[8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
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[8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
- Trigger Warning:
- Ce RP contient une scène de torture
8 septembre 1597, dans l'après-midi
Il est quatre heures du matin quand Dyonis rentre de sa soirée. Un garde vient lui faire le rapport détaillé de tous les sinistres événements du soir dernier. Même si le visage du châtelain reste de marbre et ne montre rien de sa colère, derrière le masque il est un peu trop fatigué (et alcoolisé) pour prendre les choses en main sur le champ. Il ira s'accorder quelques heures de sommeil afin d'être dispos pour l'affaire qui l'attend.
C'est donc dans le milieu de l'après-midi que le seigneur, reposé, fait convoquer Lucie et Tristan. Il attend dans un office austère, au sous-sol du domaine, qu'arrive la jeune femme entourée de ses hommes, et qu'y soit porté le domestique sur son fauteuil. Guillaume lui a redonné tous les éléments : la soupe, la robe de la morte portée par Lucie, la violation de la chambre de Feu son épouse, Tristan à la merci d'un sinistre rituel... et surtout le contenu intéressant de la besace que cachait tant la religieuse. Il y a là des pages codées d'un livre clairement pas catholique, des pierres, une dent et d'autres accessoires impies. Sûrement pas une nonne.
Quant à Tristan, Dyonis est persuadé maintenant que, même si le garçon a été finalement utilisé par Lucie, il a menti et caché bien des choses à son sujet. Il s'agira de savoir lesquelles (et pourquoi ces mystères).
Le noble entend d'abord les interroger l'un et l'autre. Il verra alors s'il n'y a qu'à les condamner ou s'il y a moyen d'en tirer mieux.
C'est donc dans le milieu de l'après-midi que le seigneur, reposé, fait convoquer Lucie et Tristan. Il attend dans un office austère, au sous-sol du domaine, qu'arrive la jeune femme entourée de ses hommes, et qu'y soit porté le domestique sur son fauteuil. Guillaume lui a redonné tous les éléments : la soupe, la robe de la morte portée par Lucie, la violation de la chambre de Feu son épouse, Tristan à la merci d'un sinistre rituel... et surtout le contenu intéressant de la besace que cachait tant la religieuse. Il y a là des pages codées d'un livre clairement pas catholique, des pierres, une dent et d'autres accessoires impies. Sûrement pas une nonne.
Quant à Tristan, Dyonis est persuadé maintenant que, même si le garçon a été finalement utilisé par Lucie, il a menti et caché bien des choses à son sujet. Il s'agira de savoir lesquelles (et pourquoi ces mystères).
Le noble entend d'abord les interroger l'un et l'autre. Il verra alors s'il n'y a qu'à les condamner ou s'il y a moyen d'en tirer mieux.
Re: [8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
Elle avait l'impression de flotter.
Elle était étendue sur un lit mais son esprit flottait. L'aconit avait arrêté un temps la circulation de l'air et du sang dans son corps. Tard dans l'après-midi du lendemain, Lucrezia avait dû reprendre un peu conscience et s'évanouir deux ou trois fois. Le vertige et la sueur restaient son lot.
Il lui sembla, à un moment, qu'un groupe entier rentrait dans la chambre. Elle n'avait pas la force d'ouvrir les yeux. L'instant d'après, le bruit trouva une signification irréelle dans son esprit, car elle entrevoyait les figures d'un autre monde et lui rapportait les sensations de celui-ci.
Elle était étendue sur un lit mais son esprit flottait. L'aconit avait arrêté un temps la circulation de l'air et du sang dans son corps. Tard dans l'après-midi du lendemain, Lucrezia avait dû reprendre un peu conscience et s'évanouir deux ou trois fois. Le vertige et la sueur restaient son lot.
Il lui sembla, à un moment, qu'un groupe entier rentrait dans la chambre. Elle n'avait pas la force d'ouvrir les yeux. L'instant d'après, le bruit trouva une signification irréelle dans son esprit, car elle entrevoyait les figures d'un autre monde et lui rapportait les sensations de celui-ci.
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Re: [8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
Tristan était rompu de fatigue. Sa nuit houleuse avait vu se succéder des moments de sommeils hantés de cauchemars et d'âpres réveils. Il gardait en horreur la journée de la veille et quelques sensations particulièrement fortes. Le goût de cette soupe, le plomb de son sommeil, ses visions comme depuis les yeux de quelqu'un d'autres sur les cadavres d'un passé qui n'était pas le sien, ses poignets attachés. Et le corps gisant de Lucrezia tout contre le sien.
A l'aube, l'infirme but la bolée d'eau qu'une servante lui tendit et avala une miche de pain. Puis les heures s'étirèrent, chacune décuplant un peu plus son angoisse. Que s'était-il passé ? Comment son énergie avait-elle pu aider à ramener la jeune femme alors qu'il était à peine conscient -- encore moins capable de décisions ? Leurs visions communes ou ses potions sans doute.
Il ne savait pas quelle heure il était quand deux hommes vinrent le chercher, l'assirent dans son siège et le conduisirent à travers des escaliers souterrains. Son cœur se serrait et le froid perçait sa peau.
Sur le chemin, il aperçut un groupe d'ombres au milieu desquelles se déplaçait Lucrezia. Elle semblait être alors un corps vide et mécanique, aussi hagard que le siens, tandis que son âme errait encore ailleurs. Tristan eut peur de ce qui allait suivre. Peur pour eux deux comme le disaient ses pupilles qui, d'instinct, venaient croiser celles de la muette.
On entra dans un sinistre office.
A l'aube, l'infirme but la bolée d'eau qu'une servante lui tendit et avala une miche de pain. Puis les heures s'étirèrent, chacune décuplant un peu plus son angoisse. Que s'était-il passé ? Comment son énergie avait-elle pu aider à ramener la jeune femme alors qu'il était à peine conscient -- encore moins capable de décisions ? Leurs visions communes ou ses potions sans doute.
Il ne savait pas quelle heure il était quand deux hommes vinrent le chercher, l'assirent dans son siège et le conduisirent à travers des escaliers souterrains. Son cœur se serrait et le froid perçait sa peau.
Sur le chemin, il aperçut un groupe d'ombres au milieu desquelles se déplaçait Lucrezia. Elle semblait être alors un corps vide et mécanique, aussi hagard que le siens, tandis que son âme errait encore ailleurs. Tristan eut peur de ce qui allait suivre. Peur pour eux deux comme le disaient ses pupilles qui, d'instinct, venaient croiser celles de la muette.
On entra dans un sinistre office.
Re: [8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
Le rendez-vous est bien moins courtois que celui de la veille. Dans ce soubassement, la salle est occupée par deux bureaux, une simple chaise sur laquelle ont fait s'asseoir Lucie et quelques torches. On approche Tristan à côté de la jeune femme, devant le châtelain et un scribe. Six hommes de main sont là. Il y a dans le fond de la pièce une poulie et des étaux dont le groupe espère ne pas avoir à se servir.
Dyonis fait glisser vers Lucie non pas une ardoise cette fois-ci, mais encre et papiers qui feront office de dépositions. Le secrétaire quant à lui notera les dires du garçon invalide. Le noble s'accoude à la table, se penche vers la jeune femme qu'il regarde fixement. Son expression est très neutre. L'homme se demande ce qu'elle a encore en tête, après s'en être pris à Tristan pour une raison encore inconnue. Si elle a déjà commis des maléfices précédemment.
"On m'a appris le rituel d'hier soir et le contenu de votre pieuse besace. Ou bien vous m'expliquez tout de vos desseins. Et accessoirement vous me donnez une raison de vous faire épargner." (Il y a à cet instant une once de possible complicité dans un pli au coin de sa lèvre. Puis son visage se ferme à nouveau) "Ou bien vous allez passer ici quelques souffrances inutiles avant d'être déferrée à la prévôté avec sans doute un bûcher à la clé."
Il scrute ensuite Tristan.
"Cela vaut pour toi aussi. Je veux savoir pourquoi tu as menti et ce que tu me caches, alors que cette femme t'a de toute évidence voulu du mal." (Un temps, pour le tester alors que Dyonis se doute bien de la réponse : ) "Qui est-elle ? Religieuse ?"
Dyonis fait glisser vers Lucie non pas une ardoise cette fois-ci, mais encre et papiers qui feront office de dépositions. Le secrétaire quant à lui notera les dires du garçon invalide. Le noble s'accoude à la table, se penche vers la jeune femme qu'il regarde fixement. Son expression est très neutre. L'homme se demande ce qu'elle a encore en tête, après s'en être pris à Tristan pour une raison encore inconnue. Si elle a déjà commis des maléfices précédemment.
"On m'a appris le rituel d'hier soir et le contenu de votre pieuse besace. Ou bien vous m'expliquez tout de vos desseins. Et accessoirement vous me donnez une raison de vous faire épargner." (Il y a à cet instant une once de possible complicité dans un pli au coin de sa lèvre. Puis son visage se ferme à nouveau) "Ou bien vous allez passer ici quelques souffrances inutiles avant d'être déferrée à la prévôté avec sans doute un bûcher à la clé."
Il scrute ensuite Tristan.
"Cela vaut pour toi aussi. Je veux savoir pourquoi tu as menti et ce que tu me caches, alors que cette femme t'a de toute évidence voulu du mal." (Un temps, pour le tester alors que Dyonis se doute bien de la réponse : ) "Qui est-elle ? Religieuse ?"
Re: [8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
- Spoiler:
- Huh ! Mais les pauvres
Ce que Tristan découvrit dans la salle lui serra l'estomac. Un bref tremblement lui secoua la main. Il tenta de maîtriser son souffle et ses yeux s'accrochèrent aux flammes des torches. Les défier. Ne pas ciller. Avaler la lumière. Il entendit presque en écho la voix de Dyonis et se resserra sur lui-même à la question qu'il lui adressa. Que faire ? L'infirme baissa la tête. C'était clairement une mise à l'épreuve et il savait que le seigneur pourrait sans aucun mal vérifier sa réponse auprès des nonnes de la Garde-Prudence ou des autres couvents du coin. Autant ne pas aggraver leur cas. Par avance, il eut l'air de demander pardon à Lucrezia d'un regard humide et honteux, puis sa petite voix répondit, au sujet de la prétendue appartenance de la jeune femme aux ordres :
-- Non pas.
Il avait très peur. De déraper. De dire n'importe quoi ou d'incriminer d'autres personnes encore.
-- Non pas.
Il avait très peur. De déraper. De dire n'importe quoi ou d'incriminer d'autres personnes encore.
Re: [8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
Soulevée de son lit, traînée lorsqu'elle mit un pied par terre, elle eut l'impression d'être emportée par les mains de nombreux démons. Elle cligna un peu des yeux.
C'était un couloir froid. Dans l'un de ses rares éclairs d'éveil, Lucrezia vit le garçon. Elle ne pensa rien. Ses pieds se dérobaient sous elle et les hommes, soutenant la folle en l'attrapant par les aisselles, laissaient traîner ses jambes sur le sol. Elle ne pensa rien. On l'assit de force sur une chaise. Elle entrevit à nouveau le garçon. Puis sa tête roula sur sa poitrine et son corps s'affaissa. Un homme lui apportait un écritoire et du papier. Il la retint de tomber. Elle ne pensa rien.
Juste en face, en clignant des yeux, Lucrezia vit le baron. Il interrogeait. Elle n'entendait pas tout à fait ce qu'il disait. Ce n'était pas important. Elle ne pensa rien.
C'était un couloir froid. Dans l'un de ses rares éclairs d'éveil, Lucrezia vit le garçon. Elle ne pensa rien. Ses pieds se dérobaient sous elle et les hommes, soutenant la folle en l'attrapant par les aisselles, laissaient traîner ses jambes sur le sol. Elle ne pensa rien. On l'assit de force sur une chaise. Elle entrevit à nouveau le garçon. Puis sa tête roula sur sa poitrine et son corps s'affaissa. Un homme lui apportait un écritoire et du papier. Il la retint de tomber. Elle ne pensa rien.
Juste en face, en clignant des yeux, Lucrezia vit le baron. Il interrogeait. Elle n'entendait pas tout à fait ce qu'il disait. Ce n'était pas important. Elle ne pensa rien.
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Re: [8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
La femme ne tient pas assise. Sa tête retombe. Elle s'affaisse et ne semble même pas entendre ce que lui demande le noble. Alors écrire dans ces conditions est complètement impensable. Les visages se tournent vers le châtelain, qui considère rapidement la situation. Clairement, il n'y aura rien à tirer de Lucie dans cet état. Déjà la veille, il la sentait illuminée, à peine dans le monde réel mais à présent, aucune connexion ne paraît possible. Ni les paroles, ni la raison, ni la force ne sont un bon secours pour le moment.
Dyonis sait qu'elle s'est empoisonnée et qu'on l'a fait vomir. Peut-être cependant est-ce trop tôt pour l'estimer remise et en disposition de son bien étrange esprit. Toutefois après les épisodes de la veille, la prouesse du poison et celle du rituel, le seigneur sent que des pouvoirs comme les siens sauraient pourquoi pas s'avérer utiles pour de futurs desseins. Lui qui s'est toujours attenu à la loi et à briller par les voies officielles, voilà que la rencontre de l'infirme puis de l'illuminée allument chez lui la tentation d'autres chemins. Qui pourraient demeurer inconnus à autrui ? Une opportunité à tâtonner.
Il ordonne finalement à ses hommes, après avoir observé encore l’œil vitreux de Lucie qui lui paraît ne pas simuler :
"Qu'elle se remette beaucoup mieux que cela. Du repos. Et des remèdes. Si du poison traîne encore en elle, le charbon végétal fait un bon antidote. Trouvez-en prestement. Allez quérir auprès de l'apothicaire quelque recette contre la fièvre et les délires."
Il fait signe qu'on la remette au lit et demande de surveiller l'évolution de son état. Puis Dyonis se retourne vers Tristan, qu'il voit terrorisé et encore fourbu. Mais le garçon a répondu à sa première question. Il dit à l'attention des soldats restés dans la pièce, tandis que d'autres reconduisent Lucie :
"Lui a l'air plus apte à coopérer. L'on va commencer par là en attendant." (il se concentre sur Tristan et pose donc une nouvelle question) "Eh bien si elle n'est pas religieuse et que tu la connais, qui est-elle ? Sais-tu ce qu'elle voulait tant dans ce domaine et la chambre de mon épouse ? Que caches-tu pour avor menti ?"
Dyonis sait qu'elle s'est empoisonnée et qu'on l'a fait vomir. Peut-être cependant est-ce trop tôt pour l'estimer remise et en disposition de son bien étrange esprit. Toutefois après les épisodes de la veille, la prouesse du poison et celle du rituel, le seigneur sent que des pouvoirs comme les siens sauraient pourquoi pas s'avérer utiles pour de futurs desseins. Lui qui s'est toujours attenu à la loi et à briller par les voies officielles, voilà que la rencontre de l'infirme puis de l'illuminée allument chez lui la tentation d'autres chemins. Qui pourraient demeurer inconnus à autrui ? Une opportunité à tâtonner.
Il ordonne finalement à ses hommes, après avoir observé encore l’œil vitreux de Lucie qui lui paraît ne pas simuler :
"Qu'elle se remette beaucoup mieux que cela. Du repos. Et des remèdes. Si du poison traîne encore en elle, le charbon végétal fait un bon antidote. Trouvez-en prestement. Allez quérir auprès de l'apothicaire quelque recette contre la fièvre et les délires."
Il fait signe qu'on la remette au lit et demande de surveiller l'évolution de son état. Puis Dyonis se retourne vers Tristan, qu'il voit terrorisé et encore fourbu. Mais le garçon a répondu à sa première question. Il dit à l'attention des soldats restés dans la pièce, tandis que d'autres reconduisent Lucie :
"Lui a l'air plus apte à coopérer. L'on va commencer par là en attendant." (il se concentre sur Tristan et pose donc une nouvelle question) "Eh bien si elle n'est pas religieuse et que tu la connais, qui est-elle ? Sais-tu ce qu'elle voulait tant dans ce domaine et la chambre de mon épouse ? Que caches-tu pour avor menti ?"
Re: [8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
Une sueur froide dévala la gorge de Tristan. Il se tétanisa, autant à la vue de l'état de Lucrezia qu'à la perspective de rester tout seul avec Dyonis et ses hommes pour répondre à ses questions. Ses yeux déjà gonflés de larmes suivirent le départ de la jeune femme. Ses mains crispées s'acharnaient sur sa tunique qu'elles tordaient en tous sens. Il fixait la croix à son cou et se murmurait une prière quand tombèrent les nouvelles interrogations du châtelain.
En dire le moins possible. Essayer de se protéger, de protéger Alexandre, et de ne pas parler de l'incendie. Quoi qu'elle ait fait, Tristan ne supporterait pas d'envoyer quelqu'un à la mort.
-- J'sais pas son nom. Elle a une boutique à la rue Sourde. On s'est rencontrés par hasard, elle m'a demandé de v'nir. Elle avait b'soin d'moi. C'est pour ça qu'elle a tenu à que vous l'accompagniez hier. Mais... j'ai pas trop d'idée précise de pourquoi tout ça exactement.
Et il ne mentait pas. Il avait bien quelques intuitions, ses visions lui avaient fait comprendre des choses, cependant rien n'était tout à fait clair ainsi qu'il l'avait dit.
La dernière question du noble demeurera sans réponse. Tristan cherchait bien ses mots, quelque chose à dire. Rien ne serait satisfaisant néanmoins. La moiteur de ses mains se décupla. Il baissa ses yeux coupables et ne dira rien de plus si le baron insiste.
En dire le moins possible. Essayer de se protéger, de protéger Alexandre, et de ne pas parler de l'incendie. Quoi qu'elle ait fait, Tristan ne supporterait pas d'envoyer quelqu'un à la mort.
-- J'sais pas son nom. Elle a une boutique à la rue Sourde. On s'est rencontrés par hasard, elle m'a demandé de v'nir. Elle avait b'soin d'moi. C'est pour ça qu'elle a tenu à que vous l'accompagniez hier. Mais... j'ai pas trop d'idée précise de pourquoi tout ça exactement.
Et il ne mentait pas. Il avait bien quelques intuitions, ses visions lui avaient fait comprendre des choses, cependant rien n'était tout à fait clair ainsi qu'il l'avait dit.
La dernière question du noble demeurera sans réponse. Tristan cherchait bien ses mots, quelque chose à dire. Rien ne serait satisfaisant néanmoins. La moiteur de ses mains se décupla. Il baissa ses yeux coupables et ne dira rien de plus si le baron insiste.
Re: [8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
Dyonis écoute Tristan. Son greffier note ses propos. Voilà qui part plutôt bien et le garçon a l'air sincère, mais il demeure beaucoup de zones d'ombre dans ce qu'il confie. Qu'à cela ne tienne. Puisque l'invalide refuse d'en dire davantage et de répondre à la question la plus importante, le seigneur pousse un soupir puis indique à ses hommes de s'emparer de lui.
Sans un mot, suivant la procédure qui leur semble claire, ils installent Tristan à l'autre bout de la pièce. Ses jambes sont placées entre les étaux. On lui lie les mains au-dessus de sa tête avec la corde reliée à la poulie. Trois exécutants se placent autour de lui. Entre temps, le médecin que Guillaume a fait mander (au cas où, pour surveiller la question comme le veut la loi) est arrivé et se tient prêt à tout observer.
Une dernière fois le noble expose :
"Je veux le détail des plans de cette femme. D'éventuels complices et d'autres projets dangereux de sa part."
En parlant ainsi, l'homme repense à son hôte démente. Il se donne quatre jours pour voir l'évolution de son état. Au bout de ceux-ci, si elle est toujours aussi amorphe et qu'il ne peut rien tirer d'intéressant, il la fera simplement expédier dans un asile ou à la prévôté qui s'occupera de la brûler vues les charges déjà amplement suffisantes contre elle.
Sans un mot, suivant la procédure qui leur semble claire, ils installent Tristan à l'autre bout de la pièce. Ses jambes sont placées entre les étaux. On lui lie les mains au-dessus de sa tête avec la corde reliée à la poulie. Trois exécutants se placent autour de lui. Entre temps, le médecin que Guillaume a fait mander (au cas où, pour surveiller la question comme le veut la loi) est arrivé et se tient prêt à tout observer.
Une dernière fois le noble expose :
"Je veux le détail des plans de cette femme. D'éventuels complices et d'autres projets dangereux de sa part."
En parlant ainsi, l'homme repense à son hôte démente. Il se donne quatre jours pour voir l'évolution de son état. Au bout de ceux-ci, si elle est toujours aussi amorphe et qu'il ne peut rien tirer d'intéressant, il la fera simplement expédier dans un asile ou à la prévôté qui s'occupera de la brûler vues les charges déjà amplement suffisantes contre elle.
Re: [8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
[Intervention MJ. Bon alors, on va masteuriser un peu tout ça quand même Je propose qu'on se la fasse au dé. Je lancerai le dé "audace". "Réussite" = Tristan passe à table ; "Échec" = soit il résiste, soit il délire soit il s'évanouit j'improviserai. Et on se donne quelque chose comme six lancers ? Comme ça le hasard décidera aussi un peu de jusqu'où Tristan pourra aller dans ses aveux ok ? ]
La peur envahissait tellement Tristan qu'il se sentit à peine être traîné jusqu'aux instruments. Ses épaules roulèrent en avant ; il se terra sur lui même, les mains fiévreusement serrées. Il se mordit jusqu'au sang pour ne pas laisser couler de larmes tandis qu'on le mettait en position.
-- J'vous ai tout dit... j'en sais pas... plus, suffoqua-t-il en une dernière piètre tentative.
Un court instant, il grimaça à une sourde colère qui l'envahit : si la veille, il s'était contenté de dénoncer l'incendiaire en la croisant dans la forêt ! Dyonis aurait eu ce qu'il voulait, et lui-même serait tranquille ! Sa tête plongea en avant. Il soupira. Inutile de ressasser ce qui était fait... Et dénoncer cette pauvre folle, Tristan comprit qu'il en aurait été incapable sur le moment. Il se maudit. Se trouva ridiculement faible.
-- J'vous ai tout dit... j'en sais pas... plus, suffoqua-t-il en une dernière piètre tentative.
Un court instant, il grimaça à une sourde colère qui l'envahit : si la veille, il s'était contenté de dénoncer l'incendiaire en la croisant dans la forêt ! Dyonis aurait eu ce qu'il voulait, et lui-même serait tranquille ! Sa tête plongea en avant. Il soupira. Inutile de ressasser ce qui était fait... Et dénoncer cette pauvre folle, Tristan comprit qu'il en aurait été incapable sur le moment. Il se maudit. Se trouva ridiculement faible.
Re: [8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
- Spoiler:
- Ok on part là dessus ! Et t'inquiètes, Dyonis ne le tue pas, notre sympathique Tristan : le docteur y veille avec grand soin
D'un revers du bras, Dyonis chasse avec mépris les misérables paroles de Tristan. Il faut engager la procédure. Sous l’œil attentif du greffier, il donne à ses sbires le signal d'un petit hochement de tête.
Quatre premiers tours de manivelle commencent à serrer les jambes tremblantes du garçon, entre l'épais métal de l'engin.
Quatre premiers tours de manivelle commencent à serrer les jambes tremblantes du garçon, entre l'épais métal de l'engin.
Re: [8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
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'Audace' :
'Audace' :
Re: [8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
Les jambes de l'infirme brûlaient déjà atrocement entre les deux masses de fer. Elles ne pouvaient même plus frémir et les tremblements remontèrent dans son torse, ses bras dont les nerfs ressortaient, ses mains attachées. Tristan rejeta la tête en arrière et se mordit la langue. Il se retint ainsi quelques secondes. Bien vite cependant, au quatrième tour de manivelle il finit par céder et un hurlement quitta sa bouche. Dans la suite du cri se mêla un premier flot de paroles inspirées par ses intuitions :
-- C'est... c'est... mes yeux je crois... Oui comme si elle voulait voir avec mes yeux... Dans son passé et dans les habits d'une morte... AH ! Mes yeux p... pour l'or d'une... revanche...
Il s'essouffla. Entre deux gémissements sa tête replongea en avant.
-- C'est... c'est... mes yeux je crois... Oui comme si elle voulait voir avec mes yeux... Dans son passé et dans les habits d'une morte... AH ! Mes yeux p... pour l'or d'une... revanche...
Il s'essouffla. Entre deux gémissements sa tête replongea en avant.
Re: [8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
Dyonis hausse un sourcil. Ses hommes ont un léger recul : le garçon entame déjà des aveux ? Il faut dire qu'ils n'ont pas commencé de main morte. Les mains solides du commis à l'étau se desserrent un petit peu, le temps de laisser Tristan reprendre un peu de souffle. Le docteur surveille ses yeux, son poulx.
Un pli concentré apparaît aux lèvres du châtelain. Premiers éléments intéressants. Il comprend certaines choses. La nécessité de suivre Dyonis et Tristan au château la veille. Et une revanche qui animerait Lucie. Bien. Le croyant qu'il est se demande de plus, comme souvent face à ce genre de rituel, la part de superstition et la part d'intervention du Malin dans leur efficacité. Il se raccroche au crissement de la plume de son scribe.
"Quels autres éléments sont nécessaires à ce rituel ? Menacent-ils d'autres gens ou ont-ils menacé d'autres gens ?"
L'homme de main ne donne cette fois-ci que deux tours de manivelle, la procédure étant bien engagée.
Un pli concentré apparaît aux lèvres du châtelain. Premiers éléments intéressants. Il comprend certaines choses. La nécessité de suivre Dyonis et Tristan au château la veille. Et une revanche qui animerait Lucie. Bien. Le croyant qu'il est se demande de plus, comme souvent face à ce genre de rituel, la part de superstition et la part d'intervention du Malin dans leur efficacité. Il se raccroche au crissement de la plume de son scribe.
"Quels autres éléments sont nécessaires à ce rituel ? Menacent-ils d'autres gens ou ont-ils menacé d'autres gens ?"
L'homme de main ne donne cette fois-ci que deux tours de manivelle, la procédure étant bien engagée.
Re: [8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
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'Audace' :
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Re: [8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
Le souffle haletant du garçon résonna dans la sinistre pièce. Il cillait et secouait compulsivement la tête quand la voix du seigneur claqua de nouveau. Les dents de Tristan grincèrent à se les fendre en même temps que le son rouillé des vis qui lui enserrèrent les jambes. Ça rongeait sa peau. Ses chairs hurlaient et lui paraissaient tomber. Ses muscles, froissés comme une gourde qu'on écrase jusqu'à en faire sortir la dernière goutte, bouillaient et pulsaient jusque dans son crâne.
Il fallait tenir. Tristan pria ardemment. Jusqu'à ce que la nouvelle pression eut raison de son courage et le fit crachoter des mots de plus en plus trempés de sanglots à mesure que ça serrait :
-- Les herbes... Oui, il... il... y a les herbes d'une terre pieuse pour faire pousser la mort... et... et.... des p... des pages déracinées... du livre... Un livre... dans la maison... là bas, c'est rouge ! La maison de Dieu... elle ressemble à l'enfer et c'était là... Et puis des pierres... et des ombres et... je sais pas... je sais pas le reste, je sais pas !
Il fallait tenir. Tristan pria ardemment. Jusqu'à ce que la nouvelle pression eut raison de son courage et le fit crachoter des mots de plus en plus trempés de sanglots à mesure que ça serrait :
-- Les herbes... Oui, il... il... y a les herbes d'une terre pieuse pour faire pousser la mort... et... et.... des p... des pages déracinées... du livre... Un livre... dans la maison... là bas, c'est rouge ! La maison de Dieu... elle ressemble à l'enfer et c'était là... Et puis des pierres... et des ombres et... je sais pas... je sais pas le reste, je sais pas !
Re: [8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
Les paroles du prisonnier deviennent confuses. Elles surprennent Dyonis malgré tout, par leur caractère étrange et poétique... ou satanique, tant cela ressemble à ces images employées dans les discours de certains illuminés ou de sorcières. Son scribe les note tandis que le seigneur réfléchit.
Il parle de ce livre dont Lucie avait les pages dans sa besace, certainement. L'a-t-elle dérobé dans un lieu saint ? Une église, un couvent, un monastère ou un presbytère... Un presbytère. Et si c'était celui qui a brûlé ? Rien n'est certain mais le seigneur a là une piste non négligeable. Pour la compléter et avoir d'autres sources de renseignements (voire des complices), il demande :
"Quel est ce lieu, exactement, d'où vient le livre ? Quelqu'un y a-t-il conduit Lucie ?"
Le médecin a épongé et rafraîchi le visage meurtri de l'invalide. Une pause. L'étau est resté vissé au même endroit pendant un moment. Soudain, le commis le desserre et soulage Tristan de deux crans (le garçon pleure et soupire) mais pour mieux le resserrer de trois, d'un coup brusque.
Il parle de ce livre dont Lucie avait les pages dans sa besace, certainement. L'a-t-elle dérobé dans un lieu saint ? Une église, un couvent, un monastère ou un presbytère... Un presbytère. Et si c'était celui qui a brûlé ? Rien n'est certain mais le seigneur a là une piste non négligeable. Pour la compléter et avoir d'autres sources de renseignements (voire des complices), il demande :
"Quel est ce lieu, exactement, d'où vient le livre ? Quelqu'un y a-t-il conduit Lucie ?"
Le médecin a épongé et rafraîchi le visage meurtri de l'invalide. Une pause. L'étau est resté vissé au même endroit pendant un moment. Soudain, le commis le desserre et soulage Tristan de deux crans (le garçon pleure et soupire) mais pour mieux le resserrer de trois, d'un coup brusque.
Re: [8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
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Re: [8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
Tristan poussa un profond soupir quand le médecin tamponna un peu la sueur qui ruisselait le long de son visage livide. Les centaines de clous qui lui paraissaient transpercer sa peau s'atténuèrent. Juste assez cependant pour le laisser entendre les nouvelles questions du seigneur. De glaçantes interrogations. Non... Il ne fallait pas. Il ne fallait pas évoquer le presbytère, ni Thierry, ni l'incendie, ni Alexandre qui avait donné à Lucrezia les informations au sujet de l'endroit où trouver le livre.
L'étau comprima une fois encore ses jambes. Le feu brûlait. Insidieusement. Ses os menacèrent d'éclater. Tristan grognait, s'agitait comme un pauvre animal, levait au ciel ses yeux avec une ardente prière. Une mélopée au fond du cœur et au bout des lèvres, malgré les tourments. Il tiendrait. Tiendrait...
Les torches, les visages, les murs, tout se tordit et fondit dans ses pupilles.
L'étau comprima une fois encore ses jambes. Le feu brûlait. Insidieusement. Ses os menacèrent d'éclater. Tristan grognait, s'agitait comme un pauvre animal, levait au ciel ses yeux avec une ardente prière. Une mélopée au fond du cœur et au bout des lèvres, malgré les tourments. Il tiendrait. Tiendrait...
Les torches, les visages, les murs, tout se tordit et fondit dans ses pupilles.
Re: [8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
Le silence de Tristan irrite Dyonis. Il se lève et approche de lui. Il lui redresse le visage de l'arrondi de son crochet, le fixe et reprend en séparant les mots :
"Je t'ai demandé la provenance du livre et les complices."
Silence. Sur un signe du noble, on s'apprête à reprendre mais le médecin fait un geste d'alerte. Il dit qu'avec une ou deux pressions supplémentaires, les os des jambes éclateraient, avec des lésions potentiellement irréversibles. Le baron retourne à son bureau. On entreprend de resserrer les liens aux poignets de Tristan et de le hisser. La corde s'enroule : le garçon aux jambes toujours bloquées dans l'étau sera d'abord mis en position verticale hors de son siège, puis étiré.
Les murs du sous-sol sont bien épais et les hurlements ne devraient a priori pas s'entendre dehors ni aux étages du château où dort sûrement Lucie.
"Je t'ai demandé la provenance du livre et les complices."
Silence. Sur un signe du noble, on s'apprête à reprendre mais le médecin fait un geste d'alerte. Il dit qu'avec une ou deux pressions supplémentaires, les os des jambes éclateraient, avec des lésions potentiellement irréversibles. Le baron retourne à son bureau. On entreprend de resserrer les liens aux poignets de Tristan et de le hisser. La corde s'enroule : le garçon aux jambes toujours bloquées dans l'étau sera d'abord mis en position verticale hors de son siège, puis étiré.
Les murs du sous-sol sont bien épais et les hurlements ne devraient a priori pas s'entendre dehors ni aux étages du château où dort sûrement Lucie.
Re: [8 sept. Terminé] Interrogatoire [RP sensible]
Le membre 'Le Cent-Visages' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Audace' :
'Audace' :
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