[1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
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[1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Après son départ du domaine de Fromart, Cassandre avait couru pour rejoindre l'hôtel tidrien afin de remettre au plus vite le billet au fameux Gabriel d'Irtéon et le rassurer sur le sort d'Eléonore. Elle allait bien. Elle allait très bien avec son amoureux. C'était pas compliqué à comprendre pourtant ! La fillette passa comme la dernière fois par les dépendances et remonta habilement dans les couloirs afin de monter au premier, puis au second étage. Ses oreilles prêtaient attention au moindre bruit, prête à se cacher derrière une tenture ou un rideau au moindre pas.
Après confirmation que la chambre soit bien celle située en dessous de celle où elle avait rencontré Eléonore, Cassandre s'immobilisa devant al porte et prit une brève inspiration. Qu'est-ce qui l'attendait là-dedans ? Et si l'homme, très inquiet, la pressait de questions ? Et s'il se montrait un brin dangereux ? Sa main toucha instinctivement la dague dans le revers de ses jupons, bien dissimilée. La savoir à portée, prête à la dégainer, la rassura. Elle saurait se protéger. Elle ne se laisserait pas attaquée sans se défendre. Elle n'était pas une poule qui observait le couteau qui s'apprêtait à l'égorger sans bouger.
Résolue, Cassandre frappa le bois de la porte d'une main sûre et attendit calmement. Une voix lui répondit d'entrer. Elle entra et s'inclina poliment une fois avoir refermé derrière elle.
"Bonjour messire."
Elle releva la tête et ajouta.
"Votre amie Eléonore m'a confié une lettre pour vous."
La fillette sortit le billet et le lui tendit, toutefois un brin méfiante, guettant la moindre réaction.
Après confirmation que la chambre soit bien celle située en dessous de celle où elle avait rencontré Eléonore, Cassandre s'immobilisa devant al porte et prit une brève inspiration. Qu'est-ce qui l'attendait là-dedans ? Et si l'homme, très inquiet, la pressait de questions ? Et s'il se montrait un brin dangereux ? Sa main toucha instinctivement la dague dans le revers de ses jupons, bien dissimilée. La savoir à portée, prête à la dégainer, la rassura. Elle saurait se protéger. Elle ne se laisserait pas attaquée sans se défendre. Elle n'était pas une poule qui observait le couteau qui s'apprêtait à l'égorger sans bouger.
Résolue, Cassandre frappa le bois de la porte d'une main sûre et attendit calmement. Une voix lui répondit d'entrer. Elle entra et s'inclina poliment une fois avoir refermé derrière elle.
"Bonjour messire."
Elle releva la tête et ajouta.
"Votre amie Eléonore m'a confié une lettre pour vous."
La fillette sortit le billet et le lui tendit, toutefois un brin méfiante, guettant la moindre réaction.
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Gabriel d'Irtéon, 27 ans
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Cela faisait cinq nuit qu'Éléonore avait pris la poudre d'escampette - ou dieu savait quel passage secret - et il n'y avait rien à faire : Gabriel se sentait toujours aussi con. La colère, toutefois, était passée et ce sentiment de trahison - n'était-ce pas uniquement cette confiance renouvelée qui l'avait empêché de lui trouver une attitude suspecte ? - qui l'avait d'abord submergé avait laissé sa place à une vive inquiétude.
Non, il ne s'imaginait pas qu'à peine arrivée à Fromart, Éléonore aurait été enchaînée dans un sous-sol sombre pour y subir Dieu savait quels sévices - typiquement le genre de soupçons qu'elle-même aurait soulevé si elle avait été dans son état normal. Ce qu'il craignait, c'était bien sûr que ce séjour nourrisse ses illusions et qu'elle ne se brise bien davantage quand elle comprendrait qu'elle s'était fait des idées. Qu'il la détruise définitivement avec ses fourberies.
La mettre dans son lit avait été trop facile, c'était cela ? Alors, il tentait de l'atteindre jusque dans ses sentiments les plus profonds ? Et après ? Il ne savait pas avec quoi il jouait. Elle était beaucoup trop sensible pour de tels jeux.
Quand il voyait l'énergie qu'elle avait toujours fourni pour Ariste le plus naturellement du monde, quand elle voyait quels sacrifices elle avait pu faire pour lui - parce que lui, il avait été là pour la voir vivre par automatismes pendant cinq ans et dépérir de son absence avec son retour pour seul prise, seul désir, seul horizon malgré leurs efforts conjugués pour la distraire, puis s'effondrer véritablement lorsqu'ils l'avaient perdu - et qu'il l'entendait parler de son vicomte de manière similaire, il avait peur, sincèrement peur de l'emprise que ce dernier pourrait avoir sur elle, fragilisée comme elle l'était.
On frappa. Gabriel rangea le couteau qu'il faisait tournoyer frénétiquement, et cessa de faire les cent pas. Se laissant tomber dans un fauteuil, il donna l'ordre d'entrer.
Ce fut une fillette inconnue et curieusement accoutrée qui apparut. Il arqua un sourcil, intrigué. Sans se méfier outre mesure, néanmoins. Le nom de son amie lui fit saisir le billet. Il ne sut dire s'il était rassuré qu'elle soit encore en mesure de reprendre contact, agacé qu'elle ne l'ait pas fait plus tôt ou plus inquiet de son obstination. Alors que ses yeux s'étonnaient de trouver du français à la place d'une transcription d'un patois que nul à Braktenn n'aurait su interpréter, il interrogea frénétiquement la petite messagère.
— Éléonore ? L'as-tu vue ? Comment se porte-t-elle ? Est-elle bien traitée ?
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Le noble qui lui faisait face était horriblement nerveux et lui aurait sans doute arraché le billet si elle ne lui avait pas donné. Il s'inquiétait sincèrement pour Eléonore. C'était palpable. La fillette lui adressa un discret sourire compatissant, réellement soucieuse de sa peine. Elle savait ce que c'était de s'inquiéter pour quelqu'un. Il n'y a pas si longtemps c'était pour Hyriel qu'elle se torturait l'esprit et imaginait les pires fins possibles. Mais tout s'était bien passé. Alors, tout ira bien pour Eléonore. Il devait avoir confiance lui aussi.
Le dénommé Gabriel se mit alors à la questionner avec empressement et Cassandre se fit un devoir de répondre.
"Oui, je l'ai vu. J'ai passé l'après-midi avec elle. Je l'ai rencontré dans les jardins de Fromart. Et elle m'a aidé. Elle m'a donné son manteau quand je suis tombée dans la mare. Puis, elle m'a amené à l'intérieur, dans sa chambre. Pour que je me réchauffe, puis m'a donné d'autres vêtements."
Sur ce point, il y aurait d'autres détails à ajouter, mais Gabriel n'avait pas besoin de tout savoir. Elle avait le droit à sa vie privée, non mais ! De toute façon, il ne voulait que des nouvelles d'Eléonore, pas sur sa messagère.
"Comment voulez qu'elle aille ? Elle est avec son amoureux ! Alors, elle va très bien ! Il ne faut plus vous inquiéter comme ça ! Bon, je sais Coldris il est effrayant. Moi aussi, il m'a déjà fait peur. et pourtant, je suis pas une trouillarde ! Mais il aime sincèrement Eléonore, je vous jure ! J'ai déjà porter des courriers entre lui et Eléonore et vous auriez vu sa tête quand je lui apportais les messages de sa belle ! Il était devenu tout mignon ! Il ne ressemblait absolument pas au ministre grincheux que tout le monde connaît !"
La fillette décida de se calmer un peu et reprit ensuite de manière plus sérieuse.
"Je sais que c'est un peu difficile à croire. Et puis, vous avez peur pour Eléonore. Mais Eléonore, elle a fait son choix. Elle a choisi de le rejoindre. C'est ce qui la rend heureuse. Vous pouvez ne pas être d'accord, mais si vous vous entêtez à le lui dire, vous risquez de vous fâchez avec elle."
Elle marqua une courte pause, lui laissant le temps d'y réfléchir.
"Il y a peu, je me suis disputée avec l'un de mes oncles et nous avons dit l'un et l'autre beaucoup de choses terribles. Il ne comprenait rien. Et il a fini par me dire des paroles méchantes. Et moi, j'ai commencé à le détester. Et maintenant, je ne sais pas comment les choses vont pouvoir évoluer maintenant. Peut-être qu'on ne pourra plus jamais s'entendre..."
Cassandre releva la tête et le contempla d'un sourire triste.
"Je ne vous recommande pas de suivre ce chemin avec Eléonore. Il est... douloureux."
Le dénommé Gabriel se mit alors à la questionner avec empressement et Cassandre se fit un devoir de répondre.
"Oui, je l'ai vu. J'ai passé l'après-midi avec elle. Je l'ai rencontré dans les jardins de Fromart. Et elle m'a aidé. Elle m'a donné son manteau quand je suis tombée dans la mare. Puis, elle m'a amené à l'intérieur, dans sa chambre. Pour que je me réchauffe, puis m'a donné d'autres vêtements."
Sur ce point, il y aurait d'autres détails à ajouter, mais Gabriel n'avait pas besoin de tout savoir. Elle avait le droit à sa vie privée, non mais ! De toute façon, il ne voulait que des nouvelles d'Eléonore, pas sur sa messagère.
"Comment voulez qu'elle aille ? Elle est avec son amoureux ! Alors, elle va très bien ! Il ne faut plus vous inquiéter comme ça ! Bon, je sais Coldris il est effrayant. Moi aussi, il m'a déjà fait peur. et pourtant, je suis pas une trouillarde ! Mais il aime sincèrement Eléonore, je vous jure ! J'ai déjà porter des courriers entre lui et Eléonore et vous auriez vu sa tête quand je lui apportais les messages de sa belle ! Il était devenu tout mignon ! Il ne ressemblait absolument pas au ministre grincheux que tout le monde connaît !"
La fillette décida de se calmer un peu et reprit ensuite de manière plus sérieuse.
"Je sais que c'est un peu difficile à croire. Et puis, vous avez peur pour Eléonore. Mais Eléonore, elle a fait son choix. Elle a choisi de le rejoindre. C'est ce qui la rend heureuse. Vous pouvez ne pas être d'accord, mais si vous vous entêtez à le lui dire, vous risquez de vous fâchez avec elle."
Elle marqua une courte pause, lui laissant le temps d'y réfléchir.
"Il y a peu, je me suis disputée avec l'un de mes oncles et nous avons dit l'un et l'autre beaucoup de choses terribles. Il ne comprenait rien. Et il a fini par me dire des paroles méchantes. Et moi, j'ai commencé à le détester. Et maintenant, je ne sais pas comment les choses vont pouvoir évoluer maintenant. Peut-être qu'on ne pourra plus jamais s'entendre..."
Cassandre releva la tête et le contempla d'un sourire triste.
"Je ne vous recommande pas de suivre ce chemin avec Eléonore. Il est... douloureux."
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Gabriel d'Irtéon, 27 ans
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En entendant le nom de son amie, Gabriel n'avait pu s'empêcher d'interroger sa messagère. Il ne douta pas de cette réaction qui aurait tout à fait correspondu à cette adorable hirondelle désintéressée qu'il connaissait. Quant aux vêtements… oui, il le voyait.
Il écouta d'une oreille le monologue de la gamine qui, non contente de trouver "mignon" le ministre des affaires étrangères, prétendait en savoir plus long que lui sur la vie - avait-elle la moitié de son âge ? Un peu plus du tiers ? -, son les conflits familiaux - or, à son plus grand déplaisir, il avait plutôt bien éprouvé le sujet - et sur Éléonore elle-même. Sa petite Raison, dont il avait connu les premiers amours - parce que quoi qu'elle en dise, même si ce n'était pas l'amour ultime qui persistait jusqu'à la mort, il y avait eu quelque chose de fort avec Frédérien de Maxierre, d'assez fort pour qu'elle ait passé des mois à leur répéter ses qualités et ses actes en trépignant et avec des étoiles dans les yeux - et les plus grands chagrins - dont il ne fallait pas essayer de lui faire croire qu'elle s'était entièrement remise du jour au lendemain.
C'était absurde. D'autant plus absurde que s'il n'avait rien pu y changer, il voyait mal comment le premier venu s'en serait concrètement sorti. Éléonore tenait des propos incohérents, avait accumulé les coups de folie depuis son arrivée et sous-entendant de telles extrémités pour la fin de cette relation qu'il ne pouvait simplement pas croire qu'elle était en pleine possession de ses esprits.
— À traduire par "elle n'a pas l'air maltraitée", je présume ?
En réalité, tout ce que cette petite lui apprenait sur Éléonore était que finalement, elle était drôlement claire et concise à côté de certains. Puis, il y avait un autre détail qui l'intriguait - sans la moindre intention de détourner la conversation, bien entendu.
— Tu appelles tous les nobles de Braktenn par leurs prénoms ou seulement les membres du gouvernement ?
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Son interlocuteur paraissait suspicieux et écoutait les informations donnés sans sembler se réjouir. Cassandre n'était pas assez naïve pour croire qu'il accepterait ces idées d'un claquement de doigts. Elle savait depuis longtemps qu'on luttait difficilement contre des idées ben établies. Il suffisait de voir dans quel entêtement s'était mis oncle Matthieu, au point de s'aveugler devant des évidences flagrantes. La fillette demeura calme et attendit que Gabriel ne lui adresse à nouveau la parole. Elle leva cependant les yeux en entendant évoquer les possibles maltraitances.
"Elle est nourrie, logée, blanchie et peut sortit librement où elle veut. Il semble qu'il y ait bien pire niveau maltraitances."
Une aigreur remonta en elle et il lui difficile de la repousser. Les nombreuses souvenirs lui revenaient. Ceux de toutes ces violences subies quand elle tentait de se rebeller. Les privations de nourriture sans un vrai prétexte. Les longues nuits à servir les clients sans avoir le droit à vrai moment de moment. Sa vente injuste à un lupanar. Non, cet homme ne connaissait pas le sens du mot du maltraitance. autrement, il ne l'emploierait pas.
"Mais si vous souhaitez savoir ce que c'est réellement la maltraitance, Intéressez un peu au sort des esclaves."
Il lui posa alors une autre question Cassandre répondit d'un sourire légèrement insolent.
"Seulement ceux pour lesquels j'ai un peu respect. Pour les autres, j'ai souvent tous un autre tas de nom en tête. Et je ne suis la seule à les penser."
Par mesure de prudence, la fillette se recula, se préparant à anticiper une possible attaque. Eléonore avait mentionné des réflexes rapides.
"Evitez toutefois de me blesser. Eléonore m'aime bien et elle veut me voir revenir."
Au moins, cette précision, ça l'empêcherait peut-être de faire un mouvement dangereux.
"Elle est nourrie, logée, blanchie et peut sortit librement où elle veut. Il semble qu'il y ait bien pire niveau maltraitances."
Une aigreur remonta en elle et il lui difficile de la repousser. Les nombreuses souvenirs lui revenaient. Ceux de toutes ces violences subies quand elle tentait de se rebeller. Les privations de nourriture sans un vrai prétexte. Les longues nuits à servir les clients sans avoir le droit à vrai moment de moment. Sa vente injuste à un lupanar. Non, cet homme ne connaissait pas le sens du mot du maltraitance. autrement, il ne l'emploierait pas.
"Mais si vous souhaitez savoir ce que c'est réellement la maltraitance, Intéressez un peu au sort des esclaves."
Il lui posa alors une autre question Cassandre répondit d'un sourire légèrement insolent.
"Seulement ceux pour lesquels j'ai un peu respect. Pour les autres, j'ai souvent tous un autre tas de nom en tête. Et je ne suis la seule à les penser."
Par mesure de prudence, la fillette se recula, se préparant à anticiper une possible attaque. Eléonore avait mentionné des réflexes rapides.
"Evitez toutefois de me blesser. Eléonore m'aime bien et elle veut me voir revenir."
Au moins, cette précision, ça l'empêcherait peut-être de faire un mouvement dangereux.
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Gabriel d'Irtéon, 27 ans
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Gabriel fronça les sourcils. Pire niveau de maltraitance que quoi, puisqu'il avait traduit de sa réponse qu'Éléonore était traitée correctement ?
Agacement soudain qui provoqua en lui un soudain besoin de pinailler. D'accord, logée. Alors non seulement elle avait ce confort ici, mais là-bas, il fallait encore savoir dans quelles conditions. Non, parce qu'on parlait quand même de quelqu'un qui était capable, hors de Tianidre, de dormir roulée en boule par terre sans couverture pour être sûre de ne pas salir la literie - même de se priver de sommeil à certaines périodes. Et qui refusait parfois de faire entretenir le feu et argumentait, en grelottant qu'elle avait trop chaud !
Puis, elle n'avait pas emporté de vêtements, non plus - l'explication au fait qu'aucune de ses robes n'ait disparu était d'ailleurs sur le dos de la petite messagère, ce qui signifiait qu'elle ne l'avait même plus. Il y avait de quoi se demander ce qu'elle portait.
Et enfin, il aurait été bien curieux de savoir comment elle pouvait être si sûre qu'elle se nourrissait correctement ? Quelqu'un prenait-il la peine de s'assurer qu'elle mange ? Non, parce que si auparavant elle manquait déjà régulièrement ses deux premiers repas - elle pouvait difficilement oublier le dîner qu'il fallait presque invariablement partager avec le comte -, ces neufs derniers mois, c'était limite s'il n'y avait pas eu besoin d'actionner ses mâchoires à sa place.
Entre autres détails peu glorieux qu'il s'abstiendrait d'étaler.
Quant au sort de esclave… c'était une autre question qu'il préférait éviter d'autant plus que cette gamine semblait un peu trop proche du ministre à son goût. Ministre qu'elle appelait par son prénom, d'ailleurs, curiosité qui lui offrit une vive diversion.
— Évidemment. C'est curieux, j'aurais cru que lorsque l'on respectait un homme de pouvoir, on prenait la peine de le désigner par son titre, répliqua-t-il sur le même ton.
Ou son nom plus complet. Et ce à moins d'en être drôlement proche. Pour Éléonore, en revanche, il ne s'était certainement pas attendu à ce qu'il la désigne autrement que par un prénom, il la connaissait assez pour savoir qu'elle s'en moquait.
En revanche, il fut fort étonné lorsque la gamine se permit de lui recommander d'éviter de la blesser. Ah non, celle-là, il ne s'y était vraiment pas attendu. Il arqua un sourcil. Oui, enfin, en l'occurrence l'opinion d'Éléonore n'avait pas grand chose à faire dans l'équation. Il demeura interdit un certain nombre de secondes.
— Éviter de… te blesser ? répéta-t-il un peu bêtement.
Seigneur, mais que préparait-elle pour craindre qu'il ne l'attaque ?
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Cassandre recula, méfiante, préférant anticiper et se sentir prête à se sauver ou se défendre si son interlocuteur montrait un signe qui indiquerait une menace. Comment savoir s'il n'était pas dangereux ou pas ? Eléonore avait mentionné que celui-ci pouvait avoir des réflexes vifs. Or, les gens qui apprenaient de mauvaises nouvelles ou qui des nouvelles qui n'allaient pas dans leur sens, ils pouvaient avoir des réactions impulsives. Mieux fallait se tenir prête plutôt que de se retrouver encore avec un couteau sous la gorge. Ma main se posa un instant sur la dague parfaitement dissimulée dans un pan de sa robe. le contact de l'arme l'apaisa aussitôt. Elle était parée à toutes les possibilités. Elle n'avait pas à avoir peur. Tout irait bien. Elle maitrisait la situation. Tout irait bien.
Finalement, il restait calme et à sa place. il ne faisait pas mine d'attaquer ou de la menacer. Tant mieux. mais elle préférait ne pas se relâcher. Et puis, ça restait un noble. Il pouvait appeler à la garde pour signaler as présence et la faire arrêter. Elle n'avait aucun raison réelle d'être là. Alors il serait dans son droit. Autant se préparer à courir rapidement et à fuir.
Il se décida à parler pour signaler qu'elle ferait apparemment preuve d'impolitesse envers Coldris. Elle haussa les épaules.
"Moi, j'ai grandi en parlant des gens qu'avec un seul nom. Dès fois leur prénom, ou leur nom de famille, ou leur surnom. Mais il y a que vous les nobles pour vous compliquer la vie à ajouter un tas de noms, puis un long titre ! C'est pas de l'irrespect. En tous cas, pas pour moi."
Il eut brusquement l'air surpris de ses paroles. Finalement, il n'avait peut-être pas du tout l'intention d'attaquer.
"Bah... Eléonore m'a dit de faire attention, que vous pouviez avoir des réflexes vifs. Alors, on ne sait jamais. Vous pourriez eu avoir envie de m'attraper ou d'appeler vos gardes pour me capturer. Or, j'ai pas envie d'être blessée, ni de faire un séjour à la prévôté. J'ai essayé une fois. C'est une très mauvaise adresse. "
Elle l'observa, toujours pragmatique, et haussa les épaules.
"Quand on fait des choses dangereuses, on fait preuve de prudence. Mais bon, je suppose que pour des gens de la noblesse, quand ils restent sagement du bon côté, on ne peut pas comprendre ça. Enfin, je vous le reproche pas non plus. Je connais des tas de gens, sans protection, qui font des choses dangereuses sans prévoir de bon plan ou se montrer prudent. C'est tellement stupide. "
Finalement, il restait calme et à sa place. il ne faisait pas mine d'attaquer ou de la menacer. Tant mieux. mais elle préférait ne pas se relâcher. Et puis, ça restait un noble. Il pouvait appeler à la garde pour signaler as présence et la faire arrêter. Elle n'avait aucun raison réelle d'être là. Alors il serait dans son droit. Autant se préparer à courir rapidement et à fuir.
Il se décida à parler pour signaler qu'elle ferait apparemment preuve d'impolitesse envers Coldris. Elle haussa les épaules.
"Moi, j'ai grandi en parlant des gens qu'avec un seul nom. Dès fois leur prénom, ou leur nom de famille, ou leur surnom. Mais il y a que vous les nobles pour vous compliquer la vie à ajouter un tas de noms, puis un long titre ! C'est pas de l'irrespect. En tous cas, pas pour moi."
Il eut brusquement l'air surpris de ses paroles. Finalement, il n'avait peut-être pas du tout l'intention d'attaquer.
"Bah... Eléonore m'a dit de faire attention, que vous pouviez avoir des réflexes vifs. Alors, on ne sait jamais. Vous pourriez eu avoir envie de m'attraper ou d'appeler vos gardes pour me capturer. Or, j'ai pas envie d'être blessée, ni de faire un séjour à la prévôté. J'ai essayé une fois. C'est une très mauvaise adresse. "
Elle l'observa, toujours pragmatique, et haussa les épaules.
"Quand on fait des choses dangereuses, on fait preuve de prudence. Mais bon, je suppose que pour des gens de la noblesse, quand ils restent sagement du bon côté, on ne peut pas comprendre ça. Enfin, je vous le reproche pas non plus. Je connais des tas de gens, sans protection, qui font des choses dangereuses sans prévoir de bon plan ou se montrer prudent. C'est tellement stupide. "
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Gabriel d'Irtéon, 27 ans
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Gabriel acquiesça doucement. Peut-être ne le prenait-elle pas pour de l'irrespect, mais de là à trouver cela poli...
— Le respect, c'est aussi parfois faire un effort pour s'adapter.
Enfin, soit. Lui, cela ne l'affectait excessivement - quoique - et si elle finissait par froisser quelqu'un, ce ne serait pas son problème. Ce qui le surprenait davantage, c'était cette méfiance qu'elle lui opposait. Éléonore avait dit… oui, bon, il ne niait pas sa réactivité, mais elle n'avait pas grand chose à lui envier, sa Raison. Enfin si : quelques points dans leur petite compétition.
— J'aurais tendance à penser que le meilleur moyen de ne pas s'y retrouver est d'éviter de s'introduire dans la demeure des autres...
Si elle s'était présentée à la porte, on l'aurait conduite. Quant au confort des prévôtés… Quand on pensait que certaines se faisaient volontairement arrêter, il y avait de quoi se poser des questions.
Seigneur, voilà qu'on venait lui parler de prudence. Il savait ce que c'était, les femmes qui prêchaient la prudence : cela vous faisait une scène parce que vous aviez oublié un bouton et que cette considérable catastrophe allait vous trahir, tenait absolument à ce que toute porte soit verrouillée, à ce que personne n'ait le moindre soupçon, à laisser massérer ses plans des jours durant… avant d'aller gambader en toute insouciance au bord d'un précipice ou chiper ostensiblement au marché pour voir si elle était capable de semer la garde. Non, vraiment, il connaissait la chanson. Quant à rester sagement du bon côté… sans commentaire.
— Tu me rappelles quelqu'un… Et à vrai dire, je m'étonne de tout ce que tu penses savoir à mon sujet.
Tant qu'à parler d'elle, Gabriel ramena son regard sur son message.
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Cassandre écouta sa réponse sur sa définition du respect mais ne répondit pas. Au fond, elle ne savait pas quoi en penser. C'était compliqué toutes ces notions et personne n'était d'accord au final. Les gens pouvaient être épuisants à avoir une différente définition pour une même chose. Pourquoi on ne décidait pas de règles logiques et utiles, basées sur le bon sens ? Ce serait enfin reposant. Mais devoir sans cesse comprendre ce qui risquait de blesser ou non, c'était fatiguant.
La conversation se poursuivit sur ses réactions craintives, qui anticipaient une possible menace et la fillette exposa sa raison. Elle haussa les épaules lors de sa réponse qui rappelait qu'on ne risquait pas de se retrouver à la prévôté si on évitait de s'introduire dans des maisons.
"Ben oui ! Mais Eléonore m'a demandé de vous porter un message. Alors, comment j'aurais fait pour vous le porter sans venir clandestinement ici ?"
Ses yeux brillaient d'une légère insolente, fière de clouer le bac au jeune homme.
Cassandre s'appliqua à rappeler ses fameuses règles prudence et qu'on évitait justement de faire attention à ne pas finir en prison. Surtout quand n était pas noble. Elle fronça les sourcils quand il dit qu'elle lui rappellerait quelqu'un.
"Ah oui ? Et je vous fait penser à qui ? Quant à ce que je pense de vous, je ne sais pas vraiment, au fond. Je ne vous connais pas assez pour pouvoir vous juger et décider ce que vous êtes."
Elle l'observa, le regard dirigé vers le billet, et reprit calmement.
"Vous allez lui répondre ? je peux lui porter si vous avez besoin."
La conversation se poursuivit sur ses réactions craintives, qui anticipaient une possible menace et la fillette exposa sa raison. Elle haussa les épaules lors de sa réponse qui rappelait qu'on ne risquait pas de se retrouver à la prévôté si on évitait de s'introduire dans des maisons.
"Ben oui ! Mais Eléonore m'a demandé de vous porter un message. Alors, comment j'aurais fait pour vous le porter sans venir clandestinement ici ?"
Ses yeux brillaient d'une légère insolente, fière de clouer le bac au jeune homme.
Cassandre s'appliqua à rappeler ses fameuses règles prudence et qu'on évitait justement de faire attention à ne pas finir en prison. Surtout quand n était pas noble. Elle fronça les sourcils quand il dit qu'elle lui rappellerait quelqu'un.
"Ah oui ? Et je vous fait penser à qui ? Quant à ce que je pense de vous, je ne sais pas vraiment, au fond. Je ne vous connais pas assez pour pouvoir vous juger et décider ce que vous êtes."
Elle l'observa, le regard dirigé vers le billet, et reprit calmement.
"Vous allez lui répondre ? je peux lui porter si vous avez besoin."
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Gabriel d'Irtéon, 27 ans
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Gabriel arqua un sourcil devant l'air insolent de la gamine.
— En réalité, le moyen le plus simple était de te présenter à la porte, fit-il remarquer.
Il ne put s'empêcher de penser à Éléonore lorsqu'elle lui fit ce discours sur la prudence. Il le fit remarquer en même temps que les préjugés dont elle le martelait depuis son arrivée.
— À quelqu'un que j'ai connu il y a bien longtemps, répondit-il.
Éléonore n'aurait pas voulu qu'il parle d'elle. Elle lui aurait arraché les yeux s'il avait eu le malheur de prononcer un mot sur ses exploits. Ce qui était bien dommage, d'ailleurs, car elle aurait été une source intarissable d'anecdotes. Mais cette Éléonore-là n'était plus. Il soupira, nostalgique, avant de répondre à la seconde question, le nez pointé dans sa missive.
— Je trouve que tes paroles portent beaucoup de jugement pour quelqu'un qui prétend s'en abstenir. Et c'est curieux puisque comme tu le dis si bien : tu ne sais rien de moi. Sauf peut-être ce que Raison t'aura dit...
Et sa petite hirondelle savait tout à fait tenir sa langue. Ou du moins était-ce le cas autrefois. Rien sur l'identité de sa messagère. En revanche, elle avait pris la peine de préciser ce qu'elle savait ou non à son sujet et la version qu'elle avait de sa relation avec le vicomte de Fromart. Confiance assez modérée, donc.
Et elle ne rentrait pas. Elle demeurait convaincue qu'elle avait fait le bon choix. Qu'elle était amoureuse. Elle présentait ses excuses pour ce qu'elle avait dit sur Rinthe - il aurait aimé dire que c'était déjà oublié, mais c'était plus fort que lui, il avait du mal à le digérer. Après ce qu'il avait fait…
Répondre ? À vrai dire, il ne savait pas. Il s'apprêtait à dire qu'il préférait faire passer ses mots sans clandestinité quand, sans qu'on ait entendu frapper, la porte s'ouvrit sur Gilbert qui refermait en annonçant :
— Une réponse du comte, m… Sacrebleu ! Mais pourquoi cette enfant porte-t-elle les habits de monsieur Charles ?! s'exclama-t-il en toisant, suspicieux, cette petite personne - dont la présence même était source de curiosité.
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Cassandre s'amusa de la réponse de Gabriel sur la porte et répondit calmement, mais avec toujours une légère insolence dans le regard.
"Bah... d'ordinaire, quand on m'engage pour faire ce genre de" choses, je ne suis pas censée passer par les entrées officielles."
Elle se décida à renchérir, soucieuse de remporter l'échange.
"De toute façon, c'est comme ça, et j'ai forcément raison, vous savez. Je m'appelle Cassandre. Or, Cassandre, elle dit toujours la vérité. Même quand on refuse de la croire. Alors, vous devriez me croire vous aussi. Sinon, la dernière fois qu'on a pas cru une Cassandre, ça s'est plutôt mal fini !"
Là-dessus, il lui dit qu'elle lui rappelait mais il ne voulait pas dire qui. C'était frustrant. Elle aurait bien voulu le questionner plus, mais la fillette sentait que celui-ci n'aurait rien dit. Gabriel mentionna également qu'elle le jugeait pourtant en dépit de prétendre le contraire. C'était sans doute vrai, mais... Elle secoua les épaules et reprit d'un air las.
"C'est pas vous que je juge. C'est juste le ressentiment que je peux avoir contre les gens de la noblesse. Je suppose que vous ne pouvez pas comprendre, mais quand on a grandit dans la rie, à se demander si demain on mangera, si demain on sera peut-être encore en vie, et qu'on voit que les nobles ont plus de nourriture qu'ils n'nt besoin, ça met en colère. C'est pas méchant. C'est juste... de l'aigreur."
Alors que Gabriel réfléchissait à une possibilité de réponse, al porte 'ouvrit et l'intendant de la maisonnée s'invita sans y être autorisé. Cassandre conserva son calme. Elle discutait avec cette personne dans sa cambre. Il ne pouvait rien soupçonner. Ou en tous pas l'accuser. Il sembla cependant bien plus défaillir de ses vêtements qu'à sa propose personne. Cassandre s'avança d'un pas lent et calculé, puis elle salua poliment.
"Bonjour monsieur, je me nomme Cassandre Velasquez . Enchanté de faire votre connaissance. Si vous désirez le savoir, ces vêtements m'ont été prêtés par mademoiselle Eléonore de Tianidre à la suite un incident. Je comptais les lui rapporter demain matin."
Cassandre s'exprima avec de belles manières et beaucoup retenue, semblable à une personne bien éduquée. puis, vers la fin, un sourire espiègle passa sur son visage.
"Néanmoins, monsieur, si vous désirez récupérer ces habits, je puis les retirer et repartir nue."
Ses yeux brillaient d'amusement de la bonne plaisanterie alors que ses mains commençaient à retirer le premier bouton de la veste.
"Bah... d'ordinaire, quand on m'engage pour faire ce genre de" choses, je ne suis pas censée passer par les entrées officielles."
Elle se décida à renchérir, soucieuse de remporter l'échange.
"De toute façon, c'est comme ça, et j'ai forcément raison, vous savez. Je m'appelle Cassandre. Or, Cassandre, elle dit toujours la vérité. Même quand on refuse de la croire. Alors, vous devriez me croire vous aussi. Sinon, la dernière fois qu'on a pas cru une Cassandre, ça s'est plutôt mal fini !"
Là-dessus, il lui dit qu'elle lui rappelait mais il ne voulait pas dire qui. C'était frustrant. Elle aurait bien voulu le questionner plus, mais la fillette sentait que celui-ci n'aurait rien dit. Gabriel mentionna également qu'elle le jugeait pourtant en dépit de prétendre le contraire. C'était sans doute vrai, mais... Elle secoua les épaules et reprit d'un air las.
"C'est pas vous que je juge. C'est juste le ressentiment que je peux avoir contre les gens de la noblesse. Je suppose que vous ne pouvez pas comprendre, mais quand on a grandit dans la rie, à se demander si demain on mangera, si demain on sera peut-être encore en vie, et qu'on voit que les nobles ont plus de nourriture qu'ils n'nt besoin, ça met en colère. C'est pas méchant. C'est juste... de l'aigreur."
Alors que Gabriel réfléchissait à une possibilité de réponse, al porte 'ouvrit et l'intendant de la maisonnée s'invita sans y être autorisé. Cassandre conserva son calme. Elle discutait avec cette personne dans sa cambre. Il ne pouvait rien soupçonner. Ou en tous pas l'accuser. Il sembla cependant bien plus défaillir de ses vêtements qu'à sa propose personne. Cassandre s'avança d'un pas lent et calculé, puis elle salua poliment.
"Bonjour monsieur, je me nomme Cassandre Velasquez . Enchanté de faire votre connaissance. Si vous désirez le savoir, ces vêtements m'ont été prêtés par mademoiselle Eléonore de Tianidre à la suite un incident. Je comptais les lui rapporter demain matin."
Cassandre s'exprima avec de belles manières et beaucoup retenue, semblable à une personne bien éduquée. puis, vers la fin, un sourire espiègle passa sur son visage.
"Néanmoins, monsieur, si vous désirez récupérer ces habits, je puis les retirer et repartir nue."
Ses yeux brillaient d'amusement de la bonne plaisanterie alors que ses mains commençaient à retirer le premier bouton de la veste.
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Gabriel d'Irtéon, 27 ans
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Non mais si cette petite cherchait des idées ordinaires chez Éléonore, elle tombait largement au mauvais endroit.
— Eh bien tu sais à quoi t'en tenir pour la prochaine fois, fit-il remarquer sans animosité.
Cassandre, donc. Enfin, si elle tenait à jouer sur les prénoms, il se débrouillait mieux qu'elle. Egalement sur sa situation, il fallait l'admettre - il s'était rarement vraiment inquiété pour son estomac - quand bien même il était juste franchement dépendant de la bonne volonté d'un homme qui ne voudrait probablement plus en entendre parler s'il apprenait un jour qu'il avait couché avec son fils. Quant à sa "famille"… Ces gens-là devaient attendre avec impatience l'annonce de son décès. L'aigreur, il connaissait quand même un peu.
Mais alors qu'il se demandait s'il était judicieux de répondre immédiatement à Éléonore, l'intendant débarqua et s'étonna que la petite soit vêtue des habits de son demi-frère. Fichtre alors, quelle mémoire ! Enfin, sans doute n'était-elle pa étonnante pour le gardien de la mémoire du ministre Constantin de Tianidre. Gabriel se fit le plus innocent possible. Ah non, ce coup-là, il n'y était pour rien.
Gilbert Sargnan, 56 ans
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Gilbert toisa l'avancée de la gamine d'un œil sévère. Dites donc, des minauderies ainsi, il en avait vues d'autres ! Qu'elle soit polie, oui, mais qu'elle ne s'imagine pas l'amadouer avec ses manières empruntées et ses vêtements volés. Les rapporter à la petite Éléonore ? Mais pour cela, il aurait encore fallu que celle-là soit censée les avoir !
Allons, elle valait mieux que ces chapardages et fugues. Pas qu'il ne comprenne pas qu'elle veuille viser un mariage plus prestigieux ou plus passionné, mais tout de même, pour sa famille elle aurait pu avoir plus d'égards. Pour le reste, ses petites affaires ne le regardaient pas tant. Il n'était ni prêtre ni nourrice et si son fiancé ne savait pas la garder… Enfin, si son grand-père avait été là… Il n'aurait pas aimé que l'on fasse scandale devant n'importe qui. Il se contenta donc de froncer les sourcils pour marquer un certain désaccord. Et comme la petite décidait de se montrer provocatrice, le sillons se firent plus profond. De sa place, Gabriel s'efforça de conserver son sérieux.
— Mademoiselle vous en saura grée si ces effets retrouvent leur place au plus tôt, mais il n'est pas nécessaire de dire de telles sottises pour autant. L'on vous fournira de quoi vous changer. Vous serez priée de restituer ces vêtements également.
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Face à l'arrivée inattendue de l'intendant, Cassandre ne se sentait pas rassurée. Il avait une mine sévère et il pouvait lui attirer beaucoup d'ennuis. Elle tenta de rester le plus polie possible et d'avoir de bonnes manières. Si seulement elle pouvait partir vite... Elle n'avait plus envie de s'attarder. Néanmoins, quad il fut question des questions, la fillette ne put laisser passer cette impertinence. Et puis, elle avait promis de les rapporter à Eléonore. Eléonore y tenait beaucoup. Non, elle ne devait pas les laisser ici. Sa tête se tourna un bref instant vers Gabriel, espérant chercher un éventuel soutien de sa part, tandis que son esprit élaborait un plan.
Lorsqu'elle regarda à nouveau l'intendant, son visage devint timide, simulant de pleurer.
"Je... Non? j'ai promis à Eléonore de les rapporter. j'ai juré. J'ai juré sur sa Bible ! Si je tiens pas parole.... Si je tiens pas parole..."
La fillette s'appliquait à composer ce rôle de croyant parfaitement endoctriné, terrifié" à l'idée de rompre son serment prononcer sur les écritures que l'on disait saintes.
"Je.... je vais mourir si je trahis ma parole ! Je vais mourir et je vais brûler en Enfer !"
Frénétiquement, elle se signa plusieurs fois en jouant soigneusement al terreur. sa main saisit la petite croix en bois pendue àson cou et elle murmura une prière prononcée dans un articulation chevrotante.
"S'il vous plait, Seigneur, délivrez-moi du Mal.... S'il vous plait, Seigneur, délivrez-moi du Mal.... S'il vous plait, Seigneur, délivrez-moi du Mal..."
Tout en psalmodiant cette litanie, Cassandre pria pour que sa comédie permettrait de lever le danger. C'était son seul espoir. quelle situation insupportable ! Pouvait-elle se fier à Gabriel ? C'était son seul soutien et si Eléonore comptait pour lui, il pourrait l'aider, mais il y avait trop d'incertitudes à espérer. Il n'y avait décidément rien de pire qu'un plan qui comportait des failles et de ne pas connaître tout le terrain avant de s'y aventurer !
Lorsqu'elle regarda à nouveau l'intendant, son visage devint timide, simulant de pleurer.
"Je... Non? j'ai promis à Eléonore de les rapporter. j'ai juré. J'ai juré sur sa Bible ! Si je tiens pas parole.... Si je tiens pas parole..."
La fillette s'appliquait à composer ce rôle de croyant parfaitement endoctriné, terrifié" à l'idée de rompre son serment prononcer sur les écritures que l'on disait saintes.
"Je.... je vais mourir si je trahis ma parole ! Je vais mourir et je vais brûler en Enfer !"
Frénétiquement, elle se signa plusieurs fois en jouant soigneusement al terreur. sa main saisit la petite croix en bois pendue àson cou et elle murmura une prière prononcée dans un articulation chevrotante.
"S'il vous plait, Seigneur, délivrez-moi du Mal.... S'il vous plait, Seigneur, délivrez-moi du Mal.... S'il vous plait, Seigneur, délivrez-moi du Mal..."
Tout en psalmodiant cette litanie, Cassandre pria pour que sa comédie permettrait de lever le danger. C'était son seul espoir. quelle situation insupportable ! Pouvait-elle se fier à Gabriel ? C'était son seul soutien et si Eléonore comptait pour lui, il pourrait l'aider, mais il y avait trop d'incertitudes à espérer. Il n'y avait décidément rien de pire qu'un plan qui comportait des failles et de ne pas connaître tout le terrain avant de s'y aventurer !
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Gabriel d'Irtéon, 27 ans
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Gabriel avait bien surpris le regard de la petite, mais il ne voyait pas bien où elle voulait en venir. Et si le début l'éclaira, il ne fallut qu'une phrase à Cassandre pour se trahir. Eléonore n'aurait jamais demandé ce genre de serment. Ni accepté. Même pas à cause de son manque de foi de ces derniers temps, d'ailleurs.
Soit, il n'y croyait pas un seul instant. Alors entre le regard mi-sceptique mi-ennuyé de Gilbert et le surjeu incroyable de la petite messagère, il fut incapable de réprimer un puissant éclat rire qui lui attira aussitôt un regard noir de l'intendant, parfaitement en accord avec ses mots.
— Monsieur d'Irtéon, sauf le respect que je vous dois, je doute qu'il y ait matière à plaisanter...
— Assurément pas, Monsieur Sargnan, cela est bien trop mal joué pour être réellement comique, mais je ne doute pas que cette jeune personne se précipitera chez son confesseur à l'instant même où vous la libérerez, répondit-il sans penser qu'elle le ferait.
Non, sérieusement, ce n'étaient pas les échecs qu'Éléonore devait lui enseigner. Quoique tout le monde n'avait pas semblé aussi incrédule que lui.
— Mais je crois que votre différend n'est qu'une méprise. Laissez-moi faire et je vous assure que ces vêtements auront retrouvé leur place avant que vous n'ayez le temps de vous en inquiéter, comme Éléonore l'a promis en les empruntant.
Parce qu'encore une fois, il la connaissait trop bien pour envisager qu'elle ne se le soit pas promis au moment même où elle avait envisagé d'y toucher, que Gilbert en croie son expérience. Alors si la petite avait vraiment l'intention de les lui rendre, d'une manière ou d'une autre ils reviendraient.
— Faites-lui toujours préparer quelque chose de plus adapté et laissez-nous, je vous prie.
Sur un regard qui voulait dire "soyez sûr de ce que vous faites, jeune arrogant", le grand gardien de la mémoire de l'hôtel Tidrien s'inclina et se retira. On l'entendit donner ses ordres dans le couloir, puis plus rien.
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Cassandre se suspendait à la scène qui se poursuivait autour d'elle tout en gardant la main sur al croix, à répéter lentement sa petite litanie, comme si elle était vraiment une chrétienne sincèrement préoccupée par le salut de son âme. c'était quand même pratique des fois cette religion absurde. Au moins, pour simuler une possible faute et paraître innocente, ça servait à quelque chose. Est-ce que ça fonctionnait ? Elle grimaça en entendant le rire de Gabriel et murmura d'une toute petite voix.
"Ce n'est pas bien, allons, de se moquer de la repentance. Le Seigneur vous punira."
Là dessus, elle baissa les yeux, feignant d'être intimidée, et fixa ses souliers. L'intendant semblait plus réservé et sensible au blasphème. Il lui accorderait sûrement le bénéfice du doute. Elle devait continuer sa mine navrée de chrétienne troublée par ses actes et inquiète de son devenir.
Durant le temps que Gabriel négocia avec l'intendant, Cassandre demeura silencieuse, prostrée, et se contenta de fixer ses souliers. Elle ne devait surtout pus bouger. Ni même parler. Sa mine de repentie jouerait le travail mieux que les mots. Le noble se débrouilla assez bien et réussit à mettre le domestique hors de la chambre. La fillette resta encore un temps immobile à écouter la voix du vieil homme qui donnait ses ordres dans le couloir, puis le silence lui parvint. Elle patienta de longues minutes, trop incertaine, pour quitter as position. On ne savait jamais. l'intendant pouvait revenir sur ses pas. Finalement, quand elle se sentit en sécurité, elle releva la tête et croisa le regard de Gabriel.
"Merci."
Elle le lui avait dit très calmement et même respectueusement. Il l'avait protégé. Alors, il le méritait.
"Je veux les rendre ces habits, mais à Eléonore. Sinon c'est pas poli. C'est elle qui me les a prêté. Alors, je dois les lui rendre et la remercier. Sinon ce n'est pas bien."
"Ce n'est pas bien, allons, de se moquer de la repentance. Le Seigneur vous punira."
Là dessus, elle baissa les yeux, feignant d'être intimidée, et fixa ses souliers. L'intendant semblait plus réservé et sensible au blasphème. Il lui accorderait sûrement le bénéfice du doute. Elle devait continuer sa mine navrée de chrétienne troublée par ses actes et inquiète de son devenir.
Durant le temps que Gabriel négocia avec l'intendant, Cassandre demeura silencieuse, prostrée, et se contenta de fixer ses souliers. Elle ne devait surtout pus bouger. Ni même parler. Sa mine de repentie jouerait le travail mieux que les mots. Le noble se débrouilla assez bien et réussit à mettre le domestique hors de la chambre. La fillette resta encore un temps immobile à écouter la voix du vieil homme qui donnait ses ordres dans le couloir, puis le silence lui parvint. Elle patienta de longues minutes, trop incertaine, pour quitter as position. On ne savait jamais. l'intendant pouvait revenir sur ses pas. Finalement, quand elle se sentit en sécurité, elle releva la tête et croisa le regard de Gabriel.
"Merci."
Elle le lui avait dit très calmement et même respectueusement. Il l'avait protégé. Alors, il le méritait.
"Je veux les rendre ces habits, mais à Eléonore. Sinon c'est pas poli. C'est elle qui me les a prêté. Alors, je dois les lui rendre et la remercier. Sinon ce n'est pas bien."
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Gabriel d'Irtéon, 27 ans
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Gabriel adressa un regard blasé à la petite dans sa remarque. S'il avait quelque chose à se reprocher, ce n'était certes pas de rire d'un mauvais jeu d'acteur. Mais comme elle savait très bien quelle espèce de poutre elle avait dans l'oeil et que le bâtard de l'ancien comte s'offusquait avec plus de raison, il préféra trouver un compromis à la situation. Qui sembla satisfaire l'intendant qui lui laissa champ libre.
Cassandre semblait drôlement sonnée. Il préféra ne pas la brusquer et, lisant la lettre du comte laissée par Gilbert, il attendit qu'elle se remette. Comme elle s'expliquait sans qu'il n'ait besoin de la relancer, il répondit :
— Je ne mentais pas lorsque je disais que Raison souhaitait rendre ces affaires. En les laissant ici, tu lui épargneras la peine de les faire ramener. Je t'assure qu'elle préférerait que tu nous les remette immédiatement. Elle s'en voudrait d'inquiéter Monsieur Sargnan plus longtemps. Et si tu veux vraiment la rassurer, tu lui apporteras le gants qu'elle a oublié et qu'elle n'ose pas demander qu'on lui amène.
Ces gants qu'elle détestait porter mais sans lesquels elle se sentait plus exposée qu'entièrement nue.
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Cassandre patienta un petit temps afin d'être certaine que l'intendant soit repartie et recommença à bouger en s'avançant vers Gabriel pour le remercier de son intervention. Il s'en était bien tiré. Si Coldris lui demandait une information à son sujet, elle pourrait déclarer le juger fiable pour ce qui était des nerfs et de l'intelligence. Elle expliqua sa démarche et entendit son interlocuteur répondre qu'Eléonore aurait voulu rendre les vêtements ici mais qu'elle pourrait lui restituer des gants à la place. La fillette hocha sobrement de la tête.
"D'accord."
Elle songea au nom employé pour désigner Eléonore. raison.. Ca lui allait bien. Elle était capable de discourir sur des sujets qui semblaient peu important et de faire comprendre malgré tout quelque chose à son interlocuteur. Mais alle n'insista pas plis sur le sujet. Ce devait un truc entre eux. Ou un jeu. Comme quand Nico l'appelait chat sauvage.
La fillette contempla Gabriel qui relisait encore sa lettre. Elle devrait pourtant se retirer. après avoir été surprise par l'imprudent, ça ne serait pas très prudent de trop s'attarder.
"Vous avez une réponse à donner en même temps à Eléonore ? Si vous avez besoin, je peux attendre dans un coin et broder. Vous ne verrez même plus que je suis là."
"D'accord."
Elle songea au nom employé pour désigner Eléonore. raison.. Ca lui allait bien. Elle était capable de discourir sur des sujets qui semblaient peu important et de faire comprendre malgré tout quelque chose à son interlocuteur. Mais alle n'insista pas plis sur le sujet. Ce devait un truc entre eux. Ou un jeu. Comme quand Nico l'appelait chat sauvage.
La fillette contempla Gabriel qui relisait encore sa lettre. Elle devrait pourtant se retirer. après avoir été surprise par l'imprudent, ça ne serait pas très prudent de trop s'attarder.
"Vous avez une réponse à donner en même temps à Eléonore ? Si vous avez besoin, je peux attendre dans un coin et broder. Vous ne verrez même plus que je suis là."
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Gabriel d'Irtéon, 27 ans
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L'échange semblait convenir à la fillette. Tant il. Quant à écrire… Oui, finalement c'allait être nécessaire. Mais pas par ce canal.
— Les gants suffiront pour le message, répondit-il. Viens.
Il descendit d'un étage, croisant non sans un sourire la charmante Amandine qui portait des vêtements de rechange pour la petite à laquelle il demanda d'attendre un peu : il avait encore quelques détails à régler avec son invitée. Il savait qu'Éléonore avait horreur que l'on touche à ses affaires. Il savait aussi qu'elle préférait que ce soit lui. Il récupéra petite boîte dont la provenance prouvait qu'elle avait perdu la tête et y fit entrer une demi-douzaine de paires de gants. Pas les bleus, elle avait dit qu'elle neles porterait plus.
Il montra alors la boîte à la fillette, puis désigna le visage féminin qui apparaissait dans l'encadrement de la porte.
— Voilà. Amandine va t'aider à te changer. Je te donne ceci dès que c'est fait.
Sur quoi il quitta la pièce et se posta derrière la porte pour s'assurer qu'elle ne prenne pas la tangente.
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Cassandre suivit sans un mot Gabriel. Il savait mieux ce qui convenait de faire en ce qui concernait Eléonore. Elle ne la connaissait pas suffisamment, elle. De toute manière, comment une petite gamine de la campagne pourrait savoir les habitudes des nobles. Il y avait un trop grand fossé. Ils descendirent pour se rendre dans la chambre de la dernière fois. La fillette patienta à l'entrée le temps que Gabriel revienne avec ce qu'il cherchait. Ce n'était pas poli d'entrer dans une pièce sas y être invitée par la personne. Surtout pour une dame. Quand Grâce franchissait parfois le paravent qui séparait leurs lits, ça l'énervait. C'était son espace à elle. Pas le sien. Comme elle ne supportait pas qu'on touche à son tiroir de la commode. C'était son tiroir. A elle. Pour la première fois, elle pouvait posséder des affaires et avoir de l'intimité. Et c'était quelque chose qu'elle souhaitait protéger. même si ça voulait dire repousser sa petite sœur.
Une dame arriva près d'elle et Gabriel la présenta. Amandine. Cassandre s'inclina poliment en faisant une courte révérence.
"Bonjour madame Amandine."
Finalement, elle allait devoir bien entrer pour se changer. Cassandre franchit le seuil et observa la femme de chambre.
"Qu'est-ce que je peux mettre alors ?"
En même temps, la fillette se déshabilla rapidement pour abandonner un à un les vêtements sur le sol.
"Demain, je rapporterai les habits. Promis. mais où je dois les ramener ? Et à qui ? Et qu'est-ce que je dois dire à l'entrée ?"
Une dame arriva près d'elle et Gabriel la présenta. Amandine. Cassandre s'inclina poliment en faisant une courte révérence.
"Bonjour madame Amandine."
Finalement, elle allait devoir bien entrer pour se changer. Cassandre franchit le seuil et observa la femme de chambre.
"Qu'est-ce que je peux mettre alors ?"
En même temps, la fillette se déshabilla rapidement pour abandonner un à un les vêtements sur le sol.
"Demain, je rapporterai les habits. Promis. mais où je dois les ramener ? Et à qui ? Et qu'est-ce que je dois dire à l'entrée ?"
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Amandine, 19 ans.
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Monsieur Sargnan avait ordonné de prêter les vêtements de Juliette à une gamine inconnue, et quoi que cette idée ne la ravisse pas, Amandine n'avait même pas envisagé de discuter. Surtout pas cette semaine : l'intendant était d'une humeur massacrante depuis le départ de son fils et de Mademoiselle de Tianidre. Pire qu'au cours du mois où il avait dû composer avec la gouvernante désagréable et Dieu savait pourtant combien il était fâché de cette ingérence. On ne l'avait jamais vu dans un tel état et tout le monde marchait sur des œufs dans l'hôtel.
Monsieur d'Irtéon était bien courageux d'oser négocier quoi que ce soit dans ces circonstances. Certes, il était noble, mais il n'était pas chez lui, ici. Gilbert Sargnan, c'était autre chose. Il avait toujours logé dans le bâtiment principal et sa chambre était drôlement confortable. Et s'il n'avait guère d'autre charge que de garder l'hôtel, il était clair qu'il n'avait rien d'un simple employé. Lors de ses rares visites, le comte ne le traitait jamais ainsi, d'ailleurs. Et pour n'être qu'un invité ici, oui, Monsieur d'Irtéon avait drôlement de panache pour s'y opposer.
Elle resta un instant interdite en les croisant dans l'escalier de service. Elle les suivit vers les appartements de Mademoiselle Éléonore - Monsieur Sargnan les appelait toujours "appartements de Dame Constance" - et attendit dans le couloir. Mademoiselle s'était fâchée quand elle avait voulu ouvrir sa garde-robe et y ranger ses affaires - c'était une drôle de personne -, et elle avait comme l'impression que cette fouille improvisée ne lui aurait pas plu. Enfin bon, si c'était ce qu'il fallait pour que Monsieur Sargnan récupère ce qu'il voulait, mieux valait qu'elle ne s'en mêle pas.
Elle s'avança et salua gentiment la fillette quand elle fit présentée, évitant de croiser le regard de Monsieur d'Irtéon, qui la laissait toujours toute chose. Heureusement, il sortait.
— Eh bien, répondit-elle en désignant la tenue qu'elle avait apportée. J'ai apporté ceci. Elle appartient à ma petite sœur Juliette. C'est ce que l'on m'a demandé de vous fournir.
Elle laissa la petite se déshabiller. Elle récupérerait ensuite tout ce qu'elle abandonnait là pour les nettoyer avant qu'ils ne retournent prendre la poussière dans leur armoire.
— Oh, ne vous inquiétez pas, la rassura-t-elle en lui présentant la pièce dont elle avait besoin afin qu'elle soit commode à enfiler. Le plus important pour tout de monde, c'est bien que ces vieilleries reprennent leur place.
Puis, sur le ton de la conversation :
— Alors vous avez rencontré Mademoiselle de Tianidre, c'est cela ? Elle n'est pas très commode...
Oh, si Monsieur Sargnan l'entendait parler ainsi d'un membre de la famille cela n'arrangerait pas la situation… mais il fallait dire que c'était une curieuse personne.
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Cassandre s'avança avec prudence dans la chambre et salua la servante, qui se nommait Amandine, poliment, sans la moindre trace d'insolence dans la voix. Elle lui montra ensuite une pile de vêtements en expliquant que celle-ci appartenait à sa petite sœur Juliette. Le prénom lui rappela aussitôt le fameux ouvrage que Coldris lui avait demandé la semaine dernière de porter à Eléonore.
Sur le chemin, la fillette avait cependant fait une pause pour essayer de lire quelques pages mais avait déchanté en constatant que celui-ci n'était pas écrit en monbrinien. Après la livraison, Cassandre s'était décidée à rendre visite à sa cousine Bélyl afin de lui demander si elle connaissait l'histoire de Roméo et Juliette. C'était évident que oui. Sa cousine ne faisait que lire, alors elle devait connaître tous les livres. La jeune fille s'était appliquée à lui résumer l'histoire et à en conclure que celle-ci-ci était un superbe récit d'amour. Cassandre restait assez sceptique sur le sujet. Une histoire qui finissait aussi mal, c'était pas terrible. Puis, Roméo, lui semblait très bête. Pourquoi il avait bu tout de le suite le poison, sans vérifier que la mort de sa bien-aimée était irrévocable. C'était vraiment plus que stupide, ça. Enfin, elle avait préféré ne rien trop dire devant Béryl. Elle ne connaissait surement pas assez de choses à la littérature pour se permettre de donner son opinion.
Le nom de la cadette de la servante fit ainsi naitre un petit sourire moqueur.
"Si votre sœur s'appelle Juliette, évitez qu'elle fréquente des garçons qui se nomment Roméo ! Ils sont bêtes et dangereux !"
Là dessus, Cassandre se déshabilla rapidement et s'occupa de plier les vêtements, un à un, soucieuse de les rendre convenablement. Elle enfila ensuite la robe qui lui allait un peu mieux que la tenue précédente. La fillette s'inquiéta cependant de la manière de rendre ces habits mais la servante semblait ne pas s'inquiéter. Cassandre fronça les sourcils.
"Mais si, c'est important ! Ces vêtements sont à votre petite sœur, pas à moi. Je dois les rendre dès que je serais rentrée et j'aurais mis les miens !"
La conversation se poursuivit de manière plus légère et Cassandre écarquilla les yeux, perplexe. Mademoiselle de Tianidre, pas commode ? On parlait bien d'Eléonore ? La jeune femme gentille, adorable, raisonnable ? En plus de l'incompréhension, une plaisanterie s'invita dans son esprit. La fillette n'y résista pas.
"Ben, c'est normal qu'elle soit pas commode, elle sert pas à ranger des choses à l'intérieur d'elle !"
La fillette pouffa, fière de son trait d'esprit, tout en s'amusant intérieurement que Coldris y rangeait certainement une certaine chose et que tôt ou tard il finirait même pas y entreposer un enfant. Mais ce ne serait pas poli à le dire. t surtout, c'était un secret. Mais c'était si drôle à imaginer et à rire pour elle-même.
"Alors, vous parlez d'Eléonore, c'est ça ? Mais Eleoore, elle est gentille. Elle a un bon caractère. Elle se soucie toujours des autres. Comment vous pouvez dire qu'elle est pas commode ?"
Sur le chemin, la fillette avait cependant fait une pause pour essayer de lire quelques pages mais avait déchanté en constatant que celui-ci n'était pas écrit en monbrinien. Après la livraison, Cassandre s'était décidée à rendre visite à sa cousine Bélyl afin de lui demander si elle connaissait l'histoire de Roméo et Juliette. C'était évident que oui. Sa cousine ne faisait que lire, alors elle devait connaître tous les livres. La jeune fille s'était appliquée à lui résumer l'histoire et à en conclure que celle-ci-ci était un superbe récit d'amour. Cassandre restait assez sceptique sur le sujet. Une histoire qui finissait aussi mal, c'était pas terrible. Puis, Roméo, lui semblait très bête. Pourquoi il avait bu tout de le suite le poison, sans vérifier que la mort de sa bien-aimée était irrévocable. C'était vraiment plus que stupide, ça. Enfin, elle avait préféré ne rien trop dire devant Béryl. Elle ne connaissait surement pas assez de choses à la littérature pour se permettre de donner son opinion.
Le nom de la cadette de la servante fit ainsi naitre un petit sourire moqueur.
"Si votre sœur s'appelle Juliette, évitez qu'elle fréquente des garçons qui se nomment Roméo ! Ils sont bêtes et dangereux !"
Là dessus, Cassandre se déshabilla rapidement et s'occupa de plier les vêtements, un à un, soucieuse de les rendre convenablement. Elle enfila ensuite la robe qui lui allait un peu mieux que la tenue précédente. La fillette s'inquiéta cependant de la manière de rendre ces habits mais la servante semblait ne pas s'inquiéter. Cassandre fronça les sourcils.
"Mais si, c'est important ! Ces vêtements sont à votre petite sœur, pas à moi. Je dois les rendre dès que je serais rentrée et j'aurais mis les miens !"
La conversation se poursuivit de manière plus légère et Cassandre écarquilla les yeux, perplexe. Mademoiselle de Tianidre, pas commode ? On parlait bien d'Eléonore ? La jeune femme gentille, adorable, raisonnable ? En plus de l'incompréhension, une plaisanterie s'invita dans son esprit. La fillette n'y résista pas.
"Ben, c'est normal qu'elle soit pas commode, elle sert pas à ranger des choses à l'intérieur d'elle !"
La fillette pouffa, fière de son trait d'esprit, tout en s'amusant intérieurement que Coldris y rangeait certainement une certaine chose et que tôt ou tard il finirait même pas y entreposer un enfant. Mais ce ne serait pas poli à le dire. t surtout, c'était un secret. Mais c'était si drôle à imaginer et à rire pour elle-même.
"Alors, vous parlez d'Eléonore, c'est ça ? Mais Eleoore, elle est gentille. Elle a un bon caractère. Elle se soucie toujours des autres. Comment vous pouvez dire qu'elle est pas commode ?"
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Amandine, 19 ans
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Amandine fronça un instant les sourcils aux propos de la petite. Qu'était-ce que ça pour des histoires ?! Bon, tant pis, cela n'avait aucune importance si elle lui tenait des discours d'illuminée. S'il fallait chercher à tout comprendre on ne s'en sortait plus.
Son intervention suivante était nettement moins étrange. Non, ces vêtements n'étaient effectivement pas à elle, certes, et elle espérait bien le récupérer. Cependant elle savait aussi que Monsieur Sargnan lui en fournirait une autre si celle-là n'était pas ramenée, puisque c'était pour ses lubies qu'elle avait fait ce prêt.
— Oui… Mais ce que je voulais dire, c'était que si vous les rameniez, ils nous seraient bien restitués.
De toute façon, personne d'autre que Juliette ne portait d'habits de cette taille ici.
Amandine roula des yeux au calembours de la fillette, laissant échapper un très léger gloussement. On serait mal partis. Elle hocha légèrement la tête à la question de la petite. Oui, Éléonore, c'était bien le prénom de Mademoiselle.
— Sûr, elle n'est pas bien méchante mais c't'une drôle, tout de même. Elle ne demande jamais rien et nous laisse jamais travailler. Elle fait son lit, allume son feu, range ses placards… et gare à qui y touche. C'est curieux, d'ailleurs, parce que souvent, il est impossible de savoir qui l'a aidée à s'habiller. Enfin, ça, ç'doit être Béatrice qui ment encore pour nous faire enrager. Pis y'a ses humeurs. C'qu'elles sont drôlement dérèglées chez c'te dame. Ça pleure tout le temps, ça reste au lit toute la journée comme si c'tait malade pis ça disparaît sans rien dire à personne et ça revient comme une fleur des heures plus tard. Et ça crie, aussi. Avec le Monsieur blond, puis avec Monsieur d'Irtéon. Mais pour ça, le pire c'est la vieille peau qui l'accompagne. Celle-là, c'est à se demander comment il y a encore des gens pour la supporter. Elle ne fait que systématiquement blâmer tour le monde. C'est qu'elle a assuré qu'on se retrouverait tous à la porte si on ne la lui surveillait pas. Et moi, j'peux pas perdre ma place, sinon mes p'tites sœur eh bien chaurais plus le nourrir. Et c'te bonne femme, on ne l'aurait pas eue sur le dos si la nièce du comte elle n'était pas venue.
Elle plaqua vivement la main sur sa bouche. Monsieur Sargnan méprisait ce genre de bavardage… S'il l'apprenait, elle allait avoir de sérieux ennuis.
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
La servante ne semblait pas comprendre la référence littéraire qu'elle venait de faire et ne posait pas plus de question. Dommage... Elle aurait bien voulu expliquer quelque chose qu'elle savait. Comme quand elle avait fait avec Tristan et le mot fornication. Là-dessus, Cassandre commença à se déshabiller pour enfiler une robe qui lui allait bien mieux une fois qu'elle eutien plié les vêtements. La fillette eut cependant à coeur de savoir comment rendre ses habits.
"D'accord. Alors, j'ai juste à frapper à la porte d'entrée et à les déposer à votre intention, c'est ça ?"
Pendant qu'elle terminait de s'habiller, la femme se mit à parler longuement d'Eléonore. Malgré le long bavardage qui lui rappela aussitôt la langue bien pendue d'Alexandre, la fillette s'appliqua à bien retenir ces informations. Elles pouvaient être utiles? Notamment avec Coldris qui pourrait y trouver un quelconque intérêt. La servante semblait trouvait étrange qu'Eléonore puisse souhaiter faire les choses qui relevaient de l'intendance seule. Mais c'est ce qui prouvait qu'elle n'était pas paresseuse et savait être humble.
"Ben, c'est normal qu'elle fasse tout ça, c'est parce qu'elle est humble et pas paresseuse. Alors, elle veut soulager les gens de leur travail !"
Cassandre commença à faire la moue lorsque la servante évoqua les humeurs de la jeune femme et rappeler les moments où celle-ci restait au lit.
"Tout le monde a le droit d'avoir des moments de faiblesses. Et si dès fois elle est colère contre des gens, c'est normal. C'est plus sain que de se laisser faire et de dire amen à tout."
La servante évoqua ensuite la présence d'une vieille femme, dont la description semblait évidemment peu flatteuse, qui accompagnerait partout Eléonore.
"C'est qui cette dame alors ? C'est la dame de compagnie d'Eléonore ? En tous cas, ça montre à quel point Eléonore est si gentille de la supporter si cette dame a autant mauvais caractère !"
Soudain, la servante plaqua la main sur la bouche, réalisant un pu trop tard avoir trop parlé. Cassandre lui adressa un sourire, accompagné d'un clin d'œil complice.
"Pas de souci. Je vous jure que je répéterai rien à personne."
"D'accord. Alors, j'ai juste à frapper à la porte d'entrée et à les déposer à votre intention, c'est ça ?"
Pendant qu'elle terminait de s'habiller, la femme se mit à parler longuement d'Eléonore. Malgré le long bavardage qui lui rappela aussitôt la langue bien pendue d'Alexandre, la fillette s'appliqua à bien retenir ces informations. Elles pouvaient être utiles? Notamment avec Coldris qui pourrait y trouver un quelconque intérêt. La servante semblait trouvait étrange qu'Eléonore puisse souhaiter faire les choses qui relevaient de l'intendance seule. Mais c'est ce qui prouvait qu'elle n'était pas paresseuse et savait être humble.
"Ben, c'est normal qu'elle fasse tout ça, c'est parce qu'elle est humble et pas paresseuse. Alors, elle veut soulager les gens de leur travail !"
Cassandre commença à faire la moue lorsque la servante évoqua les humeurs de la jeune femme et rappeler les moments où celle-ci restait au lit.
"Tout le monde a le droit d'avoir des moments de faiblesses. Et si dès fois elle est colère contre des gens, c'est normal. C'est plus sain que de se laisser faire et de dire amen à tout."
La servante évoqua ensuite la présence d'une vieille femme, dont la description semblait évidemment peu flatteuse, qui accompagnerait partout Eléonore.
"C'est qui cette dame alors ? C'est la dame de compagnie d'Eléonore ? En tous cas, ça montre à quel point Eléonore est si gentille de la supporter si cette dame a autant mauvais caractère !"
Soudain, la servante plaqua la main sur la bouche, réalisant un pu trop tard avoir trop parlé. Cassandre lui adressa un sourire, accompagné d'un clin d'œil complice.
"Pas de souci. Je vous jure que je répéterai rien à personne."
Re: [1 Février 1598] Des nouvelles de Fromart
Amandine, 19 ans.
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Amandine acquiesça. Oui, comme cela, c'était bien. Et comme la conversation était lancée, elle ne put s'empêcher de parler de cette drôle de jeune femme qu'était Mademoiselle de Tianidre… pour la défense de laquelle cette gamine semblait toujours avoir quelque chose à redire. Pas paresseuse ? Et pourquoi ne faisait-elle que pleurnicher dans son lit, alors ? Des moments de faiblesse ? Oh, ça c'était facile à dire : dans sa noble position, mademoiselle pouvait se le permettre. Elle, si elle s'était fâchée de la sorte… eh bien mieux valait ne pas imaginer. Et… cette gamine lui semblait bien revendicative ! Bien sûr que non, il n'y avait rien de sain à s'énerver de la sorte, où avait-elle été chercher cela… Contre un homme, qui plus est. Quand à la présence de sa gouvernante, Amandine ne la voyait absolument pas comme une preuve de bonté. D'ailleurs, elle ne pensait même pas que Mademoiselle la supporte. Elle ne comprenait pas ce que tout le monde trouvait à cette fille-là.
Mais de tout cela, elle n'ajouta rien. Si elle se faisait prendre à jacasser ainsi, c'était la porte. Enfin, heureusement, personne n'avait rien entendu, et la petite semblait décidée à se taire.
Amandine acquiesça encore, et comme la petite était habillée, elle désigna la porte.
— Je crois que Monsieur d'Irtéon vous attend, indiqua-t-elle en l'invitant à sortir.
Amandine rassembla les vêtements du fils de l'ancien comte, pour qu'ils soient nettoyés comme Monsieur Sargnan l'avait exigé.
Dehors, constatant l'échange, Gabriel remettrait les gants promis à la fillette avec un regard entendu : elle avait encore défendu Éléonore et c'était sans doute un bon point pour elle… même si leur point de vue divergeait encore sur de nombreux sujets.
Gilbert n'étant quant à lui pas d'humeur favorable s'assurerait d'écarter l'élément trop bavard auquel il avait tendu l'oreille : la venue de cette petite fouine avait été une aubaine pour vérifier ses doutes avant l'arrivée de son cher demi-frère. Restait à faire renforcer la sécurité.
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