Les prisons du château [Terminé]
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Re: Les prisons du château [Terminé]
Les paroles de Tristan résonnèrent dans l'obscurité de la nuit et de sa solitude, faisant écho dans son cœur. Son père.. Il sourit. Son père les sauverait. Son père qui le protégeait depuis... toujours. Une larme coula finalement et tomba sur le pavé.
"Oui, papa nous tirera d'affaire."
Sa voix était redevenue confiante. Ses troubles étaient toujours en surface mais de l'espoir venait les recouvrir.
"Papa m'a sauvé, toujours protégé. Il réussira encore. La force du Seigneur sera avec lui !"
Un rire sauvage, inattendu, jaillit à cet instant de sa poitrine, presque semblable à celui d'un dément.
"Oui, papa nous tirera d'affaire."
Sa voix était redevenue confiante. Ses troubles étaient toujours en surface mais de l'espoir venait les recouvrir.
"Papa m'a sauvé, toujours protégé. Il réussira encore. La force du Seigneur sera avec lui !"
Un rire sauvage, inattendu, jaillit à cet instant de sa poitrine, presque semblable à celui d'un dément.
Re: Les prisons du château [Terminé]
L'éclat de rire déchira l'air sec et fit sursauter Tristan. Toute la tension vécue depuis les quatre dernières heures explosaient dans cette hilarité démente. Les mains du garçon se crispèrent. Il découvrit alors deux hombres poussant le long du mur, derrière les barreaux. Le rire de son ami avait attiré les soldats ! Non ! Pitié, pourvu que... L'invalide se resserra encore davantage ses membres contrits tout contre son torse.
Le premier soldat fit claquer sa lance contre la cage. Quand il aura l'attention des garçons, il fera un geste éloquent avec ses mains pour signifier ce qu'il avait vu. Il pouffait. Tristan blêmit. Mais presque aussitôt son collègue lui appliqua un coup sec au visage et grogna :
-- C'est bon abruti, en rajoute pas ! On venait juste voir si tout allait bien, on file.
L'homme eut un regard peiné vers les deux prisonniers et entraîna son confrère à vider les lieux.
Le premier soldat fit claquer sa lance contre la cage. Quand il aura l'attention des garçons, il fera un geste éloquent avec ses mains pour signifier ce qu'il avait vu. Il pouffait. Tristan blêmit. Mais presque aussitôt son collègue lui appliqua un coup sec au visage et grogna :
-- C'est bon abruti, en rajoute pas ! On venait juste voir si tout allait bien, on file.
L'homme eut un regard peiné vers les deux prisonniers et entraîna son confrère à vider les lieux.
Re: Les prisons du château [Terminé]
Le bruit de la lance qui résonna fit sursauter Alexandre. Difficilement, les muscles qui s'affaiblissaient de plus en plus, il se redressa et se tourna. il ne sut pas distinguer cependant le geste qu'un des soldats faisait. Sans doute se moquaient-ils d'eux. Pourquoi ? Qu'insinuait-il ? Il préféra l'ignorer. Certainement une idiotie ignoble sur leur infirmité.
"Crétin..."
L'injure s'échappa de ses lèvres mais fut heureusement murmurée. Il remarqua alors l'intervention de l'autre soldat et sourit. Il surprit alors son regard et y lut une expression empathique. Alexandre se redressa et dit d'une voix plus forte :
"Merci, Monsieur."
"Crétin..."
L'injure s'échappa de ses lèvres mais fut heureusement murmurée. Il remarqua alors l'intervention de l'autre soldat et sourit. Il surprit alors son regard et y lut une expression empathique. Alexandre se redressa et dit d'une voix plus forte :
"Merci, Monsieur."
Re: Les prisons du château [Terminé]
Las, Alexandre se recoucha, tournant à nouveau le dos à Tristan. Les pensées dérangeantes revenaient le hanter mais il s'efforça de songer à son père. Son père allait le sauver. Une fois plus. Un sourire finit par revenir à ses lèvres et il se laissa ainsi emporter doucement vers le sommeil.
Re: Les prisons du château [Terminé]
- Spoiler:
- Oooooooh l'amûr brille sous les étoiles
Si Alexandre me donne lui-même des charges pour le procès, je peux plus rien pour lui
Re: Les prisons du château [Terminé]
- Spoiler:
- HS : MOn fils est un cas désespéré
Mais je ne vais pas te laisser gagner, je trouverai un moyen de dire que ce témoignage n'est pas fiable
Re: Les prisons du château [Terminé]
Tristan, lui, ne trouvait pas le sommeil. Il revoyait en boucle les yeux écarquillés et le geste obscène de ce garde. Il les dénoncerait. Cette charge-là pourrait être terrible. La perspective du supplice qu'elle serait susceptible d'engendrer rongeait Tristan. Oh, Alexandre n'avait pas non plus tenté de copuler, mais il fallait des fois moins que cela quand on voulait se débarrasser de quelqu'un... Le garçon tremblait et sentait passer à l'infini chaque horrible seconde.
Quand enfin l'épuisement nerveux le fit s'assoupir, il bougea beaucoup. Ses membres s'agitaient, ses yeux pleuraient. En dormant, il bavassait de pauvres litanies :
-- Non... Non... On a pas... Non ! Un feu contre un feu, du sang contre du sang... pas ça !
Quand enfin l'épuisement nerveux le fit s'assoupir, il bougea beaucoup. Ses membres s'agitaient, ses yeux pleuraient. En dormant, il bavassait de pauvres litanies :
-- Non... Non... On a pas... Non ! Un feu contre un feu, du sang contre du sang... pas ça !
Re: Les prisons du château [Terminé]
Contrairement à Tristan, Alexandre dormait à présent comme un bienheureux. Il se retourna dans son sommeil, de la bave aux lèvres, ronflant légèrement même. Dans son sommeil, il rêvait d'un avenir paisible.
Les visions se succédaient : il se trouvait dans la boutique de Irène à jouer avec la petite Grace, le petit Ludovic riait dans son berceau puis à cela s’enchaîna le baptême du petit Ludovic. Autour des fonts baptismaux étaient réunis le père Thierry qui tenait l'enfant, Irène qui le regardait avec amour. Près des bancs, Tristan dansait gracieusement, hors de son fauteuil. Le seigneur de Frenn était là lui aussi, se tenant à côté de lui Alexandre. Son crochet se posait sur son épaule, avec douceur, et lui souriait, le remerciant d'avoir su lui ouvrir les yeux. Alexandre se tourna ensuite et sourit à sa mère qui l'observait, elle aussi souriante. Il s'avança vers elle, si lumineuse, pour l'embrasser.
Ainsi se déroulait la nuit du jeune homme, détachée de toute réalité.
Les visions se succédaient : il se trouvait dans la boutique de Irène à jouer avec la petite Grace, le petit Ludovic riait dans son berceau puis à cela s’enchaîna le baptême du petit Ludovic. Autour des fonts baptismaux étaient réunis le père Thierry qui tenait l'enfant, Irène qui le regardait avec amour. Près des bancs, Tristan dansait gracieusement, hors de son fauteuil. Le seigneur de Frenn était là lui aussi, se tenant à côté de lui Alexandre. Son crochet se posait sur son épaule, avec douceur, et lui souriait, le remerciant d'avoir su lui ouvrir les yeux. Alexandre se tourna ensuite et sourit à sa mère qui l'observait, elle aussi souriante. Il s'avança vers elle, si lumineuse, pour l'embrasser.
Ainsi se déroulait la nuit du jeune homme, détachée de toute réalité.
Re: Les prisons du château [Terminé]
10 septembre, à l'aube
Les paupières douloureuses s'ouvraient sur un décor embrouillée par les larmes. Tristan ne saurait dire combien de temps il avait dormi, durant cette affreuse nuit secouée de réveils brusques, de cauchemars, de sueurs. Il ne se rendormirait plus maintenant que les premiers rayons de l'aube perçaient sur les sinistres parois.
Le garçon étira tant bien que mal son corps endolori et regarda immédiatement dans la direction d'Alexandre.
Le garçon étira tant bien que mal son corps endolori et regarda immédiatement dans la direction d'Alexandre.
Re: Les prisons du château [Terminé]
Alexandre dormit paisiblement toute la nuit, sans un cauchemar, sans un sursaut. La lueur de l'aube l'éveilla doucement de son sommeil. Les pavés froids l'agressèrent. Que se passait-il ? Pourquoi n'était-il pas dans son lit ?
"Maman !"
En même temps, il se retourna et se redressa péniblement en utilisant les éléments du mur près de lui. Le cachot se révéla alors à lui et l'horreur lui revint en mémoire. Ce n'était pas un affreux cauchemar. Il allait être aujourd'hui transféré pour un procès et risquait la peine capitale. Il secoua la tête. Non, son père allait le sauver.
Avec droiture et dignité, le jeune homme s'installa contre le mur, ses béquilles, près de lui, attendant le moment fatidique. Le destin se jouait dans quelques heures mais il gardait confiance. Tout irait bien.
Face à lui, Tristan remuait. Il semblait ne pas avoir bien dormi. Cette vision peina Alexandre mais il demeura loin de lui. Ne pas approcher ou sa perversité apparaitrait à nouveau.
"Allez, Tristan, souris ! Tout ira bien ! Aujourd'hui, papa va nous sauver et tu retrouveras ensuite ton ami Lénius ! Et ensuite, on ira manger tous ensemble chez Irène !"
"Maman !"
En même temps, il se retourna et se redressa péniblement en utilisant les éléments du mur près de lui. Le cachot se révéla alors à lui et l'horreur lui revint en mémoire. Ce n'était pas un affreux cauchemar. Il allait être aujourd'hui transféré pour un procès et risquait la peine capitale. Il secoua la tête. Non, son père allait le sauver.
Avec droiture et dignité, le jeune homme s'installa contre le mur, ses béquilles, près de lui, attendant le moment fatidique. Le destin se jouait dans quelques heures mais il gardait confiance. Tout irait bien.
Face à lui, Tristan remuait. Il semblait ne pas avoir bien dormi. Cette vision peina Alexandre mais il demeura loin de lui. Ne pas approcher ou sa perversité apparaitrait à nouveau.
"Allez, Tristan, souris ! Tout ira bien ! Aujourd'hui, papa va nous sauver et tu retrouveras ensuite ton ami Lénius ! Et ensuite, on ira manger tous ensemble chez Irène !"
Re: Les prisons du château [Terminé]
Tristan poussa un petit gémissement alors qu'il achevait de s'éveiller et marmonna, à l'attention d'Alexandre :
-- Salut. (Un temps, devant le retour foudroyant de son optimisme) B'en... ouais, j'espère.
Il n'eut pas le cœur à lui dire ce que les gardes avaient vu huer soir. Il aurait tant aimé sortir de là au plus vite et partager un bon repas avec la fameuse Irène. L'employeuse d'Alexandre avait l'air si aimable. Et Lénius... Tristan retint les larmes qui lui remontaient déjà aux yeux. Il eut pourtant un beau sourire pour faire plaisir à son ami.
-- Salut. (Un temps, devant le retour foudroyant de son optimisme) B'en... ouais, j'espère.
Il n'eut pas le cœur à lui dire ce que les gardes avaient vu huer soir. Il aurait tant aimé sortir de là au plus vite et partager un bon repas avec la fameuse Irène. L'employeuse d'Alexandre avait l'air si aimable. Et Lénius... Tristan retint les larmes qui lui remontaient déjà aux yeux. Il eut pourtant un beau sourire pour faire plaisir à son ami.
Re: Les prisons du château [Terminé]
Alexandre remarqua que son sourire et son optimiste n'aidaient pas réellement Tristan à se sentir mieux. Il se décida à lui raconter des histoires comme celle de la veille pour le détendre et lui éviter que son esprit ne batte inutilement la campagne.
"Tu connais l'histoire de Lancelot ? C'est pas un garçon qui lance de l'eau sur les gens, hein !"
Il éclata de rire de sa mauvaise plaisanterie puis commença à conter toute la légende arthurienne à partir de la figure tragique du grand héros que représentait le beau chevalier solitaire, l'orphelin ayant perdu ses parents, recueilli par la belle fée Viviane, combattant les méchants pour l'honneur et justice jusqu'au moment où son amour le trahisse et le pousse à entrer en sécession avec le bon Roi Arthur. L'intonation de sa voix vibrait les émotions du récit et permettait à l'auditeur les scènes. Il décrivait précisément les situations, de façon à la fois lyrique et détaillée.
"Tu connais l'histoire de Lancelot ? C'est pas un garçon qui lance de l'eau sur les gens, hein !"
Il éclata de rire de sa mauvaise plaisanterie puis commença à conter toute la légende arthurienne à partir de la figure tragique du grand héros que représentait le beau chevalier solitaire, l'orphelin ayant perdu ses parents, recueilli par la belle fée Viviane, combattant les méchants pour l'honneur et justice jusqu'au moment où son amour le trahisse et le pousse à entrer en sécession avec le bon Roi Arthur. L'intonation de sa voix vibrait les émotions du récit et permettait à l'auditeur les scènes. Il décrivait précisément les situations, de façon à la fois lyrique et détaillée.
Re: Les prisons du château [Terminé]
Tristan pouffa un peu nerveusement à la plaisanterie, puis, fermant les yeux, il se laissa bercer par la nouvelle histoire que lui contait Alexandre. Un preux chevalier ayant tout perdu, puis devant reconquérir son honneur et sauver le royaume... le jeune infirme se plut à croire que son ami se retrouvait dans ce personnage et que le destin lui sourirait, à lui aussi. Une fois la narration achevée, Tristan laissa passer un silence respectueux puis murmurera :
-- T'es un merveilleux conteur. Oh ! C'que j'aimerais savoir lire et pouvoir connaître toutes ces choses. Merci...
-- T'es un merveilleux conteur. Oh ! C'que j'aimerais savoir lire et pouvoir connaître toutes ces choses. Merci...
Re: Les prisons du château [Terminé]
Le temps que dure l'histoire de Lancelot, le jour s'est un peu plus déployé et on avoisine maintenant les sept heures du matin. Il va falloir près de deux heures pour quitter le domaine, traverser les environs boisés et aller à la ville pour rejoindre la prévôté. On a fait mander un petit fourgon qui n'allait pas tarder pour transporter les deux infirmes. En attendant, il faut préparer le sac du procès, les pièces utiles et s'occuper des deux prisonniers.
Un groupe de gardes (dont un a informé le seigneur des petites surprises "sentimentales" découvertes pendant la nuit) arrive vers la cage et ouvre la grille d'un sec tour de clé. Au loin, le baron supervise l'opération. Il n'est pas de bonne humeur, averti par son intendant de la fouille dont son château a fait l'objet. Au moins, les gens d'armes n'ont rien trouvé et le compte rendu de visite laissé au noble rend compte de nul élément en sa défaveur de ce côté-là. Dyonis a par ailleurs complètement perdu la trace de sa complice et il n'a pas pu la retrouver la veille pendant le bal. Aura-t-elle réussi à envoûter le roi cette nuit ? Le baron n'a aucun moyen de le savoir.
Il s'est levé et fait habiller tôt ce matin. Après un déjeuner, le voici à la sortie de son sous-sol à attendre la fourgonnette, puis de superviser le chargement des deux captifs infirmes.
Un groupe de gardes (dont un a informé le seigneur des petites surprises "sentimentales" découvertes pendant la nuit) arrive vers la cage et ouvre la grille d'un sec tour de clé. Au loin, le baron supervise l'opération. Il n'est pas de bonne humeur, averti par son intendant de la fouille dont son château a fait l'objet. Au moins, les gens d'armes n'ont rien trouvé et le compte rendu de visite laissé au noble rend compte de nul élément en sa défaveur de ce côté-là. Dyonis a par ailleurs complètement perdu la trace de sa complice et il n'a pas pu la retrouver la veille pendant le bal. Aura-t-elle réussi à envoûter le roi cette nuit ? Le baron n'a aucun moyen de le savoir.
Il s'est levé et fait habiller tôt ce matin. Après un déjeuner, le voici à la sortie de son sous-sol à attendre la fourgonnette, puis de superviser le chargement des deux captifs infirmes.
Re: Les prisons du château [Terminé]
Alexandre sourit à Tristan à la fin de l'histoire.
"T'inquiètes, je t'en raconterai plein d'autres encore !"
Peu après, les gardes vinrent les chercher pour le procès. Malgré la peur qui le reprit, le jeune homme s'efforça de garder contenance. Ne pas paniquer. Tout ira bien. Son père allait le tirer d'affaire. Une fois de plus. Il sortit de la cellule et croisa la silhouette immobile du seigneur de Frenn. Sa résolution de la veille lui revint en mémoire. Il s'avança d'une démarche à la fois timide mais franche.
'Monseigneur, puis-je vous dire un mot ?"
Sa voix était dépourvue de toute agressivité, toute animosité. Aucune mauvaise intention ne transparaissait de sa personne. Il paraissait même étrangement serein, les mains serrées autour de ses béquilles.
"T'inquiètes, je t'en raconterai plein d'autres encore !"
Peu après, les gardes vinrent les chercher pour le procès. Malgré la peur qui le reprit, le jeune homme s'efforça de garder contenance. Ne pas paniquer. Tout ira bien. Son père allait le tirer d'affaire. Une fois de plus. Il sortit de la cellule et croisa la silhouette immobile du seigneur de Frenn. Sa résolution de la veille lui revint en mémoire. Il s'avança d'une démarche à la fois timide mais franche.
'Monseigneur, puis-je vous dire un mot ?"
Sa voix était dépourvue de toute agressivité, toute animosité. Aucune mauvaise intention ne transparaissait de sa personne. Il paraissait même étrangement serein, les mains serrées autour de ses béquilles.
Re: Les prisons du château [Terminé]
-- Avec plaisir, répondit Tristan dans un radieux sourire quand Alexandre lui proposa d'autres histoires.
Si on s'en sort, se retint-il d'ajouter. Le garçon serra les mains et souffla au ciel une discrète prière implorante. Il voulait retrouver sa liberté et la bonhomie de Lénius. Lénius qui lui aussi l'abreuvait souvent de son érudition, de ses chansons, de mille romans et mythes. S'enfuir de là, sortir de ce maudit procès pour danser et aimer recommencer de vivre. Tristan redoutait cependant le poids qu'aurait dans la balance le témoignage de ce soldat quant au baiser d'Alexandre...
Il sursauta quand la cage s'ouvrit et qu'on les fit sortir. Le ventre noué et les doigts comprimés d'angoisse autour de sa tunique, Tristan se laissa conduire sans résistance vers la lumière brûlante. Le baron était là. Alexandre lui adressa la parole. Qu'allait-il donc dire ? Les suppliques que le garçon adressait au ciel redoublèrent de ferveur. Son regard évitait celui du baron et son visage restait froid et distant, comme de neige au milieu de laquelle deux petites flammes insolentes vibraient.
Si on s'en sort, se retint-il d'ajouter. Le garçon serra les mains et souffla au ciel une discrète prière implorante. Il voulait retrouver sa liberté et la bonhomie de Lénius. Lénius qui lui aussi l'abreuvait souvent de son érudition, de ses chansons, de mille romans et mythes. S'enfuir de là, sortir de ce maudit procès pour danser et aimer recommencer de vivre. Tristan redoutait cependant le poids qu'aurait dans la balance le témoignage de ce soldat quant au baiser d'Alexandre...
Il sursauta quand la cage s'ouvrit et qu'on les fit sortir. Le ventre noué et les doigts comprimés d'angoisse autour de sa tunique, Tristan se laissa conduire sans résistance vers la lumière brûlante. Le baron était là. Alexandre lui adressa la parole. Qu'allait-il donc dire ? Les suppliques que le garçon adressait au ciel redoublèrent de ferveur. Son regard évitait celui du baron et son visage restait froid et distant, comme de neige au milieu de laquelle deux petites flammes insolentes vibraient.
Re: Les prisons du château [Terminé]
Un suivant est occupé à aider Dyonis à mettre sa cape, quand le garçon aux béquilles l'interpelle. Il se retourne et le regarde, mais toujours assez éloigné. Son visage est tendu, son regard sévère. Le noble ne veut rien montrer, toutefois il reste dans l'attente des résultats de l'action de sa complice. Il y a aussi l'issue du procès qui pourrait être incertaine malgré ses précautions. Empêcher ces deux garçons de retrouver leur liberté et d'avoir les moyens d'aller chercher de quoi faire éclater la vérité. Son objectif est celui-ci et il le garde chevillé à l'esprit. D'un ton un peu âpre, il répond à Alexandre :
"Quoi donc ?"
"Quoi donc ?"
Re: Les prisons du château [Terminé]
Le ton du seigneur s’avérait dur mais Alexandre ne s'attendait pas à moins. Il était dans sa rôle de représentation, comme son père quand il lui plaisait de paraître autoritaire pour le simple plaisir d'exercer un pouvoir sur autrui. Néanmoins, au-delà de cette façade austère se dissimulait de bons sentiments, comme ceux qu'il avait pu entrevoir hier de Dyonis lorsque celui-ci lui avait offert cette chaise.
D'une voix douce, il prit la parole :
"En premier lieu, j'aimerais m'excuser de m'être introduit dans votre propriété sans recevoir aucune permission. Qui plus est, j'avais fait une promesse à mon père de ne rien déranger, ne pas vous importuner. C'était indigne. Je vous prie de bien vouloir pardonner cette intrusion alors que vous aviez été si bon pour moi. Mon égoïsme avait pris le pas sur ma raison."
Il s’interrompit un bref instant puis ajouta :
"Peut-être croyez-vous que je me moque de vous, messire, mais non, je crois sincèrement que vous êtes bon. Hier... Hier, vous m'avez offert cette chaise pour me reposer. Personne n'avait eu jusque là une telle générosité pour moi. D'ordinaire, quand je parais en société, au mieux, on me traite avec indifférence, comme si je n'existais pas. Au moins, c'est toujours mieux que les blagues lamentables que certaines personnes ont pu me faire. Il y a quelques années, même un noble, comme vous, qui boitait, comme moi, m'a assailli de sa canne et se moquait de moi, m'a poussé dans la boue, m'insultait... J'ai vécu si souvent ce genre de choses que j'ai eu longtemps peine à croire que je pourrais avoir un jour un véritable ami. Or, hier, contre toute attente, vus m'avez offert un siège, vous m'avez traité pratiquement comme si j'étais votre égal. Je vous remercie du fond du cœur."
Pendant ce discours, Alexandre s'avança, pas à pas vers Dyonis. Il passa une de ses béquilles à sa main gauche puis posa l'autre main sur un des crochets du noble. Ses doigts chauds touchaient le métal froid. Il esquissa un faible sourire bienheureux.
"Messire, savez-vous que nous avons un point commun dans notre infirmité ? Tristan m'a confié hier soir que grâce à votre situation, vous aviez eu la chance de posséder divers outils qui vous aident à surmonter l'absence de vos mains. J'ai aussi bénéficié de cette chance. J'aurai dû me déplacer dans un fauteuil, comme Tristan, du fait de l'extrême faiblesse de mon corps. Mais ma mère... Ma mère m'a fait travailler depuis ma petite enfance pour renforcer mes muscles, mon père a construit des appareils pour travailler sans que je ne ressente trop de fatigue... Même si nos destins sont différents, nous avons tous deux bénéficié d'une bonne étoile qui a compensé les écarts qu'auraient pu engendrer notre infirmité."
La main toujours appuyée sur le crochet, il releva la tête et osa soutenir le regard dur du seigneur de Frenn. Le sien était uniquement animé de douceur et de compassion.
"Mais nous avons un autre point commun, messire. Tous deux avons succombé à la tentation que cette femme a su faire naître dans nos esprits. Hier, quand je l'ai découverte chez vous, j'étais en colère, je vous ait accusé, je vous ai dit des choses horribles... Mais en réfléchissant ensuite, c'était une erreur. Cette faute que vous commettez en vous alliant avec elle, comment pourrais-je vous la reprocher ? J'ai agi exactement de la même manière. Elle est venue me trouver à la librairie, elle me proposait de l'aider à trouver un ouvrage interdit... J'aurai dû dire non, j'aurai dû la repousser, la dénoncer peut-être même... Mais je n'ai pas su. A ce moment, toute résistance, toute notion de bien ou du mal s'était évanoui de moi. Je l'ai suivie, aveuglé."
Il marqua une courte pause puis poursuivit :
"Je vous en supplie, messire, il n'est pas trop tard pour vous ! Renoncez à ces folies ! Observez, vous, où cela m'a mené moi ! J'ai perdu l'accès à la librairie où je travaillais, je ne peux plus voir ma mère, on me repousse quand je cherche un emploi... A cela, j'ai entraîné mon ami Tristan dans cette sombre histoire. Oui, je suis bien coupable de tout ce qui m'arrive et je mérite ce qui se produira tout à l'heure à procès. J'accepterai la condamnation qui me sera faite. Mais vous... Vous, messire, vous avez encore une chance d'y échapper. Revenez à vos sens ! Oubliez-la ! Souvenez-vous de cette chaise que vous m'avez offerte hier : vous êtes bon, messire ! Oh, s'il vous plait, s'il vous plait, ne reproduisez pas mes erreurs !"
Alexandre baissa la tête. il espéra le convaincre même si cela semblait invraisemblable. Sa main caressait toujours le crochet si froid sous ses doigts chauds. Sa voix vibrait maintenant d'une intonation de désespoir.
"En tous les cas, peu importe ce qui arrivera au procès, et pour ce que vous ferez à partir de maintenant, je vous pardonne. Je n'ai pour vous aucune haine et si tout à l'heure, je suis condamné à mort, je veillerai sur vous depuis le ciel."
D'une voix douce, il prit la parole :
"En premier lieu, j'aimerais m'excuser de m'être introduit dans votre propriété sans recevoir aucune permission. Qui plus est, j'avais fait une promesse à mon père de ne rien déranger, ne pas vous importuner. C'était indigne. Je vous prie de bien vouloir pardonner cette intrusion alors que vous aviez été si bon pour moi. Mon égoïsme avait pris le pas sur ma raison."
Il s’interrompit un bref instant puis ajouta :
"Peut-être croyez-vous que je me moque de vous, messire, mais non, je crois sincèrement que vous êtes bon. Hier... Hier, vous m'avez offert cette chaise pour me reposer. Personne n'avait eu jusque là une telle générosité pour moi. D'ordinaire, quand je parais en société, au mieux, on me traite avec indifférence, comme si je n'existais pas. Au moins, c'est toujours mieux que les blagues lamentables que certaines personnes ont pu me faire. Il y a quelques années, même un noble, comme vous, qui boitait, comme moi, m'a assailli de sa canne et se moquait de moi, m'a poussé dans la boue, m'insultait... J'ai vécu si souvent ce genre de choses que j'ai eu longtemps peine à croire que je pourrais avoir un jour un véritable ami. Or, hier, contre toute attente, vus m'avez offert un siège, vous m'avez traité pratiquement comme si j'étais votre égal. Je vous remercie du fond du cœur."
Pendant ce discours, Alexandre s'avança, pas à pas vers Dyonis. Il passa une de ses béquilles à sa main gauche puis posa l'autre main sur un des crochets du noble. Ses doigts chauds touchaient le métal froid. Il esquissa un faible sourire bienheureux.
"Messire, savez-vous que nous avons un point commun dans notre infirmité ? Tristan m'a confié hier soir que grâce à votre situation, vous aviez eu la chance de posséder divers outils qui vous aident à surmonter l'absence de vos mains. J'ai aussi bénéficié de cette chance. J'aurai dû me déplacer dans un fauteuil, comme Tristan, du fait de l'extrême faiblesse de mon corps. Mais ma mère... Ma mère m'a fait travailler depuis ma petite enfance pour renforcer mes muscles, mon père a construit des appareils pour travailler sans que je ne ressente trop de fatigue... Même si nos destins sont différents, nous avons tous deux bénéficié d'une bonne étoile qui a compensé les écarts qu'auraient pu engendrer notre infirmité."
La main toujours appuyée sur le crochet, il releva la tête et osa soutenir le regard dur du seigneur de Frenn. Le sien était uniquement animé de douceur et de compassion.
"Mais nous avons un autre point commun, messire. Tous deux avons succombé à la tentation que cette femme a su faire naître dans nos esprits. Hier, quand je l'ai découverte chez vous, j'étais en colère, je vous ait accusé, je vous ai dit des choses horribles... Mais en réfléchissant ensuite, c'était une erreur. Cette faute que vous commettez en vous alliant avec elle, comment pourrais-je vous la reprocher ? J'ai agi exactement de la même manière. Elle est venue me trouver à la librairie, elle me proposait de l'aider à trouver un ouvrage interdit... J'aurai dû dire non, j'aurai dû la repousser, la dénoncer peut-être même... Mais je n'ai pas su. A ce moment, toute résistance, toute notion de bien ou du mal s'était évanoui de moi. Je l'ai suivie, aveuglé."
Il marqua une courte pause puis poursuivit :
"Je vous en supplie, messire, il n'est pas trop tard pour vous ! Renoncez à ces folies ! Observez, vous, où cela m'a mené moi ! J'ai perdu l'accès à la librairie où je travaillais, je ne peux plus voir ma mère, on me repousse quand je cherche un emploi... A cela, j'ai entraîné mon ami Tristan dans cette sombre histoire. Oui, je suis bien coupable de tout ce qui m'arrive et je mérite ce qui se produira tout à l'heure à procès. J'accepterai la condamnation qui me sera faite. Mais vous... Vous, messire, vous avez encore une chance d'y échapper. Revenez à vos sens ! Oubliez-la ! Souvenez-vous de cette chaise que vous m'avez offerte hier : vous êtes bon, messire ! Oh, s'il vous plait, s'il vous plait, ne reproduisez pas mes erreurs !"
Alexandre baissa la tête. il espéra le convaincre même si cela semblait invraisemblable. Sa main caressait toujours le crochet si froid sous ses doigts chauds. Sa voix vibrait maintenant d'une intonation de désespoir.
"En tous les cas, peu importe ce qui arrivera au procès, et pour ce que vous ferez à partir de maintenant, je vous pardonne. Je n'ai pour vous aucune haine et si tout à l'heure, je suis condamné à mort, je veillerai sur vous depuis le ciel."
- Spoiler:
- [HS : Le système Dyonis vient de planter, infecté par le virus Alex. Souhaitez-vous le redémarrer ? ]
Re: Les prisons du château [Terminé]
- Spoiler:
- OMG trop de mignonitude c'est pas possible Tristan et Alexandre feraient un petit couple absolument adorable.
Pour l'instant Dyonis est encore trop buté et continue à croire en sa possible ascension. Je pense qu'il va continuer à faire de la merde sur la journée du 10 et ensuite il aura tout le temps de réaliser l'énormité de son pétage de plomb
Entendre Alexandre se lancer dans un nouveau grand laïus ennuie le seigneur dans un premier temps. Il l'écoute, mais toujours la mine distante et les sourcils froncés. Cependant les mots s'enchaînent, pleins de douceur, d'humilité, de justesse. Les traits de Dyonis deviennent plus neutres, puis vraiment concentrés (et avec sincérité) sur tout ce que lui dit le garçon. Est-ce possible ? Lui, lui qu'il s'apprête à priver de sa liberté pour des fautes qui n'auraient mérité que quelques coups de fouet... simplement pour qu'il ne soit pas un danger pour ses plans... Alexandre lui parle gentiment, il évoque leurs infirmités respectives, se confie, comprend même ce qu'a distillé la muette en eux.
A l'évocation du fauteuil, le baron a un petit haussement d'épaule semblant signifier "c'était bien normal", mais ce petit geste de rien du tout a l'air d'avoir fortement marqué le garçon, et d'être aux antipodes des traitements qu'il a connus la plupart du temps. Ce point touche le seigneur et lui rappelle certains souvenirs. Après son accident, il a dû faire une croix sur beaucoup de choses qu'il aimait faire, sur bien des projets, et redoubler d'efforts dans son travail. Une situation qu'il a en commun avec Alexandre, et même avec Tristan sans doute.
Arrive l'évocation de cette femme. Une petite partie de l'homme a envie d'écouter Alexandre, surtout que des premiers rouages du plan ont commencé à inquiéter Dyonis récemment. Mais reconnaître une défaite lui est très dur. Or il a envie de croire que le roi aura bel et bien été influencé comme il voulait. Qu'il va pouvoir prendre la place du premier conseiller avec l'une des deux fioles restantes... mais comment savoir laquelle ? La tentation est encore trop grande et les événements trop récents pour permettre une lucidité. Il ne veut pas perdre la face.
Le baron aura laissé la main fine d'Alexandre se poser sur son crochet. Quand il commence à le caresser en revanche, il trouve cela très déplacé, retire sèchement sa prothèse et croise les bras. Il a alors une légère grimace, en repensant aux penchants dégoûtants qu'aurait le garçon et qu'un garde lui a révélé. Dyonis n'est pas le seul à trouver ce geste un peu trop cavalier : des gardes trop zélés se sont approchés et commencent à tirer avec beaucoup de rudesse Alexandre en arrière. Le noble fusille ses hommes du regard et intervient :
"Doucement. Comportez-vous encore comme des brutes et cela ira très mal."
S'il y a une chose que le seigneur déteste, c'est le doute. Un doute que le garçon achève de semer en lui lorsqu'il parle de pardon. L'homme restera immobile et songeur quelques secondes, avec un très sobre hochement de tête signifiant à Alexandre qu'il a bien entendu. Pas un mot cependant. Il tourne le dos, il commence à avoir lui-même peur de la réalité et de ce qui va arriver à ce procès complètement délirant. Mais il y a le souverain, la tentation de la troisième place la plus importante du royaume, il y a l'envie violente de ne pas reconnaître une erreur et que l'avenir lui donne raison.
En attendant le véhicule, Dyonis restera muet et verrouillé. Il s'éloigne des deux prisonniers et retourne vers ses suivants alors qu'on amène son équipement et son cheval.
A l'évocation du fauteuil, le baron a un petit haussement d'épaule semblant signifier "c'était bien normal", mais ce petit geste de rien du tout a l'air d'avoir fortement marqué le garçon, et d'être aux antipodes des traitements qu'il a connus la plupart du temps. Ce point touche le seigneur et lui rappelle certains souvenirs. Après son accident, il a dû faire une croix sur beaucoup de choses qu'il aimait faire, sur bien des projets, et redoubler d'efforts dans son travail. Une situation qu'il a en commun avec Alexandre, et même avec Tristan sans doute.
Arrive l'évocation de cette femme. Une petite partie de l'homme a envie d'écouter Alexandre, surtout que des premiers rouages du plan ont commencé à inquiéter Dyonis récemment. Mais reconnaître une défaite lui est très dur. Or il a envie de croire que le roi aura bel et bien été influencé comme il voulait. Qu'il va pouvoir prendre la place du premier conseiller avec l'une des deux fioles restantes... mais comment savoir laquelle ? La tentation est encore trop grande et les événements trop récents pour permettre une lucidité. Il ne veut pas perdre la face.
Le baron aura laissé la main fine d'Alexandre se poser sur son crochet. Quand il commence à le caresser en revanche, il trouve cela très déplacé, retire sèchement sa prothèse et croise les bras. Il a alors une légère grimace, en repensant aux penchants dégoûtants qu'aurait le garçon et qu'un garde lui a révélé. Dyonis n'est pas le seul à trouver ce geste un peu trop cavalier : des gardes trop zélés se sont approchés et commencent à tirer avec beaucoup de rudesse Alexandre en arrière. Le noble fusille ses hommes du regard et intervient :
"Doucement. Comportez-vous encore comme des brutes et cela ira très mal."
S'il y a une chose que le seigneur déteste, c'est le doute. Un doute que le garçon achève de semer en lui lorsqu'il parle de pardon. L'homme restera immobile et songeur quelques secondes, avec un très sobre hochement de tête signifiant à Alexandre qu'il a bien entendu. Pas un mot cependant. Il tourne le dos, il commence à avoir lui-même peur de la réalité et de ce qui va arriver à ce procès complètement délirant. Mais il y a le souverain, la tentation de la troisième place la plus importante du royaume, il y a l'envie violente de ne pas reconnaître une erreur et que l'avenir lui donne raison.
En attendant le véhicule, Dyonis restera muet et verrouillé. Il s'éloigne des deux prisonniers et retourne vers ses suivants alors qu'on amène son équipement et son cheval.
Re: Les prisons du château [Terminé]
- Spoiler:
- Non mais Alex, c'est un putain d'ange tombé du Ciel Quand tu penses à son père qui lui est plus, hum....
Mais oui Tristan et Alex pourraient former un mignon petit couple Mais avant ça il faudrait que Alex accepte son homosexualité et là c'est pas gagné.. Le pauvre considère sa nature comme une perversion et considère que quand ses deux pères violent une femme c'est "naturel" par rapport à lui qui ait un désir pour un homme
ah ah ah ! Je me doutais bien que Dyonis allait avoir du mal à ouvrir les yeux.. Mais le virus Alex sème ses graines au moins, eh eh
D'ailleurs, ça me fait penser au début du forum Lucrezia disait justement que Alex aurait le potentiel de changer un personnage.. On dirait qu'on l'a trouvé
Tout le long de son discours, Alexandre observa le visage du seigneur de Frenn qui paraissait inexpressif. Aucune émotion ne passait, comme si les mots ne l'atteignaient pas. Néanmoins, à certains passages, notamment sur celui de leur infirmité, il lui sembla le sentir réagir. Très légèrement. Durant un très bref instant, une faible lueur s'agitait dans ses yeux. il sourit paisiblement. Son intuition ne se trompait pas : une part de bien restait ancrée en lui et cherchait à l'en sortir. Il n'arriverait sans doute pas à la dégager tout de suite mais le jeune homme voulut croire que ses paroles finiraient, tôt ou tard, par porter leurs fruits. Il finirait par se réveiller, par comprendre. Alexandre pria que ce se ne soit pas trop tard, qu'il ne subisse pas un destin contraire comme le sien.
Lors de son geste qu'il réalisa soudain déplacé, Alexandre baissa le regard et espéra que cela n'allait point nuire à ses intentions. Il s'apprêta à s'excuser quand un des gardes le saisit violemment pour le tirer en arrière. Sa tête se baissa pour marquer son regret, mais il la releva bien vite en entendant Dyonis prendre sa défense et sermonner ses soldats. Un magnifique sourire de satisfaction illumina son visage toujours empreint de douceur.
"Je nourrissais quelques doutes, messire, mais avec votre intervention, non, cette fois, je suis parfaitement sûr de ce que j'avançais : vous êtes bon. Réellement bon. Vous avez le souci de la justice et de bien faire. Autrement, vous n'auriez pas écarté ces gardes de moi, vous n'auriez pas arrêté leur geste, comme vous n'auriez pas offert cette chaise. Merci. Cette seule action, messire, parle bien plus de la personne que vous êtes que tout ce que pourriez répondre."
Alexandre poussa un soupir de contentement, ravi d'avoir su arracher cette certitude. Au moins, il partirait le cœur léger, avec la sensation d'avoir accompli son devoir, peut-être même la raison pour laquelle il était venu au monde.
"Adieu, messire, prenez soin de vous et ne vous laissez pas corrompre. Ne suivez pas mon exemple : voyez donc où elle mène ! Vivez, messire, vivez ! Vivez et soyez bon, c'est ce que vous êtes fondamentalement."
Sur ces paroles, Alexandre se referma puis s'avança vers la porte du cachot, prêt à suivre ceux qui allaient l'amener vers le procès où se jouerait son destin. Nulle peur ne l'agitait. Il avait confiance en son père et les voies prises par le Seigneur. Tout se déroulerait bien. Il le sentait.
Lors de son geste qu'il réalisa soudain déplacé, Alexandre baissa le regard et espéra que cela n'allait point nuire à ses intentions. Il s'apprêta à s'excuser quand un des gardes le saisit violemment pour le tirer en arrière. Sa tête se baissa pour marquer son regret, mais il la releva bien vite en entendant Dyonis prendre sa défense et sermonner ses soldats. Un magnifique sourire de satisfaction illumina son visage toujours empreint de douceur.
"Je nourrissais quelques doutes, messire, mais avec votre intervention, non, cette fois, je suis parfaitement sûr de ce que j'avançais : vous êtes bon. Réellement bon. Vous avez le souci de la justice et de bien faire. Autrement, vous n'auriez pas écarté ces gardes de moi, vous n'auriez pas arrêté leur geste, comme vous n'auriez pas offert cette chaise. Merci. Cette seule action, messire, parle bien plus de la personne que vous êtes que tout ce que pourriez répondre."
Alexandre poussa un soupir de contentement, ravi d'avoir su arracher cette certitude. Au moins, il partirait le cœur léger, avec la sensation d'avoir accompli son devoir, peut-être même la raison pour laquelle il était venu au monde.
"Adieu, messire, prenez soin de vous et ne vous laissez pas corrompre. Ne suivez pas mon exemple : voyez donc où elle mène ! Vivez, messire, vivez ! Vivez et soyez bon, c'est ce que vous êtes fondamentalement."
Sur ces paroles, Alexandre se referma puis s'avança vers la porte du cachot, prêt à suivre ceux qui allaient l'amener vers le procès où se jouerait son destin. Nulle peur ne l'agitait. Il avait confiance en son père et les voies prises par le Seigneur. Tout se déroulerait bien. Il le sentait.
Re: Les prisons du château [Terminé]
Tristan suivit avec stupéfaction et admiration toute la prise de parole de son ami. Dyonis ne montrait presque rien, mais les mots d'Alexandre le touchaient, il le sentait. Seulement, un léger frisson de peur parcourut le corps du garçon quand il vit la grimace du seigneur et en déchiffra la raison : il savait, pour le baiser d'Alexandre. Sa caresse devait donc lui inspirer tout sauf ce qu'il fallait et déjà, les soldats brusquaient leur prisonnier. Ce fut avec une émotion égale à celle d'Alexandre que Tristan vit le noble intervenir. Le seigneur ne disait rien. Il tournait le dos à l'évidence, cependant ce court moment ferait son chemin dans son esprit. Il résidait donc encore un espoir !
Tristan sourit avec une infinie douceur, lui aussi apaisé et confiant après ses ferventes prières. Quand son ami le rejoignit, il n'eut pas besoin de la moindre parole : toute son émotion et son admiration brillaient dans ses yeux ambrés fixés sur lui. La main de Tristan se posa dans un geste ferme mais délicat sur celle d'Alexandre. Il se rapprocha de lui et lui murmura, ayant retenu ce petit fragment de ses longues confidences :
-- Tu peux êt' sûr et certain d'une chose, maint'nant tu as un véritable ami.
Il mettait tout son cœur dans ses paroles qui, espéra-t-il, achèveraient de souffler à son compère que plus rien ne serait comme avant, que lui aussi devait vivre, comme il venait de le dire au seigneur.
Tristan sourit avec une infinie douceur, lui aussi apaisé et confiant après ses ferventes prières. Quand son ami le rejoignit, il n'eut pas besoin de la moindre parole : toute son émotion et son admiration brillaient dans ses yeux ambrés fixés sur lui. La main de Tristan se posa dans un geste ferme mais délicat sur celle d'Alexandre. Il se rapprocha de lui et lui murmura, ayant retenu ce petit fragment de ses longues confidences :
-- Tu peux êt' sûr et certain d'une chose, maint'nant tu as un véritable ami.
Il mettait tout son cœur dans ses paroles qui, espéra-t-il, achèveraient de souffler à son compère que plus rien ne serait comme avant, que lui aussi devait vivre, comme il venait de le dire au seigneur.
Re: Les prisons du château [Terminé]
Alexandre sourit d'apercevoir les yeux de Tristan briller à la suite de son intervention, enchanté de produire un tel effet. Il tressaillit cependant quand ce dernier lui prit délicatement la main. Le contact était si agréable, si doux. Il aurait voulu la garder serrée dans la sienne un long moment mais se força à vite la repousser. Il redoutait ce qui pourrait s'agiter en lui. Et si... Et si ses désirs pervers se manifestaient encore et qu'il se jetait là maintenant, devant tous ces gens, sur lui ? Il s'écarta d'un bon mètre, ennuyé, pour ne pas causer d'autres problèmes à Tristan. Il lui en avait assez fait connaitre comme cela.
A sa confidence, son chuchotement complice, Alexandre s'émut. Un ami... Un véritable ami... Cela le touchait et le décevait. De Tristan, sans bien le comprendre, instinctivement, il sentait qu'il voulait plus de lui.
Afin de cacher sa déception, il tourna la tête et fixa la silhouette du Seigneur de Frenn qui ne voulait plus les voir. Alexandre murmura d'une petite voix timide :
"Je voudrais que lui aussi soit mon ami..."
A sa confidence, son chuchotement complice, Alexandre s'émut. Un ami... Un véritable ami... Cela le touchait et le décevait. De Tristan, sans bien le comprendre, instinctivement, il sentait qu'il voulait plus de lui.
Afin de cacher sa déception, il tourna la tête et fixa la silhouette du Seigneur de Frenn qui ne voulait plus les voir. Alexandre murmura d'une petite voix timide :
"Je voudrais que lui aussi soit mon ami..."
Re: Les prisons du château [Terminé]
L'infirme ne prendra aucunement ombrage de la réaction de son ami. Il comprit très bien qu'Alexandre le repoussait pour éviter de nouveaux ennuis, tandis que son regard trahissait ses véritables sentiments. Tristan accepta de s'écarter et tendit un sourire rassurant à son compère. Il hocha doucement la tête à sa dernière remarque au sujet du baron.
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