[23 décembre 1597, aube] Par l'eau, le feu et les fers [RP Sensible - Terminé]
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Re: [23 décembre 1597, aube] Par l'eau, le feu et les fers [RP Sensible - Terminé]
Alors donc, barème avec bonus dé, que dit-il ?
1-60 : simple, murmuré
61-80 : craquage un peu plus prononcé, voix plus forte d'Hyriel et sous l'effet de la douleur réponse un peu délirante
81-100 : aveu de sujétion à Satan avec total délire de douleur
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
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Re: [23 décembre 1597, aube] Par l'eau, le feu et les fers [RP Sensible - Terminé]
'Dé 100' : 78
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Plus la séance avançait, plus le condamné semblait ailleurs. Ses yeux devenaient vitreux par moments. Certains coups le faisaient à peine réagir. D'autres en revache tendaient de nouveau cruellement tous ses muscles avant qu'il ne se relâche comme une poupée de chiffon. Comprenait-il encore les questions ? Oui, il semblait. Les idées certes fort troublées, mais il suivait. Hyriel tantôt hurlait sa souffrance, tantôt crachait faiblement de l'eau mêlée à sa salive - cependant rien d'autre ne quittait ses lèvres. Et surtout pas ce que le tourmenteur, le juge et le Cardinal attendaient de lui. Matthieu Cassin demeurait des plus phlegmasiques, même si l'on devinait que sa contrariété elle aussi croissait.
Il sembla judicieux de passer à la dernière interrogation. Ni l'eau ni les tenailles n'obtiendraient rien du sorcier pour ce qui était de ses complices. Son Éminence le comprit fort bien et enchaîna avec cette exhortation à délivrer son âme. Venait le moment le plus grave. Le plus tendu. La recherche de la déclaration de sorcellerie. La confirmation principale. Celle qui enverrait le corps de cet estropié sur le bûcher mais aurait peut-être au moins le mérite de sauver son âme : telle était la raison pour laquelle les Tribunaux tenaient tant à ce que les condamnés formulent des aveux. Sans eux, le Très-Haut ne pourrait leur témoigner son indulgence ni les accueillir au Paradis. Du reste, il serait proposé - lors de la seconde audience - au sorcier de signer un acte de reconnaissance officielle de son errance et de retour dans le droit chemin. Un acte de contrition qui serait la dernière chance d'Hyriel s'il venait à reconnaître enfin son appartenance à Satan.
Pour le moment, le médecin fit signe d'interrompre un petit temps les tourments. Il craignait de plus en plus de le perdre complètement. Hors de question que la douleur le rende inaccessible à toute autre forme de conscience. Non. Il le fallait à bout de nerfs, souffrant jusqu'à ses extrêmes limites... mais capable de compréhension et de parole. On attendit donc. Un certain temps. Hyriel restait entravé sur la table à bascule, à récupérer son souffle, sans que rien ne vint le toucher ou que sa tête ne soit replongée dans l'eau trouble. Un filet d'énergie et de lucidité lui reviendraient - pour mieux recommencer, mieux les briser. Le docteur prenait son pouls, donnait de très légères tapes à ses joues, évaluait sa cage thoracique.
Enfin, il fit signe au Cardinal : la torture pouvait reprendre. L'ecclésiastique se concentra et posa l'ultime question. Hyriel avait-il vendu son âme au Diable ? Serait-il bel et bien un sorcier ? A peine sa voix aura-t-elle fini de résonner que la tête du malheureux plongea bruyamment pour la énième fois. Bulles en surface. Tressautements. Cinq secondes. Dix. Quinze. Lente remontée. Le tourmenteur ne laissa pas au condamné le temps de se reprendre : il s'était saisi d'une trique qui vint claquer dur contre sa poitrine. Placide, le juge relança quasi mécaniquement sans quitter les yeux du condamné :
-- Es-tu oui ou non un sorcier ? As-tu vendu ton âme à Satan ?
Rien. Le bourreau lâcha encore sa manivelle. Encore une noyade. Cinq. Dix. Quinze... Vingt secondes... Le visage martyrisé refit surface hors de l'eau. Tous les regards étaient braqués sur lui. Il tenait bon. Encore et encore ! Une telle résistance avait quelque chose d'effarant et le juge n'en durcit que davantage son regard. Grand courage de ce condamné... ou pouvoir surnaturel véritablement diabolique ? Qu'en penserait Matthieu Cassin ? Le magistrat siffla entre ses dents :
-- Avoue ! Reconnais ta sujétion au Démon !
Nouvelle noyade. Comme si cela n'en finirait jamais. Les bras solides du tourmenteur firent remonter la table dont l'eau dégoulinait en de sinistres clapotis. Regard las, il considéra à peine le visage de l'estropié - concentré sur sa tache. L'immersion ne suffisait plus. Il se retourna et reprit le tisonnier qu'il avait abandonné sur une table derrière lui. Et d'un coup sec le bout rougeoyant s'abattit pour la troisième fois au travers du torse d'Hyriel. Il le retira plus rapidement cette fois-ci : l'individu était déjà terriblement essoufflé par la série de noyades. Ce fut cependant pour s'emparer d'un autre petit objet à portée de sa main. Une pince de métal. Il la porta sous les yeux du condamné, afin que pour le coup il comprenne bien ce qui le menaçait : inéluctablement, ses yeux allaient suivre l'instrument. Qui se rendit jusqu'aux blessures laissées par la tenaille ardente. De petits morceaux de peau dépassaient. Il n'y avait qu'à en pincer un. Ce qu'il fit, dans un sinistre tintement ferreux. Si le bourreau tirait d'un coup sec, une lamelle entière de chair viendrait. Il commença doucement. Juste un petit coup. Exactement à ce moment soigné, le juge lâcha :
-- Reconnais-tu servir le Diable ?
Mouvement de pince. Début de décollement en un bruit spongieux...
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Non, il ne parlerait pas, il ne livrerait pas ses amis, non… Non, non, non…
Non…
Après de nombreux plongeons, plus rien ne vint. Il respira, longuement, profondément. On lui touchait le poignet, on lui tapotait la joue… Il ne réagissait pas. Il voulait juste reprendre son souffle, récupérer, malgré la brûlure de ses blessures, sur tout son corps. Il ne sentait même plus les sangles. Elles étaient noyées dans un flot ininterrompu de douleur.
Non, n…
Chute.
De l’air !
Plongeon.
De l’air, de l’air, de l’air ! Spasmes, inspirer – Non ! – une goulée – Non, non ! –, spasmes, envie de crier – Sortez-moi de là ! –, spasmes.
Tout l’air sortait de ses poumons, les bulles lui léchaient les joues, comme autant de particules de vie qui quittaient son corps. Non, non… Se déten–spasme–dre.
Remontée.
Grande insp–coup. Éclair, douleur, cri déchirant.
Oui, non, qu’importe ?
Chute.
_____De l’air !
Spasmes.
__________De l’air !
Spasmes. Cri de gorge.
_______________De… l’air…
Une éternité à vouloir de l’air, à le voir s’échapper.
Remontée. Eau recrachée. Goulée d’air, d’air, d’air…
NON !
Chute.
Cri.
Pas de spasmes. Plus de force. Quelques battements las…
Remontée.
Grandes inspirations, reprendre de l’air…
Brûlure, cri. Un éclair au milieu de myriades d’éclairs de souffrance.
Un bruit…
Quelque chose, devant ses yeux… Une… pince ? Quoi… non… non… Juste un murmure… Non, non, que ça s’arrête, non… Combien d’os s’étaient brisés sous ses chairs ? Combien de sang avait-il perdu ? Y en avait-il encore dans son corps ou n’était-il plus qu’un amas de chair molles et douloureuses ? Il ne savait plus… Allait-il mourir ? Non… Si ? Sans doute… Ses yeux suivaient mollement la pince. Serrement de dents… Non, non…
« Non, non, non… »
Douleur. Gémissement.
Non…
Décollement, cri déchirant, « Nooui… »
« Oui, oui, oui, je l’ai vu, il a mon âme, il a mes jambes, il a ma vie… Oui… »
« Vous avez gagné, je suis à lui, je lui dois mes pouvoirs… »
Sa tête bascula en arrière, la bouche tordue dans un sourire fou. Rien ne comptait plus à cet instant…
« Vous aussi, Éminence, non ? Si on vous met le tampon sur le bras et qu’on l’enfonce, ça va piquer… »
Rire étranglé, crachement de l’eau mêlée de sang qui errait dans ses poumons.
Non, non, il n’a pas…
Éclair de lucidité, il l’a dit… Non…
Tache rouge dans son champ de vision, Hyriel tourna la tête vers le cardinal et cracha, qu’importe ce qui sortirait.
« Allez au Diable et saluez-le de ma part… »
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
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Re: [23 décembre 1597, aube] Par l'eau, le feu et les fers [RP Sensible - Terminé]
Matthieu craignait que cela se déroule trop rapidement. Il fallait qu’ils continuent mais ils allaient finir par le perdre, peut-être définitivement. Matthieu plissa les lèvres. Hors de question ! Il en avait besoin ! Le Pape… Rome… L’Église… Pour tout cela, il ne devait pas échouer. De même que Saint Michel était la main de Dieu pour exécuter ses desseins, il était destiné à faire éclater la vérité.
Il s’en remettait au bourreau pour arriver aux dernières extrémités. Il fallait le faire plier. Il le fallait… Le Diable lui avait-il scellé les lèvres ? Il le ferait plier ! Il y parviendrait, par tous les moyens. Alors qu’il posait ses questions, il commençait véritablement à perdre patience. Ses yeux s’étrécirent alors qu’il résistait. Encore et encore.
Lui aussi commençait à partir, bien loin de la salle. Il réfléchissait trop. Son esprit devenait un volcan, près à éclater.
Une réponse.
Une seule.
Un seul oui.
Rien qu’un seul…
Matthieu serra les dents alors que le juge lui aussi s’y mettait, accélérait les questions. Tout cela ne servait à rien…
Silence Matthieu ! Tu comprendras bien assez tôt !
Matthieu porta une main à sa tempe. Non… non… pas maintenant… Qu’est-ce… Mais… se servait-il de ses pouvoir ? Mais… non, c’était impossible… Il était épuisé, il ne semblait plus sentir que l’eau et les remontées… Pourquoi ?
Les questions… Se concentrer sur les questions. Le regarder.
Pourquoi voyait-il un autre visage sous l’eau ? Matthieu plissa les yeux. Il ne comprenait pas.
Non… Les questions… continuer… une réponse… une seule…
Une seule…
Matthieu grimaça. Il ferma les yeux et murmura.
-Tais-toi… Tais-toi…
Un cri. Le juge. Matthieu cligna des yeux, comme hébété. Oui… La torture. Le bourreau. Les questions ! Il devait rester concentré !
La réponse viendrait, elle viendrait, il fallait qu’elle vienne.
Il persistait. Encore une chute… les sons recommençaient à se confondre.
Laissez-moi…
Non ! Il ne céderait pas. C’était à lui de céder. La colère montait, de même que sa confusion. Il ne savait plus exactement qui il avait face à lui. Un visage jeune ? Mûr ? Des cheveux bruns ? Roux ?
Changement de méthode. Enfin ! Mais ils arrivaient à la limite. C’était la fin. La fin… Non, ça ne pouvait pas être fini ! pas maintenant, pas déjà !
Il devait le faire parler. Il y avait un moyen, il y en avait un, forcément.
Les « non » furent ceux de trop. Matthieu abattit son poing sur la planche.
- Mais parle, au nom du Ciel ! PARLE ! AVOUE !
Il hurlait au point de peut-être comprendre l’état dans lequel les poumons du sorcier se trouvait. Il dut reprendre un peu d’air alors que le juge le secondait. Le « non » qui s’amorçait par le mouvement de ses lèvres le fit enrager.
Mais…
Alors qu’il allait frapper encore une fois, la bouche du sorcier se tordit.
La vérité franchit enfin ses lèvres.
Matthieu écarquilla les yeux. Il faillit bien se jeter au sol et rendre gloire à Dieu.
Enfin…
ENFIN !
Il joignit les mains, louant la Sainte Vierge qui veillait encore sur lui et l’avait secouru dans son entreprise. Il soupira de soulagement tout en écoutant attentivement. Ses jambes, c’était donc là la clé ! Il avait la preuve ! Il souffla, tout l’air qu’il avait gardé sans s’en rendre compte. Il sourit également. Tout le monde… Tout le monde allait enfin pourvoir le croire !
Oh oui, il avait gagné, plus qu’il ne l’avait espéré ! Au diable les complices, non nom et sa maison, il le tenait, lui ! Plus personne n’oserait s’opposer à lui après cela ! Les infirmes seraient enfin relégués à leur juste place. Et le roi… le roi y verrait enfin clair ! Il allait enfin comprendre !
Tous ! Tous il comprendraient désormais.
Il la tenait ! Il la tenait sa…
Matthieu eut soudain l’impression que son corps tout entier se glaçait. La phrase d’Hyriel enfonça un peu plus le clou. Un instant, il se trouvé glacé et démuni.
Mais pourquoi ?
Pourquoi douter maintenant ?
Non…
Non, il ne devait pas.
Il avait travaillé trop, il avait tant…
Sacrifié…
Il déglutit mais sa hargne et sa détermination reprirent vite le dessus et endormirent tous ses doutes qui s’en retournèrent dans un coin obscur de son esprit.
Le prisonnier était en train de complètement lâcher prise. Matthieu retrouva son air sévère et sérieux. Sans aucune considération pour son état, il gifla le prisonnier.
-Silence ! Tu as révélé ta vraie nature, suppôt de Satan. Tu t’es trahi et plus personne ne sera jamais dupe ! Tu as tremblé à l’épreuve du tampon d’eau bénite et Dieu a ouvert tes lèvres scellées par le démon.
Il lui cracha dessus. Il osait, le démon !
Matthieu le foudroya du regard et le gifla de nouveau. Il prit une voix sombre et menaçante.
-Oh non, crois-moi, s’il y a quelqu’un qui ira bientôt le saluer, ce sera toi.
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La tension était à son comble. Si le tourmenteur demeurait froid et professionnel, la contrariété commençait à faire son œuvre aux traits et aux poignes du juge. Elle s'emparait également du Cardinal. Lui, jusqu'alors d'une froideur remarquable, tantôt portait une main à son front comme dans un état de fièvre, tantôt frappait la table de torture avec hargne, quand il ne s'oubliait pas à se murmurer des paroles que ni le magistrat ni le bourreau ni les geôliers n'entendirent. Oh sans doute une ultime prière. Ou bien... autre chose... Comme il paraissait tourmenté soudain !
Telle fut ce que décida de croire le juge quand enfin - enfin ! - le condamné passa aux aveux ! Il y eut quelque chose d'effrayant dans son sourire tordu de folie et de douleur, dans son rire souffreteux... mais surtout dans sa confession. Elle n'en fut pas moins appréciable. Ainsi donc, Son Éminence avait vu juste. Un pacte avec Satan. Des pouvoirs, en échange d'une marque démoniaque sur ses jambes estropiées. Son âme appartenait au Mal et bientôt, elle serait renvoyée au feu de l'Enfer. Qu'importaient à présent les complices et les origines du sorcier : l'avoir déjà capturé, lui, allait faire un exemple mémorable. Et peut-être même la première étape d'une purge de grande ampleur dont le pays avait besoin.
Le magistrat ne retint pas un discret sourire. Il sursauta aux dernières insolences que, y compris dans cet état, le prisonnier se permettait encore. Et ce crachat, quelle honte ! Hyriel reçut les gifles qu'il méritait. Le juge approuva les paroles du Cardinal et porta lui aussi ses yeux sévères sur le condamné.
-- Le bras séculier fera son devoir soyez-en assuré, Votre Éminence. Une fois ce poison arraché de terre et brûlé, d'autres mauvaises herbes dans son genre viendront certainement à notre connaissance. (aux geôliers, pointant l'infirme) Détachez-le. Faites le nécessaire à présent.
Il se rendit vers son greffier pour récupérer au passage la consignation détaillée de toute la séance. Le secrétaire se retira après avoir salué le Cardinal. Pendant ce temps, les gardes ôtèrent enfin les entraves de la gorge d'Hyriel, de ses bras et jambes. De larges taches violacées peinturluraient son cou, ses poignets, ses chevilles. Sur ses membres inférieurs : du bleu, du rouge, presque du noir par endroits - palette insensée du martyr qu'il venait d'endurer. Deux gardes prirent ses bras. Deux autres ses jambes. On le souleva de la table, on le traîna dans une petite salle à l'arrière. Sa tête pendait piteusement, jusqu'à ce qu'il fut installé sur un bon matelas au sein d'une pièce un peu mieux chauffée. Par précaution - et conformément au règlement - on lui passa malgré tout une menotte au poignet droit, l'autre entrave étant reliée au bord du lit de fortune. Le médecin revint. Il épongea toutes les plaies encore saignantes. Il banda enfin la cuisse, le bras et tout le torse du malheureux - là où avaient opéré le tampon, l'aiguille, la tenaille et la pince.
Le crâne d'Hyriel reposait sur un tissu enroulé en oreiller, légèrement relevé. On le laissera ainsi une petite heure, reprendre ses esprits, avant de venir lui donner à boire de l'eau puis un potage chaud : dans son état, il ne pourrait rien avaler de solide. Le condamné pour terminer sera traité - au cours du reste de la journée - selon les directives du Cardinal. De longues heures octroyées à son repos. L'Angélus avait à peine sonné quand la torture s'était achevée. Hyriel serait laissé allongé la journée entière.
Juste à la fin de la séance, le magistrat raccompagna Son Éminence à la porte. Il lui adressa ses hommages et guetta l'évolution de son état : pourvu que Matthieu Cassin se remette de ses émotions.
-- Je me félicite que l'œuvre du Diable ait été débusquée par vos soins. Il s'en est fallu de peu mais les aveux sont là. (Un temps) Avez-vous des instructions particulières au sujet de ce qu'il faut faire du condamné sur la fin de cette journée et les suivantes ?
Dès que le Cardinal se sera exprimé, deux gardes lui tiendront cérémonieusement les portes - comme à un guerrier triomphant qui venait de faire montre de tout son pouvoir. Ce n'était que sa première bataille de gagnée. Le juge salua :
-- Au revoir, Votre Éminence. J'aurai l'honneur de vous revoir d'ici trois jours pour le jugement définitif.
Re: [23 décembre 1597, aube] Par l'eau, le feu et les fers [RP Sensible - Terminé]
Le cardinal s’acharna et Hyriel parla, sous la douleur. Il avoua des choses qui n’étaient jamais arrivées. Il aurait avoué plus s’ils avaient continué, tout, tout pourvu qu’ils arrêtent. Il souhaitait que cesse cette souffrance.
Nouvelle gifle.
Elle n’entacha rien au sourire fou d’Hyriel. Qu’était une gifle quand on avait souffert l’aiguille, les brodequins, le fer rouge et de nombreuses noyades. Un nouveau rire étranglé répondit aux bêtises du cardinal. Pendant ces instants où toute retenue l’avait abandonné, tout était drôle pour l’herboriste-sorcier.
« Ce tampon ferait trembler le plus pieux des papes… à moins que Dieu ne vous donne des pouvoirs, à vous aussi… »
Dernier sourire avant de revenir à la raison, de se rendre compte qu’il était mort. Il ne réagit pas plus que par un clignement d’yeux à la nouvelle gifle et ne releva rien aux paroles du cardinal, ni à celles du juge. Il était mort, de toute manière. Que la douleur, qui revenait le tirer, l’achève ou non, il mourrait sous peu… Il se laissa décrocher. Il n’avait plus la force de lutter, il ne sentait plus son corps. Plus dans les détails. Que de la douleur. Un peu de confort vint l’adoucir, cette douleur, mais ne la fit pas disparaître, loin de là.
Dans un état de semi-conscience, il sentit qu’on le bandait, qu’on le soignait. Lui, le médecin, on le soignait. Lui, le sorcier, on le soignait. Pourquoi ? Pour mieux le brûler ? Qu’espéraient-ils ?
Ces questions se perdirent quand la fatigue eut raison de ses dernières résistances et il se laissa aller.
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
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Re: [23 décembre 1597, aube] Par l'eau, le feu et les fers [RP Sensible - Terminé]
Matthieu se sentait soulagé mais soudain très fatigué. Il allait pourtant falloir enchainer mais une sieste et une tisane ne serait pas de trop. Matthieu dédaigna sa nouvelle insolence et siffla entre ses dents avant de se retourner vers le magistrat. Celui-ci lui assura que la justice le suivrait. Matthieu acquiesça avec un air satisfait vers le juge.
-Je vous remercie infiniment de votre coopération. Je ne doute pas que la justice suivra très bien son cours.
Il hocha la tête, certain tout comme lui qui tout se passerait désormais pour le mieux. Il salua les personnes présentes avec le plus grand respect. Il délaissa totalement le sorcier, bien qu’il soit soucieux qu’on le traitât bien. Il fallait encore qu’il se rende auprès du roi. Cette fois, il ne pourrait plus nier. Le roi et ses curiosités se trouveraient acculés, sans possibilités de reculer. Il se redressa puis suivit le juge. Il se sentait satisfait, plus aucun doute ne venait l’assaillir. Il fut satisfait des compliments du juge.
-En effet, ce fut un travail pénible mais Dieu nous a appuyé dans notre tâche.
Il réfléchit à la question du juge et prit un air plus grave et sérieux.
-Surtout, faites bien attention à lui. Faites en sorte qu’il reste toujours sous la surveillance de personnes solides et compétences. Maintenant que nous savons qu’il est bel et bien un sorcier, nous devons redoubler de vigilance et éviter qu’il se serve de ses pouvoirs. Il n’aura plus aucun scrupule désormais…
Il ajouta ensuite.
-Ah, et préparez-le au mieux pour cet après-midi. Je reviendrai le chercher pour que nous nous rendiez au palais. Je dois aller voir le roi avec lui.
Il n’en dit pas plus, bien qu’il ne pense pas moins que le souverain avait clairement besoin d’être remis dans le droit chemin. Il salua le magistrat d’un mouvement de tête et remonta à la lumière, poitrine gonflée par cette victoire bien qu’un petit goût amer lui reste en bouche.
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