[5 février 1598] - En colocation
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[5 février 1598] - En colocation
Il l'avait détestée. Le plus sincèrement du monde. Célénian n'aurait pas pu prétendre que ses mots avaient dépassé sa pensées quand il avait ordonné à sa sœur de lui débarrasser le plancher. Il avait tué sa Delo avec ses caprices d'artiste raté ? Il était tellement égoïste qu'il n'avait pas été fichu de voir qu'il lui avait pourri la vie toute la durée de leur mariage ? Il était un père tellement médiocre qu'elle aurait préféré voir son bébé mourir avec elle plutôt que de le lui confier ? Non, vraiment, il ne voulait plus la voir.
Un artiste raté. Il était Boréalion. Le plus grand auteur du siècle, et son œuvre novatrice marquerait à jamais la littérature mondiale. On nommait même des enfants en hommage à ses personnages ! Delphina et lui… elle ne pourrait jamais comprendre tout ce qu'il y avait pu y avoir d'amour entre eux, simplement parce qu'elle ne savait pas ce que cela voulait dire. Et elle, alors, qu'était-elle ? Rien. Rien du tout. Même pas mère, une soeur franchement médiocre, et une épouse déplorable. Sa place n'était-elle pas là-bas, au lieu de s'acharner à lui gâcher la vie ici ? Qu'elle y retourne.
Oh, oui, il l'avait pensé. Très fort. Et puis… et puis… après la cérémonie, il en apprenant qu'elle était passée puis repartie, il avait fait comprendre à Jeanette qu'il se fichait éperdument qu'elle soit retournée là-bas. Il était ressorti, rentré ivre mort à une heure où en principe, on s'éveillait. Cela lui avait rappelé sa jeunesse, avec Orian et Priscillien. Les réprimandes de son père et les amis en moins. Ce n'était qu'au matin - en début d'après midi -, en se réveillant, qu'il avait appris où se trouvait Héloïse et décidé que - même s'il regrettait désormais un peu de s'être emporté -, il n'avait toujours rien à lui dire.
Ce matin-ci, c'était différent. Il était parti s'enquérir auprès de Maître Mandorier, qui ne lui refusait rien, de la chambre prise par sa sœur, et avait décidé d'y aller frapper. Ne fût-ce que pour être sûre qu'elle y était bien. C'était… Sa sœur.
Averti par son bon aubergiste, il ne fut pas surpris de voir la porte s'ouvrir sur une inconnue. Il s'éclaircit la gorge et s'enquit, avec le sourire qu'il arborait toujours.
— Bonjour, Mademoiselle. J'espère que je ne vous dérange pas. À qui ai-je l'honneur ? Je suis Célénian Rochefort - et il lui accordait encore la faveur de ne pas se faire reconnaître, il était trop bon - Le frère de Madame Martéis. Loge-t-elle bien ici ?
Un artiste raté. Il était Boréalion. Le plus grand auteur du siècle, et son œuvre novatrice marquerait à jamais la littérature mondiale. On nommait même des enfants en hommage à ses personnages ! Delphina et lui… elle ne pourrait jamais comprendre tout ce qu'il y avait pu y avoir d'amour entre eux, simplement parce qu'elle ne savait pas ce que cela voulait dire. Et elle, alors, qu'était-elle ? Rien. Rien du tout. Même pas mère, une soeur franchement médiocre, et une épouse déplorable. Sa place n'était-elle pas là-bas, au lieu de s'acharner à lui gâcher la vie ici ? Qu'elle y retourne.
Oh, oui, il l'avait pensé. Très fort. Et puis… et puis… après la cérémonie, il en apprenant qu'elle était passée puis repartie, il avait fait comprendre à Jeanette qu'il se fichait éperdument qu'elle soit retournée là-bas. Il était ressorti, rentré ivre mort à une heure où en principe, on s'éveillait. Cela lui avait rappelé sa jeunesse, avec Orian et Priscillien. Les réprimandes de son père et les amis en moins. Ce n'était qu'au matin - en début d'après midi -, en se réveillant, qu'il avait appris où se trouvait Héloïse et décidé que - même s'il regrettait désormais un peu de s'être emporté -, il n'avait toujours rien à lui dire.
Ce matin-ci, c'était différent. Il était parti s'enquérir auprès de Maître Mandorier, qui ne lui refusait rien, de la chambre prise par sa sœur, et avait décidé d'y aller frapper. Ne fût-ce que pour être sûre qu'elle y était bien. C'était… Sa sœur.
Averti par son bon aubergiste, il ne fut pas surpris de voir la porte s'ouvrir sur une inconnue. Il s'éclaircit la gorge et s'enquit, avec le sourire qu'il arborait toujours.
— Bonjour, Mademoiselle. J'espère que je ne vous dérange pas. À qui ai-je l'honneur ? Je suis Célénian Rochefort - et il lui accordait encore la faveur de ne pas se faire reconnaître, il était trop bon - Le frère de Madame Martéis. Loge-t-elle bien ici ?
Re: [5 février 1598] - En colocation
Chaque matin, Adèle s'éveillait de bonne heure, soucieuse de prendre son temps pour se préparer. la journée de la veille avait été intéressante et lui avait permis, grâce à sa nouvelle amie, de découvrir quelques lieux de la capitale. La jeune femme s'était figurée que quelques souvenirs lui reviendraient au fil de la promenade, mais ils restaient dans les brumes de sa mémoire inconsciente. Même passer devant la librairie Bellanger, tenue par son oncle, où elle jouait si souvent avec son cousin Alexandre n'avait rien permis de remonter. Aujourd'hui, que pourrait-elle faire ? Il serait sûrement sage commencer à chercher un emploi. Que pouvait-elle espérer ? Peut-être une placée de couturière ? Elle se révélait assez douée de ses doigts. Amélie assurait que ses ouvrages seraient les plus beaux qu'elle n'ait jamais vu, mais Adèle doutait de son objectivité. Surtout que leur mère réussissait souvent à déceler un défaut, même minuscules, dans ses productions.
Et si elle tentait d'être gouvernante ou préceptrice ? Elle possédait le savoir pour. son esprit repensa alors à son cousin Paul, rencontré par hasard sur le port et son incapacité à gérer seul l'enfant impertinent. Sans Héloïse aurait-elle pu se tirer d'affaire ? Elle en doutait. Autrement, dame de compagnie, peut-être ? Cela serait certainement agréable. Néanmoins, qui l'engagerait? Elle ne possédait pas le moindre contact. Par ailleurs, elle se trouvait être fort jeune. Lui témoignerait-on suffisamment de confiance ? Rien n'était moins sûr.
Soudain, une main frappant contre la porte la tira de ses réflexions. Adèle se leva pour aller ouvrir et salua poliment l'homme qui se tenait dans l'embrassure. Elle courba la tête et esquissa une révérence avant de l'écouter se présenter. Il s'agissait du frère d'Héloïse avec lequel elle s'était disputée ? La jeune femme ne put retenir un sourire. Il venait pour se réconcilier. Bien sûr ! Aucun frère ou sœur ne pouvait rester fâchés bien longtemps !
"Bonjour monsieur Rochefort. Je m'appelle Adèle Mercier, une amie de votre sœur Héloïse. Je viens d'arriver à Braktenn et elle a eu la grande bonté de m'aider."
Rapidement, elle se tourna pour héler son ami d'une voix ravie: .
"Héloïse ! Héloïse ! Votre frère est venue vous rendre visite !"
Elle revint cers Célénian etreprit.
"Avez-vous déjà mangé, monsieur ? Nous pourrions déjeuner ensemble !"
Re: [5 février 1598] - En colocation
Célénian acquiesça avec un sourire aimable à la présentation de la jeune femme.
— Ravi de faire votre connaissance, mademoiselle Mercier.
Héloïse qui sommeillait encore enfonça la tête dans ses draps en entendant sa voix. Elle n’était pas sûre de vouloir le voir. Elle était touché par les paroles d’Adèle, mais elle pinça les lèvres quand elle l’appela.
Elle se releva néanmoins pour enfiler quelque chose de convenable. Elle n’avait pas envie de décevoir Adèle, en réalité. Elle n’avait pas envie de faire preuve de mauvaise volonté devant elle… Et puis, elle préférait éviter de montrer ses conflits. Mais enfin… et cette invitation...
Pour sa part, Célénian ne s’était pas attendu à cette invitation, mais la curiosité face à cette drôle d’amitié pris le pas sur sa réserve. Contrairement à ce que sa soeur pouvait croire, il savait mieux se tenir qu’elle.
— Pas encore, non. Ce serait bien volontiers, mademoiselle. J’ai encore un peu de temps devant moi.
Héloïse adressa à Adèle un regard suppliant. Elle n’y tenait pas… Enfin, peut-être que si, elle n'en savait rien, mais… Peut-être était-ce puéril, seulement pour une fois qu'elle avait une amie, elle ne tenait pas à ce que le charme sans malice de son frère ne la lui prenne. Elle en avait assez qu'il prenne systématiquement toute la place... Elle aimait bien Adèle.
Re: [5 février 1598] - En colocation
Adèle sourit au frère de son amie, enchantée de constater que celui-ci possédaient de bonnes manières. Toute cette histoire était certainement une incompréhension et après une discussion lui et Héloïse arriveraient à nouveau à s'entendre.
"J'en suis ravie moi de même, monsieur."
Il acceptait son invitation à déjeuner. C'était forcément un signe encouragement. C'était un espoir à la réconciliation. Elle lui demanda de patienter et s'empressa de rejoindre son amie. Celle-ci s'était relevée et commençait à se réparer. Adèle lui sourit ingénument.
"Votre frère est là. Il veut bien manger avec nous. Je suis certaine qu'il regrette toutes les mauvaises paroles qu'il a pu dire. La colère nous fait parfois dire de ces sornettes. Enfin, vous souhaitez vous le voir ?"
Elle l'observa un peu inquiète, craignant de s'être engagée trop vite.
"Ou.. Vous préférerez que je lui dise que vous êtes souffrante ?"
Elle espéra que non. Elle n'avait encore jamais réellement menti et redoutait d'être douée à l'exercice. Néanmoins, si son amie ne se sentait pas assez forte, ce serait peut-être préférable. Elle sourit doucement à Héloïse, attendant sa réponse.
Re: [5 février 1598] - En colocation
Héloïse guetta, inquiète, le numéro de charme inconscient de son frère. Céli si poli, Céli si beau, Céli tellement Boréalion et à côté de cela, elle n'avait jamais existé. Éclipsée du monde par le plus grand écrivain qui l'avait arpenté, inexistante pour celui-là parce qu'il avait rencontré la femme la plus incroyablement parfaite qui pouvait exister. Et le pire était bien que Delphina était vraiment quelqu'un de gentil et qu'elle n'arrivait pas à la détester.
Adèle revint vers elle, réjouie que son frère ait accepté son invitation. Qu'aurait-elle fait si elle avait su que c'était Boréalion ? Oh, oui, il devait regretter. Il pouvait bien ! - enfin, elle voulait dire "elle aussi'. Mais elle n'était pas sûre d'être prête.
— Oh ! Non, cela ira, je vous remercie. Simplement… je n'aurais pas eu envie de vous imposer ce spectacle si nous reprenions notre brouille. Enfin ne craignez rien, tout ira bien.
Re: [5 février 1598] - En colocation
Adèle attendait, un peu anxieuse, la réponse de son amie, et sourit en entendant que celle-ci semblait accepter l'idée de ce déjeuner. elle part ensuite effrayée à l'idée que leur dispute puisse resurgir et l'importuner La jeune femme sourit, désireuse de la réconforter.
"Cela ne me gênera pas, ni ne me choquera. Par ailleurs, remettre vos griefs sur la table, en présence d'une tierce personne, cela pourrait peut-être vous aider à faire la paix. Souvent, je crois, on a besoin d'une voix au milieu pour réconcilier deux partis. J'espère en tous les cas que je saurais être utile."
En serait-elle réellement capable ? Ne présumait-elle pas trop de ses capacités et de ses forces ? Elle ne s'était jamais retrouvée dans une telle situation. Elle n'était pour ainsi dire que peu sortie, et autrement toujours sous le chaperonnage de sa mère, de sa sœur ou de son beau-père. Ses observations du monde suffiraient-ils pour trouver la bonne manière de se comporter ? Elle l'espérait. Elle essayerait au moins d'agir au mieux.
"Enfin, je ne veux pas en aucune manière vous forcer la main. Néanmoins, si vous acceptez il faudrait mieux ne pas le faire attendre trop longtemps à la porte. Cela risquerait de ne pas le mettre dans de bonnes dispositions."
Re: [5 février 1598] - En colocation
Adèle était si gentille, si compréhensive. Et puis, elle avait un sourire si plein d'espoir… cela lui aurait brisé le coeur de l'envoyer promener, quand bien même n'avait-elle pas du tout envie qu'elle imagine toute la mesquinerie dont la fratrie Rochefort pouvait faire preuve - et encore, les meilleurs dans ce domaine n'étaient pas présents.
— Je suis certaine que vous le serez, assura-t-elle en serrant un instant sa main. Comme pour qu'elles puissent partager leur fardeau.
Quant à laisser le grand et unique Boréalion patienter sur le pas de la porte… Héloïse eut une moue presque amusée. Elle n'imaginait même pas !
— Non, bien sûr… Je dois juste terminer de… pourriez vous m'aider, s'il vous plaît ? Je… crois que c'est bon. Je… pouvez-vous aller voir si… je dois dire, je n'ose pas vraiment...
Re: [5 février 1598] - En colocation
Adèle sourit en sentant la main de son amie prendre la sienne pour lui insuffler du courage. Que cela faisait bien ! Elle serait forte et se conduirait au mieux. Elle ne décevrait pas les attendes qu'Héloïse placerait éventuellement en elle. La jeune femme remarqua ensuite la moue peinte un instant sur son visage à l'évocation de son frère attendant à la porte. Ce ne pouvait être que l'inquiétude de créer une nouvelle tension à cause d'un incident aussi minime. Néanmoins, la frustration d'un tel moment pouvait parfois générer des disputes surtout si un terrain de mésentente existait au préalable. Adèle se souvenait que sa sœur Amélie avait boudé son prétendant pour un retard d'une demi-heure alors que celui-ci avait tenté d'expliquer être retenu par son père. Leur mère avait judicieusement conseillé de ne pas se mêler d'une querelle entre amoureux et que cela se résoudrait seul.
"Je vais m'occuper de le faire patienter, ne faites pas de souci."
Elle s'empressa de rejoindre Célénian et le gratifia d'un large sourire radieux.
"Héloïse arrive. Elle termine de se préparer. Cela ne devrait pas être trop long, enfin, je crois. Dès fois, je disais cela à ma sœur, mais elle m'attendait encore une demi-heure plus tard ! Nous, les femmes, avons un peu tendance à se laisser déborder par nos toilettes."
Par cet argument d'ordre général, elle espérait atténuer la petite possible frustration et mettre le frère dans les meilleures dispositions.
Re: [5 février 1598] - En colocation
Héloïse sourit et laissa son amie se charger de Céli. Celui-ci acquiesça sans reproche à cette affirmation. Il savait que sa chère sœur n'était pas tellement du matin. Il écouta la jeune femme se justifier.
— Aaaah, cela ! Mais c'est ce qui fait votre charme. Ne vous inquiétez donc pas : je devine de quoi il retourne. Mais dites-moi donc : avez-vous rencontré ma sœur récemment ? Elle ne m'avait jamais parlé de vous...
Il avait bien retenu que la demoiselle débarquait fraîchement a la capitale, mais qui savait…
— Aaaah, cela ! Mais c'est ce qui fait votre charme. Ne vous inquiétez donc pas : je devine de quoi il retourne. Mais dites-moi donc : avez-vous rencontré ma sœur récemment ? Elle ne m'avait jamais parlé de vous...
Il avait bien retenu que la demoiselle débarquait fraîchement a la capitale, mais qui savait…
Re: [5 février 1598] - En colocation
Adèle sourit, les joues légèrement empourprées de ce rappel que les femmes mettaient bien plus de temps à se préparer que les hommes. Comment pouvait-il en en être autrement ? Rien qu'arranger une robe, avec tous ces jupons cela prenait du temps. Il fallait ensuite se brosser les cheveux, réaliser une jolie coiffure, se maquiller un peu sans être trop vulgaire.. Ces messieurs ne savaient pas leur chance à pouvoir se préparer plus vite. Il ne leur suffisait que de passer un costume. Adèle retrouva plus d'enthousiasme à évoquer leur rencontre avec Héloïse. Ses yeux brillèrent.
"C'est bien normal, nous nous sommes rencontrés avant-hier, dans la matinée. Je débarquais à Braktenn et elle m'a grandement aidé à me débarrasser d'un vilain chenapan qui osait nous tenir tête. J'ai rarement vu un enfant si mal élevé. Puis, elle a su discuter avec l'un de mes cousins, auquel je n'étais pas censée adresser la parole. J'étais devenue tétanisée et je ne savais comment agir, mais elle a su passer outre mon état et s'est si bien débrouillée. Hier, elle m'a beaucoup conseillé sur les lieux àvoir en ville, sur les endroits à éviter... Quel bonheur d'avoir rencontré une telle personne ! Votre soeur est véritablement un don du Ciel !"
Re: [5 février 1598] - En colocation
Elle l'avait rencontrée en… Était-ce à dire qu'Héloïse s'était retrouvée sur le port ? Une pointe d'inquiétude l'atteignit, mêlée d'une certaine incrédulité sur laquelle il s'appliqua à mettre des mots, interrompant la description qu'il élaborait de la jeune femme. Il faudrait qu'il la note avant son rendez-vous chez Madame d'Ertyme, et qu'il la range avec les autres. Il était assez fier de celle-là et n'aurait pas voulu l'oublier.
Tout comme ce qu'il imaginait d'Héloïse vilipendant un gosse impertinent. Chevalier Héloïse, défenseuses des pauvres demoiselles perdues sur les quais. Il devrait raconter cela à Leyria. Quant aux endroits à éviter, sans savoir pourquoi, il était persuadé que le lieu de leur rencontre en faisait partie.
Il acquiesça avec empathie aux tourments de cette nouvelle connaissance, prenant sur lui de ne toutefois pas lui demander de décrire précisément ce qu'elle avait ressenti. C'eût pourtant si bien servi son talent.
— Quelque part, ne le sommes-nous pas tous à notre manière ? rappela-t-il lorsque sa cadette fut désignée comme un don du ciel. Quoique certains soient plutôt cadeaux empoisonnés. Pas vous, bien sûr. Et d'où veniez-vous ainsi, si ce n'est pas trop indiscret ?
Héloïse couvrit ses cheveux sont elle ne savait quoi faire. Elle roula des yeux à la remarque que son cher frère faisait sur le ciel et l'indiscrétion. Évidemment : et le plus grands cadeau que leur Seigneur avait pu faire au monde était lui ? Ou bien n'avait-il toujours pas cette prétention ? Lui, s'assurer de ne pas être indiscret, rien que cela…
— Me voici, me voilà, s'annonça-t-elle en le rejoignant. Bonjour, Célénian, ajouta-t-elle en cherchant malgré elle du soutien dans le regard d'Adèle.
— Héloïse. C'est une rencontre charmante que tu as faites. Comment te portes-tu ?
— Bien, je… Que faisons nous ?
Tout comme ce qu'il imaginait d'Héloïse vilipendant un gosse impertinent. Chevalier Héloïse, défenseuses des pauvres demoiselles perdues sur les quais. Il devrait raconter cela à Leyria. Quant aux endroits à éviter, sans savoir pourquoi, il était persuadé que le lieu de leur rencontre en faisait partie.
Il acquiesça avec empathie aux tourments de cette nouvelle connaissance, prenant sur lui de ne toutefois pas lui demander de décrire précisément ce qu'elle avait ressenti. C'eût pourtant si bien servi son talent.
— Quelque part, ne le sommes-nous pas tous à notre manière ? rappela-t-il lorsque sa cadette fut désignée comme un don du ciel. Quoique certains soient plutôt cadeaux empoisonnés. Pas vous, bien sûr. Et d'où veniez-vous ainsi, si ce n'est pas trop indiscret ?
Héloïse couvrit ses cheveux sont elle ne savait quoi faire. Elle roula des yeux à la remarque que son cher frère faisait sur le ciel et l'indiscrétion. Évidemment : et le plus grands cadeau que leur Seigneur avait pu faire au monde était lui ? Ou bien n'avait-il toujours pas cette prétention ? Lui, s'assurer de ne pas être indiscret, rien que cela…
— Me voici, me voilà, s'annonça-t-elle en le rejoignant. Bonjour, Célénian, ajouta-t-elle en cherchant malgré elle du soutien dans le regard d'Adèle.
— Héloïse. C'est une rencontre charmante que tu as faites. Comment te portes-tu ?
— Bien, je… Que faisons nous ?
Re: [5 février 1598] - En colocation
Le frère d'Héloïse semblait un peu surpris par la description qu'elle lui servit sur leur rencontre inattendue. Cela se comprenait. Veir en aide à une inconnue, ce genre de choses n'arrivait que dans les romans Seul un auteur aussi doué que Boréalion aurait le talent de transformer une scène banale en quelque chose d'extraordinaire. Adèle sourit à al conclusion de Célénian.
"C'est vrai. D'une certaine manière, toutes nos rencontres nous apportent des bienfaits. Il suffit de savoir rester ouvert. Bien sûr, certains individus sont... peu recommandables, mais il ne faut pas redouter le pire sans chercher à comprendre la personne face à lui."
Il lui demanda d'où elle venait et Adèle ne fit rien de mal à répondre.
"Je viens de Markelion, une petite ville à la frontière d'Iswiz. Tut en bas de notre pays. Je suis cependant née à Braktenn mais j'en suis partie très jeune d fait de soucis financiers."
A cet instant, Héloïse vint les rejoindre et Adèle répondit à son sourire pour lui assurer un soutien dans l'épreuve. Ce devait être difficile de se revoir après une violente dispute, mais ils pouvaient surmonter cela.
"Nous avions l'intention de déjeuner alors. Om allons-nous ? Dans la salle à manger de l'hôtel ou dans une auberge proche ?"
Re: [5 février 1598] - En colocation
Oh, oui, Célénian était parfaitement d'accord : toutes les rencontres apportaient des bienfaits. La plupart d'entre elles, toutes désagréable puissent-elles être, nourrissaient l'inspiration. N'était-ce pas le plus important dans la vie - et a plus forte raison dans celle d'un grand artiste ? Oui, même cet abruti d'un goût à vomir de Fernand de Londare avait eu son utilité, puisqu'il lui avait permis de créer son Rill de Rillde. Ah, ce qu'il pouvait adorer ses petits personnages malgré les individus agaçants dont ils pouvaient parfois provenir. Il les aimait, d'une certaine manière… d'une manière que fort peu de gens auraient pu comprendre - il aurait bien dit "personne" si sa merveilleuse Delphina n'avait pas été comme lui.
Il interrogea alors la jeune femme sur sa provenance. Un nom de ville qui lui évoquait vaguement quelque chose sans qu'il ne parvienne à l'associer avec quoi que ce fut de concret. Peut-être trouverait-il quelque chose dans ses notes, s'il était passé par là… mais il n'avait pas vraiment le temps de chercher un document se trouvait peut-être à Helienir et pouvait même ne pas exister. Dans le sud, à la frontière Iswylane. Oui, il avait déjà au moins entendu, mais pas moyen d'en déterminer davantage pour l'instant.
Ce qui le surprit favorablement, en revanche, fut cette manière que la jeune Adèle eut d'évoquer ses soucis financiers sans honte ni tentative de rattraper l'apparence. Une pureté étonnante qui lui tira un sourire chaleureux. N'était-ce pas après tout de biens futiles préoccupations ? Tant que l'on n'était pas privé de lecture, on ne pouvait qu'être riche d'esprit.
— Et vous y voilà de retour pour le plus grand bonheur de ma sœur.
Braktenn était tout de même une ville bien trop attirante pour ne pas y revenir. Sa Delo chérie avait toujours préféré la côte Héliénoise, il devait avouer que malgré un certain attachement à sa ville natale, il n'aurait jamais pu s'en contenter. Pas assez de salons, pas assez de librairies, pas assez de variétés, pas assez de lecteurs, pas assez d'animation et trop de gens de sa famille avec lesquels il s'entendait mieux quand ils étaient à l'autre bout du continent.
Héloïse apparut pour qu'ils puissent échanger des salutations réservées et empruntées. C'était un peu comme dans la dame du palais d'argent, lorsque la marquise d'Atielnon et Ombeline de Fragni - épouse du futur chevalier noir, pas du tout un peu inspirée d'Aurore, bien sûr - se retrouvaient après la dispute houleuse qui les avait déchirées. En espérant que contrairement à elles, leur différend ne redoublerait pas l'instant d'après.
Adèle proposait deux alternatives.
— Oh, plutôt dehors, s'empressa de répondre une Héloïse qui ne tenait pas à ce que le Mandorier les trahisse avec du "Maître Boréalion".
Célénian comprit le message que son regard l'implorait d'accepter. Elle était tout de même bien culottée de demander cela au pire égoïste qu'elle n'avait jamais connu. Enfin bon, comme l'heure était à la réconciliation, il ferait en sorte de ne pas se faire reconnaître.
— Bien, je crois que dans ce cas, je sais où vous emmener. Si ces dames veulent bien se donner la peine...
Il les entraina vers un établissement de sa connaissance. Le seul dont il soit familier où on l'accueillait encore simplement comme Monsieur Rochefort. Ou plutôt où on les avait toujours accueillis comme le couple Rochefort. Là où sa Delphina pouvait ne pas être là femme du plus grand écrivain du pays.
L'aubergiste s'inquiéta d'ailleurs de ne pas le voir accompagné de son épouse. Il secoua la tête et déglutit avec difficulté avant de demander une table. Il ne lui fit pas plus de questions devant ce public et ils purent s'installer, Adèle, Héloïse et lui, près de l'âtre pour ménager la frilosité - accablante pour une fille du Nord - de sa cadette et passer commande.
Il interrogea alors la jeune femme sur sa provenance. Un nom de ville qui lui évoquait vaguement quelque chose sans qu'il ne parvienne à l'associer avec quoi que ce fut de concret. Peut-être trouverait-il quelque chose dans ses notes, s'il était passé par là… mais il n'avait pas vraiment le temps de chercher un document se trouvait peut-être à Helienir et pouvait même ne pas exister. Dans le sud, à la frontière Iswylane. Oui, il avait déjà au moins entendu, mais pas moyen d'en déterminer davantage pour l'instant.
Ce qui le surprit favorablement, en revanche, fut cette manière que la jeune Adèle eut d'évoquer ses soucis financiers sans honte ni tentative de rattraper l'apparence. Une pureté étonnante qui lui tira un sourire chaleureux. N'était-ce pas après tout de biens futiles préoccupations ? Tant que l'on n'était pas privé de lecture, on ne pouvait qu'être riche d'esprit.
— Et vous y voilà de retour pour le plus grand bonheur de ma sœur.
Braktenn était tout de même une ville bien trop attirante pour ne pas y revenir. Sa Delo chérie avait toujours préféré la côte Héliénoise, il devait avouer que malgré un certain attachement à sa ville natale, il n'aurait jamais pu s'en contenter. Pas assez de salons, pas assez de librairies, pas assez de variétés, pas assez de lecteurs, pas assez d'animation et trop de gens de sa famille avec lesquels il s'entendait mieux quand ils étaient à l'autre bout du continent.
Héloïse apparut pour qu'ils puissent échanger des salutations réservées et empruntées. C'était un peu comme dans la dame du palais d'argent, lorsque la marquise d'Atielnon et Ombeline de Fragni - épouse du futur chevalier noir, pas du tout un peu inspirée d'Aurore, bien sûr - se retrouvaient après la dispute houleuse qui les avait déchirées. En espérant que contrairement à elles, leur différend ne redoublerait pas l'instant d'après.
Adèle proposait deux alternatives.
— Oh, plutôt dehors, s'empressa de répondre une Héloïse qui ne tenait pas à ce que le Mandorier les trahisse avec du "Maître Boréalion".
Célénian comprit le message que son regard l'implorait d'accepter. Elle était tout de même bien culottée de demander cela au pire égoïste qu'elle n'avait jamais connu. Enfin bon, comme l'heure était à la réconciliation, il ferait en sorte de ne pas se faire reconnaître.
— Bien, je crois que dans ce cas, je sais où vous emmener. Si ces dames veulent bien se donner la peine...
Il les entraina vers un établissement de sa connaissance. Le seul dont il soit familier où on l'accueillait encore simplement comme Monsieur Rochefort. Ou plutôt où on les avait toujours accueillis comme le couple Rochefort. Là où sa Delphina pouvait ne pas être là femme du plus grand écrivain du pays.
L'aubergiste s'inquiéta d'ailleurs de ne pas le voir accompagné de son épouse. Il secoua la tête et déglutit avec difficulté avant de demander une table. Il ne lui fit pas plus de questions devant ce public et ils purent s'installer, Adèle, Héloïse et lui, près de l'âtre pour ménager la frilosité - accablante pour une fille du Nord - de sa cadette et passer commande.
Re: [5 février 1598] - En colocation
Après ce léger brin de conversation qui lui permit de faire connaissance avec le frère de son aie, cette derrière arrivèrent et ils sortirent pour se rendre à une charmante auberge où Célénian semblait avoir ses habitudes. Le tenancier le salua d'ailleurs et parut inquiet de ne pas voit son épouse. Adèle se rappela des confidences d'Héloïse, elle supposa celle-ci restée avec leur fils. Les mères supportaient rarement de laisser leurs enfants. Même pour quelques heures. Il suffisait de voir comment Amélie, toujours si prompte à sortir, était devenue casanière depuis la naissance de son fils aîné. Ils s'installèrent à une table près de la cheminée, ce qui lui covenant bien. En fille élevée dans le Sud, le climat hivernal de Braktenn se révélait pour le moins rafraichissant. Elle ne résolut qu'à commander une légère soupe, soucieuse de ne pas trop dépenser. Cela se révélait peu convenable de gaspiller de l'argent, que ce soit pour soi ou quand on se faisait inviter.
Une fois la commande passée et l'aubergiste éloigné, Adèle chercha une idée de conversation tranquille pour lier à nouveau le frère et la sieur. Elle les connaissait si peu. Cela n'était pas évident. Son esprit se rappela de la phrase su tenancier et elle se tourna vers Célénian, confiante, et demanda :
"Votre épouse doit être resté à la maison pour prendre soin de votre fils, j'imagine. Les mères sont ainsi, dès que l'enfant parait, elles ne cessent plus de le couver."
Elle prononça la phrase en toute innocence, sans soupçonner le malaise à venir...
Re: [5 février 1598] - En colocation
Célénian se figea instantanément à la mention de sa défunte épouse. Peut-être aurait-il dû, mais il ne pensa même pas combien il était heureux qu'on ne lui ait pas apporté de verre à renverser. Héloïse pinça les lèvres, mal à l'aise. Elle aurait dû prévenir… mais comment aurait-elle pu se douter qu'ils se retrouveraient tous ensemble ?
— Ne vous inquiétez pas pour Petite crevette. Sa nourrice s'occupe de lui, répondit-il d'un ton mort.
Quelle mère aurait été sa Delo chérie ? Certainement n'aurait-elle plus su quitter cet enfant qu'elle avait si longtemps attendu, tellement désiré… Que voulait-elle qu'il en fasse ? Elle aurait été la meilleure mère du monde, lien était intimement persuadé, mais lui… C'était-elle qu'il aurait voulu garder. Elle et seulement elle. Ils auraient bientôt vu les dix ans de leur rencontre. C'était idiot, sans doute : il l'aimait encore comme au premier jour. Il se souvenait de la manière qu'elle avait de défaire et de refaire ses cheveux systématiquement. Était-ce mieux comme ceci ? Plutôt comme cela ? Elle laissait le vent lui arracher ses rubans juste pour, petit tyran qu'elle était parfois, pouvoir lui demander de les rattraper. Elle était magicienne : même sa fratrie se trouvait désarmée en sa présence. Plus personne n'avait plus rien à dire dès lors qu'elle entrait dans la pièce. Elle ne savait pas dormir sans qu'ils ne soient emmêlés par tous leurs membres. Il n'y avait plus eu moyen de découcher dès lors qu'ils s'étaient mariés, mais cela n'avait aucune importance, parce qu'elle avait été tout ce qu'il lui fallait.
Il dormait mal, depuis qu'elle n'était plus là. Il n'arrivait pas à s'y faire. Quatre mois - déjà ? seulement ? Et là où cela se ressentait le plus, bien sûr, c'était sur ses séances d'écriture. Combien de fois n'avait-il pas encore essayé de se retourner pour lui demander son avis sur une phrase ou l'autre ? Combien de fois se s'était-il senti comme amputé de ne pouvoir plus le partager avec personne. Oh, il avait toujours aimé parler avec ses admirateurs, mais ce n'était absolument pas la même chose. Ils n'étaient pas sa Delphina, ils n'y avait pas cette complicité, cette complémentarité qui illuminait sa vie et ses écrits. Ce qu'elle pouvait lui manquer…
Héloïse, de son côté, fit signe à Adèle de ne pas insister. Elle lui expliquerait, mais à ce sujet, mieux valait le ménager.
— Ne vous inquiétez pas pour Petite crevette. Sa nourrice s'occupe de lui, répondit-il d'un ton mort.
Quelle mère aurait été sa Delo chérie ? Certainement n'aurait-elle plus su quitter cet enfant qu'elle avait si longtemps attendu, tellement désiré… Que voulait-elle qu'il en fasse ? Elle aurait été la meilleure mère du monde, lien était intimement persuadé, mais lui… C'était-elle qu'il aurait voulu garder. Elle et seulement elle. Ils auraient bientôt vu les dix ans de leur rencontre. C'était idiot, sans doute : il l'aimait encore comme au premier jour. Il se souvenait de la manière qu'elle avait de défaire et de refaire ses cheveux systématiquement. Était-ce mieux comme ceci ? Plutôt comme cela ? Elle laissait le vent lui arracher ses rubans juste pour, petit tyran qu'elle était parfois, pouvoir lui demander de les rattraper. Elle était magicienne : même sa fratrie se trouvait désarmée en sa présence. Plus personne n'avait plus rien à dire dès lors qu'elle entrait dans la pièce. Elle ne savait pas dormir sans qu'ils ne soient emmêlés par tous leurs membres. Il n'y avait plus eu moyen de découcher dès lors qu'ils s'étaient mariés, mais cela n'avait aucune importance, parce qu'elle avait été tout ce qu'il lui fallait.
Il dormait mal, depuis qu'elle n'était plus là. Il n'arrivait pas à s'y faire. Quatre mois - déjà ? seulement ? Et là où cela se ressentait le plus, bien sûr, c'était sur ses séances d'écriture. Combien de fois n'avait-il pas encore essayé de se retourner pour lui demander son avis sur une phrase ou l'autre ? Combien de fois se s'était-il senti comme amputé de ne pouvoir plus le partager avec personne. Oh, il avait toujours aimé parler avec ses admirateurs, mais ce n'était absolument pas la même chose. Ils n'étaient pas sa Delphina, ils n'y avait pas cette complicité, cette complémentarité qui illuminait sa vie et ses écrits. Ce qu'elle pouvait lui manquer…
Héloïse, de son côté, fit signe à Adèle de ne pas insister. Elle lui expliquerait, mais à ce sujet, mieux valait le ménager.
Re: [5 février 1598] - En colocation
Dans l'idée d'engager la conversation, Adèle avait eu l'idée d'évoquer l'épouse de Célénian, croyant naïvement que cela permettrait de mieux lier connaissance, mais le malaise qu'elle lut ensuite dans les yeux du frère et de la sœur lui fit comprendre qu'il s'agissait là d'un sujet sensible. Elle se rappela alors avoir cru remarquer une forme de gêne lors du questionnement de l'aubergiste, mais la jeune femme avait mis cela sur le compte de la timidité. Néanmoins, à percevoir cette ambiance qui venait brusquement de s'alourdir, Adèle comprit que que quelque chose devait être arrivé à l'épouse de Célénian. Elle percevait de la douleur dans le regard confus de l'homme. Sa gorge se serra. Un accident ? Une maladie ? Ou... Elle se remémorait du petit Amaury dont Héloïse lui avait parlé. Un enfant de quatre mois. Son amie avait été inquiète le jour de leur rencontre de savoir son neveu en sécurité et ne parlait que de sa nourrice. Comment avait-elle pu se pas comprendre ? Adèle rougissait de sa bêtise et de sa maladresse.
Pourtant, elle n'ignorait pas que les femmes se révélaient plus susceptibles de périr prématurément que les hommes. Les maladies et les grossesses multipliaient les risques. Elle le savait. Elle le savait, mais par des récits, des anecdotes rapportées ici et là. Elle n'avait jamais été confrontée à la douleur et à la violence d'un deuil. Dans leur famille, on mourrait tard, dans un lit, apaisé. Les couches d'Amélie s'étaient toujours bien déroulées, du moins c'était ce que sa mère lui racontait. Sans doute éludait-elle un peu et se contentait de lui apprendre les bonnes nouvelles. Il n'y avait eu que son père pour mourir jeune, mais cela, Adèle ne pouvait se souvenir. Elle était encore dans le ventre de sa mère quand celle-ci enterrait son premier époux.
Héloïse lui adressa un signe disert pour signifier de ne surtout pas insister. Elle lui sourit timidement, gênée. Le conseil muet se révélait toutefois inutile. Elle avait bien compris son erreur et s'en sentait bête. Que pouvait-elle dire pour atténuer cette manigance pu agréable ? Elle réfléchit un petit temps, perdue.
"Je..."
Adèle hésitait, redoutant de faire une nouvelle gaffe, lorsqu'elle songea à son cousin et son talent pour le dessin. Cela semblait être un sujet inoffensif.
"Au début, ma mère était un peu inquiète de me laisser partir seule à Braktenn, puis nous avons appris que mon cousin semblait évoluer auprès de nobles. Cela la convainquit qu'i pourrait sûrement m'aider si j'en avais le besoin. Je ne sais pas bien son travail, mais j'imagine que ce doit être un portraitiste. Dans ses lettres, il m'a confié peindre quelques dames. Il se nomme Alexandre Bellanger. Est-ce que vous en avez entendu parler ? Est-ce qu'il a déjà exposé ? Il est si timide sur son travail. Souvent, il m'envoie certaines de ses œuvres, persuadé qu'elles sont mauvaises et souhaite les faire disparaître."
Quelles sornettes ! Son cousin possédait un tel dessin et seul son perfectionnisme lui faisait croire que certaines de ses créations seraient mauvaises. Adèle avait emporté avec elle chacun de ses dessins qu'il lui avait envoyé, depuis ses premiers essais, et entendait bien lui démontrer à quel point ils étaient magnifiques.
Re: [5 février 1598] - En colocation
Le grand Boréalion ne sut pas comment rebondir jusqu'à ce que la jeune Adèle reprenne la conversation. Oui, il était tout naturel de ne pas vouloir laisser partir une jeune femme seule sur les routes - certaines se passaient néanmoins de permission, n'est-ce pas ?
Alexandre Bellanger ! Celui-là, il n'y avait pas besoin de chercher bien loin pour se le remémorer. Une cousine, alors ? Que le monde était petit ! Un sourire amusé - ou ennuyé, il ne savait pas vraiment - à toutes les hypothèses formulées par la jeune femme.
— Le garçon des tourterelles ! s'exclama-t-il. J'ai fait plus qu'en entendre parler, en réalité : je l'ai rencontré le mois dernier lorsque ses maîtres m'ont invité. Ne vous inquiétez donc pas pour lui : il me semblait fort bien traité pour un esclave. Attaché aux bibliothèques, je pense. J'ai effectivement pu jeter un œil à ses réalisations : je dois avouer m'y connaître davantage en lettres qu'en images, mais ses esquisses m'ont plutôt plu.
Et puis, il fallait l'avouer, il avait été touché par la place que ce jeune homme donnait à son livre.
— Mais dites-moi : quels sont vos projets désormais que vous êtes revenue à la capitale ?
Alexandre Bellanger ! Celui-là, il n'y avait pas besoin de chercher bien loin pour se le remémorer. Une cousine, alors ? Que le monde était petit ! Un sourire amusé - ou ennuyé, il ne savait pas vraiment - à toutes les hypothèses formulées par la jeune femme.
— Le garçon des tourterelles ! s'exclama-t-il. J'ai fait plus qu'en entendre parler, en réalité : je l'ai rencontré le mois dernier lorsque ses maîtres m'ont invité. Ne vous inquiétez donc pas pour lui : il me semblait fort bien traité pour un esclave. Attaché aux bibliothèques, je pense. J'ai effectivement pu jeter un œil à ses réalisations : je dois avouer m'y connaître davantage en lettres qu'en images, mais ses esquisses m'ont plutôt plu.
Et puis, il fallait l'avouer, il avait été touché par la place que ce jeune homme donnait à son livre.
— Mais dites-moi : quels sont vos projets désormais que vous êtes revenue à la capitale ?
Re: [5 février 1598] - En colocation
Adèle baissait le regard, encore honteuse de la maladresse qu'elle venait de commettre, et espérait que son changement de sujet serait plus heureux. Célénian parut réceptif au nom mentionné, mais elle ne sut comprendre ce regard. Est-ce qu'il n'aimerait pas son cousin ? Avait-il pu avoir un différent ? De ses lettres, Alexandre semblait un garçon gentil, toujours soucieux des autres et de bien faire. La mère du jeune homme, dans les courriers adressés à sa sœur, ne tarissait jamais d'éloges à son sujet. Adèle se souvint cependant que sa mère soupirait à la fin de leur lecture et déclarait que Rosina en faisait bien trop et que placer tant d'estime en son fils, sans percevoir ses défauts, serait néfaste pour lui à plus ou moins log terme. Elle ne savait pas bien quoi en penser et préférait attendre de rencontrer son cousin afin de le juger selon ses seules impressions.
Célénian eut brusquement un cri et Adèle l'observa, intriguée, en se questionnant ce que pouvait signifier le garçon aux tourterelles. Probablement un élément issu de leur rencontre. Elle fut cependant bien plus surprise d'entendre le mot maitre, suivi peu après de celui d'esclave. Elle en bégaya.
"Es... esclave ?"
Comment était-ce possible ? Alexandre n'avait rien écrit à ce sujet. Il n'évoquait que travailler pour un cardinal, puis avoir trouvé une nouvelle place auprès d'un homme d'un influence. Elle se remémora que son cousin ne décrivait rien de plus de son travail. l préférait évoquer ses œuvres, ses lectures, ses déboires à la paroisse de Saint-Eustache ou ses ressentiments vis-à-vis de son père adultérin. Adèle se rappelait avoir été surprise de cette révélation, puis sa mère leur avait conté la triste histoire de sa tante Rosina et que celle-ci s'était allée à tomber dans la luxure, au point de se mettre en couple avec un prêtre. Cela paraissait incroyable que même un roman de Boréalion ne saurait retranscrire une pareille folie.
Pâle, Adèle tenta de se reprendre.
"Depuis quand mon cousin est-il esclave ?"
C'était peut-être récent. Elle avait quitté sa ville lors de la première semaine de Janvier. Or, le dernier courrier de son cousin avait été reçu quelques jours après la nouvelle année. Il y parlait avec enthousiasme de son projet d'offrir un album à une amie constituée d'illustrations de son fils. Son asservissement devait être récent et la lettre qui le lui annonçait ne lui était pas parvenue. Elle-même n'avait pas voulu lui apprendre sa visite dans le désir de lui faire une surprise.
"Quand l'avez-vous rencontré, d'ailleurs ?"
Adèle tenta tant bien que mal de se remettre de l'émotion lorsque Célénian l'interrogea sur ses projets.
"Euh... J'ai l'espoir de trouver un emploi, mais je n'ai peut-être pas beaucoup de pistes. Je possède de la culture et de l'éducation, alors je pensais à gouvernante ou dame de compagnie, mais je ne possède guère de références. Autrement, je suis assez douée en couturière. Il y a aurait peut-être une idée de ce côté."
Re: [5 février 1598] - En colocation
La demoiselle semblait surprise d'apprendre le statut de son cousin. À vrai dire, il n'avait jamais eu de cousin esclave pour comparer sa réaction. Il mit néanmoins des mots sur ce qu'il en voyait. Il faudrait qu'il le note.
— Pardonnez-moi… Vous l'ignoriez ? J'espère que la nouvelle ne vous… affecte pas trop ?
Célénian s'évertua à ignorer le regard sévère de sa cadette, qui posa un instant sa main sur celle d'Adèle en guise de soutien. Les mensonges familiaux, elle connaissait.
— Je n'en sais rien, à vrai dire. Je… lorsque j'ai entendu son hmmm géniteur parler de lui, il me semble avoir retenu qu'il avait appartenu au cardinal Cassin avant d'être racheté par le ministre.
— Il n'est tout de même pas lié à ce...
Précisément, si. Il le fit comprendre par un regard, omettant soigneusement la partie où l'infirme lui demandait si cette énergumène n'avait pas agressé sa sœur… qui semblait outrée par le seul souvenir de l'individu qui s'était senti obligé de venir les envahir.
— Le mois dernier, vous disais-je. Je n'ai guère eu plus de nouvelles.
Quant à cette histoire d'emploi… Elle tira un sourire à Célénian.
— Eh bien, ma chère, je crois que je pourrais vous y aider, si vous le permettez. Mon métier me permet de fréquenter d'assez près assez de personnes de haute condition. Je pourrais glisser votre nom dans quelques oreilles, c'est certainement la meilleure chance que vous ayez de trouver une place rapidement. Que ne ferais-je pas pour une si charmante personne - amie avec mon Héloïse, qui plus est. Si cela vous convient, bien entendu.
— Pardonnez-moi… Vous l'ignoriez ? J'espère que la nouvelle ne vous… affecte pas trop ?
Célénian s'évertua à ignorer le regard sévère de sa cadette, qui posa un instant sa main sur celle d'Adèle en guise de soutien. Les mensonges familiaux, elle connaissait.
— Je n'en sais rien, à vrai dire. Je… lorsque j'ai entendu son hmmm géniteur parler de lui, il me semble avoir retenu qu'il avait appartenu au cardinal Cassin avant d'être racheté par le ministre.
— Il n'est tout de même pas lié à ce...
Précisément, si. Il le fit comprendre par un regard, omettant soigneusement la partie où l'infirme lui demandait si cette énergumène n'avait pas agressé sa sœur… qui semblait outrée par le seul souvenir de l'individu qui s'était senti obligé de venir les envahir.
— Le mois dernier, vous disais-je. Je n'ai guère eu plus de nouvelles.
Quant à cette histoire d'emploi… Elle tira un sourire à Célénian.
— Eh bien, ma chère, je crois que je pourrais vous y aider, si vous le permettez. Mon métier me permet de fréquenter d'assez près assez de personnes de haute condition. Je pourrais glisser votre nom dans quelques oreilles, c'est certainement la meilleure chance que vous ayez de trouver une place rapidement. Que ne ferais-je pas pour une si charmante personne - amie avec mon Héloïse, qui plus est. Si cela vous convient, bien entendu.
Re: [5 février 1598] - En colocation
Adèle se remit difficilement de cette mauvaise surprise et sourit timidement à Héloïse qui lui apportait un soutien silencieux.
"En effet. Je l'ignorais. Il ne m'a jamais rien dit dans aucune de ses lettres."
Célénian évoqua avoir rencontré le géniteur de son cousin et que celui-ci avait appartenu à un cardinal, confirmant au mois les indications de son cousin, avant d'être racheté par un ministre Un ministre ? Sérieusement ?
"Il m'a effectivement appris en Octobre avouer découvert la vérité surs a naissance et ma mère m'a raconté l'histoire peu glorieuse de sa sœur cadette. Dans ses premières lettres, il semblait l'apprécier, puis à partir de Décembre, il s'est brusquement mis à le détester à nouveau. Dans sa toute dernière lettre, il m'a confié de véritables à son sujet. Il est indécent de constater qu'un homme d'Eglise puisse si mal se conduire."
Célénian révélait avoir rencontré Alexandre le mois dernier. Adèle se rappelait aussi que son cousin avait écrit avoir changé de travail peu avant Noël. Par conséquent, il se trouvait bien esclave depuis des mois. Et il n'en avait pas dit mot ! Elle lui dirait sa manière de penser des menteurs et le répéterait à sa mère. Alexandre risquait de recevoir une de ces lettres prochainement... Elle en aurait presque pitié mais il n'avait qu'à mieux se comporter. Dans une famille, on se disait les choses sincèrement.
Leur conversation passa à elle et Adèle tenait d'évoquer ses projets, mais de manière bin maladroite lui semblait-il. Elle observa surprise, l'annonce de Célénian et surprit.
"Oh, ce serait très généreux de votre part, monsieur Rochefort, mais, je voudrais pas vous importuner.."
Re: [5 février 1598] - En colocation
Héloïse était triste pour son amie. Devoir apprendre ces choses-là de la bouche d'un inconnu ! Célénian n'aurait-il pas pu tenir sa langue, non ? Et il s'agissait de l'enfant de l'indécent importun qui avait insulté le cardinal en plein procès - c'était tout de même une attitude honteuse. Elle ne voulait même pas savoir ce que cet individu avait bien pu faire d'autre… À côté, une femme en faute, c'était un détail.
— Après le scandale qu'il fit au procès du sorcier, il n'a tout de même pas pu continuer...
C'était une aberration. Le genre de choses qui n'auraient pas pu exister - et non, Céli, même pas parce que cela inspirait des personnages, il fallait avoir le sens des réalités, parfois.
Et éviter de toujours prendre toute la place. À peine quelques minutes qu'il la connaissait, et il n'y en avait déjà plus que pour lui - et plus que pour elle. S'il voulait vraiment aide sa sœur, qu'il lui présente Jean-Baptiste Ermaut ! Oh, non, c'était égoïste. Il était vrai qu'il pouvait vraiment aider Adèle à se trouver une place, c'était seulement que… eh bien encore une fois, elle se retrouvait évincée par l'immense charme de Boréalion. Amusant, serviable, brillant… un auteur adulé quand elle n'était que la contrepartie du commandement d'un navire.
— Oh, mais ne vous en faites pas, ma chère, cela ne me pose aucun souci, bien au contraire. Comme je vous le disais : il me suffit de glisser un mot à quelques personnes...
…et ses groupies abêties se disputeraient l'honneur d'accéder à la requête du héros de leurs tristes jours, compléta Héloïse à part elle. Elle adressa néanmoins un regard encourageant à Adèle : qu'elle accepte, c'était une bonne opportunité pour elle.
Re: [5 février 1598] - En colocation
Adèle écoutait avec attention ses révélations sur son cousins et les imprécisions que celui-ci avait omise dans ses lettres. Quelle chaque d'avoir connaissance de tout ceci avant de le revoir ! Autrement, elle aurait pu risquer de commettre une gaffe vis-à-vis de son maître. En plus, ils 'agissait d'un ministre. Un personnage important ! Quel scandale cela aurait-il pu provoquer ? Elle entendit Héloïse évoquer le géniteur d'Alexandre et que celui-ci se se serait rendu ridicule au procès de sorcier Cela faisait référence à cette affaire relatée par Alexandre dans son avant-dernière lettre. Un malheureux condamné au bûcher pour avoir soigner des personnes malades. Certes, l'exercices illégal de la médecine se révélait une faute mais de là à tuer une personne... Non, c'était une mauvaise décision.
"Ah oui, ce procès. Mon cousin me l'a rapporté et j'étais profondément choquée que l'on puisse condamner une personne pour sorcellerie. Les démons, les sorciers... ce sont que des superstitions. Comment dans un pays modernes peut-on croire à cela et que la justice cautionne ces mêmes croyances ? J'ai interrogé ma sœur carmélite à ce sujet elle partageait mon incompréhension. Notre conversation l'a même persuadé plus que jamais que la vie au couvent se révélait bien plus confortable que dans la noirceur du monde extérieur."
Pauvre Anna... La malheureuse souffrait tant des malheurs que la vie pouvait apporter. Chaque nouvelle souffrance dont elle était le témoin la blessait. Quelques instants plus tard, l'aubergiste vint leur apporter leur commande. Adèle le remercia poliment lorsque l'homme intervint, un peu gêné.
"Je sais, m'dame, que c'te affaire de bûcher fait bizarre mais le gus, il faisait des choses étranges. Il pouvait par exemple tourner sa tête sa tête à l'envers ou alors dès fois il récitait le notre père à l'envers t ben ses jambes redevenaient normales et il courait pour échapper à ses poursuivants."
"Vous savez vu réellement de telles choses ?"
"Ben... non."
Elle soupira.
"Vous ne devriez pas les répéter alors. Vous ne faites qu'encourager ces rumeurs inquiétantes."
Sur cela, l'aubergiste repartit et elle sourit à ses amis.
"Bon appétit !"
Tout en trempant un crouton de pain dans sa soupe, Adèle écouta la proposition de Célénian et lui sourit. décidément, Quelle chance incroyable elle possédait !
"Dans ce cas, je m'en remmènerais à vous, oui, ce sera très gentil de votre part."
Re: [5 février 1598] - En colocation
Héloïsese frissonna au rappel du bûcher. Dire que Célénian était allé assister à ça. Non, vraiment, elle ne s'ennuyait pas assez pour aimer à voir quelqu'un brûler. Ce devait faire tellement mal. Mais bon : les besoins de l'écriture passaient avant le bon sens humain, n'était-il pas ?
Quant au couvent… elle se demandait parfois si cela n'eut pas été une alternative préférable à être femme de marin. Dans un tel endroit, elle aurait su se tenir tranquille, loin de la tentation de la grande vie de Braktenn… Loin du souci des enfants qu'elle n'aurait jamais. Loin de tout ce dont on l'accablait.
Elle fit taire Célénian d'un regard alors qu'il s'apprêtait certainement à en rajouter au sujet du procès. Dans le meilleur des cas : leur conversation avec l'avocat. Dans le pire : ce qu'il avait pu trouver de passionnant dans cette histoire - tant que ce n'était pas de voir quelqu'un brûler… Mais mieux valait qu'il se taise quand même.
Ce dernier eut à l'égard d'Adèle cette moue - exaspérante, à force - qu'il étouffait quelquefois d'un "puisque Son Altesse me refuse la parole". Il se tourna ensuite vers son aubergiste - le remerçiant pour le repas au passage. Il lui adressa un regard compatissant tandis qu'il se faisait recadrer par la dame, avec l'appui gestuel d'Héloïse et son « Je n'aurais pas dit mieux » Quelle rigidité !
— Il est vrai, Franciscus, que parmi vos histoires, celle-ci n'est pas la meilleure. Vous épargnerez bien à ces dames les sombre racontars qui les indisposent.
Pour le reste, mine de rien, les meilleures histoires circulaient parfois par le bouche à oreille et quoi qu'il tienne à respecter les secrets de ses amis où de ceux qui se livraient à son inspiration, il trouvait terne un monde où les bruits, lassés de courir, ne faisaient que s'effacer. C'était tout naturel pour l'homme que de vouloir répéter ce qu'il croyait savoir. Ces dames devraient bien finir par se faire au fonctionnement de la cruelle Braktenn.
Et à propos d'histoires, lui-même en avait plein. Pas tant de rumeurs, mais plutôt de légendes dont il se plut à en raconter quelques-unes, dont celle de nutons tidriens. Il décrivit très habilement une cathédrale de la côte Nord où ses amis et lui avaient eu une sacrée frayeur en se faisant attaquer par une mouette belliqueuse. Celle qui avait inspiré à Jean-Baptiste Ermaut un autre de ces célèbres poèmes, et à Boréalion la description de la cathédrale de Rosicourt dans [i]Les braises du Val de l'Est[i]. Il ne le précisa pas, mais là première fois qu'ils avaient vu ce monument, c'était ensemble, tous les trois, avec Orian. Il demanda ensuite à Adèle si elle n'avait pas, elle aussi, quelques anecdotes - légères - à leur partager.
Re: [5 février 1598] - En colocation
Alors que l'aubergiste repartait, Adèle goûta la soupe en y trempant un croûton de pain. Elle espéra que l'homme serait sensible à ses arguments et cesse de comporter des informations si peu fiables. Les rumeurs pouvaient causer tant de tort... Elle sourit à Héloïse qui l'avait soutenu la première dans l'épreuve, comme à chaque fois. Ils mangèrent tout en discutant. Célénian s'occupa principalement de la conversation à raconter différentes légendes sur les contrées au Nord de Monbrina ou à décrire une cathédrale qui semblait absolument sublime. ses mots étaient bien choisis et la jeune femme se représentait sans mal l'édifice
"Vous contez bien, monsieur. J'ai la sensation de la voir réellement devant moi cette cathédrale."
Il lui demanda peu après des anecdotes de sa propre région; Adèle réfléchit un instant et raconta la fameuse légende que l'on répétait sur le couvent des carmélites, où le fantôme d'une noble dame apparaîtrait à certaines personnes, perpétuellement à la recherche de son amant que son père avait fait décapiter avant de la réduire au couvent. Elle conta ensuite quelques histoires sur les mitounes, ces fées sorcières qui enlevaient parfois un enfant humain pour l'élever, sans jamais lui faire de mal, et la plupart du temps l'enfant devenu adulte revenait au monde des hommes désabusé et préférait retourner à la nature, jugeant la société trop égoïste.
Re: [5 février 1598] - En colocation
— Un bon conteur ne l'est que pour un public de qualité, Mademoiselle, mais vous me flattez.
Et il était d'ailleurs un excellent conteur pour tout public ayant un peu de goût. Mais si son verbe était affûté, ses oreilles n'en étaient pas moins curieuses et son imagination friande de nouvelles découvertes. Il écouta donc la jeune femme avec grande attention.
— C'est le monde qui est le nôtre, je le regrette.
Alors qu'ils terminaient à peine leur repas, il entendit un clocher proche. Seigneur, avec tout cela, il aurait oublié son rendez-vous avec Madame de Lansière.
— Pardonnez-moi, mesdames, il va falloir que je me sauve. Un entretien important avec une personne que je ne puis contrarier. Mademoiselle Mercier, comme nous l'avons dit, alors ? Je verrai ce que je peux faire. Un bonne journée à vous. Héloïse.
Sur quoi le grand Boréalion se leva avec le bon goût de prendre un air navré, et alla régler leur consommation avant de quitter l'établissement.
Et il était d'ailleurs un excellent conteur pour tout public ayant un peu de goût. Mais si son verbe était affûté, ses oreilles n'en étaient pas moins curieuses et son imagination friande de nouvelles découvertes. Il écouta donc la jeune femme avec grande attention.
— C'est le monde qui est le nôtre, je le regrette.
Alors qu'ils terminaient à peine leur repas, il entendit un clocher proche. Seigneur, avec tout cela, il aurait oublié son rendez-vous avec Madame de Lansière.
— Pardonnez-moi, mesdames, il va falloir que je me sauve. Un entretien important avec une personne que je ne puis contrarier. Mademoiselle Mercier, comme nous l'avons dit, alors ? Je verrai ce que je peux faire. Un bonne journée à vous. Héloïse.
Sur quoi le grand Boréalion se leva avec le bon goût de prendre un air navré, et alla régler leur consommation avant de quitter l'établissement.
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