[2 février 1598, de bon matin] - Permis de se marier [Terminé]
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Il avait en réalité assez peu dormi depuis qu’elle lui avait retourné une réponse favorable à sa proposition. Il avait passé en revue l’ensemble des ecclésiastes de la liste fournie par Thierry, éliminant d’office ceux trop bas dans la hiérarchie cléricale : il avait absolument besoin d’un homme bien sous tout rapport pour lui fournir sa licence et célébrer la cérémonie. Il y avait cet Évêque de Braktenn qu’il ne connaissait ni d’Adam ni d’Eve, venu pour remplacer l’évêque ayant officié aux funérailles de Virgil, décédé l’an passé dans des circonstances pour le moins troubles. L’affaire avait en effet fait grand bruit, car c’était dans un bordel de la capitale que son corps avait été signalé, lui qui d’avis général était parfaitement irréprochable. Tellement irréprochable même que son meilleur ami n’avait jamais osé le désigner comme confesseur. Quel dommage !
Toujours était-il que Coldris était fort curieux de rencontrer le nouveau venu que ce rat de fosse à merde avait qualifié de « sévère d’apparence, mais qui ne refusait jamais d’avoir la patte graissée d’une façon ou d’une autre ». Exactement le genre d’individus dont il avait besoin pour ses desseins. Et comme il n’avait pas une minute à perdre, il se présenta à la cathédrale, pile pour les Laudes dont il dut suivre l’assommante lecture. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’homme semblait occuper l’espace de sa soutane violette. Celui-ci ne devait pas jeûner bien souvent, tient. Un proche du Comte de Monthoux à n’en pas douter. Diable ce que c’était longuet ! Et le dernier subi ne remontait qu’au 24 janvier dernier, jour des fiançailles d’Alduis et Florentyna, effectuées par un remplaçant puisque celui-ci venait tout juste de rentrer de retraite.
Assis sur cet inconfortable banc qui lui était réservé – mais dont il n’usait pour ainsi dire jamais – le vicomte patienta jusqu’à ce que les grenouilles retournent coasser dans leur mare bénite pour finalement se lever et saluer l’homme avec qui il espérait négocier une dispense de ban. Il avança d’un pas lent jusqu’à l’évêque puis s’agenouilla avant de baiser son anneau.
— Monseigneur…
Ah ce que cela pouvait lui donner la nausée ! Il ne pouvait se retirer cette désagréable impression de prostitution spirituelle qui lui courrait le long de l’échine. Enfin… c’était pour la bonne cause.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [2 février 1598, de bon matin] - Permis de se marier [Terminé]
Chaque matin, depuis le lendemain de son ordination, Zacharie avait toujours célébré ses offices dès la première heure, sans jamais s'accorder la moindre exception. Sauf d'assez fois où une mauvaise fièvre le clouait au lit. Personne ne pourrait lui reprocher son manque d'implication et la hiérarchie cléricale ne cessait de lui tisser les plus louanges. Il caressait d'un bon espoir que cette année il deviendrait enfin cardinal. De là, le rêve de sa vie serait presque à portée de main : la voie pour devenir Pape. Le couronnement suprême de toute une carrière élitiste dans les ordres.
Une seule ombre résidait au tableau, celle de sa jeune sœur trop libertine à son goût. Elle avait donné naissance à cause de cela à deux enfants, dont un était heureusement mort au moment de venir au monde. malheureusement, le second, une fillette qui avait désormais deux ans, s'accrochait à la vie. Pourtant, il priait chaque jour pour que Dieu emporte ce fruit honteux. Si son secret se savait... Il tremblait de cette possibilité effroyable... Non, cela ne se produirait. Il avait fait expédié la gamine, à peine arrachée des bras de sa mère, dans un monastère de Zarkos. Le froid finirait par en avoir raison.
Ce jour-là, l'évêque de Braktenn assistait depuis son fauteuil confortable aux messes et observait son prêtre ou son vicaire officier. Il supervisait leurs gestes d'un air digne, soucieux de toujours rester le maître en son domaine. Soudain, lors d'un détour de son regard vers le public, il repéra le célèbre ministre des affaires étrangères. S'il se moquait bien de ces histoires de débauche - grand bien lui fasse, il s'agaçait encore que celui-ci soit intervenu en Septembre dernier lors du premier procès de ce misérable rat de Saint-Eustache. Certes, il ne pouvait lui en vouloir. Ils étaient cousins et les liens du sang primaient, surtout pour un homme qui pissait sur la religion. Au sens littéral. Il avait entendu parler de sa manie à confondre bénitier et latrines. De toute manière, lui-même n'avait jamais voulu se mêler de ces affaires tant que celles-ci ne causaient aucun scandale. Ordre du Vatican que de ne pas réaliser de mauvaise publicité. Or, le petit enfant de chœur infirme les aidait merveilleusement à gérer le curé libidineux qui préférait sa sœur aux réunions à l'évêché. Il avait fait l'effort de fermer les yeux jusque-là, mais lors des deux procès, il s'était rapidement prononcé pour annoncer que l'on devait faire un exemple. Dommage, l'atout ministre avait la carte évêque.
La messe s'acheva et quelques fidèles s'assemblèrent pour discuter de la foi, de leurs questions.. Il répondit sobrement à chacun pour rappeler la doctrine officielle jusqu'au moment où le ministre vint justement l'interpeler. Zacharie s'y attendait. Le jour où Coldris de Fromart viendrait assister de son plein gré à une messe, le Christ reviendrait sur terre. Il salua poliment et esquissa un léger sourire qui se voulait bienveillant.
"Bonjour votre Excellence, quel plaisir de vous voir dans la maison de Dieu !"
Toujours souriant, Zacharie reprit d'un ton léger :
"Je tenais justement à vous féliciter, votre Excellence, pour l'exemple même de la charité chrétienne que vous venez de témoigner à un repris de justice. Accueillir un prêtre révoqué dans l'une de propriétés, voilà là un geste rare et d'une bonté inégalable ! Dieu ne manquera pas de vous en récompenser !"
Il poursuivit ensuite, plus sévère.
"Pour ma part, je confesse avoir soutenu la corde pour cet... individu. Je souhaitais que l'Eglise fase un exemple et envoie u signal fort que nous ne cautionnons absolument pas de pareilles ignominies."
Re: [2 février 1598, de bon matin] - Permis de se marier [Terminé]
Etait-il vraiment obligé de subir la messe pour parler à cet évêque ? Enfer et damnation… Il patienta le temps que chacun des moutons en ait terminé avec son berger puis salua l’homme en question, se pliant au protocole.
Avec le temps Coldris avait remarqué que l’on pouvait ranger les ecclésiastiques dans deux catégories : les bienheureux et les aigris. Assurément celui-ci faisait partie de la première catégorie à moins qu’il n’ait définitivement abusé du sang du Christ de si bon matin, ce qui, en soi, ne l’aurait pas plus étonné. Toutefois, à l’odeur, il se rendit vite à l’évidence que ce n’était pas là le cas.
Tout le déplaisir est pour moi, songea-t-il avec ironie tout en lui en rendant son sourire.
Pourquoi fallait-il que l’on vienne lui reparler de ce maudit curé avec qui il partageait son sang ? Coldris ne put retenir ses mâchoires de se contracter au souvenir de ce rat de fosse à merde. Il acquiesça cependant aux louanges, trop belles pour être parfaitement sincères. Il lui aurait bien répondu que c’était dans ce cas à Dieu de le châtier et non à l’Eglise… mais… sans doute était-ce typiquement le genre de marécages dont il fallait se méfier lorsque l’on venait avec une requête.
— Malheureusement Monseigneur, je crains que ce ne soit guère cet acte isolé qui puisse effacer mon ardoise. D’autant plus que je n’ai fait que recueillir un cousin en espérant lui offrir un nouveau départ. Bien mal m’en a pris. Il semblerait que Notre Seigneur aurait davantage adhéré à votre proposition qu’à la mienne. Peut-être trouvera-t-il la rédemption sur son chemin de croix ?
Il avait presque l’impression d’entendre Virgil parler. Enfin, ce n’était pas comme s’il avait le choix. Mieux valait d'ailleurs s’abstenir de toutes contrepèteries impliquant de jolis cierges au teint d’ivoire déposées négligemment sur l’autel de la Sainte Vierge fièrement dressée ou tout autre chose que son esprit avide de bons mots était capable de composer aidé par l’inspiration divine du Saint-Esprit dans ce lieu de communion. Amen.
— Auriez-vous un instant à m’accorder Monseigneur ? Je souhaiterais m’entretenir de certaines choses si vous le permettez.
Parce qu’il ne comptait pas non plus développer le cas de son cousin éternellement. Toutefois… s’il devait le servir à l’évêque pour obtenir sa dispense et bien ainsi soit-il. Ce n’était pas ce qui lui causerait grand cas de morale. Mort ou vif, peu lui importait désormais tant qu’il demeurait hors de sa vue pour l’éternité à venir.
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Re: [2 février 1598, de bon matin] - Permis de se marier [Terminé]
Tout en contemplant le fameux ministre des affaires étrangères qui se tenait devant lui, Zacharie le contempla d'une mine bienveillant, sans rien laisser apparaître de sa surprise, ni même de son interrogation. Pourtant, s'il se trouvait dans la cathédrale, celui-ci avait forcément une excellente raison et celle-ci ne relevait pas des intentions religieuses. Il serait bien le dernier à venir librement assister à une messe. Les plaisanteries qui sortaient par intervalles régulières de sa bouche en disaient long sur son rapport à la foi. Il s'agissait toutefois d'un personnage intéressant et cette rencontre pourrait présenter un certain avantage. Aussi convenait-il de bien le traiter, même s'il ne put remettre en mémoire ses deux interventions pour sauver la tête de son cousin. Lors du premier procès, l'évêque militait auprès de ses confrère pour une déportation à vie dans un monastère de Zarkos, la seconde, la corde. Il avait perdu. C'était ainsi et n'en voulait pas à l'homme devant lui. Sauver un ami, cela se révéla un geste somme tout naturel, et puis, Coldris de Fromart représentait un trop grand pouvoir pour se créer des ennuis avec.
Ainsi, tout en veillant à être entendu des fidèles, l'évêque prit soin de flatter le geste du ministre d'avoir recueilli le maudit curé débauché et le para des qualités chrétiennes. Cela serait autant de la bonne publicité pour la doctrine que pour le ministre. Zacharie se tendit aux paroles qui suivirent et comprit que le misérable avait réussi à se faire détester du seul bienfaiteur qu'il lui resta. Quel sot ! Il ira ouvrir une excellente bouteille de champagne pour fêter l'évènement. La pitoyable créature devait à présent errer dans les rues et périrait dans quelques jours dans le froid et la misère. Justice était enfin rendue à Dieu et à l'Eglise.
Néanmoins, Zacharie ne dévoila rie du triomphe intérieur qui l'habitait et répondit avec douceur.
"Je suis peiné d'entendre cela, mon fils, mais ne regrettez rien; Vous avez agi avec coeur, sensible a devoir de tout bon chrétien de tendre la main à son prochain. Si cet un homme a refusé de saisir sa chance, son destin lui appartient. Que Dieu lui vienne en aide à présent !"
Ou plutôt que Dieu apporte au monde la délivrance en reprenant prochainement cet être nuisible !
Le ministre semblait pressé d'en termine et surtout de mettre l'incident de côté. Il le comprenait. Discourir de ce sinistre personnage toute la journée finirait par l'énerver. Par ailleurs, entendre un aussi puissant personnage solliciter une requête éveillait aussitôt ses ambitions. Quoi qu'il s'agisse, cela se révélerait intéressant et il ne pouvait ne pas apporter son soutien à Coldris de Fromart. Cet homme possédait assez de pouvoir pour l'aider à progresser dans sa carrière. Il lui accordera à nouveau un sourire bienveillant et reprit calmement :
"Bien sûr, mon fils. Je suppose que ce doit être... personnel. Que diriez-vous de passer à mon bureau ?"
Sur cela, il l'invita à le suivre pour rejoindre une salle à l'abri des oreilles indiscrètes. Les fidèles n'avaient pas à entendre la suite. Qu'ils se contentent de prier naïvement et retournent à leur la labeur ! Les Grands décidaient pour eux.
Re: [2 février 1598, de bon matin] - Permis de se marier [Terminé]
Comment dire que le concept de regret lui était à peu près étranger ? Il aurait pu se permettre de la clamer haut et fort s’il n’avait pas anticipé la possible confession à laquelle on risquait de le plier. Or, n’était-ce pas le fondement même de la confession que le regret ?
— Je vous remercie, mon Père. C’est ce que je réponds aux langues vipérines qui ont quoi que ce soit à redire à mes agissements.
Et qu’importe s’il le pensait ou non, ce qui comptait, c’était qu’on le croit. De même, on pouvait bien rire de lui en apprenant qu’il s’était fourvoyé, cela lui passait bien au-dessus. Il avait fait son devoir, il pouvait se regarder dans un miroir, la responsabilité n’était plus sienne désormais. Il avait préféré scier la branche offerte, grand bien lui en fasse. Tout cela ne le concernait plus. Mais qu’il s’approche seulement de lui et il lui trancherait la gorge.
Tout ceci était bien joli, mais Coldris n’était pas venu bavarder de la justice déplorable de leur pays depuis que le procureur d’Aussevielle avait passé l’arme gauche. Il n’avait pas toute la journée et surtout, il devait attraper der Ragascorn au lever pour lui soumettre sa requête. Hors de question de se marier en secret sans son approbation, ce serait des plus déplacé et il se refusait à prendre se risque idiot et inutile. Il suivit donc l’évêque de Braktenn vers son bureau, se demandant quels genres de contreparties on allait exiger de lui pour obtenir cette dispense de ban. C’est que les hommes d’Église étaient pour la plupart tous corruptibles, aussi avides et cupides que n’importe quel quidam accrochait au comptoir. Lorsque la porte fut refermée, Coldris entra aussitôt dans le vif du sujet.
— Je souhaiterais obtenir une dispense de ban pour me marier dans les plus brefs délais. J’ai songé que vous auriez peut-être la miséricorde de faire rentrer un pauvre pécheur de mon espèce dans le troupeau malgré les conditions peu conventionnelles, j’en conviens. Je vous jure devant Dieu qu’elle est parfaitement consentante à ce mariage et que nous n’avons aucun lien de parenté.
Quelle que fût la valeur qu’il accorde à un serment devant Dieu, cela demeurait la plus pure vérité et il se voyait mal jurer sur autre chose dans une cathédrale…
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Re: [2 février 1598, de bon matin] - Permis de se marier [Terminé]
Le bref moment à disserter sur l'insupportable ancien curé de Saint-Eustache passé, Zacharie décida de revenir au véritable sujet de la présence du puissant ministre. Hors de question de disserter davantage sur l'homme néfaste, dont l'évocation ne servait qu'à rappeler aux fidèles la valeur de rester sur le bon chemin. Il le mena ainsi dans un bureau austère, pourvu d'un seul secrétaire, et décoré de superbes peintures religieuses aux teintes fort sombres.
Son invité passa à la peine que celui-ci exposait déjà sa requête. Zacharie le contempla, les yeux écarquillés, s'interrogeant que ce soit une plaisanterie ou non. Cherchait-il à tester ses réactions ? Depuis quand Coldris de Fromart voudrait-il se remarier, lui qui aimait séduire toutes les femmes qui s'offraient son jardin ? Il entendit la suite et hocha vaguement la tête.
"Je sais bien que cette femme est consentante. Vous êtes certes connu pour vos débauches, mais les femmes qui parlent de vous tissent trop d'éloges pour que vous vous amusiez à ne pas les respecter."
Néanmoins, cela n'expliquait pas ce mariage. Sa promise serait-elle enceinte ? Sa famille souhaitait-elle alors l'éloigner rapidement et faire disparaître la mère et le fruit dans un quelconque couvent ?
"Je présume cependant que cette femme doit être dans une position délicate. Probablement enceinte, sur le point d'être arrachée à sa vie confortable pour son péché de luxure. Vous souhaitez ainsi la protéger et conserver l'enfant, c'est bien cela ?"
Zacharie révéla un léger sourire, appréciant une pareille démarche. Si seulement tous les hommes pouvaient être aussi responsables. S'il fermait assez facilement les yeux sur les péchés de luxure, tant que ceux-ci n'aient aucune mauvaises conséquences, il pardonnait beaucoup ceux engendrés par la lâcheté. Une autre réflexion se fit, mais cette fois plus personnelle.
"Je vous accorderai cette dispense, mon fils, à une pette condition. Ou du moins un léger arrangement. Entre hommes d'influence, il semble de bon ton de s'appuyer et de se rendre des services, non ?"
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Le cas du rat enfin entériné, ils purent passer au vif du sujet en entrant dans l’austère bureau de l’évêque bien loin de son fastueux cabinet. Enfin, il n’était pas là pour profiter de la décoration de toute façon. Il exposa donc bien rapidement l’objet de sa requête sans manquer de préciser les points sur lesquels on ne manquerait pas de l’interroger. Dans d’autres circonstances, il se serait bien amusé de voir ses yeux s’écarquillaient de la sorte. D’ailleurs, il avait hâte de découvrir la tête de son fils quand il lui annoncerait la nouvelle tout à l’heure. Celle de sa fille, c’était facile, il la connaissait déjà : elle allait jubiler. Sa petite princesse était devenue une femme merveilleuse.
En revanche, il ne put retenir un rire à la déduction de l’évêque.
— Vous me flattez, Monseigneur ! C’est que ce n’est pas en étant odieux que je risque de les mettre dans mon lit, voyez-vous.
Il lui aurait volontiers demandé s’il en recevait beaucoup en confession, toutefois, il ne lui semblait pas judicieux d’évoquer ce terme avant que celui-ci ne vienne de lui-même dans la conversation. Il n’avait aucune envie de forcer le destin et s’il pouvait louvoyer pour l’éviter, il n’hésiterait pas. L’hypothèse du prélat ne manqua pas de lui étirer un sourire. Enceinte ? Il n’avait rien trouvé de mieux ? Par tous les diables, s’il avait dû épouser toutes les femmes qu’il avait mises enceintes, il aurait vécu dans un harem. Il n’était pas vraiment sûr que cette conception du mariage plaise à l’évêque… Enfin il n’allait pas le contredire non plus. Il n’était pas fou. Et qui savait ? Peut-être n’était-ce pas totalement faux après tout ? Il se pourrait bien que… Enfin il n’était plus tout jeune, mais tout de même… Il déglutit péniblement et ravala un soupir. Il ne voulait pas envisager cette possibilité qui… Il en serait très heureux seulement… Cette fois-ci, il ne pourrait plus. Il ne pouvait pas.
— En effet, c’est cela, mon père. Malgré ma position, certaines personnes sont assez butées pour me refuser un mariage quand bien même je serai en mon plein droit désormais. Je ne souhaite néanmoins pas m’opposer à sa famille, eu égard à elle, aussi souhaiterai-je l’épouser en toute discrétion.
Ce qui n’était somme toute pas si loin de la vérité, excepté cette histoire de brioche qui ne se trouvait – sans doute pas – dans le four. Au sourire qu’il discernait sur le visage de l’homme Dieu, il était satisfait de ce qu’il entendait. Parfait, donc. Ce qu’il confirma aussitôt. A la mention de l’influence, Coldris le classa instantanément dans la catégorie des sangsues du pouvoir. Il acquiesça.
— Je vous remercie infiniment, mon Père. Bien entendu, dites-moi ce qu’un homme comme moi peut faire pour un représentant de Notre Seigneur.
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Re: [2 février 1598, de bon matin] - Permis de se marier [Terminé]
Zacharie se remettait peu à peu de l'étonnement dans lequel le plongea l'annonce singulière du ministre afin de revenir à un écoute bien plus professionnelle et digne d'un homme du monde. Il s'autorisa ensuite ce compliment auquel son interlocuteur répondit avec légèreté. Il répliqua d'un ton un peu plus sec.
"Bien des hommes n'ont malheureusement pas votre délicatesse et un plus grand nombre abandonnent une femme à peine séduite dans les pires conditions où celles-ci puissent se trouver. Quelle désolation que cette dépravation humaine."
Son intuition se confirma. La promise était bel et bien enceinte et l'amant souhaitait réparer la situation peu convenable. Cela ne pouvait être porté qu'à son crédit. Il entendit ensuite, surpris, que la famille de la demoiselle refuserait le mariage. Quelle folie était-ce là ? Même si l'homme leur déplaisait, le ministre derrière avait de quoi endormir tout répugnance. Il haussa les épaules, sévère.
"Des sots, assurément ! Je vous félicite dans ce cas, mon fils, de ne pas céder à la facilité en faisant envoyer ces gens dans un obscure région de Zarkos. Cela vous honore et le Seigneur ne tarderait pas à vous récompenser pour votre grande vertu."
Néanmoins, il se révélait important de songer à ses propres intérêts. Une magnifique carrière ne se construisait que par la dévotion et les belles paroles. Ainsi, il devenait temps de proposer sa requête en les lui exposant d'un sourire tranquille.
"Je ne souhaite rien d'autre, votre Excellence, que de devenir cardinal avant la fin de l'année. Accepteriez-vous de me donner quelques appuis afin de concrétiser cette ambition ? N'ayez crainte, je saurais vous le rendre. Autant à vous qu'à ce royaume."
Re: [2 février 1598, de bon matin] - Permis de se marier [Terminé]
L’évêque pesta contre la débauche. Il ne savait pas ce qu’il ratait avec cette bêtise de vœu de chasteté. Quel triste sire… Comment voulait-on qu’il n’accorde quelque crédit que ce fut à l’Église dans ses conditions ? Il hocha la tête dans un froncement de sourcil scandalisé – autant jouer le jeu jusqu’au bout – quoiqu’il fût bien loin d’être parfaitement innocent dans l’affaire. Certes on pouvait toujours trouver pire, mais s’il fallait être honnête, il devait confesser quelques dommages collatéraux à ses conquêtes. Vu sous un autre angle, Dieu – s’il existait, ce dont il doutait de manière permanente – devait sans doute se réjouir de le voir lui porter de nouvelles servantes.
Quelque chose lui disait que Virgil n’aurait pas apprécié ce qu’il venait de penser, mais qu’importe puisqu’il avait choisi de l’abandonner ici à ses risques et périls. Cet évêque était décidément une véritable pépite qu’il comptait bien garder sous la main. Il aimait cette naïveté toute professionnelle. En même temps pour croire à de telles fables.
Cela vous honore et le Seigneur ne tarderait pas à vous récompenser pour votre grande vertu.
Il lui fallut tout son talent pour ne rien laisser paraitre, alors qu’il levait les yeux au Ciel. Oh, non. Pas pour le vieux barbu imaginaire.
Tu entends ça, Virgil ? Une grande vertu ! Vois donc ce que tu rates pour m’avoir laissé ! Je t’en prie, dis-Lui de ne pas me faire mourir de rire maintenant, ma future femme ne te le pardonnera jamais.
Coldris se signa – pour la forme et pour faire pester son ami, là-haut – avant d’écouter la contrepartie nécessaire à sa dérogation. Cardinal, voyez-vous cela. Au fond, ce n’était pas pour lui déplaire, il semblait aisément manipulable, de bonne image…
— Je vois… entama-t-il pensivement. Je pourrais parler de vous à certaines personnes de ma connaissance, néanmoins, vous imaginez bien que je ne suis pas en odeur de sainteté avec le Vatican. Quoi qu’il en soit, il se pourrait en effet que j’ai quelques projets à vous soumettre prochainement. Il marqua une pause avant de demander innocemment : mais dites-moi Monseigneur, le Collège cardinalice est me semble-t-il au complet, comment escomptez-vous obtenir une place d’ici la fin de l’année ?
Autant mesurer sa fourberie tout de suite. Il était prêt à recevoir sa confession. Qu’il ne craigne rien, ce serait entre lui et Dieu.
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Re: [2 février 1598, de bon matin] - Permis de se marier [Terminé]
Zacharie écoutait avec attention son interlocuteur lui conter le contenu de sa requête particulière et ne cessa de s'étonner des qualités qu'il découvrait chez le ministre. Finalement, tout débauché que celui-ci soit, il semblait au moins pourvu des meilleures valeurs chrétiennes. Il se signait même après son éloge, ce qui fit sourire l'évêque, satisfait de ce saint geste. Il le surprit également lever les yeux au ciel dans le même temps, sans doute pour remercier le Seigneur de son écoute. Finalement, ses suppositions étaient infondées. Au fond, ce n'étaient pas les grenouilles de bénitier qui se révélaient les meilleures pratiquantes. Parfois, c'était même celui qui allait peu à l'église, sauf pour les grands événements, qui se trouvait être un chrétien bien plus pieux.
Sur cela, leur conversation s'engagea ensuite sur sa propre carrière, un sujet qui redoublai toute son attention. Zacharie commençait à se gonfler d'importante. Cette année, il obtiendrait ce titre tant convoité. Il se le jurait. En répondant, son sourire tranquille s'étira.
"Oh, je ne vous demande que de glisser quelques paroles avenantes à mon égard. Oh, bien sûr, le collège semble complet, mais les voies du Seigneur sont impénétrables dit-on, votre Excellence. Qui sait ce qui peut se passer d'ici la fin de l'année ?"
En son for intérieur, il songeait à utiliser sa gourgandine de sœur, si prompte à écarter ses cuisses, en l'envoyant vers quelques uns de ces cardinaux. Pour une fois, elle tapinerait utile. Le souffle du scandale soufflerait au sein du conseil et des places se libéreraient ou tard. L'une d'entre elles seraient siennes. Il conserva cependant ce sourire toujours calme et poursuivit presque nonchalant.
"Connaissant l'homme à la langue si pendue qui logeait dans notre propriété, je présume que vous avez entendu parler de Mézalli ?"
S'ils avaient été mieux inspirées, leurs parents auraient dû la nommer Mésalline, telle la catin marié à l'empereur Claude qui courait les fêtes et les lupanars. Sa benjamine l'aurait merveilleusement bien porté.
Re: [2 février 1598, de bon matin] - Permis de se marier [Terminé]
Ah ce que cet évêque était formidable ! Il avait hâte de raconter combien il était pieux à sa future femme tout en lui faisant des choses bien peu catholiques. Si seulement il avait pu raconter cela à Virgil également, le pauvre en aurait recraché son hypocras... Ou alors il ne l’aurait pas cru. Oh ce que cela aurait été amusant ! Ils seraient sans doute retourner tous deux à la cathédrale et Coldris aurait pu parier avec lui. Non, ce n’était définitivement pas avec Dieu qu'il communiait mais bel et bien son meilleur ami par-delà la mort.
Pour ce qui était des ambitions de l’évêque, s’il ne s’agissait que de glisser quelques mots en faveur de celui qui acceptait de le marier, c’était fort peu cher payé. Certes, il pouvait s’en passer des choses d’ici la fin de l’année, mais ce n’était pas ce qui intéressait Coldris. Il voulait savoir si ses ambitions allaient jusqu’à chatouiller la Fortuna. Pour se hisser au sommet, il fallait savoir faire des sacrifices ou regarder les autres gravir les marches et rester en bas. Monbrina punle Vatican, cela ne faisait aucune différence. Sous couvert de religion, ils n'étaient en réalité que des politiciens...
Fallait-il néanmoins en revenir à ce déchet ? Le vicomte grogna sourdement. Mézalli ? Il abaissa un sourcil. La fameuse sœur d’évêque que Thierry culbutait sous le nez des prélats. Elle ouvrait peut-être ses cuisses pour d’autres mais l’évêque de Braktenn n’était pas ce genre d’homme. Alors quoi ?
— Est-ce votre sœur ? Oh si vous comptez l’utiliser pour vous faire une place, je vous arrête tout de suite, ce ne sera pas suffisant. Vous êtes peut-être exemplaire, mais ce n’est pas leur cas… Il n'y aurait pas de quoi une grenouille. et c’était un petit-fils bâtard de pape qui le lui disait. Non vraiment c’était cela son idée ? N’avait-il pas mieux ?
Coldris songea à cette partie de sa famille connue uniquement des lignages. Pourquoi ne pas jouer un peu?
— Savez-vous pourquoi je suis si vertueux et débauché à la fois mon père ? Je vais vous confier un secret. Mon cousin fut un membre éminent de la Compagnie de Jésus.
Et il le laissa rassembler les pièces dans son esprit si tant est qu’il le puisse. Il ne jouait pas dans la même cour, voilà où était le message.
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Re: [2 février 1598, de bon matin] - Permis de se marier [Terminé]
Zacharie se tendait d'évoquer face à cet individu puissant ses intentions politiques. Il soumettait les idées qui lui étaient venues dans l'espoir de s'emparer enfin de cette place idéalisée de cardinal. La réponse du ministre le fit déchanter. Son plan ne serait pas si bon que cela ? Pourtant... Ils étaient ecclésiastiques et ils devaient d'afficher une morale exemplaire.
"Vous croyez ? Enfin, un cardinal, plus qu'un simple prêtre doit être honorable et ne peut sentir l'odeur du scandale. Ce serait absolument scandaleux !"
Il marqua une pause et poursuivit.
"J'ai l'intention d'user de mon existence à rétablir l'Eglise dans sa bonne place, là où elle n'aurait jamais dû s'éloigner, et contribuer à réformer plus l'attitude des prêtres et prélats qui manquent encore à leurs devoirs. A ce sujet, vous avez sur votre domaine un jeune esclave que je ne manquerai pas de faire un Saint quand je deviendrai Pape ! songez un peu à l'excellente histoire que cela donne : le curé avachi dans ses péchés et la luxure, mais le fils adultérin qui se sent le devoir de les racheter en tenant quotidiennement l('église à sa place et en s'évertuant à contenir le mauvais prêtre. Voilà un enseignement grandiose pour les chrétiens ! Il faudrait par ailleurs que je rencontre un jour ce garçon pour le bénir et le sanctifier."
Néanmoins, cet homme était ministre. Il devait avoir de meilleures idée. En tous les cas, il ne perdait rien à lui demander.
"Comment envisageriez-vous la chose, vous, votre Excellence ?"
Le ministre lui posa à cet instant une question sur sa débauche et son attitude vertueuse. Il évoqua ensuite une parenté avec la Compagnie de Jésus et son esprit connecta cela à ses informations. Le taureau noir des armoiries des Fromart. Le fameux taureau des Borgia. Il songea alors à ce fameux François de Borgia qui détonnait quand on le comparait aux autres membres sa branche généalogie. Il fixa alors Coldris, à la fois intrigué et perplexe.
"Vous.... Vous auriez un lien avec la famille Borgia ?"
Re: [2 février 1598, de bon matin] - Permis de se marier [Terminé]
Il se demandait bien depuis quand l’évêque n’avait pas levé le nez de ses Saintes Écritures ou regardé le monde à travers autre chose que les vitraux de sa cathédrale. Bien sûr que les cardinaux se devaient d’être exemplaires… l’étaient-ils ? C’était une autre question. De ce qu’il savait la situation s’étaient améliorée —ou tout du moins leur discrétion— mais tout de même, il fallait plus qu’une simple partie de jambes en l’air pour briser la réputation d’un cardinal.
Il constata néanmoins non sans une certaine ironie des plus amusantes que quelques différentes que fussent leurs motivations, il n’en demeurait pas moins qu’ils partageaient certains desseins en commun. En revanche… Il manqua de s’étouffer en l’entendant évoquer l’ancien garçon de coeur qui baisait son fils. Ou non. Plus exactement qui se faisait baiser par son fils. Non vraiment… autant il pouvait comprendre que l’on vienne prier «Saint Virgil» –aussi idiot cela puisse paraître– autant… Alexandre sérieusement ? Oh oui pour une belle fable, celle-ci l’était assurément, mais les fêtes de la Nativité étaient déjà passées depuis un bon moment. Tient, pour la peine, il ne manquerait pas de la raconter à l’intéressé celle-ci.
— Eh bien s’il n’y a que cela pour vous esbaudir ainsi Monseigneur, je ne manquerai pas de vous présenter le garçon en question lors de votre venue. A ce sujet, la cérémonie aura lieu à Fromart, j’espère que cela ne vous ennuie guère.
Et puisqu’il était d’humeur joueuse, il reprit :
— Pour en revenir à Alexandre, je dispose d’une information que je vous cède bien volontiers : je tiens cet esclave du Cardinal Matthieu. Il se trouve que le petit a été accusé de sodomie à multiples reprises, ce qui, ajouté à son infirmité de naissance n’a rien pour le blanchir vous en conviendrez. Autant dire qu’il s’agissait d'un boulet dont il a volontiers accepté de se défaire. Je vous rassure, il est depuis rentré dans le droit chemin à force de me fréquenter. C’était un moyen comme un autre de racheter mes péchés auprès de Notre Seigneur.
Coldris se demandait à quel point il pouvait réussir à le faire courir sur la voie de la rédemption. Quant à lui soumettre des idées, il ne fallait tout de même pas pousser le curé dans le bénitier…
— Il n’y a pas de meilleurs fruits que celui que l’on a planté soi-même, mais ne comptez pas sur moi pour vous donner les graines du pommier de la discorde. Je ne dirais qu’une chose: la fortune aime les audacieux.
Ils en arrivèrent même à parler de son lignage dont il était fort fier. Un sourire traversa son visage lorsqu’il en arriva à la conclusion.
— Eh bien oui mon Père, puisque je vous dis qu’il s’agit de mon cousin. Ma mère fut une fille naturelle d’Alexandre VI.
Comme quoi les cardinaux et les papes scandaleux, il connaissait…
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [2 février 1598, de bon matin] - Permis de se marier [Terminé]
Zacharie s'efforçait de présenter au ministre son projet politique et l'ébauche de son plan de carrière, mais celui-ci semblait manifestement peu prometteurs. Pourtant, ses intentions étaient pures et honnêtes. Il souhaitait aider à réformer la chrétienté de ses pratiques sales et combattre en particulier le relâchement qui s'étaient opérées au sein même des ordres. Dans ce but, il utiliserait l'arme favorite du Vatican, le pouvoir fascinant des Saints, et laisserait entendre de belles histoires pour remettre dans les mémoires l'importance de la vertu qui l'emportait toujours sur le péché. Le jeune Alexandre, si courageux et droit en dépit de l'adversité et de l'infirmité, serait un superbe exemple pour illustrer son propos. l'évêque eut un sourire à l'idée de rencontrer ce garçon.
"Je serais enchanté de faire sa connaissance. Je ne vois pas non plus le moins problème à venir à domicile votre union. Pour un mariage intime, il est naturel, évidemment, que vous ne puissiez faire cela dans une église."
Par ailleurs, la mariée devait peut-être se trouver à un stade de grossesse un peu trop avancée. Ou elle portait des jumeaux, ce qui rendait bien trop tôt le ventre visible. Par conséquent, elle devait rester confinée jusqu'à la prononciation officielle des noces.
Sur cela, le ministre relança sur le jeune Alexandre, mais ce dernier ne lui apprit rien sur l'histoire de ce merveilleux garçon. Il avait su pour son asservissement, survenu quelques mois plus tôt, et l'achat par le fameux cardinal Cassin. C'était un homme que l'évêque appréciait beaucoup. Ils s'étaient brièvement rencontrés en Décembre dernier, mais le l'infortuné inquisiteur avait tant à faire ave ce terrible procès de sorcellerie. Il ne croyait pas aussi fort que lui que les infirmes soient tous démoniaques. Certains l'étaient. Assurément. D'autres, non. Comme Alexandre. Il fallait adapter son regard à la personne, en essayant de ne pas la juger sur de premières impression. Un exercice certes difficile mais qui lui semblait indispensable pour un homme de Dieu. Néanmoins, dans le cas de cette affaire judiciaire pénible, le sorcier n'avait rien pour être défendu. Provocateur, dissimulateur, attendant à la vie de bébés dans le ventre de leur mère... Non, rien de bon ne se dégageait de sa personne. Une pensée s'éveilla dans son esprit. Et si pour cette vie de Sait du jeune Alexandre, il mettait en exergue le bon infirme et le mauvais infirme ? Le gentil infirmé, dévoué à autrui et à Dieu, soucieux de toujours bien faire, et le diabolique tentateur qui avait scandalisé toute la capitale. Ce serait une démonstration de toute beauté et qui ferait comprendre à tous l'importance de la vertu.
Le ministre évoqua ces prétendues rumeurs de sodomie qui circulaient sur Alexandre. Il secoua les épaules, sévère.
"Ridicule ! Ces histoires sont l'œuvre de détracteurs contre le cardinal Cassin qui bataillait à ct instant dans un procès difficile. A travers Alexandre, c'est lui qu'on cherchait à atteindre. Je vous remercie, votre Excellence, de l'avoir racheté pour protéger l'honneur de ces deux personnes. Le Seigneur vous en récompensera."
Après ces explications, ils en revinrent aux projets politiques. Zacharie espérait apprendre quelques leçons, mais le ministre refusait de lui faire profiter de son expérience. il devait réaliser ses accomplissements. Dans le fond, cette idée lui plaisait. Ne rien devoir à quiconque, c'était bien plus profita. Il répondit d'un hoche de tête.
"Je vois. Aide-toi et le Ciel t'aidera."
Alors, le ministre lui dévoila son ascendance pour la moins singulière et l'évêque écarquilla un instant les yeux de surprise. il se signa ensuite. Par réflexe.
"Saint-Joseph, Sainte-Marie, doux Jésus ! Je... Votre grand-père doit être très fier de votre réussite de là-haut."
Re: [2 février 1598, de bon matin] - Permis de se marier [Terminé]
Cette histoire de Saint relié à Alexandre lui donnait furieusement envie de rire… C’est tellement tiré par les cheveux qu’il allait bientôt finir complètement chauve. Toutefois, leur entrevue promettait de beaux moments qu’il apprécierait sans doute s’il n’était pas occupé à passer sur le corps de sa charmante brebis dès la cérémonie achevée. Tout ceci lui rappela qu’il devait absolument lui demander quelque chose de très particulier et sérieux à ce sujet étant donné qu’il acceptait volontiers le déplacement.
— Je vous remercie, Monseigneur. En fait il y aurait autre chose que je souhaiterais vous demander si vous le permettez. Il manquera deux témoins essentielles à ce mariage qui ne peuvent venir, car il se trouve que le Seigneur les a rappelés à ses côtés. Pourriez-vous trouver un moyen de les inclure ou à défaut de dire quelques mots pour eux ?
Cela demandait, il retourna au sujet d’Alexandre qu’il n’avait pas terminé de développer, tant s’en faut. L’évêque ne parvenait pas à croire que les rumeurs de sodomie soient fondées. Ironie de la chose c’était sans doute les plus vrais.
— Cela a commencé avant que le cardinal ne rentre de Rome, mon Père, souligna-t-il pour le sport. Je peine à croire que les coïncidences ne se répètent par deux fois sur la même personne de la sorte. Toujours est-il que je sais l’affaire réglée désormais. Qui sait peut-être aurez-vous son mariage à organiser dans l’année…
Le Seigneur allait le récompenser pour plein de choses décidément ! Formidable ! Pouvait-on émettre des souhaits ? Dans ce cas et puisqu’il en avait deux, le premier serait pour qu’Alduis soit libéré de ses démons et puisse vivre sa vie paisiblement sans se soucier des voix ou de ses noires pensées. Le second serait pour Démétrius afin qu’il lui rende ses jambes dont il l’avait injustement spolié, lui qui était si droit et exemplaire.
Ce n’était décidément qu’un vieux marionnettiste sadique qui prenait un plaisir fou à démembrer ses plus beaux jouets lorsqu’il s’ennuyait… Mais cela, il se garda bien de le préciser à son homme de branlette préféré.
Heureusement qu’il devait voir der Ragascorn après cela. Toutes ces vapeurs d’encens commençaient à l’irriter sérieusement et il avait besoin de se laver l’âme de ces niaiseries religieuses infectes.
Oui, oui, c’était cela : aide-toi et le Ciel t’aidera. Ou comment dire que ce n’était qu’une belle fumisterie pour idéalistes. Ce fut en revanche nettement plus amusant de lui parler de son ascendance hispano-italienne prestigieuse. Si seulement il avait pu figer dans un vitrail son expression en cet instant ! Oh c’était si merveilleux. Pourquoi ne pouvait-il donc en rire ? Ce jeu était si cruel avec lui, mais c’était pour le bien de sa petite luciole.
— Je l’espère. Peut-être aurons-nous la chance de converser un jour ensemble, là-haut, qui sait. Je doute pour le moment de n’avoir réussi à l’égaler, toutefois il me reste encore des cartes en main et la partie est loin d’être terminée.
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Re: [2 février 1598, de bon matin] - Permis de se marier [Terminé]
Zacharie se faisait une fierté de dévoiler au ministre le contenu de as belle histoire de Saint, qui rejaillirait ensuite sur lui. Après tout, dans l'amélioration de la vie du jeune Alexandre, celui-ci s'y trouvait mêlé. Il pourrait le mettre en valeur lui aussi et sans doute même exalter sa vertu. Ce serait une belle œuvre et un exemple pour tout chrétien. Coldris de Fromart changea de sujet pour revenir à l'organisation de son mariage. Il désirait évoquer la mémoire d'un proche disparu et l'evêque comprit que celui-ci ne pouvait parler que de feu le marquis d'Aussevieille dont son prédécesseur s'était chargé des funérailles. Une si belle âme ! Quel dommage que Dieu ait voulu le rappeler si vite. Zacharie reprit avec douceur :
"Je présume que l'une d'entre elle est votre ami, feu le marquis d'Aussevieille. Je me chargerai de lui tisser une magnifique oraison, je vous le promets, votre Excellence. Et qui est cette seconde personne ?"
Il rédigerait assurément une superbe éloge pour feu le marquis qui rendrait honneur à sa vie exemplaire. L'évêque songea que lui aussi il pourrait écrire une vie de Saint basé sur son exemple, mais celle-ci serait moins spectaculaire. Au fond, un noble qui prenait soin des plus démunis, cela devrait être la normalité. En revanche, un garçon infirme, né du péché d'un prêtre, qui survivait à tous ses malheurs, voici le genre d'histoire qui fascinerait toute la chrétienté. Il en revint à exposer cette sublime histoire et fronça les sourcils devant le rappel de ces accusations de sodomie. Sa tête se secoua nerveusement. Impossible. Une telle personne ne pouvait s'être rendu coupable d'une pareille vilenie.
"Malheureusement, Dieu aime mettre ses meilleurs âmes à l'épreuve afin d'éprouver leur foi et de démontrer à tous la puissance de son pouvoir. Ces accusations sont infondées, j'en suis assurées, mais le Créateur aura voulu encourager ces rumeurs pour démontrer à tous que nous devions apprendre la confiance et ne pas céder aux superstitions et autres histoires dépourvus de preuves. Par ailleurs, grâce à sa résilience, le jeune Alexandre s'est vu récompenser en en rejoignant votre service."
Non, il ne pourrait croire qu'il soit autrement. Depuis toues ces années, ce garçon rachetait les péchés de so père en gérant as paroisse du mieux qu'il le pouvait. Cela, malgré son infirmité et les contraintes de sa vie quotidienne. S'il avait été marqué du sceau infamant des sodomites, jamais il n'aurait pu rester si longtemps dans une église. Le Seigneur n'aurait pu le tolérer.
Ils poursuivirent sur ses intentions politiques et Zacharie serra les dents en comprenant qu'il devait se débrouiller seul; IL y arriverait. Oui, il le ferait. L'avenir de la chrétienté dépendait de ses initiatives. L'évêque eut alors une vive surprise d'entendre l'ascendance exceptionnelle de son interlocuteur et demeura interdit quelques instants. Il finit par bredouiller :
"Il... Il sera certainement très heureux de votre réussite."
Tout de même... Quel regret que le Seigneur favorise l'ascension d'un Pape aussi débauché. certes, il avait accompli de grandes choses en Italie, mais ses pratiques dans l'intimité se révélait pour le moins discutables. Cet aspect de la chrétienté devait changer. Comment les fidèles pouvaient-ils respecter les bonne valeurs si les représentants de Dieu n'étaient pas exemplaires ? Non, non, il devenait temps de réaliser un grand ménage.
Re: [2 février 1598, de bon matin] - Permis de se marier [Terminé]
Coldris avait une requête qui lui tenait particulièrement à cœur pour ce mariage : il souhaitait inclure Virgil et Ariste à leur cérémonie puisqu’ils auraient dû y être tous deux, mais que la malchance les en avait privés. Il en avait déjà le cœur serré à savoir que son ami ne serait pas présent cette fois-ci. Il aurait tant aimé pouvoir compter sur sa présence. En lieu et place, il savait désormais que son fils le représenterait ce qui lui réchauffer tout de même quelque peu l’âme. Il espérait d’ailleurs le voir accepter sa proposition d’être son témoin, en tant que filleul, gendre et fils de son meilleur ami. C’était aussi un moyen de lui rappeler qu’il faisait partie de sa famille, maintenant plus encore que jamais.
— En effet, mais je ne veux pas d’un second éloge funèbre. La première ayant déjà dû être suffisamment pénible à ses humbles oreilles pour ne pas en rajouter. J’aimerais simplement que vous rappeliez qu’il partagera ce moment avec nous, tout comme le cousin de ma future épouse, Ariste de Tianidre dont elle était fort proche. Ces deux personnes auraient dû être nos témoins respectifs si les circonstances avaient été différentes voyez-vous.
Il commençait à douter que l’évêque ne puisse s’en tenir à ce qu’il demandait et ne pas savoir ce qui allait se passer ce jour-là, commençait à l’angoisser. C’est qu’il l’aurait bien fait lui-même, seulement voilà… ce n’était pas à lui d’officier ce jour-là.
Sa nervosité redescendit d’un cran lorsqu’ils en arrivèrent à parler d’Alexandre. Et pour cause : il avait une furieuse envie de rire devant cette obsession à vouloir en fait un Saint. Il n’y avait pas meilleur aveugle que celui qui ne voulait pas voir. Pourtant il aurait pu lui jurer sur ce que bon lui semblait que son saint se faisait sauter par son fils et que ce n’était que très récemment qu’il avait découvert l’attrait des seins. D’ailleurs pour ne pas se laisser aller à un fou rire incontrôlable, il fronça sévèrement les sourcils. Oui… Non… Pas vraiment. Ça, c’était sa fable à dormir debout, la réalité était nettement moins délicate et pure que ce qu’il laissait à penser.
Coldris se plut ensuite à lui partager son ascendance qui se reflétait dans son sang de manière évidente. Et également pour lui rappeler qu’il n’y avait rien de saint dans le haut clergé. Certainement pas. Et comme l’évêque ne semblait pas s’en remettre, le vicomte jugea bon de prendre congé avant qu’il ne lui réclame ses confessions. C’était bien la seule chose qu’il ne regrettait pas depuis la mort de Virgil : on ne venait plus le trainer au confessionnal.
— Bien, Monseigneur, je vous prie de bien vouloir m’excuser, mais mes devoirs m’appellent. Faites-moi transmettre un billet contenant la date retenue dès que vous l’aurez décidé. Oh et bien évidemment vous êtes convié aux agapes, cela va de soi.
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Re: [2 février 1598, de bon matin] - Permis de se marier [Terminé]
Zacharie étudia avec soin la nouvelle requête du ministre pour son mariage et les volontés que celui-ci souhaitait voir se réaliser. Pas une oraison, donc. Quelque chose de simple mais valorisant. Il nota consciencieusement l'information et travaillerait à rédiger un superbe texte qui donnerait ample satiation. Il ne connaissait pas en revanche le second nom et confia cette ignorance.
"Je comprends. ils vous observeront certainement de là-haut et se réjouiront avec vous de vos noces. Ariste de Tianidre, m'avez vous dite ? sera t-il possible de me faire parvenir quelques informations ? J'e n'ai pas eu la chance de rencontrer cette personne. Par ailleurs, si cela vous arrange, je peux vous adresser vous faire lire ce que j'aurais préparé, de sorte à ce que vous validiez mes propos. Après tout, c'est votre cérémonie. Il est parfaitement normal que vous ayez un regard sur ce qui sera dit."
Sur cela, l'évêque disserta ensuite longuement sur le merveilleux esclave que le ministre possédait et dont il envisageait de faire un exemple pour la chrétienté. La vertu nait du vice. C'était absolument splendide et transcendant. Il pourrait peut-être devenir le nouveau patron des infirmes, qui pouvait savoir ? En entendant le récit, un bon nombre se retrouverait certainement dans ses actes et voudraient s'en inspirer. Ce serait absolument merveilleux.
Finalement, après la question de l'ascendance troublante, le ministre manifesta le besoin de se retirer pour ses affaires. Naturellement, un pareil homme ne pouvait disposer librement de son temps et était forcément sans esse appelé à de nombreux rendez-vous. il lui souriait d'un air débonnaire.
"Oh, je comprends parfaitement, messire. Je m'occupe de regarder mes disponibilités et j'enverrai rapidement ce billet."
Puis, lors de l'invitaton au repas des noces, l'évêque en saliva déjà d'avance. Cela promettait d'être une belle et heureuse où il pourrait manger les meilleurs mets et déguster les vins les plus délicieux. Le Seigneur pardonnerait ces excès. Quoique le cardinal Cassin puisse dire du péché de gourmandise. Par ailleurs, si Dieu avait crée une nourriture aussi agréable, c'était bien pour la manger. Par conséquent, en participant à de bons repas, on ne faisait que rendre grâce au Créateur.
"Je vous remercie, mon fils, de cette généreuse invitation."
Néanmoins, alors que le ministre passait déjà la porte, une pensée lui vint. Zacharie, en dépit de son embonpoint qui l'essoufflait un peu, s'empressa de le rejoindre.
"Attendez ! J'oubliais, mon fils. La veille du mariage, il faudra naturellement que je vous entende en confession. Néanmoins, j'imagine que vous le saviez déjà, mais je préférais vous le remettre en mémoire avec votre emploi du temps si chargé."
Re: [2 février 1598, de bon matin] - Permis de se marier [Terminé]
L’évêque semblait prendre bonne note de ses précisions et tant mieux car c’était capital. Il n’était pas étonné de voir qu’il ignorait qui était Ariste de Tianidre, et acquiesça donc du chef.
— Bien entendu, ma future épouse le fera nettement mieux que moi, il esquissa un sourire songeant qu’elle manquerait sans doute de concision, mais c’était bien ce qui la rendait si adorable. Oui, je lirais avec plaisir ce que vous comptez dire. Mon filleul sera présent au mariage, je souhaite donc doublement que cela soit parfait.
D’autant plus qu’il n’avait pu assister ni aux funérailles de son père ni à celle de sa mère. C’était un peu pour lui aussi qu’il voulait rendre honneur à ce grand homme qu’était son père. Quand il repensait ce funeste jour et à la cathédrale débordante de monde venu lui dire adieu. Il y en avait eu jusque sur le parvis tant l’on s’était pressé à ses obsèques. Même presque quatre ans, il y songeait toujours avec autant d’émotion. Il se revoyait encore errant dans cette même cathédrale, complètement hagard et à moitié débraillé sans avoir pu fermer l’œil de la nuit parce qu’il ne parvenait toujours pas à croire que son ami était mort…
Les derniers détails réglés, Coldris se décida à prendre congé avant qu’on ne lui réclame ses confessions. Fichtre ! C’est qu’il n’avait pas oublié. Le vicomte ravala son soupire et leva les yeux au ciel. Il y en avait un qui devait se réjouir là-haut de le voir ainsi piégé et mené au poulailler. Depuis quand ne s’était-il pas confessé ? Oh cela remontait à… bien longtemps. Le mariage de Bérénice et Démétrius à Aussevielle. Virgil l’avait sommé de se purifier l’âme avant de mettre les pieds dans sa cathédrale perchée. Pas de confession, pas de mariage avait-il dit. Or comme il était hors de question de ne pas être présent, il n’avait guère eu d’autre choix. Cela avait été quelque peu sommaire, il devait l’admettre, mais ce n’était pas comme s’il y accorder la moindre importance. Sept ans et des poussières donc. Un léger sourire se peignit : c’est que cela allait être long. D’ailleurs il se demandait si celui-ci tiendrait une confession exhaustive.
Désolé mon ami, tu ne songeais tout de même pas que j’allais m’y plier de bonne grâce ! Certes je me marie, mais tout de même, je n’ai pas encore été assommé par la vierge.
— Vous avez raison, nous ne sommes jamais trop prudents et j’ai bien rarement le temps de m’y adonner.
Mieux valait pour lui qu’il ne réserve sa journée car cela promettait d’être long, très long… Sauf s’il craquait avant et repartait rouge comme une crête-de-coq…
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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