[11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
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[11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
11 septembre 1597, soir
Conformément à la demande du courrier reçu le matin, Dyonis s'est présenté au palais avec quelques amis et sa suite. Les gardes le firent entrer et le conduisirent dans la salle de réception, très cérémonieusement. Il attend que le monarque fasse son apparition et l'intronise dans sa nouvelle fonction. En attendant, il adresse ses mots et expressions les plus galantes aux convives venues fêter ce changement de poste avec lui. Mais Dyonis prendrait soin de se renseigner au sujet de celui dont il prenait le porte : il espère que l'ancien premier conseiller ne lui fera pas des ennuis... Dyonis allait aussi vite devoir décrypter les alliances, les complots, les gens sur qui il pourrait compter et ceux dont il devrait se méfier. A un porte aussi élevé, pour lequel Dyonis a déjà plein d'idées, la prudence permanente et la main de fer dans un gant de velours seraient de mise.
Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
Au cœur de cette animation résonna l'annonce du roi en approche. Les yeux guettèrent la porte et toutes les mains ôtèrent leurs feutres avant d'entamer la révérence protocolaire. Il y avait ce soir là beaucoup de monde pour célébrer l'accueil au gouvernement d'une nouvelle noble personne. Même si l'information n'avait pas encore fait l'objet d'une déclaration officielle, bien des aristocrates avaient deviné qu'il s'agirait de l'intronisation d'un Premier Conseiller, après le très récent départ du précédent. Aussi fallait-il venir lui présenter ses hommages et éventuellement, s'en faire bien voir. Il s'échangeait bien des interrogations sur les circonstances à l'origine de ce changement, cependant cela demeurerait dans les cœurs, au bout des lèvres et dans les coins les plus discrets des couloirs. Officiellement, chacun se rendait disponible pour prêter allégeance et réaffirmer sa sujétion à Gérald Der Ragascorn.
Ce dernier entra enfin et prit place sur son trône. D'un signe de la main droite, il autorisa la galerie à se relever et ses yeux tombèrent sur la baron Howksley de Frenn. Le roi ne savait pas pourquoi il n'avait pu se le sortir de l'esprit depuis sa petite fête privée de l'avant veille en compagnie des monstres... Ne lui en restaient que des souvenirs vaporeux, une vois de femme, et des ordres cognant dans sa tête. Tout en lui donna raison à ces ordres et le décida à les appliquer : le seigneur de Frenn était en effet un excellent administrateur et il valait ce changement de poste. On le disait partout droit et infaillible. Ce serait là sans doute un excellent choix pour le pays. Restait à donner une raison valable pour le renvoi du précédent Premier Conseiller.
-- Très chers sujets, Seigneurs et Dames, clama le roi. Nous avons le bonheur de vous recevoir céans pour ouvrir une nouvelle page de notre gouvernement. Messire Dyonis Howksley de Frenn, veuillez vous avancer pour recevoir les insignes que nous vous réservons, et permettre à cette assistance de découvrir le visage du nouveau membre du Conseil que vous allez être.
Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
Désireux de se montrer au milieu de cette belle noblesse et flatter son propre orgueil d'appartenir enfin à leur monde, d'être à sa place, loin de cette misérable existence où sa naissance aurait voulu l'enfermer. Il s'appuyait d'un air distrait sur sa belle canne si finement sculpté, faisant semblant de paraitre blasé par le cadre fastueux du décor. Son regard admirait discrètement les belles statues en marbre, si imposantes, et les fresques courant aux murs. Il ne devait pas parâtre surpris. Il était noble, censé être habitué depuis la plus tendre enfance à ces ornements tapageurs. Il devait considérer cela comme une routine. Son visage se durcit et il chercha à contempler l’assemblée qui se réunissait autour du souverain.
Qui était l'homme fort ici ?
Depuis son retour du Nouveau monde, son arrivée dans la capitale, il n'était pas encore sorti. Ce soir, c'était sa toute première soirée dans le grand monde. Un frisson d'excitation le saisissait. Il fréquentait enfin la meilleure partie de la société. Son regard étudiait avec soin les diverses personnalités réunies ici. Ses oreilles percevraient les conversations, s'arrêtaient surtout aux noms prononcés. Soudain, un d'eux retint son attention. Le Baron de Frenn. Il se souvenait des registres consultés pour apprendre les meilleurs personnages à avoir dans ses relations. Cet homme-là, oui, aisément identifiable à ses crochets, il fallait se l'assurer parmi ses alliés. Il exerçait des fonctions au sein de la prévôté et semblait avoir bonne influence en ville.
D'un pas tranquille, il s'avança vers le baron avec un sourire avenant. Ulysse adopta un visage contrit et se voulut timide, presque hésitant.
"Bonjour, monsieur, vous m'excuserez de mon impolitesse, si impolitesse il y a, mais je suis un malheureux orphelin qui n'a point de relations pour l'introduire dans le monde et doit ainsi se présenter seul au risque de déplaire à l'étiquette. Néanmoins, j'espère votre clémence pour ce qui est peut-être une faute."
Il se força à garder la tête baissée, arborant un faux air d'humilité, puis ajouta :
"Je me nomme Ulysse de Rottenberg, duc du même nom."
Lorsque le baron fut appelé par le Roi pour recevoir un honneur démesuré, Ulysse suivit l'événement avec fascination. Il se félicita de sa bonne intuition. Par son approche de l'homme devenu si proche du pouvoir, il s'assurerait une place de choix.
Qui était l'homme fort ici ?
Depuis son retour du Nouveau monde, son arrivée dans la capitale, il n'était pas encore sorti. Ce soir, c'était sa toute première soirée dans le grand monde. Un frisson d'excitation le saisissait. Il fréquentait enfin la meilleure partie de la société. Son regard étudiait avec soin les diverses personnalités réunies ici. Ses oreilles percevraient les conversations, s'arrêtaient surtout aux noms prononcés. Soudain, un d'eux retint son attention. Le Baron de Frenn. Il se souvenait des registres consultés pour apprendre les meilleurs personnages à avoir dans ses relations. Cet homme-là, oui, aisément identifiable à ses crochets, il fallait se l'assurer parmi ses alliés. Il exerçait des fonctions au sein de la prévôté et semblait avoir bonne influence en ville.
D'un pas tranquille, il s'avança vers le baron avec un sourire avenant. Ulysse adopta un visage contrit et se voulut timide, presque hésitant.
"Bonjour, monsieur, vous m'excuserez de mon impolitesse, si impolitesse il y a, mais je suis un malheureux orphelin qui n'a point de relations pour l'introduire dans le monde et doit ainsi se présenter seul au risque de déplaire à l'étiquette. Néanmoins, j'espère votre clémence pour ce qui est peut-être une faute."
Il se força à garder la tête baissée, arborant un faux air d'humilité, puis ajouta :
"Je me nomme Ulysse de Rottenberg, duc du même nom."
Lorsque le baron fut appelé par le Roi pour recevoir un honneur démesuré, Ulysse suivit l'événement avec fascination. Il se félicita de sa bonne intuition. Par son approche de l'homme devenu si proche du pouvoir, il s'assurerait une place de choix.
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Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
Un homme bien bâti aborde Dyonis et se présente comme Ulysse de Rottenberg. Il détaille du coin de l’œil ce personnage qu'il n'a encore jamais vu à la cour mais qui apparemment y fait son entrée.
"Vous ne commettez rien de répréhensible, cher ami. Il est même admirable de vous voir venir prendre votre place parmi les Grands de Monbrina, surtout après la tragédie qui a frappé votre famille... La Fortune a semble-t-il choisi de vous épargner et je ne peux que vous exprimer mes sincères condoléances."
Dyonis a entendu parler de cette famille noble ayant péri dans un gigantesque incendie. Quelle horreur. Il souhaite de tout cœur que les criminels à l'origine d'un tel attentat finissent par être appréhendés, si ce n'était déjà fait. Oh, probablement pas : il en aurait entendu parler. Le baron laisse là le sinistre sujet et, avec un sourire, tend sa main métallique à serrer au jeune duc.
"Je suis Dyonis Howksley de Frenn. C'est un plaisir de vous rencontrer. Puissiez-vous prendre rapidement vos marques parmi nous."
Il s'apprête à engager davantage la conversation, lorsque le roi apparaît et réclame l'attention. Dyonis suit le mouvement général et se découvre à l'entrée du souverain. Puis il avance vers lui en s'entendant appelé. Il pose genou à terre et :
"Majesté."
"Vous ne commettez rien de répréhensible, cher ami. Il est même admirable de vous voir venir prendre votre place parmi les Grands de Monbrina, surtout après la tragédie qui a frappé votre famille... La Fortune a semble-t-il choisi de vous épargner et je ne peux que vous exprimer mes sincères condoléances."
Dyonis a entendu parler de cette famille noble ayant péri dans un gigantesque incendie. Quelle horreur. Il souhaite de tout cœur que les criminels à l'origine d'un tel attentat finissent par être appréhendés, si ce n'était déjà fait. Oh, probablement pas : il en aurait entendu parler. Le baron laisse là le sinistre sujet et, avec un sourire, tend sa main métallique à serrer au jeune duc.
"Je suis Dyonis Howksley de Frenn. C'est un plaisir de vous rencontrer. Puissiez-vous prendre rapidement vos marques parmi nous."
Il s'apprête à engager davantage la conversation, lorsque le roi apparaît et réclame l'attention. Dyonis suit le mouvement général et se découvre à l'entrée du souverain. Puis il avance vers lui en s'entendant appelé. Il pose genou à terre et :
"Majesté."
Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
Face à la compassion que manifestait le grand personnage, Ulysse releva la tête et adopta un sourire de complaisance. Rien n'était plus facile que de manipuler les gens avec cette histoire du pauvre orphelin réchappé miraculeusement des flammes ayant englouti toute sa famille. Il lui répondit d'une voix douce, se forçant à conserver un filet d'enfance dedans :
Je vous remercie, monsieur, de votre indulgence et vos condé lances. Ce tragique incident commence à dater et j'ai fait depuis mon deuil. Je ne puis croire que les miens auraient voulu que je m'afflige de leur mort toute ma vie durant. Ne faut-il savoir aller de l'avant et accepter les desseins de Dieu ? Ma mère le disait souvent. Oui, la Fortuna me sourit effectivement.
Le caméléon réprima le rire froid qui le saisissait en prononçant cette dernière phrase. La Fortuna... Elle ne souriait à personne cette maudite déesse. Seule l'audace et l'intelligence permettaient de grandir et de s'affranchir de toute contraintes. Il irait loin. Il le savait. Il le sentait. Il grimperait sur tous ces nobles et les videraient de leur substance pour prendre leur place. Il serait la puissance même et ne retomberait plus jamais dans la boue crasse de l'indigence. Son apparence resta cependant inchangée et ne trahit aucune de ses pensées.
Oui, elle m'a bien épargné ce jour-là... On fêtait mon anniversaire, mes quinze ans. Je ne songeais, moi, qu'à courir les filles et j'ai fui le château pour me perdre dans les bordels de la ville. Les voies du Seigneur sont décidément imprenables. Par le chemin de la luxe, Il m'a épargné. J'ai longtemps interrogé mon confesseur à ce sujet qui m'a encouragé à y voir un signe de Dieu, que cela signifiait que j'étais destiné à un grand projet. J'espère bien être utile au Royaume. Ce serait la meilleure des perspectives.
Il laissa ensuite le baron s'éloigner et l'admira être appelé par le Roi, se découvrant lui aussi, imitant ses pairs pour ne commettre aucun impair. Une cérémonie commençait. Il le sentait. Un désir de puissance l'enfiévrait. Ce baron allait le conduire à un autre niveau il le devinait. Il allait s'accrocher à lui, telle une tique, et ne le lâcherait pas avant d'avoir tout obtenu de lui.
Je vous remercie, monsieur, de votre indulgence et vos condé lances. Ce tragique incident commence à dater et j'ai fait depuis mon deuil. Je ne puis croire que les miens auraient voulu que je m'afflige de leur mort toute ma vie durant. Ne faut-il savoir aller de l'avant et accepter les desseins de Dieu ? Ma mère le disait souvent. Oui, la Fortuna me sourit effectivement.
Le caméléon réprima le rire froid qui le saisissait en prononçant cette dernière phrase. La Fortuna... Elle ne souriait à personne cette maudite déesse. Seule l'audace et l'intelligence permettaient de grandir et de s'affranchir de toute contraintes. Il irait loin. Il le savait. Il le sentait. Il grimperait sur tous ces nobles et les videraient de leur substance pour prendre leur place. Il serait la puissance même et ne retomberait plus jamais dans la boue crasse de l'indigence. Son apparence resta cependant inchangée et ne trahit aucune de ses pensées.
Oui, elle m'a bien épargné ce jour-là... On fêtait mon anniversaire, mes quinze ans. Je ne songeais, moi, qu'à courir les filles et j'ai fui le château pour me perdre dans les bordels de la ville. Les voies du Seigneur sont décidément imprenables. Par le chemin de la luxe, Il m'a épargné. J'ai longtemps interrogé mon confesseur à ce sujet qui m'a encouragé à y voir un signe de Dieu, que cela signifiait que j'étais destiné à un grand projet. J'espère bien être utile au Royaume. Ce serait la meilleure des perspectives.
Il laissa ensuite le baron s'éloigner et l'admira être appelé par le Roi, se découvrant lui aussi, imitant ses pairs pour ne commettre aucun impair. Une cérémonie commençait. Il le sentait. Un désir de puissance l'enfiévrait. Ce baron allait le conduire à un autre niveau il le devinait. Il allait s'accrocher à lui, telle une tique, et ne le lâcherait pas avant d'avoir tout obtenu de lui.
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Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
Du haut de son poste, le monarque n'avait qu'à peine écouté les discours épars en tous coins de la grande salle. Les mêmes cérémonials se jouaient : les uns introduisaient les autres, on se présentait et se rendait des politesses. Il porta son regard exclusivement sur le seigneur de Frenn lorsque celui-ci s'approcha et suivit le protocole. Le roi poursuivit :
-- En ce jour, le royaume de Monbrina reconnaît le Sieur Dyonis Howksley de Frenn comme nouveau Premier Conseiller.
Entre temps, on lui avait apporté l'écharpe et la médaille de fonction, qu'il mit cérémonieusement à Dyonis avant de lui faire signe de se relever. Il s'agissait maintenant de dissiper le moindre doute quant à l'éviction du précédent occupant du poste et de donner une raison crédible, alors que le souverain ne faisait qu'obéir à l'étrange voix dans sa tête depuis deux jours.
-- Le sieur Di Strania a donné de nombreuses années d'excellents services à ce poste, dont nous ne manquerons pas de nous souvenir. Comme il avançait en âge, nous avons décidé qu'il se consacre exclusivement à sa seconde fonction, dans laquelle il ne brille pas moins, et même davantage : gouverneur de la colonie d'Iswyliz. Ainsi, je vous demande de faire le meilleur accueil au seigneur de Frenn pour prendre la suite à cette très noble mais imposante charge.
Et la salle d'applaudir. Der Ragascorn échangea avec Dyonis un rapide regard, plein de fermeté et d'autorité. Il espérait ne pas commettre là un mauvais choix et sommait, par ce seul coup d’œil, le nouveau Premier Conseiller de se montrer à la hauteur de la réputation de la réputation méritoire et inflexible qu'il s'était forgée jusqu'alors. Quand les mains battantes se turent et que les échos retombèrent, le roi acheva, en direction du sieur de Frenn :
-- La coutume est de vous accorder quelque chose que vous souhaiteriez, en guise de présent marquant votre investiture pour espérer la mettre sous les meilleurs auspices.
Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
Dyonis a encore en tête les paroles d'Ulysse tandis qu'il se prosterne devant le roi pour recevoir l'insigne : ce noble se dit loyal. Dix ans après les drames qui ont frappé sa famille, il paraît relevé de ce traumatisme. Il allait falloir qu'il prouve maintenant sa loyauté et sa valeur, derrière ses discours sur la chance que lui aurait laissé Dieu de survivre, pour en faire bon usage. Et ce discours s'applique aussi à lui-même : dans ce monde de vaines paroles et de duperies, de promesses, il ferait tout pour être à la hauteur de ses dires autant que de sa réputation. Oh il est arrivé ici par des moyens bien sournois et peu orthodoxes, mais la fin ne justifie-t-elle pas les moyens, si ensuite des projets sont honnêtes ? Il pense ainsi en recevant l'écharpe et la médaille.
En se relevant, lentement, il ne manque pas se s'incliner une nouvelle fois, puis de se retourner vers l'assemblée qui l'applaudit. Dyonis reste neutre, ni hautain ni trop souriant, simplement neutre devant les honneurs et humble devant la taille de la charge qu'il a tant convoité. Il y est. Il a satisfait un désir de réussite personnelle et de revanche. Qu'il en fasse quelque chose de bien maintenant.
"Je jure de faire honneur à ce poste et de servir le Royaume aussi longtemps que Dieu et mon roi le voudront. Je rends hommage aussi à mon prédécesseur, puis-je poursuivre son oeuvre au mieux."
Le roi lui demande alors ce qu'il souhaite. Dyonis réfléchit. La première chose qui lui vient en tête est bien évidemment les deux esclaves Tristan et Alexandre. Mieux valait les garder sous sa coupe et, étrangement, il se sent un petit attachement à ces garçons qui, il faut le reconnaître, ont été les dommages collatéraux de sa manigance. Cependant, profiter d'une faveur royale - quelque chose de si rare et honorable - pour demander là devant cette noble assemblée... des esclaves, serait tout bonnement ridicule. Comme s'il n'avait pas les moyens de s'en procurer immédiatement s'il le souhaitait. Il chassa donc l'idée. D'autant que réclamer devant tout le monde les deux garçons serait bien suspect. Non, maintenant qu'il était Premier Conseiller, il trouverait bien une opportunité, ou un décret, ou une loi ou une saisie, pour prendre les deux esclaves au cardinal plus discrètement.
Que demander alors ? Il a une autre idée : ce peintre que désirait Lucrezia... ce qu'il lui avait promis d'ailleurs en échange de sa place... pourquoi ne pas étudier le bonhomme par lui-même avant de le remettre à sa complice ? Et s'il profitait de cette faveur ? Dyonis tourna les mots dans sa tête et dit :
"Majesté, je ne demanderais rien qui outrepasserait mes droits ou que je ne pourrai acquérir par mes moyens. Alors, pour l'acte symbolique, et comme cela se fait lors de nouvelles prises de fonctions, je souhaiterais simplement commander un portrait qui rejoindrait la galerie des prédécesseurs. Et j'ai ouï parler d'un artiste dit-on atypique mais excellent que je voudrais éventuellement mettre à cette tâche. Il se nomme Giacometti."
En se relevant, lentement, il ne manque pas se s'incliner une nouvelle fois, puis de se retourner vers l'assemblée qui l'applaudit. Dyonis reste neutre, ni hautain ni trop souriant, simplement neutre devant les honneurs et humble devant la taille de la charge qu'il a tant convoité. Il y est. Il a satisfait un désir de réussite personnelle et de revanche. Qu'il en fasse quelque chose de bien maintenant.
"Je jure de faire honneur à ce poste et de servir le Royaume aussi longtemps que Dieu et mon roi le voudront. Je rends hommage aussi à mon prédécesseur, puis-je poursuivre son oeuvre au mieux."
Le roi lui demande alors ce qu'il souhaite. Dyonis réfléchit. La première chose qui lui vient en tête est bien évidemment les deux esclaves Tristan et Alexandre. Mieux valait les garder sous sa coupe et, étrangement, il se sent un petit attachement à ces garçons qui, il faut le reconnaître, ont été les dommages collatéraux de sa manigance. Cependant, profiter d'une faveur royale - quelque chose de si rare et honorable - pour demander là devant cette noble assemblée... des esclaves, serait tout bonnement ridicule. Comme s'il n'avait pas les moyens de s'en procurer immédiatement s'il le souhaitait. Il chassa donc l'idée. D'autant que réclamer devant tout le monde les deux garçons serait bien suspect. Non, maintenant qu'il était Premier Conseiller, il trouverait bien une opportunité, ou un décret, ou une loi ou une saisie, pour prendre les deux esclaves au cardinal plus discrètement.
Que demander alors ? Il a une autre idée : ce peintre que désirait Lucrezia... ce qu'il lui avait promis d'ailleurs en échange de sa place... pourquoi ne pas étudier le bonhomme par lui-même avant de le remettre à sa complice ? Et s'il profitait de cette faveur ? Dyonis tourna les mots dans sa tête et dit :
"Majesté, je ne demanderais rien qui outrepasserait mes droits ou que je ne pourrai acquérir par mes moyens. Alors, pour l'acte symbolique, et comme cela se fait lors de nouvelles prises de fonctions, je souhaiterais simplement commander un portrait qui rejoindrait la galerie des prédécesseurs. Et j'ai ouï parler d'un artiste dit-on atypique mais excellent que je voudrais éventuellement mettre à cette tâche. Il se nomme Giacometti."
Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
Ulysse s’ennuyait.
Pourquoi cette cérémonie devait-elle revêtir un pareil protocole ? Pourquoi le souverain étai-il obligé de se justifier de sa décision ? N'était-il pas ici chef suprême de tout un empire ? Il représentait à ses yeux l'incarnation du Dieu omnipotent que lui décrivaient les Sœurs lors de ses toutes jeunes années à l’orphelinat. Un Dieu qui le favorisait. Il avait mis en lui ces compétences et les signes à saisir pour le conduire sur la voie qui lui était réellement destinée. Ulysse reporta son attention vers la cérémonie. Le Roi accordait une faveur à Dyonis pour son nouveau poste. Cette demande réveilla son intérêt et son regard se suspendit à la silhouette du baron intronisé. Qu'allait-il bien souhaiter ? Il étudierait avec soin son désir émis en public et le copierait.
Ulysse faillit tressaillir quand Dyonis demanda en toute simplicité la possibilité d'un portrait qui rejoindrait la galerie de ses ancêtres. S'agissait-il une requête sincère? Les nobles avaient une telle obsession pour leur image et leur souvenir ? Cela lui semblait juste. Ses maîtres avaient un soin jaloux pour les tableaux de leurs aïeux. La mère douairière interdisait formellement aux esclaves d'y poser leurs sales pattes, d'une formule plus perfide que son résumé. Elle préférait voir ses sept petits-enfants les entretenir eux-mêmes et apprendre le respect et la dévotion au contact de ces ancêtres. Tout en surveillant l'ouvrage, la grand-mère interrogeait les enfants sur la personnalité de l'homme ou de la femme peint sur la toile ou réclamait d’énoncer ses hauts faits. Il avait régulièrement espionnées conversations entre la grand-mère et la petite Constance, la dernière née de la famille, pour retenir lui aussi cette généalogie. Oui, Dyonis était dans son droit de noblesse le plus en émettant ce désir et cela lui donnait une idée d'approche. La tique se réjouissait déjà de corrompre un fruit si mûr et si important.
Vers la fin de la cérémonie, Ulysse s'approcha de Dyonis pour présenter ses hommages et félicitations. Il s'inclina très bas devant celui devenu un si grand personnage.
Monsieur, je rougis de vous adresser à nouveau la parole, vous, qui êtes si élevé et moi, e comparaison, qui suis peu de choses. Laissez-moi seulement vous complimenter pour votre superbe promotion et je vous en souhaite tout le meilleur du monde.
Ulysse garda la tête baissée et réprima un sourire naissant.. Il espérait sincèrement un succès florissant pour cet homme qui l'aiderait à s'élever lui aussi encore plus haut.
Pourquoi cette cérémonie devait-elle revêtir un pareil protocole ? Pourquoi le souverain étai-il obligé de se justifier de sa décision ? N'était-il pas ici chef suprême de tout un empire ? Il représentait à ses yeux l'incarnation du Dieu omnipotent que lui décrivaient les Sœurs lors de ses toutes jeunes années à l’orphelinat. Un Dieu qui le favorisait. Il avait mis en lui ces compétences et les signes à saisir pour le conduire sur la voie qui lui était réellement destinée. Ulysse reporta son attention vers la cérémonie. Le Roi accordait une faveur à Dyonis pour son nouveau poste. Cette demande réveilla son intérêt et son regard se suspendit à la silhouette du baron intronisé. Qu'allait-il bien souhaiter ? Il étudierait avec soin son désir émis en public et le copierait.
Ulysse faillit tressaillir quand Dyonis demanda en toute simplicité la possibilité d'un portrait qui rejoindrait la galerie de ses ancêtres. S'agissait-il une requête sincère? Les nobles avaient une telle obsession pour leur image et leur souvenir ? Cela lui semblait juste. Ses maîtres avaient un soin jaloux pour les tableaux de leurs aïeux. La mère douairière interdisait formellement aux esclaves d'y poser leurs sales pattes, d'une formule plus perfide que son résumé. Elle préférait voir ses sept petits-enfants les entretenir eux-mêmes et apprendre le respect et la dévotion au contact de ces ancêtres. Tout en surveillant l'ouvrage, la grand-mère interrogeait les enfants sur la personnalité de l'homme ou de la femme peint sur la toile ou réclamait d’énoncer ses hauts faits. Il avait régulièrement espionnées conversations entre la grand-mère et la petite Constance, la dernière née de la famille, pour retenir lui aussi cette généalogie. Oui, Dyonis était dans son droit de noblesse le plus en émettant ce désir et cela lui donnait une idée d'approche. La tique se réjouissait déjà de corrompre un fruit si mûr et si important.
Vers la fin de la cérémonie, Ulysse s'approcha de Dyonis pour présenter ses hommages et félicitations. Il s'inclina très bas devant celui devenu un si grand personnage.
Monsieur, je rougis de vous adresser à nouveau la parole, vous, qui êtes si élevé et moi, e comparaison, qui suis peu de choses. Laissez-moi seulement vous complimenter pour votre superbe promotion et je vous en souhaite tout le meilleur du monde.
Ulysse garda la tête baissée et réprima un sourire naissant.. Il espérait sincèrement un succès florissant pour cet homme qui l'aiderait à s'élever lui aussi encore plus haut.
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Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
Toute la soirée, ombrageux, Emeryc avait assisté à la cérémonie. Pour sûr, il avait rendu les politesses qu'il fallait rendre et ignoré celles qu'il fallait ignorer ; avait deviné les singeries de Cour pour être des premiers qui les effectueraient plutôt que des derniers, et se faire percevoir comme un instigateur plutôt qu'un opportuniste. Sa mère avait été particulièrement vigilante à ce qu'il soit au fait de ces choses-là lorsqu'il prit la place de son frère aîné. Mais il n'était pas là ce soir pour se faire voir. Si son absence aurait été remarquée, sa présence se fondait quelque peu dans la masse de parfum et d'embonpoint sous laquelle croulait la salle. Non, ce soir était dédié à un individu en particulier.
Le baron de Frenn.
La nouvelle l'avait pris de court, et pourtant l'avait-il apprise l'avant-veille de la bouche même de l'intéressé. A ce moment-là, Di Strania était toujours en place, et solidement, de ce qu'il en savait. Avait-il manqué le coche ? Le réseau de son père s'était étiolé et il devait y remettre de l'ordre, mais cette absence d'information ne pouvait être seulement due à cela. C'était comme si la décision elle-même avait été subite. Il fronçait les sourcils. Le roi n'était pas du genre à être quelqu'un d'impulsif ; en tout cas, pas pour des nouvelles aussi graves, importantes, et assujetties à l'approbation de sa Cour. Ce qu'il faisait avec ses bêtes de foire sur son temps libre ne le regardait pas, en comparaison ; et en comparaison, il en savait beaucoup plus de choses que l'évènement présent. C'était cocasse, et cela le contrariait.
Déjà les lécheurs de bottes flattaient l'homme au crochet, désireux de voir sur eux la grâce royale se refléter. Les flagorneurs étaient légion, mais l'homme à la canne ne lui revenait pas en mémoire. Duc Ulysse de Rottenberg d'après ce qu'il put entendre. Rescapé d'un malheureux incendie qui avait décimé toute sa famille. Emeryc ne s'en émut pas : ces derniers jours, il avait eu son quota d'incendies en tous genres. Et puis, sa mère lui avait appris une chose : pour chaque malheur, un nouveau pantin rentre dans les bonnes grâces du diable. Lui-même était l'un de ceux-là, ce qui le mettait d'autant plus sur ses gardes.
La demande de Dyonis, en revanche, laissa lui échapper un haussement de sourcil. Était-ce une demande faite par fausse modestie ? L'hybris du baron aurait alors été d'une folle subtilité. Mais pour autant qu'Emeryc s'y connaissait vis-à-vis des peintres du moment, le nom de Giacometti n'éveillait rien en lui. Pour sûr, il compulserait ses registres en rentrant chez lui, car ce n'était pas le genre de carence qu'il pouvait se permettre d'avoir dans un milieu aussi hostile que l'aristocratie monbrinienne. Il veilla à arborer de nouveau son visage le plus approprié et poursuivit sa participation à la cérémonie sans faire de vagues. Il s'autorisa même à se rapprocher du nouveau Premier Conseiller vers la fin des sermons protocolaires. Sans doute pourraient-ils échanger de manière conviviale - à moins que le baron, sous les assauts répétés des nouvelles sangsues qu'il venait d'attirer par sa nomination, l'orphelin Rottenberg en tête de pont, ne se décide à fuir.
Le baron de Frenn.
La nouvelle l'avait pris de court, et pourtant l'avait-il apprise l'avant-veille de la bouche même de l'intéressé. A ce moment-là, Di Strania était toujours en place, et solidement, de ce qu'il en savait. Avait-il manqué le coche ? Le réseau de son père s'était étiolé et il devait y remettre de l'ordre, mais cette absence d'information ne pouvait être seulement due à cela. C'était comme si la décision elle-même avait été subite. Il fronçait les sourcils. Le roi n'était pas du genre à être quelqu'un d'impulsif ; en tout cas, pas pour des nouvelles aussi graves, importantes, et assujetties à l'approbation de sa Cour. Ce qu'il faisait avec ses bêtes de foire sur son temps libre ne le regardait pas, en comparaison ; et en comparaison, il en savait beaucoup plus de choses que l'évènement présent. C'était cocasse, et cela le contrariait.
Déjà les lécheurs de bottes flattaient l'homme au crochet, désireux de voir sur eux la grâce royale se refléter. Les flagorneurs étaient légion, mais l'homme à la canne ne lui revenait pas en mémoire. Duc Ulysse de Rottenberg d'après ce qu'il put entendre. Rescapé d'un malheureux incendie qui avait décimé toute sa famille. Emeryc ne s'en émut pas : ces derniers jours, il avait eu son quota d'incendies en tous genres. Et puis, sa mère lui avait appris une chose : pour chaque malheur, un nouveau pantin rentre dans les bonnes grâces du diable. Lui-même était l'un de ceux-là, ce qui le mettait d'autant plus sur ses gardes.
La demande de Dyonis, en revanche, laissa lui échapper un haussement de sourcil. Était-ce une demande faite par fausse modestie ? L'hybris du baron aurait alors été d'une folle subtilité. Mais pour autant qu'Emeryc s'y connaissait vis-à-vis des peintres du moment, le nom de Giacometti n'éveillait rien en lui. Pour sûr, il compulserait ses registres en rentrant chez lui, car ce n'était pas le genre de carence qu'il pouvait se permettre d'avoir dans un milieu aussi hostile que l'aristocratie monbrinienne. Il veilla à arborer de nouveau son visage le plus approprié et poursuivit sa participation à la cérémonie sans faire de vagues. Il s'autorisa même à se rapprocher du nouveau Premier Conseiller vers la fin des sermons protocolaires. Sans doute pourraient-ils échanger de manière conviviale - à moins que le baron, sous les assauts répétés des nouvelles sangsues qu'il venait d'attirer par sa nomination, l'orphelin Rottenberg en tête de pont, ne se décide à fuir.
Emeryc de Wollenbach- Famille de Wollenbach
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Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
Le roi fut surpris lui aussi - agréablement - de la requête : un choix symbolique et qui encore une fois témoignait de la rectitude du baron de Frenn. Il acquiesça et :
-- Accordé. Ce peintre sera mandé pour que lui soit confier cet office.
Giacometti. Il n'en avait jamais entendu parler mais tant d'artistes se faisaient connaître, à plus forte raisons dans les pays désormais annexés. Dyonis devait lui-même connaître la réputation de l'individu par bouche à oreille, ou de quelque ami ou mécène satisfait de son travail. Le monarque se ferait lui-même une idée une fois Giacometti trouvé. Pourquoi pas même le subventionner si ses œuvres valaient le détour. Le message politique serait du reste dans la même ligne de celle tracée par le nouveau conseiller.
Il autorisera Dyonis à quitter les marcher pou s'en revenir au milieu des courtisans. Der Ragascorn détailla rapidement les présents de ce soir : des précieuses, quelques femmes de lettres, le duc de Rottenberg et le comte de Wollenbach - dont la mère du reste veillait de près aux affaires du royaume. Le souverain l'avait reçue plusieurs fois. Il vaudrait peut-être le coup d'aller s'entretenir avec ces nobles. Il était toujours bons d'entretenir l'échange et d'apprendre par leurs bouches - même s'ils flattaient ou mentaient - quelque nouvelle qui aurait eu l'audace d'échapper à l'étroite surveillance du roi.
Il descendit donc de son trône, Dyonis dans son sillage, et vint se mêler à la masse des courtisans, échangeant de çà de là quelques mots avec qui le sollicitait, donnant des ordres, des conseils, des rendez-vous prochains. Il se fondait dans le décor luxueux et la musique dont il ne s'apercevait même plus... jusqu'à ce que l'orchestre s'interrompe de lui même quand résonnèrent des éclats de lances au bout de la grande salle. L'immensité de l'endroit répercuta les cris qui s'élevèrent lorsque les lourds battants d'une porte s'ouvrirent. Parurent une dizaine de soldats qui avaient maîtrisé un homme à la mine défaite, aux vêtement déchirés sans doute dans la rixe. Le capitaine des gardes ploya le genou et engagea, la voix tendue :
-- Votre Majesté ! Mille pardons d'interrompre cette soirée mais l'affaire est grave.
Le visage du monarque se referma et détailla son capitaine, puis l'individu interpellé qui se débattait piteusement entre les poignes des agents. Un remous curieux s'éleva de l'assistance. Gérald Der Ragascorn demanda :
-- Que signifie ceci ?
Sous les regards de tous, le captif s'épuisa finalement, plongea la tête verre le sol et laissa ses épaules retomber avec semblait-il toute la force de son corps.
Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
A peine redescendu que le jeune Rottenberg aborde de nouveau Dyonis. Il ne sait pas trop comment réagir à sa flatterie (car oui, c'est bien une flatterie et le baron est bien conscient qu'il allait probablement en manger tout son mandat durant). Dyonis lui adresse donc seulement un sourire de convention et un :
"Merci."
Il n'est pas convaincu d'avoir envie de poursuivre la conversation avec ce seigneur. Ou du moins, si oui, Dyonis le laisse venir et aborder le sujet qu'il souhaitera : un bon indicateur aussi sur les gens que de les laisser nouer une discussion. L'homme au crochet repère au passage Emeryc de Wollenbach au milieu de l'assistance. Il lui sourit et avance vers lui pour lui tendre la main, quand soudain un vacarme fait sursauter la salle.
On vient d'arrêter un prisonnier, là, juste à l'instant, et l'individu est amené devant le roi qui va s'enquérir du motif de cette interpellation. Dyonis regarde tour à tour Emeryc et Ulysse, puis ses pupilles glaciales s'accrochent au captif à terre : qu'a donc fait celui-là ? Quel genre d'incident trouble déjà sa prise de poste ? Son dos se raidit et il reste polaire : pourvu que cet incident n'air rien à voir avec lui. Pourvu que ce soit juste un mauvais hasard. Dyonis se trouve en tout cas en première ligne pour pénétrer déjà les affaires qui agitaient le gouvernement - et qu'il aurait sûrement à traite tout au long de son mandat. Il allait devoir s'y faire. Cette soirée allait être un bon premier terrain d'observation.
"Merci."
Il n'est pas convaincu d'avoir envie de poursuivre la conversation avec ce seigneur. Ou du moins, si oui, Dyonis le laisse venir et aborder le sujet qu'il souhaitera : un bon indicateur aussi sur les gens que de les laisser nouer une discussion. L'homme au crochet repère au passage Emeryc de Wollenbach au milieu de l'assistance. Il lui sourit et avance vers lui pour lui tendre la main, quand soudain un vacarme fait sursauter la salle.
On vient d'arrêter un prisonnier, là, juste à l'instant, et l'individu est amené devant le roi qui va s'enquérir du motif de cette interpellation. Dyonis regarde tour à tour Emeryc et Ulysse, puis ses pupilles glaciales s'accrochent au captif à terre : qu'a donc fait celui-là ? Quel genre d'incident trouble déjà sa prise de poste ? Son dos se raidit et il reste polaire : pourvu que cet incident n'air rien à voir avec lui. Pourvu que ce soit juste un mauvais hasard. Dyonis se trouve en tout cas en première ligne pour pénétrer déjà les affaires qui agitaient le gouvernement - et qu'il aurait sûrement à traite tout au long de son mandat. Il allait devoir s'y faire. Cette soirée allait être un bon premier terrain d'observation.
Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
A la distance que prenait avec lui le barn intronisé, Ulysse sentit sa réserve et sa défiance. Rien n'était plus naturel. Après une telle prise de fonctions, les envieux accouraient, lui en bonne tête. Il fallait jouer avec intelligence. L'objet de sa requête fournirait un bon sujet pour alimenter une discussion de convenance et tisser des liens. De sa fausse timidité, il poursuivit :
Quel est ce peintre dont vous avez énoncé le nom tut à l'heure, monsieur ? Il m'est inconnu, ce qui est chez moi naturel et me consterne un peu. Je ne suis pas grand amateur de peintures même si j'ai le goût des belles choses. Je n'ai malheureusement pas eu le loisir d'étudier les arts. Avant sa regrettable disparition, mon père avait eu pour volonté de me voir étudier le droit et la théologie. Je n'ai point eu le cœur à désobéir même si ce n'étaient pas là mon souhait. Les dernières volontés d'un parents sont sacrées, ne trouvez-vous pas ? Et à ma sortie d'étude, j'ai couru le monde, voyagé jusqu'aux terres lointaines, aux colonies, vécu mille aventures... Néanmoins, de toutes ces expériences certes riches, je me sens bien dépouillé dans les salons monbriniens où la culture est omniprésente. Comment disiez-vous déjà ? Giaco... Giaca.. Fichtre ! Je ne peux même pas retenir un nom !
Cette comédie de l'ignorance lui paraissait correcte et de nature à rassurer le baron sur ses intentions. Il serait à ses yeux le tendre louveteau lâché au milieu de la meute sauvage. Avec un peu de chance, il aurait envie de le protéger. Tout au long de leur conversation, Ulysse quittait rarement Dyonis du regard. De temps en temps, par intervalles calculés, il s'autorisait à observer la salle, à admirer une silhouette non loin de là avec timidité, espérant ainsi renforcer son image de demoiseau pas encore bien formé aux usages de la bonne société.
Brusquement, quand le Roi descendit de son trône pour se mêler à la foule, Ulysse eut d mal à ne pas courir lui présenter ses respects. Un personnage si important, qui pourrait le récompenser d'une bonne loyauté apparente.... Mais il jouait déjà avec Dyonis. Ulysse se retint et, au passage du Roi, simula une forte émotion. Il demande, inquiet, à Dyonis :
C'est habituel ? Cela fait partie du protocole ? Ou a t-il quelque chose à dire à un de nous ?
Un événement encore plus singulier vint troubler cette soirée paisible : une entrée impromptue de gardes amenant avec eux un homme qui se débattait tel un fou furieux. Qu'arrivait-il donc ? La scène causait des cris d'effrois de partout, occasionnait même quelques évanouissements. Ulysse y vit une opportunité. Il jeta un regard rapide vers le Roi; S'il faisait montre de bravoure et de dévouement sous ses yeux, une belle gratification lui serait certainement offerte. Au minimum, il aurait retenu l'attention d'une excellente manière.
Portant la main à son ceinturon, Ulysse dégaina sa rapière et s'élança vers le misérable qui venait de alors s'écrouler au sol, d'épuisement. Sans la moindre pitié, le noble lui colla sa lame contre sa nuque.
Tente une chose, une seule, et....
Ulysse n’acheva pas sa phrase. Le sifflement sinistre de sa voix parlait pour lui. Sans bouger de sa position menaçante, il releva la tête en direction du Roi. A cet instant le visage naïf du garçon s'était effacé. Il semblait être devenu une toute autre personne, plus inquiétante, plus dangereuse.
Excusez, majesté, mon intervention cavalière, peut-être déplacée, mais je n'ai songé qu'à votre sécurité, à celle de cette assemblée. De mes aventures aux Nouveau Monde, j'ai pu voir et entendre bien des choses sur la nature des hommes désespérés. Certains, quand tout semble perdu, peuvent devenir d'une témérité folle et se permettre du pire. Ainsi... Ainsi est-il préféable de le voir parfaitement sécurisé que d'imaginer une possible tragédie inutile.
Quel est ce peintre dont vous avez énoncé le nom tut à l'heure, monsieur ? Il m'est inconnu, ce qui est chez moi naturel et me consterne un peu. Je ne suis pas grand amateur de peintures même si j'ai le goût des belles choses. Je n'ai malheureusement pas eu le loisir d'étudier les arts. Avant sa regrettable disparition, mon père avait eu pour volonté de me voir étudier le droit et la théologie. Je n'ai point eu le cœur à désobéir même si ce n'étaient pas là mon souhait. Les dernières volontés d'un parents sont sacrées, ne trouvez-vous pas ? Et à ma sortie d'étude, j'ai couru le monde, voyagé jusqu'aux terres lointaines, aux colonies, vécu mille aventures... Néanmoins, de toutes ces expériences certes riches, je me sens bien dépouillé dans les salons monbriniens où la culture est omniprésente. Comment disiez-vous déjà ? Giaco... Giaca.. Fichtre ! Je ne peux même pas retenir un nom !
Cette comédie de l'ignorance lui paraissait correcte et de nature à rassurer le baron sur ses intentions. Il serait à ses yeux le tendre louveteau lâché au milieu de la meute sauvage. Avec un peu de chance, il aurait envie de le protéger. Tout au long de leur conversation, Ulysse quittait rarement Dyonis du regard. De temps en temps, par intervalles calculés, il s'autorisait à observer la salle, à admirer une silhouette non loin de là avec timidité, espérant ainsi renforcer son image de demoiseau pas encore bien formé aux usages de la bonne société.
Brusquement, quand le Roi descendit de son trône pour se mêler à la foule, Ulysse eut d mal à ne pas courir lui présenter ses respects. Un personnage si important, qui pourrait le récompenser d'une bonne loyauté apparente.... Mais il jouait déjà avec Dyonis. Ulysse se retint et, au passage du Roi, simula une forte émotion. Il demande, inquiet, à Dyonis :
C'est habituel ? Cela fait partie du protocole ? Ou a t-il quelque chose à dire à un de nous ?
Un événement encore plus singulier vint troubler cette soirée paisible : une entrée impromptue de gardes amenant avec eux un homme qui se débattait tel un fou furieux. Qu'arrivait-il donc ? La scène causait des cris d'effrois de partout, occasionnait même quelques évanouissements. Ulysse y vit une opportunité. Il jeta un regard rapide vers le Roi; S'il faisait montre de bravoure et de dévouement sous ses yeux, une belle gratification lui serait certainement offerte. Au minimum, il aurait retenu l'attention d'une excellente manière.
Portant la main à son ceinturon, Ulysse dégaina sa rapière et s'élança vers le misérable qui venait de alors s'écrouler au sol, d'épuisement. Sans la moindre pitié, le noble lui colla sa lame contre sa nuque.
Tente une chose, une seule, et....
Ulysse n’acheva pas sa phrase. Le sifflement sinistre de sa voix parlait pour lui. Sans bouger de sa position menaçante, il releva la tête en direction du Roi. A cet instant le visage naïf du garçon s'était effacé. Il semblait être devenu une toute autre personne, plus inquiétante, plus dangereuse.
Excusez, majesté, mon intervention cavalière, peut-être déplacée, mais je n'ai songé qu'à votre sécurité, à celle de cette assemblée. De mes aventures aux Nouveau Monde, j'ai pu voir et entendre bien des choses sur la nature des hommes désespérés. Certains, quand tout semble perdu, peuvent devenir d'une témérité folle et se permettre du pire. Ainsi... Ainsi est-il préféable de le voir parfaitement sécurisé que d'imaginer une possible tragédie inutile.
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Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
Les flagorneries du duc étaient si peu subtiles que le jeu ne pouvait être qualifié de beau. Emeryc, qui d'habitude ne perdait pas une miette des échappées des uns et des autres, fut plus que tenté de filtrer le bruit de l'aristocrate dont les obséquiosités engourdissaient ses oreilles alors même qu'elles ne lui étaient pas destinées. Que le baron sache se tenir fasse à de telles agressions était en soi un bon point pour lui : un homme qui aurait manifesté à cet instant une fragilité dans sa capacité à garder ses nerfs au calme n'aurait pu espérer conserver longtemps un poste aussi important au gouvernement monbrinien.
Entre autres choses, le duc de Rottenberg mentionna son éducation, et sa pareille ignorance de l'identité de Giacometti. Emeryc s'en sentit à moitié rassuré. Rassuré, car un duc affichant ainsi son ignorance était le bouclier idéal pour toute la noblesse sous-jacente, lui y compris, si jamais ce manquement devait porter défaut dans l'immédiat. A moitié seulement, car le duc ne venait-il pas de parler nonchalamment de sa fréquentation assidue des établissements de plaisir ? C'était une éducation qui laissait peu de place aux lettres et aux arts. Si Emeryc n'était pas contre les petits plaisirs de la vie - tant s'en fallait - il avait très tôt su faire la part des choses, et entrevoir comment ne pas s'adonner à un plaisir facile et immédiat laissait souvent place à une promesse d'ivresse immensément plus grande.
Le passage du roi dans leurs rangs suscita son effet. Même Emeryc, il est vrai, n'en resta pas indifférent. Sa mère le tuerait sans doute de ne pas être plus impressionné, ou impressionnable, en de telles circonstances ; elle qui avait déjà approché le souverain de nombreuses fois par le passé, et dont le spectre se sentait parfois, comme une impression fantôme, dans les recoins de certains décrets royaux. Probablement que l'émoi aurait davantage été sien si cela avait été sa génitrice, en lieu et place du roi, qui avait circulé parmi eux à présent.
Mais le bain de foule fut de courte durée : alors que son regard croisait celui de Dyonis, les portes s'ouvrirent avec fracas, et la garde, dans le cadre de l'ouverture, apparut maitrisant un homme en haillons. L'intrus ainsi contraint s'affaissa au sol, quand le duc de Rottenberg s'élança vers lui et le menaça de sa lame. D'abord agressif, il se confondit ensuite en excuses vis-à-vis de son attitude très peu... protocolaire. En plus d'être loquace, il avait la dégaine facile. Soit. Le baron, à sa connaissance, avait également eu une formation de bon bretteur. S'il n'avait pas de raison de jeter le gant à aucun d'entre eux, l'envie lui en passait également.
- N'ayez crainte, monsieur le duc. Sauf votre respect, si je n'ai pas de mal à me convaincre que le Nouveau Monde est un endroit plein de dangers qui n'attend que notre culture et notre civilisation pour briller et se pérenniser, notre sécurité est ici assurée par ces messieurs de la garde et de la prévôté.
Ce qui se dessinait en sous-trame était autre : ces messieurs n'auraient eu aucun mal à repousser n'importe quel manant ayant tenté de faire irruption dans la grande salle tandis que le souverain et parmi ses plus proches sujets y livraient cérémonie. Or, les portes s'étaient ouvertes, et l'affaire avait été qualifiée de grave : l'état de soumission dans lequel était réduit l'intrus n'était pas la fin de cette histoire, mais le début. Et, en comparaison des mondanités qui s'exerçaient jusqu'alors, cela s'annonçait particulièrement... intéressant.
Entre autres choses, le duc de Rottenberg mentionna son éducation, et sa pareille ignorance de l'identité de Giacometti. Emeryc s'en sentit à moitié rassuré. Rassuré, car un duc affichant ainsi son ignorance était le bouclier idéal pour toute la noblesse sous-jacente, lui y compris, si jamais ce manquement devait porter défaut dans l'immédiat. A moitié seulement, car le duc ne venait-il pas de parler nonchalamment de sa fréquentation assidue des établissements de plaisir ? C'était une éducation qui laissait peu de place aux lettres et aux arts. Si Emeryc n'était pas contre les petits plaisirs de la vie - tant s'en fallait - il avait très tôt su faire la part des choses, et entrevoir comment ne pas s'adonner à un plaisir facile et immédiat laissait souvent place à une promesse d'ivresse immensément plus grande.
Le passage du roi dans leurs rangs suscita son effet. Même Emeryc, il est vrai, n'en resta pas indifférent. Sa mère le tuerait sans doute de ne pas être plus impressionné, ou impressionnable, en de telles circonstances ; elle qui avait déjà approché le souverain de nombreuses fois par le passé, et dont le spectre se sentait parfois, comme une impression fantôme, dans les recoins de certains décrets royaux. Probablement que l'émoi aurait davantage été sien si cela avait été sa génitrice, en lieu et place du roi, qui avait circulé parmi eux à présent.
Mais le bain de foule fut de courte durée : alors que son regard croisait celui de Dyonis, les portes s'ouvrirent avec fracas, et la garde, dans le cadre de l'ouverture, apparut maitrisant un homme en haillons. L'intrus ainsi contraint s'affaissa au sol, quand le duc de Rottenberg s'élança vers lui et le menaça de sa lame. D'abord agressif, il se confondit ensuite en excuses vis-à-vis de son attitude très peu... protocolaire. En plus d'être loquace, il avait la dégaine facile. Soit. Le baron, à sa connaissance, avait également eu une formation de bon bretteur. S'il n'avait pas de raison de jeter le gant à aucun d'entre eux, l'envie lui en passait également.
- N'ayez crainte, monsieur le duc. Sauf votre respect, si je n'ai pas de mal à me convaincre que le Nouveau Monde est un endroit plein de dangers qui n'attend que notre culture et notre civilisation pour briller et se pérenniser, notre sécurité est ici assurée par ces messieurs de la garde et de la prévôté.
Ce qui se dessinait en sous-trame était autre : ces messieurs n'auraient eu aucun mal à repousser n'importe quel manant ayant tenté de faire irruption dans la grande salle tandis que le souverain et parmi ses plus proches sujets y livraient cérémonie. Or, les portes s'étaient ouvertes, et l'affaire avait été qualifiée de grave : l'état de soumission dans lequel était réduit l'intrus n'était pas la fin de cette histoire, mais le début. Et, en comparaison des mondanités qui s'exerçaient jusqu'alors, cela s'annonçait particulièrement... intéressant.
Emeryc de Wollenbach- Famille de Wollenbach
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Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
Sentir la vie d'une personne sous sa lame... Ulysse savourait ce moment avec un réel délice. Cette sensation de puissance et de domination était aussi agréable que de dévorer l'une ses succulentes pâtisseries dont il s'était fait livrer hier matin et avait tout avalé seul en l'espace d'un seul après-midi. Le misérable était soumis à lui. La chair de sa nuque était offerte. S'il le voulait, à tout moment, il pourrait la trancher. Ulysse s'enivrait déjà du sang versé, comme il l'avait préalablement fait la toute première fois quand il contemplait le château des Rottenberg disparaitre dans les flammes.
Brusquement, une intervention sévère le coupa de ces si doux fantasmes. Il releva la tête et croisa le regard d'un noble désireux de le reprendre et de corriger son éducation. Ulysse se rappela son personnage, les raisons de son geste : il ne souhaitait qu'impressionner le Roi et son tout nouveau premier conseiller. Mais cette soumission du captif, ses muscles bandé... Tout cela avaient éveillés sens. Il voulait tuer. Il s'obligea à refouler ce sentiment. Dans sa propriété, ses esclaves seraient là pour soulager cette contrariété. Ulysse se recomposa un visage docile, souhaitant exprimer une grande confusion.
Oh... Je suis désolé, monsieur. Je m'excuse aussi à toute cette assemblée. Je suis si jeune, pas encore adapté à... cette société. Comme vous le précisez si bien, le Nouveau Monde est un lieu fascinant mais où le danger rôde à chaque pas et qui peut être fatal si on ne bénéficie pas d'une vigilance constante. J'ai ainsi développé certains réflexes qui m'ont certes gardé en vie là-bas mais que je dois apprendre à travailler ici.
Ulysse arbora un timide sourire à Emeric, voulant lui faire accroitre qu'il cherchait à s'en faire un ami. Il obligea sa main à retirer sa rapière du cou du captif. L'effort lui coûta. Demain, deux ou trois esclaves perdraient leurs têtes pour réparer cette frustration. Il avait déjà des noms en tête. Ils étaient de toute façon restés trop longtemps à son service. Or, plus un esclave passait de temps sur un domaine, plus il risquait de découvrir des secrets susceptibles de se changer en des armes terribles. Il était bien placé pour connaitre cette leçon.
Sas rien laisser paraitre de ces pensées, Ulysse marcha d'un pas timide vers le Roi puis fit une révérence des plus polies, baissant la tête.
Mes excuses encore, majesté.
Brusquement, une intervention sévère le coupa de ces si doux fantasmes. Il releva la tête et croisa le regard d'un noble désireux de le reprendre et de corriger son éducation. Ulysse se rappela son personnage, les raisons de son geste : il ne souhaitait qu'impressionner le Roi et son tout nouveau premier conseiller. Mais cette soumission du captif, ses muscles bandé... Tout cela avaient éveillés sens. Il voulait tuer. Il s'obligea à refouler ce sentiment. Dans sa propriété, ses esclaves seraient là pour soulager cette contrariété. Ulysse se recomposa un visage docile, souhaitant exprimer une grande confusion.
Oh... Je suis désolé, monsieur. Je m'excuse aussi à toute cette assemblée. Je suis si jeune, pas encore adapté à... cette société. Comme vous le précisez si bien, le Nouveau Monde est un lieu fascinant mais où le danger rôde à chaque pas et qui peut être fatal si on ne bénéficie pas d'une vigilance constante. J'ai ainsi développé certains réflexes qui m'ont certes gardé en vie là-bas mais que je dois apprendre à travailler ici.
Ulysse arbora un timide sourire à Emeric, voulant lui faire accroitre qu'il cherchait à s'en faire un ami. Il obligea sa main à retirer sa rapière du cou du captif. L'effort lui coûta. Demain, deux ou trois esclaves perdraient leurs têtes pour réparer cette frustration. Il avait déjà des noms en tête. Ils étaient de toute façon restés trop longtemps à son service. Or, plus un esclave passait de temps sur un domaine, plus il risquait de découvrir des secrets susceptibles de se changer en des armes terribles. Il était bien placé pour connaitre cette leçon.
Sas rien laisser paraitre de ces pensées, Ulysse marcha d'un pas timide vers le Roi puis fit une révérence des plus polies, baissant la tête.
Mes excuses encore, majesté.
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Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
Le monarque était resté neutre, trop paisible même devant le fauteur de trouble arrêté, mais surtout devant l'intervention d'Ulysse. Il avait bien assez de gardes prompts à le protéger et à retenir le prisonnier, pour ne pas s'agiter comme ce noble ni montrer le moindre signe d'inquiétude. Il répondit donc au sieur de Rottenberg avec une certaine distance protocolaire :
-- Soyez remercié. Toutefois vous pouvez voir céans bien assez de soldats, et bien assez de chaînes que l'on met déjà à cet individu, pour n'avoir pas à vous inquiéter outre mesure pour la protection de la couronne. Nous connaissons des cas comme ceux que vous évoquez. Des Jacques Clément, des Ravaillac. Néanmoins, celui-là est maîtrisé et ne fera plus rien d'autre.
Il hocha la tête à ses interminables justifications et excuses, comme façon polie de le congédier. Ordre de s'écarter et de ne pas se ridiculiser davantage, bien drapé dans un gant de velours. Le roi en profita pour poser un regard sur son assemblée, en particulier sur le baron de Frenn et le comte de Wollenbach, restés très fermes mais silencieux. Attitude qui ne l'étonnait pas d'eux. Gérald Der Ragascorn se retourna vers les gens d'armes et leur captif. D'un sel coup d’œil appuyé, il commanda d'entendre la fin du rapport. Un garde s'avança et tendit des papiers au monarque. Il déclara :
-- Cet individu s'est introduit dans le palais, Votre Majesté, et était en train de tenter de dérober ces documents.
Gérald Der Ragascorn inspecta les documents : des comptes publics, des projets de financements et d'actions banquières pour les mois à venir. Assurément, ce voleur agissait pour le compte de quelqu'un d'autre. De quelqu'un de plus important. D'un geste sec, il rendit les documents à ses hommes et sa voix polaire claqua :
-- Cet homme aurait dû être arrêté avant même d'avoir pu accéder aux locaux des finances et des secrets des affaires. Autant dire que nous saurons nous renseigner quant à la défaillance qui incombe à ma garde. Et prendre les sanctions qui s'imposant.
Le prisonnier était à présent menotté, garrotté, soumis à un bâillon tant il tremblait et poussait de ridicules gémissements. Le roi devait se montrer intraitable aussi bien contre cet individu que contre son personnel, dont l'ingérence venait de montrer une inadmissible faille. Et cela devant toute sa cour. Devant le nouveau Premier Conseiller. Les fautifs paieraient cher : chacun ici devait en être persuadé.
-- Jetez le prisonnier dans un des cachots du palais. Vous procéderez demain à son interrogatoire.
Dans un fracas d'armures et de métal, les agents relevaient rudement le malheureux. Ils s'apprêtèrent à quitter la grande salle, après un très respectueux salut adressé à tous les nobles personnages qui se trouvaient ici. Ces très puissants seigneurs notamment qu'étaient le duc de Rottenberg, le baron de Frenn et le sieur de Wollenbach.
Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
Ulysse parle beaucoup. Vraiment beaucoup. Dyonis écoute patiemment et répond à ses curiosités de jeune homme encore si peu instruit de bien des choses en tant que nouvel arrivent dans la noblesse.
"Giacometti. Un artiste qui apparemment se déplace beaucoup dans les colonies et dont on m'a vanté le travail. Je verrai cela." (un temps, quand Ulysse s'interroge quant à l'étiquette) "Le roi a simplement fini le cérémonial d'intronisation et s'en vient converser avec sa cour. Il ne reste pas fiché sur son trône toute la soirée durant."
Il suit d'un regard très distant l'intervention vaine du sieur de Rottenberg auprès des gardes et de leur prisonnier, puis la réponse très directe que lui fait le roi, après son laïus sur la sûreté de Sa Majesté. Ce pauvre héritier a encore beaucoup à apprendre s'il ne veut pas se ridiculiser et Dyonis observe une neutralité de politesse, à l'instar d'Emeryc. Il sent chez ce dernier un agacement égal au sien, devant les bévues d'Ulysse. Le baron sourit d'ailleurs à la réponse du comte de Wollenbach. Ulysse se calme et se retire avec de maladroites paroles. "Je m'excuse." Il parle comme un gueux, celui-ci ! La base des cours de maintien lui aurait appris que l'on dit "Je vous présente mes excuses." Est-il ivre ce soir ou a-t-il roupillé durant les leçons à l'institut qu'il a fréquenté ?
Dyonis écoute l'échange très froid entre le roi et ses gardes. Un homme qui s'introduit dan le château pour dérober des documents confidentiels... et n'est pas arrêté avant d'atteindre les salles des archives ? Vraiment, le service d'ordre de Der Ragascorn a failli à sa mission et le baron hoche fermement la tête quand le roi annonce que les sanctions adéquates seront prises.
Profitant de l'éloignement du prisonnier, à présent bâillonne, menotté, et qui bientôt rendrait des comptes, deux suivants de Dyonis se sont introduits et s'approchent de leur maître. Le baron hausse un sourcil : quelle nouvelle de l'extérieur les amène ? L'un d'eux lui tend un billet, qu'il a pris soin d'ouvrir à la place de son maître, empêché de le faire par ses prothèses. Dyonis lit rapidement :
"On m'informe à l'instant que Lucie a été arrêtée."
Dyonis a une seconde de suspend. Il ordonne à son homme :
"Merci. Disposez."
Le commis range son billet et repart, laissant le baron à ses réflexion contrariées. Derrière son masque lisse et satisfait de la soirée, il preste intérieurement : qu'a donc encore fait la Sibylle pour trouver le moyen de se faire arrêter ? Risquait-elle de parler de leur petit arrangement ? La nouvelle est pour le moins fâcheuse. Doit-il aller la faire libérer et continuer de la protéger jusqu'à tenir sa promesse ? Ou bien, il peut la laisser là où elle est et espérer qu'on la brûle bien vite sans trop croire les propos d'une folle. Il n'aurait même plus à lui livrer Giacometti (il ne sait même d'ailleurs toujours pas pourquoi elle tient tant à se venger de cet homme) et se contenterait de se faire tirer le portrait par l'artiste. Ce serait ne pas tenir sa promesse... Mais honorer une autre : il s'est juré de ne plus s'enfoncer davantage dans les actes illégaux, et s'il allait faire délivrer la Sibylle, ça commencerait à être un peu trop gros et suspect...
"Giacometti. Un artiste qui apparemment se déplace beaucoup dans les colonies et dont on m'a vanté le travail. Je verrai cela." (un temps, quand Ulysse s'interroge quant à l'étiquette) "Le roi a simplement fini le cérémonial d'intronisation et s'en vient converser avec sa cour. Il ne reste pas fiché sur son trône toute la soirée durant."
Il suit d'un regard très distant l'intervention vaine du sieur de Rottenberg auprès des gardes et de leur prisonnier, puis la réponse très directe que lui fait le roi, après son laïus sur la sûreté de Sa Majesté. Ce pauvre héritier a encore beaucoup à apprendre s'il ne veut pas se ridiculiser et Dyonis observe une neutralité de politesse, à l'instar d'Emeryc. Il sent chez ce dernier un agacement égal au sien, devant les bévues d'Ulysse. Le baron sourit d'ailleurs à la réponse du comte de Wollenbach. Ulysse se calme et se retire avec de maladroites paroles. "Je m'excuse." Il parle comme un gueux, celui-ci ! La base des cours de maintien lui aurait appris que l'on dit "Je vous présente mes excuses." Est-il ivre ce soir ou a-t-il roupillé durant les leçons à l'institut qu'il a fréquenté ?
Dyonis écoute l'échange très froid entre le roi et ses gardes. Un homme qui s'introduit dan le château pour dérober des documents confidentiels... et n'est pas arrêté avant d'atteindre les salles des archives ? Vraiment, le service d'ordre de Der Ragascorn a failli à sa mission et le baron hoche fermement la tête quand le roi annonce que les sanctions adéquates seront prises.
Profitant de l'éloignement du prisonnier, à présent bâillonne, menotté, et qui bientôt rendrait des comptes, deux suivants de Dyonis se sont introduits et s'approchent de leur maître. Le baron hausse un sourcil : quelle nouvelle de l'extérieur les amène ? L'un d'eux lui tend un billet, qu'il a pris soin d'ouvrir à la place de son maître, empêché de le faire par ses prothèses. Dyonis lit rapidement :
"On m'informe à l'instant que Lucie a été arrêtée."
Dyonis a une seconde de suspend. Il ordonne à son homme :
"Merci. Disposez."
Le commis range son billet et repart, laissant le baron à ses réflexion contrariées. Derrière son masque lisse et satisfait de la soirée, il preste intérieurement : qu'a donc encore fait la Sibylle pour trouver le moyen de se faire arrêter ? Risquait-elle de parler de leur petit arrangement ? La nouvelle est pour le moins fâcheuse. Doit-il aller la faire libérer et continuer de la protéger jusqu'à tenir sa promesse ? Ou bien, il peut la laisser là où elle est et espérer qu'on la brûle bien vite sans trop croire les propos d'une folle. Il n'aurait même plus à lui livrer Giacometti (il ne sait même d'ailleurs toujours pas pourquoi elle tient tant à se venger de cet homme) et se contenterait de se faire tirer le portrait par l'artiste. Ce serait ne pas tenir sa promesse... Mais honorer une autre : il s'est juré de ne plus s'enfoncer davantage dans les actes illégaux, et s'il allait faire délivrer la Sibylle, ça commencerait à être un peu trop gros et suspect...
Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
Lors de la révélation de Dyonis sur qui était ce peintre Giocometti, Ulysse se sentit rougir sur le fard. Un artiste qui voyageait à travers les colonies.. Il venait de se vanter de les avoir parcouru, de bien les connaitre. Ne serait-ce pas là une fâcheuse incohérence dans son discours ? Par ailleurs, en tant que noble, il serait censé posséder de la culture, savoir les artistes du moment, les derniers livres publiés... Il allait se démasquer par ce manque de culture, un jour ou l'autre. Ulysse en tremblait. Comment se protéger de ce terrible écueil ? Il cessa de poser des question et s'éloigna. Mieux valait ne pas renforcer une curiosité peut-être déjà éveillé.
Après son intervention musclés et ses excuses pitoyables au Roi, Ulysse se sentit misérable de devoir se soumettre ainsi à sa volonté et son pardon comme s'il était toujours ce méprisable esclave sous la férule de ses insupportables maîtres. Une tempête grondait en lui. Il ne s'était pas élevé pour cela ! Il s'obligea cependant à garder la tête baissée pendant le sermon, intériorisant la rage qui montait à chaque mot prononcé d'un cran de plus. Il se revit autrefois devant son tout premier maître, cet aubergiste sans scrupules qui le battait régulièrement, et qu'il avait battu à la mort lors de l'invasion des soldats monbriiniens de leur village. Il s'imagina un instant faire de même à ce maudit Roi et une joie sauvage s'empara de son être. il n'écouta plus rien de son discours, absorbé par le délire de ses pensées. Demain, il reproduirait l'acte avec un de ses esclaves. Ce serait un acte libérateur qui le laverait de cette humiliation.
Quand le Roi l'invita à s'écarta, Ulysse accueillit cela avec satisfaction. il fit une salutation déférente à l'intention du Souverain, maugréant intérieurement cette humiliation supplémentaire puis s'éloigna de quelques pas. Ses oreilles restèrent cependant attentives. Elle captèrent la possibilité d'un complot. Des hommes chercheraient à dérober des papiers sur les affaires du Royaume ? Dans quel but ? Il caressa l'envie de découvrir qui ils étaient, soit pour les dénoncer, soit pour participer. L'éventuelle idée d'une trahison lui passait par dessus la tête. Il ne devait fidélité qu'à lui-même et ses intérêts. Or, entrer dans un complot qui saperait peut-être les bases du Royaume, peut-être plus, voilà qui serait fort amusant. Si on le pinçait, il pourrait prétendre avoir découvert cette menace et voulu l'infiltrer pour rapporter les informations à la Couronne. De toute façon, la perspective d'une mort douloureuse ne l'effrayait pas. Il vivait avec cette ombre depuis des années et elle était devenue une chère compagne. Un jour, il serait démasqué, il le savait. Alors mieux fallait finir sur l’échafaud pour que trahison que pour y être bêtement pendu comme n'importe quel esclave en fuite.
Tout en méditant à ces réflexions, Ulysse suivait du regard les gardes qui entouraient le prisonnier. Ils le faisaient sortir et obéissaient aux ordres du Roi en l'amant aux cachots du palais. Une tentation de les suivre le saisit. Que faire ? Il se questionna longuement.
Lancer de dés : Ulysse cède t-il à son désir ? Réussite : oui Échec : non.
Après son intervention musclés et ses excuses pitoyables au Roi, Ulysse se sentit misérable de devoir se soumettre ainsi à sa volonté et son pardon comme s'il était toujours ce méprisable esclave sous la férule de ses insupportables maîtres. Une tempête grondait en lui. Il ne s'était pas élevé pour cela ! Il s'obligea cependant à garder la tête baissée pendant le sermon, intériorisant la rage qui montait à chaque mot prononcé d'un cran de plus. Il se revit autrefois devant son tout premier maître, cet aubergiste sans scrupules qui le battait régulièrement, et qu'il avait battu à la mort lors de l'invasion des soldats monbriiniens de leur village. Il s'imagina un instant faire de même à ce maudit Roi et une joie sauvage s'empara de son être. il n'écouta plus rien de son discours, absorbé par le délire de ses pensées. Demain, il reproduirait l'acte avec un de ses esclaves. Ce serait un acte libérateur qui le laverait de cette humiliation.
Quand le Roi l'invita à s'écarta, Ulysse accueillit cela avec satisfaction. il fit une salutation déférente à l'intention du Souverain, maugréant intérieurement cette humiliation supplémentaire puis s'éloigna de quelques pas. Ses oreilles restèrent cependant attentives. Elle captèrent la possibilité d'un complot. Des hommes chercheraient à dérober des papiers sur les affaires du Royaume ? Dans quel but ? Il caressa l'envie de découvrir qui ils étaient, soit pour les dénoncer, soit pour participer. L'éventuelle idée d'une trahison lui passait par dessus la tête. Il ne devait fidélité qu'à lui-même et ses intérêts. Or, entrer dans un complot qui saperait peut-être les bases du Royaume, peut-être plus, voilà qui serait fort amusant. Si on le pinçait, il pourrait prétendre avoir découvert cette menace et voulu l'infiltrer pour rapporter les informations à la Couronne. De toute façon, la perspective d'une mort douloureuse ne l'effrayait pas. Il vivait avec cette ombre depuis des années et elle était devenue une chère compagne. Un jour, il serait démasqué, il le savait. Alors mieux fallait finir sur l’échafaud pour que trahison que pour y être bêtement pendu comme n'importe quel esclave en fuite.
Tout en méditant à ces réflexions, Ulysse suivait du regard les gardes qui entouraient le prisonnier. Ils le faisaient sortir et obéissaient aux ordres du Roi en l'amant aux cachots du palais. Une tentation de les suivre le saisit. Que faire ? Il se questionna longuement.
Lancer de dés : Ulysse cède t-il à son désir ? Réussite : oui Échec : non.
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Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
Le membre 'Ulysse de Rottenberg' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Audace' :
'Audace' :
Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
La tentation était beaucoup grande.
Or, une tentation n'existait-elle pas que pour y céder ? Devant des gâteaux délicieux, il serait un crime de ne pas les dévorer. La curiosité fonctionnait de la même manière. Ainsi Ulysse se faufila parmi les nobles rassemblés, faisant attention à ne pas bousculer quelqu'un, ce qui aurait irrémédiablement attiré l'attention et empêché sa sortie. Une fois sorti, il laissa un temps d'avance puis suivit d'un pas très léger les soldats. Les filatures n'avaient aucun secret pour lui. De toutes ses expériences, il avait beaucoup appris en écoutant les conversations sans que l'on ne soupçonne sa présence, même sur un très long parcours. La tique pouvait se changer en chat. Tous ces gardes, avec leurs bottes et leurs armements, ils cliquetaient et provoquaient un tel fracas qui contrastait avec la douceur de ses pas à lui.
Le trajet jusqu'aux cachots se révéla assez long mais Ulysse possédait suffisamment d'endurance pour suivre le groupe sans la moindre difficulté. Il veillait seulement à laisser toujours un bon intervalle entre les soldats et lui et se dissimulait sans cesse dans les angles des murs ou des statues. Autant que tout ce décor luxueux inutile serve à quelque chose !
Parvenu enfin aux cachots, Ulysse demeura dans l'ombre. Il attendit que les hommes jettent le prisonnier dans des geôles puis s'éloignent. Il patienta quelques minutes encore, tapi dans l'obscurité, puis se décida à aller au plus près du prisonnier.
lancer de dés : Ulysse se fait-il refouler en voulant pénétrer dans les cachots ? Réussite : oui Echec : non
Or, une tentation n'existait-elle pas que pour y céder ? Devant des gâteaux délicieux, il serait un crime de ne pas les dévorer. La curiosité fonctionnait de la même manière. Ainsi Ulysse se faufila parmi les nobles rassemblés, faisant attention à ne pas bousculer quelqu'un, ce qui aurait irrémédiablement attiré l'attention et empêché sa sortie. Une fois sorti, il laissa un temps d'avance puis suivit d'un pas très léger les soldats. Les filatures n'avaient aucun secret pour lui. De toutes ses expériences, il avait beaucoup appris en écoutant les conversations sans que l'on ne soupçonne sa présence, même sur un très long parcours. La tique pouvait se changer en chat. Tous ces gardes, avec leurs bottes et leurs armements, ils cliquetaient et provoquaient un tel fracas qui contrastait avec la douceur de ses pas à lui.
Le trajet jusqu'aux cachots se révéla assez long mais Ulysse possédait suffisamment d'endurance pour suivre le groupe sans la moindre difficulté. Il veillait seulement à laisser toujours un bon intervalle entre les soldats et lui et se dissimulait sans cesse dans les angles des murs ou des statues. Autant que tout ce décor luxueux inutile serve à quelque chose !
Parvenu enfin aux cachots, Ulysse demeura dans l'ombre. Il attendit que les hommes jettent le prisonnier dans des geôles puis s'éloignent. Il patienta quelques minutes encore, tapi dans l'obscurité, puis se décida à aller au plus près du prisonnier.
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Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
Le membre 'Ulysse de Rottenberg' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Audace' :
'Audace' :
Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
- Spoiler:
- Bon sang ! Mais il a une de ces chattes, ce taré !
D'un pas preste, l'air désinvolte, la silhouette raide, Ulysse singeait la position rigide typique d'un noble. Il s'immobilisa devant les soldats qui gardaient l'entrée des cachots et s'adressa à eux d'une voix sèche.
Le Roi m'a mandé pour questionner un prisonnier. Circulez ! Tout de suite !
Face à son autorité écrasante et l'ordre qui émanait manifestement du Roi, les soldats n'osèrent pas faire de zèle et laissèrent passer ce noble au caractère revêche. Un rictus défigure le visage d'Ulysse au moment où il descendit les escaliers vers les cachots, satisfait de ce pouvoir exercés sur ces méprisables faiblards. Il se saisit d'une lanterne et s'avança vers les geôles pour commencer à évaluer les prisonniers dans chacune d'elles. Après un certain temps, son inspection vint au bout en reconnaissant le captif qu'il avait soumis tout à l'heure de la pointe de son épée. Un frisson d'excitation s'empara de son être à ce souvenir récent. Sa main cogna contre les barreaux.
Holà ! Que dirais-tu d'une petite conversation ? tu dois t'ennuyer dans cette geôle !
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Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
(Emeryc remarque-t-il qu'Ulysse a suivi les gardes ? Réussite : oui / échec : non)
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Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
Le membre 'Emeryc de Wollenbach' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Acte avec point fort' :
'Acte avec point fort' :
Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
L'énoncé du soldat vis-à-vis de la présente affaire était sans équivoque : un voleur avait eu assez de talent pour déjouer la garde et faire son office jusqu'aux bureaux administratifs du Roi, où étaient sans nul doute entreposés des documents parmi les plus sensibles et les plus précieux du royaume - supposition confirmée par l'air glacial que prit le monarque en compulsant lesdits papiers. Ces locaux étaient un endroit de choix pour un manipulateur de l'information tel qu'Emeryc ; mais il n'avait pas commandité ce vol (fort heureusement, sinon quoi il serait pâle à l'heure actuelle) ; et s'il ne doutait pas que ses platebandes attiraient beaucoup de convoitises, cette entreprise était néanmoins assez ambitieuse pour laisser supposer que les responsables de cet acte l'étaient tout autant, et rentraient de fait en ligne de mire du noble en tant que futurs alliés ou futurs rivaux, selon la connivence de leurs intérêts respectifs.
Ce qui était plus surprenant était la réaction du Roi : preste dans ses sanctions, mais latent dans leur application. Que le prisonnier soit interrogé demain plutôt que sur le champ était discutable. Dyonis ne semblait pas plus que cela surpris, hochant la tête à l'annonce de ces ordres, puis vaquant à ses propres affaires en lisant des missives qui lui parvenaient de manière concomitante par des individus à son service. Emeryc n'aimait pas les concours de circonstances : il devait acheter plus de mendiants, plus de pages, plus d'espions pour que ces petits papiers ne présentent plus de secrets pour lui... et maintenir les flux d'argent en renforçant ses commerces en tous genres, pour que tienne la toile ainsi tissée. Mais tout viendrait à point, et pour l'heure, il avait son meilleur atout : sa propre tête. Qu'importe le sujet de ces papiers : ils n'étaient pas destinés à un baron quelconque, mais au Premier Conseiller ; et venir les lui adresser le soir, au palais, malgré tout le tumulte présent, suffisant à lui laisser penser que le sujet était pressant, sinon grave. Cela ne se lisait pas sur son visage : au moins avait-il cette qualité nécessaire à la préservation des hommes d'État dans l'exercice de leurs fonctions, aussi salissantes soient-elles.
Cela étant dit, il fut d'autant plus surpris qu'une autre personne tira avantage de ce tumulte : le duc de Rottenberg, qui pour le coup avait arrêté d'enchaîner les impairs grossiers... en fuyant. Pour une raison obscure, il s'était élancé à la suite des gardes, contenant son empressement avec la maîtrise des fureteurs professionnels. N'avait-il pas grandi dans les bordels et les colonies, à défaut d'y avoir entendu le nom de Giacometti ? Au moins cela était-il raccord avec le personnage. Mais si Emeryc était plus que soulagé de voir cet être à la limite du parasitique s'envoler de son champ de vision, les circonstances de cet envol titillaient sa curiosité. Quelque chose n'allait pas ; lui qui avait été si coulant d'obséquiosité tour à tour avec le Roi et Dyonis s'était échappé d'un coup comme un voleur, sans la moindre révérence de circonstance. Une méconnaissance du décorum ? Probablement ; une bien triste manière de faire profil bas pour ses erreurs répétées envers le protocole. Mais cette accumulation laissait penser à Emeryc qu'il y avait plus.
Se tournant vers Dyonis, il lui engagea enfin la parole, l'air de rien :
- Permettez-moi de vous renouveler mes félicitations vis-à-vis de votre nomination. Il est quelque peu dommage que la cérémonie ait été perturbée par tout cela, mais je suppose que les grands royaumes attirent de grands aléas, car il semble que ce soit le lot de toutes les choses en mouvement. Pour sûr, un homme droit et respectueux de la loi tel que vous saura aider à ce que tout cela soit tiré au clair.
Un temps.
- A ce propos... Est-il dans vos nouvelles prérogatives d'assister ou de procéder à l'interrogatoire de ce genre de prisonniers ? Tenter de voler des documents si importants relève probablement de la félonie et de la conspiration contre la couronne ; des crimes odieux, aux implications terribles et qui par leur potentiel impact sur le Royaume tombent sous votre juridiction. Aussi, ne serait-il pas judicieux de battre le fer tant qu'il est encore chaud ? Tuer dans l’œuf un quelconque mouvement séditieux serait parfait pour inaugurer vos nouvelles responsabilités et auréoler de gloire toutes vos futures actions.
Ce qui était plus surprenant était la réaction du Roi : preste dans ses sanctions, mais latent dans leur application. Que le prisonnier soit interrogé demain plutôt que sur le champ était discutable. Dyonis ne semblait pas plus que cela surpris, hochant la tête à l'annonce de ces ordres, puis vaquant à ses propres affaires en lisant des missives qui lui parvenaient de manière concomitante par des individus à son service. Emeryc n'aimait pas les concours de circonstances : il devait acheter plus de mendiants, plus de pages, plus d'espions pour que ces petits papiers ne présentent plus de secrets pour lui... et maintenir les flux d'argent en renforçant ses commerces en tous genres, pour que tienne la toile ainsi tissée. Mais tout viendrait à point, et pour l'heure, il avait son meilleur atout : sa propre tête. Qu'importe le sujet de ces papiers : ils n'étaient pas destinés à un baron quelconque, mais au Premier Conseiller ; et venir les lui adresser le soir, au palais, malgré tout le tumulte présent, suffisant à lui laisser penser que le sujet était pressant, sinon grave. Cela ne se lisait pas sur son visage : au moins avait-il cette qualité nécessaire à la préservation des hommes d'État dans l'exercice de leurs fonctions, aussi salissantes soient-elles.
Cela étant dit, il fut d'autant plus surpris qu'une autre personne tira avantage de ce tumulte : le duc de Rottenberg, qui pour le coup avait arrêté d'enchaîner les impairs grossiers... en fuyant. Pour une raison obscure, il s'était élancé à la suite des gardes, contenant son empressement avec la maîtrise des fureteurs professionnels. N'avait-il pas grandi dans les bordels et les colonies, à défaut d'y avoir entendu le nom de Giacometti ? Au moins cela était-il raccord avec le personnage. Mais si Emeryc était plus que soulagé de voir cet être à la limite du parasitique s'envoler de son champ de vision, les circonstances de cet envol titillaient sa curiosité. Quelque chose n'allait pas ; lui qui avait été si coulant d'obséquiosité tour à tour avec le Roi et Dyonis s'était échappé d'un coup comme un voleur, sans la moindre révérence de circonstance. Une méconnaissance du décorum ? Probablement ; une bien triste manière de faire profil bas pour ses erreurs répétées envers le protocole. Mais cette accumulation laissait penser à Emeryc qu'il y avait plus.
Se tournant vers Dyonis, il lui engagea enfin la parole, l'air de rien :
- Permettez-moi de vous renouveler mes félicitations vis-à-vis de votre nomination. Il est quelque peu dommage que la cérémonie ait été perturbée par tout cela, mais je suppose que les grands royaumes attirent de grands aléas, car il semble que ce soit le lot de toutes les choses en mouvement. Pour sûr, un homme droit et respectueux de la loi tel que vous saura aider à ce que tout cela soit tiré au clair.
Un temps.
- A ce propos... Est-il dans vos nouvelles prérogatives d'assister ou de procéder à l'interrogatoire de ce genre de prisonniers ? Tenter de voler des documents si importants relève probablement de la félonie et de la conspiration contre la couronne ; des crimes odieux, aux implications terribles et qui par leur potentiel impact sur le Royaume tombent sous votre juridiction. Aussi, ne serait-il pas judicieux de battre le fer tant qu'il est encore chaud ? Tuer dans l’œuf un quelconque mouvement séditieux serait parfait pour inaugurer vos nouvelles responsabilités et auréoler de gloire toutes vos futures actions.
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Re: [11 septembre, soir] Convocation [Terminé]
Précision du MJ ¤ On en a parlé par MP avec Dyonis, mais ses fonctions de Premier Conseiller vont devenir législatives et exécutives. Plus vraiment les faits de police. Voilou, je le laisse répondre et je reprends après
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