Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Sarkeris Mer 24 Fév - 19:13

Retour à terre. Retour à Braktenn. Le pays où les femmes se laissent pas faire... Sauf en un certain endroit que Sarkéris se faisait fort d'honorer de sa présence après la longue chevauchée qui l'avait ramené à la capitale depuis la côte. Inutile de passer par Fromart. Il irait au matin. A croire qu'il arrivait toujours à Braktenn de nuit. Mais l'invitation lancée par son père s'y prêtait. Allait-on dans un bordel le jour ? à part pour avoir des ennuis... sur son cheval, il haussa tout seul les épaules, comme s'il se parlait à lui-même. Quelque chose qui lui arrivait de plus en plus souvent ces derniers temps.

Mais pour l'heure, il ne voulait pas réfléchir à cette nouvelle singularité. La seule chose qui le motivait était la perspective d'une soirée au chaud, en bonne compagnie. Il comptait prendre ses quartiers entre des bras chaleureux et réclamer un bon bain pour ôter tout cette poussière. Il détestait être sale.

Il pouvait être rustre, malpoli, sans gêne, inculte, mais sale... c'était le seul inconvénient de la mer : la saleté, la crasse qui s'accumule sans pouvoir profiter d'une eau assez propre et claire pour s'en débarrasser. Il se demandait s'il allait demander à ce qu'une fille vienne "lui frotter le dos" ou bien s'il préférait rester seul, lorsqu'il mit pied à terre devant l'établissement. Ou plutôt derrière : parenté avec les ministre des Affaires étrangères oblige...

Il souffla un bon coup, content d'être arrivé même si Braktenn n'était pas sa ville préférée, et il laissa son cheval derrière le bâtiment, avant de d'entrer par la porte de derrière. Les lieux familiers le réconfortèrent presque aussitôt de son voyage désagréable. Il se sentait fourbu, et avait grande envie de se détendre. Heureusement, il lui restait un peu de temps pour faire un brin de toilette et paraître un peu présentable lorsque son père arriverait.

D'ailleurs, il se rendit bien vite compte que les lieux étaient vides de tout client. Comme à son habitude, Coldris de Fromart avait dû réclamer l'exclusivité. A force, on finirait par croire que le bordel était une simple extension du domaine de Fromart. Etrange que son père n'ait pas pensé à ouvrir son porte établissement... Nul doute qu'un jour, il pourrait posséder une partie de celui-ci, si ce n'était pas déjà le cas. A moins que ça ne compromette sa carrière de ministre... Sarkéris était pourtant persuadé que cela ne gênerait pas son père le moins du monde.

Il héla la première fille qu'il vit passer pour réclamer un bain.
Sarkeris
Sarkeris
Corsaire

Fiche perso : Sarkeris "le Tourmenteur"
Liens et RPs : Journal de bord de la Lutine
Bonus Dé : 1
Multi-comptes ? : Phaïdée
Messages : 152
Date d'inscription : 01/09/2020
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Rose-Abelle Ven 26 Fév - 3:06

La soirée promettait d’être particulière, l’établissement complet avait été fermé aux clients habituels, privatisé par le meilleur d’entre eux. Nahash était donc de retour, et il semblait vouloir fêter un quelconque évènement. Il n’en fallait pas plus pour mettre en émoi les filles. À l’étage, elles se préparaient dans une atmosphère de douce euphorie, soucieuses de se présenter sous leur meilleur jour. 


Rose-Abelle traversa le salon vide, là où d’ordinaire les filles attendaient déjà les clients. Aucun horaire n’avait été donné et cela lui faisait bizarre d’arpenter ces lieux désertés à une telle heure. Un claquement de porte lui fit tendre l’oreille, on venait d’emprunter l’entrée réservée à une certaine élite. Était-il déjà arrivé ? Elle devait se hâter de le rejoindre pour l’accueillir comme il se doit. Rose-Abelle se pressa pour combler les quelques mètres qui la séparait de leur client, en faisant bien attention de garder une démarche posée et gracile. Le paraître était l’un des premiers préceptes à ne pas oublier dans ce genre de lieu.


Si elle fut surprise sur l’identité du client en question, elle ne le montra pas et resta impassible, le sourire aux lèvres. Un invité de Monsieur était donc déjà arrivé, elle se devait de le mettre à l'aise jusqu’à l’arrivée de son hôte.


Bienvenue au Lupanar, Monsieur, souhaita Rose-Abelle, en s’inclinant avec déférence. Souhaitez-vous que je vous débarrasse de vos effets ?


L’homme lui réclama un bain qui, elle devait se l’avouer, n’était pas de trop. Il devait venir de bien loin pour se trouver dans un tel état. C’était peut être pour lui que Nahash avait privatisé les lieux. Raison de plus de prendre soin de lui à un degré identique. 


Si vous voulez me suivre, je vous conduis jusqu’à votre bain.


Une légère inclinaison de tête l’invita à lui emboîter le pas et elle le guida jusqu’à une des meilleures chambres. Elle lui ouvrit la porte et s’effaça pour le laisser entrer et apprécier les lieux.


Cette chambre vous convient-elle ? s’enquit-elle, soucieuse de le satisfaire. 


Tandis qu’elle échangeait des banalités, elle réfléchissait à toute allure. Les filles n’avaient pas fini de se préparer, mais elle ne pouvait pas laisser un client seul de la sorte. Certaines devaient bien être quasiment prêtes, elle pourrait demander le concours de l’une d’entre elles pour tenir compagnie à leur invité, si cela était son souhait. 

Voulez-vous que j’aille quérir une demoiselle pour vous tenir compagnie ? Qui dois-je annoncer, Monsieur ?
Rose-Abelle
Rose-Abelle

Multi-comptes ? : Lavinia de Kergemont
Messages : 36
Date d'inscription : 29/12/2020
Age : 25

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Sarkeris Dim 28 Fév - 16:12

C'est à un visage peu familier qu'il réclama un bain.

Sarkéris ne pouvait prétendre venir aussi souvent que son père. Tout comme Coldris ne pouvait prétendre fréquenter aussi souvent que lui Les Gourmandises de Belle, dans le principal port de la côte. Aussi ne connaissait-il pas sur le bout des doigts toutes les filles de l'établissement, dont le "stock" se renouvelait assez régulièrement, importation d'esclaves oblige... Celle qui vint le saluer et l'inviter presque aussitôt à monter ne lui disait cependant rien.

Il la laissa le "débarrasser de ses effets" en notant les inflexions de sa voix, et en cherchant une correspondance dans sa mémoire. L'avait-il déjà vue ? entendue ? Était-ce lui ou bien elle venait de froncer son joli petit nez à l'évocation d'un bain. Sentait-il si mauvais ? suspicieux vis-à-vis de lui-même, Sark la laissa le précéder jusqu'à la chambre. Une fois qu'elle eut le dos tourné, il leva le coude et huma le fumet éloquent de ses aisselles avec une légère grimace... Effectivement, ce n'était pas reluisant.

Elle lui ouvrit la porte d'une chambre proprette, dans laquelle il entra sans cérémonie, pour en faire rapidement le tour. Un lit, une chaise, et un vaste bac à eau, encore vide pour l'heure, dans lequel il pourrait se débarrasser des vieilles odeurs de poussière, de cheval et de mer. Il défit son baudrier, qu'il plaça sur le dossier de la chaise avec toutes ses armes, puis il ôta sa cape de voyage et son chapeau.

- C'est parfait, merci.

Depuis l'étage, il entendait les gloussements du reste de la maisonnée, et il esquissa un sourire. Il fallait croire que les privatisations de son père était un réel plaisir pour toutes ces ravissantes créatures. Mais celle qui tenait la poignée lui posait une autre question.

- Non, je crois que je préfère me décrasser seul. Sauf si vous insistez pour rester, plaisanta-t-il avec un clin d'oeil.

Il omit sciemment de se présenter. Le simple fait qu'elle lui demande qui annoncer lui prouvait qu'il ne l'avait jamais vue. Mais il était également certain qu'elle n'était pas là pour le plaisir des clients. Ce n'était pas une conviction, ni une intuition. C'était une évidence : elle n'était pas habillée pour séduire. Là où les autres portaient des robes savamment conçues pour attiser le désir elle n'arborait qu'une toilette jolie mais relativement sage, comme on pouvait en voir un peu partout en ville.

Toute sa silhouette était pourtant mise en valeur, des pieds à la tête, et puisque la demoiselle n'était pas de petite taille, à la générosité de ses formes s'ajoutait une élégance toute naturelle. Mais sans conteste, le plus beau détail de ce portrait en était le regard. Les deux prunelles pétillantes attiraient Sarkéris dans un lagon aussi iridescent que changeant. Et il s'y serait plongé sans hésiter si le corsaire en lui n'avait pas mis la barre à tribord, sachant pertinemment, que plus les eaux sont belles, plus on y trouve de danger.

Cela ne l'empêcherait pas d'éclaircir sa lanterne, tandis que sans gêne, il continuait de se débarrasser un à un de ses vêtements. A présent torse-nu, il se laissa tomber sur le lit et s'attaqua à ses bottes, en demandant :

- Dites-moi, vous êtes nouvelle ici non ? quelle est votre fonction exactement ?
Sarkeris
Sarkeris
Corsaire

Fiche perso : Sarkeris "le Tourmenteur"
Liens et RPs : Journal de bord de la Lutine
Bonus Dé : 1
Multi-comptes ? : Phaïdée
Messages : 152
Date d'inscription : 01/09/2020
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Rose-Abelle Dim 28 Fév - 21:21

L’homme entra dans la chambre et inspecta de manière succincte la pièce. Le lieu sembla lui plaire, quant à sa proposition de faire appeller une compagne de toilette, il déclina. Enfin, en lui proposant de façon de plus ou moins subtile de lui tenir elle-même compagnie. 


Vous me flattez, Monsieur. Mais loin de moi l’idée de vouloir insister pour faire quoi que ce soit. Je ne m’imposerai jamais si ma présence n’est pas souhaitée.


Rose-Abelle nota qu’il ne souhaitait pas divulguer son identité. Elle ne comprendrait jamais les hommes. Cela ne les gênait pas de fréquenter ce genre d'établissement, voire même de profiter des charmes des filles devant tout le monde dans le salon, mais leur identité devait rester secrète... 
Elle le regarda, sans broncher, se dévêtir. Il était désormais torse-nu. Pas si mal le bougre ! Mais ce fut les interrogations qui suivirent qui la fit sourire. Alors Monsieur ne répondait pas à ses questions et lui ne se gênait pas pour attendre des réponses de sa part. 


Vous êtes donc un fin observateur ! En effet, je suis nouvelle ici… La nouveauté est l’une des devises de l’établissement.


Rose-Abelle commença à faire demi-tour, en prenant soin de ne pas complètement répondre aux attentes de ce cher Monsieur.


Je vais vous chercher de l’eau pour votre bain. Profitez-en pour finir de vous mettre à l’aise. À mon retour, je serais ravie d’entendre vos suppositions quant à ma fonction au Lupanar.


Rose-Abelle arriva aux cuisines, où elle rencontra quelques bras volontaires qui l’aidèrent à acheminer des baquets remplis d’eau bien chaudes à l’entrée de la chambre. Elle entra dans la chambre sans plus de cérémonie et renversa le premier récipient dans le bain. Du coin de l'œil, elle vit l’homme s’activer pour rapatrier les autres baquets dans la chambre. 


C’est fort aimable de votre part de m’avoir prêté assistance.


La jeune femme déposa sur un guéridon un petit bol rempli de fuits secs et de raisin frais. Elle décrocha un grain et le mit en bouche sous le regard appréciateur de leur invité. 


Je me suis permise de vous apporter une petite collation, une petite mise en bouche si cela vous tente.


Rose-Abelle s’approcha du bain et approcha, hésitante, sa main à la surface de l’eau d’où s’échappait une légère vapeur.

Vous permettez que j’introduise ma main dans votre bain ? Pour vérifier que l’eau ne soit pas trop chaude. Je m’en voudrais si votre corps souffrait d’un coup de chaud mal venu. Alors, où vos réflexions vous ont-elles menés ?
Rose-Abelle
Rose-Abelle

Multi-comptes ? : Lavinia de Kergemont
Messages : 36
Date d'inscription : 29/12/2020
Age : 25

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Sarkeris Lun 1 Mar - 9:44

Le refus de la mystérieuse ne l'étonna guère. Etant donné la puanteur qu'il dégageait, il se doutait que peu de femmes apprécierait de rester en sa compagnie. Toutefois, les mots qu'elle employa pour décliner n'étaient pas tout à fait exempt d'une certaine invite. Par ailleurs, si Sarkéris avait plaisanté en prononçant cette demi-demande, elle devait se douter que son insistance ne serait pas malvenue si jamais elle le souhaitait. Mais bon, c'était une femme de la capitale, par essence même incompréhensible... Il lui aurait fallu l'aide d'une Bérénice pour attraper ce papillon dans ses filets. A coup sûr.

Au moins ne fit-elle pas trop de difficulté pour répondre à... sa première question seulement. Nouvelle... il n'était pas idiot non plus, ça c'était une question rhétorique. Et c'est qu'elle y prenait un malin plaisir la bougresse à le faire languir. Alors qu'elle s'éclipsait avec l'excuse d'aller chercher de l'eau (fort bonne excuse), il lui lança un regard qui disait clairement qu'il n'était pas dupe. Quel intérêt avait-elle à jouer les mystérieuses si elle ne souhaitait pas l'accompagner dans ses ablutions ? Et pourquoi n'avait-elle pas répondu ? était-ce un secret d'Etat son occupation dans cette "demeure" ? Ce qui était certain, c'était qu'elle n'avait pas le même rôle que les autres filles.

Il ne vint pas à l'esprit du corsaire qu'il s'agissait là d'une simple vengeance parce qu'il n'avait pas confié son nom à la jeune femme. Et tandis qu'il achevait de se mettre à l'aise pour ne plus arborer qu'un pagne somme toute banal, si ce n'étaient les rayures fauves et noires du tissu, il se perdit en conjectures sur le rôle de la jeune femme dans l'établissement. Il attendit un peu, pensif, mais l'eau du bain mettrait certainement du temps à chauffer, et en croisant son reflet barbu dans un petit miroir sur un meuble de toilette, il se dit que ce serait le bon moment pour se raser. Interpellant une fille qui passait dans le couloir avec des seaux d'eau froide, il lui demanda de lui apporter son sac de voyage laissé dans l'entrée. Ce qu'elle s'empressa de faire. Après quoi, il s'installa sur la chaise et commença son œuvre tout en laissant vagabonder son esprit sur les possibilités de la présence de la belle dans l'établissement. Evidemment, cette inspection mentale ne s'arrêta pas qu'en surface...

Son rasage fut plutôt lent. Sa vision tronquée l'obligeait à la prudence malgré une certaine forme d'habitude et l'aide d'un miroir, et ses pensées l'interrompaient souvent dans ses gestes. Finalement, le temps de tirer et faire chauffer l'eau passa, et la nouvelle venue franchit la porte avec le premier seau d'eau fumante alors qu'il venait de mordre dans la chair de sa joue droite, dans un geste mal ajusté. Dégoûté par sa maladresse, un côté du visage encore barbu et barbouillé de crème, il laissa son rasoir sur le meuble et se changea les idées en aidant les filles à transporter l'eau, et à la vider dans le bac.

— C’est fort aimable de votre part de m’avoir prêté assistance.

— Ne vous y trompez pas : plus vite l'eau est amenée, plus vite je serai propre.

Il retourna s'asseoir dans l'intention de terminer son rasage quoiqu'il advienne, mais il ne put manquer, grâce au miroir, le dépôt des fruits et le geste pour le moins aguicheur de son hôtesse.

— Une mise en bouche est toujours appréciable...

Sarékris se fit la réflexion qu'il aurait pu la regarder enfourner des raisins ainsi pendant des heures sans se lasser d'admirer le geste. A moins que son désir soudain de l'embrasser ne vienne assez le titiller pour qu'il cède à la tentation. De nouveau il se demanda à quel jeu elle jouait si, comme elle l'avait dit plus tôt, elle ne comptait pas s'imposer... une légère méfiance vint attiédir son brusque désir, et il concentra son regard sur la coupure qu'il s'était faite. Derrière lui, il entendait la robe glisser sur le sol, et la silhouette de la jeune femme se dessina près de la baignoire. Il sourit, l'air narquois, à sa demande pour le moins étrange... vérifier la température. C'était une manœuvre pour rester ou bien il n'y connaissait rien... Très bien. Qu'il en soit ainsi.

— Mais faites, je vous en prie, si vous ne craignez pas de vous mouiller.

Il la laissa faire, le temps de rassembler ses idées pour répondre à sa question.

— Savez-vous manier un rasoir ? j'aurais grand besoin d'assistance pour le côté droit de mon visage. Je vous exposerai mes idées en même temps.

C'était toujours risqué de laisser le soin de son rasage à autrui. Surtout pour un corsaire dont les ennemis étaient nombreux. Mais il n'était pas chez un barbier, encore moins sur un port fréquenté de la côte. Il était à Braktenn, dans un bordel privatisé par son père pour la soirée. A priori, la jeune femme n'avait aucune raison de l'égorger.  

— Si jamais il vous prenait l'envie de me couper le sifflet, sachez que je serais très heureux d'avoir eu pour dernière vision, celle d'un ange penché sur moi... même si je doute que mon père soit ravi que je loupe sa petite sauterie à cause d'un coup de rasoir mal placé.

Voilà, l'avertissement était donné. A présent, à elle de se décider.
Sarkeris
Sarkeris
Corsaire

Fiche perso : Sarkeris "le Tourmenteur"
Liens et RPs : Journal de bord de la Lutine
Bonus Dé : 1
Multi-comptes ? : Phaïdée
Messages : 152
Date d'inscription : 01/09/2020
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Rose-Abelle Lun 1 Mar - 12:52

Rose-Abelle eut le temps d’apprécier la silhouette de leur invité tandis que les seaux se vidaient dans le bain. Le pagne de ce dernier était pour le moins… atypique. Ses yeux pétillèrent à défaut de pouvoir rire sans se montrer inconvenante envers le jeune homme. Lors d’un va-et-vient, elle croisa son regard, amusée, elle constata que sa séance de rasage n’était pas tout à fait terminée. Et, de surcroît, qu’il avait eu un léger accident avec sa lame.

Les seaux vides, par souci de bien faire, elle se proposa de vérifier la température de l’eau. Au passage, elle chipa un grain de raisin et surprit, d’un discret coup d'œil, leur invité l’observer dans le miroir.

Ne vous inquiétez pas pour moi, je devrais pouvoir m’en sortir avec une simple main mouillée ! Je ne compte pas m’inviter dans votre bain, plaisanta-t-elle néanmoins.

Rose-Abelle se pencha au-dessus du bain fumant et effleura des doigts la surface cristalline. La température était un peu trop élevée à son goût et, d’une moue boudeuse, elle en informa son hôte.

Si vous ne voulez pas finir ébouillanté, il faudra patienter encore quelques instants avant de profiter de votre bain.

La jeune femme fut surpise de la requête concernant le rasage, mais en soit cela ne la dérangait pas. Elle savait manier la lame, s’étant pliée à l’exercice à de nombreuses occasions par le passé. Si elle ne portait pas assistance au jeune homme, son bain aurait le temps de refroidir.
Ayant toujours en tête sa réponse sur la mise en bouche, elle récupéra quelques grains de raisins au passage et s'approcha de lui.

C’est votre jour de chance, Monsieur. Je manie le rasoir presque aussi bien que vous autres ! Et je me languis d’entendre le fruit de vos réflexions.

Rose-Abelle lui retira délicatement la lame de la main, et vint lui présenter un grain à la commissure de ses lèvres. Elle attendit qu’il accepte le présent avant de se positionner correctement à ses côtés.

Détendez-vous. Loin de moi l’idée de vous faire mal… au contraire.

Lui couper le sifflet ? Mais pour qui la prenait-il ? Un ange… rien que cela !

C’est avec de telles paroles que vous arrivez à mettre les femmes dans votre lit ? Vous délivrez ces mots à toutes celles qui se présentent à vous ?

Rose-Abelle se permit de rire gentiment à ce compliment qui devait sonnait redondant sur les lèvres de leur hôte. Elle s’appliqua à contourner les traits du jeune homme, lorsqu’il lui avoua l’identité de son paternel. Il ne manquait plus que cela… Il lui semblait bien que son visage lui était familier. Qui l’aurait cru !

Un vieil adage dit que les chiens ne font pas des chats. Il est toujours étonnant d’en faire la constatation… Vous pourrez profiter de cette petite “sauterie”, n’ayez pas d’inquiétude.

Elle humecta son pouce et le passa méticuleusement sur la coupure qu’il s’était faite quelques minutes plus tôt.

Ayez simplement l'obligeance de préciser que ce n’est pas moi qui ai atteinte à l’intégrité de votre visage.
Rose-Abelle
Rose-Abelle

Multi-comptes ? : Lavinia de Kergemont
Messages : 36
Date d'inscription : 29/12/2020
Age : 25

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Sarkeris Ven 12 Mar - 21:51

Il ne manqua pas le regard qu'elle porta à son pagne. Il faisait toujours son petit effet celui-là. Un tissu en soie. Quelle était déjà son origine ? il ne se souvenait plus où il l'avait trouvé. Au fond d'une cale ennemie ? amie peut-être même ? dans le sac d'un village côtier ? peu probable... Mais il se souvenait que la confection du pagne était issue d'un pari avec un vieil ami.

Toujours est-il que le charme incomparable de ce pagne ne convainquit pas la jeune femme de se mouiller au-delà de la main. Et Sarkéris fit un effort pour se souvenir qu'il voulait être seul pour ce bain. Il avait besoin de ça après son voyage. L'eau était trop chaude, le rasage tombait à point. D'ailleurs cette fois, elle ne déclina pas. Ceci dit, c'était plus un service qu'il lui demandait qu'un moment de plaisir.

Il lui abandonna volontiers la lame, et sa main libre, il vint cueillir le raisin poussé contre ses lèvres, pour l'enfourner aussitôt, le regard braqué dans le sien.

— Ma première suggestion : seriez-vous la maîtresse du verger ? ou encore la cuisinière ?

Evidemment, il n'en pensait pas un mot. Ses mains étaient trop lisses, trop sages pour cuisiner. Elle n'avait pas les sillons des mains qui épluchent et cuisent à longueur de journée. Et il n'y avait pas de verger. Non. Il avait des propositions bien plus croustillantes à suggérer.

— Je ne mets pas les femmes dans mon lit. Je me glisse dans le leur. A moins que ce ne soit elles qui m'y attirent... Et pas avec des mots.

Il se reconcentra sur le miroir, manquant toutefois l'expression de sa barbière du moment. Un manquement que les mots de la belle surent rattraper sans équivoque. Il plissa les yeux. Elle connaissait son père. Evidemment. Coldris ayant ses habitudes, elle l'avait nécessairement rencontré. Quand à cette histoire de chats et de chiens, elle contribuait encore plus au mystère qui entourait la jeune femme. Sarkéris savait qu'il ressemblait à son père par certains aspects physiques, mais il tenait beaucoup de sa mère, ce qui empêchait généralement de faire le rapprochement. Il la laissa essuyer le sang sur son visage, en étudiant son visage.

— Vous aurez sans doute l'occasion de lui dire vous même. Si vous êtes invitée a cette fameuse sauterie, aussi. Quelle que soit les tâches que vous accomplissez ici, vous avez visiblement une certaine liberté d'action. Vous n'êtes donc pas une esclave. D'ailleurs si j'ai bien compris, la tenancière a viré les esclaves pour moraliser l'établissement.

Une énorme contradiction qui le faisait bien rire au fond. Mais il continuait sur ses déductions, tandis que l'ombre qui noircissait son menton disparaissait peu à peu.

— Vous n'êtes pas habillée comme une des filles, c'est pas... transparent. Ni court. Ni négligé. C'est propre, opaque et presque sage, si dessous vous n'aviez pas des formes aussi voluptueuses qu'une mer en furie. Vous ne faites donc pas les passes. Je n'exclus pas, cependant, qu'on vous ait employée pour chauffer les clients. Faut avouer que vous avez la manière, avec vos petits regards, vos petits gestes, vos petits mots. C'est quoi votre nom ?
Sarkeris
Sarkeris
Corsaire

Fiche perso : Sarkeris "le Tourmenteur"
Liens et RPs : Journal de bord de la Lutine
Bonus Dé : 1
Multi-comptes ? : Phaïdée
Messages : 152
Date d'inscription : 01/09/2020
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Rose-Abelle Dim 14 Mar - 8:08

Maîtresse du verger ? Décidément, cet invité, maniait les mots de la même manière qu’un certain Monsieur... Si tous ses invités étaient comme lui, cela promettait une soirée mouvementée. Rose-Abelle sourit néanmoins et prit un malin plaisir à secouer la tête pour l'informer qu’il se trompait de voie. Le mystère ne serait pas très long, il n’y en avait pas tant que ça des rôles à jouer dans un bordel. Mais si le jeune homme voulait s’amuser à tourner autour du pot, soit, un peu de distraction n’était pas de refus.

Oh ! Veuillez m’excuser ! Se glisser dans le lit d’autrui doit être une chose plutôt gratifiante. Dites-moi, avec quoi arrive-t-on à attirer un homme comme vous sous ses draps ?

Si Rose-Abelle avait retenu une chose, c’était que flatter l'ego d’un homme mettait toujours d'humeur la gente masculine. Avec un peu de chance, il serait plus enclin à délivrer des informations utiles par simple vantardise. C’était, avec l’alcool, le moyen le plus simple et le moins suspicieux d’obtenir des confidences. Les autres invités ne tarderont pas à arriver, elle n’avait pas vraiment le temps de mettre une stratégie en place pour tirer les vers du nez de ce séducteur d’un soir.

Il est certain que la soirée vous comblera dans ce cas ! Nombreuses seront les filles qui vous accueilleront avec plaisir. Je suis sûre que vous apprécierez votre visite parmi nous.

Ceci expliquait cela… ce lien de parenté révélé marqua la fin de son investigation.Monsieur avait sans doute organisé cette soirée pour ses retrouvailles avec son fils, il serait malvenu de sa part de grappiller des informations sur sa vie personnelle. Que Dieu la garde, elle savait où ne pas laisser traîner ses oreilles.

Si personne ne lui fait mention de la mésaventure de votre joue avec une lame, il n’y aura pas lieu que nous conversions, mon cher Monsieur. Je ne suis pas là pour vous divertir, d’autres s’en chargeront bien mieux. En revanche, si vous avez besoin de renseignement sur toutes les possibilités que vous offre l’établissement, je serais à votre disposition.

Isabelle lui avait parlé du passé houleux de l’établissement. Heureusement pour elle, les événements étaient révolus lors de son arrivée. L’esclavage… elle ne comprenait toujours pas comment les grandes instances pouvaient encore cautionnner ce genre de chose.

Le Lupanar est un établissement des plus respectueux, Monsieur. Son passé est derrière lui. Il est fort regrettable de se tourner vers les événements passés quand un avenir des plus radieux s’offre à nous !

Et elle savait de quoi elle parlait ! Son passé était loin derrière elle, en aucune façon elle ne souhaitait le voir revenir au devant de la scène. Des formes aussi voluptueuses qu’une mer en furie ? À croire ses dires, Rose-Abelle ne le laissait pas indifférent. C’était toujours flateur pour une femme, surtout quand le physique du Monsieur n’était pas vilain à regarder. Il avait une façon de s’exprimer plutôt dépaysante.
Le rasage étant fini, Rose-Abelle se plaça dans la nuque du jeune homme et, à l’aide d’un linge chaude, vint délicatement nettoyer son visage. Elle laissa jeta la serviette au bord du meuble et passa ses mains sur les épaules larges qui s’offrait à elle. D’un mouvement lascif, elle fit descendre ses mains le long du torse de leur invité. Elle ne le quittait pas des yeux à travers le reflet de miroir et, en même temps, s’approcha de son oreille pour lui chuchoter quelques mots.

Chauffer les clients ? Moi ? Je ne suis pas sûre d’avoir les compétences pour… à vous d’en juger, peut-être ? Je m’appelle Rose-Abelle, je suis là pour vous souhaiter la bienvenue au Lupanar !
Rose-Abelle
Rose-Abelle

Multi-comptes ? : Lavinia de Kergemont
Messages : 36
Date d'inscription : 29/12/2020
Age : 25

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Sarkeris Mar 20 Avr - 18:45

Le lit des femmes. Une grande histoire. Il les préférait au sien, parce que le sien, tout simplement était celui d'un capitaine, étroit et presque militaire, c'était un lit fait pour dormir, vite et profondément, bercé par la seule maîtresse autorisée à bord : la mer. Ce n'était pas un lit fait pour l'amour et les ébats. Il préférait donc les larges matelas des maris cocus, où une place moelleuse et encombrée de coussins l'attendait, au milieu d'un parfum de civilité. Il arrivait souvent la nuit, entrait, se glissait sous les draps, et dormait jusqu'au matin avant de payer la bourgeoise en nature pour son hospitalité chaleureuse.

- Il y a des délicatesses qu'on ne peut s'offrir que dans le lit d'autrui...

Quand on en avait pas d'autre. Le calme après un voyage, après un débarquement, il en avait besoin. C'était pour ça qu'il ne réveillait jamais la femme, quelle qu'elle soit, qui dormait. Il avait toujours besoin de plusieurs heures pour penser, rêver, songer, se vider l'esprit de l'étape achevée, pour envisager la suite, pour rompre avec l'atmosphère masculine, malhonnête et brutale de son quotidien en mer.

Il ne s'expliquait pas ce besoin. Ses mentors ne lui avaient jamais donné le luxe de cette calme solitude. C'était une habitude qu'il avait prise seul et presque sans y penser. Peut-être serait-il difficile à la jeune femme qui le rasait de l'imaginer délicat, comme il le prétendait, mais il ne lui demandait pas de le croire.

- ...Quant à m'attirer... il suffit d'être femme.

Il la laissa lui parler de la soirée et du lupanar en général. Tout cela lui importait moins que son délassement, et sentir son visage être peu à peu débarrassé des derniers poils lui faisait un bien fou. Il finit par fermer les yeux, sans toutefois perdre sa vigilance.

- N'ayez crainte, je ne compte pas étaler ma maladresse au rasoir.

Il rouvrit un oeil alors qu'une idée lui traversait l'esprit :

- Et je compte sur votre discrétion.

La réputation c'était important. Il faudrait bien un jour qu'il remédie à ce fichu problème de rasage. Il jouait les grands princes à se rendre régulièrement chez le barbier, et à y dépenser une bonne somme en guise d'excuse ostentatoire, mais en attendant, ça n'arrangeait pas ce facheux handicap. Comment se faisait-il qu'il avait pu combler sa lacune visuelle au maniement des armes alors qu'un rasoir lui restait difficile à manipuler ?

Elle acheva son travail par la caresse agréable d'une serviette chaude, et de ses mains d'oisive sur ses épaules... son torse. Il rouvrit les yeux à cette sensation d'une peau douce sur ses muscles encore tendus. Assurément elle en avait les compétences. Et elle en jouait, la donzelle, à croire qu'elle ne réclamait que cela. Un fin sourire vint flotter au coin des lèvres du corsaire, qui captura les poignets blancs dans les siens.

- Rose-Abeille ? voilà un nom de butineuse. Vous direz à votre patronne que vous avez bien rempli votre rôle.

Il se leva et se retourna vers elle, toujours tenant ses poignets, au creux desquels il déposa tour à tour deux baisers mutins, après quoi, il la libéra pour se diriger vers le bain encore fumant. L'eau était encore chaude, mais elle avait probablement suffisamment refroidi. D'un geste il dénoua son pagne et entra dans l'eau, appréciant aussitôt la sensation de chaleur qui vint l'envelopper.
Sarkeris
Sarkeris
Corsaire

Fiche perso : Sarkeris "le Tourmenteur"
Liens et RPs : Journal de bord de la Lutine
Bonus Dé : 1
Multi-comptes ? : Phaïdée
Messages : 152
Date d'inscription : 01/09/2020
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Rose-Abelle Ven 7 Mai - 17:15

Ce cher Monsieur comptait donc sur elle pour se montrer discrète. Il n’avait pas besoin de le demander, elle savait garder sa langue. Enfin, pour dire vrai elle savait quelles informations valaient le coup d’être vendues et à qui. En l'occurrence, il était évident que tout ce qui touchait à cet oiseau exotique devait être gardé et protégé à double tour.

Vous pouvez me faire confiance. Je garderais ma langue dans ma poche.

Rose-Abelle ne put se retenir d’agrémenter sa promesse d’un clin d'œil aguicheur. À trop vouloir jouer avec le feu, un jour ou l’autre, elle sentirait les flammes lui léchaient la peau. En attendant, elle devait vivre sa vie sans regret et plus jamais elle n’essayerait d’étouffer sa personnalité.
En attendant, elle qui pensait pouvoir se retirer en toute discrétion se fit prendre au piège par les mains chaudes et fermes de leur invité. Le commentaire sur son prénom, ou plutôt son pseudonyme, la fit sourire. Elle n’était pas la seule à vouloir jouer sur le fil du rasoir. Elle en profita pour chuchoter à l’oreille de ce beau parleur.

Le problème avec ces dangereuses petites bêtes et qu’une fois leur aiguillon planté, leur vie est terminée. Je ne manquerais pas de faire part de votre satisfaction à ma patronne.

Le jeune homme se redressa pour la dominer de toute sa grandeur. À sa grande surprise, celui-ci la libéra après avoir apposé ses lèvres sur la peau de ses poignets. Serait-ce un mensonge de dire que la sensation ne lui fit rien ? Peut-être… mais cela était toujours plus acceptable que d’admettre que ses frissons n’étaient pas dû à la fraîcheur du soir.

Rose-Abelle se dirigea discrètement vers la sortie, sans perdre une goutte du spectacle qui s’offrait à elle.

Auriez-vous encore besoin de mon assistance ? Si ce n’est pas le cas, je ne peux décemment pas rester et manquer à mes obligations. Le client est roi comme vous devez le savoir.
Rose-Abelle
Rose-Abelle

Multi-comptes ? : Lavinia de Kergemont
Messages : 36
Date d'inscription : 29/12/2020
Age : 25

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Sarkeris Ven 28 Mai - 19:10

Voilà, c'était dit, il l'appellerait Rose-Abeille, puisqu'elle n'avait pas l'air de s'en offusquer davantage. Rien que ce simple surnom ouvrait de belles perspectives. Quant à l'aiguillon fatal... eh bien, il lui venait une alternative bien plus intéressante, mais il la garda pour lui. Après tout, l'eau allait vraiment finir par être froide s'il traînait trop. Il mit donc fin à ce délicieux entretien, en se glissant dans le baquet.

- Merci, vous m'avez déjà été bien utile. Je crois que je peux me débrouiller seul à présent.

Et il s'empara d'un savon dont il se frotta énergiquement le bras, comme pour lui montrer qu'il ne mentait pas. Elle ferma la porte derrière, le laissant seul. Le corsaire ferma les yeux pour apprécier la chaleur de l'eau, le parfum du savon, les allures de repos que la situation prenait. C'était la seconde fois qu'il revenait à Braktenn en quelques mois. Chose rare. Il passait presque plus de temps ici qu'en mer et ses hommes n'allaient pas tarder à s'inquiéter... Mais il y réfléchirait une autre fois. Pour l'heure, il fallait se préparer.

*   *
*

Vêtu de propre et de sec, mais surtout de noir, Sarkéris, nouvel homme jaillit des flots brumeux d'une baignoire fit son entrée dans la salle commune, où les filles s'affairait à toutes sortes de préparatifs. Il distribua quelques jolis mots dans les creux d'oreilles, et des baisers sur des lèvres égarées, mais surtout, il passa commande de vin, de caisses, et de tissus blancs. Il avait dans l'idée de raconter quelque bonne aventure à l'assemblée qui ne tarderait plus, et nulle histoire n'était plus mise en valeur que par un décor approprié mais laissant toute la place à l'imagination.

Lorsque le tout fut installé en tas informe au milieu de la pièce commune, faisant disparaître des caisses sous un ensevelissement de draps, Sarkéris s'installa confortablement entre deux fresques florales et généreuses auxquelles il rendit honneur sans trop se faire prier. Il n'y avait plus qu'à attendre.
Sarkeris
Sarkeris
Corsaire

Fiche perso : Sarkeris "le Tourmenteur"
Liens et RPs : Journal de bord de la Lutine
Bonus Dé : 1
Multi-comptes ? : Phaïdée
Messages : 152
Date d'inscription : 01/09/2020
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Coldris de Fromart Sam 29 Mai - 14:16




Le soleil était couché depuis un bon moment déjà, ils avaient pris un léger diner puis s’était préparé pour se rendre au lupanar. Après un bon bain, il avait opté pour son habituelle chemise blanche et son costume de velours brocardé noir.
Alexandre n’avait pas changé d’avis, Alduis non plus. Il emmena donc l’amant et laissa le fils en compagnie de sa sœur quelque peu bougonne. Aller dans un bordel ? Mais elle n’y pensait pas ! C’était l’idée la plus absurde qu’il n’avait jamais entendu et elle résonnait encore sous son crâne. Les femmes n’avaient rien faire dans un bordel lorsqu’elles n’y travaillaient pas, c’était ainsi et il était hors de question d’y faire exception y compris pour Bérénice.
Dans la voiture, Coldris se repassa silencieusement les évènements de la journée. Il était ravi de la tournure qu’avaient prise les choses aux Champs-Élysées. Il rangea pourtant bien rapidement tout cela dans une boite et se concentra sur cette soirée bien méritée. Revoir Sarkeris après tout juste un mois avait quelque chose de grisant tant ce n’était pour ainsi dire jamais arrivé. S’il le voyait une fois l’an, il s’estimait heureux et s’il le voyait deux fois alors c’était quasi miraculeux. À trois fois, il aurait allumé un cierge, juste pour la forme. Au fond, même si cela faisait dix ans qu’ils s’étaient retrouvés, ils n’avaient jamais pris le temps de faire réellement connaissance. Il savait finalement assez peu de chose sur lui et sur ses dix-huit premières années. Ils avaient beau partager une certaine proximité, il demeurait entre eux un océan qu’il ne savait pas comment franchir. Ce n’était jamais le bon moment, il n’y avait jamais assez de temps et Coldris se trouvait, ma foi bien des excuses pour éviter de poser ces questions dont il craignait les réponses.
Secoué par le cahot des routes pavées, il se demandait d’ailleurs ce qu’il allait penser de la décoration demandée à Isabelle pour fêter son retour. Oh, il connaissait son talent pour organiser ce genre de soirée et elle avait sans doute dû mettre les petits plats dans les grands pour parfaire les moindres détails. Il y avait aussi son apprenti pour qui il avait requis de beaux matelots. Il retint un sourire en imaginant la tête qu’il allait faire en voyant les filles dans de jolies marinières bleues.

Comme à son habitude, il passa par la petite porte de la cour, suivi par Alexandre. Il entra et Isabelle qui l’attendait se leva pour l’accueillir. Il passa une main autour de ses hanches et l’embrassa aussitôt en guise de salutations sans se soucier du jeune infirme. Il n’allait pas changer ses habitudes pour lui et revoir et Isabelle était toujours plaisant.

— J’ai amené mon apprenti fit-il en constatant son regard interrogateur de son plein gré. compléta Coldris. Alduis a passé son tour et ma fille a fait des pieds et des mains pour venir. Le monde à l’envers.

Il se tourna ensuite vers Alexandre et déclara

— Bienvenue au lupanar.

Mais au loin, il apercevait déjà Sarkeris vautré dans un des divans du grand salon. Il se dirigea droit vers lui à grandes enjambées pour le saluer. Cela ne faisait qu’un mois, mais lorsque l’on craignait habituellement pour sa vie, c’était toujours trop. Il le salua d’une franche accolade, notant au passage que l’odeur de sel qu’il arborait d’ordinaire à son retour s’était dissipée sous les savons floraux du lupanar.

— Bon retour parmi nous, mon grand. Que penses-tu de la décoration ? Pas trop dépaysé ? questionna-t-il taquin.

Coldris de Fromart
Coldris de Fromart
Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar

Fiche perso : ✶Fiche
✶PNJ
Liens et RPs : ✶ Rapport ministériel
✶ Généalogie & Relations
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Eldred Kjaersen / Kalisha de Monthoux / Bérénice d'Aussevielle
Messages : 1362
Date d'inscription : 21/07/2020

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Cassandre Velasquez Sam 29 Mai - 17:01

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Isabel10
Isabelle, 38 ans, patronne du Lupanar

Pendant que toute la ville rendait hommage au défunt soldat, oublié pendant de longues années dans les murs insalubres de l'Hôpital général, Isabelle était demeurée au Lupanar à superviser les préparatifs. Elle n'avait de toute manière aucun goût pour les rassemblements où la foule se regroupait et om tout n'était bon que pour le spectacle. Tout ceci n'était que de la manipulation politique, destinée à flatter l'ego du peuplez, à donner la sensation que l'on se préoccupait de son sort. La patronne se préférait à sa place, en retrait. Du reste, elle saurait tôt ou tard tous les détails. Lors de sa visite, qui n'allait pas tarder, son amant serait peut-être enclin à lui en raconter. Autrement, ses clients le feraient.

A l'approche du commencement de la soirée, Isabelle contempla la salle principale avec satisfaction. Les tableaux habituels avaient été remplacées par d'autres qui reprenaient des sujets antiques sur le thème de la mer, les acteurs naturellement nus dans des positions plus qu'équivoques. Les lauriers enroulées autour des colonnes avaient été substituées par des algues. Seul les tables, où attendaient un buffet, comportaient des mets qui ne rappelaient pas la maritimité, composée de fruits et de vin, servis dans des amphores. Sur ce dernier point, elle savait le ministre sensible à la culture gréco-romaine et il appréciait toujours cette décoration opportune.

Au milieu de ses observations, Isabelle aperçut celui pour qui son amant donnait cette soirée et lui adressa un large sourire.


"J'ose espérer, capitaine, que vous ne vous ne vous ennuyez pas en attendant nos invités. Autrement, n'ayez pas peur de demander quelque compagnie."

Les filles descendirent à cet instants, chacune vêtue d'une marinière, agrémenté cependant de sorte à bien mettre leurs attributs en valeur. Isabelle ne comprenait- pas ce rajout soudain de Coldris dans les dernières lignes du contrat. Cela ne lui ressemblait pas de modifier une organisation sans une excellente raison. Ce ne pouvait être pour honorer Sarkeris puisque la fête était prévue depuis le début en son honneur. L'explication viendrait sûrement dans la soirée. Elle serait patiente et l'attendrait.

Le ministre arriva peu de temps après, accompagné d'un jeune homme qu'Isabelle ne détaille pas tout de suite, quia vançait avec des béquilles. Elle préféra saluer son amant en lui accordant une révérence gracile, jouant avec son costume de marin.


"Bienvenue à bord, mon commandant !"

Elle se laissa cueillir par ses bras qui s'enroulaient autour de ses hanches et se cambra avec grâce contre son torse pendant que leurs lèvres se touchaient. Elle répondit immédiatement à se soucier, sans se soucier de celui qui l'accompagnait. Quand Coldris s'adressa au garçon, Isabelle tourna la tête et reconnut avec dégoût le misérable qui avait voulu souiller la réputation de ce pauvre petit infirme déjà soumis aux décisions d'un cardinal cruel. Elle lui jeta un regard sévère.

"Méfiez-vous, votre Excellence, seuls les mensonges fleurissent de la bouche de ce gamin détestable."

Rapidement, Coldris s'éloigna, empressé d'aller saluer son fils. Isabelle resta seule face au traître. Elle lui jeta, hautaine :

"Tu méritais la corde qui aurait dû te pendre. Comme ton père."

Sur ces paroles sèches, peu désireuse à rester en présence avec ce qui représentait pour elle un tas de détritus, et s'éloigna rapidement.


Cassandre Velasquez
Cassandre Velasquez
Esclave domestique ~ Grande prêtresse du culte d'Hyriel

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www. - www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Alexandre / Thierry d'Anjou / William Wagner
Messages : 1505
Date d'inscription : 28/10/2018
Age : 21
Localisation : Entre la forêt et la ville

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Alexandre Sam 29 Mai - 18:14

Depuis le retour de la cérémonie, Alexandre sentait l'appréhension monter progressivement mais s'efforçait de la masquer. De toute manière, redouter l'action le desservira. Il avait pris une résolution, il s'y tiendrait. Il ne retournerait pas, lui, dans le carrosse à trembler comme un petit garçon. Durant le court moment passé à Fromart, le jeune homme avait pour une fois avalé difficilement son repas et évité de croiser Alduis. Les choses n'auraient été que plus difficiles. Le trajet du domaine à leur destination le plongea dans un solide mutisme dans lequel son esprit se perdait dans ses réflexions. Il se répétait les enjeux de cette soirée et l'obligation à se plier à cette norme sociale. C'était ainsi. Il devait se résigner à accepter ce sort, comme il acceptait son infirmité. a un moment, tiré de ses pensées par Coldris, il releva la tête et l'entendit lui demander s'il persistait à poursuivre son vœu de silence. Alexandre s'agaça intérieurement de la plaisanterie et répondit par un hochement négatif. Il n'avait pas envie de parler. Absolument pas.

Le carrosse s'arrêta.

rassemblant tout son courage, Alexandre suivit son maitre dans ce qui semblait être une cour. Il avait ses habitudes et trouva sans mal la porte. Quelle chose étrange que de passer par l'arrière du bâtisse. Tous les clients entraient-ils par là ? Cela semblait logique pour la discrétion de ceux qui venaient profiter des charmes de l'établissement mais désiraient que ceci ne s'ébruite pas. Son père avait dû beaucoup apprécier cette commodité. Ils progressèrent ensuite dans une série de couloirs, certains donnant vers des alcôves, et Alexandre pressa le pas pour ne pas se laisser par Coldris. Son esprit analysait en même temps les lieux et songeait que cela pouvait être amusant de chercher sa maitresse dans ce qui s'apparentait un labyrinthe, de quoi émoustiller les sens. Il s'imaginai alors avec Alduis, quelque part, dans l'un de ces recoins pratiques, et sentit aussitôt une sensation bien particulière se produire. Alexandre réprima un sourire en apercevant le ministre arriver dans la salle principale et se faire accueillir par l'une des prostituées. Si quelqu'un apercevait son érection, aucune des filles n'en soupçonnerait la cause réelle.

Soucieux de laisser de l'intimité à son maitre, Alexandre se décala et en profita pour contempler la salle, découvrant d'abord les peintures accrochées au sol. Son œil d'artiste ne pouvait les manquer. Il appréciait en particulier cette toile qui représentait Triton entouré par une dizaine d'ondines. Les silhouettes et les courbes étaient si majestueusement effectuées. Quel ouvrage superbe ! Il se décida finalement à prêter attention aux filles et remarqua aussitôt leur tenues. Des marinières. Des marinières... Alexandre sentit rougir au rappel de ces confidences lâchées sous l'alcool. Son maître avait encore trouvé moyen de lui adresser une leçon. Il se décida à en faire abstraction, résolu à ne lui accorder aucun plaisir de son étonnement, et détailla avec plus d'attention quelques filles qui passaient devant lui. Une brune, un peu petite, et une rousse, un peu trop grandes. Elles se révélaient agréables agréables à regarder même si rien en lui ne s'éveillerait de cette vision.

Soudain, la prostituée dans les bras de Coldris tourna la tête et lui adressa des paroles bien peu accueillantes. Alexandre tourna la tête et reconnut celle qui avait pris la défense de Tristan face au cardinal Cassain et entendu ainsi son odieux mensonge sur le pauvre infirme frappé de la variole. Elle lui gardait ainsi une rancune bien tenace après plusieurs mois écoulés. Il s'obligea à rester impassable e ne répondit pas à l'attaque. Dans le même temps, Coldris s'éloignait pour rejoindre Sarkeris. La maquerelle lui adressa alors une pique qui lui était personnellement destinée et l'indigna. Comment se permettait-elle de le comparer à son père ? Il se refusait à refuser à une outre à vin qui passait son temps à trouver le meilleur moyen pour s'humilier et embarrasser son entourage. Le jeune homme répliqua d'une voix glaciale :


"La vie apporte rarement ce que l'on mérite. Dans cet établissement, d'ailleurs, y a-t-il une fille qui aurait mérité d'être un catin ?"

Satisfait de sa réponse, il s'éloigna pour rejoindre Sarkeris et aperçut son maître qui partait pour attraper le bras de la patronne. Son air était devenu étonnamment sévère. Le jeune homme observa la scène qui allait suivre en s'inclinant poliment et s'exclama d'une voix qui se voulait joyeuse :

"Bonsoir Sarkeris, et bon retour parmi nous à Braktenn !"

De ses observations faite à Fromart, le jeune homme se rappelait que le corsaire tiquait quand on le nommait monsieur. Il ne devrait que bien apprécier cette intention.
Alexandre
Alexandre
Esclave domestique

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Thierry d'Anjou / Cassandre Velasquez / William Wagner
Messages : 1741
Date d'inscription : 14/10/2018
Age : 22
Localisation : Braktenn

Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Rose-Abelle Dim 27 Juin - 9:29

Rose-Abelle quitta leur invité et rejoignit le salon principal. Encore vide, mais pas pour longtemps, elle s’assura que tout était prêt pour accueillir la soirée à venir. Elle n’avait encore jamais assisté à une soirée privée et était agréablement surprise par la décoration installée pour cet événement. L’endroit était déjà en temps normal d’un luxe raffiné, cette fois-ci, l’établissement s’était surpassé.
Les frais étant réglés par Monsieur pour ses invités, Rose-Abelle voyait son poste quelque peu bousculait comparé à l'accoutumé. Elle trouva un endroit discret, non loin de l’accueil où Isabelle prenait déjà place et attendit que l’on ai besoin de ses services.

Perdue dans ses pensées, ce n’est que lorsque Sarkéris se présenta dans le salon qu’elle osa l’observer du coin de l'œil. Isabelle, en bonne maîtresse des lieux, alla échanger quelques mots avec l’homme qu’elle avait soigneusement rasé un peu plus tôt.

La chose faite, Isabelle regagna son poste afin de souhaiter la bienvenue au “commandant” comme elle l’avait nommé. Rose-Abelle assista en silence aux échanges houleux avec le jeune assistant et s’inclina avec respect à leur passage pour rejoindre l’unique invité installé. Elle ne savait même pas si Monsieur l’avait aperçu ainsi en retrait, mais dans le doute elle resterait polie comme on lui avait enseigné.

Les filles animaient à présent le salon désert quelques minutes auparavant, et les invités arrivaient par vague. Rose-Abelle se permit d’en accueillir certain quand Isabelle était submergé et quand tous furent arrivés, elle se replaça dans un coin discret en surveillant discrètement le salon.
Rose-Abelle
Rose-Abelle

Multi-comptes ? : Lavinia de Kergemont
Messages : 36
Date d'inscription : 29/12/2020
Age : 25

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Sarkeris Jeu 1 Juil - 19:50

Sark observait avec intérêt les aménagements de la salle principale pour la soirée. Entre tentures bleu marine, châtaigne ou blanches comme les voiles d'un navire, une ambiance maritime se profilait. Avec une curiosité non dénuée d'intérêt, mais pleine d'incompréhension, il regarda les sujet antiques, nus aux courbes rebondies, dont le détourna la gérante lorsqu'elle vint s'enquérir de sa satisfaction.

Il lui adressa son sourire le plus évocateur, en pensant qu'il ne refuserait plus quelque compagnie. Ce fut l'instant que choisirent les donzelles pour faire leur apparition. Au passage, il en attrapa deux par la taille et les ramena vers lui. Elles gloussèrent de surprise, ravissantes en marinières. Sark fit une petite courbette devant Isabelle.

- Je crois avoir trouvé belle compagnie, m'dame, pour l'instant. Je ne vais pas monter avant un bout de temps, si ça peut vous rassurer, mais...

Lâchant brièvement l'une de ses deux nymphes, il se rapprocha de la patronne pour lui glisser :

- Si vous me permettiez d'en emprunter, disons, une petite dizaine, pour rien de bien méchant, juste se trémousser sur un "bateau", je vous en serait très reconnaissant. Et pour une fois, cela n'aura quasiment rien de sexuel. A elles de voir si elles veulent en rajouter.

Après ce bref entretien, il retourna auprès de ses tentatrices en marinière qui faisaient tout pour l'attirer dans leurs filets. Elles l'assirent dans un fauteuil moelleux et entreprirent de le divertir sans plus attendre. Il gratifiait l'une d'elles d'un baiser passionné lorsque son père fit son apparition. Le "grand" se redressa un minimum dans son fauteuil.

- Ah ! Papa, enfin arrivé.

Il zyeuta de nouveau la décoration. Quelques détails et toiles inconnues s'y étaient ajoutées.

- Tout ça me plaît beaucoup, même si les peintures sont trop... raffinées... mais c'est toi qui paye, c'est toi qui gère... Oh tiens, mais qui voilà !

Pour une surprise ! L'Alexandre de l'Alduis au milieu d'un parterre de fleurs marines... de quoi rire ! Allons, vraiment la soirée serait amusante. Et ça allait commencer dès à présent. Il tira une fille avec lui, quand il se leva et attrapa la main d'Alexandre pour la lui secouer fermement en guise de salutation.

- Alexandre, ici ? te repentirais-tu d'égarements passés, à la vue des ces jolis minois ? ah moins que tu ne sois là pour le travail ? le secrétaire du ministre aurait peut-être des choses à notifier ici ? Pourquoi pas commencer par le prénom de cette charmante créature ?

Il fit les présentations entre Alexandre et la demoiselle qui salua dans une révérence plus que suggestive.
Sarkeris
Sarkeris
Corsaire

Fiche perso : Sarkeris "le Tourmenteur"
Liens et RPs : Journal de bord de la Lutine
Bonus Dé : 1
Multi-comptes ? : Phaïdée
Messages : 152
Date d'inscription : 01/09/2020
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Coldris de Fromart Ven 2 Juil - 12:18




Coldris entra par la petite porte arrière comme à son habitude. Alexandre avait visiblement perdu sa langue puisqu’il n’avait pas lâché un mot durant tout le trajet. Le vicomte admira les efforts d’Isabelle pour coller au thème imposé. D’ailleurs elle avait de nouveau remplacé les tableaux pour d’autres sur le thème marin et conformément à ses instructions de dernières minutes, les filles étaient vêtues de marinières échancrées. Sarkeris apprécierait certainement ce clin d’œil, ainsi que… il se tourna vers son apprenti rougissant qui venait sans doute de réaliser ce qu’il se passait. Un sourire malin s’étira et il reprit sans un commentaire son chemin d’un pas impérial. Isabelle s’empressa de le saluer en personne.

—Amiral, corrigea-t-il.

Adéis aurait dit kraken, car c’était lui l’amiral, mais puisqu’il était trop jeune pour participer à ce genre de soirées, ce serait lui l’amiral ce soir. Il dégusta avidement les lèvres de son amante, quand bien même ses pensées étaient bien loin. Il avait beau essayer de ranger ses considérations dans une boite, le souvenir de cette lettre revenait toujours le hanter de temps à autre. Il aurait dû trouver un moyen de lui parler directement. Tout cela par la faute de cette vieille anguille nymphomane… Et c’était sans compter Isabelle qui avait décidé elle aussi de lui pourrir la soirée avec ses paroles acerbes. Il lui adressa un regard glacial songeant que les femmes feraient bien d’avaler leur langue lorsqu’elles ne l’utilisaient pas à des fins plaisantes. Pour la peine, il se sépara de sa compagnie. Neptune avait mieux à faire ce soir, à commencer par saluer son cher Triton, enfin de retour parmi les siens. Sur le chemin, il entendit la répartie d’Alexandre et grogna sourdement. N’y avait-il donc personne ici qui ait compris qu’il s’agissait d’un lieu de divertissement ?

À défaut des deux autres, il pouvait compter sur son fils, avachi sur la banquette et en charmante compagnie. En voilà un au moins qui ne le décevait jamais sur ce sujet ! Quant à la décoration trop raffinée, il souffla un rire. Il allait devoir s’y faire. Il songea que ce serait d’ailleurs l’occasion rêvée d’agrémenter sa culture… Dès qu’il en aurait fini avec la gérante qui n’allait pas s’en tirer à si bon compte. Il s’excusa donc et fit volte-face, laissant Alexandre aux bons soins de son fils qui lui trouvait déjà une charmante compagnie en la personne de Belline.

Les quelques pas hâtivement comblés, il empoigna fermement le bras de sa maitresse. Visage fermé, il déclara d’une voix polaire :

—N’oubliez pas à qui vous avez à faire. Je ne vous paye pas pour me conseiller ou vous mêler de ma vie. Maintenant si vous avez terminé de déblatérer vos perfides inepties, nous allons peut-être pouvoir profiter de la soirée, qu’en dites-vous ?

Sur ce, il la libéra sans ménagement pour se jeter dans un sofa en compagnie d’Helga, Marie et Sharmila. Les trois femmes s’empressèrent de lui faire oublier ce malheureux contretemps et l’orage passa tandis qu’elles le délestaient de son pourpoint superflu. Ses yeux se posèrent sur ce tableau représentant Triton entouré des Néréides de son père. Il darda un regard vers son fils et déclara :

—Tu vois ce tableau, mon fils ? Il s’agit de Triton, le fils de Poséidon, Dieu de la mer et des océans. Il vit dans un palais d’or au fond des océans. L’on dit que c’est grâce à sa conque qu’il commande aux vagues de se calmer ou de se déchainer. Il chassa rapidement les funestes images qui tentaient dans s’imposer dans son esprit. Quant aux merveilleuses créatures qui l’accompagnent, ce sont des Néréides, des nymphes marines reconnues pour leur beauté.

Coldris de Fromart
Coldris de Fromart
Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar

Fiche perso : ✶Fiche
✶PNJ
Liens et RPs : ✶ Rapport ministériel
✶ Généalogie & Relations
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Eldred Kjaersen / Kalisha de Monthoux / Bérénice d'Aussevielle
Messages : 1362
Date d'inscription : 21/07/2020

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Cassandre Velasquez Ven 2 Juil - 13:31

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Isabel10
Isabelle, 38 ans, patronne du  Lupanar

Jusqu'à l'arrivée de leur meilleur client, Isabelle consacra son temps à régler les derniers détails de la soirée et à reprendre certaines filles sur leurs manières de se tenir. Elles devaient incarner l'élégance dans toute situation. La patronne observa en même temps Sarkeris commencer à profiter des bienfaits de l'établissement, sans nul doute désireux d'honorer toutes les marchandises si cela lui était possible. Il lui cette proposition d'embarquer plusieurs filles sur son navire qui la laissa sceptique. Elle ajouta aussitôt d'un petit sourire :

"Si vous assurez leur location, elles seront ravies de vous suivre, capitaine."

Quelques instants plus tard, le commandant se présenta et la patronne vint immédiatement présenter ses hommages. Il la corrigea sur son titre et elle lui répondit d'un baiser coquin. Peu après son départ, son regard se posa sur l'avorton à béquilles. L'aigreur lui revenait immédiatement au souvenir des horribles mensonges proférées en place publique sur le compte de ce malheureux Tristan, si gentil. Elle déversa des paroles vexantes, auxquelles l'esclave répondit avec une agressivité similaire avant de s'éloigner.

Isabelle n'eut pas le temps de faire un pas que Coldris se rua vers elle pour la rappeler à ses manières et de ne pas se mêler de ses affaires. Elle baissa aussitôt les yeux, d'un air coupable, et ne répliqua pas. Elle subit le sermon docilement en se remémorant que son établissement avait plus que besoin du soutien de son principal investisseur.


"Je comprends, oui. Veuillez m'excuser."

Elle se retira rapidement pour observer le déroulement de la soirée dans un coin. mieux valait s'éclipser pour que tout se déroule sans un nouvel incident.
Cassandre Velasquez
Cassandre Velasquez
Esclave domestique ~ Grande prêtresse du culte d'Hyriel

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www. - www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Alexandre / Thierry d'Anjou / William Wagner
Messages : 1505
Date d'inscription : 28/10/2018
Age : 21
Localisation : Entre la forêt et la ville

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Alexandre Ven 2 Juil - 14:08

Alexandre s'avançait timidement vers Sarkeris, peu à l'aise dans cet environnement qu'il ne maitrisait pas du tout. Durant le week-end, il avait bien essayé de consulter des livres pour lui fournir quelques infirmations sur le lieu ou ses pratiques, sans rien trouver de concluant. Il s'agissait d'une expérience qui se vivait sur le terrain, sans rien pouvoir appréhender avant le moment décisif. Il tenta de se détendre face au bavardage éloquent du fils de son maître en songeant un instant à son amant taciturne. Les deux frères se ressemblaient décidément autant que le soleil et la lune. Pourtant, Hélios et Sémélé possédaient des points communs. Ils devaient donc en avoir eux aussi. Les allusions de Sarkeris se révélaient pour ainsi dire gentilles, sans être véritablement moqueuses. Il fallait dire, après un mois à supporter presque quotidiennement les sarcasmes du ministre, son seuil de tolérance avait depuis été longtemps repoussé au-delà de limites. Alexandre répondit d'un sourire amusé.

"Je ne suis encore que l'apprenti, et loin d'être officiellement son secrétaire. "[/b

Le bougre avait une poigne forte mais Alexandre s'efforça de la serrer, surtout en dissimulant que l'étreinte lui faisait mal. Il devait en plus compenser son équilibre précaire en s'appuyant sur une seule béquille. Le jeune homme se dégagea assez vite, soucieux de récupérer la seconde canne en bois et de s'éviter une chute pitoyable. Sarkeris lui présenta une jeune femme, forte jolie au demeurant, mais qui ne réveillerait en lui aucune ardeur. Il la salua poliment, comme il le ferait dans n'importe quelle société :

[b]"Enchantée, madame."


Son regard observa en même temps une peinture située derrière la prostituée, celle qui représentait Poséidon en superbe jeune homme courtisant Amphridite qui reposait nue dans un coquillage. L'infirme appréciait cependant bien plus la musculature développée de l'éphèbe et commença rapidement à sentir les premières tensions. Il sourit à la catin, hésitant toutefois sur les actions à réaliser ensuite.

"Vous ^tes très belle, madame."

Cherchant désespérément une réponse à ses nombreuses interrogations, Alexandre tourna la tête et aperçut Coldris, sans complexe, dans un canapé entouré de trois belles jeunes femmes qui s'affairaient à lui retirer son pourpoint. C'était donc à la catin de mener les choses ? Il ne devait pas la toucher le premier ? Il continua à suivre les gestes de son maitre et le remarqua régulièrement caresser les seins d'une des prostituées ou entourer les hanches d'une autre. Cette affaire se révélait si compliqué. Pourquoi n'avait-il pas posé plus de questions au ministre ? En réalité, il n'envisageait pas cette possibilité de se retrouver comme un idiot dans cette salle. Il ne pensait alors que se retrouver seul dans une chambre avec une fille, au moment de l'acte.

Alexandre prit une longue inspiration pour rassembler le courage qui commençait à s'affaiblir. Il était là, au lupanar, et devait poursuivre l'effort. Ou sa volonté ne servirait à rien. Il n'allait tout de même pas retourner se cacher dans la voiture comme son lâche de père avait autrefois fait de son temps.

Empourpré, le jeune homme leva finalement la main et toucha le visage de la jeune femme. Il n'osait pas encore descendre à des parties plus intimes, comme le faisait son maître. il ne se sentait pas encore assez en confiance.

Alexandre
Alexandre
Esclave domestique

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Thierry d'Anjou / Cassandre Velasquez / William Wagner
Messages : 1741
Date d'inscription : 14/10/2018
Age : 22
Localisation : Braktenn

Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Sarkeris Lun 25 Oct - 10:35

Son père, aussitôt arrivé, ne manqua pas de lui demander son avis sur le décor qu'il avait demandé pour l'occasion. Un avis assez peu développé au demeurant, puisque Sarkéris n'y comprenait goutte. Qui étaient ces femmes et ces hommes nus ou presque, sur les fresques, qui s'ébattaient dans les eaux de la grande bleue ?

Les histoires de marins étaient pétries de légendes, bien sûr, mais n'allaient pas jusqu'à donner des noms grecs et divins aux créatures des profondeurs à l'origine des cauchemars des loups de mer les plus endurcis. Sarkéris connaissait les histoires, il ne connaissait pas les grands mythes pour autant, aussi était-il bien incapable de dire ce qu'il voyait, à part quelque sein rond et ferme, quelque muscle saillant. Nul doute que son père profiterait d'un moment pour lui offrir une leçon d'art.

Pour l'heure il était très intéressé par la présence du secrétaire (non, pas encore, apparemment) de son père. Allez savoir pourquoi Coldris avait voulu amener un scribouillard sodomite en pareille et galante compagnie. En attrapant la main dudit secrétaire, il se rendit compte que ce n'était pas nécessairement la meilleure chose à faire. Il avait présumé qu'avec l'habitude, l'Alexandre aurait su se tenir sur une seule béquille. Qu'importe, pour rattraper l'erreur, il se fit une joie de lui proposer la compagnie d'un autre type de "béquille" charmante. Qui mit cependant bien mal à l'aise le pauvre garçon complètement perdu.

Si cela amusa beaucoup Sarkéris, il n'en proposa pas moins à Alexandre de s'installer avec lui et Coldris dans la salle aux tons marins.

Retournant aux délicieuses créatures qui faisaient les honneurs de la maison, le corsaire fut pris à partie par son père, qui lui expliqua l'une des peintures. Triton, Poséidon, étaient des noms qui tintaient aussi familièrement à son oreille que quelques pièces d'or. Néréides en revanche, ne lui évoquait pas grand-chose.

- Je connais quelques navires qui portent le nom de Poséidon, fit-il remarquer. Mais les Néréides... ce sont des sortes de sirènes ? Toutes les femmes sur les autres tableaux en sont, des... Nérides ?

L'une des Néréides, bien vivantes, assise sur ses genoux, gloussa à son oreille, comme si elle trouvait amusant qu'il ne sache pas la réponse. Elle se fit aussitôt pardonner sa moquerie en le cajolant. Sarkéris décida qu'elle serait le mousse dans le récit qu'il voulait donner à son père, sur la dernière prise navale qu'il avait faite. La gérante avait donné son accord pour l'emploi peu conventionnel qu'il comptait faire des filles. C'était son père qui payait.
Sarkeris
Sarkeris
Corsaire

Fiche perso : Sarkeris "le Tourmenteur"
Liens et RPs : Journal de bord de la Lutine
Bonus Dé : 1
Multi-comptes ? : Phaïdée
Messages : 152
Date d'inscription : 01/09/2020
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Coldris de Fromart Lun 25 Oct - 13:55



Alexandre et Sakeris firent ou refirent connaissance. Pour tous deux, c’était une double découverte. Son apprenti devait appréhender le monde du lupanar et triompher des plaisirs à venir. Son fils quant à lui devait apprendre à dompter les codes de son monde si loin du sien pour s’y faire une place.

L’occasion était bien trop belle pour ne pas en tirer parti pour étoffer cette culture dont il n’avait pu profiter au cours de ses jeunes années d’apprentissage qu’il avait passé à apprendre le nom des cordages, voiles, vents et autres éléments de navigation. Du coin de l’œil, il remarqua l’évidente maladresse de son apprenti et réprima un sourire amusé.

Coldris acquiesça à la remarque de son fils au sujet de Poséidon, pour la suite en revanche… Non… il allait devoir éclaircir ce point.

— Peut-être auras-tu également entendu les noms de Thétis, Callypso ou encore Thalie, parmi les Néréides les plus connus ?

Il quitta les bras d’Helga qui lui adressa une mine boudeuse pour faire le tour des tableaux.

— Il n’y a quasiment que des Néréides, oui. Celle-ci en revanche, déclara-t-il en désignant une sublime créature émergeant de l’écume, c’est la déesse Aphrodite, ta mère. Il se déplaça de quelques pas : Circé, la belle magicienne en compagnie d’Ulysse. Prenant place devant le fameux tableau de Triton, il reprit ses explications : Les Néréides sont des nymphes, des divinités subalternes de la nature. Cela vient du grec νύμφη (nýmphē) qui signifie généralement « jeune fille ». Cela n’a rien à avoir avec une sirène. Il changea d’œuvre et désigna une créature mi-femme mi-oiseau. Ceci est une sirène grecque. Une vile créature à la voix enchanteresse qui fait perdre la tête aux marins pour les attirer dans les récifs avant de les dévorer sauvagement. Chant XII de l’Odyssée d’Homère. Un récit qui te plairait sans doute.

Après une courte hésitation, il se dit qu’il aurait été fort dommage de ne pas profiter de son public pour jouer cette fameuse scène. Il rappela Isabelle à qui il murmura quelques paroles sur la partie qui lui était destinée puis monta sur la table. Il prit un air affligé puis déclama :

— « Ô mes amis, je vais vous faire connaître les prédictions de la divine Circé ; afin que vous sachiez tous si nous périrons, ou si nous échapperons à la mort qui nous menace. Circé nous défend d'écouter les harmonieux accents des Sirènes ; elle nous ordonne de fuir leurs prairies émaillées de fleurs, et elle ne permet qu'à moi d'entendre leurs chants. Mais aussi vous devez m'attacher avec des cordes et des chaînes au pied du mât élevé pour que j'y reste immobile. Si je vous implore et si je vous commande de me délier, alors entourez-moi de nouveaux liens. »

Il sauta alertement sur la table voisine pour faire la narration tout en marchant :

— « Tandis que j'apprenais à mes compagnons tous ces détails, nous apercevons l'île des Sirènes ; car notre navire était poussé par un vent favorable. Mais tout à coup le vent s'apaise, le calme se répand dans les airs, et les flots sont assoupis par un dieu. (il s’immobilisa, baissant ses bras) Les rameurs se lèvent, plient les voiles, et les déposent dans le creux navire ; puis ils s'asseyent sur les bancs et font blanchir l'onde de leurs rames polies et brillantes. (il mima les différentes actions allant jusqu’à s’asseoir brièvement sur la bord de la table pour ramer puis bondir sur le dessus en brandissant son épée imaginaire qui coupa la brique de cire) Aussitôt je tire mon glaive d'airain et je divise en morceaux une grande masse de cire que je presse fortement entre mes mains ; la cire s'amollit en cédant à mes efforts et à la brillante lumière du soleil, fils d'Hypérion, puis j'introduis cette cire dans les oreilles de tous mes guerriers. (il sauta hors de la table et boucha les oreilles de spectateurs avant de retourner sur son navire simulant être attaché poignets dans le dos) Ceux-ci m'attachent les pieds et les mains au mât avec de fortes cordes ; ils s'asseyent et frappent de leurs rames la mer blanchissante. Quand, dans sa course rapide, le vaisseau n'est plus éloigné du rivage que de la portée de la voix et qu'il ne peut plus échapper aux regards des Sirènes, ces nymphes font entendre ce chant mélodieux. »

Ce fut au tour d’Isabelle de rentrer en jeu dans le rôle de la terrible sirène tentatrice à la voix mélodieuse. Ce n’était pas la première fois qu’elle s’adonnait à ses pitreries et il lui faisait confiance pour séduire le courageux Ulysse quoiqu’il doutât qu’elle n’ait retenue entièrement sa réplique en une seule fois.

— Tel est le chant mélodieux des Sirènes, que mon cœur désirait entendre. Aussitôt fronçant les sourcils, j'ordonne à mes compagnons de me délier ; (il se débattit, bras attachés dans le dos)  mais au lieu d'obéir ils se couchent et rament encore avec plus d'ardeur. En même temps Euryloque et Périmède se lèvent, me chargent de nouveaux liens qui me serrent davantage. (saucissonné par d’invisibles liens, ses gestes se firent plus restreint)  Quand nous avons laissé derrière nous ces rivages et que nous n'entendons plus la voix des Sirènes, ni leurs accents mélodieux, mes compagnons enlèvent la cire qui bouche leurs oreilles et me dégagent de mes liens.

Miraculeusement libéré, il salua son public avant de retrouver la terre ferme, ravi de sa prestation. Il gratifia Isabelle d’un baiser passionné pour la remerciait – ce qui n’eut pas l’air de plaire à Helga, mais qu’elle se rassure, il aurait largement de quoi la contenter–.

Coldris de Fromart
Coldris de Fromart
Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar

Fiche perso : ✶Fiche
✶PNJ
Liens et RPs : ✶ Rapport ministériel
✶ Généalogie & Relations
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Eldred Kjaersen / Kalisha de Monthoux / Bérénice d'Aussevielle
Messages : 1362
Date d'inscription : 21/07/2020

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Cassandre Velasquez Lun 25 Oct - 14:39


[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Isabel10
Isabelle, 38 ans, patronne du  Lupanar

Après l'incident, Isabelle avait préféré se raturer et demeuré en retrait pour observer le bon déroulement de la soirée, sans trop s'y mêler. Néanmoins, Coldris semblait avoir une toute autre idée en tête. L'une de ces mises en scènes plus que particulières et qui faisait l'attraction de l'établissement. Après avoir donné des explications sur les origines des différentes peintures exposées sur les murs, il se leva pour l'approcher et lui murmurer un texte. La malheureuse retint une grimace et répondit qu'il pouvait compter sur elle. Cela risquait d'être moins probant que la version originelle, mais elle n'était pas érudite, elle. Par ailleurs, elle n'était une femme et les femmes n'avaient pas la tête aux études. Il en avait plus que conscience et ne s'attendait donc sûrement pas une récitation optimale. Cela eut pour effet de la détendre.

Tout en répétant son rôle, Isabelle observa Coldris se hisser sur une table et déclamer des vers. Comme à son habitude, il le faisait si clairement , sans la moindre hésitation. Quel orateur ! Elle ne se rappelait plus en revanche qui était cette cette Circé. Ce devait être une voyante comme il parlait de prédictions. Coldris venait d'e parler comme d'une magicienne. Mais elle ne voyait vraiment pas plus. Il déclamait à présent sur le fait de devoir être attaché et al catin réprima un rire qui lui venait.  Elle songeait à quelques clients qui avaient ce fantasme particulier, mais elle doutait que Coldris le partage. C'était bien plus un dominateur.

Brusquement, Coldris sauta sur la table voisine et continua son histoire,q ui parait de préparer de la cire pour se la mettre dans les oreilles. Cela ne lui paraissait guère crédible. De la cire chauffée dans les conduits auditifs ? ce devait être douloureux et risquait de rendre sourds. Isabelle demeura silencieuse et concentrée afin de se préparer pour son intervention. Quand ce fut le moment choisi, elle s'avança et caressa sensuellement les chevilles de son amant avant de prendre une voix tentatrice.


"Oh, viens, mon bel Ulysse, fameux héros, toi, la gloire des assassins ! Arrête ton navire et prête l'oreilles à nos voix ! "
 
Elle s'interrompit un très bref instant pour retrouver la phrase suivante.

"Aucun mort ne vient jamais ici sans entendre nos concerts qui s'échappent de nos lèvres ! Toujours, ils quittent nos plages pour revenir vers leur patrie, charmé, heureux et riches de nouvelles connaissances. Nous savons que dans les grandes plaines, les assassins et les Troyens ont souffert de la volonté des Dieux. Nous avons aussi ce qui arrive sur la terre féconde."

Isabelle termina ainsi la déclamation et entreprit de baiser sensuellement les chevilles de Coldris tout en les gardant entourées de ses mains. Sur cela, Coldris termina son spectacle et descendit enfin de la table pour la remercier d'un baiser. Isabelle croisa alors les yeux foudroyants de sa collègue Helga et en profita pour prolonger l'embrassade, toujours ravie de remettre en mémoire de cette peste qu'elle était sa maîtresse depuis une dizaine d'années, et surtout la mère de l'un de ses batards.
Cassandre Velasquez
Cassandre Velasquez
Esclave domestique ~ Grande prêtresse du culte d'Hyriel

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www. - www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Alexandre / Thierry d'Anjou / William Wagner
Messages : 1505
Date d'inscription : 28/10/2018
Age : 21
Localisation : Entre la forêt et la ville

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Alexandre Lun 25 Oct - 15:15

Alexandre se tenait toujours face à la jeune femme, si fort peu vêtue, plus qu'embarrassée, et touchait lentement son visage, comme s'il aurait craint de le briser sous ses doigts tremblants et maladroits. Néanmoins, ses jambes se rappelèrent une nouvelle fois à son souvenir et réclamaient du repos ou elles lâcheraient. Maudite infirmité. Il demanda à la catin d'une voix intimidée :

"Pouvons-nous asseoir ? Mes jambes... Elles ne tiendront pas."

Coldris avait beau lui avoir dit que les prostituées seraient à son service et qu'il pourrait tout exiger, il ne jugerait jamais cela convenable. Même si cela se révélerait peut-être rare, il voulait lui montrer lui accorder du respect. Une fois sur la banquette, le jeune homme tenta difficilement de se détendre alors que la catin enroulait ses bras autour de ses mains. Ce n'était pas si mauvais. Ce n'étaient que des caresses. Il existait bien pire. Comme la prévôté et le bûcher. En comparaison, cette intimité avec une prostituée n'était que peu de choses. Son regard fixa un instant la musculature nue et saillante de Poséidon qui sortait des eaux et il sentit son sexe à nouveau se contracter. Parfait. Il se tourna alors vers la jeune femme et enroula un bras autour de ses hanches. il devait être naturel. Il devait se fondre dans le décor.

Néanmoins, son attention fut brusquement retenue par les explications que Coldris professait à son fils pour tenter de lui faire comprendre ce que signifiaient les représentations de tous ces superbes tableaux. Lors de l'évocation des Néréides, Alexandre eut une pensée et songea que cela pourrait servir. Il eut une hésitation, puis se rappela que Coldris lui dirait de ne pas hésiter, et se pencha pour murmurer à la catin qui s'occupait de lui :


"Vous toutes qui êtes ici, vous êtes par ailleurs les sublimes descendantes des Néréides. "

Puis, Coldris se leva et Alexandre perdit tout intérêt pour la créature qui reposait dans la baquette, les bras toujours enroulés autour de ses épaules. Il n'avait plus que les yeux posés sur le spectacle que donnait son maitre et qui magnifiait ce chant de l'Odyssée. Il bougeait tel un véritable acteur et vivait parfaitement le texte, habité du moindre mot. Il était absolument grandiose. L'apparition de la sirène en la personne de la patronne du lupanar, porta légèrement préjudice à la représentation, mais les gesticulations de Coldris réussissaient à faire oublier les irrégularités du jeu de la jeune femme. Alexandre réprima toutefois une grimace au mot déformé des achéens ou surtout de l'utilisation des morts pour mortel. Il se força cependant à ne rien signaler et préféra admirer la suite du récital du ministre. C'était un plus grand bonheur à entendre et à admirer.

Lorsque ce dernier redescendit pour embrasser sa partenaire, Alexandre ne put retenir quelques applaudissement, impressionné par la magnificence du jeu.

Alexandre
Alexandre
Esclave domestique

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Thierry d'Anjou / Cassandre Velasquez / William Wagner
Messages : 1741
Date d'inscription : 14/10/2018
Age : 22
Localisation : Braktenn

Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:

Revenir en haut Aller en bas

[20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ? Empty Re: [20 janvier 1598]Par la poupe ou par la proue ?

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum