[23 Décembre 1597] "La Veuve noire" [RP Sensible][Terminé]

Avertissement - Malsain, Allusions sexuelles:

Déjà quelques mois, que Despina était arriver à Braktenn. Braktenn, et ses habitants qu'elle reconnaissait à peine. Les maisons, les bâtiments, il n'avait pas vraiment changer, mais les gens semblait ne plus être les mêmes. Une génération était passer. Ceux jadis nouveaux nés, étaient aujourd'hui des hommes et des femmes, et les fringants jeunes hommes de l’époque, des quarantenaires brisées par le poids des ans, pour ceux qu'elle arrivait à reconnaître. En près de 20 ans, elle aussi avait changer, et pas uniquement d'apparence.

Le paysage, défilait au travers des fenêtres de son carrosse. Quand elle la vit...

- Cocher, Arrêtez !

Winston, surprit, n'eût même pas le temps de lui ouvrir la porte. Elle sortie d'elle même, d'un bond du carrosse, dans sa longue robe noir de jais. Elle s'avança lentement, se mouvant telle une ombre vers une vieille bicoque abandonné, alors que son serviteur la rejoignait. Elle resta là, un moment, comme figé, silencieuse. Le toit de tuile rouge blanchit, une entrée à la charpente délabré, ronger par les thermites, les lattes de bois servant de mur - si l'on pouvait appeler ça comme ça - verdit, voir noirci par endroit par le moisi, l'humidité, gonflé par endroit... Comment, cette chose d'un autre âge, avait-elle pu subsister ?

- Rentrons-nous madame ? - Dis Winston, voyant une larme perler, sur la joue de sa maîtresse -
- Winston, t-trouvez-moi, le... MEILLEUR Architecte, ouvrier, ou que sais-je et...
- Je comprends madame. Cela sera fait. Je vous conseillerai juste, humblement, que nous reportions...
- IL SUFFIT ! - Celui-ci se tait, passe un nouveau de silence, ou elle reprends - P-pardon, je vous demande, pardon, Winston, je...
- Ne vous excusez pas. Je comprends. Il sera fait, selon votre bon vouloir, dés que vous serez bon port. Permettez - Il lui tends la main, pour la reconduire au carrosse -
- Prenant la main de celui-ci, yeux baisser - Merci, Winston.
- Je vous en prie.

Alors qu'elle monte, elle se tourne une dernière fois vers la vieille bicoque :

- Tu survivra. Comme moi. Coûtera, ce que cela coûtera.

Ainsi, elle reprends son trajet. Un trajet qui la mène à l’église de Braktenn, ou se tient un office. C'est une jeune femme "endeuillée" qui descends de la voiture, le voile de dentelle noir de son chapeau baisser, seule brillent les perles parant sa fine gorge nu. Les perlent descendante, mettez en valeur, quiconque avait l'audace ou l'impertinence, de suivre leur direction jusqu'à son décolleté - Oui, une veuve, en décolleté... - Ses gants de soie noirs enfilés, descendu du véhicule tracté, Winston dégagea le reste de sa robe de satin noir, et lui ouvrit la porte de l'église.

Despina, fit alors son entrée, devant le curé en poste : Thierry d'Anjou, sa cible du jour... Il ne ressemblait, aucunement à ses anciens confesseurs, qui n'avait pour dire, rien à lui envier. Elle n'eût cependant, aucun mal à jouer son personnage de veuve... Ce n'était pas quelques chose, qui s'oubliait facilement, quand on l'avait vécu. S'avançant d'une démarche lente et altière, mais la tête baisser, elle alla jusqu'à s'installer au premier rang ! Elle jeta un rapide coup d’œil au curé, en s'asseyant gracieusement, les mains l'une sur l'autre, tête baisser.

Mais... Que trouvait donc toutes ces femmes, pour lui tomber toutes cuites dans le bec ? - A ce qu'on lui avait dit - mis à part ce "petit défaut" - parmi d'autres... - ce qui l'intéressait, c'était les informations qu'elle pourrait en tirer. Une véritable mine d'information, disait-on de lui, et pour lui tirer les vers du nez, et pouvait se montré très douce et vulnérable... Comme l'exact opposé, si le besoin s'en faisait sentir. Ainsi attendit-elle patiemment, que l'office se termine, elle le laisserait ainsi, s’intéressait à elle de lui-même. Elle passerai la nuit ici, s'il fallait.

A l'approche des festivités liées à la Nativité, les fidèles venaient de plus en plus nombreux aux offices et forçaient Thierry à dire la messe, plusieurs fois par jour, avec un grand sérieux. Il s'ennuyait considérait à répéter trois fois de suite les mêmes sermons, remplis de mots quasiment creux, censés endormir les consciences vides du petit peuple. Une autre interrogation pressait dans son cerveau : pourrait-il sortir ce soir et se détendre allégrement à la taverne ?

Tout en prononçant une énième oraison, qui vantait la naissance prodigieuse du Christ le prêtre méditait à sa vengeance prochaine sur ce fourbe de Dyonis. Se servir de sa fille était le bon plan. Excellent. Demain, il comptait d'ailleurs rendre visite à son cher ami Coldris et il ne doutait pas que ceui-ci serait ravi d'apprendre l'excellent coup qui se préparait contre son ennemi politique. Peut-être pourrait-il l'aider même à élaborer une stratégie pour attirer cette mignonne Lavinia, si candide, vers ses filets ? Parfois, le pêcheur se devait de demander assistance.

Enfin, la messe se terminait !
mais ces bougres de fidèles prenaient le temps de discuter entre eux, de s'écouter.. Ne pouvaient-ils pas rentrer chez eux ? N'avaient-ils pas un travail ou une famille ? Lui aurait bien aimé profiter d'un peu de temps avec son fils mais étonnamment Alex ne semblait pas vouloir de contact avec lui depuis sa sortie de prison. Il le supposait trop occupé dans les bras de son amant. A moins que celui-ci qui le retienne. Au moins, il était en sécurité, avec son cher ami pour le protéger.

Le prêtre circulait au travers des allées, épiait les conversations pour retenir la moindre petite informations. Son attention remarqua à un moment une femme vête de noir, apparemment en deuil, encore assise sur un banc au premier rang. Il l'avait pas remarqué, concentré à ne pas faire d'erreur dans le cérémonial las qu'il avait dû répéter pour la troisième fois. A cette place, ce ne pouvait être qu'une personne importante. Peut-être même un noble. Il s'empressa d'approcher pour la saluer, avec élégance et politesse.

"Bonjour madame, je le père d'Anjou. Puis-je le permettre de connaître votre nom ? J'aime m'intérresser aux gens qui prennent le temps d'écouter mes messes. Mon homélie vous aura t-elle agréable, j'espère."

L'office terminer, Despina observa sa proie du coin de l’œil, dans son milieu naturel. Il semblait passer entre les bancs et les allées, l'air de rien, alors que les gens discutaient entre-eux - quel meilleur lieu, que l'église pour des commérages, hein... Bon sang, un peu de respect quand même !... N'est-ce pas, Despina ! - puis, il se dirigea vers elle. Le poisson, été ferré...

La question qui se posait, était : s'était-il intéressé à elle, parce qu'elle était au premier rang - la place des nobles - ou à cause de ses habits - ce qui voudrait dire, qu'il s'intéresserait plus à son deuil, qu'à son potentiel rang... Ce dont elle doutait quelques peu. -
"Bonjour madame, je suis le père d'Anjou. Puis-je me permettre de connaître votre nom ? J'aime m’intéresser aux gens, qui prennent le temps d'écouter mes messes. Mon homélie vous aura t-elle agréable, j'espère." un homme de verbe, certes - Bah c'était un homme d'église, il avait intérêt a avoir du verbe, pour intéresser les gens ! - En fait, il venait de lui donner sa réponse : moi, moi, moi et moi.

"J'aime m’intéresser aux gens qui prennent le temps d'écouter mes messes" en gros, je m'intéresse à toi, parce que tu t'intéresse à moi, et les autres personnes, elle ne s'y intéressait pas ? Qui plus est, cela se voyait quand même, qu'elle était en deuil, c'était bien visible, non ? Et c'est ainsi qu'il l'abordait ? Pas de Condoléance d'usage ? Même pas demander, qui elle avait perdu, dans quel circonstance... Non. Ce qui l'intéressait, c'est : Est-ce que j'ai bien parler ? - Ou peut-être qu'il demandait, si cela lui avait fait du bien... Possible. - Elle feint alors, en grande comédienne; la tristesse et la mélancolie - Qui n'était, finalement, jamais bien loin... - et lui dérobant son visage, par - fausse - pudeur :

- J-je suis las de vivre mon père - Tu voulais un compliment ? Bah nan ! - pa-pardonnez-moi, parce que je pêche, car... - Alors, pourquoi ? - je poursuis, m-mon défunt, époux, au travers de tous les hommes, que je rencontre.

Oui, bon. C'était la vérité - Pas TOUS les hommes quand même !... - en partie, mais pouvait-on réellement, se résoudre à mentir sciemment, directement, dans ce qui était supposé être, la maison de Dieu ? Et puis il était là pour entendre des confessions, non ? Et peut-être que lui-même lui en fera, en privé... Elle reprends donc, en biche effarouché, tournant lentement la tête vers lui, mais tête baisser - faussement - honteuse, sans le regarder dans les yeux :

- J-je m'en sens, si, abject...

On va voir, s'il connaît son boulot...

Thierry écouta avec intérêt cette personne assisse à une place du premier rang. Qui savait que celle-ci pouvait être ? Elle pourrait le servir. Avec ou contre son gré. Simplement grâce à ses petites manipulations subtiles. Le prêtre tressaillit des paroles brusques de cette femme qui s'accusait aussi directement de péchés, notamment celui de luxure, en croyant voir son mari défunt en tous les hommes qu'elle croisait. Il jeta un regard à sa robe sombre, réalisant n'y avoir pas fait attention avec la demi-obscurité qui régnait dans l'église à cette période l'année. Elle portait bien des habits de deuil.

Là, face à cette femme si vulnérable, il pourrait en profiter, l'inviter dans son bureau et attendre que celle-ci se propose d'elle-même. ses regards épiaient cependant les nombreux fidèles qui s'agglutiaient ici et là, toujours à discourir entre eux. Ce ne serait pas prudent. Du reste, le prêtre se méfiait de ces femmes qui annonçaient aussi ouvertement leur adultère. D'ordinaires, elles étaient discrètes, pudiques... Elles ne le confiaient qu'à voix basse, dans un lieu plutôt vide, soucieuses de ne pas être entendues. Et si cela était un piège ? Il ne se rappelait que trop de cette Eléonore de Tianidre qui l'avait privé deux jours plus tôt de sa vengeance contre ce maudit Dyonis. Pourrait-elle avoir organisé un stratagème contre lui, pour prouver qu'il séduisait ses paroissiennes ? Et si des soldats du guet, en civil, ou des gardes privés à elle, se tenaient quelque part au milieu de cette foule, surveillant ses moindres faits et gestes ?

Ce serait tout à fait possible.
Il se rappelait du regard sévère de cette femme, refusant de se laisser dicter sa conduite. Elle était forte. Incroyablement forte. Elle s'était permise de le gifler, à deux reprises mêmes.
Il ne pouvait la sous-estimer.

La prudence s'imposait.

Soucieux de se montrer dans un beau rôle, Thierry s'assitsur le banc, à distance respectable, et s'adressa gentiment à l femme endeuillée.

"Dieu comprend votre chagrin, ma fille. Vos égarements sont le fruit de l'amour que vous portez à feu votre époux et Il en est certainement touché. Ne soyez pas si dure envers vous-même."

Il marqua une légère pause, puis ajouta :

"Bie sûr, ces pratiques ne sont pas souhaitables. Le temps de vous remettre de cette perte, vous pourriez envisager un pèlerinage dans un monastère. La retraite, de quelques semaines, connaît un merveileux soulagement pour l'âme."

"[...]et Il en est certainement touché[...]" Si, à cette instant précis, elle n'avait eût besoin de lui, ou plutôt de ces potentiels informations...

Elle répondit cependant, à "Ne soyez pas si dure envers vous-même."

- Pourquoi, ne le devrais-je pas ?

Mais, le poisson était très loin ! Alors, il fallait bien qu'il se rapproche le bougre ! Alors sanglota, déroba de nouveau son magnifique petit minois, toujours cacher, déclara :

- Ô, v-voyez vous même, la distance, que mettez entre nous ! Quel genre de femme, suis-je donc devenu, pour qu'un prêtre se tienne si éloigner de moi ! - Elle sanglote plus fort, puis reprends - Comment pourrais-je vous en vouloir ? Ma présence même, semble souillé votre sainteté, vous obligeant à tenir à l'écart de moi.

Quel belle comédie, elle aurait dû être actrice. Que d'hypocrisie aussi, mais a hypocrite, hypocrite et demi. Pourtant, il fallait garder l'intérêt de Môsieur le prêtre : le moment était venu, de lui dévoilé son  identité. Juste son nom, et non son prénom. Alors revenant, lentement de nouveau vers le curé :

- Ô, je vous prie de me pardonnez - soupir - une nouvelle fois. J'en oubli, l'étiquette d'usage. Je suis... Je suis, Donna O'GOWAN y DIEGUEZ. M-ma, douleur, bien... Bien trop forte, pour mes frêles épaules. - Elle tourne, légèrement la tête, vers la sortie de l'église, et surtout les gens - Ô, j'ai bien peur, de nous être donné en spectacle.

Elle fait alors mine, de ramasser quelques peu sa robe - toujours son air faussement honteuse - comme pour s'en aller :

- J'aurai, tellement souhaiter, m'épancher plus amplement, dans un lieu plus discret, et plus à mon aise, mais... Je ne voudrais, que l'on pense mal de vous. - Et là, malgré son voile de dentelle, elle s'approche légèrement, en le regarde droit dans les yeux, pour la première fois - J'ai tellement, besoin, d'être soulager...

Vous connaissez ce regard ? Celui qui dit : je suis tellement désespéré, que si tu m'attrape pas, je vais le regretter... Et toi aussi, par la même occasion ! Non ?... Bon, c'est pas grave...  Mais c'est ça. Puis, elle dérobe de nouveau son visage !

- Mais, je ne voudrais point, vous importunez d'avantage. Je trouverai bien, quelqu'un ou... - elle soupir de nouveau, de "désespoir" - sombrerai-je de nouveau, dans ma vilénie.

Autour d'eux bruissaient les rumeurs lointaines des fidèles qui bavassaient avec ferveur sur le miracle de al Nativité. Elle bourdonnaient à ses oreilles comme des parasites insupportables. Si seulement il pouvait leur hurler de se taire... Il reporta son attention vers la femme en deuil, qui appartiendrait visiblement à la noblesse pour s'être installée au premier rang, et l'entendit le question sur pourquoi elle ne devrait pas être dure envers soi-même. Il répondit d'une voix badine.

"Car, vous souffrez. Dieu pardonne leurs actes à ceux qui souffrent. Ils leur rappelle son fils mort sur la croix."

Son regard se tourna vers le grand crucifix, situé derrière l'autel, et simula une vision bienheureuse. Quelles belles simagrées. Il y croyait en ces entités maintenant mais pas au point que celles-ci compatissent de la détresse des gens ici-bas. Néanmoins, ces pauvres crédules, sous prétexte que lui portait cette soutane, auraient avalé n'importe quelle couleuvre.

Il reporta son attention aux cris de la femme qui s'insurgeait de la distance laissée ente eux. Il retint un soupir. Serait-ce difficile à comprendre qu'en public on faisait attention à sa réputation ? Il y avait déjà les soldats à l'entrée, qui devaient se geler avec ce froid mais il ne les plaignait pas. Hier encore, il s'était amusé à sortir, sous couvert d'une longue visite à un mourant, pour passer une excellente soirée à la taverne. Durant ce temps, alors que lui levait sa choppe aux gloires de Bacchus, eux attendaient bêtement devant la porte de la maison dans laquelle il était entré, sans soupçonner que le prêtre pouvait sortir par l'arrière.

"Non, madame, j'agirais ainsi avec n'importe qui. Il est du devoir des gens bien éduqués de garder cette distance que nous devons à tout chacun."

Il l'entendit se présenter, puis inclina poliment la tête. Rapidement.

"Enchanté. Pour ma part, je suis le père Thierry d'Anjou le curé de cette paroisse. Non, madame, cessez de vous flageller. Croyez-moi, par rapport à votre peine, les murs de cette église ont connu pire."

Et il avait contribué à plus de la moitié de toutes ces actions que l'on dirait débauchées. Le petit Ysengrin avait lui aussi bien participé dans sa jeunesse, comme quelques autres enfants. Et il y avait son cher ami Coldris pour se greffer à cette joyeuse liste.

Elle semblait désireuse de lui parler. Sans doute de se confesser. Le prêtre n'avait guère nvie d'entendre ces litanies insupportables de péchés soi-disant graves. Néanmoins, il s'agissait d'une dame importante, peut-être de la noblesse. Cela se trait bien. Il se releva et lui tendit le bras.

"Allons dans mon bureau, madame, pour discuter de tous vos tracas loin des oreilles indiscrètes, qu'en dites-vous ?"

"Car, vous souffrez. Dieu pardonne leurs actes à ceux qui souffrent. Ils leur rappelle son fils mort sur la croix." Euh... Oui. Possible ? Despina n'était pas très portée sur la religion, pour autant : ayant eût un père adoptif protestant et des confesseurs - 4 en tous... - sans oublier sa pratiquante belle-mère catholique - qui avait tendance à lui faire la leçon... - il lui semblait, que la véritable raison était celle-ci "Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. Romain 8 v1" quand a savoir la référence textuel exact... C'était bien trop lui demander. Non, en fait il y avait bien des passages, qui lui avait parler, qu'il lui arrivait même de citer à certaines occasions : les noces de Cana - Ou Jésus transforma l'eau en vin - ou l'apôtre Paul "recommandant" à Timothée "Ne continue pas à ne boire que de l'eau; mais fais usage d'un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes indispositions. 1 Timothée 5 v23". Ce qu'elle semblait oublier - Parfois, volontairement... Comme beaucoup de gens - c'est que c'est l’excès, qui n'est pas bon, comme le souligne "Ne vous enivrez pas de vin: c'est de la débauche. Soyez, au contraire, remplis de l'Esprit; Ephésiens 5 v18" ne vous "enivrez" pas, ça ne veut pas dire, ne "buvez" pas, mais... Allez lui dire ça.


Qui plus est, les simulateur, elle les repérait à 1 km - Simulatrice elle-même, en certaines circonstances... - elle daigna à peine y jeter un regard. Quand à la réaction du curé, face à son cinéma, du fait qu'il était éloigné exprès, elle devait lui reconnaître un certains degré, de maîtrise de soi. N'est-ce d'ailleurs pas, un des 9 fruits de l'esprit. "Non, madame, j'agirais ainsi avec n'importe qui. Il est du devoir des gens bien éduqués de garder cette distance que nous devons à tout chacun" avait-il répondu... Oui, bien sûr, et ses cuisses c'était du poulet ! Le plus drôle, c'est que s'étant présenté à lui, il s'était lui-même présenté une seconde fois. Quand à "Croyez-moi, par rapport à votre peine, les murs de cette église ont connu pire." elle le croyait curieusement sur parole, réprimant un petit rictus, sous son voile de dentelle noir.

Et là, enfin "Césam ouvre-toi !" : le curé, lui proposait enfin d'aller dans son bureau ! Allez, une petite récompense, flattons son égo. Elle prit son bras gracieusement, sécha délicatement ses larmes de crocodiles, toujours sans le regarder, tête baisser., et presque admirative :

- Ô quel charmant homme vous êtes. Votre sollicitude à mon égard vous honore. Ô oui, partons dans vos appartements - Est-ce qu'elle a fait exprès, de dire "ses appartements" au lieu de "bureau" ?... Oui. - Ô... Je voulais dire, votre bureau.

Despina, ou l'art et la manière, d'instiguer une idée, à une petite dose... Ainsi, il partir en direction du bureau de môsieur le curé. Une fois à l’intérieur, une légère gestuelle de gêne, introduisit :

- Ô Sieur D'Anjou - Oui. "Sieur" d'Anjou... Bien sûr - pourrais-je, abuser de votre extrême bonté, en vous demandant, si pouviez tirer le loquet, de votre bureau. Qu'aucune ouailles indiscrètes, ne puis nous déranger ?

Et des qu'il aura verrouiller la porte - s'il la verrouille - elle pourra se verrouiller sur lui ! D'ailleurs, dos à lui, elle n'attends même pas qu'il le fasse, lui demanda en toute douceur, d'une voix mielleuse :

- Puis-je, me mettre à mon aise ?

Dit-elle alors qu'elle fait descendre, lentement, toute en douceur sa cape noir de son dos - son marque d'ancienne esclave, subtilement cacher par les épaulettes de sa robe - mais dévoilant le haut de son dos, une peau satiné, semblant douce au toucher. Cependant, s'il y émet une quelconque objection, elle changerait de stratégie d'approche.

Tout en se déplaçant vers le bureau en tenant le bras, respectueusement, à cette femme qui semblait de haut rang, Thierry se questionnait sur ce qu'il allait entendre prochainement. Pourvu que ce ne soit pas des jérémiades sur un deuil impossible ou des attitudes misérabilistes à croire faire sans cesse le péché. Il n'en pouvait plus de ces inepties. Si seulement son interlocutrice pouvait lui apporter de délicieuses informations et peut-être du soutien. On n'en avait jamais, même avec le ministre des affaires étrangères dans sa poche.

Une fois dans le bureau, Donan Despina lui demanda de pousser le loquet. Il n'y avait pas. Seulement une clé Mais c'était amplement suffisant. Il tourna celle-ci dans le pêne et revint vers elle.

"Voilà, madame, cela est fait. Personne ne viendra nous déranger."

Elle s'occupait par ailleurs de se mettre à l'aise en ôtant son manteau. Un léger sourire passa sur le visage du prêtre. Pour une femme de cet âge, elle possédait de beaux rêves. Il se rappelait de ses dernières confidences, puis de la porte close. cela pourrait s'annoncer intéressant, même s'il n'apprenait aucune information utile.

"Eh bien, que puis-je pour vous, ma chère ?"

"Voilà, madame, cela est fait. Personne ne viendra nous déranger."

- Ô, je vous remercie. Vous êtes, si bon prince.

Se dessina un sourire satisfait sur son visage, alors qu'elle était dos à lui, mais pas seulement. Non, avec le temps et l’expérience, elle avait acquis ce "6e sens". Ce sens, qui vous indique, qu'une attirance charnel se crée chez l'autre, sans que vous ayez à le regarder. Elle sentait son regard sur elle, elle le voulait, et cette "attraction" - même si elle n'était pas réciproque... - qu'elle exerçait, était le chemin à suivre ! Elle en jubilait intérieurement.

"Eh bien, que puis-je pour vous, ma chère ?" bonne question. Assise, convenablement au bureau de celui-ci, il était face à face. Elle devait continuait à le captiver. Se "livré" en partie, donnait une authenticité à ses dires, c'était dangereux pour elle - pour son cœur surtout - mais se convaincant de force d'âme, c'était aussi d'une grande efficacité ! Qui pourrait l'accusé de dire des mensonges ? C'était sa façon de transformer, son chagrin, sa douleur, sa peine... En force subtile, mais dévastatrice ! Des armes puissantes, mais à double tranchant : Elle se blessait elle même, par la même occasion.

L'homme été a elle, tout a elle, personne pour les importuner inopinément. Elle s'autorisa alors :

- Permettez-moi, je vous prie.

Dit-elle, enleva enfin son couvre-chef de deuil, pour dévoiler sa chevelure flamboyante. Une cascade de cuivre étincelant, doux et soyeux, légèrement bouclé; Crinière rubescente qu'elle dompte, et dresse de ses mains - Non, secouer la tête, même légèrement, ce n'est pas digne d'une grande dame - ses cheveux dompter, ils présente son visage, telle l'encadrement d'une œuvre d'art, orné de 2 perles en haut, ses yeux argentés. Une autre succession de perle, pendant à un cercle d'argent, mets en valeur le haut de son corps : sa gorge délicate, et son visage finement sculpté.

Il aura vu ses yeux, mais elle ne daigne pourtant pas, le regarder dans les siens. Le "spectacle" doit continuer, plus encore, maintenant qu'elle est à découvert - Pas encore tout à fait... - elle lui réponds donc, toujours aussi mélancolique :

- Si vous le pouviez, le ferriez-vous seulement - dit-elle fermant les yeux, une larme parlant de nouveaux sur sa joue - le deuil, de mon défunt époux, me rappel chaque fois, tous les ceux que j'ai hélas, aussi perdu. Dont une personne, particulièrement, très chère à mon cœur. - Le pont étant fait, elle joint le geste au mot. Posant gracieusement sa main sur sa poitrine, éraflant légèrement le haut de sa robe, en descendant - Vous l'aurez, peut-être connu. Elle a jadis, semble-t-il, hélas fait parti, des favorites du Roi - Elle ouvre les yeux lentement, sa voix plus empreinte de chagrin... Et aussi de potentiels infos - pour son plus grand malheurs. - Elle le regarde, toujours avec "toute la douleur du monde" du coin de l’œil - elle se nommait : Merine, Merine McDAN.

Qu'allait-il, à ce stade, pouvoir lui en dire lui même, ou devra-t-elle "l'appâter" avec "plus".

Malgré l'inquiétude d'entendre de cette veuve endeuillée que es banalités sur un chagrin impossible et la perte déchirante de l'autre, Thierry conserva une attitude tranquille, digne d'inspirer la confiance. Il la laissa prendre le temps de se confesser. Les gens n'avouaient que difficilement les troubles de leur cœur. Son regard descendit de temps en temps vers sa poitrine, succinctement, pour revenir à son visage, tout en gardant tout son sérieux.

Comme attendu son flot de paroles n'avait rien de bien intéressant. Elle ressassait ses défunts. Qu'en avait-il à faire ? Lui aussi avait subi des pertes. Récemment, sa sœur, sa précieuse petite sœur, qu'il croyait morte dans la misère depuis des années, s'était présenté à lui. Comme par un miracle incroyable. Comme une invitation de Dieu que l'espoir pouvait être permis, que les bonnes actions étaient parfois récompensées. Ces retrouvailles n'avaient que peu duré. Beckie... la malheureuse Beckie avait perdu sa raison et imaginé un complot. Il pensait la soutenir tôt le long de son enfermement. Renouer à chaque visite les liens distendus. Mais elle avait préféré la mort.
Elle l'avait laissé seul.
Qu'en avait-il à faire à présent de tous ces gens qui venaient pleurer leurs proches auprès de lui ? Qui l'écoutait, lui ? Qui se souciait de ses états d'âme ? Même Alexandre, son fils bien-aimé, semblait avoir oublié l'existence de sa tante. Il se bornait à vouloir faire respecter la morale, à ne pas choquer les gens... Il ne fallait surtout pas ne pas faire de vagues. Ne pas souffrir. Pourtant, lui, tout ce qu'il désirait, c'était oublier. Se perdre dans le vin, au moins, et aussi les femmes, et ne plus songer aux souvenirs et aux regrets.

Le prêtre aurait pu interrompre son interlocutrice si celle-ci n'avait pas été une personne importante. Il s'obligeait ainsi à écouter, à paître attentif, mais se moquait bien de ce qu'elle lui disait. Ce n'était qu'un flot d'inepties, toujours le même, qui se répétait. Il devint cependant plus vigilant en apprenant que la personne dont Despina parlait aurait été une favorite du Roi. Cela commençait à être mieux. Pourquoi avoir pris autant de développement ? Que les gens pouvaient être bavards inutilement, parfois ! Il entendit ensuite un nom. Enfin.

Nerine.
Nerine mcDan.

Ce nom lui était étonnamment familier même s'il n'avait plus la revoir depuis de longues années. Cette femme possédait une singularité qui ne la rendait pas facile à oublier. S'agissait-il bien de la même manière ? Elle aussi avait été une favorite du Roi, troublée par sa position et une situation délicate. Il se décida à confirmer les soupçons.

"Madame... Cette personne, possédait-elle des yeux vairons ? Si oui, pouvez-vous me dire leurs couleurs ?"

"Madame... Cette personne, possédait-elle des yeux vairons ? Si oui, pouvez-vous me dire leurs couleurs ?" un pincement ! Un pincement au cœur, qu'elle eût peine à dissimulé... Elle n'avait dit que son nom, et lui, demandait directement si celle-ci avait-eût les yeux vairons ! Cette-fois, parmi ses larmes de crocodiles, s'en glissèrent des plus sincères. Touchait-elle au but ? C'était tout comme, elle n'avait pas prévu cela, elle ne l'avait pas prévu ! Elle se tut un instant, incapable de dire mot... Elle devait, absolument, se forcer, à reprendre quelques peu contenance. Elle daigna alors, le regarder droit les yeux, de son regard d'argent :

- D-Des... Des yeux, vairons, dîtes-vous ? O-Oui, oui, c'est celà ! Vert et brun, et les cheveux roux, comme les miens ! L-L'Avez-vous connu ?

Elle se lève alors lentement, toujours en gardant le "contact visuel", la "femme aux aboie", complètement démunis, prête-à-tout...

- Je vous prie... - Dit-elle, en s'avançant lentement vers lui, laissant glisser ses doigts sur le bureau, un regard embrasant, tout en étant emprunt de tristesse - je vous en supplie... - Elle se laisse alors soudainement tomber à genoux ! Au pieds du curé ! - Faites-moi grâce. Faites grâce à mon cœur, de toutes attentes - elle pose alors sa tête sur ses genoux - Je vous prie... Je dois, tout savoir.

Quel comédienne... Ou presque...

Jusque-là, rien de la conversation, si on pouvait qualifier de conversation un monologue stérile, n'avait su retenir l'attention du prêtre. Il se forçait à paraître aimable et à l'écouter mais s'ennuyait profondément. Néanmoins, cette femme possédait un statut important. Cela se percevait de son habillement, de ses manières et de la place occupée lors de la messe. Il serait imprudent de la renvoyer. Elle serait susceptible de lui causer des ennuis, comme celle-ci serait capable de lui apporter des bienfaits. Il avait certes le ministre des affaires étrangères comme principal appui mais on avait jamais assez trop de soutien.

Puis, il y eut ce nom sorti littéralement des limbes. Le souvenir de femme aux yeux si particulier avait naturellement remonté. Comment pourrait il autrement ? Despina confirma la bonne couleur de regard singulier. Il opina de la tête d'un hochement grave.

"Merine Mcdan.. il y a si longtemps que je n'ai pas entendu ce nom."

Le prêtre la vit brusquement tomber à genoux pour le supplier. Il al fixa, le visage impénétrable, mais calcula intérieurement ce qui se tramait dans l'esprit de cette femme. Serait-elle à ce point prête à tout pour retrouver la trace de sa sœur ? Il le comprenait. Son cœur se erra en pensant à la sienne. Beckie... Il se revit dans cette cellule glaciale, agenouillés tous deux sur le sol, à s'enlacer, à s'échanger ces dernières confidences. Pourquoi n'avait-il entrepris aucune recherche ? En découvrant la ruine totale de sa famille, le décès de son père au lendemain que celui-ci l'ait déposé à ce fichu monastère, et le suicide de sa mère et de son frère aîné, Thierry avait présumé que sa chère petite sœur, celle à qui il avait promis une vie heureuse quand ils seraient adultes, était aussi morte. Il avait refusé de l'imaginer vivre dans la misère. Cela se révélait plus confortable de la savoir morte que de se torturer à s'interroger sur ses conditions de vie.

Il avait lâche.
Affreusement lâche.

Thierry se recula pour s'asseoir sur le bureau, les jambes pendantes.

"J'ai rencontré de temps à autres cette Mérine McDan lors de la dernière année de sa vie. De ce que j'ai appris, elle vivait au palais royal et au moins le fréquentait. Elle était pieuse et hantée par son salut. Elle se sentait perdue, menacée. Selon elle, des gens lui voulaient du mal."

Il marqua une pause pour lui laisser le temps d'assimiler et de digérer ces informations. Ce ne pouvait être que très pénible à entendre.

"Elle... Elle était la maîtresse de notre souverain. Ou une de ses maîtresses, je suppose. Elle me l'a voué. Elle a aussi reconnu n'avoir connu que lui. Elle l'a répété plusieurs, soucieuse de me montrer qu'elle aimait le Roi, que ce n'était pas une relation intéressée. Elle m'a cependant confessé revendre les cadeaux que son royal amant lui offrait. Sauf un. Oui, elle a mentionné avoir voulu conserver un collier serti d'un diamant rouge, avec de l'or et de la soie."

Le prêtre balançait nerveusement ses jambes qui frappèrent contre le bois du bureau. La suite serait douloureuse. Mais c'était sans doute mieux que de ne pas savoir. Le doute, voilà ce qui polluait l'esprit et risquait de rendre fou.

"'Elle... J'ai entendu dire, quelques mois après sa première confession, que celle-ci aurait été assassinée. L'affaire a été vite close. Je n'en sais pas davantage à ce sujet. La malheureuse... Elle n'avait que vingt et un ans."

Il se rappelait une autre information, sans certitude fiable, mais celle-ci devait sans doute être dite.

"Elle.. Elle était enceinte. Ou l'a été. Elle me l'a également avoué. Elle avait peur pour elle et pour son enfant. Je ne sais pas ce qui est advenu de cet enfant. Ni si c'est un garçon ou une fille. Je regrette de ne pouvoir vous en apprendre plus."

Thierry se montrait pour une fois réellement sincère, touché par l'histoire de cette femme à la recherche de sa sœur défunte depuis tant d'années. Ses mains posées sur le bureau, il laissa échapper un soupir. L'éternelle interrogation revenait : pourquoi n'avait-il rien accompli pour retrouver Beckie ? Il avait été lâche. Si lâche.

Chaque phrases. Chacun de ses mots. Il lui brûlait l'âme... Lui arrachait larmes, après larmes... Bien qu'elle savait déjà certaines choses, il en confirmait bien d'autres. Elle en oubliait même presque, toutes la crasse qu'elle pensait de lui...

Pieuse... N'était pas ce qui caractérisé vraiment, sa sœur ainée, mais pour que cet homme le précise. Il fallait vraiment, qu'elle soit en très grande détresse intérieur. Elle se sentait selon ses dires "perdue, menacée" mais par qui ? Qui voulaient du mal à sa sœur ?! C'est vrai, que ce Gérald, aimait à traîner sa bourse chez qui voulait bien ! Et Mérine... L'avait aimer, elle s'était doute mise en tête, que cette... Ordure ! Ferait d'elle sa nouvelle Reine, mais quelle idiote ! La voilà morte, à cause de rêverie de gamine trop romantique !

Et elle blêmissait, elle semblait mourir à petit feu, au fur et à mesure des paroles du curé. Il confirma l'histoire des cadeaux. C'était, en fait, pour aider les parents. Pour aider leur famille, à mieux vivre... Aujourd'hui ils sont mort, et elle aussi, intérieurement. Et puis, il y avait... Ce fameux collier :

- E-Elle... Elle, le portait, sans arrêt. J-je, j'en-j'enviais, t-tellement... Ce collier - elle éclate en sanglot, honteuse, coupable... Elle baisse la tête -

Mais ce n'était pas terminer, il mentionna alors : l'assassinat. Affaire close, aussi vite, qu'elle fût vendu comme une vulgaire bête de sommes. Cette fois, la rage remontais, elle frémissait même, de rage, de colère... En relevant la tête, son regard d'argent, était emprunt d'un feu ardent. Le reste, ne fit qu'avivait le feu.

Pourtant, au contraire de toute à l'heure, il semblait différent. Est-ce que derrière cette crapule ? Il y avait... Il y avait, réellement, quelqu'un ? S'en voulait-il, sincèrement, pour Mérine, ou... Pour autre chose ? Lui et elle, au bout du compte... Il n'était pas si différent. Détails qui fit naître en elle, un paradoxe : entre dégoût et sympathie. Alors se leva, "Despina l'Amazone" était de retour, s'approchant, elle se pencha sur lui, en s'appuyant sur le bureau. Une main, de chaque côté de l'homme... Fiévreuse, mais triste, féline, son visage à peine, à moins de 10 cm, suavement elle susurre à son attention, le regardant dans les droit les yeux :

- Je... Regrette, moi aussi, que vous n'en puissiez, d’avantages.

Les yeux lentement clos, ses lèvres s'approchent à quelques millimètres. Assez, pour sentir son parfum, le souffle de des mots, qu'elle chucotte...

- Si, seulement... Vous en pouviez plus - soupir-t-elle -

Une larme perle... Mes ses lèvres douces, chaudes frôle celle de Mr.D'Anjou...

Thierry contempla avec une tristesse sincère le spectacle navrant de son interlocutrice en train d'apprendre la vérité sur la vie de sœur. Une série qui avait fini en une tragédie. Que s'était-il réellement passé ? Il l'ignorait. Avait-elle été véritablement assassinée ? Ou s'agissait-il de rumeurs ? il n'avait jamais pu le confirmer concrètement ? En ces instants difficiles, lui songeait à sa cadette. Beckie... Se trouvait-elle dans un monde meilleur ? Elle croyait pieusement au Paradis, d'y retrouver ses proches. Si cela était vrai, elle était enfin heureuse. Mais si cela n'existait pas ? Alors, elle avait disparu. A jamais. Il frissonna. Cette éventualité le terrifiait. Comment avait-elle pu décidé de se tuer, sans crainte de ce qui l'attendait de l'autre côté ? Cela le dépassait.

Il l'observa d'un regard misérable, sans oser lui adresser la parole. Ce serait parfaitement idiot. Dire que l'on était désolé de la mort d'un proche, présenter ses condoléances, cela ne servait à rien. Sauf à se faire bien voir. Il la laissa seule, en silence, exprimer l'étendue de son tourments.

Puis, contre toute attente, elle eut une réaction des plus imprévisibles : elle se rapprocha de lui, de manière totalement indécente, et colla son visage près du sien. Le prêtre put sentir son corps proche du sien et en éprouva un profond malaise. Malgré lui, des images lui revinrent. Lavinia se poussait contre ce même bureau, lui l'enlaçant... Il secoua la tête. Non, cela n'avait rien à voir. Lui, il agissait pour une vengeance. Il avait un but précis. Elle... Elle agissait sans raison.

"Madame..."

Sa voix était troublée. Il la repoussa et l'obligea à retourner à sa place.

"Je vous prie de me laisser tranquille."

Il la fixa, sévère, lui laissant le temps de se calmer.

'"Si cette folie vous est passée, madame, revenons à notre conversation. Que comptez-vous de ces informations ? Allez-vous continuer votre enquête ? Rechercher ceux qui ont pu participer à la mort de votre sœur ?"

Le prêtre songea à toutes ces implications que cette histoires entrainaient et mettaient en cause. Mérine avait dit n'avoir connu qu'un seul amant. Dans ce cas...

"Comptez-vous rencontrer également le roi ? De ce que j'ai entendu, il a une excellente mémoire de ses maitresses. il pourra éventuellement vous transmettre de nouvelles informations, sur les ses fréquentations, par exemple, ou son emploi du temps."

Il l'avait repousser. Que c'était-il passer ? "Je vous prie de me laisser tranquille." que c'était-il passer, pour qu'un homme, comme... Lui, la repousse ? Est-ce que c'était un problème, avec le fait qu'il l'ait repoussé ? Certes, rare sont les hommes qui la repousse. En fait, ça ne lui était jamais arriver... Que cela ait été un autre type d'homme, passe encore.

Et "lui", parlait encore, d'ailleurs toujours sur le sujet de Merine, de son assassinat et elle ? Qu'allait-il réellement se passer ? Elle restait interdite, en état de choc... Comment était-elle tomber si bas ? Humilié... Elle se sentait humilié, comme on l'avait déjà humilié par le passer, par bien d'autre façon. "Si cette folie vous est passée, madame, revenons à notre conversation." c'est ça, elle devenait folle... La faim justifiait les moyens ? Mais jusqu'à quel point ? Quel était la différence, entre elle et lui ? Surtout à cet instant précis ?!

Elle qui était venu, pour... Et lui, soudainement, la personne la plus raisonnable ? "Rechercher ceux qui ont pu participer à la mort de votre sœur ?" Mais OUI ! C'était pour cela qu'elle était venu, pas pour... Pour... Elle éclate alors en sanglot, mortifié, honteuse, coupable... "Comptez-vous rencontrer également le roi ?" Oui, plutôt deux fois, qu'une ! car - selon elle... - tout était sa faute ! SA FAUTE ! C'était de sa faute, si elle perdait la raison ! - Et pas du tout, à cause du venin de la rancune, et de la vengeance... - sa main cachant sa bouche, elle regarde cette soit disant crapule, coureur de jupons, et qu'était-elle ?! Qu'est-ce qu'elle devenait, qu'est-ce qu'elle était devenu, pour qu'un fourbes hypocrites de la sortes, que se soit, et pas un autre, qui lui fasse retrouver la raison ! - Il lui faudra bien, plus qu'une ou deux bouteilles de vin, pour oublié cela... -

- J-je... Je suis, désolé. J'vous d'mande pardon !

Elle s'élance alors rapidement sur ses affaires, pour sortir par la porte, en pleurant à chaude larmes ! Sauf que la porte ne s'ouvre pas ! - Bah oui, en plus c'est elle, qui l'avait voulu, que la porte se soit fermer... - elle a beau beau tirer, tirer, tirer encore et... Elle finit enfin par se rappeler que : c'est fermer à clé. Et lui demande de lui pardonner, une dernière fois, et elle s'élance à travers l'église en larmes. Aussi qu'elle peut.

Une fois dehors, Winston lui demande ce qui se passe :
- Dame Despina ?! M-Mais que se passe-t-il ?
- J-je veux rentrée !
- Mais, que s'est-il p...
- J'VEUX RENTRÉE ! ! !
- T-très, très bien, très bien. Nous rentrons, nous rentrons, ne vous inquiétez pas, nous rentrons.

Dit-il, en l'aidant à entrée dans son carosse, et il rentrèrent au château.