Les prisons du château [Terminé]
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Re: Les prisons du château [Terminé]
Devant les paroles décousues et horrifiées de son ami, Tristan avança, paniqué. Il tendait les mains, cherchait son regard et bafouillait :
-- Mais... Mais Alexandre... Faut pas avoir peur de moi c'est pas possible... C'est pas po...
Il vit l'entrejambe et comprit. Il se figea et porta une main à sa bouche. Tristan se mit à secouer compulsivement la tête, sous le flot de questions qui le martelait. Comment... Cet effet là, pour lui ? Lui, un garçon... Quoique, c'était souvent qu'on le prenait pour une toute jeune fille et ses danses cultivaient l’ambiguïté. Ce désir, était-il ressenti pour lui ou pour cette part de féminité qu'on lui prêtait ? L'invalide souffla lentement pour s'apaiser au mieux. Garçon, fille... Pour lui, pas vraiment d'importance mais pour la bonne morale, et l'Eglise, et les normes... Si ça se savait, Alexandre serait traité de bougre et à nouveau malmené. Comme s'il avait besoin de ça ! Oh, dans la noblesse et dans le milieu des artistes, aimer le même sexe était toléré, mais pour la roture... Les mains tremblantes de Tristan prirent son visage et il poussa une longue expiration en trémolos.
Quant à lui, si on l'aimait d'amour... Lui, pour la première fois ? Pourquoi ? Comment ? Il ne savait rien à ces choses, il n'en avait même pas envie. Et pourtant ce n'était pas faute d'aimer les corps, leurs danses et caresses, leurs musiques et senteurs. Mais comme un artiste aimait la beauté. Tristan ne sut plus ni que faire, ni que dire... Encore moins quoi penser, tout s'emmêlait.
Dans sa confusion, il prit seulement soin d'adresser un regard très amical à Alexandre pour lui signifier que ce n'était pas lui, ni son goût qu'il avait en horreur. Mais sa propre impuissance à considérer clairement la chose, ainsi que les ennuis que son ami pourrait encore s'attirer pour ça.
Tristan aurait voulu parler. Rien ne pouvait sortir. Lui-même se recroquevilla.
-- Mais... Mais Alexandre... Faut pas avoir peur de moi c'est pas possible... C'est pas po...
Il vit l'entrejambe et comprit. Il se figea et porta une main à sa bouche. Tristan se mit à secouer compulsivement la tête, sous le flot de questions qui le martelait. Comment... Cet effet là, pour lui ? Lui, un garçon... Quoique, c'était souvent qu'on le prenait pour une toute jeune fille et ses danses cultivaient l’ambiguïté. Ce désir, était-il ressenti pour lui ou pour cette part de féminité qu'on lui prêtait ? L'invalide souffla lentement pour s'apaiser au mieux. Garçon, fille... Pour lui, pas vraiment d'importance mais pour la bonne morale, et l'Eglise, et les normes... Si ça se savait, Alexandre serait traité de bougre et à nouveau malmené. Comme s'il avait besoin de ça ! Oh, dans la noblesse et dans le milieu des artistes, aimer le même sexe était toléré, mais pour la roture... Les mains tremblantes de Tristan prirent son visage et il poussa une longue expiration en trémolos.
Quant à lui, si on l'aimait d'amour... Lui, pour la première fois ? Pourquoi ? Comment ? Il ne savait rien à ces choses, il n'en avait même pas envie. Et pourtant ce n'était pas faute d'aimer les corps, leurs danses et caresses, leurs musiques et senteurs. Mais comme un artiste aimait la beauté. Tristan ne sut plus ni que faire, ni que dire... Encore moins quoi penser, tout s'emmêlait.
Dans sa confusion, il prit seulement soin d'adresser un regard très amical à Alexandre pour lui signifier que ce n'était pas lui, ni son goût qu'il avait en horreur. Mais sa propre impuissance à considérer clairement la chose, ainsi que les ennuis que son ami pourrait encore s'attirer pour ça.
Tristan aurait voulu parler. Rien ne pouvait sortir. Lui-même se recroquevilla.
Re: Les prisons du château [Terminé]
Alexandre continuait de s'enfoncer dans sa gêne, le regard baissé, prostré. il s'écartait encore, glissant sur le pavé froid et humide de la geôle. Son corps tremblait. il resserra ses bras autour de ses cuisses, voulant recouvrir ce membre qui le trahissait et révélait ses penchants.
Re: Les prisons du château [Terminé]
-- Alex... ça... ça... ça change rien pour moi j'te jure. Ça va aller, ça va aller...
Il venait de murmurer d'une voix qu'il espérait rassurante. Un grincement soudain. Tristan bondit. Pourvu que personne n'ait entendu, encore moins deviné. Heureusement, ce n'étaient pas les quelques mots qu'il avait prononcés qui pourraient laisser comprendre quoi que ce fut.
Un garde ouvrit brièvement la cage. Ce ne fut que pour faire glisser sur le sol froid, vers eux, deux gamelles remplies de brouet tiède. Le soldat déposa aussi une miche de pain, des cuillères et une petite réserve d'eau. Sans un mot, il referma la grille et partit. Comme si cette nourriture offrait une diversion salutaire dans ce moment terriblement gênant, Tristan se jeta dessus. Il prit gamelles, eau, cuillères et pain sur ses genoux, pour rouler vers Alexandre et partager comme il se devait. Le garçon lui tendit la ration.
Il venait de murmurer d'une voix qu'il espérait rassurante. Un grincement soudain. Tristan bondit. Pourvu que personne n'ait entendu, encore moins deviné. Heureusement, ce n'étaient pas les quelques mots qu'il avait prononcés qui pourraient laisser comprendre quoi que ce fut.
Un garde ouvrit brièvement la cage. Ce ne fut que pour faire glisser sur le sol froid, vers eux, deux gamelles remplies de brouet tiède. Le soldat déposa aussi une miche de pain, des cuillères et une petite réserve d'eau. Sans un mot, il referma la grille et partit. Comme si cette nourriture offrait une diversion salutaire dans ce moment terriblement gênant, Tristan se jeta dessus. Il prit gamelles, eau, cuillères et pain sur ses genoux, pour rouler vers Alexandre et partager comme il se devait. Le garçon lui tendit la ration.
Re: Les prisons du château [Terminé]
A l'ouverture de la grille, Alexandre releva timidement la tête. Les gardes déposèrent leur rations puis repartirent. Ils les laissaient à leur isolement total avant leur probable exécution. La vision de la nourriture lui fit alors oublier sa honte. Les cris de l'estomac étaient plus forts que ceux de la honte. Timidement, il prit un morceau tendu par Tristan et mordit avidement dedans.
"Je savais pas..."
Il avait lâché l'information sans calculer, comme pour se libérer du poids qui l'étouffait.
"Je pensais juste que c'était normal, que j'étais juste pas un porc qui couche avec les filles juste parce que c'est comme ça qu'un homme ça doit se conduire. Tu sais, d'ailleurs, mon père... L'autre, celui qui m'a élevé, il m'avait souvent dit que même les religieux, malgré leurs beaux serments, ils faisaient pareils, que c'était des hommes, comme les autres, qu'ils avaient des besoins, que les filles étaient là pour les satisfaire. je croyais j'étais mieux que ça, que j'avais une morale. Alors qu'en fait.. En fait..."
"Je savais pas..."
Il avait lâché l'information sans calculer, comme pour se libérer du poids qui l'étouffait.
"Je pensais juste que c'était normal, que j'étais juste pas un porc qui couche avec les filles juste parce que c'est comme ça qu'un homme ça doit se conduire. Tu sais, d'ailleurs, mon père... L'autre, celui qui m'a élevé, il m'avait souvent dit que même les religieux, malgré leurs beaux serments, ils faisaient pareils, que c'était des hommes, comme les autres, qu'ils avaient des besoins, que les filles étaient là pour les satisfaire. je croyais j'étais mieux que ça, que j'avais une morale. Alors qu'en fait.. En fait..."
Re: Les prisons du château [Terminé]
Tristan avalait lentement ses bouchées de brouet et croquait dans le pain. Il fut soulagé de voir Alexandre sortir de son état de honte et se rassasier lui aussi, avant de reprendre peu à peu la parole. Son ami lui sourit.
-- Oh, je vois, soupira-t-il. Mais après, tu sais... y a plein d'hommes qui aiment les femmes et qui sont très bien, très doux. Heureusement. Ton père adoptif, il est... enfin, bref.
Il acheva sa gamelle et but ses quelques gorgées d'eau. La révélation continuait de le tourbier bien qu'il n'en montrait rien. Alexandre l'aimait. Comment il fallait se conduire à présent ? Il ne fallait ni le décevoir ni lui attirer de nouveaux ennuis, ce serait affreux, la veille de leur procès. Tristan se résolut à rester naturel, simplement naturel.
-- Oh, je vois, soupira-t-il. Mais après, tu sais... y a plein d'hommes qui aiment les femmes et qui sont très bien, très doux. Heureusement. Ton père adoptif, il est... enfin, bref.
Il acheva sa gamelle et but ses quelques gorgées d'eau. La révélation continuait de le tourbier bien qu'il n'en montrait rien. Alexandre l'aimait. Comment il fallait se conduire à présent ? Il ne fallait ni le décevoir ni lui attirer de nouveaux ennuis, ce serait affreux, la veille de leur procès. Tristan se résolut à rester naturel, simplement naturel.
Re: Les prisons du château [Terminé]
Alexandre prit à son tour une écuelle du brouet et la but lentement. Le goût lui fit faire une grimace. Ce n'était pas mauvais mais bien éloignée des délicieuses soupes que préparait sa mère. Il écouta en même temps Tristan évoquer la possibilité qu'il existerait des hommes doux.
"Des hommes qui se comportent bien avec les femmes, c'est... Mon père... "
Il allait s'apprêter à évoquer le père Thierry, sa réputation, son goût prononcé pour les femmes et n'ayant visiblement pas conscience de les forcer de ce qu'il avait pu entendre des rumeurs. Il se refusait cependant à dire tout cela à voix haute. Et si on les écoutait ? Ses paroles seraient répétées, utilisées et desserviraient les plans de son père. Il pourrait même avoir des ennuis lui aussi. Sa tête se baissa. Il ne lui attirait que trop, déjà. Alexandre se redressa et se décida ainsi au mensonge. Inventer une belle histoire à partir des faits autour de sa naissance pour renforcer au contraire l'aura de son père.
"Oui, mon père.. Thierry, je veux dire, c'est un homme gentil avec les femmes. ma mère me l'a bien dit. Quand elle est venue le trouvé, a tenté de le séduire, il était même maladroit, bredouillant, timide... Elle garde un excellent souvenir de lui et des moments passés ensemble malgré leur rupture. il s'est mal comporté, ça c'est sûr, mais il a eu peur des conséquences, c'est humain. après tout, après avoir été vendu par son propre père à un monastère, il a été tyrannisé, maltraité avant de finalement devenir prêtre et d'être relâché dans le monde. A sa place, on comprend bien que ça doit foutre la trouille l'idée d'y retourner. Alors..."
Il marqua une pause, faisant un discret clin d’œil, espérant que ce dernier comprendrait le sens de son discours et ne commettrait pas de gaffe. Il allait de l'avenir de son père. Le sien, de toute manière, il était déjà hypothéqué. Mais Thierry pouvait encore sortir et même continuer à vivre dignement. Il lui devait cela.
"Oui, mon père est un homme bon avec les femmes. D’ailleurs, à l'église, dans les rues, je l'ai souvent vu les traiter avec beaucoup de respect."
"Des hommes qui se comportent bien avec les femmes, c'est... Mon père... "
Il allait s'apprêter à évoquer le père Thierry, sa réputation, son goût prononcé pour les femmes et n'ayant visiblement pas conscience de les forcer de ce qu'il avait pu entendre des rumeurs. Il se refusait cependant à dire tout cela à voix haute. Et si on les écoutait ? Ses paroles seraient répétées, utilisées et desserviraient les plans de son père. Il pourrait même avoir des ennuis lui aussi. Sa tête se baissa. Il ne lui attirait que trop, déjà. Alexandre se redressa et se décida ainsi au mensonge. Inventer une belle histoire à partir des faits autour de sa naissance pour renforcer au contraire l'aura de son père.
"Oui, mon père.. Thierry, je veux dire, c'est un homme gentil avec les femmes. ma mère me l'a bien dit. Quand elle est venue le trouvé, a tenté de le séduire, il était même maladroit, bredouillant, timide... Elle garde un excellent souvenir de lui et des moments passés ensemble malgré leur rupture. il s'est mal comporté, ça c'est sûr, mais il a eu peur des conséquences, c'est humain. après tout, après avoir été vendu par son propre père à un monastère, il a été tyrannisé, maltraité avant de finalement devenir prêtre et d'être relâché dans le monde. A sa place, on comprend bien que ça doit foutre la trouille l'idée d'y retourner. Alors..."
Il marqua une pause, faisant un discret clin d’œil, espérant que ce dernier comprendrait le sens de son discours et ne commettrait pas de gaffe. Il allait de l'avenir de son père. Le sien, de toute manière, il était déjà hypothéqué. Mais Thierry pouvait encore sortir et même continuer à vivre dignement. Il lui devait cela.
"Oui, mon père est un homme bon avec les femmes. D’ailleurs, à l'église, dans les rues, je l'ai souvent vu les traiter avec beaucoup de respect."
Re: Les prisons du château [Terminé]
Tristan demeura interdit, bouche entrouverte, aux paroles d'Alexandre concernant Thierry. Il comprit cependant très vite la ruse qu'il essayait de mener par là, si d'aventures on les écoutait. Tristan se contenta d'opiner du chef, car il ne se sentait pas non plus de mentir. Surtout au sujet d'un homme qui s'en était pris à un certain nombre de femmes. Lucrezia bien sûr, mais aussi les sœurs siamoises et la guérisseuse Allison sur la place de l'église. Thierry demeurait toutefois la dernière et unique chance de ne pas se faire passer la corde au cou le lendemain.
Re: Les prisons du château [Terminé]
Alexandre jugea préférable de changer à présent de sujet. Moins ils en diront sur son père et ses relations au sexe opposé, mieux cela vaudrait. Il s'interrogea si Dyonis pourrait enquêter sur lui et réussir à obtenir des témoignages. De ce qu'il savait, Thierry avait été vu plus d'une fois dans les tavernes à courtiser les filles, à paraitre insistant.. mais il se souvenait avoir entendu un jour une rumeur qu'on l'aurait aperçu ennuyer une fille. Exception faite du moment vécu à la Taverne de l'Ours Noir. Mais là il s’intéressait à cette femme pour la faire parler, pas autre chose. Dans les autres cas où il n'avait pu retenir son sexe, le jeune homme se doutait bien que son père ne faisait pas cela au beau milieu d'une foule. Il était trop intelligent pour s'y risquer. Un mécontent, un intriguant... Ce serait si facile d'exploiter un tel témoignage pour le faire tomber. Non, Thierry était décidément trop roublard et malin pour cela. Tout ira bien. Du moins, tant que Dyonis ne réussissait à dénicher quelqu'un qui les aurait vu à la fameuse taverne où il avait connu Tristan... La femme perverse le lui dirait-il ? Cette pensée l’inquiéta. Siç cela se produisait, lui aussi était perdu.
"Papa..."
Il ne pouvait dire ses inquiétudes à voix haute. Sa main toucha alors nerveusement sa poitrine.
"Je veux que papa s'en sorte. Il ne doit pas être puni.. Pas à cause de moi."
"Papa..."
Il ne pouvait dire ses inquiétudes à voix haute. Sa main toucha alors nerveusement sa poitrine.
"Je veux que papa s'en sorte. Il ne doit pas être puni.. Pas à cause de moi."
Re: Les prisons du château [Terminé]
-- Oui. Il s'en sortira, j'suis sûr.
Il soupira. Qu'en serait-il pour eux deux ? La soirée était déjà bien avancée à présent. Les chamboulement de cette journée et la tension extrême liée à leur sort incertain pesaient sur l'estomac et les paupières de Tristan. Pourtant il n'arriverait pas à dormir. De nouvelles larmes menaçaient de lui remonter aux yeux.
Une idée lui vint alors et, souriant, il se retourna vers Alexandre.
-- A ton tour d'm'offrir quequ'chose, glissa le garçon, espiègle. T'es instruit. Tu dois connaître plein de merveilleuses histoires. Tu m'en raconterais une ?
Il soupira. Qu'en serait-il pour eux deux ? La soirée était déjà bien avancée à présent. Les chamboulement de cette journée et la tension extrême liée à leur sort incertain pesaient sur l'estomac et les paupières de Tristan. Pourtant il n'arriverait pas à dormir. De nouvelles larmes menaçaient de lui remonter aux yeux.
Une idée lui vint alors et, souriant, il se retourna vers Alexandre.
-- A ton tour d'm'offrir quequ'chose, glissa le garçon, espiègle. T'es instruit. Tu dois connaître plein de merveilleuses histoires. Tu m'en raconterais une ?
Re: Les prisons du château [Terminé]
Alexandre esquissa un faible sourire. Oui, son père s'en sortirait. Il était expert pour éviter toute embuscade et traquenard. Il tenta de calmer puis écouta la requête de Tristan. Une histoire... Une belle histoire... Il songea à celle que sa mère aimait lui raconter une à deux fois par semaine, comme si elle cherchait à bien lui imprimer dans sa mémoire. Or, le protagoniste de celle-ci était... Il compris que ce n'était pas un hasard. Sa mère avait ainsi fait son instruction sur un détail important de son existence sans rien laisser paraitre.
"Il y a une histoire que j'aimais beaucoup enfant et que ma mère me racontait sans arrêt. Cela se passe dans les commencements du Royaume de Monbrina, il y a maintenant sept siècles. Notre royaume ne comportait que quelques terres autour de Bratktenn. L'histoire se déroule pendant la grande bataille de Tarza qui opposait le Roi Lothar à son frère cadet Romaric qui s'était révolté avec quelques nobles associés à sa cause pour s'emparer du pouvoir. Il voulait être roi à la place du Roi ! C'était une bataille terrible. Des centaines de vies ont été fauchés. Beaucoup de soldats mais les nobles aussi. Romaric et ses alliés décapitaient, sans pitié, ceux qui tombaient entre leurs mains. Tout espoir semblait perdu."
Sa voix baissa en rythme, indiquant le nœud dramatique de l'histoire.
"Au beau milieu de la bataille, le Roi Lothar désespérait, sentait la situation en sa défaveur. Il a alors vu son frère s'avancer vers. Menaçant. Sinistre. Tout était perdu. Il le savait."
Alexandre se tut, laissant monter le suspense.
"Pendant ce temps, au milieu du champ de bataille, gisait le corps meurtri d'un garçon d'à peine quatorze ans. Il se relevait, chancelant,. Le cadavre de son maître reposait non loin lui, inondé de sang, alors que sa tête l'observait, les yeux ouvert, quelques mètres plus loin. Malgré cette vision, l'écuyer réussit à faire appel à son courage. Son regard distingua le Roi en péril face à son frère. Il s'élança. Il s'empara du cheval de feu son maître mais aussi de son épée en dépit de l'interdiction stipulant qu'on ne devait jamais retirer l'arme d'un mort. Ce n'était pas un geste d'honneur, digne d'un bon chevalier. Le garçon n'hésitait pas pourtant : le Roi était en danger. Il fallait lui porter secours."
Il marqua une autre pause, faisant attendre un peu son auditeur.
"Monté sur son cheval, l'écuyer fonça vers les deux frères et vint s'interposer entre eux. Son corps protégeait celui du souverain mais le frère félon menaçait. il allait le tuer. le garçon le savait. Il allait mourir mais ce serait avec honneur. A cet instant, le ciel s'est subitement éclairé et a aveuglé Romaric. Une colombe est ensuite descendue pour se poser sur l'épaule de l'écuyer. Devant ce signe divin, il s'est élancé, profitant de l'éblouissement de son adversaire, et a enfoncé le glaive de son maître dans le ventre. La rébellion s'acheva ainsi grâce à la bravoure d'un garçon, un jeune garçon qui venait pourtant de conforter la légitimité du Roi Lothar."
Alexandre médita longuement à cette légende, comme si lui aussi la découvrait pour la première. sa main se glissa sous sa tunique et en sortit son médaillon.Ses doigts effleuraient doucement le tracés des emblèmes, notamment ceux de la colombe.
"Cet écuyer se nommait Siegfried. Il... Après cette prodigieuse victoire, le Roi Lothar l'a anobli. Il est devenu.. Il est devenu Siegfried d'Anjou, le premier comte du nom d'Anjou."
Alexandre esquissa un sourire espiègle. Comment Tristan allait réagir à cette conclusion qui le ramenait à lui et son père ?
"Il y a une histoire que j'aimais beaucoup enfant et que ma mère me racontait sans arrêt. Cela se passe dans les commencements du Royaume de Monbrina, il y a maintenant sept siècles. Notre royaume ne comportait que quelques terres autour de Bratktenn. L'histoire se déroule pendant la grande bataille de Tarza qui opposait le Roi Lothar à son frère cadet Romaric qui s'était révolté avec quelques nobles associés à sa cause pour s'emparer du pouvoir. Il voulait être roi à la place du Roi ! C'était une bataille terrible. Des centaines de vies ont été fauchés. Beaucoup de soldats mais les nobles aussi. Romaric et ses alliés décapitaient, sans pitié, ceux qui tombaient entre leurs mains. Tout espoir semblait perdu."
Sa voix baissa en rythme, indiquant le nœud dramatique de l'histoire.
"Au beau milieu de la bataille, le Roi Lothar désespérait, sentait la situation en sa défaveur. Il a alors vu son frère s'avancer vers. Menaçant. Sinistre. Tout était perdu. Il le savait."
Alexandre se tut, laissant monter le suspense.
"Pendant ce temps, au milieu du champ de bataille, gisait le corps meurtri d'un garçon d'à peine quatorze ans. Il se relevait, chancelant,. Le cadavre de son maître reposait non loin lui, inondé de sang, alors que sa tête l'observait, les yeux ouvert, quelques mètres plus loin. Malgré cette vision, l'écuyer réussit à faire appel à son courage. Son regard distingua le Roi en péril face à son frère. Il s'élança. Il s'empara du cheval de feu son maître mais aussi de son épée en dépit de l'interdiction stipulant qu'on ne devait jamais retirer l'arme d'un mort. Ce n'était pas un geste d'honneur, digne d'un bon chevalier. Le garçon n'hésitait pas pourtant : le Roi était en danger. Il fallait lui porter secours."
Il marqua une autre pause, faisant attendre un peu son auditeur.
"Monté sur son cheval, l'écuyer fonça vers les deux frères et vint s'interposer entre eux. Son corps protégeait celui du souverain mais le frère félon menaçait. il allait le tuer. le garçon le savait. Il allait mourir mais ce serait avec honneur. A cet instant, le ciel s'est subitement éclairé et a aveuglé Romaric. Une colombe est ensuite descendue pour se poser sur l'épaule de l'écuyer. Devant ce signe divin, il s'est élancé, profitant de l'éblouissement de son adversaire, et a enfoncé le glaive de son maître dans le ventre. La rébellion s'acheva ainsi grâce à la bravoure d'un garçon, un jeune garçon qui venait pourtant de conforter la légitimité du Roi Lothar."
Alexandre médita longuement à cette légende, comme si lui aussi la découvrait pour la première. sa main se glissa sous sa tunique et en sortit son médaillon.Ses doigts effleuraient doucement le tracés des emblèmes, notamment ceux de la colombe.
"Cet écuyer se nommait Siegfried. Il... Après cette prodigieuse victoire, le Roi Lothar l'a anobli. Il est devenu.. Il est devenu Siegfried d'Anjou, le premier comte du nom d'Anjou."
Alexandre esquissa un sourire espiègle. Comment Tristan allait réagir à cette conclusion qui le ramenait à lui et son père ?
Re: Les prisons du château [Terminé]
Tristan se laissa complètement embarquer par la légende, la musique de ses mots, les images et formes qu'elle véhiculait, portées par la voix paisible d'Alexandre. Le garçon fermait les yeux et laissait l'histoire se tisser dans son esprit. Il souriait et respirait plus tranquillement. La peur s'envolait, les quelques minutes que durèrent le conte. Quand il eut fini, Tristan murmura, après un silence pour marquer respectueusement la fin de la narration :
-- C'est une très belle légende. Vraiment l'histoire d'la famille d'Anjou ?
Il avait pris soin de ne pas dire "ta famille", savait-on jamais. Mais Alexandre comprendrait. Tristan voyait bien par ailleurs entre ces mots, entre les lignes de ce conte, les valeurs insufflées à Alexandre depuis son âge le plus tendre. Il aima la valeur, l'espoir et l'abnégation qui s'en dégageaient.
-- C'est une très belle légende. Vraiment l'histoire d'la famille d'Anjou ?
Il avait pris soin de ne pas dire "ta famille", savait-on jamais. Mais Alexandre comprendrait. Tristan voyait bien par ailleurs entre ces mots, entre les lignes de ce conte, les valeurs insufflées à Alexandre depuis son âge le plus tendre. Il aima la valeur, l'espoir et l'abnégation qui s'en dégageaient.
Re: Les prisons du château [Terminé]
Alexandre médita à cette légende que sa mère lui racontait enfant. Elle disait que c'était important de la connaitre, que celle-ci apprenait à un moment-clé de l'histoire au Royaume. Ses doigts continuèrent à caresser son médaillon. Elle mentait. En réalité, elle voulait avant tout lui apprendre ses origines pour le jour où son véritable héritage se dévoilerait. Il se rappelait son assistance à vouloir l'emmener chaque soir prier à l'église, de ses regards qui cherchaient sans cesse à vérifier si le père Thierry les observait, à l’encourager chaque fois à aller le saluer... Il comprenait maintenant le sens de ses démarches. Toute sa vie, sa mère avait œuvré dans l'espoir qu'il puisse retrouver la place à laquelle sa naissance serait censée le destiner.
"Maman..."
Il entendit alors la question de" Tristan, tourna la tête et eut à son intention un sourire doux.
"Oui, c'est l'histoire originelle de ma famille, de am lignée... Ma mère me racontait toutes ces histoires sur les d'Anjou en me disant qu'il s'agissait de grands personnages, qu'ils avaient beaucoup compté pour le Royaume de Monbrina que je devais savoir... En réalité, elle me parlait de mes ancêtres au cas où... cela va avec nos visites répétées à l'église, à tous ces moments où elle me forçait à aller vers le prêtre alors que je n'avais jamais envie. Elle voulait que mon père me voit, me suive, me voit me développer... Si mon père s'est attaché à moi, je crois bien que c'est grâce à elle, à son travail."
Ses yeux se fermèrent. les visages de son père et de sa mère lui apparurent au même instant. Ses parents. du fond de son âme, il ressentait leur intense amour pour et leur désir ardent de le protéger et de vouloir une belle vie pour lui.
"Mes parents m'aiment si fort..."
"Maman..."
Il entendit alors la question de" Tristan, tourna la tête et eut à son intention un sourire doux.
"Oui, c'est l'histoire originelle de ma famille, de am lignée... Ma mère me racontait toutes ces histoires sur les d'Anjou en me disant qu'il s'agissait de grands personnages, qu'ils avaient beaucoup compté pour le Royaume de Monbrina que je devais savoir... En réalité, elle me parlait de mes ancêtres au cas où... cela va avec nos visites répétées à l'église, à tous ces moments où elle me forçait à aller vers le prêtre alors que je n'avais jamais envie. Elle voulait que mon père me voit, me suive, me voit me développer... Si mon père s'est attaché à moi, je crois bien que c'est grâce à elle, à son travail."
Ses yeux se fermèrent. les visages de son père et de sa mère lui apparurent au même instant. Ses parents. du fond de son âme, il ressentait leur intense amour pour et leur désir ardent de le protéger et de vouloir une belle vie pour lui.
"Mes parents m'aiment si fort..."
Re: Les prisons du château [Terminé]
Tristan était heureux de voir Alexandre retrouver ainsi de l'espoir, alors que plus tôt il ne croyait plus en rien. Dans un sourire, il dit doucement :
-- Tu vois. Oui, il t'aiment tes parents. Des gens rares... ça oui.
Sur les derniers mots, sa voix s'était piquée de chagrin. Oh sûr qu'il était heureux pour Alexandre, heureux qu'il ait reçu tout cet amour. Mais une telle évocation ne pouvait que lui rappeler que ses parents à lui l'avaient détesté. Il se resserra sur lui même et tourna son fauteuil un peu plus de côté pour cacher à son ami son visage sur lequel coulaient quelques larmes. Ce que son père, surtout, avait fait, ça le hanterait toujours. A cet instant, le garçon était aigre et envieux.
A cela vint s'ajouter l'horreur du moment présent. Tristan pensait à Lénius, son seul et unique ami jusqu'à il y a peu. L'homme devait s'inquiéter et être fou de colère. Tristan pleura en silence. Selon ce qui arriverait le lendemain, il ne le reverrait jamais. Le lendemain... De quoi écoperaient-ils ? La corde ? Le bûcher si les choses dérapaient et qu'on lui mettait carrément l'incendie sur le dos... Ou alors, si les charges contre eux étaient allégées, ce serait l'esclavage, ou une mutilation, ou le fouet. Sous la panique, les doigts de Tristan se hérissèrent et grattèrent un pan du mur à s'en casser les ongles.
-- Tu vois. Oui, il t'aiment tes parents. Des gens rares... ça oui.
Sur les derniers mots, sa voix s'était piquée de chagrin. Oh sûr qu'il était heureux pour Alexandre, heureux qu'il ait reçu tout cet amour. Mais une telle évocation ne pouvait que lui rappeler que ses parents à lui l'avaient détesté. Il se resserra sur lui même et tourna son fauteuil un peu plus de côté pour cacher à son ami son visage sur lequel coulaient quelques larmes. Ce que son père, surtout, avait fait, ça le hanterait toujours. A cet instant, le garçon était aigre et envieux.
A cela vint s'ajouter l'horreur du moment présent. Tristan pensait à Lénius, son seul et unique ami jusqu'à il y a peu. L'homme devait s'inquiéter et être fou de colère. Tristan pleura en silence. Selon ce qui arriverait le lendemain, il ne le reverrait jamais. Le lendemain... De quoi écoperaient-ils ? La corde ? Le bûcher si les choses dérapaient et qu'on lui mettait carrément l'incendie sur le dos... Ou alors, si les charges contre eux étaient allégées, ce serait l'esclavage, ou une mutilation, ou le fouet. Sous la panique, les doigts de Tristan se hérissèrent et grattèrent un pan du mur à s'en casser les ongles.
Re: Les prisons du château [Terminé]
Alexandre remarqua l'air triste que Tristan venait de prendre. Mêmes ses paroles semblaient teintées d'une certaine amertume. Pourquoi ? Il songea soudain à tous ces enfants aperçus parfois au-delà des grilles d'orphelinat. Plusieurs étaient dans une sorte de fauteuils ou souffraient d'une infirmité qui les isolaient des autres. Il se rappela des nombreuses moqueries et insinuations à son intention par les passants dans la rue. Quel idiot ! Quel égoïste ! Tristan... Tristan n'avait sûrement pas eu la chance de...
"Pardon... Je suis égoïste. J'ai eu l'habitude de grandir avec de l'amour, du confort... Je ne réalise pas ma propre chance. Et à cela, à cela, je n'arrive pas à comprendre que les autres eux ne l'ont pas eu."
Cette pensée le ramena une fois de plus au seigneur de Frenn. Malgré leurs différence de classe sociales, ils se ressemblaient plus que cela semblait possible.
"Je suis comme lui, comme le seigneur de Frenn, de manière différente, certes mais on partage, lui et moi, cette adaptabilité à notre infirmité. Lui, par son statut social, a pu obtenir toutes sortes d'objets pour lui permettre d'utiliser des objets malgré ses crochets et moi, moi, mon père adoptif a construit des éléments rudimentaires mais fonctionnels pour me faire avancer debout sans me fatiguer. De son côté, ma mère a travaillé à me faire marcher, à renforcer mon corps faible... Je crois que ce qui m'arrive, cette rencontre n'était pas un hasard. Tout ça, tout ça, ça doit faire partir d'une sorte de plan. Ca ne peut pas être une coïncidence. Le seigneur de Frenn et moi, il y a un lien entre nous, je le sens, notre infirmité, la manière de l'avoir compensé, notre moralité trompée par la même personne.. Non, tout ceci ne peut être une coïncidence. "
Il marqua une pause, laissant son esprit poursuivre ce raisonnement. Cela paraissait fou, dément, pourtant il sentait cela comme une mission, un destin.
"Je crois que lui et moi étions destiné à nous rencontrer, pour nous faire changer mutuellement, ou pour apprendre des choses l'un de l'autre.. Enfin, je ne sais pas exactement. Mais je suis persuadé que tout ceci n'est pas un hasard. Il y a une raison logique, un plan qui nous échappe, certes, mais qi se met doucement en marche.
"Pardon... Je suis égoïste. J'ai eu l'habitude de grandir avec de l'amour, du confort... Je ne réalise pas ma propre chance. Et à cela, à cela, je n'arrive pas à comprendre que les autres eux ne l'ont pas eu."
Cette pensée le ramena une fois de plus au seigneur de Frenn. Malgré leurs différence de classe sociales, ils se ressemblaient plus que cela semblait possible.
"Je suis comme lui, comme le seigneur de Frenn, de manière différente, certes mais on partage, lui et moi, cette adaptabilité à notre infirmité. Lui, par son statut social, a pu obtenir toutes sortes d'objets pour lui permettre d'utiliser des objets malgré ses crochets et moi, moi, mon père adoptif a construit des éléments rudimentaires mais fonctionnels pour me faire avancer debout sans me fatiguer. De son côté, ma mère a travaillé à me faire marcher, à renforcer mon corps faible... Je crois que ce qui m'arrive, cette rencontre n'était pas un hasard. Tout ça, tout ça, ça doit faire partir d'une sorte de plan. Ca ne peut pas être une coïncidence. Le seigneur de Frenn et moi, il y a un lien entre nous, je le sens, notre infirmité, la manière de l'avoir compensé, notre moralité trompée par la même personne.. Non, tout ceci ne peut être une coïncidence. "
Il marqua une pause, laissant son esprit poursuivre ce raisonnement. Cela paraissait fou, dément, pourtant il sentait cela comme une mission, un destin.
"Je crois que lui et moi étions destiné à nous rencontrer, pour nous faire changer mutuellement, ou pour apprendre des choses l'un de l'autre.. Enfin, je ne sais pas exactement. Mais je suis persuadé que tout ceci n'est pas un hasard. Il y a une raison logique, un plan qui nous échappe, certes, mais qi se met doucement en marche.
- Spoiler:
- HS : Alex a craqué xDDD
A mon avis, là, il se prend pour le Jiminy Cricket de Dyonis
Re: Les prisons du château [Terminé]
-- Mais non... non t'as pas à d'mander pardon. C'est vraiment bien que t'aies été aimé comme ça, chuis sérieux. Et puis... vu l'homme qui t'a élevé... ça a pas dû êt' facile tous les jours malgré tout.
Tristan se calma, songea avec honte à sa propre jalousie et ôta ses doigts meurtris du mur. Il tenta de ne plus penser à la journée du lendemain. Le garçon se rapprocha doucement d'Alexandre pour se réinstaller tout près de lui et l'écouter. Il parlait à nouveau du châtelain. Comme s'il fallait que l'homme change, comme si Alexandre pouvait quelque chose à cela. Tout bien réfléchi, ils avaient en effet, eux quatre -- le seigneur, Alexandre, lui-même et Lucrezia -- cela en commun : une invalidité avec laquelle ils avaient pu plus ou moins bien composer. Ces derniers jours avaient tissé de bien étranges liens entre eux.
-- C'est... c'est beau c'que tu dis... J'aimerais qu't'aies raison. Si y a un projet derrière tout ça, alors...
Tristan ne sut comment finir sa phrase. Il soupira. Pour l'instant, il se montrait moins optimiste que son ami mais voulait croire comme lui à de grands changement à l'oeuvre.
-- C'qui est sûr c'est qu'aucun de nous sortira de ces événements comme avant.
Tristan se calma, songea avec honte à sa propre jalousie et ôta ses doigts meurtris du mur. Il tenta de ne plus penser à la journée du lendemain. Le garçon se rapprocha doucement d'Alexandre pour se réinstaller tout près de lui et l'écouter. Il parlait à nouveau du châtelain. Comme s'il fallait que l'homme change, comme si Alexandre pouvait quelque chose à cela. Tout bien réfléchi, ils avaient en effet, eux quatre -- le seigneur, Alexandre, lui-même et Lucrezia -- cela en commun : une invalidité avec laquelle ils avaient pu plus ou moins bien composer. Ces derniers jours avaient tissé de bien étranges liens entre eux.
-- C'est... c'est beau c'que tu dis... J'aimerais qu't'aies raison. Si y a un projet derrière tout ça, alors...
Tristan ne sut comment finir sa phrase. Il soupira. Pour l'instant, il se montrait moins optimiste que son ami mais voulait croire comme lui à de grands changement à l'oeuvre.
-- C'qui est sûr c'est qu'aucun de nous sortira de ces événements comme avant.
Re: Les prisons du château [Terminé]
Une ombre planait sur le visage d'Alexandre à l'évocation de son père adoptif. Son dos comportait encore des cicatrices de ses colères. quelques une encore faîches.
"Ouais.. mon autre père, il me battait régulièrement. Une fois par semaine au minimum. Il disait que c'était pour mon bien, pour mon éducation. Qu'avec mon infirmité, il ne fallait rien laisser passer, qu'on ne me pardonnerait rien à moi... J'essayais de bien faire, de bien me comporter.. Même d'un petit truc, il trouvait toujours un prétexte. Je croyais c'était ma faute. Mais maintenant... Maintenant je crois que c'est lui qui cherchait volontairement à me blesser. pas pour me corriger, comme il disait, pour blesser ma mère. Tous les jours, pour lui, j'étais le fruit de son cocuage, le rappel de sa stérilité, que lui n'avait su lui faire d'enfant... Me faire mal, c'était lui faire du bien. C'est... pervers."
Le jeune homme se sentit ensuite rassuré que son ami ne se moque pas de lui de ses idées, qu'il trouve même ses idées poétiques et censées. Ses yeux se fermèrent un instant. Demain... Que se passerait-il demain ?
"D'abord, je peux t'affirmer que même si le seigneur de Frenn essaie, il ne pourra réussir à faire tenir la charge de l'accusation pour l'incendie du presbytère. Sur ce point, je suis parfaitement insoupçonnable. Depuis le milieu de l'après-midi du 6 septembre, j'ai toujours été sous la garde de la prévôté. A moins de posséder le don d'ubiquité, ce qui est fumeux, je ne puis être reproché de ce crime. Quant à toi, tu m'as rejoint sur la place un peu une heure avant qu'un soldat ne vienne avertir mon père de l'incendie. Tu ne peux pas être accusé de cela toi non plus. Alors qu'avons-nous comme réelles charges ? Le fait d'avoir tressailli dans la demeure d'un noble, récidive pour moi, complicité pour toi.. Si mon père sait bien plaider notre cause, ce que je ne doute pas, nous échapperons à la condamnation à mort, j'en suis certain. C'est plutôt une bonne chose, non ?"
"Ouais.. mon autre père, il me battait régulièrement. Une fois par semaine au minimum. Il disait que c'était pour mon bien, pour mon éducation. Qu'avec mon infirmité, il ne fallait rien laisser passer, qu'on ne me pardonnerait rien à moi... J'essayais de bien faire, de bien me comporter.. Même d'un petit truc, il trouvait toujours un prétexte. Je croyais c'était ma faute. Mais maintenant... Maintenant je crois que c'est lui qui cherchait volontairement à me blesser. pas pour me corriger, comme il disait, pour blesser ma mère. Tous les jours, pour lui, j'étais le fruit de son cocuage, le rappel de sa stérilité, que lui n'avait su lui faire d'enfant... Me faire mal, c'était lui faire du bien. C'est... pervers."
Le jeune homme se sentit ensuite rassuré que son ami ne se moque pas de lui de ses idées, qu'il trouve même ses idées poétiques et censées. Ses yeux se fermèrent un instant. Demain... Que se passerait-il demain ?
"D'abord, je peux t'affirmer que même si le seigneur de Frenn essaie, il ne pourra réussir à faire tenir la charge de l'accusation pour l'incendie du presbytère. Sur ce point, je suis parfaitement insoupçonnable. Depuis le milieu de l'après-midi du 6 septembre, j'ai toujours été sous la garde de la prévôté. A moins de posséder le don d'ubiquité, ce qui est fumeux, je ne puis être reproché de ce crime. Quant à toi, tu m'as rejoint sur la place un peu une heure avant qu'un soldat ne vienne avertir mon père de l'incendie. Tu ne peux pas être accusé de cela toi non plus. Alors qu'avons-nous comme réelles charges ? Le fait d'avoir tressailli dans la demeure d'un noble, récidive pour moi, complicité pour toi.. Si mon père sait bien plaider notre cause, ce que je ne doute pas, nous échapperons à la condamnation à mort, j'en suis certain. C'est plutôt une bonne chose, non ?"
Re: Les prisons du château [Terminé]
Une nausée remonta dans la gorge de Tristan au sinistre récit d'Alexandre, en même temps que la compassion lui serrait le ventre. Il crut entendre, dans la bouche de son ami, les mêmes discours que lui avaient tenu les éducateurs de l'orphelinat, ainsi que son géniteur la seule et unique fois où il l'avait revu et qui s'était très mal terminée. Dans un élan d'amitié et pour tenter de maîtriser une sourde colère dont il n'arrivait pas à se débarrasser, il entoura à nouveau Alexandre de ses bras. Ironiquement, le père Bellanger avait raison sur un point : aux gens différents, on laissait encore moins passer quoi que ce soit, ils devaient sans arrêt se prouver... Pour seule pensée verbalisée, il ne parvint qu'à dire :
-- Quel salopard. Comme toi, jusqu'à très récemment, j'ai cru qu'on méritait ça.
Puis Alexandre se mit à des pronostics quant à leur peine. Ce qu'il disait se tenait parfaitement. A une crainte près : dans les quelques secondes entre le départ de Thierry pour aller veiller son fils à la Grand' Place et le moment où Tristan l'avait suivi, on pouvait très bien l'accuser d'avoir allumé le feu. Pourvu que cela n'en vienne pas là ! Tristan secoua la tête : non, ça n'arriverait pas.
-- T'as raison. On peut pas nous condamner à mort pour ces délits-là. C'est improbable.
-- Quel salopard. Comme toi, jusqu'à très récemment, j'ai cru qu'on méritait ça.
Puis Alexandre se mit à des pronostics quant à leur peine. Ce qu'il disait se tenait parfaitement. A une crainte près : dans les quelques secondes entre le départ de Thierry pour aller veiller son fils à la Grand' Place et le moment où Tristan l'avait suivi, on pouvait très bien l'accuser d'avoir allumé le feu. Pourvu que cela n'en vienne pas là ! Tristan secoua la tête : non, ça n'arriverait pas.
-- T'as raison. On peut pas nous condamner à mort pour ces délits-là. C'est improbable.
Re: Les prisons du château [Terminé]
Alexandre se sentait encore étouffée par l'ombre paternelle qui avait longuement hanté son esprit et son enfance. Les bras de Tristan qui l'enlacèrent l'aidèrent quelque peu à s'alléger même si son cœur restait amer.
"Il rudoyait ma mère aussi. Devant mes yeux. Pour le moindre prétexte. La soupe pas assez bonne à son goût, elle aurait dépassé le temps accordé pour aller à l'église... Et surtout, surtout, quand je faisais une bêtise, quand il me corrigeait, il... Il s'en prenait à elle. Il me disait de bien regarder, que c'était ma faute si ma mère était corrigée elle aussi, qu'elle était responsable de mon éducation et devait subir elle aussi une punition si j'en avais une, que mes bêtises découlaient de la piètre qualité de son éducation. Ça me faisait mal, vraiment mal... Et mon père disait que c'était normal."
Au souvenir de ces événements, la gorge du fils se serra. La douleur pour son calvaire le blessait intérieurement. Sa tête se posa sur l'épaule de Tristan. Il versa quelques larmes.
"Maman... Je me demande comment elle va... Ce qu'elle est en train de vivre... L'autre doit..."
Tristan demeurait silencieux, méditant à ses analyses sur le sort qui les attendait demain. Alexandre se redressa et ressentit une incommensurable tristesse d'apercevoir son si beau visage tout troublé. A cet instant, un désir violent le saisit. Un instant que sa raison ne pouvait plus contrôler. La force de son désir devenait trop puissante, tel un feu qui échappait à la main de celui qui l'avait allumé. Il se pencha et embrassa, sur la bouche, le petit infirme.
"Il rudoyait ma mère aussi. Devant mes yeux. Pour le moindre prétexte. La soupe pas assez bonne à son goût, elle aurait dépassé le temps accordé pour aller à l'église... Et surtout, surtout, quand je faisais une bêtise, quand il me corrigeait, il... Il s'en prenait à elle. Il me disait de bien regarder, que c'était ma faute si ma mère était corrigée elle aussi, qu'elle était responsable de mon éducation et devait subir elle aussi une punition si j'en avais une, que mes bêtises découlaient de la piètre qualité de son éducation. Ça me faisait mal, vraiment mal... Et mon père disait que c'était normal."
Au souvenir de ces événements, la gorge du fils se serra. La douleur pour son calvaire le blessait intérieurement. Sa tête se posa sur l'épaule de Tristan. Il versa quelques larmes.
"Maman... Je me demande comment elle va... Ce qu'elle est en train de vivre... L'autre doit..."
Tristan demeurait silencieux, méditant à ses analyses sur le sort qui les attendait demain. Alexandre se redressa et ressentit une incommensurable tristesse d'apercevoir son si beau visage tout troublé. A cet instant, un désir violent le saisit. Un instant que sa raison ne pouvait plus contrôler. La force de son désir devenait trop puissante, tel un feu qui échappait à la main de celui qui l'avait allumé. Il se pencha et embrassa, sur la bouche, le petit infirme.
Re: Les prisons du château [Terminé]
Ce qu'Alexandre disait de sa mère tétanisa Tristan. Il ne trouva cette fois-ci aucune parole, rien qui fut capable d'exprimer la moindre chose décente ou intelligente devant ces confidences. Seules ses larmes coulèrent à nouveau. Il songea à sa propre mère. Ce ce qu'il avait cru comprendre le jour où il avait fui de l'orphelinat -- avant que son père ne l'y ramène par la peau du coup -- était similaire. Qu'on accusait sa mère d'avoir fauté. Que l'invalidité était la marque ce cet écart, ou bien un avertissement du ciel.
Son amicale étreinte tenait toujours les épaules frêles d'Alexandre, quand soudain le garçon se retourna, plongea sur lui pour lui voler un baiser. Les yeux de Tristan s’écarquillèrent, ses pupilles dorées flambèrent sous le coup de la surprise et une sueur rampa le long de son cou. Pourquoi ? Comment... comment réagir ? Tristan haletait. Après quelques secondes de sidération durant lesquelles il laissa faire, la première chose qui lui vint à l'esprit fut le risque inconsidéré pris à nouveau par son ami. Tristan ne voulut pas le repousser, ni lui faire de peine. Ce fut donc très doucement qu'il recula la tête avant de murmurer, complètement perdu :
-- Madre Mia... Alex... Si... Si on te voit, c'est... c'est...
Il ne manquerait plus que cette accusation à leur mettre sur le dos ! Telle était pour l'instant la seule pensée claire dans l'esprit du garçon. Ses joues étaient écarlates.
Son amicale étreinte tenait toujours les épaules frêles d'Alexandre, quand soudain le garçon se retourna, plongea sur lui pour lui voler un baiser. Les yeux de Tristan s’écarquillèrent, ses pupilles dorées flambèrent sous le coup de la surprise et une sueur rampa le long de son cou. Pourquoi ? Comment... comment réagir ? Tristan haletait. Après quelques secondes de sidération durant lesquelles il laissa faire, la première chose qui lui vint à l'esprit fut le risque inconsidéré pris à nouveau par son ami. Tristan ne voulut pas le repousser, ni lui faire de peine. Ce fut donc très doucement qu'il recula la tête avant de murmurer, complètement perdu :
-- Madre Mia... Alex... Si... Si on te voit, c'est... c'est...
Il ne manquerait plus que cette accusation à leur mettre sur le dos ! Telle était pour l'instant la seule pensée claire dans l'esprit du garçon. Ses joues étaient écarlates.
Re: Les prisons du château [Terminé]
[Jet de dés : le baiser est-il vu ? (réussite : oui ; échec : non ) ]
Re: Les prisons du château [Terminé]
Le membre 'Le Cent-Visages' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Audace' :
'Audace' :
Re: Les prisons du château [Terminé]
Un grincement. Quelques pas qui résonnèrent puis un silence lourd. Trop lourd. Le surveillant qui arpentait les couloirs devant les cachots se tenait là, les yeux écarquillés au milieu de sa grande ombre. Le garde recula d'un pas, confus, puis disparut derrière un mur sans un mot et en se faisant remplacer par un collègue le long des cages.
Re: Les prisons du château [Terminé]
Le baiser avait beau être chaste, il enflamma les sens d'Alexandre. Un goût sucré se dégageait des lèvres de Tristan et renforçait son désir. La passion se libéra et l'affranchit de ses réserves. Ses mains saisirent, d'abord avec hésitation, le visage du petit infirme et le caressèrent. Son toucher était tendre et délicat, comme un enfant découvrant les formes pour la premières fois et craintif de casser.
Soudain, au milieu de ce feu ardent qui le consumait, la voix inquiète et gênée de Tristan perça. Il s'écarta puis surprit le regard de son ami. Son visage était rouge et le sien le devint également. Il avait... Il se dégoûta instantanément. Alexandre venait d'exprimer son malaise vis-à-vis de ce que son père faisait subir à sa femme et lui ne trouvait rien de mieux que de le forcer. Tristan ne voulait certainement pas de cela. Finalement, malgré tous ces jugements de mépris, malgré le fait qu'il se croyait justement différent, plus humain, il était bien un homme. Comme n'importe quel homme, quand le désir le saisissait, la moralité s'effaçait. Il ne pourrait plus jamais blâmer le libraire ou le prêtre. Il était comme eux. Il se corrigea : il était pire qu'eux. Eux, leur désir se portait sur les femmes. C'était un instinct naturel. Au contraire, lui, sa passion pour ceux de son sexe n'était rien d'autre qu'une perversion.
Dégoûté de lui-même, le visage livide, Alexandre se retira et s'écarta.
"Pardon..."
Sa voix était mourante.
Il se trainait vers l'autre bout de la pièce, loin de Tristan. Plus de tentation. Pour leur survie, il devenait vital de ne plus avoir contact. Le jeune homme s'allongea sur la paillasse et se tourna, ne voulant surtout pas apercevoir le visage de Tristan.
"J'ai sommeil..."
Il était temps que cette journée s'achève. Tout cela devenait trop dangereux. Protéger Tristan. Le protéger de ses instincts pervers et d'une condamnation injuste.
Soudain, au milieu de ce feu ardent qui le consumait, la voix inquiète et gênée de Tristan perça. Il s'écarta puis surprit le regard de son ami. Son visage était rouge et le sien le devint également. Il avait... Il se dégoûta instantanément. Alexandre venait d'exprimer son malaise vis-à-vis de ce que son père faisait subir à sa femme et lui ne trouvait rien de mieux que de le forcer. Tristan ne voulait certainement pas de cela. Finalement, malgré tous ces jugements de mépris, malgré le fait qu'il se croyait justement différent, plus humain, il était bien un homme. Comme n'importe quel homme, quand le désir le saisissait, la moralité s'effaçait. Il ne pourrait plus jamais blâmer le libraire ou le prêtre. Il était comme eux. Il se corrigea : il était pire qu'eux. Eux, leur désir se portait sur les femmes. C'était un instinct naturel. Au contraire, lui, sa passion pour ceux de son sexe n'était rien d'autre qu'une perversion.
Dégoûté de lui-même, le visage livide, Alexandre se retira et s'écarta.
"Pardon..."
Sa voix était mourante.
Il se trainait vers l'autre bout de la pièce, loin de Tristan. Plus de tentation. Pour leur survie, il devenait vital de ne plus avoir contact. Le jeune homme s'allongea sur la paillasse et se tourna, ne voulant surtout pas apercevoir le visage de Tristan.
"J'ai sommeil..."
Il était temps que cette journée s'achève. Tout cela devenait trop dangereux. Protéger Tristan. Le protéger de ses instincts pervers et d'une condamnation injuste.
Re: Les prisons du château [Terminé]
Tristan était mortifié. On les avait vus. Pendant le baiser que lui donnait Alexandre, il avait remarqué les deux yeux fixes du soldat plantés sur eux. L'infirme en perdit toutes ses couleurs et, aussitôt après, Alexandre lui-même se dégagea de lui. Il le sentit tremblant, honteux.
-- Non, Alex, pour moi c'est pas... c'est pas gr...
Il craignait que son ami croit qu'il lui en voulait. Le garçon était seulement terrorisé et pour l'instant, rien d'autre ne pouvait être clair dans son esprit. Encore moins d'éventuels sentiments. Il se mordit la lèvre et se terra, choisissant de ne pas révéler à Alexandre qu'un soldat venait de le voir. Le fils Bellanger serait anéanti. Inutile de le briser pour le moment, les conséquences viendraient bien assez tôt. Quand Alexandre lui annonça vouloir dormir, Tristan rassembla ses derniers lambeaux de voix la plus naturelle possible et murmura :
-- D'accord. Bonne nuit.
Lui-même plongea sa tête entre ses jambes et tenta de trouver un sommeil qui cependant ne viendrait pas de sitôt. Il sanglotait en silence.
-- Non, Alex, pour moi c'est pas... c'est pas gr...
Il craignait que son ami croit qu'il lui en voulait. Le garçon était seulement terrorisé et pour l'instant, rien d'autre ne pouvait être clair dans son esprit. Encore moins d'éventuels sentiments. Il se mordit la lèvre et se terra, choisissant de ne pas révéler à Alexandre qu'un soldat venait de le voir. Le fils Bellanger serait anéanti. Inutile de le briser pour le moment, les conséquences viendraient bien assez tôt. Quand Alexandre lui annonça vouloir dormir, Tristan rassembla ses derniers lambeaux de voix la plus naturelle possible et murmura :
-- D'accord. Bonne nuit.
Lui-même plongea sa tête entre ses jambes et tenta de trouver un sommeil qui cependant ne viendrait pas de sitôt. Il sanglotait en silence.
Re: Les prisons du château [Terminé]
Le dos tourné, Alexandre contemplait le mur froid, humide et sombre devant lui. Les pensées avilissantes polluaient son esprit. il retenait les larmes qui menaçaient de couler en se recroquevillant sur lui-même. Le sommeil ne viendrait pas. Pas avant un long moment, quand son corps connaitrait l'épuisement et l'obligerait enfin à se reposer.
En attendant, la culpabilité aurait le temps de le torturer.
En attendant, la culpabilité aurait le temps de le torturer.
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