[17 janvier 1598 - matin] – Nouvelles du purgatoire [Terminé]
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Re: [17 janvier 1598 - matin] – Nouvelles du purgatoire [Terminé]
"Pour chacune de ces bêtises, j'étais flagellé, puis conduit une quinzaine de jours au cachot, sans nourriture, sans lumière. Mais je ne renonçais pas. Je n'aurais jamais capitulé. a ce moment-là de mon existence, c'était la liberté ou la mort que j'aspirais. Ni plus ni moins."
Son regard balaya la cellule actuelle et la fenêtre entourée de barreaux.
"Cette cellule-là est un Paradis."
Peu après, ils retombèrent dans leur morosité, effondrés sur ce lit, jusqu'aumoment où l'eprit de Thoerry en vienne àsonger à son fils et aux absurdités de certains actes de as conduite. A cela Coldris semblait le défendre. Il lui rappelait ensuite qu'Alexandre avait finalement que l'on pouvait baiser sans être marié et le prêtre se sentit à nouveau embarrassé.
"Il a compris comment on pouvait on pouvait baiser, mais pas de la même manière... non, je vous en supplie, je ne souhaite pas associer Alexandre et sexualité. J'ai beau accepté qu'il ne soit pas... Qu'il soit... Je ne peux pas en revanche le comprendre. Se rebaisser à être une femme, non, ça, je n'arrive pas à comprendre cette... anomalie."
Thierry fit ainsi plus plus rassuré à l'évocation du pardon dobt son fils afisait si généreusement preuve. Il entendit Coldris, intrigué.
"Ah ou ? Et à qui ne pardonne-t-il pas alors ?"
Quant à lui, aller de l'avant, être pardonné... Il ne savait que répondre. Il ne savait même pas si un avenir lui était encore possible.
"Alexandre a une vie longue devant lui. Moi, la mienne est un cul-de-sac. ESt-ce que je veux être pardonné ? Est-ce-que je je peux réellement espérer l'être ? J'ai passé des années à abuser des femmes. Sans le comprendre. A semer des bâtards dans toute la capitale, dont la moitié est peut-être infirme, sans jamais me soucier d'eux. A rejeter longtemps mon fils. A laisser la femme que j'ai aimé être maltraitée par son mari. Mes crises sont si nombreux. Qui pourrait sincèrement les pardonner ? moi-même, je ne les pardonne pas. Je suis un lâche et un irresponsable."
Le prêtre s'était finalement calmé et fixait avec langueur le mur devant eux.
"Vous devriez dire à Valmar de me faire assassiner le mois prochain. Le monde se portera mieux sans Thierry d'Anjou et personne ne le regrettera."
Il tressaillit presque aussitôt à la fin de ces paroles et se tourna l'air désolé vers Coldris.
"Non, je ne vous laisserez pas. Nous sommes amis, nous avons dit, et je vous condamnerai pas à la solitude."
Il poussa un long soupir.
"Il faudrait seulement que je trouve une raison de vivre."
Re: [17 janvier 1598 - matin] – Nouvelles du purgatoire [Terminé]
A l’évocation des sanctions dont il avait écopé, il serra les mâchoires et roula des yeux. Il n’y avait pas besoin de vivre dans un monastère pour subir de pareils châtiments, Coldris pouvait en témoigner. Les flagellations, la brûlure, les incarcérations, la mise au carcan, les pluies de coups à ne plus pouvoir en ouvrir les paupières, il connaissait cela parfaitement. Entre la mort et la liberté, il avait choisi la liberté dès que l’occasion s’était présentée. Et lui qu’avait-il choisi alors ? Il n’était ni libre, ni mort.
Ses yeux balayèrent de concert la cellule. Oh oui ! C’était un paradis : il y faisait relativement bon, il y avait un vrai lit et non une litière de paille, de quoi manger, du mobilier, pas de rats… Rien à voir avec les oubliettes où il avait été jeté pendant quatre mois dans l’espoir de briser son esprit revêche. Manque de chance, cela n’avait fait au contraire que nourrir ses velléités. Après cet épisode, il n’y était d’ailleurs guère retourné, mais finir enchaîné au mur comme un vulgaire chien à la merci des éléments et des violences fraternelles était-ce réellement mieux ?
— En effet. Certains mendiants tueraient pour avoir le privilège de dormir ici commenta-t-il.
Mais cette éclaircie fut terriblement fugace et il en fallut peu pour qu’ils ne terminent tous deux par s’échouer sur le lit comme les deux âmes en peine qu’ils étaient. Ce fut cette fois au tour de Coldris de tenter de dérider son ami avec ses habituels sarcasmes qui ne manquaient pas d’ordinaire de l’amuser. Sans succès. Il posa une main sur son épaule.
— Je parlais de la mienne et non de la sienne. Si vous imaginez que je comprends plus la chose que vous, vous fourvoyez, mon cher cousin. Cette simple idée me répugne autant qu’elle me dégoûte. Je ne m’y ferai jamais. Comment peut-on préférer les… concombres aux abricots ?
Il roula des yeux dans un soupire. Comment pouvait-on avoir envie de passer ses mains sur le corps anguleux d’un homme quand on pouvait le faire sur les courbes rebondies d’une femme ? Quel plaisir pouvait-il y avoir à préférer embrasser des lèvres masculines à celles pulpeuses d’une femme ? C’était une aberration. Une anomalie qu’il ne pourrait jamais appréhender, lui, qui ne pouvait s’empêcher de se retourner sur un joli minois.
Ils évoquèrent la capacité à pardonner d’Alexandre de pair avec ses idioties. Quinze coups de tisonnier… il savait désormais quoi lui offrir pour son affranchissement. Thierry semblait intrigué qu’il existe une personne qu’il n’était pas prêt de pardonner, c’était pourtant évident.
— Ce suce-merde de Bellanger. Et dire qu’il ose prétendre être mon ami. grinça-t-il entre ses dents.
Mais la question la plus importante était incontestablement de savoir si lui-même espérait être pardonné pour ses méfaits divers et variés. Question à laquelle, fidèle à ses habitudes, il divagua sans lui fournir de réponse précise. Coldris se tourna pour lui faire face et plongea son regard sévère dans le sien.
— Vous n’avez pas répondu à ma question qui est pourtant simple : aimeriez-vous être pardonné, oui ou non ?
Thierry sembla hésitant avant de le gratifier enfin d’une réponse simple et claire.
— Alors moi, je vous pardonne. Je sais que vous vous repentez sincèrement et que vous n’aviez pas conscience de mal agir. Vous n’êtes pas quelqu’un de mauvais, vous êtes simplement un bel idiot. il esquissa un sourire taquin Vous devez assumer vos erreurs pour ce qu’elles sont. Tout le monde fait des erreurs. Je suis sûr que si on devait lister l’intégralité de mes crimes, on pourrait faire le tour du Palais Royal avec. Ce qui est fait est fait. Les regrets ne servent à rien.
La voix de sa petite luciole s’invita dans son esprit. S’il pouvait faire mieux alors Thierry le pouvait aussi, il en était persuadé.
— Servez-vous-en pour faire mieux. Si vous êtes si misérable que vous le dites, vous ne pouvez guère que vous améliorer.
Mais il semblait ne pas vouloir l’écouter et continuer de proférer des âneries. Le tuer ? Il leva les yeux au plafond avant de les reposer plus implacable que jamais sur lui. Avait-il été lui-même si pénible ? Non, il avait sans doute dû être pire encore. Pauvre Virgil, peut-être bien qu’il s’était réjoui d’être enfin libéré du boulet qu’il avait traîné et supporté toutes ses années durant … Heureusement, il se corrigea lui-même sans qu’il n’ait besoin de lui signaler l’absurdité de la chose.
— Je vous remercie. Une raison de vivre ? Pourquoi ne profiteriez-vous pas de votre liberté future pour devenir enfin celui que vous souhaiteriez être ? Soyez meilleur et profitez du restant de vos jours pour découvrir cette personne. Souvenez-vous de celui que vous étiez avant cela.
Il marqua une pause afin de le laisser songer à ses paroles puis reprit
— Vous serez assigné à des travaux généraux après votre procès. Je n’y assisterai pas, je donnerai un discours au même moment pour l’inhumation aux Champs-Élysées d’un vétéran rencontré à l’hôpital général, mais mes directives ont été déposées entre de bonnes mains au parquet. Un hôtel dédié aux invalides de guerre sera fondé sur ordonnance royale prochainement, si vous l’acceptez je vous propose de purger le restant de votre peine là-bas. Il sera sans doute placé sous la direction de mon beau-fils.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [17 janvier 1598 - matin] – Nouvelles du purgatoire [Terminé]
- Avertissement- homophobie dans ce post et le suivant:
"Mieux vaut mourir pendu que dans le froid de la rue. Le bourreau est rapide, lui."
Leur humeur s'assombrit à nouveau mais la conversation aida peu à peu à les reprendre. Coldris finit par évoquer Alexandre et son rapport avec la sexualité. Instinctivement, il se sentit gêné. Imaginer son fils avec un homme, dans le même lit... Son ami se chargea de le détromper de ses paroles et déclara ne pas plus comprendre cette attirance plus que particulière.
"C'est une chose... singulière. J'ai accepté que mon fils soit... Je ne souhaite le voir souffrir davantage et je me suis attaché à l'apaiser. mais de là à comprendre qu'il puisse aimer faire la femme. Non, je ne comprends absolument pas. Est-ce une erreur de la nature, comme le sont certaines malformations humaines ? Ou une maladie comme celle qui se transmet dans ma famille et affecte Alex ? Des témoignages qu'ont laissé les littératures antiques, nos enfants ne sont pas des anomalies. Mais pourquoi eux ? Existe-t-il une chose qui aurait péché dans leur éducation ? Je n'ai pas été là pour élever Alex, il s'est méfié, à raison, de son père adoptif, peut-être s'est-il joué des choses en lui durant son enfance ? Comment s'est déroulée l'enfance d'Alduis ? N'y avait-il pas un signe de cette... singularité ?"
Il eut soudaine une pensée dérangeante qui l'effrayait.
"Imaginez que ce soit une maladie ! Une maladie contagieuse ! Vous croyez qu'on peut l'attraper ?"
Thierry se sentit affreusement mal à l'idée de pouvoir être attiré par un homme. Non, jamais ! Il se refusait à envisager la chose.
Soucieux de changer de sujet, il préféra repartir sur le pardon trop facile de son fils et écouta Coldris lui exposer à qui il ne le donnait. Sa tête hocha. Bien sûr, le libraire Bellanger. Il aurait dû le deviner seul.
"Cette couille morte serait l'ami de tous ceux qui ont de l'influence."
Coldris lui posa à nouveau cette question. Souhaitait-il être pardonné ? Il hésita et finit par hocher timidement de la tête. Son ami déclarait le pardonnait et lui apportait des circonstances atténuantes. Il garda la tête baissée et ne sentit pas digne de ses paroles, même si son ami paraissait réellement sincère. Tout le monde pouvait faire des erreurs Effectivement. Mais de làà se rouler dedans continuellement, cela restait moins acceptable.
« Il est certain que s'élever depuis le caniveau ne se révèle pas difficile. »
Il cracha cette phrase. Pas contre Coldris. Contre lui-même.
« Redevenir celui que j'étais ? Celui que j'étais à quel moment, Coldris ? »
« Je serais le meilleur prêtre que Monbrina aura connu. »
Thierry se rappela de cet engagement pris lorsque le père Rodigue avait acheté son obéissance en échange de sa sortie du monastère. Il s'était évertué à être sincèrement bon dans ses œuvres et à respecter ses vœux.
« J'aspirais à être un bon curé quand je suis revenu à Braktenn, Coldris. D'ailleurs, votre ami Virgil venait autrefois à certaines de mes messes et me complimentait pour mes bons offices et mon souci d'apporter de l'aide aux familles démunies. Puis, il y eut... elle. Elle m'a tenté un jour dans ce confessionnal. La passion s'est emparée de moi et déchirée mon âme. Je la désirais. Je passais mes nuits avec délice, puis je culpabilisais le jour. Quand je l'ai renvoyé, quand elle est tombée enceinte, je me suis laissée persuadé d'avoir bien agi.»
Son regard se baissa vers le sol. Le visage austère de Rosina, dans le parloir de ce couvent, lui revenait. Elle le détstait à présent. A juste titre. Tout ce qui l'intérressait de lui, c'étaient des nouvelles de leur fils.
Colris brisa le silence qui venait de s'installer pour lui évoquer ce qui viendrait après son procès et ses projets pour un hôpital pour les invalides de guerre. L'idée semblait intéressante.
« Je pense que ce pourrait être une bonne option, oui. »
Une idée lui traversa l'esprit. La coïncidence se révélait trop grossière pour honnête.
« C'est Alex qui vous a suggéré cette idée, n'est-ce pas ? »
Re: [17 janvier 1598 - matin] – Nouvelles du purgatoire [Terminé]
Rapide, rapide le bourreau… La reine des Écossais aurait sans nul doute un avis bien différent sur la question.
— Choisissez bien votre bourreau en ce cas, il en est qui est omettre de prendre soin de leurs outils ironisa-t-il.
Par un étrange hasard, la conversation les emmena à parler des penchants parfaitement incompréhensibles de leurs fils respectifs. Depuis qu’il en avait connaissance, Coldris s’était souvent demandé « pourquoi ». Il avait d’abord pensé que l’isolement lors des campagnes militaires l’avait poussé à se rapprocher irraisonnablement des hommes puis il avait ensuite songé qu’il faisait cela uniquement dans le but de le provoquer. Baiser des hommes parce que lui-même aimait tant les femmes. Il secouait la tête de temps à autre, complètement dépassé. Lui aussi avait dû se résigner à accepter sa particularité à défaut de pouvoir la comprendre. Oui c’était sans doute une tare. C’était peut-être bien sa maudite garce de mère qui en était à l’origine ! Après tout, Sarkeris aimait les femmes, lui ! Ou alors c’était à force de le couver comme une précieuse qu’elle en avait fait une femme à vit. Quant à une maladie… l’idée le fit frémir. Il se refusait de poser ses mains sur le corps d’un autre homme et encore moins… l’idée lui donnait la nausée.
— Par pitié, faites-moi assassiner je montre la moindre attirance pour l’un des nôtres… Mais, je n’y crois guère, il y aurait plus de malades en ce cas. Je penche plutôt pour le sang. Pour ce qui est de l’enfance d’Alduis…
Il soupira. Il aurait pu répondre qu’elle était tout aussi compliquée ou même parfaitement incompréhensible, mais ce ne serait pas faire honneur à leur amitié officialisée.
— Son enfance ? Vous savez je ne l’ai pas approché une seule fois les deux premières années. Cela m’était impossible. Quand elle est morte, ils m’ont privé de mon fils et tout était de sa faute. Dès que je le regardais, je pensais à lui. Et quand elle a vu que je commençais à m’y intéresser, elle se l’est accaparée. Alduis…
Oh il se souvenait parfaitement de ce regard effrayé qui précédait ses pleurs avant que Coldris ne décide de battre en retraite.
— Il ne disait pas un mot… Dès que je le regardais il hurlait et elle, s’en amusait. Plus j’essayais de me rapprocher de lui, plus elle resserrait son emprise. Il était faible, sensible…
— Bérénice n’a jamais été comme ça, elle… J’ai bien essayé de le rendre plus fort, d’en faire un homme mais c’était peine perdue, il en était toujours à pleurer à chaque mise à mort lorsque je l’emmenais à la chasse. Qui pleure pour un vulgaire lièvre, Thierry ? il roula des yeux, excédé. Je n’ai jamais compris ce qui n’allait pas. J’étais certes dur avec lui, mais les hommes ne peuvent pas s’épancher en sentiment. Je ne l’ai jamais battu quand bien l’envie ne m’en manquait pas parfois. Il n’a jamais manqué de rien, mais malgré tout ça, il n’a cessé de se comporter comme si je faisais de sa vie un enfer et de m’en rendre la pareille !
Il frappa subitement le matelas. Virgil aurait dû le garder, il aurait dû l’élever ! Il était de toute façon bien meilleur que lui en tous points. Il n’était pas fait pour être père et il ne s’en était jamais caché. Il avait vite compris que ce n’était de toute évidence pas fait pour lui.
– Ma fille invitait de temps à autre d’autres jeunes filles pour passer du temps avec elle. Certaines ne manquaient jamais de lui faire des avances, mais Alduis restait toujours en retrait, égal à lui-même. Si je ne l’ai pas marié si tôt, c’est parce que j’espérais qu’il puisse faire un mariage d’amour et ne pas lui imposer ce que j’ai vécu. Je regrette. J’aurais sans doute dû le faire dès que possible. Quand il s’est engagé dans l’armée, j’étais plutôt heureux. Je me suis dit que cela le ferait grandir et qu’il deviendrait enfin un homme. Pas qu’il se ferait des hommes. il soupira puis se tourna vers Thierry désabusé Vous pensez vraiment que je puisse être un si piètre père pour qu’il en vienne à préférer les hommes ?
Il remercia son ami de ne pas s’appesantir outre mesure sur le sujet et l’on discutait désormais « pardon ». Thierry commenta sa remarque sur la capacité à s’élever. Il s’amusa de sa réaction plus qu’il ne s’en offusqua. Et pour cause, il se souvenait parfaitement de l’attitude qu’avait eue Alexandre face à cette même phrase. Si au moins, il pouvait profiter de cette opportunité. Ce n’était pas tous les jours que l’on pouvait faire table rase et tout recommencer.
Thierry, meilleur prêtre de Monbrina ? Ah oui, on était tout de même tombé bien loin du pommier. Quoiqu’à bien y penser, il était plutôt perché dans le fameux arbre… Il écouta avec curiosité la suite de son récit, étonné de découvrir qu’il avait pu rencontrer Virgil à cette occasion et en même temps, c’était lui tout craché. Il fut tout particulièrement attentif à l’arrivée de celle qui avait tout fait basculer. Au fond, il n’avait pas tort, les femmes étaient fortes, surtout lorsqu’elles maitrisaient le cœur d’un homme. Il se souvenait encore des paroles de Solange à ce sujet, il y a fort longtemps.
L’amour rend les hommes faibles Coldris, face aux femmes qui leur font ressentir ce sentiment, alors que ce sont elles qui sont autrement considérées comme faibles. C’est une revanche qu’elles prennent.
Elles leur faisaient tourner la tête dès qu’elles s’emparaient de leur amour. Il savait que c’était dangereux, mais il était impossible de résister. Et en même temps, il remarqua aussitôt une similitude entre ce premier amour qu’il avait rejeté et sa conduite actuelle.
Qu’aurait-il fait à sa place ? Il n’en était pas parfaitement sûr. Il savait que les choses n’étaient pas toujours aussi simples qu’elles pouvaient en avoir l’air et que parfois la raison s’imposait au cœur.
— Je suis bien placé pour vous dire qu’on ne fait pas toujours ce que l’on aurait voulu faire. Dites-moi, Thierry, vous espériez avoir une seconde chance, pour apaiser votre conscience toutes ces fois où vous êtes passé de l’autre côté ?
Avait-il consciemment répété la chose ou pas du tout ? Quoi qu’il en soit, peut-être qu’il pourrait ainsi tourner la page de son ancienne vie pour commencer dans de bonnes conditions la nouvelle qui s’annonçait. Une vie de travail pénible et sans privilèges mais qui serait peut-être plus gratifiante que de prononcer des messes d’une voix lénifiante. Il acquiesça d’un bref signe de la tête ravi de voir qu’il acceptait sa proposition.
— Non, l’idée vient de moi. Dois-je y voir un quelconque sous-entendu ?
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [17 janvier 1598 - matin] – Nouvelles du purgatoire [Terminé]
"Non, vous avez raison, une maladie, c'est improbable. Il y aurait plus de cas. Par le sang, en revanche, pourquoi pas ? Vous avez deux fils, un normal, comme nous deux, et l'autre... singulier. Alors... coldris, mon dieu, si c'était dans le sang des d'Anjou ? Une variante à l'infirmité qui frappe Alex et qui s'est souvent manifesté dans ma famille ! Nous sommes... cousins. Eux aussi. Ils ont le même sang. Alors... Alors..."
Son teint blêmit atrocement à l'idée de porter cette défaillance quelque part en lui.
"Est-ce que cela peut un jour se réveiller en nous ? Oh, mon dieu !"
Thierry tenta de se calmer et écouta les confidences que son ami lui adressait sur l'enfance de son fils et comprenait le déchirement de n'avoir su approcher celui-ci. Lui n'avait pas vu Alexandre avant qu'il n'ait cinq ans, quand Rosina s'était décidée à le lui montrer discrètement. Quand elle avait voulu montrer leur ressemblance indéniable. Il l'avait observé longtemps et appris à le connaître à distance et ne lui avait finalement parlé que vers ses sept ans, l'âge de raison, quand Alexandre venait le trouver en confession. Il n'avait finalement réellement appris à le connaître qu'à partir du moment où il avait décidé de devenir enfant de chœur.
"Les mères ont une position dominante dans l'éducation de leurs enfants et forgent leur destinée. Moi, je n'ai pas vu Alex avant ses cinq ans. Je ne sais rien de quoi il ressemblait auparavant. Ou comment s'est passé sa naissance. Elle me l'a présenté subtilement et l'a influencé pour trouver une protection auprès de moi. Je n'ai pu lui parler que quand il a eu sept, pendant les confessions, et comprendre peu à peu quelle était sa vie. Puis, il est devenu enfant de chœur. Si vous saviez comme j'en étais heureux. Puis, il m'a confié vouloir devenir prêtre. Comme moi. Je l'ai testé. Je souhaitais être sûr de sa vocation avant de le recommander. Je l'ai emmené visiter les pires malades et même montrer une accoucheuse qui pratiquait un avortement. Je ne l'ai absolument pas épargné. Je voulais qu'il voit le pire du pire. Pour qu'il ne regrette pas, lui, son choix. Mais quand je l'ai cru prêt, que j'ai donné mon consentement, cette couille morte de Bellanger le lui a interdit."
Ses poings se serrèrent contre ses jambes. Combien de fois cette merde de libraire avait-elle battu son fils ? Qu'il pourrisse en Enfer ! Que ses étagères lui tombent dessus et l'étouffent ! Il ne méritait pas mieux ! Coldris reprit ses confidences mais les commentaires sur la chasse et la sensibilité d4alduis vis-à-vis de ce lièvre mirent Thierry mal à l'aise. Il se rappelait de ces expériences auxquelles il s'était plié lors de son éducation, pour se soumettre au passage qui faisait de l'enfant un homme mais ces premières fois avaient été affreusement gênantes. Il suivait son frère en trainant les pieds et se forçait pour ne pas montrer son dégoût. Normalement, il aurait serré les dents et n'aurait rien dit mais Coldris et lui avaient dit être amis. Ils se disaient des secrets intimes. Il ne pouvait rester silencieux.
"Je.... Mon frère aîné m'emmenait autrefois à la chasse, pour faire de moi un homme. Je le suivais, j'essayais de me comporter come une personne de mon rang mais... Mais j'étais très gêné de tuer des animaux. Surtout quand il s'agissait de les achever ou de les dépecer. Je tentais de rester digne mais je finissais souvent par craquer. parfois, par vomir même. Mon frère me surnommait la fillette."
Cet imbécile de Bertrand était cependant mort, lui, alors que Thierry était toujours en vie. Il avait peut-être été une fillette lors de ces parties de chasses mais il aurait vécu bien plus de choses et d'expériences que cet imbécile heureux.
Coldris continua de parler de l'enfance de son fils et de son engagement dans l'armée, dont il était revenu avec cette singularité, avant de s'interroger ses ses capacités eh tant que père. Thierry passa le bras autour des épaules de son ami.
"Vous avez fait ce que vous avez pu. Et si cela peut vous rassurer, je doute être meilleur que vous."
Finalement cette conversation passa et s'enterra pour arriver à celle du pardon. Thierry écouta son mai, perdu, buvant ses paroles. Il aimait se raccrocher celle-ci et pouvoir croire avoir encore une chance.
"Peut-être. Ou non. J'aimerais montrer à Alex que je peux faire des choses bien. Que je peux cesser d'être une déception."
Il ne se rappelait que trop de ce regard à l'église qui le hantait depuis.
"Je ne peux pas supporter l'idée qu'il puisse me détester."
Peu après cette proposition d'emploi à cet hôtel des invalides, il fit cette hypothèses mais Coldris l'en détrompa.
"Non, il n'y a aucune malice dans cette question. Seulement comme Alex est infirme, sensible donc au sujet et que vos me le décriviez comme ambitieux, je me disais que cela aurait pu être le sujet de votre rapprochement."
Re: [17 janvier 1598 - matin] – Nouvelles du purgatoire [Terminé]
Thierry blêmissait à vue d’œil au fur et à mesure qu’il envisageait les possibilités. Coldris était plus serein. Il ne voyait pas pourquoi cela changerait du jour au lendemain quand bien même cette tare trainerait dans son sang. Il ne savait pas quoi lui répondre de censé et qui ne soit pas un mensonge puisque le fait était qu’il ne savait pas d’où cela pouvait venir. Il préféra lui raconter l’histoire d’Alduis. Une version abrégée et pas complètement censurée.
Sa mère ne l’avait pas éduqué, elle l’avait juste phagocyté. Il aurait peut-être dû s’en séparer bien avant au fond. La nourrice s’en serait chargé tout aussi bien. Entendre le récit de Thierry lui rappela qu’il n’avait retrouvé -de manière tout à fait inespérée- Sarkeris que vers ses dix-huit ans. Lui aussi ignorait une grande partie de ce qu’avait été sa vie. Ils avaient beau être liés par le sang, il y avait toujours un vide entre eux qu’il ne parviendrait sans doute jamais à combler. Et puis, il y avait toujours cette culpabilité qui l’empêchait de lui demander ce qu’avait été sa vie jusque-là. Au fond, il ne le connaissait pas si bien que cela son fils.
— Il aurait sans doute fait un bon prêtre. il marqua une pause mais il fera un meilleur secrétaire. répondit-il tout sourire.
— La vie est ainsi faite. Je pense qu’il est parfois nécessaire de trébucher et de souffrir pour trouver sa voie.
Il reprit son récit pour évoquer cette fois-ci la chasse et la sensibilité exacerbée et horripilante d’Alduis. Coldris se passa une main sur le visage, profondément dépité par l’attitude de son ami. Qui à part une femme pouvait vomir pour de telles choses ? Même Bérénice ne tournait pas de l’œil ! Et son frère avait sans doute bien raison…
— Vous êtes bien le père de votre fils. Aucun doute là-dessus. Heureusement que vous n’avez pas pu vous entamer une carrière de militaire. À vomir au premier coup d’épée je n’aurais pas eu le loisir de vous rencontrer. À moins que vous ne comptiez déserter le champ de bataille ? railla-t-il amicalement.
Il acheva justement son récit sur l’engagement d’Alduis dans l’armée et comment il en était revenu changé. Thierry le rassura. Il n’y en avait sans doute pas un pour rattraper l’autre c’est sûr… De toute façon, ce n’était sans doute plus aujourd’hui qu’il changerait.
La conversation s’acheva sur son pardon. Coldris acquiesçait à ses paroles. Il ne pouvait guère faire plus, la balle était dans son camp. Il pouvait la regarder ou s’en emparer pour jouer. Personne ne pourrait décider à sa place.
— Vous savez ce qu’il vous reste à faire dans ce cas.
Finalement Coldris se leva. Il était temps pour lui de prendre congé et de se rendre au manoir du moulin.
— J’espère que vous êtes rassuré sur la suite des évènements et que vous vous tiendrez tranquille.
Il fit quelques pas en direction de la table pour s’emparer du dessin d’Alexandre.
— Sans regret? demanda-t-il
— Portez-vous bien, à bientôt mon cher cousin.
Coldris s’inclina légèrement avant de retrouver Valmar aussi stoïque de d’ordinaire.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [17 janvier 1598 - matin] – Nouvelles du purgatoire [Terminé]
Pourtant, elle le méprisait. En Septembre dernier, elle était bien venue témoigner en sa faveur et lui rendre visite mais il ne se leurrait plus. Ce n'était qu'au nom de leur fils. Afin de le savoir eh liberté, pouvant le protéger des mauvaises influences. Lors de son séjour aux colonies, il l'avait visité plusieurs fois au couvent où elle s'était retirée mais elle se murait dans un silence glacial. Seules ses paroles sur Alexandre parvenaient à lui décrocher un mot.
Il ne connaitrait plus une femme comme elle pour l'aimer. Thierry en était intimement persuadé. Peu importait. Il suivrait à présent que la voie que Coldris lui indiquait et remplirait les travaux auxquels il serait assigné. Grâce à cela, il pourrait au moins se réconcilier avec son fils et lui montrer que celui-ci pouvait être fier de son père. Qu'il pouvait s'amender et faire des choses positives.
Alexandre...
Alexandre allait devenir le secrétaire de Coldris et s'élevait dans cette société. Il ne réalisait pas encore complètement cette possibilité mais éprouvait une grande fierté à imaginer son fils débuter une ascension prodigieuse et s'accomplir grâce à ses talents. Son esprit essayait d'occulter cette illustration gênante que son ami avait emporté sous son veston. Non, cela, il ne souhaitait en aucun cas y songer. Il acceptait d'observer n'importe quelle dessin de sa main, mais certainement pas sur ce sujet.
Afin de s'échapper de ces pensées, Thierry s'écarta de la fenêtre et alla piocher une pâtisserie du colis. Il en croqua une et sourit en songeant à son fils qui l'avait préparé avec soin et attention. Son pied buta alors sur un objet qui faillit le faire tomber. Il baissa la tête et découvrit les restes de ce crucifix qui avait beaucoup souffert pendant la visite. Si ses geôliers l'apercevaient, ce serait périlleux. Sans la moindre hésitation, il s'en empara et alla le jeter au travers des barreaux, puis s'appuya pour profiter du spectacle. La croix vola et atterrit au beau milieu de la fontaine. Son plongeon arrosa les passants et, passé la surprise, un individu entra dans l'eau pour aller extraire l'objet mystère. Sa révéla causa une effusion plus grande encore et ses oreilles entendaient mêmes les cris des personnes les pus pieuses. Le sourire monta à ses oreilles.
Quelle excellente occupation pour cette fin de journée !
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