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[14 Janvier 1598] Les rapports de la semaine [Terminé]

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Message par Alexandre Mar 16 Mar - 14:12

La semaine qui venait de s'achever sans que le maitre des lieux ne soit présent à Fromart et elle se révélait productive. Notamment cette affaire s'étant déroulée hier à la librairie Bellanger. Alexandre savourait encore le goût de cette belle revanche, de sentir cet homme, sous lequel se trouvait encore peu sous l'autorité, qui le soumettait au moindre de se caprices, se décomposer et accepter toutes ses conditions. Il aurait tout sacrifié pour sa précieuse réputation. Le jeune homme s'impatientait d'apprendre à Coldris, quand celui-ci souhaiterait l'entendre, le récit de cette incroyable journée. Il avait mûrement réfléchi à la manière de présenter les choses et comptait faire monter le suspense lentement mais sûrement, comme un bon dramaturge se devait de protéger.

Lorsque Coldris arriva finalement au domaine, Alexandre descendit pour le saluer poliment, après les premières interventions son maître et Léonilde, et demander si celui-ci avait-eu une bonne semaine, puis reprit :


"Au fait, maître, pour votre retour, Léonilde vous a fait servir du whisky dans le salon. Si vous avez le temps et l'envie, je pourrais vous raconter les dernières nouvelles de cette semaine."

Alexandre prévoyait d'amener subitement le sujet au milieu de son rapport. Il savait son maître sensible au besoin d'informations et cela ne se démentit. Le jeune homme ouvrit le chemin pour lui éviter de perdre du temps à suivre son rythme lent du fait de se mouvoir avec ses béquilles.

Dans le salon, Alexandre sourit en apercevant la table basse sur laquelle attendait deux verres une bouteille de whisky et un pichet de jus de fruits. Une chose plus surprenante s'y trouvait aussi : les ouvrages ramenés hier de la librairie et que le jeune homme avait à dessein demandé au garde qui l'accompagnait de les déposer là. L'un des plus beaux livres ouvrait ses pages sur une superbe enluminure. La curiosité sauterait certainement à Coldris. Qu'en penserait-il ? Comment réagirait-il ? Alexandre fit semblant de ne rien voir et s'assit dans un fauteuil. Sa main se posa sur la bouteille d'alcool.


"Souhaitez-vous que je vous serve, maître ?"
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Message par Coldris de Fromart Mar 16 Mar - 15:23



Coldris avait passé une bonne partie de la journée au palais. Il s’était absenté bien trop longtemps et détestait déléguer ses affaires à qui que ce soit. Il avait bien sûr emporté les dossiers les plus brulants avec lui à Bramevert mais il avait eu bien du mal à s’y plonger tant son esprit n’avait cessé de vagabonder. Heureusement, son retour à Cervigny avait été assorti d’une heureuse visite qui avait chassé chaque nuage de son âme. Ce fut donc serein qu’il avait pu travailler et s’enquérir des différents sujets en attente.

À peine la voiture arrêtée, Alexandre l’accueillit, ce qui était… Relativement étrange. Mais soit. Après tout cela faisait longtemps qu’il n’était pas revenu à Fromart. Il grogna à l’évocation de l’effroyable semaine passée à bougonner puis acquiesça rapidement.

— Bien. Allons-y en ce cas.

Il emboita le pas du jeune homme, jusqu’au salon. Sur la table, un plateau les attendait ainsi que quelques livres qu’il ne reconnaissait pas. Il arqua un sourcil en direction d’Alexandre puis observa le détail de l’illustration d’excellente qualité avant de s’asseoir à son tour.

— Qu’est-ce donc? demanda-t-il mi-étonné mi-suspicieux.

A sa proposition, il répondit d’un bref signe de la tête. De toute évidence, il s’était passé bon nombre de choses en son absence.…

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Message par Alexandre Mar 16 Mar - 16:07

Alexandre s'était déjà installé et se décida à servir un verre de whisky à son maitre alors que celui-ci posait les yeux, intrigué, vers la pile d'ouvrages empilés sur la table basse. Le jeune homme réprima le sourire qui lui venait et releva la tête pour répondre d'un ton bon badin.

"Ce sont des livres, maître."

Il sortit de sous sa veste le précieux document de cession de ces ouvrages, avec les intitulés de chacun, associés à un prix, mais surtout avec au bas un montant bien surprenant puisqu'il indiquait que Coldris n'aurait rien à débourser pour ces livres. Alexandre resta impassible, savourant intérieurement son exploit et ce moment de le raconter alors que sa main tendit au ministre la feuille.

"Vous m'avez assigné comme prérogatives l'acquisitions d'ouvrages qui manqueraient à votre bibliothèque et je me suis souvenu de ceux-ci qui se trouvaient dans la réserve de la librairie Bellanger. Ceux qui sont les plus précieux et qu'on n'expose pas dans les rayonnages par peur des vols."

Alexandre laissa son maître observer le document entre ses mains et guetta sa réaction, rejetant loin la fébrilité qui l'agitait. Il lui avait réclamé d'être impassible ? Il démontrerait en être capable. Sur cette pensée, le jeune homme se pencha pour prendre la bouteille de jus de pamplemousse et se versa un verre.
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Message par Coldris de Fromart Mar 16 Mar - 16:30



Évidemment qu’il s’agissait de livres ! Il n’était pas encore devenu aveugle ou sot en une semaine. Sa question portait bien évidemment sur le pourquoi de la présence de ces ouvrages sur cette table. Ceci étant dit, c’était tout à fait le genre de réponses qu’il aurait lui-même fourni par pure provocation, alors il aurait été mal venu de s’en offusquer et souffla simplement un petit rire. Tandis qu’il feuilletait avec intérêt les précieux livres. Il n’avait aucun mal à en imaginer le montant astronomique que cela constituait. C’était de la folie ! Il fronça les sourcils et s’empara du document de cession. Il y en avait bien pour facilement 100 000 rilchs et plus encore. Une somme rondelette. Il soupira et parcourut tout de même les différentes lignes en hochant la tête. La qualité ne pouvait être niée et il ne s’agissait que d’ouvrages en langue originale. Lorsque ses prunelles polaires se posèrent sur le total, il eut un mouvement de recul contenu, puis pencha la tête. Zéro ? Qu’est-ce que c’était que cette histoire ? Il leva des yeux suspicieux vers Alexandre :

— De charmants livres en effet. Vas-tu donc m’expliquer ceci ? demanda-t-il en indiquant le montant anormalement nul de la note.

Comment était-ce possible que Romain lui ait fait un tel cadeau ? Oh certes le libraire avait appris à l’apprécier et ne manquer jamais de lui lécher les souliers, mais tout de même… C’était pour le moins… Surprenant.

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Message par Alexandre Mar 16 Mar - 16:57

Alexandre buvait tranquillement une gorgée de verre de son jus de pamplemousse tout en observant discrètement l'étonnement passer dans le regard de son maître alors que ce dernier examinait les livres ou le document administratif. Comme il se sentait fier de susciter une pareille réaction à un homme qui ordinairement les organisait ! Le ministre réclamait à présent des explications et il comptait bien les lui fournir. Avec un plaisir immense !

"Ce ne sont que les arriérés que le libraire Bellanger vous doit, maître. Alduis, j'imagine, ne vous a jamais raconté note rencontre, n'est-ce pas ?"

Il reposa son verre sur la table et reprit calmement.

"Le libraire Bellanger a un jour exercé des violences sur l'une de vos esclaves. Une certaine Skatalis. Vous avez dû entendre parler de ses blessures, je suppose. La scène eut lieu au marché, devant témoins. Alduis a cependant réglé la situation, à sa manière, e, li coupant un de ses doigts. Hier, quand je me rendu là-bas, j'avais déjà en tête un plan. Je savais que l'homme ne pourrait supporter ma présence en viendrait à me frapper. Cela n'a pas manqué. Dès que j'eus passé la porte. Je ne dis rien sur le moment. je ne prétendis faire que des achats en votre nom, puis au moment de valider les acquisitions, j'ai rappelé au libraire Bellanger que le code servile interdisait à toute personne autre que le maître d'un esclave d'exercer une quelconque violence sur un esclave. Je lui ait ensuite montré à l'extérieur un de vos gardes, qui m'accompagnait officiellement pour porter les ouvrages, à l'extérieur de la boutique et exposé que lui témoignerait de la gifle que j'avais subi."

Les yeux du jeune homme étincelaient au souvenir de la terreur qui s'était emparée de son père adoptif quand il avait découvert la manipulation et compris les conséquences.

"Il fut cocasse d'apercevoir ce libraire, qui se plaisait tant autrefois à me torturer, devenir livide. J'ai rappelé les amendes, les peines d'emprisonnements et la perte de réputation si mon maître se décidait à demander réparation et j'ai proposé cet arrangement de compensation. Il accepta cela bien docilement. Comme un chien rebelle enfin dressé."

Alexandre reprit son verre et but une nouvelle gorgée. Une lueur de satisfaction brillait son regard.

"Rien que par les mots et l'intelligence, il aura appris que les avortons fragiles sont ceux qui peuvent être les plus dangereux."
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Message par Coldris de Fromart Mar 16 Mar - 23:12



Les arriérés du libraire ? Mais… De… Il fronça les sourcils d’incompréhension. Sa rencontre avec Alduis ? Très sincèrement l’ignorance lui allait très bien. Les savoir baiser ensemble était amplement suffisant à son goût pour qu’il s’abstienne des détails superflus de cet ordre. Enfin de toute évidence, il n’avait pas le choix puisqu’Alexandre entamé déjà son récit malgré son soupir agacé. Il se souvenait vaguement de cette affaire au sujet de l’esclave, pour être honnête, le sort de ses rares esclaves lui importait bien peu en regard des tâches auxquelles il devait s’acquitter. Léonilde, s’occupait fort bien de toute cette logistique et il la lui laissait bien volontiers. Il passa donc l’anecdote et s’intéressa aux faits, s’enfonçant dans son fauteuil en compagnie de son verre de whisky.

Au fur et à mesure, un discret sourire se peignit sur son visage. C’était une affaire rondement menée, il fallait bien l’avouer, et au fond ce n’était pas tant les livres qui intéressaient Coldris en cet instant, mais bien sa roublardise. Il trempa les lèvres dans son verre, satisfait de ce qu’il venait d’entendre. Oui, il pourrait sans doute former Alexandre afin qu’il prenne sa suite. Il était bien parti pour, et se reconnaissait quelque part en lui.

— Je te félicite Alexandre. déclara-t-il en levant son verre. Les mots sont importants. On peut jouer avec. Blesser. Tuer. Aussi bien que construire et obtenir. J’ai toujours préféré le maniement de ceux-ci au fer. Adjoint à un esprit aiguisé, ils sont une arme redoutable.

Que c’était inespéré que d’avoir découvert en lui le disciple qu’il cherchait depuis toujours ! Et pourtant, il venait une nouvelle fois de témoigner qu’il y avait là une petite pousse à développer en arbre solide. Il dégusta une nouvelle gorgée, puis après un temps déclara presque pour lui-même:

— Ah! Ce que j’aurais aimé voir cela ! Sais-tu que je le connais fort bien ? Tiens, en passant Alexandre, note qu’il me faut un exemplaire en anglais de Roméo et Juliette. Dans une belle édition, bien entendu. Pour la fin de la semaine. après un temps il reprit je ne t’ai jamais raconté comment j’ai débuté ma carrière n’est-ce pas ? Je suis arrivé à Braktenn à seize ans. Comme ton père, ma famille était désargentée. J’ai volé la seule richesse qui demeurait encore par oublie de mon père : les livres. Une petite quinzaine d’ouvrages que j’ai vendus à Romain Bellanger qui avait ton âge à l’époque. C'est grâce à cet argent que tout a commencé.

Il souffla un petit rire aux souvenirs qui effleuraient désormais sa mémoire. Son insouciance, sa joie face aux quatre bourses bien pleine et, oh… les autres qu’il avait vidés plus tard dans la nuit, mais ceci était une autre histoire.


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Message par Alexandre Mer 17 Mar - 0:34

Alexandre s'amusait véritablement de la confusion qu'il pouvait percevoir dans le regard de son maître, enchanté de lui réserver une pareille surprise. Cela lui rappela celle du seigneur de Frenn au début de cette semaine quand il avait appris que le cher petit Alexandre, le gamin naïf surpris stupidement dans son fief avait pris l'initiative d'engager une femme compétente pour encadrer le père Thierry et empêcher de nouvelles frasques. Sur le moment, le jeune homme avait pris cela pour un affront, jugeant agaçant que son interlocuteur ne se souvienne de leur rencontre à l'hôpital général mais finalement il appréciait ce sentiment que cela faisait naître en lui. Surprendre une personé grâce à ses capacités imprimait en celle-ci une forte image à son sujet. Ses pensées tournaient ainsi dans son esprit alors que son visage restait impassable, comme Coldris le lui demandait.

Il sentit au début du récit le ministre s'agacer de détails qui ne le regardaient et s'efforça de les condenser au mieux. Mais ils étaient nécessaires pour comprendre la chute. Toute bonne pièce débutait par une exposition pour présenter l'essence de l'intrigue. Alexandre vit ensuite un sourire discret naître sur les lèvres de son maître quand celui-ci comprit l'aboutissement de l'histoire. Il l'intéressait enfin. Les félicitations lui procurèrent aussi un grand bien fait. S'entendre être reconnu pour ses mérites, Oui, il appréciait cela. Alexandre se pencha pour prendre son verre à son tour et le lever en même temps que Coldris.


"Je vous remercie, maître."

Il but lentement son verre de pamplemousse en écoutant cette éloge sur la puissance des mots. Alexandre acquiesça d'un hochement de tête, tournant un court instant le regard vers ses béquilles posés contre le fauteuil.

"Autrefois, quand j'étais une jeune enfant, j'aspirais à être cheval, comme bien des garçons, mais mon corps m'a rappelé que je n'avais pas ces moyens pour me distinguer. Alors, quand le physique ne peut suivre, le mental se doit de prendre le relais."

Sur ces paroles posa son verre sur la table basse et esquissa un sourire d'entendre son maître déclarer qu'il aurait voulu assister au spectacle. Cela le flattait énormément. Il ne réagit pas au fait que Coldris mentionna connaître Romain Bellanger. Du fait de son âge, de son goût pour la littérature, ce dernier devait tout savoir sur chaque libraire que comptait la ville. Son esprit préféra se concentrer sur la requête.

"Je m'en occuperai dès demain, maître."

Alexandre avait beau souhaiter montrer toute sa bonne volonté il ne sacrifierait pas la santé de Théo à devoir marcher rapidement jusqu'à la capitale dans le vain espoir de rentrer avant la nuit. Cela attendrait demain. En partant de bonne heure, s'il fallait faire le tour des librairies, il y aurait bien plus de temps.

Il entendit ensuite, surpris, Coldris lui narrer une anecdote bien personnelle. Il note cette information : le puissant ministre provenait d'une famille désargentée. Comme celle des d'Anjou. Sauf qu'eux n'avaient pas eu la bêtise de vendre le titre. Il comprit parfaitement ce désir de vouloir fuir une province son avenir, armé de livres volés. Cela le renvoya à son enfance opprimée dans la librairie, à supporter les sévices de son père adoptif. Aurait-il dû lui aussi fuir ? Non, lui avait une mère à protéger et à soutenir. On ne reniait pas les liens familiaux. A cette pensée, sn esprit songea à son petit frère Sébastien, qu'il avait revu dans la semaine et qui semblait un peu mieux traité que lors de sa première visite. Mais l'enfant restait toujours seul. Alexandre revoyait avec tristesse ses yeux s'illuminer en le voyant entrer. Leur père se montrait décidément bien lâche en semant à tout vent sans jamais assumer les récoltes. Le jeune homme s'échappa de ces idées pour se concentrer sur le discours de Coldris et s'étonna d'apprenre que les ouvrages avaient été vendu au fameux libraire Bellanger.


"Quoi ?"

Ses sourcils se froncèrent. Quand son père adoptif avait son âge. Non, ce ne pouvait être possible. Romain Bellanger avait hérité de la librairie à vingt-cinq ans quand la santé de son père commença à décliner. Que avant cela il ne faisait que passer le balai et avait l'interdiction de parler aux clients. Pour lui enseigner que justement se trouvait être souple et tolérant. Cet imbécile l'avait manipulé Une fois de plus.

"Je vois. Comment se comportait-il à cette époque ? Depuis le début de mon apprentissage, il n'a lui le cesse de proclamer qu'il vous admirer et déclare même parfois que vous êtes un de ses amis intimes à certains de ses clients."


Alexandre
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Message par Coldris de Fromart Mer 17 Mar - 11:38



Coldris trinqua à la réussite de l’entourloupe d’Alexandre. Un plan soigneusement préparé dont les rouages en eux-mêmes l’intéressaient plus que la finalité au bout du compte, car ils démontraient que le jeune homme avait l’esprit rusé qu’il seyait d’avoir lorsque l’on briguait des fonctions politiques. Dans ce monde, la force physique n’avait aucun intérêt, c’était la capacité de réflexion et le maniement des mots qui primaient. Il acquiesça à ses paroles et apprécia la force de caractère qui se dissimulait sous ce qu’il restait parfois encore de naïveté enfantine en lui.

Il profita ensuite de ce moment pour lui narrer ses premiers pas à la capitale, une anecdote qu’il devait sans doute ignorer au sujet de la librairie familiale. Il ne put retenir un rire face à son étonnement : les rôles étaient désormais inversés, et il préférait de loin être à sa propre place. Ce qui ne l’empêcha pas de corriger sévèrement son expression orale.

— On dit Pardon en bonne société.

Un secrétaire se devait de bien parler et de se maitriser constamment, y compris dans la surprise.

— Il n’était pas différent de celui que tu connais : imbu de lui-même, mielleux à rendre jaloux un essaim d’abeilles, et doté de la même fibre du commerce. Juges-en par toi-même : il a essayé de m’acheter mes deux Marco Polo illustrés à l’ultramarine en langue originale pour 10 000 rilchs ! Et il voulait me vendre le Prince pour 9000 rilchs !

Avec le recul, cette journée avait été mémorable à de nombreux points de vue et il noya son sourire dans son whisky.

— Pour le reste, tu connais assez ton père adoptif pour savoir qu’il admire les Grands de ce monde. Je ne doute pas qu’il t’ait dit la vérité, seulement… son regard polaire se mit à étinceler d’un sourire narquois, quand je me suis présenté à lui, je n’étais personne. Je n’avais pas de beaux velours, et, à vrai dire, je n’avais même pas mangé depuis trois jours. Mais j’étais déjà sûr de l’endroit où je comptais élire domicile…

Ton sang est fait pour gouverner, Coldris. Ne l’oublie jamais.

Il reprit :

— Sais-tu comment je l’ai salué en quittant les lieux ? il marqua une pause, expression amusée, « Souvenez-vous de mon nom, un jour vous m’appellerez Votre Excellence»

Sa propre arrogance le faisait encore rire. Où s’arrêtait-elle et où commençait la réalité de sa vie ? Personne ne le prenait au sérieux, et tous lui mangeaient désormais dans la main, léchant la moindre miette qui tombait à ses pieds.

— J’ai appris de sa belle-mère un peu plus tard, qu’il espérait que je finisse ramassé pour parasitisme afin de m’acheter comme esclave ! un ricanement plus tard, il conclut j’aurais donné cher pour le voir en train de s’étouffer à chaque échelon gravi. Crois-moi que je me suis toujours fait une joie de lui rendre visite à chaque nouveau poste que j’occupais.

Il fit tournoyer la liqueur ambrée dans le fond de son verre avant d’en vider le contenu restant.

– Ce qu’il y a de bien lorsque l’on n’est rien, Alexandre, c’est qu’on ne peut que s’élever.

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Message par Alexandre Mer 17 Mar - 14:25

Alexandre terminait tranquillement de déguster son verre de jus de pamplemousse en écoutant le récit surprenant que lui contait son maître. Il ne put s'empêcher de lâcher cette exclamation vulgaire sous le coup de l'émotion, contraire à toute ce que sa mère avait eu à coeur de lui enseigner. Le jeune homme se mordit les lèvres, gêné par cette tournure populaire, dès que le mot eut franchi ses lèvres  et baissa la tête quand le ministre le corrigea.

"Je vous prie de m'excuser."

Il s'obligea à recomposer un visage calme tout en maudissant pour cette erreur. Combien de fois sa mère lui avait-elle rappelé qu'il n'était en rien un garçon de la plèbe et se devait, par le langage, de toujours sa bonne éducation. Coldris ne s'attarda pas heureusement trop dessus et conta sa rencontre avec son père adoptif. Effectivement, il ne semblait pas avoir changé durant toutes ces années. Mielleux, prétentieux et extrêmement bon commerçant. Alexandre répondit posément :

"Effectivement, une édition comme vous la décrivez s'estime entre 20 000 et 25 000 rilchs. Néanmoins, le commerce est le commerce et si le client se montre confiant, il serait dommageable de ne pas en profiter. Si vous désirez une une information sur le futur beau-père d'Alduis, retenez que celui-ci dépense sans négocier le prix des livres que commandent son épouse et sa fille. Sans jamais soupçonner que mon père adoptif ajoute deux à trois mille rilchs de marge au prix réel. Que voulez-vous ? Ce cher comte est si gourmand qu'il avale les meilleures salades !"

En terminant sa phrase, Alexandre se pencha pour se servir un autre verre.  Coldris continua de narrer cette entrevue avec son père adoptif et devina sans mal que ce dernier devait l'écraser de toute sa condescendance et son mépris face à un garçon qu'il considérait comme un misérable. Peu étonnant que celui-ci essayait de l'escroquer. Il ne le pensait pas informé de la valeur des livres. Alexandre pouffa de la conclusion, imaginant sans mal la tête dépitée du libraire et des commentaires qui avaient dû suivre.

"Il a dû adorer ! Et quand il aura appris votre nomination, je m'étonne qu'il n'ait pas fait un arrêt cardiaque !"

Sa mémoire se remémorait que le ministre avait acquis son poste en 1582, au moment où leur souverain montait lui aussi sur le trône. Alexandre avait alors cinq ans mais se souvenait avoir entendu son père adoptif crier, d'abord de stupéfaction, puis de joie, en apprenant la nouvelle. Il but une gorgée de jus et reprit amusé :

"Quand vous êtes devenu ministre, il a poussé un cri formidable, voyez-vous. Il affirmait ensuite que sa fortune était faite. Que grâce à son excellente relation avec vous, tout le monde viendrait chez lui."

Il laissa échapper un rire moqueur.

"Je crains que cet homme ne surestime un peu ses capacités et l'état de ses relations."

Sur ces paroles, Alexandre but une nouvelle gorgée puis tiqua en entendant Coldris évoquer la belle-mère de son père. De ce qu'on lui avait appris de la lignée familial, Auguste Bellanger avait perdu son épouse une année après son mariage, en mettant leur fils au monde. Il n'avait jamais été question de secondes noces.

"Une belle-mère ? Le père de mon père adoptif se serait remariée ? Je n'ai jamais été informé de cela; En tous les cas, cette femme ne figure pas sur l'arbre de la famille."

Coldris regrettait de ne pas avoir pu assister au usage déconfit du libraire à l'annonce de chacune de ses nominations. Comme il le comprenait. Alexandre songea qu'une fois secrétaire, après cette belle lettre à l'intention de sa mère, il rendrait avec plaisir une visite à la librairie Bellanger. Le petit avorton, né de l'adultère de son épouse, promu, il aurait de quoi s'étouffer. Un sourire cruel, qui trahissait son désir de revanche, luisait sur son visage.

"Si vous le souhaitez, maitre, quand je serais officiellement votre secrétaire, nous pourrions lui accorder une visite."

Alexandre termina de vider son verre tout en se délectant intérieurement d'annoncer en personne sa nomination à celui qui s'amusait tant à le faire souffrir autrefois. Il accueillit à cet instant les mots du ministre et opina silencieusement de la tête. Oui, il était pour le moment anonyme. Que ce soit avant ou après son asservissement, personne ne le craignait ou ne le respectait. Sa mémoire lui rappela le nombre de fois où même les enfants se moquaient de lui, de ses jambes fragiles, de ses chutes dont ils se régalaient à les provoquer... Il songea également à cette sotte de Cassandre, généreusement recueillie par Irène et qui s'en servait pour mieux abuser le monde, ou à cet Hyriel, rencontré en prison qui avait préféré ne pas comprendre que l'on avait mieux à gagner en s'alliant avec les puissances qu'en sen  opposant. Son sourire s'étira et il prononça une locution qui résuma en peu de mots cette pensée.

"Nihin omnia fieri potest."

Le rien pouvait devenir tout. Quelle merveilleuse maxime dont Alexandre comptait bien garder à l'esprit.
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Message par Coldris de Fromart Ven 19 Mar - 11:26



Coldris hocha distraitement la tête à ses excuses. Il fallait bien qu’il comprenne que si ce genre d’écarts pouvaient se tolérer en privé, il en était strictement hors de question en public. Alors autant prendre le pli immédiatement. Son apprenti donna son avis sur le prix des livres puis une information qui somme toute l’amusa sans même le surprendre.

— Après négociation, ton père m’en a offert 13 000 rilchs chacun. Autant dire que je n’avais jamais vu une telle somme de toute ma vie.

Ah ça oui, il avait du adorer ses salutations distinguées et plus encore l’annonce de ses différentes nominations, lui-même s’étonnait que son cœur en soit encore intacte. Il eut tout de même droit à son témoignage concernant sa réaction et Coldris laissa échapper un rire de concert.

— J’en ai bien peur. appuya-t-il sobrement entre deux gorgées.

Quant à la fameuse belle-mère, ses commissures s’étirèrent avec une profonde espièglerie.

— Tu me déçois, Alexandre. Tu es bien placé pour savoir qu’il n’est nul besoin d’être marié pour vivre à deux sous un même toit. Au demeurant et pour tout avouer, Annie -puisque c’était son nom- et le vieil Auguste avaient une relation pour le moins libérée.

Il le laissa méditer sur ses considérations lorsqu’il remarqua le sourire carnassier qui venait de naitre sur le sage visage du jeune homme. Une soif de revanche qu’il lisait aisément dans son regard.

— Pourquoi pas. Cela fait longtemps que je ne me suis pas déplacé en personne après tout.

Coldris lui rappela les avantages à partir du bas et à n’être personne. Il n’y avait que les idiots pour se contenter de leur sort et s’en plaindre à longueur journée. Lorsque l’on voulait quelque chose, on pouvait toujours l’obtenir si l’on s’en donnait les moyens. D’ailleurs tout cela semblait inspirer son apprenti.
— Cela ferait une belle devise, Alexandre. approuva-t-il Y’a-t-il autre chose que je devrais savoir ?

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Message par Alexandre Ven 19 Mar - 14:14

Alexandre se rassura en constatant que son maître n'insistait pas sur cette erreur de langage et acceptait ses excuses. Il se reversa prudemment en verre de jus de fuit tout en entendant le prix d'achat final de cet exemplaire de Marco Polo. 13 000 rilchs ? Un ouvrage estimé théoriquement entre 20 000 et 25 000 rilchs. Avec son habitude d'augmenter habilement le prix lors de la vente, le jeune homme déduisit que le libraire avait dû empocher plus du double de ce que le livre lui avait coté. Joli profit. Il regretta de n'avoir jamais pu avoir accéder aux registres de compte. Le territoire sacré de son père adoptif. A la moindre tentative,  son dos aurait salement dégusté.  Néanmoins, cette histoire l'inspirait et lui donnait quelques pistes.

"Si je ne m'abuse, maître, les commerçants sont tenus de ne pas faire plus de 10% de marge. Par conséquent, un maraicher ne peut vendre ses légumes à rilchs si celui-ci les a acheté pour dix à un paysan tandis qu'un libraire ne peut vendre un livre 20 000 rilchs si son acquisition en a coûté 9000."

Un sourire de carnassier lui venait à ce qui s'implantait dans son esprit. Faire tomber son père adoptif avec les lois, ce serait encore plus jouissif que de le ruiner. Il reprit d'une voix doucereuse, presque enfantine :

"Dites-moi, maitre, votre secrétaire aura-t-il la possibilité de réclamer un contrôle fiscal s'il avait vent d'une possible fraude ?"

La joie que lui causa la préparation de ses plans se révéla cependant de courte durée. Lors de sa question sur ses liens obscurs de la famille Bellanger, Alexandre pâlit légèrement d'entendre avoir fait preuve une nouvelle fois de naïveté. Il se mordit les lèvres avant de répondre.

"Je me suis laissé influencé par le roman de famille que mon père adoptif a tissé pendant mon enfance. Il affirmait que son père était un veuf honorable, sans excès. Pour ma défense, j'avancerais qu'il se révèle difficile de faire abstraction de ce qui a été répété pendant de nombreuses années. Annie, vous dites, était le nom de cette belle-mère. Quelles étaient ses relations avec son beau-fils alors ? Mon père adoptif a t-il eu des frères et sœurs suite à cette union ?"

Il se prépara à noter toute nouvelle information intéressante. Si Romain Bellanger avait inventé un si beau modèle de père idéalisé, Alexandre en parierait que cela cachait une histoire plus sombre et des secrets honteux. Son regard se suspendit aux lèvres de Coldris, prêt à entendre ses paroles.

Peu après, à sa proposition de rendre visite au libraire Bellanger lors de sa nomination, le ministre parut intéressé. Alexandre ne put retenir un rire en imaginant la scène, le fameux ministre que son père adoptif révérait et le fils haï réuni face à lui. Sur cette pensée, il leva son verre.


"Cette fois, son coeur risque de s'arrêter Quoique... Comment une chose qui n'existe pas peut-elle cesser ?"

Satisfait de son bon mot, Alexandre rit et but une gorgée. Peu après vint cette analogie sur le fait de n'être rien et de s'élever qui lui inspira d'intéressantes réflexions. Il finit par les résumer en une phrase courte mais qui plut à Coldris.

"C'est vrai, ce serait une belle devise, plus efficace et plus parlante que celle de mes ancêtres."

Sa main passa sous sa chemise pour extraire le médaillon donné par son père. L'index passa machinalement sur l'un de symboles.

"Garder la tête haute... Cela ne leur aura pas été profitable. Si je devais utiliser cette phrase comme devise, je la complèterais, en dessous, en lettres plus petites, j'ajouterais Omnia nihin fieri potest. Car, même les plus puissants ou les plus fortunés ne sont jamais à l'abri d'un mauvais revers. Les Romains en avaient eux-mêmes bien conscience le Capitole se trouvait à proximité de la terrible roche carpienne."

Son index caressait toujours le métal froid sous la peau alors que son regard fixait un point lointain au mur.

"Je ne serais pas mon père qui préfère se complaire dans son malheur et sa lâcheté, pas plus que je ne serais ma tante qui ambitionnait le pouvoir mais sans intelligence ni stratégie."

Son esprit se rappela soudain de la question posé et Alexandre secoua la tête.

"Pardon pour la digression, maître. Pour cette semaine, à son commencement, je me suis rendu à l'église pour le bilan de hebdomadaire avec Lucinde Tiéran et j'ai surpris l'arrestation de mon père par le Seigneur de Frenn et son esclave Eldred. Au départ, cet imbécile essayait de prendre la fuite en se dissimulant derrière les colonnes. Comme pour une partie de cache-cache. Je pensais lui faire un croche-pied de mes béquilles mais Eldred le vit et le ramena à son maître. Là, il s'effondra au sol et supplia pour sa vie, persuadé que le seigneur de Frenn venait avec Eldred pour le tuer. Une pitoyable scène. Quand le seigneur de Frenn annonça la procédure légale, il est redevenu plus calme. Je me suis ensuite avancé pour introduire Lucinde et la recommander pours on prochain emploi en explicitant que celle-ci avait permis de contrôler ce prêtre tumultueux."

Alexandre s'interrompit dans son récit, la gorge serré, ayant du mal à poursuivre.

"Puis, mon père s'est tourné vers moi et a dit... être fier de moi. Qu'il le serait toujours."

Cette phrase tournait depuis dans son esprit. Il le savait sincère. Ce n'était pas une manipulation, uniquement une marque d'affection. Mais celle-ci la mettait mal à l'aise.  Il soupira.

"Mais... Puis-je réellement lui pardonner après ce qu'il a fait à Lavinia de Kergemont ? Et sans doute à d'autres femmes ?"
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Message par Coldris de Fromart Dim 21 Mar - 13:45



Coldris lui fit part du prix final qu’il avait obtenu ce qui enclencha une réflexion intense chez l'ex-héritier de la librairie dont il n’eut aucun mal à dérouler le fil. Un discret sourire s’étira. Oui, il était définitivement bien malin et connaissait son sujet.

— C’est plus subtile : la marge supplémentaire revient automatiquement à l’État en plus des autres taxes. Autant dire que les commerçants s’en abstiennent volontiers. Tu pourrais réclamer un contrôle fiscal mais uniquement s’il s’agit de ma juridiction, cependant je pourrais te donner  la personne à qui adresser ta requête. il marqua une pause et fronça légèrement les sourcils, appuyant son regard bleu pénétrant Cela ne doit pas te détourner de tâche, Alexandre, suis-je clair ? Cesse donc te focaliser sur ces mouches, c’est leur donner bien trop d’attention et dissiper ton efficacité inutilement. Prends garde à ne pas trébucher.

La dernière chose qu’il voulait était de le voir développer une obsession à la vengeance. Pour l’avoir vécu, il pouvait désormais affirmer que la satisfaction ressenti n’en était que terriblement éphémère en regard de l’énergie déployée et du temps passer à ressasser le passé. Il fallait regarder devant et avancer. Son père adoptif était peut-être le roi des étrons, la plus belle des vengeances ne serait pas de le faire payer mais d’arriver plus haut que lui et de le forcer à gagner son respect, mais cela, Alexandre seul devait le comprendre par lui-même. En attendant, il ne voyait pas d’inconvénients à déterrer quelques fantômes de la famille Bellanger. Évidemment Romain avait allègrement menti ce qui n’avait rien d’étonnant.

—Son père était sans doute respectable, il n’en demeurait pas moins qu’il devait aimer les femmes à peu près autant que moi. Ils ont eu cinq enfants avec Annie. Elle avait déjà quarante-cinq ans lorsque je l’ai rencontré pour la première fois. Et je ne sais pas ce qu’ils sont devenus, si c’est ta question. Ton père adoptif les a jeté dehors dès qu’il en a eu l’occasion, il me semble, mais je ne la fréquentais plus à cette époque.

En revanche, cette idée de visite était tout bonnement formidable. Il avait hâte de voir sa tête à ce vieux débris baveux. Ce serait sans doute l’occasion de lui reparler de sa toute première visite. Coldris s’en amusait d’avance. Cela promettait d’être divertissant, et c’était bien plus intéressant qu’une banale vengeance. Revanche était préférable à vengeance, et là-haut Virgil devait incontestablement approuver cette sagesse qui lui avait tant fait défaut jusque là. Il laissa Alexandre s’épancher sur sa généalogie. Pour sa part, il avait coupé tout pont avec la sienne. Nouvelles armoiries qui faisaient honneur à son grand-père, nouvelle devise qui guidait chaque pas de sa vie. Il aurait pu ajouter le célèbre memento mori. Se souvenir que l’on était mortel, profiter et redouter. Se méfier également et se souvenir que tout pouvait basculer. Cette leçon serait pour une prochaine fois, en attendant, Alexandre avait sans doute d'autres éléments à lui faire-part.

Et en effet, il apprit que Thierry s’était finalement fait arrêter et comme toujours donné en spectacle.  Les yeux du vicomte roulèrent et il passa une main blasée sur son front. Avec toutes les assurances qu’il lui avait donné, il avait encore craint que Dyonis fasse faux bond à sa précieuse morale. Impossible, cela avait déjà eu lieu ce mois-ci. Ou alors, il était vraiment malade. Il soupira légèrement. Il hésita à l'informer de l'issue du procès, mais préféra taire sa participation au verdict pour le moment.

— Il est fier de toi et t’aime sincèrement. Il te voit simplement comme un gosse. Je lui ai dit que j’envisageais de faire de toi mon secrétaire et il est tombé des nues.

La suite lui fit arquer les sourcils et tirer une moue. C’était vraiment à lui qu’il demandait ça ? Il baissa les yeux sur son pourpoint noir :

— Ton jus de fruit a fermenté peut-être ? J’ai l’air de porter une robe et d’avoir fait vœu de chasteté ? Il paraît que le pardon est une vertu chrétienne, cela devrait donc te suffire comme réponse.

Après une courte pause, il quitta son habit de provocation pour celui plus sérieux qu’il portait d’ordinaire brocardé d’une pointe de bienveillance cette fois-ci -mais point trop-.

— Il ne recommencera plus. Je pense qu’il a vraiment compris la leçon cette fois-ci. Ton père est un idiot doublé d’un couard rehaussé de fainéantise mais malgré tous ses travers, il n’a pas mauvais fond.

C’est ça gausse-toi, Virgil. Tu peux toujours te brosser pour que j’aille me confesser.

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Message par Alexandre Dim 21 Mar - 18:16

Alexandre écouta avec une grande attention les éléments que lui fournissaient Coldris sur les recettes fiscales que les commerçants devaient au gouvernement. Cela se révélait intéressant. Il ignorait ces détails et se questionna sur les lois dont il avait pas connaissance. Il se promit d'approfondir cela et de combler ces lacunes. Après tout, un secrétaire de ministre se devait de maîtriser l'aspect législatif. Soudain, son maître le corrigea et sembla le dissuader de ses intentions de vengeance. Alexandre retint une grimace de surprise et réussit à se contenir pour arborer qu'un étonnement poli.

"Plait-il ? Vous ne pensez pas capable de mener plusieurs actions en même temps ? je gérerai les affaires concernant la librairie sur mon temps libre. Comme un loisir. J'aurais cru qu'un homme tel que vous comprendrait le désir de blesser un ennemi."

Sur ces paroles, Alexandre se pencha pour se resservir un verre de jus de pamplemousse et le bit lentement tout en écoutant Coldris lui révéler la réalité du beau roman familial de la famille Bellanger. Son regard se durcit en apprenant la énième bassesse de son père adoptif. Jeter à la rue des frères de son sang, qui avaient grandi avec lui... Cela était ignoble. Son esprit songea en même temps à son petit frère Sébastien. Que faisait-il en ce moment, couché dans le petit lit de paille, une couverture sur les jambes ? Consultait-il le livre d'images qu'il lui avait offert. Le jeune homme se rappelait avec joie des yeux émerveillés et incrédules du garçon.

"Quel âne ! Tout ceci pour économiser de l'argent et ne pas gaspiller son héritage, je présume. Pourtant, le sang, c'est important et les enfants nés d'une autre mère sont nos frères et sœurs. C'est ainsi. C'est comme si je reniais Sébastien. Il n'est guère étonnant que cet homme soit autant ami avec mon oncle Henri."

Son oncle Henri. Le honteux frère de sa mère qui avait une autre de ses sœurs avec ses enfants au décès de son époux au lieu de lui prêter assistance. la peste et le choléra s'associaient ensemble.

Leur conversation repartit finalement vers un autre sujet pour aborder l'arrestation de son père. Alexandre nota le roulement des yeux de son maitre et soupira.


"Je sais. Il est idiot. Profondément idiot."

Alexandre entendit les paroles sur son père et poussa un second soupir.

"Je sais. Je croyais pourtant ces derniers temps avoir mûri. Quoique.. il semble aimer me voir en enfant. J'étais bien plus manipulable. Lors d'une visite à l'église, il essayait de me rappeler de redevenir gentil. Il m'aime. Il est fier de moi. Mais il ne voit pas pas comme je suis mais comme ce qui voudrait voir."

Que penserait-il quand il serait nommé officiellement secrétaire ? Alexandre n'arrivait pas à se le présenter. Son père se révélait trop complexe à cerner. Il se laissa aller à évoquer les réflexions qui lui venaient à l'esprit et se mordit les lèvres en découvrant la réaction légèrement énervée du ministre de celle-ci. Néanmoins, en le voyant se calmer assez rapidement et ôter son habit et se permit de répondre poliment mais avec une pointe d'humour.

"J'aimerais, maître, ne pas être un chrétien crétin et éviter de ressembler à ceux qui rapportent que la sexualité ne peut se pratiquer que dans le cadre du mariage, avec la procréation pour une unique objectif."

Pour une fois, ce serait lui qui rappellerait ses bêtises et elle se révélait bien plus agréable à entendre sortir de sa propre bouche que répéter par son maître.

"Pour le dire plus sérieusement, je crois au pardon. Mais quand celui-ci est mérité et que la personne comprend avoir fauté. C'est pourquoi je ne pardonnerai jamais à mon père adoptif. Pour mon père, la question est plus délicate. Comme vous le dites, il est lâche, paresseux, sans volonté mais malgré tous ses défauts il peut terriblement attachant."

Il poussa un troisième soupir. Plus long que les précédents.

"Ce n'est qu'un enfant. Un enfant qui aurait besoin en permanence d'un tuteur."
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Message par Coldris de Fromart Lun 22 Mar - 21:59



Si Coldris jugeait sa vengeance inutile, il lui suffisait de le noyer de travail au point qu’il ne préfère dormir plutôt que de baiser son fils. Quant à la vengeance, elle serait ajournée à une date ultérieure avant de sombrer dans l’oubli. C’était aussi simple que cela. La fin le fit en revanche grimacer autant qu’il ne plissa son regard aiglon.

— Eh bien tu me connais fort mal. répliqua-t-il sèchement Je ne blesse pas mes ennemis par plaisir. Je le fais uniquement car cela sert mes intérêts, ce qui n’a strictement rien à voir. Tu veux creuser ton trou dans la sphère politique, Alexandre ? Alors, écoute ce conseil : tes ennemis d’aujourd’hui pourraient bien être tes alliés demain, à moins que tu ne préfères creuser ta tombe ? Que te rapporte ta petite vengeance si ce n’est un fugace plaisir ?

Alexandre se resservit un verre de jus de fruits. Nom d’un chien s’il était arrivé avant lui, il aurait sans doute versé un peu d’opium, histoire de s’amuser. Il aurait pu demander à Léonilde, mais il aurait fait des simagrées. On n’était jamais mieux servi que par soi-même -y compris avec un Léonilde-. En attendant, il se permit de lui faire découvrir un pan méconnu de l’histoire de sa famille adoptive. Oh oui personne n’était parfait et certainement pas Romain Bellanger. Quant aux liens du sang, il ne pouvait pas dire qu’il désapprouvait bien au contraire. La famille c’était important, mais parfois c’était juste une belle gangrène dont il fallait s’amputer pour survivre.

— Oh mais n’hésite pas à expliquer cela à Alduis car il va devoir se faire à la présence de son frère.

La conversation glissa vers les nouvelles suivantes dont l’arrestation de Thierry faisait partie. Il irait lui rendre visite à ce bougre d’idiot d’ici quelques jours. Coldris écouta les récriminations du fils à l’encontre de son père. Pas complètement injustifié, certes, mais de là où il se trouvait il ne pouvait s’empêcher d’apporter son éclairage.

— C’est le propre de parents de voir en leurs enfants ce qu’ils aimeraient qu’ils soient. Il ne s’en rend même pas compte. Un jour, quand tu auras suffisamment évolué, il te verra pour ce que tu es devenu.

Lui-même ne dérogeait pas à la règle. Il en avait pris conscience récemment, cependant cela demeurait plus fort que lui. A croire qu’on ne pouvait pas réellement faire autrement.
Pour ce qui était de la question du pardon, c’était tout de même là quelque chose d’incroyablement ironique que de lui poser cette question à lui et il ne se cacha pas pour lui en faire la remarque. Son autodérision l’amusa et il prit une gorgée de whisky pour la peine.

— Oui, ce que tu étais avant donc. Comme quoi tu vois, mêmes les crétins peuvent changer.

Sourire en coin, il l’écouta développer plus sérieusement ses pensées, s’enfermant de cette même représentation de son père.

— Et dis-moi, n’as-tu pas l’impression de faire cela même que tu reprochais à ton père ?

Il le laissa méditer cette question, le regard perdu vers l’un des tableaux qui lui faisait face.

— Je suis certain qu’il n’abusera plus d’aucune femme. Ton père était idiot, mais il suffit de savoir lui parler comme il faut.

Parler. Ce n’était peut-être pas le terme exact, mais toujours est-il que l’information était enfin rentrée -de force- dans sa cervelle de moineau. Sans parler du fait qu’il n’aurait plus jamais à officier ce qui allait considérablement l’aider à se montrer un tant soit peu respectable.



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Message par Alexandre Mar 23 Mar - 0:25

Alexandre avait cru que ses idées de vengeance amuseraient le ministre et lui démontreraient un esprit susceptible de lui plaire. Il ,e s'attendait à une réaction aussi hostile. Pourtant, ses arguments résonnaient et lui semblaient sonner. Détruire son père adoptif, le voir perdre sa précieuse librairie, cela ne lui apporterait aucun avantage, sauf une certaine jubilation. Ou pas. Sûrement que oui. Quand il avait réussi cette démonstration la veille, le jeune homme se souvenait encore de cette euphorie à le voir enfin dominer cet individu qui passait autrefois ses journées à l'humilier. Coldris possédait cependant bien plus d'expérience que lui et s'il affirmait qu'un ennemi pouvait se transformer en allié, il devait avoir raison.

"Je.. Je vous prie de m'excuser si ces idées sont aussi mauvaises que vous le pensiez. Peut-être, avec ce vécu, je ne sais pas encore trier mes sentiments avec ce qui me lie à cet homme. Je sais que j'ai aimé hier sentir le dominer, le voir ramper face à moi, misérable, alors que je ne suis encore qu'un esclave. C'est une émotion puissante, intense... Mais je ne désire pas lui sacrifier mon avenir. Non, je veux travailler dans la politique et participer à la marche de notre Empire. Ainsi, pour le bien de ces desseins, je renonce à cette vengeance."

Alexandre termina ce petit discours d'un air grave, conscient de l'importance de ces mots. Devenir secrétaire du ministre des affaires étrangères. Participer à des projets de réformes. comprendre comment fonctionner ce système. Cela promettait d'être passionnant et incroyablement enrichissant.

Leur conversation passa finalement à un sujet plus tranquille et évoqua les innombrables basses du libraire Bellanger. A cela se succéda ses idées sur la famille et l'importance de chérir les liens du sang. il eut un faible sourire au commentaire de Coldris.


"J'ai essayé de lui parler de ma joie de rencontrer Sébastien mais i comprend difficilement qu'on puisse être proche d'un frère avec lequel on n'a pas grandi avec. Je crains que ceci soit difficile à lui faire entendre raison. Quand Alduis ne veut pas, il peut être plus têtu qu'une mule."

Il poussa un soupir en songeant à certains des emportements de son emportements puis à sa comparaison peu correcte.

"Je me demande pourquoi on dit plus têtu qu'une mule... Si toutes les mules sont aussi dociles que Théo, c'est une condamnation bien injuste."

Coldris lui expliqua ensuite, après les griefs exposés contre son père, que les parents s'attendaient à ce que leurs enfants répondent à une certaine image. Sans tenir compte de leurs capacités, de leurs goûts ou de leur personnalité.

"Un jour, quand j'aurais des enfants, je tâcherais de ne pas reproduire ces erreurs. Je les accepterais tels qu'ils seront."

Alexandre ne voyait rien d'impossible à cette déclaration. Cela paraissait simple d'observer son enfant, de le comprendre et de respecter sa personnalité. Il termina son verre tout en discourant à nouveau sur son père eut un faible sourire en entendant Coldris lui rappeler qu'il se comportait autrefois en crétin. Ce n'était pas agréable mais cela restait justifié. Il continua à méditer sur ce père si agaçant quand le ministre lui pointa s'enfermer dans une démarche analogue, refusant de voir son père autrement que par son regard. il releva la tête, se mordant les lèvres.

"Je... Vous savez que, maître, que c'est très désagréable de vous avoir lire dans les cœurs ? Surtout quand vous ce que vous percevez est la vérité."

Coldris semblait d'ailleurs assuré que son père n'agresserait plus de femme et n'était pas homme à parler à la légère. Son intuition souffla le ministre et le prêtre s'étaient revus et que le premier avait su se faire entendre du second.

"Je vois. vous avez apparemment eu reçu mon père avant moi. Puis-je espérer que ma conversation se révèle plus intéressante que la mienne ? Ou, au moins, que je ressemble moins à un gosse braillard que lui..."

Alexandre préféra changer de sujet pour aborder une idée bien plus sérieuse. Il se pencha pour attraper un porte-document sur la able. Il l'ouvrit et tendit les notes consignées.

"Après l'arrestation, en observant mon père monter dans la voiture, j'ai réalisé que nous avions un système gênant pour la justice. Si les prêtres et nobles sont amenés dans une voiture où leur identité est dissimulée. en revanche, les roturiers et esclaves ont conduits au vu de tous. j'ai commencé à dresser une liste des accidents qui se produisent sur le passage de ces convois dû à l'excitation de foule, voire des fois des débuts d'émeutes. Ce n'est un ouvrage rudimentaire. Si vous êtes intéressé, je l'approfondirai davantage."

Ces dernières paroles étaient faussement modestes. Les feuillets entre les mains de Coldris recensaient sur les cinq dernières années chaque incident survenus, catégorisés dans des tableaux, conservant les éléments factuels avec concision. A cela se rajoutaient les faux témoignages qui venaient se dire car untel avait vu son voisin emmené et qui faisaient taire un temps précieux, comme des moyens, à la prévôté, pour vérifier ces ires et découvrir les mensonges.

"Du reste maître, jusque peu, les services de la prévôté se trouvaient sous la charge de notre actuel Premier Conseiller. vous pourriez même le lui rappeler au prochain Conseil si vous jugez cette idée intéressante."
Alexandre
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Message par Coldris de Fromart Mar 23 Mar - 15:05



Coldris bascula légèrement la tête en écoutant le retour d’Alexandre. Il avait raison de dire qu’il manquait d’expérience et d’accepter les critiques extérieures. C’était quelque part une forme de sagesse qui contribuerait à le faire grandir rapidement. Il acquiesça lentement de la tête en songeant à celui qu’il avait été et était encore aujourd’hui.

— Le pouvoir est comme une drogue, Alexandre. Lorsque tu y goûtes, tu as du mal à t’en passer par la suite et tu en veux toujours plus. Il est grisant, dévorant et te laisse toujours plus affamé. Si tu ne te mets pas de barrière, il finira par te dévorer plus sûrement qu’un loup enragé. Tu es libre de faire ce que bon te semble, mais si tu veux mon avis, préfère la revanche à la vengeance. La vengeance est intense et jouissive comme une amante enflammée d’un soir, tandis que la revanche à la douceur et la fierté d’un amour vrai.

Quant aux problématiques familiales, Coldris ne doutait pas des difficultés qu’il devait rencontrer à ce sujet. Il savait Alduis borné et attaché à sa garce de mère comme une patelle à son rocher. Malgré tout, il esquissa un sourire.

— Il n’y a pas d’essayer. Fais. Si tu n’es pas convaincu toi-même d’atteindre ton but alors comment espères-tu y parvenir ? Fais et refait. Trouve le moyen de faire passer ton message. C’est ce que tu devras faire lorsque tu émettras tes propositions au roi, un jour peut-être. Et ce jour-là, tu n’auras qu’une seule tentative pour le convaincre du bienfondé de tes idées.

Certes, cela l’arrangeait bien au fond, puisqu’Alexandre était sans doute la seule personne capable de raisonner cette tête de mule, mais il n’avait pas non plus complètement tort en présentant la chose comme un entrainement. Dans tous les cas, il en ressortirait gagnant, et pourrait profiter d’une nouvelle expérience.

Pour ce qui était des enfants, en avoir conscience l’aiderait peut-être à ne pas refaire les mêmes erreurs, mais cela était bien plus facile à dire qu’à faire. D’un autre côté, il avait parfaitement conscience qu’il était difficile de faire pire père que lui. Cela était encore moins gagné d’avance, que son apprenti secrétaire ne se comportait pas différemment avec son propre père, ce qu’il ne manqua pas de lui faire remarquer.

— Peut-être mais cela m’est souvent fort utile. rétorqua-t-il avec un sourire malicieux.

Et comme Alexandre s’évertuait à vouloir comparer leurs conversations, il avoua avec un détachement pensif :

— Intéressante, sans doute. Quoique ton père ne soit pas venu les mains vides. En revanche, pour ce qui était du divertissement, je pense qu’il l’emporte haut la main.

Pour preuve, le jeune homme s’empara d’un porte-document présent sur la table dont le vicomte réceptionna les notes écrites. Tandis qu’il résumait son travail, Coldris parcourut rapidement les feuilles. C’était somme toute du bon travail, avec de bonnes sources et des analyses pertinentes. Le genre de choses qu’affectionnait effectivement le Premier Conseiller. Seulement, il ne comptait pas lui faire de fleur aujourd’hui. Après avoir acquiescé silencieusement durant sa lecture, il reposa les feuilles et déclara:

— Mon avis personnel est bien différent, Alexandre. Ces émeutes permettent de réguler la population par sélection naturelle. D’autre part, elles solidarisent le peuple temporairement et leur rappellent à tous ce qu’il en coûte d’enfreindre les lois. Je garde cependant l’idée. Il est toujours intéressant de disposer d’informations, quelles qu’elles soient. Bien. Qu’as-tu fait d’autre pendant mon absence, Alexandre ?



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Message par Alexandre Mar 23 Mar - 17:06

Alexandre écoutait les recommandations de son maître et buvait littéralement ses paroles sur le fait que le pouvoir consumait. Il se rappelait de cette sensation agréable éprouvée hier, puis les superposa avec ces moments où il observait son père user de son autorité à ses propres fins. Non, il n'aspirait pas à ressembler à cela. Son regard se porta vers Coldris. C'était à lui que le jeune homme souhaitait ressembler dans quelques années. Pas en tout. Mais il voulait occuper lui aussi un poste important, avoir un nom reconnu et jouer un rôle dans les affaires politiques de leur pays.

"Je vois. je me souviendrai de cet enseignement, maître."

Leur conversation porta ensuite sur la famille et dériva à Alduis et son obstination à ne pas accepter Sarkaris comme son frère. Il entendit son maitre le chargeait de le raisonner en lui présentant cela comme un entrainement pour ses prérogatives ultérieures. Le jeune homme se forçait à garder un visage impassible mais s'agitait intérieurement à s'imaginer discuter avec le Roi de ses idées. cela se pourrait-il réellement, à lui ? Malgré l'ambition qui le dévorait, Alexandre en doutait encore. Il se décida à répondre d'un simple hochement de tête, dépourvu de paroles. Il indiquait accepter la requête, mais sans promettre sur le résultat.

Alexandre s'épancha ensuite sur sa relation tourmenté avec son père et entendait avec déplaisir se comporter similairement à lui. Cela sonnait vari mais c'en était pas moins douloureux. Son âme ne se révoltait que trop de se conformer à un exemple aussi déplorable. Il entendit Coldris évoquer succinctement cette visite et fronça les sourcils. Ne pas être venu les mains vides ? Il crut comprendre.

"Mon père est venu négocier des informations contre votre intervention. Quand au divertissement, je lui laisse cette qualité. Je préfère vous plaire avec ma culture, mon efficacité, mon travail et mon esprit."

Sur cela, Alexandre tendit l'ouvrage accompli dans la semaine et en exposa rapidement le contenu. Il ne s'attendait pas à des compliments. Le ministre en était avare. Mais au moins, il possédait une preuve de plus sur la qualité de son travail et de sa rigueur. D'ailleurs, une page du document l'intéresserait sûrement plus que les autres en découvrant les économies que son idée pourrait permettre d'économiser en limitant les émeut. Sa tête hocha sans dévoiler le moindre sentiment et il répondit posément :

"Je comprends, maître."

A la question qui suivit, Alexandre se remémora de la tâche la plus importante et qu'il avait réalisé dès le début de cette semaine. Le jeune homme se leva d'un air grave sans prendre ses béquilles et marcha difficilement, un pas après l'autre, vers une armoire proche de son fauteuil. Sa silhouette menaçait de tomber. Avant d'ouvrir la porte, il s'immobilisa, une main posée sur le bois, et traça respectueusement le signe de croix en récitant une prière pour l'âme du malheureux Edouard.

De retour auprès de Coldris, Alexandre déposa le portrait sur la table basse avec soin et le laissa le découvrir. Il avait utilisé des couleurs sublimes pour le mettre en valeur et réussi à lui donner un air doux et un beau sourire en dépit de la déformation horrible causée par l'éclatement de sa mâchoire. Il attendit quelques minutes puis demanda :


"Maitre... Ils l'ont tué, n'est-ce pas ?

Au retour de la visite, Coldris avait simplement dit que leur guide était mort. Mais un homme en bionne santé ne décédait pas en deux jours. Sauf en cas d'une intervention humaine. Son esprit avait rapidement deviné que le pathétique directeur avait voulu se venger, à l'instar des Antiques qui mettaient à mort les porteurs de mauvaises nouvelles, sur l'interné pour cette journée où il avait vu son existence chambouler.

"Qu'il pourrisseen Enfer. Dans le pire des cercles."
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Message par Coldris de Fromart Mar 23 Mar - 22:41



Alexandre se montrait des plus réceptifs à ses propos. Il ignorait ce qu’il en ferait mais au moins, ces paroles ne tombaient pas dans l’oreille d’un sourd. Il acquiesça donc simplement, satisfait qu’il les prenne en compte. Ce serait désormais à lui d’en faire ce que bon lui semblerait.

Ils évoquèrent ensuite sa famille puis Sarkeris qu’Alduis ne parvenait pas à accepter. Coldris lui laissa cette mission. Il semblait dubitatif, mais hocha tout de même la tête. Il avait hâte de voir désormais s’il parviendrait à trouver les arguments qui toucheraient suffisamment son fils pour lui faire revoir sa position. Un bon exercice pour lui et une belle opportunité pour lui qui ne les aurait pas élevés différemment l’un de l’autre si l’histoire avait été différente.

Il avait parfaitement raison sur Thierry c’était avec des informations de choix qu’il était venu.

— En effet c’est le cas. Mais quand bien même les informations fournies, il n’était pas question d’accepter sans avoir la certitude qu’il avait compris ce qu’il avait réellement fait. J’ai d’autre part exigé des excuses publiques à Lavinia de Kergemont. N’abandonne pas le divertissement, Alexandre. Tu vas finir tiré à quatre épingles comme le baron de Frenn, sinon. Si raide qu’il en devient cassant comme du verre

Coldris souffla un rire. Malgré leur rapprochement récent, il demeurerait éternellement des divergences entre eux, un fossé qui ne se comblerait jamais quand bien même l’on pourrait construire les plus beaux ponts au-dessus. Il était impatient de le voir débarquer à la soirée organisée de débauche organisée par le roi. Il y aurait là, tout ce qu’il déteste et tout ce que Coldris adorait. Cela promettait d’être diablement amusant !
Alexandre préférait cependant lui faire part de l’étendue de son travail. Il parcourut le rapport sans émettre de commentaires trop élogieux. Il ne manquait pas d’orgueil, ce n’était pas la peine dans rajouter en le brossant dans le sens du poil. On pouvait toujours faire mieux et plus. C’était ainsi que l’on tendait vers l’excellence. Il lirait cependant avec attention la note afin de bien s’en imprégner et lui ferait son retour sur le sujet d’ici quelques jours.

A sa question suivante, il se leva et se dirigea vers l’armoire pour en rapporter le portrait. Coldris le fixa avec attention. Ce n’était pas mal mais… Ce n’était pas ça. Ce n’était pas ce qu’il avait en tête. Il ne retrouvait pas l’émotion de leurs adieux. Il n’y avait pas ce… cette chose qui le hantait encore de temps à autre. Pourtant c’était extrêmement ressemblant, il se débrouillait très bien. Ce n’était juste pas assez…

Maitre... Ils l'ont tué, n'est-ce pas ? Qu'il pourrisse en Enfer. Dans le pire des cercles.

— Non, c’est moi qui l’ai tué. répondit-il avec détachement.

Les os brisés.
Les multiples couleurs.
Les lacérations.
Son regard.
Les adieux.
Le coup de poignard.
La flaque de sang poisseuse.

— Il faudrait assombrir la partie ici, tu vois ? C’est plus creusé que cela en réalité.

L’obscurité avait avalé la petite perle salée qui s’y était égarée. Il la revoyait encore.

— N’essaye pas de le rendre beau. Il doit être tel qu’il était. La vérité n’est pas toujours belle ni à entendre ni à voir. Le regard aussi, un peu plus déterminé et étincelant. Plus expressif. Plus honoré aussi. On doit pouvoir entendre sa voix en regardant simplement ses yeux.

Pourquoi ne pouvait-il pas simplement lui montrer cette image d’Édouard qu’il avait en tête ? Simplement son visage. Propre, sans sang, sans coup, sans blessure.

— Ils pourriront sur les murs finit-il par ajouter afin de répondre à sa déclaration.

Il avait toujours ce discours qu’il n’arrivait pas écrire. Comme le portrait, il n’était jamais assez bien. Perfectionniste et éternel insatisfait qu'il était.


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Message par Alexandre Mer 24 Mar - 14:05

Alexandre écouta avec attention le résumé succinct de la visite de son père et se satisfit d'entendre que son maître avait imposé ces conditions en échange d'une intervention contre des informations. De quoi avait-il été question ? il se doutait que son maitre ne répondrait pas et éluda cela.

"Tant mieux alors si vous avez pu entendre raison à cette maudite tête de pioche. Quant à être tiré à quatre épingles, je vous rappellerais, maitre, que je suis plutôt soutenu par des béquille. Cela se révèle à plus confortable."

Il avait désiré ardemment ressembler autrefois au seigneur de Frenn. Plus maintenant. Il se rappelait de son étonnement à l'église, comme si son initiative semblait hors de sa portée. Alexandre se pencha pour se servir un autre verre.

"Je n'ai aucune intention de lui ressembler. Je ne veux pas être aveugle et comprendre quand des gens commencent à évoluer."

Il but une gorgée puis reprit :

"Lorsqu'il a appris pour Lucinde Tiéran, que c'était moi à l'origine de as présence, il a eu l'air... intrigué. Comme si une idée intelligente semblait impossible à mon esprit."

Le cardinal Cassain qui l'avait relégué aux tâches ménagères, comme une femme, sans se soucier de ses qualités intellectuelles. Son père adoptif qui l'avait si longuement exploité et méprisé. lev seigneur de Frenn qui ne le voyait que pour ses fautes, sans déceler son potentiel. Son propre père qui le voyait enfant. Ou même tous ces gens qui adoraient le bousculer dans la rue. pour le simple plaisir d'apercevoir un homme éprouver des difficultés à se relever. Bientôt, ils le découvriraient tous son ascension. Bientôt, ils auraient connaissance de ses possibilités. Un jour, il marcherait dans la rue avec des habits superbes, dans une de ces rues où il se faisait le plus souvent moquer, et il irait s'adresser à ceux qui avaient jugé amusant de jouer avec lui.

Un sourire doucereux flotta sur son visage.

"Lorsqu'il apprendra ma nomination, le pauvre frôlera la crise d'apoplexie. Je crains même que ce ne soit pas le seul et que Braktenn connaisse prochainement un pic de mortalité. Heureusement, grâce à vos bons usages sur la natalité, la démographie ne devrait pas être trop affecté."

La conversation devint finalement grave et même solennelle à partir du moment où Alexandre alla chercher le portait du défunt pour le présenter à Coldris. Il lui posa la question qui le brûlait et compatit de la réponse qui vint. Il avait beau affirmer que ce serait lui, le jeune homme savait que non. Il l'imaginait sans difficulté, comme son fils, achever Edouard pour le délivrer des blessures que ses bourreaux lui avaient fait subir. Les souvenirs des récits de son amant lui revenaient et il avait devant lui l'homme qui l'avait élevé. sa mains posa avec compassion sur celle de Coldris.

"Non, maître, vous l'avez délivré. Ce sont les monstres qui ont osé le toucher qui sont, eux, responsables, de cette mort."

Alexandre se retira ensuite pour le laisser exprimer ses remarques puis alla chercher sa belle mallette dans l'armoire pour la déposer sur la table. Il s'agenouilla en prenant un crayon de qualité pour corriger avec lenteur les traits selon les précisions que son maitre lui donnait Ne pas faire dans le beau. C'était un concept et un défi. Mais cela lui plaisait et affûterait ses compétences.

"Je suis navré. Jusqu'à alors, les portraits que je réalise, on me demande d'exprimer la beauté des visages et des corps. L'infirmité et les misères dérangent. Pourtant, il y aurait de superbes toiles à réaliser sur ces sujets."

L'artiste rectifia lentement l'esquisse et accentua la profondeur donné au regard du soldat défunt. Il prenait effectivement vie et semblait même fixer celui qui l'observerait avec une insistance dérangeante et qui mettait mal à l'aise. Alexandre se recula et montra l'esquisse.

"Qu'en pensez-vous à présent ?"

Son esprit médita sur le châtiment aux assassins, qui ne méritaient pas mieux que pourrir en plein soleil, dévorés par les corbeaux, puis s'attarda au discours que prononcerait bientôt Coldris pour rendre hommage à Edouard.

"Dites-moi, maître, avez-vous terminé l'écriture de votre discours ? Je pensais pouvoir peut-être vous suggérer quelques idées pour honorer Edouard. Sur la vie qu'il aura dû mener dans la rue, de retour du front. De l'indifférence des passants pour ces malheureux qui essaient de mendier pour survivre. Des religieux, parfois, qui les utilise pour leurs prêches, que leur infirmité est voulue par Dieu pour les punir. J'ai déjà assisté à quelques unes de ces scènes pénibles. Avant d'être interné, Edouard a en connaître. Malheureusement."
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Message par Coldris de Fromart Mer 24 Mar - 23:08



Coldris étouffa un petit rire à son mot d’esprit sur son infirmité. Il ne pensait pas Dyonis aveugle, loin de là. Il était sans doute l’une des personnes les plus ouvertes de cet empire. Il garda ses considérations pour lui : ce serait à lui de tirer ses propres conclusions. Il suivit ses mains qui se resservaient une énième fois du regard et s’imagina le jus de fruits remplacé par de l’alcool. Mieux valait qu’il n’ait pas une telle descente ou cela risquerait de lui jouer quelques tours.

— Cela n’a rien d’étonnant. Hier encore tu étais un idiot qui s’évertuait à penser qu’il fallait signer un papier pour baiser dignement.rappela-t-il moqueur.

Si la suite l’amusa -bien que contrairement à ce qu’il pensait, il n’avait pas tant de bâtards que cela-, la discussion prit une tournure nettement plus grave lorsqu’elle bascula sur Édouard. Non, Alexandre avait tort et il pesait bien ses mots. Il l’avait tué. Et ce à plus d’un titre. Ce n’était pas qu’une simple histoire de lame enfoncée dans un cœur palpitant. Ce serait bien trop simple. Un de plus ou un de moins qu’est-ce que ça changeait au fond ? Il n’était plus à ça près. Il se renfrogna et garda ses pensées pour lui préférant se concentrer sur le portrait.

Il prenait ses critiques à philosophie et humilité ce qu’il ne pouvait qu’apprécier. Il comprenait parfaitement, ce n’était pas ce que l’on attendait d’ordinaire d’un peintre.

— Les artistes ont tendance à embellir leur sujet plus que de raison. Ils seraient capables de faire passer une grosse truie pour la plus belle des juments.

Après un temps et tandis qu’Alexandre rectifiait du mieux qu’il pouvait, Coldris reprit.

— J’imagine que tu n’as jamais mis les pieds au palais ? à sa négation, il poursuivit lorsque tu iras, tu verras les immenses toiles à la gloire du roi où il trône fièrement au milieu des dieux et autres héros, parfois affublé des attributs de Jupiter lui-même.

Ce qui était cocasse au fond, lorsque l’on savait que c’était lui-même qui avait porté ce surnom fut un temps.

— Un travail d’une grande finesse que tu ne manqueras pas d’admirer j’en suis certain. Mais ce n’est pas là où je veux en venir. Ces peintures n’ont pas été réalisées uniquement pour la beauté de l’œuvre, Alexandre. Elles sont là pour transmettre un message. Tu comprends ?

Il le laissa méditer un temps sur ses propos avant de conclure

— Le portrait d’Édouard ne diffère en rien. Ce n’est pas une simple illustration. On ne doit pas voir uniquement Édouard, il doit devenir l’allégorie même du héros de guerre. Tous ceux présents à la cérémonie doivent pouvoir réfléchir et s’identifier à lui ou à un proche. Il ne doit pas être beau, il doit être réel.

Passez quelques minutes, Coldris analysa les modifications qui venaient d’être portées au regard. Il acquiesça, oui c’était mieux. Ce point-là lui convenait désormais, mais le rester manquait toujours de caractère. En même temps, ce n’était pas évidemment de se représenter sa difformité sans l’avoir vu. Il lui avait fait un croquis, mais ce n’était qu’une pâle transposition de ses souvenirs. Enfin, mieux valait cela que de lui avoir permis d’être témoin de ces atrocités. Il secoua la tête.

— Tu es encore trop timorée. N’ait pas peur de montrer l’horreur. Tu l’habilleras en uniforme militaire pour la suite.

A ses questions au sujet de son discours, il ravala un profond soupir. Non, il n’avait pas terminé. Il n’avait même pas réellement commencé. Un tas de feuilles froissées c’était tout ce que son esprit avait été capable d’accoucher. Sans parler du fait qu’il n’avait pas vraiment eu les idées à cela ces derniers jours. Il écouta ses propositions et les nota d’un signe de la tête.

— Je n’ai pas encore terminé, mais tu pourras le lire et me faire tes remarques lorsque ce sera le cas. Je pense le terminer avant samedi car certaines obligations me retiennent pour la fin de semaine.


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Message par Alexandre Jeu 25 Mar - 10:04

Suite à cette répartie magistrale, Alexandre se figea dans le fauteuil, terriblement embarrassé par le rappel de ses paroles stupides. Combien de temps Coldris le lui rappellerait-il ? il le savait : toujours. Même sur son lit de mort, il le demanderait pour prononcer une dernière plaisanterie sur ce sujet pour mieux expirer dans la seconde qui suivrait. Il s'efforça de passer outre et reprit la discussion aussi naturellement que cela lui fut possible, trouvant moyen de railler le Premier Conseiller.

Puis, la conversation devint bien plus grave pour évoquer Edouard. Après une tentative, sans doute maladroite, pour tenter d'apaiser l'âme meurtrie de son maître, Alexandre s'agenouilla pour rectifier le dessin selon es suggestions demandées tout en écoutant ces opinions intéressantes sur l'Art. Il eut cependant un petit sourire à l'évocation d'une grosse truie en une belle jument.


"Cela me rappelle mes premiers essais, quand je croyais le comte de Monthoux.. J'avais fini par réussir à le rendre beau."

Il laissa échapper un petite rire.

"En cachant derrière une esquisse préliminaire, comme le font souvent les peintres, où j'avais dessiné un cochon, une serviette au cou, installé devant une table."

Alexandre reporta sa concentration sur le travail à perfectionner de son dessin et entendit quelques instants plus tard Coldis lui vanter les merveilles picturales du palais. Son imagination s'enflamma à l'idée des merveilles décrites. Comme ses pupilles se régaleraient, oui !

"Oui, l'art est porteur de messages, cela, je le sais. Je me souviens de la réception donnée en l'honneur du mariage de la princesse Kalisha. Pendant que vous et mon père vous détendiez après la messe, j'ai longuement contemplé la fresque qui retraçait l'histoire de Perséphone. Elle retranscrivait les négociations ente Djerhan et Monbrina sous couvert de Zeus face Demeter décidant si Hadès et Persophone seraient mariés ou non. Il y avait également une superbe statue de Daphné au moment sa métamorphose, à moitié humaine, moitié végétale, ce qui symbolisait, je suppose, la position qu'occuperait la princesse."

Tout en dessinant, Alexandre sentit son coeur se serrer à l'évocation de son amie qui n'avait pu rien choisir de sa vie, sacrifiée sur l'autel à l'image d'une Iphigénie, forcée à épouser un goret car celui-ci se révélait facile à manipuler pour les ambitions politiques. Au moins, dans ce malheur, elle avait eu la chance connaître une merveilleuse amie en la personne de Florentyna.

"Autrefois, en lisant Platon, je ne comprenais pas ses paroles quand il affirmait que l'art serait une illusion. Que celle-ci ne constituait qu'une représentation de la réalité comme la réalité se trouvait être imparfaite par rapport aux idées que l'on se fait des concepts. Aristote affirmait, lui que l'art ne pouvait être que l'imitation de la nature et des observations. Je crois au contraire que l'art, conformément à notre vision du monde, ne dépend que de notre point de vue, ce qui explique pourquoi il s'avère si difficile à se comprend. chacun, du fait de son propre vécu, réinterprète un même événement et la vérité et la réalité se perdent et se confondent.

Sur ces réflexions, il continua à œuvrer, soucieux de rectifier les traits de l'esquisse et d'atteindre le résultat espéré. Il finit par le présenter à Coldris, nerveux, et fut déçu de constater que ses essais ne faisaient que tâtonner. la commande était peut-être difficile mais le défi n'en était que plus intéressant.

"Bien, maître."

Alors que Coldris lui proposait de relire son discours une fois celui terminé, Alexandre se pencha à nouveau pour reprendre une nouvelle fois son ouvrage. Il y arriverait. Il créerait enfin ce que son maître voulait voir.


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Message par Coldris de Fromart Ven 26 Mar - 14:37



Alexandre lui raconta son esquisse de Monthoux ce qui le fit bien rire. Oui c’était ce qu’il était un goret bien gras dans un rutilant habit de soie. Tandis qu’il corrigeait le portrait d’Édouard, Coldris lui parla de l’importance de l’art et de la représentation dans la politique. Un point qui n’avait rien de futile, loin de là. Il se souvenait effectivement de la mise en scène lors du mariage de la princesse. Encore une idée tordue du Roi. Il avait ce côté théâtral qu’on ne pouvait lui retirer, qu’il soit ou non apprécié et appréciable. Coldris, qui ne considérait la vie que comme une vaste représentation ne pouvait que s’en divertir. Il acquiesça donc tout sourire au jeune homme, ravi de voir qu’il avait vu plus loin que le simple trait de pinceau expert.

— Je partage entièrement ton point de vue Alexandre. Il suffit de regarder une simple tasse pour s’en convaincre : nous ne verrons pas la même chose. Si tu as compris cela, alors tu sauras réaliser le portrait parfait d’Édouard. Celui que tous reconnaitront et qui parlera à chacun faisant écho aux discours qui auront lieu ce jour-là.

Ce n’était toujours satisfaisant, mais Coldris était ainsi : terriblement perfectionniste et exigeant. Raison pour laquelle il ne laissait jamais personne lire ses écrits et les conserver farouchement dans les tiroirs de son bureau. De temps à autre, il donnait quelques précisions supplémentaires au jeune homme pour le guider sur ce qu’il attendait.

—  Le jour du discours je veux que tu sois à mes côtés sur l’estrade, Alexandre. Léonilde te fera porter une tenue appropriée. L’angle plus vif, ici. Et les ombres plus marquées. Un peu plus de lumière sur le dessus de la pommette en revanche.

Après plusieurs longues minutes d’acharnement, il parvint à un résultat qui lui convenait nettement plus que le premier jet. Le regard était lumineux et acéré. Rieur, bienveillant et sérieux. On y percevait toute l’intelligence de ses jeux de mots écrits. Son visage doux était cassé par sa mutilation tout en ombres et en angles.

—  Bien. Cela ira pour aujourd’hui. Je te laisserai peaufiner son uniforme. Je te fais confiance. Tu demanderas à Alduis pour les détails.

Alexandre se resservit une énième fois du jus de pamplemousse. Coldris roula des yeux lorsqu’une idée lui traversa l’esprit fugacement. Il s’empara du verre de son esclave et le vida dans la carafe.
—  Je ne t’ai pas dit que le Roi m’avait invité à l’une de ses soirées très privées le 19, si je ne m’abuse. déclara-t-il d’un ton doucereux agrémenté de la malice de son regard.

— Tu sais Alexandre, ce genre de festivités est un honneur qu’il est impossible de refuser. Même le baron de Frenn s’y plie. Et le jus de fruits y est proscrit.

Son sourire s’étira et il commença à remplir le verre vide de whisky.

— Si tu ne t’entraines pas dès maintenant, tu n’y survivras jamais. Il ne faut pas laisser l’alcool brouiller ses sens au point de laisser échapper certaines pensées secrètes.

Il lui rendit le verre et ordonna :

— Bois le contenu de ce verre. Jusqu’à la dernière goutte.

Il fallait bien en profiter un peu tant qu’il était encore son esclave…



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Message par Alexandre Ven 26 Mar - 17:02

Alexandre se félicitait d'entendre que ses points de vue rejoignaient ceux de son maitre. Il confirma les paroles suivante d'un simple hochement de tête, concentré à perfectionner l'esquisse. Il comptait réaliser cette œuvre exceptionnelle et exprimer avec le sentiment qui devait être produit pour le bien de l'Empire et des infirmes. Le sacrifice du soldat, délaissé par la société, abandonné, forcerait les consciences à s'ouvrir.

Le jeune homme observa un instant de surprise à l'annonce de Coldris qui lui demandait d'être présent, sur l'estrade, le jour de la cérémonie. Son esprit entrevit la manœuvre politique derrière le geste : montrer u peuple un infirme, avec ses béquilles, voilà un autre symbole éclatant de plus. Le Premier Conseiller avec son fameux crochet, serait certainement là lui aussi. Alexandre opina d'un hochement de tête bref tout en savourant intérieurement le triomphe de se sentir à une place aussi prestigieuse. Qui aurait affirmé que lui se serait apparu là quelques mois plus tôt ? Une pensée de son père adoptif s'immisça en lui. Le verrait-il ? Il risquait un malaise Ou pire. Quoique... Pouvait-on faire une crise cardiaque quand on ne possédait pas de coeur ?

Alexandre se focalisa à rectifier le dessin selon les directives prescrites jusqu'au moment Coldris demanda à cesser tout en l'invitant à consulter Alduis pour l'uniforme. Il y avait bien des idées. Le jeune enfant avait si souvent admiré les défilés et tous ces beaux soldats virils en parade. Son amant l'aiderait à choisir la tenue la plus adaptée et symbolique.

La conversation prit un tour particulier lorsqu'Alexandre voulut se resservir et que Coldris s'empara du verre pour le reverser dans le pichet. Il l'observa, perplexe, puis l'entendit évoquer une soirée la veille de la cérémonie pour Edouard. Cela ne semblait pas raisonnable mais le ministre supportait bien mieux les excès que son père qui cuvait difficilement son vin. Le regard insistant, posé sur sa personne, le mettait mal à l'aise. Il allait lui demander quelque chose. Cela se percevait dans ses yeux moqueurs.


"Maître..."

Alexandre tourna un instant la tête, cherchant à entendre un pas dans le hall, pour invoquer ensuite la venue d'une personne. Prétendre, par exemple, que le petit Adéis devait comme par hasard revenir en cet instant ! Mais aucun bruit ne parvenait autre que les paroles du ministre. Il évoqua à présent le seigneur Frenn qui venait à ses soirées du Roi, se rappelant de l'avertissement de ne pas finir tiré à quatre épingles comme lui. Sa gorge se serra. Il préparait définitivement un sale coup. Il se figea un peu plus lors de la remarque du jus de fruits et tourna la tête vers la bouteille de wisky. Il venait de comprendre.

"Oh Seigneur..."

Sn intuition avait vu juste. Coldris lui suggérait de s'entraîner à consommer de l'alcool. Son regard sceptique fixa la bouteille, synonyme de poison et de dépravation. Il riposta, cynique :

"Mon père s'entraine à cette tâche depuis des années, lui, et on ne peut dire que ce soit une réussite brillante."

Alexandre déglutit qui l'ordre qui tombait.
Il contemplait le verre, rempli,, livide.
IL n'avait pas le choix.
Un esclave devait obéir à son maître.
Et même sans cette règle, il se refusait à décevoir Coldris qui représentait son unique moyen d'ascension.

Rassemblant son courage, malgré sa répugnance viscérale pour l'alcool, Alexandre se saisit du verre.


"Alea jacta est, prononça le grand César avant de réaliser ce qui aurait pu être une effroyable erreur."

Il trembla ses lèvres dans le liquide et sentit un fort dégoût s'immiscer en lui. Alexandre se refusa à abandonner. Ce serait décevoir Coldris. Il durcit les traits de son visage et avala une première gorgée mais un goût infect lui fit renoncer à son contrôle. L'instinct reprenait le dessus et il recracha tout. dans un sursaut de bien paraître, il réussit à plaquer sa main devant lui pur contenir ce qui sortait de sa bouche.
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Message par Coldris de Fromart Lun 29 Mar - 21:45



Après l’avoir observé corrigé scrupuleusement le portrait d’Edouard, Coldris adora l’admira se peindre de toutes les couleurs et expressions possibles au fil de l’annonce de sa demande.

— Les fils ne sont-ils pas nés pour dépasser leur père ? rétorqua-t-il dans un sourire.

De toute façon, il n’avait guère le choix. Il restait son esclave et devait à ce titre se plier à ses volontés, quelles qu’elles soient. Ils pouvaient s’estimaient heureux : on ne pouvait pas dire que les siennes soient pour le moins excentriques et il était très sérieux. Il devait apprendre à boire et à savoir se contrôler dans n’importe quelles circonstances. Autant commencer ici, à Fromart.

Et… Force était de constater que l’entrainement n’était pas superflu. À peine une gorgée de la boisson spirituelle avalée qu’il la recracha aussitôt entre ses mains. Du fond de son siège, Coldris ne put s’empêcher de laisser échapper un puissant rire. Bon certes, débuter par le whisky n’était peut-être pas le plus simple… Que pouvait-il proposer d’autre ? Hors de question de gâcher du champagne. Du vin ? Du Porto ? Du vin de noix ou de mûres ? Finalement il jeta son dévolu sur un autre breuvage portugais.

— Léonilde, le Madère ! ordonna-t-il puis à Alexandre on ne s’arrête jamais sur un échec. Tu verras, celui-ci est beaucoup plus doux et sirupeux.

Le valet revenait déjà avec la bouteille en question

— Tiens, savais-tu que c’est Sarkeris qui me l’a rapporté celui-ci ? J’ai toujours dit qu’il valait mieux commercer avec les Portugais que leurs bigots de voisin.

Un nouveau verre fut resservi et l’expérience recommença… Coldris en profita pour l’accompagner. Rien que les effluves de ce vin cuit avaient des relents de côtes ensoleillées.

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Message par Alexandre Lun 29 Mar - 22:44

Alexandre avait contemplé le verre d'alcool servi devant lui et avait beaucoup hésité jusqu'au moment où Coldris rappela qu'un fils naissait pour dépasser son père. Cette réflexion le flattait. Oui, il se désirait supérieur à celui qui l'avait engendré, ce qui ne se révélait pas bien difficile, et prouvait qu'il s'élèverait face à lui dans toutes les domaines. Malheureusement, la première tentative se trouva être infructueuse.

Honteux, Alexandre baissa la tête et n'osa pas regarder Coldris.


"Pardon."

Un filet de voix s'échappait de sa bouche alors que le ministre éclatait de rire. Quelle humiliation. Il n'échouerait pas la prochaine fois. Il se le jurait.

D'ailleurs, Coldris commandait à Léonilde d'apporter un autre vin et ce dernier le servait. Il observa les gestes, s'encourageant pour réussir l'épreuve. Il ne devait plus échouer. Son maître fit une remarque et se rappela d'une espagnole qui avait beaucoup fait sensation le mois dernier.


"Il est certain que les grenouilles espagnoles coassent un peu fort et n'ont que peu de manière."

Alexandre fixa le verre et se résolut à le boire. Il ne pouvait pas échouer. Il ne le devait.  Sa main le reprit et il but lentement à nouveau une première gorgée. Le goût se révélait plutôt doux mais l'alcool contenu lui piquait la gorge.  Il n'aimait pas du tout. Mais il ne devait pas le recracher. Il ne devait pas. Il s'obligea à conserver un visage durci et réussit finalement à avaler.

"C'est très bon, effectivement."

"Non, j'ai envie de vomir, maître, mais cela vous ne le verrez pas."

Une chaleur s'emparait de son être et ses joues se coloraient. Qui venait de subitement la température de la pièce ?
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