[30 décembre 1597] - Te imo vero apud alterum me [Terminé]
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Valmar, 40 ans
Ca sentait le roussi ce matin-là. En se rendant à la Prévôté, il était passé par la Grand’Place où le petit bois s’était amoncelé en un nid géant prêt à enflammer et enfumer la populace avide de sensations fortes pour cet avant-dernier jour de l’année. Ils ne seraient pas déçus. Braktenn aurait son sorcier brûlé. Après quelques péripéties, il avait avoué les envoutements autant que ses crimes pour finir par être jugé coupable de sorcellerie et de pacte avec le diable en personne. Cerise sur le gâteau, il avait craché sur la miséricorde divine qui avait pris la forme d’une lettre de repentir. Comment pouvait-on être idiot au point de préférer le bûcher à la signature d’un papier ? Quand même, on ne parlait pas là d’une décapitation propre, nette et rapide. Non, c’était d’un bûcher qu’il s’agissait. Finir rôti comme un poulet à la broche ? Non merci. Son choix aurait été bien vite fait. La fierté était l’apanage des cadavres, le pragmatisme celui des survivants.
Ce fut par une porte dérobée qu’il entra dans la Prévôté sans avoir tranché entre le fait qu’il soit fou à lier ou parfaitement idiot. A moins que ce ne soit les deux ? Après tout, ils cohabitaient fréquemment ensemble. Depuis toutes ces années on commençait à le connaitre entre ces murs alors personne ne s’inquiéta de sa demande émanant du puissant ministre des Affaires étrangères et de la Guerre. On l’escorta jusqu’à la geôle du condamné, enchainé dans son cachot froid et puant. Ca faisait quoi de se dire qu’on allait finir par mourir grillé, est-ce qu’il regrettait finalement de ne pas avoir courbé l’échine ?
— Je viens récupérer la médaille, lança-t-il sans ambages à l’ombre du sorcier.
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Re: [30 décembre 1597] - Te imo vero apud alterum me [Terminé]
C’était… le grand jour. Si l’on voulait. Le jour du grand feu, flambante fin d’une année. D’une vie aussi. De sa vie. Ces dernières semaines, il se savait condamné, il l’acceptait, mais la mort n’avait jamais été aussi proche de lui que ce matin-là. Il pouvait presque la voir à côté de lui. Il aurait préféré voir ses amis, tous ses amis, ou sa chère Phaïdée, pour leur dire convenablement au revoir. Mais il ne pourrait pas. Un poids en plus sur le cœur.
De l’autre côté du soupirail, des pas, des voix, des gens s’assemblaient sur la Grand’ Place. Dans ses premiers temps dans cette cellule, il les enviait parfois, libres de voir le jour, de n’avoir le ciel comme seul plafond. Ce matin, il ne les enviait plus pour ça : il allait lui-aussi se trouver où ils se rendaient tous. Il serait même aux premières loges. Mais au moins, il y serait seul. Ses camarades iswylans étaient libres. Ses camarades infirmes étaient libres. Tous ses camarades, ses amis, ses frères et sœurs de galère, ils étaient libres, libres de vivre, grandir, vieillir, libres d’être heureux. Tant pis si lui ne le pouvait pas, après tout, tant qu’eux pouvaient l’être. C’était tout ce qui comptait. Il n’avait aucun regret. Enfin si, un seul : de ne pas avoir emporté le Roi ou le Ministre de la guerre avec lui. Un autre s’en chargerait sans doute, il ne s’inquiétait pas. Il espérait seulement que beaucoup n’aient pas à être sacrifiés sur le chemin.
Comment c’était, de l’autre côté ? Il le saurait bien assez tôt, finalement, mais il ne pouvait s’empêcher d’y penser quand même. L’âme survivait-elle et se promenait-elle avec d’autres ? Ou un nouveau corps ? Ou le néant ? Deviendrait-il un fantôme ? Il pourrait continuer de veiller sur Guillaume, Phaïdée, Cassandre, les jumeaux, Sylvère et tous les autres. Et si l’envie l’en prenait, il irait rajouter des cafards dans les lits de la dragonne et de son cochon.
Reverrait-il les gens qu’il avait connus ? Son père, sa mère, Lif ? Ou alors il croiserait peut-être les parents d’Eugène, des frangins Malhièr, de Cassandre, de Lénius, de Jérémie, de Phaïdée… Oui, peut-être rejoindrait-ils les proches de ses amis, pour veiller sur eux tous ensemble, ou pour leur dire ce qu’ils étaient devenus depuis le temps. Ça leur ferait sans doute plaisir, il n’en doutait pas… S’il le pouvait, il le ferait. Il leur devait bien ça, à tous, pour l’avoir suivi – pour l’avoir supporté ? Pour l’avoir aidé, en tout cas.
Kalisha, reine d’Aiguemorte, et Mademoiselle Florentyna, ces anges qui lui avait sacrifié la porte de sortie que lui même leur avait donné. Il espérait qu’elles ne lui en voulaient pas trop, qu’elles n’étaient pas trop affligé qu’il n’ait pas suivi leurs conseils au second procès. Dans tous les cas, ça se serait retourné contre lui, il en était certain, et s’il voulait protéger Phaïdée, il devait aller jusqu’au bout.
Eymar, dont le plan ne pourrait malheureusement plus se mettre en place après tout ça, quand bien même il aurait été parfait. Peut-être pourrait-il récupérer quelque chose de son cadavre tout de même, histoire de ?
Et que dire de Cassandre, Louise et Phaïdée, dont le plan avait réussi, qui s’étaient mis en danger pour lui, tout ça pour… se faire reprendre. Sans même avoir eu le temps d’apprécier leurs retrouvailles, de les remercier correctement et… de faire tout ce qu’il aurait envie de faire avec elles.
Il espérait aussi que Lénius ne lui tienne pas rigueur de ne pas l’avoir remercié dans les règles pour tout ce qu’il avait fait pour Louise et lui. De même pour la petite Claire et son adorable chat. Ils allaient lui manquer, tous, mine de rien…
Il pouvait seulement garder le réconfort qu’il partirait sans jamais avoir servi ses ennemis, sans avoir flanché. Il serait resté fidèle aux siens jusqu’au bout. Il partait la conscience tranquille, avec un espoir.
M’a enchaîné pour me détruire
En feu grégeois j’ai su changer
Mon sang et mes derniers soupirs.
Lui qui avait toujours détesté la guerre, il espérait être assez compétent en préparation d’artillerie pour y parvenir, malgré tout.
C’est l’heure.
Assis dans ses chaînes, Hyriel ne bouge pas à l’entrée de l’homme, qu’il reconnaît sans peine comme le garde du corps du Ministre. Son seul mouvement se passe au niveau des yeux, qu’il lève vers l’arrivant, neutre, quoique son expression neutre ne soit pas des plus cordiales.
Lui qui pensait que plus rien ne pouvait encore l’atteindre ce matin-là… L’accent de cet homme, il le reconnaîtrait entre mille. Alors cet homme n’était pas Monbrinien. Il était Iswylan, du centre. Du même pays que celui où le sorcier avait grandi. Il laissa passer une seconde à sa remarque et le fixa droit dans les yeux.
« Qu’est-ce qui peut pousser un Iswylan à protéger celui qui a massacré les siens ? »
Il soutint un instant son regard avant de porter les mains à ses attelles, calme, en attendant la réponse. Il sortit la médaille et la regarda un instant, au creux de sa main. Dans sa tête se revivait le souvenir de son obtention. Il aurait aimé revoir ce petit gars et aider son père. Un petit regret de plus, finalement, même s’il n’aurait rien pu y faire.
Ses doigts se replièrent sur le bijou alors qu’il relevait le visage vers le traître. Sa fidélité à son maître lui servirait peut-être, finalement.
« Avant de la rendre, puis-je demander une chose ? »
Il n’attendit pas la réponse et enchaîna.
« Pourra-t-on dire au jeune Adéis que si je ne viens pas parler à son père, ce n’est pas parce que j’ai oublié, mais que je risque d’être retenu ailleurs encore longtemps, alors je préfère lui rendre son médaillon ? Lui dire aussi que j’espère de tout cœur qu’il pourra de nouveau jouer avec son père, même si ce n’est pas grâce à moi. »
À travers sa gorge contractée par l’émotion, il parvint à déglutir et tendit le médaillon à l'Iswylan sans le regarder. Ses yeux étaient baissés. Résignés.
« Ce sera ma dernière volonté. »
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Re: [30 décembre 1597] - Te imo vero apud alterum me [Terminé]
Valmar, 40 ans
Dans la pénombre, Valmar aperçut les deux seules tâches blanches des environs se dresser vers lui. C’était quoi ça ? Visiblement, il ne l’accueillait pas de gaité de cœur, dommage, il aurait bien pris un café, l’endroit était si charmant.
Qu’est-ce qui peut pousser un Iswylan à protéger celui qui a massacré les siens ?
Ah c’était donc cela le problème. Qu’est-ce ça pouvait bien lui faire qu’il soit Iswylan ma foi ? Il fronça les sourcils puis haussa les épaules.
— Survie et famille.
Quoi ? C’était pas assez précis ? Pourtant tout tenait dans ces mots alors pourquoi s’amuser à développer dans de longues et interminables phrases guindées ? Un tas d’os ne protégeait plus sa famille, pas plus qu’il ne subvenait aux besoins de sa famille. Son pays était perdu, alors quoi ? Il devait se faire tuer ou réduire en esclavage pour la gloire de son pays ? Foutaises ! Qui aurait veillé sur sa femme et ses filles ? Jouer les héros patriotes pour qu’elles finissent vendues à un bordel ou sautées par les soldats ? Ils les auraient tuées de ses propres mains plutôt que de leur imposer cela. Alors il avait accepté pragmatiquement de passer chez l’ennemi. Ennemi qui au fond n’avait rien de mieux ou de pire que les siens. C’était simplement l’idée que l’on s’en faisait. Idée qu’il avait elle-même rapidement oubliée dans un coin.
Pendant ce temps, le condamné fouillait ses attelles à la recherche de la fameuse médaille. Il lui laissa le temps de lui faire ses adieux et de prononcer ses dernières volontés d’une voix qui trembla d’émotion sur la fin. Ça le touchait qu’il pense au petit à son père jusque dans cet instant tragique. Au fond, il avait quand même quelques regrets. Définitivement idiot donc. C’était quoi la fierté sinon une invention de l’esprit ? Il s’approcha et réceptionna le petit bijou en or fin qu’il fit balancer dans les airs comme un pendule devant ses yeux.
— Je le connais son père, tu sais. C’est grâce à lui que je suis ici. En vie et libre. Il aurait dû me tuer ce jour-là, mais à la place il m’a emmené auprès du ministre.
Il avait vu des choses qu’il n’aurait pas dû voir. Il s’était trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Face à leurs adversaires respectifs et en même temps ils s’étaient subitement retrouvés liés par la force des choses. Lui aussi avait été bouleversé d’apprendre le Capitaine d’Aussevielle avait été blessé à Mornoy. Il ne le méritait pas, mais peu le méritait au fond. Quand on entrait dans l’armée, on savait à quoi s’attendre.
— Va falloir t’habiller pour ton grand jour. Enlève tout, je vais chercher ton costume de cérémonie. T’es toujours sûr de pas vouloir changer d’avis ? C’est qu’un gribouillis sur un papier tu sais, et les esclaves ça s’affranchit.
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Re: [30 décembre 1597] - Te imo vero apud alterum me [Terminé]
La réponse fut des plus laconiques. Hyriel hocha la tête, comme si elle l’indifférait, mais repensa aux siens. S’il avait eu une famille à protéger, aurait-il fait pareil ? Servir celui qui avait massacré son pays ? Difficile de se projeter maintenant que tous étaient morts, sans même qu’il n’ait eu, ou non, le choix de les sauver. Un instant, il transposa avec ses amis. Aurait-il été aussi loin pour les sauver ? Étant donné qu’il avait pris toutes les accusations d’envoûtement pour les exempter de poursuites, il était prêt à envisager l’idée, même si elle le révulsait.
Il tendit le médaillon et le regarda balancer, un sourcil haussé à la remarque de l’homme. Le monde était si petit… Hyriel se reprit et désigna le médaillon.
« Alors vous serez plus à même que moi de lui remonter le moral... »
Et s’il ne le faisait pas, il se ferait hanter, là. SI l’occasion lui en était donnée, Hyriel s’assurerait que tout se passe bien de ce côté-là. Le petit était trop innocent pour être déçu à ce point.
Bien vite, ils en revinrent toutefois à des considérations plus matérielles et Hyriel baissa les yeux. Retour de l’émotion dans la gorge. Il s’affaira à défaire entièrement ses attelles, qui avaient causé tant de problèmes aux pauvres gardes. Il ne regarda pas son interlocuteur pour répondre.
« Et si je finis par dire qu’en fait non, après tout ce que j’ai dit, on dira que je suis une girouette, un fou, et que je ne peux être que possédé par le Malin, donc à brûler. Et même si je l’avais signé, je ne vois pas pourquoi ce cher cardinal aurait accepté ça comme valable pour me libérer de mon contrat avec le Diable. Vu que je suis censé lui avoir donné mon âme, ce n’est pas un simple gribouillis sur un papier qui va changer quelque chose. Je n’ai pas autant confiance que vous dans l’administration. »
Sur ce, il s’attaqua à l’autre jambe, puis ôta sa tunique, avec précautions tout de même pour épargner sa peau blessée. Et parce que les chaînes ne l’aidaient pas du tout, il fallait bien le reconnaître.
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Re: [30 décembre 1597] - Te imo vero apud alterum me [Terminé]
Valmar, 40 ans
Lui remonter le moral ? Il en doutait sincèrement. Ils n’étaient pas particulièrement proches. Simplement liés par un évènement particulier et une dette de vie. Cela faisait un bon moment qu’il n’avait plus revu Démétrius, d’ailleurs. Enfin tout cela, le condamné ne pouvait pas le deviner, alors il hocha la tête, histoire de le rassurer.
Ça le touchait de le voir s’accrocher à cette promesse qu’il avait fait à un gamin rencontré quelques minutes à peine et qu’il ne connaissait ni d’Adam ni de Eve. Il avait bon fond, c’était sûr. Dans d’autres circonstances, il en aurait certainement eu le cœur serré de connaitre le sort qui l’attendait. La sorcellerie, ça existait peut-être, mais ça ne ressemblait pas à ça. Il en était certain. Valmar demeura stoïque tandis que les boucles cliquetaient une à une.
— Et alors ? Qui ne tente rien n’a rien, non ? Qu’est-ce que tu risques au fond ? Un refus ? Bah ça ne changera pas ta situation. La honte ? De toute façon au point où t’en es à devoir aller griller comme un chorizo, tu n’auras pas à t’en faire bien longtemps sur ce point. Le jeu en vaut la chandelle – si tu me passes l’expression –, tu vas pas me dire que tu comptes allumer ton propre bucher quand même ?
Non parce que bon, la fierté et l’héroïsme avaient quand même quelques limites. Là, il passerait vraiment pour un fou. Un allumé même pour être exact. Dans tous les sens du terme. Une fois le sorcier nu comme au premier jour, Valmar disparut sans un mot en direction d’une des remises de la Prévôté. Motif : préparer le condamné. Il attrapa de vieilles nippes en bure et en profita pour réclamer les clés, arguant que se vêtir attaché était somme toute délicat et que le prisonnier allait devoir être embarqué. De retour face à Hyriel, il lui jeta la chemise en question et s’affaira à le libérer de ses chaines, faisant tomber sa vieille guenille maintenue prisonnière jusque-là. Désormais humblement vêtu, il était paré pour son grand voyage. Incapable de tenir debout avec ses os brisés, Valmar le souleva sans grande difficulté pour le porter.
— Aller viens Princesse, on va rejoindre ton carrosse pour le défilé. Oublie pas de saluer tes sujets.
Il réprima un petit rire. Il ne croyait pas si bien dire d’ailleurs, mais cela Hyriel ne pouvait le présumer.
— Ma femme était quand même plus élégante quand je l’ai portée le jour de notre mariage.
Et ils s’engouffrèrent dans un étroit boyau sombre et tortueux. Une voiture des plus banales les attendait là prête à quitter la ruelle en toute discrétion. Le cocher leur ouvrit la porte et ils se glissèrent à l’intérieur juste avant qu’elle ne reparte dans un grincement. Il espérait que le voyage ne lui fasse pas trop souffrir le martyre, mais au fond, c'était pas si cher payé pour obtenir sa résurrection, non ?
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Re: [30 décembre 1597] - Te imo vero apud alterum me [Terminé]
Oui, au fond, qu’est-ce qu’il risquait ? Mais non, rien que l’idée de s’imaginer griffonner son nom au bas de ce papier d’hypocrites le faisait grimacer. Il n’allait quand même pas s’abaisser à ça… Mais effectivement, ce n’était peut-être pas le plus pragmatique. Il haussa donc simplement une épaule avant d’esquisser un sourire en coin à la comparaison, puis à l’expression. C’était ironiquement bien trouvé, il fallait le reconnaître. Et comme réponse à sa question, il secoua la tête avec un souffle de rire amer.
« En toute honnêteté, si on me le proposerait, je pense que je me laisserai tenter. On n’est jamais mieux servi que par soi-même, après tout, non ? »
Il ponctua sa réponse par un immense sourire avant de passer comme il le put sa tête par son encolure. Malgré tout, il avait l’impression qu’il pourrait plaisanter avec cet homme et ça, dans un tel moment, ça n’avait pas de prix.
Il le laissa aller chercher son habit de cérémonie et la rattrapa au vol quand il revint. Il se laissa libérer avec plaisir et se revêtit au plus vite avant de se frotter les poignets. C’est qu’il ne faisait pas chaud dans ce cachot !
Bien sûr, il dut se faire porter et passa pour cela le bras autour des épaules de son compatriote. Il ne manqua pas de rire à son commentaire.
« J’y penserai ! Sont-ils nombreux ? »
Non pas que la foule l’impressionne mais… tout de même. Il préférait se faire une idée à l’avance. Et alors à sa pique, il rit de nouveau.
« J’espère bien ! Mais j’avoue faire une piètre princesse. Vous m’en voyez navré… »
Il prit un air contrit parfaitement faux avant de jeter un dernier regard à sa cellule et, surtout, à ses attelles. Elles ne lui manqueraient sans doute pas où il allait mais tout de même, ça lui faisait un petit quelque chose de se séparer de leur contact familier autour de ses jambes. Il prit une grande inspiration et se retourna vers l’avant. C’est ce qu’il devait faire, désormais : regarder de l’avant. Il n’y avait plus de retour possible.
Il fronça tout de même les sourcils en arrivant à la voiture. Ce n’était pas vraiment la charrette du condamné qu’il s’imaginait mais plus… un carrosse de princesse ? Enfin pas vraiment mais pour lui, c’était pareil : ce n’était pas une charrette branlante. Il ne dit rien et se laissa asseoir, sans chercher à masquer son étonnement, et quand elle repartit, il s’adossa dans un coin pour tenir à peu près droit sans utiliser ses jambes. Il regarda tout de même le garde du corps avec suspicion quelques secondes avant de lever les mains.
« Et vous n’avez pas peur que je vous étrangle et fuie avec l’aide du Diable, ou que j’use d’un pouvoir magique dont j’aurais le secret ? »
Il s’y était habitué à ses chaînes, malgré tout, et il devait bien admettre que la liberté de mouvement lui était presque devenue étrangère.
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Re: [30 décembre 1597] - Te imo vero apud alterum me [Terminé]
Valmar, 40 ans
Ah oui, il l’allumerait lui-même ? Valmar fit écho à son sourire : il était complètement barjot, c’était clair et net. En même temps, dire qu’il n’appréciait pas son cran aurait été mentir.
— Laisse tomber, c’est pas la peine. T’es déjà complètement allumé !
Il y avait quelque chose d’étrange à faire de l’humour avec cet homme qui devait monter sur un bûcher pour y subir une fin atroce qu’il ne méritait pas. Une mince frontière entre philosophie et folie, si bien qu’il avait parfois du mal à faire pencher la balance plus d’un côté que de l’autre. Il n’était pas dénué d’une certaine forme de courage si l’on mettait de côté son absence d’instinct de survie évident et cette fierté mal placée. Toujours est-il qu'il fut vêtu d’une splendide robe de bure et qu’il se retrouva à le porter comme une princesse dans ses bras. Vu de l’extérieur, ça devait être étrange, de voir le grand gaillard qu’il était, porter ce qui n’était littéralement qu’à un sac d’os et de chair en cet instant. Bon avec une langue encore fonctionnelle, il fallait l’admettre. Heureusement que le bourreau ne la lui avait pas arrachée ! Ça aurait été quand même bien dommage de ne pas pouvoir profiter de cet échange. Quant à la fonctionnalité de son esprit, il en était moins certain. On l’avait peut-être un peu trop cogné et noyé vu son comportement. Enfin !
— Oh certainement ! Tu sais un évènement tel que celui-ci ameute la foule. Mais t’inquiètes pas, tu seras lumineuse.
Il étouffa un petit rire rauque avant d’enchainer sur sa tenue peu saillante contrairement à celle qu’avait arborée Ana-Maria lors de leur mariage. Quelque part, il éprouvait une certaine satisfaction à faire rire ce condamné qui vivait ses derniers instants sur terre. Il semblait presque serein et en tout cas, pas franchement paniqué à l’idée d’affronter le brasier.
— Si l’habit fait pas le moine, la robe ne doit pas faire la princesse au fond, non ?
Il lorgna sur son fragile paquet d’un coin d’œil amusé puis le guida hors des Enfers. De là, il eut tout de même un plus de mal à garder son sérieux alors qu’il lisait son étonnement à la vue de cette voiture bien loin de celle qui escortait les captifs. Il le déposa en face en espérant qu’il ne tombe pas. Il manquerait plus qu’il soit obligé de ramasser les petits bouts éparpillés du sorcier. À sa répartie, il se garda bien de réprimer la vague moquerie qui traversa ses prunelles et ses lèvres. De se faire étrangler par lui ? Bah déjà il faudrait qu’il puisse arriver jusqu’à lui sans s’écrouler et ça, c’était pas gagné, quant au reste, se soigner aurait été un bon début si ça avait été possible. Il souffla un petit rire qu’il accompagna d’un laconique « Non. » Ça, c’était dit. Par pure habitude de garde, il jeta un regard par la petite fenêtre et aperçut une autre voiture qui arrivait parfaitement à l’heure, comme prévu. Valmar croisa le regard de son prisonnier puis sortit le médaillon de sa veste avec un sourire et lui lança.
— T’as une promesse à honorer, rappelle-toi.
Avait-il oublié les paroles du ministre dans sa geôle ? Il avait bien dit qu’ils se reverraient et il n'aurait pas pris la peine de le formuler s’il avait s’agit uniquement du procès. Mais c’était sans doute le genre de détail que l’on notait lorsque l’on commençait à connaitre le vicomte.
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Re: [30 décembre 1597] - Te imo vero apud alterum me [Terminé]
Personne n’aurait souhaité se trouver dans cette voiture. Joseph tenait en respect le meurtrier. Il ne tenait pas à retourner dans ce satané bureau pour encore rendre compte d’une évasion, surtout pas pour ce monstre. Coldris pouvait bien dire ce qu’il voulait, il n’y en avait pas deux comme ça et il n’était pas question de le laisser filer. Il le narguait encore avec son sourire en coin malgré sa face brûlée, déformée. S’il pouvait parler, il serait encore à débiter toutes ses atrocités. Joseph soupira. Heureusement que dans quelques heures, il n’aurait plus à s’en inquiéter. Il allait finir dans l’Enfer qu’il avait mérité.
Joseph préféra regarder par la fenêtre. Il esquissa un sourire en voyant l’autre carrosse arriver. Il souffla avec amusement et se permis de faire un salut aux deux autres qui participaient à l’échange. Il espérait qu’Hyriel saurait mieux s’y prendre que lui avec le ministre. Qu’est-ce qu’il était content d’être sorti de son bureau à celui-là ! Et dire que son frère voulait mettre les pieds là-dedans… Il lui souhaitait bon courage ! Ces bonhommes-là n’étaient pas des hommes mais des fauves qui ne pensaient qu’à la loi du plus fort… Manger avant de se faire manger, lui, il ne savait pas le faire. Mais curieusement, une fois un peu plus bas, l’inverse marchait tout autant, sinon mieux. Il soupira. Mais peu importe… Ils avaient leurs vérités et lui la sienne. Tant qu’ils ne se marchaient pas sur les pieds, tout irait bien.
Ils arrivèrent à l’endroit prévu. Joseph prit bien garde à ce qu’il n’y ait personne. Il regarda attentivement avant d’attraper son prisonnier. Il lui maintint le bras puis le traina derrière lui. De toute façon plus il serait amoché, mieux ce serait. Joseph ignora ses gémissements, jusqu’à arriver à la cellule. Comme prévu, il trouva les guenilles laissées là, ainsi que les attelles. Il saisit le tout et les enfila à l’autre, le visage fermé. Quand ce fut fait, il le laissa par terre. Le Boucher tenta de l’agripper mais il le repoussa.
- Tu n’as que ce que voulais et ce que tu mérites. Va brûler en Enfer.
Re: [30 décembre 1597] - Te imo vero apud alterum me [Terminé]
La boutade amusa Hyriel, qui laissa échapper un souffle cynique en haussant les épaules.
« Il faut bien que je me prépare à la suite de la journée ! »
Autant prendre la situation à la rigolade, tant qu’il le pouvait encore. Il se laissa alors porter et prit une grande inspiration à la réponse. De nombreuses personnes pour en voir brûler une. C’était tout bonnement abject. Et l’idée que tout Braktenn le voit crier de douleur ne lui plaisait pas plus que ça non plus. Il retourna donc un « hmhmm » à Valmar, appréciant toutefois le jeu de mots. Il écouta ensuite sa question et prit le temps d’y réfléchir.
« En effet, j’imagine qu’on peut le voir comme ça… Je suis donc une princesse qui sera bientôt rayonnante ! »
Et voilà qu’il s’y mettait aussi. Devenait-il fou ou était-ce simplement un humour nerveux ? Il l’ignorait. Il rendit en tout cas son sourire à son porteur. Ils arrivèrent ensuite dans la voiture et Hyriel s’efforça de se maintenir en équilibre, ce qui ne fut pas une mince affaire. Il se doutait bien que ce qu’il avançait serait pris à la rigolade et, même si ce n’était pas très sympathique pour sa situation, il ne put s’empêcher de lâcher un souffle de rire à la réponse des plus brèves. Il regarda également par la fenêtre, curieux, et écarquilla les yeux en voyant le général les saluer. Qu’est-ce que… Une idée commençait à faire son chemin dans son esprit mais c’était si improbable… Quoiqu’au fond… Mais le sourire de Valmar, le médaillon, qu’il rattrapa au vol, et ses paroles lui confirmèrent ses suppositions. Il se mit à l’aise sur son fauteuil, avec un sourire malicieux.
« Je suis donc si important que cela aux yeux du Ministre ? »
Important au point qu’il le fasse évader ? Voilà qui était flatteur, même s’il préférait savoir pourquoi avant de s’en réjouir. Et puis avant de se poser ces questions, il préféra d’abord… savourer. Il n’allait pas mourir. Ce n’était pas une si mauvaise journée, finalement.
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Re: [30 décembre 1597] - Te imo vero apud alterum me [Terminé]
Valmar, 40 ans
Il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre avec leur humour déplacé. Quoique…à y regarder de plus près, il y en avait effectivement un qui rattrapait mieux l’autre : celui qui jouait les chevaliers servants de la princesse brisée qu’il déposa dans son carrosse pour la ramener dans son château de conte de fées. C’était toujours mieux que de jouer les Jeanne d’Arc ceci dit.
Ce fut d’ailleurs à ce moment qu’ils croisèrent le voiture arrivant en sens inverse, celle où se trouvait le Général Cassin -qui se permis un signe de la main- et la charpie humaine qui devait brûler sans émettre le moindre son. Il aurait dû voir ses yeux s’écarquiller comme ceux des merlans frits sur la côte. Deux grandes billes hagardes jusqu’à ce que l’information ne monte finalement à sa cervelle de fracassé.
Il lui rendit le médaillon – des fois qu’il douterait toujours – et l’observa avec amusement se détendre autant que le permettait sans doute ses multiples blessures.
— Tu n’auras que lui demander toi-même quand il viendra. Mais si j’étais toi j’oublierai pas que les indispensables se trouvent tous au cimetière.
Il ne s’imaginait tout de même pas que cela serait sans contrepartie n’est-ce pas ? Son vrai pacte avec le Diable, il allait le passer dans quelques jours. Payerait-il le prix finalement ou devrait-il lui trancher la gorge devant son obstination ? Ses lèvres s’ourlèrent d’un petit sourire en songeant aux premières paroles du sorcier.
— Qu’est-ce qui peut pousser un Iswylan à protéger celui qui a massacré les siens, n’est-ce pas ?
Il étouffa un petit rire taquin et se replongea dans le silence jusqu’à leur arrivée à destination.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [30 décembre 1597] - Te imo vero apud alterum me [Terminé]
Et le ministre reviendrait en personne le voir, ça c’était du privilège ! Toutefois, il n’eut pas le temps de s’en réjouir – il n’en avait de toute manière pas l’intention – car son libérateur mentionnait ce qu’il avait effectivement craint. Il y aurait bien contrepartie s’il voulait survivre. Le contraire l’aurait étonné. Une partie de lui imaginait le pire mais il essayait de la minimiser. Il verrait bien, rien ne servait pour l’instant de se monter du Ministre une image de grand méchant – qu’il avait déjà – et Hyriel s’efforça donc de conserver un sourire de façade, augmenté d’un
« Naturellement… »
Il haussa ensuite un sourcil au plissement d’yeux de l’Iswylan avant de se figer à ses mots. Il savait ? Non, impossible. Il ne faisait référence qu’à lui, sans savoir… Oui, c’était sans doute ça. Dans le doute, il ne releva pas par autre chose qu’un souffle de rire amer avant de regarder par la fenêtre. Leurs situations apparaissaient de plus en plus similaires, jusque dans la réponse qu’il aurait pu donner : survie et amis.
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