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[8 février 1598] - Penser comme une sœur [Terminé]

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Message par Éléonore de Fromart Ven 31 Déc - 19:18

Éléonore n'avait guère plus de précisions, mais Coldris l'avait informée, la veille, qu'elle l'accompagnerait à la chasse et qu'elle devait s'entraîner. En réalité, elle n'avait absolument pas peur. Les situations dangereuses, cela la connaissait ! Et si l'équitation n'avait jamais été sa discipline de prédilection, elle n'avait jamais eu de problème avec les activités périlleuses. Enfin, on n'était jamais assez prêt.

Oui, seulement tout cela était bien compliqué. Parce que pour monter, il fallait un cheval, ce qu'elle n'avait pas. Et puis, comme elle ne pouvait pas sortir seule ni se faire accompagner, et que de toute façon elle ne savait fichtre pas où elle aurait pu aller, tout cela était bien délicat. 

Ces constats tardifs l'arrêtèrent aux portes de l'écurie, elle fit demi-tour pour retourner à l'intérieur avant de se rappeler qu'elle aurait au moins dû faire diversion. Elle jeta un œil à l'intérieur comme pour se confirmer qu'il n'y avait pas là ce qu'elle cherchait. Elle songea à chercher Jean, qui aurait sans doute pu trouver une solution à son dilemme mais finalement, elle ne voyait pas bien ce qu'elle aurait pu faire. Elle piétina un peu autour de l'entrée de l'écurie avant de se dire que faire un tour - à pied, bien entendu - dans les jardins n'était peut-être pas plus mal. Elle penserait à voir cette question d'entraînement plus tard.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Dim 2 Jan - 9:19




Dimanche. Le seul jour où manquer la messe était proscrit. Cela la dérangeait moins qu’autrefois désormais et puis elle avait appris à comprendre ce que Démétrius aimait tant là-dedans. Cependant, toujours était-il qu’elle n’appréciait pas vraiment la condescendance des hommes de Dieu, ni même leur propension à infantiliser les fidèles. Enfin… elle avait découvert qu’il valait mieux dire bêtement Amen et à fermer ses oreilles. En revanche, elle n’avait jamais pu se résigner à se confesser à un autre prêtre qu’au vicaire d’Aussevielle qui était bien plus bienveillant que cet odieux père Rodrigue… Et là encore, elle s’en tenait au stricte minimum et faisait toujours très attention aux mots qu’elle employait désormais.

Toujours est-il qu’ils venaient tous les quatre de sortir de la chapelle lorsqu’elle décida après un temps de leur fausser compagnie en apercevant le bâtiment des écuries. Elle aurait bien voulu trouver Alduis pour le rassurer désormais que sa décision était prise et que son père s’était occupé d’éloigner son amant. Elle n’aimait pas le voir aussi soucieux qu’il l’était en ce moment. Elle préférait de loin le voir rire et sourire. Il était sans doute avec Courage ou à la salle d’armes… et comme les écuries se trouvaient en premier sur son chemin, elle s'y dirigea tout naturellement.

Elle aperçut au loin Eléonore jeter un œil à l’intérieur avant de faire demi-tour. Dès qu’elle fut à sa hauteur, elle la salua jovialement.

— Bonjour Eléonore, vous cherchiez mon frère ? Il n’est pas là ?

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Message par Éléonore de Fromart Dim 2 Jan - 16:25

La résolution d'Éléonore fut hypothéquée par l'apparition de Bérénice. Elle lui rendit son sourire, un brin mal à l'aise. 

— Bonjour ! hmmm non. Enfin, je ne l'y ai pas vu mais… je ne le cherchais pas…

Ce n'était bien sûr pas contre lui… C'était…. C'était seulement qu'à ce moment précis… à ce moment précis, eh bien, ce n'était pas ce qu'elle faisait. 

— En réalité je… ne sais pas vraiment ce que j'avais en tête. Votre père souhaite que je m'entraîne et… enfin, soit. Vous… Vous le cherchiez ?

Auquel cas elle lui faisait perdre du temps. L'air n'était pas chargé d'inquiétude, ce qui laissait entendre que le ralentissement occasionné n'était pas si grave.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Lun 3 Jan - 12:08




Ah de toute évidence, elle aurait peut-être dû faire comme si elle ne l’avait pas vu. Loin d’elle l’envie de la mettre mal à l’aise. Et en plus elle ne cherchait pas vraiment Alduis ? Alors pourquoi venir et ressortir ? Son père voulait qu’elle s’entraine ? Elle lui adressa un sourire.

— Rien de bien urgent, je vous rassure. Comme je passais dans les environs, je me suis dit que c’était l’occasion de vérifier. Ainsi mon père souhaite que vous vous entrainiez à l’équitation ? Vous pouvez utiliser mon étalon si vous souhaitez et si vous vous sentez bien entendu. Il s’appelle Chronos, c’est un des petits du premier cheval de mon père. N’hésitez pas à demander à Yvain. Le palefrenier, je veux dire, précisa-t-elle au souvenir de l’armure.

— Nous pouvons aller le voir si le cœur vous en dit ou aller marcher. Enfin si vous n’avez rien de prévu bien entendu. Je ne voudrais pas vous retenir. Après tout, vous avez peut-être des préparatifs inhérents à vos noces. Avez-vous pu revoir votre robe, chez Irène ?

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Message par Éléonore de Fromart Lun 3 Jan - 14:22

Rien d'urgent, heureusement. Mais Éléonore avait encore l'impression d'avoir tout gâché. Quelle idiote. Elle confirma la reprise de Bérénice d'un léger hochement de tête. Oui, c'était bien à cela que son père souhaitait qu'elle s'exerce. Elle ne sut que répondre à sa proposition. A vrai dire, elle ne voulait pas l'ennuyer… De toute façon, ce n'était pas si important : elle se débrouillerait avec ou sans entraînement supplémentaire. Elle sourit à sa précision sur le palfrenier. En effet, ce n'était pas l'armure qu'elle lui avait montrée la première fois qui allait pouvoir l'aider… 

Quant à son mariage… le pire des "préparatifs" était passé la veille. En réalité, même si sur le moment, les mots de Coldris avaient su la rassurer, elle s'en voulait encore. Peut-être pas forcément pour son petit tour, mais pour tout le reste des ennuis que cela causait à son oncle - puisqu'il ne voulait être que cela. Et aussi pour avoir mentionné cette affaire de gifle. C'était un détail, et avec les anciens pour s'en mêler, c'était parti pour faire toute une histoire. Elle aurait bien prié pour que cela ne nuise pas à son ami si elle avait encore eu ce réflexe, mais elle n'avait plus rien à Lui demander. Elle espérait, c'était tout. 

— Hmm non, fit-elle au sujet de la robe. À vrai dire, s'il est une chose à laquelle il faut que je me prépare, c'est à l'idée de… Je veux dire : je me marie après-demain...

Oui, évidemment, Bérénice le savait, mais… mais… eh bien c'était étrange à dire. Elle. Se. Mariait. Le. Surlendemain. Parfaitement insensé. Bien que moins rebutant qu'elle ne l'avait envisagé. Et… et Oncle Eineld serait même présent… Contrairement à son Ariste. Le meilleur de tous, on n'avait pas le droit de le lui prendre. Le monde aurait été absolument parfait si elle avait pu rester avec lui aussi. L'avantage des absences de Coldris étant qu'elle aurait pu continuer à aller dormir avec son tout. Oh, elle était bien avec son phénix, très bien, même… mais s'il y avait bien une chose qu'elle n'aurait pas sacrifiée pour lui, c'était son jumeau d'âme. Tant qu'il aurait été là, les jours et les semaines auraient été assez longs pour être partagés. Ariste n'aurait pas hésité à s'installer en ville, ils auraient pu continuer à passer leurs journées ensemble puisque Coldris travaillait, et elle n'aurait plus jamais pleuré toute seule. Et il aurait appris à accepter l'intensité de leur relation, parce que… eh bien parce qu'ils étaient un tout indissociable et que la jalousie n'avait pas lieu d'être. Parce que l'aimant sincèrement, il aurait bien vu qu'il n'y avait qu'ainsi qu'elle était vraiment entière. 

— … mais ce n'est pas une occupation.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Mar 4 Jan - 10:52




Il s’agissait donc bien d’équitation. Elle espérait que sa proposition lui permette d’apaiser ses hésitations.  De toute façon Yvain aurait su lui donner une monture, quelle qu’elle soit pour qu’elle puisse s’entrainer. Bérénice lui rendit un sourire bienveillant.

Elle souffla un petit rire à la mention de la robe. C’est qu’elle-même n’aurait jamais pu ne pas retourner la voir et procéder à des ajustements de dernières minutes, mais elle savait que sa future belle-mère et amie ne partageait pas son amour débordant pour les toilettes aux jolis reflets chamarrés. Elle posa une main rassurante sur son avant-bras.

— Je comprends parfaitement, vos craintes. Encore qu’elle n’avait pas à redouter sa nuit de noces pour sa part. Tout va bien se passer, Eléonore. Mon père vous aime et vous l’aimez, cela pourrait-être pire comme union, plaisanta-t-elle pour détendre l’atmosphère avant de passer son bras sous le sien pour l’entrainer dans une promenade.

— Racontez-moi donc ce qui vous tracasse tant à ce sujet. Si je peux alléger votre esprit pour vos noces, je le ferais bien volontiers ! Elle marqua une pause avant de reprendre espiègle : Ah et ne me dites pas qu’il s’agit de la nuit de vos épousailles, je ne vous croirais pas !


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Message par Éléonore de Fromart Mar 4 Jan - 14:34

Oui, bien sûr, tout se passerait bien, il n'y avait pas de raisons qu'il en soit autrement. Et… et ce mariage ne changeait rien entre eux, Coldris le lui avait assuré. Elle sourit. Oui, elle savait bien qu'il n'y avait pas de plus belles conditions pour un mariage. C'était le mariage en lui-même qui la laissait nettement plus sceptique.  

Elle se laissa entraîner, sans réellement savoir quoi dire. Sans savoir déterminer pourquoi, elle se sentait coupable envers Bérénice. Sa remarque lui arracha un nouveau sourire.

— Oh, cela non… Hormis un peu de fatigue le lendemain, je ne risque pas grand chose, remarqua-t-elle sur le même ton.

Dans le cas où il se présentait en forme comme dans celui où il l'abandonnait à ses pensées, d'ailleurs. Mais… oh, elle avait conscience d'avoir énormément de chance. Beaucoup n'avaient pas cette assurance qu'on ne leur ferait aucun mal… et être assez naïve pour y croire n'empêchait pas de se faire brutaliser. Et cela quand elle… quand elle… C'était bien injuste qu'une personne comme elle soit à ce point favorisée par le sort à cet égard. Ou n'était-ce que justice pour tout ce qui lui avait été arraché ? Ce débat ne connaîtrait probablement jamais d'issue satisfaisante. Oh, mais même marié, Coldris ne changerait pas. Pas ainsi, elle le savait. Elle n'aurait jamais à le craindre, même si ses bras devaient cesser d'être un refuge. Elle lui faisait pleinement confiance. 

— C'est qu'une journée de mariage est riche en émotions bien entendu, précisa-t-elle faussement sa pensée tout en sachant pertinemment que Bérénice n'en serait pas dupe. En réalité, je crains que vous ne puissiez comprendre ce qui me chagrine. Vous êtes une personne comme il faut, moi, c'est… plus délicat. Pas vraiment ce qu'une épouse devrait être, j'imagine que cela ne vous a pas échappé.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Mar 4 Jan - 15:20




Bérénice l’entraina un peu plus loin pour bavarder. Elle aurait tout le temps nécessaire pour trouver Alduis dans la journée. En attendant, si parler pouvait chasser les nuages qui obscurcissaient ses pensées, alors pourquoi pas ! Elle eut un sourire en coin à sa remarque. C’est que si Leur Seigneur le lui accordait, sa fatigue risquait de s’éterniser un peu plus que jusqu’au lendemain. Quoi qu’elle se garda bien d’évoquer la chose pour ne pas l’angoisser plus encore.

— Bien entendu, répéta-t-elle en écho dans un rire tout juste étouffé.

Elle resserra la prise autour de son bras.

— C’est juste que cela va bientôt faire huit ans que nous sommes mariés, mais en réalité, je suis aussi passée par là. Je n’ai rien de l’épouse idéale : trop intelligente, trop bavarde, trop éclairée, trop indocile, trop de caractère et pas assez pieuse pour lui… Et puis bon… En toute honnêteté, je pense que si c’était mon mari que vous auriez dû épouser, vous auriez été encore plus loin de ses exigences que moi-même il est vrai, mais puisqu’il s’agit de mon père, je pense que vous êtes tout à fait parfaite, bien au contraire. Et c’est ce qui compte, car c’est bien lui que vous allez épouser et nul autre demain.

Bérénice lui adressa un sourire rassurant. En réalité, encore aujourd’hui, elle doutait parfois d’être un modèle d’épouse et elle ne saurait sans doute jamais plus s’y conformer que ce qu’elle avait pu faire jusqu’à présent.

— Malgré tous mes défauts, j’ai appris qu’il m’aimait sincèrement, annonça-t-elle sans pouvoir s’empêcher de rosir et de baisser brièvement les yeux. Alors vous voyez, il est inutile d’être bien comme il faut. Il faut juste être bien pour et avec son époux, et vous le serez pour mon père. Je n’en ai aucun doute. En fait… Je ne l’ai jamais vu aussi heureux de toute ma vie. C’est si étrange, vous savez. On dirait parfois un autre homme.

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Message par Éléonore de Fromart Mar 4 Jan - 17:36

Au moins Bérénice ne lui tenait-elle pas rigueur de ses commentaires quand beaucoup s'en seraient offusquées. C'était sans doute pour cela que les déguisements et les amitiés masculines avaient tout leur intérêt : on n'avait pas de faces outrées au moindre mot. 

Pas une épouse idéale non plus ? Éléonore arqua un sourcil, intriguée. Si on pouvait considérer son avidité d'apprentissage comme de l'intelligence, la tidrienne remplissait tous les critères cités par sa future belle-fille. Et très certainement en pire pour tout ce qui se rapprochait des questions d'autorité. La piété, mieux valait ne même pas en parler. Alors elle ne se faisait pas d'illusions sur l'image que le très droit marquis d'Aussevielle se serait faite d'elle. Ni sur leur totale incompatibilité de caractères. Oh, elle l'avait trouvé aimable à son arrivée et n'avait rien eu à lui reprocher, mais… mais… non, il était clair qu'à côté, le couple Diéron était bien assorti. 

Bérénice avait raison. C'était bien Coldris qu'elle épousait et ses attentes étaient plus douces. Pourtant, il restait un homme…

La révélation suivante lui étira irrésistiblement un immense sourire qui fit pétiller jusqu'à ses yeux. Alors… vraiment ? Mais c'était formidable ! Oh, elle avait bien senti qu'ils étaient attachés l'un à l'autre, elle l'aurait senti même si elle ne le lui avait pas déjà dit… mais alors ils pensaient vraiment que c'était le bon mot ? Enfin, au sens où il s'entendait là ? C'était formidable ! Éléonore effaça vite la joie de son visage, soucieuse de ne pas créer de malaise quant à cette révélation. Oh, mais s'ils s'aimaient vraiment, cela voulait dire qu'ils allaient pouvoir parler et se soutenir mutuellement et qu'elle se sentirait mieux que l'autre fois. C'était une si bonne nouvelle ! 

Quant à Coldris, à vrai dire, elle ne savait pas comment il pouvait être avant, mais s'il était plus heureux ainsi, elle n'en espérait que davantage que tout cela dure parce que… parce que… ah, elle en était folle ! Seulement…

— Je ne l'ai pas connu différent, se fit-elle la réflexion. Oh, et puis cette entente nouvelle avec Alduis doit beaucoup jouer. J'espère qu'ils sauront rattraper ce temps qu'ils ont perdu… Hmmm pardon. Je disais que je l'avais toujours vu comme cela. J'ai assez de mal à l'imaginer autrement.

Elle se figurait assez bien un début de deuil, mais sa lourdeur après trois décennies et la perte d'un ami si cher ? Non, elle ne le concevait pas, c'était beaucoup trop vide, trop cruel, trop… trop inconcevable. Où trouvait-on la force de se lever, de se nourrir, de respirer, d'apparaître invulnérable aux yeux du monde entier. Oui, il était d'une force qu'elle n'était même pas capable de s'imaginer, son merveilleux phénix. Elle avait beau savoir certaines choses, elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver à son égard une certaine admiration. Et elle à côté de cela, eh bien…

— Oui, je suppose que le vôtre n'aurait pas fait sa demande en promettant de reconnaître vos bâtards et de vous laisser avoir un amant différent chaque soir. Votre père est vraiment un homme différent, et je dois dire que, même si je ne supporterais pas porter un enfant qui ne soit le sien - enfin, si on pouvait éviter cela tout court, c'eût été l'idéal - et que - évitez de lui répéter, il paraît que je nourris déjà trop son arrogance - que, donc, je ne pense qu'à lui… oui, même si je n'ai pas de tel projet et que je pourrais très bien vivre ma vie entière sans même regarder un autre homme… C'est idiot, mais je crois que s'il me l'avait interdit - interdiction implicite dans ce genre de contrats, elle le savait bien, elle savait que c'était comme cela que cela fonctionnait - Eh bien, je sais que c'est parfaitement illégitime et complètement ridicule, mais je crois que cela m'aurait précisément agacée et donné envie de le faire quand même. Enfin, je crois que mon esprit est monté à l'envers. Pas comme une femme le devrait. Et… l'ennui, ce n'est pas tant le monde entier, l'ennui est que je crains de finir par vraiment le contrarier. La dernière requête que je lui ai refusée à mené à une dispute vraiment idiote et j'ai cru le perdre… c'était égoïste, mais… je n'avais vraiment pas envie, vous comprenez ? Maintenant, je me dis que cela n'aurait pas été si terrible mais sur le moment, l'idée de revoir cet individu... Et malgré cela, le voilà qui va jusqu'à faire inviter mon parrain à notre mariage pour que je ne subisse pas de conflit, quand moi je n'ai pas été capable de faire un effort… Au fond, le fait que je ne sois pas affectée par son mode de vie est peut-être le seul avantage qu'il puisse m'attribuer et… non seulement il doit y avoir autant d'hommes fidèles que de licornes dans ce pays, mais en plus, ce n'est pas comme s'il y avait quoi que ce soit de particulier à ne rien trouver à y redire. Je ne comprends pas qu'il ait l'impression que je suis différente parce qu'il y a une chose que je parviens à faire comme une bonne épouse, et encore. J'ai… l'impression de le flouer, quelque part. Personne ne lui arrive à la cheville de toute façon, mais… j'ai vraiment envie de le rendre heureux. En réalité, rien ne compte davantage aujourd'hui, mais… j'ai peur que tout soit gâché par la personne que je suis, avoua-t-elle. Je suis désolée, s'empressa-t-elle d'ajouter pour son égarement.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Mer 5 Jan - 21:07




Elle se sentait idiote à l’idée de rougir pour avoir parlé de leur amour. Pourtant elle avait encore du mal à accepter que cela soit vrai et elle se répétait encore et encore ses mots parce qu’elle avait parfois l’impression d’avoir rêvé quand bien même il avait pu le lui redire. Elle avait peur de réaliser que tout cela n’existait que de son esprit. Peur de se réveiller et de constater qu’en fait, il n’était pas là. Et c’était encore plus idiot, mais elle ne parvenait plus à dormir sans lui pour cette raison. C’était… Enfin cela faisait beaucoup de changement en si peu de temps et son esprit s’en réjouissait autant qu’il avait du mal à y croire.

— Eh bien il était froid, distant, cynique, dur et n’avait pour ainsi dire de sourire que pour son ami, décrivit-elle pour tenter de lui dresser un portrait de l’homme qu’elle aimait. Je pense plutôt que si leur relation s’améliore, c’est en grande partie grâce à vous, vous savez. Et non, l’inverse.

Bérénice ne put retenir un large éclat de rire à la mention de sa demande en mariage.

— Ah certes non ! Je crois que je m’inquièterais de sa bonne santé s’il me demandait une telle chose. Il ne verrait déjà pas bien pour qu’il accepterait pour un, alors plusieurs ! surenchérit-elle avec amusement.

Et pourquoi aurait-elle voulu d’un amant quand elle avait le meilleur mari qui soit ? Parce que toute intimité avait disparu depuis son retour ? Elle espérait que cela aussi s’arrange avec le temps. Et quand bien même ce serait impossible, la simple idée de savoir un autre homme poser ses mains sur sa peau la dégoutait profondément. Oui, Coldris était aussi différent qu’Eléonore ne l’était et c’était pour cette raison qu’ils allaient si bien ensemble. Elle lui adressa un sourire. C’est qu’elle la trouvait réellement adorable d’envisager ainsi sa relation avec son père. Et quelque part, elle était sincèrement heureuse qu’il ait pu rencontrer quelqu’un comme elle, qui pouvait à ce point partager sa philosophie de vie. Elle rit sous cape lorsqu’elle évoqua son esprit de contradiction propre à vouloir enfreindre les limites qu’il aurait pu pousser. C’est que… oui, ils allaient définitivement fort bien ensemble. Et si son esprit était monté à l’envers alors cela ne posait pas de problème à son père qui marchait certainement sur la tête, question morale et conventions. Elle écouta la fin sans se départir de son sourire. Oh si elle savait ! En réalité, elle était juste une parfaite Madame de Fromart.

— Ma chère amie, vous vous tourmentez pour bien peu de choses en réalité. Mon père vous aime pour toutes ces raisons que vous venez de citer. C’est précisément parce que vous n’avez rien de l’épouse modèle tout droit sortie du couvent qu’il vous aime. Il vous aime parce que vous pouvez lui tenir tête. Mon père est ainsi, il n’aime rien de plus que le défi permanent et tant que vous saurez lui opposer de la résistance d’une façon ou d’une autre, il se plaira à vos côtés. Il vous aime pour votre esprit libre et fougueux. La dernière chose qu’il voudrait c’est que vous soyez l’allégorie de la parfaite femme de maison. Oh bien sûr que vous allez le contrarier. Et plusieurs fois. Il est naïf d’imaginer le contraire. Mon père est colérique et obtus. Cela fait rarement bon ménage. Mais vous savez, les conflits sont également nécessaires aux relations, c’est ce qui leur permet de grandir et de s’endurcir. Et puis, aussi dur puisse-t-il être, je le sais garder bien peu de rancœur lorsque la tempête s’apaise. Quant aux licornes… Elle ne put retenir un sourire espiègle assorti d’un regard en coin à Eléonore tandis qu’elle songeait à Démétrius. Elle avait hâte de voir sa tête lorsqu’elle lui annoncerait cela ! Je crois bien en avoir épousé une ! Enfin… Je sais bien sûr qu’il lui est arrivé de prendre d’autres femmes, au front notamment, mais je ne pourrais lui en vouloir d’avoir satisfait ses besoins primaires dans de pareilles circonstances. Je pourrais même comprendre qu’il aille au bordel. En revanche… S’il avait eu la mesquine idée de s’entourer de maitresses, soyez sûre que je lui aurais mené la vie dure ! Qu’importe si je lui dois le respect et même l’obéissance. Il n’est pas de respect qui tienne lorsqu’un seul des deux partis se permet d’enfreindre ses vœux sans accord réciproque.

Bérénice cessa finalement de marcher pour prendre ses mains dans les siennes.

— Mon père est un homme formidable et admirable malgré tous les défauts dont on pourrait l’affliger, Eléonore. Et je suis heureuse qu’il ait trouvé quelqu’un pour l’apprécier à sa juste valeur. Soyez vous-même et oubliez le reste. Cela ne s’applique pas avec lui. Faites-vous confiance et tout ira pour le mieux vous verrez.

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Message par Éléonore de Fromart Jeu 6 Jan - 12:31

Oui, elle préférait définitivement Coldris dans ses bons jours et avec l'humeur agréable qu'il avait généralement avec elle. Oui, vraiment, il était mieux ainsi. Et puis, elle l'aimait tellement. Quant au reste… Elle avait bien voulu aider en accueillant Alduis, et il lui semblait que cela leur avait permis de prendre un peu de recul, mais c'étaient bien eux qui avaient fait tout le chemin. Et puis…

— C'est sans compter les conflits que j'ai déjà déclenché entre eux...

Après tout, ce jour-là, ils n'auraient pas eu de raisons de se disputer si elle n'avait pas été là. Et si elle n'avait pas parlé de prudence. Enfin, soit… Si elle avait pu se contenter de cela…

— Je suppose que c'est là une opinion normale pour un homme, soupira-t-elle avant d'expliquer la situation qu'un refus de la part de son amant aurait amené, lui qui était… Eh bien, comme il l'était. 

Oh, elle ne le lui reprochait pas et, quelque part, tout ce qu'elle espérait était qu'il reste souvent avec elle… Parce qu'elle l'aimait à la folie. C'était idiot, parce que quelque part, cela avait commencé par une idée de liberté avec lui. Parce qu'il était différent, parce qu'il pouvait entendre des choses qui auraient dérangé les gens comme il fallait. Parce qu'il ne lui reprochait pas la plupart de ses travers mais… Mais elle, elle n'aimait pas le conflit. En réalité, ce qui l'affectait, c'était de l'avoir fait souffrir. Si cela faisait souffrir la personne qu'elle aimait, c'était forcément une mauvaise décision. Et obtenir alors gain de cause était mille fois pire qu'une défaite. 

Et puis… c'était difficile. Comment savoir ce qui fonctionnait ou non sans prendre le risque de tout gâcher. Elle était joueuse, mais pour les choses dangereuses, elle préférait surtout miser sur sa capacité à truquer les dés. Et en l'occurrence, elle ne l'aurait pas pu. Lui tenir tête… oui, c'était définitivement bien compliqué de savoir quand cela était productif ou non. Et le calculer n'eût-il pas été de surcroît une horrible manipulation ? Non, elle ne voulait jamais agir ainsi. Jamais avec lui. La frontière était tellement mince… Et puis, même au-delà de ça, elle perdait toujours aux manifestations de ce qu'il lui avait rendu d'orgueil. Était-ce donc le prix à payer pour conserver son intérêt ? Et si… Et s'il se lassait encore, tout simplement ? Et si ce mariage… 

Quant aux véritables conflits, ils n'étaient pas nécessaires pour créer un lien fort. Ariste et elle s'en passaient bien, et la seule fois où il l'avait vraiment blessée… non, il ne lui aurait jamais fait de mal, et s'il lui avait caché cela, c'était… Il restait absolument parfait, voilà tout. Comme son départ en campagne ne lui enlevait rien non plus. C'était soit elle, soit lui, et le choix était vite fait : il en avait eu besoin. Il avait voulu bien faire. 

Bon, l'important à retenir était, il était vrai, que Coldris ne restait finalement pas fâché après elle. Mais se permettre de blesser parce qu'on estimait que la personne attaquée ne resterait pas fâchée… il n'y avait rien de plus ignoble et abusif et méprisable et… et même elle ne s'abaissait pas à cela. C'était comme… Comme avec Alduis. Il n'était pas fâché sur elle, il s'était même senti coupable alors que… non, c'était injuste, tellement injuste. Évidemment, elle n'avait pensé à rien de tel lorsqu'elle s'était énervée. Et certainement pas à "il ne m'en voudra pas donc je peux". Pour taquiner, oui, on pouvait penser comme cela. Mais pas pour blesser. Jamais. Jamais. Jamais. Et même si elle n'avait jamais vu les choses sous un angle aussi révoltant, elle s'en voulait de lui avoir fait du mal. Elle regarda un instant Bérénice. Elle ne savait probablement pas. Elle n'aurait pas pu savoir et juste la rassurer. Elle… 

Elle lui jeta un regard intrigué quand elle en revint aux licornes… Oui, mais en réalité, son amusement créait plus de culpabilité qu'autre chose. C'était… Si elle l'ignorait, n'y avait-il pas quelque chose de traître à poursuivre cette conversation aussi innocemment ? 

Donc elle estimait avoir un mari fidèle ? Alors c'était cruel à dire, sans doute, mais dans son état ce devait être difficile de courir les jupons. Enfin, ce n'était pas qu'il était laid, loin de là, mais… ce devait tout de même être franchement handicapant, non ? Enfin, elle devait déjà parler d'avant. En revanche, elle ne voyait pas pourquoi un homme aurait dû être excusé par des besoins primaires quand son épouse devait rester chaste en son absence. Cela manquait de… eh bien de réciprocité, précisément, mais quoi que l'on en dise, cette différence de traitement était l'essence même du mariage. Et pourtant, Bérénice semblait en effet avoir des difficultés semblables aux siennes avec l'idéal d'obéissance. 

— Heureusement pour vous et lui qu'il s'en abstient, dans ce cas.

Elle s'abstiendrait néanmoins de rappeler que dans son propre cas, Coldris aurait continué à vivre comme il l'entendait qu'elle l'accepte ou non. Ce qui était différent, c'était bien qu'il ne l'en privait pas, elle. Et oui, il était absolument formidable à sa manière et elle l'aimait à la folie. Oh, tellement… Mais « elle-même » était un concept flou depuis avril dernier. Et quand elle s'aveuglait sur elle-même, elle nuisait autour d'elle. À force de se prendre de haut, elle avait même causé de nouvelles difficultés entre Alduis et Alexandre, l'autre jour et… Alduis… Non, bien sûr qu'elle ne savait pas. 

— Vous croyez qu'il pourrait me faire sortir de sa vie sans avoir de peine ? Je veux dire : qu'il pourrait être suffisamment fâché contre moi pour ne pas en être affecté du tout et même rester comme il l'est aujourd'hui ? Quelque chose comme ça.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Sam 8 Jan - 19:02




Elle haussa un sourcil aux conflits mentionnés dont elle ne voyait pas bien des quels il pouvait s’agir. En même temps, ce n’était pas comme si son père et son frère avait besoin de qui que ce soit pour les aider à se chamailler. Elle faisait sans doute référence à début janvier, mais Bérénice n’en comptait tout de même qu’un seul. Et encore… elle n’y était pas pour grand-chose. Elle secoua la tête d’un sourire bienveillant. Non vraiment, rien à se reprocher.

Quant aux hommes, assurément son père ne frôlait pas la normalité morale attendue par un homme de sa condition, mais c’était sans doute pour cela qu’il était si fascinant au fond. Et pourtant, cela ne l’empêchait pas d’aimer profondément son mari qui était à l’extrême opposé de son père. En même temps, c’était bien parce qu’il se pliait aux mêmes devoirs qu’elle, qu’elle pouvait à ce point le respecter. Non, en réalité lui non plus n’avait rien d’un homme ordinaire à sa propre façon. Il leur était bien supérieur dans cette rigueur morale qui était la sienne et ses principes qui régissaient sa vie.

En revanche, elle ne savait pas trop ce qu’elle avait pu penser de ses paroles excepté qu’elle semblait y songer. D’ailleurs, sa question la déstabilisa tant et si bien qu’elle s’immobilisa pour lui faire face.

— En voilà une drôle d’idée que vous avez ! A vrai dire je ne suis pas à sa place, mais le connaissant cela me paraît hautement improbable.

De son enfance avant la mort de sa mère, elle n’avait pas beaucoup de souvenirs. Même son visage ne lui revenait pas, mais elle se doutait qu’elle devait lui ressembler à certain point tout de même.

— Je ne me souviens pas trop de ma mère, mais je sais que mon père la détestait. Il la détestait vraiment. J’ai déjà surpris des conversations que je n’aurais pas dû et… enfin vous voyez, il n’a pas vraiment réussi à la faire sortir de sa vie. Même des années après, il ressent toujours une certaine aigreur à son sujet. Enfin je m’égare, je suis navrée, je ne voulais pas vous causer du souci inutilement, mais… Puis-je vous demander d’où vient cette interrogation ?

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Message par Éléonore de Fromart Sam 8 Jan - 23:18

Éléonore ne sut comment cette question lui échappa. C'était… c'était sans doute parfaitement idiot. Mais au ça où… au cas où.. enfin, le plus important, quoi qu'il arrive, ce serait lui. C'était ainsi. 

Elle acquiesça, hésitante, et l'écouta parler de sa mère. Enfin, de ce qu'elle n'en avait pas connu. Coldris la détestait et… avec ce qu'elle savait, elle ne pouvait que comprendre. Si elle-même ne pouvait pas tout à fait pardonner à celui qui avait voulu la séparer de son Ariste… Oh, mais tout cela, tout de même, restait cruel pour un enfant. Après tout, c'était également une idée qu'elle était bien placée pour comprendre. Même si elle s'en fichait, même si avec Louis, ils avaient décidé que les parents ça ne servait à rien. 

— La mienne sentait le romarin, répondit-elle. Voilà, c'était à peu près la seule chose dont elle avait l'impression de se souvenir par elle-même. Et encore… En réalité, elle n'aurait pu que l'oublier si on ne l'avait pas entretenu dans sa mémoire. Et j'avais un portrait d'elle à Tianidre. Ce… Que je veux dire c'est que... je sais. Et ce à quoi je voulais en venir… Vous savez, c'est elle - ma mère - qui m'a mise dans les bras de mon cousin quand j'étais tout bébé et qui lui a dit que nous devrions toujours être là l'un pour l'autre. Ariste… était plus qu'un simple cousin. Même probablement plus qu'un frère. C'était comme si nous n'étions qu'un seul. Ne vous méprenez pas, il n'y avait rien de… enfin, soit. C'était… mon frère dans mon cœur, la plus grande partie de moi-même et en pensant en sœur, je me rends compte que… je ne m'étais pas réellement posé la question auparavant, mais il me paraît désormais évident que vous ne savez pas ce qu'il s'est passé et… je ne peux pas continuer à accepter votre amitié comme si rien ne s'était passé et vous cacher ce qu'il m'aurait fallu savoir à votre place.

Pas pour le reprocher à sa place : elle aurait toujours eu confiance en le jugement de son bien-nommé. Juste parce qu'il était horriblement hypocrite de se prétendre l'amie de quelqu'un quand à côté, on poignardait l'un de ceux qui lui était les plus proches. Bien sûr, leur lien n'était pas aussi fort que celui qu'elle entretenait avec Ariste, mais en l'occurrence c'était pareil. C'était pareil. Et là était la différence : elle, elle en penserait bien ce qu'elle en voudrait. En réalité… elle ne méritait pas le pardon pour ça, pas alors qu'il avait empêché la personne qui comptait le plus à ses yeux de souffrir. Pas alors qu'elle… elle ne comprenait même pas comment elle avait pu réagir ainsi alors qu'il était venu vers elle ainsi. Alors qu'il avait seulement voulu être honnête et que cela lui pesait déjà. Alors qu'elle avait promis de faire ce qu'elle pourrait pour ne pas l'abandonner. Égoïste. C'était une pure manifestation d'égoïsme et cela ne pouvait lui inspirer qu'un profond mépris d'elle-même qui durcissait ses traits.

— Alduis. Je l'ai enfoncé. Je lui ai dit les pires horreurs qui n'étaient jamais sorties de ma bouche. Je l'ai enfoncé dans ces pires pensées. Je l'ai frappé, aussi, un certain nombre de fois mais je crois que j'aurais difficilement pu trouver plus violent que mes paroles. Je… lui ai craché toute la haine que j'avais. Tout ce qui pouvait faire le plus mal. Et on l'a jeté dehors, livré à lui-même complètement démoli et ces atrocités lui tournant dans la tête, persuadé que tout cela n'était rien que sa faute. Pour un peu, je le poussais directement dans sa tombe. 

Et qu'importe si elle n'était pas dans son état normal. Qu'importe si elle avait supplié et s'était battue pour le retrouver dès lors qu'elle avait réalisé. Qu'importe ce qu'il avait pu faire et ce qu'il n'avait pas fait. Qu'importe que la majorité de ces paroles ne lui aient pas été adressées. Qu'importe si elle n'avait frappé que pour qu'il lui rende ses coups. Elle regarda Bérénice droit dans les yeux, les mâchoires crispées du dégoût renouvelé qu'elle s'inspirait, de la colère qu'elle gardait contre elle-même. Elle ne permit pas à une larme de se montrer. Voilà ce qui s'était passé. Voilà ce qu'elle avait fait. Une chose seulement, d'ailleurs.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Dim 9 Jan - 22:14




D’après Alduis, elle sentait la lavande. Bérénice n’en avait pas la moindre idée, mais c’était sûrement vrai, car son père en détestait jusqu’à la couleur. Elle n’arrivait toujours pas à savoir si cette absence la peinait ou l’agaçait plus qu’autre chose. Des portraits d’elle… Coldris avait dû tous les brûler avec félicité à sa mort. Elle n’avait aucune idée de ses traits. Tout juste se souvenait-elle de ses longs cheveux blonds, mais peut-être n’était-ce qu’une vue de son esprit ? Eléonore n’avait pas à se justifier sur la relation avec son cousin ou presque frère : elle comprenait aisément. Elle et Alduis, c’était… Parfois elle se disait qu’ils auraient dû être jumeaux, c’eut été plus simple. Elle n’imaginait pas sa vie sans lui. Il se complétait si bien que c’était comme une évidence. Elle avait toujours comblé ses faiblesses et lui les siennes. Il n’y avait qu’avec lui qu’elle pouvait parler sans crainte et sans jugement. Il n’y avait que lui qui aurait pu la comprendre le mieux possible. Elle aimait Démétrius et elle savait qu’elle pouvait tout lui dire seulement il y aurait toujours entre eux cette mince barrière que constituait son inflexible moral. Il était parfois trop carré pour contenir un esprit aussi rond que le sien.

Et… Elle ne comprenait pas bien ce qu’elle essayait de lui dire. Elle haussa les sourcils perplexes avant qu’elle n’avoue… Avoir dit des méchancetés ? Comme Cassandre ? Sa conversation encore toute fraiche avec le petit Nicolas ne pouvait que lui revenir en mémoire. Elle l’écoutait un brin abasourdie par ce qu’elle entendait. Elle comprenait bien ce qu’elle disait, mais… non tout cela ne collait pas avec les éléments en sa possession. Ni le caractère d’Eléonore, ni son attitude avec Alduis pas plus que celle de son frère envers elle. Elle resserra machinalement son manteau lorsqu’elle évoqua sa tombe. Il avait promis. Il avait promis. Il avait promis, se répéta-t-elle comme un mantra pour se rassurer. Tout ceci… Tout ceci c’était du passé. Il ne pouvait pas en être autrement. Cela n’avait aucun sens. Elle avait pourtant l’air très sérieuse lorsque ses yeux rencontrèrent les siens.

— Pour…Pourquoi ? demanda-t-elle d’une petite voix. Pourquoi et comment ? supplia-t-elle d’un regard appuyé.

Elle devait savoir. Elle avait besoin de savoir. Si cela était vrai… Elle en avait trop dit ou pas assez, mais il n’y avait plus de retour en arrière possible désormais. Elle avala péniblement la salive qui s’était accumulée dans le fond de sa gorge. Alduis… Pourquoi fallait-il que la Terre entière s’évertue à tourmenter son frère ? Pourquoi ? Pourquoi ? Lui qui ne faisait rien à personne…

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Message par Éléonore de Fromart Dim 9 Jan - 23:30

Éléonore ne put s'empêcher de remarquer, passant à travers son mur de colère, qu'elle risquait de la blesser en continuant à parler ainsi. Et ce n'était pas ce qu'elle voulait. Non, ce n'était pas ce qu'elle voulait. Il n'y avait qu'elle qui devait le payer. Elle ne pouvait même pas la toucher pour essayer de la rassurer. Pas après ce qu'elle venait d'avouer. 

— Mais c'était il y a longtemps et il est hors de danger, s'empressa-t-elle de préciser. Il va bien.

Enfin, bien… En tout cas cela ne représentait-il pas pour lui de danger imminent. Elle espérait aussi que ce ne serait plus jamais une source de souffrance pour lui, mais cela, comment en être sûre… Avec la mémoire qu'il avait… Si pour elle, déjà, les mots dits restaient toujours. Elle aurait dû se contrôler, être lucide, ne pas… Enfin, soit : cela ne pardonnait rien, mais il n'était pas en danger et elle ne voulait surtout pas qu'elle s'en fasse. Qu'elle s'énerve et lui mette une droite ou refuse à jamais de lui adresser la parole, mais qu'elle évite de s'inquiéter parce qu'elle ne voulait surtout pas faire davantage de dégâts. Non, surtout pas. Surtout pas. 

Elle acquiesça machinalement à ses questions. Pourquoi ? Parce qu'elle était en vie et pas lui. Parce qu'il… elle-même avait du mal à expliquer rationnellement comment elle avait pu être aussi… Oh, cela, maladroite elle l'était, et sa faiblesse blessait, et à bien des égards ce n'était pas la première fois qu'elle était affreuse, mais dire de telles choses… Sans Ariste… oh, s'il avait été là, elle n'aurait jamais rien pu faire d'aussi méprisable. A ce moment-là, il n'y avait encore rien… Juste de vide et de vagues pulsions suicidaires. Juste… Il avait… il avait… il avait… Ariste, son Ariste, et il... Non, elle n'avait pas le droit de lui reprocher. Et elle lui devait la vie, ce qu'elle n'avait plus le droit de considérer comme une malédiction. Mais… mais… il… Coldris avait eu raison, l'avant-veille : la souffrance n'excusait pas ça. Pas pour elle. 

— Ce n'était pas… Je veux dire : je sais qu'il ne méritait pas ça… Je n'ai aucune justification qui puisse vous satisfaire pour ce qui est arrivé. Je l'ai fait, c'est tout. Il n'y est pour rien, c'est… ce qu'il s'est passé. J'ai dérapé. Il n'y était pour rien. Mais je l'ai quand même blessé.

Et elle ne pouvait pas le reprocher à Alduis. Parce qu'Ariste avait déjà renoncé. Ariste avait déjà renoncé, c'était à ce moment précis qu'elle l'avait perdu. Au moment où il avait demandé qu'on lui écrive. Au moment où il avait arrêté de se battre. Il… Il… Il l'avait… Il… l'avait ab... Non, non, à lui non plus, elle ne pourrait rien reprocher. Jamais. Jamais. Pas à lui. Surtout pas à lui. Ce qu'elle avait avoué à Coldris lorsqu'ils s'étaient retrouvés la première fois n'avait pas le droit d'être vrai. Elle n'avait pas le droit de l'avoir détesté. Pas lui. Jamais lui. À aucun titre. Mais quoi qu'il en soi, elle savait au plus profond d'elle-même et ce depuis le premier instant que c'était lui qui avait renoncé. Qui avait cessé de croire. Parce qu'il avait oublié que tant qu'ils étaient ensemble, ils étaient invincibles. Et surtout, c'était lui qui lui avait imposé n'était responsable ni de l'un ni de l'autre. 

— Ça vaut ce que ça vaut - c'était à dire autant qu'elle : pas grand chose ; rien du tout - mais ce n'était pas ce que je voulais. Lui faire du mal. Je… enfin, cela ne change pas grand chose.

Elle ne pouvait pas s'en empêcher, hein ? De chercher à se défendre alors même qu'elle s'était promis de ne pas le faire cette fois. Parce que c'était trop facile. Alduis faisait comme si elle n'avait rien fait. Coldris n'avait fait que la rassurer. Oui, c'était Ariste. Oui, bien sûr, c'était parce que cela parlait d'Ariste qu'elle s'était mise dans cet état. Cela ne valait rien : Ariste lui-même n'aurait pas approuvé. Et elle n'avait rien de rationnel qui puisse justifier sa colère.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Lun 10 Jan - 20:54




Cela faisait longtemps ? Eh bien oui… elle n’était pas née de la dernière pluie tout de même et d’ailleurs elle l’avait vu la veille, alors elle l’aurait su s’il s’était trouvé si mal que cela. Non vraiment, elle avait bien compris que les faits étaient anciens. Elle chercha plutôt à les situer : avant ou après son retour ?

— Je le sais bien, répliqua-t-elle un peu plus sèchement qu’elle l’aurait voulu.

C’est que tout cela ne l’avançait pas. Et ne répondait pas non plus à sa question pourtant simple et évidente : Pourquoi et comment cela avait-il pu arriver ? Il ne le méritait sans doute pas, car Bérénice entrevoyait mal ce que son formidable frère aurait pu faire de si répréhensible au point de susciter son courroux. Peut-être… peut-être que si elle l’avait mieux connu, elle aurait pu deviner, mais en l’état, il lui manquait trop d’information. Etait-ce lié à son presque beau-frère ? Sans doute. Elle ne voyait pas bien comment cela aurait pu en être autrement. Mais Éléonore faisait erreur, elle ne réclamait aucune justification : ce qui était fait, était désormais et comme elle le rappelait elle-même les faits dataient désormais de sans doute plusieurs semaines. À quoi bon les déterrer pour s’en offusquer désormais ? En revanche, elle n’en démordrait pas : elle voulait l’entendre de sa bouche. Elle voulait une réponse à sa question et cela n’en constituait nullement une.

— Je n’en doute pas, je veux simplement savoir. Où vous en avez trop dit ou pas assez, mais il n’y a plus de retour en arrière possible désormais.

Elle ne demandait pas la lune : une simple explication ferait l’affaire. Qui plus est, elle ne parvenait pas à éprouver la moindre rancœur à son égard si c’était cela qui la tracassait…

— Ecoutez, je veux simplement savoir, répéta-t-elle, je vous pardonne même vos paroles et tout ce que vous avez pu faire, car je sais que mon frère l’a fait ou vous ne vous entraineriez pas avec lui. Je vous le pardonne également, car je sais que vous vous repentez sincèrement et qu’il n’est nul besoin d’ajouter mon mépris ou quoi que ce soit à ce dont vous vous accablez déjà plus que de raison. Pour le reste, il ne m’appartient pas de vous juger pour vos actes passés, seul Notre Seigneur le fera s’il le juge nécessaire, mais je ne peux me résoudre à l’imaginer moins miséricordieux que nous ne pouvons l’être à votre égard. Alors vous voyez, vous n’avez rien à craindre de moi si c’est cela qui vous empêche de parler, car je ne vous en veux pas.

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Message par Éléonore de Fromart Mer 12 Jan - 12:54

Elle voulait savoir. Oui, c'était bien joli, mais Éléonore ne voyait pas quoi. Et en effet, il n'y avait plus de retour en arrière, et surtout pas avec ce qui était arrivé… Et si elle était vraiment devenue comme comme ça ? 

Éléonore secoua la tête. Non, elle ne faisait pas de chantage au pardon, ce n'était pas cela, pas du tout. Elle ne se le serait jamais permis. Ce n'était pas ce qu'elle lui demandait. Non, ce n'était pas cela. Enfin, elle n'avait pas non plus envie qu'elle porte de la rancune, parce que c'était une émotion désagréable, mais… mais… Elle ne comprenait pas. 

Elle mordilla sa joue. Dire cela, c'était un peu comme fuir sa responsabilité… mais Bérénice tenait vraiment à savoir et d'explication, elle n'en voyait pas d'autres.

— Je… en réalité, je cherche et je ne trouve pas. Je n'étais pas dans mon état normal. Je… ne réfléchissais pas de manière rationnelle et me suis emportée. Je ne savais plus ce que je disais. Je crois… Que très vite, j'en voulais plus à moi qu'à lui… Je crois que si je l'ai frappé, c'était pour qu'il me rende mes coups. Mais je n'ai pas d'explication sensée. À l'époque, j'étais… enfin, cela n'a aucune importance.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Mer 12 Jan - 16:27




Bérénice sentait bien qu’obtenir une réponse serait pour le moins délicat. Que pouvait-il y avoir de si terrible ? Après tout n’était-ce pas la partie la plus pesante qu’elle venait de lui avouer ? Elle avait beau retourner le problème dans tous les sens, elle ne voyait pas bien ce qu’il y avait de compliqué dans sa demande. Eléonore secouait la tête et Bérénice la penchait.

La rassurait quant à son pardon ne suffit pas à la mettre à l’aise et elle ne savait plus bien quoi faire devant son désarroi. Elle ne voulait pas qu’elle essaye de se justifier, ce n’était pas un procès après tout. Loin de là. Elle posa sa main sur son avant-bras songeant à ce que son beau-père avait pu lui enseigner quand elle avait eu à charge de gérer les litiges sur le marquisat.

— Pourquoi ne pas m’exposer simplement les faits tels qu’ils se sont produits ?

Le fait était qu’elle pouvait se contenter d’aller questionner son frère, seulement, elle tenait à avoir sa version et surtout à l’entendre de sa propre bouche. Puisqu’elle avait entamé les aveux, elle devait les achever.

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Message par Éléonore de Fromart Mer 12 Jan - 17:19

Éléonore fronça légèrement les sourcils, regardant sans trop savoir à quoi s'en tenir cette main qui se posait sur son bras. Les faits tels qu'ils s'étaient produits… oui, mais… 

— C'est ce que j'ai commencé par faire, signifia-t-elle d'une petite voix. 

Elle les lui avait racontés sans chercher à s'en défendre, rien du tout. Les faits étaient bien ceux-là. Elle ne comprenait pas. Lui fallait-il les mots exacts qu'elle avait employés ? Quelque chose de plus précis ? C'était sans doute lâche, mais elle ne tenait pas vraiment à répéter ce dont elle se souvenait. La définition qu'elle en avait donnée était déjà suffisamment évocatrice… Et ensuite, elle lui avait demandé de tout de même l'expliquer, et elle ne voyait pas d'autres explications à de telles paroles que d'avoir perdu le contrôle parce que… parce que c'étaient vraiment des choses méchantes et qu'elle n'aimait pas dire ce genre de choses. Elle était perdue, complètement perdue, sinon elle aurait compris directement que c'avait été la seule chose à faire. Sinon elle n'aurait pas été assez égoïste pour l'accuser ou pour rappeler qu'il n'avait pas fini le travail. Elle ne voyait vraiment pas ce que Bérénice attendait d'autre.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Jeu 13 Jan - 5:06




Elle retira sa main comme posée sur une flamme sitôt qu’elle perçut son froncement de sourcils. Pourquoi ne parvenait-elle à rien ? Ni à la rassurer ni à obtenir cette simple réponse ? Plus la discussion avançait, plus elle avait l’impression que la terre s’écartait en un fossé toujours plus grand. Elle ne voulait pas l’acculer ou que ce soit, mais elle avait besoin de cette réponse. Et si c’était ce qu’elle avait commencé par faire et non à faire, alors elles ne se comprenaient sans doute pas du tout. Bérénice prit une légère inspiration, pour une ultime tentative d’obtenir les explications qu’elle cherchait. Si ce n’était pas aujourd’hui, ce serait demain ou après-demain et tous les jours qui suivraient.

— Non, vous n’avez pas commencé par là. Et pour tout dire, elle avait commencé par un espèce de fouillis dont le fil était bien difficile à suivre. Je ne vous demande pas de justifier votre comportement ou vos mots. Je vous demande pourquoi cela s’est produit. Quels sont les faits qui ont eu lieu pour provoquer cette réaction, reformula-t-elle finalement. Enfin… je ne vous connais peut-être pas depuis longtemps, il est vrai, mais tout de même, vous n’avez pas pu vous emporter de la sorte sans raison valable…

Et quoi que sa pensée puisse se développer bien plus loin, elle se refusa à l’exposer plus encore de peur d’alimenter l’incompréhension qui semblait régner en maîtresse sur leur échange…

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Message par Éléonore de Fromart Jeu 13 Jan - 14:00

Bérénice retira sa main. Elle avait dû la contrarier… Elle évita soigneusement de protester alors même qu’elle aurait bien maintenu qu’elle l’avait fait : si on la contredisait, c’était que ce n’était pas cela qui était attendu… même si c’était effectivement ce qui s’était passé, qu’elle en ait eu ou non la volonté. 

Eléonore acquiesça doucement tandis qu’elle précisait sa question. Ah, cette partie-là… Elle baissa les yeux un instant - et s’abstiendrait fort d’essayer de penser que dire pourquoi restait une forme de justification, valable ou non. Le problème de cette partie-là… c’était qu’elle n’avait pas envie de l’exposer. C’était… c’était que ce n’était tout simplement pas à elle de le dire. Pour le reste, elle n’avait pas tout à fait tort. Il n’en fallait quelque part pas tant que cela pour lui faire hausser la voix, mais le plus mesquin qu’elle puisse dire en général était que de toute façon elle n’écoutait pas et n’en ferait qu’à sa tête. 

— Oui, hmmm… Je suis désolée, mais il ne m'appartient pas de vous parler de cela.

Le reste… oh, elle l'apprendrait certainement tôt ou tard, mais ce n'était pas à elle de le dire. Elle n'aurait pas aimé qu'on le fasse à sa place si c'avait été son fait. Pas plus qu'elle n'aurait aimé que l'on choisisse à sa place si oui ou non elle devait avouer quelque chose, qu'elle soit originellement de cet avis ou pas. Elle s'efforçait de ne pas reprocher à Coldris d'avoir trahi sa connaissance d'une certaine situation, mais restait qu'elle n'aimait pas cela et qu'elle n'aurait pas aimé faire pareil. Laisser la personne dont on était la plus proche apprendre quelque chose à son propos par quelqu'un d'autre, c'était trop déplaisant.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Jeu 13 Jan - 22:02




Ne restait plus qu’à préciser la question si cela pouvait l’aider à y répondre et si elle refusait toujours obstinément et bien tant pis. Elle ne reviendrait pas sur sa décision, qu’importe si elle devait tirer un trait sur leur relation amicale pour n’en gardait que la plus stricte cordialité.

Ce qui… allait donc être le cas. Très bien. Bérénice serra brièvement les mâchoires avant d’incliner la tête à tout ce qui n’avait pour elle ni queue ni tête. Premièrement, car elle était incapable d’en vouloir à Alduis quoi qu’il ait pu faire de répréhensible. Deuxièmement, car à sa place elle ne lui en aurait jamais tenu rigueur de raconter à cela à son frère précisément puisqu’elle savait la réciproque tout aussi vrai et troisième, car…

— J’entends bien ce que vous me dites, mais si vous pensez servir mon frère ainsi vous ne faites en réalité que le desservir en me refusant les explications que je souhaite avoir. Comme j’ai pu vous le dire, vous en avez ou trop dit, ou pas assez. Me laisser ainsi dans l’inconnu, c’est m’inciter à aller moi-même lui faire exhumer cela. Et je ne vois pas en quoi cela serait bénéfique pour quiconque dans cette affaire. Or, sans explication, vos aveux me sont irrecevables, précisément car j’en ignore les circonstances exactes. À savoir que l’ignorance m’aurait tout autant sied dans ce cas. Je respecte néanmoins votre choix. Si vous changez d’avis, je reste à votre disposition.

Bérénice s’inclina légèrement.

— Je vous souhaite une excellente journée, Eléonore.

Puis elle entreprit de s’éloigner calmement. C’est qu’elle commençait à se dire qu’il serait préférable de rentrer à Saint-Eloi désormais que Démétrius les avait rejoints. Il fallait bien reconnaitre que leur paisible cocon lui manquait désormais, sans doute précisément, car il était de retour et que c’était avec lui qu’elle voulait vivre et apprécier chaque instant de ce renouveau.

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Message par Éléonore de Fromart Jeu 13 Jan - 23:46

Cette fois, elle l'avait réellement contrariée. Au fond, elle savait depuis l'instant où elle avait dit son premier mot que cela finirait sur un conflit. Et elle respecterait cela, quand bien même son inimitié persisterait-elle. Était-ce juste de trahir pour obtenir un pardon qu'elle ne demandait pas ? Ce n'était pas à elle de le raconter. Précisément parce que son interlocutrice était mille fois plus proche d'Alduis qu'elle ne le serait jamais, mais… 

Quelque part, elle avait raison, c'avait sans doute été encore un tort que de céder à sa culpabilité et à ce qu'elle souhaitait être honnête. Peut-être aurait-elle simplement dû porter cette souillure hypocrite par souci de préserver tout le monde de ces préoccupations. Après tout, le silence, le semblant, cela n'affectait qu'elle. Et il suffisait alors que cela ne s'apprenne jamais afin que personne n'en souffrit… C'était sans doute ainsi qu'Oncle Eineld avait pensé les choses. Parfois, la lâcheté résidait peut-être dans l'aveu ? Il en était probablement ainsi si c'avait été son action, parce qu'elle ne pouvait probablement que faire les choses mal. Cela aussi, c'était une vérité qu'il était judicieux de garder pour soi…

Pourquoi fallait-il que toutes ces erreurs soient sans issue satisfaisante ? Soit elle le trahissait, soit elle le tourmentait… Évidemment que tout était de sa faute, et désormais elle les avait blessés tous les deux, mais quelle idiote ! Mais quelle idiote ! Mais elle ne pouvait pas décidé de cela à sa place ! Égoïstement, sans doute, qu'elle ne le pouvait pas : après tout, ce e serait qu'elle qui se serait exposée à perdre sa confiance. Confiance qu'elle ne méritait déjà plus depuis son joli numéro. Mais quelle méprisable sotte elle faisait ! 

Oui, seulement… s'il se sentait trahi, il risquait d'en souffrir également. Là encore, c'était profondément injuste : pouvait-on décemment lui cacher que sa sœur le savait ? Elle avait la joue en sang. Encore. Son pendentif et son arme étaient trop légers comparativement à la certitude qu'elle n'avait fait qu'aggraver la situation. Elle ne savait pas, elle ne savait plus… Oui, mais y avait-il vraiment besoin de le tourmenter encore avec cette histoire ? Si Bérénice le craignait, c'était… c'était qu'il y avait ce risque. Elle le connaissait beaucoup mieux qu'elle... Et elle n'en avait pas envie… Un pas, deux pas, trois… ce que le temps était soudain rapide…

— A… Attendez ! l'arrêta-t-elle d'une voix presque suppliante. Ne le tourmentez pas avec ça… S'il vous plaît.

Elle prit une profonde inspiration. 

— Je suis en vie, annonça-t-elle bêtement. 

Elle savait que c'était une conception que Bérénice ne comprenait pas. Parce que… parce qu'Alduis avait bien dit que personne ne comprenait. On ne disait pas personne quand sa sœur comprenait. Alors elle était tout à fait consciente de s'enfoncer encore davantage dans son estime, mais qu'importe. 

— Quand mon Ariste… Quand il… quand… quand il est m... non, cela ne venait pas. Ni cela, ni la manière, cela ne voulait pas. Sa main agrippa son pendentif sans même qu'elle ne s'en rende compte. Elle essaya encore… Quand… quand… Quand il… Qu'il… Et il… il est… Le typhus, et… avant que… qu'il… Il était ma vie entière et plus que cela encore. Absolument tout. Je suis morte ce jour-là. Je sais que vous ne pourriez pas le comprendre, mais c'était la seule issue à laquelle il restait un tant soit peu de sens… Je ne pouvais pas vivre s'il… s'il é… sans lui. Quand le… venu dire… Il ne me restait plus qu'une chose à faire et… et la lettre… d'Alduis… qu'il avait… qu'il… et Alduis savait ce que c'était, alors… il a écrit ses dernières volontés et dedans… il m'a enchaînée à la vie alors que... Et j'ai su, il est venu tout me dire. Et qu'il… et je lui ai dit que c'était monstrueux qu'il… j'aurais dû mourir avec lui. Je… il y a votre père, maintenant, et je ne peux plus penser de telles choses, mais à ce moment-là… il… il avait… et moi… Je sais que c'était ce qu'il devait faire. C'était ce qu'Ariste voulait et pour rien au monde je ne lui aurais infligé plus de peine mais… Mais quand comme je le disais, j'étais dans un tel état que… Je l'ai accablé de toute la faute. Il était déjà désemparé et moi… j'ai complètement dérapé. C'était avant votre père.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Ven 14 Jan - 12:06




Si elle ne voulait pas répondre cela ne faisait rien. Elle patienterait. De toute façon, ce n’était plus qu’une affaire de jours avant qu’elle ne quitte Fromart pour Saint-Eloi. Quand il serait prêt.

Elle n’avait pas fait quatre pas – le dernier fut avorté – qu’Eléonore l’interpella. Tourmenter son frère avec cela ? Non, il n’en était pas question. À vrai dire, la question ne se posait même pas. Surtout pas pour une affaire qui était classée. Et c’était bien pour cette raison qu’elle désirait l’entendre de sa bouche à elle et non de la sienne.

Elle se retourna lentement. En vie ? Oui, en effet, elle le confirmait d’un froncement étrange de sourcils. Qu’est-ce qu’ils avaient tous à se croire dans une tragédie grecque où il fallait s’ouvrir le ventre, s’empoisonner ou se pendre dès que quelque chose n’allait pas ? La terre aurait bien pu s’ouvrir sous ses pieds et tout engloutir qu’elle n’aurait jamais pu s’y résoudre. Abandonner n’était pas une option. Jamais. Même quand rien n’allait. C’était se résigner. Or il y avait toujours une issue quelque part. Elle lui adressa malgré tout un discret sourire. Oui, elle devait dire qu’elle se doutait désormais que cela avait un lien avec la mort d’Ariste. Elle acquiesça pour l’encourager à poursuivre. Alors Alduis avait écrit ses dernières volontés pour l’empêcher de mettre fin à ses jours. Et c’est pour cela qu’elle lui en avait tant voulu ? Peut-être n’était-ce pas tout, mais elle n’avait pas l’intention de creuser plus que cela. Encore heureux qu’elle ne songe plus à de telles choses alors qu’elle s’apprêtait à épouser son père. Le cas échéant, c’était elle cette fois-ci qui se serait interposée. Et s’il n’y avait pas de canal, il y avait toujours les grilles. Qu’importe si elle avait dû se fâcher avec son père pour le restant de sa vie, elle n’aurait jamais pris le risque de le laisser se faire détruire.

— Je  vous remercie d’avoir partagé cela avec moi. Je comprends que cela soit difficile. Il peut arriver à tout le monde de dépasser les limites par moment. Vous n’avez plus à culpabiliser pour cela désormais, mais si ce n’est pas fait, je vous demanderai de bien vouloir remercier mon frère pour avoir apporté cette lettre.

D’une courte expiration, elle laissa s’évanouir la courte tension qui s’était bloquée dans sa cage thoracique.

— Je vous apprécie, Eléonore, vous savez. Dans quelques jours vous allez épouser mon père.
Elle reprit sa marche en sa compagnie cette fois-ci.

— Il s’agit de bien plus qu’un simple contrat. Elle tourna la tête dans sa direction afin de croiser son regard. Vous allez prêter serment devant Dieu et devant nos familles de prendre soin de l’autre mutuellement jusqu’à la fin de vos jours. Qu’importe si le sol s’ébranle ou que vous traversiez une tempête. Vous ne coulerez sans doute pas que des jours heureux paisibles – quoique je vous le souhaite sincèrement – mais quelles que puissent être les difficultés, vous ne devrez jamais oublier cette promesse éternelle que vous vous êtes faite ce jour-là. Vous savez, si j’avais le moindre doute sur vos capacités à la tenir, je n’aurais pas eu une once de culpabilité à vous éloigner de lui, dussé-je subir son courroux pour l’éternité, et puisque vous avez mon soutien, c’est que vous disposez également de ma confiance pour cela.

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Message par Éléonore de Fromart Ven 14 Jan - 15:04

Oui, évidemment, elle ne pouvait pas la comprendre. Mais ce n'était important. Au fond, c'était bien heureux pour elle de n'avoir jamais été soumise à cela. C'était tout de même une chose bien jolie que la pensée chrétienne : souffrir pour le simple plaisir. Et persister dans sa douleur juste par un orgueil dépassé afin de se vanter d'être plus fort que les autres. Éléonore n'était pas certaine qu'elle ait compris l'entièreté de l'information, mais préféra se convaincre que c'était bien le cas, parce qu'il lui avait déjà déchiré le coeur d'essayer de l'expliquer une fois. Si elle ne le mentionnait plus, c'était probablement parce qu'il n'était pas nécessaire de remuer le couteau dans la plaie. 

— C'était la volonté de la seule personne dont l'avis pouvait compter - mille fois plus que le sien - Pensez bien que je l'ai fait et que je suis consciente qu'aucun bonheur que je puis désormais traversé ne lui est pas dû, au moins en partie. D'autant plus que c'est grâce à lui que j'ai rencontré votre père.

Même une petite peste ingrate comme elle pouvait le reconnaître. Et même si elle ne pouvait pas faire grand chose pour l'aider, elle serait là pour lui rendre la pareille si un jour elle pouvait lui être utile. Elle ferait tout pour l'être. 

Comme Bérénice reprenait sa marche en lui parlant, Éléonore la suivit. Elle l'appréciait quand même ? Elle hocha doucement la tête pour confirmer cette affaire de mariage. Elle trouva en revanche la suite bien plus contestable, et dit se faire violence pour ne pas rouler des yeux à la mention du Grand Architecte de ce bordel. Elle reprit, fermement, mais sans agressivité.

— Je sais pourquoi vous dites cela, cependant je ne suis absolument pas d'accord. Premièrement, si, précisément, ce n'est qu'un contrat qui n'a d'ailleurs pas vocation d'être respecté pour la plupart de ces points, votre père et moi nous entendons parfaitement là dessus. Ce n'est qu'un paraphe sur un morceau de papier qui signifie que l'on nous laissera vivre en paix. Deuxièmement, ce n'est certainement pas une cérémonie de pure formalité qui m'engage à quoi que ce soit, ni pour le pire, ni pour le meilleur, tout à propos. Tout cela est le fondement même de ce qui m'a autorisée à dire que je l'aimais. Qu'importe ce qui nous attend, je serai avec lui. Qu'importe si je devais le suivre dans une fuite au bout du monde, que nous devions terminer nos vies dans un taudis ou que je doive subvenir à ses besoins moi-même, son orgueil serait encore mon pire obstacle. N'importe quoi, cela m'est égal parce qu'il est le seul qui ait pu ramener de la lumière dans ma vie. Mais que cela ne soit jamais rapporté à une notion aussi pragmatique et contraignante que celle du mariage. Troisièmement, et c'est également un présupposé de l'amour, je tiens beaucoup plus à son bonheur qu'à notre relation. Si ma présence à ses côtés lui faisait plus de mal que de bien, et même si cela me brisait le cœur, je me serais moi-même éloignée et votre intervention aurait été superflue. Je vous apprécie aussi, Bérénice, mais je ne reviendrai pas sur mon avis, qu'il vous arrange ou non. Qu'il me retire votre confiance ou non - de toute façon on s'aimera quand même, voilà ! Parce que mes sentiments ne seront jamais asservis par ce qui ne sera éternellement qu'un morceau de papier et une cérémonie assommante de bonne forme. Ce... Ce n'est pas ce que nous sommes...
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