[RP Flasch back - 1589 - 1597] Un éternel recommencement
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Chapitre 1 : Avant la tempête (Katarina a 13 ans - année 1589)
Tu as 13 ans, tu découvres encore la vie. Tu es déjà quelqu'un de têtu, mais tu restes un peu innocente. Finalement tu n'es que la casse-cou du village, c'est tout, avec un caractère bien trempée, qui insupporte certains adultes. Mais toi tu t'en fous, et au fond, eux aussi. Ils s’énervent parfois, mais vous vous considérez tous comme une grand famille. D'ailleurs, tes parentes ne te réprimandent que très peu sur tes actions, car elles n'ont jamais comme but de déranger. Elles veulent juste te permettre d'avoir des sensations fortes et d'en mettre plein la vue à tes copains, comme finalement tous les enfants de ton âge. Tu n'as jamais tenté de voler ou t'insulter quelqu'un, tu t'es contenté de plonger dans les orties, ou de manger un champignon que tout le monde avait piétiné exprès avant.
Aujourd'hui, c'est le jour rituel du défi. Chaque semaine, tu te retrouves avec ton amie Akida et deux autres enfants du même âge pour réussir le défi qu'un du quatuor a décidé. Aujourd'hui, c'est Akida qui a choisi, et son épreuve te plaît. Tu es encore très loin des préoccupations qui vont te concerner directement dans 2 ans... tout ça t'es inconnu pour l'instant.
Tu quittes ton domicile, un sourire satisfait sur ton visage. Tu as avec toi une sorte de planche de fortune que tu as piqué à tes parents. Tu la portes avec conviction et court dans les rues de ton village natal. Il ne faut pas que tu sois en retard. D'ailleurs quand tu arrives, tes amis sont déjà là. Tu poses la planche au sommet de la petite bute sur laquelle vous êtes, essoufflée.
Je suis là, on peut y aller !
Ils te raillent sur le fait d'être venu la dernière, ce à quoi tu rétorques que les meilleurs arrivent toujours à la fin. Tout le monde rit, puis le concours commence. Le but ? Descendre la bute sur la planche sans tomber. Vous êtes sur les hauteurs du village, et vous avez une super vue sur lui et le paysage loin derrière. Tu es la première à te lancer. Sans hésiter, tu places ta planche et te pousse. Tu hurles des cris de joie en descendant. Les sensations fortes te plaisent.
Le seul truc que tu n'avais pas anticipé, c'est la fin. Tu vois donc la fin de la pente arriver, et tu n'as pas le temps de réagir que déjà tu voles sur quelques mètres et tu retombes au sol juste avant d'entendre ta planche se casser. Tu te remets de tes émotions, puis rit aux éclats.
C'est trop bien !
Tu vois alors Akida se lancer et tu t'écartes pour ne pas te la prendre dans la face. Elle descend tout comme toi, mais parvient par contre à se réceptionner avec grâce et souplesse. Quant aux deux garçons qui vous accompagnent, ils se débinent et déclarent forfait, ce qui leur vaut évidemment les moqueries sans gêne et sans pitié de votre part. Les défis c’est sacré, et gare à ceux qui abandonnent. Ils auront d’ailleurs droit à un gage, mais tu ne le leur donne pas tout de suite… ce genre de chose, ça se mitonne… pour humilier un max…
Akida est déclaré gagnante du défi du jour. Tu adores cette fille. Elle a une année de moins que toi, mais dès les premières rencontres, vous vous êtes toujours bien entendues. Aussi franche et audacieuse l'une que l'autre, vos jeux dans le village prennent toujours des allures dantesques et ne font que renforcer votre lien. Un jour sur deux, elle vient dormir chez toi et vous faites les folles toute la nuit.
Tu aimes aussi ce village. Tu connais tout le monde, et malgré ton caractère parfois piquant, personne ne te déteste. Tout va bien dans le meilleur des mondes. Pourtant... une petite année plus tard... ton havre de paix va éclater en mille morceaux...
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Chapitre 2 : Autoproclamation (Katarina a 15 ans - année 1590)
Il est à peu près une heure de l'après-midi quand cachée dans l'ombre d'une maison, tu scrutes les environs. Tu n'en reviens d'ailleurs toujours pas de devoir faire ça dans ton propre village. Ne plus pouvoir circuler librement te rend folle. Ce qui vous arrive depuis une année dépasse tout ce que tu as pu vivre jusqu'à maintenant. Il te semble tellement loin le temps de l'insouciance et des rituels défis... Douze mois auparavant, un homme moche comme jamais tu avais vu quelqu'un de moche, a débarqué avec quelques autres, déclarant que ce village lui appartenait, de gré ou de force. Tu ne sauras que bien des années plus tard pourquoi cet événement est arrivé tel un coup de tonnerre sur une maison, mais le fait est qu'en réalité, cet homme était en guerre avec un autre seigneur, et comme toujours, pour montrer sa supériorité, il faut conquérir des territoires, afin d'étendre son influence, et surtout, de priver son adversaire de ressource. Au début, vous n'avez pas trop compris. Comment un village pouvait appartenir à quelqu'un alors qu'on y habitait tous ? Ce village était à tout le monde, non ? Jamais aucun d'entre vous n'a dit "ceci m'appartient", ça n'aurait eu aucun sens à vos yeux...
Ce fumier a donc profité de votre naïveté venant de votre semi-isolement du reste du monde pour saisir tous les biens que vous aviez. Les plantes, les animaux, les réserves, tout y est passé. Par instinct, vous vous êtes ligués contre lui, mettant en avant l'expérience nulle que vous aviez en combat et votre totale ignorance de ce genre de manigance pour le repousser. Il fallait dire que qu'avant cela vous n'avez jamais eu de raison de prendre les armes. C'était totalement nouveau alors qu'en face, ils ont probablement grandi avec... Armés de fourches et de haches, vous avez tout fait pour défendre votre havre de paix. Mais bien sûr, l'entraînement des soldats et le solide bagage que possédait celui qui vous envahissait ont rapidement eu raison de vous. Déjà là, plusieurs morts étaient à déplorer, les autres étant bien blessés. Pour la première fois, l'horreur s'est dessiné sur vos visages. Meurtris physiquement et mentalement, vous vous êtes rendus, la mort dans l'âme. Même toi tu t'es rebellée, mais tu as fini avec un bras cassé et le très désagréable sentiment d'impuissance.
L'envahisseur, du nom de Fuedo s'est alors exclamé que désormais, tout ménage devait travailler pour lui et ses sbires, sous peine d'être tués. Toute la nourriture que vous produisiez ordinairement pour vous devaient lui revenir, il ne vous laissait pratiquement rien, juste assez pour que vous surviviez et que vous puissiez continuer à cultiver et élever des animaux pour lui. Tout le monde a dû s'y résigner, et le village est devenu un camps d'esclave, totalement morne et triste. Dans les premiers temps tu t'es fait discrète, choquée et anéantie par les pertes que la première rébellion avait engendrées. Et tu n'étais pas la seule. Depuis ce jour-là, tu n'as jamais vu autant de mines assombries, de larmes sur les joues et de trait tiré. Cette défait avait plongé le village dans une sorte de errance, et tu commençais à perdre espoir d'une vie meilleure... comme avant.
Mais petit à petit tes parents et toi avez vu croître votre sentiment d'injustice. Votre fort caractère a petit à petit ressurgit, et c'est indigné de cette situation inqualifiable. Vous étiez les Sin Miedo, les sans-peur... que faisiez-vous là, à vous morfondre devant tout cela ? Cédant à vos émotions, vous avez commencé à agir dans l'ombre tous les trois. Toi, tu te faufilais dans les réserves de nourriture qu'engrangeait Fuedo, et tu les ramenais à tes parents qui s'occupaient de les redistribuer. Tu n'as émis aucune objection à ce plan, plaçant l'avenir du village avant ta propre sécurité. Les débuts n'ont pas été facile et bon nombre de fois, tu as dû rebrousser chemin sans nourriture, car le risque de te faire repérer était trop grand. Et tu savais très bien ce qui arrivait aux repérés...
Mais petit à petit, tu as affiné ton approche et ta connaissance des lieux, et du coup, tu réussissais beaucoup plus. D'ailleurs, Akida, à qui tu as dit ce que tu faisais, s'est jointe à toi, rapidement suivi par une deuxième amie du nom de Silia, qui voulait t'aider dans ta tâche de sauver le village. C'est pourquoi aujourd'hui, vous vous retrouvez toutes les trois pour une énième opération de quête de nourriture. Tapie dans ton ombre de maison, suivie par tes deux compères, tu inspectes les lieux méticuleusement pour voir si la voie est libre.
Attentive au moindre détail, tu finis par te retourner et chuchoter.
On peut y aller, faites attention aux pièges.
Vous avancez prudemment et méthodiquement. Vous n'en êtes pas vraiment à votre coup d'essai, mais vous savez très bien que vous n'êtes pas encore experte en la matière. Tout en bougeant de la maison où vous êtes planquées, à la grange, ton regard bat le record de vitesse de ta vie. Les soldats peuvent être partout, et savent mieux que toi les techniques de vol. Toi, tu y vas à l'instinct, ce qui de donne l'avantage de la surprise, mais eux savent te freiner, et si tu te fais repérer, la mission se complique énormément. Tu dois alors fournir un effort monstre pour t'en sortir. Tu es déjà dans le collimateur de tes envahisseurs, qui te soupçonne être à l'origine des faits sans jamais l'avoir prouvé, mais tu n'en as cure. La santé du village passe avant tout.
Arrivée à la grange, tu te retrouves entre tes deux complices, scrutant encore les environs avec Akida pendant qu'Silia s'occupe d'ouvrir le passage. Une fois son feu vert donné, vous vous empressez de vous enfiler à l'intérieur. Plus de temps à perdre désormais, vous savez que vous êtes dans la zone dangereuse et qu'il ne faudra pas longtemps avant que les soldats ne reviennent faire leur ronde par ici. Mais vous êtes organisées, depuis le temps, et du coup, tu sais ce que tu as à faire. Tu grimpes rapidement à l'échelle qui te mène au sac de blés récoltés et moulus, pendant qu'Akida tient un sac ouvert en bas et que Silia surveille les ouvertures du bâtiment.
Tu commences alors à puiser dans les sacs du haut et à lancer le contenu par petites quantité dans le sac du bas. Tout se passe bien jusqu'à ce que le sac soit à moitié remplie. Evidemment, tu as beau être discrète, tu ne peux pas empêcher le sol de craquer et du bruit de se faire, même petit. Du coup, alors que tu puisses une énième fois dans les réserves, tu entends tonner.
Qui va là ??
Tu sursautes, et par réflexe, tu te caches derrière un sac, observant ce qui se passe en bas. Tu vois Akida refermer le sac en vitesse et se planquer derrière et tonneau de vin. Tu n'arrives pas à voir où est ton autre partenaire, et tu espères intérieurement qu'elle a réussi à se cacher elle aussi. Ce qui est sûr, c'est que déjà deux soldats entrent dans la grange par une porte. Et merde...
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Chapitre 3 : Entraide
Tu observes les deux lèches-bottes de Fuedo scruter les environs. Ça t'énerve de perdre du temps à te cacher pour quelque chose qu'il te paraît normal de faire, et ça te stresse aussi, car chaque minute que tu passes cloitrée derrière ton sac de blé te rapproche du danger, et plus précisément de la mort. Tu le sais, ce dictateur de merde ne lâchera rien et te fera payer tout affront. Déjà quelques villageois ont trouvé la mort pour des raisons bénignes comme une récolte mauvaise dont ils ne sont pas les responsables, ou alors une simple allusion à leur vie difficile. Tu ne savais pas les humains si cruels avec leur semblable… tu as encore tellement de chose à apprendre il semblerait…
Concentrée, tu réfléchis au moyen de t'en tirer avec la nourriture et tes deux complices. Vu que tu es en hauteur, ton champ d'action est un peu limité, mais tu bénéficies d'une meilleure planque. Preuve en est que ce n'est pas vers toi qu'un des soldats se dirigent, mais vers Akida. Cela augmente le stress en toi. C’est une amie de longue date, qui a une grande place dans ton cœur, et tu n'accepteras pas qu'elle souffre alors que tu es là pour la protéger. Jurant en silence, tu ne sais pas quoi faire pour qu’elle ne se fasse pas repérer. Silia n'en sais pas plus. Serrant le sac de blé à moitié plein contre elle, ton amie d'enfance est apeurée, sans moyen de s'enfuir.
C'est alors que tu entends un impact sur un tonneau de vin. Tous les regards, aussi celui des deux gardes, se tournent vers l'endroit du choc. Tu repères alors un caillou finir de tomber. Un instant de réflexion, et tu en déduis que c'est Silia qui en est la lanceuse. Bonne diversion, pour autant que les deux soldats se fasse duper. Un fin sourire fier se dessine sur ton visage, comme pour dire "bravo Silia".
Hey, le tir vient de là-bas, il y doit y avoir un de ces sales gosses derrière, va vérifier.
Celui qui vient de parler continue sa marche contre Akida. Merde, tes deux complices sont en danger maintenant. Serrant les poings tu te dis que tu n'as plus le choix, tu dois gagner du temps pour lui permettre de fuir avec la nourriture. Tu cherches le contact avec celle qui tient le sac de blé, toujours blottie contre son tonneau de vin. Rapidement paniquée, elle regarde partout à la recherche d'une sortie et finit par croiser tes yeux. Tu lui fais signe de te calmer, puis quelques autres signes que tu avais convenu avec elle en cas de pépin. Instantanément, elle comprend qu'elle doit se préparer à courir. Déglutissant difficilement, elle hoche la tête.
Tu retournes ton attention sur les gardes. L'un n'est qu'à quelques mètres d'Akida, et l'autre passe juste sous ton échelle. C'est à ce moment que de toute tes forces tu pousses un sac de blé, qui lui tombent dessus et le colle à terre. Profitant de l'effet de surprise, tu en pousses un deuxième qui tombe au même endroit et laisse le garde sous de nombreux kilos de blé. Essoufflée, tu vois le deuxième garde stopper sa course et lever le nez. Il te repère et lance.
Là-haut !
Sans attendre, tu fais signe à Akida de courir. Celle-ci s'exécute et fonce vers la sortie. Va-t-elle y arriver ? Tu l'espères. Celle-ci court à toute jambe, mais ça ne suffit pas. Tu regardes en premier lieu le garde qui te parle. Lui te décoche un regard on ne peut plus sérieux.
Descend de là gamine, ou ton amie meurt. Si tu crois que je la vois pas s’enfuir, tu te fous le doigt dans l’oeil.
Accompagnant le geste à la parole, il menace directement Akida avec un couteau qu'il lance et qui va se planter dans le mur à quelques centimètres du visage de ton amie. Ton cœur bondit dans ta poitrine, alors qu'elle cris de surprise et s'immobilise. Tu ne peux t'empêcher un bref faciès de surprise jusqu'à ce que par chance, tu vois que ton amie n'est pas blessée. Tu retournes donc à ton expression sérieuse et défiant les deux gardes. Tu ne bouges pas de ta plateforme, comme pour le provoquer, et celui qui t'as parlé sort une nouvelle arme et compte bien s'en servir à nouveau. Serrant les poings, tu hésites beaucoup à sortir ton couteau, mais tu sais que tes parents t'ont dit de le servir en dernier recours. Si tu les menaces trop, ils vont finir par te tuer, tu le sais, et ils n'hésiteront pas.
Le temps que tu réfléchisses, tu as le temps de sentir ton cœur encore accélérer, mais heureusement, Silia est plus réactive que toi, et s'occupe d'un des gardes, celui tombé sous les sacs de blé, et qui se relève déjà. Elle lui saute dessus et le combat avec un courage inouï. Reprenant tes esprits, tu en profites pour sauter de ta plateforme et te réceptionner en bas. Le garde restant s'énerve et tu le vois fusiller la porteuse de sac du regard. Pas de doute, il va recommencer. Alors qu'il esquisse un geste, tu ne réfléchis plus et sort ton couteau pour te jeter sur lui et lui trancher le bras. Tu es loin de l’avoir coupé en deux, mais il y a tout de même une coupure assez profonde. Ta cible hurle de douleur.
Akida, cours et apporte le sac où tu sais, on va s'en sortir. MAINTENANT ! hurles-tu à ton amie, en soulignant l'importance et l'urgence de la situation.
Cette dernière laisse parler son instinct et réagir au quart de tour à ton ordre, sans que le garde que tu tiens ne puisse réagir. Il entre dans une colère noire et te projette contre une poutre sans le moindre mal. Tu lâches un cri de douleur, et reste au sol, le souffle coupé, mais tenant toujours fermement ton couteau dans la main.
Espèce de puterelle, tu vas voir ce qu'il en coûte de s'en prendre aux gardes de Fuedo
Il te chope par le cou et te soulève légèrement pour te plaquer contre la poutre. Son regard est glacial et sa force colossale. Les complications s'installent progressivement...
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Chapitre 4 : Acculées
Du côté de Silia, elle ne peut lutter très longtemps et se retrouve bien vite plaquée au sol, le bras du garde sur la gorge. Son geôlier lâche à l'intention de son collègue.
Hey, calme-toi, les gamins sont des sources de travailleurs importantes, ce serait du gâchis de les tuer, tu ne crois pas ?
Distrait en avertissant son collègue, il ne voit que trop tard Silia se libérer et lui asséner quelques coups de dague, ou du moins quelque chose qui lui ressemble. Elle s'en était fait forger avant la dictature plus pour exposer dans sa chambre, mais aujourd'hui c'était pour se défendre au sens littéral. Le soldat saigne alors à quelques places et lance un regard noir et glacial à ton amie qui se fige de peur, ne s'attendant pas à une telle oppression. Elle ne peut alors se défendre davantage et se retrouve bientôt la tête collée contre le mur, des larmes coulant sur ses joues. Elle ne veut pas faire face au chef, car elle sait tout comme toi ce qui l'attend. Mais elle veut encore moins que tu sois confrontée à lui. Pour elle, tu es la meneuse ! Celle qui donne du courage et de l’espoir à tout le monde ! Si tu es prise, tout s'effondre. Alors dans un dernier élan de courage, elle crie
Laissez partir mon amie ! Vous avez juste besoin d’une personne ! Non ? Y a juste besoin d’une personne punie pour que les gens ne recommencent pas ! Pour l'exemple ! Donc laissez la partir ! Je vous en supplies finit-elle en sanglottant
De ton côté, l'homme serre fort et tes pieds se débattent dans le vide sans grand succès. Tu tentes avec tes mains d'écarter l'étreinte, par instinct, mais bien sûr avec ta petite force, tu n'arrives à rien. Alors, le souffle manquant, tu ne gênes pas pour empoigner ton couteau et lui entailler à nouveau le bras. Surpris, il te lâche et tu tombes au sol, suffoquant. Te tenant le cou, tu réfléchis déjà à la suite, le voyant dangereusement revenir à la charge. Tu dois ironiquement ton bref salut à son collègue qui lui parle. Ce qu’il lui dit t’est abominable, mais tu t'abstiens de les provoquer plus. Tu es téméraire, mais pas folle non plus.
Te remettant toujours de ton étranglement, tu vois ton agresseur les yeux tournés vers son camarade et vu qu'il ne revient pas vers toi, tu regardes aussi ce qui se passe. Et tu n'es pas déçue. Au contraire, tu constates que Silia fait preuve d'un grand courage en défiant à nouveau son adversaire. Tu as à peine le temps d'avoir l'idée de l'aider, que ton ami se fait vite maîtriser. Tu bouillonnes à l'intérieur. L’étau se resserre, et surtout, tu n'as plus d'idée comment t'en sortir à présent. Tu vois déjà la rencontre avec Fuedo te pendre au bout du nez et là... tu auras tout perdu...
C’est alors que Silia crit de la prendre elle plutôt que toi. Te relevant lentement, surprise de cette déclaration. Tu ne peux accepter ça. Tu estimes beaucoup ton amie d'avoir essayé de te couvrir, en s'offrant elle-même, mais ce ne serait pas juste. Pourquoi elle et pas toi ? C’est toi qui a amorcé tout ça. Peut-être que sans toi, elle n’aurait pas eu autant d’ennui. Ça n’a aucun sens qu’elle se sacrifie pour toi.
Désolée Silia, j'ai pas pour habitude de fuir devant l'ennemi, surtout quand ils nous prennent pour de simples outils.
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Chapitre 5 : luttes inégales
T'appuyant contre la poutre qui t'as reçu tout à l'heure pour ne pas tomber, tu vois le soldat qui t'a étranglé s'approcher de toi, un sourire mauvais aux lèvres.
Tient donc... tu crois pouvoir nous tenir tête la mioche ?
Sans broncher tu le défis du regard, faible mais déterminée
Exactement. Je n'ai jamais vu une fourche perdre face à du fumier, tu saisis ?
Piqué au vif par ta remarque, il t'envoie un grand poing dans le ventre, qui te fait cracher du sang et te fait à nouveau choir. Lui te surplombe l'arme encore relevée.
T'as du cran pour une faible de ton genre. Tu aurais dû rester à ta place.
Il s'accroupit vers toi et te lève le menton alors que tu souffres encore au sol.
Et puisque la mort ne semble pas te faire peur, j'ai d'autres moyens de te faire regretter chacun de tes sales propos. Tu vois où je veux en venir ?
Non tu ne vois pas du tout. Tu es totalement innocente de ce point de vue-là. Tout ce que tu pressens, c'est qu'il n'en a pas fini avec toi et que déjà, sa main glisse vers ta poitrine sans que pour l'instant tu ne puisses l'en empêcher. Ta douleur au ventre est encore trop forte pour que tu puisses l'arrêter rapidement. Il atteint ta poitrine quand ta douleur s'atténue par petite quantité. Pas assez pour te relever, mais suffisamment pour te rendre un peu plus libre de tes mouvements. Du coup, tu lui frappes la tête avec ton poing. Tu sais que tu commences réellement à exagérer, mais tu t'en fous. Pour toi, tu préfères résister et mourir que te laisser faire. Du moins pour toi individuellement...
Pas touche à ça !
Silia se débat et les supplie d'accepter son sacrifice, mais rien n’y fait. Tu es admirative devant son courage. Elle et toi, le lien ne se brisera jamais. Maintenant tu le sais. Même dans l'adversité, vous resterez soudée, comme aujourd'hui. Mais un lien si pur ne suffit pas à vous libérer de la peine qui vous attend. Le garde vous demande de les suivre, et tu réalises que si tu t'exécutes, vous allez les deux mourir. Vous en aviez trop fait. En plus, tu n'as aucune envie de voie ce connard de dictateur. Te relevant une fois de plus, tu tentes le tout pour le tout, et tu t'abaisses à quelque chose que tu n'aurais jamais fait avant.
Laissez-la partir seule, et je vous suivrai... sans résister à la main sous le t-shirt
Trois pairs d'yeux se rivent sur toi. Ceux des gardes sont durs mais tu continues.
Si vous laissez Silia quitter le village... alors je me donne à vous...
Cette annonce doit faire peur à ton amie, mais tu es bien consciente que si elle reste, elle y passe. Fuedo ne laissera jamais quelqu'un qui a autant défié un soldat, au point de le faire saigner, vivre ici. Toi aussi, la mort te tend les bras, mais jamais au grand jamais tu ne pourras vivre avec la mort d'une amie sur la conscience... Alors, faible physiquement, tu passes à contrecœur au marchandage...
Désolée Silia... c'est la meneuse qu'ils veulent... merci pour tout... lâche-tu au bord des larmes.
Ainsi fut conclu le marché... enfin... disons que les soldats sont gagnants sur toute la ligne. Ils chassent Silia et sa famille du village, détienne la tête pensante et... vole ta virginité... Ainsi, tu deviens un énième exemple de ce qu'il en coûte de résister à Fuedo. Pendant de longues heures, tu vois ton innocence s'envoler dans des cris déchirants. Pour la première fois depuis longtemps tu es.... impuissante... Tu ne dois ta libération qu'à tes parents qui de façon très discrète, parviennent à te rejoindre après que les soldats se soient rassasiés, et te faire sortir.
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Chapitre 6 : 4 ans et demi plus tard, année 1595
C'est bon, la voie est libre mumures-tu à tes complices du jour.
Mais les deux plus jeunes semblent peureux. C'est la première fois qu'ils se lancent dans une telle opération, alors que pour toi et ta meilleur amie Akida, c'est devenu affaire courante. Depuis l'accident d'il y a quatre ans, tu as vécu une année sans bouger, te rangeant bien gentiment dans les rangs. Tu as beau être combattive, ce que tu as vécu t'avait traumatisée. Tu t’es résolue à jouer le chienchien du souverain sans la moindre résistance. ça te pesait beaucoup, mais dès que tu voulais revenir à ton état de résistante, les images de ce jour-là te revenaient en tête et te bloquaient net. Akida t'avait réconfortée comme elle pouvait, et sa présence t'avait beaucoup aidée à remonter la pente. Il t’a fallu une année et demi après ce traumatisme, ne pouvant plus supporter l'horreur qu'était devenu ton village, pour te remettre à voler. De plus, tu avais vu tes parents mourir à cause d'une mauvaise récolte, de quoi raviver la flamme justicière qui brûle en ton cœur.
Tu es sûr que c'est sans risque ? ose te demander l'un des garçons qui vous accompagnent
Hein ? bien sûr que non, mais entre prendre le risque et crever de faim, le choix est vite fait. C'est pas le moment de reculer...
Mais si le grand chef nous repérait ? insiste-t-il
Arrête de faire ton couard Jago, tu as faim ou pas ? réplique Akida
Et arrête de l'appeler grand chef, c'est un enfoiré plutôt...
Le petit garçon la regarde à mi chemin entre la frustration de devoir avouer sa peur et son inquiétude. Tu serres les dents, le temps presse. En soupirant, tu constates que tu n'aurais pas dû les emmener avec toi. Après tout, ils sont jeunes et l'objectif que tu avais de les former le plus vite possible à l'art du vol pour prendre ta suite en cas de pépin était peut-être un peu prématuré. Mais voilà, maintenant, ils sont là et impossible de retourner en arrière.
Tu fais un signe à Akida qui comprend tout de suite et indique aux restes du groupe de ne pas bouger et de seulement monter la garde. Ensuite, vous deux, vous osez vous approcher de la réserve de nourriture. Tu laisses les enfants à l'entrée pour qu'ils t'alertent en cas d'apparitions de garde. La nourriture se trouve sur un plancher accessible par une échelle. Tu connais bien l'endroit et n'hésite à entreprendre de monter à l'échelle qui, il faut l'avouer, n'est plus de toute première fraîcheur et craque légèrement sous ton poids.
Reste en bas Akida et cherche un sac pour récupérer ce que je te lancerai, comme d'hab'. ordonnes-tu à ton amie
Entendu Katarina.
Mais quand tu arrives aux environs du milieu de l'échelle, tu entends crier.
MAINTENANT !
Avant d'avoir le temps de lui demander pourquoi elle a soudainement crier de la sorte, tu vois à ta grande surprise trois gardes sortir de tas de foin. Une lance fonce contre toi et te touche la main. Hurlant de douleur tu lâche prise et passant l'autre main autour de l'échelle, tu t'en sers pour enlever la lance et la jeter loin de toi. Une deuxième lance heurte l'échelle qui sous ton poids et celui des années de service cède et s'écroule. Tu tombes violemment sur le sol, te coupant le souffle un instant. Engourdie et encore dépassée par ce qui se passe, tu tentes péniblement de t'appuyer sur tes coudes pour te redresser. Tu vois les trois officiers t'entourer de leur lance. Ils ont rapidement récupéré leurs armes et te menacent. Mais tu ne t'avoues pas encore vaincue.
Répondant à ton seul instinct tu te redresses rapidement et empoignes une des lances par le manche pour faire trébucher l'un des adversaire sur son acolyte, puis par une roulade de côté tu évites le coup que t'envoie le troisième. À peine debout, encore pas en équilibre complet, tu ne peux parer le poing dans l'estomac. Le coup est direct et te fait cracher un filet de sang, te forçant à retourner dans une position à genoux. Plus le temps de riposter, un des deux soldats que tu as fait trébucher t'empoigne fermement et ne te lâche plus.
Katarina, la première fois ne t'a pas suffi, cette fois-ci tu vas mourir... annonce un des autres officiers
Encore essoufflée, tu ne lui offre qu'un regard méprisant et emplis de défi, alors qu'il se tourne vers Akida pour lui lancer un petit paquet d'argent. La révélation te fait l'effet d'un coup de tonnerre intérieur. Tu vois rouge. Totalement. tu n'y crois pas... pas elle...
Akida, c'est quoi cette histoire ??? hurles-tu
Elle te regarde la mine attristée et te réponds d'une petit voix, à mi-chemin entre l'assurance et le regret
Désolée, tu vas trop loin Katarina... tu... tu ne sais plus quand t'arrêter... je dois préserver Jago et son frère de ta folie... il ne faut pas que tu les entraînes là-dedans... fait-elle au bord des larmes...
QUOI ?? tu te fous de moi ?? et le village tu y a pensé ?? Pourquoi tu t'allies à ces raclures ?? AKIDA REPONDS-MOI !!
Elle a de plus en plus de mal à contenir ces larmes. Elle tente de répliquer mais sa gorge est trop nouée. Un des soldats l'invite doucement à se retirer, la tirant gentiment par l'épaule.
Venez Akida, cette histoire ne vous concerne plus.
Hors de toi, tu hurles son nom à en faire trembler les planètes voisines, mais trop tard, le couperet tombe. Un coup net et précis dans la nuque te brise tout espoir d'en savoir et de t'enfuir. Tu t'effondres, assommée.
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Chapitre 7 : Condamnation
Au réveil, tu te sens mal et engourdie. Le coup de lance, la chute de l'échelle et les différents coups échangés, ajoutés à ton état de faiblesse dû à une sous-alimentation, tout cela te pèse beaucoup. Changement de décor, cette fois tu te trouves dans une salle obscure, au sol dure et froid. Les couleurs sont ternes, tout comme ton cœur. Tu sens un énorme poids de défaite sur les épaules. Il fallait pourtant que ça arrive un jour… à force de te frotter à cette dictature, toi qui a toujours vécu libre et insouciante, tu allais bien finir par perdre… cependant, quand le couperet s’abat, la douleur est insoutenable, même si on s’y attend. Ton âme justicière ne l’accepte pas…
Tes mains sont enchaînées entre elles et l'une est bandées plus que sommairement. À croire qu'ils t'ont juste soignée pour que tu tiennes le temps de l'exécution. Car oui, maintenant tu le sais, ton destin est de mourir à la même place que tes parents et de la même façon, c'est à dire attachée à une croix, une lance dans le coeur. Ce que tu n'arrives pas à réaliser, c'est qu'à cause de celle que tu considérais comme ton alliée la plus fidèle, tes jours sont comptés. Comment avait-elle pu te trahir de la sorte ? Vous étiez tellement fusionnels, elle pensait comme toi depuis ton plus jeune âge… enfin… en apparence… pour la première fois, la boule au ventre, tu découvres le revers de l’humain… paraître allié et finir par te poignarder dans le dos…
Katarina, tu es réveillée ?
L'esprit encore embrouillée et torturée par l'acte d'Akida, tu lèves doucement les yeux et te redresse pour découvrir un des deux garçons qui t'avait accompagnée, les joues maquillées par les larmes. En plissant légèrement les yeux, tu finis par reconnaître celui qui t’a appelée.
Jago ? Alors ils t'ont eu aussi... et Ruben, il est où ?
Il a pris peur et est partie juste après que vous soyez entrées dans l'écurie...J’ai essayé de le retenir, mais tu le connais…
Tu lance un "je vois" las... au moins, lui a pu s'en sortir, tant mieux pour lui... mais pour vous deux, c'était une autre histoire...
Les deux jours que tu passes dans cette prison sont atroces. Entre les gardes qui t’humiliaient sans cesse, profitant de ton statut de géôlière, et les jours ou tu devais calmer Jago, qui pleurait de peur, pour pouvoir dormir tranquille, tu te sentais faiblir davantage au fil des heures.
Vient alors le jour noir. Alors que tu regardes la vie continuer à travers la petite brèche de jour dont tu disposes, tu sens qu'il y a plus d'agitation qu'à l'habituée. ça n'a rien d'étonnant, car depuis la mort de tes parents il y a 3 ans, plus personne n'est passé sur l’échafaud. Alors ce jour, bien que lugubre, est spécial et attire les curiosités. Tu n'en veux pas à tes parents et es même fière de pouvoir suivre leurs traces. Ils n'ont pas baissé les bras et jusqu'au dernier instant de leur vie, ils ont refusé de se soumettre. Ce qu’ils ont crié juste avant de donner leur vie restera gravé en ton cœur à jamais. « Liberté, résistez et vous verrez ». C'était des héros, dont l'héritage t'étais parvenu.
Deux gardes font irruption dans la cellule, te sortant totalement de ton petit moment nostalgique, et chacun se dirige vers chacun des deux condamnés.
Il est temps, suis-moi sans faire d'histoire te lance celui qui se tient devant toi.
Sans te démonter, tu le regardes avec mépris, comme si par ce regard, tu résistais encore. Tu ne voulais pas te montrer totalement soumise. Tu te savais condamnée, mais affirmer jusqu'au bout ta haine contre le dictateur était ton mot d'ordre désormais.
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Chapitre 8 : Le couloir de la mort
Sans un mot, tu te lèves et marche. Tes pas sont faibles mais tu gardes la tête haute, au contraire de Jago qui est prisonnier de la peur du jugement dernier. Dans les couloirs de la mort, vous vous apprêtez à vivre vos dernières heures.
Au bout du tunnel se dresse devant toi l'échafaud. À peine tu fais un pas dehors que tous les regards se tournent vers toi et les avis diffusent. Du "vous l'avez mérité" au "quels pauvres enfants, ils sont si jeunes" tu en entends de toutes les couleurs, mais alors que ton ami pleure franchement cette fois-ci, sous la pression des messe-basse ton regard est attiré par toute autre chose et tu te moques royalement de ce que les gens pensent.
Lui est là. L'immonde créature qui dirige ce que tu as de plus cher est installé dans les gradins le regard fier et presque heureux que ce jour arrive. À côté, tu retrouves Akida qui fuit ton regard, rongée par le remords. Mais c'est trop tard. Tu n'as qu'une envie, foncer à leur rencontre et leur montrer à tout deux ce que tu penses de leurs agissements. Mais dans ton état tu ne peux que les défier des yeux et regretter que le public autrefois uni, ne se soit transformé en juge endoctriné.
Tu ne ressens qu'une immense frustration d'être ainsi faible face à eux, et surtout à Fuedo le sanguinaire. En temps normal, tu n'aurais pas hésité à montrer ouvertement ton opposition à son régime. Tu n'avais peur de rien, mais ce n'était pas les sentiments qui ici te freinaient, mais ton physique qui se dégradait.
Jago et toi montez sur le podium et faites face au public. Tu ne bronches pas une secondes devant les centaines de paires d'yeux qui te scrutent de haut en bas. Les deux gardes qui vous ont accompagnés jusqu'ici se postent à côté de vous, de profil. Le dictateur surplombant la foule vous toise de son oeil hautain. Un des deux gardes s'adressent à la foule.
Jago Linura, 13 ans, et Katarina sin miedo, 20 ans, sont condamnés à mort pour tentative de vol contre notre souverain et attaque à l’arme blanche. Il se sont mis en travers de l'ordre et de la sécurité. Leurs actions au demeurant dangereuses, mettent en péril le bon fonctionnement de cet endroit. Nous nous voyons donc dans l'obligation de mettre un frein à ce genre d'agissement, pour l'exemple et pour la paix. Puisse le très-haut, avoir pitié de leurs âmes.
Dans la foule, c'est le mélange de réaction. Tu t'attendais à plus de soutien, mais après plus de 4 ans de dur labeur, le retournement de cerveau en a déjà condamné plus d'un. Ils n'osent plus s'opposer... Ils ont été conditionnés. Cette belle amitié qui régnait jadis s'est envolée. C'est triste à voir, et quelque part, tu te sens mal. ça ne te fait plus rien de mourir, mais tu aurais voulu le faire en voyant ton entourage sourire… ensemble… uni... une dernière fois.
Alors que Jago pleure bruyamment, tu te prépares à ton dernier voyage en silence. Tu commences à ne plus trop faire attention autour de toi... tout est terminé... Un soldat par condamné enlève les chaînes en surveillant une éventuelle fuite. Dans ton esprit, un flash d'idée te traverse. Faut-il tenter une dernière action maintenant que tes mains sont libres ? Mais bien vite, ta question se noie et meurt sous les inconvénients. Vous n'êtes que deux, et Jago n'est pas en état d'avoir du courage. Ils sont beaucoup, et en bien meilleur forme... non... il n'y a plus rien à faire...
Tes bras sont attachés, les soldats reculent. Le roulement de tambour se fait entendre. Fuedo prend les commandes depuis son estrade. Les lances sont levées, tu fermes les yeux, et en for intérieur, tu murmures "maman, papa, j'ai fait ce que j'ai pu, je vous rejoins enfin...".
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Chapitre 9 : Souvenir
Tu attends le coup. Les secondes te paraissent des heures... Le temps semble toujours s'arrêter quand on attend ce genre de chose désagréables. Tu es pourtant déjà renfermée sur toi-même, prête à entamer le voyage, ne te souciant plus du tout de ce qui se passe à l'extérieur... Mais toujours rien... pourquoi rien ne vient ?
Q...que se passe-t-il ? C'est quoi ces bruits ? C'est pas ça que tu es censée ouïr...Ces gémissements... cette chute... Tu sens aussi une légère augmentation de l'agitation autour de toi. Quelques chose cloche. Doucement tu rouvres les yeux, et découvres les deux soldats qui devaient vous tuer à terre, une flèche dans le cou chacun, agonisant. Surprise autant que Fuedo et le public, tu regarde Jago, puis un peu partout. Qui a tiré ? Puis, tout à coup, claquant dans l'air, tu entends un son fort et continu pendant quelques secondes. Tu ne l'as jamais entendu, et tu ne sais pas que c'est un signal de corne que tu entends. Bientôt, des hommes en armures surgissent de partout et prennent d'assaut la scène. Ils s'en prennent aux hommes du dictateur, et certains tentent de forcer le passage jusqu'à ce dernier. Tu n'en connais aucun alors que dans le village, aucune tête ne t'est inconnue, même chez tes ennemies... La foule paniquée cours dans tous les sens. En peu de temps, les alentours de l'échafaud deviennent indescriptibles. Tu ne comprends rien. Qui sont ces gens ? Immobilisée, tu observes impuissante ce qu'il se passe.
Bientôt tu entends un petit bruit tout près de toi, quelqu'un atterrit juste à côté et te souffle.
Dès que je libère tes liens, monte sur mon dos et ne pose pas de questions.
Tu as un spasm alors que tu reconnais cette voix. Un voile blanc semble temporairement se former sur tes yeux tellement tu es sous le choc, alors que tes liens s'enlèvent. Bien que tu ne réalises toujours pas, tu t'exécute comme un automate. Jago reçoit le même émissaire et alors que tu t'installes, un troisième inconnu débarque, épée à la main, et vous ouvre le chemin. Tous les cinq, vous courez à travers la foule, évitant ou battant les soldats qui peuvent encore vous barrer la route. Très vite vous sortez du tumulte et vous rendez dans un endroit que tu connais bien : la grange.
Là, ton sauveur te pose dans le foin et enlève la capuche qui cachait son visage. Il t'adresse un sourire ému, au bord des larmes.
Oh katarina, tu es vivante, je suis si heureuse lâche-t-il la voix tremblante
S...Silia... ça fait tellement longtemps ! J'en reviens pas !!
Vous vous tombez dans les bras l'un de l'autre et une étreinte intense s'ensuit. Tu n'aurais jamais cru la revoir, surtout il y a quelques minutes. Ton état émotionnel passe d'un extrême à l'autre. Une poignée de secondes et vous vous lâchez. Tu es la première à réagir.
Qu'est-ce que tu fais là ? C'est quoi tout ça ?
J'ai pas le temps de t'expliquer, tiens mange, tu es aussi maigre qu'un moineau, et reste ici le temps qu'on ait terminé. Cache-toi, et si tu n'as pas le choix, prends ça.
Elle te tends successivement du pain, une gourde et une arme.
C'est... c'est la dague que tu avais ce jour-là...
Elle hoche rapidement de la tête, avant de terminer.
Prends-en soin comme tu l'as fait pour ce village. Bon courage !
Puis, rapidement elle repart avec ses deux acolytes. Tu la regardes s'en aller, encore chamboulée, avant de poser tes yeux sur Jago, qui s'empresse déjà de manger sa part. Un fin sourire se dessine sur tes lèvres. Et si le moment de rejoindre tes parents n'étaient pas encore venu ? Et si ton combat n'était pas terminé...
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Chapitre 10 Racines
Tu te rassasies aussi, contente de pouvoir goûter au plaisir de remplir ton estomac sans la pression de la prison, ou le doute que ce que tu ingurgite est bien mangeable. Une pause après tant de tension, le jeune homme à côté de toi l'apprécie tout particulièrement. Tu te demandes d'ailleurs s'il réalise déjà ou pas. Ses joues sont encore rouges, ses mains encore légèrement tremblantes, mais c'est un visage rassuré et soulagé que tu vois en train de mâcher. Son répit est ton soulagement. Il ne mourra pas à cause de toi. Quelle merveilleuse nouvelle.
L'eau qui descend dans ton œsophage a une saveur salvatrice. Mais bien vite pendant ton repas, ton esprit revient sur les événements. Il faut que tu ailles les aider. Ils t'ont sauvé la vie, et battante comme tu es, tu te dois de leur rendre la pareille. Tu n’es pas de celle qui reste les bras croisés à l’arrière, criant sur ceux qui se bouge pour vous sortir de là Oui, mais que faire ? Dans ton état, tu ne peux ni courir ni te battre. À quoi tu servirais ? Un sentiment de frustration t'anime... tu n'aimes pas rester là sans rien faire... Ton cerveau carbure comme il peut, jusqu'à que dépité, tu te lèves doucement pour t'approcher discrètement de la porte. Blottie dans l'ombre, tu regardes à l'extérieur, et tu vois beaucoup de monde courir un peu partout. Des habitants pour la plupart. Jago te rejoint.
Qu'est-ce qu'on fait ? On attend ?
Tu ne réponds rien... en fait t'as aucune idée de la marche à suivre. Les événements te dépassent... Les guerres entre seigneurs tu n'as jamais connu... Alors que tu réfléchis, tu entends un crissement inquiétant à l'autre bout du petit bâtiment. Alerte, tu te retournes et t'avances pour te mettre devant Jago, dague à la main. Il n'a pas d'arme, il doit être protégé. La trappe que tu utilisais il y a encore quelques temps pour venir voler de la nourriture s'ouvre, et bientôt tu reconnais le visage de celui qui en sort.
Ruben ?
Sans te répondre, il se jette dans les bras de Jago.
Oh mon dieu t'es vivant, c'est un miracle... j'en reviens pas lâche-t-il la voix sanglottante
L'étreinte est aussi passionnée que la tienne de toute à l'heure. Tu te détends et baisse ton arme. Puis Ruben se tourne vers toi, et se trouve tout à coup mal à l'aise...
Kata' euh... je...
Tu le regardes un peu incrédule, sans trop comprendre pourquoi il hésite...
Je suis désolée d'avoir fui le jour de ta... capture... je suis un énorme trouillard...
Tu as un petit sourire amusé.
J'avoue que l'idée de t'enfoncer la tête dans un tas de fumier est plutôt sympas à mes yeux, mais comme ça t'as permis d'éviter pas mal d'emmerde à cause de mes espoirs ridicules de faire de toi un homme, je vais dire que je passe pour cette fois...
Trois sourires naissent, puis les choses sérieuses reprennent. Ruben avertit
Il faut se dépêcher, et profiter du bordel pour se barrer d'ici.
Se barrer ? Mais où ?
Loin, s'échapper de ce trou à esclave. On a une chance d'en finir avec les corvées, venez, je vous expliquerai en route !
On va pas abandonner le village quand même ?? C'est notre vie, je vous rappelle...
Ben si vivre une vie de merde mais sous la direction de celui qui est en train de battre Fuedo maintenant te convient, libre à toi, moi, j'aspire à mieux, tu viens Jago ?
Le concerné hésite un bref instant, puis suit son frère. Consciente que rester seule en ce moment est dangereux, tu emboîte le pas à contre-coeur. Mais tu gardes l’idée dans un coin de ta tête qu’il faudra que tu te mêle aux événements pour en sortir vainqueur.
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Chapitre 11 Départ
Une fois à l'extérieur de la grange, votre trio s'arrange pour passer dans des passages étroits. Vous connaissez ce village comme votre poche, et de ce fait, il vous est facile de vous faufiler discrètement jusqu'à la maison des deux frères. La seule chose qui vous ralentit, ce sont la fatigue de Jago et toi. Vous ne pouvez pas courir, et bien que vous alliez le plus vite qu'il vous soit possible, le groupe n'avance pas vite. Au bout d'un moment, Silia apparaît devant vous.
J'ai à parler à Katarina, Ruben, prépare la charrette comme prévu, magne !
Pas de contestation, le groupe se sépare et tu restes, essouffléem, avec elle, qui prend soin de profiter des ombres des maisons pour te parler à l'abri des regards.
Katarina, il faut que tu partes d'ici, quoi qu'il advienne de ce village...
Quoi ? comment ça ? lâche-tu rapidement entre deux souffles
Elle hésite un peu, puis se lance.
Les hommes qui se battent en ce moment-même ne vous délivrent pas de l'esclavage... juste de Fuedo. S'il est vaincu, le système ne changera pas, juste le dirigeant.
Pourquoi tu les aides alors ?
Elle soupire, puis découvre son épaule. Tu y vois alors des cicatrices, qui prennent la forme d'un M. Analphabète comme tu es, tu ne vois pas une lettre, mais juste une forme.
Qu'est-ce que c'est ?
Le signe que je suis condamnée à rester auprès du nouveau dirigeant. Je n'ai pas le choix, sous peine de mort. Je dois faire tout ce qu'il me dit.
Même envahir notre village ?
Exactement. Mais cette fois, c'est moi qui l'ai incité à venir combattre Fuedo. ça te laissait à toi et beaucoup de personne, l'occasion de fuir. J’espérais juste que tu ne te sois pas fait tuée avant.
Fuir ? Un petit sourire se dessine. Ce n'est pas dans ta nature. Si cet endroit qui t'as vu naître et grandir souffre encore, tu dois te battre.
Tu penses vraiment que je vais les abandonner ?
Bien sûr que non, je te connais, mais dis-moi, ce que tu as fait toutes ces années, est-ce que ça a amélioré quoi que ce soit ? Tu es parvenu à avoir de meilleures condition ?
Non, mais je n'abandonnerai pas. Je...
Katarina, écoute. Le système d'esclave n'est pas présent que ici. Au delà des frontières de ce village, il y en a aussi, partout où tu cas tu peux en croiser. Tes efforts sont louables, mais ils ne servent à rien, sinon te faire mourir. Tu n'es pas assez forte pour lutter, que ce soit ici ou dans le monde. Préserve ta vie. Tu as fait tout ce que tu as pu pendant toutes ces années, et je t'en félicite, ça a peut-être donné du répit aux villageois, mais maintenant, pense à toi, et file d'ici, sinon, tu vas mourir d'épuisement, ou sur l'échafaud... laisse-moi te rendre la pareil d’il y a 4 ans…
Je n'ai pas peur de la mort, Silia, je te remercie de...
Un mouvement rapide et sec de ton amie te coupe. Elle attrape ton bras et y claque une chaîne en fer à ton poignet. Celle-ci est relié à son propre bras droit.
Je savais très bien que pour te faire entendre raison, il fallait te forcer. Ça fait 20 ans que tu es têtue. Alors comme j'ai pas le temps de développer maintenant, on va passer à la manière forte.
Sur ce, sans ménagement et sans attendre, elle te tire par la chaîne. Tu as beau protester, tenter de résister, ton état te rend bien moins compétente qu'habituellement. Et puis tu sens que Silia a beaucoup plus de force qu'avant. Aujourd'hui contre elle, tu n'as aucune chance. Elle t'emmène sans grande difficulté jusqu'à une charrette pleine de foin où se trouvent déjà Jago et Ruben, et elle te fait monter. Elle décroche la chaine de son poignet et l'attache à un bord avant de te tendre un papier.
Silia, t’as fini maintenant ? Détache-moi…
Prend ça. Je sais que tu ne sais pas lire, mais tout ce tu dois savoir est écrit là-dessus. Débrouille-toi pour trouver un moyen de décoder tout ça, et tu comprendras. Prend soin de toi.
Pas le temps de répliquer quoique ce soit, tu as beau l’appeler, elle fait un signe au père des deux garçons qui s'empressent de faire aller ses chevaux pour sortir du village et disparaît. Et c'est dans la cacophonie d'une guerre entre deux seigneurs impliquant ce que tu as de plus cher, que tu quittes ton village, sans le vouloir...
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Chapitre 12 : Amère liberté (Katarina a 20 ans - Fin de l'année 1595)
Tu avales une dernière bouchée, ton assiette est vide, au contraire de ton ventre. La nuit s’installe progressivement à travers les fenêtre de ta nouvelle maison. Tu ne sais pas trop ce que tu dois ressentir. De la joie de manger à ta faim ? De la pitié pour ceux qui n’ont pas pu partir ? De la culpabilité ? Du soulagement ? Alors que ton esprit turbine, tu t’amuses nonchalamment avec ta cuillère, ta tête appuyée sur ton autre main. Ça fait 3 semaines que tu es là… Bien sûr, tu es libre, et Fuedo est vaincu, ça te procure de la satisfaction, mais cette réjouissance a toujours un goût amer à tes yeux. Toi, tu te remplis, et tes amis, là-bas, ils se vident. Ils souffrent. Ils n’ont pas pu partir, par manque de santé pour les plus vieux, ou par malchance pour les autres… Pourquoi c'est toi qui a été sauvée ? Qu'est-ce que tu as de plus que les autres ? Pourquoi toi, tu as droit à tout cela ? Tu es une humaine tout ce qu'il y a de plus normal...
Tu songes également à ton arrivée ici, chez les parents de Silia. Tout a été orchestré. Depuis leur départ du village, cette famille s'était installée à Nérée et avait appris à lire et à écrire. Depuis, elle s'était habituée à cette nouvelle vie, s'imprégnant petit à petit de l'ambiance général de l'Empire bien plus intensément que dans le village. Le père avait appris à tirer à l'arc pour son métier de chasseur, et la mère allait vendre des poteries sur les marchés des villes les plus proches, dont Braktenn. Ils avaient vu ou entendu beaucoup de choses depuis plus de 4 ans, alors forcément, ils en savait bien plus que toi.
Déjà à ton arrivée, ils étaient heureux de te revoir et t'ont remercié pour ce que tu avais fait pour leur fille. Mais au fond de toi, tu savais très bien que ça ne suffisait pas, car ton amie était sous les ordres de quelqu'un d'autre qui prenait aussi des esclaves. D'ailleurs, tu t'étais plusieurs fois demandée comment elle s'était retrouvée dans cette situation, alors que ses parents étaient libres. Un peu réticente à l'idée de poser la question, car elle allait peut-être faire remonter des souvenirs douloureux chez tes hôtes tu avais gardé ça pour toi. Tu te concentrais plus sur le fait de remplumer un peu, avant de retourner délivrer le village. Tu faisais taire les petites voix qui te rappelais ce que t’avait dit ton amie, ton âme justicière criait trop fort d'aller les aider.
Katarina, t’es avec nous ?
Tu as un petit sursaut alors que tu réalises que tu n’es pas seule à table. Tu fais la navette entre toutes les personnes présentes, qui te regardent avec un petit sourire amusé, puis tu réponds mollement.
Ouais ouais, pardon, je me sens pas très bien ce soir… je vais aller me coucher…
La mère de Silia affiche un regard inquiet. Tu le croise, et esquisse une mine rassurante.
T’inquiète Ariane, rien de grave, un peu de fatigue c’est tout… lâche-tu doucement à son intention.
Tu te lèves, salut les autres et monte dans ta chambre. Tu te rechanges et t’allonge sur le lit, les bras croisés derrière ta tête, songeuse. Tes yeux fixent le plafond sans vraiment le regarder. En soupirant, tu te dis que tu ne peux pas rester les bras croisés. Déjà la dernière fois tu n’as que subi ce qui se passait parce-que ton corps était au bout. Mais aujourd’hui, plus de vingt jours plus tard, tu as repris du poil de la bête. Tu peux intervenir. Encore quelques minutes d’hésitation, puis ta décision est prise. Tu vas retourner là-bas, et détruire toute forme d’esclavage…
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Chapitre 13 : Ariane
Tu attends sagement le milieu de la nuit, quand tout est silencieux, pour te lever, rassembler le peu de bagage que tu t’es fait en quelques jours, et te diriger vers la porte. Tu ne laisses pas de mot de remerciement ou d’adieu car tu en étais simplement incapable. Mais comme tu es quand même reconnaissante pour tout ce que la famille de Silia a fait pour toi, tu te promets de revenir vite, et surtout victorieuse… mais une fois la porte franchie, tu entends.
On va visiter la ville de nuit ?
Tu sursaute et regardé en direction du son, distinguant la maman de Silia, tranquillement assise sur un banc appuyé contre la paroi de la maison, une bougie à la main. Tu ne sais pas trop quoi répondre, te sentant un peu bête, alors elle enchaîne.
Tu as tenu trois bonnes semaines avant de tenter le suicide, bien joué...
Qu'est-ce que tu veux dire ?
Vois-tu, quand j'ai reçu une lettre de Silia que je n'avais pas revue depuis plus d'une année, tu ne peux pas savoir l'immense joie que j'ai ressenti de la savoir vivante, et avec toute sa tête. Elle y mentionnait le fait qu'elle allait tenter quelque chose dans notre village d'origine, et que si je voyais des habitants de là-bas débarqué dans les semaines qui venaient, c'est qu'elle aurait réussi à destituer Fuedo. Ta présence me montre donc qu'elle a réussi, et que même si elle est esclave, elle peut encore agir pour ce qu'elle aime.
Ben justement, je vais aller l'aider, ensemble, on doit pouvoir enlever ce foutu esclavage et enfin vivre en paix...
Un silence se posé et un sourire se forme sur les lèvres de la mère.
Un peu plus bas dans la lettre, elle m'expliquait ce que je savais déjà : tu es têtue et tu détestes les injustices. Deux qualités certes, qui cependant allait t'amener à choisir une voie qui te conduirait tout droit dans la gueule du loup. Elle m'a demandé de t'en empêcher... et vu que tu n’es pas très discrète, j’ai très bien vu hier soir au repas que toute cette histoire te travaillait beaucoup. J’ai bien fait d’attendre ici…
Elle se lève et avance vers toi
Elle te t'a pas donné un papier avant de t'envoyer chez nous ?
Instinctivement tes yeux se baissent sur ta poche où tu as gardé ce souvenir de ton ami comme une relique, et ta main s'appuie contre.
C'est bien ce que je pensais. Viens t'asseoir, il est temps que tu saches...
Que je sache quoi ?
Elle ne te répond pas tout de suite, s'assied puis tapote doucement le banc pour t'inciter à la rejoindre.
La vérité... aller viens, je vais pas te manger...
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Chapitre 14 : Au delà de ce que tu vois
Tu hésites un peu. C'est vrai que tu étais sur le point de fausser compagnie à tout le monde, mais apparemment tout le monde s'y attendait... Ironique quand on y pense. Tu serres les poings, puis finalement tu t'exécute. Ariane n'est pas une ennemie, elle fait partie de la famille du village, tu peux lui faire confiance. Tu prends place, et la lecture commence. Tu écoutes tout, religieusement, sans couper :
Chère Katarina
Si tu lis cette lettre, ou plutôt si quelqu'un te fait la lecture, c'est que j'aurai réussi à te faire sortir du village. Je t'écris depuis un environnement semblable au tien, et qui semble être ce qu'il y a de plus normal dans ce monde. Je n'aurai probablement pas le temps de tout t'expliquer quand nous nous rencontrerons, aussi écris-je ces quelques lignes pour t'avertir. Tout ce qui suit est vrai, mes parents pourront te le confirmer.
Ces terres que nous foulons depuis des lustres sont dirigées par des personnes appelées nobles, et le dirigeant suprême est appelé roi. Là-bas, ils ont tout : nourriture, beaux habits, belles maisons, etc. Et dans les villes du peuple normal, il y a de tout, même des esclaves. Tu le deviens si entre autres on te surprend en train de voler de la nourriture. Oui, tu tentes de survivre, et on te punit, c'est atrocement injuste, mais personne ne peut lutter contre. Ceux qui ont tenté ont fini leur vie peu de temps après. J'ai déjà plusieurs de mes amis esclaves qui y ont passé... Moi, c'est lors d'une tentative de vol, alors que nous n'avions pas encore assez de sous pour vivre, que ma vie a basculée. On m'a capturée, et amenée dans ce qu'on appelle un "marché d'esclave". C'est comme les légumes qu'on s'échangeait contre de la viande, sauf que là, c'est des humains contre des sous.
Quelqu'un m'a donc achetée comme on achèterait du blé, et il m'a mise à son service. On m'a brulé l'épaule droite pour y inscrire un signe qui condamnait mon statut d'esclave. Même si je m'enfuis, cette marque me trahira toujours. Toi, tu as la chance de ne pas en avoir, alors je t'en prie, ne tente plus rien. Personne ne saura que tu es déjà passée par là, tu seras libre et en santé.
Par la suite, j'ai surpris quelques conversations de mon maître, et c'est là que j'ai su qu'il était ennemi avec Fuedo. J'ai donc cherché à l'avertir de notre situation, pour l'inciter à aller reprendre ce village des mains de l'adversaire. Ce n'était pas facile, car l'avis de l'esclave ne vaut rien en temps normal, on ne t'écoute jamais. Mais quand il s'est rendu compte que je venais de là-bas, et que je savais beaucoup de chose, il m'a accordé un peu d'attention.
Et c'est ainsi que j'ai pu retourner chez nous pour te libérer. J'ai fait beaucoup d'efforts pour en arriver, alors, s’il-te plaît, ne gâche pas tout en retournant là-bas. Reste en sécurité et oublie le village. C'est cruel, mais tu n'as pas le choix. Tu n'arriveras jamais seule à renverser ce système. Il est là depuis bien plus longtemps que nous, et il sera encore là quand on sera mort. Profite juste de ta liberté, et au lieu de penser à ceux qui souffrent, pense à ceux qui ont pu s'en sortir, pense à toi... Je te le demande en tant qu'amie...
Prends soin de toi,
Si tu lis cette lettre, ou plutôt si quelqu'un te fait la lecture, c'est que j'aurai réussi à te faire sortir du village. Je t'écris depuis un environnement semblable au tien, et qui semble être ce qu'il y a de plus normal dans ce monde. Je n'aurai probablement pas le temps de tout t'expliquer quand nous nous rencontrerons, aussi écris-je ces quelques lignes pour t'avertir. Tout ce qui suit est vrai, mes parents pourront te le confirmer.
Ces terres que nous foulons depuis des lustres sont dirigées par des personnes appelées nobles, et le dirigeant suprême est appelé roi. Là-bas, ils ont tout : nourriture, beaux habits, belles maisons, etc. Et dans les villes du peuple normal, il y a de tout, même des esclaves. Tu le deviens si entre autres on te surprend en train de voler de la nourriture. Oui, tu tentes de survivre, et on te punit, c'est atrocement injuste, mais personne ne peut lutter contre. Ceux qui ont tenté ont fini leur vie peu de temps après. J'ai déjà plusieurs de mes amis esclaves qui y ont passé... Moi, c'est lors d'une tentative de vol, alors que nous n'avions pas encore assez de sous pour vivre, que ma vie a basculée. On m'a capturée, et amenée dans ce qu'on appelle un "marché d'esclave". C'est comme les légumes qu'on s'échangeait contre de la viande, sauf que là, c'est des humains contre des sous.
Quelqu'un m'a donc achetée comme on achèterait du blé, et il m'a mise à son service. On m'a brulé l'épaule droite pour y inscrire un signe qui condamnait mon statut d'esclave. Même si je m'enfuis, cette marque me trahira toujours. Toi, tu as la chance de ne pas en avoir, alors je t'en prie, ne tente plus rien. Personne ne saura que tu es déjà passée par là, tu seras libre et en santé.
Par la suite, j'ai surpris quelques conversations de mon maître, et c'est là que j'ai su qu'il était ennemi avec Fuedo. J'ai donc cherché à l'avertir de notre situation, pour l'inciter à aller reprendre ce village des mains de l'adversaire. Ce n'était pas facile, car l'avis de l'esclave ne vaut rien en temps normal, on ne t'écoute jamais. Mais quand il s'est rendu compte que je venais de là-bas, et que je savais beaucoup de chose, il m'a accordé un peu d'attention.
Et c'est ainsi que j'ai pu retourner chez nous pour te libérer. J'ai fait beaucoup d'efforts pour en arriver, alors, s’il-te plaît, ne gâche pas tout en retournant là-bas. Reste en sécurité et oublie le village. C'est cruel, mais tu n'as pas le choix. Tu n'arriveras jamais seule à renverser ce système. Il est là depuis bien plus longtemps que nous, et il sera encore là quand on sera mort. Profite juste de ta liberté, et au lieu de penser à ceux qui souffrent, pense à ceux qui ont pu s'en sortir, pense à toi... Je te le demande en tant qu'amie...
Prends soin de toi,
Silia
Un silence pesant s'installe. Tu as dû mal à digérer ce que tu viens d’entendre. Le problème est beaucoup plus complexe que prévu. Même si tu libère ton village, ça ne réglerait rien du tout. Ta mission de liberté que tu ne pensais que réservé à ton village, devient une nécessité mondiale… et là effectivement, toi seule n’arrivera à rien. Tu baisses la tête alors qu’Ariane replie la feuille et que quelques larmes sortent de ses yeux.
Si tu savais comme je regrette de l'avoir envoyée seule ce jour-là. Je m'en veux terriblement... c'est de ma faute si elle a cette marque sur l'épaule... si elle vit tout ça...
Tu te sens grandement mal à l'aise... même en dehors du village, cette famille a toujours beaucoup souffert.
Je... je suis désolée...
Tout à coup, tu perds toute envie de filer en douce... Voir cette pauvre mère abattue te révolte bien sûr, mais tu réalises aussi que tu ne peux rien y faire, et que foncer tête baisser dans la situation actuelle n’est plus la bonne solution… que faire maintenant… tu ne sais plus trop, tu n’as jamais été très forte en stratégie... Dans l'immédiat, tu restes vers Ariane, pour la consoler et continuer de discuter avec elle quelques instants, avant de penaudement remonter te coucher...
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Chapitre 15 : Le coeur et la raison
Les jours suivants cette triste nuit, tu es en plein doute. La détresse de cette pauvre mère que tu connaissais depuis toute petite t'as vraiment touchée, au point d'ébranler tout ce que tu es. Souvent assise sur ton lit en fin de journée, les genoux ramenés sous ton menton, tu fais face à un dilem des plus cornéliens. Faut-il risquer ta vie malgré les avertissements, pour rendre justice à ce monde pourri ? Faut-il suivre les conseils de Silia et rester en dehors de tout ça tant que tu le peux ? Après tout, elle s'est démenée pour toi, malgré sa condition déplorable. Elle a pensé à ton bonheur alors qu'elle sait le sien plus que compromis. Ne serait-ce pas la trahir que de foncer tête baissée ? Tu as une petite réaction de colère quand tu penses à la trahison... Akida... veux-tu lui ressembler... veux-tu faire ressentir à Silia et sa famille le même sentiment de dégoût et de haine que tu as eu quand Akida s’est révélée à la botte de Fuedo ? Non, tu ne veux pas être la même, évidemment… mais… est-ce que… est-ce que Akida s’est retrouvée devant le même choix que toi à l’époque ? Avait-elle une vraie raison d’agir ainsi ?
Tu te rends compte que tu es soudainement très tendue, tu soupires et te prend la tête. Tu ne sais plus où tu en es… la situation est fondamentalement complexe, ton petit esprit si peu habitué au réflexion poussée est fatigué de réfléchir. Tu abandonnes et essayes tant bien que mal de dormir. Mais les jours suivant dès que tu as un moment de pause dans la journée, ces pensées reviennent te hanter. Quel était le bon choix ? Tu n'en parles à personne car tu as la certitude qu’ils te diraient d'abandonner, et ça te laisserais un désagréable goût en bouche...
Un mois après ta discussion avec Ariane, tu montes les escaliers menant à ta chambre, alors que la lune brillait à l'extérieur, l'esprit encore indécis, mais soudainement, ton regard est attiré par un objet rangé dans une armoire à la porte entrouverte. Te stoppant dans ta montée alors que tout le monde dormait, tu l'observes, réfléchissant où tu l'avais déjà vu... oui c'est ça... c'est lui qu'utilise Gautier, le père de Silia, quand il va au travail. Il chasse pour le compte d'une riche personne de Nérée. Cet arc... s'est son outil... son arme… et ses flèches à côté... est-ce qu'il les utilise aussi ? Une petite idée germe dans ton esprit... non tu ne peux pas... Tu te mords une lèvre... que dirait Ariane...
Serrant la balustrade de l'escalier, tu te bats intérieurement entre les envies de ton cœur et celui de ton esprit. La lutte est rude, mais tu finis par te décider. Tu redescends, prends discrètement les affaires et tu sors de la maison pour t'installer d'un côté du bâtiment où aucune fenêtre de chambre ne donne. Puis, tu passes quelques heures à essayer de manier cet arc. La première nuit ne donne rien, tu n'arrives pas à tirer quoique ce soit. Tu te demandes vraiment comment Gautier arrive à tuer quelque chose avec ça. Avec ton couteau ou la dague de Silia, ce ne serait pas plus simple ? Tu sens la fatigue d'une activité nocturne gentiment t'envahir, alors tu ranges tout et tu vas retrouver ton édredon. Les semaines qui suivent, chaque fois que cela t'est possible, tu recommences. Tu as toujours une petite boule au ventre, qui peut se traduire par un peu de remords vis-à-vis de ta famille d’accueil, mais tu t'efforces de la repousser pour te concentrer... c'est... comment dire... plus fort que toi... tu... tu ne peux pas rester les bras croisés... Tu ne dormiras jamais paisiblement tant que tu n’auras rien essayé… juste… essayé…
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