[4 Avril 1598]
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[4 Avril 1598]
Cassandre avait quitté le domaine de Frenn dans la matinée pour effectuer plusieurs séries de courses pour Kalisha. En premier, évaluer les magasins de coutures et engager la couturière la moins chère. Avec son talent pour la négociation, même si elle comptait faire plusieurs allers retours entre les échoppes, elle réussirait à faire abaisser les prix. Le baron en serait certainement ravi. Tant d'argent gaspillé pour des vêtements, elle n le comprenait alors qu'il suffisait de simplement savoir coudre. Sans parler du coût de toutes étoffes ! La soie, le velours le satin... Une bonne robe en lin, c'était simple, chaud et pratique !
En remontant l'une des rues du quartier commerçant, Cassandre distingua Nicolas qui sortait de la bijouterie, les poches anormalement gonflées, elle soupira. Il avait encore volé ! Elle regretterait presque de lui avoir présenté Sylvère. IL échappait peut-être aux maladies, à la faim et aux attaques, mais cela ne servait à rien si c'était pour se retrouver pendu ou roué. La fillette s'approcha furtivement et s'amusa à l'effrayer en lui claquant le dos. Le garçon poussa un cri et tomba, jambes écartées, dans une flaque de boue. Elle éclata de rire lorsque Nicolas lui jeta de la boue au visage.
"Arrête ! Tu vas salir ma robe !
Avant, ça te faisait pas peur !"
"Je ne portais pas de belles robes avant. Et puis, au lupanar, personne ne me remarquait. Mais là, si je rentre tâchée, on s'inquiètera, ou on me grondera."
Elle imaginait déjà les yeux écarquillés de monsieur Wagner en la contemplant dans le hall couverte de hall. Il se précipiterait vers elle pour l'examiner et savoir si elle n'avait pas été blessée et s'il ne serait pas plus sage de faire venir le médecin. Il lui ferait ensuite couler un bain et lu demanderait de se coucher en rappelant qu'après une chute, on devait resté allongé, car on ne savait pas si le choc avait pu endommager la tête. La semaine dernière, une servante avait glissé en nettoyant un couloir et avait dû passer trois jours au lit avant que l'intendant n'accepte de la laisser reprendre le travail. Dans l'écurie, Eldred avait ri en se demandant pourquoi plus de gens au château ne se cassaient pas la figure. Ils avaient ri longtemps ensemble en se moquant du zèle de l'intendant.
Nico se releva, penaud, en s'excusa, et elle pointa discrètement ses poches. il répondit tout bas :
"C'est un don."
"Nico...."
"les gentilles dames sont même ravies de les donner, tu sais. je pleurniche en disant que je n'ai plus à manger, ou je fais semblant de tousser, et rapidement, elles se défont tous de leurs beaux bijoux."
"Sauf que tu leur mens. Tu les manipules."
"Mais c'est jamais pour moi comme je donne ma part aux pauvres !"
Cassandre n'insista pas. Cela ne servait à rien. Elle préféra demander des nouvelles de Sylvère et apprit que celui-ci s'était remis à pêcher avec la venue du printemps. Il avait bien tenté de lui apprendre, mais Nico trouvait cela ennuyeux, surtout de rester sans parler, et préférer courir ou grimper dans les arbres. La vie de son ami était devenue belle dans la forêt même si certaines conditions l'inquiétaient un peu. Elle s'apprêta à regret à repartir pour continuer ses courses lorsque Nico ajouta :
"Au fait, j'ai croisé Thierry l'autre jour ! Tu devineras jamais ! Il est marié !"
Après un instant de surprise réelle, Cassandre chercha à connaître plus de détails et Nico lui apprit l'avoir rencontré hier quand celui-ci revenait de l'hospice. Il lui avait expliqué être tombé amoureux d'une veuve avec plusieurs enfants et qu'ils avaient choisi d'unir leurs solitudes. le beau conte avait ému Nico et Cassandre se mordit les lèvres pour ne pas éclater de rire. S'il savait ! Elle s'étonnait cependant que ce rat soit déjà marié. Elle ne l'avait rencontré que dix jours plus tôt et avec cet animal, le mensonge était une seconde nature. La fillette termina de prendre des informations et courut rejoindre la maison des Lesueur. A cette heure, il n'y avait qu'Angélique et sa petite sœur Clémence. La jeune fille l'accueillit, ravie, et lui proposa même un rafraichissement.
"J'ai entendu en ville que ta mère serait déjà marié à Thierry."
Insolente, Clémence intervint aussitôt :
"Ouais, grâce à notre oncle ! Il est cardinal et quand maman lui a dit qu'elle voulait enfin se marier, il a accéléré les démarches ! Enfin, je ne sais pas bien comment, mais c'est efficace ! Moins d'une semaine après maman et lui étaient mariés !"
'"Il leur a accordé une dispense de bans."
Plus docile, Angélique corrigeait doucement sa cadette. Cassandre hocha de la tête et fit lentement parler les deux sœurs Depuis son intervention, le rat serait devenu moins paresseux et aidait au ménage ou à la cuisine. Clémence affirmait qu'il était si maladroit et peu habile que ce n'était pas un cadeau, mais Angélique rappelait l'importance de savoir rester tolérant et de l'encourager à s'améliorer. Cassandre acquiesça d'un air distrait et attendit que la petite poursuive. Elle se régalait de l'entendre décrire les chutes du ver de terre en essayant seulement de passer le balai ou du temps qu'il mettait à ramener le seau du puits qui se trouvait au bout de la rue. Quel boulet ! Angélique reprit la parole, soudain agacée :
"En tous cas, la cérémonie était superbe. J'étais si heureuse et émue de voir maman trouver enfin le bonheur."
Cassandre baissa la tête pour finir le verre de vin qui lui avait été donné, mal à l'aise d'avoir lié ainsi une brave femme à un homme lâche qui aurait à présent tout pouvoir sur elle. La fillette se promit de revenir souvent le surveiller. L'avenir de ce ménage et de cette famille reposait en partie sur ses choix.
Le crépuscule tomberait dans une heure lorsque Cassandre remontait la pente pour rentrer à Frenn. Après son passage chez les Lesueur, elle avait reprit ses courses et déterminé quelle serait la meilleure boutique à engager. Elle aurait aimé visiter celle des Florange, dont on disait grand bien, mais celle-ci était fermée depuis deux semaines depuis la maladie inquiétante de leur famille. les rueurs prétendaient que la famille serait en pèlerinage, ou les plus mauvaises langues qu'ils pratiquaient la magie noire pour guérir la maladie condamnée. C'était sans doute ridicule. Si cela se trouvait, ils avaient changé de ville ou fait faillite. Elle chassa ces idées et repensa au rat. Comment raconterait cette histoire à Kalisha ce soir ? Cela serait une bonne soirée, très divertissante.
Sir cette pensée, elle se mit à courir, soudain inquiète d'arriver après le coucher du soleil.
En remontant l'une des rues du quartier commerçant, Cassandre distingua Nicolas qui sortait de la bijouterie, les poches anormalement gonflées, elle soupira. Il avait encore volé ! Elle regretterait presque de lui avoir présenté Sylvère. IL échappait peut-être aux maladies, à la faim et aux attaques, mais cela ne servait à rien si c'était pour se retrouver pendu ou roué. La fillette s'approcha furtivement et s'amusa à l'effrayer en lui claquant le dos. Le garçon poussa un cri et tomba, jambes écartées, dans une flaque de boue. Elle éclata de rire lorsque Nicolas lui jeta de la boue au visage.
"Arrête ! Tu vas salir ma robe !
Avant, ça te faisait pas peur !"
"Je ne portais pas de belles robes avant. Et puis, au lupanar, personne ne me remarquait. Mais là, si je rentre tâchée, on s'inquiètera, ou on me grondera."
Elle imaginait déjà les yeux écarquillés de monsieur Wagner en la contemplant dans le hall couverte de hall. Il se précipiterait vers elle pour l'examiner et savoir si elle n'avait pas été blessée et s'il ne serait pas plus sage de faire venir le médecin. Il lui ferait ensuite couler un bain et lu demanderait de se coucher en rappelant qu'après une chute, on devait resté allongé, car on ne savait pas si le choc avait pu endommager la tête. La semaine dernière, une servante avait glissé en nettoyant un couloir et avait dû passer trois jours au lit avant que l'intendant n'accepte de la laisser reprendre le travail. Dans l'écurie, Eldred avait ri en se demandant pourquoi plus de gens au château ne se cassaient pas la figure. Ils avaient ri longtemps ensemble en se moquant du zèle de l'intendant.
Nico se releva, penaud, en s'excusa, et elle pointa discrètement ses poches. il répondit tout bas :
"C'est un don."
"Nico...."
"les gentilles dames sont même ravies de les donner, tu sais. je pleurniche en disant que je n'ai plus à manger, ou je fais semblant de tousser, et rapidement, elles se défont tous de leurs beaux bijoux."
"Sauf que tu leur mens. Tu les manipules."
"Mais c'est jamais pour moi comme je donne ma part aux pauvres !"
Cassandre n'insista pas. Cela ne servait à rien. Elle préféra demander des nouvelles de Sylvère et apprit que celui-ci s'était remis à pêcher avec la venue du printemps. Il avait bien tenté de lui apprendre, mais Nico trouvait cela ennuyeux, surtout de rester sans parler, et préférer courir ou grimper dans les arbres. La vie de son ami était devenue belle dans la forêt même si certaines conditions l'inquiétaient un peu. Elle s'apprêta à regret à repartir pour continuer ses courses lorsque Nico ajouta :
"Au fait, j'ai croisé Thierry l'autre jour ! Tu devineras jamais ! Il est marié !"
Après un instant de surprise réelle, Cassandre chercha à connaître plus de détails et Nico lui apprit l'avoir rencontré hier quand celui-ci revenait de l'hospice. Il lui avait expliqué être tombé amoureux d'une veuve avec plusieurs enfants et qu'ils avaient choisi d'unir leurs solitudes. le beau conte avait ému Nico et Cassandre se mordit les lèvres pour ne pas éclater de rire. S'il savait ! Elle s'étonnait cependant que ce rat soit déjà marié. Elle ne l'avait rencontré que dix jours plus tôt et avec cet animal, le mensonge était une seconde nature. La fillette termina de prendre des informations et courut rejoindre la maison des Lesueur. A cette heure, il n'y avait qu'Angélique et sa petite sœur Clémence. La jeune fille l'accueillit, ravie, et lui proposa même un rafraichissement.
"J'ai entendu en ville que ta mère serait déjà marié à Thierry."
Insolente, Clémence intervint aussitôt :
"Ouais, grâce à notre oncle ! Il est cardinal et quand maman lui a dit qu'elle voulait enfin se marier, il a accéléré les démarches ! Enfin, je ne sais pas bien comment, mais c'est efficace ! Moins d'une semaine après maman et lui étaient mariés !"
'"Il leur a accordé une dispense de bans."
Plus docile, Angélique corrigeait doucement sa cadette. Cassandre hocha de la tête et fit lentement parler les deux sœurs Depuis son intervention, le rat serait devenu moins paresseux et aidait au ménage ou à la cuisine. Clémence affirmait qu'il était si maladroit et peu habile que ce n'était pas un cadeau, mais Angélique rappelait l'importance de savoir rester tolérant et de l'encourager à s'améliorer. Cassandre acquiesça d'un air distrait et attendit que la petite poursuive. Elle se régalait de l'entendre décrire les chutes du ver de terre en essayant seulement de passer le balai ou du temps qu'il mettait à ramener le seau du puits qui se trouvait au bout de la rue. Quel boulet ! Angélique reprit la parole, soudain agacée :
"En tous cas, la cérémonie était superbe. J'étais si heureuse et émue de voir maman trouver enfin le bonheur."
Cassandre baissa la tête pour finir le verre de vin qui lui avait été donné, mal à l'aise d'avoir lié ainsi une brave femme à un homme lâche qui aurait à présent tout pouvoir sur elle. La fillette se promit de revenir souvent le surveiller. L'avenir de ce ménage et de cette famille reposait en partie sur ses choix.
***
Le crépuscule tomberait dans une heure lorsque Cassandre remontait la pente pour rentrer à Frenn. Après son passage chez les Lesueur, elle avait reprit ses courses et déterminé quelle serait la meilleure boutique à engager. Elle aurait aimé visiter celle des Florange, dont on disait grand bien, mais celle-ci était fermée depuis deux semaines depuis la maladie inquiétante de leur famille. les rueurs prétendaient que la famille serait en pèlerinage, ou les plus mauvaises langues qu'ils pratiquaient la magie noire pour guérir la maladie condamnée. C'était sans doute ridicule. Si cela se trouvait, ils avaient changé de ville ou fait faillite. Elle chassa ces idées et repensa au rat. Comment raconterait cette histoire à Kalisha ce soir ? Cela serait une bonne soirée, très divertissante.
Sir cette pensée, elle se mit à courir, soudain inquiète d'arriver après le coucher du soleil.
FIN
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