[22 décembre 1597] Être et ne pas être [Terminé]
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[22 décembre 1597] Être et ne pas être [Terminé]
Ainsi, Tiphanie DUBOIS avait rejoint Winston, et après un court échange avec l’avocat :
- Bien sûr. Je me permets monsieur.
Déclara le géant noir, en accédant à la chariote de L’infirme, afin de le conduire jusqu’à « Dame Mc DAN ». Celle-ci était au couloir, elle avait dû sortir du tribunal. Était-elle dans un meilleur état ? Non, pas vraiment. Non, elle regardait par l’une des grandes fenêtres du couloir de la prévôté. La chaude lumière du crépuscule éclairant son visage, elle restait pensive. Elle le sentait, le crépuscule de sa vie, arriver inexorablement… Au mieux, elle finirait comme cet Hyriel : sur un bûcher, pendu ? Peut-être décapité… Au pire, elle finirait dans un couvent. L’on dit, que rare était celle qui en échappait… Que certaine y prenait même goût… Que d’autres en devenait folle – Quoi qu’elle le fût peut-être, déjà un peu… - le valet de pied s’annonça alors.
Quand elle l’eût entendu, après un instant, elle se décoiffa de son chapeau. Ses longs cheveux flamboyant tombant en cascade, son visage « découvert », et reste tout de même de dos :
- W-Winston, mes cheveux ?
- le valet sourit amuser, vint faire un peu le tour, comme on inspecte les subtilités d’une œuvre d’art, et donne son verdict - Vous êtes présentable.
- Merci Winston – ainsi, elle finit par se retourner – Navré, de vous retardez ainsi. Vous êtes peut-être attendu par des proches, je serai donc brève - Elle arque un sourcil, un sourire en coin – je vais essayer du moins. Tout d’abord, Je… McDAN, est bien mon nom. Ou du moins, il l’a été… - Petite nostalgie – maintenant que cette vaste comédie, jouer à l’insu de ses pauvres gens est terminée : je suis la Donna Despina Cordélia O’GOWAN y DIEGUEZ – tout d’abord à Lénius, un sourire compatissant – je me mets à votre place, vous auriez souhaité que votre intervention, lui évité les maux qui l’attendent. Vous pensez peut-être, que vous avez livré bataille pour rien ? détrompez-vous… Vous l’avez fait pour lui, et s’il devait… Partir, il partirait avec le souvenir d’avoir été soutenu jusqu’au bout, par tous ceux qui tienne à lui – Elle en vient à Tiphanie – par tous ceux, qui savait réellement, qui il est : un homme bon, et charitable, à l’image du Christ, crucifié par ces religieux aveugles – Elle en vient à Winston – pense-tu que je vais trop loin ?
- Il était, certes, loin d’être parfait Dame Despina, comme nous tous. Mais je pense, pour ma part, que vous exprimez bien l’idée – Un sourire espiègle aux interlocuteurs – Oui, un sans âme, qui donne son avis sur une vision religieuse, mais où va-t-on.
- Despina sourit, plus légère, revenant donc à ces interlocuteurs, après un léger soupir – j’avais dit, que je faisais court… Monsieur, en mon propre nom donc, je tenais une nouvelle fois à vous féliciter, non pas seulement pour votre engagement, mais aussi pour votre grand courage, surtout pendant ce petit moment… De douleur, que vous avez eu – à Tiphanie – vous aussi, avez eût bien du courage, et à votre souhait de changer de vie, je souhaiterai moi-même y répondre, en vous accordant le métier que vous souhaiteriez exercer.
- Si vous le permettez Dame Despina – elle acquiesce de la tête – si vous n’avez point de logement, vous seriez logé à Edenia, le domaine de Dame Despina, et y travailleriez pour 35 rilchs le jour ou alors vous auriez, si je ne m’avance pas de trop, l’opportunité d’être employé à la future maison d’enfant, qu’ouvrira sous peu Dame Despina.
- Se tournant vers Winston, intéressé – C’est effectivement une idée, que ferai-je donc sans toi – Elle en vient à l’avocat – d’ailleurs, au vu de votre culture, vous pourriez vous aussi, y avoir une place. Vous travailleriez avec le fils du Sieur ARRIUS, à l’éducation des enfants orphelin de Braktenn, si cela vous convient ? Qu’en pensez-vous tous les deux ?
Invité- Invité
Re: [22 décembre 1597] Être et ne pas être [Terminé]
L'avocat d'un jour eut un petit sourire et laissa volontiers Winston prendre les poignées de son fauteuil roulant pour le conduire jusqu'à sa patronne : ce sol était quand même un peu complexe pour lui à rouler tout seul... En arrivant devant la femme au voile, Lénius s'étonna de la trouver apparemment occupée à de sombres pensées. Il se racla très doucement la gorge pour attirer son attention et la salua d'une révérence aussi élégante que le pouvait son corps tordu.
-- Madame.
Elle se découvrit, laissant apparaître une flamboyante chevelure rousse qu'elle soumit aussitôt au commentaire de son homme de main. Pas idiot d'avoir dissimulé une telle tignasse : qui savait ce qu'aurait pu inventer le Cardinal devant une crinière rousse en plein procès pour sorcellerie. Mais Lénius laissa là ces considérations et, tout comme Tiphanie, écouta la présentation de la noble femme. Elle donnait son nom complet. Eh bien ! Une telle pluralité de noms ! Elle devait avoir des origines aux quatre coins du monde, et énormément voyagé. L'infirme acquiesça avec lui-même un fond d'amère nostalgie : il n'était plus que le bouffon Lénius, alors que jadis il fut "Saëm Herdan' de Counterlown", vicomte en devenir. Ce garçon là n'existait plus, enterré par des intrigues de cour et par lui-même en décidant de devenir amuseur-vengeur.
-- Je vous remercie de tout cœur, souffla l'infirme : aussi bien pour la confiance que vous me témoignez en me livrant ainsi l'entièreté de votre nom, que pour votre soutien en cette affaire... Je... (Elle aurait pu se passer de certaines provocations gratuites lors de son intervention, toutefois sur le fond, il ne pouvait rien lui enlever de sa volonté sincère d'avoir voulu aider Hyriel. Il déglutit) Oui, j'ai tout fait et je ferai encore tout pour que mon ami ne soit pas encore considéré comme mort et enterré.
-- Je suis d'accord, Madame, y était très charitable et, même si imparfait... plus proche de Notre Seigneur que ceux qui l'ont jugé... ajouta timidement Tiphanie quand Despina se tourna vers elle.
Tout deux écoutèrent, étonnés puis émus, les propositions de leur noble interlocutrice, par la voix de Winston. La prostituée en rosit aux compliments, en tortilla les doigts dans les plis de sa robe. Lénius pour sa part inclina la tête en signe de remerciements alors que Despina saluait sa bravoure.
-- Me... m'embaucher, Madame ? Au métier que je souhaite ? Oh ce serait merveilleux ! Merci, merci ! (Un temps) Mais c'est que je sais pas trop quoi faire d'exceptionnel, moi... Je... (réfléchissant un temps) je sais un peu cuisiner, je sais tenir une maison propre et bien rangée. Si... cela peut vous intéresser ?
De son sourire difforme et édenté mais sincère, le saltimbanque se réjouit pour cette courageuse jeune femme. Lui-même écarquilla les yeux à la proposition qui lui était faite. Une proposition en or. Trente-cinq rilchs par jour ! Une pareille somme... lui qui pouvait être heureux si ses chansons et ses farces lui rapportaient ce montant-là, mais pour deux semaines. Et les enfants, et l'enseignement, la mise en valeur de son érudition. Son regard fut ému. Malheureusement, il lui restait assez de rationalité pour savoir aussi ce qu'il était et combien le risque le poursuivait. Depuis des années maintenant, il ne s'était faits que trop d'ennemis. A force de chercher des noises aux Grands de ce monde, tôt ou tard quelqu'un voudrait lui causer du tort. Il était hors de question que par ricochet, cela menace les futurs pensionnaires de Dame Despina. Des jeunes gens innocents. Non, il ne les exposerait pas. Il resterait le monstre libre de ces rues, pour le meilleur et le pire.
-- Dame O’GOWAN y DIEGUEZ, votre proposition m'honore à un point que vous ne sauriez imaginer, fit-il, main difforme sur son cœur. Je crains toutefois que... cela ne me soit pas permis. (Il parla plus bas) Un bouffon tel que moi, un provocateur, un asticoteur de la noblesse a une liste d'ennemis difficile à concevoir. Je ne saurai me le pardonner si, demain, il venait à arriver à cause de ma présence quoi que ce soit ou bien à Edénia, ou bien à vos futurs jeunes protégés, ou à vous mêmes et aux gens de votre suite. Ils ne méritent pas cela. J'espère que vous comprenez...
Ses prunelles glissèrent vers Winston, et Tiphanie qui trouverait sous peu de l'ouvrage à Edénia, il n'en doutait pas. C'était fort bien. Il revint, plein de déférence, sur Dame Despina.
-- Mon indépendance est... une obligation tout autant qu'un choix. (ajoutant une petite pointe plus légère) Je ne voudrais du reste pas effrayer vos chères têtes blondes, elles garderaient une piètre image du corps professoral. (Plus sérieux) Toutefois, je sévis quotidiennement dans les rues de Braktenn et je ne suis pas du genre difficile à repérer. Si vous voulez venir me trouver, ou m'envoyer quelqu'un de votre maison, ce sera avec jour que j'aurais avec vous de nouvelles conversations. Voire même que je vous recommanderai des lectures particulièrement utiles à l'instruction de vos protégés. Seriez-vous intéressée ? Oh, d'ailleurs, je ne vous ai même pas félicitée pour ce noble projet qu'est l'accueil d'orphelins, c'est la première chose qui aurait dû être faite. Je souhaite réussite à votre projet : notre pays en a grand besoin.
Re: [22 décembre 1597] Être et ne pas être [Terminé]
Ils étaient tout émus, des déclarations de la Donna et de son valet. Cela paraissait comme, un rayon de soleil ? Une chaleur intérieur, qui s'emparait du coeur de Despina en observant ses interlocuteurs. Cela, malgré la petite hésitation, de l'avocat. Qu'avait-il donc tût ? Alors qu'il parlait à la seconde même, de la confiance qu'il venait de lui témoigner. Un nouvel épisode douloureux ? Très succins cela dit - Oooh Despina, tu es trop parano - elle répondit alors jovialement à son interlocutrice, dans un sourire franc et amusé :
- Eh bien ma chère : nourrir, alimenter et ordonner, ne vous en déplaise, sont des choses très importantes - plus bas - sinon, nous nobles, ne payerions pas des gens pour le faire à notre place - elle glousse, puis reprends son sérieuse - nous, nobles dit-on, ne sommes rien nos richesses. Mais vous, vous êtes tout, sans rien. Voilà qui est exceptionnel, ma chère Tiphanie. Alors, oui, cela m'intéresse.
- Winston de reprendre - si cela vous sied à vous aussi, vous pourriez venir à Edenia dés ce soir, et voir pour la maison d'enfant plus tard, une fois que cela sera tout à fait officialisé - Regardant vers la jeune femme rousse - Pardonnez-moi d'avoir pris cette liberté. Cela, seulement, s'il vous convient.
- Arquant un sourcil, un léger soupir - Tu me connais si bien Winston. Qui plus est - elle sourit - elle devra voyager dans mon carrosse, je la vois mal courir derrière.[/left]
[left]- C-comme, je vous comprends monsieur. Nous ne sommes pas maîtres de nos destins, mais nous en sommes acteurs. Tous dépends, de comment nous jouons nos rôles - Elle s'approche plus près, beaucoup plus près, de ses interlocuteurs, tête baisser, à mis voix. Juste à leur attention. Cette diction, cette brève liberté, se brève souffle... - Comme vous m'voyez, j'moi-même, pas toujours étais celle, que vous m'voyez là. J'pardis, pas toujours étais... Aussi grande - Elle lève des yeux embués, vers Tiphanie - J'sais c'que c'est, c'que... T'as vécu - Elle en viens vers l'infirme - mais j'respecte, ta décision mon gars.
Winston, était lui-même ému d'entendre la Donna, parler ainsi. Elle ne se l'autorisez, que rarement. Est-ce que, c'était signe de confiance, trop de confiance ? Ou quel faiblissait ?... Faiblissait dans le sens, ou elle s'obligeait à tellement de chose, qui n'était en fait... Pas elle. Pas la vraie, elle. Elle donnai une image, elle portait un, voir plusieurs masques, qui l'asphyxiait chaque jour, un peu plus.
- D-Dame Despina, j-je, je vous demande pardon, mais...
- Elle ne les lâches des yeux, reprenant le "masque de la Donna" - je sais Winston. Merci. Ainsi, comme je le disais, je comprends parfaitement votre refus, et il n'en est que plus preuve, de votre courage et de votre abnégation - Un léger sourire - Oui, il me plairait de recevoir vos recommandations littéraire, et je les soumettrais à Sieur ARRIUS, qui j'en suis sûr, en sera enchanter. Je prends vos félicitations, et vœux de réussite avec joie. C'est plutôt moi, qui vous demande de me pardonner : votre nom ne m'est pas rester à l'esprit - elle se cache le visage - quel cervelle de moineau je fais. Car - elle revient à lui avec un sourire - si je désire vous invitez chez moi, ne-serait-ce que pour "m'asticoter" moi, ou des convives, il me faut votre nom. Peut-être, aurai-je l'honneur de participer à l'enrichissement de votre culture, déjà si vaste - et elle lui fait un clin d’œil.
- Eh bien ma chère : nourrir, alimenter et ordonner, ne vous en déplaise, sont des choses très importantes - plus bas - sinon, nous nobles, ne payerions pas des gens pour le faire à notre place - elle glousse, puis reprends son sérieuse - nous, nobles dit-on, ne sommes rien nos richesses. Mais vous, vous êtes tout, sans rien. Voilà qui est exceptionnel, ma chère Tiphanie. Alors, oui, cela m'intéresse.
- Winston de reprendre - si cela vous sied à vous aussi, vous pourriez venir à Edenia dés ce soir, et voir pour la maison d'enfant plus tard, une fois que cela sera tout à fait officialisé - Regardant vers la jeune femme rousse - Pardonnez-moi d'avoir pris cette liberté. Cela, seulement, s'il vous convient.
- Arquant un sourcil, un léger soupir - Tu me connais si bien Winston. Qui plus est - elle sourit - elle devra voyager dans mon carrosse, je la vois mal courir derrière.[/left]
C'était chose dite pour Tiphanie, toutefois, la jovialité de la belle trentenaire baissa d'un écran, voir de deux, à la réponse de "l'avocat" infirme - Faudrait-il qu'elle lui demande, de lui rappeler son nom ! - il refusait, et avec argument, de poids. Des arguments, qu'elle comprenait finalement, tellement... Les larmes lui en venait presque aux yeux :
[left]- C-comme, je vous comprends monsieur. Nous ne sommes pas maîtres de nos destins, mais nous en sommes acteurs. Tous dépends, de comment nous jouons nos rôles - Elle s'approche plus près, beaucoup plus près, de ses interlocuteurs, tête baisser, à mis voix. Juste à leur attention. Cette diction, cette brève liberté, se brève souffle... - Comme vous m'voyez, j'moi-même, pas toujours étais celle, que vous m'voyez là. J'pardis, pas toujours étais... Aussi grande - Elle lève des yeux embués, vers Tiphanie - J'sais c'que c'est, c'que... T'as vécu - Elle en viens vers l'infirme - mais j'respecte, ta décision mon gars.
Winston, était lui-même ému d'entendre la Donna, parler ainsi. Elle ne se l'autorisez, que rarement. Est-ce que, c'était signe de confiance, trop de confiance ? Ou quel faiblissait ?... Faiblissait dans le sens, ou elle s'obligeait à tellement de chose, qui n'était en fait... Pas elle. Pas la vraie, elle. Elle donnai une image, elle portait un, voir plusieurs masques, qui l'asphyxiait chaque jour, un peu plus.
- D-Dame Despina, j-je, je vous demande pardon, mais...
- Elle ne les lâches des yeux, reprenant le "masque de la Donna" - je sais Winston. Merci. Ainsi, comme je le disais, je comprends parfaitement votre refus, et il n'en est que plus preuve, de votre courage et de votre abnégation - Un léger sourire - Oui, il me plairait de recevoir vos recommandations littéraire, et je les soumettrais à Sieur ARRIUS, qui j'en suis sûr, en sera enchanter. Je prends vos félicitations, et vœux de réussite avec joie. C'est plutôt moi, qui vous demande de me pardonner : votre nom ne m'est pas rester à l'esprit - elle se cache le visage - quel cervelle de moineau je fais. Car - elle revient à lui avec un sourire - si je désire vous invitez chez moi, ne-serait-ce que pour "m'asticoter" moi, ou des convives, il me faut votre nom. Peut-être, aurai-je l'honneur de participer à l'enrichissement de votre culture, déjà si vaste - et elle lui fait un clin d’œil.
Invité- Invité
Re: [22 décembre 1597] Être et ne pas être [Terminé]
Tiphaine sourit à l'échange complice entre le valet et la Donna, et surtout à la plaisanterie de cette dernière : c'était bien rare, des seigneurs qui reconnaissait l'importance de toutes ces petites tâches du quotidien. Elle écouta la proposition et l'idée d'une maison d'enfants alluma tant d'optimisme dans son regard ! Elle allait pouvoir venir avec ses petits !
-- C'est... c'est plus que c'que j'aurai jamais espéré. Encore merci, ma Dame, et bien sûr que je suis intéressée. Un instant, elle se sentit tout drôle et presque honteuse d'être aussi réjouie à l'issue d'un procès aussi cruel et à côté de cet infirme qui allait probablement perdre bientôt un ami...
Mais Lénius ne lui en tint pas rigueur - au contraire. Si cette maudite audience doublée d'une mascarade absurde avait au moins pu permettre cette belle issue pour la pauvre femme et sa famille, alors cela était bien. Il sourit donc tout le long de l'échange entre Tiphanie, Winston et Donna Despina. Son sourire disparut cependant en voyant l'aristocrate si chamboulée, presque les larmes aux yeux. L'infirme allait demander s'il avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas... quand ce qui arriva ensuite l'étonna encore davantage : elle se penchait, prenant un accent plus approprié à une badaude qu'à une aristocrate, et confia ce que ni Tiphanie ni Lénius n'auraient imaginé. La prostituée arrondit les yeux et porta une main toute gênée à sa bouche : est-ce qu'elle venait de bien comprendre ? Que cette richissime femme avait jadis servi dans un bordel ? Elle en resta désarçonnée, se demandant comment cela pouvait-il Dieu être possible. Et ne sut pas vraiment répondre, si ce ne fut d'un regard mi intimidé, mi compatissant.
L'infirme n'était pas moins traversé de questions. Comment Diantre passait-on d'une maison close - voire du trottoir - à devenir si fortunée ? Entre cela et les réactions des jurés en sa faveur au tribunal, il y avait plus d'un mystère autour de cette Donna. Pour ce qui était de sa sortie de la prostitution, avait-elle été repérée par un très riche entrepreneur ? Serait-ce un client qui, attaché à elle, l'aurait sortie de sa condition et anoblie ? Il garda évidemment pour lui de pareilles questions qui seraient impolies. Et se demandait pourquoi elle lui révélait tout cela aussi naturellement. Mais il retint l'essentiel : que l'un comme l'autre n'étaient pas uniquement ce qu'ils prétendaient être socialement sur la scène du monde.
-- Je vois que nous nous comprenons en effet : l'identité, le tissu de nos phrases, nos accoutrement sont autant de masques : parfois ils enferment, comme ces caches de fer que l'on interdit à certains prisonniers de retirer, parfois ils deviennent nos meilleurs amis de jeu. Et il semble que vous en maîtrisiez une palette. Il restait conscient que tout le monde n'avait pas le luxe de jouer avec son identité et son apparence. Qu'il fallait, pour faire ce que lui et la Donna faisaient, un subtil mélange de circonstances favorable au milieu des défavorables, d'audace... de folie. C'est à se dire que vous avez déjà dû vivre plus d'aventures que beaucoup de gens n'en connaîtront jamais en une vie entière. Me trompe-je ?
Il ne lui tint nullement rigueur de l'oubli de son nom, aussitôt redonné dans un léger sourire, après qu'il eut redressé ses bésicles devant ses yeux par un petit coup du pouce sur la branche centrale :
-- On m'appelle Lénius. (Lui le premier. Il s'était nommé lui-même. Il aimai cette tournure qui pouvait laisser imaginer bien des choses - et suggérer qu'il acceptait en bon joueur le nom, les noms, qu'autour on lui donnait. Comme jongler avec les masques que les uns et les autres voulaient lui poser. Il rit ensuite de bon cœur quand la Donna l'invita à "l'asticoter" au même titre que ses autres cibles, et plaisanta à son tour) Je n'y manquerai pas. Et c'est tout à votre honneur. La plupart des autres Grands s'en passeraient bien.
Re: [22 décembre 1597] Être et ne pas être [Terminé]
La réaction de la jeune Tiphanie réchauffait le cœur de la Doña, surtout après les évènements de ces dernières heures. Entre la découverte de la traîtrise, de ce saligaud de Vicente, et la triste fin du procès… Elle n’avait pas pu aider ce pauvre homme, mais Tiphanie et Lénius était bien la preuve, qu’elle n’était pas venue pour rien. Sans doute que Winston, ne manquerai pas de lui rappeler avec son sempiternel « Dieu est maître des temps et circonstances Dame Despina, nous sommes ses outils, et il nous utilise comme bon lui semble. » si ça l’arrangeait de le croire. Elle, elle avait vu les 2 faces de la religion, côté face les catholiques, côté pile les réformistes ou « protestants ». L’un dans l’autre… Quelqu’un – De laquelle des deux « confessions » elle ne savait plus – sûrement pour l’intéressait à la chose, lui avait dit « Il y a dans la main de l'Eternel une coupe, où fermente un vin plein de mélange, Et il en verse : Tous les méchants de la terre sucent, boivent jusqu'à la lie. » cela se trouvait dans un livre qu’il appelait « le livre des Psaumes ». La vengeance, oui, il lui avait parler elle ne savait pas pourquoi, de « vengeance » en reprenant un énième passage du livre saint « Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère ; car il est écrit : A moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur. » du saint apôtre Paul, si elle ne se trompait pas.
Pourtant, elle ne pouvait se résoudre à laisser cela à Dieu… En 20 ans, rien n’avait bouger de ce qu’elle avait pu voir, combien de temps mettrai-t-il à la venger ? Elle et sa famille ?... « Dieu est maître des temps et circonstances Dame Despina, nous sommes ses outils, et il nous utilise comme bon lui semble. » lui répondrait encore Winston, ou même Soraya, ou encore la famille ARRIUS, ou… Bref ! L’infirme avait soulever le fait, qu’elle maîtrisait une palette de personnalité, ce qui la fit sourire espièglement. Elle répondit alors à sa question « C'est à se dire que vous avez déjà dû vivre plus d'aventures que beaucoup de gens n'en connaîtront jamais en une vie entière. Me trompe-je ? » :
- Baissant la tête, fuyant le regard de celui-ci pour le coup – P-peut-être trop, à mon goût.
C’est après qu’il lui donner son nom, ou plutôt surnom « Lénius », qu’elle revient à lui souriante, malgré sa poursuite sur le sujet des aventures :
- Lénius, qui rime avec Génius, un surnom qui vous va fort bien, Sieur Lénius. Personnellement, Je me serai bien passé, de certains de mes sobriquets. Comme de certaines de mes… Nombreuses aventures. J’ai tendance à penser, que tout aventure n’est pas bonne à vivre, mais, n’est-ce pas elles, qui font de nous ce que nous sommes. Qui on fait de vous, ce que vous êtes, mais surtout qui vous êtes. – Sentant l’épuisement poindre, elle se tourne vers Winston – Winston, nous sommes 3, il reste donc une place, et je n’ai point de bagage. Je pense, que cette journée fut éprouvante pour chacun.
- S’inclinant légèrement, il comprend - Bien sûr, Dame Despina – se tournant vers Lénius – Je me permets Sieur Lénius – Dit-il en se saisissant de la chariote de l’infirme.
- Despina de reprendre autoritairement – Il est hors de question, que refusiez que je vous raccompagne. Je vous déposerai, là où il vous conviendra – Puis avec un sourire taquin – vous m’offenseriez, si vous refusiez.
- Winston d’un ton – Oh croyez-moi monsieur Lénius, il ne fait pas bon de la mettre en colère, je sais de quoi je parle – à Tiphanie – nous irons donc cherchez vos affaires, ce jour même Dame Tiphanie, après avoir raccompagnez Sieur Lénius.
Et puis, tout le monde sait, que tous ce Despina veut, elle l’obtient… Plus ou moins. Les voilà donc sur le départ.
Invité- Invité
Re: [22 décembre 1597] Être et ne pas être [Terminé]
L'avocat improvisé sentait bien que cette conversation réveillait de douloureux souvenirs chez la noble dame. Et sans doute avait-elle eu une vie bien chargée, fort tourmentée, pour d'un côté laisser apparaître autant d'émoi - et de l'autre côté sembler manier fréquemment l'art du déguisement de soi autant que de son origine. Une origine secrète aussi basse que la sienne à lui, Lénius - ou plutôt Saëm Hendan' de Counterlown - était haute. Il choisit cependant de laisser ses secrets à la Donna comme lui avait les siens.
-- Certes oui, répondit-il simplement quant aux (més)aventures : Tout comme vous je me serai passé de certaines d'entre elles, mais avec le recul il nous faut les accepter comme part de l'argile qui façonne les drôles de silhouettes que nous sommes. Cela dit j'ai aussi conscience que nous ne faisons pas que subir des aventures - ce serait trop facile de se déresponsabiliser de la sorte : je reconnais humblement participer souvent à provoquer certaines d'entre elles. Nous reste à en assumer les conséquences.
Mais il était temps de laisser là de si graves sujets pour ce soir : la fin d'après midi avait déjà été assez sinistre. Un sourire chaleureux revint à la bouche édentée du puzzle de chair et d'os : bien sûr qu'il acceptait l'aide de la Donna et de Winston.
-- Il s'agirait juste de soulever ma chariote afin qu'elle traverse cette mer de marches. Je saurai mener ma barque ensuite. Encore grand merci à vous deux pour votre aide précieuse. (puis dans un rictus taquin, à Winston qui le met en garde quant aux colères de sa patronne) Je vous crois, puisque voilà un trait que je confesse partager avec Madame.
Il s'inclina une dernière fois pour les remercier lorsque la manœuvre à travers les escaliers s'engagea. Une fois revenus au rez de chaussée, Lénius se prépara à laisser là son costume d'avocat d'un jour pour redevenir l'homme des rues, la curiosité. Il salua poliment la noble femme et son second, ainsi que Tiphanie qui les avait suivis, avant de s'engager dans la rue qui s'offrait à lui sur la droite.
-- Au revoir, Monsieur, intervint timidement la prostituée, qui se retourna aussitôt après vers sa bienfaitrice et le colosse. Je vous montre la route. Encore mille mercis pour tout et il me tarde d'entrer à votre service. Juste le temps de préparer mes enfants, de rassembler toutes leurs affaires et nous vous suivrons.
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