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[22 Décembre 1597] Une rencontre surprise

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[22 Décembre 1597]  Une rencontre surprise Empty [22 Décembre 1597] Une rencontre surprise

Message par Alexandre Ven 8 Jan - 18:38

Après ces derniers jours vécus dans les geôles sinistres de la prévôté, Alexandre se sentait en cette matinée comme dans un rêve. Au réveil, il avait eu du mal être dans le lit d'Alduis, avec celui-ci à ses côtés, à le contempler béatement émerger du sommeil. Pourtant, tout était réel. Il se trouvait libéré de ses chaînes qui le reliait au cardinal Cassain et jouissait d'une plus grande liberté au domaine de Fromart. Néanmoins, malgré ce bonheur, le sens des responsabilités lui revenaient.

Depuis son enfermement, que s'était-il passé au sein de l'église Saint-Eustache ? Son père avait-il noyé son chagrin et sn tourment dans l'alcool ? Combien de bouteilles jonchaient le sol ? Il avait eu un mal fou à persuader Alduis mais celui-ci s'était décidé, d'assez mauvais gré, de le suivre en ville. Au début, son amant souhaitait partir avec uniquement Courage mais Alexandre dut lui rappeler les charges de sodomie qui avaient pesé sur lui et que ce serait mal interprété deux hommes sur un même cheval. Il insista ainsi pour prendre sa mule et entendit tout le long du trajet les plaintes de son amant sur tout et surtout n'importe quoi.

Quel enfant il pouvait être !
Son regard se posa sur sa silhouette fière et il sourit, malgré lui, en l'entendant râler.
Il l'aimait tant cet enfant insupportable.

Devant l'église Alexandre laissa sa mule à Alduis pour que celui s'occupe de leurs montures et rentra en premier. Aucune messe n'était dite mais les lieux étaient assez tranquilles. Un homme, qui priait dans une chapelle, rapportant que le père Thierry visitait aujourd'hui les malades et les impotents. Le petit infirme en fut agréablement surpris. Finalement, il le jugeait peut-être mal. Il semblait peut-être capable de rédemption. Malgré tout, habitué à ses frasques, il commença à inspecter tout le bâtiment, sans rien relever de suspect. Aucune bouteille ne trainait nulle part. Ni dans la cellule ni dans un recoin de la nef. Pas même sous la nappe de l'autel ! Alexandre en fut impressionné.

Poussant sa démarché au bout, il alla inspecter en confessionnal et constata celui-ci étonnamment vide de toute substance particulière. Son regard se tourna vers le crucifix et il siffla d'admiration.


"Et il y a des gens qui refusent de croire en ton existence..."



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[22 Décembre 1597]  Une rencontre surprise Empty Re: [22 Décembre 1597] Une rencontre surprise

Message par Alduis de Fromart Sam 9 Jan - 9:02

Pourquoi avait-il accepté de suivre Alexandre à l'église, déjà ? Il avait oublié, et commençait à se poser sérieusement la question. Maintenant que le jeune homme pouvait rester à Fromart, et passer les nuits dans son lit, Alduis ne voyait plus l'intérêt d'y mettre les pieds.

Seulement, voilà, Alexandre avait tenu à s'y rendre et Alduis ne pouvait se résoudre à le laisser tout seul quelques temps. Non pas que ce soit réellement dangereux mais il avait besoin de se rassurer. Comme si, en le laissant partir, le rêve risquait de se briser et Alexandre de disparaître. La peur de le perdre restait sous-jacente en lui, même si le bûcher se trouvait désormais plus loin. Le jeune homme était à moins de deux mètres de lui et c'était déjà trop loin.

Les pas de la mule d'Alexandre, et ceux de Courage, résonnaient sur les pavés à intervalles réguliers. Petit à petit, l'église se dessinait de plus en plus clairement, à mesure qu'elle se rapprochait.

En arrivant devant, Alexandre entra le premier. Il lui laissa sa mule, dont Alduis attacha la longe pour éviter qu'elle ne s'en aille. Il flatta son encolure machinalement, avant de se tourner vers sa jument. Courage... Puisque le beau temps n'était décidément pas au rendez-vous, il n'hésita qu'une seconde à la faire entrer avec lui. Ce n'était peut-être pas très respectueux de l'établissement religieux, mais il s'en fichait pas mal.

En remarquant un instant le regard déboussolé que Alexandre posait sur lui, il haussa les épaules le plus naturellement du monde. Comme si entrer avec un cheval dans une église n'avait strictement rien d'anormal. Et puis, au fond, ça ne faisait de mal à personne. D'autant plus qu'une fois encore, l'église ne se révélait pas très peuplée, pour ne pas dire franchement vide.

— Quoi ? Tu ne comptais tout de même pas que je la laisser dehors !

Les sabots de Courage claquèrent contre les dalles, en même temps que ses bottes. Il s'arrêta au niveau des premiers bancs et ce fut encore plus naturellement qu'il attacha la longe au dossier de l'un d'eux. Pour finalement, remarquer en jetant un oeil aux alentours :

— Je m'attendais à ce que ce soit plus sale.
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[22 Décembre 1597]  Une rencontre surprise Empty Re: [22 Décembre 1597] Une rencontre surprise

Message par Alexandre Sam 9 Jan - 10:04

Alexandre ressortait du confessionnal, soulagé, même s'il avait encore un peu de mal à croire que rien d'anormal ne s'était produit dans cette église en son absence. Ou alors son père avait dû sortir pour oublier ses tourments dans les tavernes. Il n'était pas assez naïf pour l'imaginer devenir subitement vertueux.

Les portes s'ouvrirent brusquement, accompagnées par un hennissement, et Alexandre contempla son amant qui faisait rentrer Courage. Il demeura interdit un petit laps de temps puis soupira. Décidément, rien de normal ne pouvait se produire ici. Quand ce n'était pas son père, c'était Alduis pour provoquer du désordre. Enfin, ce ne serait pas le pire qui soit. Et il arrivait quelques fois que plus d'un noble fasse de même.

Lors de la réponse insolente, Alexandre haussa les épaules, puis ajouta, narquois :


"Mais je n'ai rien dit. Par contre, je suis déçu pour mon pauvre Théo qui reste dehors, dans le froid."

Alduis se rapprocher pour attacher la jument à un dossier du premier banc, puis venait vers lui pour commenter l'état des lieux.

"On dirait que mon père s'est bien tenu durant mon enfermement.

La proximité son amant réveilla les ardeurs qui lui durcissaient le bas de son ventre. Des envies le saisissaient, accompagnés d'images qui harcelaient son esprit. Un sourire mutin se dessina sur sa face.

"Alduis... J'ai beaucoup de péchés à confesser !"

Sa voix était emplie de désir. Il recula et pénétra dans la partie droite du confessionnal. Pour une fois, ce ne serait pas son père qui le souillerait. Et à son étonnement, il n'en ressentait pas la moindre honte. Les quelques paroles d'Eldred flottaient dans esprit : à Zarkos, s'envoyer à l'air, n'importe où, parce qu'on en ressentait le désir pour l'autre, se révélait naturel. Il songea ensuite à Coldris, surpris quelques mois plus tôt, sur un des lits de la cellule en bonne compagnie. Contrairement à ce que le jeune homme avait si longtemps cru, ce n'était pas anormal. Au contraire. Céder à la passion, à cette force torride que l'autre exerçait sur soi, cela se révélait comme ce qui pouvait être le plus naturel qui soit.

Adossé contre la paroi du confessionnal, Alexandre posa ses béquilles, puis fixa Alduis, les yeux brillants.


"Alduuuuis... ?"
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Message par Alduis de Fromart Sam 9 Jan - 13:47

Alduis haussa des épaules distraitement.

— Tu n’as rien dit mais tu l’as pensé, rétorqua-t-il simplement, avant de gratter le museau de courage.

Il fallait croire, pourtant, que Thierry s’était effectivement tenu à carreaux. Il n’y avait aucune bouteille en vue. S’il s’était attendu à cela, après l’avoir vu boire comme un trou - et l’inviter dans ses excès - les quelques jours qu’il avait passés ici... Mais cela voulait aussi dire qu’ils étaient venus là pour rien. C’était bien parce qu’Alexandre lui avait rappelé les ébats quotidiens de son père - et l’état potentiel de l’église - qu’Alduis avait accepté de venir.

Un sourire - bien reconnaissable - se dessina sur le visage d’Alexandre quand il s’approcha de lui. Et la suite confirma la lueur de désir qu’il devinait au fond de ses prunelles.

— Alduis … j’ai beaucoup de péchés à confesser !

L’affirmation le fit sourire à son tour, mais il ne bougea pas. Il se contenta de le regarder entrer dans le confessionnal, non sans se dire en passant que lui-même n’y avait jamais mis les pieds. Et il n’aurait pas cru le faire de si tôt. Encore moins pour de telles choses. Mais maintenant qu’Alexandre était adossé à la paroi, béquilles posées, il n’allait pas non plus refuser l’invitation.

Et puis, il n’y avait personne à l’horizon de toute manière. Ce confessionnal avait vu d’autres choses. Alors il entra à la suite du jeune homme et demanda simplement, avec un sourire plein de provocation, en prenant son visage entre ses mains froides :

— C’est moi qui me fait des idées ou tu t’es dévergondé ?

Mais il n’attendit pas la réponse pour l’embrasser, ni pour glisser ses mains sur sa nuque et ses épaules. Une lumière s’alluma dans ses yeux, quand il recula imperceptiblement pour murmurer, juste avant de l’embrasser une seconde fois :

— Je t’écoute. Qu’est-ce que tu dois confesser qui soit si urgent ?
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[22 Décembre 1597]  Une rencontre surprise Empty Re: [22 Décembre 1597] Une rencontre surprise

Message par Éléonore de Fromart Sam 9 Jan - 17:03

Éléonore prit une grande inspiration avant d'entrer dans l'église. Elle était partie sans prévenir. Il fallait qu'elle revienne, ne l'avait-elle pas assuré ? De toute façon, que risquait-elle ? Cette espèce de... de... Enfin, il ne pouvait rien contre elle. Elle devait juste revenir et lui prouver – ainsi qu'à elle-même – qu'elle n'avait pas peur.

Elle était faible. Inutile. Incapable. Lâche... Mais cette fois, elle ne pouvait pas se laisser écraser. Pas après ce qui s'était passé.

Mais, alors qu'elle entrait dans la nef, elle ne vit aucun prêtre. Juste un fidèle qui sortait et... Un cheval ?! Qu'est-ce que ce cheval... Et ces deux hommes – dont un qu'elle prit moins d'une seconde à reconnaître, qui parlaient, là-bas. Aux béquilles, elle comprit immédiatement à qui elle avait affaire. C'était son écriture qu'elle avait déchiffré lors de sa première visite ici. C'était lui qu'Alduis cherchait,ce jour-là…

Éléonore se fit la plus discrète possible. Était-ce ainsi qu'Alduis suivait ses recommandations de prudence ?! Elle se cacha d'abord, envisageant de les laisser tranquille. Elle reviendrait plus tard, tant pis. De toute façon, aucun signe du prêtre.

Mais... Mais si quelqu'un arrivait ? Si quelqu'un les surprenait ? Elle avait passé des années à couvrir ce genre de choses, et avait appris à ne jamais rien laisser au hasard. Pas pour ça. Parce que c'était un péril gratuit. Elle se faufila rapidement jusqu'au confessionnal dans lequel son ami venait d'entrer. Ils ne l'a virent même pas se plaquer contre la paroi extérieure. Il fallait attendre un tout petit peu. Et agir ensuite seulement. Si elle était restée loin pour commenter, cela n'aurait pas eu le même impact que ce qu'elle préparait. Juste de quoi faire manquer un battement à leurs cœurs. Et peut-être devoir esquiver une lame, mais elle y était préparée.

Elle sourit légèrement de leur conversation. Et y trouva l'occasion parfaite d'intervenir.

— Je t’écoute. Qu’est-ce que tu dois confesser qui soit si urgent ?

Elle cogna trois fois avec force contre la paroi du confessionnal. Sa chevalière, dont elle ne savait même pas pourquoi elle l'avait mise, fut ce qui fit le plus de bruit.

— Une imprudence démesurée, répondit-elle avant que l'infirme n'eut pu dire quoi que ce soit. Non mais sérieusement ?! Il vous arrive de réfléchir deux petites secondes avant de faire quelque chose de stupide ?

Elle se rendit compte qu'une certaine colère avait percé dans sa voix. Mais en même temps… En même temps, c'était de leur faute s'ils ne savaient pas faire attention !
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[22 Décembre 1597]  Une rencontre surprise Empty Re: [22 Décembre 1597] Une rencontre surprise

Message par Alexandre Sam 9 Jan - 17:37

Est-ce que Alduis avait déjà mis les pieds dans un confessionnal ? Probablement pas. mais il existait pour tout un événement une première fois. Ils se tenaient face à face, si près l'un de l'autre. Alexandre brûlait de désir pour son amant et le regardait d'un air de défi mélangé à ce la complicité.

Alduis lui saisit le visage et Alexandre noua les mains autour de sa nuque, s'arrachant à la paroi boisée du reste incroyable. Un sourire enchanteur flottait sur son visage. Il éclata de rire à sa remarque.


"Je suis tombé amoureux, Alduis. De toi. Je t'aime. Je te désire. Tout le temps. Tu me hantes."

La froideur de ses mains sur son visage bouillant ne lui faisait rien. Alexandre restait droit à le fixer, enserrant toujours sa nuque Il se consumait pour Alduis. Entièrement. Son amant l'embrassa pour la seconde fois, ce à quoi le jeune homme répondit là aussitôt. Comme sa bouche était délicieuse ! Et ses lèvres, qui recouvraient les siennes, l'enivraient ! Il se perdait déjà dans le plaisir qui l'envahissait.

Brusquement, des coups retendirent et firent sursauter Alexandre.
Une voix en colère résonna ensuite.
Et enfin, il vit des yeux sérères au travers du grillage

.
Alexandre était tétanisé.
Il se revit à la prévôté, mais cette fois avec un témoin réel, des accusations fondées.
Il était perdu.


"Non..."

Sa voix était blanche.
Des larmes inondaient ses yeux.


"Pourquoi... Pourquoi c'est moi qui doit me faire prendre alors que jamais personne ne l'arrête l'autre ?"

Sur cette aigreur, ses jambes cessèrent de le porter et Alexandre s'effondra lamentablement au sol.
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[22 Décembre 1597]  Une rencontre surprise Empty Re: [22 Décembre 1597] Une rencontre surprise

Message par Alduis de Fromart Sam 9 Jan - 22:30

Ce qu'ils s'apprêtaient à faire, ici et maintenant, aurait horrifié les prudes dames. Ce n'était certainement pas le plus prudent non plus — d'autant plus venant de la personne qui lui avait rappelé, quelques minutes plus tôt, qu'il fallait se montrer vigilant après ce séjour dans les geôles de la prévôté. Encore quelques semaines plus tôt, cela ne serait jamais arrivé. Et pourtant, les choses semblaient avoir changé. C'était bien la première fois qu'Alexandre se montrait aussi… provoquant.

Alduis l'embrassa. Une fois, deux fois, trois fois. Il ne pouvait nier que les mots d'Alexandre lui faisaient quelque chose, qui soit puissant. Son cœur avait accéléré dans sa poitrine. Il avait déjà perdu la notion du temps et toute idée du danger qui aurait pu les guetter. Il avait même oublié où il se trouvait — le confessionnal avait disparu, il n'y avait plus qu'Alexandre et ses lèvres.

Subitement, trois coups retentirent contre la paroi. Alduis sursauta et recula brutalement. Il mit deux secondes à comprendre ce qu'il se passait — quelqu'un était là et les voyait — et deux secondes de plus à reconnaître la voix en colère qui s'exprimait. Éléonore.

Ce fut donc quatre secondes. Mais quatre secondes de trop, qui suffirent à Alexandre pour changer du tout au tout. Son teint devint aussi blanc qu'un linge. Ses jambes cédèrent subitement et Alduis n'eut pas le temps de le rattraper avant qu'il ne tombe : il était déjà par terre.

Il jeta un regard à travers la petite grille derrière laquelle apparaissait Éléonore et marmonna, plus pour lui-même que pour elle :

— Tu es contente ?

Elle aurait pu au moins prévenir que ce n'était qu'elle ! Et puis, pourquoi les interrompait-elle maintenant ? À cause du danger et de l'imprudence de la situation ? Alduis s'était pourtant senti bien, à embrasser Alexandre. Quant à l'imprudence en elle-même… s'il avait fallu être prudent, il serait resté loin d'Alexandre. De tous les hommes, pour ainsi dire.

Alduis attrapa les bras d'Alexandre et le remit sur ses pieds d'un geste ferme. Sans le lâcher par la suite pour empêcher ses jambes de défaillir de nouveau. Il murmura à mi-voix pour le rassurer :

— Ne t'inquiète pas, c'est bon.

S'il y avait bien une chose qui ne risquait pas d'arriver, c'était d'être dénoncés par Éléonore. Aucun danger. Et quand bien même, Alduis ne l'aurait pas laissé retourner dans les prisons. Parce qu'il n'était pas certain que ses nerfs soient suffisamment solides, pour vivre cette épreuve une seconde fois.

Il se décida finalement à faire les présentations.

— Éléonore, voici Alexandre. Alexandre, voici Éléonore.

Il réfléchit quelques instants à comment définir ce lien indescriptible qui les unissait, mais finit par prendre le plus simple possible. Il conclut donc :

— Une amie.
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Message par Éléonore de Fromart Dim 10 Jan - 1:25

Éléonore ne pouvait nier qu'elle avait voulu les effrayer un peu. Qu'ils prennent conscience du danger. Mais elle n'aurait pas imaginer mettre l'amant d'Alduis dans un tel état. Elle fit quelques pas en arrière, plaqua sa main contre sa bouche.

Idiote. Triple idiote. Elle s'apprêtait à s'excuser quand...

— Tu es contente ?

— Non mais je...

La colère revint. La colère d'une mère dont l'enfant s'est mis en danger.

— Bien sûr que non,.je ne suis pas contente ! Imagine que ce n'ait pas été moi ! Imagine que c'eût été le type que j'ai croisé entrant ! Ou n'importe qui d'autre. Vous savez ce que vous risquez ?! Je peux comprendre que dans l'absolu, ça en vaille la peine. Mais pas n'importe où ! Pas dans un endroit où n'importe qui peut vous surprendre et aller en témoigner !

Elle cacha son visage dans ses mains, dépassée. Combien de fois avait-elle dû rappeler à Ariste et Gabriel – même séparément – de faire attention ?

Elle déglutit. Être prudent. Cela n'avait plus de sens. Elle chercha le regard d'Alduis pour lui signifier qu'elle savait très bien ce que c'était, de se moquer éperdument des conséquences. De ne plus vivre qu'à travers le danger.

Avant, si elle prenait tant de risques, c'était parce qu'elle se croyait invulnérable. Ariste croyait en elle, alors pourquoi s'inquiéter. Quand, avant de quitter Tianidre, elle s'était aggripée aux pierres de la tourelle du Lion, c'était parce qu'elle n'en avait plus rien à faire de mourir. Plus encore : qu'elle le voulait.

À l'époque où elle faisait la leçon à son cousin, c'était parce que leurs vies avaient un sens. Parce qu'aucun d'eux n'était détruit. À l'époque, elle n'aurait sans doute pas pu comprendre combien c'était difficile. Combien la vie pouvait perdre de sa valeur.

Elle se radoucit :

— Je ne veux pas que tu meurs pour quelque chose d'aussi bête que d'avoir manqué de discrétion. D'ailleurs, visiblement, ça n'intéresse pas ton ami.

Elle prit une profonde inspiration. Elle s'était emportée.

— Désolée, il y a des réactions qu'on ne perd pas.

D'autant que cette réaction là, elle l'avait davantage eue avec Gabriel. Ariste, elle lui faisait confiance. Ariste, il ne pouvait rien lui arriver. Elle le sermonnait par principe.

Elle lança un regard vers l'autre jeune homme, qu'Alduis avait rassuré. Elle se sentait tellement coupable de l'avoir mis dans un tel état, mais... Elle avait bien vu qu'il n'était pas comme eux. Ou bien avait-il eu le même élan qu'elle, douze jours plus tôt ? Non, ce n'était pas ça. Il n'était juste pas comme eux.

— Désolée ne pensais pas que cela vous ferait une telle frayeur. Je ne vous veux pas de mal.

Elle lança à Alduis un regard qui demandait "c'est lui, pas vrai ?" avant que celui-ci ne les présente.

Elle ne put que sourire a l'ouïe du mot "amie". C'était un bon résumé. Elle était tout de même touchée qu'il la mentionne comme amie. Elle qui n'était tellement rien. Détruite. Que la douleur suivait partout, en toile de fond de chaque instant. Elle, si inutile, si pénible, si... Mais il l'appelait tout de même son amie.

— Pour vous, cela se passe de précision, commenta-t-elle à l'attention de l'infirme avec un léger sourire. Je veux dire : je suis enchantée, Alexandre.
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Message par Alexandre Dim 10 Jan - 11:11

Alexandre se remettait difficilement du choc qu'il venait de subir. De cette terreur qui l'avait envahi de se découvrir ainsi surpris à embrasser son amant. Il resta inerte au sol, incapable de bouger, tétanisé, jusqu'au moment où Alduis le prit dans ses bras et l'aida à se relever. Les idées lucides lui revenaient peu à peu. Il entendit la jeune femme et son amant discuter. Elle ne paraissait heureusement dangereuse. Il traça instinctivement le signe de croix. Pour remercier le Seigneur de les protéger. Ses jambes faibles se rappelèrent cependant à lui. Il se libéra des bars de son amant pour s'asseoir sur le banc qui servait normalement au fidèle le temps que durait sa confession. Son esprit préféra occulter ce que le siège vivait réellement. Néanmoins, au vu de toutes les substances qu'il avait pu y ramasser, il ne savait pas. Il ne souhaitait cependant pas penser à son père faisant... ses affaires.

Alexandre suivait les échanges à distances, désireux de ne pas s'immiscer, lorsque Alduis vint lui présenter al jeune femme. Eléonore. Il inclina respectueusement la tête.


"Enchanté, madame. Je regrette pour... cette imprudence. Mais je pensais ce confessionnal sûr au vu de tout ce que celui-ci voit."

Sur ces paroles, il cracha avec aigreur la suite.

"Mais j'avais oublié qu'un curé était libre de baiser ses paroissiennes. Sans être plus blâmé que ça. Par contre, deux hommes qui s'aiment sincèrement, non, là, ça devient un péché impardonnable, poire que celui d'Eve."
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Message par Alduis de Fromart Dim 10 Jan - 22:27

Éléonore était en colère. Mais en colère de quoi ? De les avoir surpris, bouche à bouche, dans un confessionnal ? Elle aurait pu faire le guet, si elle craignait tant qu’on les surprenne !

Quant à savoir ce qu’ils risquaient… ils en avaient assurément une conscience accrue. Après tout, c’était Alexandre qui avait quitté les cellules insalubres de la prévôté la veille - et qui aurait pu monter sur le bûcher, si Coldris n’était pas intervenu. Certes, Alduis avait dû s’agenouiller - s’humilier - devant son père, mais il l’aurait recommencé mille et une fois si cela lui avait permis de pouvoir le serrer dans ses bras de nouveau.

Alduis rouvrit la porte du confessionnal comme Éléonore se prenait la tête dans les mains, d’un air désespéré. Pourtant, bien vite, la jeune femme vint de nouveau chercher son regard. La lueur qui y brillait ne trompait pas. Vivre à travers le danger, sentir le sang battre dans ses veines sur le champ de bataille… Cela lui manquait terriblement.

Finalement, la voix de la jeune femme se radoucit. Alduis ne répondit rien, mais il hocha la tête, pour signaler qu’il avait bien entendu. Pourtant, au fond, ce n’était pas lui qui avait entraîné Alexandre dans ce confessionnal le premier. Il n’avait fait que le suivre.

— C’est bon, répondit-il quand elle s’excusa finalement.

Comme le léger haussement de ses sourcils demandait confirmation - rappel de cet évènement lors de leur première rencontre, quand Alduis avait cherché désespérément Alexandre - il hocha pour la seconde fois la tête. Il savait qu’elle comprendrait. Puis, il fit les présentations.

Alexandre inclina respectueusement la tête pour la saluer. Il regrettait cette imprudence… mais pas Alduis. Et s'il avait fallu recommencer, il n'aurait pas changé d'avis et aurait tout de même emboîté le pas du jeune homme.

— Par contre, deux hommes qui s'aiment sincèrement, non, là, ça devient un péché, pire que celui d'Eve.

Alduis marqua un instant de pause en écoutant Alexandre parler. Qu'est-ce qu'il voulait dire au juste ? Est-ce qu'il le pensait vraiment ? Alduis baissa les yeux sur ses mains. Il n'avait pas envie de s'excuser pour ça. Il n'avait même plus envie de changer. Pourquoi aurait-il dû le faire ? Et puis, ce n'était un péché que pour ceux qui pensaient que Dieu existait. Ce n'était pas son cas.

— Je m'en bats les couilles de ce qu'ils pensent. Ils peuvent tous aller se faire foutre, siffla-t-il entre ses dents serrées.

Pourtant, il percevait, au fond de lui, qu'il lui manquait quelque chose. Une dimension dans le langage du jeune homme qui lui avait échappé, qu'il ne parvenait pas à saisir et qui le privait encore une fois de la compréhension globale. Doubles sens de merde. Pourquoi fallait-il toujours s'encombrer de sous-entendus et autres joyeusetés qui lui passaient au-dessus de la tête ? Parce qu'il se sentait idiot. Il sentait bien que ce n'était pas ce qu'Alexandre avait dit. Mais quoi d'autre ?
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Message par Éléonore de Fromart Lun 11 Jan - 1:40

Sans surprise, Alduis se montrait réticent à la notion de prudence. La jeune femme ne parvenait même pas à le lui reprocher sincèrement. À quoi bon être prudent, quand on ne voulait plus vivre ? Et pourquoi tenait-elle à ce qu'il vive, alors qu'elle savait qu'il était comme elle ? Elle qui savait combien la vie pouvait être pénible.

Par pur égoïsme, conclut-elle. C'était seulement par égoïsme qu'elle le voulait en vie. Parce que le perdre lui semblait insurmontable après tout ce qui s'était passé. Ils se connaissaient à peine, mais... Mais elle s'était déjà démesurément arrachée à lui, voilà la vérité. Il n'était plus seulement "un amant d'Ariste", il était son ami. Et elle l'aimait beaucoup.

Oui, c'était de l'égoïsme pur. Après tout, la mort n'affectait que les vivants. Si elle ne voulait pas qu'il meure, ce n'était donc que pour elle, puisque lui n'y tenait plus. Elle pouvait bien essayer de se voiler la face, prétendre le contraire, elle savait que c'était faux. Elle savait qu'elle ne pensait toujours qu'à son propre intérêt. Elle se détestait pour ça. Elle était vraiment méprisable. À vomir.

Elle s'excusa auprès d'Alexandre pour la frayeur qu'elle lui avait causée. Elle espéra qu'il ne lui en tiendrait pas rigueur : si Alduis l'aimait, elle ne voulait pas être en conflit avec lui.

Ou bien... Ou bien, c'était justement cela, la solution ? Se faire détester de cet Alexandre pour que sa haine déteigne sur Alduis, et qu'il la rejette. Au moins, comme ça, elle lui imposerait pas le fardeau de son amitié. Il ne se rendait peut-être pas encore compte de combien elle était misérable, mais mieux valait qu'il comprenne avant que ce ne soit trop tard, non ? Couper les ponts le plus rapidement possible, et ne laisser le temps de gagner de la place dans sa vie. Ne pas lui parasiter l'existence. Elle ne savait faire que ça : parasiter l'existence des gens.

Pourtant, elle n'en eut pas la volonté. Pas le courage. Elle ne parvenait pas à s'y résigner. Égoïste, comme toujours.

Elle devait être moins sévère avec elle-même, c'était ce qu'Eldred – une autre victime de sont parasitage de vie – lui avait recommandé. Et laisser les choses arriver. Si elle suivait son conseil, est-ce qu'elle arrêterait d'être un poids pour tout le monde ?

Une larme perla, malgré elle, au coin de son oeil, et fila le long de son nez. Elle n'avait pas la force de se faire détester d'emblée. Mais ils finiraient certainement par la détester, eux aussi, comme tout le monde. À se voiler la face, se laisser croire qu'ils tiennent à elle, alors qu'en réalité, ils en ont assez d'elle.

— Éléonore, corrigea-t-elle. C'est Éléonore. S'il vous plaît.

Elle voulut rajouter que de toute façon, c'était "mademoiselle", mais elle se rendit compte qu'elle l'avait interrompu. Ridicule, désagréable et grossière. Félicitations !

En plus, ce n'était même pas sur ce point-là qu'elle aurait dû le reprendre ! Elle serra les dents a la mention du curé en question.

Elle ouvrit la bouche pour répondre. Répondre qu'elle ne leur reprochait rien, elle. Qu'elle ne réprouvait pas leur relation, que l'idée ne lui en serait pas venue. Qu'elle s'inquiétait juste pour eux.

Mais Alduis la devança.

— Alduis... Il te l'avait dit, non ? Si c'est ce que tu ressens et que ça ne nuit à personne, alors cela n'a rien mauvais. Il te l'a dit, pas vrai ?

Il savait très bien qui était censé le lui avoir dit.

— L'ennui, c'est que les gens préfèrent critiquer ça que ce qui est vraiment critiquable.

Elle se tourna vers Alexandre, un sourire triste aux lèvres. S'il ne faisait que ça... Mais elle n'avait rien le droit de dire. Ce n'étaient pas leurs affaires. Ce n'étaient même pas les siennes.

— Justement… À propos de... l'individu que vous avez évoqué... Il n'est pas là ? J'avais quelques détails à régler avec lui
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[22 Décembre 1597]  Une rencontre surprise Empty Re: [22 Décembre 1597] Une rencontre surprise

Message par Alexandre Lun 11 Jan - 13:23

Installé sur le petit banc inconfortable, Alexandre écoutait son amant et cette jeune femme échanger sans se risquer à intervenir. Il avait finalement compris que celle-ci ne leur voulait aucun mal. Elle souhaitait uniquement les avertir des risques de la folie qui les avaient prises. Qui l'avait pris. C'était lui, ordinairement si prudent, si soucieux des convenances, il avait osé s'aventurer sur un pareil chemin. Qu'est-ce qui lui avait passé par la tête ? Alexandre en rougissait à présent de honte.

Il se revoyait assis sur un de bancs, non loin de là, à exposer à Eldred qu'à Monbrina on connaissait une sexualité. Que s'envoyer en l'air dans un confessionnal se révélait extrêmement choquant. Que penserait la brochette zarkotienne de découvrir que lui avait voulu s'essayer à ces exploits ? Sans même y réfléchir. Et il ne pouvait pas que celle-ci le découvre vite. Alduis le lui apprendrait et Eldred allait sans le moindre doute en rire à en frôler l'étouffement.

Sa gorge se serra.
Leur prochaine rencontre promettait d'être longue.

Alduis lui permit de s'échapper de ces pensées déprimantes pour lui présenter son amie. Il al salua aussitôt et celle-ci le corrigea pour être nommée simplement Eléonore.


'"Eléonore ? c'est un magnifique prénom !"

Alexandre lâcha ensuite cette phrase ironique, stigmatisant les égarements de sa religion, puis se rappela que son amant comprenait difficilement le second degré. Il lui prit la main en lui souriant doucement.

"C'est une critique, Alduis, pour dénoncer l'hypocrisie à laisser les curés baiser les femmes, en dépit que ceux-ci aient prononcés des vœux de chasteté, et chasser des homme honorables qui ne font que s'aimer."

Il poussa un long soupir quand Eléonore déclara vouloir voir son prêtre. Finalement, il ne semblait pas s'être si bien comporté.


"Allons bon ! Qu'a t-il encore fait, ce vieux démon ? Il vous a mis enceinte ? Ou une de vos amis ? Airais-je l'honneur d'accueillir prochainement un nouveau frère ou une nouvelle sœur ? Ou il a ruiné une taverne ou un bordel ? Vous pouvez me raconter. J'ai le déplaisir de connaître le père Thierry dans tous les détails les plus terribles."

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Message par Alduis de Fromart Mar 12 Jan - 16:57

Quelque chose lui avait échappé. Encore une fois. Éléonore et Alexandre semblaient parfaitement s’être compris, pourtant, et Alduis ne savait plus trop où se mettre, sinon qu’à l’écart, de son propre chef. Quitte à ne rien comprendre, autant qu’il y ait une raison à cela. Autant que ce soit volontaire. Il aurait au moins la satisfaction de se sentir moins idiot.

Mais ils ne furent pas long à l’inclure de nouveau dans la conversation, l’un comme l’autre.

— Il te l’avait dit, non ?

Alduis se renfrogna et hocha simplement la tête pour toute réponse. C’était même précisément ainsi qu’il le lui avait dit. Mais cela ne ferait pas changer l’avis de la société et le résultat resterait le même : on ferait brûler Alexandre si on les prenait.

Qu’est-ce qui était vraiment critiquable, dans ce cas ? Pourquoi il était comme cela, lui, et pas un autre ?

Alexandre lui expliqua alors ce qu’il avait dit. Alduis le regarda quelques secondes, le regard vide, le temps d’assembler les pièces du puzzle ensemble. Mais demeura sceptique. Ces mots précédents signifiaient précisément le contraire. Par quel tour étrange pouvaient-ils prendre cette signification ? et pourquoi tout le monde comprenait si facilement quand rien ne lui paraissait plus flou, même quand on lui donnait la traduction ? De nouveau, il ne répondit pas et se contenta d’hocher la tête, comme s’il avait en fin de compte compris.

Mais comme Éléonore et Alexandre parlaient de nouveau, et qu’Alduis n’avait décidément aucune envie de parler de ce con de prêtre - comment était-il arrivé sur le tapis, déjà ? - il sortit du confessionnal. Ils n’avaient qu’à discuter, si cela leur chantait, il avait mieux à faire. Comme aller voir Courage. Ce serait toujours plus intéressant, et au moins, ce n’était pas difficile à comprendre.

Il traversa l’église, jusqu’au banc où était restée longée sa jument et en arrivant à son niveau, passa sa main sur son museau humide. Il monta d’un saut sur le banc et s’assit sur le dossier sans gêne, juste à côté d’elle. Tout en commentant :

— Tu sais quoi ? C’est bien que tu ne puisses pas parler. Au moins, je comprends tout.

Il la caressa entre les deux oreilles et reprit :

— Alors que les hommes, eux, ils attendent qu’on leur réponde et ils insistent tant que tu ne l’as pas fait. Ils ont horreur du silence, il faut toujours qu’ils parlent. Mais toi, tu t’en fiches, hein, ma belle ?

Il hocha la tête, posa son front contre son encolure, pour l’entourer de ses bras et la serrer contre lui.

— Tu as bien de la chance. J’aimerais bien ne pas devoir répondre, moi aussi.
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[22 Décembre 1597]  Une rencontre surprise Empty Re: [22 Décembre 1597] Une rencontre surprise

Message par Éléonore de Fromart Mer 13 Jan - 0:25

Elle acquiesça au compliment d'Alexandre sur son prénom, avant que celui-ci ne peste contre ce que ce confessionnal avait dû voir. Après ce qu'elle avait surpris dans le bureau, elle préférait l'ignorer. Ou que quelqu'un y remédie.

Elle rappella à Alduis ce principe simple que Gabriel avait transmis à Ariste. Gabriel... Penser à lui lui rappela qu'elle était une amie déplorable.

Elle tenta d'expliquer le second degré à Alduis, qui ne semblait pas l'avoir perçu. Même ça, elle ne savait pas faire ! Elle était irrémédiablement un boulet… Heureusement, Alexandre compléta. Il était déjà plus clair qu'elle. Ce qui n'était malgré tout pas un exploit.

Elle vit Alduis s'éloigner un peu. Une part d'elle avait envie de le rattraper. De s'excuser. En fait, c'avait été idiot de les interrompre. Elle aurait juste dû veiller à ce que personne n'arrive. Mais cela… Cela, l'aurait ramenée dans une époque révolue. Une époque où sa vie n'avait pas encore perdu tout son sens. Elle n'aurait pas su gérer cela toute seule. Pas sans quelqu'un pour lui faire confiance. Tant pis.

Elle le laissa rejoindre sa jument en séchant cette fichue larme qui encombrait le coin de son œil. Elle se détestait. Si Alduis préférait aller parler à cet animal – d'autant qu'elle entendait vaguement ce qu'il lui disait – plutôt que de rester avec eux... C'était qu'elle devait être plus minable encore qu'elle ne l'avait craint.

Mais qu'avait-elle espéré, après tout ? Il n'y avait qu'Ariste qui aurait pu vraiment apprécier sa compagnie. Parfois Gabriel, mais ça n'avait jamais été pareil. Et puis… Oncle Eineld et Eltinne, ils croyaient tenir à elle, mais ils se trompaient. Ils ne pouvaient pas l'aimer, puisqu'ils ne l'a connaissaient pas. Ils la protégeaient par principe, mais elle n'était qu'un fardeau. Une personne bien trop faible, inutile et ennuyeuse. Une source d'ennui à laquelle on ne témoignait d'attachement que pour les liens du sang ou du lait. Rien d'autre.

Enfin... Elle n'avait pas le droit de s'en plaindre ! Sale petite ingrate ! Eux sur qui elle pourrait toujours compter, même si elle n'était ni ne servait à rien. Et qui tentaient même de lui faire oublier ce détail. Elle aurait dû être reconnaissante au lieu de se plaindre sans cesse. Elle ne savait faire que ça : se lamenter sur son sort et ne jamais rien faire pour y remédier, tout en ennuyant tout le monde avec ses problèmes ridicules. Elle se détestait pour ça. Pourquoi son cœur n'avait-il pas pu s'arrêter plus définitivement quand Ariste l'avait abandonnée ?

Elle se rappela, une fois encore, des mots d'Eldred. La tapisserie. Le motif. Elle n'en avait peut-être vraiment pas fini. Peut-être… Peut-être que c'était pour son intervention de la veille qu'on l'avait forcée à vivre. Franchement... N'auraient-ils pas pu remettre ça à quelqu'un qui aurait pu gérer la situation mieux qu'elle ? Quelqu'un qui aurait la force d'intervenir plus tôt ? Et... De quel droit voulait-elle imposer ça à quelqu'un d'autre ?! Tout ça pour se défiler ! Lâche qu'elle était. Égoïste ! Elle se détestait, mais n'en laissa rien paraître. Elle ennuyait déjà bien assez de monde avec ses problèmes.

Toutefois, puisqu'elle était là pour ça, elle s'enquit tout de même de la présence du prêtre. Et la réaction d'Alexandre la mit mal à l'aise.

À l'évocation d'une grossesse, ses entrailles se tordirent. Ses angoisses la submergèrent si bien que les mots restèrent d'abord coincés dans le fond de sa gorge. Alors, c'était bien de cela qu'elle avait l'air ? De quelqu'un d'assez stupide pour... Elle déglutit péniblement. Après tout… Au vu de certains éléments, elle était sans doute bien plus stupide et faible qu'il n'aurait fallu l'être pour céder à cet animal. Mais... Mais ça ne serait jamais arrivé. Elle en était persuadée. Elle cherchait une différence avec la folie qui l'a prenait actuellement, et toutes les idées qui lui venaient semblaient tellement superficielles qu'elle fut incroyablement soulagée lorsque, quelques secondes après qu'Alexandre se fût tu, sa voix se débloqua. Elle allait encore enchaîner les âneries, mais au moins, cela l'empêchait de penser à ça.

— Qu'il m'ait mise enceinte ! glapit-elle. Non mais vous me prenez pour qui ?!

Elle frotta violemment ses mains l'une contre l'autre, comme pour se débarrasser de la saleté résiduelle qui se serait posée dessus lorsqu'elle l'avait arraché à sa victime. Lorsqu'elle l'avait giflé. L'idée de ce contact était déjà éminemment déplaisant... Mais imaginer qu'il ait pu la toucher davantage inscrivit sur le visage de la jeune femme une grimace écoeurée.

— Vous me dégoûtez.

Sa grimace vira au malaise profond. Ce n'est pas ça qu'elle avait voulu dire. Elle secoua vivement la tête.

— Non. Non. Non. Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je... Il me dégoûte. Il...

Elle frotta cette fois ses mains sur sa robe. Il lui venait des images qui lui donnaient envie de vomir. Cela devait se voir sur son visage. Elle ne contrôlait plus rien.

Inspire. Expire. Inspire.

Elle appuya sa main droite sur le repli où était dissimulé sa dague. Elle n'avait pas le droit de se mettre dans un tel état. Il ne lui était rien arrivé, à elle. L'empathie, ce n'était pas une excuse. C'était Eltinne et Oncle Eineld qui avaient raison. Tout ça, ce n'étaient que des simagrées. Elle surjouait pour faire son intéressante, c'était ce qu'ils avaient dit, une fois. Même si, comme cette fois-là, elle se sentait mal. Même si elle avait juste envie de disparaître en ce moment précis, et d'arrêter de dire des sottises et de se ridiculiser. Mais ils avaient forcément raison. Ils savaient mieux qu'elle. Ils n'avaient pas l'esprit aussi embrouillé. Le seul qui aurait pu trancher en sa faveur, c'était son Ariste, et il n'était plus là. Il n'y avait plus que son arme, pour se rassurer comme on pouvait. Ou... Ou pour cesser de faire des simagrées.

Expire. Inspire.

— Enfin, je veux dire... Désolée. Je suis... Désolée. Je dis n'importe quoi. Je...

Au fond, heureusement que le prêtre était absent. Si elle avait eu une attitude aussi ridicule devant lui... S'il avait compris qu'en fait, elle n'avait rien de l'assurance ou de la force qu'elle avait simulées la veille... S'il prenait l'ascendant. Si elle perdait complètement ses moyens comme cela lui était déjà arrivé en d'autres circonstances… Elle comprenait qu'elle s'était voilée la face, lorsqu'elle s'était dit qu'elle n'avait pas peur de revenir. Elle mourrait de trouille. Il n'y aurait pas eu, cette fois, de fidèles devant lesquels il ne fallait pas exagérer. Ni de souris pour la sauver. Ni de Lavinia pour la forcer à réagir. Seule, elle était faible. Fragile, comme disait Eltinne. Une enfant fragile et vulnérable, comme le comte et la gouvernante avaient toujours su qu'elle l'était.

Ses jambes se derobèrent sous elle. Elle tomba a genoux.

Inspire. Expire. Inspire.
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Message par Alexandre Mer 13 Jan - 11:35

Peu après ses explications sur le second degré, Alduis s'éloigna, ayant malgré du tout à appréhender ce complexe abstrait. Il appréciait trop les phrases directes et courtes pour comprendre. En bon militaire, il était trop pragmatique pour apprécier les sous-entendus. Son regard le suivit rejoindre Courage et Alexandre émut à le découvrir prendre soin de l'animal. Comme il pouvait être mignonet touchant !

Alexandre reporta son attention vers Eléonore et s'inquièta de l'entendre chercher le prêtre avec une irritation dans la voix. Habitué aux plaintes, il formula la supposition al plus évidente et le jeune homme se retrouva aussitôt sous les cris. Visiblement, elle n'avait pas été, elle, séduite par cet énergumène. Une parente alors ? Une amie ? Il la laissa tempêter, sans paraître choqué de ses paroles, même quand celle-ci déclara qu'il la dégoûtait. Il comprenait que tout ceci ne s'adressait pas à lui mais à l'imbécile qui lui tenait lieu de père. Le jeune homme l'écouta, sans prononcer un mut, d'une expression réconfortante, habitué de longue date à subir ces séances de défoulements de ceux et celles qui cherchaient le curé pour ne trouver que l'enfant de chœur.

Soudain, la malheureuse sembla se tétaniser, comme si elle n'arrivait pus à respirer. Alexandre s'approcha pour la réconforter lorsque celle-ci s'effondra à terre. Avec plus de difficultés, lié à son état, il s'agenouilla pour la prendre délicatement dans ses bras.


"Je ne sais pas de quoi il est question, Eléonore, mais vous n'avez rien à vous reprocher."

Il s'écarta pour prendre avec douceur son visage entre ses mains.

"Regardez-moi, Eléonore. J'ai conscience que le curé de cette église est un libertin de la pire espèce et que pour lui une journée se résume à s'envoyer en l'air avec le plus de femmes possible. Mais quoique il se soit passé avec lui, vous n'êtes en rien responsable . C'est de sa faute. Et uniquement sa faute."

En son for intérieur, Alexandre pensait malgré tout que les femmes pouvaient quand même dire non. Elles portaient une légère responsabilité même si son père n'avait pas à les tenter. Mais il ne le dirait pas. Eléonore n'avait pas à entendre ses pensées.

"Pensez-vous pouvoir m'expliquer le problème ? Je m'essayerais à le résoudre."

Sur cette proposition, il poussa un soupir, renouant avec l'aigreur.

"Je ne fais que ça depuis dix ans, d'essuyer les saletés que ce stupide curé sème..."
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[22 Décembre 1597]  Une rencontre surprise Empty Re: [22 Décembre 1597] Une rencontre surprise

Message par Éléonore de Fromart Mer 13 Jan - 15:18

Elle s’était écroulée. Et si… Et s’il avait été là pour la voir dans cet état ? Et s’il en avait profité pour lui faire payer son intervention ? Qu’aurait-elle su faire ? Dans une telle panique, qu’aurait-elle su faire ?

Elle se souvenait d’une réception. L’une des rares que son oncle avait données -- il n’était pas très porté sur les mondanités, mais il y avait certaines responsabilités qu’on ne pouvait éluder lorsqu’on était à la tête d’un territoire comme Tianidre. Elle n’était pas censée y apparaitre -- les gens étaient trop dangereux, et elle trop fragile, trop influençable, et de toute façon trop jeune, c’était ce qu’oncle Eineld avait dit --, mais Louis et elle avaient réussi à s’y faufiler, avec l’aide d’Ariste. Elle était arrivée devant cette salle illuminée ou toute cette haute société était et… elle avait paniqué. Parce qu’oncle Eineld avait raison et qu’elle était trop fragile. Heureusement, personne n’avait rien vu. Presque personne. Elle s’était s’était mise à trembler et à secouer la tête. Ariste l’avait rejointe, puis portée pour la ramener à sa chambre, parce qu’elle n’osait même plus marcher. Louis, lui, était resté pour épier les adultes, et lui avait rapporté toutes ses observations. Mais la preuve en était faite : elle était trop fragile. Mais quand Ariste était là, il ne pouvait rien lui arriver.

Sauf qu’Ariste n’était plus là pour la rassurer. Même Gabriel n’était pas présent pour rendre ses sorties moins angoissantes. Maintenant, elle était définitivement trop fragile pour se montrer où que ce soit. Elle n’aurait même pas dû quitter les murs de sa résidence, par sécurité. Elle ne savait que perdre ses moyens et se ridiculiser. Elle se détestait d’être si faible. C’était décidé : le lendemain soir, elle resterait chez elle. Elle ne pouvait pas prendre ce risque. Même en s’y préparant comme Ariste lui avait dit de le faire pour se rassurer, cela ne pouvait que mal tourner.

Elle entendit Alexandre qui essayait de la rassurer, elle sentit ses bras l’entourer. Elle ne le connaissait pas, mais… Mais elle ne le considéra pas comme un danger. Elle le laissa faire.

Elle n’avait rien à se reprocher ? La jeune femme garda les yeux fermés et secoua doucement la tête. Si ! Elle avait tout à se reprocher. Elle aurait dû réagir plus tôt ! Elle était trop faible ! Elle se détestait. Si elle avait suivi son mauvais pressentiment, si elle avait eu autant d’instinct et de confiance qu’Ariste, il n’y aurait eu aucun problème. La question ne se serait pas posée.

L’étreinte se défit, des mains redressèrent son visage. Elle garda les yeux clos et sa main droite serrait le manche de son poignard par dessus le tissu de sa robe.

— Regardez-moi, Eléonore.

Elle obéit. Elle ouvrit les yeux.

Elle hocha la tête sans conviction. C’était uniquement la faute de ce maudit curé mais… Mais si elle avait réagi plus tôt…

— Il ne s’est rien passé. Enfin… Pas ce que vous pensez. Je suis désolée. J’ai toujours été sujette à l’angoisse. Et une réflexion en entraînant une autre… Il ne m’a rien fait, pas vraiment...

Et elle n’avait pas le droit de parler de Lavinia. Elle n’avait pas le droit de parler des mésaventures d’une autre. Pas à moins que son amie le lui demande… A moins d’une excellente excuse qu’elle n’était pas prête de trouver. Non, il ne lui était rien arrivé. Elle n’avait pas à s’en mêler. Plus maintenant.

— Pensez-vous pouvoir m’expliquer le problème ?

Eléonore déglutit. Elle pouvait… Expliquer plus ou moins ce qu’elle faisait ici. Cela, elle pouvait le faire. Mais pas un mot sur ce qui ne la concernait pas directement.

Elle hocha tristement la tête au commentaire suivant.

— Je n’étais pas énervée contre vous, crut-elle nécessaire de préciser. Je n’aurais pas dû m'emporter, je suis désolée. Parfois, les émotions me dépasse et je dis n’importe quoi.

Parce qu’elle était trop faible, trop stupide et trop égoïste pour se taire quand il le fallait. Elle était vraiment quelqu’un d’horrible. Comment avait-elle osé s’énerver contre Alexandre alors qu’il ne lui avait rien fait, tout ça parce qu’il avait eu le malheur d’amener un sujet déplaisant sur le tapis. Elle était odieuse.

— Il n’y a pas vraiment de problème, le rassura-t-elle. Je venais seulement parce que j’ai dit que je le ferais. Même les paroles jetées en provocation, il faut les tenir. Et hier, avant de partir, je lui ai dit que je reviendrais voir s’il voulait toujours essayer de me faire condamner, c’est tout. Donc je suis là.
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[22 Décembre 1597]  Une rencontre surprise Empty Re: [22 Décembre 1597] Une rencontre surprise

Message par Alexandre Mer 13 Jan - 17:40

Alexandre avait occulté la présence de son amant pour ne se focaliser que celle d'Eléonore. Elle avait un besoin d'aide absolue. Au minimum d'une écoute. Il la sentait perdue, en proie aux doutes et la culpabilité. Le jeune homme la garda dans ses bras un long moment pour caresser le dos de cette malheureuse. il n'y avait rien d'ambiguë dans ses gestes, une douceur infinie qui se dégageait de ses mains.

Lorsque l'étreinte cessa, Alexandre se recula en lui demandant de la regarder. ses mains tenaient les siennes. Pour garder un lien tangible entre eux. pour la garder dans la réalité.

"Tout va bien, Eléonore."

Il l'écouta avec autant d'attention et de bienveillance essayer de s'expliquer. Elle affirmait que rien ne s'était passé entre entre elle et lui. Quoique.. Elle venait de mentionner un pas vraiment, ce qui rendait le propos plus dérangeant. Il lui adressa in sourire doux, cherchant à ne surtout pas la brusquer.

"Eléonore... Je vois que quelque chose s'est passé. Cela se devine entre vos mots. Racontez-moi. Les troubles du cœur ne partent pas tant qu'ils ne sont pas sortis vaec les mots."

Il tourna la tête un instant pour désigner Alduis en conversation avec Courage.

"Si vous gardez ce poids en vous, Eléonore, il vous avalera. Comme ces ombres qui blessent Alduis. Parlez-moi, Eléonore. Faites-moi confiance."

Alexandre garda le silence, la regardant avec douceur, espérant que celle-ci se confierait. Il s dégageait tant de mal-être en elle. Qu'est-ce que son imbécile de père avait encore osé faire ? Ses mains, toujours autour des siennes, la caressèrent lentement. Cette nouvelle marque pourrait lui permettre de s'apaiser un peu plus. Il se désola de l'entendre s'excuser de son énervement. Le jeune homme secoua la tête.

"Je répète : vous n'êtes coupable de rien. Et même si vous l'étiez, je vous en pardonne, Eléonore."

Finalement, elle se confia. Ses paroles réveillèrent en lui de la colère. Comme son père. Comment avait-il encore pu menacer une personne d'une mort affreuse ? Pour qui ce prêtre indigne de ses fonctions se prenait-il ? Il se força à contenir son ressentiment pour lui adresser un sourire doux.

"Le père Thierry ne fait que cela : menacer ceux qui résistent à son autorité de bûcher. Quel imbécile ! Tranquillisez-vous : je lui écrirai un mot pour stipuler que vous êtes mon ami et il ne vous importunera plus."

Alexandre se sentait tellement humilié, une énième fois, de porter en lui un lien qui le rattachait à un tel individu.

"C'est moi qui vous demande pardon. J'essaie de le contenir mais malheureusement je ne fais que réparer les bêtises de mon père. Pourtant, j'essaie. Je vous jure que j'essaie autant que je peux de lui faire comprendre ses égarements et de trouver des parades pour que celui-ci se tienne calme."
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[22 Décembre 1597]  Une rencontre surprise Empty Re: [22 Décembre 1597] Une rencontre surprise

Message par Éléonore de Fromart Jeu 14 Jan - 0:12

Alexandre prenait le temps de la rassurer. Il compara la situation a celle d'Alduis... S'il savait combien elle était déjà détruite... Une seule personne aurait pu l ramener. Faire disparaitre cette souffrance qui ne partait jamais vraiment.

Peu à peu, Éléonore s'apaisa. Elle s'excusa pour son emportement et... Finit par avouer pour les menaces de mort. L'infirme la rassura. Le curé était toujours comme ça et il ne lui causerait plus d'ennuis. Mais... Mais elle n'avait jamais vraiment craint qu'il n'ose même tenter de la mener au bûcher. Et elle avait déjà compris que cet individu abject aimait jouer sur la faiblesse d'autrui. C'était lamentable.

— Je suis certaine que c'étaient des menaces en l'air. Je parierais même mille rilchs que s'il est absent, c'est justement parce qu'il a renoncé à l'idée de me traîner à la prévôté et qu'il n'a pas envie de me donner l'impression d'avoir gagné. Je lui avais proposé, pourtant, qu'on y ait une petite explication.

Parce qu'elle était pressée. Qu'il était essentiel d'éloigner Lavinia de cet endroit. Pas parce qu'elle était forte. Si elle l'avait défié et si elle revenait aujourd'hui, c'était juste parce qu'elle se refusait à être plus lâche que lui. Et parce qu'elle, elle n'avait plus grand chose à perdre. Elle savait bien que son attitude était ridicule, pourtant. Mais c'avait été plus fort qu'elle. Il fallait qu'elle revienne. Qu'elle affronte. Elle ne pouvait pas encore une fois laisser paraître son effarante faiblesse de caractère.

— C'est amusant, poursuivit-elle, cette manière dont il s'est répandu en fausses excuses quand il a compris que je ne céderais pas. Que ses menaces n'y changeraient rien. Et que je n'allais certainement pas m'excuser de l'avoir giflé.

Elle se ressaisit et secoua la tête.

— Désolée, je ne devrais pas vous ennuyer avec ça.

Même s'il venait de dire qu'elle était son amie, ils ne se connaissaient tout simplement pas. Elle avait lu son mot, parce qu'elle était désespérément trop curieuse. Il l'avait écoutée pleurnicher parce que... Elle ne savait même pas pourquoi. S'il avait été question d'écouter les déboires de quelqu'un d'autre, elle l'aurait compris... Mais pas les siens. Elle, elle était trop égocentrique pour mériter cette attention. Trop ennuyeuse. Trop méprisable. Trop faible. Trop inutile. Ça n'avait pas de sens.

Mais un mot justifia tout. Un mot expliqua pourquoi l'infirme l'écoutait même si elle n'avait rien à dire d'intéressant. Ce n'était même pas le fait qu'elle soit une amie d'Alduis, c'était le lien que lui-même avait avec ce rat... En fait, il se sentait responsable.

Elle était tellement nulle ! Et elle, elle n'avait fait qu'en rajouter !

— Non ! Non ! Vous n'êtes pas responsable de ses erreurs, ça c'est faux. Vous... Vous n'y êtes pour rien. Ce n'est pas censé être à vous d'essuyer ses frasques, compris ?

Elle se sentait mal pour lui. C'était injuste. Ce fut elle qui le reprit dans ses bras, par instinct. Brièvement. Pour lui prouver qu'elle ne lui reprochait rien. Qu'il n'avait rien à se reprocher, tout simplement.

Elle envisagea de se relever... Elle hésitait. Alexandre accepterait-il son aide ? Elle ne voulait pas lui laisser croire qu'elle le croyait incapable de se débrouiller mais... C'était normal, de l'assister, non ?

— Pour ce qui est des parades...

Elle se redressa sur un genoux et un pied, manquant de s'empêtrer dans ses jupons. Pourquoi n'avait-elle rien de plus pratique à porter ? Elle interrogea Alexandre du regard. Permettez ?

— …je crois que mettre des souris...

Elle passa le bras du jeune homme autour de son épaule. Et le passa les siens autour de lui pour faciliter sa prise.

— … là où il n'est pas censé aller...

Elle poussa sur celui de ses pieds qui était à plat au sol, et se mit debout, entraînant Alexandre dans son impulsion. Elle vacilla légèrement. Dans l'absolu, il ne devait pas être très lourd mais... Mais pour elle, heureusement qu'il ne pensait pas davantage. Elle n'était pas assez forte. Elle savait se suspendre elle-même aux poutres, et aux murs... Mais ce n'était pas pareil. Elle ne savait vraiment rien faire, c'était lamentable.

— … serait un bon début.
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Message par Alexandre Jeu 14 Jan - 11:12

Alexandre écouta la jeune femme qui se confiait enfin et répondait, comme cela lui était possible, à ses doutes et ses angoisses. Il grimaça à cette évocation du bûcher.

"Ce ne sont pas que des paroles en l'air. Il aime parfois dénoncer ceux remettent en question son autorité. Souvent, en professant des mensonges. Mais à chaque fois des gens du peuple, sans grand poids. Vous, vous êtes noble. Il n'osera pas."

Un lâche. Il avait été engendré par un lâche. D'ailleurs, à l'annonce de sa paternité, il avait paniqué, renié l'amour qui le liait à Rosina Bellanger et avait renvoyé sèchement celle-ci. Alexandre en éprouvait de la honte et de la colère. Comment pouvait-on se comporter aussi mal ? Comment pouvait-on avoir si peu d'honneur ? Et comment pouvait-on abandonner une femme dont on était responsable de sa grossesse Tout cela lui échappait.

"C'est malheureusement typique de son cas. Une fois face à un adversaire qui s'impose, qui ne cédera pas, il se dégonfle. C'est un lâche. Un affreux lâche."

Brusquement, Alexandre éclata de rire en entendant que Eléonore avait giflé son père. Cela lui vint naturellement. Sans pouvoir se contrôler.

"Vous.. Vous avez giflé mon père ? Seigneur ! Comme j'aurais voulu le voir ! Je m'étonne encore moins qu'il se soit confondu en excuses !"

Elle s'excusa. Il secoua la tête, toujours de son sourire doux.

"Vous ne m'importunez pas du tout, Eléonore. Je vous même très intéressante. Vous êtes une femme forte, solide, intelligente, courageuse... C'est un plaisir et un honneur de discuter en votre compagnie."

Il eut ensuite un pâle sourire à la suite de ses aveux sur son père et ses maigres tentatives pour le contrôler.

"Vous avez raison. Je ne suis pas responsables des actes de mon père. Mais je le serais si je n'essayais pas de mettre en point des moyens de l'empêcher de nuire. D'ailleurs, j'en ai parlé récemment à un cardinal. Que Dieu nous assiste et permette à l'Eglise de se rappeler où se doit être son devoir."

Peu après, Eléonore commença à se redresser et Alexandre grimaça à l'idée de devoir se relever. Quelle belle partie de plaisir en perspective ! Il allait se tourner vers le confessionnal pour chercher un appui quand al jeune femme lui offrit les bras et l'enveloppa. Alexandre eut pour son intention un sourire de reconnaissance, puis passa les mains autour des épaules de son amie. Grâce à soutien se lever devint bien plus facile. Elle parla en même temps mais il l'écouta d'une oreille distraite, trop occupée à faire attention à ses gestes et ses efforts. Les muscles de ses jambes, en particulier, le faisaient souffrir. Quelle pénibilité que ce corps faible !

Une fois enfin debout, Alexandre s'accorda un temps pour récupérer puis retourna dans le confessionnal pour reprendre ses béquilles. Son corps n'avait que trop besoin de leur soutien, surtout après des efforts aussi difficiles. Il revint vers Eléonore et se rappela de ses paroles pour garder un contrôle sur son père. Ses sourcils se froncèrent.


"Des souris ? De quoi parlez-vous ?"
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Message par Éléonore de Fromart Jeu 14 Jan - 14:07

Eléonore inclina légèrement la tête. Elle Alexandre se contredisait donc dans sa phrase. Comme elle l’avait dit, la concernant, c’étaient des paroles en l’air. Il aurait été bien imcapable de l’attaquer de front, légalement, sans y perdre de nombreuses plumes. Et quand bien même y serait-il parvenu qu’elle s’en serait éperdument moquée. Au moins, elle serait morte pour une bonne raison, Ariste n’aurait rien trouvé à y redire.

Elle continua de s’expliquer, jusqu’à être interrompue par un éclat de rire.

— Vous avez giflé mon père ?

— Deux fois, confirma Eléonore, sans partager l’hilarité de son interlocuteur.

Si elle n’avait pas honte de son excès d’humeur, mais n’en était pas fière non plus. Elle sourit tout de même légèrement. Cet espèce de… de… de… Enfin, il avait mérité ces gifles.

— La première l’a rendu menaçant, le seconde l’a fait taire.

Puis, elle s’excusa de se répandre en explications ridicules. D’abuser encore du temps de quelqu’un. Il la contredit. S’il s’était contenté de dire qu’elle ne le dérangeait pas, elle aurait pu le croire mais… Mais le reste, ça n’avait pas de sens. Il se trompait sur elle. Ou bien disait-il cela uniquement pour la rassurer… Quoi qu’il en soit, c’était faux. Ceux qui la connaissaient assez pour pouvoir l’en convaincre n’étaient pas là.

Soit, elle n’en rajouta pas, et la conversation se poursuivit sur les difficultés qu’Alexandre avait à gérer son père. Et sur le fait qu’il aurait été responsable s’il n’avait rien tenté. Au fond, elle comprenait. Comme elle-même aurait été aussi coupable que le prêtre si elle avait eu la lâcheté de le laisser s’en prendre à Lavinia. Mais ce n’était pas la question. Saleté d’égocentrisme !

— Je comprends, déclara-t-elle seulement. Car c’était vrai. Mais l’Eglise s’est bien trop éloignée de Dieu pour avoir encore la moindre efficacité.

Félicitations, Eléonore ! Incapable de se taire. Jamais capable de se taire au lieu de débiter des énormités. D’accord, elle ne donnait plus d’importance à sa vie, mais ne pas surveiller ses paroles, cela n’impliquait pas de danger que pour elle. Idiote !

Détourner la conversation, vite. Tout de suite. Les souris. Et se relever, aussi. Elle le prit dans ses bras pour le remettre sur ses pieds. Elle fut heureuse de lire dans ses yeux de la reconnaissance, plutôt qu’un air offensé. Elle le laissa récupérer ses béquilles, se remettre de son effort. Quel garçon courageux ! Elle n’aurait su faire que se plaindre dans sa situation, elle le savait. Toujours capable que de se plaindre, d’être égoïste, ingrate et de ne jamais rien faire correctement.

Elle jeta un regard à Alduis, qui discutait toujours avec sa jument. Quand bien même il les fuyait, elle ne voulait pas le laisser s’exclure. Surtout, ne pas lui laisser croire qu’ils étaient aussi bien sans lui, parce que ce n’était pas vrai.

— Des souris, oui, répondit-elle distraitement à Alexandre. Il en a peur. Horriblement peur. Il est monté sur son bureau en hurlant.

Elle lui désigna Alduis d’un coup de menton, pour proposer de le rejoindre. Elle n’avait plus envie de parler du ce curé infâme ou de peur. Elle ne voulait pas finir par donner des informations qui ne la concernaient pas.

— C’est que tu deviens un véritable moulin à parole quand tu t’y mets ! lança-t-elle en le rejoignant.

Elle arriva à sa hauteur, et caressa affectueusement la jument.

— Comment fais-tu pour le rendre si bavard, toi ?

Elle grimpa sur le banc, et s’assit sur le dossier, juste à côté d’Alduis. Puis,  sans lui laisser le temps de s’enfuir, elle l’entoura de ses bras, et posa la tête sur son épaule.

— Tu sais qu’on t’aime comme tu es, pas vrai ? Même quand tu ne réponds pas.
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Message par Alduis de Fromart Jeu 14 Jan - 16:12

Alduis avait toujours le nez enfoui dans la crinière de Courage. Il resta ainsi longuement, sans plus s’occuper ni d’Alexandre, ni d’Éléonore. Sûrement discutaient-ils de choses et d’autres, il n’aurait su dire, il n’entendait qu’un vague brouhaha d’ici. Finalement, il tourna la tête mais la garda appuyée contre l’encolure de sa jument. Son pelage était chaud sous sa joue.

— Est-ce que c’est bien d’être un cheval ?

Il se tourna vers Courage, comme s’il attendait sincèrement qu’elle lui réponde. Bien entendu, il n’y eut pas de réaction, sinon un mouvement de tête. Il passa de nouveau sa main sur son museau et reprit, naturellement :

— Au moins, tu es tranquille, tu n’es pas obligée de te marier. C’est mieux comme ça. Mais… mais c’est bien aussi, au fond, d’être un homme. Des fois.

Il gratta son cou de ses deux mains, tout en reprenant le fil de sa pensée :

— Pas souvent, mais des fois…

Il cesse de gratter le cou de Courage et se pencha en avant, pour appuyer ses coudes sur ses genoux et observa Éléonore et Alexandre qui continuaient de discuter là-bas. Que se disaient-ils ?

— C’est comme avec Alexandre, par exemple. Ou avec Eldred. Ou avec Bérénice aussi, comme quand on a dansé une fois dans la remise avant son anniversaire. Ou quand on jouait à la poupée ou qu’on se déguisait. Ou même quand elle vient s’entraîner avec moi, j’adore quand elle vient, alors je les fais durer le plus longtemps possible. Pour tout ça, c’est bien.

Il hocha la tête.

— Mais des fois, c’est moins bien. Beaucoup moins. Comme à l’anniversaire de Papa. Ou quand il faut aller au Lupanar. Ou tout le reste du temps… Est-ce que tu te souviens de beaucoup de choses ?

Bien sûr, de nouveau, aucune réponse ne vint. Les grands yeux bruns de Courage restèrent humides. Mais Alduis n’avait pas besoin de réponse pour qu’il ait la sensation que sa jument l’écoutait. Elle était la seule avec qui il osait parler. Et le fait qu’elle soit incapable de parler y était certainement pour beaucoup.

— Eldred dit que c’est un don, d’avoir une mémoire comme la mienne mais en vrai… en vrai, c’est fatiguant. Mais j’ai quand même peur d’oublier. Et les voix me manquent. Mais si je leur dis, à eux, ils ne vont pas comprendre. Mais je ne leur en veux pas. Ils ont de la chance de ne pas en entendre. J’aimerais bien, moi aussi. J’aimerais beaucoup.

Et il se laissa retomber contre elle. Soudain des pas résonnèrent et une voix s’éleva. Celle d’Éléonore qui revenait. Alexandre la suivait un peu en arrière. Surpris, Alduis releva la tête vers eux. Un moulin à paroles ? Il eut soudainement envie d’aller se cacher derrière Courage. Et il ne sut quoi répondre. Alors il haussa simplement des épaules.

Est-ce qu’ils l’avaient beaucoup entendu ? Et est-ce qu’ils allaient le prendre pour un fou, de parler à sa jument ? Il était pourtant persuadé qu’à sa manière, elle comprenait mieux que quiconque ce qu’il lui disait. Pourquoi s’ouvrait-il tant à elle ? Il aurait été bien en peine de le dire, il ne savait pas vraiment.

Au moins, la question ne s’adressait pas à lui, alors il n’avait pas besoin de répondre. Il se re-détendit imperceptiblement. Éléonore monta sur le dossier du banc à côté de lui et le prit soudainement dans ses bras. Et tandis qu’elle parlait, pour lui dire qu’il l’aimait, il ne put s’empêcher de demander :

— C’est vrai ?
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Message par Alexandre Jeu 14 Jan - 16:53

Alexandre se reprit à rire quand Eléonore confirma avoir bien giflé son père. Et à deux reprises ! Il ne se priverait pas d'une petite remarque à ce sujet la prochaine fois qu'ils se croiseraient. De toute manière, il ferait de se faire oublier. Avec son arrestation, le jeune homme était persuadé que cet imbécile avait dû balancer la moitié des habitants de Braktenn dans l'espoir de solliciter l'intervention de son mai le ministre des affaires étrangères. Sa langue, sa vile langue, ne servait qu'à provoquer la langue. Alexandre se souvint alors à ce détail que quelques mois plus tôt, dans le château du seigneur de Frenn, cet idiot avait proposé comme sanction, en guise d'ironie cynique que le plus utile serait de lui couper la langue. Certes, il se montrait bavard, mais pas pour blesser volontairement les gens. cela pouvait arriver. Personne ne se trouvait à l'abri d'une maladresse. Mais lui s'excusait aussitôt quand un incident se produisait. Son père, lui, maniait la langue avec une grande virtuosité dans le seul but de détruire. C'était un démon.

Un démon dont il resterait malgré tout le fils.
Alexandre avait conscience et acceptait ses liens maudits. Son existence avait au moins pour fondement une belle histoire même si celle-ci avait été gâchée par la lâcheté d'un père qui avait longtemps refusé d'assumer toute responsabilité. Pourtant, au fil des ans, à sa manière, il avait veillé sur lui et l'avait de temps en temps aiguillé sur ses questionnements. Alexandre ne pouvait effacer ces moments et la conclusion qui s'en venait : il était le fils de son père.

Tout à ces pensées, Alexandre sourit à Eléonore.


"Vous êtes décidément très forte pour avoir eu le courage de gifler un curé."

Il entendit son commentaire sur l'Eglise. Par prudence, Alexandre vérifia que personne ne soit entrée pour entendre ces paroles dangereuses, puis une fois cette confirmation obtenue, il opina discrètement de la tête.

Là-dessus, elle l'aida à se relever et il lui témoigna toute sa reconnaissance par un grand sourire. Cela arriva si rarement que quelqu'un décide, de son plein gré, de l'assister. D'ordinaire, on s'amusait plutôt à le faire tomber pour ensuite rire de le voir galérer se remettre debout. Il s'en alla rechercher ses béquilles pour s'intéresser finalement à ces histoires de souris. Le récit de la jeune femme lui plut?. Alors, son père souffrait d'une phobie des rats et souris ? Son esprit enregistra avec soin l'information. Puisque cet imbécile aimait à profiter des défauts des gens, ce ne serait pas une mauvaise action que d'agir de même envers lui.

Apparemment, la conversation sur le prêtre la rendait lasse et elle se décida à rejoindre Alduis. Alexandre pouvait la comprendre. Toutes ces idées à sujet le rendait toujours un peu nauséeux. Elle l'atteignit bien avant lui pour s'adresser à Courage. Lui entendit les paroles de son amant et se figea. Il se rappelait de ces moments où Alduis était venu se réfugier dans cette église, après le terrible repas de l'anniversaire de Coldris. Ses mains se serrèrent autour de ses béquilles. Son cœur revivait avec douleur les angoisses qu'il avait dû apaiser avec beaucoup de patience, comme il avait dû soigner les plaies et retirer les fragments de verre. Et il ne comprenait que trop cette lourdeur à se rendre au lupanar alors que son corps s'y trouverait aucun plaisir. Sans l'avoir lui-même vécu, cela lui semblait aussi appréciable qu'une soirée entre son père adoptif et le cochon de Monthoux.

Alexandre accéléra le pas pour rejoindre son amant mais se figea une fois de l'entendre évoquer sa mémoire exceptionnelle. Cela lui faisait mal de savoir que ce don le faisait souffrir. Que pouvait-il faire l'aider ? Rien. Absolument rien. Il serra davantage ses béquilles et maudit son impuissance.

En apercevant Eléonore prendre son amant dans ses bras, Alexandre eut un sursaut et se maudit de s'être laissé aller. Pourquoi n'avait-il pas accouru pour faire de même ? Il pressa le bras et entoura enfin, lui aussi ses bras autour d'Alduis.


"Et même si je ne parle pas, moi, j'aime juste quand tu es là. Juste par ta présence. Juste être avec toi."

Il tourna la tête vers la jument et ajouta :

"C'est gentil à toi, Courage, de l'avoir écouté. Je te remercie."

Alexandre
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[22 Décembre 1597]  Une rencontre surprise Empty Re: [22 Décembre 1597] Une rencontre surprise

Message par Éléonore de Fromart Ven 15 Jan - 10:09

Eléonore décida qu’il était temps de rejoindre Alduis. Elle aurait dû attendre, et marcher au rythme d’Alex mais… Mais elle l’avait presque oublié, concentrée à écouter Alduis. Avant de commenter qu’il était devenu un véritable moulin à parole. Elle nota tout ce qu’il avait dit, mais décida de ne pas en rajouter sur le sujet. S’il les pensait incapable de comprendre, il se trompait. Pour elle, il se trompait. Elle aurait pu tout comprendre.

Après lui avoir signalé sa présence d’une petite remarque amicale et avoir remercié la jument de s’être occupée de lui -- s’il ne pouvait pas lui parler à elle, ni même à un autre humain, elle était heureuse que l’animal soit là pour lui permettre de mettre des mots sur ses tourments --, elle le prit dans ses bras. Elle lui assura qu’elle l’aimait comme il était, se permettant peut-être trop de parler pour les autres mais…

— C’est vrai ?

Elle le serra plus fort.

— Evidemment que c’est vrai. Et ça sera le cas quoi qu’il arrive.

Il semblait aberrant de dire sincèrement une chose pareille alors qu’ils s’étaient vus seulement trois fois auparavant. Et pourtant, c’était vraiment ce qu’elle ressentait.

Alexandre les rejoignit, et prit Alduis dans ses bras par l’autre côté. Eléonore le lâcha, et descendit du dossier. Elle n’avait pas à s’imposer dans leur relation. Elle les avait déjà bien ennuyés en arrivant. A ce moment-là, c’était pour qu’ils fassent attention. Parce qu’ils ne pouvaient pas se permettre d’être découverts. Mais maintenant, elle n’avait plus d’excuse sinon l’égoïsme.

Elle hésitait encore : valait-il mieux leur dire au revoir et prendre le risque de les déranger, ou partir sans un mot et prendre celui de vexer Alduis ? Elle fit un pas, indécise. Elle ne voulait pas partir comme une voleuse, elle ne voulait pas qu’Alduis doute de ce qu’elle venait d’affirmer. Mais elle n’avait pas non plus le droit de les déranger davantage. Elle fit un pas indécise.
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Message par Alduis de Fromart Dim 17 Jan - 10:42

Est-ce que c’était vrai ?

Est-ce qu’ils l’aimaient vraiment, même s’il ne répondait pas toujours, même s’il entendait des voix dans sa tête qui lui parlaient ?

Il fallait croire que oui. C’était du moins ce qu’Éléonore affirmait. Et étrangement, Alduis la croyait. Il hocha la tête, tandis qu’Alexandre venait les rejoindre et le serrer à son tour. Il se retrouva étreint entre la jeune femme et son amant et la situation le déstabilisa plus qu’il ne le crut. Ce n’était jamais arrivé auparavant. C’était même précisément la première fois que deux personnes le serraient dans ses bras simultanément. C’était surprenant, un peu inattendu, mais pas désagréable.

Il ne connaissait pas la jeune femme depuis très longtemps. Ce n’était que la quatrième fois qu’il l’a voyait, au fond, quand bien même Ariste lui en avait parlé tellement de fois qu’il avait eu parfois l’impression de la connaître sans jamais l’avoir rencontrée.

… et il l’avait détruite en achevant Ariste.

Il retint de justesse un frisson, tandis qu’Alexandre remerciait sa jument de l’avoir écouté. Avaient-ils entendu ce qu’il avait dit ? Il ne sut comment réagir pendant quelques secondes, durant lesquelles il resta plus immobile qu’une statue. Puis, Éléonore se leva.

Alexandre, lui, ne bougea pas. Comme Éléonore faisait un pas, comme pour s’éloigner, Alduis attrapa son poignet avant qu’elle ne soit inaccessible pour la retenir.

— Attends, dit-il en resserrant la pression de ses doigts. Reste s’il te plaît.
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Message par Éléonore de Fromart Dim 17 Jan - 15:55

Eléonore s’était décidée : ce serait en silence. Elle n’avait pas besoin de les prévenir. Ce n’était pas comme la dernière fois, ou elle avait laissé Alduis en plan parce qu’elle ne savait pas où elle en était. Cette fois, il fallait juste qu’elle s’efface pour les laisser entre eux…

Mais elle sentit qu’on agrippait son poignet, et se retourna. Pauvre idiote ! Même en tentant de ne pas les déranger, elle ne pouvait pas s’en empêcher ! Bien… Tant pis. Maintenant, elle pouvait leur dire au revoir comme il fallait, au moins.

Mais…

— Reste, s’il te plaît.

Eleonore déglutit. Elle l’interrogea du regard. Avait-elle bien entendu ? Elle n’aurait plus su fuir. Ni même les laisser tranquille. Elle n’en avait jamais vraiment eu envie, au fond… C’était pour eux. Elle interrogea Alexandre du regard pour s’assurer que cela ne l’incommode pas. Ensuite, elle reprit sa place, et s’appuya de nouveau contre Alduis. Elle se sentait moins mal, la souffrance refluait un peu. Non, ce n’était certainement plus elle qui se dégagerait en premier.
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