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[15 Janvier 1598] "il est des nôtres, il a bu son verre comme les autres" [Terminé]

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Message par Alexandre Mer 5 Mai - 13:42

Après les leçons de la veille, Alexandre avait beaucoup appris, comme à chaque entretien avec son maitre, et notamment cela lui avait fait revoir ses positions sur l'alcool. Il considérait toujours ce liquide pernicieux, susceptible de modifier les consciences et les personnalités, en ennemi mais comprenait à présent la nécessité des avoir boire. Ou sinon une personne mal attentionné le détruirait. Les humiliations de la veille brûlaient encore sa mémoire. Dans la matinée, gêné, il décida d'aller auprès de Léonilde de sa conduite et de toutes les paroles qu'il avait pu lui adresser. Cela lui semblait bien plus convenable. Du reste, l'intendant haïssait son père. A juste titre. Or, il ne désirait pas que ce dernier en vienne à penser que le fils lui ressemblait.

Au terme de quelques déambulations, Alexandre retrouva le domestique dans un salon de l'étage, vaguant à ses occupations. Le rouge monta à ses joues aux souvenirs de la veille qui remontaient. Il inspira profondément afin de se donner du courage et s'avança
.

"Léonilde ?"

Il attendit que l'intendant se retourne avant de poursuivre.

"Je vous prie de bien vouloir m'excuser pour ma conduite de la veille. Je vous ait cité et mis mal à l'aise. Ce n'était pas correct et je regrette de ne pas avoir su me tenir et garder des manières plus décentes."

Alexandre attendit le verdict, inquiet, quand une une idée étrange lui vint à l'esprit.

"Léonilde... Est-ce que... Est-ce que vous m'apprendriez à boire ? Ce n'est pas que je ne veuille diredu mal de mon mâitre mais je me sentirais plus en confiance avec vous que lui pour cette prérogative."
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Message par Coldris de Fromart Jeu 6 Mai - 11:58





Léonilde, 61 ans

Le vicomte étant au Palais royal pour la petite journée, Léonilde en profitait pour faire l’inventaire des différents salons. Accompagné d’une jeune domestique, il donnait ses directives afin que les carafes soient lavées puis que de nouvelles bouteilles scellées soient remontées de la cave. Il dénombra également les verres afin de compléter les éventuels manquements. Il fallait dire que la verrerie avait parfois la vie dure au domaine.
Il perçut le son caractéristique de la démarche d’Alexandre, par habitude, le valet congédia son aide en lui demandant de procéder au nécessaire. Désormais seuls, il pouvait écouter la requête du jeune homme.

Léonilde afficha un sourire compatissant. Certes, cela avait été gênant, mais à côté de son père ce n’était rien d’autre qu’une goutte d’eau dans l’océan. Rien de bien méchant.

— Ne vous en faites donc pas pour cela Alexandre, tout est déjà oublié.

Il allait retourner à son travail lorsqu’il perçut une autre demande qui allait poindre et attendit donc que celle-ci franchisse timidement ses lèvres. Lui apprendre à boire ? Léonilde arqua un sourcil de stupéfaction. Et pourquoi lui ? D’ailleurs, il se gardait bien de toucher à l’alcool durant son service. Or son service ne prenait jamais fin. Pourtant il comprenait aisément les arguments qu’avait avancés le vicomte. Il devait pouvoir boire quelques verres sans danser sur la table ou déballer sa vie à tout vent. Si l’on remarquait qu’il ne touchait jamais à l’alcool, l’on aurait tôt fait de lui servir à boire. Mieux valait jouer la comédie.

— Je doute d’être meilleur professeur que le vicomte pour ce genre de tâche, mais si c’est là ce que vous voulez j’imagine que je dois pouvoir vous aider.

Il ne buvait pas, mais il avait suffisamment observé tout au long de ces années pour trouver de quoi le guider. Après tout, c’était son réel travail : anticiper les demandes et repérer les péchés mignons et faiblesses de chacun afin de les placer dans de bonnes dispositions pour que le seigneur de Fromart en fasse ce que bon lui semblait.


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Message par Alexandre Jeu 6 Mai - 13:31

Alexandre se sentit soulagé entendre que l'intendant ne lui tenait pas rigueur pour son comportement de la veille. Il lui adressa un sourire bienveillant tout en inclinant légèrement la tête.

"Je vous en remercie, Léonilde."

Il se décida finalement à exposer son autre requête et s'amusa un court instant de la surprise aperçue dans le regard du domestique. Que disait Coldris hier ? Ne surtout pas oublier le divertissement. Il s'appliquerait à suivre le conseil. Alexandre recomposa un visage plus sérieux pour étudier ce que Léonilde répondrait à sa demande. Son esprit semblait comprendre les raisons mais il doutait de parvenir correctement à cette mission.

"Il est certes incontestable que mon maître ne craint quiconque dans l'art de lever le verre, exception faite, éventuellement, de mon père, mais j'aimerais apprendre sans le laisser accumuler de nouvelles anecdotes gênantes à me ressortir jusqu'au jour de sa mort. Il en possède bien assez."

Entre les sornettes sorties dès leur première rencontre et celles avouées hier, Coldris disposait d'assez d'informations pour rire à ses dépens chaque jour de sa vie. Les divulguerait-il à son père ? Il les imaginait bien rire sur cette histoire de marins. Ou se gausser quand le ministre aurait raconté que le petit infirme essayait de nager au beau milieu d'un salon. Cette pensée lui fit naître une idée qui pourrait intéresser Léonilde.

"Je pourrais en profiter pour vous apprendre des anecdotes sur mon cher père. Par exemple, comment une fois je l'ai empêché de sauter une paroissienne, qui se trouvait pourtant devant lui, qui était sa maîtresse depuis quelques semaines."

Alexandre eut un léger souvenir au souvenir de cette anecdote, qui remontait à ses seize ans, et dont il rebattait encore les oreilles parfois du curé indécent.
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Message par Coldris de Fromart Jeu 6 Mai - 13:57





Léonilde, 61 ans

Léonilde acquiesça légèrement de la tête à ses remerciements. Ce n’était rien du tout. Tout juste une broutille dont il rirait lui-même d’ici quelques semaines ou mois. Le valet avait vu largement pire que cela. Quant à cette étrange demande qu’il n’avait pu qu’accepter, il comprenait amplement les motivations du jeune infirme. Coldris avait la mémoire solide et il ne manquait jamais une occasion d’y faire référence. Il prit un chiffon et commença à essuyer un verre tout en lui répondant.

— Le vicomte est bien meilleur à ce jeu croyez-moi. Cela fait plus de trente ans que je le sers désormais et je ne l’ai jamais vu ivre mort. Pas une seule fois.

Il n’y avait que l’opium pour le faire rouler à terre lorsque ses démons revenaient le hanter et qu’il cédait à la tentation. Le décès de Virgil n’avait pas aidé à modérer sa consommation, fort heureusement, il était bien rare qu’il ne se laisse dépasser par son addiction comme ce fameux huitième jour de janvier. Il déposa le verre sur le dressoir.

— Savez-vous pourquoi, Alexandre ? il le laissa réfléchir puis reprit :je vais vous confier un secret que vous aurez le loisir de vérifier : il remplit les verres plus vite qu’il ne les vide lui-même.

Cela faisait partie du jeu auquel il s’adonnait régulièrement lorsqu’il recevait de la visite. Lui trempait les lèvres et eux vidaient le verre. De sorte qu’outre sa bonne tenue en matière d’alcool, il atteignait bien rarement un niveau d’ivresse dangereux. L’on ne revenait toujours au même point : l’important était de paraitre et non d’être. Léonilde déboucha une carafe d’un vin blanc liquoreux.

— Vraiment ? Après avoir bu ou avant? le taquina-t-il tout en le servant.

Le jour où Alexandre pourrait feinter l’ivresse et laisser échapper de fausses informations comme le faisait si bien Coldris, il aurait atteint le niveau de maitrise de son maitre. Pour l’heure, il fallait commencer par les bases.

— Avez-vous mangé? La règle numéro un est de ne jamais arriver le ventre vide à un diner ou une réception quel qu’elle soit.


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Message par Alexandre Jeu 6 Mai - 16:43

Alexandre écoutait cet enseignement qui débutait avec une grande attention, désireux de tout retenir, comme à son habitude, Il acquiesça d'un hochement de tête au rappel que le ministre n'avait jamais été ivre mort. Au contraire d'une autre personne.

"Oui, je me souvins maintenant. La fois où nous nous sommes rencontrés, dans une maison close, il descendait et conversait normalement. Tout au contraire de la lavette qui gisait dans le canapé."

Les paroles et le ton étaient durs pour évoquer son père mais le jeune homme se rappelait encore trop de cette fatigue, à sept heures du matin, à chercher cet imbécile de prêtre de bordel en taverne. Il ne pouvait pas tout pardonner.

Son attention revint rapidement quand Léonilde lui confia un secret important. Alexandre buvait les paroles du domestique avec plus de plaisir que le vin de Madère et méditait l'information confiée. Sa mémoire s'éveillait en même temps. Il revoyait les gestes du ministre. Il croyait que celui-ci avalait une gorgée de champagne ou de porto mais il réalisa que que le liquide de son verre diminuait bien vite. Le jeune homme esquissa un discret sourire et opina de la tête.

"Je vois."

Il pourrait faire de même ce soir au dîner. Simuler de boire l'alcool le long du repas mais vider lentement le verre. Il se doutait que cela ne prendrait pas. Coldris comprendrait rapidement la supercherie, pour ne pas dire immédiatement. Il lui tardait de connaître son opinion sur sa ruse. Néanmoins, avant ce soir, il souhaitait auparavant prendre sa leçon et maîtrisait un peu plus le sujet. Il proposa ainsi cette suggestion à Léonilde pour l'encourager. L'idée de se moquer du bon père Thierry n pouvait que lui plaire. Le domestique lui répondit par un trait d'humour.

"Après le premier verre ? Ou si je commence à divaguer, interrogez-moi sur mon père. J'en aurais beaucoup à dire."

Léonilde déboucha à cet instant une carfae mais Alexandre ne sut dire l'alcool contenu dedans.

"Quel est ce vin, Léonilde ?"

Léonilde demanda s'il avait mangé et expliqua qu'on ne devait jamais arriver à une réception ou un dîner le ventre vide. Il se rappela de la veille quand Coldris lui avait commandé à manger, puis lui-même s'était senti un peu mieux quand il avalait des pâtisseries entre Les verres. Ainsi, la nourriture épongeait les effet de l'alcool et les retardait.

"Dans ce cas, si les aliments ingérés déterminent notre capacité à être ivre ou non, je suppose que le comte de Monthoux doit lui aussi parfaitement tenir l'alcool."

Il esquissa un sourire moqueur suite à ce trait d'esprit avant de répondre à la question.

"J'ai pris le petit-déjeuner il y a une heure environ. Et vous devez savoir que j'y consomme à chaque fois un certain nombre de pâtisseries. Cela est-il suffisant ?"


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Message par Coldris de Fromart Sam 8 Mai - 20:00





Léonilde, 61 ans

Léonilde acquiesça. Bien sûr qu’il était redescendu en parfaite possession de ses moyens. Le vicomte ne supportait pas de perdre le contrôle de la situation. Oh cela lui arrivait parfois, à l’abri des regards indiscrets le plus souvent, dans le secret de son bureau ou de son hôtel particulier. Mais être ivre en présence d’un individu fraîchement rencontré ? C’était inconcevable. Il était trop méfiant pour cela.

— C’est ce vers quoi il souhaite que vous puissiez tendre.

Léonilde entama le service suite à une proposition d’Alexandre qui l’amusa. Il ne pouvait pas nier qu’il était curieux d’entendre les informations de la bouche de son fils. S’il y avait bien un point sur lequel les deux se ressemblaient c’était bien leur langue pendue.

— Oh je n’y manquerai pas jeune Alexandre, n’ayez crainte déclara-t-il avec une discrète pointe de malice.

Tandis que le breuvage d’or remplissait le verre, l’apprenti secrétaire, s’enquit d’en connaître l’identité. Soucieux de parfaire sa culture, Léonilde lui indiqua bien volontiers le contenu de la carafe qu’il était en train de reboucher.

— C’est un vin blanc du sud d’Iswyliz. Vous verrez, il est aussi sucrée et moelleux que le soleil n’inonde ces contrées.

Il lui tendit le verre tout en l'informant de la nécessité de toujours manger avant de recevoir ou d’être invité. Il n’y avait rien de pire que de tourner de l’œil au premier verre ou pire encore, de passer pour un goret avide.

— En effet, cela retarde quelque peu les effets, mais n’en attendez aucun miracle tout de même. Quant au Comte de Monthoux, je l’ignore, je n’ai pas eu le plaisir de l’accueillir au domaine. Sans doute cela se ferait-il prochainement au vu de l’union à venir d’Alduis avec Mademoiselle Florentyna. Pour en revenir tant à sa… corpulence qu’à sa capacité d’absorption, sachez simplement que l’alcool est une science quelque peu capricieuse.

A sa mention du petit déjeuner, il opina du chef.

— Ce sera suffisant oui. Je sais tout ce qu’il se passe dans cette demeure Alexandre, vous savez. Y compris que vous faites rougir nos cuisinières et notre chef, mais n’allez pas me les distraire tout de même.

Il laissa le jeune homme porter son verre à ses lèvres puis lui demanda

— Qu’en pensez-vous ?


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Message par Alexandre Sam 8 Mai - 23:39

Alexandre approuva d'un discret hochement de tête, la mine résolue. Il aspirait à ressembler un jour à Coldris et à ne plus perdre le contrôle à cause de l'alcool. Il ne serait jamais comme son père. Un léger sourire ironique se peignit sur son visage à la pensée de ce vieil imbécile. Il se serait une merveilleuse monnaie d'échange pour payer ses leçons.

"D'ailleurs.. Pour débuter agréablement, mon cher Léonilde, laissez-moi vous apprendre une informations des plus captivante : mon bien-aimé a une sainte horreur des souris et des rats."

Après toutes les farces que Léonilde avait dû subir depuis un an, l'information ne manquerait pas de le passionner. L'intendant remplissait un verre et lui expliquait la nature de la boisson. Un vin de la colonie d'Iswlyz, fabriqué grâce à la générosité du soleil et riche en sucre.

"Le vin est principalement produit dans des régions ensoleillés, non ? Oui, si je me souviens de la Guerre des Gaulles, une des causes de l'invasion des peuples au Nord de la Gaule, notamment des Belges, est le fait qu'ils ne consommaient jamais de vin mais préféraient la cervoise et la bière produit avec le houblon disponible dans leur propre région. Dans ce cas, le vina besoin d'ensoleillement. Alors, il a toujours un goût sucré ? Ou ce goût change selon les régions ?"*

Tout en analysant les données à sa disposition, Alexandre s'assit dans le fauteuil, désireux d'épargner ses jambes faibles, et prit le verre. Il le porta à son nez et contrairement à la veille les effluves sucrées flattèrent ses narines. Elles lui donnaient même envie de goûter. I se rappela à la prudence : cela restait de l'alcool, un liquide susceptible de lui faire perdre tout contrôle.

"Cela sent bon."

Il écouta la suite des explications, tout aussi sérieux, avant de sourire lors du commentaire sur ses visites dans les cuisines.

"Allons, Léonilde, ils sont toujours ravis de me voir et de savoir que l'on s'intéresse à leur travail. Je crois même que depuis un moment ils ne rougissent plus de m'apercevoir."

Sur cette note, Alexandre se décida à porter le verre à ses lèvres. L'odeur se révéla toujours aussi agréable. Il ouvrit légèrement la bouche et laissa entrer une légère gorgée. Ce n'était pas particulièrement bon mais pas non plus désagréable. Cela passait.

"Ce n'est pas mauvais."

Un petit sourire illumina son visage.

"J'avais promis une anecdote, non ? Voyez-vous, Léonlide, il y a quatre ans, j'ai découvert le fameux prêtre à baiser régulièrement une paroissienne qui venait à notre église et qui se disait profondément pieuse. Dans un modèle dévot qui agacerait notre maître commun. J'ai eu alors une petite idée. Un jour qu'elle venait pour rencontrer son amant, je me suis dépêché, alerté, et crié que l'évêque allait passer pour visiter les paroisses sous sa juridiction. Ah si vous aviez vu ça, Léonilde ! Mon père a dit toute la journée la messe, sans s'interrompre, sans réaliser la moindre bêtise, tandis que la dame restait près de la porte, guettant désespérant l'arrivée d'un évêque quine venait pas. 'ai réussi à leur faire avaler cette visite pendant trois jours. Puis, mon père, qui n'est pas si idiot que cela, a fini par comprendre que je me moquais de lui."

Après ce long récit, Alexandre se décida à avaler une seconde gorgée, légère là aussi. Il avait décidé de s'habituer à l'alcooLl. Il devait le faire. Il ne perdrait face à son père.
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Message par Coldris de Fromart Mar 11 Mai - 22:57





Léonilde, 61 ans

La leçon débutait à peine qu’une information des plus intéressantes se présentât. Une phobie des souris ? Allons bon ! S’il l’avait su plus tôt, il aurait congédié tous les chats du domaine. Ou peut-être qu’il en aurait glissé une entre ses draps ou dans sa soutane un jour où il décuvait tout l’alcool ingurgité. Oh oui quel dommage. Il ne manquerait pas d’en informer Matthias, ne savait-on jamais, puisqu’il reviendrait tôt au tard contenu de l’issue du procès.

— Je ferai bon usage de cette information, jeune homme, soyez-en assuré.

Il irait demander au palefrenier de piéger quelques souris. Juste par anticipation. Un simple cadeau de bienvenue. Après tout c’était à cela que l’on reconnaissait un bon valet. En attendant, c’était son fils qui buvait ce vin des colonies.

— La vinification est un processus complexe. Chaque vin de chaque domaine a un goût différent. Cela dépend du climat, du sol, des vignes mais aussi de la façon dont il est vieilli. Certains sont très sucrés comme celui-ci ou le vin des neiges. D’autres sont plus secs, plus fruités ou encore plus ronds. Un vin blanc et un vin rouge n’auront jamais le même goût par exemple. Je vous en ferai goûter d’autres si vous le souhaitez.

Après tout, c’était également une connaissance importante lorsque l’on se rendait à un repas. Il ne fallait pas passer pour un parfait ignorant non plus. Il l’observa renifler le verre précautionneusement. Oui, il sentait bon le miel.

— Bien entendu! C’est le petit Jésus en culotte de velours que je vous ai servi !

Et pour ce qui était des cuisiniers, il préféra passer outre, car là n’était pas l’objectif de l’instant, au contraire, il se délectait des anecdotes du jeune esclave.

— Je vois que vous êtes plein de ressources. J’aurais donné cher pour voir sa tête lorsqu’il a compris. Quand je pense qu’un pauvre bougre s’est fait châtier par sa faute pour avoir désobéi !

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Message par Alexandre Mer 12 Mai - 11:28

Alexandre esquissa un sourire complice au regard intéressé qui s'alluma dans les yeux de Léonilde suite à l'information donnée sur ces fameuses souris. Il regrettait lui aussi de ne l'avoir jamais su auparavant. Autrement, le contrôler aurait été bien plus facile et bien plus drôle. Il se calma pour oublier ces idées amusantes mais peu utiles dans le contexte présent et écouta les explications sur la vinification. Cela semblait effectivement un processus complexe et savant. Les viticulteurs étaient e toute évidence des personnes dotés d'un talent et d'une science impressionnantes. Il acquiesça d'un hochement de tête à la possibilité de goûter du vin blanc et du vin rouge. Même s'il n'aimait pas, il se devait de connaître les différentes sortes de vin.

"J'aimerais bien, oui."

Alexandre s'appliqua à humer le breuvage servi avant d'en goûter une gorgée. Il ne pouvait pas dire que ce soit mauvais. Ni désagréablement. Même s'il ne se régalait pas plus que cela. Cela s'avalait, c'était tout ce qu'il pouvait retenir de l'expérience.

"Je dois dire que je le préfère au vin de Madère que le maître m'a servi hier."

Afin de tenir sa promesse, Alexandre raconta cette bonne histoire sur son père et observa Léonilde s'en amuser. Il se souvenait lui aussi de quand son père avait compris qu'il s'était joué de lui mais sa réaction n'avait rien eu de comique. Il avait simplement dit "Bien joué" en lu tapotant l'épaule. Il le pensait alors ironique. Peut-être pas. C'était peut-être en réalité de la fierté à constater que son fils avait su construire un plan habile pour aboutir à ses fins.

"Sa tête n'a pas été drôle, en vérité. Quand il a compris, il m'a félicité."

Son visage se durcit à l'évocation du domestique châtié pour avoir servi le champagne précieux de Coldris à son père lorsque ce dernier était venu se vanter pour ses derniers exploits lamentables.

"Les règles sont les règles et ceux qui les enfreignent doivent être punis. C'est ainsi. Tout le monde ici sait que sel le maitre peut toucher au champagne. Que les coups que ce domestique ait pu se prendre le fassent mieux réfléchir et comprendre que ses actions doivent être réalisés avec toute sa raison."

Lui-même avait reçu des coups pour des actes répréhensibles. D'abord, en s'introduisant dans la réserve de la bibliothèque à la recherche d'un livre mis à l'index, puis en disant ces horreurs sur les zarkotiens. Il avait peut-être quelques excuses mais elles ne changeaient rien au fait qu'il avait transgressé les règles. Par conséquent, il méritait ces corrections. Comme ce domestique.

Sur cette pensée, Alexandre se décida à boire une nouvelle gorgée. Elle n'avait toujours rien de particulière. Elle s'avalait, voilà tout. Il ne comprenait décidément pas pourquoi les gens semblaient si enthousiasmes à consommer du vin. Lui ne ressentait rien d'extraordinaire pour le breuvage. Il choisit de raconter une nouvelle anecdote à Léonilde.

"Il y a certaines confessions que mo père réalise qui sont... particulières. Surtout leurs pénitences. Sur ceci, je le laisse faire. J'ai cessé de me battre contre les idiots qui prennent toute parole d'un curé pour acquis. Une fois, pour un homme venu s'accuser de se livrer à la masturbation, mon père lui a demandé de marcher trois jours sur les mains. Je lui ait bien expliqué que c'était ridicule mais lui soutenait que c'était bon pour le salut de son âme. Ou encore il y eut souvent des commères qui venaient confesser leur goût pour les ragots et auxquelles mon père leur demandaient de faire vœu de silence une semaine entière pour se laver de leurs péchés. Il leur disait même de se gifler si elles se sentaient sur le point de parler. Je n'ai rien fait pour elle. Le ridicule de la situation parlait de lui-même."

Sur cette conclusion, Alexandre soupira. Comment les gens pouvaient-ils faire preuve de si peu d'esprit critique Certes, lui était plus instruit qu'eux mais cela ne paraissait pas demander grande connaissances pour comprendre que les manipulations d'un prêtre avaient pour seul but de se moquer de ses fidèles. Ou alors serait-il finalement plus intelligent qu'il ne le pensait ? A cette pensée, le jeune homme se décida à boire une nouvelle gorgée et l'alcool commença à faire son effet. La boisson devenait étonnamment bonne.

"Hum... c'est si bon."

Il fut tenté d'en reprendre encore puis se rappela l'exemple de son père. Non, l'alcool était dangereux et influait sur le comportement. Il ne devait pas en absorber trop d'un coup. Sa main éloigna le verre et Alexandre raconta une nouvelle histoire.

"Une autre fois, je me suis rendu pour la première fois à une taverne, à treize ans, récupérer l'épave qui était censée être le prêtre de ma paroisse. Je l'ai découvert gisant au sol, la tête dans son vomi. L'aubergiste l'avait poussé dans un coin. Par souci de discrétion, j'ai fait organiser une sortie. Deux hommes sont allés chercher un tombereau et l'ont évacuer par le derrière de l'établissement. Nous l'avions même recouvert d'un linceul. Au début, nous devions l'amener à l'église, comme si nous allions pour des funérailles, mais nous avons rencontrer un soldat du guet et nous avons été forcés de nous diriger vers le cimetière. Alors un des hommes a proposé de de l'enterrer à moitié. Je ne comprenais pas bien alors. J'étais si jeune. Et sans que je puisse intervenir, ils ont déposé mon père au sol, qui ronflait comme un bienheureux, et ont recouvert le corps de terre. Seule la tête dépassait. Il s'est finalement réveillé quelques heures heures et a poussé un cri. Un cri terrible."

Alexandre
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Message par Coldris de Fromart Jeu 13 Mai - 10:51





Léonilde, 61 ans

Léonilde lui parlait des processus de vinifications tandis qu’Alexandre en faisait l’expérience. Le vin recelait d’une telle variété qu’il était bien difficile d’être catégorique à son sujet quant à son goût. Au moins, celui-ci passait incontestablement mieux que le whisky ou le Madère, ce qu’il ne manqua pas de confirmer.

— C’est sans doute parce qu’il est moins fort également.

Pour tenir sa part du marché, le jeune homme lui conta une première anecdote sur la soutane vinassée qui lui servait de géniteur. Il fut déçu de la réponse concernant sa réaction et réprima un pincement de lèvres. Malgré toute son aversion pour ce maudit prêtre de fond de cuve, il ne pouvait que saisir ce que le vicomte appréciait chez lui. Pour tout dire, il en aurait sans doute fait de même, quoique sans doute pas avec Alduis. En même temps, Alduis n’avait jamais agi de la sorte pour autant qu’il le sache. Il le provoquait à longueur de temps certes, mais il n’avait jamais essayé de le prendre à son propre jeu. Le valet aurait été curieux d’assister à cette scène, persuader que le père l’aurait lui aussi apprécié, une fois son amertume de mauvais perdant digérée.

A la mention du châtiment du domestique que Léonilde avait supervisé, Alexandre se fit bien dur. Loin de plaindre ce pauvre bougre d’idiot qui avait naïvement cru les paroles de la lie de bure qui s’était invitée à Fromart, il appuya au contraire les conséquences. Le valet ne put qu’acquiescer gravement.

— Voilà qui est fort sage. Pourtant la faute n’était pas entièrement sienne et sa confiance fut abusée par votre père qui s’est joué de lui. Il aurait donc dû être puni également. Enfin, sans doute l’a-t-il été ce jour par son entrevue avec le maitre des lieux.

Ce pauvre Frémond n’avait voulu que bien faire et ce n’était pas de gaité de cœur qu’il l’avait châtié pour son absence de discernement. Il avait été on ne peut plus réjoui d’entendre la voix de Coldris tonner dans les quatre coins du château, ce matin-là.

L’anecdote suivante le fit bien sourire en constatant qu’il ne manquait pas de créativité pour ses pénitences ce qui lui rappela sa dernière visite au domaine.

— Vous étiez peut-être présent ce jour-là, mais lorsque votre père est venu plaider son cas auprès du vicomte, savez-vous comment s’est déroulé sa sortie ? il esquissa un discret sourire où plana un voile d’amusement en rampant comme une limace baveuse du salon jusqu’aux grilles. Vous avez raté ce spectacle, je ne doute pas qu’il vous aurait plu. Messire de Fromart souhaitait même le faire marcher sur les mains initialement…

Alexandre poursuivait sa dégustation et son verre était désormais presque vide lorsqu’il l’éloigna, ce que ne manqua pas de remarquer Léonilde en domestique expérimenté. Une anecdote des plus amusantes fut cependant servie et le valet ne put retenir un petit rire étouffé -sans doute le plus que sa retenue professionnelle pouvait lui concéder en pareille circonstance- à l’image du curé à moitié enterré dans le cimetière. Quelle idée formidable ! Il prit le verre d’Alexandre et le remplit une nouvelle fois de l’alcool doré avant de prendre un second verre dans le placard.

— Ne videz jamais votre à plus de la moitié. Les domestiques ont toujours pour consigne de ne pas laisser mourir de soif les convives. Aussi le rempliront-ils d’office, comme je viens de le faire.

Du même placard, il sortit une seconde carafe à la couleur d’un rubis profond qu’il déversa dans le verre vide.

— Voici un vin rouge d’Iswyliz également, si vous voulez voir la différence.

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Message par Alexandre Jeu 13 Mai - 12:54

Peu après les explications sur la vinification, Alexandre entendit la réponse sur son commentaire qui comparait le breuvage actuel à ceux abalés hier sans le moindre goût. Où il avait cru s'arracher la langue et l'estomac. Aujourd'hui, sa lucidité demeurait. Il n'en était pas à digresser inutilement ou à évoquer des matins. Les mains.. S'ils pouvaient laisser ce sujet loin et ne plus jamais le laisser ressortir de sa bouche.

Après la délicieuse anecdote sur son père qui avait vu une de ses maitresses éloignées, Léonilde évoqua avec regret le sort du domestique châtié pour avoir servi du champagne au curé imbuvable et lui trouvait même des excuses. Alexandre les comprenait et les acceptait. Certaines personnes, comme son père, ou Lucrezia, dégageaient un tel charisme que ne pas leur obéir représentait un grand défi. Pourtant, il fallait résister et se rappelait que l'on agissait mal. Sa marque à l'épaule était là pour lui remettre en mémoire ses fautes.


"Je conçois que certains individus peuvent exercer une emprise sur des esprits faibles et influençables. J'ai commis la même erreur. Et c'est pourquoi j'a reçu une marque au fer forgée sur l'épaule. Les règles existent pour encadrer la société et éviter que celle-ci ne se délitent du fait de personnes manipulatrices, telles que mon père, et elles permettent à celles qui sesont laisser abuser de réfléchir à leur conduite et de s'améliorer. Sed lex dura lex."

Désireux de ne pas évoquer plus longtemps ces idées, Alexandre choisit de redonner de la légèreté à la conversation tout en dégustant de nouvelles gorgées de vin. L'histoire du curé enterré amusa beaucoup Léonilde et lui rappela à lui une autre histoire. Alexandre plissa le front en apprenant la sortie magistrale de son père au domaine quand celui-ci était venu plaider son cas. Il étouffa difficilement un éclat de rire.

"Seigneur ! Cet idiot est prêt à tout pour que le maître l'apprécie ! Je devrais lui suggérer de lui ordonner de lui lécher les souliers ! Et il le ferait, j'en suis assuré ! Malheureusement, non, je n'étais pas là ce jour-là. Je n'ai su cette visite que plus tard. Je me trouvais alors en ville, à visiter mon petit frère. Un de ces enfants, infirme, que mon père a conçu sans ensuite intéresser à son sort. Après l'inspection à l'hôpital général, j'ai ressenti le besoin de le voir et de le cajoler."

Alexandre se remémorait de la joie incrédule de Sébastien de le revoir dans sa chambre. L'enfant avait été mieux habillé que la dernière fois. Sa mère, consciente qu'un visiteur important semblait s'intéresser à son fils infirme, le soignait mieux même si on le laissait encore trop souvent seul. Sébastien lui avait fait de tels câlins. Ce garçon débordait d'affection, sans savoir à qui en donner. Après ces effusions joyeuses, le jeune homme lui avait proposé de lui apprendre à lire et avait dessiné pour lui seul un abécédaire illustré. Il l'avait ensuite guidé pour que celui-ci découvre les tracés des lettres, une à une, comme il l'avait fait quelques jours plus tôt avec Alduis. Il lui avait ensuite lu un roman du grand Boréalion, une découverte que son cadet avait adoré. Avant de partir, il lui avait laissé des feuilles, une plume et de l'encre afin que celui-ci s'entraine à écrire et occupe en même temps ses longues journées d'inactivité.

"Il se nomme Sébastien. C'est un petit garçon absolument adorable et attachant. J'aimerais pouvoir plus pour lui.

Peu après cette confidence, Léonilde remarqua son verre presque vide et s'empressa de le remplir en lui apportant cette précision utile sur les prérogatives des domestiques.

"Je vois. pour aujourd'hui, cependant, le but est d'apprendre à augmenter ma résistance à l'alcool. Par conséquent, il me faut boire."

L'intendant lui servait à présent un autre verre et le présentait comme du vin rouge. Alexandre prit le verre et le porta au-dessus de son nez pour en sentir les effluves. Elles le piquèrent atrocement. Par ailleurs, les émanations commençaient lui monter à la tête. Il n'avait pas très envie de boire mais se décida à consentir à cet effort. C'était pour éducation. Autrement, si Coldris le lui réclamait un jour d'en avaler, au moins serait-il préparé. Le jeune homme avala une petite gorgée mais elle se révéla affreusement déplaisante. Le goût ne le piquait pas comme la veille mais elle ne revêtait rien de terrible. Comment son père pouvait-il apprécier, lui, le vin rouge ?

"Oui je vois la différence, et j'ai une nette préférence pour le premier."

Soucieux de chasser le goût de sa bouche, Alexandre reprit le premier verre et en avala une autre gorgée. Elle fondait en bouche. Il n'y avait absolument rien à voir avec l'autre.

"Souhaitez-vous une autre histoire ?"

Une question purement rhétorique. Tous deux savaient la réponse.

"Quand j'avais quatorze ans, j'ai surpris pour la première fois, mon père au lit avec une paroissienne. Je l'ai longuement houspillé. Mais lui se drapait dans une posture d'autorité et affirmait ne rien faire de mal, sauf de profiter des plaisirs de la vie. Alors, pour le châtier, dans une impulsion naïve et idéaliste, je lui ait jeté de l'eau bénite sur son sexe, qui restait bien en apparence. Cela fut cocasse. Il a poussé un grand cri en se tenant les parties avant d'essayer de le frotter tout en évitant de trop se faire mal. Je ne pourrais pas en dire plus. Je ne suis pas resté."
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Message par Coldris de Fromart Ven 14 Mai - 11:35





Léonilde, 61 ans

La loi est dure mais c’est la loi. Léonilde n’aurait jamais remis cela en cause, et c’était bien pour cette raison qu’il ordonnait autant qu’il assistait aux châtiments donnés quelqu’un soit. Pourtant, pour qu’un châtiment soit juste, il devait être complet. Quelque part, il l’avait été grâce au Seigneur de Fromart qui avait humilié ce pauvre rat des bénitiers.

Léonilde préféra justement lui raconter cet épisode mémorable auquel il n’avait sans doute pas assisté.

— Oh je n’en doute pas qu’il le ferait. Vous ne l’avez pas vu venir supplier le vicomte de vous sortir des geôles, et heureusement. Il a fini ivre mort dans son bureau à ronfler comme un âne enrhumé.

Une fois cette parenthèse refermée, Alexandre lui parla de son demi-frère et en effet, Léonilde se souvenait que le seigneur de Fromart l’avait autorisé à quitter le domaine ce jour-là. Quelle charmante attention. Il esquissa un sourire attendri. Il était bien rare devoir un demi-frère prendre aussi soin de l’autre. Et ce n’était pas les deux fils du Maître qui démentiraient cette affirmation. Un océan semblait les séparer et cette rivalité n’aidait en rien à construire des ponts pour relier les deux continents. Heureusement, Mademoiselle Bérénice était  nettement moins regardante que son frère et elle avait accueilli Sarkeris avec une bienveillance quasi surnaturelle, semblable à une vieille connaissance retrouvée, mais ce n’était sans doute pas pareil entre un homme et une femme qu’entre deux hommes.

— Votre père sème plus de semence que les paysans au printemps. marmonna-t-il en roulant des yeux Si vous comptez aider toute sa descendance vous n’avez pas fini et je vous souhaite bien du courage, mon brave.

Sur ce, Léonilde remplit son verre et l’informa des prérogatives des domestiques concernant le service. Un point qu’il ne devait pas manquer de connaître lorsqu’il se rendrait chez les Grands de ce monde. Plus d’un s’était fait avoir et dans le fil de la discussion, l’on oubliait bien rarement le contenu de son verre. C’était ainsi qu’il se vidait plus rapidement que l’on ne l’aurait souhaité et que l’on finissait par débiter un tas d’âneries ou de secrets.

Alexandre prit son temps pour déguster le vin rouge qu’il n’apprécia que peu. Il n’était pas surpris, les rouges étaient plus doux, plus tanniques et plus âpres pour un palais novice.

— Vous vous habituerez. L’hypocras est un bon moyen d’appréhender le vin rouge. Avec tous ces épices, il devient plus rond et parfumé ce qui fait disparaitre le goût amer que vous avez pu ressentir. C’était la boisson préférée de feu l’ami de Monsieur.

S’il voulait une autre histoire ? Bien entendu ! C’était toujours un régal après tous ces mois de supplices à supporter ce phallus en soutane errant dans les galeries du château comme s’il était seigneur en son domaine. Malheureusement pour lui, être l’ami de quelqu’un d’important ne vous rendez pas important… Le récit d’Alexandre l’amusa au plus au point et il souffla un petit rire à la mention de l’eau bénite. Il imaginait parfaitement la scène.

— Il aurait dû vous remercier d’avoir ainsi béni son membre viril ricana Léonilde en l'imaginant devoir supporter un garde à vous permanent en guise de supplice à sa débauche.

— En échange laissez-moi vous raconter la première partie d’échecs du vicomte avec le curé de Lesbie. Le Maître allait gagner suite au déplacement de l’évêque. Lorsque votre père l’a compris il a feint de devoir se lever pour se rendre aux commodités et a malencontreusement renversé la table. Toutes les pièces ont roulé et le vicomte était furieux. Il n’aime pas perdre, mais il déteste plus que tout que la victoire lui soit volé. Je me suis donc mis en quête des différentes pièces afin que le partie puisse s’achever, mais j’ai eu beau chercher sous tous les meubles, je n’ai jamais pu retrouver l’un des évêques. Je suppose depuis qu’il l’a subtilisé… vous savez ce que le Maître lui a dit ? « Puisqu’il en est ainsi vous n’aurez qu’à jouer l’évêque, Thierry ! » Ce à quoi votre père a dit qu’il n’était qu’un modeste curé de paroisse. Bien sûr, le seigneur de Fromart lui a immédiatement fait remarquer son manque d’ambition et a déclaré qu’il refusait de fréquenter quelqu’un d’aussi insignifiant et si mauvais joueur.

Léonilde se souvenait fort bien de cette partie d’échecs pleines de tensions dont il avait été témoin. Mais le pire n’était pas là. Le pire était qu’ils avaient osé remettre le couvert !

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Message par Alexandre Ven 14 Mai - 14:23

Alexandre souriait à cette idée burlesque de savoir que son père avait rampé pour quitter le domaine. Il ne possédait décidément pas le moindre gramme d'amour-propre ou de dignité. Elles avaient sûrement disparues, noyées dans sa semence ou la boisson. Il regrettait de n'avoir pu profiter d'un pareil spectacle, même si la joie de passer du temps avec son petit frère était bien plus plaisante en définitive. Son humeur s'assombrit alors à l'évocation des négociations qui s'étaient opérées en échange de sa libération. Il ne le regrettait, bien sûr, pas, Sa place valait bien mieux ici que sur un bûcher. Et Coldris agissait rarement par empathie. Il calculait ses actions en fonction de ses intérêts. Par conséquent, son père devait livrer des informations, quitte à vendre de nombreuses têtes. Les choses étaient ainsi. Elles avaient été un sacrifice pour lui. Quoique... Un doute s'opéra en lui. Les renseignements de son père avaient-il pu être si utiles que cela ? En vérité, Alexandre se rappelait que rien que son arrestation représentait une opportunité merveilleuse.  En réussissant à le récupérer, il permettait de contrôler Alduis. Alexandre porta le verre à ses lèvres et avala une gorgée pour dissimuler un léger rire. Son père avait cru le sauver alors que tout était sûrement déjà décidé.

"Quel idiot..."

En revanche, que son maître était intelligent ! Alexandre n'approuvait pas la manipulation sournoise qui consistait à l'utiliser pour contrôler son amant mais reconnaissait cependant l'habilité de la manœuvre. Il avait pour cela su discuter avec son fils et négocier avec le cardinal Cassain pour le récupérer. Un plan difficile mais solidement orchestré. Les divulgations de son père, en comparaison, cela avait été le dessert que l'on avalait par gourmandise, après un repas copieux.

Il en discuterait peut-être un jour avec lui. Ou pas. Il y réfléchirait. Pour le moment, Alexandra préféra parler à Léonilde de son adorable petit frère. Un sujet bien plus plaisant et qui lui mettait toujours du baume au coeur. Il accueillit la répartie du domestique d'un large sourire, amusé de la sentence.


"Mon père est effectivement un laboureur zélé. J'ai conscience que je ne saurais aider toute sa descendance et de n'avoir découvert Sébastien que par chance. Car celui-ci présentait une forte ressemblance avec notre père. Je suppose que beaucoup d'entre eux ont dû emportés par la forte mortalité infantile. Sans compter la maladie qui court dans le sang maternel. Certains ont dû être abandonnés, confiés à des instituts peu glorieux. Je ne pense pas qu'il nous reste beaucoup de frères et sœurs."

Sur cela, Alexandre goûta le vin rouge que lui servit Léonilde, sans en apprécier ni l'odeur ni le goût. L'intendants chargea de lui expliquer que ce breuvage convenait peu aux palais pas encore formés à l'alcool. La mention de l'hypocras lui rappela ensuite que l'on en donnait aux enfants que l'on considérait en âge de boire. Il en comprit à présent la raison. Un fantôme s'invita alors dans la conversation. Feu le marquis d'Aussevieille. Le grand-père d'Adéis. Alexandre serra son verre, le regard triste.

"Cela fait huit ans. Ou plus. Que je l'ai revu. J'avais douze ans lors de sa dernière visite à notre église. Il y venait une fois par mois avec les siens. Il était même accompagné d'une métisse. Je m'en souviens bien car quelques fois il y eut des remarques désobligeantes à son encontre et feu le marquis prenait immédiatement sa défendre et rappelait l'individu à ses devoirs. Il m'a toujours l'effet d'un homme digne et fier. Pendant longtemps, il apprécia mon père. Sincèrement. Il a même été touché de le voir m choisir, moi un infirme, comme enfant de chœur, et jugeait que c'était un acte digne du Christ. Puis, il découvrit que le prêtre qu'il admirait collectionnait les maitresses. Lors de la dernière fois où j'ai pu l'aperçoit, le marquis était fort en colère. Il sermonnait mon père de sa conduite, puis a déclaré, avec un air austère, digne de Cicéron, que s'il désirait avoir des nouvelles de Sodome, il se rendait chez son meilleur ami, pas à l'église."

Alexandre chassa la tristesse qui le remplissait à l'évocation de ces souvenirs en buvant une nouvelle gorgée de vin. Les effets du breuvage aidaient à dissiper cette ombre qui obscurcissait son coeur. Il se décida ensuite à raconter une anecdote bien lus joyeuse. Ce fut celle du jet d'eau bénite. Léonilde en laissa même échapper un bref rire.

"Je doute qu'il l'ait fait. De la nef, je l'entendais plutôt crier des insultes. Cela n'a d'ailleurs pas manqué d'offusquer les fidèles."

Ce fut au tour de Léonilde de rapporter une histoire qui n'étonna pas le moins Alexandre. Assez jeune, le père Thierry avait pris le temps de lui apprendre les principes des échecs, puis de disputer régulièrement une partie en sa compagnie. La première année, il ne l'emportait jamais, se contentant d'apprendre et de comprendre les subtilités du jeu.  Puis, il s'étais mis à gagner. Partie  sur partie, il ne faisait plus que cela. Au début, le prêtre mettait cela sur la chance ou prétendait l'avoir laissé gagner. peu à peu, cependant, une mauvaise humeur s'installait et Alexandre le surprenait à essayer de tricher ou à renverser les pièces. Cela avait eu le mérite de développer sa mémoire afin de retenir les emplacements pour recréer le jeu en cours. Les révélation de Léonilde lui rappelèrent un autre fait qui l'avait laissé perplexe au moment de sa découverte.

"Je me souviens avoir découvert une superbe pièce d'évêque dans le fond de l'armoire pour les bonnes œuvres. Je me questionnais sur comment elle avait pu se retrouver là. Je l'ai toutefois vendu. Elle a rapporté une belle somme et permis de nourrir pendant l'été des familles, privées de père nourricier, pendant cette saison où les hommes partent à la campagne chercher de l'ouvrage. Néanmoins, vous avez mentionné la première partie entre le maître et mon père ? Ils auront donc recommencé ? Comme je vous plains, Léonilde ! Combien de pièces aura t-il perdu au final ?"

Malgré son détachement, Alexandre sentit son coeur se serrer. Son père avait de nombreux défauts mais il l'aimait. Dans leurs parties, en dépit de ses tentatives de triches, il retenait que celui-ci souhaitait passer du temps en sa compagnie.

"Il est stupide, je le sais. Mais cet idiot, cet idiot, je l'aime."

Il poussa un soupir, las. Il ne pouvait s'incliner devant cette évidence. Ila avait essayé pendant plus d'un mois de la rejeter.  Cela ne servait à rien. Il ne détacherait ce lien qui les unissait. Il se redressait et ajouta d'un ton finalement serein :

"Car c'est mon père."
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Message par Coldris de Fromart Lun 17 Mai - 11:32





Léonilde, 61 ans

Quel dommage qu’Alexandre n’ait pas pu assister au spectacle  de son père rampant misérablement ! Il lui avait même pardonné d’avoir vomi une énième fois sur le tapis djerdan. Tout cela le ramena au jour où il était venu négocier la liberté de son fils. Il perçut son regard s’assombrir avant de se rallumer d’un coup. Léonilde arqua un sourcil, circonspect. Autour du verre pincé par ses lèvres, il discernait ce qui était semble-t-il un sourire ou un rictus. Avait-il compris ce qui s’était réellement passé ? Ce ne serait pas étonnant, c’était un jeune homme intelligent, il devait bien se douter que sa présence ici n’était ni fortuite ni le fruit d’une pure charité, il commençait à connaitre son maitre. Maitre, qu’il préviendrait d’ailleurs de ses doutes. Il ne s’agissait surtout pas que cela s’ébruite notamment dans certaines oreilles directement concernées. Il hésita à le mettre en garde, mais il avait la conviction qu’il garderait le silence : il tenait trop à sa place pour prendre le risque de la perdre pour quelques aveux qui feraient plus de mal que de bien.

Alexandre évoqua ensuite sa rencontre avec son petit frère, fruit d’un hasard soudain. Combien y en avait-il dans les rues ainsi ? Sans doute un certain nombre. Coldris lui-même avait connaissance de onze bâtards, sans compter Sarkeris qu’il n’avait jamais considéré comme tel. Trois d’entre eux résidaient en Italie, ignorant tout de leur ascendance. Par d’heureuses coïncidences, aucun des trois garçons n’avait eu les yeux bleus perçants de leur père, ce qui avait facilitait le mensonge.

Parler d’hypocras, lui rappela feu le Sieur d’Aussevielle qui était venu si souvent à Cervigny aussi bien qu’à Fromart. Un appui inconditionnel pour le vicomte qui n’hésitait jamais à le remettre dans le droit chemin avec plus ou moins de pacifisme. Léonilde lui-même n’avait jamais vu la fameuse métisse, mais il se souvenait tant de l’affaire que des quelques discussions à ce sujet. Il fallait dire que cela n’avait pas toujours été bien vu et que le marquis avait souvent dû hausser le ton pour couper court à certains ouï-dire parfaitement absurdes. Il eut un discret sourire au souvenir de cet homme aussi respectable qu’admirable avant de s’amuser de l’anecdote du jeune esclave. Oh oui ! C’était tout à fait lui, il reconnaissait parfaitement son intransigeance morale et religieuse. Le père Thierry avait dû blêmir et l’église se vidait. C’était en effet, et à juste titre, un homme qui inspirait la confiance.

— Il l’était oui. Un homme droit et rigide mais moins cassant que ne peut l’être le Premier Conseiller. Lui et le vicomte étaient inséparables. Un étonnant mélange qui ne manquait pas parfois de faire des étincelles, mais qui était somme toute étonnamment stable contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer. Sa disparition soudaine nous a tous profondément affligés.

A lui aussi, sa présence lui manquait. Il n’avait jamais manqué d’avoir une parole bienveillante à son égard, et surtout, depuis que Dieu l’avait rappelé, Léonilde s’était senti bien souvent impuissant face aux égarements de Coldris. Il n’avait ni la légitimité ni l’autorité qu’avait pu avoir Virgil d’Aussevielle pour l’aider et le sermonner. Il ne pouvait que le regarder se débattre comme un poisson hors de l’eau. Même s’il ne l’appréciait pas pour un sou, le valet était quand même heureux au fond de lui de constater qu’il avait pu retrouver un semblant d’amitié avec ce maudit baise-comptoir.

De fil en aiguille, il se souvint de cette première partie d’échecs entre Thierry et le maitre des lieux. Le moins que l’on pouvait dire c’est qu’elle fut si houleuse qu’une pièce disparue du jeu. Il soupira :

— Une à chaque perdue. Il a même cassé un carreau, un jour en envoyant l’un des pions contre la fenêtre. On ne l’a jamais retrouvé dans l’églantier....

Sa déclaration toucha le valet qui ne put retenir un sourire. La famille était ainsi faite que les pères aimaient toujours leurs fils et les fils leurs pères. Aussi imparfaits et perfectibles soient-ils. Bien évidemment, ce fut à Alduis et son père qu’il pensa instantanément. Il préféra cependant garder tout cela pour lui et changer de conversation.

— Dites-moi Alexandre, comment avancent les préparatifs de votre mariage avec votre princesse ? demanda-t-il avec une espièglerie qu’on ne lui connaissait que fort peu.




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Message par Alexandre Lun 17 Mai - 16:34

Alexandre but une gorgée de vin en terminant son évocation de feu le marquis d'Aussevieille. Le breuvage avait décidément cette troublante d'apaiser les tourments du coeur. Il ne devait pas cependant se laisser prendre. La boisson restait un ami. Il lui fallait apprendre à y résister pour ne pas risquer de lâcher des informations compromettantes, comme ces fameux marins. il ne ressemblerait jamais à son imbécile de père qui noyait son chagrin et et ses regrets dans l'alcool. Léonilde conta à son tour sa vision de l'ami intime de Coldris et Alexandre perçut la tristesse qui émanait de son âme à se rappeler son absence.

"Je comprends. Je l'étais moi aussi, alors que je le savais encore en vie, quand il a cessé de venir. Et j'en ai voulu alors si fort au père Thierry. Avant son départ, devant mes larmes, feu le marquis m'a dit la vérité. Sans rien me cacher. Nos relations ont commencé à se dégrader depuis ce jour-là."

Alexandre se remémorait de cette colère ressentie de savoir que son modèle se révélait bien moins idéal qu'il ne se l'était imaginé. Pendant plusieurs fois, il avait médité à ces informations avant de confronter le père Thierry. Néanmoins, fidèle à ses bonnes habitudes de lâche, il avait nié. Il avait prétendu à des rumeurs que de mauvaises langues avaient orchestré contre lui nuire et que cela avait fonctionné, suite à un mauvais concours de circonstances, puisque le marquis d'Aussevieille avait fini par y croire. Un doute s'était installé en lui, ne sachant pas à qui accorder sa confiance, les deux figures lui étant aussi importantes l'une que l'autre. Alexandre s'était décidé à accepter les explications dans l'attente de preuves. Il avait guetté les faits et geste du curé, sans rien déceler de suspect, puis, celui-ci se relâchant probablement, il l'avait découvert deux ans plus tard au lit avec une paroissienne. Dès lors, leur relation s'était profondément dégradée. Alexandre avait perdu toute estime pour le prêtre débauché.

Le jeune homme but une légère gorgée pour dissiper le malaise. Il ne souhaitait pas se perdre dans le rappel du passé. Il avait décidé d'apprendre à boire. Cela devait rester son seul et unique objectif.

La suite de leur conversation porta sur ces histoires de parties d'échecs et Alexandre ne put s'empêcher de songer que son maître semblait avoir un goût pour la souffrance s'il persistait à jouer avec son insupportable ami.


"Pour jouer une bonne partie avec lui, il faut d'abord frapper son ego. Avant d'en débuter en une, je le menace de ne plus jouer avec lui s'il commet le moindre mouvement d'humeur. Et cela fonctionne parfaitement. Il essaie bien de tricher n tant déplacer une pièce subtilement à son avantage mais cela permet alors d'aiguiser ses sens et son observation. Ou alors, lui comme moi, nous passons beaucoup de temps à réfléchir sur chaque coup tout en noyant l'autre sous une conversation fleuve."

Ou cette seule stratégie fonctionnait car il était son fils et que son père refusait de sacrifier les moments passés ensemble. Quoique il soit, ce serait adaptable pour Coldris. Il lui suffisait de le menacer de retirer une faveur. Le prêtre aurait mangé dans sa main, même si le ministre avait eu dans la paume le crottin de Courage.

Tout ceci finit par lui rappeler les liens avec son père et à lui faire prendre conscience que celui-ci l'aimait. Maladroitement. Avec sa lâcheté. Mais il l'aimait. Alexandre se sentit apaisé de cette conclusion et porta sn verre à ses lèvres pour en terminer le contenu. Le breuvage colorait de plus en plus ses joues et la chaleur était progressivement montée. Comme la veille. Son regard se durcit. Ilse contrôlerait. Il maitriserait ses paroles et ses son attitude. Il ne laisserait plus sortir une information non désirée.

Ce fut à ce moment que Léonilde lui adressa une remarque digne de celle de son maître et donna l'impression au visage du jeune homme d'avoir pris feu. Adéis. Cette remarque venait des paroles insouciantes de ce petit ange démoniaque. Alexandre serra entre les doigts le verre afin de contenir ses émotions. Il ne devait pas céder à la surprise ou à l'effarement. Rester impassible. Comme quelques jours plus tôt, lorsque Lavinia l'avait involontairement ébranlée avec son interrogation sur un prêtre digne de confiance. Le malaise se lisait malgré tout sur son visage. Il s'efforça de respirer tranquillement pour évacuer en même temps les pensées gênantes. Ne pas paniquer. Ne surtout pas paniquer. Et ne pas se justifier. Se justifier ne faisait qu'illustrer qu'il existait bien un problème. Au contraire, dans une pareille situation, il devait en dire le moins possible. Et reprendre le contrôle.

Que pouvait-il répondre ?
Que répondrait Coldris à sa place ?
Lui, il aurait certainement déjà renchéri une répartie cinglante.
Alexandre ne savait pas encore le faire.
Il restait là, perdu, assis dans ce fauteuil, à contrôler ses émotions mais incapable de rétorquer.
Coldris lui avait pourtant appris la veille qu'il devait savoir immédiatement à une situation en invoquant le cas de comment il pourrait persuader le Roi du bien fondé de ses idées dans plusieurs années.
Il aspirait tant à réussir l'exercice.
Mais il échouait.
Il n'était pas encore un élève suffisamment aguerri. Comment pourrait-il travailler cette faiblesse ?

Un mouvement de branche, soufflée par le vent, attira son attention e le ramena à la réalité. Il devait reprendre la main. Analyser froidement la situation. La princesse. Le mariage. Une idée commença à germer. Alexandre reprit finalement la parole, après quatre longues minutes de silence, sur un ton badin :


"Il semble que le petit Adéis, dans sa joie, ait envoyé les faire-part un peu trop tôt."
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Message par Coldris de Fromart Mer 19 Mai - 15:31





Léonilde, 61 ans

Alexandre et lui échangèrent leurs souvenirs sur feu le marquis d’Aussevielle. Il eut un petit sourire à l’évocation du pieux ami du vicomte face au jeune garçon.

— Je le reconnais bien là. Il n’a jamais manqué de dire la vérité quand bien même celle-ci était fort désagréable à entendre.

Et le seigneur de Fromart en avait fait les frais plus d’une fois, à juste titre. Heureusement, Virgil d’Aussevielle était bien plus calme et magnanime que le vicomte. Ses accès de colère s’estompaient aussi rapidement que l’orage d’été. Ils évoquèrent ensuite les parties d’échecs qui souffraient des échecs répétés du colérique curé débauché.

— C’est exactement ce qu’il fait et il ne se gêne pas pour déplacer les pièces non plus, croyez-moi. Un jour votre père l’a surpris ayant déplacé un cavalier discrètement et lui a demandé depuis quand les chevaux étaient ailés. Le vicomte a rétorqué que c’était une variante de l’Olympe et qu’il s’agissait de Pégase. Alors, votre père a pris le cavalier et l’a jeté au travers de la vitre en clamant « vole Bellérophon ». Et ce fut une nouvelle pièce égarée.

Au prochain sujet de conversation, Léonilde décida de se montrer facétieux afin de mettre à l’épreuve le jeune homme dont le verre se vidait lentement mais surement et lui rappela les paroles d’Adéis. À ces mots, Alexandre se figea, le visage fermé. Pourtant, le valet pouvait lire le malaise dans ses pupilles contractés qui ne fixaient plus réellement de point particulier. Il resta immobile, patientant, jusqu’à ce qu’il trouve enfin quoi répondre. Au moins il n’avait pas recraché le contenu de sa boisson. De temps à autre, Léonilde osait un œil au pendule. Quatre minutes. C’était le temps qu’il lui fallut pour digérer la question. Il allait falloir faire mieux que cela pour survivre au Maitre.
Il prit la carafe et remplit son verre désormais vide.

— Oh vraiment ? Et qui est l’heureuse élue ? demanda-t-il en reprenant comme si la conversation ne s’était jamais arrêtée.

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Message par Alexandre Mer 19 Mai - 16:10

La discussion qui portait sur feu le marquis d'Aussevieille ramenait Alexandre à de sombres souvenirs. Aux prémices de sa relation tumultueuse avec son père. Pourquoi cet imbécile préférait-il mentir au lieu d'assumer les évidences ? Comment en arriverait-il à pouvoir observer son reflet dans le miroir ? Cela, le jeune homme ne le comprendrait jamais. Il préféra avaler une gorgée de vin et changer de sujet.

Aborder les échecs de son père se révélait bien plus divertissant. Alexandre sourit de cette nouvelle confidence. De son maître ou de son père, il ne put trancher sur lequel se comportait de manière le plus stupide. Tous deux, face à une table de jeu, semblaient perdre toute dignité et régresser au niveau d'un enfant de sept ans qui ne pensait qu'à la victoire.


"Je ne comprendrais jamais que l'on puisse ne pas accepter sa défaite. Quand on est battu, il faut savoir le reconnaître avec humilité et apprendre ensuite des erreurs que l'on a commises."

Et cette philosophie ne s'appliquait pas qu'au jeu. Comme devant une table d'échecs, Alexandre avait beaucoup appris de ses mauvaises expériences et de son asservissement. Comme il continuait à apprendre quand il avait ressenti ce malaise face à Boréalion ou Bérénice. Ou comme la veille avec ses confessions embarrassantes après l'ingestion de son tout premier verre d'alcool.

"Tel un enfant apprend la marche par la chute, on apprend la victoire par la défaite."

Sur cette maxime finement improvisée, il termina le fond de son verre. Léonilde se décida alors de poser une question terriblement embarrassante Après un long moment d'absence, perdu en lui, affreusement gênant, Alexandre réussit à revenir et à apporter une réponse satisfaisante. L'intendant se pencha pour remplir à nouveau le verre et le jeune homme le remercia poliment tout en écoutant la demande suivante. La surprise était passée. Il pouvait reprendre normalement la conversation.

"Il n'y en vérité personne, Léonilde. J'ai confié à Adéis que j'aimerais avoir ma mère à mes côtés lorsque je me marierais, sans apporter d'autre précisions, mais son esprit a vite fait de m'imaginer avec une princesse. Puis, de le crier dans tout le château."

Une intuition lui vint alors.

"D'ailleurs, Léonilde, pourquoi le maitre ne m'en a t-il touché un mot hier ? Aura t-il eu peur de s'étouffer de rire devant ma réaction ?"

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Message par Coldris de Fromart Jeu 20 Mai - 11:58





Léonilde, 61 ans

Alexandre semblait apprécier cette conversation qui lui faisait apprendre à apprécier le bon vin. Après un sourire, il sembla pensif puis déclara trouver cela idiot et puéril de ne pas accepter sa défaite. Léonilde eut un léger sourire. C’était là que l’on percevait encore toute la naïveté qui pouvait l’habiter. Le vicomte avait raison : c’était encore une pierre qui avait besoin d’être travaillée et polie.

— La défaite ne peut contenter ni l’arrogance ni la fierté d’un homme. N’allez pas croire qu’il n’apprend pas de ses erreurs. Il n’existe pas d’hommes qui ne passe plus de temps à apprendre que lui et quoi que vous pensiez de la duperie, elle fait partie intégrante du jeu. S’il déteste tant perdre, c’est qu’il est infiniment plus exigeant avec lui-même qu’avec les autres, or, vous devriez désormais avoir eu un aperçu de ce que cela signifiait désormais.

Ce n’était pas parce qu’un enfant chuté pour apprendre à marcher qu’il devait nécessairement le faire avec le sourire. Certains pleuraient, râlaient, se taisaient, s’asseyaient. Les réactions étaient uniques à chacun d’entre eux. Cela ne voulait pas dire qu’ils n’apprenaient pas.

— Le Maitre vous direz que l’on échoue uniquement lorsque l’on s’est surpassé. Pour le reste, la défaite était exclue.

Combien de fois avait-il raté une marche ? Bien peu à sa connaissance. Il avait toujours assuré son ascension de plus d’une ligne de vie, de sorte qu’elles ne puissent tout céder à la fois. Il réfléchissait longuement avant d’agir et de déplacer ses pions. Tricher était le jeu. Il n’y avait pas d’autres règles que celle de gagner.
Sur ce Léonilde se décida à changer de sujet. Passé la stupéfaction, ils purent discourir à nouveau tranquillement.

— Oh je suis au courant. Il m’a tout raconté en comprenant que son grand-père n’était pas là. Je l’ignore. Je pense qu’il devait sans doute juger vous avoir suffisamment martyrisé pour cette fois. Ne croyez pas y échapper. Cela viendra en temps et en heure.

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Message par Alexandre Jeu 20 Mai - 15:08

Alexandre écoutait avec attention les paroles de Léonilde au sujet de la défaite. Il n'avait jamais douté que son maitre puisse ne pas apprendre de ses erreurs lors d'une défaite. Autrement, il n'aurait monté aussi haut et tenu aussi longtemps à poste actuel. Sa tête se hocha à l'évocation de la duperie.

"Je connais la nécessité de duper les gens. J'ai grandi en apprenant à contrôler mon père et en lui faisant prendre des chemins qu'il n'aurait pas pensé emprunter pour le ramener à l'église au lieu de s'égarer à une taverne. J'ai également eu le loisir de connaître toute l'exigence qu'il attend des autres et je peux le comprendre de l'être davantage avec lui-même. Je me comporte de la même même manière sur mes propres erreurs."

Il but une gorgée devin et une réflexion lui vit, sous doute libéré par les effets de l'alcool.

"'C'est drôle. Mais je ressemble bien plus au vicomte qu'à mon père."

La conversation passa cependant par un point qu'Alexandre n'aurait jamais prédit et qui l'embarrassa terriblement. Passé son malaise, il se ressaisit et réussit à fournir une meilleure réponse. Ses épaules se haussèrent en entrebat Léonilde affirmer qu'il n'échappera pas aux moqueries du maître.

"Je n'attendais pas pareil miracle. Le jour où il oubliera de s'amuser de mes mésaventures, il ira assister volontairement à une messe."

Alexandre but tranquillement une gorgée de vin tout en méditant à une manière de solutionner le problème. L'idéal serait de devancer Coldris. Ou de le surprendre. Il devait réfléchir en ce sens.










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Message par Coldris de Fromart Ven 21 Mai - 14:37





Léonilde, 61 ans

Léonilde acquiesçait au dire d’Alexandre. Il compatissait sincèrement aux péripéties du jeune homme et le trouvait atrocement patient d’avoir su gérer l’individu qui était son père toutes ces années durant. Sa remarque sur sa ressemblance avec le vicomte le fit sourire. Il est vrai que tous deux partageaient énormément, plus qu’ils n’auraient chacun pu le prédire un mois auparavant.

— Fort heureusement oui ! Je pense que le vicomte aurait apprécié vous avoir comme fils, mais n’allez pas lui répéter, Alexandre.

Il pensa également à Alduis qui ne manquerait pas un jour de réaliser qu’il y avait plus entre son père et son esclave que ce qu’il pouvait imaginer et que Coldris estimait réellement le jeune homme. Sans doute même était-il celui qu’il aurait voulu avoir depuis toutes ces années. Léonilde ne savait quoi trop en penser, partagé qu’il était entre l’idée que cela permettrait peut-être de retirer un poids des épaules d’Alduis et celle qui ne manquerait pas de l’achever lorsqu’il réaliserait que son père lui préférait son amant.

— Vous avez bien raison. il observa le vin dans le verre Je pense que nous devrions arrêter là pour aujourd’hui, jeune homme. Vous avez suffisamment bu et l’entrainement fut productif. Il ne faudrait pas vous rendre malade au risque de vous dégouter durablement.

Comme tout apprentissage, il était nécessaire d’y aller étape par étape, sans se précipiter au risque d’échouer. Or, si Alexandre ne pouvait plus voir du vin à moins d’un mètre sans en avoir la nausée, tous ses efforts seraient réduits à néant.

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Message par Alexandre Ven 21 Mai - 18:04

Alexandre porte le verre à sa bouche et but une nouvelle gorgée alors que Léonilde semblait méditer à ses paroles sur sa ressemblance avec le ministre des affaires étrangères. Le domestique eut alors cette remarque singulière qui le laissa perplexe. Il n'en laissa paraitre et supposa à une nouvelle plaisanterie pour le tester. La ficelle était un peu grosse. Ou alors l'intendant contrôlait à quel point l'alcool faisait ses effets sur son esprit. Cela se tenait. Il répondit sobrement.

"Si vous le dites."

Le vicomte l'appréciait maintenant pour les qualités qu'il avait su développer suite à ses mésaventures. Il ne l'aurait jamais apprécié auparavant. Ni supporté l'enfant idéaliste qu'il avait pu être. Il l'aurait jugé, comme avec Alduis, bien trop sensible. Alexandre préféra laisser Léonilde dire. De toute manière, il sait lui-même avait proféré une sottise.

L'intervention suivante confirma son hypothèse. Léonilde jugeait qu'il avait assez bu. Trois verres. Effectivement, c'était déjà beaucoup. Alexandre ne se rappelait pas les avoir senti passer tant il avait apprécié le breuvage ingéré. Il hocha poliment la tête.


"Vous avez raison, Léonilde, et je vous remercie pour votre implication."

Alexandre se releva et reprit instinctivement ses béquilles, pressentant que l'alcool risquait de troubler ses sens une fois debout. Cela ne manqua pas. La tête lui tournait et il avait la sensation qua la pièce elle-même se mettait en mouvement. Ces murs ne se mettaient-ils pas à bouger ? Il serra ses mains autour de ses béquilles. Non, il faisait erreur. Ce n'était là que les sensations du vin qui l'avait jusque-là régalé. Il ne devait pas en tenir compte. Sa prise se raffermit un pu plus autour de ses béquilles et il commença à avancer. Un pas après l'autre pour retourner à la bibliothèque.

Ce jour-là, entre le salon du premier étage et la bibliothèque s'entendit le bruit de dix chutes. Le petit infirme se releva courageusement à chaque fois, difficilement, tout en rappelant que chacune prouvait le besoin de s'entraîner à maitriser les effets de l'alcool.

De retour dans la bibliothèque, une fois bien installé, remis de ses émotions, Alexandre étudia toute la journée.
Alexandre
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