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Flashback ~ le 3 juin 1579 | Brutus [Terminé]

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Message par Alduis de Fromart Lun 14 Sep - 22:34

Flashback ~ le 3 juin 1579 | Brutus [Terminé] Boy-in-windowseat-daydreaming
~ Alduis ~ 10 ans ~

Alduis serrait la clef dans ses mains, contre lui, comme un trésor précieux, ou bien un secret très dangereux. Son coeur battait vite et fort dans sa poitrine d'enfant, il l'entendait résonner à chaque pas qu'il faisait.

Quand il avait attrapé la clef dans la poche du manteau de son père, accroché dans un coin de sa chambre, Coldris s'était agité. Alduis s'était figé, il avait cru que son coeur, justement, allait s'arrêter de battre tant il avait eu peur. Mais son père ne s'était pas réveillé, il s'était simplement tourné. Et alors, Alduis était sorti, l'objet au creux de sa paume.

Désormais, il avançait, pieds nus sur le sol froid, sans faire de bruit. Il osait à peine respirer tant il entendait son souffle dans le silence infini du château. Il n'avait pas allumé de bougie, pour que rien ne puisse attirer les esclaves, et il progressait dans les longs couloirs, tel une petite flamèche blonde, timide, dans l'obscurité.

Il arriva enfin devant la porte. De jour, elle était déjà impressionnante... mais de nuit, c'en était encore décuplé. Il se sentait tout petit, là, au pied de cette porte. Et il n'était pas totalement sûr de mesurer ce qu'il s'apprêtait à faire, le monde dans lequel il s'apprêtait à entrer. Le voulait-il seulement ?

Tout à coup, il fut prêt à aller reposer la clef à sa place et à retourner se coucher. Mais il ne le fit pas. Il fallait aller jusqu'au bout de ce qu'on entreprenait. Il fallait être courageux, et fort. Coldris le disait toujours. Alors il allait l'être. Il avait dix ans maintenant.

Il leva la clef, la glissa dans le verrou. Ses mains tremblaient. Il la tourna dans la serrure, qui se débloqua dans un petit bruit huilé — il lança malgré tout un regard inquiet dans son dos — et tourna la poignet en prenant une inspiration.

La porte s'ouvrit sur l'antre du loup.

Alduis expira lentement. Il fit un pas. Et dès lors, il sut qu'il ne pourrait plus revenir en arrière. Il n'avait plus le choix. Il avala sa salive. S'avança dans la pièce.

Il n'avait pas le droit d'être là, il le savait.  Mais il ne dérangerait rien, ne toucherait à rien d'autre, il ferait attention à tout. Il n'allait pas rester longtemps, juste quelques minutes, le temps de la trouver. Et ensuite, il partirait, remettrait tout à sa place et son père ne saurait pas. Mais au moins, elle serait encore un peu là avec lui.  

Il s'approcha du bureau, le regarda un instant respectueusement avant de lancer un oeil dans son dos. Toujours personne. Il ouvrit doucement un tiroir, juste des papiers. Un autre, rien qui l'intéressait là non plus.

Il ne lut rien. Il ne devait rien lire. Se concentrer sur sa tâche : trouver l'alliance de sa mère. C'était tout, et après, il repartait.

Il ouvrit le dernier tiroir. Et il sentit, aussitôt, qu'elle serait là. Avec grande précaution, il souleva les feuillets et autre babioles qui étaient là. Doucement. Ne pas faire de bruit. Il lui semblait être une petite souris, qui profitait que le chat n'était pas là pour aller grignoter un bout de fromage.

Et si son père arrivait ? Cette pensée fit battre son coeur plus vite et il accéléra un peu. Il ne devait pas traîner. Il devait la trouver vite, et sortir.

Un éclat argenté attira soudain son regard dans le fond du tiroir. Là. Il avança sa petite main, referma son poing dessus et la sortit du tiroir. L'anneau se trouvait posé ici, dans sa paume ouverte, et elle l'avait porté. Cela lui tira un petit sourire timide. Elle lui avait appartenue. Ses yeux se mirent à briller.

Revigoré, et rassuré, comme si cette bague avait à elle seule le pouvoir de repousser le danger, il referma le tiroir. Tout s'était bien passé, il n'y avait plus qu'à aller reposer la clef, et tout serait passé inaperçu. Il en retirait presque un peu de fierté, d'avoir su faire cela.

Il se retourna.

Et écarquilla les yeux, effrayé, comme un lapereau que les chiens de chasse ont aperçu ... quand il croisa les yeux bleus de son père.
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Flashback ~ le 3 juin 1579 | Brutus [Terminé] Empty Re: Flashback ~ le 3 juin 1579 | Brutus [Terminé]

Message par Coldris de Fromart Mar 15 Sep - 6:11

Coldris remarque-t-il qu'Alduis a volé la bague?
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Message par Fatum Mar 15 Sep - 6:11

Le membre 'Coldris de Fromart' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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Message par Coldris de Fromart Mar 15 Sep - 6:56

Flashback ~ le 3 juin 1579 | Brutus [Terminé] Ho13
Coldris, 35 ans

Coldris se tournait et se retournait dans son lit, il n’arrivait plus à dormir. Ses pensées le harcelaient. Il avait beau essayer de les canaliser, de les mettre en boîte avec toute sa détermination, le couvercle finissait toujours par voler dans les airs, relâchant une nuée d’étourneaux qui saccageaient son esprit. Du fond de son lit, il grommela et se leva.
Marcher et écrire. Il devait écrire. Écrire pour ancrer ses maudites pensées sur le vélin. Il n'y avait qu'ainsi qu’il retrouverait le sommeil. Il avait horreur du désordre. Mais son esprit était un capharnaüm. Alors il écrivait. Toutes sortes choses. Des souvenirs aux idées qui le traversaient, il disposait d'une multitude de feuillets gribouillés de chiffres, mots, phrases et même d'esquisse. La plupart était sans doute inintelligible pour un autre esprit que le sien mais certains, plus prosaïques recelaient ses secrets les mieux gardés. Seul les secrets d’Etat n'y figuraient jamais. Eux, étaient condamnés à errer éternellement dans ses limbes spirituelles.

Il se saisit d'une robe de chambre en laine sombre qu'il passa par-dessus sa fine chemise de nuit en lin blanc : il ne s’agissait pas d’attraper froid dans les couloirs du château. Ces derniers, déserts, n’étaient habités que par les ombres fantomatiques des sculptures et autres armures qui gardaient stoïquement les murs. Coldris n'avait pas besoin de voir : il connaissait le chemin par cœur et la légère lueur bleutée qui pénétrait par les vastes fenêtres, suffisait à le guider dans le dédale de couloir. Il était presque arrivé à hauteur de son bureau lorsqu’il remarqua que la porte était ouverte.
Il se figea. Comment était-ce possible ? Était-on en train de le voler ? Ce bureau est son antre. Il y passait des heures à lire et écrire. Ce bureau regorgeait de secrets et plus encore de souvenirs. Lui seul en avait la clé.

Alors qui ?

Il fronça les sourcils et reprit sa marche, déterminé à tirer cette affaire au clair. Personne, pas même l’intendante ne pouvait ouvrir son bureau en son absence. Le dépoussiérage – sommaire au demeurant – ne s’effectuait que sous son œil vigilant. Il y avait trop de choses. Trop de choses de dangereuses.

Alors qui ?

Il allait le savoir. Un dernier pas et il se trouva sur le seuil. Le garçon s'immobilisa et leva les yeux vers son père.

Alduis ?!

Le regard d'une proie qui se savait désormais en danger. Il n'en croyait pas ses yeux : Alduis avait osé violer son bureau.

Pourquoi ?

Il n’était pas un mauvais garçon bien qu’un  peu trop sensible à son goût.  

Pourquoi ?

Son regard bleu glacier se posa sur le tiroir.

Ce tiroir.
Ce tiroir.

Ses mâchoires se crispèrent, ses yeux s'exhorbitèrent. Et il bondit.

-Alduis ! rugit-ilqui t'as autorisé à venir ici ?

Ses paumes heurtèrent violemment le bois dur du plateau.

- QUI ?! QUI ?! REPOND MOI ALDUIS !

Il baissa à nouveaux les yeux sur le tiroir. Avait-il vu ? Avait-il lu ? Le médaillon ? Ses pensées les plus obscures ? Ses souvenirs enfouies ? Ses secrets les mieux gardés ?

Subitement, d'un violent revers du bras, il envoya voler tout ce qui se trouvait sur le bureau : candélabre, statuette égyptienne, feuillets, plume, encrier. Le sang noir se répandit entre les veines du parquet.

- Comment as-tu pu trahir ma confiance Alduis ! Comment ! COMMENT !

S'il savait… S'il avait vu… S'il apprenait… S'il découvrait ses propres blessures, tout ce qu’il lui aurait enseigné avec tant de mal volerait en éclats. Sa légitimité, l'exemple qu’il voulait donner… Tout cela serait réduit à néant. Juste par un tiroir. Juste par un médaillon. Juste par des mots.

Son cœur s’était emballé. Il hurlait dans ses tempes. Il ne lâchait pas son fils des yeux mais il ne le voyait déjà plus, aveuglé par son propre ressentiment. Si ses colères étaient généralement de glace, sa fureur actuelle était une déflagration. Ses entrailles n’étaient désormais plus qu’un brasier infernal qui déversait  un sang bouillonnant dans ses veines. Mais plus que la colère, c’était bien la panique qui le gagnait et ça, son cœur serré et sa gorge nouée ne manquèrent pas de lui rappeler.

- Ne t’a-t-on jamais dis que la curiosité était un vilain défaut ?

Sa voix tonna tant est si bien que l'on eut l'impression que les vitrages allaient voler en éclats. Derrière lui, dans le couloir, une lueur dorée vacillante s'avancer : attiré par les cris, un esclave venait aux nouvelles. Découvrant son Maitre qui frappait à nouveau le bureau, il resta discrètement sur le seuil, loin de la tempête qui semblait dévasté le d'ordinaire si studieux bureau.

Soudainement, Coldris fit volte-face et commença à faire les cent pas poings serrés.

- Tu es une honte ! Tu ne mérites pas ton nom !
Alduis est droit et honorable !
Alduis ne trahit pas !
Tu ne mérites pas ton nom !
égréna-t-il sans se retourner vers le concerné.
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Flashback ~ le 3 juin 1579 | Brutus [Terminé] Empty Re: Flashback ~ le 3 juin 1579 | Brutus [Terminé]

Message par Alduis de Fromart Mar 15 Sep - 22:07

Flashback ~ le 3 juin 1579 | Brutus [Terminé] Boy-in-windowseat-daydreaming
~ Alduis ~ 10 ans ~

Alduis n'osait plus respirer. Il n'osait plus bouger. Son père se trouvait en face de lui, il ne bougeait pas non plus. Ils semblaient être pris dans un espace-temps différent, dans une dimension étrangère au bureau, tant chacun d'entre eux était immobile.

Alduis avait peur, il avait affreusement peur. La seule chose qu'il arrivait à faire encore était serrer et desserrer les doigts, la bague de sa mère coincée au creux de sa paume, petite et invisible, et la clef — encore très voyante dans l'autre.

Il aurait pu fuir en courant, se faufiler entre les jambes de son père, son instinct de survie le lui hurlait. Vas-t-en, Alduis, vite. Mais c'était bien connu : pris sur le fait par le prédateur, les petits lapins ne bougeaient plus. Ils se contentaient de respirer vite, de tout le volume d'air que pouvait contenir et brasser leurs poumons.

Vint le moment où la vie reprit son cours normal. Et dès lors, les choses s'enchaînèrent désespérément vite. Coldris bondit. Le calme de la pièce vola en éclat. Les mains de son père heurtèrent le bureau avec une force incomparable. Alduis sursauta, recula, il ne s'arrêta que parce qu'il ne put plus le faire. Son coeur battait à toute vitesse.

Il aurait aimé disparaître sous terre, loin, très loin sous la surface et ne plus jamais en ressortir. Il aurait aimé être une souris, pour se faire oublier, pour pouvoir se cacher là où on ne viendrait pas le chercher.

Mais tout cela était impossible. Lui, il était juste Alduis, et il devait être fort. Il ne devait pas aller se cacher ou pleurer — même s'il en avait vraiment très envie, que les larmes lui brûlaient les yeux — comme un bébé. Alors il prit une grande inspiration, refit un pas en avant et dit avec tout le courage dont il disposait, d'une petite voix misérable :

- Personne...

L'ensemble du bureau vola brusquement sur le sol. Alduis se tassa encore plus sur lui-même, disparaître, disparaître, disparaître. Les larmes allaient s'échapper d'un moment à l'autre, mais il ne les laisserait pas faire. Il devait tenir. Il devait être fort. Alors, tandis que l'encre se répandait aux pieds d'Alduis, comme une gangrène gagne un corps, il fit un effort pour ne pas bouger. Pour ne pas trembler. Pour rester fort.

Il gardait les yeux baissés, sur les lames de parquet qui resteraient à tout jamais marquées par l'encre noir. Certaines gouttes glissaient lentement, tel des larmes de sang, le long du bureau. Alduis sentait le regard de son père braqué sur lui, assassin, embrasé d'une fureur inhabituelle et terrifiante. Il sentait son regard et pourtant... c'était comme s'il n'était déjà plus là. Comme s'il ne comptait plus.

La curiosité était un vilain défaut. Oui. Oui, il le savait. Et il se sentit encore plus piteux. C'était sa faute, sa faute si son père hurlait, sa faute si les cris réveillaient les esclaves. Sa respiration se fit plus incertaine. Le domestique éveillé se tenait à l'entrée, immobile, et Alduis releva brièvement les yeux. Appel à l'aide muet. Qui ne trouva aucune résonance. C'était la même chose à chaque fois et pourtant, il continuait d'espérer que quelqu'un reviendrait le border le soir.

Il revint vers son père, sans oser relever la tête. Ses yeux s'embuaient de larmes, plus vite qu'il n'arrivait à les refouler. L'une d'elle lui échappa. Qui alla s'écraser au milieu de l'encre. Une autre.

Et toutes les autres suivirent, comme si les deux premières avaient creusé un chemin aux suivantes. Immense torrent qui dévala ses joues.

- Pardon... Pardon, Papa... J'ai pas lu... J'ai rien lu, je te jure... Je recommencerai plus... Je voulais... je voulais juste...

Il ne trouvait pas les mots, il pleurait toujours plus et ses propos en étaient tout à fait incompréhensibles, la suite des mots se perdant dans les larmes. Mais les cris continuaient. Et tout ce dont avait envie Alduis, c'était de se rouler en boule. Et de se boucher les oreilles pour ne plus les entendre.
Alduis de Fromart
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Message par Coldris de Fromart Mer 16 Sep - 0:22

Flashback ~ le 3 juin 1579 | Brutus [Terminé] Ho13
Coldris, 35 ans

Il avait bondi, habité par une fureur qu’il n'avait que bien rarement ressenti. Une fureur qui trouvait ses racines dans la peur viscérale de la découverte de cette plaie qu’il n’avait jamais pu se résoudre à cautériser. Il le savait : c’était une faiblesse. L'amour rendait faible. L’attachement faisait souffrir. C'est pour cela qu’il avait profité de la maladie d'Asoana pour l'achever. C’était pour cela qu’il ne voulait pas qu'Alduis l'aime.

Ce soir, les rôles étaient inversés. Coldris se trouvait devant le bureau et non derrière. Son fils lui, semblait se ratatiner au fur et à mesure que pleuvait les mots. Il trouva pourtant le courage de répondre. De répondre un simple mot : personne. Bien sûr que personne ne lui avait autorisé.  

Évidemment.

Les œillères l’empêchaient de voir les efforts désespérés du petit garçon terrifié qui faisait tout pour garder contenance. Mais l'averse de mots eu raison de ses larmes qui commencèrent à s’écouler malgré lui.

Pardon... Pardon, Papa... J'ai pas lu... J'ai rien lu, je te jure... Je recommencerai plus... Je voulais... je voulais juste...

Coldris n’écoutait que d'une oreille. Toute son attention était focalisée sur le tiroir. Il n'avait rien lu ? Vraiment ? Était-ce la vérité ou simplement un moyen d'adoucir les remontrances ? Il pivota et accrocha de nouveau son regard pour le sonder avant de prononcer glacialement :

- Et tu voulais juste quoi Alduis ? Que voulais-tu ?! il frappa de nouveau violemment le bureau avant de crier de plus belle QUE VOULAIS-TU ?

Prenant appuie sur ses mains, il se penchant en avant sur le bureau, approchant son visage du sien. Il était désormais si proche qu’il ne pouvait ni l’ignorer, ni se soustraire à ce regard inquisiteur qui le transperçait de part et d'autres.

- Qu'es-tu venu chercher contre ma volonté ?

Il maintenait son regard acéré et articulait chaque mot distinctement pour lui laisser tout le loisir de les imprimer. De les graver dans son esprit. Car il le savait. Il avait volé cette clé et bravé l'interdit pour une raison particulière.  La question était de savoir quoi. Qu’était-il donc venu chercher ici ? Durant un court instant, il ferma les paupières, expirant tout l'air de ses naseaux. Il n’avait peut-être rien lu mais il savait qu’il y avait des choses désormais.

Il avait violé son intimité.
Bafoué sa confiance.
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Message par Alduis de Fromart Sam 19 Sep - 15:14

Flashback ~ le 3 juin 1579 | Brutus [Terminé] Boy-in-windowseat-daydreaming
~ Alduis ~ 10 ans ~


Alduis pleurait. Sans pouvoir s'arrêter.

Les larmes étaient devenues un flot continu, ininterrompu, qui semblait devoir continuer à l'infini. Il n'osait plus bouger. Il respirait à peine. Il écarquillait les yeux, les gardait braqués sur la tringle à rideaux, là-bas, pour se raccrocher à quelque chose de fixe, de tangible. Comme si c'était le phare dans la tempête.

Peut-être qu'en restant suffisamment immobile, son père oublierait pourquoi il criait ? Il n'y croyait pas vraiment, mais cela ne l'empêchait pas d'essayer. C'était le même genre de pulsion que celle qui poussait quelqu'un à recommencer inlassablement quelque chose. On savait déjà que tout resterait identique, mais on espérait pourtant un résultat différent.

A vrai dire, la seule chose qui rompait son immobilité étaient les larmes qui continuaient de tomber. Il était là, debout devant son père furieux, et c'était comme s'il s'était changé en statue de sel... et le sel fondait avec les larmes. Chacune d'elle creusait quelque chose en lui.

Soudain, le regard de son père plongea dans le sien, sans lui laisser la possibilité de se dérober. Avec la fureur, il semblait plus brun et plus grand que d'habitude. Ses yeux bleus semblaient avoir pris feu. Et devant cette montagne de rage, Alduis ne pouvait plus rien faire. Il avait si peur qu'il ne parvenait même plus à trembler. Son esprit était vide, il n'y avait plus qu'un immense cri d'alarme qui hurlait à l'infini, qui saturait ses sens, qui inondait ses yeux.

Son père était si proche de lui qu'il sentait presque son souffle brûlant sur son visage. Alduis aurait voulu répondre, il aurait aimé avoir le courage d'ouvrir la bouche, d'être fort. Il ne savait pas ce qu'il aurait dit, mais au moins, il l'aurait fait. Sauf que ses cordes vocales ne devaient plus fonctionner, puisque le moindre son refusait de sortir. Il était devenu muet. Il ne pouvait que pleurer. Et serrer fort, très fort, la bague de sa mère entre ses doigts d'enfant.

Il ne voulait pas la rendre.

Sa bague, c'était comme la faire revenir un peu avec lui. Et elle, elle le protégeait, elle prenait sa défense, elle l'aidait.

Il ne rendrait pas son alliance.
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Flashback ~ le 3 juin 1579 | Brutus [Terminé] Empty Re: Flashback ~ le 3 juin 1579 | Brutus [Terminé]

Message par Coldris de Fromart Sam 19 Sep - 21:19

Flashback ~ le 3 juin 1579 | Brutus [Terminé] Ho13
Coldris, 35 ans

Coldris était penché face à son fils. Alduis avait disparu. Il n'avait plus face à lui qu'une de ces effigies pleureuses que l'on trouvait parfois dans les églises. Les larmes coulaient à flots. Deux petites cascades translucides qui traçaient leurs sillons sur la peau pâle de son fils.

Il avait posé  une question mais un silence lourd de sens fut sa seule réponse.

A nouveau ses mains heurtèrent violemment le bois sombre du bureau.

- C'est tout ce que tu trouves à répondre ! aboya-t-il

- Assume donc tes actions jusqu'au bout Alduis !

A chaque fin de phrase ses mâchoires se serraient accompagnées par leur raidissement de tout son corps.  Encore une fois un profond silence s'installa. Il voulait lui laissait une chance, une dernière chance d'avouer, mais Alduis pleurait continuellement. Son esprit semblait parti à des lieux d'ici.

- Tu ne mérites pas ton nom Alduis. Tu n'es rien de plus qu'un chiot qui regarde sa pisse la queue entre les jambes. il marqua une pause pensif avant de reprendre Il s'appelait comment ce chien que tu aimais tant, le noiraud stupide ? Brutus, c'est ça ? Alors ce sera désormais ton nom jusqu’à nouvel ordre lâcha-t-il glacialement.

Il se recula du bureau, la sang tambourinait toujours dans ses tempes. L'incompréhension régnait en compagnie de celle que l'on nommait Terreur. Ce tiroir. C’était son bien le plus précieux. Son talon d'Achille.

- Enlevez-lui sa porte ! Ses portes de placard et chacun de ses tiroirs !hurla-t-il aux esclaves Que l'on apprenne un peu à ce petit fouineur le prix de l'intimité !

Puis il chassa Alduis sans plus de cérémonie. Il le laissa fuir la scène du crime. Quelques esclaves attendaient toujours devant la porte, circonspect. Le patriarche ramassa le chandelier qu’il jeta de toutes ses forces vers l'embrasure de la porte.

- Vous êtes sourds ?! Déguerpissez avant que je ne répande vos boyaux ! tonna sa voix rendue rauque par la colère.

Sans demander leurs restes, les petites souris eurent vite fait de déguerpir aussi loin que possible de la rage de leur Maître.  Une fois seul, il referma la porte, puis passa derrière le bureau, s’asseyant au passage sur la chaise tapissée. Il ouvrit le tiroir et remua frénétiquement son contenu à la recherche de son bien le plus précieux.

Où était-il ?
Où était-il ?!

Il dégagea carnets et feuillets griffonnés jusqu’à sentir ses doigts se refermer autour de la petite chaînette d'or.

Un long soupir de soulagement s'extirpa de ses narines tandis qu'il se laisser tomber dans son fauteuil.
Il était toujours là.
Son poing se serra autour du médaillon comme s’il avait peur de le sentir fuir entre ses doigts. Il se laissa tomber en avant, sur ses coudes, portant le collier à son front. Ses paupières se fermèrent. Son cœur s'emballait toujours et il avait grande peine à le calmer malgré le réconfort que lui procurer l’objet. Ses mains tremblaient toujours, ses pieds fourmillaient encore. Sa respiration était toujours saccadée lorsqu’il trouva le courage de l'ouvrir.

Elle était là, à lui sourire.
Isis aux yeux d'eau.
Isis aux cheveux de feu.
Elle lui manquait tellement. Tellement. Tellement.

Ses yeux brillaient.

L'eau avait coulé sous les ponts. Mais l'eau n’avait jamais pu remplir le puits sans fond qui l’habitait désormais.

Il embrassa le portrait, puis tira son couteau de son fourreau. De la pointe de la lame, il fit levier et extirpa la petite rondelle de peinture. Derrière, la cavité en or recelait un petit lambeau effrité d'un tissu tirant désormais sur le marron. Il le contempla un instant, le caressa même, et referma la cavité. Ses yeux demeuraient brillants mais aucune larme ne parvenait à s’écouler. Ce jour-là, elles étaient toutes sorties. Pour l’éternité.

Pourquoi ?
Pourquoi ça faisait toujours aussi mal après autant de temps ?
Pourquoi ?
Pourquoi ?
Pourquoi ?
Pourquoi il ne pouvait pas oublier ?
Pourquoi il la revoyait toujours s’effondrer ?
Pourquoi ?
POURQUOI?!

Il poussa un long hurlement qui résonna au-delà des murs du bureau.

Un hurlement de rage, de terreur et de désespoir.
Un hurlement d'animal blessé.

L'amour rend faible, Coldris.railla une voix d'outre-tombe.
Coldris de Fromart
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Message par Alduis de Fromart Mer 23 Sep - 17:26

Flashback ~ le 3 juin 1579 | Brutus [Terminé] Boy-in-windowseat-daydreaming ~ Alduis ~ 10 ans ~


Alduis retenait sa respiration, comme si cela permettrait de retenir le courage en même temps que l'air. Il aurait aimé en avoir assez pour pouvoir dire quelque chose. Mais il en était incapable. Son père heurta à nouveau le bureau, en aboyant, furieux. Alduis recommença à trembler. Il fallait assumer. Il fallait être fort.

Son père se crispait à chaque fin de phrase, comme si la tension augmentait toujours en plus. Les larmes semblaient intarissables et les hurlements de son père ne faisait que faire augmenter les grandes eaux qui s'écoulaient de ses yeux. Il continuait de regarder la tringle de rideaux, pour s'accrocher à quelque chose.

Les orages finissaient par se calmer, toujours. Maman l'avait toujours dit. Au bout d'un moment, le soleil revenait. Et pourtant... il semblait à Alduis que la vie s'était arrêtée. Qu'il était pris dans cette roue de colère, et qu'elle ne faisait que tourner sur elle-même, sans interférer avec le monde extérieur.

Et le silence... Le silence était encore pire que les cris. Et soudain :

- Tu ne mérites pas ton nom, Alduis.

Alduis se tassa sur lui-même. Il savait bien que s'excuser était inutile. Que cela ne changerait rien. Mais il n'y avait que cela qui lui venait aux lèvres. Pardon, Papa... Pardon... Je voulais pas te mettre en colère. Mais c'était trop tard.

Brutus.

Il se souvenait de ce chien, oui. Il se souvenait du temps qu'il avait passé à le caresser. Alduis tenta de ravaler ses larmes, de les arrêter, mais elles n'en faisaient qu'à leur tête et elles continuaient de couler. Encore et toujours.

A chaque mot, il se tassait un peu plus. La voix de Coldris était glacée. Et tout aussi vite qu'il s'était installé, le silence vola en éclats. Alduis comprit à peine les mots. Il était figé, comme si on avait coulé une chape de plomb sur ses pieds. Même si son père le chassait, il n'arrivait plus à bouger. Les esclaves, à l'entrée du bureau, ne bougeaient pas non plus. Ce fut une nouvelle fois le cri de Coldris qui remit tout le monde les pieds sur terre.

Alduis se précipita dehors, en laissant tomber la clef au passage. Il aperçut les cheveux de Bérénice dans un coin de sa vision. Tout le château était réveillé, tout le monde s'agitait, alors que la nuit était encore à son plus grand essor. Sa chambre était pleine d'esclaves, qui prenaient tiroirs, portes d'armoires et de chambre, et aucun ne fit attention à lui. C'était comme s'il avait disparu.

Il se roula en boule dans un coin. Bientôt, il n'y eut plus de mouvement. Juste le silence et le noir. Il aurait pu allumer quelque chose, une bougie, pour faire fuir l'obscurité, mais il n'avait pas le courage de se lever. Il était là, petit ombre blanche recroquevillée, et il n'osait plus bouger.

La porte manquante creusait un trou béant vers le couloir qui avalait la maigre lumière qui venait-là. Personne ne vint le voir. Même pas Bérénice.

Il ne restait que lui, la bague dorée de sa mère et ses larmes. Et il sut, au fond de lui, que rien ne serait plus jamais pareil.
Alduis de Fromart
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Flashback ~ le 3 juin 1579 | Brutus [Terminé] Empty Re: Flashback ~ le 3 juin 1579 | Brutus [Terminé]

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