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[RP solo] [23 Avril 1593] Les caprices du Ciel

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Message par Cassandre Velasquez Ven 14 Jan - 17:06

[RP solo] [23 Avril 1593] Les caprices du Ciel Campag12

En cette année 1591, le printemps avait débuté de bonne heure. Dès les premiers jours de Mars, les bourgeons éclosaient et la nature avait ainsi vite repris ses droits. Dans les campagnes, les paysans reprenaient leurs travaux; stimulés à l’idée que cette reprise précoce leur assurerait sûrement de meilleurs rendements. Tous y voyaient là un bon signe. La ferme des Velasquez ne concevait pas la chose autrement. Par ailleurs, l’hiver chez eux avait été source de fortes tensions. Depuis la fin de l’été, le père ne digérait pas l’absence de son fils Achille, unique héritier du domaine. Il était parti une nuit, sans rien pour le laisser prévoir, sans une lettre ou un message pour expliquer le geste, en emportant une majeure partie des économies de la famille.

Pendant des mois, Aristide Velasquez avait tempêté et dans sa colère il s’emportait régulièrement contre Agathe. Selon lui, en tant qu’aînée, supposée avoir repris le rôle de sa mère, elle aurait dû remarquer quelque chose et protéger leur réserve financière. Sophie s’efforçait de jouer les intermédiaires et obligeait leur père à se calmer quand celui-ci se sentait d’humeur à laisser ressortir ses tourments. Agathe restait cependant soumise et accomplissait nonchalamment les gestes du quotidien. Elle demeurait stoïque et semblait insensible aux événements.

Face à toutes ces tensions, la jeune Cassandre contemplait sa famille aux prises de sentiments douloureux et regrettait de n’être qu’une enfant pour être capable de se sentir véritablement utile. Elle préférait monter dans sa chambre lors des grosses crises et jouer avec ses poupées. Son esprit réfléchissait aussi souvent à ce frère ingrat et égoïste et elle espérait que celui-ci ne revienne jamais. Il les avait trahi. Qu’il meurt sur les routes de  la misère, châtié par Dieu !


23 Avril 1591

[RP solo] [23 Avril 1593] Les caprices du Ciel Agathe11[RP solo] [23 Avril 1593] Les caprices du Ciel Cassan14
Agathe Velasquez, 20 ans
Cassandre Velasquez, 7 ans

Comme chaque jour, leur père était parti travailler dans les vignes, seul. Cassandre aurait désiré l’accompagner, comme le faisait autrefois Achille. De plus, elle en savait pour son âge bien plus du métier que son imbécile de frère. Son père refusait. Il préférait avec sa solitude. La fillette obéissait et demeurait à la maison sagement pour aider Agathe. Sophie était sortie, elle, on ne savait où. Sans doute avec l’un de ses amoureux.

Après un brin de ménage, les deux sœurs s’appliquaient à coudre dans la cuisine. L’aînée confectionnait un drap alors que la cadette se contentait de broder un mouchoir. Depuis plusieurs semaines, elle savait pourquoi tout ce linge était destiné et Cassandre en ressentait à la fois une appréhension et un sentiment d’importance. Sous leurs doigts, lentement, se concrétisait le trousseau pour ses futures noce. lorsqu’un homme la prendrait dans plusieurs années comme épouse. Cela lui semblait si loin. Et elle était encore si petite… Pourtant, cela lui arriverait tôt ou tard. Pourquoi y échapperait-elle ? D’ailleurs, ce n’était pas une si mauvaise chose. L’été dernier, Jeanne Beaufort, la benjamine de sa famille, s’était unie au fils d’un propriétaire terrien important du village voisin. Depuis, ses parents et ses deux frères recevaient une rente régulière. Cassandre ne comprenait pas encore trop bien comment cela fonctionnait, mais si elle pouvait épouser un jeune homme riche, elle aurait sûrement ainsi elle aussi le moyen de subvenir aux besoins des siens. Elle protégerait ainsi la ferme construite par son grand-père et que son père chérissait tant. C’était le devoir même d’un enfant que de prendre soin de son héritage. Pourquoi Achille avait-il refusé de le comprendre ?


‘“Dis, Agathe, quand je me marierais ?”

L’aînée l’observa, surprise, puis eut son habituel sourire fatigué.

“Une fille ne peut se marier avant ses douze ans. Et de toute manière, papa, il ne te laissera te marier avant que tu aies au moins quinze ans.”

“C’est vieux, ça !”

La fillette se mordit les lèvres en réalisant que quinze ans c’était cinq années de plus pour Agathe. Elle baissa la tête, honteuse.

“Pardon. Je ne voulais pas dire que tu étais vieille. Tu es..”

“Non, tu as raison, Cassandre, je suis vieille. Une vieille fille dont personne ne voudra jamais.”

“Mais non ! Regarde Sophie, elle a un an de moins que toi et elle est toujours avec un homme ! Alors, toi aussi tu as une chance !”

Agathe lui jeta un regard de travers.

“Sophie n’est qu’une traînée, Cassandre. Une génisse en rut.”

Cassandre saisit l’image, habituée à voir régulièrement des saillies d’animaux, mais elle imaginait mal en revanche son autre sœur dans un tel rôle. La fillette reprit timidement :.

“Sophie… Il y a des taureaux qui la montent ?”

“C’est ça, oui. Ils la montent tous les jours si tu veux mon avis. Ne fais ça, Cassandre. Jamais. Une vraie femme se doit de rester vierge pour son futur époux. C’est important. Sinon elle ne se mariera jamais.”

“D’accord.”

Les deux sœurs poursuivirent leur ouvrage en silence. Agathe releva la tête de temps en temps et contempla sa cadette qui ouvrait avec un grand sérieux, appliquée. Elle lui avait causé beaucoup de souci, mais son caractère semblait s’adoucir. Probablement le passage de l’âge de raison. Le curé le lui avait dit que la fillette se calmerait seul lorsque son esprit serait apte à mieux comprendre le monde. Désormais, elle pouvait apprécier des moments paisibles en sa compagnie. Ses paroles sur le mariage la gênaient en revanche. Elle espérait ne pas voir Cassandre quitter la maison trop tôt. Autrement, elle se retrouverait seule avec son père, sans aucune autre présence féminine, condamnée à s’étioler, puis à s’éteindre. Son destin n’était pas joyeux.

Dans le début de l’après-midi, Cassandre tourna la tête vers la fenêtre et remarqua que les nuages se trouvaient étonnamment bas. Elle abandonna son ouvrage au sol et courut au carreau. Elle reconnut sans mal ce ciel. La grêle l  La grêle allait frapper ! La grêle allait détruire les récoltes ! La fillette se précipita vers la porte lorsque son aînée lui saisit le bras d’autorité.


“Tu ne sors pas sans permission, Cassandre !”

“Mais.. la grêle ! Les récoltes !”

Elle soupira, excédée.

“Il n’y a pas de grêle !”

“Mais si regarde le ciel !”

“Cassandre, ça suffit ! Tu retournes travailler ou tu montes dans ta chambre. Que choisis-tu ?”

La fillette tourna la tête vers la fenêtre, désespérée, percevant la catastrophe approcher et tempêta intérieurement de ne pouvoir aller se rendre utile. Et leur père... Leur père était descendue à la ville aujourd'hui pour une course ! Il n'y avait personne pour protéger les ceps ! Mais que pouvait-elle faire ? Agathe lui interdisait de sortir et c’était mal de passer outre l’interdiction d’un adulte. Elle tenta malgré un dernier essai.

“Agathe, s’il te plait, est-ce que je peux sortir ?”

“Non.”

Sa sœur lui indiqua d’un geste sévère le tabouret et Cassandre comprit qu’il n’y avait plus rien à espérer. Elle retourna aux travaux d’aiguilles, submergée par l’angoisse, et se mit à prier pour que Dieu préserve leur vignoble. C’était désormais la seule chose dont elle soit en capacité de faire.

Durant une petite heure, le silence se fit.

Puis, des bruits terribles cognèrent au toit et aux murs. Agathe se releva, terrifiée. Son regard fixa avec incrédulité les grêles qui frappaient les murs et le sol. Elle se figea, livide, et tomba au sol pour se mettre à prier, suppliante. Cassandre se releva su tabouret et contempla avec effroi les grosses balles qui tombaient du ciel. Les vignes… Les vignes… Elles allaient…La fillette voulut se précipiter dehors, mais la poigne d’Agathe la saisit brusquement et la garda prisonnière.


“Non ! Les vignes ! Elles…”

“Tu vas être blessée, Cassandre !”

“Les vignes… Les vignes…”

Cassandre s’époumonait en se débattant mais son aînée était bien trop grande et trop forte pour lui permettre de s’échapper. Elle perdit peu à peu son énergie et s’effondra en larmes.

La grêle dura peu de temps, mais un temps qui parut une éternité. Le soleil revint, comme si celui-ci n’était jamais parti. Cassandre demeura au sol, confuse, incapable de décider quoi faire. De toute manière, si quelque chose était arrivé aux vignes, c’était trop tard. Agathe se releva en silence et s’éloigna pour préparer le repas.

Tout en se reprenant, Cassandre se releva et marcha vers la fenêtre. Son ventre lui faisait mal. Une sensation étrange et désagréable tourbillonnait en elle. Le sentiment inexplicable qu’une catastrophe approchait. Ses mains ses posèrent sur la vitre et elle frotta le front contre le verre. Que pouvait-elle faire? Elle n’était qu’une enfant…


[RP solo] [23 Avril 1593] Les caprices du Ciel Sophie10[RP solo] [23 Avril 1593] Les caprices du Ciel Aristo10
Sophie Velasquez, 19 ans
Aristide Velasquez, 50 ans

Depuis sa plus tendre enfance, Sophie avait toujours été une fille gaie, insouciante, capable de trouver une vision positive des événements même quand ceux-ci se présentaient mal. Pourtant, ce jour-là, en revenant des champs, la jeune femme avançait en silence devant son père. Aristide se révélait encore moins bavard qu’à l’accoutumée.

En passant la porte de la maison, Sophie contempla sa sœur Agathe qui préparait le souper comme si rien ne s’était produit. Elle ordinairement si douce céda à la colère.


“Tu étais où cet après-midi pendant que nos ceps se faisaient détruire ?”

Depuis la fenêtre, Cassandre observa Sophie avec stupéfaction. Pourquoi celle-ci parait-elle si mal ? Elle lui disait pourtant toujours d’être gentille et polie. Que c’était plus agréable pour ceux qui la rencontraient. Agathe se retourna, misérable, et murmura.

“Je faisais de la couture avec Cassandre.”

"Pendant la grêle ? Alors que papa et moi on était pas là ! Papa était parti faire une course en ville tu te souviens ? Et moi… et moi… mais à quoi tu pensais ?”

Agathe baissa la tête d’un air coupable, les mains dans le dos. Sophie la toisa avec fureur. Cassandre les contempla avec tristesse et se décida à intervenir. Elle ne pouvait pas laisser ses sœurs se disputer comme ça sans rien faire. Elle allait devoir mentir, c’était vrai, mais tant pis ! Elle irait demain se confesser au gentil curé et elle expliquerait avoir voulu empêché que ses sœurs se disent de mauvaises choses. Il la gronderait un peu, mais ajouterait qu’elle avait eu de bonnes intentions.

“Agathe, elle était à la cave. Moi aussi. Avant de faire de la couture, on rangeait les bouteilles. Et quand on a remonté, y avait la grêle. et c’était effrayant.”

Sophie tourna la tête vers la fillette et sa colère se calma un peu. Agathe secoua la tête et posa les mains sur les épaules de Cassandre.

“Ce n’est pas bien de mentir, Cassandre. Nous avons fait de la couture. Et toi, tu as vu dans le ciel qu’il y aurait de la grêle. mais je n’ai pas écouté. je… c’est ma faute. Je…”

“Agathe…”

Cassandre sentit ses yeux la piquer. Sophie se mordit les lèvres et s’approcher pour enlacer sa sœur. aînée.

“Pardon. J’étais inquiète de l’avenir. C’est ma faute aussi. J’aurais dû être là moi aussi. J’aurais dû arriver plus tôt.

Cassandre avait le coeur de plus en plus serré face au désespoir qui montait. Elle tourna la tête et déglutit en découvrant son père effondré dans le fauteuil usé du grand-père qu’elle n’avait jamais connu. Tout le monde était si malheureux à cause de la grêle. La grêle avait détruit les ceps. Tous. Sophie leur avait appris dès son arrivée. Qu’allaient-ils devenir ? Ils allaient être pauvres ? Et ils devraient vendre la ferme ? Alors que les questions tourbillonnaient dans sa tête, Cassandre s’éloigna et monta à l’étage.

Dans sa chambre, Cassandre s’appuya contre la porte et contempla ses trois belles poupées, aux robes un peu élimées, qui trônaient sur sa commode. Son lit, proche de la fenêtre, invitait à dormir mais elle n’en avait aucune envie. la fillette s’avança pour regarder à travers la vitre et chercha à voir dans l’obscurité leurs vignes défuntes. Comment allaient-ils survivre sans les récoltes ? Son père avait emprunté pour acheter du matériel, sans se douter que cet hiver Achille les poignarderait dans le dos en volant dans les économies de la famille afin de s’enfuir plus librement.


“Idiot…”

Ses poings se serraient dans son dos sous l’effet de la rage qui naissait en son coeur. Elle secoua la tête. Non, ce n’était pas bien de céder à la colère. La colère faisait dire de mauvaises choses. Cassandre se tourna vers la croix pendue au-dessus de son lit et se signa, craintive.

“Pardon, Seigneur.”

Son regard fixa la croix, inquiète. Et si… Dieu écoutait toutes les prières, non ? Dans l’un des textes bibliques, Jésus avait dit : “Demandez et on vous donnera.” Alors si elle demandait bien poliment, il ne pourrait pas lui refuser. Cassandre s’avança et s’agenouilla, les mains en croix.

“Seigneur… Je ne suis qu’une humble pécheresse, je le sais, mais ma famille va mourir s’il ne se passe rien. Mon père est brave et travailleur. Et il aime tant notre ferme. Il serait si triste de la perdre. Et Agathe… Agathe, elle se se sent si mal de ce qui vient de se passer. Mais c’est pas sa faute. Elle n’a pas compris. Puis, ça arrive de faire des erreurs, non ? Alors, il faut l’aider aussi. il ne faut pas la laisser souffrir à croire que tout ça c’est sa faute. Puis, Sophie… Sophie.. je ne veux pas la voir triste. Je ne veux pas voir ma famille triste. Alors, s’il vous plait, protégez-les. Protégez notre ferme.”

En terminant de formuler sa requête, Cassandre n’était pas certaine que ça puisse être pris en compte. Demander comme ça, ça avait rarement de choses d’aboutir. Dans les tractations, on mettait quelque chose de valeur en échange. Alors, que pourrait-elle proposer en échange du bonheur de sa famille ? La fillette réfléchit en fixant la croix et une idée lui vint. C’était certainement quelque chose qui plairait à dieu.

“Seigneur, si vous protégez ma famille, si vous faites en sorte de les garder heureux et en bonne santé, je jure de me consacrer à Vous. Je deviendrai religieuse et je vous prierais toute la journée pour vous.”

L’idée de passer sa vie entière recluse dans un monastère lui déplaisait, mais c’était pour le bien de sa famille. C’était la seule chose qu’une enfant impuissante pouvait faire. Elle ne connaîtrait sûrement aucun bonheur, mais sa famille, si. Tant pis pour elle ! Cassandre se signa pour terminer sa prière.

“Amen !”

Sur cela, Cassandre se releva et monta dans le lit pour se coucher; Apaisée par la prière et la résolution, elle s’endormit aussitôt.


FIN
Cassandre Velasquez
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