[3 décembre 1597] Diablerie tient à peu de choses ¤ Hyriel - Florentyna [Terminé]
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[3 décembre 1597] Diablerie tient à peu de choses ¤ Hyriel - Florentyna [Terminé]
Le froid s'installait à Braktenn. Décembre soufflait son air sec et partout dans le château, les énormes troncs étaient de sortie pour alimenter les cheminées. Dès qu'elle le pouvait, le long de ses déplacements la demoiselle de Monthoux s'en venait au plus près des foyers où dansaient les flammes revigorantes. Parfois, elle en approchait la paume, le bout des doigts - toujours dans la limite du raisonnable. Installer son écritoire ou son fauteuil de lecture juste au coin de feu entrait aussi dans ses habitudes hivernales. Kalisha et sa "dame de compagnie" avaient une fois partagé avec elle cette activité. Florentyna connaissait le secret de cette mystérieuse Prudence. Ainsi que sa véritable identité. Pour l'amour de la Princesse djerdanne, elle avait promis de garder le secret quant aux deux clandestins dissimulés à Monthoux. Du moins, tant que ceux-ci ne commettaient rien qui fut susceptible d'inquiéter la bonne réputation de la famille.
La jeune noble parvenait à tolérer la "dame de compagnie" - tout en sachant bien quel véritable lien l'unissait à Kalisha. Cela ne s'était pas fait sans dilemmes, cependant elle avait pris le parti de laisser à sa belle-mère la responsabilité de ses actes. Et puis... il fallait avouer que Sylvère était amusant dans ce costume de dévote ! Un homme véritablement mauvais n'aurait pas accepté pareille pantalonnade. Il aimait sincèrement sa Princesse. Et était un plaisantin plutôt qu'un malfaiteur. Florentyna le sentait digne des risques que Kalisha prenait pour lui. Le couple lui laissait bonne impression.
Mais il y avait une autre personne que la demoiselle de Monthoux s'était promis de cerner. Ce guérisseur qui, depuis onze jours, travaillait au château comme jardinier. Oh, pour l'instant étant donnée la saison, il n'y avait pas grand chose à jardiner. Cependant, Kalisha lui avait expliqué que "Louis" et ses collègues trouvaient déjà à faire avec l'aménagement de la serre, le traçage des parcelles, l'organisation, les commandes de telles plantes destinées à tel carré de terre. Sans compter d'autres commandes plus... personnelles que la princesse devait passer à l'herboriste. Après tout ne s'était-elle pas rendue chez lui jadis pour espérer porter un enfant ?
Florentyna était bien résolue à se faire sa propre opinion du personnage. Généreux soigneur pour les uns, sorcier et impie pour les autres : la noble avait tout entendu entre Kalisha et Sylvère d'un côté... mais de l'autre ses servantes qu'elle avait envoyées aux renseignements à travers la ville. On lui avait rapporté que l'individu ne s'avérait pas des plus assidus à l'église - c'était le moins que l'on puisse dire ! Qu'il recevait la gent de Braktenn sûrement pour des commandes peu catholiques. Qu'il aurait même d'étranges affaires avec le Lupanar de la cité autour duquel on l'aurait vu rôder ! Bon cœur ou diable sous de charmantes allures, Florentyna allait devoir se forger son opinion.
Et la chose n'avait que trop tardé ! La demoiselle aurait aimé venir plus tôt trouver ce Louis. Dès son arrivée le 24 novembre. Cependant d'urgentes visites avaient réclamé la fille de Monthoux au cours de la semaine : de vieilles amies guère revues depuis fort longtemps et qui l'avaient conviée pour assister ensemble au nouvel opéra à la mode. Deux journées de carrosses aller et retour afin de s'y rendre. Puis la réception de sa marraine, ainsi que de trois poètes dont Florentyna avait désiré - avec la permission de son père - se faire la mécène. Sans compter sa visite aux pauvres pour le premier décembre.
Aujourd'hui, enfin, elle avait quelques instants pour elle. La fille de Monthoux mit la dernière main à un courrier, le cacheta, le rangea en son secrétaire. Elle profita des flammes de la cheminée dans son dos, avant de se lever pour prendre la direction de la serre de Kalisha. Elle savait que Louis et ses comparses y besognaient. Sûrement aux plans du futur jardin, aux aménagements de terrain ou à l'orchestration esthétique du paysage, en attendant la belle saison et l'arrivée des fleurs. Pourvu qu'ils n'aient pas froid ! Oh... si ce n'était pas l'infecte Marthe, Kalisha, elle, devait avoir pensé à leur bien-être.
Au bout d'un parcours au pas vif à travers le château puis les extérieurs, Florentyna poussa la porte vitrée de la serre. Elle se tenait au chaud dans un épais manteau de brocart orné d'or, doublé d'une fourrure de vison. L'ampleur du vêtement rendait un effet quelque peu écrasant sur les épaules de cette demoiselle pas bien grande, pas bien épaisse non plus - assez dénuée de formes, mais qui se tenait malgré tout droite, menton haut, avec la plus haute distinction.
Ses petits yeux gris-bleu parcoururent le décor, le travail des quatre hommes. Elle les saluera d'un bref hochement de tête et d'un poli quoique très neutre :
-- Messieurs. (Puis, avisant le grand jeune homme aux béquilles, elle ajouta : ) Louis, voulez-vous bien me suivre ? J'aurai conseil à vous demander.
Cette dernière phrase pour faire illusion devant les autres, mais surtout pour les éventuels domestiques qui seraient passés aux environs à ce moment-là, intrigués par la présence de Mademoiselle céans. Sans doute penseraient-ils à des conseils pour l'entretien des plantes d'intérieur que Florentyna s'était récemment offertes. L'échange ne paraîtrait pas suspect.
Laissant à Louis le temps de quitter ce qu'il était en train de faire et d'approcher à l'aide de ses cannes, la fille de Monthoux observa derechef le chantier qui naissait sous ses yeux. Kalisha aurait une belle serre en plus de protéger son ami. D'après la Princesse djerdanne, Sylvère était recherché pour brigandage. Et le guérisseur pour complicité. Mais elle lui avait juré que la sorcellerie n'avait rien à voir dans cela. Florentyna n'était pas des plus à l'aise avec l'idée d'abriter deux individus dont la tête était mise à prix... cependant elle voulait bien fermer les yeux et espérer de bonnes impressions contrebalançant les accusations. La demoiselle nota la chevelure blonde de Louis, qu'elle comprit être le résultat d'une teinture pour avoir vu le visage original dessiné et décrit sur une des affiches de la prévôté. Heureusement, son père, lui, ne prenait que très peu garde aux avis de recherche. Il ne prenait pas garde à grand chose, en vérité...
Quand Louis fut suffisamment proche d'elle - et eux deux assez abrités de toute oreille indiscrète - la jeune Monthoux désigna une petite chaise à côté de laquelle elle avait pris soin de s'arrêter. Elle engagea :
-- Nous n'avions pas encore eu l'occasion de nous rencontrer. Je suis Florentyna, fille aînée du comte de Monthoux. (Elle croisa les doigts devant elle, mordilla sa lèvre puis recomposa aussitôt ce masque de poupée inexpressive qu'on lui avait appris à tenir. Elle aborda directement, le ton toujours lisse tel un lac à la surface imperturbée : ) Je préfère être franche avec vous, Hyriel. Je sais que vous êtes ici par le bon vouloir de la princesse Kalisha qui désire une serre, mais plus encore vous protéger d'un avis de recherche. Et qu'en ville, on vous dit sorcier et impie. Vous, qu'en dites-vous ?
Sa réaction et sa version à lui seraient tout aussi édifiantes. Pour Hyriel comme pour Sylvère, la demoiselle de Monthoux escomptait dissiper les mauvaises rumeurs - autant que sa propre crainte que sa belle-mère puisse être sous quelque influence. La suite allait dépendre de beaucoup de choses ou de bien peu.
@Hyriel Radgery
Re: [3 décembre 1597] Diablerie tient à peu de choses ¤ Hyriel - Florentyna [Terminé]
Les trois camarades s’étaient peu à peu habitués à cette nouvelle vie. Cela les changeait radicalement de tout ce qu’ils avaient connu jusqu’ici. Un palais. Ils étaient employés dans un palais, loin de leur forêt. Finies, les journées libres, les escapades pour chasser ou cueillir des herbes, les visites de petites gens qui venaient chercher remède… Tous les quatre devaient travailler pour un autre. Ou une autre, plutôt, ce qui rendait déjà la tâche plus agréable. Au moins travaillaient-ils pour quelqu’un de bien…
Ses trois comparses aménageaient les limites des parterres tandis qu’Hyriel, assis à un petit bureau, réfléchissait aux plantes qu’ils y feraient pousser. Ils entendirent la porte s’ouvrir et cessèrent leur activité en voyant qui venait leur rendre visite. Ils l’avaient vue de loi, ils la reconnaissaient aisément, même si c’était la première fois qu’ils se voyaient de si près. Les trois valides s’inclinèrent et Hyriel fit de même du buste. Il hocha la tête à sa demande.
« Naturellement, Mademoiselle. »
Sans doute une affaire pour ses plantes ou… autre chose. Hyriel se leva de son petit bureau, calme, n’ayant rien à se reprocher. Les autres se remirent au travail tandis qu’Hyriel s’approchait de la fille du comte. Comment un porc engraissé par la bêtise pouvait avoir une fille aussi svelte et aussi intelligente qu’elle, il ne se l’expliquerait décidément jamais. À se demander qui était vraiment le sorcier de l’histoire. Il s’étonna du geste de la fille du comte de lui offrir une chaise. Et elle donc ? Préférait-elle rester debout ? Légèrement hésitant, il s’y dirigea toutefois pour s’y asseoir en remerciant la jeune femme d’un signe de tête. Il s’inclina à nouveau quand elle se présenta à lui.
« Mademoiselle, c’est un honneur de vous rencontrer. »
Il se mordit intérieurement la lèvre en entendant son vrai nom. Au moins, les bases étaient-elles posées… Il écouta ensuite sa question et réfléchit rapidement à ce qu’il allait pouvoir dire. E toute manière, elle connaissait son secret…
« J’en dis simplement, Mademoiselle, que je suis effectivement recherché pour avoir livré avec un ami un criminel au Premier Conseiller, sous couvert d’un déguisement car ledit ami était déjà portraituré en ville. Quant à ce qui se dit de moi en ville, je n’y suis pas étranger, en effet, et je répondrai simplement que les gens ont tendance à appeler sorciers les médecins qui soignent par les plantes. Je puis vous assurer que je ne fais rien qui ne contrevienne à l’ordre des choses, simplement que je soigne les maux des gens par les herbes. Les on-dit se chargent ensuite d’amplifier et de transformer ma réputation… »
Ses trois comparses aménageaient les limites des parterres tandis qu’Hyriel, assis à un petit bureau, réfléchissait aux plantes qu’ils y feraient pousser. Ils entendirent la porte s’ouvrir et cessèrent leur activité en voyant qui venait leur rendre visite. Ils l’avaient vue de loi, ils la reconnaissaient aisément, même si c’était la première fois qu’ils se voyaient de si près. Les trois valides s’inclinèrent et Hyriel fit de même du buste. Il hocha la tête à sa demande.
« Naturellement, Mademoiselle. »
Sans doute une affaire pour ses plantes ou… autre chose. Hyriel se leva de son petit bureau, calme, n’ayant rien à se reprocher. Les autres se remirent au travail tandis qu’Hyriel s’approchait de la fille du comte. Comment un porc engraissé par la bêtise pouvait avoir une fille aussi svelte et aussi intelligente qu’elle, il ne se l’expliquerait décidément jamais. À se demander qui était vraiment le sorcier de l’histoire. Il s’étonna du geste de la fille du comte de lui offrir une chaise. Et elle donc ? Préférait-elle rester debout ? Légèrement hésitant, il s’y dirigea toutefois pour s’y asseoir en remerciant la jeune femme d’un signe de tête. Il s’inclina à nouveau quand elle se présenta à lui.
« Mademoiselle, c’est un honneur de vous rencontrer. »
Il se mordit intérieurement la lèvre en entendant son vrai nom. Au moins, les bases étaient-elles posées… Il écouta ensuite sa question et réfléchit rapidement à ce qu’il allait pouvoir dire. E toute manière, elle connaissait son secret…
« J’en dis simplement, Mademoiselle, que je suis effectivement recherché pour avoir livré avec un ami un criminel au Premier Conseiller, sous couvert d’un déguisement car ledit ami était déjà portraituré en ville. Quant à ce qui se dit de moi en ville, je n’y suis pas étranger, en effet, et je répondrai simplement que les gens ont tendance à appeler sorciers les médecins qui soignent par les plantes. Je puis vous assurer que je ne fais rien qui ne contrevienne à l’ordre des choses, simplement que je soigne les maux des gens par les herbes. Les on-dit se chargent ensuite d’amplifier et de transformer ma réputation… »
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
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Re: [3 décembre 1597] Diablerie tient à peu de choses ¤ Hyriel - Florentyna [Terminé]
L'entrée de la demoiselle suspendit les activités des quatre jardiniers, qui s'inclinèrent devant elle. Les mains au chaud dans sa fourrure, elle attendit que Louis la rejoigne au fond de la serre - dans ce coin méticuleusement choisi pour être à l'abri des oreilles indiscrètes et pour disposer d'un siège à laisser à l'infirme. Il lui fit une nouvelle révérence puis s'y installa, non sans une brève hésitation à la voir demeurer debout. Pour toute réponse, Florentyna eut un léger sourire et un hochement de tête : elle pouvait se tenir ainsi, cela lui importait peu et même, elle passait le plus gros de ses journées déjà assise devant son courrier, au-dessus d'un livre, en salon de conversation ou en face d'un spectacle. Rester sur ses jambes ne l'incommodait nullement.
La fille de Monthoux ne traîna guère à aborder le sujet sensible, celui pour lequel ils savaient tous deux que Kalisha avait hébergé le fugitif. La mine sérieuse, le regard distant sous ses sourcils plissés, elle écouta ce que Hyriel avait à en dire. Il fut d'abord question d'un criminel livré au Premier Conseiller. Dyonis Howksley de Frenn. C'était donc lui qui avait commandé ces avis de recherche. Du peu que Florentyna savait de ce baron, elle connaissait sa droiture, sa morale, la bonté dont il avait fait preuve envers Kalisha... mais aussi sa rudesse quand quiconque enfreignait la loi. Elle fit rapidement le lien avec l'épouvantable affaire de l'esclave de Zakros, déguisé en noble des années durant, et dont le procès avait fait grand bruit - tout comme son exécution.
-- Vous êtes donc celui qui a débarrassé Monbrina de ce fou dangereux, commenta-t-elle avec un fond d'admiration dans son ton placide. Mes compliments.
Elle trouva même, d'abord, assez paradoxal que Dyonis l'ait récompensé pour ensuite réclamer sa tête par affiches interposées. Toutefois elle ne se permettra pas le moindre commentaire : elle n'avait pas à critiquer un seigneur devant un employé, laissant ce genre de bassesses aux vulgaires qui aimaient critiquer leurs patrons à la première occasion. Cela étant, elle s'imagina ensuite mieux la logique du Premier Conseiller : il n'avait dû sévir qu'une fois s'être rendu compte de qui était venu le voir sous de fausses identités. Le baron avait ses raisons.
Quant à cet Ulysse... Tout le temps qu'il se fît passer pour un noble, il aura desservi l'exemplarité que sont censés incarner les membres de la caste supérieure - morale irréprochable à laquelle Florentyna s'astreignait. Leurs immenses droits devaient s'accompagner de tout aussi grands devoirs. Au moins avait-on ensuite démontré la condition servile de ce démon fait homme, mais là encore, ce fut l'image de son propre peuple qu'il aura desservi. Il avait mérité le supplice qui lui fut réservé sur la Grand' Place - spectacle auquel la demoiselle de Monthoux n'avait pas assisté : elle ne nourrissait aucun goût pour ces événements.
-- Les plantes. Je vois, reprit-elle une fois qu'Hyriel se fut expliqué. Si ces méthodes fonctionnent et ne s'accompagnent d'aucune diablerie, pourquoi nos médecins officiels s'en privent-ils ? Faudrait-il croire que les théories humorales des Anciens, les clystères, les sangsues, saignées et autres traitements qu'ils recommandent sont insuffisants ?
Les paroles du jeune homme concordaient avec ce que lui avait dit Kalisha lorsqu'elles avaient eu une discussion au sujet du guérisseur. La Princesse avait invoqué l'étroitesse d'esprit des soigneurs agrémentés, peut-être aussi leur jalousie. Sans doute y avait-il de cela, oui. Mais sans doute aussi qu'Hyriel - le spécialiste - apporterait d'autres éléments. Quand on est jaloux de quelqu'un pour ses techniques efficaces, certes l'on essaie de supprimer le rival... mais ne désire-t-on pas s'instruire de ce qui apparemment fonctionne ? Ou bien... ou bien non : il ne disait pas tout et il se logerait quelques vilaines pratiques dans ses agissements.
Pour ce qui concernait les rumeurs cependant, elle voulut bien le croire et hocha la tête. Sorcier ou pas, tout pouvait s'avérer prétexte à médisance. L'un était plus riche ? Ou plus brillant ? On le jalousait et le soupçonnait d'office. Une autre était plus belle, très courtisée ? Elle devait tout de même agir quelque peu en allumeuse...
-- J'entends. Votre... situation doit du reste faciliter les on-dit de mauvais goût, fit-elle avec un regard bref et parfaitement neutre vers ses béquilles - sans que ne s'y lût ni mépris ni pitié ; c'était un fait de Nature, rien de plus, et si diablerie il y avait, Florentyna ne croyait pas contrairement à son père que les disgrâces du corps y aient parti prenant. D'ailleurs à ce propos je sais quelles idées déplacées peuvent entretenir certaines personnes sur le sujet. J'espère que vous n'avez pas été et ne serez jamais incommodé céans pour votre différence. Dans le cas contraire j'en serais navrée.
Manière indirecte de s'inquiéter de l'attitude de Marthe et de son père - car c'était clairement eux qu'elle visait. Manière encore plus indirecte de s'excuser à mots-couverts pour les très probables paroles injurieuses qui, elle le craignait, devaient avoir été servies au jeune homme à son arrivée à Monthoux. Mais une fois encore, la demoiselle tournait les choses de manière à ne pas avoir l'air de critiquer son père ni son intendante. Dans leur dos, ce serait d'un vulgaire !
De nouveau, son regard passa sur les sols de la serre en préparation, puis remonta vers le bureau où travaillait Hyriel. En y voyant des documents, elle fut alors inspirée de demander :
-- Puis-je regarder vos travaux ?
S'il n'y avait là bel et bien que de la science, Florentyna serait curieuse de mettre le nez dans ce qui concernait toutes ces herbes, plantes et leurs utilisations. Sa voix avait été cette fois-ci plus affirmée, et sous la question formulée pour les exigences de la politesse, de la bouche de Mademoiselle il fallait entendre un ordre.
Laissant à Hyriel le temps de se lever et de la suivre vers les manuscrits, elle profita du chemin pour embrayer le plus naturellement possible sur un autre point :
-- Je suis certaine que je n'y trouverai que matière à apprendre moi même beaucoup. Rien de malfaisant ou illicite. Et de toute façon, vous êtes bon chrétien. (Et d'ajouter, tout à fait innocemment : ) N'est-ce pas ?
Ces affaires de Lupanar et de désertion des cultes du Seigneur lui restaient en mémoire et lui trottaient dans la tête.
Re: [3 décembre 1597] Diablerie tient à peu de choses ¤ Hyriel - Florentyna [Terminé]
Hyriel remercia par un sourire Florentyna de sa bonté. Vraiment, il ne comprenait pas comment un comte aussi odieux pouvait avoir une fille aussi gentille. Il raconta l’histoire avec le Premier Conseiller, s’attendant à être réprimandé, et ne put cacher son étonnement à la réaction de son interlocutrice. Il cligna des yeux et inclina le buste, flatté.
« Disons que j’ai offert ma modeste participation à l’affaire… »
Il esquissa un sourire aux mots qu’elle prononça ensuite. Ah ça… Il haussa simplement les épaules.
« Insuffisants… Si je dois parler franchement, je dirais inutile, voire dangereux… À quoi bon saigner quelqu’un qui aurait plutôt besoin d’énergie ? Alors que les plantes, elles contiennent des essences qui aident le corps de l’intérieur. Ce type de médecine a souvent fait ses preuves mais… j’imagine que cela ne doit pas plaire à ceux qui ont le pouvoir, de reconnaître qu’il est parfois si simple de se soigner, rien qu’en se baissant pour cueillir une herbe… »
Une lueur d’excitation avait brillé dans ses yeux quand il parlait de ces essences médicinales que contenaient les plantes. Une des nombreuses merveilles de la nature. Il s’était toutefois bien retenu de critiquer davantage les méthodes officielles devant la demoiselle de Monthoux. Il l’écouta ensuite et nota son regard vers ses béquilles. Étonnant tout de même, comparé aux regards de son père. Il sourit à la suite. Cette demoiselle était vraiment un ange. Il repensa à son entretien avec l’intendante, au regard du comte sur lui…. et haussa les épaules.
« Rien d’inhabituel, je dirais… »
Il sourit encore plus à sa demande, même s’il se doutait bien que ce n’était pas une vraie demande mais plutôt un ordre. Il se releva et inclina le buste.
« Bien entendu, Mademoiselle. »
Il clopina alors vers son bureau en écoutant la demoiselle, ravi de percevoir de l’intérêt dans sa voix. Il sourit encore plus sur la fin, fidèle à ton personnage.
« Nous apprenons à chaque minute de notre vie, n’est-ce pas ? Et bien entendu, qui ne l’est pas ? »
Lui, justement, ou plutôt Hyriel, pas Louis.
« Disons que j’ai offert ma modeste participation à l’affaire… »
Il esquissa un sourire aux mots qu’elle prononça ensuite. Ah ça… Il haussa simplement les épaules.
« Insuffisants… Si je dois parler franchement, je dirais inutile, voire dangereux… À quoi bon saigner quelqu’un qui aurait plutôt besoin d’énergie ? Alors que les plantes, elles contiennent des essences qui aident le corps de l’intérieur. Ce type de médecine a souvent fait ses preuves mais… j’imagine que cela ne doit pas plaire à ceux qui ont le pouvoir, de reconnaître qu’il est parfois si simple de se soigner, rien qu’en se baissant pour cueillir une herbe… »
Une lueur d’excitation avait brillé dans ses yeux quand il parlait de ces essences médicinales que contenaient les plantes. Une des nombreuses merveilles de la nature. Il s’était toutefois bien retenu de critiquer davantage les méthodes officielles devant la demoiselle de Monthoux. Il l’écouta ensuite et nota son regard vers ses béquilles. Étonnant tout de même, comparé aux regards de son père. Il sourit à la suite. Cette demoiselle était vraiment un ange. Il repensa à son entretien avec l’intendante, au regard du comte sur lui…. et haussa les épaules.
« Rien d’inhabituel, je dirais… »
Il sourit encore plus à sa demande, même s’il se doutait bien que ce n’était pas une vraie demande mais plutôt un ordre. Il se releva et inclina le buste.
« Bien entendu, Mademoiselle. »
Il clopina alors vers son bureau en écoutant la demoiselle, ravi de percevoir de l’intérêt dans sa voix. Il sourit encore plus sur la fin, fidèle à ton personnage.
« Nous apprenons à chaque minute de notre vie, n’est-ce pas ? Et bien entendu, qui ne l’est pas ? »
Lui, justement, ou plutôt Hyriel, pas Louis.
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
- Fiche perso : ¤ Diable ? Médecin ? Sorcier ? À voir...
¤ Les trois comparses
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Re: [3 décembre 1597] Diablerie tient à peu de choses ¤ Hyriel - Florentyna [Terminé]
Un sourire amusé traversa le blanc visage de Florentyna : en effet, Hyriel avait été l'instigateur de la chute du monstre de Rottenberg, mais ainsi qu'il le rappelait il avait agi en équipe. Et le partenaire facétieux n'était autre que "Dame Prudence" - actuellement avec se belle-mère et son amant. Tout de même, la situation s'avérait drôle quoique répréhensible, digne d'un de ces romans d'aventures dont la demoiselle appréciait la lecture. Ceux d'un certain Boréalion surtout la faisaient rire, rêver, la tenaient éveillée jusqe tard la nuit. Cependant la fille de Monthoux dut se reprendre, regagner son sérieux.
La conversation tourna sur le sujet qui l'amenait céans. Elle écouta avec intérêt les explications du guérisseur, surprit même cette lueur de passion dans ses yeux au bleu profond. Florentyna ne voyait que rarement cette excitation dans le milieu corseté qui l'entourait. Partout ne régnaient que mesure, bonnes manières contrites... ou l'habitude de côtoyer tellement de livres, d'œuvres d'art et de raffinement que les gens de sa caste n'en voyaient plus la vraie valeur, n'en connaissaient plus le feu. Même ses professeurs, tous ces doctes qui venaient pour ses cours particuliers depuis sa plus tendre enfance devaient afficher l'austérité de l'habitude. Se pouvait-il que chez certains, le savoir se transformât en rouille autour du cœur et du cerveau ? Elle, elle éprouvait toujours tant d'émoi quand elle lisait, apprenait, recevait ces dizaines d'artistes dont elle était la mécène, se rendait à l'opéra. Pour trop de gens, ces grandeurs de l'esprit ne faisaient partie que du décorum de monstration de leur pouvoir - tout intérêt humble et sincère endormi dans l'accoutumance. Aussi ne put-elle qu'être captivée par l'éclat d'intérêt qui dansotait dans le regard du jeune homme. Ces prunelles enflambées lui rappelèrent quelque peu celles de Kalisha parlant de son Sylvère. Lui, il aimait cette science qu'il s'employait à lui faire comprendre.
-- Je suppose... que c'est en médecine le même problème qui secoue actuellement le monde des lettres ? Les Modernes se querellent contre les Anciens qui jurent par l'imitation des antiques. Et je me souviens d'un... (d'un de nos anciens esclaves, se retint-elle de dire : c'eût été trop surprenant et la possible porte à moult questions) homme immensément savant m'ayant expliqué qu'en cosmologie aussi, il y a en ce moment des scientifiques qui risquent gros à remettre en doute le système solaire des Antiques. Si ce que vous décrivez n'a rien de répréhensible, il est triste de ne pas les intégrer par pure allégeance au monde Antique... aussi riche et digne d'imitation soit-il sur d'autres points. (Un temps, songeuse) Est-ce aussi parce que la frontière peut être poreuse entre le moment où un élément soigne... et le moment où il devient poisonneux ? Et que par peur on bannit l'élément entier ? Je ne sais pas, je ne connais rien à votre discipline, mais c'est ce qui arrive en littérature : il est certains tenants de la morale qui désireraient bannir théâtre et romans, car tous pleins de richesses qu'ils sont d'une part... ils seraient beaucoup trop pernicieux notamment pour... les jeunes filles.
Elle rit à la pique que glissa Hyriel quant aux Grands refusant d'admettre devoir se baisser pour se soigner. Un rire bref, contenu, aussitôt ravalé. D'autres auraient jugé ce mot insolent. Toutefois... il recelait une part de vérité. Il n'y avait qu'à voir son père et d'autres aristocrates ! A en être voisins du Capitole, l'on en oublie la terre. Elle même... ne s'excluait pas du lot : Florentyna avait conscience de connaître assez peu de chose du "vrai monde" - quoiqu'elle faisait de son mieux pour y être bienfaitrice, entre tous ces autres moments qu'elle passait dans les arts.
Le haussement d'épaules fataliste du guérisseur en dit ensuite assez long à la jeune femme : la Marthe et son père n'avaient pas dû le rater au sujet de son infirmité. Florentyna poussa un soupir accompagné d'un regard navré.
-- Mais que n'ont-ils pas compris dans "Ni cet infirme, ni ses parents n'ont péché", fit-elle en se remémorant ce chapitre des Évangiles où Jésus défendait un aveugle, avant d'ajouter dans un début de rictus : Nous parlions juste avant de textes anciens qu'il serait bon de mettre à distance, mais pour le coup ce texte ancien là mérite qu'un chrétien s'en souvienne.
Le pouvoir semblait oublier ce qui l'arrangeait et conserver ce qui le servait. Quelle peine que ces écarts ! Car malgré eux, Florentyna voulait garder foi et en la justice, en l'Eglise, et en toutes les formes d'autorités nécessaires en ce monde. Malheureusement, elles étaient aussi imparfaites et faillibles que l'humain lui-même. La demoiselle voulait croire en leur possible bonification. Mais pouvoir continuer de s'en remettre à elle en confiance - confiance qu'apportait l'ordre.
Elle s'approcha de la table vers laquelle Hyriel béquilla, s'installa à une chaise au-devant de ses fiches et ouvrages. Quelque peu inspectrice, mais surtout de plus en plus curieuse au fil de son feuilletage, elle tourna des pages, tira des feuillets, posera ses yeux concentrés sur tout ce que les documents d'Hyriel auront à lui donner à voir. N'y avait-il là que science, érudition et rationalité ? Les fantasmes que l'on se faisait des manuels des guérisseurs et sorciers n'étaient-ils, précisément, que du fantasme ? Certes un peu impolie pour le coup, elle naviguait seule sans autorisation du propriétaire entre les feuillets et lignes des fichiers - et sans que ce ne soit lui qui la guidât ici ou là.
En pérégrinant, elle souffla après la réponse du guérisseur, comme allant de soi : qui n'était donc pas bon chrétien ?
-- Trop de gens malheureusement, quand bien même notre Sainte Eglise, au même titre que chacun de ses membres, a ses défauts qu'il faut corriger. Mais je suis ravie d'entendre que tel n'est pas votre cas (un temps) alors même qu'il se dit en ville de méchantes rumeurs voulant le contraire.
Re: [3 décembre 1597] Diablerie tient à peu de choses ¤ Hyriel - Florentyna [Terminé]
Hyriel se sentit plus rassuré en voyant un sourire illuminer le visage de la Demoiselle de Monthoux. Certes, il fut éphémère mais il n’en demeure pas moins qu’il fut. Il fut ravi qu’elle ne lui tienne pas rigueur de ses propos légèrement osés sur les grands de ce monde pour quelqu’un de sa condition. Il écouta sa réponse avec attention. Les lettres… Il devait bien admettre qu’il n’y connaissait pas grand-chose, juste le nécessaire qu’il avait eu le temps ou le loisir d’apprendre avant de devoir fuir son pays. Ainsi, même entre grands savants, ils trouvaient le moyen de se faire la guerre ? Décidément, l’homme ne changerait jamais. Il nota toutefois l’hésitation de la demoiselle, sans toutefois pouvoir comprendre ce qu’elle avait failli dire. Quel type de relation l’avait donc liée à cet homme ? Il relégua ce questionnement plus loin dans son esprit pour écouter la suite et acquiesça du chef. Effectivement, c’était bien résumé. Il sourit ensuite en la voyant parler de la frontière entre plantes et poisons.
« Tout est poison, rien n’est poison, le reste est une question de dosage, effectivement. Soigner avec les plantes nécessite une connaissance, un savoir qui ne laisse parfois pas place à l’imprécision. Comment pourrait-il en être autrement quand on touche à la vie humaine ? »
Il nota avec amusement son hésitation sur la fin. Elle, elle lisait des romans ou alors elle en avait envie mais était trop effrayée pour oser le faire ou le reconnaître. Il ne releva toutefois pas, par politesse et par respect, mais cela le confortait dans l’idée que cette jeune femme était bien plus qu’une simple fille de comte. Il tâcha ensuite de lui sourire quand elle prit sa défense. Il ne reconnut pas la citation mais comprit ensuite qu’elle citait la bible. C’était bon à savoir. Il se contenta de hausser à nouveau les épaules, n’ayant malheureusement pas la réponse à sa question. Il la laissa s’asseoir sur sa chaise et la regarda parcourir ses feuillets. Des schémas de jardins et bosquets, des listes et notes sur les plantes à faire grandir dans la serre, des dessins, des croquis, des notes à part pour les vertus médicinales ou dangers de chacune… Si cela pouvait la rassurer quant à son innocence magique… Il écouta sans broncher sa réponse, sur les bons chrétiens. Il se retint de sourire et se contenta de hocher simplement la tête. Il était habitué à mentir sur ce point, il ne culpabilisait plus de tromper à ce propos. Il soupira à la fin.
« Oui, beaucoup de rumeurs circulent à ce sujet, sans doute parce que je fais concurrence aux médecins officiels. Quand on veut tuer son chien, ne prétend-on pas qu’il a la rage ? »
« Tout est poison, rien n’est poison, le reste est une question de dosage, effectivement. Soigner avec les plantes nécessite une connaissance, un savoir qui ne laisse parfois pas place à l’imprécision. Comment pourrait-il en être autrement quand on touche à la vie humaine ? »
Il nota avec amusement son hésitation sur la fin. Elle, elle lisait des romans ou alors elle en avait envie mais était trop effrayée pour oser le faire ou le reconnaître. Il ne releva toutefois pas, par politesse et par respect, mais cela le confortait dans l’idée que cette jeune femme était bien plus qu’une simple fille de comte. Il tâcha ensuite de lui sourire quand elle prit sa défense. Il ne reconnut pas la citation mais comprit ensuite qu’elle citait la bible. C’était bon à savoir. Il se contenta de hausser à nouveau les épaules, n’ayant malheureusement pas la réponse à sa question. Il la laissa s’asseoir sur sa chaise et la regarda parcourir ses feuillets. Des schémas de jardins et bosquets, des listes et notes sur les plantes à faire grandir dans la serre, des dessins, des croquis, des notes à part pour les vertus médicinales ou dangers de chacune… Si cela pouvait la rassurer quant à son innocence magique… Il écouta sans broncher sa réponse, sur les bons chrétiens. Il se retint de sourire et se contenta de hocher simplement la tête. Il était habitué à mentir sur ce point, il ne culpabilisait plus de tromper à ce propos. Il soupira à la fin.
« Oui, beaucoup de rumeurs circulent à ce sujet, sans doute parce que je fais concurrence aux médecins officiels. Quand on veut tuer son chien, ne prétend-on pas qu’il a la rage ? »
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
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Re: [3 décembre 1597] Diablerie tient à peu de choses ¤ Hyriel - Florentyna [Terminé]
-- En effet. Après tout même la théorie des humeurs parle de ce juste équilibre à trouver tant le corps humain est complexe et subtil. Et là-dessus, il me semble qu'elle ait raison. Pourquoi donc seul le travail de certaines matières serait-il pernicieux ? fit-elle, songeant aussi bien aux plantes qu'aux genres littéraires dont on déconseillait la production et la lecture. La philosophie elle-même recommande de s'éloigner des jugements excessifs sur toute chose pour trouver le juste dosage. Le bon milieu - Aristotélès Dixit... Oh mais me voilà encore à citer un Ancien, j'ai décidément du chemin à faire, ajouta-t-elle avec un fond d'auto-dérision.
Et derrière ce constat à la légère : la conscience de son ignorance, ainsi que de centaines d'années de pensée différente qu'on préférait occulter pour revenir toujours à l'imitation des Antiques. Ce siècle s'en faisait une fierté et il était difficile - même dans les milieux les plus aisés - de mettre la main sur des théories sortant un peu des canons. Et encore ! Elle se demandait si cette Antiquité tant plébiscitée n'était pas qu'une vision réduite et assagie : tous les Anciens étaient-ils réellement des sages pondérés ? A côté de Socrate et Appolon, il y avait aussi le Dionysiaque ou des philosophes fous...
-- Oh... Ce sont de beaux travaux. Vous dessinez bien, dit Florentyna en promenant son regard sur les plans de parterre et surtout les documentations de plantes avec leur lot de croquis naturalistes.
C'était là tout ce qu'elle pouvait à peu près apprécier, n'ayant pas le niveau pour comprendre les indications plus scientifiques - notes biologiques, calculs de dosages... Comme toute jeune fille de bonne famille, elle recevait des cours de dessin - entre autres leçons de danse, de virginal, de maintien, de broderie... La demoiselle aimait le dessin et la peinture. Elle n'y brillait certainement pas et ses productions restaient seulement celles de la "bonne élève" sans qu'il n'y eut réellement un souffle, un style qui en émane. Mais elle n'en admirait que d'autant plus les productions soignées qu'en la matière elle pouvait croisées. Il y avait évidemment celles du jeune Alexandre - époustouflantes ! Pour le coup, ce garçon était un artiste. Une telle vie jaillissait de ses portraits ! Et dire qu'il était esclave, que l'on gâchait un tel talent autant que ses compétences de libraire désormais. Quant aux croquis d'Hyriel, ils étaient beaucoup moins artistiques que techniques, toutefois la jeune Monthoux en saluait la précision et l'aisance.
Curieuse, elle lut ici et là quelques remarques sur telle ou telle plante, commençant à cerner ce qui bientôt allait pousser dans le jardin de la princesse. Plusieurs fleurs médicinales attirèrent son attention. Et d'autres par leur seule beauté ou exotisme. Malheureusement, tout cela allait devoir attendre des mois. L'hiver s'en venait.
-- Voilà qui augure une serre dont Kalisha pourra être fière. J'ai hâte que la belle saison arrive pour voir se concrétiser ce qui pour l'heure n'est que sur ces papiers. (Un temps, intriguée de ce qu'elle feuilletait en même temps) La mandragore... La verveine, la belladone... Pourquoi ces plantes ont-elles une réputation si démoniaques si chaque végétal sans exception est bon ou néfaste selon son usage ? D'où vient leur légende noire ?
Florentyna hocha gravement la tête au sujet d'un constat si malheureux et si réaliste : accuser les concurrents de la rage. Les infirmes et les "assistés" aussi, dans les situations de crise économique - besoin de coupables... Ou encore les femmes des pulsions des hommes. Voilà qui était humain. Trop humain. Et ne changerait sans doute guère.
-- Mais... Rumeurs ou pas, trouvez-vous donc si peu d'intérêt aux saints offices ?
C'était moins une demande inquisitoriale qu'une simple curiosité : le jeune homme ne présentait apparemment rien de démoniaque et il avait de l'esprit - aussi la demoiselle apprécierait-elle de comprendre sa conception de la chrétienté sans ces rituels. Car quitte à être honnête, autant ne pas faire comme si elle ignorait que le guérisseur brillait aussi par sa désertion des messes et autres sacrements pourtant réconfortants pour moult croyants.
Re: [3 décembre 1597] Diablerie tient à peu de choses ¤ Hyriel - Florentyna [Terminé]
Hyriel écouta en souriant et en approuvent de signes de tête la réflexion de la Demoiselle de Monthoux. Effectivement, et le problème résidait en ce que les médecins diplômés agissaient à l’encontre de ce bon équilibre en croyant dur comme fer être dans la droite ligne. Il sourit sur la fin avant de la voir redevenir songeuse et il se radoucit.
« Tout ce qu’on dit les Anciens n’était pas mauvais, le tout est, à mon sens, de savoir faire la part des choses, à la lumière des avancées actuelles. »
Il sourit à ses compliments sur ses dessins et inclina le buste avec modestie.
« Votre compliment m’honore, Mademoiselle. »
Il la vit ensuite s’arrêter pour lire certains passages. Peut-être cela lui permettra-t-il de se rassurer quant à son travail, en lisant les avertissements et recommandations sur ces plantes… Il sourit à ses questions qui dénotaient une curiosité innocente.
« Pour la mandragore, c’est dû, comme vous pouvez le voir sur ce dessin, à la forme de ses racines. Au premier coup d’œil, on croirait voir un être humain. En plus de cela, il est possible d’en retirer une substance somnifère ou alors capable de mouvoir l’esprit dans des transports joyeux. Cela a de quoi impressionner les esprits au premier abord et c’est sans doute pour cela que des légendes lui prêtent un cri mortel pour l’homme. »
Tout en parlant, il s’était approché et avait sorti un croquis de mandragore pour le lui montrer. Il en chercha ensuite un de verveine, plus complet puisqu’il avait l’habitude de l’utiliser et il sourit en le posant à sa vue. Ses yeux commençaient à pétiller
« Pour la verveine, c’est plus complexe. Il y a plusieurs plantes que nous connaissons sous ce nom, de même pour les Anciens qui désignaient également de ce nom toutes les plantes magiques, et ceux-ci lui attribuent un grand nombre de vertus. Parmi elle, il y a celle de répulsif à serpent et araignées ou guérisseuse de morsures mais aussi d’apaisant pour les maux de ventre. Magie et médecine étaient liées déjà à l’Antiquité et la verveine servait aussi dans les eaux lustrales ou pour apporter la bonne humeur aux habitants. Dans cette veine, on lui a également attribuer des vertus de philtre d’amour et d’autres choses dans ce goût-là. » Mieux valait ne pas détailler ce dernier point devant ses oreilles chastes de jeune fille, elle n’y était guère habituée. « À partir de là, on l’a dite utile pour invoquer les démons ou autres voire, du fait de son association avec Vénus et adjointe à certaines formules, pour briser le sentiment amoureux. Toutefois, rassurez-vous, cette verveine-là est surtout utile pour les maux de ventres ou pour sa bonne odeur. »
Il retrouva ensuite un autre schéma, d’une haute plante à baies noires.
« Quant à la belladone, elle a été associée à la mandragore et à ses effets sur l’esprit et donc à la magie noire, en plus d’avoir des baies extrêmement toxiques, même si elles servent également à dilater les pupilles pour rendre belle, d’où le nom de la plante. Je me permets toutefois de vous mettre en garde à ce propos : ne vous y essayez pas. Vos yeux en pâtiraient et votre santé également. Toutefois, cette plante est très utile pour soulager les rages de dents et, de nos jours, elle est de plus en plus cultivée parmi les simples. »
Il sourit, satisfait d’avoir pu enseigner un peu de son art, avant de se mordre la lèvre à sa question. Elle devait savoir qu’on ne le voyait presque jamais et il baissa les yeux.
« Par respect, je n’aime pas mentir dans un lieu saint mais, si les gens, prêtres et fidèles, savaient mon métier, ils me traiteraient de diable. Cela compromettrait quelque peu la tenue du saint office. »
Il y avait bien d’autres choses, comme le fait que c’était ennuyeux à mourir et ne servait à rien selon lui, mais il préférait ne pas entrer dans les détails pour des raisons diplomatiques.
« Tout ce qu’on dit les Anciens n’était pas mauvais, le tout est, à mon sens, de savoir faire la part des choses, à la lumière des avancées actuelles. »
Il sourit à ses compliments sur ses dessins et inclina le buste avec modestie.
« Votre compliment m’honore, Mademoiselle. »
Il la vit ensuite s’arrêter pour lire certains passages. Peut-être cela lui permettra-t-il de se rassurer quant à son travail, en lisant les avertissements et recommandations sur ces plantes… Il sourit à ses questions qui dénotaient une curiosité innocente.
« Pour la mandragore, c’est dû, comme vous pouvez le voir sur ce dessin, à la forme de ses racines. Au premier coup d’œil, on croirait voir un être humain. En plus de cela, il est possible d’en retirer une substance somnifère ou alors capable de mouvoir l’esprit dans des transports joyeux. Cela a de quoi impressionner les esprits au premier abord et c’est sans doute pour cela que des légendes lui prêtent un cri mortel pour l’homme. »
Tout en parlant, il s’était approché et avait sorti un croquis de mandragore pour le lui montrer. Il en chercha ensuite un de verveine, plus complet puisqu’il avait l’habitude de l’utiliser et il sourit en le posant à sa vue. Ses yeux commençaient à pétiller
« Pour la verveine, c’est plus complexe. Il y a plusieurs plantes que nous connaissons sous ce nom, de même pour les Anciens qui désignaient également de ce nom toutes les plantes magiques, et ceux-ci lui attribuent un grand nombre de vertus. Parmi elle, il y a celle de répulsif à serpent et araignées ou guérisseuse de morsures mais aussi d’apaisant pour les maux de ventre. Magie et médecine étaient liées déjà à l’Antiquité et la verveine servait aussi dans les eaux lustrales ou pour apporter la bonne humeur aux habitants. Dans cette veine, on lui a également attribuer des vertus de philtre d’amour et d’autres choses dans ce goût-là. » Mieux valait ne pas détailler ce dernier point devant ses oreilles chastes de jeune fille, elle n’y était guère habituée. « À partir de là, on l’a dite utile pour invoquer les démons ou autres voire, du fait de son association avec Vénus et adjointe à certaines formules, pour briser le sentiment amoureux. Toutefois, rassurez-vous, cette verveine-là est surtout utile pour les maux de ventres ou pour sa bonne odeur. »
Il retrouva ensuite un autre schéma, d’une haute plante à baies noires.
« Quant à la belladone, elle a été associée à la mandragore et à ses effets sur l’esprit et donc à la magie noire, en plus d’avoir des baies extrêmement toxiques, même si elles servent également à dilater les pupilles pour rendre belle, d’où le nom de la plante. Je me permets toutefois de vous mettre en garde à ce propos : ne vous y essayez pas. Vos yeux en pâtiraient et votre santé également. Toutefois, cette plante est très utile pour soulager les rages de dents et, de nos jours, elle est de plus en plus cultivée parmi les simples. »
Il sourit, satisfait d’avoir pu enseigner un peu de son art, avant de se mordre la lèvre à sa question. Elle devait savoir qu’on ne le voyait presque jamais et il baissa les yeux.
« Par respect, je n’aime pas mentir dans un lieu saint mais, si les gens, prêtres et fidèles, savaient mon métier, ils me traiteraient de diable. Cela compromettrait quelque peu la tenue du saint office. »
Il y avait bien d’autres choses, comme le fait que c’était ennuyeux à mourir et ne servait à rien selon lui, mais il préférait ne pas entrer dans les détails pour des raisons diplomatiques.
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Re: [3 décembre 1597] Diablerie tient à peu de choses ¤ Hyriel - Florentyna [Terminé]
Rarement dans son quotidien la demoiselle de Monthoux pouvait tenir des conversations intéressantes comme celles-ci. Son père ne nourrissait pas d'intérêt pour grand chose - outre la chasse et les jeux de salon. Dans le beau monde, on parlait essentiellement complots ou mariages. Oh, bien entendu il arrivait de temps à autres que les discussions revêtent une meilleure teneur : celles qu'elle avait avec ses amies lors des salons littéraires, ou bien celles qui animaient toujours les sorties de théâtre ou d'opéra où il s'agissait de commenter la représentation à laquelle on venait d'assister. Toutefois, Florentyna commençait à bien connaître des domaines comme les arts et les lettres - assez pour être de moins en moins surprise par les commentaires des uns et des autres, pour n'y entendre rien de neuf par rapport à ce qu'elle savait déjà. Avec Hyriel, elle effleurait des domaines qui lui restaient jusqu'alors inconnus et qui avaient le don de raviver sa soif d'apprendre. Du reste, une nouvelle fois elle s'attendrit grandement à voir le jeune homme si passionné, si enthousiaste à partager ses connaissances ! Cela se voyait à sa mine, à son regard, cela s'entendait dans le tour enthousiaste de ses mots.
Bien loin de la fille de Monthoux étaient désormais les menaces qui l'habitaient avant d'entrer céans. Elle qui prévoyait de se faire une idée du guérisseur - mais aussi de lui dire qu'elle savait ce qu'il lui resterait à faire si elle découvrait quoi que ce fut confirmant les rumeurs de sorcellerie... - voici que ce qu'elle entendait et lisait la rassurait. Lui plaisait, même. Tout comme les explications que le jeune homme lui donna volontiers au sujet de toutes ces plantes chargées de légendes noires. Elle acquiesça, retint nombre de choses, suivit les gestes d'Hyriel le long des images.
-- C'est fascinant comme tout est vu à l'aune de l'Homme, commenta-t-elle au sujet de toutes ces correspondances entre les formes anthropomorphes de la faune et les pouvoirs qu'on lui prêtait. Une plante dont la forme est celle d'un humain, ou bien tous ces conseils de diététique qui disent que tel fruit est fait pour soigner telle partie du corps, parce que sa forme évoque le foie, ou le cœur, ou que sais-je encore. C'est le point des humanistes, du macrocosme au microcosme, tout est lié et tout fait signe par des correspondances, l'idée est très rassurante mais il faut croire qu'elle peut aussi nous fourvoyer.
Elle avait été songeuse en exprimant cette idée, étonnée en effet d'entendre jusqu'où trouver de la forme humaine dans une plante générait aussitôt de drôles de légendes. Mais la chose à présent s'expliquait. A dire vrai, elle n'avait jamais vu à quoi ressemblait une pousse de mandragore dans son entier.
-- Voilà qui éclaire... à mettre des images sur le peu que je connais. Tout ce que j'ai vaguement lu en botanique, ce sont des extraits choisis du Liber divinorum operum, l'œuvre naturaliste de Sainte Hildegarde. (La suite de ce que lui explique Hyriel l'étonna bien davantage et lui fit même pousser un petit rire décontenancé) Des... des plantes pour se droguer et être joyeux ? Vraiment ? Mais... cela n'est-il pas interdit et ne risque-t-il pas de dérégler les humeurs ? Quant aux philtres pour briser l'amour ou le générer, sont-ce là des fables ou bien cela fonctionne-t-il réellement ? (Un temps, se laissant entraîner dans ses associations d'idées et goûts littéraires) En tout cas, ces philtres ont le mérite de nous offrir de belles histoires à lire ! Circé et Glaucus, Tristan et Iseult, vous connaissez ?
Elle trouva du reste assez navrant de se rendre joyeux de manière artificielle : fallait-il ne pas l'être dans son quotidien et pour de vraies bonnes raisons, pour déclencher des émotions avec des substances... Et si... Peut-être aurait-ce fait du bien à Kalisha, s'oublia-t-elle à penser dans une seconde égarée, au souvenir du morne quotidien de la princesse depuis son mariage. Au moins, depuis peu la Djerdanne avait de vraies raisons de contentement au domaine avec sa dame de compagnie. Avant cela, Florentyna avait fait de son mieux... et se désola que ce ne fut pas assez.
-- Hm, je vois, murmura-t-elle à la confidence d'Hyriel quant à sa désertion des messes. Mais... je trouve cela triste malgré tout. Vous savez, les églises seraient désertes si seuls les gens innocents et vierges de tout commérage y entraient. J'ai envie de croire que la bave de certains paroissiens doit peu compter et que chacun est accueilli tel qu'il est par le Seigneur. Et puis... ne craigniez-vous pas de vous ostraciser vous-même encore plus, et de laisser inconsciemment les gens penser que vous avez effectivement des choses louches à vous reprocher, en ne vous mêlant pas à la communauté par crainte d'avoir à... mentir un peu ?
Re: [3 décembre 1597] Diablerie tient à peu de choses ¤ Hyriel - Florentyna [Terminé]
Hyriel écouta l’analyse de la demoiselle de Monthoux et acquiesça.
« En effet. L’Homme a toujours tendance à chercher des correspondances avec lui-même, pour se rassurer ou pour s’expliquer cette nature qui le dépasse. C’est aussi pour cela que les Antiques voyaient leurs dieux à l’image de l’Homme, j’imagine. Des êtres qui avaient du pouvoir sur les choses ne pouvaient que ressembler à ceux qu’ils connaissaient déjà. »
Il sourit ensuite à sa surprise quant à ses réponses. Elle était si savante sur certains points mais en même temps, si naïve sur d’autres… La faute de son éducation, bien entendu
« Vraiment, oui, mais comme vous le dites si bien, cela peut dérégler le corps et, si jamais il est vraiment besoin de les utiliser, il faut le faire avec parcimonie. Quant aux philtres, je n’ai jamais eu l’occasion de les utiliser ou de les voir usés alors je ne fais que raconter les légendes avec la distance qui s’impose. »
Il ne jugea pas une bonne idée de lui parler de ces plantes qui, à défaut de faire naître l’amour véritable dans le cœur d’une personne, peuvent exciter son désir, en s’en servant par exemple comme parfum… La demoiselle demeurait une demoiselle de la noblesse, non encore mariée et qui ne connaissait sans doute pas ces choses-là. Autant ne pas la choquer. Il sourit à la mention de la littérature, qui était plus dans son domaine à elle.
« Je ne les connais sans doute pas aussi bien que vous mais j’en ai entendu des récits, en effet. Comme quoi, ces légendes nourrissent l’imaginaire des hommes depuis des lustres ! »
L’ombre qui passa sur le visage de son interlocutrice n’échappa pas à Hyriel mais il ne releva pas, trop poli pour cela. Il écouta ensuite sa réponse, beaucoup plus bienveillante qu’il ne l’aurait pensé. Cela le fit sourire doucement, surtout la petite hésitation à la fin.
« Effectivement, c’est un risque intéressant que vous soulevez là. Cela mérite réflexion, je pense, en pesant le pour et le contre. »
« En effet. L’Homme a toujours tendance à chercher des correspondances avec lui-même, pour se rassurer ou pour s’expliquer cette nature qui le dépasse. C’est aussi pour cela que les Antiques voyaient leurs dieux à l’image de l’Homme, j’imagine. Des êtres qui avaient du pouvoir sur les choses ne pouvaient que ressembler à ceux qu’ils connaissaient déjà. »
Il sourit ensuite à sa surprise quant à ses réponses. Elle était si savante sur certains points mais en même temps, si naïve sur d’autres… La faute de son éducation, bien entendu
« Vraiment, oui, mais comme vous le dites si bien, cela peut dérégler le corps et, si jamais il est vraiment besoin de les utiliser, il faut le faire avec parcimonie. Quant aux philtres, je n’ai jamais eu l’occasion de les utiliser ou de les voir usés alors je ne fais que raconter les légendes avec la distance qui s’impose. »
Il ne jugea pas une bonne idée de lui parler de ces plantes qui, à défaut de faire naître l’amour véritable dans le cœur d’une personne, peuvent exciter son désir, en s’en servant par exemple comme parfum… La demoiselle demeurait une demoiselle de la noblesse, non encore mariée et qui ne connaissait sans doute pas ces choses-là. Autant ne pas la choquer. Il sourit à la mention de la littérature, qui était plus dans son domaine à elle.
« Je ne les connais sans doute pas aussi bien que vous mais j’en ai entendu des récits, en effet. Comme quoi, ces légendes nourrissent l’imaginaire des hommes depuis des lustres ! »
L’ombre qui passa sur le visage de son interlocutrice n’échappa pas à Hyriel mais il ne releva pas, trop poli pour cela. Il écouta ensuite sa réponse, beaucoup plus bienveillante qu’il ne l’aurait pensé. Cela le fit sourire doucement, surtout la petite hésitation à la fin.
« Effectivement, c’est un risque intéressant que vous soulevez là. Cela mérite réflexion, je pense, en pesant le pour et le contre. »
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
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Re: [3 décembre 1597] Diablerie tient à peu de choses ¤ Hyriel - Florentyna [Terminé]
Songeuse, Florentyna acquiesça aux remarques du jeune homme. L'anthropomorphisme des déités en disaient sûrement davantage sur les humains que sur les Dieux. Ils n'étaient que si peu de chose et n'avaient qu'une vue si limitée... que se permettre d'affirmer connaître le Seigneur, ses plans, même son apparence, était d'un grand orgueil. Dans l'ignorance, donner ses propres traits aux déités s'avérait humain - cependant beaucoup présentaient détenir plus que des hypothèses.
-- Je veux bien croire en effet que, si Dieu a fait l'homme à son image, ce sont tout autant les hommes qui font les dieux pour se rassurer mais aussi parfois pour le pire. (Et elle-même, toute croyante qu'elle était, se réservait le loisir du questionnement - et y voyait une marque d'humilité là où d'aucuns jugeraient cela prétentieux. Un fin sourire aux lèvres, elle ajouta) Au moins il paraît que certains peuples se sont montrés plus créatifs dans les images qu'ils ont donné à leurs déités, avec des têtes d'animaux, des mélanges.
Derrière l'air de plaisanterie, cela l'intriguait. C'était remettre l'humain au milieu d'un vaste éventail d'espèces et envisager leur mêlement... plutôt que de le poser au sommet de toute autre créature. Pourtant, jusqu'à preuve du contraire, aucun animal ne pensait de façon aussi raffinée que l'humain...
Mais elle quitta ces nouveaux cheminements de pensée quand Hyriel la rassura quant à l'utilisation parcimonieuse qui s'imposait avec les plantes capable de dérégler les sentiments. Tout de même, voilà un domaine qui l'effrayait un peu ! Les émotions et sentiments relevaient du personnel, résultaient des rencontres, des réflexions... alors être capable de régler cela ou de le troubler avec des herbes en passant par-dessus la conscience du concerné ? Un petit pli apparut à son front alors qu'elle entendait ce que lui expliquait le guérisseur, cependant elle ne rebondira pas, trop ignorante et aussi gênée.
Songer aux légendes Gréco-Latines et à Tristan et Iseult l'aura de nouveau égayée. Un instant, en passionnée de lettres, et naïvement enthousiaste à partager ce qu'elle aimait, elle fut traversée par l'idée de proposer à Hyriel de lui prêter lesdits ouvrages. Florentyna était ainsi, toujours prompte à faire tourner ses lectures aux personnes avec lesquelles elle en parlait. Néanmoins, elle se rappela aussitôt que si la chose était possible avec des égaux... prêter un texte à un employé serait inconvenant. Que dirait-on si on trouvait de luxueux volumes appartenant à la demoiselle dans les affaires d'un jardinier - un domestique parmi tant d'autres ? Et après tout, aurait-il trouvé cela aussi intéressant qu'elle ? Son empressement à partager parlait parfois trop vite... et heureusement cette fois-ci pas du tout.
Elle sentit bien du reste qu'il serait tout aussi inconvenant de poursuivre cet échange relatif à la fréquentation des Saints Offices. Au moins avait-elle eu ce qu'elle souhaitait : un opinion plus précise - et rassurante - de ce "sorcier" comme on la qualifiait dans les rues de Braktenn. Non. De ce qu'elle venait d'entendre et de cette brève mais plaisante conversation, Florentyna songeait que Kalisha avait eu raison de faire confiance à ce jeune homme.
Au clocher qui sonna au loin, la demoiselle prit conscience de l'heure qui avait tourné. Elle rajusta sa fourrure, renfila ses gents et affirma dans un sourire des plus avenants - et sincères :
-- Mais j'entends qu'il est déjà none et je ne voudrais pas vous retarder dans vos travaux. Il serait fâcheux que l'on vous fasse grief... (Elle pensait surtout à la Marthe. Avait-elle déjà ambitionné de mettre les pieds dans la serre pour surveiller ce qui s'y déroulait ? Or Florentyna elle-même n'avait pas à rester plus longtemps sous peine d'éveiller des questions chez qui allait et venait autour de cette partie du domaine.) Même si je suis sûre que Dame Kalisha est une patronne des plus accommodantes - j'ai découvert avec elle que toutes les belle-mère n'étaient pas d'odieuses femmes !
Sur cette dernière légèreté, elle se prépara à afficher de nouveau le masque de distance qui s'imposait pour retraverser la cour, regagner le château puis ses appartement. Sur un dernier regard vers le guérisseur, et avec un élégant signe de tête en guise de salut, elle acheva :
-- Merci beaucoup pour cette conversation qui fut fort instructive. (Elle en avait rarement de cette teneur dans son entourage... hormis jadis avec Jérémie, à présent avec Kalisha et de temps en temps avec le jeune Bellanger - que cependant elle n'avait pas revu depuis longtemps suite à son asservissement.) Au revoir... Louis.
Sa langue ne devait pas fourcher. Elle devait prendre l'habitude de ce nom si elle venait à le recroiser, quand bien même sa véritable identité lui était connue. Tranquillement, et non sans un petit salut distant pour les trois autres employés, la jeune fille quitta la serre. Elle aurait hâte d'y remettre les pieds lorsque les parterres seraient fleuris et les allées riches de toutes ces plantes que Kalisha désirait. Florentyna admit l'idée que protéger ce guérisseur infirme ne causerait aucun trouble en ce fief : les choses s'annonçaient bien.
Re: [3 décembre 1597] Diablerie tient à peu de choses ¤ Hyriel - Florentyna [Terminé]
Hyriel écouta avec intérêt la réponse de la demoiselle sur l’anthropomorphisme des divinités. Voilà qui était original, comme pensée, de la part d’une fervente chrétienne. Il sourit à sa remarque finale en acquiesçant. Il voyait bien que cette idée la traversait et, en effet, il y avait de quoi.
« En effet. Peut-être est-ce là une manière de reconnaître la part d’animalité qu’il y a parfois en l’homme et que les divinités ne cacheraient pas ? Nous ne saurons probablement jamais… »
Il remarqua ensuite que ses explications la troublaient légèrement. En même temps, on frôlait là les limites de l’éducation d’une jeune fille. Il n’insista pas non plus, par égard pour elle. Il releva la tête en entendant le clocher, surpris, et, quand il se retourna, la demoiselle de Monthoux se relevait. Il lui rendit son sourire, ravi que l’entretien se soit bien passé. Il souffla de rire à sa plaisanterie sur les belles-mères. En même temps, ces deux-là avaient presque le même âge, cela devait aider pour qu’elles s’entendent bien. Il s’inclina profondément à son salut.
« C’est moi qui vous remercie, Mademoiselle, pour votre venue et pour cet échange. Nous serons toujours ravis de vous accueillir dans cette modeste serre. Au revoir… »
Il nota son hésitation mais ne la releva pas. Les trois autres saluèrent également la demoiselle, avec déférence. Quand elle partit, Hyriel revint s’asseoir à sa place et les trois autres s’approchèrent pour tenir conseil.
« Nous aurions pu tomber sur pire, comme maîtresse… »
Tous approuvèrent Florentin d’un hochement de tête et son frère s’autorisa un sourire.
« En effet. Et elle semble très intelligente ! Qui sait, peut-être qu’un jour, elle sera aussi ton élève, Hyriel ! »
L’intéressé rit en secouant la tête.
« Oh, j’en doute, mais ce serait très intéressant. »
Tous approuvèrent avant de s’écarter pour se remettre progressivement à leur ouvrage, ravis que cette entrevue se soit bien déroulée.
« En effet. Peut-être est-ce là une manière de reconnaître la part d’animalité qu’il y a parfois en l’homme et que les divinités ne cacheraient pas ? Nous ne saurons probablement jamais… »
Il remarqua ensuite que ses explications la troublaient légèrement. En même temps, on frôlait là les limites de l’éducation d’une jeune fille. Il n’insista pas non plus, par égard pour elle. Il releva la tête en entendant le clocher, surpris, et, quand il se retourna, la demoiselle de Monthoux se relevait. Il lui rendit son sourire, ravi que l’entretien se soit bien passé. Il souffla de rire à sa plaisanterie sur les belles-mères. En même temps, ces deux-là avaient presque le même âge, cela devait aider pour qu’elles s’entendent bien. Il s’inclina profondément à son salut.
« C’est moi qui vous remercie, Mademoiselle, pour votre venue et pour cet échange. Nous serons toujours ravis de vous accueillir dans cette modeste serre. Au revoir… »
Il nota son hésitation mais ne la releva pas. Les trois autres saluèrent également la demoiselle, avec déférence. Quand elle partit, Hyriel revint s’asseoir à sa place et les trois autres s’approchèrent pour tenir conseil.
« Nous aurions pu tomber sur pire, comme maîtresse… »
Tous approuvèrent Florentin d’un hochement de tête et son frère s’autorisa un sourire.
« En effet. Et elle semble très intelligente ! Qui sait, peut-être qu’un jour, elle sera aussi ton élève, Hyriel ! »
L’intéressé rit en secouant la tête.
« Oh, j’en doute, mais ce serait très intéressant. »
Tous approuvèrent avant de s’écarter pour se remettre progressivement à leur ouvrage, ravis que cette entrevue se soit bien déroulée.
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
- Fiche perso : ¤ Diable ? Médecin ? Sorcier ? À voir...
¤ Les trois comparses
Liens et RPs : ¤ L'herbier de l'herboriste
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Multi-comptes ? : Cecilia Candore et Marie de Beaumont
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