu'il raisonnait depuis toujours. Toujours voir le verre à moitié plein. Et l'avantage de monter à la potence, c'était que durant quelques temps, vous étiez le centre d'attention de tous les regards. Et que vous pouviez faire rire non pas une personne, mais une foule entière.
- Mais si vous menacez tous vos potentiels alliés au bout de deux minutes, alors la route va être longue.
Et puisqu'il croyait, celui-là ? Qu'il était le seul à vouloir voir Cassandre heureuse ? C'était lui, deux jours plutôt, qui lui avait appris à jouer à la marelle. Mais il ravala tout cela sans insister. Du moins pas frontalement.
- Vous voulez mon aide, oui ou non ? ou alors vous comptez m'étriper maintenant, en prévention ? Mais si vous ne voulez pas discuter, j'ai des collets à aller relever.
Et il leva les mains, comme pour prouver sa bonne foi. Bonne foi qui n'avait de cela guère autre chose que le nom.
Mais Cassandre était touchante, la petite, à lui promettre de lui apporter des pots de confiture dès que possible. Et encore plus en se tournant vers Eldred pour lui déclarer aussi naturellement qu'il était son grand frère. Sa petite main dans la sienne était chaude et douce. Il en faisait facilement le tour.
En tout cas, elle semblait fière d'elle, de pouvoir dire qu'elle avait réussi à recruter le roi de la forêt. Cela l'amusa. Elle était débrouillarde, oh oui.
Mais Eldred, lui, semblait tout de même sceptique. Le fait qu'il ne demande rien en échange ? Eh bien quoi ? Il n'aurait pas dû se plaindre, non ? C'étaient toujours des alliés supplémentaires.
Eldred posa une main sur l'épaule de Cassandre et plongea son regard dans celui de Sylvère. Un regard plein de tensions et d'avertissements. Que le roi affronta sans ciller. Il encaissa les menaces sans bouger davantage. Mais son sourire avait disparu néanmoins. Parce que ces menaces-là, il n'avait rien fait qui puisse les justifier. Mais qu'elles n'étaient pas déclamées au hasard malgré tout.
- J'ai dit que je la protégerais, et je le ferais. S'il lui arrive quelque chose, alors ça voudra dire que je serais déjà mort, et pas à cause de vous. Alors vous ne pourriez guère mettre vos menaces à exécution, hormis en éventrant mon cadavre.
Il lui adressa un sourire, plus froids que les précédents et remarqua, le plus nonchalamment du monde :
- Mort pour mort, vous savez. Peut-être même que la mort que vous m'offririez serait moins douloureuse. Je n'aurais juste pas l'occasion de monter sur l'échafaud et voir ce que ça fait, d'être regardé par une foule en liesse.
Il devait sûrement passer pour un fou, mais il s'en fichait. C'était comme ça qu'il raisonnait depuis toujours. Toujours voir le verre à moitié plein. Et l'avantage de monter à la potence, c'était que durant quelques temps, vous étiez le centre d'attention de tous les regards. Et que vous pouviez faire rire non pas une personne, mais une foule entière.
- Mais si vous menacez tous vos potentiels alliés au bout de deux minutes, alors la route va être longue.
Et puisqu'il croyait, celui-là ? Qu'il était le seul à vouloir voir Cassandre heureuse ? C'était lui, deux jours plutôt, qui lui avait appris à jouer à la marelle. Mais il ravala tout cela sans insister. Du moins pas frontalement.
- Vous voulez mon aide, oui ou non ? ou alors vous comptez m'étriper maintenant, en prévention ? Mais si vous ne voulez pas discuter, j'ai des collets à aller relever.
Et il leva les mains, comme pour prouver sa bonne foi. Bonne foi qui n'avait de cela guère autre chose que le nom.
Sylvère d'Aiguemorte- Brigand et roi de la forêt
- Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Jeux forestiers.
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Multi-comptes ? : Alduis de Fromart / Victor Millard
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Date d'inscription : 17/03/2020
Localisation : Dans la forêt d'Aiguemorte
Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
L'ambiance semblait un peu se relâcher. Eldred étudiait Sylvère et cherchait sans doute à comprendre ses motivations et sa fiabilité. Logique. Elle aurait fait de même si on lui avait présenté un inconnu. En revanche, elle n'aimait pas la suite. C'était quoi ce ton protecteur et ces menaces ? Elle savait parfaitement se défendre seule.
"Eh oh ! Tu te calmes un peu ! J'ai pas besoin qu'on dise aux gens avec qui je traîne comment ils doivent se comporter avec moi ! Tu sais comment j'ai eu ça ?"
La fillette releva la manche de sa robe et dévoila cette marque agaçante qui lui zébrerait à la vie la peau. Ses yeux brillaient de colère, pas véritablement contre Eldred, mais avant tout contre ce royaume qui avait cru bon de décider de sa vie.
"Je vivais dans les rues, seule, je me débrouillais bien jusqu'au moment où la faim m'a fait commettre une imprudence. J'ai ru le temps de voir plein de choses dangereuses et il n'y a pas eu beaucoup de monde pour m'aider. Et après, après, j'ai vécu dans un bordel où j'ai là encore vu des choses compliquées. Alors.. alors j'ai vraiment pas besoin qu'on veille sur moi ! Ce pays m'a appris à le faire seule !"
Là-dessus, Sylvère en rajoutait une couche et faisait à nouveau le cabot. Cela n'aidait pas la colère de Cassandre à décroitre. Bien au contraire. Elle se tourna vers lui, mains sur les hanches, et le toisa avec sévérité :
"Non mais toi, tu peux pas rester sérieux et tranquille cinq minutes ? T'es pire qu'un môme pendant une fête de fin des récoltes !"
Elle entendit alors Eldred qui al complimentait enfin sur son habilité, ce qui lui redit son sourire.
"Ah ! Tu vois ? Je me débrouille toujours très bien et je suis toujours prudente. mais oui, je raconterai tout à Achille, t'inquiète et je lui dirai que tu le salues !"
"Eh oh ! Tu te calmes un peu ! J'ai pas besoin qu'on dise aux gens avec qui je traîne comment ils doivent se comporter avec moi ! Tu sais comment j'ai eu ça ?"
La fillette releva la manche de sa robe et dévoila cette marque agaçante qui lui zébrerait à la vie la peau. Ses yeux brillaient de colère, pas véritablement contre Eldred, mais avant tout contre ce royaume qui avait cru bon de décider de sa vie.
"Je vivais dans les rues, seule, je me débrouillais bien jusqu'au moment où la faim m'a fait commettre une imprudence. J'ai ru le temps de voir plein de choses dangereuses et il n'y a pas eu beaucoup de monde pour m'aider. Et après, après, j'ai vécu dans un bordel où j'ai là encore vu des choses compliquées. Alors.. alors j'ai vraiment pas besoin qu'on veille sur moi ! Ce pays m'a appris à le faire seule !"
Là-dessus, Sylvère en rajoutait une couche et faisait à nouveau le cabot. Cela n'aidait pas la colère de Cassandre à décroitre. Bien au contraire. Elle se tourna vers lui, mains sur les hanches, et le toisa avec sévérité :
"Non mais toi, tu peux pas rester sérieux et tranquille cinq minutes ? T'es pire qu'un môme pendant une fête de fin des récoltes !"
Elle entendit alors Eldred qui al complimentait enfin sur son habilité, ce qui lui redit son sourire.
"Ah ! Tu vois ? Je me débrouille toujours très bien et je suis toujours prudente. mais oui, je raconterai tout à Achille, t'inquiète et je lui dirai que tu le salues !"
Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Sa besace élimée était en ce jour regonflée d'un peu de pain offert par la tenancière de l'Ours Noir. Et sa tête contenait assez de renseignements susceptibles d'honorer le contrat passé avec Sylvère d'Aiguemorte. Fort de ces possessions, Jérémie s'enfonçait une nouvelle fois dans les bois, prêt à répondre aux rendez-vous réguliers qu'il s'y fixait avec le bandit et Cassandre. Alors qu'il approchait des fourrées, des voix animées lui indiquèrent que le Roi de ces lieux et la fillette n'étaient pas seuls. Une conversation tendue vibrait entre eux et un autre individu... dont le timbre raviva aussitôt des souvenirs au fugitif. Eldred Kjaersen. Le Zakrotien rencontré dans le domaine du Premier Conseiller. Intéressant. Il avait donc trouvé quelque prétexte pour quitter le château de son maître et venir se joindre aux réprouvés de ces bois. Un sourire étira les lèvres de Jérémie. Ainsi, lui non plus n'avait pas perdu de temps pour commencer à nouer des alliances. Et Cassandre avait été entre les deux esclaves une excellente médiatrice.
Le Torrès pressa le pas et apparut enfin entre deux arbres, derrière Sylvère. L'enfant semblait occupée à lui reprocher des gamineries - voilà qui corroborait l'idée que Jérémie s'était fait du personnage lors de leur rencontre - mais aussi à faire reconnaître aux deux hommes son autonomie. Elle n'avait pas tort : il serait ardu de contester sa débrouillarise. Jérémie cependant se montrait plus soucieux et comprenait le soin que mettait Eldred à s'assurer la sécurité de la petite. Cassandre était futée... mais pleine d'amertume et colère. Elle rentrait, de plus, dans cette période réputée pour ses crises et ses poussées de boutons autant que de stupidités. La vigilance restait de mise.
-- Achille reçoit avec plaisir tes amitiés, se manifesta-t-il enfin, avec un léger sourire en direction d'Eldred et de Cassandre. Je suis heureux de te voir. Les choses n'ont-elles pas été trop ardues pour que tu puisses sortir ? (Puis, se penchant vers la fillette, il ajouta) Qu'y avait-il donc à me raconter ?
Plus froid et distant, il en vint finalement à Sylvère. Portant un doigt en direction de sa tempe, Jérémie affirma :
-- J'ai ici de quoi honorer mes impôts. Les informations promises.
Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Charlotte se rebella. Un sourire s'étira sur le visage du zakrotien et son sombre regard s'enflamma de fierté. C'était bien pour ça qu'il l'appréciait autant. Elle se méprenait sur sa protection en revanche. Ce n'était pas parce qu'il la considérait comme faible qu'il tenait à ce qu'il ne lui arrive rien mais parce qu'elle était précieuse. Savoir se protéger, ne devait pas vous isoler, ni vous donner trop confiance en vous. On avait toujours d'alliés sur qui compter.
Le brigand lui ne s'était pas démonté. Loin de là. Il avait parfaitement conscience du sort qui lui serait réservé si les autorités venaient à mettre la main sur lui. Etrangement, il n'avait pas peur de la mort. Il ne la fuyait pas comme tous les Monbriniens. Et en même temps, il semblait à attacher sa vie. Fait rare ici, où les deux ne cohabitaient que bien rarement. Un léger rictus respectueux commença à s'étirer sur son visage. Certes, il avait l'air un peu illuminé, mais qu'importe. Il y avait quelque chose qu'il appréciait chez lui. Un petit je-ne-sais-quoi qui le rendait à la fois digne de confiance et respectable, d'une certaine façon. Quand il faisait preuve de sérieux. Ce qui semblait rare. Étrangement rare.
Pour toute réponse, il lui tendit sa grosse paluche de forgeron. Il "n'étripait" jamais personne en prévention (mais il aurait peut-être dû plus d'une fois). Qu'avait-il donc tous à les prendre pour des barbares sanguinaires? Son peuple savait être créatif lorsqu'il s'agissait du supplice des félons mais tout de même, il n'y avait rien de bien particulier. Eux, ne brûlait personne vif par exemple et étrangement cela ne semblait pas choquer grand monde.
Il ne comprendrait décidément jamais ce pays.
Qu'y avait-il de plus à ajouter? Ils étaient tous deux d'accord. Il ne voulait rien en échange et avait déjà promis de veiller sur les racines de la révolte. Pour lui, tout semblait limpide. Il n'y avait guère plus à ajouter et lui même avait à faire à Frenn.
Il demanda à Cassandre de transmettre ses amitiés, ce qu'elle fit bien volontiers quand une voix l'interpella:
-- Achille reçoit avec plaisir tes amitiés,
Eldred tourna la tête pour découvrir, le fugitif avide de géométrie lui adressait un sourire. La surprise laissa bien vite place à la félicité. Sans lâcher la bride de sa précieuse monture, il se dirigea vers le jeune homme afin de lui adresser une bien amicale accolade.
- Je vois que tu sembles en forme! Le gros porc était furieux de ta fuite.il étouffa à peine un rire Charlotte m'a demandé de venir en urgence. J'ai saisi une opportunité qui m'étais offerte pour sortir. Mais je ne peux guère m'absenter longtemps. Je tiens à mon statut d'esclave docile
Il leur adressa un clin d'oeil entendu. Etre irréprochable. Voilà ce qu'il s'évertuait autant que possible à être.
Irréprochable et insoupçonnable
Il ne reproduirait pas les erreurs du passée. Ça non.
Le brigand lui ne s'était pas démonté. Loin de là. Il avait parfaitement conscience du sort qui lui serait réservé si les autorités venaient à mettre la main sur lui. Etrangement, il n'avait pas peur de la mort. Il ne la fuyait pas comme tous les Monbriniens. Et en même temps, il semblait à attacher sa vie. Fait rare ici, où les deux ne cohabitaient que bien rarement. Un léger rictus respectueux commença à s'étirer sur son visage. Certes, il avait l'air un peu illuminé, mais qu'importe. Il y avait quelque chose qu'il appréciait chez lui. Un petit je-ne-sais-quoi qui le rendait à la fois digne de confiance et respectable, d'une certaine façon. Quand il faisait preuve de sérieux. Ce qui semblait rare. Étrangement rare.
Pour toute réponse, il lui tendit sa grosse paluche de forgeron. Il "n'étripait" jamais personne en prévention (mais il aurait peut-être dû plus d'une fois). Qu'avait-il donc tous à les prendre pour des barbares sanguinaires? Son peuple savait être créatif lorsqu'il s'agissait du supplice des félons mais tout de même, il n'y avait rien de bien particulier. Eux, ne brûlait personne vif par exemple et étrangement cela ne semblait pas choquer grand monde.
Il ne comprendrait décidément jamais ce pays.
Qu'y avait-il de plus à ajouter? Ils étaient tous deux d'accord. Il ne voulait rien en échange et avait déjà promis de veiller sur les racines de la révolte. Pour lui, tout semblait limpide. Il n'y avait guère plus à ajouter et lui même avait à faire à Frenn.
Il demanda à Cassandre de transmettre ses amitiés, ce qu'elle fit bien volontiers quand une voix l'interpella:
-- Achille reçoit avec plaisir tes amitiés,
Eldred tourna la tête pour découvrir, le fugitif avide de géométrie lui adressait un sourire. La surprise laissa bien vite place à la félicité. Sans lâcher la bride de sa précieuse monture, il se dirigea vers le jeune homme afin de lui adresser une bien amicale accolade.
- Je vois que tu sembles en forme! Le gros porc était furieux de ta fuite.il étouffa à peine un rire Charlotte m'a demandé de venir en urgence. J'ai saisi une opportunité qui m'étais offerte pour sortir. Mais je ne peux guère m'absenter longtemps. Je tiens à mon statut d'esclave docile
Il leur adressa un clin d'oeil entendu. Etre irréprochable. Voilà ce qu'il s'évertuait autant que possible à être.
Irréprochable et insoupçonnable
Il ne reproduirait pas les erreurs du passée. Ça non.
Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Oui, Sylvère aimait la vie et il avait bien l'intention de pouvoir habiter ces bois, et y faire régner sa loi encore un moment. Mais non, ce n'était pas pour autant la mort lui faisait peur.
Si la vie était un jeu, alors la mort quant à elle, n'était rien d'autre que le dénouement de la partie. Gagnée ou perdue, quelle importance ? On mourrait tous un jour, de toute manière, alors autant s'y résoudre et s'amuser en attendant. En tout cas, les menaces d'Eldred ne lui faisaient pas froid aux yeux du tout.
Cassandre intervint alors, en dévoilant le M sur son épaule, celui qui faisait d'elle une esclave. De tous les trois, Sylvère était le seul à ne pas l'avoir, et il le réalisait seulement maintenant. Ce pays lui avait peut-être appris à se débrouiller seule mais décidément pas à rire. C'était pour cela qu'il fallait veiller sur elle. Non pas pour la défendre, elle était largement assez maligne pour le faire seule, mais bel et bien pour lui apporter la joie de vivre. Sylvère en avait à revendre des kilos.
Le pessimiste rendait prudent, certes. Mais l'optimiste avait cela de plus qu'en regardant à travers ses yeux, rien n'était jamais vraiment grave... Ainsi, tout l'impact que les réprimandes de Cassandre eurent sur lui fut un haussement d'épaules. Il savait bien ce que les gens pensaient de lui, elle y compris, et il s'en fichait.
- Faut croire que je sais pas faire, rester tranquille, lui rétorqua-t-il avec un sourire, même si Cassandre elle, ne souriait pas.
Il ne savait pas faire et cela ne faisait pas partie de ses priorités. Loin de là.
Mais sur les lèvres d'Eldred, à cet instant, quel genre de sourire était-ce qui se dessinait ? Y avait-il réellement une pointe de respect ? Il tendit la main devant lui, dans sa direction, et Sylvère la serra sans hésiter. Rapidement, fermement, avec un hochement de tête. La poignée de main qui concluait un pacte. Ni plus ni moins.
C'était une entrevue plutôt efficace, au final. Elle touchait d'ailleurs certainement à sa fin lorsqu'une voix résonna subitement dans son dos. Surpris, Sylvère fit volte face et tomba face à Achille. Quand on parlait du loup, on en voyait le bout de la queue, comme on disait.
Il commença par se tourner vers Eldred et Cassandre. Pour finalement revenir vers lui, avec un air plus froid, en pointant sa tempe. Sylvère n'avait pas besoin de plus de précisions pour comprendre : il était temps pour Achille de remplir leur accord et de faire fonctionner ses cellules grises pour lui.
Sylvère était loin d'être susceptible et il ne se formalisa pas du changement de ton du fuyard. Au contraire. Dynamisme retrouvé, il attrapa une branche, se hissa à la force des bras comme s'il n'y avait rien de plus facile et s'assit à califourchon dessus :
- J'écoute.
Si la vie était un jeu, alors la mort quant à elle, n'était rien d'autre que le dénouement de la partie. Gagnée ou perdue, quelle importance ? On mourrait tous un jour, de toute manière, alors autant s'y résoudre et s'amuser en attendant. En tout cas, les menaces d'Eldred ne lui faisaient pas froid aux yeux du tout.
Cassandre intervint alors, en dévoilant le M sur son épaule, celui qui faisait d'elle une esclave. De tous les trois, Sylvère était le seul à ne pas l'avoir, et il le réalisait seulement maintenant. Ce pays lui avait peut-être appris à se débrouiller seule mais décidément pas à rire. C'était pour cela qu'il fallait veiller sur elle. Non pas pour la défendre, elle était largement assez maligne pour le faire seule, mais bel et bien pour lui apporter la joie de vivre. Sylvère en avait à revendre des kilos.
Le pessimiste rendait prudent, certes. Mais l'optimiste avait cela de plus qu'en regardant à travers ses yeux, rien n'était jamais vraiment grave... Ainsi, tout l'impact que les réprimandes de Cassandre eurent sur lui fut un haussement d'épaules. Il savait bien ce que les gens pensaient de lui, elle y compris, et il s'en fichait.
- Faut croire que je sais pas faire, rester tranquille, lui rétorqua-t-il avec un sourire, même si Cassandre elle, ne souriait pas.
Il ne savait pas faire et cela ne faisait pas partie de ses priorités. Loin de là.
Mais sur les lèvres d'Eldred, à cet instant, quel genre de sourire était-ce qui se dessinait ? Y avait-il réellement une pointe de respect ? Il tendit la main devant lui, dans sa direction, et Sylvère la serra sans hésiter. Rapidement, fermement, avec un hochement de tête. La poignée de main qui concluait un pacte. Ni plus ni moins.
C'était une entrevue plutôt efficace, au final. Elle touchait d'ailleurs certainement à sa fin lorsqu'une voix résonna subitement dans son dos. Surpris, Sylvère fit volte face et tomba face à Achille. Quand on parlait du loup, on en voyait le bout de la queue, comme on disait.
Il commença par se tourner vers Eldred et Cassandre. Pour finalement revenir vers lui, avec un air plus froid, en pointant sa tempe. Sylvère n'avait pas besoin de plus de précisions pour comprendre : il était temps pour Achille de remplir leur accord et de faire fonctionner ses cellules grises pour lui.
Sylvère était loin d'être susceptible et il ne se formalisa pas du changement de ton du fuyard. Au contraire. Dynamisme retrouvé, il attrapa une branche, se hissa à la force des bras comme s'il n'y avait rien de plus facile et s'assit à califourchon dessus :
- J'écoute.
Sylvère d'Aiguemorte- Brigand et roi de la forêt
- Fiche perso : Fiche.
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Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
La tension quia gitait jusque-là la clairière retombait. Cassandre observait Eldred qui la dévisageait avec une expression que son jeune esprit ne parvenait pas à décrypter. Il semblait... heureux ? Non, il y avait quelque chose d'autre mais la fillette ne savait pas reconnaitre cette émotion. Elle préféra renoncer à comprendre et se retourna vers Sylvère qui s'amusait encore d'un commentaire qui se voulait comique. Ça, elle comprenait.
"Je ne me tenais moi non plus pas tranquille. Quand j'avais cinq ans."
Elle était fière de cette répartie légèrement insolence qui cassait celle de son grand frère. Il ne lui avait pas demandé de l'aider à s'améliorer ? Eh bien, elle s'employait à ce travail qui promettait d'être long et difficile. Pour tout dire, al fillette doutait beaucoup que ce soit possible. Sylvère était.. Sylvère. il ne changerait pas.
Brusquement, une voix caverneuse résonna un individu solidement charpenté, à la peau fort sombre, sortit de buisson. Cassandre en reconnaissant Achille et se précipita pour l'étreindre.
"Achille ! Je pensais venir te voir après la rencontre ! Mais puisque t'es là..."
Elle s'écarta et sortit de sa robe une brioche qui sortait du four ce matin même un pâté en croûte et un pot de confiture.
"Voilà de nouvelles provisions ! Tu en avais encore ? Ou tu as besoin de plus ? N'hésite pas à me demander !"
Elle s'avança vers Eldred et lui offrit un second pot de confiture.
"Celle-là, c'est pour toi ! Je suis sûre que tu dois pas en manger au château de ton maître ! Je l'ai faite la semaine dernière avec Dame Irène !"
Elle se tourna ensuite vers Sylvère qui venait de se percher sur une branche d'arbre pour écouter les explications d'Achille. Elle déposa en dessous, dans l'herbe même un troisième pot de confiture et deux petits gâteaux.
"Allez, petit oiseau, descends picorer !"
Cassandre rayonnait d'avoir pu donner ses provisions qu'elle avait préparé hier soir avec minutie, évaluant au mieux ce qu'elle pourrait apporter correctement à ses amis et leur faire plaisir. Offrir de la nourriture, que ce soit à eux ou un inconnu, rien ne lui causait plus de joie.
"Je ne me tenais moi non plus pas tranquille. Quand j'avais cinq ans."
Elle était fière de cette répartie légèrement insolence qui cassait celle de son grand frère. Il ne lui avait pas demandé de l'aider à s'améliorer ? Eh bien, elle s'employait à ce travail qui promettait d'être long et difficile. Pour tout dire, al fillette doutait beaucoup que ce soit possible. Sylvère était.. Sylvère. il ne changerait pas.
Brusquement, une voix caverneuse résonna un individu solidement charpenté, à la peau fort sombre, sortit de buisson. Cassandre en reconnaissant Achille et se précipita pour l'étreindre.
"Achille ! Je pensais venir te voir après la rencontre ! Mais puisque t'es là..."
Elle s'écarta et sortit de sa robe une brioche qui sortait du four ce matin même un pâté en croûte et un pot de confiture.
"Voilà de nouvelles provisions ! Tu en avais encore ? Ou tu as besoin de plus ? N'hésite pas à me demander !"
Elle s'avança vers Eldred et lui offrit un second pot de confiture.
"Celle-là, c'est pour toi ! Je suis sûre que tu dois pas en manger au château de ton maître ! Je l'ai faite la semaine dernière avec Dame Irène !"
Elle se tourna ensuite vers Sylvère qui venait de se percher sur une branche d'arbre pour écouter les explications d'Achille. Elle déposa en dessous, dans l'herbe même un troisième pot de confiture et deux petits gâteaux.
"Allez, petit oiseau, descends picorer !"
Cassandre rayonnait d'avoir pu donner ses provisions qu'elle avait préparé hier soir avec minutie, évaluant au mieux ce qu'elle pourrait apporter correctement à ses amis et leur faire plaisir. Offrir de la nourriture, que ce soit à eux ou un inconnu, rien ne lui causait plus de joie.
Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Malgré les excentricités de Sylvère, Jérémie devina chez Eldred une expression d'estime. Le bandit connaissait les bois comme sa poche - ce qui en faisait un allié de choix. Plus encore : derrière ses airs enfantins, Sylvère semblait conscient de la gravité des actions où il s'engageait. Ainsi que des tortures qui l'attendaient s'il venait à être pris. Rieur donc, mais pas inconscient. Se faire joueur était bien souvent une façon de ne pas désespérer. Tout cela représentait des éléments positifs et Jérémie lui aussi s'en trouva rassuré.
Le fugitif fut arraché à ces considérations par l'accueil chaleureux et l'accolade d'Eldred. La mine réjouie, il rendit l'embrassade au Zakrotien. Sa main osseuse lui tapa amicalement le dos. Comme l'homme était impressionnant dans cette forêt, la bride d'un cheval en pleine poigne : ici, il n'avait rien d'un esclave. Un rictus moqueur traversa le visage émacié du Torrès quand son comparse évoqua Prosper de Monthoux sous cette périphrase bien choisie.
-- Je sais, soupira-t-il. Les gens d'armes sont à cran. Mais rassure-toi, je vais bien. J'ai en ville de bons appuis, et à présent la certitude que je peux trouver céans des camarades ainsi que des vivres.
Sylvère lui avait donné l'autorisation de cueillir autant de nourriture qu'il le souhaitait dans sa forêt, en échange de ses information. Jérémie eut pour Eldred un regard reconnaissant - il sentait dans les paroles du comparse qu'il s'était inquiété de son sort. Dieu avait été avec lui : après un bref arrêt dans l'abominable demeure du duc de Rottenberg, l'occasion de l'évasion s'était présentée grâce à la venue providentielle de William Wagner. Jérémie hocha exagérément la tête, avec une fausse dévotion servile, en réaction ironique au désir d'Eldred de se faire esclave docile... jusqu'à nouvelle heure.
-- J'ai entendu en ville qu'Ulysse... ou devrais-je dire l'usurpateur... a été arrêté et exécuté. Que le seigneur de Frenn a mené les opérations et perquisitionné ses biens. Saurais-tu par hasard, Eldred, ce qui est advenu d'un certain William ainsi que d'une jeune femme du nom d'Aud ? Ils se trouvaient au service du... de ce criminel. Je les ai connus fort peu de temps, mais assez toutefois pour leur vouer une grande estime.
Jérémie savait qu'en tant qu'esclave, relégué à des tâches ingrates, le Zakrotien n'avait peut-être nul accès aux renseignements quant aux affaires policières du baron de Frenn. Néanmoins, autant essayer. Là-dessus, Sylvère attira à nouveau l'attention en grimant à des branches qui craquèrent sous ses mouvements alertes. Le brigand se retrouva perché au-dessus d'eux et, depuis son poste, demanda au fugitif l'objet de leur contrat. Les choses sérieuses commençaient. Ce fut donc autant pour le roi de la forêt que pour Cassandre et Eldred que Jérémie exposa :
-- Une collecte des impôts devrait passer, dans quatre jours, par les routes au Sud de Braktenn. Mais il se pourrait que l'approche de travaux sur ces voies amène la cargaison à passer par ici. (Il arqua un sourcil amusé, s'imaginait déjà l'intérêt des hôtes de ces bois pour un tel pactole.) Trois nouveaux détachements de quinze soldats chacun sont arrivés en ville et vont se trouver affectés à la maréchaussée. Si les patrouilles de surveillance sont toujours composés d'une dizaine d'individus, alors cela va en faire quatre supplémentaires dont il va falloir se méfier prochainement. Je vais essayer dans les semaines à venir de déduire leurs itinéraires. Ah ! Et enfin...
Il fouilla dans ses guenilles et en tira une feuille pliée en quatre, amochée par les aléas de l'errance que menait Jérémie. Il avait réussi à voler le papier ainsi qu'un peu d'encre à un étal. Le grand homme osseux se dressa sur la pointe des pieds jusqu'à tendre à Maître Sylvère, dans son arbre perché, ce qu'il avait pris soin d'esquisser avec précision : un plan garni de nombreux symboles, pensés pour être compris même par des gens illettrés comme devait en compter la bande de Sylvère.
-- J'ai pu commencer à étudier Braktenn, mémoriser ses arcanes, ses passages les plus pratiques et ceux où les patrouilles passent à intervalles moins réguliers. Voici les résultats. Plusieurs itinéraires tranquilles pour d'éventuels rendez-vous dans la citée, ou s'il faut s'y rendre pour quelque... larcin. J'ai tracé aussi le chemin le plus sûr pour aller de la forêt à Braktenn sans heurt. Et les heures auxquelles le faire.
Il avait porté les mains dans son dos en déroulant ses explications, mécaniquement, comme si sa voix officiait en automate tandis que son esprit pensait déjà à beaucoup d'autres choses. Aussi, à peine eut-il conclu que Jérémie relança, ses larges yeux noirs plantés dans ceux du brigand :
-- A mon tour. Dis-moi de quels effectifs précis nous disposons actuellement pour nos affaires. Nous quatre. Les dix autres esclaves en fuite qui commencent eux aussi à s'organiser en ces bois et n'attendent que des ordres ainsi qu'une bonne organisation pour passer à l'action avec nous. Mais connaîtrais-tu d'autres alliés potentiels encore ? (à Cassandre) Toi aussi, as-tu fait des recrues ? (Un temps) J'ai rencontré il y a trois semaines une jeune femme, brune, fugitive. Elle semblait te connaître, Eldred. Serait-elle éventuellement avec nous ?
Jérémie souhaitait une vue d'ensemble des forces en présence. Ses prunelles luisaient à la perspective de ce qui commençait à s'orchestrer ! Cela lui plaisait ! Son excitation autant que son appréhension se lisaient dans les gestes nerveux avec lesquels il passait d'un pied sur l'autre, quand il ne se grattait pas les peaux des doigts. Voir Cassandre fuser vers lui et lui offrir un tendre câlin représenta donc un immense apaisement. Il s'accroupit à sa hauteur et rendit à l'enfant une affectueuse embrassade. Elle lui offrit alors brioche, pâté en croûte et pot de confiture. Jérémie écarquilla les yeux. Il ne se fit pas prier à empocher les provisions dans sa besace.
-- Merci beaucoup, dit-il d'une voix à la tendresse si rare chez lui... tendresse qui rendit chaleureux les roulements de ses R. Mais dis-moi, tu es une véritable cornu copia ! commenta-t-il, amusé, devant l'aisance avec laquelle Cassandre se transformait en corne d'abondance pour servir en victuailles chacune des personnes présentes.
Irène d'Aubeville savait-elle que l'enfant prenait toute cette nourriture ? Cette seule question fut une ombre au tableau. Il ne s'agirait pas que Cassandre s'attire des ennuis avec sa si gentille tutrice. Jérémie croisa les bras, prêt à poser la question. Mais la plaisanterie lancée à Sylvère, invité à descendre picorer, lui coupa l'herbe sous le pied pour ne le laisser verbaliser qu'un rire franc et complice.
Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Une poignée de main et voilà un pacte qui était scellé. Rien de plus simple au fond que de signer un accord entre un brigand et un esclave secrètement révolté.
Une bonne chose de faite!
C'est pile à cet instant que Jérémie ou plutôt Achille fit son entrée. Le zakrotien fut ravi de cette visite impromptue et ne put le cacher. Il s'était réellement inquiété pour lui lorsque le seigneur de la porcherie avait rendu visite au baron. Il acquiesça donc lorsqu'il évoqua sa sécurité. Puisse-t-il ne jamais être rattrapé. Jérémie lui demanda alors des nouvelles d'Aud auquel il répondit d'un hochement de tête.
- Le baron l'a ramené à Frenn. Je la vois de temps à autre. Elle va... "Bien". Aussi bien qu'on puisse aller. Son séjour a laissé des séquelles. Je veux dire.. Elle a toujours de terribles cauchemars et une culpabilité qui n'a nullement lieu d'être. J'aimerai tant pouvoir l'aider...
Il détourna le regard vers la forêt. Avouer son impuissance à pouvoir la soulager de son fardeau était terriblement difficile pour lui. Elle refusait toujours sa proposition de voir un médecin mais espérait bien la faire changer d'avis.
- J'ai entendu dire que quelqu'un pourrait l'aider par ici ?
La discussion se fit alors plus sérieuse qu'elle ne l'était déjà. Jérémie informa Sylvère de ses déductions et études en cours. Mais comment pouvait-il comprendre et savoir tout cela? Et ce plan... C'était proprement prodigieux... Et dire qu'on le reléguait au statut d'esclave -en fuite- quand son esprit aurait pu servir de bien grandes causes. Non pas que la révolte ne le soit pas mais, elle restait une entreprise fort périlleuse. Eldred mémorisa autant que possible le schéma réalisé par son ami.
Et cette posture alors qu'il leur prodiguait ce cours improvisé. Il ne put retenir un sourire un brin amusé.
- En effet, j'ai fait sa connaissance. Elle se prénomme Sahar. Elle souhaite rejoindre la révolte. Je sais qu'elle ne nous trahira pas mais. car il y avait un mais Elle est assez... Instable pour le moment. Il est donc capital de la placer à un poste où elle ne pourrait guère nous nuire si elle décidé d'agir de son propre chef.
C'était du moins ce qu'il en avait retenu de leur rencontre. Son impulsivité. Sa colère sous jacente. Son désir infini de vengeance. Son charmant visage qui semblait s'illuminer lorsqu'elle souriait. Mais aussi belle et ravissante soit-elle, il ne mettrait jamais ses alliés en danger pour ses jolies yeux.
- Je refuse que l'on implique Aud. Je sais qu'elle me soupçonne mais elle ne révélera rien de nos agissements. Nous pouvons lui faire une confiance aveugle sur ce point.
Et c''etait tour pour lui. Ce qu'il aurait voulu c'était des alliés haut placés mais cela tenait plus de l'utopie que d'un réel projet.
Finalement Cassandre effectua une distribution générale de confiture. Il prit le pot et le fit tourner pour admirer sa couleur translucide sous les rayons du soleil. C'était la première fois depuis son arrivée à Monbrina qu'il disposait d.une possession personnelle et qui plus était de nourriture. Cela n'en rendait que plus beau ce cadeau qui pouvait paraître à d'autres si insignifiant. Il savait déjà qu'il le partagerait avec Aud. Il espérait que cela lui remonterait quelques peu le moral à sa lillesøster...
- Je te remercie. Tu as parfaitement raison. On ne meurt pas de faim dans le château du baron mais la confiture est un luxe qui ne nous ait pas accordé.
Un large sourire et une main sur les cheveux de la petite ponctuèrent ses remerciements.
Une bonne chose de faite!
C'est pile à cet instant que Jérémie ou plutôt Achille fit son entrée. Le zakrotien fut ravi de cette visite impromptue et ne put le cacher. Il s'était réellement inquiété pour lui lorsque le seigneur de la porcherie avait rendu visite au baron. Il acquiesça donc lorsqu'il évoqua sa sécurité. Puisse-t-il ne jamais être rattrapé. Jérémie lui demanda alors des nouvelles d'Aud auquel il répondit d'un hochement de tête.
- Le baron l'a ramené à Frenn. Je la vois de temps à autre. Elle va... "Bien". Aussi bien qu'on puisse aller. Son séjour a laissé des séquelles. Je veux dire.. Elle a toujours de terribles cauchemars et une culpabilité qui n'a nullement lieu d'être. J'aimerai tant pouvoir l'aider...
Il détourna le regard vers la forêt. Avouer son impuissance à pouvoir la soulager de son fardeau était terriblement difficile pour lui. Elle refusait toujours sa proposition de voir un médecin mais espérait bien la faire changer d'avis.
- J'ai entendu dire que quelqu'un pourrait l'aider par ici ?
La discussion se fit alors plus sérieuse qu'elle ne l'était déjà. Jérémie informa Sylvère de ses déductions et études en cours. Mais comment pouvait-il comprendre et savoir tout cela? Et ce plan... C'était proprement prodigieux... Et dire qu'on le reléguait au statut d'esclave -en fuite- quand son esprit aurait pu servir de bien grandes causes. Non pas que la révolte ne le soit pas mais, elle restait une entreprise fort périlleuse. Eldred mémorisa autant que possible le schéma réalisé par son ami.
Et cette posture alors qu'il leur prodiguait ce cours improvisé. Il ne put retenir un sourire un brin amusé.
- En effet, j'ai fait sa connaissance. Elle se prénomme Sahar. Elle souhaite rejoindre la révolte. Je sais qu'elle ne nous trahira pas mais. car il y avait un mais Elle est assez... Instable pour le moment. Il est donc capital de la placer à un poste où elle ne pourrait guère nous nuire si elle décidé d'agir de son propre chef.
C'était du moins ce qu'il en avait retenu de leur rencontre. Son impulsivité. Sa colère sous jacente. Son désir infini de vengeance. Son charmant visage qui semblait s'illuminer lorsqu'elle souriait. Mais aussi belle et ravissante soit-elle, il ne mettrait jamais ses alliés en danger pour ses jolies yeux.
- Je refuse que l'on implique Aud. Je sais qu'elle me soupçonne mais elle ne révélera rien de nos agissements. Nous pouvons lui faire une confiance aveugle sur ce point.
Et c''etait tour pour lui. Ce qu'il aurait voulu c'était des alliés haut placés mais cela tenait plus de l'utopie que d'un réel projet.
Finalement Cassandre effectua une distribution générale de confiture. Il prit le pot et le fit tourner pour admirer sa couleur translucide sous les rayons du soleil. C'était la première fois depuis son arrivée à Monbrina qu'il disposait d.une possession personnelle et qui plus était de nourriture. Cela n'en rendait que plus beau ce cadeau qui pouvait paraître à d'autres si insignifiant. Il savait déjà qu'il le partagerait avec Aud. Il espérait que cela lui remonterait quelques peu le moral à sa lillesøster...
- Je te remercie. Tu as parfaitement raison. On ne meurt pas de faim dans le château du baron mais la confiture est un luxe qui ne nous ait pas accordé.
Un large sourire et une main sur les cheveux de la petite ponctuèrent ses remerciements.
Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Sylvère laissa Cassandre parler dans le vide. Et il les laissa également à leurs retrouvailles sans intervenir. Pour finalement remonter sur son arbre et écouter, d'une oreille plus ou moins discrète. Pourtant, un nom attira son oreille et il releva les yeux.
- J'ai entendu en ville qu'Ulysse... ou devrais-je dire l'usurpateur... a été arrêté et exécuté.
Du haut de sa branche, Sylvère eut un immense sourire. Ulysse, ce poulet en or... Ce petit pactole qu'il n'avait toujours pas dépensé et qu'il gardait précieusement, dispersé dans plusieurs de ses cachettes.
Très nonchalemment, il s'appuya contre le tronc, et posa son coude sur un de ses genou relevé, comme s'il n'était pas perché en l'air. Et il déclara :
- Je ne peux pas dire ce qu'il est advenu des gens qui étaient à son service mais... – une pause, un sourire – ... je peux vous raconter comment il a été livré.
Son sourire s'aggrandit encore et il ajouta, un brin mystérieusement, en se dressant d'un coup sur la branche et en se suspendant à l'une qui était plus haute :
- J'étais là.
Rien que d'y repenser, il avait une folle envie de rire. En repensant à la tête de Dyonis quand il avait dégagé le sac qu'ils avaient mis sur la tête du poulet, le jeu d'acteur d'Hyriel, leur déguisement, et tout le reste. Oh, maintenant, Dyonis avait certainement compris le tour mais il n'en restait pas moins que sur le moment, il s'était laissé berner et qu'il avait les avait même récompensé.
- Je n'avais jamais vu autant d'argent d'un coup et je cherchais à quoi l'utiliser alors... il suffirait sûrement à combler les principaux besoins de votre révolte.
Sur ce, les fameux renseignements que lui devaient Achille arrivèrent. Et Sylvère écouta avec grande attention. Une collecte d'impôts qui passait par sa forêt ? Hum, oui, ça, c'était du renseignement intéressant ! Carrément alléchant, même.
- Et tu sais combien ils seront, à protéger tout cela ?
Il n'était pas fou au point de croire que la cargaison ne serait pas protégée par tous les moyens mis à disposition pour cela. Et même lui qui n'était pas à cheval sur la prudence ne se serait pas jeté ainsi vers une mort quasi-certaine. Mais voler une collecte d'impôts... Quel trou cela ferait-il, dans les économies de l'Empire ! … et quelle augmentation pour les siennes !
Il nota l'information sur les soldats dans un coin de sa tête. Affectés à la maréchaussée. Besoin de renforts pour faire arrêter les criminels ? Cela l'amusa, quand il aurait peut-être dû s'en inquiéter plus sérieusement. Mais à quoi bon ? Cela ne changerait rien à leur nombre. Non, autant en rire.
Sylvère hocha la tête et, enfin, vint le dernier point. Achille sortit une feuille de ses loques. Il était grand, mais il dut néanmoins se dresser sur la pointe des pieds pour réussir à l'atteindre. Comme il n'était pas question que Sylvère redescende de son perchoir, il lâcha une main pour le prendre. Quant à pouvoir l'ouvrir, il s'assura avec ses jambes, pour avoir les mains disponibles. Et il était là, suspendu à deux mètres du sol, en train de prendre connaissance de cette feuille, en parallèle des explications d'Achille. Finalement, il eut un hochement de tête impressionné, la replia et la rangea dans sa poche.
Ce fut à son tour de répondre aux questions. Qui pourraient rejoindre cette petite organisation ? Oh, certainement beaucoup de monde. Cette forêt était remplie de criminels, qui en avaient tous après l'Empire, d'une manière ou d'une autre. Et Sylvère les connaissait tous. Il avait des pactes avec chacun d'entre eux. Ce n'était pas pour rien qu'on l'appelait le roi des brigands, après tout. Et parmis tous ces cas-là, il en voyait deux qui seraient particulièrement faciles à convaincre.
- Il y a Eloi. Il est un peu simplet et ne comprends pas tout mais il a une force impressionnante. Et une sérieuse dent contre les autorités. Il est fidèle : si on trouve la manière de le convaincre, il nous aidera jusqu'au bout. Rien ne peut l'acheter. Il y a aussi...
Il hésita une seconde, repoussa ses doutes et enchaîna :
- … Jamet. Il a deserté en même temps que moi. On... ne s'entend pas très bien, disons cela de cette manière, mais ils nous suivra sans une hésitation lui aussi.
En fait, Jamet était peut-être bien la seule personne de cette forêt qu'il évitait vraiment. Il fut un temps où il avait été son meilleur ami mais ce n'était plus vraiment le cas depuis plusieurs années maintenant. Et cela pour des raisons dont Sylvère avait un peu honte. Sans l'avouer.
Il était soudainement tellement plongé dans ses souvenirs qu'il n'écouta pas la suite de la conversation. Jusqu'à :
- Allez, petit oiseau, descends picorer !
Là, dans l'hebre, il y avait un pot de confiture et deux gâteaux. Il sourit et se laissa tomber au sol, tout proche de la nourriture. Eh bien, la contrepartie pour la révolte n'était pas longue à arriver. Il prit le pot de confiture dans une main, les deux biscuits dans l'ordre et croqua à pleines dents dedans :
- Merci, soeurette.
Il leva les biscuits en l'air avec un nouveau sourire.
- J'ai entendu en ville qu'Ulysse... ou devrais-je dire l'usurpateur... a été arrêté et exécuté.
Du haut de sa branche, Sylvère eut un immense sourire. Ulysse, ce poulet en or... Ce petit pactole qu'il n'avait toujours pas dépensé et qu'il gardait précieusement, dispersé dans plusieurs de ses cachettes.
Très nonchalemment, il s'appuya contre le tronc, et posa son coude sur un de ses genou relevé, comme s'il n'était pas perché en l'air. Et il déclara :
- Je ne peux pas dire ce qu'il est advenu des gens qui étaient à son service mais... – une pause, un sourire – ... je peux vous raconter comment il a été livré.
Son sourire s'aggrandit encore et il ajouta, un brin mystérieusement, en se dressant d'un coup sur la branche et en se suspendant à l'une qui était plus haute :
- J'étais là.
Rien que d'y repenser, il avait une folle envie de rire. En repensant à la tête de Dyonis quand il avait dégagé le sac qu'ils avaient mis sur la tête du poulet, le jeu d'acteur d'Hyriel, leur déguisement, et tout le reste. Oh, maintenant, Dyonis avait certainement compris le tour mais il n'en restait pas moins que sur le moment, il s'était laissé berner et qu'il avait les avait même récompensé.
- Je n'avais jamais vu autant d'argent d'un coup et je cherchais à quoi l'utiliser alors... il suffirait sûrement à combler les principaux besoins de votre révolte.
Sur ce, les fameux renseignements que lui devaient Achille arrivèrent. Et Sylvère écouta avec grande attention. Une collecte d'impôts qui passait par sa forêt ? Hum, oui, ça, c'était du renseignement intéressant ! Carrément alléchant, même.
- Et tu sais combien ils seront, à protéger tout cela ?
Il n'était pas fou au point de croire que la cargaison ne serait pas protégée par tous les moyens mis à disposition pour cela. Et même lui qui n'était pas à cheval sur la prudence ne se serait pas jeté ainsi vers une mort quasi-certaine. Mais voler une collecte d'impôts... Quel trou cela ferait-il, dans les économies de l'Empire ! … et quelle augmentation pour les siennes !
Il nota l'information sur les soldats dans un coin de sa tête. Affectés à la maréchaussée. Besoin de renforts pour faire arrêter les criminels ? Cela l'amusa, quand il aurait peut-être dû s'en inquiéter plus sérieusement. Mais à quoi bon ? Cela ne changerait rien à leur nombre. Non, autant en rire.
Sylvère hocha la tête et, enfin, vint le dernier point. Achille sortit une feuille de ses loques. Il était grand, mais il dut néanmoins se dresser sur la pointe des pieds pour réussir à l'atteindre. Comme il n'était pas question que Sylvère redescende de son perchoir, il lâcha une main pour le prendre. Quant à pouvoir l'ouvrir, il s'assura avec ses jambes, pour avoir les mains disponibles. Et il était là, suspendu à deux mètres du sol, en train de prendre connaissance de cette feuille, en parallèle des explications d'Achille. Finalement, il eut un hochement de tête impressionné, la replia et la rangea dans sa poche.
Ce fut à son tour de répondre aux questions. Qui pourraient rejoindre cette petite organisation ? Oh, certainement beaucoup de monde. Cette forêt était remplie de criminels, qui en avaient tous après l'Empire, d'une manière ou d'une autre. Et Sylvère les connaissait tous. Il avait des pactes avec chacun d'entre eux. Ce n'était pas pour rien qu'on l'appelait le roi des brigands, après tout. Et parmis tous ces cas-là, il en voyait deux qui seraient particulièrement faciles à convaincre.
- Il y a Eloi. Il est un peu simplet et ne comprends pas tout mais il a une force impressionnante. Et une sérieuse dent contre les autorités. Il est fidèle : si on trouve la manière de le convaincre, il nous aidera jusqu'au bout. Rien ne peut l'acheter. Il y a aussi...
Il hésita une seconde, repoussa ses doutes et enchaîna :
- … Jamet. Il a deserté en même temps que moi. On... ne s'entend pas très bien, disons cela de cette manière, mais ils nous suivra sans une hésitation lui aussi.
En fait, Jamet était peut-être bien la seule personne de cette forêt qu'il évitait vraiment. Il fut un temps où il avait été son meilleur ami mais ce n'était plus vraiment le cas depuis plusieurs années maintenant. Et cela pour des raisons dont Sylvère avait un peu honte. Sans l'avouer.
Il était soudainement tellement plongé dans ses souvenirs qu'il n'écouta pas la suite de la conversation. Jusqu'à :
- Allez, petit oiseau, descends picorer !
Là, dans l'hebre, il y avait un pot de confiture et deux gâteaux. Il sourit et se laissa tomber au sol, tout proche de la nourriture. Eh bien, la contrepartie pour la révolte n'était pas longue à arriver. Il prit le pot de confiture dans une main, les deux biscuits dans l'ordre et croqua à pleines dents dedans :
- Merci, soeurette.
Il leva les biscuits en l'air avec un nouveau sourire.
Sylvère d'Aiguemorte- Brigand et roi de la forêt
- Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Jeux forestiers.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Alduis de Fromart / Victor Millard
Messages : 526
Date d'inscription : 17/03/2020
Localisation : Dans la forêt d'Aiguemorte
Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Cassandre tendit l'oreille, particulièrement attentive aux informations que Achille dévoilait. Une collecte d'impôts qui passait par la forêt d'Aiguemorte serait assurément une belle prise et une rude épine dans les pieds de ce maudit pays. Sa prudence habituelle s'éveilla cependant et la mit en garde de la dangerosité d'une opération qui viserait à ravir l'argent pillé aux citoyens modestes. Disposaient-ils réellement des ressources nécessaires pour accomplir un tel exploit ? Il y aurait beaucoup de soldats pour escorter le convoi. Cela s'apparenterait à un suicide.
Achille évoqua sans raison apparente les rumeurs sur l'esclave vil qui avait usurpé la place d'un noble et causé tant de torts à leurs frères d'infortune. Instinctivement, elle toucha la vilaine cicatrice qui lui restait sur le dos de sa main gauche suite à cette rencontre fâcheuse au marché. La fillette cracha de mépris dans l'herbe.
"Quelle honte que cet homme-là ! Un esclave qui avait réussi à intégrer les rangs de la noblesse, qui aurait pu avoir les moyens de changer les choses, qui aurait pu mettre de nombreux autres esclaves sous sa protection... Et tout ce que cet homme a osé faire... Quel monstre !"
Sa colère s'interrompit quand son regard aperçut Eldred. Elle se rappela qu'il venait lui aussi de la contrée du triste sire. Il ne devait pas aimer qu'on l'y associe.
"Pardon... Tu dois être triste quand on parle de ça."
Elle baissa les yeux, honteuse d'avoir pu faire de la peine à son camarade. Elle l'entendit alors répondre à une question d'Achille qui s'informait du devenir d'un esclave du nom de Aud et avait servi un bref temps chez l'usurpateur. Aud... Elle songea aussitôt à cette jeune fille du marché que l'enfant observait avec douleur pendant que le monstre lui écrasait la main.
"Aud va bien alors ? J'avais peur quand c'est lui qui l'a acheté... Ton maître avait essayé de l'acheter et lui semblait s'amuser de l'enchère, comme si c'était un jeu. Ah... elle ne av pas si bien alors ? La pauvre... Tu cherces un médecin alors ? Mais c'est pas un médecin qui faut voyons ! Dans la forêt, il y a Hyriel, c'est un sorcier guérisseur qui soigne toutes les maladies ! Il peut tout faire ! Il y a quelques mois, il m'a sauvé la vie et même gratuitement ! Tu voudrais que je te conduises à lui ? Il est très gentil Hyriel ! Et puis... Et puis, tu crois que je pourrais revoir Aud ? On n'a pas vraiment eu l'occasion de se parler la dernière fois au marché... "
Brusquement, le rire de Sylvère et résonna. Cassandre releva la tête l’écouta, interloquée, assurer pouvoir raconter sa capturer. Elle le fixa un peu perdue.
"Qu'est-ce qu'il nous gazouille là le piaf ? De ce que je sais, l'usurpateur aurait été livré au Premier Conseiller par un couple de paysans dont un mari infirme. Enfin, c'est des conneries tout ça ! Ça pue la manœuvre politique ! Quitte à inventer une belle fable, ils pourraient faire un truc mieux ! Et puis, ce nom, quoi ! Ce nom ! Galthym ! Galthym ? Mais ça sort d'où ? Ils ont pioché les lettres au hasard d'un chapeau ? C'est..."
Cassandre suspendit sa phrase en songeant à la sonorité du nom et la ressemblance étrange avec le mot thym. Du thym.... La plante que Hyriel utilisait constamment dans ses remèdes. Hyriel... Un infirme. Selon les rumeurs, un infirme avec des béquilles. Elle leva à nouveau les yeux vers Sylvère et ne fut plus incertaine que ce soit des sornettes. Sylvère et Hyriel réunis, ils pouvaient effectivement faire des choses déroutantes. Un rire nerveux lui vint à l'idée que ces deux-là aient réellement pu duper le Premier Conseiller.
"'Sylvère.... Sylvère, qu'est ce que vous avez fait, Hyriel et toi ?"
Sylvère n'eut pas beaucoup le temps de développer. Achille reprit la parole pour révéler une carte qu'il avait réalisé de ses soins et marquait les emplacements des patrouilles. Curieuse, Cassandre s'approcha pour étudier le plan? C'était très précise et sans le savoir de la lecture elle parvenait à décrypter tous les symboles. Ses yeux fixaient en particulier les chemins pour rallier la forêt à la capitale sans se faire prendre. Voilà un renseignement plus que précieux et utile. Son regard continua à contempler le plan, cherchant à enregistrer le plus possible d'éléments, jusqu'au moment où Sylvère se pencha pour se saisir de la carte et la ranger dans une de ses poches.
Achille évoquait à présent les possibles recrues et disait avoir croisé une dizaine d'esclave qui se cachaient dans cette forêt, prêts à les rejoindre. Bon élément. Il parla d'une femme que Eldred sembla connaitre. Sahar. Une personne instable et peu sûre. Cassandre fit la moue. C'était effectivement très dangereux. Sa moue se renforça quand Eldred relança Aud au centre de de la conversation mais refusa de l'impliquer dans le projet de leur révolte.
"Et pourquoi tu décides à sa place ? Laisse-lui connaitre le sujet si tu as tant confiance en elle et choisir en fonction de ses opinions. Tout le monde devrait avoir le choix. C'est pour moi la définition même de la liberté."
Sylvère rajouta finalement sa voix au chapitre. Cassandre releva les yeux et s'étonna de sa mine sérieuse. C'était qu'il avait l'air de prendre les choses avec intelligence et jauger l'opération à venir. Il raisonnait même bien et avec lucidité. Quelle découverte surprenante mais bien agréable.
Soudain, Achille la surprit en lui donnant une accolade pour la féliciter des victuailles. Elle sourit, ravie de lui avoir accorder ce plaisir puis s'intrigua des mots employés. Pourquoi il utilisait toujours le latin ? Elle le comprenait pas ! Il se croyait prêtre peut-être ? Son oreille nota cependant un roulement des R particulier qui lui rappela des intonations familières. Hyriel possédait une articulation similaire, comme plusieurs filles qu'elle avait pu connaitre au Lupanar. Elle était presque assurée de al déduction qui venait de s'établir.
"Achille... Tu viens de Iswyliz , non ? Sinon c'est quoi... Une corne copia ? C'est une corne qui copie ? Une corne avec de l'encre dedans et qu'on utilise pour copier un texte ? Non, il y a pas de rapport avec de la nourriture. C'est quoi alors Achille ? c'est pas gentil d'utiliser des mots que je connais pas !""
Dans le même temps, Eldred la remerciait lui aussi du pot de confiture et elle lui répondit d'un sourire radieux, satisfaite d'apporter de la joie au quotidien de ses camarades.
Sylvère venait alors de descendre de son arbre, attiré, comme c'était prévisible, par la nourriture disposée à son intention dans l'herbe. Il fanfaronnait même avec les deux gâteaux. Quel idiot ! Cassandre l'observa, attendrie, puis se rappela de l'opération à venir et courut l'enlacer.
"Ys, tu seras prudent, hein ? tu ne fais rien de dangereux. Tu entends bien ?"
Elle baissa la tête et l'enfouit dans son manteau, quelque peu honteuse de se laisser aller à ce sentimentalisme.
"T'as pas le droit de mourir, toi."
Achille évoqua sans raison apparente les rumeurs sur l'esclave vil qui avait usurpé la place d'un noble et causé tant de torts à leurs frères d'infortune. Instinctivement, elle toucha la vilaine cicatrice qui lui restait sur le dos de sa main gauche suite à cette rencontre fâcheuse au marché. La fillette cracha de mépris dans l'herbe.
"Quelle honte que cet homme-là ! Un esclave qui avait réussi à intégrer les rangs de la noblesse, qui aurait pu avoir les moyens de changer les choses, qui aurait pu mettre de nombreux autres esclaves sous sa protection... Et tout ce que cet homme a osé faire... Quel monstre !"
Sa colère s'interrompit quand son regard aperçut Eldred. Elle se rappela qu'il venait lui aussi de la contrée du triste sire. Il ne devait pas aimer qu'on l'y associe.
"Pardon... Tu dois être triste quand on parle de ça."
Elle baissa les yeux, honteuse d'avoir pu faire de la peine à son camarade. Elle l'entendit alors répondre à une question d'Achille qui s'informait du devenir d'un esclave du nom de Aud et avait servi un bref temps chez l'usurpateur. Aud... Elle songea aussitôt à cette jeune fille du marché que l'enfant observait avec douleur pendant que le monstre lui écrasait la main.
"Aud va bien alors ? J'avais peur quand c'est lui qui l'a acheté... Ton maître avait essayé de l'acheter et lui semblait s'amuser de l'enchère, comme si c'était un jeu. Ah... elle ne av pas si bien alors ? La pauvre... Tu cherces un médecin alors ? Mais c'est pas un médecin qui faut voyons ! Dans la forêt, il y a Hyriel, c'est un sorcier guérisseur qui soigne toutes les maladies ! Il peut tout faire ! Il y a quelques mois, il m'a sauvé la vie et même gratuitement ! Tu voudrais que je te conduises à lui ? Il est très gentil Hyriel ! Et puis... Et puis, tu crois que je pourrais revoir Aud ? On n'a pas vraiment eu l'occasion de se parler la dernière fois au marché... "
Brusquement, le rire de Sylvère et résonna. Cassandre releva la tête l’écouta, interloquée, assurer pouvoir raconter sa capturer. Elle le fixa un peu perdue.
"Qu'est-ce qu'il nous gazouille là le piaf ? De ce que je sais, l'usurpateur aurait été livré au Premier Conseiller par un couple de paysans dont un mari infirme. Enfin, c'est des conneries tout ça ! Ça pue la manœuvre politique ! Quitte à inventer une belle fable, ils pourraient faire un truc mieux ! Et puis, ce nom, quoi ! Ce nom ! Galthym ! Galthym ? Mais ça sort d'où ? Ils ont pioché les lettres au hasard d'un chapeau ? C'est..."
Cassandre suspendit sa phrase en songeant à la sonorité du nom et la ressemblance étrange avec le mot thym. Du thym.... La plante que Hyriel utilisait constamment dans ses remèdes. Hyriel... Un infirme. Selon les rumeurs, un infirme avec des béquilles. Elle leva à nouveau les yeux vers Sylvère et ne fut plus incertaine que ce soit des sornettes. Sylvère et Hyriel réunis, ils pouvaient effectivement faire des choses déroutantes. Un rire nerveux lui vint à l'idée que ces deux-là aient réellement pu duper le Premier Conseiller.
"'Sylvère.... Sylvère, qu'est ce que vous avez fait, Hyriel et toi ?"
Sylvère n'eut pas beaucoup le temps de développer. Achille reprit la parole pour révéler une carte qu'il avait réalisé de ses soins et marquait les emplacements des patrouilles. Curieuse, Cassandre s'approcha pour étudier le plan? C'était très précise et sans le savoir de la lecture elle parvenait à décrypter tous les symboles. Ses yeux fixaient en particulier les chemins pour rallier la forêt à la capitale sans se faire prendre. Voilà un renseignement plus que précieux et utile. Son regard continua à contempler le plan, cherchant à enregistrer le plus possible d'éléments, jusqu'au moment où Sylvère se pencha pour se saisir de la carte et la ranger dans une de ses poches.
Achille évoquait à présent les possibles recrues et disait avoir croisé une dizaine d'esclave qui se cachaient dans cette forêt, prêts à les rejoindre. Bon élément. Il parla d'une femme que Eldred sembla connaitre. Sahar. Une personne instable et peu sûre. Cassandre fit la moue. C'était effectivement très dangereux. Sa moue se renforça quand Eldred relança Aud au centre de de la conversation mais refusa de l'impliquer dans le projet de leur révolte.
"Et pourquoi tu décides à sa place ? Laisse-lui connaitre le sujet si tu as tant confiance en elle et choisir en fonction de ses opinions. Tout le monde devrait avoir le choix. C'est pour moi la définition même de la liberté."
Sylvère rajouta finalement sa voix au chapitre. Cassandre releva les yeux et s'étonna de sa mine sérieuse. C'était qu'il avait l'air de prendre les choses avec intelligence et jauger l'opération à venir. Il raisonnait même bien et avec lucidité. Quelle découverte surprenante mais bien agréable.
Soudain, Achille la surprit en lui donnant une accolade pour la féliciter des victuailles. Elle sourit, ravie de lui avoir accorder ce plaisir puis s'intrigua des mots employés. Pourquoi il utilisait toujours le latin ? Elle le comprenait pas ! Il se croyait prêtre peut-être ? Son oreille nota cependant un roulement des R particulier qui lui rappela des intonations familières. Hyriel possédait une articulation similaire, comme plusieurs filles qu'elle avait pu connaitre au Lupanar. Elle était presque assurée de al déduction qui venait de s'établir.
"Achille... Tu viens de Iswyliz , non ? Sinon c'est quoi... Une corne copia ? C'est une corne qui copie ? Une corne avec de l'encre dedans et qu'on utilise pour copier un texte ? Non, il y a pas de rapport avec de la nourriture. C'est quoi alors Achille ? c'est pas gentil d'utiliser des mots que je connais pas !""
Dans le même temps, Eldred la remerciait lui aussi du pot de confiture et elle lui répondit d'un sourire radieux, satisfaite d'apporter de la joie au quotidien de ses camarades.
Sylvère venait alors de descendre de son arbre, attiré, comme c'était prévisible, par la nourriture disposée à son intention dans l'herbe. Il fanfaronnait même avec les deux gâteaux. Quel idiot ! Cassandre l'observa, attendrie, puis se rappela de l'opération à venir et courut l'enlacer.
"Ys, tu seras prudent, hein ? tu ne fais rien de dangereux. Tu entends bien ?"
Elle baissa la tête et l'enfouit dans son manteau, quelque peu honteuse de se laisser aller à ce sentimentalisme.
"T'as pas le droit de mourir, toi."
Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Le soulagement de savoir Aud et William chez un noble droit et intègre comme le seigneur de Frenn - c'était mieux que rien - fut assombri par les nouvelles qu'Eldred donna de la jeune femme. Jérémie ne retint pas un soupir. Lui-même avait expérimenté deux jours les abjections d'Ulysse, qui le rouait de coups, l'enfermait sans nourriture, et lui avait même éclaté nez et lèvres... aussi imaginait-il l'horreur que fut le séjour d'Aud. Oh certes, il ignorait le détail, mais le Torrès en avait vu assez de l’usurpateur pour le deviner : sévices, torture psychologique, tentatives de culpabilisation entre ses esclaves. En voilà un qui avait mérité son exécution. Et qui cependant, par delà sa mort, contribuait encore à donner une ignoble image des peuples colonisés... alors qu'en tant qu'esclave se faisant passer pour un noble, Jérémie à sa place en aurait profité pour aider ses semblables et peut-être même faire bouger les choses à la Cour ! Tel était ce qui, avec le sort d'Aud, révoltait le plus l'Iswylan. Ses pupilles charbonneuses en flambaient de colère. Cassandre d'ailleurs partageait cette opinion et verbalisait l'exécrable gâchis commis par Ulysse, là où il aurait pu mettre sa ruse au service de ses pairs. Le Torrès acquiesça gravement, une main à l'épaule de la fillette.
Mais déjà Eldred soulevait de potentielles solutions pour Aud. Et Cassandre de renchérir en mentionnant un homme qui ferait des miracles. A entendre la petite, ce serait pas loin du Christ en personne ! Jérémie en eut un sourire amusé. Mais plus sérieusement, la présence d'un guérisseur l'intéressa au plus haut point. Son intellect "touche à tout" connaissait déjà bien des domaines - philosophie, cosmologie, mathématiques, versification, histoire - mais la botanique et le médecine ne faisaient pas partie des cordes à son arc. Aussi ressentit-il la frustration des esprits démesurés devant l'ignorance. De nouvelles choses à apprendre ! L'éternelle gifle de redécouvrir qu'on ne sait rien. Si ce guérisseur était en plus de leur côté - puisqu'il avait sauvé l'esclave sans rien demander - l'érudit se mettrait volontiers à son service. Et apprendrait de lui.
-- Eh bien ce sorcier constituerait un excellent élément dans notre groupe, approuva Jérémie en regardant Cassandre, avant de renchérir en se tournant vers Eldred : J'ai pour ma part rencontré une femme blonde, au visage tatoué, le même jour que Sahar. Elle prétend pouvoir soigner certains maux par magnétisme des pierres. A tout hasard.
Jérémie hocha la tête à la recommandation d'Eldred : façon de lui promettre que si Aud venait quérir des soins, l'on ne cherchera pas à l'impliquer dans des projets dangereux. Comme Cassandre le soulignait, il fallait qu'elle reste libre. Si elle réclamait des renseignements, on les lui donnerait. Mais sans lui forcer la main. Le Torrès pouvait comprendre que, en tant qu'esclave, on préfère la neutralité et, pour avoir eu cette discussion passionnante avec Aud, il savait quelle force elle trouvait dans cette position de résilience - presque de stoïcisme - que n'auraient pas méprisé un Épictète ou un Zénon.
-- Je crois qu'il ne faut rien cacher à Aud. Que si elle désire savoir, il ne nous appartient pas d'empêcher ce désir. Que cependant il n'est pas bon de lui forcer la main. Si elle sait garder nos secrets et si elle ne nous trahira jamais, c'est déjà là une chose très précieuse. Le reste lui appartient.
La distribution de nourriture fit sensation. Sylvère quitta son perchoir pour prendre les denrées. Des sourires témoignèrent toute la reconnaissance à la fillette et le brigand croqua dans une première portion de nourriture, tandis qu'Eldred et lui-même préféraient les emporter. Là-dessus cependant, l'intervention de Cassandre fit froncer les sourcils à Jérémie. Il salua la curiosité de l'enfant qui, d'elle-même, cherchait à trouver le sens de cornu-copia, mais se désola de sa frustration à ne pas comprendre. Confus, il en eut le pied qui tangua d'avant en arrière dans un de ses mouvements de gêne nerveuse. Le latin et le grec pouvaient lui venir si naturellement qu'il en oubliait, souvent, que tout le monde n'était pas en mesure de blaguer en langue ancienne. C'était stupide de sa part. Et déconnecté. Il ne le faisait même pas exprès...
-- Pardon, dit-il en direction de l'enfant. Ce n'est pas volontaire. Cela signifie "corne d'abondance" en latin. C'est un emblème de fécondité et de ressources infinies dans la mythologie. (Un temps) Je suis d'Iswyliz en effet.
On en vint à évoquer les différentes opérations. Le front de Jérémie se plissa de soucis aux questions que Cassandre adressait à Sylvère : quelle était donc cette histoire ? Le bandit et ce fameux guérisseur seraient allés chez le Premier Conseiller ? L'arrestation d'Ulysse serait de leur fait ? Et apparemment le sorcier était infirme... N'avaient-ils pas là mis le doigt dans un engrenage dangereux ? Jérémie guettera les explications de Sylvère, préférant d'ici là enregistrer les nouvelles données. Eloi et Jamet. Il retint ces noms ainsi que les rapides esquisses de leurs personnalités, lesquelles venaient s'ajouter au tableau d'ensemble de leur groupe. Comme dans un mécanisme, chaque pièce avait ses qualités et ses faiblesses : il faudrait chacune les placer à l'endroit optimal du système. Ces deux individus ; la dénommée Sahar ; Cassandre, Sylvère et ledit Hyriel... tous semblaient pourvus d'atouts autant que de failles qu'il faudrait canaliser les uns les autres. Et lui-même ne s'excluait pas du constat : il lui manquait beaucoup trop de codes émotionnels et sociaux, depuis le bord trop perché de ses pensées. Eldred, dans tout cela, Eldred semblait fort d'un équilibre salutaire au groupe. On sentait qu'il avait déjà dirigé des homme, soudé des groupes, et qu'il se nourrissait de ses erreurs pour n'en être que plus stable à l'avenir. Jérémie sentait en lui un excellent meneur.
En tous cas, les nombreuses infirmations que l'érudit apportait, ainsi que le plan tendu à Sylvère, parurent impressionner ses comparses - même si, lui, trouvait encore bien des défauts à ses esquisses. Au moins était-il flatté de voir que ses déductions allaient être utiles. Ce ne serait que le début. Jérémie connaissait désormais sa mission - son rôle dans leur groupe. Il affinerait encore et toujours ses calculs, recherches et prévisions.
-- Je n'ai pas le nombre exact, confessa-t-il à Sylvère qui s'informait des gardes réquisitionnés pour la surveillance des impôts. Il n'est cependant pas difficile de deviner que les effectifs seront doublés, voire triplés par rapport à une patrouille ordinaire, puisqu'il s'agit d'acheminer un tel magot. (Un temps, s'adressant désormais aux trois comparses pour leur soumettre ce qui lui trottait dans l'esprit) Que dites-vous par ailleurs de ceci : la guerre doit se faire également dans les esprits, pour installer durablement une nouvelle grille de lecture du monde. Chez mes maîtres, j'ai suffisamment étudié en secret la Bible et les Antiques, pour avoir acquis la certitude que les gens au pouvoir les tronquent et les tordent pour se donner des justifications. J'en plains Notre Seigneur. Il faudrait quelque chose comme un manifeste, un tract à distribuer, et où il se lirait ce que sont réellement les textes-source et leur contexte. Je pourrais écrire ceci, pointer les contradictions, les usages abusifs des textes. Peut-être que de la sorte, les gens lettrés découvriraient des choses... qu'ils ne voient pas dans une mauvaise traduction ou des citations hors-contexte. Car je crois que l’écrasante majorité des Monbriniens sont simplement ignorants : le non-savoir est le meilleur terreau pour tous les vices.
Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Eldred leva un sourcil interrogateur aux propos de Sylvère. Il savait que l'on avait livré le félon à Dyonis mais guère plus. Et à vrai dire, il n'avait pas cherché plus loin étant donné qu'il n'aurait jamais pu avoir la chance de l'exécuter à la zakrotienne comme son crime le méritait. Le brigand serait donc venu à Frenn, sous le nez du baron? C'était tellement improbable... Et pourtant... Il esquissa un sourire amusé mêlé d'un certain respect pour cette témérité (ou cette totale inconscience). C'est qu'il commencerait à presque à en apprécier le petit écureuil couronné. Dans la foulée Cassandre s’excusa de cette évocation maladroite mais le guerrier secoua lentement la tête.
- J’aurais surtout voulu l’exécuter moi-même comme ses origines l’auraient réclamé.
Sa mâchoire se serra… La justice monbrinienne n’avait pas été particulièrement tendre avec lui, loin de là, mais ce n’était pas ce qu’il méritait. Jamais, désormais il ne pourrait payer l’entièreté de ses crimes. Mais ce qui l’embêtait le plus était de savoir où il se trouvait désormais… Dans les enfers chrétiens ou au Helheim ? Si tel était le cas, alors il aurait la chance de le revoir et de lui faire payer un jour ou l’autre, ses crimes comme il se devait. C’était du moins ainsi qu’il se consolait, notamment lorsqu’il réalisait le peu de chance qu’il avait de finir au Valhalla…
Un point attira cependant son attention, Sylvère, le petit écureuil, souhaitait leur offrir son butin. La somme avait dû être colossale. De quoi lui permettre de vivre confortablement ou de fuir tous ses problèmes qui devait lui pendre au nez... Et il voulait leur offrir? Comme ça?
- C'est fort généreux de votre part et nous en ferons bonne usage si tel est votre désir
Quoi de mieux que de financer une révolte avec le propre argent de l'état contre lequel on se rebellait? L'ironie du sort, lui fit étouffer un petit rire. Tout semblait s'organiser pour le mieux... Peut-être trop bien même...
Le moment était idéal pour demander conseil pour Aud. Un médecin, guérisseur, sorcier… Qu’est-ce que ça pouvait faire tant qu’on l’aidait ? Il hocha donc la tête tout en les remerciant. Cassandre semblait bien les connaitre et elle pourrait sans doute l’accompagner. Cela leur éviterait de s’absenter tous les deux de Frenn…
Ils firent ensuite un point sur la révolte. Lui refusait d'impliquer sa lillesøster, eux souhaitaient la laisser libre de son choix. Soit. Lui, connaissait déjà son point de vue. Il acquiesça à leurs dires. Elle était suffisamment grande pour choisir par elle-même. Tant que personne ne lui forçait la main ou ne critiquait son point de vue, aussi différent soit-il du leur. En revanche, il avait parfaitement confiance en elle ainsi qu'en son silence, ce qu’il ne manqua pas de leur répéter. Chacun indiqua les alliés potentiels à sa disposition. Le guerrier était pensif. Il connaissait une personne de confiance dont il n’avait pas parlé mais… Etait-il toujours ici à Braktenn ? Il en doutait fortement…
- Je connais quelqu’un d’autre finit-il par dire C’est un de mes frères. Il est arrivé en même temps que moi mais j’ignore s’il est toujours ici, ni même s’il est en vie… Je n’ai pas encore pu partir à sa recherche… Il se prénomme Ingvar. Ma taille, cheveux clairs…
Que pouvait-il dire d’autre ? On avait pu lui raser la tête, le délester d’un membre ou que savait-il encore… Le baron de Frenn avait fait son possible pour qu’il soit soigné et pour cela il avait toute la gratitude du zakrotien… Son regard vagabonda un instant avant de revenir se fixer sur ses acolytes. Jérémie acheva le tour de table dans une longue tirade qui laissa le guerrier perplexe. Il admirait le jeune homme mais le comprendre relevait parfois d’un défi tant ses phrases étaient longues et complexes. Il faudrait qu’il lui apprenne un jour que les explications courtes étaient parfois préférables lorsqu’il s’agissait de réunion stratégique… Il lui fallut donc un bon moment pour comprendre de quoi il retournait et qu’elle était l’objectif : le faux dieu, son troupeau de moutons et ses bergers aussi hypocrites que vaniteux et cupides.
Un seul être était inutile. Mais une foule contre un unique homme? Ils avaient à leur disposition tous les serviles esclaves volontaires monbriniens qui s'ignoraient!
Mais si leur nombre grossissait alors… L’émulation, l’enjeu et l’espoir dévoreraient l’effroi. Un large sourire se dessina sur son visage tandis que ces yeux brillaient tant de détermination que de malice. Il gratifia Jérémie d’une large tape amical dans le dos.
- Par la barbe d’Odin ! Tu es formidable, mon ami ! C’est une idée absolument prodigieuse !
Il resta songeur un instant. Comment pouvaient-ils faire pour la mettre en place ? Ils ne suffisaient pas de rédiger le manifeste… Il devait être lu, écrit et transmit. Il fallait qu’il devienne aussi contagieux que les miasmes, qu’il se répande, dans chaque ruelle de Braktenn, dans chaque village. Chacun devait avoir conscience des couleuvres qu’il avalait chaque matin avec son gruau. Il leur faudrait pour cela trouver de bons vecteurs…
- J’aurais surtout voulu l’exécuter moi-même comme ses origines l’auraient réclamé.
Sa mâchoire se serra… La justice monbrinienne n’avait pas été particulièrement tendre avec lui, loin de là, mais ce n’était pas ce qu’il méritait. Jamais, désormais il ne pourrait payer l’entièreté de ses crimes. Mais ce qui l’embêtait le plus était de savoir où il se trouvait désormais… Dans les enfers chrétiens ou au Helheim ? Si tel était le cas, alors il aurait la chance de le revoir et de lui faire payer un jour ou l’autre, ses crimes comme il se devait. C’était du moins ainsi qu’il se consolait, notamment lorsqu’il réalisait le peu de chance qu’il avait de finir au Valhalla…
Un point attira cependant son attention, Sylvère, le petit écureuil, souhaitait leur offrir son butin. La somme avait dû être colossale. De quoi lui permettre de vivre confortablement ou de fuir tous ses problèmes qui devait lui pendre au nez... Et il voulait leur offrir? Comme ça?
- C'est fort généreux de votre part et nous en ferons bonne usage si tel est votre désir
Quoi de mieux que de financer une révolte avec le propre argent de l'état contre lequel on se rebellait? L'ironie du sort, lui fit étouffer un petit rire. Tout semblait s'organiser pour le mieux... Peut-être trop bien même...
Le moment était idéal pour demander conseil pour Aud. Un médecin, guérisseur, sorcier… Qu’est-ce que ça pouvait faire tant qu’on l’aidait ? Il hocha donc la tête tout en les remerciant. Cassandre semblait bien les connaitre et elle pourrait sans doute l’accompagner. Cela leur éviterait de s’absenter tous les deux de Frenn…
Ils firent ensuite un point sur la révolte. Lui refusait d'impliquer sa lillesøster, eux souhaitaient la laisser libre de son choix. Soit. Lui, connaissait déjà son point de vue. Il acquiesça à leurs dires. Elle était suffisamment grande pour choisir par elle-même. Tant que personne ne lui forçait la main ou ne critiquait son point de vue, aussi différent soit-il du leur. En revanche, il avait parfaitement confiance en elle ainsi qu'en son silence, ce qu’il ne manqua pas de leur répéter. Chacun indiqua les alliés potentiels à sa disposition. Le guerrier était pensif. Il connaissait une personne de confiance dont il n’avait pas parlé mais… Etait-il toujours ici à Braktenn ? Il en doutait fortement…
- Je connais quelqu’un d’autre finit-il par dire C’est un de mes frères. Il est arrivé en même temps que moi mais j’ignore s’il est toujours ici, ni même s’il est en vie… Je n’ai pas encore pu partir à sa recherche… Il se prénomme Ingvar. Ma taille, cheveux clairs…
Que pouvait-il dire d’autre ? On avait pu lui raser la tête, le délester d’un membre ou que savait-il encore… Le baron de Frenn avait fait son possible pour qu’il soit soigné et pour cela il avait toute la gratitude du zakrotien… Son regard vagabonda un instant avant de revenir se fixer sur ses acolytes. Jérémie acheva le tour de table dans une longue tirade qui laissa le guerrier perplexe. Il admirait le jeune homme mais le comprendre relevait parfois d’un défi tant ses phrases étaient longues et complexes. Il faudrait qu’il lui apprenne un jour que les explications courtes étaient parfois préférables lorsqu’il s’agissait de réunion stratégique… Il lui fallut donc un bon moment pour comprendre de quoi il retournait et qu’elle était l’objectif : le faux dieu, son troupeau de moutons et ses bergers aussi hypocrites que vaniteux et cupides.
Un seul être était inutile. Mais une foule contre un unique homme? Ils avaient à leur disposition tous les serviles esclaves volontaires monbriniens qui s'ignoraient!
Ceux qui subissaient sans rien oser dire.
Ceux qui ignoraient.
Ceux que la peur tenaillait.
Ceux qui ignoraient.
Ceux que la peur tenaillait.
Mais si leur nombre grossissait alors… L’émulation, l’enjeu et l’espoir dévoreraient l’effroi. Un large sourire se dessina sur son visage tandis que ces yeux brillaient tant de détermination que de malice. Il gratifia Jérémie d’une large tape amical dans le dos.
- Par la barbe d’Odin ! Tu es formidable, mon ami ! C’est une idée absolument prodigieuse !
Il resta songeur un instant. Comment pouvaient-ils faire pour la mettre en place ? Ils ne suffisaient pas de rédiger le manifeste… Il devait être lu, écrit et transmit. Il fallait qu’il devienne aussi contagieux que les miasmes, qu’il se répande, dans chaque ruelle de Braktenn, dans chaque village. Chacun devait avoir conscience des couleuvres qu’il avalait chaque matin avec son gruau. Il leur faudrait pour cela trouver de bons vecteurs…
Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Sylvère laissa Cassandre parler d'Hyriel. Elle le faisait certainement mieux que lui. A sa place, il n'aurait pu s'empêcher d'y glisser une petite pique à son égard, après tout. Il finit par intervenir cependant :
- Hyriel déteste les nobles, il participera certainement. Il habite dans une petite masure, dans la forêt, avec trois autres hommes.
Il ne s'étendit pas davantage, cela parlait déjà en soi. Encore des paires de bras potentielles. Mais Sylvère avait pour le moment d'autres choses à l'esprit.
Les souvenirs croustillants que la conversation lui rappelait étaient absolument délicieux. De toute sa vie, Sylvère s'était rarement autant amusé qu'en apportant le poulet au Premier Conseiller. Ce n'était pourtant pas peu dire, quand on savait qu'il s'amusait tous les jours.
Mais rien que pour voir la tête de Dyonis quand il avait retiré le sac de la tête d'Ulysse, les risques pris valaient le coup. Sans compter qu'après cela, il restait encore la satisfaction d'avoir pu le rouler dans la farine aussi facilement. Oh non, Sylvère ne regrettait pas du tout.
Quant à la tête de Cassandre qui se leva vers lui quand il parla, il s'en amusa encore davantage. Elle ne le croyait pas. Comment aurait-elle pu ? Oh, elle n'avait pas idée de ce qu'il était capable de faire. Sylvère ne reculait devant rien. Elle maugréait quand soudain, elle s'arrêta. Le sourire de Sylvère s'aggrandit. Voilà, elle avait le rapprochement. Le thym. Le mari infirme. Hyriel. Il avait de nouveau une furieuse envie de rire, désormais.
Cassandre eut un rire nerveux. Sylvère laissa son sourire flotter de nouveau quelques instants sur ses lèvres. Puis, il prit un air mystérieux et commença :
- Je l'ai vu entrer dans la forêt et aller se réfugier dans une petite cabane. Tout à fait entre nous, ce n'est vraiment pas une cachette exceptionnelle.
Il s'assit au bord de la branche, les jambes dans le vide et reprit :
- Il m'a tout raconté, du début à la fin. Il a même pas essayé de me mentir, cet imbécile. Ah ! Il n'avait peut-être pas compris qu'il ne fallait pas faire confiance à quelqu'un qui vous réveillez avec la dague sur le cou...
Il fit une nouvelle pause, toujours son immense sourire sur les lèvres :
- Il avait une douleur au poignet. Hyriel s'est fait un plaisir de le soulager. Vous l'auriez vu, à pleurnicher comme un nouveau-né.
Mais c'était maintenant que son moment préféré arrivait. La livraison. Parfaite. Hilarante. Grandiose même !
- Comment Dyonis pouvait-il s'imaginer une seule seconde que la paysanne muette qu'il avait devant lui, c'était le brigand qu'il cherche depuis cinq ans ? C'est quand même fort dommage pour lui ! Ah, si vous aviez vu la tête qu'il a fait, ce brave baron, quand il a soulevé le sac sur la tête de notre petite cuisine ! Elles sont pas belles, les autorités monbriniennes, à récompenser ses criminels, vous ne trouvez pas ?
Il rit et fit un tour complet de la branche, tout naturellement. Il les laissa parler de la suite, trop occupé qu'il était à rire encore une fois en silence. Quelle tête avait fait Dyonis, quand il s'était rendu compte qu'il avait été berné par un brigand travesti ? Il aurait donné beaucoup de choses pour le savoir.
Son oreille fut néanmoins attirée par la remarque de la fillette. Elle avait raison. Tout le monde avait le droit de faire des choix. C'était ce qui faisait d'un homme, un homme. Le libre-arbitre, cette capacité de choisir entre touner à droite et à gauche, par exemple. La vie était faite de choix. Toute entière.
- Tout le monde a toujours le choix, Cassandre, même ceux qui disent qu'ils ne l'ont pas. La seule chose qui peut limiter le nombre de voies qui nous sont offertes, c'est nous-mêmes. Jusqu'à où tu es prête à aller pour assumer les conséquences de tes actes ? C'est à cela qu'on se résume. Certains choississent de ne pas choisir. Certains choississent de fermer les yeux. Ou bien d'autres de ne rien faire. Mais d'une manière ou d'une autre, ils font un choix, un jour ou l'autre. J'ai choisi de vivre ainsi, et je ne peux en vouloir qu'à moi-même si je suis aujourd'hui recherché.
Il eut un sourire affectueux quand Cassandre s'énerva finalement contre le pauvre Achille. Elle avait qu'à faire comme lui ! Ignorer les mots qu'elle ne connaissait pas, voilà tout. Lui non plus, il ne savait pas ce que c'était cornu-copia et il n'en faisait pas tout un plat. D'ailleurs, il n'écouta pas sa réponse, parce qu'il s'en fichait comme de sa première dent.
Descendu de l'arbre, il finissait son gâteau avec un sourire, appuyé contre le tronc d'arbre, quand elle se précipita dans ses bras sans prévenir. Surpris, il s'arrêta aussitôt et baissa les yeux vers elle qui s'accrochait à sa taille et enfouissait sa tête dans son manteau. Finalement, sans faire plus du tout attention ni à Eldred, ni à Achille, il s'agenouilla devant elle et la serra contre lui.
- Merci, ma petite princesse, lui dit-il à voix basse, pour qu'elle soit la seule à entendre.
Puis, il la prit par les épaules et enchaîna avec un sourire amusé :
- Mais j'ai pas l'intention de mourir tout de suite, rassure-toi ! Regarde-moi, je suis encore trop jeune pour ça !
Il se redressa enfin, en en profitant pour passer sa main dans les cheveux de Cassandre. Il refit face à Achille. Ce dernier ne savait pas combien les soldats seraient, à acheminer les impôts. Très bien. Dans tous les cas, ce n'était pas en attaquant de front que les choses fonctionneraient : la ruse marchait bien mieux. Des dizaines d'idées fourmillaient déjà dans son esprit, construisant des plans plus loufoques les uns que les autres. Voler une somme d'argent en si grande quantité. Oh, que cela serait drôle !
Mais Achille avait déjà enchaîné sur une autre longue tirade dont il avait les secrets. Qui parlait de religion. Sylvère eut un sourire amusé. Quoi ? Se rendre compte que les croyances étaient tournées et retournées pour servir selon les envies de chacun ? Pas besoin de connaître des dizaines de choses pour le comprendre, quand on y réfléchissait. Sylvère en était persuadé.
Après tout, n'était-ce pas exagérer, que de remercier Dieu pour chaque fait et geste ? Non, ce n'était pas lui qui donnait de quoi manger au famille ou de quoi se chauffer l'hiver. Que ceux qui le pensent essayent de ne plus préparer leurs repas et de le remercier quand même. Ils verraient bien que rien ne tombait du ciel, et que s'ils pouvaient manger le soir, c'était bien parce que c'étaient eux qui avaient fait le travail.
Mais même s'il s'agissait là d'explications bien longues et compliquées pour au final, dire quelque chose de relativement simple, Sylvère écoutait avec attention. Il réfléchit durant quelques instants puis :
- Alors il ne reste plus qu'à trouver un moyen de les diffuser en assez grande quantité.
- Hyriel déteste les nobles, il participera certainement. Il habite dans une petite masure, dans la forêt, avec trois autres hommes.
Il ne s'étendit pas davantage, cela parlait déjà en soi. Encore des paires de bras potentielles. Mais Sylvère avait pour le moment d'autres choses à l'esprit.
Les souvenirs croustillants que la conversation lui rappelait étaient absolument délicieux. De toute sa vie, Sylvère s'était rarement autant amusé qu'en apportant le poulet au Premier Conseiller. Ce n'était pourtant pas peu dire, quand on savait qu'il s'amusait tous les jours.
Mais rien que pour voir la tête de Dyonis quand il avait retiré le sac de la tête d'Ulysse, les risques pris valaient le coup. Sans compter qu'après cela, il restait encore la satisfaction d'avoir pu le rouler dans la farine aussi facilement. Oh non, Sylvère ne regrettait pas du tout.
Quant à la tête de Cassandre qui se leva vers lui quand il parla, il s'en amusa encore davantage. Elle ne le croyait pas. Comment aurait-elle pu ? Oh, elle n'avait pas idée de ce qu'il était capable de faire. Sylvère ne reculait devant rien. Elle maugréait quand soudain, elle s'arrêta. Le sourire de Sylvère s'aggrandit. Voilà, elle avait le rapprochement. Le thym. Le mari infirme. Hyriel. Il avait de nouveau une furieuse envie de rire, désormais.
Cassandre eut un rire nerveux. Sylvère laissa son sourire flotter de nouveau quelques instants sur ses lèvres. Puis, il prit un air mystérieux et commença :
- Je l'ai vu entrer dans la forêt et aller se réfugier dans une petite cabane. Tout à fait entre nous, ce n'est vraiment pas une cachette exceptionnelle.
Il s'assit au bord de la branche, les jambes dans le vide et reprit :
- Il m'a tout raconté, du début à la fin. Il a même pas essayé de me mentir, cet imbécile. Ah ! Il n'avait peut-être pas compris qu'il ne fallait pas faire confiance à quelqu'un qui vous réveillez avec la dague sur le cou...
Il fit une nouvelle pause, toujours son immense sourire sur les lèvres :
- Il avait une douleur au poignet. Hyriel s'est fait un plaisir de le soulager. Vous l'auriez vu, à pleurnicher comme un nouveau-né.
Mais c'était maintenant que son moment préféré arrivait. La livraison. Parfaite. Hilarante. Grandiose même !
- Comment Dyonis pouvait-il s'imaginer une seule seconde que la paysanne muette qu'il avait devant lui, c'était le brigand qu'il cherche depuis cinq ans ? C'est quand même fort dommage pour lui ! Ah, si vous aviez vu la tête qu'il a fait, ce brave baron, quand il a soulevé le sac sur la tête de notre petite cuisine ! Elles sont pas belles, les autorités monbriniennes, à récompenser ses criminels, vous ne trouvez pas ?
Il rit et fit un tour complet de la branche, tout naturellement. Il les laissa parler de la suite, trop occupé qu'il était à rire encore une fois en silence. Quelle tête avait fait Dyonis, quand il s'était rendu compte qu'il avait été berné par un brigand travesti ? Il aurait donné beaucoup de choses pour le savoir.
Son oreille fut néanmoins attirée par la remarque de la fillette. Elle avait raison. Tout le monde avait le droit de faire des choix. C'était ce qui faisait d'un homme, un homme. Le libre-arbitre, cette capacité de choisir entre touner à droite et à gauche, par exemple. La vie était faite de choix. Toute entière.
- Tout le monde a toujours le choix, Cassandre, même ceux qui disent qu'ils ne l'ont pas. La seule chose qui peut limiter le nombre de voies qui nous sont offertes, c'est nous-mêmes. Jusqu'à où tu es prête à aller pour assumer les conséquences de tes actes ? C'est à cela qu'on se résume. Certains choississent de ne pas choisir. Certains choississent de fermer les yeux. Ou bien d'autres de ne rien faire. Mais d'une manière ou d'une autre, ils font un choix, un jour ou l'autre. J'ai choisi de vivre ainsi, et je ne peux en vouloir qu'à moi-même si je suis aujourd'hui recherché.
Il eut un sourire affectueux quand Cassandre s'énerva finalement contre le pauvre Achille. Elle avait qu'à faire comme lui ! Ignorer les mots qu'elle ne connaissait pas, voilà tout. Lui non plus, il ne savait pas ce que c'était cornu-copia et il n'en faisait pas tout un plat. D'ailleurs, il n'écouta pas sa réponse, parce qu'il s'en fichait comme de sa première dent.
Descendu de l'arbre, il finissait son gâteau avec un sourire, appuyé contre le tronc d'arbre, quand elle se précipita dans ses bras sans prévenir. Surpris, il s'arrêta aussitôt et baissa les yeux vers elle qui s'accrochait à sa taille et enfouissait sa tête dans son manteau. Finalement, sans faire plus du tout attention ni à Eldred, ni à Achille, il s'agenouilla devant elle et la serra contre lui.
- Merci, ma petite princesse, lui dit-il à voix basse, pour qu'elle soit la seule à entendre.
Puis, il la prit par les épaules et enchaîna avec un sourire amusé :
- Mais j'ai pas l'intention de mourir tout de suite, rassure-toi ! Regarde-moi, je suis encore trop jeune pour ça !
Il se redressa enfin, en en profitant pour passer sa main dans les cheveux de Cassandre. Il refit face à Achille. Ce dernier ne savait pas combien les soldats seraient, à acheminer les impôts. Très bien. Dans tous les cas, ce n'était pas en attaquant de front que les choses fonctionneraient : la ruse marchait bien mieux. Des dizaines d'idées fourmillaient déjà dans son esprit, construisant des plans plus loufoques les uns que les autres. Voler une somme d'argent en si grande quantité. Oh, que cela serait drôle !
Mais Achille avait déjà enchaîné sur une autre longue tirade dont il avait les secrets. Qui parlait de religion. Sylvère eut un sourire amusé. Quoi ? Se rendre compte que les croyances étaient tournées et retournées pour servir selon les envies de chacun ? Pas besoin de connaître des dizaines de choses pour le comprendre, quand on y réfléchissait. Sylvère en était persuadé.
Après tout, n'était-ce pas exagérer, que de remercier Dieu pour chaque fait et geste ? Non, ce n'était pas lui qui donnait de quoi manger au famille ou de quoi se chauffer l'hiver. Que ceux qui le pensent essayent de ne plus préparer leurs repas et de le remercier quand même. Ils verraient bien que rien ne tombait du ciel, et que s'ils pouvaient manger le soir, c'était bien parce que c'étaient eux qui avaient fait le travail.
Mais même s'il s'agissait là d'explications bien longues et compliquées pour au final, dire quelque chose de relativement simple, Sylvère écoutait avec attention. Il réfléchit durant quelques instants puis :
- Alors il ne reste plus qu'à trouver un moyen de les diffuser en assez grande quantité.
Sylvère d'Aiguemorte- Brigand et roi de la forêt
- Fiche perso : Fiche.
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Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
La colère qu'Eldred manifesta à l'égard de l'usurpateur qui avait causé tant de torts aux esclaves et à la réputation des gens de Zarkos. Elle le sentait hanté par la rancune et cela la peinait. Elle avait connu ce sentiment longtemps contre ceux qui occupaient a maison de son enfance heureuse, contre celui qui l'avait jeté à la rue,contre les nobles... Elle savait la douleur que cela causait. La fillette s'avança et vint faire un câlin à Eldred.
"Te mets pas en colère comme ça, s'il te plaît. La colère, ça fait mal."
Elle se redressa en entendant Achille évoquer Hyriel et jugeait que ce serait une recrue de choix. Là-dessus, Sylvère précisa qu'il détestait les nobles et avait avec lui trois autres hommes. Achille compléta connaitre avoir rencontré une magnétiseuse dans la forêt.
"Je la connais aussi ! Elle est gentille ! Et puis, elle a une dette envers moi comme j'ai payé ses impôts une fois ! Eh eh, en tant que princesse d'Aiguemorte, c'est normal de connaitre tous les sujets de ce royaume forestier! "
Elle eut un petit espiègle, qui trahissait là son jeune âge, puis releva la tête en entendant le rire beaucoup plus fort de Sylvère. Perché sur sa branche, il se délectait de raconter l'histoire de l'homme avait pris le masque d'Ulysse. Cassandre écarquilla les yeux en écoutant cette histoire incroyable et n'en revint pas qu'une personne ayant usurpé dix ans une place dans la noblesse ait pu tout dévoiler à un simple brigand. La peur de al mort ? Le fait d'avoir senti une dague à sa gorge avait pu tant le terrifier et rendu possible ce bavardage. La suite du récit se révélait encore plus drôle. Cassandre ne put s'arrêter de rire à imaginer Hyriel soigner un gars qui pleurnichait comme un bébé. Même Grace ne pleurait pas pour un petit bobo ! Et cette livraison au château de Frenn ! Quel culot ! Mais c'était trop drôle d'imaginer ses deux amis
duper un noble aussi facilement ! Elle se tourna, le sourire aux lèvres, vers Eldred, plutôt insolente.
"Non mais il est trop bête ton maître ! Il est encore plus bête que cet imbécile d'Alexandre !"
Peu à peu, l'hilarité se calma et la raison lui revint. Elle songea à la fortune que Sylvère et Hyriel avaient capté grâce à cette bonne ruse. Leur révolte financée par le royaume lui-même ! Ce n'était même pas une plaisanterie. C'était... stupéfiant et formidable. Eldred reprit soudain la parole et rapporta connaitre un de ses camarades qui avait été déporté à Braktenn avec lui. Un dénommé Ingvar mais qui aurait été mal en point. Cassandre étudia la question et songea que le meilleur moyen serait d'interroger Greeglocks directement pour savoir à qui il avait vendu cet esclave.
"Et si j’allais poser la question à la grosse merde qui s'engraisse de chair humaine ? Je peux lui dire que mon maître rechercher un homme solide pour des travaux de forces et a entendu parlé de cet Ingav. Logiquement, il pourra m'apprendre où il est actuellement et je pourrais essayer d'entrer en contact avec lui."
L'idée même de parler avec cet homme qui l'avait vendu il y avait maintenant deux ans la dégoûtait. La seule chose qu'elle aurait réellement voulu c'était de lui mordre l'autre ami, de manière encore plus profonde et féroce que la dernière fois. ou de lui enfoncer une dague dans le ventre ou le cœur. Ou mieux. Le marquer lui aussi d'une de ces terribles barres de fer et lui apposaient l'infâme marque qui ornait à eux trois leur épaule à vie. mais elle se retiendrait. Elle canaliserait cette colère et traiterait avec lui. Il payerait plus tard. Mais il payerait un jour. Elle s'en faisait la promesse.
Peu après, Achille se ralliait à cette opinion de ne pas laisser Aud dans l'ignorance et la laisser pleinement la liberté du choix. a son étonnement, Sylvère approuvait et donnait une troublante leçon sur le sujet pleine de sagesse. Elle ne put s'empêcher de le taquiner un peu.
"T'as entendu, Erik ? même cet idiot de Sylvère est d'accord !"
Fière de cette boutade, elle tourna la tête vers son grand frère et lui tira la langue dans une mine d'insolence superbe. Achille lui fournit ensuite l'explication sur le terme mystérieux qu'il avait utilisé et son visage s'illumina, ravie de cette compréhension nouvelle.
"Ah ! Je vois ! Et je me suis pas trompée ! Je me disais que ton accent me disait quelque part ! Il ressemble beaucoup à celui que plusieurs filles au Lupanar avaient ! Et j'avais déjà reconnu que Hyriel et ses trois amis. Ils avaient le même eux aussi !"
Achille se remit ensuite à réfléchir à l’opération qui commençait à se monter et à exposer ses idées. Dans ce même temps, Sylvère vint la cueillir dans ses bras et lui promettre de ne pas mourir tout de suite. elle ne répondit pas. Elle n'osait pas. Elle se sentait encore pudique pour dévoiler davantage ses sentiments. Achille poursuivit peu après une longue tirade qui exposait que le peuple serait manipulé par les thèses religieuses que proposaient le clergé et la noblesse. Elle haussa les épaules, peu convaincue. Il avait eu besoin de lire tous ces textes compliqués pour comprendre ça ? Pourtant, à voir le spectacle des prêtres qui sermonnaient leurs ouailles, moralisaient à l'extrême les comportement amis faisaient bien souvent le contraire, cela lui semblait pas difficile à déduire. D'un air las, elle marmonna :
"Je vois pas, moi, en quoi ça soit difficile à comprendre. Moi non plus, j'ai pas d'instruction, j'ai jamais rien lu, je suis ignorante, mais je comprends que les prêtres ils ne font que dire des choses pour tromper les gens."
Elle retomba dans un mutisme, peu emballée par l'enthousiasme qui semblait saisir ses camarades à l'annonce que Achille pourrait écrire des tracts pour expliquer aux ignorants les manipulations du pouvoir. Ils pensaient que cela pourrait aider à recruter d'autres recrues parmi tous les esclaves exploités. En soi, l'idée ne serait pas mauvaise. Sauf qu'ils omettaient tous un détail qui avait son importante. elle se recula un peu et fixa les tris adultes d'un air sceptiques.
"Vous êtes bien mignons, tous trois, à discuter de ça. Sur le principe, l'idée est intéressante. Mais même si on arrivait à diffuser tes textes, Achille, qui saura les lire ? Combien d'esclaves sont instruits ? Moi, Dame Irène essaie de m'apprendre. Mais c'est trop compliqué. Toutes ces lettres, elles s'embrouillent et j'arrive même pas à les reconnaitre ! Alors, comment on peut faire avec cette difficulté-là ?"
Cassandre s'écarta encore de quelques pas et leva la tête vers ce ciel censé accueillir des êtres invisibles.
"Dites, vous... vous croyez en quoi ? Dieu, Le Christ, La Vierge.... Ils font peur. Quand les curés disent qu'ils voient tout, je trouve ça... effrayant. Mais je crois aux Saints. les Saints, ils existent, je sais. Zita est là pour me le rappeler. Je al sens. Mais Zita... Zita, je l'appelle, je la prie et elle veille sur moi. je crois.. je crois pas qu'il y a de lieu après la mort que nos âmes elles volent quelque part, elles errent. Sinon... sinon les imaginer dans le ciel comme ça, c'est bizarre. Enfin, je ne sais pas vraiment."
Perplexe, l'enfant contempla ce vaste ciel qui lui semblait oppressant à cet instant puis reporta son regard vers la forêt tranquille qui l'apaisa.
"Te mets pas en colère comme ça, s'il te plaît. La colère, ça fait mal."
Elle se redressa en entendant Achille évoquer Hyriel et jugeait que ce serait une recrue de choix. Là-dessus, Sylvère précisa qu'il détestait les nobles et avait avec lui trois autres hommes. Achille compléta connaitre avoir rencontré une magnétiseuse dans la forêt.
"Je la connais aussi ! Elle est gentille ! Et puis, elle a une dette envers moi comme j'ai payé ses impôts une fois ! Eh eh, en tant que princesse d'Aiguemorte, c'est normal de connaitre tous les sujets de ce royaume forestier! "
Elle eut un petit espiègle, qui trahissait là son jeune âge, puis releva la tête en entendant le rire beaucoup plus fort de Sylvère. Perché sur sa branche, il se délectait de raconter l'histoire de l'homme avait pris le masque d'Ulysse. Cassandre écarquilla les yeux en écoutant cette histoire incroyable et n'en revint pas qu'une personne ayant usurpé dix ans une place dans la noblesse ait pu tout dévoiler à un simple brigand. La peur de al mort ? Le fait d'avoir senti une dague à sa gorge avait pu tant le terrifier et rendu possible ce bavardage. La suite du récit se révélait encore plus drôle. Cassandre ne put s'arrêter de rire à imaginer Hyriel soigner un gars qui pleurnichait comme un bébé. Même Grace ne pleurait pas pour un petit bobo ! Et cette livraison au château de Frenn ! Quel culot ! Mais c'était trop drôle d'imaginer ses deux amis
duper un noble aussi facilement ! Elle se tourna, le sourire aux lèvres, vers Eldred, plutôt insolente.
"Non mais il est trop bête ton maître ! Il est encore plus bête que cet imbécile d'Alexandre !"
Peu à peu, l'hilarité se calma et la raison lui revint. Elle songea à la fortune que Sylvère et Hyriel avaient capté grâce à cette bonne ruse. Leur révolte financée par le royaume lui-même ! Ce n'était même pas une plaisanterie. C'était... stupéfiant et formidable. Eldred reprit soudain la parole et rapporta connaitre un de ses camarades qui avait été déporté à Braktenn avec lui. Un dénommé Ingvar mais qui aurait été mal en point. Cassandre étudia la question et songea que le meilleur moyen serait d'interroger Greeglocks directement pour savoir à qui il avait vendu cet esclave.
"Et si j’allais poser la question à la grosse merde qui s'engraisse de chair humaine ? Je peux lui dire que mon maître rechercher un homme solide pour des travaux de forces et a entendu parlé de cet Ingav. Logiquement, il pourra m'apprendre où il est actuellement et je pourrais essayer d'entrer en contact avec lui."
L'idée même de parler avec cet homme qui l'avait vendu il y avait maintenant deux ans la dégoûtait. La seule chose qu'elle aurait réellement voulu c'était de lui mordre l'autre ami, de manière encore plus profonde et féroce que la dernière fois. ou de lui enfoncer une dague dans le ventre ou le cœur. Ou mieux. Le marquer lui aussi d'une de ces terribles barres de fer et lui apposaient l'infâme marque qui ornait à eux trois leur épaule à vie. mais elle se retiendrait. Elle canaliserait cette colère et traiterait avec lui. Il payerait plus tard. Mais il payerait un jour. Elle s'en faisait la promesse.
Peu après, Achille se ralliait à cette opinion de ne pas laisser Aud dans l'ignorance et la laisser pleinement la liberté du choix. a son étonnement, Sylvère approuvait et donnait une troublante leçon sur le sujet pleine de sagesse. Elle ne put s'empêcher de le taquiner un peu.
"T'as entendu, Erik ? même cet idiot de Sylvère est d'accord !"
Fière de cette boutade, elle tourna la tête vers son grand frère et lui tira la langue dans une mine d'insolence superbe. Achille lui fournit ensuite l'explication sur le terme mystérieux qu'il avait utilisé et son visage s'illumina, ravie de cette compréhension nouvelle.
"Ah ! Je vois ! Et je me suis pas trompée ! Je me disais que ton accent me disait quelque part ! Il ressemble beaucoup à celui que plusieurs filles au Lupanar avaient ! Et j'avais déjà reconnu que Hyriel et ses trois amis. Ils avaient le même eux aussi !"
Achille se remit ensuite à réfléchir à l’opération qui commençait à se monter et à exposer ses idées. Dans ce même temps, Sylvère vint la cueillir dans ses bras et lui promettre de ne pas mourir tout de suite. elle ne répondit pas. Elle n'osait pas. Elle se sentait encore pudique pour dévoiler davantage ses sentiments. Achille poursuivit peu après une longue tirade qui exposait que le peuple serait manipulé par les thèses religieuses que proposaient le clergé et la noblesse. Elle haussa les épaules, peu convaincue. Il avait eu besoin de lire tous ces textes compliqués pour comprendre ça ? Pourtant, à voir le spectacle des prêtres qui sermonnaient leurs ouailles, moralisaient à l'extrême les comportement amis faisaient bien souvent le contraire, cela lui semblait pas difficile à déduire. D'un air las, elle marmonna :
"Je vois pas, moi, en quoi ça soit difficile à comprendre. Moi non plus, j'ai pas d'instruction, j'ai jamais rien lu, je suis ignorante, mais je comprends que les prêtres ils ne font que dire des choses pour tromper les gens."
Elle retomba dans un mutisme, peu emballée par l'enthousiasme qui semblait saisir ses camarades à l'annonce que Achille pourrait écrire des tracts pour expliquer aux ignorants les manipulations du pouvoir. Ils pensaient que cela pourrait aider à recruter d'autres recrues parmi tous les esclaves exploités. En soi, l'idée ne serait pas mauvaise. Sauf qu'ils omettaient tous un détail qui avait son importante. elle se recula un peu et fixa les tris adultes d'un air sceptiques.
"Vous êtes bien mignons, tous trois, à discuter de ça. Sur le principe, l'idée est intéressante. Mais même si on arrivait à diffuser tes textes, Achille, qui saura les lire ? Combien d'esclaves sont instruits ? Moi, Dame Irène essaie de m'apprendre. Mais c'est trop compliqué. Toutes ces lettres, elles s'embrouillent et j'arrive même pas à les reconnaitre ! Alors, comment on peut faire avec cette difficulté-là ?"
Cassandre s'écarta encore de quelques pas et leva la tête vers ce ciel censé accueillir des êtres invisibles.
"Dites, vous... vous croyez en quoi ? Dieu, Le Christ, La Vierge.... Ils font peur. Quand les curés disent qu'ils voient tout, je trouve ça... effrayant. Mais je crois aux Saints. les Saints, ils existent, je sais. Zita est là pour me le rappeler. Je al sens. Mais Zita... Zita, je l'appelle, je la prie et elle veille sur moi. je crois.. je crois pas qu'il y a de lieu après la mort que nos âmes elles volent quelque part, elles errent. Sinon... sinon les imaginer dans le ciel comme ça, c'est bizarre. Enfin, je ne sais pas vraiment."
Perplexe, l'enfant contempla ce vaste ciel qui lui semblait oppressant à cet instant puis reporta son regard vers la forêt tranquille qui l'apaisa.
Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Décidément ce brigand était plein de surprises et à l'instar d'Eldred, Jérémie afficha une expression pleine d'admiration : tout de même, être allé livrer Martin sous le nez d'un des hommes à la tête de la maréchaussée ! Celui-là qui participait activement à la recherche des malfrats ! Sylvère et Hyriel avaient fait fort. Quant à l'usurpateur... Jérémie resta sidéré de se l'imaginer aussi stupide, à avoir tout raconté au brigand et au sorcier, lui qui avait dupé toute l'aristocratie monbrinienne des années durant. Il eut de quoi comprendre largement le fou rire de Cassandre au récit de Sylvère.
-- Fort de ses succès passés, Icare a volé cette fois bien trop près du soleil.
Le Torrès préféra en rester à cette pensée et ne pas demander en quoi aurait consisté une exécution à la Zakrotienne. Il comprenait en revanche la colère toute particulière d'Eldred envers ce monstre tout droit sorti de leurs terres - un de ceux qui participaient activement à faire répandre la mauvaise réputation des Nordiens.
De l'argent pour leur révolte ? Très intéressant. A la suite d'Eldred, par un hochement de tête Jérémie remercia le roi de la Forêt et fit promesse d'user cette somme à bon escient. Le moment venu, il faudrait des armes, des outils de construction et de protection, du matériel de soins - s'ils avaient la certitude d'avoir avec eux un médecin - sans oublier de quoi payer des complices et des silences. Le guérisseur du reste, à en croire Sylvère, habitait avec trois autres garçons que l'on pouvait en toute logique compter comme des alliés. Au même titre que cette femme dont Cassandre avait pris la défense. Princesse d'Aiguemorte. L'image fit sourire Jérémie qui l'accueillit d'une tape amicale à l'épaule de la petite. Eldred mentionna dans la foulée un autre compagnon d'armes devenu esclave. Le Torrès poussa un soupir, regrettant autant que son comparse de n'avoir nulle information à son sujet et de ne pouvoir l'aider à le localiser pour le moment.
-- Il s'agirait de savoir à qui il a pu être vendu. Le trouver sera ensuite aisé. En attendant le seul auprès de qui se peut tirer ce renseignement est... est Greeglocks, fit Jérémie en crachant presque le nom du marchand d'esclaves.
Ce méprisable pourceau qui l'avait vendu il y a maintenant bientôt cinq ans. Et qui avait fait commerce de tant d'autres comme lui, Cassandre et Eldred ! En voilà un à qui il faudrait aussi régler son compte le moment venu ! Jérémie avait conscience que le trafiquant n'était que le maillon d'un système, habitué à sa profession, et que sa liquidation ne se verrait soldée que du remplacement du défunt par un autre individu qui ferait le même travail... Toutefois, cela pourrait laisser déjà un premier symbole et une marque de terreur. Avertissement à prendre au sérieux. Le premier d'une belle série. Cassandre d'ailleurs soulignait la même idée et proposait une solution : après tout oui, elle était encore officiellement une esclave, elle pourrait se rendre au prétendu nom de son maître auprès de Greeglocks pour quérir le renseignement. Le Torrès se pinça la lèvre : il connaissait l'animal. Ne se méfierait-il pas, à donner une telle information à une simple esclave ? C'était toujours avec les clients qu'il parlait affaire et livrait des informations.
-- Ce ne sera pas si évident. Greeglocks fait payer les renseignements qu'il livre. Il ne les donnera pas, du reste, à une esclave venue seule. Quelqu'un de bien habillé et susceptible de payer une somme de poids devrait t'accompagner et se faire passer pour ton propriétaire. (Un temps, lorsque l'enfant rebondissait sur son accent) Ah. Oui. Tu as l'oreille affûtée. Mais... Hyriel et ses comparses ? Iswylans eux aussi ? Alors cela signifie qu'ils sont rentrés clandestinement ? Car je me figure mal qu'ils soient des esclaves en rupture de ban, nota-t-il, sceptique à voir des soldats en plein raid se saisir d'un individu lourdement invalidé comme esclave à rapporter à Monbrina.
Il apprécia la manière dont Sylvère parlait de ses "choix". Sous ses airs gamins, le brigand avait une grande conscience des conséquences de chacune des actions. L'érudit apprécia cette démarche, cette audace à prendre sur lui la chaîne des causes et des effets qu'il créait - y compris la mort si celle-ci devait finir par arriver d'une façon non naturelle.
A son exposé de manifeste en gestation puis à faire distribuer, Jérémie remarqua d'abord que ses idées étaient accueillies par une mine sceptique du Zakrotien. Peut-être que ce qu'il racontait là avait de quoi laisser circonspect ? A plus forte raison quelqu'un dont le métier était les armes et qui avait des croyances toutes différentes de celles de Monbrina. Mais l'esclave demeurait convaincu que le combat par le fer et celui par les idées devaient avancer soudés, telles deux faces d'une même pièce. Et en cela, les deux hommes auraient beaucoup à apprendre l'un de l'autre. D'ailleurs Eldred finit par saluer ses idées par une énergique tape dans le dos, qui surprit d'abord le fuyard, puis l'émut autant que les compliments. Jérémie reçut avec une grande joie le regard luisant et malicieux de son comparse. Ses propres prunelles venaient de s'éclairer d'une grande vie, comme à chaque fois que lui venaient des plans littéraires et philosophiques. S'il pouvait les mettre au service de leur cause, le Torrès en tira un double plaisir.
-- Il m'en faudra conter plus à l'occasion sur la barbe d'Odin, sourit Jérémie. Mais je te remercie. Formidable... Euh, nous verrons, car encore faut-il mettre la chose en oeuvre. Je suis heureux en tout cas que l'idée te semble pertinente.
Même Sylvère, lui aussi d'abord décontenancé par son discours, finit par se ranger du côté de cette proposition et posa la question concrète de la diffusion de tels documents. Un point tendu qui laissait en effet Jérémie lui-même sourcilleux.
-- Ce n'est guère évident, oui. Je peux composer cela sans difficulté, mais si nous espérons les diffuser à échelle non négligeable, il faudrait ensuite l'appui de pas moins qu'un imprimeur ! Ou nous rendre nous-même dans l'un des établissements de presse, composer chaque page petite lettre par petite lettre et en encrer plusieurs dizaines. Dans mes rêves les plus fous, il faudrait un aristocrate de notre côté. Quelqu'un qui pourrait commander l'impression d'un tel opuscule sans que l'on n'ose lui poser de question. (Dans un demi-sourire) Dans le pire des cas... nous aurons ma foi à assaillir nous-mêmes une imprimerie et en une nuit je les tirerai, ces pages.
Il se tourna enfin vers la fillette, mais s'adressant autant à elle qu'aux deux autres comparses :
-- C'est plus subtil que cela, Cassandre. Non, tous les religieux ne font pas n'importe quoi avec les textes. Beaucoup, mais pas tous. Ce qui n'en rend l'affaire que plus complexe, à devoir démonter la validité d'une interprétation sur une autre. Quant à la lecture, en effet tout le monde n'est pas instruit, loin s'en faut. Mais précisément ! Il ne faut pas négliger ceux qui le sont ! Car qui dispose du savoir dispose d'un grand pouvoir. Si nous arrivons à leur faire entendre nos idées, alors elles se diffuseront au-delà de nos espérances. Imaginez si des bourgeois, des érudits, des aristocrates voyaient leurs convictions vaciller et découvraient qu'on leur apprend les choses de travers ! C'est par eux que l'on installe de nouvelles idées dans le long terme, et que peu à peu elles redescendent vers le plus grand nombre. J'ai déjà commencé à tourner dans ma tête quelques-unes des vingt démonstrations que j'entends rédiger. Les choses ne marcheront que si l'on fournit la démonstration solide et logique des nouveaux arguments.
Il arqua un sourcil à la question de l'enfant, visiblement croyante bien à sa façon et dont la foi de son jeune âge attendrit Jérémie.
-- Tu n'es pas la seule à ne pas savoir, Cassandre, rassure-toi. Il faut bien distinguer la foi de la science. Elles ne sont pas incompatibles, en ayant l'humilité d'admettre que des choses nous dépassent, des choses sur lesquelles nous n'aurons sans doute des réponses que dans l'au-delà. Et encore. Tu as raison, les autorités font de Dieu un genre de juge qui trie les bons et les mauvais. Je pense que c'est un bon outil de contrôle des masses... mais bien réducteur de ce que doit être en réalité le divin ! A titre personnel je le vois... comme une entité qui dépasse infiniment tout ce que nous autres hommes pouvons plaquer dessus. Prétendre pouvoir réduire le divin à un sexe, à un âge, et lui prêter nos petites morales souvent étriquées... mais quel orgueil ! Pour moi, le divin est une force créatrice, une énergie à peine concevable par nous, et qui est à l'origine de tous les phénomènes physiques de cet univers. Le grand horloger de cette immense horloge, pour faire une comparaison.
Il s'arrêta avant de partir trop loin. Le sujet faisait couler des tonnes d'encre depuis des siècles et chacun de ses aspects avait de quoi embarquer Jérémie dans plusieurs heures de réflexion. La nature du Christ. La question de savoir si Dieu était à lui-même sa propre cause... S'il avait un commencement - mais cela entrerait en contradiction avec l'idée qu'il soit infini. S'il pouvait y avoir conciliation entre la foi chrétienne et d'autres comme celles de Zakros, des valeurs communes alors qu'on s'amusait surtout à pointer les différences... Trop de choses, qui menèrent les yeux caverneux de l'esclave au loin.
Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Eldred s’amusa du récit de la capture du félon. Ah ça il ne manquait pas de créativité dans les bois ! Les avoir à leurs côtés dans leur révolte serait fort judicieux. Mais il ne comprenait pas pourquoi cela posait tant de soucis qu’il était livré par des brigands. Ce qui comptait était le résultat non ? Pourquoi des hors-la-loi n’auraient pas pu se faire récompenser pour le même travail ?
Les choix ! Eldred ne pouvait qu’appuyer et valider les propos de Sylvère. Lui-même partageait ce point de vue. On avait toujours le choix. Même un esclave avait le choix de rester ou de fuir. Tant qu’on était vivant, on avait le choix. Lui-même avait choisi de ne pas tenter de s’évader et d’être « docile ». Certes avec un homme que le baron ce n’était pas bien compliqué mais cela n’en demeurait pas moins un choix.
Sous ses airs de gai luron, le Roi de la forêt était capable d’un certain sérieux doublé d’une forme de sagesse. Il appréciait ce qu’il découvrait sous l’écorce.
Sur ce on évoqua Ingvar et Greeglocks. Charlotte se proposait pour y aller. Jérémie pointa les difficultés. Eldred resta pensif et secoua la tête.
- Il a raison, il nous faut un complice. Tu ne peux pas aller voir cette vieille merde de troll vérolé seule. Ce sera suspect et on risque de remonter notre piste. Je connais ce genre de draugr. Il va fouiner et chercher quoi faire de ces informations.
Le sujet suivant, fut l’idée de Jérémie qu’il eut du mal à déchiffrer puis trouva excellente. Il promit à son ami de lui parler de la barbe d’Odin enfin d’Odin. Le père de tout, le Sage mais aussi le Fauteur de Malheur et de tant d’autres. Le débat suivant sur la religion chrétienne le laissait de marbre. C’était vraiment naïf de s’imagine qu’il n’y avait qu’un seul Dieu prétendument parfait. Qui était parfait ? Personne. Pas même les Dieux. D’ailleurs aucun des Dieux nordiques ne l’étaient. Alors pourquoi celui-ci le serait ? Si c’était le cas pourquoi des enfants mourraient-ils ? Non vraiment tout cela était ridicule mais chacun pouvait prier qui il y voulait. Tout ce qu’il demandait c’était d’avoir la paix. Et ça… Ce n’était pas gagné. L’imprimerie oui… Il y avait pensé. Et les nobles… On revenait toujours au même point. Il leur fallait un complice à particule. A nouveau, il analysa les options et offra son point de vue.
- Il nous faut trouver un noble qui partage nos idées ou à défaut un bourgeois bien placé. Ca ne sera pas simple… L’imprimerie c’est une bonne idée. Lorsque l’idée se répandra, ceux qui l’accepteront souhaiteront la diffuser et pour cela liront sans doute les textes à hautes voix. Il ne faut pas négliger les villages. La répression sera moins forte et… Nous devrions inclure dans notre révolte. De quoi ont-ils peur en limitant l’accès à la lecture ? Que le peuple comprenne qu’il se fait berner ? Le savoir c’est le pouvoir. Et ça, ça ne concerna pas seulement les esclaves mais tout le monde. Grâce à ça, notre révolte fera boule de neige et écrasera le Palais Royal !
Il tapa son poing dans la paume de sa main. Oh oui ! Tout le monde devait participer. Plus il serait nombreux à partager leurs idées, plus la répression serait difficile et moins, eux, risqueraient leurs vies. C’était comme essayer de pêcher un seul hareng dans un banc. Plus le banc serait gros, plus se serait difficile.
Les choix ! Eldred ne pouvait qu’appuyer et valider les propos de Sylvère. Lui-même partageait ce point de vue. On avait toujours le choix. Même un esclave avait le choix de rester ou de fuir. Tant qu’on était vivant, on avait le choix. Lui-même avait choisi de ne pas tenter de s’évader et d’être « docile ». Certes avec un homme que le baron ce n’était pas bien compliqué mais cela n’en demeurait pas moins un choix.
Sous ses airs de gai luron, le Roi de la forêt était capable d’un certain sérieux doublé d’une forme de sagesse. Il appréciait ce qu’il découvrait sous l’écorce.
Sur ce on évoqua Ingvar et Greeglocks. Charlotte se proposait pour y aller. Jérémie pointa les difficultés. Eldred resta pensif et secoua la tête.
- Il a raison, il nous faut un complice. Tu ne peux pas aller voir cette vieille merde de troll vérolé seule. Ce sera suspect et on risque de remonter notre piste. Je connais ce genre de draugr. Il va fouiner et chercher quoi faire de ces informations.
Le sujet suivant, fut l’idée de Jérémie qu’il eut du mal à déchiffrer puis trouva excellente. Il promit à son ami de lui parler de la barbe d’Odin enfin d’Odin. Le père de tout, le Sage mais aussi le Fauteur de Malheur et de tant d’autres. Le débat suivant sur la religion chrétienne le laissait de marbre. C’était vraiment naïf de s’imagine qu’il n’y avait qu’un seul Dieu prétendument parfait. Qui était parfait ? Personne. Pas même les Dieux. D’ailleurs aucun des Dieux nordiques ne l’étaient. Alors pourquoi celui-ci le serait ? Si c’était le cas pourquoi des enfants mourraient-ils ? Non vraiment tout cela était ridicule mais chacun pouvait prier qui il y voulait. Tout ce qu’il demandait c’était d’avoir la paix. Et ça… Ce n’était pas gagné. L’imprimerie oui… Il y avait pensé. Et les nobles… On revenait toujours au même point. Il leur fallait un complice à particule. A nouveau, il analysa les options et offra son point de vue.
- Il nous faut trouver un noble qui partage nos idées ou à défaut un bourgeois bien placé. Ca ne sera pas simple… L’imprimerie c’est une bonne idée. Lorsque l’idée se répandra, ceux qui l’accepteront souhaiteront la diffuser et pour cela liront sans doute les textes à hautes voix. Il ne faut pas négliger les villages. La répression sera moins forte et… Nous devrions inclure dans notre révolte. De quoi ont-ils peur en limitant l’accès à la lecture ? Que le peuple comprenne qu’il se fait berner ? Le savoir c’est le pouvoir. Et ça, ça ne concerna pas seulement les esclaves mais tout le monde. Grâce à ça, notre révolte fera boule de neige et écrasera le Palais Royal !
Il tapa son poing dans la paume de sa main. Oh oui ! Tout le monde devait participer. Plus il serait nombreux à partager leurs idées, plus la répression serait difficile et moins, eux, risqueraient leurs vies. C’était comme essayer de pêcher un seul hareng dans un banc. Plus le banc serait gros, plus se serait difficile.
Re: [25 Octobre 1597] Le brigand, l'esclave et la petite fille [Terminé]
Tous les trois semblaient s'amuser de sa petite histoire volaillère, et il les comprenait largement. Parce qu'il s'était lui aussi beaucoup amusé. Sur le moment, bien entendu, mais en y repensant, cela lui procurait toujours autant de plaisir. D'avoir dupé le Premier Conseiller aussi facilement. Une robe avait suffi pour ce faire. Vraiment, n'avait-on pas appris à ce cher Dyonis à se méfier de ce que ses yeux lui montraient ? Il pensait pourtant que le monde des nobles étaient un mode d'apparences...
Enfin, maintenant, il fallait surtout s'assurer que leurs chemins ne se recroisent pas. Dyonis avait dû se renseigner tout de même, depuis le 15 septembre, et découvrir que Sylvia et Hyacinthe Galtym n'existaient pas. Et Cassandre qui riait !
- Il est encore plus bête que cet imbécile d'Alexandre !
Sylvère ne mit que quelques secondes à faire le lien avec ce nom et le jeune homme qu'ils avaient croisé lors du triomphe. Son sourire s'aggrandit encore.
- Ah, mais lui aussi s'est laissé avoir ! Pendant le triomphe. Il était tellement occupé à faire des compliments à Hyriel que je suis sûr que j'aurais pu lui faire les poches sans qu'il ne remarque rien !
Quand il repensait à cette conversation, d'ailleurs... il en avait presque envie de lever les yeux au ciel. Cette naïveté ! Ce n'était pas pensable.
Le sujet passa vite sur autre chose, cependant. Sur le certain Ingav, dont avait parlé Eldred, que personne ne savait la position actuelle. Et voilà que Cassandre se proposait pour aller poser la question au marchand d'esclaves. Sylvère ne prononça pas un mot, mais fronça légèrement les sourcils. Cette idée-là – surtout la partie où Cassandre se rendait elle-même auprès de cet homme – ne lui plaisait qu'à moitié. D'autant plus qu'Achille avait raison à propos les arguments qu'il opposa. Si ce Greeglocks était tel qu'on le décrivait, alors ce dernier ne manquerait pas de garder ces informations dans un coin de son esprit. Pour les resservir plus tard.
Ce qui était certain, c'était que tous les trois - Eldred, Cassandre et Achille – nourrissaient la même haine pour cet individu. Elle en devenait presque palpable. Ils avaient été tous vendus, comme du bétail, sur cet étal devant lequel Sylvère était parfois passé – sans jamais s'arrêter. Il ne savait pas ce que cela faisait, d'être exposé comme une bête de foire et il en était bien content. Il sous estimait certainement ce que cela devait procurer, et de cela, il accepta bien volontier de comprendre que leur colère se dirige contre Greeglocks.
Mais au fond, cet homme, tout pain gagné sur le dos des autres qu'il empochait chaque jour, restait un homme, non ? On disait bien que le malheur des uns faisaient le bonheur des autres. Greeglocks devait avoir une famille comme tout le monde, quelque part. Ou au moins, il avait une vie qui ne se résumait pas seulement à cet étal.
Et puis, les esclaves, c'était la mode. Il fallait bien des gens pour faire cette tâche et s'enrichir, et si le sort ne s'était pas porté sur cet individu, il se serait porté sur un autre. Aussi simplement que cela. Une personne alors que ses trois comparses auraient détesté tout autant. Et c'était avant tout pour cela que Sylvère se demandait dans quelle mesure leur jugement était affecté par leur passif. Par ce M qu'on leur avait mis à l'épaule.
Sylvère intervint simplement à la fin de la tirade de Jérémie. Que quelqu'un accompagne Cassandre. Quelqu'un qui avait de l'argent et qui était bien habillé. Il n'y avait guère des milliers de solution pour cela.
- Dans ce cas, soit vous savez où trouver un noble susceptible de s'en occuper, soit on trouve les vêtements adéquats et on s'en charge nous-mêmes.
Il allait sans dire que la seconde tâche était certainement plus aisée, bien que plus dangereuse. Mais après tout, avec la véritable garde robe qu'il avait dans sa tanière, il y aurait certainement de quoi faire un déguisement parfaitement crédible. A condition de trouver la personne pour le jouer.
- Je peux fournir l'argent et les vêtements. J'ai largement de quoi pourvoir.
Comme quoi, être un brigand, voilà que cela était utile. Même si Cassandre trouvait encore le moyen de le traiter d'idiot. A force, il s'y était fait, de toute manière. Il se contenta de lui tirer la langue en retour, en l'écoutant évoquer les accents communs d'Hyriel et d'Achille. Chose à laquelle Sylvère n'avait jamais fait attention. Mais maintenant qu'elle avait attiré son attention sur le point, il prenait conscience qu'Hyriel avait dans la voix quelques sonorités semblables à celles de l'esclaves en fuite. C'était dans ce genre de moments que Sylvère se rendait compte qu'il en savait assez peu sur le sorcier. Mais l'inverse était vrai aussi, tout compte fait. Ils ne se connaissaient pas. Entre eux, ce qui comptait était avant tout le présent et qu'importe ce qu'ils avaient fait par le passé. Cela ne changerait rien à leurs agissements. Alors, de nouveau, il ne releva rien.
Il laissa Cassandre évoquer son scepticisme sur la proposition d'Achille. Sylvère les laissa débattre sans intervenir, pour la troisième fois. Il n'avait rien à dire alors autant tendre l'oreille et synthétiser les longs monologues de l'Iswylan en ce qui tenait en quelques phrases. Le raisonnement tenait la route. Il s'agissait de toucher les nobles en premier lieu. Les plus puissants, ceux qui savaient lire. Faire vaciller les certitudes de tout ce monde. Bousculer les idées. Ce à quoi Cassandre demanda soudainement :
- Dites, vous... vous croyez en quoi ? Dieu, Le Christ, La Vierge... Ils font peur.
Achille répondit le premier. Discours pendant lequel Sylvère eut largement le temps de réfléchir à sa réponse. Quand enfin le jeune homme se tut, il haussa les épaules et déclara :
- Je crois en ce qui me fait vivre. En ce qui me nourrit ou ce qui me chauffe l'hiver. Si je devais prier quelque chose, je prierais la forêt. C'est elle qui me laisse cohabiter avec elle et manger ses lapins ou brûler ses brindilles. C'est elle qui veille sur ma vie, bien plus que n'importe lequel de ces dieux, quels qu'ils soient.
Il fit une pause, se mordilla la lèvre quelques secondes pensivement et ajouta pour conclure :
- Je crois en la joie et en la vie. Au soleil qui reviendra demain et après-demain et tous les autres jours, cela, même si on est plus là pour le voir. Au printemps qui finira toujours par refaire fleurir les fleurs fanées. La vie n'est pas un long fleuve tranquille, au contraire. Alors je crois surtout que chacun doit avoir confiance en quelque chose qui lui permet d'avancer. Il suffit juste de trouver ce qui, toi, te donne la force de te lever le matin. Et parfois, cela ne réside pas dans grand chose, tu sais ? Avant d'aller regarder plus haut, il faut donner sa confiance à ce qui est tout près de nous.
Il eut un hochement de tête assuré pour conclure ses paroles. Il était intimement persuadé de ce qu'il avançait. Qu'importe à quoi on croyait, tant que cela donnait assez de force pour faire face à une nouvelle journée.
Enfin, maintenant, il fallait surtout s'assurer que leurs chemins ne se recroisent pas. Dyonis avait dû se renseigner tout de même, depuis le 15 septembre, et découvrir que Sylvia et Hyacinthe Galtym n'existaient pas. Et Cassandre qui riait !
- Il est encore plus bête que cet imbécile d'Alexandre !
Sylvère ne mit que quelques secondes à faire le lien avec ce nom et le jeune homme qu'ils avaient croisé lors du triomphe. Son sourire s'aggrandit encore.
- Ah, mais lui aussi s'est laissé avoir ! Pendant le triomphe. Il était tellement occupé à faire des compliments à Hyriel que je suis sûr que j'aurais pu lui faire les poches sans qu'il ne remarque rien !
Quand il repensait à cette conversation, d'ailleurs... il en avait presque envie de lever les yeux au ciel. Cette naïveté ! Ce n'était pas pensable.
Le sujet passa vite sur autre chose, cependant. Sur le certain Ingav, dont avait parlé Eldred, que personne ne savait la position actuelle. Et voilà que Cassandre se proposait pour aller poser la question au marchand d'esclaves. Sylvère ne prononça pas un mot, mais fronça légèrement les sourcils. Cette idée-là – surtout la partie où Cassandre se rendait elle-même auprès de cet homme – ne lui plaisait qu'à moitié. D'autant plus qu'Achille avait raison à propos les arguments qu'il opposa. Si ce Greeglocks était tel qu'on le décrivait, alors ce dernier ne manquerait pas de garder ces informations dans un coin de son esprit. Pour les resservir plus tard.
Ce qui était certain, c'était que tous les trois - Eldred, Cassandre et Achille – nourrissaient la même haine pour cet individu. Elle en devenait presque palpable. Ils avaient été tous vendus, comme du bétail, sur cet étal devant lequel Sylvère était parfois passé – sans jamais s'arrêter. Il ne savait pas ce que cela faisait, d'être exposé comme une bête de foire et il en était bien content. Il sous estimait certainement ce que cela devait procurer, et de cela, il accepta bien volontier de comprendre que leur colère se dirige contre Greeglocks.
Mais au fond, cet homme, tout pain gagné sur le dos des autres qu'il empochait chaque jour, restait un homme, non ? On disait bien que le malheur des uns faisaient le bonheur des autres. Greeglocks devait avoir une famille comme tout le monde, quelque part. Ou au moins, il avait une vie qui ne se résumait pas seulement à cet étal.
Et puis, les esclaves, c'était la mode. Il fallait bien des gens pour faire cette tâche et s'enrichir, et si le sort ne s'était pas porté sur cet individu, il se serait porté sur un autre. Aussi simplement que cela. Une personne alors que ses trois comparses auraient détesté tout autant. Et c'était avant tout pour cela que Sylvère se demandait dans quelle mesure leur jugement était affecté par leur passif. Par ce M qu'on leur avait mis à l'épaule.
Sylvère intervint simplement à la fin de la tirade de Jérémie. Que quelqu'un accompagne Cassandre. Quelqu'un qui avait de l'argent et qui était bien habillé. Il n'y avait guère des milliers de solution pour cela.
- Dans ce cas, soit vous savez où trouver un noble susceptible de s'en occuper, soit on trouve les vêtements adéquats et on s'en charge nous-mêmes.
Il allait sans dire que la seconde tâche était certainement plus aisée, bien que plus dangereuse. Mais après tout, avec la véritable garde robe qu'il avait dans sa tanière, il y aurait certainement de quoi faire un déguisement parfaitement crédible. A condition de trouver la personne pour le jouer.
- Je peux fournir l'argent et les vêtements. J'ai largement de quoi pourvoir.
Comme quoi, être un brigand, voilà que cela était utile. Même si Cassandre trouvait encore le moyen de le traiter d'idiot. A force, il s'y était fait, de toute manière. Il se contenta de lui tirer la langue en retour, en l'écoutant évoquer les accents communs d'Hyriel et d'Achille. Chose à laquelle Sylvère n'avait jamais fait attention. Mais maintenant qu'elle avait attiré son attention sur le point, il prenait conscience qu'Hyriel avait dans la voix quelques sonorités semblables à celles de l'esclaves en fuite. C'était dans ce genre de moments que Sylvère se rendait compte qu'il en savait assez peu sur le sorcier. Mais l'inverse était vrai aussi, tout compte fait. Ils ne se connaissaient pas. Entre eux, ce qui comptait était avant tout le présent et qu'importe ce qu'ils avaient fait par le passé. Cela ne changerait rien à leurs agissements. Alors, de nouveau, il ne releva rien.
Il laissa Cassandre évoquer son scepticisme sur la proposition d'Achille. Sylvère les laissa débattre sans intervenir, pour la troisième fois. Il n'avait rien à dire alors autant tendre l'oreille et synthétiser les longs monologues de l'Iswylan en ce qui tenait en quelques phrases. Le raisonnement tenait la route. Il s'agissait de toucher les nobles en premier lieu. Les plus puissants, ceux qui savaient lire. Faire vaciller les certitudes de tout ce monde. Bousculer les idées. Ce à quoi Cassandre demanda soudainement :
- Dites, vous... vous croyez en quoi ? Dieu, Le Christ, La Vierge... Ils font peur.
Achille répondit le premier. Discours pendant lequel Sylvère eut largement le temps de réfléchir à sa réponse. Quand enfin le jeune homme se tut, il haussa les épaules et déclara :
- Je crois en ce qui me fait vivre. En ce qui me nourrit ou ce qui me chauffe l'hiver. Si je devais prier quelque chose, je prierais la forêt. C'est elle qui me laisse cohabiter avec elle et manger ses lapins ou brûler ses brindilles. C'est elle qui veille sur ma vie, bien plus que n'importe lequel de ces dieux, quels qu'ils soient.
Il fit une pause, se mordilla la lèvre quelques secondes pensivement et ajouta pour conclure :
- Je crois en la joie et en la vie. Au soleil qui reviendra demain et après-demain et tous les autres jours, cela, même si on est plus là pour le voir. Au printemps qui finira toujours par refaire fleurir les fleurs fanées. La vie n'est pas un long fleuve tranquille, au contraire. Alors je crois surtout que chacun doit avoir confiance en quelque chose qui lui permet d'avancer. Il suffit juste de trouver ce qui, toi, te donne la force de te lever le matin. Et parfois, cela ne réside pas dans grand chose, tu sais ? Avant d'aller regarder plus haut, il faut donner sa confiance à ce qui est tout près de nous.
Il eut un hochement de tête assuré pour conclure ses paroles. Il était intimement persuadé de ce qu'il avançait. Qu'importe à quoi on croyait, tant que cela donnait assez de force pour faire face à une nouvelle journée.
Sylvère d'Aiguemorte- Brigand et roi de la forêt
- Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Jeux forestiers.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Alduis de Fromart / Victor Millard
Messages : 526
Date d'inscription : 17/03/2020
Localisation : Dans la forêt d'Aiguemorte
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