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[Saint-Nicolas - courant décembre] Le toit de la caserne

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Message par Augustin Carpentier Jeu 24 Déc - 14:43


Joseph Cassin avait entendu parler de l'activité bruissante sur le chantier du presbytère, et il avait fait passer le message : le toit de la caserne avait besoin de réparations. Un jour où l'ouvrage se faisait fort bien sans lui, Augustin y avait fait un saut pour voir de quoi il s'agissait. Il avait été atterré de constater que ce toit, désespérément plat, était en train de céder sous le poids de la neige. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour débaucher quelques soldats qui n'avaient rien à faire, et les organiser en équipe de construction, ou pour commencer, de déconstruction. Il était allé faire un tour du côté de la ferme voisine, pour revérifier comment on posait les appuis d'un toit de charpente digne de ce nom ; et sa mémoire rafraîchie, il était revenu.

C'était une merveille que de commander à des soldats. Ils exécutaient les ordres sans broncher et sans réfléchir. Et ils avaient l'air tout contents d'avoir de quoi occuper leurs bras et leurs esprits. Augustin leur avait fait démonter la carcasse du toit moribond, acheter et rapporter poutres et planches du marché voisin, et avait commencé à disposer une rampe de pierre et de mortier bien solide autour du cadre ouvert. Le reste de la charpente avait de quoi soutenir le poids, il n'avait pas à craindre un nouveau glissement. C'est juste qu'on avait bâti la chose sans penser aux mois de neige. Une erreur de débutant, songea-t-il avec satisfaction.

Puis il fit dresser une machine pour soulever les poutres ; c'était sommaire, mais l'équipe y mettait du coeur à l'ouvrage. Il sélectionna les moins fanfarons, les arma d'outils et les installa en hauteur, pour clouer le tout en place. Tout compte fait, l'ouvrage avançait bien, et il n'y eut guère que deux chutes, l'une amortie par un tas de paille, l'autre, malheureusement, causant une bien vilaine fracture. Mais ce n'était pas grand-chose, pour dire qu'une telle masse humaine avait été mise en mouvement. Augustin ne s'en formalisa pas. Il espérait bien que l'officier ne le ferait pas non plus. C'était lui qui le paierait, après tout.

Alors que les nuages noirs se rassemblaient à nouveau, il acheva lui-même le toit reconstitué, alors que la nuit s'avançait et que les doigts lui devenaient bleus. Il voulait que tout soit bien calfeutré avant que la neige recommence à tomber. Cette fois, c'était une affaire personnelle. A travailler ici, au milieu de ces ouvriers improvisés qui obéissaient si bien, il se sentait véritablement architecte, et non plus imposteur. Il se mit debout sur le toit et regarda autour de lui. La ville ne semblait plus si immense, ou peut-être était-ce lui qui avait grandi. Les mains serrées sous ses bras pour réchauffer ses doigts que le froid brûlait, il sourit, de ce grand sourire radieux qu'il ne montrait jamais à personne.

Puis, ramassant ses outils et renouant sa cape, il descendit au long de l'échelle, et déclara qu'on pouvait la ranger. Les premiers flocons tombaient. Autour de lui, il ne voyait que des visages joyeux ou du moins, satisfaits, de cette satisfaction que l'on éprouve à avoir créé quelque chose qu'on habitera soi-même. Il faisait trop mauvais et trop sombre pour reprendre son autre chantier ; les ouvriers devaient être chez eux, ayant tout couvert de bonnes bâches, il fallait l'espérer. Augustin accepta donc l'invitation qui lui était faite de rester boire "le coup de la victoire" avec les soldats.

Peu enclin à se mêler aux activités les plus festives, telles que parier sur un coq de combat, chanter sur la table ou tenter l'aventure d'un bras de fer armé d'un poignard, et trop pingre pour faire rouler le dé ou les osselets, il s'installa dans un coin avec une pièce de bois rejetée du chantier, et commença à la tailler machinalement, en regardant les autres s'amuser. On l'entraîna dans une danse autour du feu, dont il se dépêtra comme il put, avec un rire gêné ; un ivrogne s'employa alors à lui raconter ses aventures au front par le menu, et Augustin l'utilisa éhontément comme bouclier humain, reprenant sa petite sculpture et hochant la tête de temps à autres, comme s'il était passionné par son interminable histoire sans queue ni tête. Tout à coup, le bavard se tut, les danseurs s'immobilisèrent, et les joueurs cachèrent les preuves de leurs vices ; un officier était arrivé, interrompant la fête.

Augustin n'était pas rassuré du tout. Mais il fallait bien qu'il se signale afin d'être payé pour ses efforts. S'il n'y avait pas eu ce petit détail, il aurait tenté de passer inaperçu. Triturant sa sculpture entre ses mains, il se leva de son tabouret et inclina la tête, sans savoir exactement en quels termes le saluer.
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Message par Irène d'Aubeville Sam 26 Déc - 22:01

[Saint-Nicolas - courant décembre] Le toit de la caserne Joseph10

Général Joseph Cassin, 33 ans

La journée avait tout d'abord été un peu inquiétante avec cette histoire de toit. Fort heureusement, Joseph ne s'était pas trompé pour appeler à l'aide ! Le jeune homme qui était venu les aider avait été formidable et cela avait beaucoup amusé ses hommes de jouer les architectes. Cela les avait occupé et ils s'étaient sentis bien. Pour une fois, l'ennui et la paralysie de la caserne avaient disparu. A la place, cela avait été des rire et de la bonne humeur, avec quelques batailles de boules de neige. De vrais gamins ! Mais après tout, ils l'avaient aussi mérité.

Il avait passé une grande partie de la journée à les observer et s'était même finalement résolu à venir leur donner un coup de main. Il avait ri avec eux, même quand ils avaient essuyé un peu de casse. Il avait assuré au charpentier dont il avait remarqué l'air effrayé que ce n'était rien, en le gratifiant d'une grande claque amicale dans le dos.

A présent que le soir était tombé, ils faisaient la fête tous ensemble. Joseph les avait un peu laissé avant d'arriver lui aussi. Aussitôt, tout le monde s'était tu avant d'applaudir, de lui donner des chopines à tour de bras plus qu'il ne pouvait en boire. Et d'autres de l'inviter à divers jeux et lui de rire à gorge déployée. Il leva son verre et commença à boire avant de soudain remarqué la figure pâle et intimidée de l'architecte. Il tapota sur quelques épaules puis vint abattre sa lourde paume sur les siennes.

- Alors, mon ami ? Beau spectacle, non ? Et grâce à vous, cette caserne est bien moins rabougrie qu'avant, vraiment merci ! Ca va comme vous voulez ?
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Message par Augustin Carpentier Sam 26 Déc - 23:41

Pas de tension dans le groupe, tant mieux ; mais tout à coup, alors que l'architecte avait réussi à s'extraire à nouveau de l'animation ambiante, un choc sur son épaule le sortit de ce retour à une humeur méditative, alimentée par les vapeurs de vin chaud qui flottaient dans la salle. Augustin sursauta, leva les yeux brièvement, et s'aperçut soudain que l'officier n'était autre qu'un des travailleurs de l'après-midi.

Sur le moment, en le voyant débarquer, il n'avait pas fait le lien ; un costaud de plus pour manier le matériel, c'était toujours utile. Concentré sur l'effort à fournir et sur le peu d'heures de soleil qui leur restaient, il s'était simplement hâté de faire sa part, lui-même confondu dans la masse des ouvriers. Il n'avait pas réalisé que Cassin était si haut dans la hiérarchie, et maintenant, il fallait tout à coup lui faire la conversation. Décontenancé, il s'en tira, comme à son habitude, en ployant l'échine.

"A votre service, messire officier."

Il n'arrivait pas à se dépêtrer des grades exacts et des manières de s'adresser à chacun, aussi tout le monde au-delà du sous-officier moyen était "messire", au moins il ne manquait de respect à personne.

"Oui, ça va. Ça réchauffe les mains d'être ici, et la compagnie est agréable."

L'ivrogne qui lui racontait sa vie une minute plus tôt s'était endormi sur sa chaise. Le coq vaincu était égorgé par un autre soldat rieur pour être mis à la broche. Et l'on ne tarderait sans doute pas à inviter une ou deux ribaudes pour pimenter la soirée. Tant qu'on ne la lui jetait pas sur les genoux, Augustin ne prenait ombrage de rien. On le laissait tranquille : il était heureux.

"J'espère que le blessé ne me tient pas trop rancune. C'était une entreprise un peu acrobatique, par moments. Mais ils lui ont posé une bonne attelle, je crois ? Ils doivent avoir l'habitude," supposa-t-il en désignant les soldats alentour. De se blesser, il voulait dire, et d'être soignés sommairement. Ils étaient nombreux à montrer les marques de vilaines coupures endurées par le passé.

Reprenant son bout de bois pour terminer de lui tailler un casque, Augustin hésita à aborder la mention du paiement. Il ne savait même pas combien il était censé demander pour cette journée de travail. Il savait à combien pouvaient s'élever les gages d'un domestique, mais étant donné qu'il ne voulait surtout pas évoquer le spectre de son existence passée, mieux valait ne pas suggérer cette somme-là.

En fait, il avait envie de leur manifester un geste de sympathie lui aussi, en retour de leur cordialité générale ; d'autant plus, celle de leur chef, qui aurait pu rester à l'écart du travail et simplement lui faire envoyer son paiement et ses remerciements par quelqu'un. Mais ce n'était pas une chose qu'il faisait. Augustin n'était pas cordial. Pour ça, il était trop timide. Sourire était déjà un exercice étrange, qui crispait légèrement son visage dans l'effort et cessait aussitôt, comme un réflexe accidentel que l'on maîtrise.

"Tenez, gardez ça," dit-il soudain d'un ton presque bourru, en plaçant sa petite sculpture entre les mains de l'officier. "Pour votre régiment. Pour l'accueil. Et pour me faire pardonner, pour l'accident."

C'était une petite pièce taillée à la va vite, mais ça pourrait toujours décorer un coin de la caserne ; après tout, c'était un soldat à cheval qui menaçait de son sabre un démon jeté à terre, à motif à la fois pieux et guerrier qui pouvait avoir sa place dans toute bonne maison, et en particulier celle-là.
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Message par Irène d'Aubeville Mer 30 Déc - 20:09

[Saint-Nicolas - courant décembre] Le toit de la caserne Joseph10

Général Joseph Cassin, 33 ans

Joseph sourit au salut du charpentier. Il ne semblait pas bien à l'aise et un peu noyé au milieu de cette foule de soldats mais il lui paraissait sympathique.

- Eh bien j'ai été ravi de faire affaire avec vous ! Mais laissons-là les messires, général tout cours, ça me va très bien. Vous êtes un peu de la bande maintenant après tout !

Il hocha la tête à la suite, ravi qu'il puisse tout de même s'amuser. Il la secoua ensuite aussitôt dès qu'il émis des inquiétudes.

- Mais non, voyons ! Les garçons en ont vu bien d'autres ! Et comme vous dites, ils ont bien l'habitude ! Certains ont vu bien pire, vous pouvez me croire !

Il observa alors ce que ses doigts semblaient triturer nerveusement. Il sourit.

- mais dites, c'est bien beau ce que vous faites-là ! Vous avez bien du talent ! Je n'ai jamais su faire autre de choses de mes dix doigts autre que manier une épée.

Il éclata d'un rire sonore comme s'il avait fait la meilleure des plaisanteries puis prit une grande goulée de bière. Pas mauvaise. C'était au moins ce qu'il fallait pour faire la fête. Il se mit également à réfléchir en voyant son interlocuteur se tasser aussi.

- Au fait, il faut que je vous paie ! C'est combien pour vous une réparation de ce type, dites-moi ? C'est que j'ai pas beaucoup de connaissances dans ce domaine, vous voyez ?

Soudain, il se retrouva avec le soldat dans le main, ce qui causa la perte malheureuse d'un peu de bière qui vint nourrir le sol. Il éclata alors de nouveau de rire et frappa le dos de son nouvel ami.

- Ah, mais c'est un merveilleux cadeau ! Grand merci à vous, c'est vraiment magnifique !

Il songea qu'un bien beau cadeau ainsi en méritait un autre, il se mit à réfléchir. n'aurait-il pas quelque chose dans son bureau qui pourrait le satisfaire ?
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Message par Augustin Carpentier Jeu 31 Déc - 13:08


Décidément, Augustin recevait beaucoup de tapes sur le dos et les épaules, aujourd'hui ; ça semblait être une habitude dans les environs. Mais ça ne le dérangeait pas, il en aurait fallu davantage pour le faire tomber. Après tout, il était habitué à travailler au contact des chevaux, et ces braves bêtes étaient accoutumées à donner d'autres bourrades, quand elles voulaient témoigner leur affection. S'il avait vacillé pour si peu, il n'aurait pas été un très bon palefrenier. Il s'excusa presque de son cadeau en expliquant avec embarras :

"Laissez donc. C'est normal. Je n'ai pas toujours été si bien reçu, et la chaleur humaine est une belle chose en hiver. Pour le paiement, hm..."

Il ne pouvait pas vraiment dire : je ne sais pas. Il calcula le plus rapidement possible, en prenant un gobelet qu'on lui tendait pour gagner du temps, buvant une longue gorgée qui lui donna l'impression de se brûler la langue. Il n'aimait vraiment pas l'alcool. Bon, si la question lui était posée si tardivement, c'est que le prix pouvait être un peu plus haut que nécessaire et que personne n'en serait ruiné. Il pouvait donc se tromper, ça n'était pas bien grave.

"Disons les gages quotidiens d'un sergent, pour le travail, le déplacement et la tenue du chantier, que je ne fais pas ça moi-même, normalement. Mais je devrais. C'était amusant."

Il leur était surtout reconnaissant d'avoir limité l'interaction à la tâche pour laquelle il était venu. On lui avait demandé de faire ce qu'il avait à faire, non pas d'en parler ; c'est ainsi qu'il était à l'aise. Il savait faire, il ne savait guère parler. Et il avait trop tendance à modeler son discours sur les attentes qu'il percevait chez son interlocuteur. C'était ridicule, mais c'était plus fort que lui.

Augustin désigna d'n geste l'ivrogne qui lui avait raconté ses exploits. Il avait l'air si paisible dans le sommeil, et puis il était joli garçon avec ses beaux cils et ses longs cheveux corbeau. Mal rasé, les vêtements de travers, mais d'une certaine façon, cela ne faisait que le rendre plus humain, et plus charmant. Cela donnait envie de connaître son histoire, d'autant plus qu'elle n'avait clairement rien de distingué ni d'organisé.

Quelle mère s'inquiétait au loin en songeant à ce voyageur si bavard et cordial, qui avait dépassé un jour la ligne d'horizon pour ne plus revenir, laissant la maison vide de ses éclats de voix ? Quel père causait avec ses voisins, lorsque leurs filles arrivaient en âge de se marier, espérant que l'une d'elles connaîtrait son fils ? Quels petits frères rêvaient de le suivre dans son aventure, mis en garde par la vieille fileuse au coin du feu ? Et cependant, il avait peut-être déjà plongé dans le néant, sans le savoir, sans que les siens le sachent.

Dans un moment de rare liberté octroyée par son pire maître, lui-même, l'architecte s'inclina vers lui et l'enveloppa dans sa cape ; alors qu'il se relevait, attendri de voir un sourire apparaître sur les traits fatigués, ses doigts frôlèrent les cheveux qui retombaient comme un voile sur la joue amaigrie par la vie de camp. Il ne les dégagea pas ; ils le protégeaient de la lumière. S'il avait été seul, il se serait peut-être permis de lui donner un baiser sur le front. Son élan de passion ne le portait que jusque là, mais bien sûr, c'était déjà trop.

D'ailleurs il n'était pas seul, et son interlocuteur était une personne d'autorité, quoique en ce moment, il choisissait de ne pas l'exercer. Augustin leva son gobelet pour trinquer avec lui – sans le regarder dans les yeux : c'est comme ça qu'on se change en loup garou, paraît-il, un avertissement dont il lui semblait comprendre toute la symbolique sans trop de difficulté – et tenta d'ignorer le brouhaha des curieux, qui approchaient, ayant entendu leur chef s'exclamer. Il n'y avait pas de quoi réagir ainsi ; ce n'était qu'un bricolage. Non pas qu'il aurait su faire mieux avec plus de temps, mais il était bien conscient que ce n'était pas particulièrement joli ou régulier.
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Message par Irène d'Aubeville Lun 4 Jan - 23:02

[Saint-Nicolas - courant décembre] Le toit de la caserne Joseph10

Général Joseph Cassin, 33 ans

Joseph ne put que joyeusement approuver les paroles du charpentier. Il était certain que tout était plus joyeux à plusieurs ! Il sourit de toutes ses dents.

- Eh bien vous saurez désormais où aller pour être bien reçu !

Il le gratifia de nouveau d'une tape dans le dos et d'un grand rire puis redevint plus sérieux quand il s'agit de paiement. Il se gratta ensuite la barbe quand il annonça la couleur.

- Ah, je vois ! Et quelque part, c'est naturel, vous avez dirigé les troupes comme personne !

Il rit de nouveau et quelques soldats avec lui qui avaient entendu la plaisanterie. Tout sourire, il appela alors Tassin qui n'était pas encore assez enivré et lui posa une main sur l'épaule.

- Veux-tu bien aller me chercher une bonne bourse pour l'architecte qui nous a si bien aidé ?

Tassin hocha aussitôt la tête et allait partir quand le général le retint. Il examina la statuette de bois qu'il tenait toujours à la main et plissa les yeux. Un immense sourire éclaira alors son visage.

- Et approche-toi encore.

Il lui murmura quelque chose à l'oreille. Son aide de camp sembla surpris mais ne fit qu'approuver et fila en direction du bureau de Joseph. Ce dernier trinqua avec leur sauveur de toit puis leva en l'air la belle statue alors que les autres s'approchaient.

- Allons, venez donc observer, garçons ! Nous avons eu l'aide d'un grand artiste !

Beaucoup sifflèrent et félicitèrent Augustin pour un si beau travail. c'est qu'ils avaient rarement l'occasion de rencontre quelqu'un habile de ses mains dans un autre domaine que celui de la guerre.
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Message par Augustin Carpentier Mar 5 Jan - 15:11


"Non mais, arrêtez. Je ne suis pas un artiste, juste un bricoleur."


Augustin gardait les yeux baissés, de peur de croiser le regard de ses admirateurs et d'être un peu trop touché par les étincelles qui y brillaient. Mais à force d'entendre leurs remarques et de baigner dans leur amabilité, il se laissa gagner par une légère tentation, insidieuse comme un petit serpent d'eau : expliquer "comment il savait faire ça." De plus, un indélicat à l'enthousiasme trop criard avait réveillé le soldat inconnu, qui fixait maintenant son regard pensif et quelque peu troublé par l'alcool sur l'architecte, attendant de l'entendre expliquer ses créations. Il ne fallait pas qu'on l'ait réveillé pour rien. Cette pensée à l'esprit, Augustin se fendit d'une explication, comme elle lui venait :

"J'ai remarqué que certains ici s'ennuient beaucoup. C'est juste comme ça que j'ai appris. Depuis tout petit, quand je m'ennuie je manipule les choses autour de moi, pour m'occuper les mains. Je tresse des brins d'herbe, je dessine dans le sable, je creuse une flûte dans un roseau, vous voyez ?"

Il haussa les épaules, il n'avait vraiment pas une opinion flatteuse de ses propres réalisations, mais tout le monde était si joyeux, ce soir ! Il se sentait bizarre de jouer les oiseaux de mauvais augure et de garder la mine basse face à toute cette compagnie de gais lurons. Ça ne faisait qu'attirer les attentions et la curiosité sur lui, c'était dangereux, on allait finir par se demander quel était son problème. Il conclut donc en se composant un ton léger, qui n'était pas dans ses habitudes, et sonnait comme le refrain d'un bateleur de foire encore apprenti :

"Faites ça encore et encore et vous deviendrez doués, enfin doués... comme moi quoi, juste assez pour être à l'aise et faire ce qui vous passe par la tête, sans plus. Mais c'est déjà satisfaisant."

Une histoire lui revint à ce propos, et emporté par son petit moment de célébrité, il s'y engagea sans réfléchir à l'embarras qu'elle risquait de lui causer, posant le pied sur un tabouret pour se caler tandis qu'il racontait, à grand renfort de gestes descriptifs :

"Sur Lôdmé, dans les prisons, ils sont forts pour sculpter les bouts d'ivoire. On leur en donne, ils font ça, on le revend, ça nourrit la prison. Ils font rien qui restera dans l'Histoire, mais vous voyez... des pipes, des manches de couteaux... Enfin c'est ce que j'ai entendu dire en tout cas."

Il s'était vite rattrapé, mais son aisance à décrire le phénomène laissait suggérer qu'il ne l'avait pas juste "entendu dire" ; enfin, tant pis. Jusqu'à maintenant, personne ici ne l'avait traité avec réticence ou méfiance. Il s'efforça de ne pas trop paniquer, et de se répéter avec conviction que tout se passerait certainement très bien, au pire avec quelques plaisanteries.
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Message par Irène d'Aubeville Jeu 7 Jan - 21:50

[Saint-Nicolas - courant décembre] Le toit de la caserne Joseph10

Général Joseph Cassin, 33 ans

Joseph secoua la tête en lui tapotant l'épaule.

- Quand on a un coup de main comme le vôtre, on est plus que bricoleur voyons !

La plupart des soldats acquiescèrent avec bonne humeur. l'architecte sembla alors commencer à se dérider, ce qui enchanta grandement son auditoire. La plupart, enveloppés dans les brumes de l'alcool ne répondaient que par des monosyllabes impressionnées. Joseph siffla.

- Eh bien, voilà une très singulière façon de s'ennuyer ! Moi quand ça m'arrive, je m'endors !

Il rit de nouveau, entraînant une vague de sourire et d'expressions amusées avec lui. La plupart continuèrent à fixer l'architecte avec un éclat dans l’œil que seuls les personnes qui avaient devant elles un génie pouvaient posséder. Joseph se gratta la barbe. tout cela était absolument fascinant. Que pouvait-on bien posséder à la naissance qui permettait de tels prodiges ?

Il pencha ensuite la tête à la suite. Lôdmé ? c'était une chose que les gens d'ordinaire ne connaissaient pas beaucoup ! Un pays obscur et lointain... Il fronça un peu les sourcils. Pourquoi donc cet homme semblait en savoir si long ? Surtout au sujet des prisons... les vapeurs de l'alcool ne le dispensèrent pas complétement de rester un peu méfiant et, malgré son sourire qui restait sur ses lèvres, il se décida à le cuisiner un peu.

- Vous y êtes déjà allé ?
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Message par Augustin Carpentier Mar 12 Jan - 18:07

Augustin s'était rendu compte tout à coup qu'il était allé à peine trop loin, et que l'ambiance avait changé. Intérieurement, sa belle assurance d'un peu plus tôt se liquéfiait de terreur, ne laissant qu'une terreur glacée. Extérieurement, il maîtrisait le frisson. Il ne fallait pas qu'on perçoive sa peur. Sinon, ça ne ferait que lui donner l'air coupable. Il se rattrapa comme il put, en expliquant à la cantonade d'un air dégagé, reprenant à boire pour faire bonne mesure :

"J'en sais ce que tout le monde en sait, avec un minimum d'instruction. C'est une île où on envoie les forçats. Du coup... pas mal des gars sur les chantiers y ont fait des séjours. C'est un peu la même faune."

Oui, c'était une façon de parler. Son père, par exemple. Mais chut... De toute façon, son père était le bon élément de la famille. Il se serait fait une place dans cette salle sans aucune difficulté. Augustin vida son verre et regarda autour de lui, se donna l'air étonné, puis hocha la tête, comme si il venait seulement de remarquer le petit malaise déclenché par ses propos. Il renchérit en levant le verre vide, avec l'aplomb de quelqu'un qui ne se laissera pas désarçonner de ses points de vue :

"Moi, ça me va de travailler avec eux. Ce sont de mauvaises têtes, mais de vrais survivants. Par un temps comme celui là, ils viennent au boulot avec leur bâton ferré, et une meute de loup ne les arrêterait pas en chemin."

Il faisait semblant. Et très vite, son naturel revint au galop, reprenant le dessus sur sa comédie d'architecte original, aux idées bien arrêtées sur la vie, et aux principes insolites. Il ne tenait pas, surtout face à un officier supérieur. Même sans aucune réaction méfiante de la part de Cassin, il se serait écrasé devant lui ; c'était aussi inéluctable que la réaction de la neige face au temps qui passe. On dit que, dans des terres lointaines, ou au sommet des plus hautes montagnes, il existe des neiges magiques qui survivent aux siècles sans broncher ; mais pas ici, pas dans ce royaume.

Augustin revint à ses manières habituelles, se décomposa légèrement, baissa les yeux en reprenant sa posture timide d'écolier puni, et s'excusa.

"Mais pardon si ça vous fait mauvaise impression. Je suis juste un peu admiratif de la prouesse technique, d'où qu'elle vienne. Faut que je me rappelle... c'est pas forcément de bonne compagnie."

Il se sentait faible. Menacé. Son réflexe lui disait de chercher du regard l'homme qui lui avait vaguement tapé dans l'oeil, mais il ne voulait pas que cette timide quête de soutien soit interprétée pour ce qu'elle était, et surtout, il préférait largement se retirer discrètement dès qu'on ne prêterait plus attention à lui. C'était sa manière de faire, celle avec laquelle il était à l'aise.
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Message par Irène d'Aubeville Ven 15 Jan - 23:01

[Saint-Nicolas - courant décembre] Le toit de la caserne Joseph10

Général Joseph Cassin, 33 ans

Joseph but avec un pli de suspicion à la moustache. Tout le monde, tout le monde... Tout le monde ne connaissait pas la colonie, ni son fonctionnement et encore moins ses prisons... Son explications tenait la route mais... Enfin, heureusement pour Augustin, il n'avait pas forcément envie de s'y attarder, l'alcool aidant. Il esquissa un sourire.

- Ah ah, cela arrive en effet !

Il hocha ensuite sobrement la tête. Il était vrai que les survivants, ceux qui n'étaient pas de la mauvaise graine faisaient de bons hommes. Il remarqua alors que l'architecte semblait bien mal à l'aise. Il secoua alors aussitôt la tête.

- Oh, non, non ! je ne voulais pas vous être désagréable non plus... L'habitude, vous voyez ? C'est pas commun d'avoir ce genre de connaissance sur une colonie...

Mais que feraient-ils ce soir ? Pas de suspicion ou d'arrestation, c'était la fête, alors au diable ses doutes ! Ils avaient un toit après tout et c'était ce qui comptait.

- Allez ! A la santé du toit !

Les autres renchérirent derrière et Tassin revint à ce moment. Joseph poussa une exclamation joyeuse.

- Ah, enfin !

Il prit la bourse qu'il posa dans la main d'Augustin.

- Voilà pour vous, l'ami !

Et il lui remit également une belle montre, du fin ouvrage, trouvée dans son bureau et qui ne lui servait pas souvent - c'était connu, il était ponctuel.

- Et ceci, c'est en échange de votre beau cadeau !
Irène d'Aubeville
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[Saint-Nicolas - courant décembre] Le toit de la caserne Empty Re: [Saint-Nicolas - courant décembre] Le toit de la caserne

Message par Augustin Carpentier Mer 20 Jan - 11:53


Les soupçons qui commençaient à peser s'étaient dénoués comme ils étaient venus, un immense soulagement pour Augustin qui sentait déjà son faux courage s'effriter. Alors qu'il n'était pas loin de s'excuser de s'être excusé, l'homme parti un peu plus tôt revint et présenta un objet inattendu. Ce n'était pas le genre de chose que l'ancien domestique avait l'habitude de côtoyer, à part pour en briquer le métal avec un soin maniaque. Il se repérait au chant du coq et au carillon du clocher, au mouvement du soleil et des étoiles, pour savoir l'heure.

"Monsieur l'officier... C'est beaucoup trop."

Refuser ? Non, c'est ce que ferait un gentilhomme, ou il renchérirait d'un cadeau plus tard encore. Il fallait accepter, c'était ce qui convenait à un homme de sa condition. Un homme qui avait l'habitude depuis sa jeunesse de manipuler de précieux objets de métal, pour mesurer les inclinaisons des constructions. Un homme qui n'avait pas une réaction de peur quand on lui tendait une montre, en déclarant que c'était à lui. Il n'était pas un esclave, que diable, et il n'était pas un voleur.

"J'accepte de grand coeur, mais... Je suis très gêné."

Il savait déjà où elle finirait, cette montre : dérobée par un bandit de grand chemin. Lui au moins, il prendrait plaisir à la regarder, et non pas cette panique qui faisait bondir le coeur de l'architecte chaque fois qu'il posait ses yeux sur la surface ronde et étincelante. En attendant, il la considéra avec des mouvements soudain maladroits. Il ne savait pas comment se l'accrocher. Il n'avait jamais joué avec les affaires de ses maîtres en leur absence, il en connaissait qui faisaient ça, et même qui couchaient avec leur bonne amie dans le grand lit de messieurs-dames, mais il trouvait ça terriblement intrépide, et jamais il n'aurait osé.

Ce qu'il voyait chez ces gens, qu'il avait du mal à encaisser, c'était de la générosité. La vie ne lui en avait guère montré, bien qu'il ait évolué dans les domaines de quidams qui en auraient eu les moyens. C'était un peu l'inverse. On bâtissait de hauts murs, on s'y calfeutrait l'hiver, et on écoutait les pauvres gens mourir de misère au-delà, dévorés par les puces ou par les loups. On se bouchait soigneusement les oreilles avec un bon bonnet de fourrure... Il fallait bien que les loups mangent, sinon, cette fourrure, où l'aurait-on trouvée ?

"J'aurais peut-être dû m'engager dans l'armée," dit-il avec un sourire hésitant. "Mais je n'aurais pas servi à grand-chose. Je suis incapable de me battre. Enfin ! Si vous avez encore besoin de mes services, vous n'hésiterez pas. Vous saurez où me trouver."
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Message par Irène d'Aubeville Mer 20 Jan - 18:38

[Saint-Nicolas - courant décembre] Le toit de la caserne Joseph10

Général Joseph Cassin, 33 ans

Joseph secoua la tête aussitôt après la réaction de l'architecte.

Mais non voyons, c'est pour moi ! Et puis vous la méritez !

Il lui sourit pour lui signifier qu'il y tenait. C'était un cadeaux qui lui faisait vraiment plaisir. Bien que son hôte semblait embarrassé, il lui tapota l'épaule.

- Allons, ne le soyez pas ! Après tout, c'est bien la saison pour s'échanger des cadeaux !

Tous les soldats approuvèrent en levant leurs verres presque vides qui ne tardèrent pas à se reremplir. Joseph pour sa part continuait d'arborer un air bienveillant et éclata de rire.

- Ah, sans doute ! Mais vous auriez certainement fait un bon camarade ! Et vous êtes le bienvenue ici quand vous le souhaitez ! Je pense même que nous serions capable de casser de nouveaux quelque chose rien que pour vous voir.

Tous les soldats se mirent à rire avec leur général et la soirée continua ainsi dans la joie et la bonne humeur.

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