[le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
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[le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
Ce con de Thierry ronflait encore.
Depuis que Alduis était là, il ne l’avait pas beaucoup vu. Entre ses sorties nocturnes et ses journées qu’il passait à roupiller, ivre mort. Ce n’était pourtant pas pour déranger Alduis. Après les épisodes du 9, tous autant qu’ils étaient. Il n’avait pas oublié ses mots. Ni le vomi qu’il avait retrouvé sur sa chemise blanche. Alduis aurait bien eu envie de lui tartiner sur le visage.
Lorsque le prêtre lui avait proposé de trinquer avec lui, Alduis avait refusé. Et cela sans détour. Ce qui n’avait d’autres réactions que de retourner à sa saoulerie solitaire, accompagnées de quelques réflexions sur ses maîtresses.
Il s’était écroulé là, au bout d’un moment non déterminé, où il se tenait au moment de parler. C’est-à-dire, précisément : au milieu du passage. Alors Alduis l’avait poussé avec ses pieds pour le ranger, main blessée oblige, et il l’avait laissé se vautrer dans ses miasmes si cela lui chantait.
Étonnamment, malgré les ronflements plus ou moins ininterrompus du prêtre, Alduis avait bien dormi. Ou plutôt par là… Il entendait qu’il avait dormi, plus justement, et cela toute la nuit. En faisant fi des cauchemars, il avait même passé une relativement bonne nuit ! et en avait d’ailleurs meilleure mine. C'étaient les cloches qui avaient fini par lui faire ouvrir les yeux, tôt dans la matinée.
Comme il n’avait rien d’autre à faire - et surtout, pour s’occuper l’esprit - il avait farfouillé un peu dans l’église. Si la technique n’avait été, en fin de compte, pas si efficace que cela, il avait trouvé deux choses intéressantes.
La première était une boîte en bois sculpté, très belle, qui contenait quelques objets de dessin. D’instinct, il avait su que c’était pour Alexandre, et l’avait déposé avec grand soin sur la table, avec presque révérence. Penser à lui l’avait fait sourire… même si une partie de lui demeurait inquiète à l’idée qu’il ait pu imaginer la dernière nuit.
La deuxième n’était autre que de quoi manger. La dernière chose qu’il avait dans le ventre était la brioche dorée de Eldred, et pour la première fois depuis des jours, il avait eu faim. Alors il mangeait. Et cela avec un relatif appétit, pour une fois.
Tout cela en prenant garde à ne pas bouger sa main droite pour des mouvements qui ne soient pas indispensables, parce que la douleur restait très présente.
Depuis que Alduis était là, il ne l’avait pas beaucoup vu. Entre ses sorties nocturnes et ses journées qu’il passait à roupiller, ivre mort. Ce n’était pourtant pas pour déranger Alduis. Après les épisodes du 9, tous autant qu’ils étaient. Il n’avait pas oublié ses mots. Ni le vomi qu’il avait retrouvé sur sa chemise blanche. Alduis aurait bien eu envie de lui tartiner sur le visage.
Lorsque le prêtre lui avait proposé de trinquer avec lui, Alduis avait refusé. Et cela sans détour. Ce qui n’avait d’autres réactions que de retourner à sa saoulerie solitaire, accompagnées de quelques réflexions sur ses maîtresses.
Il s’était écroulé là, au bout d’un moment non déterminé, où il se tenait au moment de parler. C’est-à-dire, précisément : au milieu du passage. Alors Alduis l’avait poussé avec ses pieds pour le ranger, main blessée oblige, et il l’avait laissé se vautrer dans ses miasmes si cela lui chantait.
Étonnamment, malgré les ronflements plus ou moins ininterrompus du prêtre, Alduis avait bien dormi. Ou plutôt par là… Il entendait qu’il avait dormi, plus justement, et cela toute la nuit. En faisant fi des cauchemars, il avait même passé une relativement bonne nuit ! et en avait d’ailleurs meilleure mine. C'étaient les cloches qui avaient fini par lui faire ouvrir les yeux, tôt dans la matinée.
Comme il n’avait rien d’autre à faire - et surtout, pour s’occuper l’esprit - il avait farfouillé un peu dans l’église. Si la technique n’avait été, en fin de compte, pas si efficace que cela, il avait trouvé deux choses intéressantes.
La première était une boîte en bois sculpté, très belle, qui contenait quelques objets de dessin. D’instinct, il avait su que c’était pour Alexandre, et l’avait déposé avec grand soin sur la table, avec presque révérence. Penser à lui l’avait fait sourire… même si une partie de lui demeurait inquiète à l’idée qu’il ait pu imaginer la dernière nuit.
La deuxième n’était autre que de quoi manger. La dernière chose qu’il avait dans le ventre était la brioche dorée de Eldred, et pour la première fois depuis des jours, il avait eu faim. Alors il mangeait. Et cela avec un relatif appétit, pour une fois.
Tout cela en prenant garde à ne pas bouger sa main droite pour des mouvements qui ne soient pas indispensables, parce que la douleur restait très présente.
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
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Re: [le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
Alexandre arriva dans la première heure de l'après-midi et s'étonna de n'apercevoir absolument aucun fidèle. Il remarqua ensuite le curé qui ronflait au milieu de la travée, entravant le passage, et poussa un long soupir. Cette seule vue, dès l'entrée, avait dû refroidir les fidèles qui s'étaient présentés. Il aurait une nouvelle fois des choses à raconter à son maître. Cela promettait une discussion... embarrassante. Déjà deux fois où il lui avait rapporté ses sorties nocturnes qui avaient fallu de le découvrir ivre mot le lendemain. En moins d'une semaine. Il se souvenait de l'étouffement qui avait failli caser un étouffement au cardinal Cassain à ces deux reprises Si cela devait persister, le pauvre homme allait rejoindre Dieu prématurément. Mais que pouvait-on faire ? Des soldats surveillaient l'entrée de l'église mais ce stupide prêtre alcoolique trouvait malgré tout moyen de s'échapper pour s’oublier dans les tavernes de la capitale. Comment faire ? Aucune solution ne lui venait.
Il s'approcha de son père et donna un coup de béquille dans la poitrine, sans ménagement, mais le bougre avait décidément trop bu et continuait à cuver. Il enfonça une seconde fois la canne, juste par plaisir sadique cette fois. Que Dieu et le Christ le lui pardonnent, mais il avait besoin de ce léger mouvement d'humeur pour évacuer son irritation.
Laissant l'ivrogne cuver, Alexandre rejoignit la cellule, tout heureux de retrouver son amant. Il avait passé la journée du 9 et la nuit à l'église et n'avait pas eu l'autorisation de revenir le lendemain. D'autres obligations le retenaient. Alduis allait-il bien ? Eldred avait-il su lui remonter le moral ? Néanmoins, malgré son empressement, le jeune homme s'arrêta un instant pour se recoiffer, soucieux de paraître sous son meilleur jour. Son cœur tambourinait fort à l'idée de revoir enfin son amant, de le toucher à nouveau, d'effleurer lentement les courbes de so visage, de l'embrasser... Sur ces pensées, il ouvrit la porte et découvrit avec plaisir Alduis qui semblait effectivement en pleine forme en train de manger.
"Bonjour Alduis !"
Alexandre rayonnait rien qu'à prononcer ce nom.
Alduis.
Alduis
Alduis.
Il était absolument persuadé que c'était le plus beau prénom du monde.
Rapidement, par mesure de prudence, Alexandre referma la clé en poussant le loquet puis lâcha ses béquilles, qui tombèrent au sol et se précipita vers son amant. Il monta à son tour dans le lit et l'entoura de ses bras puis commença à couvrir son cou de baisers.
"Tu m'as manqué, mon manqué. J'ai tellement pensé à toi, si tu savais !"
Ses mains le caressaient en même temps sur les bras. Son corps se cala contre le sien. il écouta sa respiration paisible et se sentait incroyablement bien.
"Je t'aime, mon amour."
Son regard se posa sur ce que son amant mangeait, de as seule main, et Alexandre sourit en découvrant les pâtisseries, au miel ou à la confiture, posées dans le lit. Des miettes recouvraient également les draps.
"Tu as trouvé la réserve de mon père, je vois. Ils sont bons, pas vrai ? C'est peut-être un imbécile mais il a bon goût sur la nourriture."
Tout en discourant, Alexandre se redressa et prit une de ces délicieuses pâtisseries au miel dont il se régalait tant avec. Néanmoins, en manger avec Alduis, c'était encore mieux. En vérité, faire quelque chose avec Alduis rendait chaque fois cette chose bien meilleure que celle-ci ne pouvait l'être.
Alexandre s'apprêta à reprendre une autre lorsqu'une boîte posée sur la table attira son attention.
"Alduis, c'est quoi ça ?"
Sans attendre la réponse, bien trop curieux, Alexandre se leva et parcourut le mètre qui le séparait de la table, sans ses béquilles, d'une démarche maladroite, comme s'il alalit tomber à chaque pas, puis s'assit enfin sur la chaise, soulagé d'être parvenu à destination. Son regard étudia la mallette sculptée dans un bois précieux et la reconnut aussitôt. Il eut un tressautement, stupéfait.
"Qui... qui a apporté ça ?"
Il n'osait pas l'ouvrir.
Et s'il se trompait ?
Il se serait déçu de constater que ce n'était pas son plus précieux bien que celui-ci restait aux mains cruelles de son père adoptif.
Il s'approcha de son père et donna un coup de béquille dans la poitrine, sans ménagement, mais le bougre avait décidément trop bu et continuait à cuver. Il enfonça une seconde fois la canne, juste par plaisir sadique cette fois. Que Dieu et le Christ le lui pardonnent, mais il avait besoin de ce léger mouvement d'humeur pour évacuer son irritation.
Laissant l'ivrogne cuver, Alexandre rejoignit la cellule, tout heureux de retrouver son amant. Il avait passé la journée du 9 et la nuit à l'église et n'avait pas eu l'autorisation de revenir le lendemain. D'autres obligations le retenaient. Alduis allait-il bien ? Eldred avait-il su lui remonter le moral ? Néanmoins, malgré son empressement, le jeune homme s'arrêta un instant pour se recoiffer, soucieux de paraître sous son meilleur jour. Son cœur tambourinait fort à l'idée de revoir enfin son amant, de le toucher à nouveau, d'effleurer lentement les courbes de so visage, de l'embrasser... Sur ces pensées, il ouvrit la porte et découvrit avec plaisir Alduis qui semblait effectivement en pleine forme en train de manger.
"Bonjour Alduis !"
Alexandre rayonnait rien qu'à prononcer ce nom.
Alduis.
Alduis
Alduis.
Il était absolument persuadé que c'était le plus beau prénom du monde.
Rapidement, par mesure de prudence, Alexandre referma la clé en poussant le loquet puis lâcha ses béquilles, qui tombèrent au sol et se précipita vers son amant. Il monta à son tour dans le lit et l'entoura de ses bras puis commença à couvrir son cou de baisers.
"Tu m'as manqué, mon manqué. J'ai tellement pensé à toi, si tu savais !"
Ses mains le caressaient en même temps sur les bras. Son corps se cala contre le sien. il écouta sa respiration paisible et se sentait incroyablement bien.
"Je t'aime, mon amour."
Son regard se posa sur ce que son amant mangeait, de as seule main, et Alexandre sourit en découvrant les pâtisseries, au miel ou à la confiture, posées dans le lit. Des miettes recouvraient également les draps.
"Tu as trouvé la réserve de mon père, je vois. Ils sont bons, pas vrai ? C'est peut-être un imbécile mais il a bon goût sur la nourriture."
Tout en discourant, Alexandre se redressa et prit une de ces délicieuses pâtisseries au miel dont il se régalait tant avec. Néanmoins, en manger avec Alduis, c'était encore mieux. En vérité, faire quelque chose avec Alduis rendait chaque fois cette chose bien meilleure que celle-ci ne pouvait l'être.
Alexandre s'apprêta à reprendre une autre lorsqu'une boîte posée sur la table attira son attention.
"Alduis, c'est quoi ça ?"
Sans attendre la réponse, bien trop curieux, Alexandre se leva et parcourut le mètre qui le séparait de la table, sans ses béquilles, d'une démarche maladroite, comme s'il alalit tomber à chaque pas, puis s'assit enfin sur la chaise, soulagé d'être parvenu à destination. Son regard étudia la mallette sculptée dans un bois précieux et la reconnut aussitôt. Il eut un tressautement, stupéfait.
"Qui... qui a apporté ça ?"
Il n'osait pas l'ouvrir.
Et s'il se trompait ?
Il se serait déçu de constater que ce n'était pas son plus précieux bien que celui-ci restait aux mains cruelles de son père adoptif.
Re: [le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
La porte s’ouvrit. Aussitôt, Alduis se tourna vers elle, s’attendant à voir Thierry entrer, qui s’était finalement relevé de sa nuit trop arrosée mais bon. C’était mieux. Terriblement mieux. Ce fut Alexandre, et ses béquilles, qui s’encadrèrent dans l’ouverture. Son expression s’illumina aussitôt et un immense sourire vint éclairer son visage.
Alexandre referma le loquet, pour que personne ne puisse entrer et risquer de les surprendre, avant de se précipiter vers lui. Une fois qu’il fut contre lui, Alduis le serra de toutes ses forces contre lui, heureux de le voir. Il se laissa tomber en arrière sur le lit, sans le lâcher, et resta là quelques secondes, en laissant la joie se répandre dans son corps, sans répondre, parce que son corps parlait pour lui.
Il l’aimait aussi. Terriblement.
Il avait abandonné ce qu’il était en train de manger, jusqu’à du moins, qu’Alexandre remarque la pâtisserie posée à côté et se redresse - obligeant Alduis à desserrer l’étreinte de ses bras autour de lui pour le laisser faire. Il se rassit à son tour, et observa les gâteaux qu’il avait trouvés, tandis qu’Alexandre en prenait un.
- C’est vrai que c’est bon, reconnut-il avec un sourire.
Mais son regard était plus lointain, comme s’il réfléchissait à autre chose. Ce qui était précisément le cas. Il s’écoula quelques secondes et puis, soudainement, il demanda :
- Je peux te poser une question ?
Il n’attendit pas la réponse. Et c’était d’ailleurs plus exactement deux questions. Mais il devait savoir. Être sûr qu’il n’avait pas rêvé. Cette possibilité le hantait. Et il n’arriverait pas à s’en défaire avant de savoir. Qu’importe que la réponse soit celle qu’il espérait, ou non. Tant qu’il y en avait une.
- L’autre nuit… Tu étais là, n’est-ce pas ? Je… Je n’ai pas rêvé ? Dis-moi que je n’ai pas rêvé.
Dis-moi que je ne suis pas fou. Ce fut avec plus d’hésitations qu’il reprit, presque honteux de devoir demander cela, mais voilà un autre point qui le tracassait.
- Alexandre… Est-ce… Est-ce que, si j’étais fou, tu m’aimerais quand même ?
Il avait à peine terminé sa phrase que le jeune homme venait d’aviser la boîte sur la table, celle qu’il avait trouvée. Il se leva pour parcourir la distance entre lui et le bureau.
- Je ne sais pas ce que c’est, dit-il, je l’ai trouvée dans l’armoire, je me suis dit que c’était à toi.
Alexandre referma le loquet, pour que personne ne puisse entrer et risquer de les surprendre, avant de se précipiter vers lui. Une fois qu’il fut contre lui, Alduis le serra de toutes ses forces contre lui, heureux de le voir. Il se laissa tomber en arrière sur le lit, sans le lâcher, et resta là quelques secondes, en laissant la joie se répandre dans son corps, sans répondre, parce que son corps parlait pour lui.
Il l’aimait aussi. Terriblement.
Il avait abandonné ce qu’il était en train de manger, jusqu’à du moins, qu’Alexandre remarque la pâtisserie posée à côté et se redresse - obligeant Alduis à desserrer l’étreinte de ses bras autour de lui pour le laisser faire. Il se rassit à son tour, et observa les gâteaux qu’il avait trouvés, tandis qu’Alexandre en prenait un.
- C’est vrai que c’est bon, reconnut-il avec un sourire.
Mais son regard était plus lointain, comme s’il réfléchissait à autre chose. Ce qui était précisément le cas. Il s’écoula quelques secondes et puis, soudainement, il demanda :
- Je peux te poser une question ?
Il n’attendit pas la réponse. Et c’était d’ailleurs plus exactement deux questions. Mais il devait savoir. Être sûr qu’il n’avait pas rêvé. Cette possibilité le hantait. Et il n’arriverait pas à s’en défaire avant de savoir. Qu’importe que la réponse soit celle qu’il espérait, ou non. Tant qu’il y en avait une.
- L’autre nuit… Tu étais là, n’est-ce pas ? Je… Je n’ai pas rêvé ? Dis-moi que je n’ai pas rêvé.
Dis-moi que je ne suis pas fou. Ce fut avec plus d’hésitations qu’il reprit, presque honteux de devoir demander cela, mais voilà un autre point qui le tracassait.
- Alexandre… Est-ce… Est-ce que, si j’étais fou, tu m’aimerais quand même ?
Il avait à peine terminé sa phrase que le jeune homme venait d’aviser la boîte sur la table, celle qu’il avait trouvée. Il se leva pour parcourir la distance entre lui et le bureau.
- Je ne sais pas ce que c’est, dit-il, je l’ai trouvée dans l’armoire, je me suis dit que c’était à toi.
Alduis de Fromart- Aristocratie
- Fiche perso : Fiche.
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Re: [le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
Alexandre souriait béatement quand Alduis s'était retourné pour le serrer lui aussi contre lui. Ses bras faisaient un peu mal mais le jeune homme s'en fichait. Son corps contre le sien lui procurait bien plus de plaisir. Lui si bavard ordinairement semblait avoir perdu toute son éloquence. Il savourait uniquement le plaisir de retrouver son amant. Il se décida finalement à briser le silence en remarquant les pâtisseries au miel.
"Et puis, au moins, c'est bien que tu manges. Tu te souviens ? On mange un repas par jour."
Alduis semblait brusquement plus mélancolique. Quelles pensées s'agitaient dans son esprit tourmenté ? Il eut un pâle sourire, tendu, en l'écoutant demander s'il avait été bien là lors de cette fameuse nuit. Sa confusion avait été au point de ne pas réellement le remarquer ? Lui se rappelait nettement de cette voix inquiétante dans l'église à s’adresser à une statue dans une des chapelles.
"Bien sûr que j'étais là. Je dormais ici cette nuit-là. et c'st moi qui t'ai soigné. d'ailleurs, tout à l'heure, je referai ton bandage."
Sa confirmation ne semblait pas le rassurer. Qu'est-ce qui le tracassait encore ? Il l'observa, intrigué, puis s'étonna de la question qui venait de lui être posée. Pourquoi envisageait-il qu'il puisse devenir fou ? Cela lui paraissait... absurde. Il secoua les épaules.
"Je ne crois pas être bien placé pour statuer si quelqu'un est fou non. moi-même, tout le monde me prend pour un fou du fait de mon idéalisme, de souhaiter rester intègre... L'autre jour, en repartant, Eldred a dû se dire que je l'étais fou à refuser d'envisager de supprimer mon père adoptif pour que ma mère puisse revenir. Ou quand bien des nobles me regardent.. Tu te souviens de quand ma mère s'était présentée au triomphe ? De que j'avais affirmé ensuite ? Tous ces nobles, même le Roi, m'observaient, surpris. Je suis anomalie, Alduis, alors comment une anomalie pourrait-elle juger qu'une autre personne est folle ?"
Il songea ensuite à son ami Ysengrin et sourit.
"Mais Sylvère dirait sûrement que si tu penses être fou, c'est que tu ne l'es pas. Et que le jugement des autres n'est pas important. Ce qui compte, c'est comment tu te sens toi."
Alexandre se redressa et embrassa Alduis sur le front, tout sourire.
"Et puis, certaines personnes paraissent censées, mais elles font des choses parfois... Je t'ai raconté avoir vu le mois dernier ton père pisser dans le bénitier à l'entrée de cette église ?"
Alexandre éclata de rire suite à ce souvenir, qui avait été ,vécu sur le moment avec une forte colère, songeant que celui-ci pourrait faire du bien. Imaginer son père, si redoutable, uriner dans un bénitier, oui, cela le ferait relativiser sur toutes ses interrogations. Sur ces pensées, Il se décida à s'avancer vers la tâche où attendait la fameuse boîte.
Installé devant la table, face au coffret sculpté, Alexandre demeurait tétanisé. Comment cet objet censé être dans sa chambre d'enfant pouvait-il être dans l'armoire qui rassemblait les affaires données pour les bonnes oeuvres. Qui avait pu l'apporter ? Son père adoptif.. . il l'aurait brisée. ou vendue. Dans des gestes lents, Alexandre ouvrit le couvercle et redécouvrit les pinceaux, les godets et tous les tubes de couleur.
"Le coffret que Florentyna et Kalisha m'ont offert.. c'est bien ça..."
Sa voix était étranglée par l'émotion. Son regard remarqua une feuille pliée. Il l'ouvrit et reconnut aussitôt l'écriture de sa mère.
Des larmes coulaient le long des joues d'Alexandre tout le long de sa lecture. Il lâcha la lettre, confus, et se tra$ina difficilement vers le lit pour s'effondrer dedans.
"Maman..."
Sa voix était chevrotante.
"Je veux ma maman...."
"Et puis, au moins, c'est bien que tu manges. Tu te souviens ? On mange un repas par jour."
Alduis semblait brusquement plus mélancolique. Quelles pensées s'agitaient dans son esprit tourmenté ? Il eut un pâle sourire, tendu, en l'écoutant demander s'il avait été bien là lors de cette fameuse nuit. Sa confusion avait été au point de ne pas réellement le remarquer ? Lui se rappelait nettement de cette voix inquiétante dans l'église à s’adresser à une statue dans une des chapelles.
"Bien sûr que j'étais là. Je dormais ici cette nuit-là. et c'st moi qui t'ai soigné. d'ailleurs, tout à l'heure, je referai ton bandage."
Sa confirmation ne semblait pas le rassurer. Qu'est-ce qui le tracassait encore ? Il l'observa, intrigué, puis s'étonna de la question qui venait de lui être posée. Pourquoi envisageait-il qu'il puisse devenir fou ? Cela lui paraissait... absurde. Il secoua les épaules.
"Je ne crois pas être bien placé pour statuer si quelqu'un est fou non. moi-même, tout le monde me prend pour un fou du fait de mon idéalisme, de souhaiter rester intègre... L'autre jour, en repartant, Eldred a dû se dire que je l'étais fou à refuser d'envisager de supprimer mon père adoptif pour que ma mère puisse revenir. Ou quand bien des nobles me regardent.. Tu te souviens de quand ma mère s'était présentée au triomphe ? De que j'avais affirmé ensuite ? Tous ces nobles, même le Roi, m'observaient, surpris. Je suis anomalie, Alduis, alors comment une anomalie pourrait-elle juger qu'une autre personne est folle ?"
Il songea ensuite à son ami Ysengrin et sourit.
"Mais Sylvère dirait sûrement que si tu penses être fou, c'est que tu ne l'es pas. Et que le jugement des autres n'est pas important. Ce qui compte, c'est comment tu te sens toi."
Alexandre se redressa et embrassa Alduis sur le front, tout sourire.
"Et puis, certaines personnes paraissent censées, mais elles font des choses parfois... Je t'ai raconté avoir vu le mois dernier ton père pisser dans le bénitier à l'entrée de cette église ?"
Alexandre éclata de rire suite à ce souvenir, qui avait été ,vécu sur le moment avec une forte colère, songeant que celui-ci pourrait faire du bien. Imaginer son père, si redoutable, uriner dans un bénitier, oui, cela le ferait relativiser sur toutes ses interrogations. Sur ces pensées, Il se décida à s'avancer vers la tâche où attendait la fameuse boîte.
Installé devant la table, face au coffret sculpté, Alexandre demeurait tétanisé. Comment cet objet censé être dans sa chambre d'enfant pouvait-il être dans l'armoire qui rassemblait les affaires données pour les bonnes oeuvres. Qui avait pu l'apporter ? Son père adoptif.. . il l'aurait brisée. ou vendue. Dans des gestes lents, Alexandre ouvrit le couvercle et redécouvrit les pinceaux, les godets et tous les tubes de couleur.
"Le coffret que Florentyna et Kalisha m'ont offert.. c'est bien ça..."
Sa voix était étranglée par l'émotion. Son regard remarqua une feuille pliée. Il l'ouvrit et reconnut aussitôt l'écriture de sa mère.
Mon cher Alex,
Mon tout petit Alex,
Tu es à peine reparti, après ce moment heureux partagé ensemble, et je pleure assise à ton bureau à rédiger cette lettre. Tu me manques déjà tant, mon chéri, et je prierai Dieu chaque jour pour que nos retrouvailles puissent venir prochainement. Je le prierai aussi pour qu'il te garde à l'abri du besoin et des mauvaises situations. J'ai si peur pour toi. Peur de tout ce qui pourrait arriver maintenant que tu dois vivre seul, sans ressources.
Reste à l'église.
Avec ton père.
Je sais que ce n'est pas le père dont tu peux ressentir de la fierté. Mais ce père t'aime, Alex, et ave lui, il ne t'arrivera rien. Ne cherche pas à faire le fier, à prospecter pour un emploi... Reste à l'église, sors de temps en temps pour te divertir, mais laisse-le s’occuper de toi. Ne décide rien de seul.
D'ailleurs, quand je sortirai tout à l'heure, pour aller à l'église, j'espère te voir. Je pourrais te remettre ta mallette avec laquelle tu saura t'occuper et continuer à t'exercer.
J'ai hâte de t'embrasser, mon chéri.
Mon tout petit Alex,
Tu es à peine reparti, après ce moment heureux partagé ensemble, et je pleure assise à ton bureau à rédiger cette lettre. Tu me manques déjà tant, mon chéri, et je prierai Dieu chaque jour pour que nos retrouvailles puissent venir prochainement. Je le prierai aussi pour qu'il te garde à l'abri du besoin et des mauvaises situations. J'ai si peur pour toi. Peur de tout ce qui pourrait arriver maintenant que tu dois vivre seul, sans ressources.
Reste à l'église.
Avec ton père.
Je sais que ce n'est pas le père dont tu peux ressentir de la fierté. Mais ce père t'aime, Alex, et ave lui, il ne t'arrivera rien. Ne cherche pas à faire le fier, à prospecter pour un emploi... Reste à l'église, sors de temps en temps pour te divertir, mais laisse-le s’occuper de toi. Ne décide rien de seul.
D'ailleurs, quand je sortirai tout à l'heure, pour aller à l'église, j'espère te voir. Je pourrais te remettre ta mallette avec laquelle tu saura t'occuper et continuer à t'exercer.
J'ai hâte de t'embrasser, mon chéri.
:copyright: sobade.
Des larmes coulaient le long des joues d'Alexandre tout le long de sa lecture. Il lâcha la lettre, confus, et se tra$ina difficilement vers le lit pour s'effondrer dedans.
"Maman..."
Sa voix était chevrotante.
"Je veux ma maman...."
Re: [le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
Un repas par jour. Ce fut tout à fait honnêtement qu’il posa la question suivante :
- Et si on a pas faim ?
Parce que là était le problème. Alduis n’avait jamais faim… ou si rarement. Et lorsque c’était le cas, il avait la sensation que rien n’avait de goût, sinon cette affreuse sensation d’être en train de manger des cendres. Qui une fois dans son ventre se mettaient à flamber. Comment avoir appétit à quelque chose dans ce cas-là ?
Mais il n’avait pas rêvé. Alexandre avait bien été là. Le jeune homme l’en assurait. Cela le soulagea davantage que n’importe quoi d’autre. Il n’était pas complètement fou - ou pas encore tout à fait… Mais à ce sujet, il devait comprendre autre chose.
- Mais je ne t’ai pas entendu partir… Je me suis retourné, et tu n’étais plus là… Et si ça recommence ?
Et il était bel et bien réveillé pourtant ! Il en était sûr ! Il n’avait pas dormi de la nuit. Pourquoi n’avait-il rien vu, rien senti ? rien entendu ? Alors comment l’expliquer ? La seule explication logique qu’il parvenait à trouver se résumait en quelques mots : il n’avait jamais été là. Il y avait trop d’incohérences.
Et peut-être même était-il encore en train de rêver maintenant aussi. Peut-être qu’il ne faisait qu’imaginer Alexandre. Peut-être qu’il était seul.
- Tu n’es pas une anomalie, c’est faux, répondit-il vivement, en relevant la tête de sa main bandée.
Alexandre n’était pas une anomalie… et il n’avait pas non plus répondu à la question. Sans vraiment s’en rendre compte, il se replia un peu sur lui-même. Et murmura :
- Toi tu n’entends pas des voix dans ta tête...
Alors que lui…
- … il y en a plein dans la mienne. Elles parlent toutes en même temps, des fois je ne comprends même plus ce qu’elles disent...
Il plongea ses yeux bleus au fond des siens, plein de désarroi, et insista :
- Tu m’aimes quand même ? Même si je suis fou ?
- Ce qui compte, c’est comment tu te sens toi.
Il ne se sentait pas bien. Il détestait les voix. Il détestait leur babillage incessant. Il détestait tout ce qui avait attrait à elles, de près ou de loin. Ce que pensaient les autres, il s’en fichait. Cela ne lui importait en rien. Sauf l’avis d’Alexandre. C’était le seul qui comptait vraiment. Il lui jeta un regard surpris :
- Pisser dans le bénitier ?
Le rire d’Alexandre le détendit, et il l’embrassa. Mais ce ne fut pas pour longtemps. Puisque, ouvrant la fameuse boîte et lisant la lettre qui se trouvait là, il revint vers le lit, les joues sillonnées de dizaines et de dizaines de larmes. Ce qui eut le don de déstabiliser Alduis. Il le regarda s’écrouler dans le lit à côté de lui et il était toujours à essayer d’organiser ses pensées pour pouvoir réagir quand :
- Maman… Je veux ma Maman.
Le lit. Le drap blanc. Le visage décharné. Les mains squelettiques. L’odeur d’encens. Maman était morte. Maman n’avait pas tenu sa promesse. Maman avait préféré rejoindre un Dieu imaginaire plutôt que de rester avec lui.
Pourquoi ?
Il avait été gentil. Et sage. Il avait fait ce qu’elle demandait, toujours. Alors pourquoi ?
Alduis remonta ses genoux contre son torse et les serra contre lui. Ce fut à lui-même qu’il murmura d’une voix éteinte :
- Moi aussi je voudrais bien avoir ma maman.
- Si j’ai besoin d’elle, se répondit-il.
- Et si on a pas faim ?
Parce que là était le problème. Alduis n’avait jamais faim… ou si rarement. Et lorsque c’était le cas, il avait la sensation que rien n’avait de goût, sinon cette affreuse sensation d’être en train de manger des cendres. Qui une fois dans son ventre se mettaient à flamber. Comment avoir appétit à quelque chose dans ce cas-là ?
Mais il n’avait pas rêvé. Alexandre avait bien été là. Le jeune homme l’en assurait. Cela le soulagea davantage que n’importe quoi d’autre. Il n’était pas complètement fou - ou pas encore tout à fait… Mais à ce sujet, il devait comprendre autre chose.
- Mais je ne t’ai pas entendu partir… Je me suis retourné, et tu n’étais plus là… Et si ça recommence ?
Et il était bel et bien réveillé pourtant ! Il en était sûr ! Il n’avait pas dormi de la nuit. Pourquoi n’avait-il rien vu, rien senti ? rien entendu ? Alors comment l’expliquer ? La seule explication logique qu’il parvenait à trouver se résumait en quelques mots : il n’avait jamais été là. Il y avait trop d’incohérences.
Et peut-être même était-il encore en train de rêver maintenant aussi. Peut-être qu’il ne faisait qu’imaginer Alexandre. Peut-être qu’il était seul.
Tu es fou, Alduis.
- Tu n’es pas une anomalie, c’est faux, répondit-il vivement, en relevant la tête de sa main bandée.
Alexandre n’était pas une anomalie… et il n’avait pas non plus répondu à la question. Sans vraiment s’en rendre compte, il se replia un peu sur lui-même. Et murmura :
- Toi tu n’entends pas des voix dans ta tête...
Alors que lui…
Nous sommes dans ta tête Alduis.
Tu es nous. Nous sommes toi.
Tu es nous. Nous sommes toi.
- … il y en a plein dans la mienne. Elles parlent toutes en même temps, des fois je ne comprends même plus ce qu’elles disent...
Il plongea ses yeux bleus au fond des siens, plein de désarroi, et insista :
- Tu m’aimes quand même ? Même si je suis fou ?
- Ce qui compte, c’est comment tu te sens toi.
Il ne se sentait pas bien. Il détestait les voix. Il détestait leur babillage incessant. Il détestait tout ce qui avait attrait à elles, de près ou de loin. Ce que pensaient les autres, il s’en fichait. Cela ne lui importait en rien. Sauf l’avis d’Alexandre. C’était le seul qui comptait vraiment. Il lui jeta un regard surpris :
- Pisser dans le bénitier ?
Le rire d’Alexandre le détendit, et il l’embrassa. Mais ce ne fut pas pour longtemps. Puisque, ouvrant la fameuse boîte et lisant la lettre qui se trouvait là, il revint vers le lit, les joues sillonnées de dizaines et de dizaines de larmes. Ce qui eut le don de déstabiliser Alduis. Il le regarda s’écrouler dans le lit à côté de lui et il était toujours à essayer d’organiser ses pensées pour pouvoir réagir quand :
- Maman… Je veux ma Maman.
Le lit. Le drap blanc. Le visage décharné. Les mains squelettiques. L’odeur d’encens. Maman était morte. Maman n’avait pas tenu sa promesse. Maman avait préféré rejoindre un Dieu imaginaire plutôt que de rester avec lui.
Pourquoi ?
Il avait été gentil. Et sage. Il avait fait ce qu’elle demandait, toujours. Alors pourquoi ?
C’est promis ?
C’est promis.
C’est promis.
Alduis remonta ses genoux contre son torse et les serra contre lui. Ce fut à lui-même qu’il murmura d’une voix éteinte :
- Moi aussi je voudrais bien avoir ma maman.
Elle est morte.
Elle n’a pas tenu sa promesse.
Tu n’as pas besoin d’aide, Alduis.
Elle n’a pas tenu sa promesse.
Tu n’as pas besoin d’aide, Alduis.
- Si j’ai besoin d’elle, se répondit-il.
Quand grandiras-tu ?
Quand deviendras-tu fort ?
Quand deviendras-tu fort ?
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
Alexandre soupira à la question de son amant qui chipotait sur la question de la nourriture. Comment réussir à lui faire intégrer l'idée de manger un repas par jour ? Comment sa mère quand il était petit et qu'il boudait un plat ? Elle cherchait un moyen de détourner son attention ou tentait de lui raconter une histoire. Il lui fallait quelque chose de positif pour que Alduis s'en rappelle et l'associe au moment des repas. Une idée lui vint. Il se saisit d'une pâtisserie au miel et commença à la manger d'un bon appétit.
"Pense à moi en train de manger, comme maintenant ! Imagine que je suis là, à côté de toi, et que si tu ne manges pas, je vais être triste !"
Sur cette réponse un peu simple, Alexandre termina la pâtisserie dans un éclat de rire. L'apaisement ne dura que peu de temps. Alduis s'agitait et s’inquiétait car il ne se souvenait pas l'avoir entendu se retirer.
"Tu étais perdu, Alduis. Complètement. Il n'y a rien de plus normal dans ces moments-là, quand on est confus, plongé dans ses pensées, à ne plus prêter attention à rien. Je fais ça tout le temps. Quand je prie, j'écris, je dessine... Il pourrait y avoir n'importe quoi, je ne le remarquerai pas."
Son explication allait-elle suffire à le persuader et le rassurer ? Il l’espéra de ton son cœur. Alduis l'écouta développer son raisonnement, puis sourit quand celui-ci énonça qu'il n'était pas une anomalie. Cela lui apportait un grand bien-être, lui que l'on regardait de manière si étrange à chacune de ses interventions.
"Alors, si je ne suis pas une anomalie, pourquoi serais-tu fou, toi ? Et puis, même si tu l'étais je m'en moque, Alduis, comme je me fiche que tu sois noble, paysan ou esclave. Je t'aime, Alduis, pour ce que tu es, toi, et rien d'autre n'a d'importance.
Il ne savait pas si Alduis l'avait bien entendu. Son amant poursuivait l'épanchement de ses craintes et évoquait des voix dans sa tête. Sa détresse morale le brisait. Vers la fin, à sa question, il eut un élan et l'enlacer.
"Je t'aime, Alduis ! Tu n'as pas entendu ? Je t'aime pour tout ce que tu es ! Peu importe si tu serais fou ou non ! Et si tes voix t'assaillent, essaient de te soutenir de la mienne !"
Tout en proclamant ces sentiments qui bouillonnaient en lui, Alexandre s'accrochait à son amant, désespéré cette fois à se faire entendre. Allait-il enfin comprendre ? L’incertitude dura un certain temps, qui lui parut être une éternité, puis Alduis se détendit enfin. Il rit même d'apprendre que so père avait une fois pissé dans le bénitier de bénitier puis l'embrassa. Alexandre lui répondit aussitôt, heureux de ce baiser et le savoir à nouveau heureux.
"Je t'aime, Alduis."
Il se redressa et croisa le regard de son amant, les yeux langoureux, remplis de l'amour qu'il lui portait. Le jeune homme se décida finalement à le laisser pour s'intéresser au coffret mystérieux posé sur la table. Une curiosité qui s'était révélée terrible. a l'instar de Pandore, Alexandre venait de libérer des démons. Il gisait dans le lit, en larmes, dévasté à se souvenir de sa mère recluse dans un couvent loin de sa terre natale. La voix faible d'Alduis lui parvint peu à peu. Elle lui semblait trembler. Il se redressa et l'aperçut recroquevillé. Alexandre plaqua la main contre sa bouche et se sentit parfaitement idiot de ne pas avoir pensé une seconde à son amant qui n'avait plus du tout de mère.
"Alduis.. non.."
Son esprit chercha une idée pour le sortir de cette dépression. Malgré son prpre chagrin, il s'obligea à prendre une voix heureuse :
"Pourquoi je me suis dans cet état ? Une mère, en vrai, c'est pénible. Tu te souviens des lutins, Alduis ? Elle m'avait puni car je jouais avec eux ! Et j'avais eu le courage d'aller récupérer mes affaires ! Elle aurait dû me féliciter plutôt ! Et puis, une mère, ça décide de tout : de ce que tu manges, de comment tu t'habilles... elles régissent toute ta vie ! On est bien sans elles voyons !"
En prononçant ses paroles, Alexandre songea à son ami Ysengrin, quand celui-ci venait parfois le visiter la nuit, à certaines de leurs discussions quand il ne dormait pas, préoccupé par ce qui se passait entre sa mère et son père. Il se rapprocha de son amant et enveloppa ses épaules de ses bras.
"D'ailleurs, tu te souviens quand tu m'as ramené à la librairie ? Elle m'a dit que je n'aurais pas dû accepter, que j'aurais pu blesser... Mais c'était trop bien cette promenade sur le dos de Courage ! d'ailleurs... Mais l'autre nuit, tu disais que je pourrais la revoir ? je pourrais vraiment ? je pourrais vraiment ? Dis, Alduis, hein, on pourra ? Et puis, on pourrait faire une promenade encore ! On irait en forêt ! Je n'ai jamais l'occasion d'y aller, moi ! Avec mes béquilles, mes jambes, c'est pas évident de marcher là-dedans. mais Courage, avec toi, ce serait trop bien. On ira, Alduis ? On ira ?"
A l'évocation de cette promenade, Alexandre avait totalement oublié son chagrin, transporté par l'excitation.
"Pense à moi en train de manger, comme maintenant ! Imagine que je suis là, à côté de toi, et que si tu ne manges pas, je vais être triste !"
Sur cette réponse un peu simple, Alexandre termina la pâtisserie dans un éclat de rire. L'apaisement ne dura que peu de temps. Alduis s'agitait et s’inquiétait car il ne se souvenait pas l'avoir entendu se retirer.
"Tu étais perdu, Alduis. Complètement. Il n'y a rien de plus normal dans ces moments-là, quand on est confus, plongé dans ses pensées, à ne plus prêter attention à rien. Je fais ça tout le temps. Quand je prie, j'écris, je dessine... Il pourrait y avoir n'importe quoi, je ne le remarquerai pas."
Son explication allait-elle suffire à le persuader et le rassurer ? Il l’espéra de ton son cœur. Alduis l'écouta développer son raisonnement, puis sourit quand celui-ci énonça qu'il n'était pas une anomalie. Cela lui apportait un grand bien-être, lui que l'on regardait de manière si étrange à chacune de ses interventions.
"Alors, si je ne suis pas une anomalie, pourquoi serais-tu fou, toi ? Et puis, même si tu l'étais je m'en moque, Alduis, comme je me fiche que tu sois noble, paysan ou esclave. Je t'aime, Alduis, pour ce que tu es, toi, et rien d'autre n'a d'importance.
Il ne savait pas si Alduis l'avait bien entendu. Son amant poursuivait l'épanchement de ses craintes et évoquait des voix dans sa tête. Sa détresse morale le brisait. Vers la fin, à sa question, il eut un élan et l'enlacer.
"Je t'aime, Alduis ! Tu n'as pas entendu ? Je t'aime pour tout ce que tu es ! Peu importe si tu serais fou ou non ! Et si tes voix t'assaillent, essaient de te soutenir de la mienne !"
Tout en proclamant ces sentiments qui bouillonnaient en lui, Alexandre s'accrochait à son amant, désespéré cette fois à se faire entendre. Allait-il enfin comprendre ? L’incertitude dura un certain temps, qui lui parut être une éternité, puis Alduis se détendit enfin. Il rit même d'apprendre que so père avait une fois pissé dans le bénitier de bénitier puis l'embrassa. Alexandre lui répondit aussitôt, heureux de ce baiser et le savoir à nouveau heureux.
"Je t'aime, Alduis."
Il se redressa et croisa le regard de son amant, les yeux langoureux, remplis de l'amour qu'il lui portait. Le jeune homme se décida finalement à le laisser pour s'intéresser au coffret mystérieux posé sur la table. Une curiosité qui s'était révélée terrible. a l'instar de Pandore, Alexandre venait de libérer des démons. Il gisait dans le lit, en larmes, dévasté à se souvenir de sa mère recluse dans un couvent loin de sa terre natale. La voix faible d'Alduis lui parvint peu à peu. Elle lui semblait trembler. Il se redressa et l'aperçut recroquevillé. Alexandre plaqua la main contre sa bouche et se sentit parfaitement idiot de ne pas avoir pensé une seconde à son amant qui n'avait plus du tout de mère.
"Alduis.. non.."
Son esprit chercha une idée pour le sortir de cette dépression. Malgré son prpre chagrin, il s'obligea à prendre une voix heureuse :
"Pourquoi je me suis dans cet état ? Une mère, en vrai, c'est pénible. Tu te souviens des lutins, Alduis ? Elle m'avait puni car je jouais avec eux ! Et j'avais eu le courage d'aller récupérer mes affaires ! Elle aurait dû me féliciter plutôt ! Et puis, une mère, ça décide de tout : de ce que tu manges, de comment tu t'habilles... elles régissent toute ta vie ! On est bien sans elles voyons !"
En prononçant ses paroles, Alexandre songea à son ami Ysengrin, quand celui-ci venait parfois le visiter la nuit, à certaines de leurs discussions quand il ne dormait pas, préoccupé par ce qui se passait entre sa mère et son père. Il se rapprocha de son amant et enveloppa ses épaules de ses bras.
"D'ailleurs, tu te souviens quand tu m'as ramené à la librairie ? Elle m'a dit que je n'aurais pas dû accepter, que j'aurais pu blesser... Mais c'était trop bien cette promenade sur le dos de Courage ! d'ailleurs... Mais l'autre nuit, tu disais que je pourrais la revoir ? je pourrais vraiment ? je pourrais vraiment ? Dis, Alduis, hein, on pourra ? Et puis, on pourrait faire une promenade encore ! On irait en forêt ! Je n'ai jamais l'occasion d'y aller, moi ! Avec mes béquilles, mes jambes, c'est pas évident de marcher là-dedans. mais Courage, avec toi, ce serait trop bien. On ira, Alduis ? On ira ?"
A l'évocation de cette promenade, Alexandre avait totalement oublié son chagrin, transporté par l'excitation.
Re: [le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
Alexandre venait de reprendre une pâtisserie pour la manger. Alduis le regardait la déguster, sans bouger. Il doutait fortement que penser à cet instant rende les aliments meilleurs et lui donne faim. Mais il ne voulait pas le décevoir, alors il hocha la tête, sans prononcer un mot — et sans faire de promesse, ce qui alors, ne l'engageait à rien.
Les repas ne reflétaient pas une grande importance à ses yeux. Il voulait surtout comprendre comment — et pourquoi — il n'avait pas entendu Alexandre quitter le lit la nuit dernière. Ou il ne parviendrait pas à se détendre. Il ne voulait pas se rendre compte qu'Alexandre n'était pas là, ni avoir ce sentiment d'abandon qui viendrait se blottir au creux de son ventre, comme de l'acide. Cette possibilité lui faisait terriblement peur.
Mais Alexandre semblait sûr de lui et cela le raffermit. Un peu. Mais une partie de lui, une partie qui voulait se protéger de la déception, continuait de douter. Elle refusait d'accepter. Pourtant, Alduis baissa un peu sa garde. Il ne se rappelait pas avoir entendu de tels propos un jour, or il lui semblait que son esprit était incapable d'inventer. Il ne faisait que lui resservir sur un plateau quelques images passées.
Et si Alexandre avait été une anomalie, qu'aurait-il été lui ? On le regardait parfois aussi bizarrement que l'idéalisme du jeune homme posait question… Simplement pas pour les mêmes raisons.
Pourquoi serait-il fou ? Au fond, il ne savait pas. Mais il savait pourtant qu'entendre des voix n'était pas normal. Eldred disait qu'il était un génie. Lui voyait surtout le fait que ce soi-disant don l'empêchait de réfléchir comme il l'aurait fallu.
- Je t'aime, Alduis, pour ce que tu es, toi, et rien d'autre n'a d'importance.
Alduis respira mieux. Comme si ces simples mots suffisaient à lui rendre un peu confiance en lui. Un sourire, presque timide, se dessina sur ses lèvres. Il se laissa aller contre lui quand Alexandre l'entoura de ses bras. C'était réel. C'était forcément réel. Comment aurait-il pu imaginer cela avec autant de précisions ?
Mais au lieu de leur répondre, il serra Alexandre plus fort dans ses bras. De ce geste presque désespéré qui disait, il est là, je le sens, je l'entends, je sais qu'il est là. Alduis aurait aimé lui dire qu'il l'aimait, lui aussi, mais il en fut incapable. Les mots restèrent coincés dans sa gorge, et il finit par abandonner en baissant la tête. Et quelque chose en lui se moquait.
Mais Alduis savait désormais qu'il avait été là. Il n'avait pas rêvé.
- Tu sais Alexandre… Quand tu es là, elles parlent moins.
Et plus il était contre lui, plus elles se faisaient petites.
Mais dès lors qu'il vit les larmes coulant sur le visage du jeune homme, il se crispa. Maman. Cet unique mot déclencha un torrent en lui. Dans tous les sens du terme.
- Elle avait promis qu'elle n'allait pas mourir… elle avait promis… Pourquoi elle n'a pas tenu sa promesse ? demanda-t-il, sans vraiment attendre de réponse.
Alduis leva ses yeux brillants vers le regard d'Alexandre. On avait pas besoin des Mamans. On était mieux sans elles. Cela ouvrit le débat des voix.
- Oui mais… elles racontent aussi des histoires. Elles viennent nous border le soir. Elles nous laissent leur coiffer les cheveux et…
Et beaucoup d'autres choses dont il ne se souvenait plus. Ce qu'il lui restait de sa mère, c'était des mains douces, une voix rassurante et une odeur de lavande. Et c'était un cadavre pâle. Pourquoi devait-il avoir une si grande mémoire et ne pas se souvenir davantage d'elle ?
Alduis se blottit dans les bras d'Alexandre. Une promenade en forêt… avec Courage et Alexandre. Il hocha la tête, et répondit simplement :
- Oui, d'accord.
Et sur ce, il poussa Alexandre avec sa main valide pour qu'il s'allonge et se cala contre lui, en enroulant son bras autour de sa taille pour l'empêcher de se relever.
Les repas ne reflétaient pas une grande importance à ses yeux. Il voulait surtout comprendre comment — et pourquoi — il n'avait pas entendu Alexandre quitter le lit la nuit dernière. Ou il ne parviendrait pas à se détendre. Il ne voulait pas se rendre compte qu'Alexandre n'était pas là, ni avoir ce sentiment d'abandon qui viendrait se blottir au creux de son ventre, comme de l'acide. Cette possibilité lui faisait terriblement peur.
Mais Alexandre semblait sûr de lui et cela le raffermit. Un peu. Mais une partie de lui, une partie qui voulait se protéger de la déception, continuait de douter. Elle refusait d'accepter. Pourtant, Alduis baissa un peu sa garde. Il ne se rappelait pas avoir entendu de tels propos un jour, or il lui semblait que son esprit était incapable d'inventer. Il ne faisait que lui resservir sur un plateau quelques images passées.
Et si Alexandre avait été une anomalie, qu'aurait-il été lui ? On le regardait parfois aussi bizarrement que l'idéalisme du jeune homme posait question… Simplement pas pour les mêmes raisons.
Pourquoi serait-il fou ? Au fond, il ne savait pas. Mais il savait pourtant qu'entendre des voix n'était pas normal. Eldred disait qu'il était un génie. Lui voyait surtout le fait que ce soi-disant don l'empêchait de réfléchir comme il l'aurait fallu.
- Je t'aime, Alduis, pour ce que tu es, toi, et rien d'autre n'a d'importance.
Alduis respira mieux. Comme si ces simples mots suffisaient à lui rendre un peu confiance en lui. Un sourire, presque timide, se dessina sur ses lèvres. Il se laissa aller contre lui quand Alexandre l'entoura de ses bras. C'était réel. C'était forcément réel. Comment aurait-il pu imaginer cela avec autant de précisions ?
... Ou ça semble réel, Alduis.
Les apparences sont trompeuses.
As-tu oublié, cela aussi ?
Les apparences sont trompeuses.
As-tu oublié, cela aussi ?
Mais au lieu de leur répondre, il serra Alexandre plus fort dans ses bras. De ce geste presque désespéré qui disait, il est là, je le sens, je l'entends, je sais qu'il est là. Alduis aurait aimé lui dire qu'il l'aimait, lui aussi, mais il en fut incapable. Les mots restèrent coincés dans sa gorge, et il finit par abandonner en baissant la tête. Et quelque chose en lui se moquait.
Tu ne seras jamais à la hauteur.
Tu ne leur arrives pas à la cheville.
Parce que tu n'es qu'un chien désobéissant, Alduis.
Les chiens restent chiens toute leur vie.
Tu ne leur arrives pas à la cheville.
Parce que tu n'es qu'un chien désobéissant, Alduis.
Les chiens restent chiens toute leur vie.
Mais Alduis savait désormais qu'il avait été là. Il n'avait pas rêvé.
- Tu sais Alexandre… Quand tu es là, elles parlent moins.
Et plus il était contre lui, plus elles se faisaient petites.
Mais dès lors qu'il vit les larmes coulant sur le visage du jeune homme, il se crispa. Maman. Cet unique mot déclencha un torrent en lui. Dans tous les sens du terme.
- Elle avait promis qu'elle n'allait pas mourir… elle avait promis… Pourquoi elle n'a pas tenu sa promesse ? demanda-t-il, sans vraiment attendre de réponse.
Alduis leva ses yeux brillants vers le regard d'Alexandre. On avait pas besoin des Mamans. On était mieux sans elles. Cela ouvrit le débat des voix.
Il a raison. Tu te débrouilles mieux sans elle.
Si ça ne sert à rien, pourquoi pleurerait-il ?
Elle t'a abandonné.
Pourquoi tout le monde en a une ?
Elle n'a pas tenu sa promesse. Tout est de sa faute.
Pourquoi pas moi ?
Et puis nous sommes là, nous. Nous serons toujours là.
Si ça ne sert à rien, pourquoi pleurerait-il ?
Elle t'a abandonné.
Pourquoi tout le monde en a une ?
Elle n'a pas tenu sa promesse. Tout est de sa faute.
Pourquoi pas moi ?
Et puis nous sommes là, nous. Nous serons toujours là.
- Oui mais… elles racontent aussi des histoires. Elles viennent nous border le soir. Elles nous laissent leur coiffer les cheveux et…
Et beaucoup d'autres choses dont il ne se souvenait plus. Ce qu'il lui restait de sa mère, c'était des mains douces, une voix rassurante et une odeur de lavande. Et c'était un cadavre pâle. Pourquoi devait-il avoir une si grande mémoire et ne pas se souvenir davantage d'elle ?
Alduis se blottit dans les bras d'Alexandre. Une promenade en forêt… avec Courage et Alexandre. Il hocha la tête, et répondit simplement :
- Oui, d'accord.
Et sur ce, il poussa Alexandre avec sa main valide pour qu'il s'allonge et se cala contre lui, en enroulant son bras autour de sa taille pour l'empêcher de se relever.
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
Alexandre ressentait une véritable culpabilité depuis qu'il avait pris conscience que ses larmes et ses émotions avaient rappelé à son amant sa propre douleur. Il s'appliquait à lui redonner le goût de vivre et sabordait ensuite ses efforts. Cela lui ressemblait bien. Il ne semblait décidément capable que de provoquer les catastrophes. Surtout à ceux qu'il aimait.
Comme avec Tristan.
Il se se souvenait avec honte de tous ces mensonges et ces évitements avec le garçon pour masquer sa nature. Pour dissimuler ce que son esprit refusait alors d'accepter. Et s'il attirait de graves ennuis à Alduis ? Et s'il lui arrivait de terribles problèmes par sa faute Non, cela ne se produirait. Son amant était un noble, puissant... Intouchable. Cette pensée le détendit un peu.
Il l'entendit tristement rappeler la promesse que sa mère avait fait. Il soupira.
"Tu sais, je ne pense pas que ta maman mentait. Elle voulait vraiment rester. Elle ne pensait pas disparaître. mais dès fois, les choses ne se passent pas comme prévu. Dès fois, on croit qu'on va s'en sortir, on veut s'en sortir.. Mais rien ne va."
Alexandre avait eu du mal à trouver des arguments solides pour atténuer le poids de cette promesse non tenu. Il se sentait si mal face à cette détresse qui lui paraissait impossible à apaiser. Son amant se mettait à énoncer que les mères faisaient à leurs enfants et qui lui manquait tant à lui aussi. Son cœur saignait. Il eut heureusement cette idée d'évoquer une promenade dans la forêt, sur le dos de Courage, pour dissiper les ombres.
"On ferait ça au printemps, qu'en penses-tu ? Avec le réveil de la nature, la forêt serait magnifique, non ?"
Alduis l'attira contre lui et Alexandre se laissa prendre, heureux de sentir ses bras l'entourer. Il passa une main sur sa joue et l'embrassa.
"Je t'aime, Alduis."
Aa main continua à caresser le visage de son amant. Ses pensées vadrouillaient et celles de sa dernière rencontre lui revint. Il sourit, espiègle.
"Dis, Alduis..."
Alexandre venait de prendre une voix moqueuse.
"Eldred, il doit vraiment me protéger ? t'es sûr de son efficacité ? T'es sûr de toi ? parce qu'il y a deux jours, c'est moi qui l'ai protégé de mon père qui envisageait de le transformer en steak barbare un peu trop cuit !"
Le jeune homme éclata de rire de sa plaisanterie, puis commença à détailler la rencontre surprise entre son père et le zarkotien : de cette transaction malhonnête entre M. Perrichon que celui-ci permette au prêtre de sortir en toute impunité à la taverne, rebondit sur les impertinences de Eldred qui s'était constamment moqué du curé, de l'intransigeance de Thierry à lui imposer sa prétendue autorité et enfin Eldred récita une prière massacrée.
"Si je n'étais pas intervenu après ça, mon père l'aurait retenu quelque part pour appeler un inquisiteur. Et il aurait été brûlé."
Alexandre poussa un long soupir.
"Mon père peut être un rude salaud quand il le décide. Pas étonnant que le tien l'apprécie. Au moins, il nous aura permis de nous réconcilier Eldred et moi."
Comme avec Tristan.
Il se se souvenait avec honte de tous ces mensonges et ces évitements avec le garçon pour masquer sa nature. Pour dissimuler ce que son esprit refusait alors d'accepter. Et s'il attirait de graves ennuis à Alduis ? Et s'il lui arrivait de terribles problèmes par sa faute Non, cela ne se produirait. Son amant était un noble, puissant... Intouchable. Cette pensée le détendit un peu.
Il l'entendit tristement rappeler la promesse que sa mère avait fait. Il soupira.
"Tu sais, je ne pense pas que ta maman mentait. Elle voulait vraiment rester. Elle ne pensait pas disparaître. mais dès fois, les choses ne se passent pas comme prévu. Dès fois, on croit qu'on va s'en sortir, on veut s'en sortir.. Mais rien ne va."
Alexandre avait eu du mal à trouver des arguments solides pour atténuer le poids de cette promesse non tenu. Il se sentait si mal face à cette détresse qui lui paraissait impossible à apaiser. Son amant se mettait à énoncer que les mères faisaient à leurs enfants et qui lui manquait tant à lui aussi. Son cœur saignait. Il eut heureusement cette idée d'évoquer une promenade dans la forêt, sur le dos de Courage, pour dissiper les ombres.
"On ferait ça au printemps, qu'en penses-tu ? Avec le réveil de la nature, la forêt serait magnifique, non ?"
Alduis l'attira contre lui et Alexandre se laissa prendre, heureux de sentir ses bras l'entourer. Il passa une main sur sa joue et l'embrassa.
"Je t'aime, Alduis."
Aa main continua à caresser le visage de son amant. Ses pensées vadrouillaient et celles de sa dernière rencontre lui revint. Il sourit, espiègle.
"Dis, Alduis..."
Alexandre venait de prendre une voix moqueuse.
"Eldred, il doit vraiment me protéger ? t'es sûr de son efficacité ? T'es sûr de toi ? parce qu'il y a deux jours, c'est moi qui l'ai protégé de mon père qui envisageait de le transformer en steak barbare un peu trop cuit !"
Le jeune homme éclata de rire de sa plaisanterie, puis commença à détailler la rencontre surprise entre son père et le zarkotien : de cette transaction malhonnête entre M. Perrichon que celui-ci permette au prêtre de sortir en toute impunité à la taverne, rebondit sur les impertinences de Eldred qui s'était constamment moqué du curé, de l'intransigeance de Thierry à lui imposer sa prétendue autorité et enfin Eldred récita une prière massacrée.
"Si je n'étais pas intervenu après ça, mon père l'aurait retenu quelque part pour appeler un inquisiteur. Et il aurait été brûlé."
Alexandre poussa un long soupir.
"Mon père peut être un rude salaud quand il le décide. Pas étonnant que le tien l'apprécie. Au moins, il nous aura permis de nous réconcilier Eldred et moi."
Re: [le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
Maman n’avait pas tenu sa promesse. Maman était morte. Un jour où il faisait grand beau, où le soleil semblait se moquer de la mort de cette femme.
— Tu sais, je ne pense pas que ta Maman mentait.
Alduis secoua la tête. Non. Elle avait menti. Parce qu’il ne fallait pas faire de promesses qu’on ne pouvait pas tenir. La Mort finissait forcément par venir frapper à la porte, de n’importe qui, mendiant comme roi. Chacun s’y trouvait sur un terrain égal et elle ne faisait pas de préférence.
Une promesse, c’était pour la vie. Ou jamais.
Elle avait promis quelque chose qu’elle ne pouvait pas tenir. Elle avait trahi sa parole. Et il lui en voulait. Terriblement.
Alduis avait rarement formulé les choses ainsi. Mais aussi cruelle qu’était cette vérité, il prenait conscience qu’elle était véridique. Il lui en voulait. D’avoir promis quelque chose d’impossible. De l’avoir abandonné.
Et il s’en voulait de l’avoir crue.
— Tu sais… une fois, j’ai volé sa bague dans le bureau de mon père… et quelques jours après, je l’ai jetée par la fenêtre.
Il ne savait pas pourquoi il disait cela. Parce qu’il avait besoin de s’en ouvrir. Le petit anneau argenté de sa mère était définitivement perdu dans les jardins de Fromart. Il ne savait pas ce qu’il ferait aujourd’hui, si on venait le lui déposer dans la paume. Le garderait-il ? ou le jetterait-il encore plus loin ?
L’idée de promenade d’Alexandre vint à point nommé. Au printemps. À chaque fois que les fleurs fleurissaient, après des mois à avoir été enterrées sous la neige, il avait la sensation que la vie continuait sans lui. Il était tombé de cheval, et il était resté là sur le bas-côté, à le regarder fuir au grand galop. Alduis s’était arrêté de vivre. Et il attendait de mourir.
Alors il l’embrassa pour combler ce vide en lui. Cela lui fit du bien. Il aurait voulu ne jamais à avoir à rouvrir les yeux.
— Dis Alduis...
Le ton moqueur d’Alexandre l’interpella. Il recula un peu pour l’écouter. Et répondit très sérieusement, sans vraiment comprendre la plaisanterie que glissait Alexandre dans ses remarques :
— Oui, je suis sûr. J’ai confiance en lui.
Et ce n’était pas peu dire.
Eldred ? Brûlé ? Cette information lui tira un frisson. Pourquoi fallait-il que les gens soient brûlés ? Quant à Thierry… il descendait de plus en plus bas dans son estime. Quand bien même cette histoire de prière massacrée par Eldred le fit sourire. Parce qu’il imaginait très bien la scène et qu’il savait pertinemment que le Zakrotien l’avait fait exprès pour provoquer Thierry, malgré les risques que cela représentait. Au fond, peut-être qu’il aurait fait la même chose.
Mais au lieu de répondre, parce qu’il ne trouvait définitivement pas quoi répondre, Alduis l’embrassa de nouveau et laissa ses doigts s’aventurer contre la peau d’Alexandre. Parce qu’il savait que c’était encore le meilleur moyen de se changer les idées et qu’il en avait besoin.
— Tu sais, je ne pense pas que ta Maman mentait.
Alduis secoua la tête. Non. Elle avait menti. Parce qu’il ne fallait pas faire de promesses qu’on ne pouvait pas tenir. La Mort finissait forcément par venir frapper à la porte, de n’importe qui, mendiant comme roi. Chacun s’y trouvait sur un terrain égal et elle ne faisait pas de préférence.
Une promesse, c’était pour la vie. Ou jamais.
Elle avait promis quelque chose qu’elle ne pouvait pas tenir. Elle avait trahi sa parole. Et il lui en voulait. Terriblement.
Alduis avait rarement formulé les choses ainsi. Mais aussi cruelle qu’était cette vérité, il prenait conscience qu’elle était véridique. Il lui en voulait. D’avoir promis quelque chose d’impossible. De l’avoir abandonné.
Et il s’en voulait de l’avoir crue.
— Tu sais… une fois, j’ai volé sa bague dans le bureau de mon père… et quelques jours après, je l’ai jetée par la fenêtre.
Il ne savait pas pourquoi il disait cela. Parce qu’il avait besoin de s’en ouvrir. Le petit anneau argenté de sa mère était définitivement perdu dans les jardins de Fromart. Il ne savait pas ce qu’il ferait aujourd’hui, si on venait le lui déposer dans la paume. Le garderait-il ? ou le jetterait-il encore plus loin ?
L’idée de promenade d’Alexandre vint à point nommé. Au printemps. À chaque fois que les fleurs fleurissaient, après des mois à avoir été enterrées sous la neige, il avait la sensation que la vie continuait sans lui. Il était tombé de cheval, et il était resté là sur le bas-côté, à le regarder fuir au grand galop. Alduis s’était arrêté de vivre. Et il attendait de mourir.
Alors il l’embrassa pour combler ce vide en lui. Cela lui fit du bien. Il aurait voulu ne jamais à avoir à rouvrir les yeux.
— Dis Alduis...
Le ton moqueur d’Alexandre l’interpella. Il recula un peu pour l’écouter. Et répondit très sérieusement, sans vraiment comprendre la plaisanterie que glissait Alexandre dans ses remarques :
— Oui, je suis sûr. J’ai confiance en lui.
Et ce n’était pas peu dire.
Eldred ? Brûlé ? Cette information lui tira un frisson. Pourquoi fallait-il que les gens soient brûlés ? Quant à Thierry… il descendait de plus en plus bas dans son estime. Quand bien même cette histoire de prière massacrée par Eldred le fit sourire. Parce qu’il imaginait très bien la scène et qu’il savait pertinemment que le Zakrotien l’avait fait exprès pour provoquer Thierry, malgré les risques que cela représentait. Au fond, peut-être qu’il aurait fait la même chose.
Mais au lieu de répondre, parce qu’il ne trouvait définitivement pas quoi répondre, Alduis l’embrassa de nouveau et laissa ses doigts s’aventurer contre la peau d’Alexandre. Parce qu’il savait que c’était encore le meilleur moyen de se changer les idées et qu’il en avait besoin.
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Re: [le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
Les deux amants se reposaient côte à côte dans le lit, le lit et les couvertures par dessus eux. Ils ne bougeaient plus assez pour se mettre de s'en passer, surtout en cette froide période hivernale. Alduis semblait détendu et Alexandre en était entièrement soulagé. Il se devait de l'entretenir dans cet état. Que raconter de drôle ? Une chose qui le ferait rire.
"Avec la brochette zarkotienne, on se disait qu'on enverrait mon père à Zarkos. On pensait l'y envoyer dans une cage, comme un animal sauvage, puis le libérer là-bas. Selon le steak barbare, les femmes sont aussi solides que les hommes là-bas et il se ferait prendre une raclée par l'une d'elles au premier essai."
Alexandre s'amusait de ses formulations, notamment celles sur Eldred. Le pauvre, il n'avait pas fini de les entendre. Il le sentait bien.
"D'ailleurs, j'ai pas vérifié aujourd'hui, mais je suis sûr que mon père a encre dû... jouer dans le confessional. D'ailleurs, je fais des rapports quotidiens à mon maître sur ses activités. Je ne lui cache rien à ce sujet. c'est.."
Il s'interrompit, un peu gêné.
"Tu.. tu penses que c'est de la dénonciation ? Non, il mérite. J'ai déjà passé trop de temps à le couvrir. Et il si odieux et manipulateur avec les femmes. Elles pensent venir se confier et lui.. Lui, il ose en abuser. Il faut qu'il finisse par répondre de ses actes. Tu ne crois pas ?"
Il chercha dans le regard de son amant un soutien, inquiet d'avoir peut-être pris une mauvaise décision.
"Avec la brochette zarkotienne, on se disait qu'on enverrait mon père à Zarkos. On pensait l'y envoyer dans une cage, comme un animal sauvage, puis le libérer là-bas. Selon le steak barbare, les femmes sont aussi solides que les hommes là-bas et il se ferait prendre une raclée par l'une d'elles au premier essai."
Alexandre s'amusait de ses formulations, notamment celles sur Eldred. Le pauvre, il n'avait pas fini de les entendre. Il le sentait bien.
"D'ailleurs, j'ai pas vérifié aujourd'hui, mais je suis sûr que mon père a encre dû... jouer dans le confessional. D'ailleurs, je fais des rapports quotidiens à mon maître sur ses activités. Je ne lui cache rien à ce sujet. c'est.."
Il s'interrompit, un peu gêné.
"Tu.. tu penses que c'est de la dénonciation ? Non, il mérite. J'ai déjà passé trop de temps à le couvrir. Et il si odieux et manipulateur avec les femmes. Elles pensent venir se confier et lui.. Lui, il ose en abuser. Il faut qu'il finisse par répondre de ses actes. Tu ne crois pas ?"
Il chercha dans le regard de son amant un soutien, inquiet d'avoir peut-être pris une mauvaise décision.
Re: [le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
Alduis se sentait mieux. Les couvertures qui pesaient sur lui n’y étaient pas étrangères. Mais surtout, il y avait Alexandre à côté de lui. Alexandre et sa peau chaude, qui réchauffait son coeur. Il avait donc fermé les yeux et avait blotti sa tête dans le creux de son cou, pour respirer son odeur. Inconsciemment, il l’avait emprisonné contre lui, un bras autour de sa taille, de peur qu’il ne finisse par disparaître. Et une partie de lui s’inquiétait déjà de devoir le laisser partir, mais sa présence suffisait pour le moment à tenir cette angoisse suffisamment loin.
La voix d’Alexandre le tira de ses pensées. Il l’écouta, mais sans rouvrir les yeux pour autant. Il était bien là, tout contre lui. Le noir de ses paupières n’était pas effrayant pour une fois, mais rassurant, et il n’avait pas envie de quitter cette douce étreinte. Pourtant, l’expression du jeune homme le surprit. Un bref instant, il lui jeta un regard surpris.
— La brochette zakrotienne ?
Eh bien, c’était nouveau, ça. Cela semblait même … affectueux. Dans une certaine mesure. Il avait décidément loupé un épisode dans leur relation. Ce dont il se souvenait, c’était Alexandre boudant contre un mur, et Eldred lui demandant de le convaincre puisqu’il ne l’écoutait pas. Mais il n’allait pas s’en plaindre. Loin de là. Il eut un sourire.
Quant à avoir vu les femmes zakrotiennes. Il pouvait témoigner, lui aussi, qu’elles étaient bien loin des délicates monbriniennes dont Thierry profitait sous le couvert de la religion. Jouer dans le confessionnal. C’était une telle manière de parler de ce qui s’y passait. Alduis n'avait jamais eu envie d’y mettre les pieds et cela ne lui faisait que passer l’envie davantage encore.
— Tu… Tu penses que c’est de la dénonciation ?
Alduis croisa son regard qui appelait du soutien alors il répondit simplement, sans trop savoir ce qu’il disait :
— Je… ne crois pas.
Plus Alduis en entendait sur ce prêtre, plus ce dernier descendait dans son estime. Mais le pire de tout était encore la lâcheté dont il faisait preuve.
Soudainement, en posant les yeux sur Alexandre, il lui prit l’envie de se confier. Ce qui s’était passé la veille lui restait encore en mémoire. Ariste.
— Tu sais, j’ai eu quatorze amants avant toi.
La voix d’Alexandre le tira de ses pensées. Il l’écouta, mais sans rouvrir les yeux pour autant. Il était bien là, tout contre lui. Le noir de ses paupières n’était pas effrayant pour une fois, mais rassurant, et il n’avait pas envie de quitter cette douce étreinte. Pourtant, l’expression du jeune homme le surprit. Un bref instant, il lui jeta un regard surpris.
— La brochette zakrotienne ?
Eh bien, c’était nouveau, ça. Cela semblait même … affectueux. Dans une certaine mesure. Il avait décidément loupé un épisode dans leur relation. Ce dont il se souvenait, c’était Alexandre boudant contre un mur, et Eldred lui demandant de le convaincre puisqu’il ne l’écoutait pas. Mais il n’allait pas s’en plaindre. Loin de là. Il eut un sourire.
Quant à avoir vu les femmes zakrotiennes. Il pouvait témoigner, lui aussi, qu’elles étaient bien loin des délicates monbriniennes dont Thierry profitait sous le couvert de la religion. Jouer dans le confessionnal. C’était une telle manière de parler de ce qui s’y passait. Alduis n'avait jamais eu envie d’y mettre les pieds et cela ne lui faisait que passer l’envie davantage encore.
— Tu… Tu penses que c’est de la dénonciation ?
Alduis croisa son regard qui appelait du soutien alors il répondit simplement, sans trop savoir ce qu’il disait :
— Je… ne crois pas.
Plus Alduis en entendait sur ce prêtre, plus ce dernier descendait dans son estime. Mais le pire de tout était encore la lâcheté dont il faisait preuve.
Soudainement, en posant les yeux sur Alexandre, il lui prit l’envie de se confier. Ce qui s’était passé la veille lui restait encore en mémoire. Ariste.
— Tu sais, j’ai eu quatorze amants avant toi.
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Re: [le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
Les bras de son bel amant se resserraient dans son dos, le rapprochant un peu plus de lui, et Alexandre n'aurait bougé pour rien de monde. Il se plaisait tant cette étreinte, à la fois empreinte de douceur et de force. La jeune home redressa toutefois un peu la tête pour embrasser Alduis. Ses lèvres se posèrent lentement sur les siennes, les caressèrent un léger instant, puis déposèrent enfin un baiser tendre.
"Je t'aime, mon amour."
Ses mains remontèrent et caressèrent ce visage dont il ne cessait jamais de se lasser. Alexandre en était persuadé. Il posait en même temps ses lèvres sur son menton et l'embrassait encore et encore.
"Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime."
Pour chaque baiser, Alexandre le lui répétait ces si douces paroles, si légères, si belles. S'aimer était décidément la plus belle chose qui existait en ce monde. Surtout pour celui dont le cœur s'était violement épris. Pour celui dont l'esprit ne cessait de songer. Pour celui avec lequel t il aurait souhaité passer des journées entières.
Tout en lui prodiguant ces marques d'affection, Alexandre se remit à parler en racontant sa nouvelle relation avec la fameuse brochette zarkotienne. Alduis fut surpris de ce surnom et Alexandre rit de son étonnement.
"Ben quoi ? Il a failli finir sur un bûcher ton copain barbare ! Alors, ça aurait fait une jolie brochette, ligoté sur un poteau prêt à rôtir !"
Alexandre pouffa, semblable en cet instant à un gamin insolent et moqueur.
"Tu pourrais le lui répéter à ton cher ami en lui disant de faire attention quand même attention à ses paroles. Je ne serais pas toujours là et je ne contrôle que mon père."
Son humeur s'assombrit toutefois en songeant aux frasques, bien trop nombreuses, de son père et il s'ouvrit à Alduis pour avoir révélé au cardinal toutes ces histoires. Son esprit s'inquiétait de s'être rendu complice, une fois de plus, de dénonciation. Cela serait-il de la nuisance, comme pour Sylvère et ce Hyriel ? Malgré ses faiblesses, son père restait son père. Il il l'aimait. Il ne ne lui voulait pas de mal. Pourtant... L'idée de couvrir sans cesse ses désordres, de le savoir profiter des paroissiennes, pieuses, qui venaient se confier, devenait de plus en plus insupportable. Son amant paraissait aussi confus que lui. Cette interrogation posait un réel cas de conscience et il n'existait au fond pas de bonne réponse.
"Je pense aussi. Je n'ai déjà couvert que trop toutes ces bêtises, par souci de préserver la réputation de cette église. J'aurai dû informer l'évêque plus tôt. Et plusieurs fois. Mais j'ai été.. réservé. embarrassé. Mais je ne crois pas qu'on peut couvrir ces... désordres. Il trouble les femmes qui viennent se confesser, il soudoie des gens pour que ceux-ci viennent le chercher, sous prétexte d'un parent mourant pour sortir à la taverne.. Quand je pense à ces soldats qui le suivent, qui le pensent au chevet d'une personne sur le point de rendre l'âme... Non, tout ceci est ignoble et doit vexer. C'est à la fois indigne envers la religion et les pratiques humaines."
Alexandre se sentait plus affirmée dans son choix. Oui, il avait bien agi. Toutes ces frasques n'avaient que trop durées et l'église de Saint-Eustache se devait de retrouver la sérénité. Il préféra reporter le regard vers Alduis, un sujet bien plus intéressant que l'imbécile en soutane e s'apprêta à l'embrasser quand son amant prononça une phrase qui le fit instinctivement reculer.
"Quoi ? Mais.."
Une intuition s'éveilla soudain en lui. Un mauvais pressentiment.
"Ils... Ils sont morts ?"
Il se rapprocha et embrasa longuement son amant.
"Moi, ça ne m'arrivera pas. J'en suis sûr. Tout ira bien."
Alexandre saisit en même temps son visage à deux mains et l'embrassa encore.
"Je t'aime, mon amour."
Ses mains remontèrent et caressèrent ce visage dont il ne cessait jamais de se lasser. Alexandre en était persuadé. Il posait en même temps ses lèvres sur son menton et l'embrassait encore et encore.
"Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime."
Pour chaque baiser, Alexandre le lui répétait ces si douces paroles, si légères, si belles. S'aimer était décidément la plus belle chose qui existait en ce monde. Surtout pour celui dont le cœur s'était violement épris. Pour celui dont l'esprit ne cessait de songer. Pour celui avec lequel t il aurait souhaité passer des journées entières.
Tout en lui prodiguant ces marques d'affection, Alexandre se remit à parler en racontant sa nouvelle relation avec la fameuse brochette zarkotienne. Alduis fut surpris de ce surnom et Alexandre rit de son étonnement.
"Ben quoi ? Il a failli finir sur un bûcher ton copain barbare ! Alors, ça aurait fait une jolie brochette, ligoté sur un poteau prêt à rôtir !"
Alexandre pouffa, semblable en cet instant à un gamin insolent et moqueur.
"Tu pourrais le lui répéter à ton cher ami en lui disant de faire attention quand même attention à ses paroles. Je ne serais pas toujours là et je ne contrôle que mon père."
Son humeur s'assombrit toutefois en songeant aux frasques, bien trop nombreuses, de son père et il s'ouvrit à Alduis pour avoir révélé au cardinal toutes ces histoires. Son esprit s'inquiétait de s'être rendu complice, une fois de plus, de dénonciation. Cela serait-il de la nuisance, comme pour Sylvère et ce Hyriel ? Malgré ses faiblesses, son père restait son père. Il il l'aimait. Il ne ne lui voulait pas de mal. Pourtant... L'idée de couvrir sans cesse ses désordres, de le savoir profiter des paroissiennes, pieuses, qui venaient se confier, devenait de plus en plus insupportable. Son amant paraissait aussi confus que lui. Cette interrogation posait un réel cas de conscience et il n'existait au fond pas de bonne réponse.
"Je pense aussi. Je n'ai déjà couvert que trop toutes ces bêtises, par souci de préserver la réputation de cette église. J'aurai dû informer l'évêque plus tôt. Et plusieurs fois. Mais j'ai été.. réservé. embarrassé. Mais je ne crois pas qu'on peut couvrir ces... désordres. Il trouble les femmes qui viennent se confesser, il soudoie des gens pour que ceux-ci viennent le chercher, sous prétexte d'un parent mourant pour sortir à la taverne.. Quand je pense à ces soldats qui le suivent, qui le pensent au chevet d'une personne sur le point de rendre l'âme... Non, tout ceci est ignoble et doit vexer. C'est à la fois indigne envers la religion et les pratiques humaines."
Alexandre se sentait plus affirmée dans son choix. Oui, il avait bien agi. Toutes ces frasques n'avaient que trop durées et l'église de Saint-Eustache se devait de retrouver la sérénité. Il préféra reporter le regard vers Alduis, un sujet bien plus intéressant que l'imbécile en soutane e s'apprêta à l'embrasser quand son amant prononça une phrase qui le fit instinctivement reculer.
"Quoi ? Mais.."
Une intuition s'éveilla soudain en lui. Un mauvais pressentiment.
"Ils... Ils sont morts ?"
Il se rapprocha et embrasa longuement son amant.
"Moi, ça ne m'arrivera pas. J'en suis sûr. Tout ira bien."
Alexandre saisit en même temps son visage à deux mains et l'embrassa encore.
Re: [le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
- Avertissement:
- Descriptions de soldats morts sur la fin du rp.
À chaque nouveau baiser, Alduis se consumait de désir. Il n’aurait jamais cru, une fois dans sa vie, pouvoir entendre autant de Je t’aime dans la même phrase. C’était merveilleux. Un peu effrayant, parfois, parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher d’entendre la voix de Mathurin, dans sa tête, lui dire qu’il l’aimerait quoi qu’il arrive. L’aimait-il toujours ? Comment aurait-il pu ?
Mais Alduis secoua la tête et chassa ces pensées, pour se concentrer juste sur les lèvres d’Alexandre. Il arrivait, de mieux en mieux, à l’écarter de ses pensées et à se concentrer sur le moment présent plutôt que sur le cadavre ensanglanté du jeune homme. Un frisson plus fort que lui remonta le long de sa colonne vertébrale. Il prit une inspiration pour faire disparaître sa peur et se noyer dans toutes ces sensations disparates - mais agréables - qui l’animaient.
Il tâcha de ne pas imaginer la scène qui apparaissait dans son esprit. Eldred sur un bûcher. Il espérait ne jamais avoir à assister à cela. Mais surtout… Surtout, il chassa immédiatement l’idée que ça pourrait être Alexandre à cette place-là. Il avait froid subitement. Alduis hocha la tête, pour faire signe au jeune homme qu’il avait compris. Il ne le dirait pas pour autant à Eldred. Parce qu’il savait ce qu’il faisait, ce qu’il risquait, et que Alduis le comprenait. Mais surtout, qu’il ferait exactement la même chose à sa place.
Quant au Père Thierry… Alduis l’écouta sans le couper. Il se fichait pas mal de la religion, lui, et ne voyait pas comment il était possible de vexer un Dieu imaginaire… Néanmoins, ils avaient conclu ensemble de ne plus en parler, de ne plus aborder le sujet, et Alduis s’y tiendrait. Parce qu’il savait qu’il ne parvenait pas à contenir sa rancœur quand il s’ouvrait sur ces croyances, que ses émotions le dépassaient et qu’il avait alors des propos qu’il n’avait pas voulu avoir. C’était plus fort que lui. Alors, il hocha la tête de nouveau.
Pourtant, il y avait une chose, lui aussi, sur laquelle il avait envie de se confier. Parce qu’il doutait. Et qu’il ne voyait personne d’autre pour le faire. Il sentit à peine Alexandre reculer quand il prononça ces mots qui lui tournaient dans la tête depuis des heures.
— Quoi ? Mais… Ils… ils sont morts ?
Morts.
Le mot fit se figer le coeur d’Alduis.
Ils étaient morts.
Déjà, Alexandre se rapprochait pour l’embrasser. Alduis se laissa faire. Un doute persistait au fond de lui. Un doute qu’il lui opposa, sans le regarder dans les yeux parce qu’il craignait de soutenir son regard :
— Comment … ? Comment tu peux être sûr que tout ira bien ? Eux aussi, il disait qu’il ne leur arriverait bien.
Mathurin ne lui avait-il pas dit qu’il l’aimerait quoi qu’il arrive ? N’avait-il pas répété que tout irait bien, lui aussi ? et où cela l’avait-il mené ? Des dizaines de mètres en contrebas, sur des rochers.
— Douze, dit-il dans un souffle glacé. Il y en a douze qui sont morts.
Et treize en comptant Soffrey.
Malgré lui, toujours sans le regarder, il se mit à énumérer :
— Il y a Théophraste. Qui avait été égorgé. Il était recouvert de sang, avec les yeux grands ouverts et la plaie parcourait tout son cou.
C’était étrange. Il n’avait jamais raconté cela à personne, et même s’il parlait d’une voix sans relief, cela n’en restait pas moins qu’il en était troublé. Il avait toujours essayé d’oublier les images qui s’étaient ancrées dans son esprit pour ne plus jamais en repartir. Ce n’était pas des cadavres comme les autres : c’étaient les cadavres de ceux qu’il avait embrassés… et ça changeait tout. Vraiment tout.
— Ensuite, il y a Léopold. Il a eu la gangrène. À cause d’une blessure à la jambe. Ce n’était pas si grave que ça mais… il a pourri. Il a pourri par l’intérieur. Pendant des jours. Et il est mort, au bout d’un temps.
Il secoua la tête. Il ne voyait plus Alexandre, mais les cadavres qui défilaient, les uns après les autres devant ses yeux. Comme s’il les avaient vu hier.
— Soffrey était empalé. C’est la femme d’Eldred qui l’a tué. Ils se sont entretués tous les deux et quand je l’ai retrouvé, il était planté sur son épée. Elle entrait entre les côtés et perçait son dos. Il y avait un trou gros comme un poing dans son ventre.
Instinctivement, il glissa la main à son cou, pour toucher les galons qu’il avait récupéré sur le cadavre, comme s’il voulait se rassurer d’il ne savait quoi.
— Et… Camille. Il avait été piétiné par un cheval. Il avait le thorax complètement écrasé et il n’arrivait plus à respirer. Même plus à parler. Ça faisait juste de grands sifflements. Tout le bas de son corps était réduit en bouillie, à partir du bassin. Et...
Il s’interrompit brusquement en remarquant le teint très blanc du jeune homme.
— Alex ? Ça va ?
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Re: [le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
Le doux moment d'apaisement et tendresse se finissait et s'ensuivait une chose bien plus sombre. La mort venait s'inviter entre eux. Alexandre percevait la tristesse de son amant, pour toutes ces vies qu'il avait ailé et qui s'étaient éteintes prématurément. Il assurait que rien ne lui arriverait mais au fond il s'exprimait en faisant là un superbe péché d'orgueil. En quoi son existence mériterait-elle d'être plus longue que celle de ces jeunes hommes ? Un objet pouvait lui tomber dessus alors qu'il se promenait dans la rue. Il pouvait tomber malade. Il pouvait être victime d'un accident avec une charrette ou un cheval. Ou il y avait aussi le bûcher pour sodomie si par malchance quelqu'un découvrait ses amours. Pourtant, malgré ces risques, Alexandre se refusait à laisser la lumière s'éteindre.
"Oui, je peux mourir un jour, comme toi. Et alors ? Y penser constamment, Alduis, cela empêche de vivre. Je préfère vivre chaque jour, comme si celui-ci serait le dernier, mais y penser. Peut-être que je mourrais demain. Ou peut-être pas. Je me moque de le savoir. Je vis pour les beaux moments, pour ceux que je passe avec toi, pour ceux où j'écris, pour ceux où je lis, pour ceux que je passe avec mes amis, mais les moments de malheur, je ne souhaite pas y penser. Ils existent, c'est incontestable, mais ils ne m'intéressent pas. La lumière n'est-elle pas plus belle à regarder, Alduis, que les ombres ?"
Alexandre lui adressa un sourire doux, caressant son visage. Il l'observait, toujours perdu, et comprit que celui-ci avait besoin de parler. De se décharger de toute cette violence et cette noirceur. Surtout quand il lâcha abruptement ce nombre. Douze. Douze vies. Comment pouvait réussir à dormir avec autant de cadavres dans son esprit ? Sa main continua de remonter le long de la joue.
"Raconte-moi, mon amour"
Alexandre savait que les récits qui allaient suivre seraient terrible. Peu importe ! Alduis avait besoin de son écoute. De s'extraire toute cette violence et cette noirceur qui obscurcissaient son âme. Alors, il entendrait les pires horreurs qui soient, avec bravoure. Il se rappelait des paroles dures d'Eldred quelques jours plus tôt, au port, et sa réaction lamentable. Risquait-il à nouveau de vomi ? Probablement. Tant pis ! Il se remettrait et et continuerait à écouter Alduis jusqu'au bout.
La série commença. d'abord vint le premier nom, Théophraste, qui avait été égorgé, retrouvé les yeux grands ouverts. Une plaie sanguinolente dans le cou. Malgré lui, son imagination galopait et lui faisait vivre cette scène macabre. Alexandre se maitrisa et ne laissa rien paraître du dégoût que cela commençait à faire naître en lui. Cela devint plus difficile lors du second nom, Léopold, décédé des suites de la gangrène. Pour le coup, ayant lu un certain nom d'ouvrages médicaux, notamment ceux d'Ambroise Paré, son esprit se faisait une parfaite visualisation du tableau clinique du malheureux. Le jeune homme sentit la nausée remontait mais il se mordit les lèvres pour rester brave et ne rien montrer de sa faiblesse. Il tenait tenir pour Alduis. La description suivante, qui concernait un certain Soffrey, lui accorda un léger répit. Mourir en temps de guerre, transpercé par une épée, c'était une chose à laquelle il s'attendait un peu. Puis vint ce Camille, piétiné par un cheval, les parties de corps détachés... Ces images se firent très marquantes dans l'esprit d'Alexandre qui ne sut plus masquer son dégout.
La nausée, dans sa gorge, refusait de descendre. Elle voulait au contraire sortir et il n'arriverait pas à la refluer. Alors, par peur de souiller Alduis, Alexandre se tourna rapidement vers le bord du lit et vomit sur le dallage de pied. Il resta quelques instants dans cette position, le cœur encore répugné, puis perçut la voix inquiète de son amant.
Alduis...
Alduis avait besoin de lui.
Il s'était promis d'être fort et d'entendre tout son récit.
Alexandre, malgré la pâleur de son visage, se retourna et lui adressa un sourire.
"Non, ça va ben. Je peux entendre la suite de ce que tu as à me dire. Continue, s'il te plaît."
"Oui, je peux mourir un jour, comme toi. Et alors ? Y penser constamment, Alduis, cela empêche de vivre. Je préfère vivre chaque jour, comme si celui-ci serait le dernier, mais y penser. Peut-être que je mourrais demain. Ou peut-être pas. Je me moque de le savoir. Je vis pour les beaux moments, pour ceux que je passe avec toi, pour ceux où j'écris, pour ceux où je lis, pour ceux que je passe avec mes amis, mais les moments de malheur, je ne souhaite pas y penser. Ils existent, c'est incontestable, mais ils ne m'intéressent pas. La lumière n'est-elle pas plus belle à regarder, Alduis, que les ombres ?"
Alexandre lui adressa un sourire doux, caressant son visage. Il l'observait, toujours perdu, et comprit que celui-ci avait besoin de parler. De se décharger de toute cette violence et cette noirceur. Surtout quand il lâcha abruptement ce nombre. Douze. Douze vies. Comment pouvait réussir à dormir avec autant de cadavres dans son esprit ? Sa main continua de remonter le long de la joue.
"Raconte-moi, mon amour"
Alexandre savait que les récits qui allaient suivre seraient terrible. Peu importe ! Alduis avait besoin de son écoute. De s'extraire toute cette violence et cette noirceur qui obscurcissaient son âme. Alors, il entendrait les pires horreurs qui soient, avec bravoure. Il se rappelait des paroles dures d'Eldred quelques jours plus tôt, au port, et sa réaction lamentable. Risquait-il à nouveau de vomi ? Probablement. Tant pis ! Il se remettrait et et continuerait à écouter Alduis jusqu'au bout.
La série commença. d'abord vint le premier nom, Théophraste, qui avait été égorgé, retrouvé les yeux grands ouverts. Une plaie sanguinolente dans le cou. Malgré lui, son imagination galopait et lui faisait vivre cette scène macabre. Alexandre se maitrisa et ne laissa rien paraître du dégoût que cela commençait à faire naître en lui. Cela devint plus difficile lors du second nom, Léopold, décédé des suites de la gangrène. Pour le coup, ayant lu un certain nom d'ouvrages médicaux, notamment ceux d'Ambroise Paré, son esprit se faisait une parfaite visualisation du tableau clinique du malheureux. Le jeune homme sentit la nausée remontait mais il se mordit les lèvres pour rester brave et ne rien montrer de sa faiblesse. Il tenait tenir pour Alduis. La description suivante, qui concernait un certain Soffrey, lui accorda un léger répit. Mourir en temps de guerre, transpercé par une épée, c'était une chose à laquelle il s'attendait un peu. Puis vint ce Camille, piétiné par un cheval, les parties de corps détachés... Ces images se firent très marquantes dans l'esprit d'Alexandre qui ne sut plus masquer son dégout.
La nausée, dans sa gorge, refusait de descendre. Elle voulait au contraire sortir et il n'arriverait pas à la refluer. Alors, par peur de souiller Alduis, Alexandre se tourna rapidement vers le bord du lit et vomit sur le dallage de pied. Il resta quelques instants dans cette position, le cœur encore répugné, puis perçut la voix inquiète de son amant.
Alduis...
Alduis avait besoin de lui.
Il s'était promis d'être fort et d'entendre tout son récit.
Alexandre, malgré la pâleur de son visage, se retourna et lui adressa un sourire.
"Non, ça va ben. Je peux entendre la suite de ce que tu as à me dire. Continue, s'il te plaît."
Re: [le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
- Attention (bis):
- Toujours de jolies description de soldats morts.
Alexandre pouvait mourir. Peut-être dès demain. Peut-être. Peut-être que cela arriverait. Et… et lui ? comment ferait-il ? Il le serra encore plus fort dans ses bras. Sa respiration avait accélérée, malgré lui.
— Ne me laisse pas. Ne me laisse pas toi aussi, s’il te plaît.
Il ne voulait pas être de nouveau seul. Il ne voulait pas avoir à ramasser un quatorzième cadavre. À chaque bataille, ce n’était plus vraiment l’adrénaline qui envahissait ses veines. Plus totalement. C’était l’angoisse sourde de retrouver, une fois celle-ci terminée, un corps connu. Sa détermination s’était désagrégée, lentement.
Mais il savait à quel point c’était vain. D’ici quelques temps, Alexandre devrait retourner auprès de son maître. Quand se verrait-il la prochaine fois ? Il appuya son front contre son épaule. Regarder la lumière plutôt que les ombres.
— Mais la lumière fait mal aux yeux si on la regarde. Et puis… si je me retourne ? et que derrière moi, tout est noir aussi ?
Il se laissa aller aux caresses d’Alexandre en reprenant le contrôle de sa respiration. Enfin. Plus ou moins. Il y avait encore des manquements, des cassures, qu’il ne parvenait pas à dissimuler.
— Raconte-moi, mon amour.
Alduis releva les yeux.
Théophrase. Léopold. Soffrey. Camille. Et la liste était encore si longue. Elle semblait infinie. S’arrêterait-elle un jour ? Il avait peur, si peur. Alduis regardait les draps et il parlait. Il déversait ces paroles qu’il n’avait jamais confiées à personne. Il en avait terriblement besoin. Il décrivait les images, toujours aussi précises, malgré les années, qui venaient s’imposer dans son esprit.
Jusqu’à… Jusqu’à ce qu’Alex vomisse. Alduis s’interrompit brutalement et lui jeta un regard aux yeux écarquillés, sans oser bouger, en le regardant rendre les quelques pâtisseries dont il s’était nourri plus tôt.
— Alex ? répéta-t-il, presque timidement.
Le jeune homme se retourna. Pâle comme un linge. Mais pourtant, il lui demanda de continuer. Alduis le regarda, sans oser reprendre. Il regardait le vomi par terre, le visage tout blanc du jeune homme et demeurait silencieux.
— Tu… tu veux … ? vraiment ?
Mais déjà, les images suivantes venaient inonder son esprit et ne demandaient qu’à sortir. Ce fut plus fort que lui. Même s’il aurait aimé lui épargner cela, il ne pouvait pas. Il devait raconter à quelqu’un. Et Alexandre était le seul à qui il pouvait se confier à l’heure actuelle.
— Honoré était éventré. Il y avait tous ses viscères qui étaient sortis de son ventre et les corbeaux qui venaient en picorer des bouts. On devinait les côtes, et les organes, et tout le reste. Nicodème avait un trou dans la tête, et du sang séché sur tout le visage. J’ai failli pas le reconnaître.
Il reprit sa respiration.
— Ambroise n’avait plus de tête. J’ai retrouvé que le corps, je sais pas où elle était passée. Elle avait sûrement roulé ailleurs et...
Il pensa à Alexandre et n’en dit pas davantage. Il pouvait au moins lui épargner les détails. Même si cela semblait un peu tard.
— Et puis… Sosthène, Clarenthe, Désiré… Ils ont disparu. Je ne les ai jamais revus. Je ne sais pas ce qu’ils sont devenus. Peut-être… peut-être que je les ai croisés sans les reconnaître ? Imagine… Ou alors… Peut-être qu’ils étaient en petits morceaux ? ou qu’ils ont été enterrés ? ou jetés dans les charniers ? Ou… je ne sais pas. Je ne sais pas.
Et dans un sens, c’était peut-être même encore plus dur. Il referma ses bras autour de ses épaules pour se réchauffer, comme s’il avait soudainement froid.
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
Alexandre sourit à la supplique que lui adressa son amant. Il se pencha pour l'embrasser.
"Je ferai ce que je peux pour ne pas te laisser, mon amour."
Ne surtout pas lui faire de promesse. Pas comme sa mère avait naïvement fait. Les serments non tenus brisaient Alduis. Il devait l'encourager avec des mots apaisants, porteurs d'espoir. Sa main caressa la joue du jeune noble, puis elle se posa sur sa poitrine nue, là où battait fort, sous ses doigts le muscle de la vie.
"Ceux qui nous aiment, ceux qu'on aime, Alduis, ils ne partent jamais. Ils vivent là, en toi, dans ton cœur et ta mémoire. On peur déprimer pur ce qui leur est arrivé, mais si on y songe, s'ils nous ont aimé, ils seraient tristes que tu sois abattu pour eux. Si je meurs avant toi, Alduis, je veux que tu essaies d'être heureux. Comme tu le pourras. Plutôt que songer aux souvenirs tristes, aux morts atroces, souviens-toi de ceux que tu as aimé quand ils étaient vivant. Des bons moments avec eux."
Il se pencha à nouveau pour l'embrasser.
"Je t'aime, mon amour. Je t'aime si fort."
Alduis venait se blottit conte son épaule et Alexandre l'étreignit avec douceur.
"La lumière peut être partout où tu veux qu'elle soit. C'est toi, Alduis, qui décide s'il doit avoir des ombres ou non. Quand tu es la nuit dans l'escalier pour descendre pisser, tu as bien une chandelle. La lumière est faible mais tu peux avec elle dissiper les ténèbres selon comment tu l'orientes. Tu es la chandelle, Alduis. C'est à toi de diriger ta lumière, de sorte à ce que les ombres te semblent moins angoissantes."
Il le garda enveloppé dans ses bras, le berça avec tendresse, comme sa mère pouvait autrefois faire quand ilé atit petit. Il le lâcha finalement quand Alduis commença à énumérer tous ces morts marquantes et pénibles. Peu après le malaise qui lui vint, en dépit de sa lutte pour refouler la nausée, Alexandre insista pour connaître la suite. Son amant l'observa, surpris et inquiet. Le jeune homme lui adressa un sourire confiant, résolu.
"Je ne suis pas si faible que ça, Alduis. Je peux le supporter."
Alduis hésita que quelques secondes, puis repartit dans un récit épouvantable, qui décrivit le spectacle d'une éventration. Alexandre se sentit à nouveau malade et son teint resta pâle. Il combattit cependant la nausée qui remontait. Courageusement. Il y résista même avec vaillance. Alduis poursuivit après cela avec la narration d'un dénommé Ambroise quia avait perdu la tête, qui avait roulé on ne savait où. La lividité du jeune homme se trouvait à son paroxysme. Il se souvenait, plus jeune, avoir assisté à la décapitation d'un aristocrate qui s'était rendu coupable d'un duel et tué l'unique héritier d'un comte. Son esprit revoyait la hache s'abattre vers le billot et visualisa ensuite un homme, sur un champ de bataille, dont la tête sautait brusquement. Comme un bouchon de champagne. C'était... horrible.
Alexandre était de plus en pâle et transpirait. La nausée remontait encore.
Alduis l'observait, puis se mit à raconter quelque chose de moins horrible. Deux hommes disparus. Sans rien laisser derrière eux. Sauf le doute. Alexandre se sentit légèrement mieux. la nausée redescendait mais son teint restait encore pâle. Il sentit son amant le prendre brusquement dans ses bras et le serra lui aussi.
"Alduis.. Tu peux raconter les quatre derniers. Je... Je suis solide. Je peux entendre si tu as toujours besoin de te confier."
Il n'avait nullement l'envie. Au contraire, il voudrait fuir cette conversation. Loin. Très loin. Mais pour Alduis, pour réussir à le faire sentir mieux, il consentirait à ce sacrifice.
Car il l'aimait.
Car il le soutenait. En toutes circonstances.
"Je ferai ce que je peux pour ne pas te laisser, mon amour."
Ne surtout pas lui faire de promesse. Pas comme sa mère avait naïvement fait. Les serments non tenus brisaient Alduis. Il devait l'encourager avec des mots apaisants, porteurs d'espoir. Sa main caressa la joue du jeune noble, puis elle se posa sur sa poitrine nue, là où battait fort, sous ses doigts le muscle de la vie.
"Ceux qui nous aiment, ceux qu'on aime, Alduis, ils ne partent jamais. Ils vivent là, en toi, dans ton cœur et ta mémoire. On peur déprimer pur ce qui leur est arrivé, mais si on y songe, s'ils nous ont aimé, ils seraient tristes que tu sois abattu pour eux. Si je meurs avant toi, Alduis, je veux que tu essaies d'être heureux. Comme tu le pourras. Plutôt que songer aux souvenirs tristes, aux morts atroces, souviens-toi de ceux que tu as aimé quand ils étaient vivant. Des bons moments avec eux."
Il se pencha à nouveau pour l'embrasser.
"Je t'aime, mon amour. Je t'aime si fort."
Alduis venait se blottit conte son épaule et Alexandre l'étreignit avec douceur.
"La lumière peut être partout où tu veux qu'elle soit. C'est toi, Alduis, qui décide s'il doit avoir des ombres ou non. Quand tu es la nuit dans l'escalier pour descendre pisser, tu as bien une chandelle. La lumière est faible mais tu peux avec elle dissiper les ténèbres selon comment tu l'orientes. Tu es la chandelle, Alduis. C'est à toi de diriger ta lumière, de sorte à ce que les ombres te semblent moins angoissantes."
Il le garda enveloppé dans ses bras, le berça avec tendresse, comme sa mère pouvait autrefois faire quand ilé atit petit. Il le lâcha finalement quand Alduis commença à énumérer tous ces morts marquantes et pénibles. Peu après le malaise qui lui vint, en dépit de sa lutte pour refouler la nausée, Alexandre insista pour connaître la suite. Son amant l'observa, surpris et inquiet. Le jeune homme lui adressa un sourire confiant, résolu.
"Je ne suis pas si faible que ça, Alduis. Je peux le supporter."
Alduis hésita que quelques secondes, puis repartit dans un récit épouvantable, qui décrivit le spectacle d'une éventration. Alexandre se sentit à nouveau malade et son teint resta pâle. Il combattit cependant la nausée qui remontait. Courageusement. Il y résista même avec vaillance. Alduis poursuivit après cela avec la narration d'un dénommé Ambroise quia avait perdu la tête, qui avait roulé on ne savait où. La lividité du jeune homme se trouvait à son paroxysme. Il se souvenait, plus jeune, avoir assisté à la décapitation d'un aristocrate qui s'était rendu coupable d'un duel et tué l'unique héritier d'un comte. Son esprit revoyait la hache s'abattre vers le billot et visualisa ensuite un homme, sur un champ de bataille, dont la tête sautait brusquement. Comme un bouchon de champagne. C'était... horrible.
Alexandre était de plus en pâle et transpirait. La nausée remontait encore.
Alduis l'observait, puis se mit à raconter quelque chose de moins horrible. Deux hommes disparus. Sans rien laisser derrière eux. Sauf le doute. Alexandre se sentit légèrement mieux. la nausée redescendait mais son teint restait encore pâle. Il sentit son amant le prendre brusquement dans ses bras et le serra lui aussi.
"Alduis.. Tu peux raconter les quatre derniers. Je... Je suis solide. Je peux entendre si tu as toujours besoin de te confier."
Il n'avait nullement l'envie. Au contraire, il voudrait fuir cette conversation. Loin. Très loin. Mais pour Alduis, pour réussir à le faire sentir mieux, il consentirait à ce sacrifice.
Car il l'aimait.
Car il le soutenait. En toutes circonstances.
Re: [le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
Alexandre ne fit pas de promesse, et Alduis l’en remercia silencieusement. La main du jeune homme se posa contre son torse et ce simple geste suffit à faire s’emballer son cœur.
Quand Alexandre parlait, tout semblait si simple … et quand il essayait tout seul ensuite, il n’y arrivait pas. Comment aurait-il dû comprendre cela ? En était-il incapable ? Ils vivaient là, c’était vrai, dans sa mémoire et dans son cœur. Mais un coeur pouvait toujours arrêter de battre, et une mémoire - aussi bonne soit-elle - pouvait subitement se montrer défaillante. Oublier lui faisait peur. Ce serait comme avancer dans le noir, après avoir progressé toute sa vie dans une lumière trop vive. Et si un jour, il ne pourrait plus se souvenir de rien ?
Être heureux.
Alduis ne savait même pas ce que c’était.
— Ça ressemble à quoi, le bonheur ?
C’était vrai, au fond, ce qu’il disait. La lumière pouvait être partout où on orientait la chandelle. Mais il resterait toujours du noir, là où la flamèche n’éclairerait pas.
Ne pas espérer, pour ne pas être déçu. Les rares fois où il avait accepté de céder à cette pulsion humaine, sans résister, les voix étaient toujours venues lui prouver à quel point il avait fait une erreur. Il n’était même pas sûr de comprendre ce que voulait dire Alexandre.
— Je ne sais pas, répondit-il.
Mais il savait comment chacun de ses amants était mort. Ces images étaient ancrées pour l’éternité dans son esprit. Ce serait les dernières qu’il oublierait, tant elles s’étaient imprimées au fer blanc dans ses souvenirs.
Alduis hésita une seconde, puis …
— Je n’ai jamais dit que tu étais faible.
Il n’avait jamais raconté cela. C’était étrange de s’en ouvrir, mais cela soulageait. Il ne l’aurait pas cru mais il devait se rendre à l’évidence. On aurait dit que quelqu’un venait d’alléger le poids qui pesait sur ses épaules depuis des années, et qui ne faisait que devenir plus lourd à chaque nouveau cadavre accumulé.
Pourtant, le teint d’Alexandre demeurait blanc. Pouvait-il vraiment continuer ? Mais il en avait envie, et le jeune homme le lui affirma, alors il reprit :
— Aurèle est mort après. D’une hémorragie. Il avait perdu une jambe.
Comme il percevait toujours le malaise de son amant, il tâchait de ne pas détailler davantage qu’il ne fallait. Ce n’était pas si dur, étant donné qu’allait droit au but était pour lui bien plus naturel que de s’éparpiller en causeries inutiles.
Il ne restait plus qu’Ariste et Mathurin. Il allait poursuivre, prendre son courage à deux mains pour raconter quels avaient été leurs sorts respectifs. Il avait déjà ouvert la bouche quand il se ravisa subitement. Non. Il ne voulait pas s’en rappeler. Il ne pouvait pas lui dire. Il secoua la tête et se referma sans s’en rendre compte.
— C’est tout, conclut-il.
Quand Alexandre parlait, tout semblait si simple … et quand il essayait tout seul ensuite, il n’y arrivait pas. Comment aurait-il dû comprendre cela ? En était-il incapable ? Ils vivaient là, c’était vrai, dans sa mémoire et dans son cœur. Mais un coeur pouvait toujours arrêter de battre, et une mémoire - aussi bonne soit-elle - pouvait subitement se montrer défaillante. Oublier lui faisait peur. Ce serait comme avancer dans le noir, après avoir progressé toute sa vie dans une lumière trop vive. Et si un jour, il ne pourrait plus se souvenir de rien ?
Être heureux.
Alduis ne savait même pas ce que c’était.
— Ça ressemble à quoi, le bonheur ?
C’était vrai, au fond, ce qu’il disait. La lumière pouvait être partout où on orientait la chandelle. Mais il resterait toujours du noir, là où la flamèche n’éclairerait pas.
Ne pas espérer, pour ne pas être déçu. Les rares fois où il avait accepté de céder à cette pulsion humaine, sans résister, les voix étaient toujours venues lui prouver à quel point il avait fait une erreur. Il n’était même pas sûr de comprendre ce que voulait dire Alexandre.
— Je ne sais pas, répondit-il.
Mais il savait comment chacun de ses amants était mort. Ces images étaient ancrées pour l’éternité dans son esprit. Ce serait les dernières qu’il oublierait, tant elles s’étaient imprimées au fer blanc dans ses souvenirs.
Alduis hésita une seconde, puis …
— Je n’ai jamais dit que tu étais faible.
Il n’avait jamais raconté cela. C’était étrange de s’en ouvrir, mais cela soulageait. Il ne l’aurait pas cru mais il devait se rendre à l’évidence. On aurait dit que quelqu’un venait d’alléger le poids qui pesait sur ses épaules depuis des années, et qui ne faisait que devenir plus lourd à chaque nouveau cadavre accumulé.
Pourtant, le teint d’Alexandre demeurait blanc. Pouvait-il vraiment continuer ? Mais il en avait envie, et le jeune homme le lui affirma, alors il reprit :
— Aurèle est mort après. D’une hémorragie. Il avait perdu une jambe.
Comme il percevait toujours le malaise de son amant, il tâchait de ne pas détailler davantage qu’il ne fallait. Ce n’était pas si dur, étant donné qu’allait droit au but était pour lui bien plus naturel que de s’éparpiller en causeries inutiles.
Il ne restait plus qu’Ariste et Mathurin. Il allait poursuivre, prendre son courage à deux mains pour raconter quels avaient été leurs sorts respectifs. Il avait déjà ouvert la bouche quand il se ravisa subitement. Non. Il ne voulait pas s’en rappeler. Il ne pouvait pas lui dire. Il secoua la tête et se referma sans s’en rendre compte.
— C’est tout, conclut-il.
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
Alexandre contemplait son amant, nerveux, et espérait avoir réussi à l'apaiser, au moins un peu, de tous ces tourments et ces questionnements qui lui tournaient dans la tête. Il entendit alors cette interrogation profonde.
C'était quoi le bonheur ?
Que pouvait-on répondre à une telle question. Il s'agissait là d'une définition somme toute plus que personnelle et sur laquelle les philosophes, depuis l'antiquité, ne savaient pas s'accorder. Alexandre fit la moue avant de répondre comme cela lui fut possible.
"Pour moi, le bonheur, c'est de passer un moment avec toi. De dessiner. De peindre. D'écrire. Lire. Apprendre de nouvelles choses. Oui, quand je fais ce genre de choses, je me sens heureux."
Alexandre s'assombrit légèrement en songeant que depuis le retour de son maître il s'était plus heureux. En dehors de cette heure de liberté, bien trop courte, durant laquelle en prime il fallait gérer les frasques paternelles, son existence se résumait aux tâches ménagères. Quand pourrait-il reprendre l'écriture de son roman ou se remettre à dessiner ? Quant- à la lecture, là, il n'espérait même pas. Dans sa situation, comment un livre pourrait lui tomber dans les mains ? Le jeune homme prit cependant soin de dissimuler ses pensées. Cela ne servait à rien de troubler davantage Alduis.
Plus détendu, Alexandre caressa les joues de son amant.
"Quand tu es là avec moi, tu n'es pas heureux, mon amour ?"
Leur conversation se poursuivit sur la liste de ces anciens amants défunts. Alexandre grava les noms dans sa mémoire et se résolut à prier pour eux ce soir. Alduis ne l'avait certainement pas fait. Alors, il le ferait pour lui. Pour honorer leur mémoire et assurer leur vie dans le monde céleste.
Alduis le dévisageait, incertain de pouvoir poursuivre, mais Alexandre l'encourageait. Il lui prouvait êrre capable de le supporter. Son amant le ménageait et résumait la situation du dernier nom en peu de mots et avec des images moins marquantes. Sa bouche s'ouvrit à nouveau puis se referma. Pourtant, cela fait douze, pas quatorze. Surpris, il insista :
"Alduis... Il en manque deux."
Il se pencha pour l'embrasser, collant son front contre le sien.
"Je me fiche si c'est horrible, je peux entendre. Je te le le jure. Parle-moi, mon amour? Ne garde pas tout ça en toi."
Mais le destin jouait contre eux : les cloches sonnaient et annonçaient la fin de sa liberté. Alexandre se redressa et poussa un profond soupir de désespoir.
"Oh non ! Non... Pas déjà !"
C'était quoi le bonheur ?
Que pouvait-on répondre à une telle question. Il s'agissait là d'une définition somme toute plus que personnelle et sur laquelle les philosophes, depuis l'antiquité, ne savaient pas s'accorder. Alexandre fit la moue avant de répondre comme cela lui fut possible.
"Pour moi, le bonheur, c'est de passer un moment avec toi. De dessiner. De peindre. D'écrire. Lire. Apprendre de nouvelles choses. Oui, quand je fais ce genre de choses, je me sens heureux."
Alexandre s'assombrit légèrement en songeant que depuis le retour de son maître il s'était plus heureux. En dehors de cette heure de liberté, bien trop courte, durant laquelle en prime il fallait gérer les frasques paternelles, son existence se résumait aux tâches ménagères. Quand pourrait-il reprendre l'écriture de son roman ou se remettre à dessiner ? Quant- à la lecture, là, il n'espérait même pas. Dans sa situation, comment un livre pourrait lui tomber dans les mains ? Le jeune homme prit cependant soin de dissimuler ses pensées. Cela ne servait à rien de troubler davantage Alduis.
Plus détendu, Alexandre caressa les joues de son amant.
"Quand tu es là avec moi, tu n'es pas heureux, mon amour ?"
Leur conversation se poursuivit sur la liste de ces anciens amants défunts. Alexandre grava les noms dans sa mémoire et se résolut à prier pour eux ce soir. Alduis ne l'avait certainement pas fait. Alors, il le ferait pour lui. Pour honorer leur mémoire et assurer leur vie dans le monde céleste.
Alduis le dévisageait, incertain de pouvoir poursuivre, mais Alexandre l'encourageait. Il lui prouvait êrre capable de le supporter. Son amant le ménageait et résumait la situation du dernier nom en peu de mots et avec des images moins marquantes. Sa bouche s'ouvrit à nouveau puis se referma. Pourtant, cela fait douze, pas quatorze. Surpris, il insista :
"Alduis... Il en manque deux."
Il se pencha pour l'embrasser, collant son front contre le sien.
"Je me fiche si c'est horrible, je peux entendre. Je te le le jure. Parle-moi, mon amour? Ne garde pas tout ça en toi."
Mais le destin jouait contre eux : les cloches sonnaient et annonçaient la fin de sa liberté. Alexandre se redressa et poussa un profond soupir de désespoir.
"Oh non ! Non... Pas déjà !"
Re: [le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
Le bonheur. Alduis n’était pas sûr de savoir ce que cela faisait d’être heureux. Bien sûr, il y avait les moments où il était avec Alexandre, ces moments où il se sentait bien … Ce devait être cela, être heureux, mais c’était si peu souvent. Et puisque le maître d’Alexandre était de retour, les rares moments devenaient encore plus courts. Pourquoi devait-il se contenter de le voir une heure, quand certaines personnes pouvaient se côtoyer jours et nuits ?
Il soupira, sans répondre, et Alexandre caressa ses joues. Il était peut-être heureux à l’heure actuelle, mais bientôt, le jeune homme devrait à nouveau partir. Et Alduis serait de nouveau tout seul avec ses souvenirs et les fantômes dans son esprit.
Les fantômes…
Mathurin et Ariste.
Il ne pouvait pas raconter leurs sorts. Mais cela ne passa pas inaperçu aux yeux d’Alexandre qui insista aussitôt. Alduis lui rendit son baiser et ne bougea pas quand il posa son front contre le sien. Mais il n’ouvrit pas la bouche pour répondre non plus. Malgré les mots que le jeune homme lui soufflait pour qu’il se confie.
Pourtant, il finit par ouvrir la bouche, rassuré par les propos d’Alexandre, pour lui raconter. Avec encore quelques hésitations dans la voix. Mais il n’en eut pas le temps : les cloches sonnaient. Alexandre se redressa aussitôt, en soupirant :
— Oh non ! Non… Pas déjà !
Désespoir qui faisait écho en Alduis. Ça ne pouvait pas faire déjà une heure, si ? Mais dans un cas comme dans l’autre, les cloches sonnaient le glas de ce court intermède. Alexandre devait retourner auprès de son maître, maintenant. Il ne chercha pas à le retenir, quand bien même tout son être lui hurlait de le faire. Il le regarda se rhabiller sans décrocher une seule parole. La brève lueur qui avait brillé au fond de ses yeux s’était de nouveau éteinte.
— Bon retour, alors... murmura-t-il simplement.
Mais il semblait déjà reparti dans ses pensées, vers un lieu qui était inaccessible à un autre que lui-même.
Il soupira, sans répondre, et Alexandre caressa ses joues. Il était peut-être heureux à l’heure actuelle, mais bientôt, le jeune homme devrait à nouveau partir. Et Alduis serait de nouveau tout seul avec ses souvenirs et les fantômes dans son esprit.
Les fantômes…
Mathurin et Ariste.
Il ne pouvait pas raconter leurs sorts. Mais cela ne passa pas inaperçu aux yeux d’Alexandre qui insista aussitôt. Alduis lui rendit son baiser et ne bougea pas quand il posa son front contre le sien. Mais il n’ouvrit pas la bouche pour répondre non plus. Malgré les mots que le jeune homme lui soufflait pour qu’il se confie.
Pourtant, il finit par ouvrir la bouche, rassuré par les propos d’Alexandre, pour lui raconter. Avec encore quelques hésitations dans la voix. Mais il n’en eut pas le temps : les cloches sonnaient. Alexandre se redressa aussitôt, en soupirant :
— Oh non ! Non… Pas déjà !
Désespoir qui faisait écho en Alduis. Ça ne pouvait pas faire déjà une heure, si ? Mais dans un cas comme dans l’autre, les cloches sonnaient le glas de ce court intermède. Alexandre devait retourner auprès de son maître, maintenant. Il ne chercha pas à le retenir, quand bien même tout son être lui hurlait de le faire. Il le regarda se rhabiller sans décrocher une seule parole. La brève lueur qui avait brillé au fond de ses yeux s’était de nouveau éteinte.
— Bon retour, alors... murmura-t-il simplement.
Mais il semblait déjà reparti dans ses pensées, vers un lieu qui était inaccessible à un autre que lui-même.
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