[17 janvier 1598 - matin] – Nouvelles du purgatoire [Terminé]

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Message par Coldris de Fromart Sam 3 Avr - 12:05


Une semaine que Thierry avait été arrêté. Ces derniers jours les choses s’étaient enchaînées si vite qu’il n’avait guère eu le temps  de lui rendre visite plus tôt. Il espérait que son incarcération se passait bien, lui que l’idée rendait aussi nerveux que Coldris ne l’était à la simple évocation du mot accolé à son propre nom. Au moins jouissait-il d’un certain confort eu égard à son appartenance au clergé, bien loin des geôles sordides du sous-sol.

Alexandre l’avait chargé d’un colis de pâtisserie pour son père, paquet qu’il tenait entre ses mains alors même qu’il s’engouffrait dans l’escalier supérieur, Valmar sur ses talons. Après sa visite, il se rendrait directement au manoir du moulin où Léonilde s’occupait déjà de gérer l’intendance des lieux en attendant son arrivée. Il redoutait de mettre les pieds là-bas, mais c’était l’idée la plus sage qui lui était venu et puis Solange aurait approuvé.

Il chassa ses considérations en même temps qu’il atteignait le palier, précédé d’un garde faisant plus office de guide qu’autre chose. Il déverrouilla la cellule et Coldris entra tandis que Valmar gardait la porte, aussi stoïque que le colosse de Rhodes.

— Comment vous portez-vous cher cousin ?

Il déposa le paquet sur l’unique et rustique table.

— De la part de votre fils. indiqua a-t-il,  j’ai eu droit au récit complet de vos exploits lors de votre arrestation.

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Message par Thierry d'Anjou Sam 3 Avr - 14:39

Thierry s'ennuyait ferme entre ses quatre murs, oublié par le monde. Combien de temps allait-on le laisser là ? ils ne prévoyaient pas une peine de prison à perpétuité ? ce serait un supplice. Pire que la réclusion dans un monastère. Heureusement, Coldris règlerait tôt ou tard la question. Il le lui avait promis. Mais en attendant sa délivrance, il lui faudrait supporter une éternité dans une cellule infâme. Certes, elle restait plus confortable que les geôles rudimentaires où Alex avait été  enfermé mais un trou à rats serait toujours un trou à rats. Et que dire du confort du lit ? Pouvait-on appeler cela même un lit ? Une vulgaire planche de bois, oui ! Il possédait une couverture mais éliminée. Quelle honte ! Les repas se révélaient eux aussi lamentables. De vulgaires soupes ou de simples ragoûts, comme s'il n'aurait été qu'un paysan inculte ? Il méritait infiniment mieux.

Régulièrement, pour chasser l'ennui, le prêtre s'en allait discourir auprès des gardes postés devant sa cellule et se plaignait longuement des conditions d'enfermement. Il argumentait que les prisonniers, aussi coupables soient-ils, méritaient un traitement plus humain. Les soldats s'échangeaient des regards entre eux et, chose singulière, étaient peu relayés. Comme si aucun autre ne souhaitait prendre leur tour. Thierry s'amusa de ce constata et se décida à poursuivre ce babillage.


Pendant l'un de ses monologues, les gardes découvrirent la visite du ministre des affaires étrangères avec surprise, puis apercevant le garde du corps rester à l'extérieur, ils en profitèrent pour se sauver. L'un d'eux tapa sur l'épaule de Valmar en soufflant :

"Bon courage, mon gars !"

Sur ce, il détala au pas de course.

Dans la cellule, Thierry salua avec plaisir le ministre en lui réservant une courbette exagérée de cérémonie.

"Quel honneur, votre Excellence, de me rendre visite dans mo nouveau palais. Voyez-vous, ici, nous nous trouvons dans l'aile Ouest. Celle des appartements privés. Nous envisageons de construire des jardins. Ils seront agréables au beau temps et les contempler depuis cette fenêtre sera sublime."

Rie que de voir Coldris, Thierry se sentait d'une humeur plaisantine. Il fixa le colis déposé sur la tableau, cirsconpect.

"C'est... d'Alex ?"

Intrigué, il l'ouvrit rapidement pour u découvrir des patisseries. Certaines au miel., d'autres étaient des calissons ou des choux à la crème. Le père sourit. Finalement, il ne le détestait pas. Il arrivait même à avoir encore des bonnes intentions à son égards.

"Remerciez-le de ma part. Ah.. il vous...."

Thierry blêmit en réalisant que son ami savait pour sa tentative de fuite et ses supplications.

"Je.. j'ai eu peur. Il était avec son esclave de compagnie. Sauvage. Je croyais... C'est un père. J'ai cru que l'envie de frapper serait finalement plus forte que celle de la justice."

Il prit une pâtisserie au hasard quand sa main saisit en même temps une feuille roulée. Intrigué, le prêtre al remonta et la déroula pour découvrir, perplexe, l'illustration d'Eve, une pomme à la main, en position d'Andromaque, face à un Adam penaud, presque semblable à un enfant en faute. les corps étaient nus. Dans un coin du dessin figurait un serpent. Mort. Abattu par es cailloux. Une fronde gisait aux côtés du cadavre.

"C'est quoi ça ?"

Les yeux du père s'étaient écarqullés et ne reconnaissaient pas pour une fois les traits réalisés par son fils. Dans le dos de la feuille, que Coldris lui apercevait, avait été écrit un message.

"Mon cher maître, est-ce que ceci constitue un bon divertissement ?"
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Message par Coldris de Fromart Sam 3 Avr - 16:16


avertissement: allusions sexuelles:

Valmar adressa tout juste un regard au garde compatissant à son sort. C’est sûr, ça ne devait pas être une sinécure de garder  le curé qui aboyait à tort et à travers. Pour le connaitre depuis un an, il pouvait s’avérer aussi amusant que pénible. Un chien de pure race monbrinienne qui avait aussi bien la queue dressée qu’entre ses pattes suivant les circonstances. Il savait ô combien l’homme pouvait exaspérer le rigide Léonilde qui n’avait pas manqué de fêter secrètement son arrestation. Quant à lui il n’avait pas d’avis aussi tranché que ne l’était le fil affuté de sa lame.

Thierry le gratifia d’une grotesque courbette de bienvenue avant de lui faire le tour du propriétaire avec une certaine autodérision.

— Je suis ravie de voir que vous vous plaisez dans votre nouvelle demeure. Quelle tristesse que de devoir la quitter dans les prochains jours.

Le jugement devait être rendu d’ici trois jours, soit le même jour que la cérémonie pour Édouard. Il avait déjà transmis ses recommandations aux juges, argumentant en faveur d’une sortie des ordres suite aux fautes répétées du curé. Il ne doutait pas que le verdict suive cette direction. Thierry semblait surpris des attentions de son fils. Il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre dans cette famille. Il acquiesça vaguement aux remerciements.

— Vous êtes un idiot fini, Thierry. se contenta-t-il de répondre.

Au pire, il aurait pris un bon coup qu’il n’aurait de toute façon pas volé, mais le baron l’aurait gardé en vie. Assassiner un prêtre cela faisait tache quand on était aussi procédurier qu’il ne l’était. Son ami se jeta sur l’un des gâteaux et en extirpa un petit papier. Ses yeux s’écarquillèrent interloqués. Des menaces de mort ? Une mauvaise plaisanterie d’Alexandre en quelques mots ? Il aperçut un message au dos du billet. Coldris inclina légèrement la tête pour le déchiffrer entre les doigts du prêtre.

Oh oui! Cela semblait divertissant en effet. Rien que de voir son air éberlué valait le détour. Il le contourna pour se placer dans le dos de son ami et découvrir ce qui pouvait bien le mettre dans un état de pareille stupeur. C’était… Un éclat de rire tonna. Sacré Alexandre ! Pourquoi n’en intercalait-il pas entre les pages de ses longs rapports ?

— Dites-moi mon ami, êtes-vous tombé sur la tête durant votre fuite ? Cela me semble pourtant évident : il s’agit d’une illustration d’Eve chevauchant son Adam. Quel souci du détail ! Votre fils à un réel talent pour le dessin. Regardez donc cette cambrure et cet éclat malicieux dans le regard ! On aurait presque envie de saisir ses hanches. J’imagine qu’il a dû penser à votre solitude...

Coldris ne parvenait plus à ravaler son sourire. Quelle excellente surprise ! Ses yeux détaillèrent l’œuvre de son apprenti : nul doute qu’il avait, semble-t-il apprécié d’autres ouvrages de sa bibliothèque que ceux relatifs à la politique ou à la religion.

— Je dois vous avouer que j’ai beaucoup de plaisir à travailler en compagnie d’Alexandre.

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Message par Thierry d'Anjou Sam 3 Avr - 17:47

Thierry souriait avec un véritable amusement de transformer cette effroyable cellule en palais pour divertir son ami. Il se rappelait à ct instant de ces jeux, où Beckie et lui rêvaient à des aventures prestigieuses, métamorphosant leur quotidien en des événements plus grandioses.

"Non, cela ira bien comme cela. Ne nous apprend t-on à partager ? je céderais cette place au suivant Il en ferait, je suis sûr, bien meilleur usage que moi-même."

Il reçut avec étonnement le colis de son fils et toucha avec émotion l'ouverture. Alexandre qui pensait encore à lui. Qui avait des gestes à son intention. Il opina de la tête au commentaire de Coldris.

"Je sais."

Il était profondément idiot. Il en avait parfaitement conscience. Même en sachant les bons arguments, ses peurs revenaient et le tétanisaient. Il répliqua d'une voix d'outre-tombe :

"Je suis plus l'esclave de mes sens qu'Alex n'est le vôtre."

Sur cette maxime, Thierry ouvrit le paquet et sourit devant toutes ces pâtisseries. Sa main en prit une mais saisit aussitôt ce dessin pour le moins osé. Devant la pâleur de son teint, Coldris vint consulter l'œuvre en se plaçant dans son dos et se permit même de al commentaire. Le père se sentit affreusement gêné de découvrir l'esquisse en la sachant de la main de son fils. Il accepterait de tout partager avec lui mais discuter avec lui de sexualité et l'imaginer concevoir de telles pensées. Il secoua la tête.

"Non, non, c'est encore un enfant."

Un enfant de vingt ans, certes. Bientôt vingt et un ans même. Il devait avoir ces pensées depuis sept ou huit ans. Le père s'interdit de raisonner plus loin. Non, il ne souhaitait absolument pas savoir. Comme il se refusait à apprendre comment Alduis et Alexandre pouvaient s'envoyer en l'air. Il ne désirait pas plus le visualiser en train de se masturber ou tout autre chose.

face à Coldris, Thierry se rembrunit et répliqua un peu sec :


"Ce n'est pas ces choses qu'un père et son fils peuvent partager."

Il préféra poser le dessin et prendre enfin une des pâtisseries. Il retrouva un peu plus de légèreté et demanda avec un brin d'insolence :

"Si son travail consiste à vous peindre des illustrations similaires à celle que je viens de découvrir, je comprends aisément pourquoi."

Dans un éclat de rire, il croqua dans le calisson.
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Message par Coldris de Fromart Sam 3 Avr - 18:43


Comment ça ! Thierry ne voulait pas rester ici ? Dans cet endroit si charmant ? Coldris prit un air faussement offusqué face à cette déclaration qui ne l’étonnait absolument pas.  Contrairement à la tête de son ami en découvrant la surprise de son fils ! Est-il vraiment gêné ? Lui ? Thierry d’Anjou ?

Non, non, c'est encore un enfant.

Le vicomte lui asséna une bonne tape derrière la tête. Ce qu’il pouvait être idiot lorsqu’il s’y mettait !

— C’est un homme, Thierry, faites preuve de respect et cessez donc de le voir comme un gosse ! Il vaut mieux que cela. Et puis franchement, croyez-vous qu’il joue aux cartes avec mon fils ? Et toutes les fois où il vous a surpris en train de culbuter vos paroissiennes, alors !

Quelle hypocrisie sans nom ! A quoi cela pouvait-il bien lui servir de fermer les yeux de la sorte ? C’était tout bonnement ridicule et il le savait.

— Vous avez tort ! C’est parfaitement possible et appréciable. Il n’y a pas de honte à avoir. Je regrette qu’Alduis n’ait pas les mêmes dispositions que son frère à ce sujet, ni l’ouverture d’esprit du vôtre. Mais c’est ainsi.

Il observa Thierry reposer le dessin et s’en empara aussitôt, sourire provoquant de rigueur.

— S’il ne vous plait pas, je serai ravi de le récupérer. Je saurai l’apprécier à sa juste valeur, vous pouvez compter sur moi.

Quant à sa remarque sur le travail, il croisa les bras nonchalamment tout en s’appuyant sur la table.

— Vous n’y êtes pas du tout et je dois dire que je suis fort jaloux de ses attentions à votre égard. Il devrait songer à agrémenter ses rapports avant de me les rendre. Il a encore beaucoup à apprendre, mais il est assidu et comprend vite. Dommage que vous ne soyez pas capable de le voir comme autre chose qu’un bambin candide... Enfin, je vous rassure, cela est semble-t-il réciproque

Sur ce, il souffla de rire en songeant à sa discussion avec Alexandre quelques jours plus tôt au sujet de son père.

— Vous vous rendez compte qu’il m’a demandé à moi s’il pourrait vous pardonner ?

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Message par Thierry d'Anjou Sam 3 Avr - 20:17

Thierry grimaça suite à la tape que lui donna sur le sommet de crâne après ses remarques sur sa pudeur de père. Il l'écouta d'un air coupable sans avoir envie de réellement entendre.

"Je sais que ce n'est pas un enfant. Mais je ne veux pas envisager cette partie de là de lui. Il fait ce qu'il souhaite que ce soit avec votre fils, celui du tavernier ou même la servante, je ne veux pas en connaître les détails."

Le rappel de son fils le surprenant presque une fois par mois au lit avec l'une de ses paroissiennes le fit rougir. Il détestait cela. Soucieux de son image, de ne pas perdre auprès de as maîtresse son aura, il se forçait à le rembarrer sèchement à lui entonner de beaux couplets blasphématoires. Le pauvre garçon en bouillait de colère.

"J'aurais dû apprendre à fermer les portes..."

Il hocha la tête à sa proposition de récupérer le dessin.

"Je préfère conserver d'autres sujets pour ses œuvres.  Mais vous pouvez la montrer à notre Roi et lui présenter l'artiste. Je suis certain que lui saura plus apprécier que moi."

Son petit Alex introduit à la cour,  auprès du souverain même, oui ce serait assurément une excellente place. Il entendit Coldris évoquer le travail du jeune homme et de ses rapports.

"De longs travails ? Ils sont aussi complets et fournis que les trente-cinq dossiers de Dyonis ? Vous devez être ravi, non ? grâce à lui, vous vous présenterez bientôt au  conseil avec plus de documentation que le Premier Conseiller !"

Thierry laissa échapper un rire moqueur, ravi d'imaginer la tête de Dyonis devant la pile de dossiers du ministre.

La dernière révélation le fit tressaillir. Il fixa Coldris, perplexe, ayant du mal à croire que ses oreilles venaient de percevoir. Alexandre envisageait de le pardonner. Ila avait réussi à passer par-dessus la déception et l'écœurement pour lui accorder ce cadeau? Instinctivement il se signa et murmura :

"Merci, mon Dieu."
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Message par Coldris de Fromart Sam 3 Avr - 22:22



avertissement - langage coldrisien:

Parce qu’il pensait qu’il avait réellement envie de connaître les détails de leurs répugnantes relations intimes ? Cette simple idée suffisait à lui donner de violents haut-le-cœur.

— Il y a une différence entre le considérer comme un gamin imberbe et s’appesantir sur les détails.

Enfin bon, Thierry était de toute façon plus têtu que la mule de son cher petit innocent Alexandre. Quant à fermer les portes, ça ne devait sans doute pas le gêner tant que cela, sinon il aurait appris bien plus tôt à la garder close. C’était simplement pour se donner bonne conscience. Stupide niaiserie pleine de couardise. S’il n’assumait pas sa débauche devant son fils, il ne l’assumait pas tout court. Au fond, ce n’était pas étonnant quand on connaissait le prêtre : qu’assumait-il réellement sans fuir comme un lâche ? C’était bien là son plus gros défaut. Coldris roula des yeux, excédé.

Il lui proposa de récupérer l’illustration dans la simple idée de piquer sa fierté paternelle et de lui faire admettre qu’il appréciait l’œuvre, mais rien à faire il la délaissa. Tant pis pour lui. Qu’avait-il pensé du divertissement ? Excellent et enrichissant. À plus d’un titre.

— J’ai une bien meilleure idée : figurez-vous que dans deux jours je suis invité à une soirée privée en compagnie de notre bon Roi. Bien évidemment, notre Premier Conseiller y est convié. Je ne doute pas que mon présent sera de circonstances pour le mettre bien en jambe… répondit-il un brin narquois.

La tête de ce bon vieux Dyonis serait mémorable ! Quant à Gérald, il ne manquerait pas de louer les talents divers de son apprenti si cela venait à arriver dans la discussion. Alexandre serait certainement ravi de pouvoir réaliser des portraits de ses joyaux excentriques qu’il chérissait tant. Une expérience de plus que sa curiosité insatiable ne manquerait pour rien au monde. Mais ce n’était pas là la moindre de ses qualités et son travail était tout aussi intéressant que son art.

— Soyez sûr que ce sera le cas. Depuis que je lui ai raconté l’anecdote, il ne rêve que d’en déposer plus sur la table. Il travaille avec acharnement et a comblé  bon nombre de ses lacunes culturelles en un mois. Je me méfie cependant de sa capacité à réceptionner un si grand pouvoir entre ses mains. Je crains qu’il ne se rende pas compte encore de tout ce que cela implique et il a parfois certaines réactions parfaitement puériles.

Le pouvoir était semblable à un feu. Il fallait le maîtriser pour ne pas finir consumé. Dans l’état actuel d’Alexandre, son arrogance était un combustible bien trop puissant pour qui n’en maîtrisait pas les arcanes. La discipline. Voilà ce qui lui manquait encore cruellement. Et voilà pourquoi Coldris était particulièrement intransigeant avec lui. Il attendait l’excellence de sa part et rien de moins. Il le mettrait à l’épreuve encore et encore jusqu’à ce que le résultat soit satisfaisant.

Thierry le fixait de nouveau avec ses yeux de merlan frit pas très frais. Et puis... il se signa. Thierry d’Anjou se signait après avoir dénigré une illustration érotique. Thierry d’Anjou remerciait Dieu. Et ce n’était pas à celui qu’il surnommait ainsi qu’il s’adressait pour une fois. Il haussa les sourcils avant de les abaisser sauvagement sur ses prunelles polaires, lèvres pincées.

— Vous vous êtes assommé avec ce maudit crucifix mal fixé au-dessus de votre lit c’est cela ? A moins que vous n’ayez fini par boire l’eau du bénitier vous aussi ? Je peux savoir depuis quand vous remercier cette vieille pute mal baisée ? il secoua la tête stupéfait Dois-je me préparer à vous entendre chanter un Ave Maria dans les minutes qui arrivent ?

Parce que vraiment, là, il avait mieux à faire que d’assister à une messe improvisée donnée par un prêtre débauché en plein repentir. Est-ce que ce foutu Dieu de malheur allait aussi avoir l’ironie de lui voler cet ami-là ? C’était bien parti pour. Coldris soupira longuement. Maudite garce!

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Message par Thierry d'Anjou Dim 4 Avr - 10:54

Thierry écouta la remarque d'un vague hochement de tête mais fut intérieurement ravi que Coldris n'insiste pas davantage. Il aurait pu endire bien plus. Néanmoins, dans son esprit, le prêtre ne doutait pas une seconde que son ami le pourrisse horriblement. Il préféra écouter ses dispositions vis-à-vis d'Alexandre, qui pourrait être mis en contact avec le Roi grâce à son art. Cela l'intéresserait déjà bien plus. Son sourire s'accrut de savoir ensuite Dyonis présent à cette fameuse soirée.

"Précisez bien devant ce cher Dyonis que c'est Alexandre le dessinateur, qu'il entende bien cela. Sa tête devrait être absolument merveilleuse."

Coldris vanta les qualités detarvail de son fil, ce dont l ne doutait absolument. Malgré l'infirmité, ou peut-être grâce à elle, au désir de prouver ses capacités réelles, Alexandre avait toujours été fait montre d'une volonté farouche que rien ne savait briser. Il grimaça cependant quand son ami décrivit la tentation du pouvoir et de ses effets dévastateurs. Son ventre se serra. il revit le visage si austère face à lui dans cette cellule. De sa manipulation pour tester sa sincérité. Il ne souhaitait pas le voir devenir comme lui.

"Ne le laissez pas devenir comme moi, à prendre du plaisir à abuser des autres."

Il prononça d'une intonation ferme ces quelques mots, conscient de remettre toute l'existence de son fils entre les mains puissantes de Coldris. Mais il avait atteint un tel sommet qu'il lui faisait confiance pour y amener Alexandre.

Peu après, Thierry éclata de rire devant la réaction sévère et viscérale des on ami suite à ces brèves paroles de remerciement. Heureusement que les gardes étaient partis et que seul Valmar pouvait les attende ou le ministre serait resté dans cette cellule à lui tenir compagnie. Cela ne lui aurait pas déplu au contraire et à deux ils auraient rendu fous la prévôté entière. Les malheureux les auraient sans doute chassé sans attendre de procès. Il se décida à le laisser s'époumoner quelques instants, puis marcha tranquillement vers le crucifix, simulant d'entamer une prière, puis le décrocha pour le claquer au sol et le broyer sous l'un deses pieds.

"Vous êtes rassuré ?"

Son sourire provocateur ornait son visage.

Il s'assit sur le lit et observa calmement Coldris
.

"Je ne crois pas en cette religion ridicule qui ne sert qu'à manipuler un peuple crédule. J'ai cependant appris en Septembre dernier qu'il existait quelque chose, Coldris. Une force. Ce que l'on pourrait nommer Dieu, je suppose. C'était lors de cette nuit infâme, où Alex était au pilori. Les gens le huaient. La haine était présente partout. Ce connard de Bellanger avait crié, ivre, que c'était un bâtard. Nous étions dans les ténèbres. Puis, une toute jeune femme s'est avancée. Elle a fendu la foule, tranquillement, et a apporté de l'eau à Alex. Sans se connaître, sans voir, elle est allée vers Alex. j'ai senti à ce moment la lumière. Que parfois cette force était là. Trop rarement, certes, mais elle qu'elle existait."

Ses mains posées sur les genoux, Thierry repensa à cette nuit incroyable et à toutes ces conséquences.

"Cette jeune femme, Coldris, c'était Claire. Ce n'st pas ma fille. Pas du point de vue biologique. Mais au vu de ce qui s'est passé lors de cette nuit-là, je ressens un lien entre elle et moi, entre Alex et moi, comme si elle était malgré tout la fille réellement issue de a chair et de mon sang."

Après ces confidences difficiles, le prêtre arbora un sourire narquois.

"Sinon..si vous le souhaitez réellement, je peux vous dire la messe."

Il poursuivit dans un éclat de rire :

"En y ajoutant des mots cochons au lieu des mots saints !"
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Message par Coldris de Fromart Dim 4 Avr - 17:51


Coldris avait hâte d’assister à cette petite réception qui promettait tant de charmantes réjouissances. Il enverrait un coursier dans la journée à Fromart afin de donner à Alexandre ses dernières directives.

— Cela va de soi ! Vous auriez dû voir sa tête quand je l’ai emmené me seconder en inspection. D’ailleurs, il est regrettable que vous ne puissiez pas assister à mon discours qui aura lieu mardi : je lui ai demandé d’être à mes côtés.

Sur ce, il en profita pour lui faire part de sa satisfaction quant au travail de son jeune apprenti qui dépassait de loin le simple cadre de son trait de crayon ou de l’archivage de sa bibliothèque. De même qu’il évoqua cette propension à se laisser happer par le pouvoir, mais qui ne l’avait pas eu un jour ? Thierry grimaça. Il est vrai qu’il était le premier à s’être laissé dévoré. Il en avait usé et abusé jusqu’à ce que le couperet ne s’abatte finalement. Avec ce qui l’attendait, il n’aurait plus le loisir d’obtenir quelque pouvoir que ce soit avant un bon moment. Il se redressa et s’avança pour poser une main fraternelle sur son épaule.

— Tu peux compter sur moi pour lui pointer du doigt les écueils, mais il est le seul maître de sa barque et personne d’autre. Je l’ai déjà dissuadé de poursuivre sa vengeance contre le libraire qui ne lui apporterait rien et dans laquelle il mettait bien trop d’énergie. Il obtiendra bien plus en l’obtenant rampant à ses pieds lorsqu’il se sera élevé, mais pour cela, il faut travailler. Encore et encore, sans se dissiper.

Il n’y avait pas de secret. Une fois en haut, le plus dur était encore d’y demeurer tant il était facile d’en redescendre. C’était un combat de chaque instant où chaque faux pas pouvait s’avérer fatal. Il en était on ne peut plus persuadé, lui qui avait joué si gros ces derniers mois, mais il gardait ces leçons pour plus tard. Pour l’heure, il était surtout estomaqué d’entendre Thierry remercier Dieu. Une fois passée la stupeur, il ne put que s’interroger sur la santé mentale de son ami. Cela aurait été Virgil, il n’aurait pas haussé un sourcil mais Thierry… Il le suivit du regard, éberlué, décrocher le crucifix lentement en marmonnant. Il n’allait tout de même pas… Ses prunelles de glace s’écarquillèrent. Puis la croix heurta le sol et se fit piétinée
.
Soupir de soulagement.
Regard réprobateur pour s’être joué de lui.

Il ne comprenait toujours pas ses paroles soudaines ceci dit. Chose que son ami s’empressa finalement d’expliquer. Une jeune femme qui avait apporté un verre d’eau à Alex, c’était ça, sa force supérieure ? Il roula des yeux. Ridicule. Pathétique. Pour un peu, il irait clamer au miracle devant ces statues de vierges pleureuses ou qui changeaient de couleur au gré de la journée.

— J’appelle ça le hasard. La Fortune, vous savez, cette belle femme capricieuse. Le hasard et la bonté humaine. il marque une pause. car oui, figurez-vous qu’au milieu de toute cette répugnante fange qui nous entoure et nous constitue, éclot parfois, au milieu de toute cette merde une belle fleur pleine de douceur.

Il en connaissait d’ailleurs une, de ces exceptionnelles petites fleurs et il n’y avait rien de divin là-dedans, il en était persuadé, quand bien même elle pouvait faire battre plus fort son cœur et le faire sourire sans même qu’il ne s’en aperçoive. Il en oublia même de répondre à son invitation blasphématoire.

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Message par Thierry d'Anjou Dim 4 Avr - 20:56

Thierry éclata de rire à imaginer la surprise de son ennemi en découvrant celui qu'il avait essayé de réduire au silence éternel. Il allait finir par apprendre que le petit Alexandre était une personne indélogeable de ses pattes. Surtout à présent que le puissant ministre des affaires le protégeait.

"Accordez-moi un bon plaisir : faites dessiner à Alex ses expressions. Je serais même tenter de de faire encadrer pareilles merveilles."

Et éventuellement de jouer aux fléchettes le soir avec quand l'envie le prendrait. Ce pourrait être drôle. Son visage devint bien plus sérieux d'entendre les remarques que Coldris effectuaient sur son fils et des écueils que ce dernier risquait de se frotter en côtoyant le pouvoir. Il nota, légèrement surpris, le tutoiement subit, dans un rapprochement complice, mais ne s'en formalisa. Son esprit se focalisait sur le message. Il écarquilla les yeux sur une vengeance faite à cette ordure de libraire qui l'avait élevé. Cela lui paraissait absurde. Alex... Alex se venger ? Il se montrait si doux, si clément... Quoique... Sa mémoire se rappelait de certaines confidences, de ses colères vis-à-vis de l'homme qui usait de son infirmité pour le faire travailler ou le garder à la maison ou punir sa mère. Il avait perçu souvent des émotions violentes à l'égard de cet homme rustre et violent. Il poussa après les explications de Coldris un long soupir.

"Nous pouvons guider nos enfants sur les bons chemins mais il nous faut ensuite accepter que ceux-ci décident de les suivre ou non. C'est douloureux mais nous devons nous résoudre à ces extrémités."

Après ce moment intime et singulier partagé, la conversation dérailla à ce moment perturbant où Coldris sembla persuader que son ami avait perdu sa raison. Thierry s'amusa beaucoup à prolonger l'effarement en jouant cette comédie avec le crucifix avant de piétiner cette bête croix. Un sourire moqueur répondit au regard d'agacement du ministre.

"Eh bien, mon cher Coldris, vous n'aimez plus les coups de théâtre ? Pourtant, vous devriez savoir depuis le temps que les membres du clergé sont les plus grands comédiens qui soient. C'est d'ailleurs pour cette raison que le Vatican excommunie les acteurs : concurrence déloyale !"

Il éclata de rire suite à cette boutade savoureuse puis s'assit sur le lit pour exposer un point de vue que Coldris ne partageait. Il se doutait que celui-ci ne comprendrait pas. Il fallait vivre cette émotion sur le moment pour cela. Le visage de son ami change subitement et devint... doux. Thierry fronça les sourcils. Quelle était cette expression ? Depuis quand son ami paraissait... heureux. Il l'observa, perplexe, avant de l'interpeler :

"Coldris ?"

Cela devenait un peu effrayant ce regard perdu et bienheureux. Il répliqua, moqueur :

"Auriez-vous finalement été touché par la grâce ? Dois-je entonner un Te deum pour célébrer la disparition du débauché Coldris ?"
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Message par Coldris de Fromart Lun 5 Avr - 15:26


Il ne manquerait pas de demandait à Alexandre de dessiner son portrait. Dommage qu’il n’assiste pas à la soirée, il aurait eu de quoi faire en matière de dessin, mais il était encore trop jeune et inexpérimenté pour qu’il n’ose le présenter au Roi. Il n’y aurait pas de seconde chance. Il devait d’abord s’assurer de sa fiabilité en toutes circonstances (ce qui était loin d’être le cas actuellement) et lui donner les armes nécessaires à sa survie en milieu politique (ce qu’il apprenait petit à petit).

Thierry avait entièrement raison : les pères ne pouvaient que pointer du doigt le chemin à emprunter. Ils ne leur appartenaient pas de les pousser le long de ce chemin et ce n’était que récemment qu’il n’avait compris que malgré tous ses efforts cette vérité absolue ne changerait jamais. C’était comme essayé de vider l’océan à la petite cuillère. Il aurait voulu un fils à son image, qui puisse marcher sur ses traces. Sarkeris aurait sans doute pu être ce fils, mais il était désormais trop tard pour le faire changer de vie. Il resterait à jamais le fils de Thétys, plus que le leur. Quant à Alduis, il n’avait pas le tempérament requis. Il aurait dû natire femme et Bérénice, naître homme. La Fortune est une belle garce capricieuse… Au fond, en y réfléchissant bien, chacun de ses enfants suivaient à leur manière la devise familiale.

C’est sûr ces considérations que Thierry se prit à remercier Dieu puis à lui jouer un tour.

— Je pensais qu’il s’agissait des politiciens, mon cher ami. rétorqua-t-il avant de rire de son mot d’esprit au sujet de la concurrence déloyale.

Il le préférait définitivement ainsi qu’à faire étalage d’une quelconque foi parfaitement idiote. D’ailleurs, son explication sur ce revirement soudain ne le convainquit guère. Il n’y avait rien de mystique là-dessous. Simplement la délicatesse d’une bonne âme. Comme la sienne. Il ne se rendit pas compte de ce sourire quasi béat qui se dessina tandis que ses pensées vagabonder auprès d’une petite luciole pleine de douceur. Il entendait vaguement la voix de Thierry l’interpeller mais la seule chose qui l’intéressait désormais était de l'imaginer arrivant au Manoir du Moulin par cette même allée qu’il avait emprunté tant de fois. C’était quelque peu étrange de se retrouver de l’autre côté de la grille.

Auriez-vous finalement été touché par la grâce ? Dois-je entonner un Te deum pour célébrer la disparition du débauché Coldris ?

Il suffisait de deux petits mots latin pour faire éclater la petite bulle dans laquelle il s’était évadé, le ramenant à la dure réalité du présent.

— Je ne… Allez au Diable, Thierry ! Je vais finir par croire que toutes ces ridicules célébrations vous manquent !

Que porterait-elle sous son manteau en descendant les quelques marches qui la séparerait du sol ? Il pouvait déjà voir son sourire. Déjà sentir ses bras autour de son dos et ses lèvres sur les siennes…


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Message par Thierry d'Anjou Lun 5 Avr - 18:35

Thierry se délectait de partager sa vision des hommes d'Eglise avec son ami et de leur intelligence redoutable pour avoir créer un mythe aussi grandiloquent.

"Non, non, Coldris, ce sont avant tout des comédiens. Quelle autre catégorie auraient pu réussir à faire avaler une fable aussi incroyable aux populations crédules ? Ces gens ont crée la plus grande pièce qui soit de l'histoire du monde et les prêtres rejouent éternellement le même spectacle, pourtant usé jusqu'à la corde. Quelle autre explication à ce miracle que la qualité incroyable de ses acteurs ?"

Jour après jour, heure après, il avait lui aussi porté ce masque épuisant pour répéter cette vieille comédie qui ne l'amusait pas le moins du monde. Comment pouvait-on croire en la résurrection d'un mort ou la transformation des aliments ? Ces croyances-là le dépassaient. Son esprit concevait des explications miraculeuses mais à pas au point de relever de la magie.

"On se demande pourquoi l'inquisition traque les sorciers alors que le Christ était lui-même nécromancien."

Il se décida finalement à exposer sa propose vision de al foi, vivement rabrouée, et découvrit Coldris se perdre. D'abord, surpris, l'inquiétude vint ensuite. Cela ne ressemblait n rien au puissant ministre. Il préféra cette réplique pour le secoua et se rassurer de l'entendre aussitôt réagir. Son esprit ne s'était heureusement pas envolé. Ses yeux semblèrent cependant repartir. Qu'est-ce qui occupaient ses pensées ? Il s'avança et posa la main sur son épaule.

"Coldris... Avez-vous un problème ? Parlez-moi, voyons !"

Il n'aimait décidément pas l'apercevoir aussi.. vulnérable.


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Message par Coldris de Fromart Lun 5 Avr - 23:31


Coldris ne pouvait qu’applaudir aux paroles de son ami. C’était si bien trouvé ! Idée qui le ramena d’office à leur projet de réforme religieuse qui suivait son cours lentement mais surement.

— Et nous en serons bientôt les dramaturges, n’est-ce pas là chose formidable ?

Quoi de mieux pour modeler le monde que d’utiliser la religion, le seul pouvoir qui osait s’immiscer jusque dans leur lit ? On les assimilait à des moutons et ils bêlaient joyeusement tous en chœur les âneries déblatéraient ce que ne manqua pas de souligner Thierry avec une profonde justesse.

— Pour le spectacle, voyons. Vous n’avez qu’à voir comme la populace n’attend que cela. Pendant ce temps, ils ne songent pas à réfléchir au bienfondé de textes dont ils sont bien incapables de comprendre quoi que ce soit.

Étrangement, la religion semblait prendre une place prépondérante dans leur discussion du jour. Entre la divine comédie ecclésiastique et l’ex-voto de Thierry qui se mettait lui aussi à croire qu’un Dieu existait quelque part et à vouloir chanter un Te Deum. Rien ne semblait tourner rond dans cette cellule. D’ailleurs son cher cousin combla le vide et posa sa main sur son épaule avec un air des plus soucieux. Coldris haussa les sourcils et observa cette main.

— Je vais parfaitement bien, cela se voit non ? répliqua-t-il sèchement en se dégageant.

Qu’avait-il donc à le regarder ainsi comme si on l’avait  écorché vif ? Avait-il l’air d’un fantôme ? La séquestration ne lui réussissait définitivement pas quand bien même les conditions de détention étaient plus que convenables. Il soupira, agacé, face à ses yeux effarés qui ne semblaient plus le quitter et renchérit :

— Je vous l'ai dit, je n’ai pas de problème, Thierry. Je vais passer la fin de semaine en agréable compagnie, comment voulez-vous que ce soit un problème ?

Et il commença à s’agiter et faire les cent pas, dévoré par l’impatience qui électrisait ses mollets, submergé d’images qui mêlaient souvenirs et imagination fertile.

Depuis qu’il l’avait quittée trois jours plus tôt, force était de constater qu’il avait rarement passé un moment sans penser à elle, de jour comme de nuit. Longues nuits qui ne connaissaient que peu de répit. C’en était absolument ridicule.
Et tout bonnement incontrôlable.
Il ne pouvait rien faire contre.
C’était là.
Quoi qu’il fasse.
C’était là et ça le dévorait un peu plus chaque jour qui passait.
C’était là et ça le consumait sans qu’il ne puisse le nier.
Plus rien d’autre ne comptait.


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Message par Thierry d'Anjou Mar 6 Avr - 10:08

Thierry rit de cette bonne plaisanterie. Eux, les dramaturges d'une religion nouvelle ? Assurément la meilleure plaisanterie du siècle ! Quand les historiens étudieraient a posteriori les mouvements de la Réforme, ils auraient le choix entre deux moines soucieux du salut des âmes, pleinement convaincus par leurs idées, un souverain anglais qui espérait se remarier dans l'opération et deux débauchés désireux de changer la face du monde. L'intuition lui soufflait que la troisième option serait celle qui fascinerait le plus.

"Ce sera la chose al plus drôle jamais vue !"

Son amie se mit brusquement à se perdre dans ses pensées et à devenir irritable. Quelque chose n'allait pas. Thierry le percevait mais ne savait pas quoi ni comment il devait procéder pour venir en aide. ce dernier pouvait être si entêté et soucieux de préserver ses secrets. Comment réussir à forcer l'ouverture de ce coeur solitaire ?

"'Coldris, allons, mon ami, parlez à votre vieil ami !"

Son esprit se mit à réfléchir en même temps aux paroles prononcées. Il allait passer le week-end en agréable compagnie ? Un sourire grivois naquit sur ses lèvres. Ce n'était donc que cela. Il se mit à pouffer bêtement.

"Oh je vois ! Coldris..."

Il se fit insistant, semblable à un enfant qui demanderait une nouvelle histoire.

"Racontez-moi qui est cette nouvelle maitresse ! Il y a si longtemps que je n'ai pas vu une femme ! Comment est-elle ? Allons, allons, faites partager vos expériences pour votre vieil ami !"
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Message par Coldris de Fromart Mar 6 Avr - 14:09


Thierry s’entêtait à chercher des problèmes là où il n’y en avait pas. Il allait parfaitement bien. Et même mieux ! Il ne s’était jamais senti aussi bien depuis bon nombre d’années. Oh bien sûr, il y avait toujours ce voile sombre qui planait au-dessus de sa tête, ce voile qui ne disparaissait jamais complètement, comme une chape nébuleuse, mais celui-ci, il s’y était habitué, aussi bien que les longues semaines de grisaille sans jamais voir le soleil. Désormais, la nuit avait pris fin, alors qu’importe si le temps était parfois maussade : il savait que le soleil brillait toujours derrière les épais nuages.

En tout état de cause, il n’était pas son « vieil ami ». Il n’en avait qu’un seul de vieil ami et c’était Virgil. Thierry… Il ne le connaissait finalement que depuis une petite année. Qu’était-ce sur cinquante trois ans ?  Cela ne l’empêcha pas de lui répondre de manière évasive afin d’espérer combler sa curiosité. Peine perdue puisqu’il renchérissait déjà sous les pas nerveux de Coldris qui tournait tel un lion en cage.

Oh je vois ! Coldris…

Ce qu’il vit surtout c’était ce sourire moqueur au bord de ses lèvres et ses prunelles qui réclamait des détails croustillants. Il était coincé. Acculé. S’il refusait de répondre, Thierry découvrirait qu’il y avait plus que ce qu’il pensait, car il ne manquait jamais de donner quelques détails croustillants de ses rencontres de temps à autres. Il était là impatient comme un gosse face au ministre qui venait de se figer.

Une réponse. Il fallait une réponse. Qui ne soit pas un mensonge. Il ne voulait pas mentir.

— Vous faites erreur. Ce n’est pas ma maîtresse…

Parce que de fait, il ne s’était jamais rien passé entre eux quand bien même ce n’était pas l’envie qui en avait manqué. Ce n’était simplement pas le bon moment au bon endroit. Mais ce soir, ce soir il n’y aurait personne pour les interrompre. Ils pourraient se dévêtir où bon leur semblerait et cette simple idée suffisait à faire emballer son cœur.

— … Et vous la connaissez déjà.

Eléonore.
Ma petite luciole.
Mon rayon de soleil.
Ma douce lumière.
Ma belle Eurydice.
Ma malicieuse brebis.
Mon charmant petit agneau.

Ce qu’il pouvait avoir envie de la revoir et de la serrer contre lui. Comment faisait-il avant pour être si patient ? C’était un véritable mystère. Aujourd’hui quelques jours suffisaient à le dévorer, hanté qu’il était par la menace d’une fin prématurée.

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Message par Thierry d'Anjou Mar 6 Avr - 14:55

Thierry riait, de plus en plus semblable à un enfant, et attendait les détails de cette histoire qui promettait d'être croustillantes. Son ami ne manquait jamais d'imagination et d'inventivité dans ses relations amoureuses et aucune ne ressemblait complètement à l'autre. A cela se rajoutait un élément majeur : il savait les raconter avec un sens de la formule exquis.

Coldris prenait le temps de réfléchir à la meilleur introduction. Cela promettait. Quelle serait l'héroïne ? Une duchesse ? Une marquise ? Dans quel lieu ? Une alcôve dans un château, à quelques mètres du mari cocu ? Que ce serait cocasse ! Il imaginait sans mal les cornes de l'époux pousser pendant le taureau butinait la femme. Ou peut-être bien dans une église. Ce serait bien son genre, en bon blasphémateur comme il aimait à être, à corrompre une âme vertueuse et à lui proposer de perdre son innocence spirituelle dans la maison même du Seigneur. Il respecterait par ailleurs les lois divines : croissez et multipliez. Le ministre respectait scrupuleusement les ordonnances que Dieu avait exigé dans la Genèse.

Soudain, il ouvrit la bouche mais les paroles qui en sortirent furent décevante. Il y avait bien une femme mais elle ne serait pas sa maîtresse. Il écarquilla les yeux, toujours stupéfait par sa lenteur, puis soupira.


"Je ne comprendrais jamais votre besoin d'attendre."

Il se fit insistant un peu plus :

"mais ce week-end, elle va le devenir, non ?"

Thierry tressaillit de la phrase suivante. Il la connaissait cette femme ? Les plus de son front se creusèrent. De qui pouvait-il bien s'agir ? il se rappela soudain de l'évocation de la furie qui l'avait giflé et de l'allusion moqueuse faite à Coldris en déclarant que son caractère emporté et fort lui plairait. Qu'avait-il dit ?

Elle me plait déjà.

Sa voix contrastait avec l'intonation sévère avec laquelle il lui parlait auparavant pour le sermonner sur son agression faite à Lavinia. Elle trahissait ses émotions. Son attachement. Un vertige le saisit. Coldris serait... épris de cette Eléonore de Tianidre ? Coldris serait... amoureux ? Thierry fixa son ami, comme s'il le redécouvrait, ayant du mal à concevoir que son coeur puisse concevoir un tel sentiment. Il paraissait toujours si calme, capable de maîtriser le moindre débordement émotionnel. Pourtant, Cupidon frappait n'importe quel individu, à n'importe quel moment. Le vilain garnement n'avait-il pas voulu donner une leçon à Apollon une fois ? Sur ces conclusions, il perdit toute envie de se moquer.

"C'est une femme forte, courageuse et audacieuse. Vous allez bien ensemble."

Il ne savait pas quoi ajouter. Si cela avait été une banale maîtresse, Thierry aurait poursuivi. Néanmoins, il percevait à présent l'attachement sincère et profond de son ami, il lui semblait impossible de persister à vouloir connaître ces secrets.

"Je vous souhaite sincèrement d'être heureux. Tous les deux."
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Message par Coldris de Fromart Mar 6 Avr - 17:43


Thierry allait être fort déçu du voyage. Cette fois-ci, pas de récits épiques de ses frasques dans les couloirs du palais, ni de ses escapades dans des passages secrets oubliés des plus beaux châteaux braktennois. Pas de chevauchée fantastique, pas de monts et merveilles, pas de dragon à attirer hors de sa tanière pour en dérober le précieux trésor.

Non, elle n’était pas sa maitresse. Et elle ne le serait plus jamais désormais puisqu’elle avait gagné le privilège bien trop rare de ne faire partie d’aucun carnet, d’aucune liste, si ce n’était celle qui n’était composée que d’un seul nom gravé dans son cœur.

Je ne comprendrais jamais votre besoin d'attendre.

Boudeur, Coldris rétorqua dans la seconde :

— Circonstances malheureuses.

Même s’il devait bien admettre qu’il lui arrivait parfois de faire languir ses amantes pour le simple plaisir d’en décupler l’éphémère satisfaction ensuite. Cette fois-ci, il n’y aurait rien de tout ceci. Il le savait déjà. Il secoua la tête à sa question. Non, elle ne serait jamais sa maitresse. Pas au sens où il l’entendait. Et ce fut tout.

Il vit simplement les sourcils de Thierry se froncer avant de laisser ses prunelles s’écarquiller. Oh. Avait-il trouvé ? Il acquiesça. Il se rappelait sans doute de sa remarque le 24 décembre dernier, Thierry avait toujours eu une excellente mémoire.
Oui, elle était forte, audacieuse, courageuse et tellement plus encore. Elle était douce, intelligente, cultivée, espiègle, amusante, délicate, compréhensive, patiente, aventureuse et elle lui faisait tourner la tête.
Le commentaire de Thierry le déstabilisa pourtant. Etre heureux ? Ensemble ? Il n’avait jamais envisagé cette question un seul instant. Cette simple idée impliquait un futur et il se refusait à voir plus loin que leur prochaine rencontre. Chacune d’entre elles étaient à la fois la première et la dernière. Un ultime recommencement et une suite. Un cycle sans fin. Ce n’était pas une ligne. Et ça ne pourrait jamais l’être.

— Il n’y aura rien de plus que ce qu’il y a maintenant. Ou à peine plus. Elle n’en saura jamais rien. Je m’y refuse.

Parce que tout pouvait s’arrêter du jour au lendemain et qu’il ne voulait pas l’emporter dans sa chute. Elle méritait d’avoir une belle et longue vie, pas de finir aux côtés d’un vieillard. Il détourna la tête vers la fenêtre.

— D’ailleurs je suis allé bien trop loin. Je n’aurais jamais dû me laisser emporter de la sorte. C’était une erreur… Mais je ne m’en suis rendu compte que trop tard.

Et il savait que c’était trop tard, car il avait compris tant à ses mots qu’à ses gestes qu’elle s’était attachée à lui. Elle pouvait dire ce qu’elle voulait, ses beaux yeux d’obsidiennes ne mentaient pas. Il en aurait presque frissonné de savoir qu’il avait cette emprise sur elle et que quoiqu’il fasse désormais, il finirait par la détruire un jour.

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Message par Thierry d'Anjou Mar 6 Avr - 18:20

Malgré la surprise de cette annonce, Thierry était heureux que son ami soit sincèrement et profondément amoureux de cette femme. Il méritait reconnaître le bonheur d'une compagne à son niveau pour passer les dernières années qu'il lui rester dans ce bas monde. Elle n'apprécierait cependant leur relation et devinait que continuer à rencontrer le ministre à Fromart serait sûrement difficiles. Ils trouveraient sans doute d'occasion. par ailleurs, il restait la communication codée pour garder le contact.

Puis, il y eut une déclaration qui fracassa la douceur qui venait de s'emparer de son âme et le laissait rêveur. Il contempla avec stupeur Coldris et l'entendit annoncer que cette relation ne se développerait pas davantage et que cette Eléonore de Tianidre ne saurait rien de ses sentiments. Le disait-il sérieusement ? Oui, cela ressemblait au puissant ministre qui souhaitait tout contrôler. Le prêtre soupira.


"Coldris... Coldris, vous êtes idiot !"

Il le fixa d'un air sévère.

"Vous me faisiez le reproche de ma candeur avec mon fils mais vous n'êtes absolument pas mieux avec celle que vous aimez."

Thierry se força à reprendre son calme et marcha vers la fenêtre.

"Il est imbécile de pouvoir contrôler l'amour et d'espérer avoir la moindre prise dessus. Vous pensez sincèrement, Coldris, vous suffire de ne passer que le week-end avec elle ? Vous vous trompez. Elle sera à peine partie que vous souhaiterez la revoir. pourquoi vous entêtez à ne pas le dire ? Surtout que c'est une femme intelligente. Elle aura compris, j'en suis certain. Mais si vous vous taisez, elle finira par croire que vous ne la voyez que comme un jouet. Comme une maitresse de plus."

Il se retourna et observa son ami d'un regard dépourvu de jugement. De la tristesse se lisait dans son regard.

"Il y a vingt ans, Coldris, j'ai rejeté une femme que j'aimais. Qui portait notre enfant. J'ai cru que ce ne serait rien. Que ce sentiment passerait. mais il 'm'aura poursuivi toute ma vie au point de le noyer dans la boisson. Désirez-vous une vie maudite ? Laissez partir Eléonore, ne lui dites rien, et cessera votre destin. Vous serez seul, Coldris, seul avec vos regrets."

Thierry se tut et se rapprocha de son ami pour l'enlacer.

"Coldris... Ne faites pas mon erreur. Je vous en supplie."

Il s'écarta et le fixa, inquiet. Avait-il réussi à se faire entendre de cette maudite tête de mule ?
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Message par Coldris de Fromart Mar 6 Avr - 22:03


Un idiot ? Loin de le vexer, l’insulte le fit presque sourire. Il l’avait entendu tellement de fois de la part de différentes personnes qu’il en avait perdu le compte. Et en même temps, tout cela réveilla une vague de mélancolie : cela ferait bientôt trois ans que seuls ses fantômes le traitaient encore d’idiot. Trois ans qu’il était parti et qu’il se trouvait seul. Il entendait encore l’écho de leur voix dans son esprit et comme la résonnance du battant contre la cloche, ce qu’il percevait surtout tout autour était le vide insondable qui s’étirait et l’enveloppait de toute part.

Vous me faisiez le reproche de ma candeur avec mon fils mais vous n'êtes absolument pas mieux avec celle que vous aimez.

C’était étrange d’entendre ce « celle que vous aimez », tellement étrange que depuis que Thierry avait commencé à parler, il se sentait comme hors de son corps, étranger à cette scène qu’une partie de lui voulait fuir et qu’une autre partie voulait au contraire prendre en compte. Il le suivit du regard s’approcher de la fenêtre. Tout cela, il le savait déjà. Il n’avait pas besoin d’attendre ce rendez-vous. Il ne pensait déjà qu’à la revoir depuis qu’il lui avait rendu sa main devant sa voiture, avant de retourner à son bureau, sans même diner. Peut-être avait-elle compris, mais peut-être était-ce aussi ce qu’elle voulait que tout cela ne soit qu’un jeu sans conséquence. Un jeu auquel, elle aussi s’était fait prendre de court. Ou bien peut-être ne croirait-elle pas ce qu’il lui dirait tant il était improbable que cela arrive. C’en était presque à se demander comment Thierry pouvait gober la sardine aussi facilement.

Il se retourna finalement pour lui faire part de sa propre expérience, mais il y a vingt ans, lui-même aurait fait les choses différemment, car la situation était différente de celle qu’il connaissait aujourd’hui. Coldris lui rendit son étreinte spontanément et répondit à mi-voix :

— Vous ne comprenez pas. Vingt ans c’est tout au plus ce qu’il me reste si cette vieille pute est magnanime. Je ne peux pas détruire ses cinquante prochaines années  pour le plaisir de vivre quelques années de bonheur. il le serra un peu plus fort Il y a presque trente ans… Quand elle a disparu… Je voulais juste mourir tant ma vie était devenue insupportable, tant c’était juste douloureux de respirer en sachant que je ne pourrais plus jamais l’entendre, ni la revoir.

Et ces innombrables rêvent qui lui faisait miroiter des présents alternatifs où ils étaient de nouveau ensemble et heureux avec leur fils. Ces rêves si décalés de la réalité que ses vertiges en finissaient en nausées lorsqu’il n’avait pas l’impression de tomber dans une chute infinie qui refusait de l’achever. Coldris s’écarta avant de reprendre, le visage grave :

— Elle a déjà perdu quelqu’un. Je ne veux pas être le suivant. Je ne peux pas. Je ne peux pas la laisser se reconstruire pour mieux la détruire ensuite... Elle n’y survivra pas cette fois. Et… Qui sait quand cela pourrait arriver ? Ce pourrait être dans vingt ans, dans un an ou même tout à l’heure. Je pourrais peut-être m’effondrer là, bêtement et stupidement en plein milieu d’une discussion. Ou bien… pire encore, elle pourrait se réveiller contre mon corps glacé...

Il en frissonnait rien qu’à l’évocation et ses membres commençaient même à se tétaniser au fur et à mesure que la marée montait, celle-là même qu’il avait endiguée de force pendant bientôt trois ans puisque son confident s’en était allé.

— Il est parti comme cela. Du jour au lendemain, sans même un adieu. Lui aussi, il a fini par m’abandonner comme les autres. Et il valait mille fois mieux que moi alors je ne vois pas pourquoi cette vieille garce m’épargnerait si ce n’est pour m’achever d’un de ces maudits tours dont elle a le secret.

Il était terrifié à l’idée de mourir du jour au lendemain. Bien sûr un accident pouvait toujours arriver, mais… ce n’était pas pareil. Avoir quelque chose à perdre le terrifier encore plus, s’il y avait quelque chose après la mort, alors il s’en voudrait éternellement de l’avoir fait souffrir comme il avait lui-même souffert des dizaines d’années plus tôt.

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Message par Thierry d'Anjou Mar 6 Avr - 23:11

Les deux hommes s'enlacèrent spontanément, dans une affection naturelle, sans pour une fois de calcul, uniquement par le souci de l'amitié. Thierry se recula ensuite et écouta les arguments que Coldris opposaient aux siens. Il se refusait décidément avec fermeté à s'ouvrir ses sentiments. Le pire, c'était que ses idées se tenaient. Dans quelques années, cette Eléonore de Tianidre se trouverait veuve, privée de son époux, de celui qu'elle avait longuement aimé, mais de leur union naîtrait certainement des enfants qui sauraient combler cette absence. Il y avait un élément d'ailleurs que son ami omettait, comme n'importe quel homme, comme lui-même l'avait longtemps aussi pensé. Les femmes étaient fortes. Les femmes étaient fortes et bien plus que les hommes.

Sa mémoire se souvenait de cette première rencontre avec Eléonore de Tianidre alors qu'il forçait cette malheureuse Lavinia. Le souvenir lui faisait à présent serrer les dents. Il la revoyait face à lui, défendant une femme, quasi une inconnue, le giflant, et bravant son autorité de prêtre. Elle ignorait son pouvoir exact et lui la menaçait du bûcher. Pourtant, elle n'avait pas plié. Elle avait résisté face à lui et entraîné loin son amie. Il se rappelait ensuite de sa colère une semaine plus tard, de ces nouvelles gifles, puis de son inquiétude quand elle l'avait vu à terre après l'attaque violente du chien du molosse de Dyonis.

Elle était bien forte.
Bien plus forte que Coldris ne le croyait.


"Coldris... je comprends votre inquiétude mais dans vos idées d'homme, il y en a une sur laquelle vous faites erreur : les femmes sont fortes. Bien plus fortes que nous et si nous avons l'illusion de croire le contraire, c'est bien la preuve que nous nous trompons. Les femmes, depuis toujours, ne font qu'endurer nos misères et nos décisions. Et pourtant, elles survivent. La mère d'Alex a survécu à ma trahison et aux humiliations de la couille morte qui lui tient lieu d'époux. Ma fille Claire endure depuis sa naissance une existence difficile, sans se plaindre. Tous ces femmes que j'ai pu mettre enceinte ont toujours su s'en relever, ou toutes ces prostituées que vous et moi honorons, elles endurent depuis longtemps une vie difficile. Et pourtant, elles continuent. Quel homme aurait leur courage ?"

Il marqua une pause puis reprit.

"Oui, Coldris, il est incontestable que vous mourez avant elle. C'est dans l'ordre des choses. Mais pourquoi refuser pour vous le bonheur de peut-être vint années au côté de l'autre ? Peut-être même. Qui peut dire le moment de notre mort ? Si je me souviens de ma généalogie, j'ai quelques ancêtres qui ont vécu jusque quatre-vingt ans. pourquoi pas vous ? Vous n'êtes pas un paysan, soumis au travail physique. je suis persuadé que vous pouvez vivre plus longtemps que ces vingt années que vous vous prédisez, surtout si vous êtes accompagné de celle que vous aimez et qui vous aime."

Thierry s'arrêta, espérant toucher l'intellect de Coldris et le convaincre.

"Bien sûr, tous les deux avez perdu quelqu'un. Une personne importante. Je ne nie pas la douleur incommensurable que cela peut causer, mais fuir cet amour qui vous lie, je pense que cela vous tuera là aussi. Tous les deux. Du reste, ne la croyez pas assez grande pour décider d'elle-même si elle veut ou non courir le risque ? je le répète : les femmes sont fortes. Et celle dont votre coeur est épris l'est particulièrement. Alors, faites-lui confiance, avouez-lui, et laissez-la choisir."

Il sentit subitement Coldris se perdait dans des souvenirs et la douleur. Ses paroles devenaient difficiles et trahissaient la souffrance et le deuil.

Et il valait mille fois mieux que moi alors

Cette phrase l'intriguait. Que voulait-il dire ? Sa mémoire se souvint alors que Coldris de Fromart avait autrefois un ami, un meilleur ami, qui se nommait Virgil d'Aussievielle. Le grand-père du petit Adéis. L'ancien Procureur du Roi était décédé subitement, sans que rien ne le laisse présager, d'un malaise. Un homme droit, vertueux et d'une morale irréprochable. Il comprit alors les pensées de son ami et se rapprocha pour l'enlacer à nouveau.

"Coldris... Je comprends votre douleur mais songer à) Virgil ne vous le ramènerait. Quand Beckie est décédée, Alex m'a dit de la laisser partir. De ne pas m'accrocher à son souvenir. D'y penser, oui, mais pas de regretter. De me croire responsable. Que la mort était la cause de choses extérieures. de choses qui nous dépassait tous, nous simples mortels."

Il lui tapota gentiment le dos.

"Nous devons vivre, Coldris, avant de mourir."






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Message par Coldris de Fromart Mer 7 Avr - 14:47

 

Il était perdu. Perdu dans son passé. Perdu dans ses convictions. Perdu dans ses propres désirs. D’une part celui d’y céder complètement et d’autre part le sentiment qu’il ne pouvait pas faire une telle chose. Et la seule personne susceptible de l’éclairer au point qu’il l’aurait suivi aveuglément se trouvait elle aussi six pieds sous terre. Comment pouvait-il faire désormais pour séparer le grain de l’ivraie dans son bouillon de pensées ? C’était ce qui arrivait lorsque l’on se reposait corps et âme sur quelqu’un pendant de bien trop longues années. Bien sûr, il en avait souvent fait qu’à sa tête, mais étrangement, c’était le seul avis qui lui importait réellement. Il avait beau avoir fait le fier ou pendre ses rares fureurs avec détachement, elles étaient les seules qui le blessaient vraiment. Qu’aurait-il dit à ce sujet, lui ? Il avait beau se poser et se reposer la question, il avait beau entendre sa voix, elle ne faisait que marmonner indistinctement dans son esprit.

Les femmes étaient fortes ? C’était bien Thierry qui disait cela ? Dans d’autres circonstances, il aurait certainement haussé les sourcils avant de se moquer allègrement de ses allégations. Il ne niait pas que certaines étaient dotées de cette vertu, mais de là à en faire une généralité sur la base de quelques-unes…

Et pourtant, elles continuent. Quel homme aurait leur courage ?

Il souffla un rire caustique avant de répondre simplement « Moi. » Et c’était pure vérité. Il avait traversé pire que tout son témoignage réuni. Bizarrement, il n’y avait pas de femmes à de hautes fonctions, c’était bien la preuve que l’ambition et le pouvoir étaient réservés aux hommes.

Thierry était bien gentil, mais statistiquement, il avait tout de même plus de chance de mourir avant l’échéance des vingt ans qu’après. Et si c’était pour finir complètement sénile, il aimait autant qu’une âme charitable se charge de l’achever dès qu’il perdrait l’esprit. Si le laudanum et l’alcool pouvaient conserver la jeunesse alors il atteindrait assurément le siècle, dans le cas contraire en revanche il avait bien peur qu’on ne l’enterre bien avant.

Il soupira.

Admettons.

Cela ne changeait pas le fait qu’il ne pourrait pas non plus l’honorer éternellement et que là aussi, les années qui s’écoulaient finiraient par le rattraper. Elle finirait par se séparer de lui et irait chercher du réconfort ailleurs que contre sa vieille écorce fripée. Oui. Au fond, s’il vivait suffisamment longtemps comme le prétendait son ami, elle n’aurait pas à souffrir de sa disparition puisqu’elle l’aurait délaissé bien avant pour un quelconque homme de son choix. Et le pire, c’était qu’il ne la retiendrait pas, il l’encouragerait même à partir et prierait pour qu’elle l’oublie. Et s’il tombait malade, il s’arrangerait pour être suffisamment détestable -ce qui serait fort simple- pour qu’elle ne rêve que de le voir expirer son dernier souffle. Après tout, oui peut-être que Thierry n’avait pas tort et qu’il pouvait espérer vivre son amour. Il ne doutait pas qu’elle soit forte, il n’en aurait jamais douté. Il craignait simplement qu’elle ne manque de discernement et finisse par réaliser l’erreur qu’elle avait faite, mais au fond… Puisqu’il ne comptait pas se marier avec elle, cela ne blesserait que lui et elle, n’aurait pas à subir sa perte. Alors oui, il avait sans doute raison. Il devait lui faire confiance. De toute façon, il ne parvenait plus à penser distinctement, alors… Il acquiesça.

Mais le fantôme de la mort de Virgil rôdait toujours sous la forme d’une grande faucheuse qui ne semblait qu’attendre de pouvoir enfin le décapiter dans un sifflement macabre. Entendre le prénom de son ami dans une autre bouche que la sienne le fit tressaillir à peu près autant que cette nouvelle étreinte.

— Vous ne comprenez pas. Ce n’était pas un simple ami. Ce n’était même pas un frère. Il était ma conscience. Il était celui qui me parlait toujours sans jugement et sans hypocrisie. Celui qui part ses rares fureurs me signalait que j’avais réellement était déraisonnable ou immoral ou les deux à la fois. Maintenant, il n’y a plus personne pour se placer en travers de mon chemin et faire obstacle à mes conduites. Il était le seul à connaitre tous mes travers et toute ma vie d’un bout à l’autre. Il n’y avait qu’à lui que je confessais tous mes méfaits et dont j’étais prêt à subir le courroux. Pourquoi croyez-vous que je lui ai demandé d’être le parrain d’Alduis ? Si j’avais pu, je lui aurais même confié mon propre fils et il en aurait fait quelqu’un de bien mieux que ce que je n’ai fait.

Thierry lui tapotait gentiment le dos et il se laissa tomber sur le lit, tête entre ses mains.

— Vous voulez que je vous dise ? Je suis fatigué de vivre. Ce maudit phasme décharné là il indiqua le crucifix brisé au sol il se plait à se faire acclamer pour avoir ressuscité, mais moi j’ai ressuscité tant de fois que j’ai fini par en perdre le compte ! Et j’en ai assez. Ils sont tous partis, j’aimerais juste mourir en paix. Mais maintenant, je ne peux même plus parce que j’ai retrouvé la seule raison qui me pousse encore à vivre et qui m’empêche de dormir définitivement. Et avec un peu de chance, l’ironie du sort fera qu’elle aussi disparaitra avant moi en donnant naissance à notre enfant.

Il était maudit et sa vie même était un supplice sans fin. C’était à se demander comment il avait pu accepter de se battre si longtemps. Au fond d’ailleurs, c’était peut-être pour cela qu’il craignait temps d’accéder à son corps et que toutes ces malheureuses circonstances apparaissaient…

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Message par Thierry d'Anjou Mer 7 Avr - 16:17

Thierry enveloppa de ses bras Coldris dans u élan sincère d'affection. Il se retira et le laissa méditer à toutes ces paroles que son esprit s'était efforcé de penser dans l'espoir de l'apaiser et de lui faire admettre la nécessité d'accepter cette relation. Ils méritaient d'être heureux. Lui, comme cette Eléonore.

Un certain temps passa avant que Coldris ne se décide à ouvrir la bouche de nouveau et à confesser le trou que son ami défunt avait laissé dans son âme. La mort était venu prendre ce Virgil, comme elle avait injustement saisi sa sœur. Des larmes commencèrent à perler au coin de ses yeux. Il enviait son compagnon pour avoir connu une telle amitié, aussi solide, pendant tant d'années et finit par s'échouer contre la table.


"Je n'ai jamais eu un seul ami. Pas une fois. Jusque l'an dernier. Quand nous nous sommes connus au mariage de la princesse de Djerhan. Pourtant, à cet instant, rien de mes intentions n'avait d'honorables. je n'aspirais qu'à jouir de votre puissance. Pourtant, au fil de nos rencontres, j'ai commencé à m'amuser, sincèrement, à vous raconter mes histoires, à parler de plus en plus de mon fils, tout j'entendais les vôtres avec le même plaisir. Puis est venu mon arrestation et le fait que vous ne m'ayez pas lâché. Nos échanges par lettres. Puis..."

Il baissa la tête, se sentant véritablement honteux de prononcer la suite.

"Aujourd'hui, je sais que vous êtes mon ami. Un véritable ami."

Il releva la tête en forçant à croiser le regard de Coldris en dépit du malaise qui l'envahissait.

"Votre ami est parti, Coldris, mais son esprit est en vous. Vous connaissez maintenant vos travers et les choses éviter. Vous en voulez une preuve ? C'est vous qui me sermonnez et m'appelez à la prudence. C'est vous qui avez passé sept mois à me seriner de reconnaître Alexandre. de lui dire au moins la vérité. Et malgré nos différents, vous êtes revenu et vous continuez de me soutenir. Vous êtes devenu pour moi, Coldris, ce que Virgil a été pour vous."

Son corps tremblait. sa langue était si peu habitué à confier des compliments sincères.

"Et même si vous n'avez su bien éduquer votre fils, moi, je vous fais confiance pour prendre soin du mien."

Soudain, Coldris s'effondra sur le lit de sa cellule, brisé, et s'épancha sur un mal-être accumulé en lui depuis de nombreuses années. Son âme le comprenait et ressentait une impression similaire. La vie était longue. Infiniment longue. Il vit son regard porté vers le crucifix et le prêtre, par réflexe, s'en alla pour flanquer un grand coup de pieds dedans et vint le rejoindre en laissant tomber sur le matelas.

"Je suis moins âgé que vous, de quelques années seulement, et j'aimerais aussi que tout ça, tout ça s'achève. Et pourtant, j'ai peur de cette fin, du néant, mais en même temps, je hais la vie et ses misères. Tout ce qu'elle m'apporte à moi aussi ce sont des blessures."

Son regard se dirigea vers le crufix qui les narguait au sol et son esprit se souvint de ce jour affreux.

"Merci pour avoir été là quand j'ai appris pour sa mort. Pour m'avoir permis de récupérer. Pour m'avoir accompagné pour l'enterrer. je ne me souviens pas l'avoir encore dit."

Sa gorge se serra un peu plus et les larmes coulèrent de se rappeler de ce mausolée sinistre où elle reposait.

"Je la croyais morte et Il me l'a rendu pour mieux me la reprendre quelques jours plus tard ! Quel Dieu peut-Il être assez cruel pour faire ça ?"

Son corps perdit ses dernières forces et s'effondra sur l'épaule de Coldris.
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Message par Coldris de Fromart Mer 7 Avr - 23:24


Il n’avait jamais vraiment évoqué la mort de Virgil depuis qu’elle avait eu lieu. Avec qui aurait-il pu ? Il ne parlait pas à Alduis et il y avait bien Léonilde mais le fossé professionnel qu’il y avait entre eux l’empêchait de trop s’épancher. D’autant plus qu’il savait pertinemment tout ce qu’il y avait à en dire, alors à quoi bon perdre du temps en palabres inutiles ? Il ne s’était pas attendu à ce que ses confessions rendent les yeux humides à Thierry.

Je n'ai jamais eu un seul ami. Pas une fois. Jusque l'an dernier.

Pour la première fois de sa vie, il réalisa réellement à quel point il avait été chanceux de pouvoir compter sur le soutien inconditionnel de Virgil. Quelles que soient les circonstances, quelles que soient les horreurs qu’il pouvait lui dire, il était toujours là. Il avait toujours considéré cela comme acquis et normal, mais il réalisait aujourd’hui que ce n’était rien de tout cela. Il aurait pu s’en falloir de peu pour qu’il ne soit lui aussi seul. Il s’était souvent senti seul et pourtant, il avait été si bien entouré.

Pourtant, à cet instant, rien de mes intentions n'avait d'honorables. je n'aspirais qu'à jouir de votre puissance.

Bien sûr, c’était évident. D’ailleurs, Coldris en avait fait de même sans aucun état d’âme : il s’était servi de lui pour obtenir des informations. Une place clé et une langue bien pendue qui s’allongeait au fur et à mesure que les verres se vidaient, il aurait été un idiot fini de ne pas saisir cette opportunité au vol. Il devait admettre cependant qu’il avait lui aussi apprécié leurs rencontres plus qu’il ne l’aurait cru au départ. C’était comme une oasis dans le désert qu’il traversait, une étape rafraichissante dans sa pénible et interminable marche.

Aujourd'hui, je sais que vous êtes mon ami. Un véritable ami.

Il eut un léger mouvement recul de la tête, surpris. Bien sûr, cela faisait longtemps qu’ils s’appelaient ainsi comme le font les hommes qui se fréquentent régulièrement. Il n’avait jamais envisagé la chose sous cet angle. Il pouvait concevoir d’avoir lui des amis, mais pas d’être l’ami de quelqu’un.  Qui aurait pu vouloir compter sur quelqu’un d’aussi instable, égoïste et pragmatique que lui ? Cela le dépassait. Oh bien sûr, il savait être de bonne compagnie en soirée, mais de là à vouloir être son ami… Il ne savait pas quoi répondre. Il ne s’était pas vraiment attendu à cela. Il allait entrouvrir la bouche mais fort heureusement Thierry qui n’avait pas fini reprit la parole.

Vous connaissez maintenant vos travers et les choses éviter.

Non c’était faux. Ou plutôt, oui, il le savait mais non il ne pouvait pas s’en empêcher. Il ne pouvait pas s’empêcher de séduire les femmes ni d’aller passer des nuits d’ivresse au lupanar et encore moins de se réfugier dans le Laudanum -même si cela, c’était un peu de la faute de Virgil.-

Vous en voulez une preuve ? C'est vous qui me sermonnez et m'appelez à la prudence. C'est vous qui avez passé sept mois à me seriner de reconnaître Alexandre. de lui dire au moins la vérité. Et malgré nos différents, vous êtes revenu et vous continuez de me soutenir. Vous êtes devenu pour moi, Coldris, ce que Virgil a été pour vous.

Oui, il voulait une preuve, et plus d’une. Parce qu’il ne pouvait pas croire cela. Et il reconnaissait les faits cités, sans même comprendre pourquoi il avait agi ainsi. Et pour leurs différends… C’était faux. C’était lui qui était revenu. Coldris ne serait jamais allée le chercher. Ou peut-être que si. Il ne l’aurait sans doute pas laissé aller moisir dans un monastère des colonies. Il l'aurait fait évader sur le chemin. Parce qu’il savait que cela équivaudrait à une peine de mort, mais… Il ne pouvait pas être devenu son Virgil… Il était bien trop loin d’être irréprochable et ça ne lui ressemblait pas. Il n’avait aucune morale. Presque aucune morale. En fouillant bien, on pouvait sans doute trouver quelques principes, mais il n’arriverait jamais à la cheville de son ami. Quoi qu’il dise ou fasse. C’était tout bonnement impossible. Et être considéré comme tel était une bien lourde responsabilité, bien plus que d’être ministre même. Surtout lorsque l’homme qui les prononçait était terriblement sincère et s’appuyait de tout son poids sur vous.

Et même si vous n'avez su bien éduquer votre fils, moi, je vous fais confiance pour prendre soin du mien.

Coldris serra les mâchoires. Comment aurait-il pu lui avouer qu’il avait tout manigancé dans l’arrestation d’Alexandre ? Tout cela pour obtenir une promesse d’Alduis qu’il ne parvenait pas à obtenir différemment. Tout le reste, tout le reste n’était que du bonus. Les aveux de Thierry, la garde d’Alexandre. Il n’avait planifié cela que dans l’unique but de tenir les couilles de son fils. Encore une chose que Virgil aurait désapprouvée, quand bien même il n’aurait jamais laissé Alexandre monter sur le bûcher et que lui-même éprouvé des réticences à ses penchants.
Il ne pouvait avouer cela et ne le lui dirait jamais. Cela faisait partie des rares choses qu’il avait enterrées au fond de lui et qui ne sortiraient jamais de sa bouche. Il posa une main sur son épaule et réussit à articuler quelques mots.

— Je vous remercie. Je ferai mon possible pour me montrer à la hauteur si c’est ainsi que vous me voyez et même si j’ai dû mal à concevoir de pouvoir lui ressembler y compris de très loin…

En vérité, il se trouvait surtout affreusement fatigué. Depuis aussi longtemps qu’il s’en souvenait sa vie n’avait été qu’une suite d’épreuves. Il avait passé chaque jour à trébucher pour finir par se relever. Il était mort même plusieurs fois. Mais il avait toujours ressuscité. Et si une force supérieure existait réellement, alors elle était assurément vicieuse à souhait pour s’amuser de ses déboires et de ses malheurs qu’elle prenait tant de plaisirs à répéter à l’infinie.

Quelle serait la prochaine fois ? Il craignait parfois de mourir subitement comme Virgil et d’autres fois l’idée lui semblait parfaitement absurde, car il savait au fond de lui qu’il leur survivrait tous, qu’il assisterait à toute leur disparition avant qu’on achève enfin son supplice. Le pire dans tout cela c’est que depuis qu’il avait rencontré Éléonore, il entrevoyait un espoir qu’il craignait de saisir. Sa petite luciole qui illuminait si bien son cœur… Il était terrifié à l’idée de la savoir aussi éphémère que l’animal luminescent. Il ne parvenait même plus à savoir s’il devait être heureux ou malheureux, ou même s’il pouvait simplement être heureux. En avait-il le droit ? D’être heureux, vraiment heureux et non passagèrement ? Il se laissa tomber sur le lit et avoua tout cela à son cousin et… ami. Véritable ami.

Thierry envoya valser les débris de la croix à l’autre bout de la cellule avant de se confier à son tour. Il leva un regard désolé vers lui. Puis il évoqua le suicide de sa sœur. Coldris se souvenait encore de ce jour avec une profonde clarté. Il n’avait tenu que pour l’aider. Il ne savait même pas comment il avait réussi à enfermer ses démons si longtemps… Tout était si clair encore et comme dans un cauchemar en même temps. Il était arrivé aussi vite qu’il avait pu, ils avaient placé le corps de Beckie dans un cercueil avec l’aide de Valmar car Thierry n’avait pu s’y résoudre, puis ils étaient partis tous les trois jusqu’au château d’Anjou où il l’avait inhumé. Coldris n’avait jamais retrouvé la sépulture de sa sœur. C’était comme si elle n’avait jamais existé. On l’avait enterré en son absence, quelque part, sans qu’il ne sache où. Il avait cherché longuement sans parvenir à en dénicher l’emplacement. Ce jour-là, c’était un peu sa propre sœur qu’il avait déposée sous terre.  Ils avaient fini la journée (et la nuit) adossés au pied d’une statue de marbre à vider la bouteille de whisky à l’opium qu’il avait apporté…

— C’était naturel se contenta-t-il de répondre dans un hochement de tête.

Je la croyais morte et Il me l'a rendu pour mieux me la reprendre quelques jours plus tard ! Quel Dieu peut-Il être assez cruel pour faire ça ?

Sur ce, Thierry s’effondra contre lui, et comme ce jour dans le mausolée, il passa fraternellement un bras autour de ses épaules.

— Une vieille pute mal baisée. cita-t-il Mais vous voyez, ce n’est pas ce qu’aurait dit Virgil. qu’aurait-il dit lui d’ailleurs ? Il ne savait pas précisément Il l’aurait surement remercié de l’avoir revu, lui. Et il n’aurait pas approuvé le suicide. C’était interdit dans sa conception de sa vie. Mais la piété c’est pour les idéalistes.

Coldris de Fromart
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Message par Thierry d'Anjou Jeu 8 Avr - 12:01

Leur mélancolie avait rempli la cellule entière et les deux amis s'en retrouvaient à méditer sur leurs existence tortueuses et douloureuses. Peu après ses confidences, la mine abattue, Thierry repensait à sa jeunesse et à ses désillusions. Un léger sourire lui vint, malgré lui, à se rappeler de ses exploits au monastère.

"Un jour, Coldris, je vous raconterais comment j'ai mis le feu au monastère dans l'espoir de m'évader."

Son esprit préféra occulter la suite de cette aventure. Il se dérobait et refusait de convoquer ces images enterrées.

"Mais c'était très cocasse de voir des moines danser dans une chapelle, devant les flammes, sans savoir ce qu'ils devaient faire."

Son regard fixait Coldris qui se perdait à nouveau dans ses réflexions. S'il parvenait à le faire rire, à l'éloigner de ses ténèbres, peut-être se sentirait-il mieux. Il devait essayer.

"Ou la fois où j'ai volé des cuisines tous les concombres pour les planter, pendant la nuit sur chaque représentation du Christ, à l'endroit le plus évident, vous imaginez bien."

Il continuai à guetter la réaction de son ami, espérant toujours réussir à le ramener dans une réalité plus agréable.

"Ou bien j'ai pissé dans le vin pour la messe et j'ai observé les moines boire ce nouvel extrait de Dieu."

Soudain, Coldris finit enfin par réagir à le remercier de ses paroles. Thierry lui sourit et posa la main sur son épaule.

"Vous n'avez pas à être lui, Coldris. Vous êtes vous. Et c'est pour cela que je vous apprécie. Et Alexandre vous appréciée aussi pour cela, je pense, s'il accepte de travailler avec autant de ferveur pour vous."

Ses interventions ne suffisaient pas et Coldris se laissait retomber sur ce lit, épuisé. Que pouvait-il faire pour lui ? Comment l'aider ? Quels mots dire ? Il possédait ordinairement une belle éloquence, qui désarmait n'importe quelle personne, mais aujourd'hui face à son ami, celui qui aurait le plus besoin de son don i se retrouvait désarmé. Il devenait un chevalier sans épée. Il était inutile. Il donna un coup de pied dans cette maudite croix et vint rejoindre Coldris pour se laisser abattre à son touret s'effondrer sur l'épaule de son compagnon. Quelle scène incroyable ! Ah, qu'ils étaient magnifiques les deux grands débauchés de Braktenn ! Le bras de Coldris passa autour de son dos, comme lors de ce fameux jour dans le mausolée.

"La pitié, c'est pour ceux qui n'ont rien vécu. Pour ceux qui pensent que tout peut être bon et ne comprennent pas la souffrance."

Thierry se redressa et cracha ces paroles avec mépris et hargne. Puis, les images de son esprit lui traversèrent l'esprit. Il soupira.

"Non, il y a Alex pour prouver le contraire. Alex est pieux. Pourtant, lui aussi depuis longtemps a vécu des moments horribles. Il a été asservi injustement et a même eu la force de pardonner à celui responsable de sa condamnation."

La boule de jaune remontait et serrait sa gorge. Son poing frappa le matelas.

"Pourquoi ? Pourquoi pardonne-t-on à un ennemi ? Il s'est introduit dans le château, cela méritait la flagellation, oui, mais pas la corde, ni l'asservissement ! Comment ce petit con a -t-il pu juger acceptable de pardonner ça ?

Ses ongles griffaient le matelas.

"Ou pour réclamer quinze coups de tisonnier pour de bêtes insultes faite à un esclave zarkotien ! Un esclave, qui en passant, est stupide et sans éducation. Alex, non mais Alex, avec ses idées religieuses, de pardon divin, il peut être totalement stupide !"



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Message par Coldris de Fromart Jeu 8 Avr - 13:23


Le silence s’étirait, perdu qu’il était dans ses pensées et ses réflexions en tout genre. L’atmosphère lourde de la cellule les enveloppait et toute trace de jovialité semblait s’être irrémédiablement évaporée. Il ne comprenait pas comment Thierry pouvait bien le considérer comme tel… Alors, comme à son habitude, son ami combla le vide, en parlant encore et encore. Il écoutait d’une oreille distraite. La chapelle en flammes, tableau cocasse certainement. L’image des concombres plantés sur le christ en guise de vit lui arracha un sourire. Cela lui rappela le phallus disproportionné des représentations de Pan. Quel massacre que de l’émasculer pour le remplacer par une stupide feuille de vigne ! A l’anecdote suivante, il remonta sa manche droite où trônait toujours une marque auréolée et rosée.

— Voilà ce qu’il m’en a couté de pisser dans un bénitier la première fois. J’espère pour vous que les frères ont fait preuve de plus de miséricorde. il baissa sa manche Mais cela ne m’a pas empêché de recommencer.

Il avait simplement fait preuve de plus de discrétion les fois suivantes.

Il le remercia pour sa confiance sans être pour autant certain qu’il possèdait de quelconques qualités de guide morale. Cela semblait définitivement absurde et dénoué de toute logique. Il reconnaissait cependant qu’il avait raison sur un point : Virgil vivait désormais en lui et c’était sur son souvenir qu’il s’appuyait pour garder la tête hors du vice. Pourtant, cela ne suffisait pas à rassurer ses craintes, pas plus qu’il ne pouvait y piocher l’absence de motivation vitale qui lui faisait défaut ou y résoudre ses conflits moraux. Il en était à chercher un quelconque signe de sa part comme ces dévots qui voyaient la Sainte-Vierge dans une flaque d’eau. A ce rythme, il deviendrait fou bien avant d’être sénile.

Ils avaient fini par s'échouer là, assis sur le rebord de ce lit dur comme du bois. Coldris regrettait de ne pas avoir apporté une bonne bouteille tout compte fait. A quoi devaient-ils ressembler à se morfondre ainsi sur leurs sorts respectifs ? Cela ne lui ressemblait pas. Il secoua la tête, son bras toujours autour des épaules de Thierry qui se redressa vivement pour commenter. Il ne fit aucune remarque sur la peine d’Alexandre. Ils avaient déjà eu cette discussion et il la trouvait parfaitement justifiée. Cela n'avait guère changé. Thierry aurait-il agi différemment s’il avait s’agit de sa propre demeure ? Il en doutait. Ses liens de sang lui brouillaient la vue, c’était évident. Coldris, lui, comprenait Alexandre : il pardonnait car c’était justifié et qu’il acceptait de reconnaitre sa faute, ce qui était tout à son honneur. A ses côtés, la rage de son cousin se déversait contre l’innocent matelas rêche. Il se retint de justesse de s’esclaffer à la mention des quinze coups de tisonniers. Quel idiot fini !

— C’était un chrétien que voulez-vous rétorqua-t-il finalement avec ironie, tout en allégeant volontairement la présence du « i » Mais voyez le côté positif : il progresse lentement. Il a enfin admis qu’on pouvait baiser sans être marié et soyez sûr que je m’assure qu’il ne régresse pas!

De son ton sarcastique retrouvé, il s’était ourlé d’un petit sourire amusé.

— Rassurez-vous, il n’accorde pas son pardon divin à n’importe qui. il reprit plus sérieusement, ce n’est que parce qu’il accepte de reconnaitre sa faute qu’il le peut. Mais également car il ne considère pas sa condition comme une fin en soi. À juste titre. Ressasser le passé ne sert à rien, il faut aller de l’avant. Et vous, mon ami, n’aimeriez-vous pas être vous-même pardonné de vos erreurs ?

Il posait la question sincèrement. Vu de l’extérieur et en faisant abstraction de la situation et des protagonistes, on y retrouvait malgré tout des similitudes…





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