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[22 novembre 1597] ''Deux exils aboutissent à une patrie.'' (Lénius – Hyriel) [Terminé]

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Message par Le Cent-Visages Ven 31 Juil - 10:41

¤ "Ces deux exils aboutissaient à une patrie" ¤
- Victor Hugo, L'Homme qui rit -


[22 novembre 1597] ''Deux exils aboutissent à une patrie.'' (Lénius – Hyriel) [Terminé] Lzoniu10

Lénius, troubadour difforme en fauteuil roulant, 27 ans

Nouvelle journée écoulée. Fatigué par les guignoleries qu'il enchaînait aux carrefours, le bouffon errait à travers les rues, à la recherche de la gargote qui l'accueillerait pour cette nuit. La cadence de ses roues résonnait sur les pavés qui compliquaient sa progression. Seuls quelques pas se mêlaient aux grincements du fauteuil. Lénius n'y prêta attention que lorsque les bruits continus d'un groupe persistèrent derrière lui. Il avança encore. Des bottes de plus en plus insistantes frappaient le sol à sa suite. À l'oreille, Lénius jugea que le groupe venait de grossir mais gardait silence… Il ne voulut d'abord pas s'inquiéter et continua son chemin, toutefois il dut se rendre à l'évidence : une bande importante marchait dans ses traces, sans que ce fût une coïncidence. On lui voulait quelque chose. Il ne cessa pas d'avancer, tête haute, gestes dignes alors qu'un malaise tissé de nombreuses questions l'envahissait. Des traqueurs ? Soudain, comme sous le coup d'un signal, deux des chasseurs se mirent à courir, doublèrent l'invalide et lui firent barrage. Il sursauta et ne put que freiner.

– Holà, saltimbanque ! Viens qu'on s'amuse un peu !
– Vous ? M'amuser ? Le maître en la matière pourra vous évaluer, ironisa Lénius en un sourire.

Derrière ses badineries, la terreur s'accrut : le groupe qui l'encercla n'avait rien de rassurant. Gros bras. Soûlards. L'infirme chargea pour tenter de fuir, mais les ennemis jouèrent à tirer sa voiture puis à la pousser, se l'envoyant de l'un à l'autre, à renforts de coups de pieds. Chien errant pris au piège... On saisit les poignées de la chariote et conduisit l'infirme, qui agitait la tête, secouait ses pinces hideuses, réclamait qu'on le laissât en paix. Les acolytes le bloquèrent dans un cul-de-sac. Lorsqu'on libéra le buste et la bouche de l'estropié, ce fut pour être projeté au sol et sentir qu'on lui appliquait un tissu en guise de bâillon. Seuls de faibles grognements étouffés purent le quitter.

– C'est l'heure de payer tes insolences, crevure d'éclopé !

Le message fut clair. Ces brutes étaient payées par une des multiples cibles que le bouffon astiquait avec ses farces et chansons. Il savait pourtant que cela finirait par arriver ! Mais Lénius persistait en son étrange audace suicidaire. Quand on avait tout perdu... ne restait qu'à gratter les pires Grands ou cette crevure de marchand d'esclaves. La gargouille en fauteuil était de ceux qui narguaient les dieux dans l'attente que s'abatte leur foudre ! Et Braktenn en ce moment était à cran. L'histrion avait surpris, ce soir même aux murs de la ville, de nouvelles affiches d'avis de recherche. Cette fois-ci, c'était un certain Hyriel, béquilleux, dont les sergents marchandaient la tête.
Le bouffon s'agita en forcené. Il tenta de mordre le bâillon. Trop serré. Il trembla, plissa ses yeux en larmes. Ses bésicles tombées à côté de lui lors de la chute, Lénius voyait flou les ennemis. Ils lui lancèrent des coups d'une force cruelle aux côtes. Un rustaud écrasa sous son pied la jambe la plus courte et tordue du monstre, qui poussa un râle étranglé. Les bourreaux riaient. Crachat. La terreur noua les entrailles de Lénius, l'étouffement et une indicible honte serraient sa gorge et rougissaient sa face. Loque impuissante. Corps impotent, corps incapable de se défendre, corps tombeau... Une première pierre l'atteignit au visage. Puis une autre. Il sentit du sang lui couler de la tempe. Son nez en bouillie suintait. Des frissons le parcoururent. Sa respiration s'accéléra au point de rompre ses poumons. Sa dernière heure venait. Ne reverrait-il pas Tristan... Ses parents, allait-il les rejoindre ? Coups de pieds. Encore et encore. Lapidé. Il poussa un nouveau cri de douleur bâillonné au milieu des rires autour de lui... avant de perdre connaissance dans une sensation de néant qui l'avalait.

La clarté filtra péniblement à travers ses paupières endolories. Brûlures, plaies, déchirures dardaient tout le corps difforme. Il bougea tant bien que mal. Son poids et les vives douleurs l'empêchèrent de faire autre chose que de pauvres petits tressautements. Où était-il ? Chaque inspiration lui perçait la poitrine. La terre était glaise, humide, grouillante de bestioles sous ses gros doigts tordus. Après quelques coups de pupilles ici et là, Lénius discerna les hauts arbres puis le talus qui l'enserrait. Bleus et sang séché couvraient ses membres inégaux. Il pensait mourir à chaque seconde... mais par Diable-sait-quel-miracle, il vivait encore. La gargouille se souvint de l'agression. Les brutes avaient dû le laisser pour mort au fond des bois. Lui... et un peu plus loin dans un autre trou infect : son fauteuil roulant. Il serra ses dents pointues à s'en fendre, remâchant sa haine. Allait-il crever là ?
Ça s'agitait autour. Des ombres. Des paroles que Lénius ne comprenait pas. Une énième nausée le prit et il sombra une nouvelle fois dans l'inconscience. La vase de la forêt semblait alors avaler, tels des sables mouvements, l'énorme tas de chair en éboulement... d'ordinaire déjà tout couvert de cloques et de bosses, auxquelles s'ajoutait maintenant le sinistre chemin des sévices endurés.
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Message par Hyriel Radgery Mer 26 Aoû - 15:27

Hyriel et Eugène étaient cueillir des herbes à l’autre bout de la forêt. Ils y avaient passé la journée. Ils rentraient en silence, intérieurement ravis de leur récolte, quand Eugène saisit le bras d’Hyriel. Le guérisseur se figea sans comprendre. Il comprit encore moins quand Eugène s’élança en courant vers un rocher. Hyriel le suivit tout de même et distingua, dans la lumière faible du sous-bois nocturne, une forme humaine dans ce rocher. Quoi qu’humaine… Un homme, difforme, blessé, en sang. Il lui disait quelque chose, sans doute l’avait-il croisé en ville. Sans prendre le temps de réfléchir, Hyriel s’assit auprès de l’homme et ouvrit sa besace. Il interrompit son geste pour se tourner vers Eugène.

« Va chercher les deux autres. »

Le taiseux chasseur acquiesça, se leva et fila, aussi silencieux qu’une ombre. Pendant ce temps, Hyriel sortait des charpies de tissu de son sac pour au moins éponger le sang du malheureux. Il en laissa sur certaines plaies tandis qu’il se penchait au-dessus d’autres, plus minutieux. Il ne devait pas laisser de graviers dans les plaies.
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Message par Le Cent-Visages Ven 28 Aoû - 10:36

[22 novembre 1597] ''Deux exils aboutissent à une patrie.'' (Lénius – Hyriel) [Terminé] Lzoniu10

Lénius, troubadour difforme en fauteuil roulant, 27 ans

Encore embourbé dans une demi-inconscience, tel son énorme corps au fond du trou vaseux, Lénius émit un grognement de douleur. Quelque chose triturait ses plaies. Ça allait et venait. Frottait. La gargouille sentait le vif picotement de ces moments où l'on arrachait un pansement ou quelque parasite logé en la plaie. Son visage se tordit plus encore qu'à l'état naturel, sa bouche ne manqua pas de crachoter un filet de bave entre ses dents pointues. L'homme cependant rassembla ses maigres forces pour rouvrir les yeux. Péniblement. Le plomb lui coula peu à peu des paupières. Elles s'ouvrirent sur deux petits globes veinés de rouge et embués de larmes.
Son regard fiévreux reconstitua à tâtons ce qui se passait au-dessus. Ce n'était pas "quelque chose"... mais les mains de quelqu'un, qui essuyaient ses blessures. Retiraient des gravats. Épongeaient le sang. Un toussotement douloureux quitta son torse en virage, lequel émit un énième sursaut. Les membres sans force du puzzle de chair et d'os tremblotèrent tandis qu'il reprenait lentement conscience. Luttait contre les brûlures qui le perçaient.
Les premiers sons à sortir des lèvres torves suivirent un chemin désarticulé, un dégueulis au timbre souffrant et rocailleux qui alors laissait difficilement imaginer que Lénius faisait au quotidien profession d'acteur et chanteur :

-- Mon f... Mon f... Fau... fau....

Son fauteuil. Première pensée à peu près claire qui se remembrait dans son esprit. Le reste n'était encore que souffrance trop brute pour s'exprimer. Toussotements et halètements perturbaient eux aussi ses tentatives de paroles. Il cilla. Ses prunelles allaient et venaient en désordre, dans le vaste champ des taches floues qui constituait sa vision. Par réflexe, les gros doigts de sa main palpaient le trou à la recherche de ses bésicles. Sa chariote. Ses lunettes. Voilà les deux urgences après lesquelles Lénius était tout entier, à cet instant. En recherche paniquée des deux morceaux de lui-même dont on l'aurait amputé. Ses roues, ses yeux.
Ne trouvant ni l'un ni l'autre, il finit par essayer de se concentrer enfin sur la silhouette esquissée au-dessus de lui. La gargouille tenta d'apaiser sa panique, de poser son regard. L'individu était très près, aussi ses yeux myopes purent-ils décoder son visage. Et un visage qui lui rappela vite quelque chose. L'après-midi même, il s'était arrêté devant ces grands yeux très bleus, ces cheveux bruns tressés autour du profil portraituré sur les affiches d'avis de recherche. Celui-là ne l'aurait sûrement pas marqué plus que cela si les documents n'avaient pas précisé qu'il était par ailleurs infirme. C'était bien lui, présentement en train de lui porter les premiers soins d'urgence.

-- V... Vous ?! crachota-t-il, sans parvenir vraiment à mieux pour le moment.

La migraine ne le lâchait pas. Le sang battait à ses tempes. Et une question. Que reprochait-on donc à l'individu qui s'occupait à le sauver ? Lénius détecta, un peu derrière lui, la forme allongée de ce qui devait être des béquilles de fer. Dans le désordre total de ses réactions, il tenta enfin un :

-- M... Mer... Merc...

Une remontée de sang dans sa gorge ne le laissa pas terminer.
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Message par Hyriel Radgery Ven 11 Sep - 16:32

Hyriel pinça les lèvres au grognement de douleur de Lénius. Pauvre hère, il n’avait malheureusement rien à lui donner pour apaiser sa douleur dans l’immédiat… Il s’efforça de se concentrer sur son travail pour en faire le plus possible avant qu’il ne se réveille, tant qu’il n’était pas encore complétement conscient de sa douleur. Quand il toussota et commença à bouger, Hyriel écarta ses mains pour ne pas lui faire de mal par inadvertance. Il fronça les sourcils en l’entendant essayer de former des mots. Fau… Son fau… que voulait-il dire ? Il regarda autour et repéra une masse sur un talus proche. Un fauteuil roulant, semblait-il. Fau, fauteuil, cela correspondait. Il se retourna vers l’étrange homme qui fouillait dans ses poches.

« Si vous parlez de votre fauteuil, il est non loin, ne vous inquiétez pas. De mon côté, je ne vous veux aucun mal, au contraire. »

Il commença à regarder autour de lui pour voir ce que pourrait chercher son patient improvisé quand il se retourna brusquement vers lui en l’entendant. Vous ?

« Moi… »

Que pouvait-il dire d’autre ? Mais déjà, l’homme semblait de nouveau mal. Il bafouilla un remerciement avant de cracher du sang. Aussitôt, Hyriel le tourna sur le côté pour éviter qu’il ne s’étouffe.

« Pas la peine de me remercier, je n’ai encore rien fait et c’est de bon cœur. Un ami est allé en chercher deux autres, nous allons vous porter chez nous, vous y serez mieux. Mais par curiosité, vous semblez me connaître, nous sommes-nous déjà croisés ? »

Il fallait lui parler, le maintenir éveillé. Assouvir sa curiosité aussi.
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Message par Le Cent-Visages Lun 21 Sep - 12:03

[22 novembre 1597] ''Deux exils aboutissent à une patrie.'' (Lénius – Hyriel) [Terminé] Lzoniu10

Lénius, troubadour difforme en fauteuil roulant, 27 ans

Marées et contre-marées sous sa chair. La nausée allait, venait, dansait avec sa migraine - en cadence au gré du sang que tantôt il crachait, tantôt il parvenait à ravaler. Lénius serra les dents et lutta pour parvenir à se maintenir conscient cette fois-ci. Ne plus repartir. La présence de cet homme auprès de lui contribuait grandement à le rassurer. Il n'était plus seul. Et il ne mourrait pas. Pas cette fois. Mais pourquoi Diable continuait-il cette si dangereuse profession de provocateur public ? Peut-être parce qu'il n'avait plus que cela pour se tenir en vie et se trouver utile... Par le danger et par la morsure, l'on se sentait au moins exister.
La gargouille put se raccrocher aux paroles réconfortantes du camarade d'infirmité avec lui. Son fauteuil roulant ? Il n'était donc pas perdu et il pourrait monter à nouveau dessus une fois un peu plus en forme... Le blessé esquissa un sourire. Hideux mais sincère. Son visage se détendit, notamment en entendant l'homme lui assurer tout faire pour l'aider. Ce que confirmaient ses gestes, dont la rapidité et la précision quant à l'évitement de la douleur laissèrent deviner à Lénius qu'il était habitué à porter de premiers secours. Un... médecin ? Dans ces bois et sans en avoir vraiment l'allure ?

Le petit "Moi" lâché par le soigneur laissa d'abord un blanc, que la gargouille fit suivre d'un rire nerveux. Qu'aurait-il effectivement pu dire d'autre ? Lui-même aurait sans doute répondu de la même façon s'il était en meilleure forme et si un interlocuteur - qu'il aurait alors jugé imbécile - l'avait interpellé de la sorte. Décidément, aujourd'hui l'homme de scène ne se donnait vraiment pas à voir sous son meilleur jour, se dit le bouffon avec au visage une grimace d'auto-dérision. Dans ses numéros, Lénius aimait tout maîtriser... même sa mort. Mais loin des planches et du factice, il se rappela l'impuissance.

-- Ah... Je... je vois, réagit-il quand son vis-à-vis promit de l'emmener chez lui avec l'aide de trois amis.

C'était beaucoup dire en vérité, qu'il voyait ! Sans ses bésicles, il ne discernait nettement que le visage du soigneur penché au-dessus de lui. Comme Lénius sentait déjà sa conscience lui revenir un peu mieux, il put entreprendre de répondre cette fois-ci plus intelligemment à la dernière question du comparse :

-- Non, vous n'avez pas eu ce déplaisir, v... vous vous en souviendriez, je crois. (L'amusement revenait dansoter dans ses pupilles - plutôt bon signe quant à la santé de la gargouille. Aussitôt cependant, il se rappela avoir quelque chose de grave à annoncer à cet homme. Sa voix se fit beaucoup plus sérieuse en conséquence) Mais moi, je vous ai vu pas plus tard que ce... que cet après-midi en v... ville. Votre visage, du moins, ainsi que votre prénom sur... des affiches d'avis de recherche. Il n'y a pas de motif inscrit, simplement que... je ne sais qui a l'air de tenir à vous interroger.

C'était direct. Et exprimé avec peine. Lénius n'aura pas l'indélicatesse de demander à l'homme pourquoi il serait ainsi dans le viseur des autorités, ni de poser quelque autre question. Il aurait bien assez d'un interrogatoire sur le dos - que la gargouille ne lui souhaitait d'ailleurs pas. Ne comptait qu'une seule chose : la dette de secours que Lénius se sentait avoir auprès de son sauveur - en plus de la solidarité qu'il estimait indispensable entre invalides en cette sombre époque. Désolé de son annonce, le blessé baissa les yeux. Puis préféra enchaîner :

-- Je ne dirai jamais que je vous ai vu. (Un temps) L'on me trouve souvent à chanter, à jouer de la musique ou donner la farce en ville. Je me nomme Lénius.

Littéralement : il s'était lui-même renommé quand il avait fallu enterrer définitivement un autre lui, dix ans auparavant.

-- Et vous êtes... Hyriel, c'est bien cela ?
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Message par Hyriel Radgery Sam 3 Oct - 17:19

L’homme était très mal en point mais Hyriel continuait à faire tout son possible pour le soigner. Et les trois autres, pourvu qu’ils arrivent vite… Le sorcier sourit, plus rassuré, en réponse au sourire de son patient. Il l’avait entendu et il était plus rassuré, c’était une bonne chose. Il sourit en l’entendant rire de sa réponse logique. Bien. S’il riait, c’était qu’il était éveillé et qu’il le comprenait. S’il était éveillé et qu’il le comprenait, c’était que ses blessures n’étaient pas excessivement graves. Tout en continuant avec ses premiers, soins, Hyriel écouta son patient et se figea. Des avis de recherches. Lui, recherché. Pourquoi ? Son occupation de « sorcier » ou sa pratique épisodique du métier de paysan-volailler ? Il resta sans voix jusqu’à ce que l’homme lui dise qu’il ne le livrerait pas. Une parole, c’était toujours ça…

« Merci. »

Que répondre d’autre ? Se lamenter ? Devant un homme grièvement blessé ? Allons bon… Il écouta ensuite sa présentation. Il avait entendu des bruits, effectivement, sur ce Lénius. Un joyeux baladin et le bouffon du roi, apparemment. Un bon gars, de ce qu’il avait entendu au Lupanar. Il lui sourit en retour. Il s’inquiéterai de son propre sort plus tard. Pour l’instant, le blessé.

« C’est bien cela. Je suis enchanté de vous rencontrer, même si j’aurais préféré que cela se fasse en de plus heureuses circonstances. Pardonnez-moi de vous le demander aussi franchement mais cela pourra m’aider dans mes soins : que vous est-il donc arrivé pour que vous vous retrouviez en une si fâcheuse posture ? »
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Message par Le Cent-Visages Mer 7 Oct - 23:01

[22 novembre 1597] ''Deux exils aboutissent à une patrie.'' (Lénius – Hyriel) [Terminé] Lzoniu10

Lénius, troubadour difforme en fauteuil roulant, 27 ans

Le sourire du médecin marqua combien il était soulagé de voir son patient retrouver de sa vivacité. La douleur faisait toujours de vifs rebonds sous la poitrine de Lénius, le long de ses membres. Et malheureusement il en prenait de plus en plus conscience en redevenant davantage alerte à chaque instant. Mais son rictus de façade, ses rires et fanfaronnades déguisaient sa souffrance - comme de coutume. La gargouille se refusait aux jérémiades devant celui qui le soignait.
Celui à qui du reste il venait d'apprendre de pénibles nouvelles : on avait mis sa tête à prix. Quel genre de raclure pouvait être à l'origine de cet avis de recherche ? Et quelle non moins grosse pourriture avait dénoncé Hyriel... si du moins il ne s'agissait que de ses pratiques de guérisseur ? Sûrement un de ces imbéciles qui voyait le Diable dans un estropié - doublé d'un érudit en matière de soins. Fiente de monde ! Les petits esprits y faisaient de grands délateurs ! Ou bien... son sauveur était réellement coupable de quelque chose d'autre.

Hyriel le remercia sobrement et Lénius, sans plus de cérémonie, hocha la tête pour confirmer que sa promesse ne serait pas brisée. Quelque chose en lui - une intuition - soufflait qu'il n'avait pas un malfaiteur en face de lui. Tout cela du reste lui rappela d'affreux souvenirs. Ah ! S'il avait pu, trois mois plus tôt, empêcher que l'on dénonce aussi son si cher Tristan... Son meilleur ami, devenu esclave par la faute du baron au crochet et de cette femme dérangée dont Tristan avait eu la malchance de croiser la route. S'il pouvait trouver à le venger ! Mais plus encore, à le tirer de sa condition servile.
Ainsi Lénius s'égara-t-il quelques instants dans ses pensées. Il revint ici et maintenant en sentant le mal lui darder les tempes. Malgré ses efforts, la gargouille ne put retenir un gémissement. Ses plaies le brûlaient. Du sang commençait à sécher sur des blessures encore à vif. Au moins, les gestes précis d'Hyriel atténuaient l'ensemble. Pourvu que ses amis reviennent promptement ! L'histrion se sentirait déjà bien mieux une fois dans son siège.

Son comparse lui demanda de préciser ce qui amena à son état pitoyable. Ce n'était pas une bonne situation, ça, bouffon... notamment quand la vie c'est surtout des rencontres - et parfois de mauvaises rencontres. Lénius soupira, mais se reprit aussitôt pour déclarer :

-- Voyez-vous, je crois que nous sommes deux à ne p... pas nous faire que des a... amis. Ma profession est... de chanter, jouer de la lyre et badiner mais... aussi de gratter là où cela fait mal aux Grands de ce Monde, articula-t-il d'une voix rauque transpercée de toux brusques. Cela ne plaît pas à tous. Cet après-midi j'ai été a... assailli... par un groupe en pleine rue.

Il comprima les poings sur sa rage à étouffer au creux de ses paumes. La gargouille passa sous silence l'épisode du tabassage, déjà largement sous-entendu. Il acheva :

-- Ils ont mené leur affaire dans un discret cul-de-sac. Un peu comme lorsque l'on pisse. Et m'ont f... f... fait comprendre que cela était de la part d'un qui me jugeait un tantinet insolent. Je suppose qu'ils m'ont... cru mort pour m'abandonner ensuite là. Je soupçonne ce petit con de chevalier des Arcis ou ce... fumier de marchand d'esclaves de notre bonne capitale. Mes deux dernières cibles.

L'infect Greeclocks. Sur l'estrade duquel avait été humilié Tristan, sous ses yeux - et ceux d'un centaine des gens de Braktenn. Pour ponctuer proprement ses pensées envers un tel personnage, Lénius cracha à côté de lui - ce qui eut le mérite d'évacuer du même coup un dernier cailloux de sang ayant remonté sa trachée.

-- Je... j'espère que ma présence chez vous ne risque pas de vous causer davantage d'ennuis que vous semblez déjà en avoir... Vous... vivez d'ailleurs dans ces bois ?
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Message par Hyriel Radgery Sam 10 Oct - 13:26

Hyriel laissa son patient s’égarer dans ses pensées en continuant de s’occuper de ses premières plaies. Que faisaient donc les autres ? Il le laissa expliquer son aventure en continuant de le soigner. Au moins restait-il éveillé… Il serra les dents sans rien dire tout le long du récit. Encore des salauds de nobles, bien évidemment. Quelle plaie… sans mauvais jeu de mot. Il posa une main sur l’épaule de l’histrion pour le détendre sur la fin, même si lui-même était tendu.

« Essayez de rester détendu, même si je comprends que ce soit difficile. Dites-vous peut-être que vous êtes vivant pour leur faire payer par une preuve que vous êtes imbattable… »

Il haussa les épaules en soufflant d’un rire amer.

« Toutefois, si cela peut vous rassurer, je partage vos bonnes pensées à l’égard de ce cher trafiquant d’humains. »

Il secoua ensuite la tête en souriant plus sincèrement.

« Ne vous inquiétez pas. Il semble que nous ayons les mêmes ennemis alors c’est avec encore plus de plaisir que je vous viens en aide. Quant à mon habitation, elle est non loin, en effet, et si vous vous sentez déjà un peu mieux, vous allez pouvoir y être mené sous peu. »

En effet, les trois comparses d’Hyriel arrivaient. Eugène et Florentin commencèrent directement à s’occuper de redresser le fauteuil tandis que Guillaume venait s’accroupir auprès d’Hyriel, inquiet, et celui-ci plaça sa sacoche entre eux.

« Cher ami, je vous présente mes compagnons, Florentin, Eugène et Guillaume. Guillaume, peux-tu te charger de quelques cataplasmes ? »

L’apprenti acquiesça en souriant et commença à fouiller dans la sacoche de son maître et ami pour prendre de quoi faire.
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Message par Le Cent-Visages Dim 18 Oct - 13:50

[22 novembre 1597] ''Deux exils aboutissent à une patrie.'' (Lénius – Hyriel) [Terminé] Lzoniu10

Lénius, troubadour difforme en fauteuil roulant, 27 ans

Hyriel partageait apparemment sa colère au long de son triste récit. Lèvres pincées, Lénius esquissa malgré tout un sourire aux gestes et paroles de réconfort que lui adressa son vis-à-vis. Imbattable ! Oui, on pouvait le voir ainsi et l'idée l'amusa. Il rit, puis singea une mine exagérément fière digne d'une pantomime. Pantalon ou le Docteur n'eurent pas été plus orgueilleux ! Autant que l'on cherchait à supprimer la gargouille, autant revenait-elle astiquer ses ennemis. Voguer de mésaventures à vengeances, dans un cycle éternel de provocations, cela semblait constituer son credo de vie. Même si tôt ou tard une de ses farces - celle de trop - finirait bien par le tuer, Lénius ne voulait pas y penser. Il jouait dangereusement et espérait que s'il fallait un jour être détruit, ce serait assez mémorablement pour marquer Monbrina !
Il secoua la tête en s'apercevant tomber dans d'aussi sombres pensées. Un plissement cynique au coin des lèvres, l'homme difforme approuva :

-- Ils apprécieront en effet de me voir de retour de leur prétendu monde des morts ! Tel un spectre ou la statue du Commandeur... en moins élégante. Peut-être croiront-ils que l'enfer n'a pas voulu de moi et que de ce fait je serai immortel.

La confidence du médecin quant au marchand d'esclaves impulsa une nouvelle vague de colère comprimée entre les poings de la gargouille et dans ses petits yeux coupants. Les mêmes ennemis. Intéressant. Cette ordure de trafiquant d'hommes apparemment. Et peut-être d'autres. Le baron de Frenn, le duc de Rottenberg, les tenanciers du Lupanar.

-- Vraiment ? Si ce n'est pas indiscret : avez-vous eu affaire à Greeglocks ? Vous ou un de vos proches ? (Et si c'était ce à quoi il pensait plus tôt : un esclave fugitif, d'où sa vie clandestine dans ces bois... Ou alors ce n'était pas lui, mais un être cher à son cœur, qui avait subi une vente. Lénius lui-même se laissa aller à confier : ) Il y a deux mois... mon meilleur ami a été marchandé sur l'estrade de cet homme. Suite à un procès parfaitement ridicule à l'issue duquel on a estimé qu'il devait payer son prétendu crime par sa liberté. (Il se tut un instant. Et dire que des années durant, il n'avait pas remis en cause plus que cela l'esclavage. N'y avait pas réfléchi. Cette pratique avait l'art de passer pour une chose naturelle depuis des millénaires. Fallait-il donc qu'on y soit directement, intimement confronté pour avoir un sursaut de bon sens ?) Alors oui, si n'importe quelle occasion se présentait à moi, je ferai autant de tort que possible à ce type. Et aux seigneurs qui leur fournissent tout ce bétail.

Heureusement, l'arrivée de trois autres hommes détendit l'atmosphère et permit de quitter ce sinistre sujet. Lénius devait en priorité se remettre avant de penser à tant de noirs desseins. Et ne pas empeser Hyriel plus longuement avec de pareils sujets de conversation. La gargouille offrit son plus large sourire - pointu et édenté mais qu'importait ! - aux nouveaux venus quand le médecin les lui présenta.

-- Messieurs, enchanté ! Lénius. Apparemment je suis bien parti pour occuper un temps votre demeure forestière, avec l'espoir de n'être pas - trop - envahissant.

Quel étrange quatuor ! Ainsi donc vivaient-ils tous dans une maison de fortune au fond de ces bois. La situation généra bien des questions à l'histrion : s'étaient-ils installés ensemble ? Ou connus les uns après les autres ? Quelles circonstances avaient pu amener ces quatre-là à partager leur clandestinité ?
Il regarda le dénommé Guillaume, qui était manifestement l'apprenti d'Hyriel. Au moins, avec lui il semblait pratiquer du concret et ne pas avaler surtout des tonnes de latin ou de conseils à base de saignées et de sangsues.
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Message par Hyriel Radgery Mer 28 Oct - 15:51

Hyriel sourit en voyant Lénius faire de même et rit quand il mima la fierté. Au moins, le pauvre retrouvait un peu de joie de vivre. Il approuva sa remarque.

« Voici un magnifique projet. Je ne doute pas qu’ils détaleront comme des lapins ! »

Il se mordit les lèvres à sa question sur Greeglocks et baissa un instant les yeux.

« Une amie à moi, vendue par lui. »

Il ne comptait pas en dire plus mais la confidence touchante de son patient lui délia la langue.

« Elle travaillait au Lupanar et quand leur nouvelle maquerelle a décidé de vendre les filles esclaves, mon amie n’y a pas échappé. J’ai assisté à sa vente, au marchandage entre deux nobles à son sujet, comme si elle n’était qu’un bout de viande, elle qui est pourtant supérieure à eux-deux sur tous les points… » Il secoua la tête. « Je suis navré pour votre ami, de même que pour vous qui avez dû y assister. »

Il retrouva le sourire à l’arrivée de ses camarades. Un cœur de « Enchanté ! » lui répondit et tous sourirent à la boutade de de Lénius, même Eugène dont les yeux se plissèrent d’amusement.

« Ne vous inquiétez pas, nous avons l’habitude avec Florentin. »

Il se prit une tape amicale à l’arrière du crâne qui le fit davantage sourire et les deux s’occupèrent du fauteuil. Il fut rapidement sorti. Ils jugèrent rapidement les progrès des deux autres et attendirent pour ramener d’abord le patient. Hyriel, concentré sur ce qu’il faisait, ne remarqua pas les regards interrogateurs, contrairement à Guillaume qui observait de temps en temps leur patient en préparant le cataplasme. Il rosit, se demandant pourquoi il attirait ce regard, et se concentra sur sa tâche, ne pouvant toutefois s’empêcher de regarder de temps en temps Lénius. Finalement, Hyriel et lui s’écartèrent en lui souriant.

« Maintenant, si vous le permettez, nous allons vous transporter dans notre cabane. Le transport ne se fera pas sans douleur je le crains mais les cataplasmes devraient vous soulager. »

Eugène et Florentin s’approchèrent, le plus costaud aux épaule et l’autre aux jambes, prêts à transporter l’histrion quand il les y autoriserait.
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Message par Le Cent-Visages Dim 1 Nov - 23:03

[22 novembre 1597] ''Deux exils aboutissent à une patrie.'' (Lénius – Hyriel) [Terminé] Lzoniu10

Lénius, troubadour difforme en fauteuil roulant, 27 ans

-- Et ce, sans même que je n'aie à leur courir après, si ce n'est pas merveilleux ! renchérit Lénius dans la plaisanterie, après qu'Hyriel eut esquissé la cocasse image de ses ennemis détalant comme des lapins.

Une nouvelle douloureuse quinte de toux l'empêcha de partager le rire du comparse et il grimaça. Ses blessures se rappelaient à son bon souvenir, soulevant en soubresauts sa poitrine et ses membres difformes. Du reste, la suite de la conversation ne lui donna aucunement envie de plaisanter davantage. Ce n'était donc pas le guérisseur, mais une de ses amies que Greeglocks avait vendue. Lénius baissa gravement la tête tandis qu'il écoutait les confidences d'Hyriel.
Il se retint cependant d'afficher la moindre réaction en entendant qu'il était question d'une des esclaves du Lupanar... Si ça se trouvait... la gargouille avait eu des rapports avec la fille en question. Une de ces filles contraintes à la prostitution et qu'on ne traitait pas comme un bout de viande uniquement sur l'estrade du trafiquant. Il déglutit. Resta silencieux. L'homme difforme avait honte. Il savait bien que son comportement avec les femmes de la maison-close avait toujours été irréprochable - il y mettait un point d'honneur - mais malgré tout... Il avait été client de ce trafic. Cet horrible constat le hantait depuis que son ami, son cher Tristan, avait lui-même été capturé pour servir dans le Lupanar. Heureusement, très peu de temps. Isabelle s'était chargée de le sortir au plus vite des griffes des anciens tenanciers.
Lénius se trouva bête : il fallait croire que la nature humaine était ainsi, bien faible, à attendre de se trouver concerné en personne par un sujet pour prendre conscience de son horreur. Enfant déjà, noble, il ne voyait nul problème dans l'habitude de se faire servir par des esclaves. Il avait fallu sa déchéance pour lui ouvrir les yeux. La gargouille, prise dans ces remords et souvenirs, évita le regard d'Hyriel. Il ne se sentait pas de lui demander le nom de cette amie. Plus tard... Pour l'heure, il se contenta de répondre, d'une voix faible - étonnamment éloignée du timbre assuré et plaisantin de plus tôt :

-- Et moi aussi je ne peux être que sincèrement désolé. (Un temps) Oui, j'ai entendu parler de cette affaire de moralisation de la maison-close. Drôle d'idée. Sur le principe, si l'esclavage gênait, je... comprends. Mais dans les faits, c'était renvoyer ces filles à l'humiliation de l'estrade et au risque de tomber sur un maître abject alors qu'au Lupanar, au moins, elles avaient une situation... stable faute de mieux. Je connais un peu la maquerelle, elle a sauvé mon ami du tapin. C'est une étrange femme pleine de paradoxes et de bonnes intentions... mais vous savez ce qu'on dit sur les bonnes intentions.

À l'instar du guérisseur, Lénius retrouva une mine avenante à l'arrivée des comparses. Il s'amusa de la complicité qui semblait souder ce groupe aux bons mots et gestes taquins. La timidité et les précautions de Guillaume, le plus jeune de la bande, attendrirent la gargouille qui nota au passage les réguliers regards du garçon sur sa magnifique personne.

-- Rougis pas comme ça, voyons, je ne vais pas te manger, sourit le bouffon. Je constate juste l'excellent boulot que vous faites, ton professeur et toi. (Puis, plus sérieux) La gent de Braktenn a bien de la chance de vous avoir. Efficaces et infiniment moins chers que les autres avec leurs grands chapeaux noirs !

Tout en causant, il suivit du coin des yeux, aussi bien qu'il pouvait en l'absence de ses lunettes, les allers-retours des deux autres hommes. Lénius discerna vaguement leurs formes, lesquelles se penchaient puis tiraient une autre masse hors du sol. Son fauteuil roulant ! En effet il n'était pas loin. La perspective de pouvoir y être réinstallé illumina son gros visage d'un sourire.
Il hocha la tête en guise de permission à le soulever pour le transport jusqu'à leur maison. Il comprima les poings, se prépara. Oui, ça allait être pénible. Mais il le fallait. Dent serrées, Lénius grogna en sentant son énorme corps endolori, soulevé par Eugène et Florentin. Au moins, les cataplasmes généraient des fourmillements et endormaient les brûlures en certains endroit. Cependant, des plaies à vif et des muscles froissés lui dardèrent l'échine dans la manœuvre, et malgré tous ses efforts il ne put retenir un petit enchaînement d'injures mâchouillées entre ses lèvres pincées :

-- Oh... Sacrepute de... foutre de Dieu de.... (Et là-dessus, il préféra cacher sa souffrance en faisant le pitre, transformant un cri qui lui venait en parodie de vocalises) A- a- ah !

Heureusement la douleur ne fut que passagère. Le blessé redevint silencieux et endurant. Alors que Florentin et Eugène le soulevaient, un répugnant bruit de boue chuintera de son corps sorti de la gadoue, accompagné des clapotis de glaise et de cailloux lui tombant des bourrelets pour être avalés de nouveau par le bourbier. Lénius inspira un grand coup et dompta sa respiration. Bientôt, il serait confortablement installé. Et pourvu.. pourvu que l'on retrouve ses bésicles dans ce foutoir.
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Message par Hyriel Radgery Sam 14 Nov - 12:31

Est-ce que Guillaume, pendant qu'Hyriel se relève, aperçoit les lunettes de Lénius ?

1 à 4 : Non (parce qu'il fait nuit quand même donc moins de 50 % de chances de victoire)

5 ou 6 : Oui
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Message par Fatum Sam 14 Nov - 12:31

Le membre 'Hyriel Radgery' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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Message par Hyriel Radgery Sam 14 Nov - 12:43

Spoiler:

Hyriel rit à nouveau à la plaisanterie de Lénius avant de serrer les dents en l’entendant tousser. Il remarqua comme un trouble sur ses traits à la suite de sa confidence mais ne releva rien, par respect. Il écouta la suite en s’étonnant du manque d’assurance dont faisait preuve l’homme, par rapport à avant. Le sujet lui semblait… particulièrement sensible. Il eut un souffle amer à la fin.

« L’Enfer en est pavé. »

Il fut ravi de le retrouver enjoué à l’arrivé des autres. Guillaume rougit jusqu’aux oreilles en s’entendant interpeller mais souffla un rire en même temps qu’un remerciement. Hyriel lui ébouriffa les cheveux avec affection avant de sourire à la suite.

« En même temps, les plantes que l’on trouve dans la nature sont moins chères que leurs chapeaux ridicules et leurs études fumeuses… »

Eugène et Florentin soulevèrent Lénius en grimaçant à ses injures de douleur mais soufflèrent de rire à ses vocalises. Ils se rassurèrent toutefois en se disant qu’ils n’en auraient pas pour longtemps et que le malheureux ne souffrirait pas trop. Florentin, particulièrement, tâcha de sourire.

« Vous avez une très jolie voix ! »

Pendant ce temps, Hyriel rangeait ses affaires avec Guillaume et entreprit de se relever. Le jeune homme regarda alors autour d’eux pendant ce temps et crut voir un éclat lumineux. Il se précipita vers lui, et ouvrit de grands yeux en découvrant une paire de besicles, miraculeusement intactes grâce à la boue. Il se releva et revint vers Hyriel en souriant.

« Regarde, c’est sans doute à notre blessé !
— Tu as raison. Veux-tu bien rouler son fauteuil et garder ces lunettes dans ta poche, s’il te plaît ? Elles seront protégées.
— Compte sur moi ! »

En souriant, il se dirigea alors vers le fauteuil qu’il s’efforça de faire rouler, avec difficultés.

« Ne m’attends pas !
— Comme tu préfères ! J’y vais donc et je t’envoie ton frère. »

Hyriel partit donc à béquilles à la suite des autres.

Eugène et Florentin, pour leur part, finirent par regagner la cabane. Ils déposèrent alors Lénius sur la table du fond, auparavant recouverte d’un vieux drap, avec le plus de délicatesse possible. Florentin s’écarta alors en souriant.

« Bienvenue chez nous ! »
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Message par Le Cent-Visages Mar 17 Nov - 16:22

Spoiler:

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Lénius, troubadour difforme en fauteuil roulant, 27 ans

La gargouille rit volontiers, en la compagnie du guérisseur, sur le compte des médecins officiels que d'ailleurs les farces et autres comédies ne manquaient pas de railler sur les planches. D'une fausse modestie, il secoua la tête et une main au compliment quant à sa superbe voix et compléta :

-- Et encore, je ne suis guère au meilleur de ma forme ! Sauf à considérer que les plus douloureux sont les chants les plus beaux.

Le grand bavard n'eut pas le loisir de badiner davantage : son transport ravivait tant les brûlures qu'il lui aurait été ardu de continuer à causer dans cette position. Lénius garda le silence jusqu'à la fin du trajet, qui les aura amenés jusqu'à une maison de fortune au fond des bois. Là où les contes et les légendes populaires se fantasmaient bien volontiers un ogre, une sorcière ou quelque bouilleur d'enfants. Où là où certains chevaliers trouvent le repos auprès d'un ermite déchaux avant de s'en retourner à la civilisation. Alors qu'il n'y avait au final céans rien que d'ordinaire et plutôt réconfortant. Même sans ses lunettes en effet, l'invalide put deviner aux vagues formes observées qu'il se trouvait dans un endroit bien meublé, bien entretenu, assez en ordre pour accueillir des patients à plus ou moins long terme. Lénius répondit d'un large sourire au bon accueil qui lui fut souhaité.
Il sentit qu'on le déposait sur une longue table, où allaient très certainement avoir lieu la suite et fin des opérations. Il lui faudrait probablement beaucoup de soins, et surtout de repos. Combien de temps devrait-il rester là ? Non pas que la perspective l'angoissait - le bouffon s'y sentirait même en sécurité... mais il s'inquiéta par devoir et honneur de la façon dont rendre tel service à ses hôtes.

-- Je crains de n'avoir strictement rien sur moi contre vos bons soins...

Le guérisseur et ses comparses ne vivaient sans doute pas d'amour et d'eau fraîche. La courtoisie dictait à l'infirme de chercher comment il pourrait s'acquitter de son dû. Peut-être... une part de ses prochaines recettes ? Un point de rendez-vous discret à prendre, puisque le malheureux Hyriel était désormais recherché en ville...
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Message par Hyriel Radgery Jeu 3 Déc - 10:48

Hyriel s’amusa de la fausse modestie de son patient et sourit pour le rassurer.

« Ne vous inquiétez pas, vous serez bientôt au meilleur de votre forme, de nouveau. »

Il ne répondit pas au reste. Il revit un instant les images de sa jeunesse, la fuite vers Braktenn… Il chassa rapidement ces images à l’arrivée de ses compagnons.
Une fois leur patient installé, les deux comparses échangèrent un regard à sa remarque et Florentin se chargea de la réponse.

« Sur ce point, il faudra voir avec Hyriel, c’est lui qui décide de ça. Comme nous avons d’autres sources de revenus, il se permet parfois d’offrir les soins aux amis. »

L’intéressé arriva peu après en souriant. Il prévint Florentin pour les difficultés de son frère et celui-ci s’excusa pour aller le rejoindre et l’aider avec le fauteuil. Hyriel reposa sa sacoche et s’approcha du bouffon.

« Votre fauteuil est en chemin, de même que ce que nous supposons être vos besicles. Guillaume les a aperçues non loin pendant que je me relevais. Je vais pour ma part m’atteler à vous soigner plus efficacement pendant que nous préparons le repas. Bien entendu, vous aurez votre part : il vous faut reprendre des forces après cette aventure… »
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Message par Le Cent-Visages Dim 6 Déc - 17:15

[22 novembre 1597] ''Deux exils aboutissent à une patrie.'' (Lénius – Hyriel) [Terminé] Lzoniu10

Lénius, troubadour difforme en fauteuil roulant, 27 ans

Installé à la table des opérations, Lénius agita le bout de ses doigts et remua un peu la tête, espérant se détendre au mieux avant les dernières étapes de ses soins. Ses maudites douleurs disparaîtraient bientôt ! Patience. Serrer les dents encore quelques temps et profiter de sa grande chance d'avoir croisé le chemin du guérisseur et ses amis.
Il cilla, renifla jusqu'à retenir encore un peu de sang qui lui restait dans les voies respiratoires. Ses yeux myopes comme deux d'une taupe décryptaient aussi bien que possible les différents recoins de la demeure forestière. L'infirme acquiesça à la réponse de Florentin, touché au passage d'entendre qu'Hyriel soignait parfois de bon cœur, gratuitement : voilà qui était, là aussi, bien différent des pratiques en vogue dans le milieu officiel !

-- Très bien, j'en discuterai avec lui le moment venu.

Et justement, l'homme aux béquille revenait vers lui. Il lui annonça au moins deux excellentes nouvelles ! Lénius en eut un sursaut de bonne humeur de ses gros bras tordus. Fort heureusement, ceux-ci ne heurtèrent pas le guérisseur malgré la vue floue de la gargouille. Il inspira et se réjouit de sa voix quasi chantante :

-- Mes bésicles ! Oh ! La chance est décidément avec moi aujourd'hui ! Je suis bien soulagé ! (Un temps) Hm, hm, hm, un repas ? Ce sont là de bien douces paroles à mes oreilles et ailleurs.

Le bouffon tapota son ventre proéminent. Puis il retrouva alors un peu de sérieux et, commençant à réfléchir avec les idées redevenues un peu plus claires entre temps, il prit conscience d'un détail non négligeable... Son fauteuil n'était pas n'importe quelle chariote de fortune. Quand son poids lourd était assis dessus, personne ne pouvait voir que les coussins en étaient satinés, les pourtours ornés de petites perles... Pour une fois, si son gras pouvait lui être utile ! Par ailleurs, une immense toile grise enveloppait l'assise. Cependant avec cette chute, sa séparation d'avec son véhicule, et la présence de l'engin entre d'autres mains chargées de le déplacer... à n'en pas douter, les amis d'Hyriel allaient avoir de sérieuses questions une fois qu'il seraient rentrés au chaud avec la voiture.
Lénius se préparait déjà à devoir quelques explications. Un noble déchu. Sous la saleté et l'usure, sa chaise allait parler de son passé. Comment le prendrait ce quatuor apparemment fâché - à juste titre - avec les Grands de ce Monde ? La gargouille se promit de leur parler à cœur ouvert si des interrogations venaient. Il dirait tout. Et en premier lieu, qu'il n'avait que méfiance désormais pour cette classe à laquelle il avait appartenu.

-- Depuis combien de temps habitez-vous cette demeure ? demanda-t-il en attendant, pour meubler et se détendre. Vous y êtes tous les quatre ensemble depuis le début ?
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Message par Hyriel Radgery Jeu 24 Déc - 16:32

Florentin hocha la tête avant de filer pour assister son benjamin. Hyriel, lui, se réjouit de l’effet des bonnes nouvelles sur son patient. Il rit même à sa remarque sur le repas tandis qu’Eugène soufflait de rire, signe chez lui de l’hilarité.

« Un peu de patience et vos oreilles et cet ailleurs seront satisfaits ! »

Hyriel sourit en commençant à appliquer méthodiquement des onguents sur les plaies de son patient. Il remarqua toutefois que l’homme semblait préoccupé mais préféra ne pas relever. Peut-être repensait-il à l’agression qu’il avait subie… Il écouta sa question et se répéta la version habituelle. Il ne savait pas encore s’il pouvait faire confiance à cet homme, même s’il lui était sympathique.

« Nous sommes ici depuis plusieurs années, une petite demi-douzaine, si je ne m’abuse, et nous venons en effet d’un même village et avons décidé de nous installer ensemble, entre amis. »

Il dit cela avec calme, comme il y était habitué. Eugène, lui, laissa son regard errer dans les flammes en se rappelant celles qui avaient consumé son village natal et les siens. Il n’y avait échappé que par chance avant de rencontrer par hasard les trois autres… Il releva brusquement la tête en entendant râler dehors et esquissa un sourire amusé en allant ouvrir. Guillaume poussa alors le fauteuil tandis que son frère le soulevait afin qu’il passe le seuil et ils parvinrent à le rentrer. Guillaume se précipita alors vers Lénius et lui présenta avec précaution ses besicles.

« Tenez, Monsieur, c’est à vous, je crois, c’était tombé près de vous ! »

Il les avança vers lui avec un grand sourire tandis que son frère laissait entendre un sifflement admiratif.

« Eh beh, il est lourd, le machin, mais il est bien beau ! »

Hyriel tourna la tête pour voir et ne put qu’acquiescer. Il se retourna alors vers Lénius avec un léger sourire en continuant ses soins.

« En effet. C’est une bonne situation, ça, bouffon du roi ? »

Bouffon et ami aussi, peut-être… Eugène retourna à l’âtre en écoutant la réponse, neutre, et Florentin haussa un sourcil en croisant les bras. Guillaume, lui, se mordit la lèvre en comprenant ce que les autres avaient derrière la tête. Peut-être cet homme allait-il les trahir, malgré tout, parce qu’il frayait avec les nobles…
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Message par Le Cent-Visages Lun 28 Déc - 11:46

[22 novembre 1597] ''Deux exils aboutissent à une patrie.'' (Lénius – Hyriel) [Terminé] Lzoniu10

Lénius, troubadour difforme en fauteuil roulant, 27 ans

Des camarades de longue date, issus du même village. Lénius acquiesça sans commenter ni poser davantage de questions. C'était original. Et tout de même très atypique d'avoir choisi le fond de la forêt pour s'installer - lieu illégal, tombant sous le coup des sanctions des nobles si n'importe lequel de ces jeunes homme était pris à braconner ou simplement à se servir dans ces bois... Drôle d'histoire et drôle de choix. Cependant le goût du risque accompagnant une absolue liberté, le troubadour difforme connaissait bien cela. Le plaisir et la dangereuse adrénaline que cela procurait. Toutefois, il se pouvait aussi que ces quatre amis fuient quelque chose... Quelque chose qui ne les regardait qu'eux et que l'infirme respecta.

Il vit alors Guillaume s'approcher pour lui tendre ses lunettes, avec un large sourire et une dégaine enthousiaste. Très attendrissant, ce jeunot. Lénius récupéra son bien du bout de ses doigts tordus, avec assez de précaution comme à son habitude pour éviter à la main d'autrui le contact avec ses cloques et sa peau spongieuse - contact qui avait de quoi en gêner plus d'un. Il pinça donc ses bésicles par la branchette du milieu et les rajusta sur son nez tors après les avoir épousseté sur la manche de son habit.

-- Merci ! Merci beaucoup, mon gars ! Tu as l'œil ! (Un temps) Aaaaaah ! Voilà ! Il est tout de même plus agréable de connaître comme il se doit les visages de ceux qui me reçoivent aussi bien !

Il cilla plusieurs fois, réajustant son regard à la correction des verres. En silence, ses prunelles se promenèrent de nouveau sur la modeste demeure, la table, les quatre lits puis les silhouettes de leurs propriétaires. Lénius fut interrompu dans ses joyeuses découvertes des environs par la remarque de Florentin concernant son fauteuil. Eh bien... Voilà qui devait arriver. Cela n'avait pas manqué. Le bouffon se mordit la joue. La mine grave, il souffla tout de même à la question d'Hyriel, avant de se tendre complètement à la vue des attitude de ses comparses. Lourd mutisme. L'attitude de Florentin notamment se faisait bien assez éloquente. Ils se méfiaient. Et à juste titre. Il ne fallait pas être sorti de la cuisse de Jupiter pour comprendre qu'un pareil fauteuil roulant appartenait à une personne privilégiée. Cette fois-ci, Lénius n'aura plus rien de plaisantin dans la voix en commençant par affirmer :

-- Je vois. (Un temps) Je vous le redis : vous avez ma parole d'honneur que je ne parlerai jamais de vous où que ce soit.

Il inspira, profitant au passage des bonnes odeurs des baumes que venait de lu appliquer le guérisseur, ainsi que de leurs bienfaits anesthésiants qui commençaient à se répandre dans son corps. Rassemblant ses mots, le patient s'engagea pour répondre à Hyriel :

-- Bouffon est une situation sur le fil. Je suis bien loti... mais comme on entretient au mieux son jouet préféré. J'ai l'apparence du privilège et je donne l'illusion de la parole libre, cependant le risque de déraper guette toujours. Quant à ma seule présence auprès des Grands, en vérité elle sert leur pouvoir autant qu'elle le chatouille : quoi de mieux pour démontrer sa puissance que de mettre le hors-normes sous sa coupe ? C'est une des raisons je pense qui fait que notre bon souverain aime tant les phénomènes humains.

Il hésita un instant. Jusqu'où se découvrir ? Et si... Et si se livrer plus en détail était la meilleur façon de prouver aux quatre amis qu'ils n'avaient rien à redouter de lui ? Leurs secrets contre les siens. Baisser son bouclier pour leur donner le loisir de le trahir à leur tour, si Lénius avait la stupide idée de dénoncer le petit groupe clandestin. Voilà qui devrait être un gage de confiance. L'homme compléta :

-- Et voyez-vous, l'inconvénient de ne pas assez regarder ce qui se passe à ses pieds, c'est que l'on rate beaucoup de choses et risque de se faire mordre. Sa Gracieuse Majesté (grogne-t-il avec cynisme) ignore qu'il a comme bouffon le fils disparu d'une famille aristocrate que lui et un de ses ministres ont fait éliminer pour qu'elle ne révèle pas une affaire de fraude.

Dans un rire nerveux, il parodia une révérence des plus aristocratiques, fort contrastée cependant par son regard devenu soudain si fragile, si vacillant aux souvenirs de son passé qui remontaient en trombes :

-- Messieurs, vous avez devant vous Feu Saëm Herdan' de Counterlown, que dans une autre vie tout destinait à siéger au gouvernement de cet Empire.

Il ne put en dire plus, vulnérable, la voix tremblante sur ses derniers mots puis éteinte. Il convenait d'abord d'attendre ce que diraient le guérisseur et ses amis. Lénius en avait le souffle en cage, les épaules contractées, les jambes raidies.
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Message par Hyriel Radgery Lun 28 Déc - 15:00

Eugène et Hyriel furent ravis que leur hôte ne pose pas trop de questions. C’était ça de moins à éluder ! Guillaume sourit, ravi, en voyant Lénius heureux de retrouver ses lunettes. Il ne put toutefois s’empêcher de fixer avec étonnement les mains du bouffon. Il n’en avait jamais vu de telles, c’était impressionnant ! Il n’eut toutefois pas le temps de les fixer trop longtemps que l’homme le remerciait et le complimentait, ce qui le fit rosir et rire légèrement.

« C’est normal ! Mais oui, il paraît… »

Hyriel lui ébouriffa les cheveux, amusé par sa modestie.
Il n’échappa à aucun des quatre que la question gênait visiblement le bouffon. Ils lui laissèrent tout le temps de répondre et hochèrent la tête à son serment, tous témoins. Tout en continuant son office, Hyriel écouta avec attention les premières explications de Lénius. La réalité de « jouet » ne l’étonnait pas des grands de ce monde. Il haussa un sourcil à la mention des phénomènes humains. Voilà qui était intéressant. Il pourrait en tirer parti un jour… Aucun ne moufeta, ils préféraient le laisser aller jusqu’au bout tout seul, comme un grand. Alors que les trois autres ouvraient de grands yeux en entendant les origines de leur hôte, Hyriel commença à sourire, malicieux. Un noble déchu qui semblait haïr le pouvoir, à juste titre, pour des raisons personnelles. Et se livrer autant, c’était un coup à risquer de se faire soi-même livrer. Il n’aurait su dire pourquoi mais cet homme lui paraissait fort sympathique, tout d’un coup et, même s’il voyait qu’il était nerveux, il avait bien envie de le titiller pour s’assurer de ses intentions, le tout assorti d'un plissement des yeux et d'un sourire au croisement entre l'amusement et la malice.

« Voilà qui est très intéressant, comme parcours, Monseigneur… Mais, si vous me permettez une question, pourquoi vous satisfaire du rôle de jouet, et non revenir dans la partie en tant que joueur ? Je suis certain que vous y gagneriez davantage… »

La balle était dans son camp. Qu’il veille à sa réponse, le revenant…
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Message par Le Cent-Visages Ven 1 Jan - 19:48

[22 novembre 1597] ''Deux exils aboutissent à une patrie.'' (Lénius – Hyriel) [Terminé] Lzoniu10

Lénius, troubadour difforme en fauteuil roulant, 27 ans

Le moment fut solennel. Les quatre amis, là, en face de lui à le juger. Ils entendirent sa promesse renouvelée mais Lénius sentit bien que ces simples paroles ne suffiraient pas à les convaincre. Ce qu'il comprit pleinement, toutefois. Lui-même gardait toujours une grande méfiance vis-à-vis de tout et tous... un instinct développé à force de mauvais coups du sort. Ses parents injustement supprimés par Sa Majesté et son ministre. Les quolibets permanents dont était victime l'infirme. Les sals tours que les courtisans ne se privaient pas de jouer au bouffon.
Aussi se retrouva-t-il dans les attitudes circonspectes de ces hommes des bois, dont il pouvait imaginer les épreuves et le degré de prudence nécessaire au quotidien. Le patient n'insistera pas : ce sont les coupables qui se justifient. Son attitude seule suffirait à leur prouver, par la suite si l'occasion se présentait, qu'ils pouvaient le compter au nombre de leurs amis.

Hyriel poursuivit ses soins, malgré les confidences qu'il venait de faire. Plutôt bon signe. Son aversion pour les Grands de ce monde aurait pu tout à fait l'inciter à en rester là... Malgré tout, un froid venait de s'installer. D'abord, Lénius ne sut pas trop comment interpréter le sourire apparu aux lèvres du guérisseur. La sensation d'un savoureux retour de balancier et un genre de "bien fait" ? Hum... Non, ce n'était pas du tout l'impression que l'homme lui avait donné jusque là. Peut-être, en revanche, un certain amusement à apprendre que le très saint monarque de cet Empire appréciait la compagnie des phénomènes en guise de divertissement ? Il se plut donc à compléter :

-- Eh oui ! Qui l'eut cru ! Aussi étonnant que cela soit, le grand Gérald Der Ragascorn, le rigoureux, l'Antique, le conquérant, le très pieux et tout le reste... nourrit en réalité, dans les coulisses de sa Cour, une attirance peu commune pour ce qui dépasse son entendement. Autant dire beaucoup de choses. C'est bien connu, ce qui fait peur fascine tout autant, et l'on essaie d'en faire une chose ou un amusement pour l'apprivoiser.

Il fut bien tenté de plaisanter : de dire à Hyriel que, qui sait, sa langue bien pendue et son corps estropié seraient deux bonnes grâces susceptibles de lui valoir une entrée auprès du roi. Cependant l'histrion garda cela pour lui. Le moment était sérieux et une remarque de ce goût risquerait de paraître déplacée juste après ses révélations quant aux "jouets" de Sa Majesté. Le guérisseur autant que ses trois amis pourraient bien ne pas trouver cela de bon aloi.

-- Non... non, Lénius, murmura le bouffon en s'entendant donner du "Monseigneur".

Quand bien même cela serait-il pour plaisanter - ce qui semblait le cas à en croire le sourire espiègle et le regard plissé du soigneur - le saltimbanque préférait ne plus être attaché à ce fantôme de lui-même. Enfant, il aurait trouvé ces politesses normales. Comme il ne voyait aucun problème au fait de posséder des esclaves. Désormais... La vanité de la chose le mordait au cœur. Il souffla un petit rire plus sombre que véritablement amusé aux intelligentes remarques d'Hyriel et répondit :

-- Pour plusieurs raisons. D'abord, même si mon ravissant fauteuil est gros comme son propriétaire, il ne serait qu'une preuve bien mince pour prouver un jour mon identité. Je n'ai... strictement rien à part cela pour me rattacher officiellement à mon passé et honnêtement, même avec la meilleure éloquence du monde, qui croirait une gargouille et prendrait au sérieux sa demande de récupération de titre ? Je ne doute pas du reste que le monarque a déjà tout dispersé de la fortune de feu mes parents et exploité le domaine familial comme bon lui semble. (Il cille, serre les dents à ravaler sa hargne puis poursuit) Ensuite... On ne m'a pas demandé mon avis pour être jouet. Un soir, une patrouille "spéciale" de Der Ragascorn m'a ramassé dans la rue et mené au roi. Ceux-là ont dû être grassement récompensés pour avoir déniché pareille pièce de collection. (Un temps) Et surtout, j'ai appris avec le temps qu'il est d'autres façons de frapper. Que Saëm Herdan' de Counterlown doit rester mort, mais que Lénius peut beaucoup. Voyez-vous, on découvre bien des choses sur un maître depuis le poste privilégié de sa botte. C'est de là aussi que le chien attaque. J'observe, j'apprend, je guette. Et ils ne se méfient pas du gros éclopé.

Croisant le regard si particulier du guérisseur, il laisse filtrer une curiosité :

-- Je suppose que vous devez savoir ce que c'est, d'être sous-estimé et à peine considéré par des gens qui s'imaginent qu'un corps infirme empèse aussi le bon fonctionnement de l'esprit ? (Un temps, puis secouant la tête) Quoi que... Je dis cela, mais l'inverse est vrai : comme certains nous prêtent des pouvoirs maléfiques ou une mission directement rattachée aux présages divins ! Avons-nous vraiment des gueules d'avertissements divins ?
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Message par Hyriel Radgery Dim 3 Jan - 19:52

Hyriel écouta avec un intérêt non dissimulé la suite des explications sur l’attrait du roi pour les infirmes. Il lâcha même un souffle de rire à la pique sur ce qui dépassait l’entendement du roi. Pas mal, pas mal, même si risqué. Mais franchement amusant. Il plissa les yeux à la fin.

« Effectivement, c’est tentant. En revanche, à vous entendre, on se demande qui a réellement apprivoisé l’autre, entre Sa Très Gracieuse Majesté et vous… »

Il sourit davantage, toujours à demi, en vérifiant les dernières plaies du bouffon non encore prises en charge. Il haussa un très léger sourcil au murmure, sans se départir de son ombre de sourire malicieux, prenant toutefois en compte l’information. C’était trop sincère pour être faux… Il nota ensuite la nuance de son rire, attentif à ces petits détails à force de côtoyer Eugène et de se côtoyer lui-même, adulte, après la mort de sa propre jeunesse.

Il écouta en silence, plus sérieux, surtout quand il le vit se serrer. Il croyait à son histoire, sa détresse était trop sincère. Il se mordit la lèvre à la mention de la patrouille. Il le retiendrait pour l’avenir. L’Iswylan dressa l’oreille à la fin. D’autres moyens de frapper, le poste de botte, la non méfiance… Il s’autorisa un fin sourire en désinfectant une plaie.

« En effet, c’est là une position de choix, dans l’ombre où se cachent les marionnettistes, les serpents et les mains des illusionnistes… »

Il soutint alors son regard, de côté, sans se départir de son sourire. Oh oui, il savait… Il en avait même un peu joué dans son adolescence, pour qu’on lui fiche la paix et qu’il puisse étudier tranquillement… Il haussa un sourcil en le voyant secouer la tête et sourit plus franchement avant de rire que cette pique finale. Guillaume se mordit également la lèvre et Florentin secoua la tête. Eugène, lui, esquissa un sourire tout en guettant la réaction de leur ami, le principal intéressé. Celui-ci se plut à sourire, franchement, amusé, et pointa une racine comme prolongement d’un index.

« En avoir l’aspect est beaucoup plus amusant que l’être réellement ! Imaginez, devoir répandre je ne sais quelle prophétie plus boiteuse que moi sur l’Apocalypse ou le Déluge, le tout en passant pour un fou ! »
Il se remit à son ouvrage sur la dernière plaie.
« En toute honnêteté, je trouve ça plus sympathique de jouir des avantages de la condition d’avertissement divin sans ses inconvénients. »
Il repensa à ce triste jour, au marché. Il en gardait un seul bon souvenir.
« Pouvoir jouer d’un sourire diabolique à souhait pour effrayer les vermines haut-placées a quelque chose de plaisant, ne trouvez-vous pas ? »
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Message par Le Cent-Visages Mar 5 Jan - 22:16

[22 novembre 1597] ''Deux exils aboutissent à une patrie.'' (Lénius – Hyriel) [Terminé] Lzoniu10

Lénius, troubadour difforme en fauteuil roulant, 27 ans

La réponse d'Hyriel tire aussitôt un rire bon enfant à Lénius et au milieu de celui-ci, il adresse un petit signe du doigt au guérisseur pour l'inviter à approcher à la manière de quelqu'un qui s'apprête à confier un secret. Il lui susurra alors :

-- Vous m'avez percé à jour. J'aime dompter les grands vieux barbus. Avec un très long sceptre. C'est un animal un peu fourbe parfois mais il aime que je lui donne des corrections. Nous nous passons la laisse chacun son tour. Tout est dans la réciprocité pour un plaisir optimal.

Et comme s'il se trouvait dans cette pièce de chastes oreilles, le bouffon fit un signe de croix et porta sa grosse paluche devant sa bouche en un geste de honte, puis écarquilla les yeux. Allons bon ! Le plus jeune devait bien avoir déjà entendu pire, après tout. Et au moins les quatre acolytes auraient-ils à présent une autre image du roi. Plus décomplexée.
Ses pitreries semblaient amuser le petit groupe, pour le plaisir de Lénius qui retrouvait du poil de la bête à mesure que les baumes endormaient sa douleur. Il sentit Hyriel travailler à panser ses dernières plaies et inspira de contentement : bientôt, cette agression ne serait qu'un mauvais souvenir et il reviendrait auprès de ses maîtres et cibles, plus fou chaque jour que la veille. Le soigneur et ses comparses écoutèrent avec sérieux sa triste histoire, toutefois la gargouille répugnait déjà à ce qu'on s'appesantisse dessus. Il n'était pas là pour faire pleurer dans les chaumières et se refusait à cette faiblesse. Il préféra donc se délecter de son rôle au pied du pouvoir, là où personne jamais ne regarde :

-- Oui, l'ombre... Elle est souvent plus agréable que là où la lumière mord de toutes ses dents. L'on s'y repose parfois pour toujours, mais pour moi ce moment n'est pas encore venu ! Avant cela, l'on y répare ses plaies pour mieux revenir sur scène ensuite, et notre public ne soupçonne rien de ce qui s'y complote. Oh certes, d'un certain autre point de vue l'ombre n'est que l'image trompeuse des choses au fond de la caverne, cependant... je dois avouer que tant pis ! Parfois il faut mieux se contenter de ces illusions que vous mentionnez. (Un temps) Je ne vois ici aucun serpent mais vous, de ces illusions et jeux de marionnettiste, quelque chose me dit que dans votre registre vous en créez également. Qui sont les prisonniers de votre caverne à se laisser jouer par vous ombres ?

Il joignit un clin d'œil à sa question, de plus en plus sûr que le guérisseur et lui partageaient cette passion - ou cette nécessité pour survivre... - de manipuler les fils que pouvaient tisser leurs doigts et leurs mots. Un large rictus gagna les lèvres de Lénius et, le rire d'Hyriel se faisant communicatif, il l'y rejoignit. Quand bien même son propre rire ne fut qu'un gloussement crachoteux, encore encombrée qu'était sa gorge par les douleurs et le sang.

-- Oh, oh, oh ! J'avoue que je serais presque tenté de jouer le jeu jusqu'au bout, une fois où l'occasion se présenterait à la cour ou sur la Grand' Place. Si un jour je proclamais au palais quelque prophétie elle ne serait pas longue à enfler comme boule de neige. La folie est une condition très agréable quand nous en avons la parfaite maîtrise !

Derrière le duo occupé à converser, on s'affairait à dresser la table. Le saltimbanque observa son fauteuil roulant, laissé dans un coin. Bientôt, si les soins suivaient correctement leur cours, il pourrait y être rassis et rejoindre la tablée - après qu'il aura demandé aux comparses de remballer le magnifique siège dans sa vieille housse protectrice. Protectrice de son secret davantage que de ses décorations dont l'homme difforme n'avait que faire. Il haussa un sourcil à la dernière confidence du guérisseur.

-- Hm. On dirait que cela sent le vécu. Dites-moi donc qui a bénéficié de votre sourire diabolique ? (Un temps) Oui. C'est plaisant, comme vous dites. Encore que, cela dépend du sourire.

En démonstration, il étira au maximum ses lèvres convexes pour une parfaite révélation de son abominable rictus. Des trous béants laissés par des dents manquantes, tandis que les restantes jouaient aux dominos, les unes pointues, les autres penchées. Ceci exposé, il demanda :

-- Pensez-vous que le sourire du diable est beau ? (Un temps) Ou plutôt comme le vôtre ?

Au point où ils en étaient. Et Lénius croyait, lui, que le Diable était beau. Le plus bel et le plus révolté des anges de Dieu, d'après la tradition.
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Message par Hyriel Radgery Mer 6 Jan - 18:09

Beaucoup plus détendu, Hyriel pencha la tête vers son patient, un léger sourire aux lèvres. Il souffla de rire, de même que les deux plus âgés des comparses, à son discours à demi-mots. Guillaume, lui, ne comprit pas tout mais se douta aux rires et aux mimiques bouffonnes qui suivirent de ce dont il était question, ce qui le fit tout autant rire que les autres, surtout Florentin.

« Voilà un très bon arrangement ! Ça doit vous faire de bonnes soirées ! »

Là, Guillaume comprit parfaitement et rit avec les autres tandis qu’Hyriel en finissait avec les soins. Tous écoutèrent avec plaisir ses paroles sur l’ombre, très belles et très vraies. Seul Eugène comprit pour la caverne, se rappelant les lectures que lui faisait faire son père pour le former. Les trois autres se dirent qu’il devait y avoir quelque chose mais ne comprirent pas. Ils approuvèrent toutefois le propos. En effet, vouloir toujours tout contrôler ne semblait pas la meilleure chose, ils en avaient fait les frais… Les trois comparses cillèrent à la question qui suivit, même sais comprendre l’allusion. Hyriel, lui, se contenta de plisser les yeux, amusé, surtout au clin d’œil qui suivit. Un caché savait reconnaître un caché… Mais pourquoi tout dire ? Il était plus amusant de faire deviner… Après avoir quelques instants soutenu le regard de l’histrion, l’herboriste se contenta de hausser les épaules en triturant distraitement un nœud du bois de la table.

« Voyons, quelle idée ? Je ne suis sans doute pas aussi bon marionnettiste que vous, et encore moins illusionniste… Je ne suis ni datura, ni mandragore, ni le chanvre, même si vous semblez me croire le contraire. Je ne suis qu’un humble écrivain public, aussi pur et discret qu’un petit champignon, comme on en trouve dans nos forêts ou celles de nos voisins… »

Il appuya son propos d’un petit sourire des plus innocents. Florentin, de plus en plus largué, avait renoncé à comprendre et essayait plutôt de retrouver la meilleure manière de remettre la toile sur le fauteuil, tandis qu’Eugène saisissait les grandes lignes. Guillaume, lui, camoufla son rire sous une petite toux. Cette fois, il avait tout compris…

À la malheureuse tentative de rire de Lénius, Hyriel lui tapota gentiment l’épaule, plus pour la forme qu’autre chose. Ça passerait avec le repas… Il rit à sa réponse. Il voyait ça d’ici, la grande prophétie…

« Eh bien, si jamais un jour j’entends parler d’une prédiction du genre, je saurai d’où elle vient et croyez bien que j’en serai le prophète le plus charmant ! Entre avertissements divins, il faut bien s’entraider… »

Les trois autres soufflèrent de rire en mettant le couvert à la table. La soirée promettait d’être bonne ! Hyriel, lui, sourit avec malice à la question.

« Un homme que vous connaissez sûrement : un certain Porsper… pardon, Prosper de Monthoux. »
Il laissa échapper un soupir faussement désolé, assorti d’une moue adéquate.
« Je crois que je lui ai fait peur, à ce pauvre homme… »

Il observa ensuite sa démonstration de sourire et se prit à imaginer la tête du comte s’il l’avait vu, plutôt que le sien propre. Il se serait peut-être évanoui… Il plissa toutefois les yeux à la question, réfléchissant, avant de se figer et de rire à la suite. Il offrit alors à Lénius son plus beau sourire parfaitement faux avant de le gratifier d’une pichenette à l’épaule, ce qui fit bien rire le benjamin de la bande. À se demander qui avait le double de l’âge de l’autre…

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Tandis que Florentin installait enfin le drap convenablement sur le joli fauteuil – ou du moins d’une manière qui lui semblait être la bonne –, Hyriel se mordait la lèvre pour réfléchir.

« Je dirais qu’il est le plus beau possible car sinon, il serait bien mauvais en affaires et Dieu sait que ce n’est pas le cas en ce bas monde. Toutefois, il y aura toujours des gens pour le trouver laid. Rare sont les choses qui font l’unanimité sur cette question… »

Eugène et Florentin arrivèrent alors en souriant, Eugène inclinant la tête en souriant.

« Pardonnez-nous, ô grands pontes de théologie, de vous interrompre, le repas est prêt à être servi !
— Que voilà une merveilleuse nouvelle ! »

Après avoir reçu son autorisation, les deux gaillards, passèrent les bras sous les épaules et sous les jambes du bouffon pour le soulever et le mener vers son siège, approché tant bien que mal par Guillaume afin qu’il préside à leur modeste table. Hyriel clopina un saut pour rejoindre sa place, à côté, pendant qu’Eugène se dirigeait vers leur petit cellier.

« Une bouteille ou deux ?
— Deux, deux ! »
Florentin se frotta les mains, ravi.
« Ça, c’est la bonne nouvelle de la soirée ! »

Son frère le poussa gentiment en riant pour s’asseoir en face d’Hyriel, entre Lénius et Florentin, tandis que celui-ci distribuait les bols de bouillie de légume et qu’Eugène ramenait les deux bouteilles de vin. Il en posa une entre le bouffon et l’herboriste tout en mettant l’autre entre Florentin et lui.

« Bien ! Messieurs, gamin (il se fit bien évidemment tirer la langue), je vous souhaite un bon appétit ! »

Les trois le remercièrent tandis qu’Hyriel débouchait leur bouteille et remplissait le gobelet de Lénius.

« Tenez, ça soulagera votre gorge. Promis, je ne l’ai pas agrémenté d’herbes farfelues ! »
Il haussa les épaules, faussement chiffonné.
« J’ai dû arrêter mes expériences, y’a des gens qui devenaient aveugles. Oh, ça faisait des histoires… »

De nouveau, les trois autres soufflèrent de rire. Guillaume, lui, ne quittait pas les bouteilles des yeux, prêt à en intercepter une avant que les grands ne sifflent tout.
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Message par Le Cent-Visages Sam 9 Jan - 22:48

[22 novembre 1597] ''Deux exils aboutissent à une patrie.'' (Lénius – Hyriel) [Terminé] Lzoniu10

Lénius, troubadour difforme en fauteuil roulant, 27 ans

-- Hhhhhmmmmmm, excellentes ! étira langoureusement Lénius pour achever sa plaisanterie goguenarde quant aux échanges de bons procédés avec le roi.

Le pauvre Guillaume était si mignon à ne pas avoir tout compris - et sa mine perdue lui attira un sourire sympathique du bouffon. Il aura cependant loisir de voir vaguement de quoi il pouvait s'agir aux réactions des trois autres comparses. Enfin, le plus jeune se joignit aux amusements collectifs, semblant avoir à son tour percé le secret du monarque et de son histrion. Ce dernier resta calme durant la fin des soins. Il se sentait déjà mieux et serait capable de se tenir à table.
Les paroles plus profondes et sérieuses de l'homme difforme générèrent leur lot de réflexions chez ses hôtes, quand bien même il crut deviner à leurs expressions que certaines références leur échappaient. Mauvais réflexe... L'érudition était toujours aussi rapide à sortir de sa bouche que les plus grosses bêtises dignes d'un saltimbanque aviné - parfois l'une et l'autre mélangées. Il en oubliait la difficulté à se comprendre, tant en l'occurrence ces comparses devaient mieux maîtriser les plantes que la littérature. Lénius pouffa à l'image du champignon et à cet air tout innocent que prenait Hyriel.

-- Vraiment ? Petit, pur et discret comme un champignon hallucinogène ou vénéneux ?

Sans n'en rien dire pour le moment, il s'arrêta sur le petit détail des "forêts voisines" à Monbrina, évoquées en passant par le comparse. Aurait-il connu d'autres bois que ceux qui environnent Braktenn ? Les lieux même en-dehors du pays ? Le bouffon s'aventurerait à demander quand en viendrait l'occasion. Et si c'était hors les frontières que le soigneur avait maîtrisé un savoir si rare, si controversé... Qui donc avait pris sous son aile un jeune infirme ? Pour l'heure, l'histrion s'en revint à pouffer à leurs qualificatifs d'avertissements de ciel. Il inclina la tête à la promesse du guérisseur et s'enjoua :

-- Grand merci ! Un peu de publicité ne fait en effet pas de mal ! Je vous rendrai la pareille ! Il y a une corporation à monter cela dit. Et nous serons d'accord, je crois, pour dire que nous serons des prophètes beaucoup plus intéressants - voire attrayants - à regarder que tous ces barbus de la Bible.

La mention du comte de Monthoux le fit grimacer. Heureusement il se consola aussitôt à regarder la moue faussement navrée d'Hyriel et à s'imaginer la frayeur de ce pauvre imbécile. Ah ! Si ça avait été l'homme difforme à la place du béquilleux, l'on aurait ouï parler dans Braktenn des obsèques du vieux cochon.

-- Oui, j'en ai vaguement entendu causer. Un sinistre abruti, paraît-il. Il serait superstitieux au dernier degré et se serait même débarrassé d'une malheureuse petite esclave pour le seul crime d'un vase cassé... Et dire que... c'est à lui qu'on a marié cette pauvre fille de Djerdan. En ce moment, je pense être plus heureux qu'elle en amour, moi qui pourtant n'ai comme filles voulant bien de moi uniquement celles que je paie.

Parlant ensuite de beauté, il se permit cette boutade bien évidemment ironique quant au sourire du guérisseur, que la gargouille lui emprunterait volontiers. La pichenette arriva aussitôt sur son épaule, et avec elle le rire de Guillaume. Lénus exagéra des gros yeux, avant de retrouver plus de sérieux en écoutant l'avis - sans doute éclairé - d'Hyriel au sujet du diable. Au constat légitime que beauté et laideur ne faisaient jamais l'unanimité, l'histrion applaudit :

-- Oh oh ! Voilà qui me laisse alors peut-être encore une chance, si tous les goûts sont dans la Nature !

Il n'y croyait pas en vérité, au-delà du bon mot. Sans doute devait-il se faire une raison à n'être toujours que sacré "Pape des Fous" ou "Homme le plus laid de Braktenn" à chaque Charivari. Enfin... Cette distinction lui seyait aussi. Cachant ses pensées, sourire aux lèvres, il accueillit avec enthousiasme l'annonce du repas et se laissa conduire à table. Il approuva d'un vigoureux hochement de tête la réponse d'Hyriel quant au nombre de bouteilles à sortir. La soirée promettait !

-- Merci, fit-il quand le guérisseur lui servit le vin. Santé !

Il leva son verre. Ses petits yeux pétillants, qui retrouvaient leur vivacité à présent de nouveau aidés de ses lunettes, adressèrent toute sa joyeuse amitié aux quatre hôtes autour de cette noble tablée. Lénius en était déjà persuadé : il passerait au fond des bois, en compagnie d'un sorcier et de ses acolytes, sûrement une meilleure soirée que celles qu'il avait pu avoir dans les palais des Grands de ce Monde.

-- Oh ! Et puisque vous parlez d'expérience... et de forêts de nos voisins un peu plus tôt... auriez-vous voyagé tant que cela pour connaître des bois encore autres que ceux-ci... et leurs inoffensifs mignons champignons ? Puis-je vous demander où et auprès de qui vous avez eu la chance d'apprendre aussi bien cet art si particulier de... (avec un clin d'œil entendu) d'écrivain public ? (Un temps, plus grave, repensant aux affiches d'avis de recherche à l'encontre du guérisseur en ville et à l'entrée des bois) Un art qui vous cause bien des déboires... J'espère que ma présence ne sera pas encombrante ces prochaines heures alors que l'urgence va être de réfléchir aux moyens de passer entre les mailles du filet. (Il prit soin de finir sur une note plus légère) Avez-vous déjà des pistes ? S'il m'en venait prochainement grâce au vin ou aux présages que Dieu m'envoie, je ne manquerai pas de vous en faire part.

Il dégusta cul-sec son premier verre. Grand gosier et bonne descente.
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