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[6 février - après la salle de jeux] - De la raison de vivre et d'exister [Terminé]

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Message par Bérénice d'Aussevielle Lun 25 Oct - 15:26




De retour dans la galerie principale, ses pas s’accélèrent claquant sur les dalles de marbre de concert avec les battements rapprochés de son cœur. Ses paupières qui tentaient fièrement de faire barrage à ses larmes cédèrent, embuant ses yeux qui la plongèrent dans un épais brouillard. Qu’importe si elle n’y voyait rien, elle aurait pu s’orienter à l’aveugle dans le dédale que constituait le château. Entre ses doigts graciles, elle avait récupéré ses lourds jupons pour ne pas s’y empêtrer durant sa course. Un réflexe dont elle n’avait pas même eu conscience.

Pourquoi était-elle allée dans cette maudite salle ? Pourquoi ? Elle n’aurait jamais dû y mettre les pieds. Jamais, jamais, jamais… Son cœur était si lourd qu’elle avait l’impression qu’il allait tomber à terre d’une minute à l’autre, comme un lourd roc maintenu par un maigre filin.

Elle galopa sans s’arrêter jusqu’à l’aile opposée. Elle ne s’était même pas posé la question d’où aller tant cela était une évidence, et à le voir reparler hier, elle en avait presque oublié ses longs mutismes autant que la crainte de l’importuner. Elle voulait juste le revoir, sentir sa présence bien vivante autour d’elle. Elle ouvrit violemment la porte de sa chambre oubliant même de frapper. S’il n’était pas là, elle essayerait la bibliothèque ou le bureau.

Il était là assis à lire un livre. Enfin c’était ce qu’il devait sans doute faire avant qu’elle n’interrompe sa lecture par son entrée fracassante et qu’elle ne se jette sur lui le visage ruisselant pour le serrer dans ses bras.

— Est-ce que… est-ce que je peux rester avec toi ce soir ? S’il te plait, bredouilla-t-elle d’une toute petite voix tremblotante de larmes. Je ne t’importunerai pas, je te le promets… C’est juste… Je… je ne veux pas rester toute seule.

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Message par Démétrius d'Aussevielle Lun 25 Oct - 17:36

Comme sa porte s’ouvrait à la volée, Démétrius s’étonna lui-même du réflexe qui lui fit refermer le livre dont il avait décroché plusieurs minutes au paravent pour le tendre vers la tablette et… le laisser misérablement s’écraser au sol lorsqu’une secousse le lui fit lâcher.

Secousse provoquée par l’installation d’une jeune femme qui manifestement bien peu en état de se soucier du sort de ce pauvre ouvrage malmené. Seigneur, qu’avait-elle donc ? D’un signe instinctif, il fit fermer cette porte qui l’exposait. Personne n’avait besoin de la voir ainsi. Il la cala dans ses bras et passa la main contre ses cheveux.

Inquiet, oui, car le moins que l’ont puisse dire était qu’il n’avait pas l’habitude de la voir dans un tel état. Il prit néanmoins sur lui de le contenir.

— Bien sûr, ma douce, répondit-il. Bien sûr, ne t’inquiète pas. Je suis là. Tu ne me dérangerais pas.

Pas très éloquent, mais présent. Ce qui n’avait, il en était conscient, que trop tardé. Elle ne l’importunait pas, pas du tout. Et si cela n’avait pas impliqué de larmes, il n’aurait pas demandé mieux que de la retrouver, même s’il préférait qu’elle ne se fasse pas trop d’espoirs sur certains aspects. Elle lui avait tellement manqué. Puis, il préférait cela que de savoir qu’elle lui dissimulait ses tourments en pensant devoir le protéger.

Il posa sa tête contre la sienne et la berça doucement en caressant son épaule d’une main et ses cheveux de l’autre. Etait-ce grave ou était-ce lui qui l’avait détruite avec son attitude ? Dans les deux cas et même dans n’importe quel autre, il était hors de question qu’il se défile - de toute façon, pour s’enfuir en courant c’était fichu.

— Je suis là, répéta-t-il avec une assurance qu’il était loin de ressentir et une infime fraction de la tendresse qu’il lui portait bel et bien. Que s’est-il passé ?

Non trop tôt. Non, comment aurait-il fait, avant ? Et après tout ce qu'il lui avait fait subir, elle comptait encore sur lui...
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Message par Bérénice d'Aussevielle Lun 25 Oct - 20:35




Bérénice s’était suspendue à son cou, sanglotante et sans doute bien misérable, même si en cet instant, elle était loin d’y songer tout comme de réaliser que la porte avait été laissé ouverte puis refermée par la bienveillance de son époux qui la serrait désormais entre ses bras. Et il suffit qu’il accepte sa proposition pour qu’elle ne le serre de plus belle de gratitude et se remette un peu plus à pleurer en réalisant à quel point il lui avait manqué.
Ces dernières semaines bien sûr, mais aussi toute cette année, où, impuissante elle n’avait su comment franchir la brèche qui s’était subitement ouverte entre eux. C’était la première fois qu’elle osait lui demander de passer la nuit avec lui depuis son retour de Mornoy, parce qu’il n’en avait jamais émis le moindre besoin et qu’elle n’aurait jamais voulu s’imposer si sa présence n’avait rien d’enviée.

Le temps, le temps, le temps. Toujours le temps. Hyriel avait raison, le temps ne faisait pas tout et c’était surement pour cette raison qu’elle osait lui soumettre cette requête aujourd’hui. Elle ne voulait rien d’autre que retrouver ses bras, s’assoupir en sentant sa présence  et entendre son souffle paisible et régulier dans le creux de son oreille. Juste le savoir revenu. Vivant. Vraiment vivant. Et sa voix… Depuis combien de temps n’avait-elle pas entendu une telle tendresse dans sa voix ? Si longtemps que ses larmes cascadèrent de plus belles dans un sanglot alors qu’il la berçait doucement.

S’il savait combien de fois, elle aurait voulu pouvoir se blottir ainsi et lui dire tout ce qu’elle ressentait comme s’il avait s’agit d’une tout autre personne extérieure, juste parce que… parce qu’au fond il était la seule personne devant qui elle aurait pu ouvrir son cœur intégralement et poser l’armure qu’elle portait en permanence. Elle lui aurait dit tant de choses… et elle regretta même de ne pas les lui avoir dites, car alors tout aurait peut-être été différent au fond. Elle sursauta dans un sanglot. Oui, il était là et il n’imaginait pas à quel point elle pouvait lui en être reconnaissante.

Ce qu’il s’était passé ? Bérénice ouvrit plusieurs  fois la bouche entamant des « je » et des « il » qui moururent dans un soubresaut de larmes. Elle se sentait si pitoyable à pleurer de la sorte devant lui sans pouvoir lui expliquer. C’était… cela avait l’air tellement dérisoire désormais qu’elle avait presque honte de lui confier ce qui venait de se passer. Il devait sans doute s’imaginer quelque chose de terrible, que leur fils avait été blessé ou que savait-elle encore. Elle prit son courage à deux mains parce qu’elle ne pouvait pas le laisser dans l’ignorance et s’éloigna à peine, juste assez pour pouvoir lui parler.

— Je… je suis allée dans la salle de  jeux… Je ne sais même pas pourquoi ! Je n’avais rien à y faire ! Et… et… j’ai trouvé cette fillette entre deux âges assise devant la table d’échecs… Oh tu aurais dû la voir, elle était si insolente et odieuse ! Elle a dit être là de son plein droit… J’ai voulu vérifier… sais-tu ce qu’elle m’a répondu ? « Si vous avez du temps à perdre, faites donc, ma chère.» parvint-elle à l’imiter la voix étranglée par les sanglots. mais… mais ce n’est pas tout, elle a dit qu’elle était ma sœur. Et… et… je suis désolée, tu dois trouver cela tellement ridicule. Je suis tellement désolée.

Et elle se jeta de nouveau autour de son cou pour y enfouir son visage durant d’interminables secondes avant de trouver le courage de poursuivre.

— Quand… quand je suis revenue… Elle… elle… Bérénice écarquilla les yeux. Elle… elle… elle parlait à Alduis… mais il n’y avait personne déclara-t-elle terrifiée. Elle était si sombre… tu n’as pas idée… je… si je croyais cela possible j’aurais juré qu’elle était possédée. Ou… ou peut-être bien que c’était le cas… je ne sais pas… je ne sais plus... elle leva vers lui ses grands yeux humides effarés. Quand j’ai parlé, elle…Dem’, elle a dit que… que…

Mais elle tremblait désormais tant et si bien qu’elle n’arrivait guère à faire autre chose qu’à se raccrocher à ses bras et à poser sa tête contre lui. Elle était tellement désolée de lui imposer cela…

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Message par Démétrius d'Aussevielle Mar 26 Oct - 10:29

Démétrius n'avait jamais vu sa femme dans cet état. S'il s'était ressaisi plus tôt… Oh, elle pouvait bien pleurer toutes les larmes de son corps dans son cou, il les préférait là que dans un coussin ailleurs tandis qu'elle était seule, quand bien même la voir dans cet état avait quelque chose de déchirant. Il prit sur lui, tâchant de la rassurer. Elle comptait sur lui, il n'avait pas le droit de flancher.

La rassurer pourquoi ? Que s'était-il passé ? Leur fils ? Son frère ? Son père ? Comment faisait-il pour rester si calme auparavant ? Sa main glissa contre la joue détrempée que Bérénice exposait désormais. Chuuut. Tranquille. Ce n'était rien, qu'elle parle comme elle pouvait, de toute façon il ne savait aller nulle part. Il n'aurait été nulle part en la laissant ainsi même s'il l'avait pu.

La salle de jeu. Une fillette insolente. Avec sa femme ? Et elle se retrouvait si mal ? Non mais dites-donc ! Sa mâchoire se serra. Chez son propre père ?! Qui se permettait cela ?! Que… sa… sœur ? Enfin, jusqu'ici, cela avait plutôt tendance à le rassurer. Trouver cela ridicule ? Il secoua doucement la tête avant d'embrasser son front. Non, pas après tout le reste. Pas après ce qu'il lui avait fait. Si quelqu'un ici était ridicule et désolé… Il

— Ce n'est rien, ne t'inquiètes pas, je suis là pour ça, répondit-il à ses excuses, incapable de trouver quoi que ce fut d'intelligent sur le contenu. Peut-être cela valait-il mieux dans un premier temps.

Elle comptait encore sur lui. Il aurait préféré n'avoir pas besoin de ça pour le savoir, mais cela le touchait. Sincèrement. Et il y avait ces quelques petits mots qu'il voulait lui dire, à elle qui lui avait tant manqué. Trois petits mots qu'il venait de découvrir, trois autres qu'il lui devait pour tout ce qu'il lui avait fait subir quand tout ce qu'on lui demandait était de veiller sur elle. Ce n'était pas le moment, mais quelque chose en lui les criait tout de même tandis qu'il continuait à la bercer et à frotter son dos.

Bérénice reprit ses explications. Le début ne payait pas de mine, Comme cela, mais il était forcé d'admettre que cela n'avait rien de rassurant. De là à parler de possession… En tout cas, il y avait effectivement un problème. Mais ce qui l'affectait le plus dans cette histoire, c'était de voir son épouse si forte et courageuse aussi effrayée et meurtrie. Il tenta de contenir des tremblements en réaffirmant son étreinte et de lui témoigner sa présence.

— Tout va bien, murmura-t-il. Tout va bien, ma douce, je suis là. Prends ton temps, tout va bien.

Tout allait bien, mais son père allait l'entendre. Il était hors de question que ses bâtards - ou ceux qui prétendaient l'être - viennent blesser la femme qu'il aimait.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Mar 26 Oct - 14:51



Il ne pouvait pas imaginer à quel point sa présence lui faisait du bien. Elle aurait pu rester là indéfiniment si seulement cela n’avait pas été pour verser toutes les larmes qu’elle avait retenues comme elle pouvait pendant près d’une année. Elle n’aurait jamais osé espérer pouvoir retrouver tout ce qu’elle avait perdu avec son retour. C’était inespéré. Bien sûr, elle avait conscience du chemin qu’il restait à parcourir, pourtant après ces journées passées sans un mot et presque sans un regard, cela lui faisait l’effet d’un rayon de soleil après des semaines d’une pluie intense. Si seulement, cela n’avait pas été pour mieux faire pleuvoir ses propres yeux dans son cou…

Il n’avait pas besoin d’en dire davantage, cela lui suffisait amplement. Être là, c’était tout ce qu’elle avait toujours voulu. Une parole si anodine. Une chose que l’on prenait pour acquise jusqu’à ce qu’elle ne disparaisse subitement du jour au lendemain sans crier gare. À quel moment avait-elle commencé à se fissurer exactement avant de pouvoir voler en éclat comme aujourd’hui ? Bérénice ne parvenait même pas à retenir ses hoquets. Vue de l’extérieur, elle ne se reconnaissait pas. Comment pouvait-elle se retrouver à pleurer ainsi entre ses bras simplement pour avoir croisé une gamine mal élevée ? C’était si ridicule. Elle avait tellement honte d’en être arrivée à une telle extrémité pour un évènement qui ne l’aurait pas fait vaciller autrefois. La corde avait rompu sans qu’elle ne la remarque s’effilocher.

Elle inspira profondément dans un soubresaut qu’elle tenta d’étouffer, attrapant sa main alors même qu’il lui glissait quelques paroles rassurantes dans le creux de son oreille. Elle n’avait pas vraiment l’impression que tout allait bien en ce moment. C’était même plutôt l’inverse : un gouffre béant vers lequel une bourrasque la poussait… Ce qui était certain en revanche, c’est qu’il n’y avait plus que lui pour la retenir désormais. Au sens propre comme figuré, elle reposait désormais entièrement sur ses épaules. Il faisait partie de ces rares personnes entièrement dénuées de malice que l’on pouvait écouter et suivre sans concession, ce qui était d’autant plus vrai qu’elle lui vouait une sincère affection mêlée d’admiration.

Elle essuya ses yeux comme elle put du revers de sa main dans une vaine tentative pour rassembler un peu de dignité.

— Elle a dit qu’elle ferait mieux de mourir parce qu’elle ne savait que blesser les gens et qu’elle ne servait à rien.

Elle releva ses yeux vers les siens, sentant une vague de larmes monter irrémédiablement tandis qu’elle pesait les paroles qu’elle allait dire.

— Pourquoi tout le monde préfère mourir quand rien ne va ? Pourquoi ? Dis-le moi ? Même toi… même toi je suis certaine que tu as osé te dire que tu aurais mieux fait de ne pas revenir du tout.

Et si elle lui en voulait pour une unique chose c’était bien pour celle-ci. Pour avoir songé ne serait qu’une fraction de seconde qu’ils auraient pu être plus heureux ainsi parce que c’était faux. Tellement faux. Archi faux. Et car elle avait eu tellement peur lorsque son sergent s’était présenté à Aussevielle. Ses lèvres tremblèrent au souvenir. Elle pouvait même encore sentir le marbre glacial de la console dans la paume de sa main.

— Eh bien tu es  un idiot !  s’exclama-t-elle comme elle put d’une voix chevrotante. J’aurais toujours préféré endurer cent fois pire que cette année que de te perdre à jamais. Elle disait aussi que… tout le monde était remplaçable dans ce monde. Que lorsque l’on mourait, on trouvait toujours quelqu’un pour nous remplacer… C’est faux! Si tu n’étais pas revenu… tout ce que tu aurais laissé, c’est un gouffre béant!

Elle essuya de nouveau les larmes qui inondaient ses joues, se demandant jusque quand elles pourraient encore couler et attrapa un mouchoir dans un revers de sa robe pour sécher son nez.

— Dis-moi… dis-moi que notre existence n’est pas vaine, s’il te plait… parce que je ne sais plus… Ils pensent tous l’inverse et moi je ne sais plus. Dis-moi qu’ils ont tort, dis-moi que l’on a raison de vivre et de se battre pour ça, qu'importe les difficultés.  

Ses grands yeux verts humides se raccrochaient à toute la sagesse des siens. Que leur restait-il s’il n’y avait rien de plus que l’absurdité de la vie dont on les avait dotés. Dans quel supplice avaient-ils pu plonger Adéis si tout cela n’avait aucun sens ? Elle aurait pu s'y résigner, elle n'accepterait jamais de l'avoir plongé là dedans. C'était impossible. Inimagineable.

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Message par Démétrius d'Aussevielle Mar 26 Oct - 21:57

Tout allait bien. Il fallait que tout aille bien. C'était de sa faute… Mais les choses pouvaient encore s'arranger. Il n'y avait pas de grand mérite à la rattraper après l'avoir entraînée dans sa chute, sans doute. Bien facile de dire tout cela après s'être autant perdu. Mais cela irait. Il fallait qu'elle le croie. Allons, ce n'étaient pas les délires d'une insolente qui en viendraient à bout, pas d'elle. Mais qu'elle pleure. Qu'elle pleure toutes les larmes de son corps si elle en avait besoin. Il était là. Pour ce que cela valait, il était là.

La restitution des paroles de la fillette le crispa un instant. Peut-être aurait-elle pu commencer par arrêter de répandre de telles idées, la maison y était déjà bien assez sensible. Lui ? Que…

Démétrius ouvrit la bouche sans qu'aucune explication ne lui vienne. Non… Ce n'était pas cela… Que… Sans doute s'était-il laissé pensé que c'eût été plus simple, autant pour lui que pour eux. Surtout pour eux, avec ce qu'il leur avait fait subir mais… Qui était-il pour prétendre qu'il savait mieux que Lui qui avait préservé sa vie ? Il ne savait pas ce qu'il avait pu se dire, il… Il ne savait plus.

Sans doute prit-elle son silence pour une approbation. Ce fut du moins ce que la suite laissa entendre. Lui faire subir cent fois pire… il avait déjà du mal à se regarder dans une glace avec ce qu'il avait déjà fait, mais si ç'avait été le cas… Il ne savait même pas. Sa gorge se serra. Bérénice… non, qu'ils se dirigent tous vers la fin n'y changeait rien : à hauteur d'homme, certaines personnes ne seraient jamais remplaçable. On pouvait - devait - apprendre à s'en passer, mais les remplacer, jamais. Si elle pouvait imaginer combien il tenait à elle.

Il la regarda se saisir de son mouchoir - quel idiot, il aurait dû y penser - sans savoir quoi répondre. Il ne savait pas. Il aurait voulu lui dire combien il l'aimait. Non, Ly avait raison, ce n'était plus exactement pareil. Savait-il combien il avait pensé à elle ? Combien il s'était raccroché à son souvenir après l'accident ? Du plus profond de ses délires, elle était là, dans ses bras, et c'était sans doute cette image qui lui avait en grande partie permis de tenir le coup, à ce moment là, aux portes de la mort, bien avant que ces histoires de fauteuil n'interviennent. A ce moment là, ils étaient là tous les trois. Et elle était bien plus que celle qu'il avait épousée par devoir, bien plus que la mère de son petit garçon. Elle… elle était… de ce qui donnait réellement du sens à tout cela.

Comment avait-il pu l'oublier ? Comment avait-il pu se conduire assez misérablement pour qu'elle doute à ce point ? Entendre cela lui tordit les entrailles et comprima son cœur. Il sentit quelques picotements dans ses yeux, et quelque part, il aurait voulu s'enfuir. Fermer les yeux, boucher ses oreilles, effacer sa mémoire. Il n'aurait pas pu. Il n'avait plus le droit. Il ne savait plus, mais… mais cela… Il resserra son étreinte, priant en silence pour qu'on la lui laisse et que ces tourments la désertent. Qu'avait-il fait ?

Il embrassa son front. Se plonger dans son regard aurait suffi à l'assurer que la vie était un cadeau qu'il fallait défendre. Même si ce regard pleurait, même si elle souffrait. Tout finissait toujours par s'arranger d'une manière où d'une autre pourvu que l'on y croie.

— N'en doute jamais, supplia-t-il presque. Bien sûr que c'en vaut la peine. Fais-moi confiance. Je sais que… mais fais-moi confiance. L'orage finit toujours par passer… ou on apprendra à danser sous la pluie... Quitte à ce que les dérapages de cette chose projettent de la boue sur toutes les fenêtres. Mais fais-moi confiance, je t'en supplie.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Mer 27 Oct - 11:06




Lorsqu’elle évoqua les obscures pensées dont elle était certaine qu’elles l’avaient habité ne seraient qu’une infime et minuscule seconde, elle aperçut sa bouche s’ouvrir et Bérénice secoua vivement la tête. Il n’avait pas besoin de se justifier ou même de confirmer. Car le pire était certainement qu’elle pouvait envisager que même lui ait tant souffert qu’il aurait préféré être mort que de subir un tel calvaire. C’était bien naturel. Même lui qui était si fort, si croyant, si optimiste même lui avait le droit de se sentir dépasser, ce n’était que bien humain finalement. Seulement, avec tous ceux autour d’elle qui ne faisaient que douter du bienfondé de la vie, tous ceux qui ne dardaient la sortie que comme une bénédiction sans prendre le temps d’observer leur chemin et les beautés dont il regorgeait malgré tout, elle finissait elle-même pas douter, par se laisser contaminer. Si bien que… si bien qu’elle ne savait plus. Si même lui en doutait alors que lui aurait-il resté ?

C’était ce qu’elle implorait du fond de son regard lorsqu’il embrassa son front avant de lui répondre. Elle lui faisait déjà confiance, c’était d’ailleurs la raison pour laquelle elle lui avait posé cette question existentielle. Si lui-même n’y voyait aucun intérêt alors personne ne pouvait en voir. Elle hocha doucement la tête. S’il savait combien de fois elle s’était répété qu’un jour le soleil reviendrait. Quant à danser… l’image illumina brièvement son visage d’une fugace éclaircie tant elle était amusante jusqu’à ce qu’elle ne réalise qu’ils ne danseraient plus jamais comme avant en riant et cette idée lui serra soudainement le cœur. Elle ravala les larmes qui tentaient de rejaillir alors que la source venait tout juste de se tarir et passa une main le long de sa joue. Non. Elle trouverait un moyen de le faire danser. Peut-être pas comme avant, mais il devait certainement exister une possibilité… Il suffisait de la chercher.

— … Merci, mon beau chevalier. Si tu l’affirmes, alors je te crois, car je sais que tu ne me mentirais jamais, fit-elle en laissant tomber sa main jusqu’à son cœur.

Il n’avait pas besoin d’aller à la guerre ou de quoi que ce soit d’autre pour être le chevalier de son enfance. Il serait toujours son beau chevalier, monté sur l’une de ses bêtes de guerre, qu’importe si cette fois-ci il n’avait pas su en descendre à temps. Et s’il ne fallait qu’un cheval, alors cela aussi elle trouverait. Elle leva ses yeux vers lui. On pourrait dire ce que l’on voudrait, Trestinian ne lui arriverait jamais à la cheville. Il n’aurait jamais sa force, ni cette assurance qui faisait qu’on l’aurait suivi n’importe où – et elle songea à tous ces hommes qui l’avaient réellement fait –, ni cette foi, ni cette présence apaisante, ni son humour, ni douceur mêlée de sévérité. Trestinian ne serait toujours qu’une contrefaçon littéraire du chevalier de son cœur, car il ne traverserait jamais tout ce qu’il avait vécu. Il fallait bien plus de force pour accepter de vivre après cela que pour mourir et c’était bien pour cette raison qu’il aurait toujours tout son admiration et son amour et ce qu’importe s’il pensait ne pas avoir été à l’hauteur ou que lui doutait, il pourrait toujours  se reposait sur elle s’il en éprouvait le besoin. Il le savait n’est-ce pas ?

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Message par Démétrius d'Aussevielle Jeu 28 Oct - 16:44

Chevalier… Oui. Les capacités en moins et les roues en plus. Le courage usé, ces derniers temps. Les idées pas très claires, l'esprit noyé de doutes, la foi vacillante comme la flamme d'une bougie qu'il cherchait à protéger du vent et de la pluie. Ce qu'il savait, c'était que la vie était un cadeau. Il avait juste du mal à y voir les bons aspects ces derniers temps. Même si le chemin était long jusqu'à un mieux - un mieux qui ne serait pas celui qu'il avait espéré pendant les premiers mois de sa convalescence - et qu'il était fatigué, il ne mentait pas. Et tout ce qui comptait, c'était qu'elle le croie - qu'elle y croie - car c'était lorsque l'on perdait que le pire arrivait. 

Il serra sa main dans la sienne sans la déplacer de son coeur. Il songea un instant à se lever, à la porter, à la faire tournoyer, à… rien du tout, c'était inutile. Il posa sa tête contre la sienne, sans rien dire. Elle était toujours là. Toujours, et pas uniquement comme pour respecter ses engagements. Non, il y avait toujours ce sincère attachement qu'ils s'étaient toujours portés. Elle était là et peut-être ne pouvait-il s'en prendre qu'à lui même mais elle lui avait manqué.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Jeu 28 Oct - 21:56




Bérénice était rompue au déchiffrage des longs blancs. Elle avait appris au fil des années passées en compagnie d’Alduis à écouter ce qui n’était dit. Les regards, les soupirs, les gestes et d’autres choses qu’elles n’auraient su nommer, mais qui… qui parfois lui donner l’impression d’entendre les pensées les plus intimes. C’en était presque effrayant. Toujours bref et fugace comme un éclair. Elle ressentait combien il doutait de ce mot qui l’avait pourtant fait si souvent sourire auparavant. Parce qu’il voyait toujours tout ce qu’il n’était plus. Ses paupières se fermèrent. Leur front l’un contre l’autre, le temps sembla se suspendre dans cet instant de communion.

— Je sais que c’est dur, entama-t-elle dans un murmure les yeux toujours clos. Non, en réalité je ne peux certainement pas imaginer tout ce que tu traverses. Juste le concevoir et l’entrapercevoir.

Rouvrant finalement les yeux, elle attrapa le bout des doigts de cette main posée sur la sienne alors qu’elle s’éloignait pour saisir son regard.

— Mais c’est la vérité, tu seras toujours mon preux chevalier. Qu’importe si tu pars à la guerre ou non. Qu’importe si tu peux monter sur un cheval ou non, ou même si tu peux marcher. Rien ne saurait jamais changer cela, parce que, tu sais, certains combats ne se remportent pas sur un champ de bataille en tirant l’épée au clair et... je crois en toi. Je sais que tu sauras vaincre.

Son cœur s’emballa soudainement tandis qu’elle continuait à le fixer intensément.

— Je… Je serai toujours là si tu as besoin de moi, tu le sais n’est-ce pas ? demanda-t-elle d’une petite voix qui semblait étouffée sous les tambourinements.

— Je… Tu… Tu m’as manqué… Sa main remonta contre sa joue barbue Tu as même laissé le maquis à Aussevielle pour me rendre mon marquis! plaisanta-t-elle en laissant perler une larme au coin de ses paupières en guise de ponctuation à son rire ému.

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Message par Démétrius d'Aussevielle Sam 30 Oct - 15:52

Bérénice finir par reprendre la parole. C'était dur, oui, mais c'était comme ça. Il avait toujours cru ne pas avoir besoin qu'on le lui rappelle. Il avait toujours cru qu'il serait capable de prendre ses responsabilités en cas de problème. Si son père avait été là… s'il avait été là, il ne se serait jamais laissé aller de la sorte. Pas que Virgil d'Aussevielle ait été mieux capable de concevoir la vie en fauteuil que tous les autres autour, d'ailleurs : il n'aurait juste pas pu lui montrer qu'il n'était pas à la hauteur. 

Il en aurait été capable, mais il avait quand même failli. L'entendre revenir sur cette histoire de chevalier ne faisait que le lui rappeler. Il avait déjà dû accepter. Il avait toujours encaissé. Pourquoi pas cette fois ? Il savait qu'il était bien inutile de le ressasser. Tout ce qu'il y avait à faire, c'était assumer ici et maintenant. Régler ce qu'il y avait à régler à partir du point où il en était aujourd'hui, pas à partir de son retour à Aussevielle, pas à partir de son accident et de ce qu'il aurait pu faire à ce moment. Et pourtant, à chaque fois qu'il revoyait cette scène, il ne pouvait s'empêcher de voir tout ce qu'il aurait pu faire pour ne pas en arriver là. Il… 

Il avait encore perdu le fil. Elle croyait en lui. Il saurait vaincre. Vaincre tout ça. Pour eux, pour leur famille, pour tous les devoirs auxquels il avait honteusement manqué. Quand elle s'était strictement accrochée aux siens. Quand elle l'avait porté à bout de bras. Il acquiesça. Oui, il savait. Il savait et ne lui imposerait plus jamais rien de tel. 

À lui aussi, il s'était manqué et sans doute plus qu'à elle. Et quoiqu'il s'efforce de donner le change, il ne pensait pas s'être réellement retrouvé. Leur Seigneur finirait par le libérer de ses tourments. Il lui donnerait la force de les affronter. C'était eux trois. C'était elle. 

— Oh, quelle horreur, les calembours stupides sont contagieux… remarqua-t-il. Heureusement que tu pensais rester ; il ne faudrait pas aller contaminer tout le domaine.

C'était idiot : à part des excuses idiotes de ce genre, il n'avait pas grand chose pour la retenir. Il y avait pourtant quelque chose dont il devait lui parler avant que quelqu'un ne vende la mèche - il adorait sa petite sœur, qu'elle n'en doute pas un instant, mais elle n'était pas vraiment la personne qui avait le plus d'aisance à tenir sa langue. 

— Il faut que je t'avoue quelque chose, annonça-t-il plus gravement qu'il ne l'aurait voulu. 

Oui, et maintenant… euh… 

— Tu as parlé avec Layla ?

Quelle approche pourrie. Il ne cesserait décidément jamais de s'impressionner.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Sam 30 Oct - 16:46




Lorsqu’elle le sentit partir dans ses pensées , Bérénice craignit aussitôt d’être allée trop loin. Ce n’était pas ce qu’elle voulait… C’était… Peut-être aurait-elle dû se taire. C’eût sans doute été moins dommageable que sa maladresse. Tout ce qu’elle voulait c’était lui dire qu’elle avait toujours confiance en lui et surtout en ses capacités. Et qu’elle était là et ferait tout ce qu’elle pourrait pour l’aider. Elle allait s’excuser quand il acquiesça finalement lui arrachant un discret soupir de soulagement après avoir craint de l’avoir blessé involontairement. Ces derniers mois avaient été si longs et compliqués qu’elle ne savait parfois plus très bien comment lui parler, elle redoutait toujours de trébucher sur un quelconque obstacle qu’elle n’aurait pas vu et c’était ainsi qu’on finissait par ne plus oser dire quoi que ce soit au fil des jours. Alors le savoir acquiescer à ses propos lui retira instantanément le poids qui s’était installé sur son cœur.

— Il te faut bien adversaire aussi piètre soit-il pour garder la palme, mon cher ami, fit-elle amusée. A moins que ce ne soit un disciple indiscipliné ? Elle se pencha alors à son oreille et chuchota, espiègle Je veux connaître tous vos secrets, Grand Maître.

Enfin… elle disait cela pour plaisanter, elle ne s’attendait pas vraiment à de réels aveux aussi… sérieux… et voilà qu’elle se retrouvait de nouveau écraser sous ce poids tout juste enlever. Des… aveux… elle se recula, le visage grave, prête à entendre n’importe quoi. Si c’était pour lui dire qu’il avait rompu ses vœux à Mornoy et bien ce n’était pas grave… Elle ne lui en voulait pas et s’en doutait bien. A moins que… à moins qu’il… n’est rencontré quelqu’un… là-bas ? Qu’il… Peut-être pensait-il que c’était à cause de cela que Leur Seigneur l’avait châtié et… elle se rendit soudainement compte qu’elle avait complètement oublié de respirer lorsqu’il l’interrogea sur Layla.

— Euh… Oui… pourquoi ?

C’était par rapport à elle alors ? Il voulait qu’elle devienne officiellement sa sœur si tant est que cela soit possible ? Ou… ou… qu’avait dit Lyly qui pourrait nécessiter un aveu ? Elle se rappela soudainement de son expression lorsqu’il fut question de l’amour de son père.

— Elle va se marier et nous quitter ? Elle a rencontré quelqu’un c’est cela ? Elle était toute… étrange quand je lui ai parlé de mon père… Je lui ai demandé, mais elle n’a pas voulu me répondre…

Bérénice ne comprenait pas trop pourquoi et réalisa que... Aurait-elle dû en parler? Non Layla aurait spécifié de ne rien dire à son frère, elle l'avait déjà fait dans le passé..  Alors quoi?

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Message par Démétrius d'Aussevielle Sam 30 Oct - 17:40

Il poussa un soupir qui se voulait profondément exaspéré quand elle en rajouta. Oui, c'était ça, qu'elle se moque, en plus ! Il s'efforça de ravaler le bête sourire qu'elle imposait sur ses lèvres. En réalité, il aurait bien eu envie de l'embrasser. Là, maintenant, tout de suite. Sa présence si réelle… Son coeur battait plus fort et... et il y avait une chose qu'il brûlait de lui dire. 

Quel don avait-il pour annoncer la couleur ! C'était tout de même épatant. Il fallait qu'il trouve quelque chose pour rattraper son regard inquiet. Il n'y avait rien de bien grave. Enfin… Peut-être serait-elle plus mal à l'aise qu'autre chose en l'apprenant. Il n'en savait rien, seulement qu'il voulait qu'elle sache. Ce qui était peut-être déjà fait… de toute façon, là, d'un coup, ça ne lui venait pas. Il l'interrogea donc sur sa petite sœur, ce qui sembla la perdre quelque peu. 

Pourquoi… Il prit une profonde inspiration sans savoir par où repartir. Se marier et les quitter… voilà bien un sujet sur lequel il était incapable de se mettre d'accord avec lui-même maintenant qu'il y pensait. Quant à savoir si elle avait rencontré quelqu'un… probablement pas en une journée, et si c'avait été à Aussevielle elle n'aurait pas été à ce point heureuse d'en repartir alors il aurait eu tendance à dire que non. Non, il s'expliquait sa réaction tout autrement… 

— Je lui ai promis d'organiser une rencontre avec son écrivain - j'aimerais quand même que tu t'assures qu'il se tienne à carreau, sait-on jamais avec de tels individus -, pour me faire pardonner de lui avoir fait manquer votre entrevue, mais je ne sais rien de ce genre. Elle savait que moi, en revanche… hmmm je… il se trouve que...

Il serra une poignée de boucles rousses derrière sa tête. Pourquoi diable n'y avait-il pas ici de bel olivier à détailler quand on ne savait plus quoi dire. Curieusement, il avait eu nettement moins de mal la première fois.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Sam 30 Oct - 21:46




Bérénice adorait le taquiner et d’ordinaire elle ne s’en privait pas, parce qu’il était adorable quand il avait ce regard qui disait oui et non tout à la fois, et qui surtout, tranchait avec la sévérité qu’on lui connaissait. Elle aimait ce privilège de le connaitre tel qu’il était dans le privé loin des devoirs et des apparences auxquels il devait se contraindre. Elle aimait ce petit grain de folie qui venait parfois agitait la surface placide du lac de milliers de ridules ondoyantes rappelant qu’il était tellement plus encore que tout ce qu’on pouvait lui connaitre. Elle aimait lui répondre d’un haussement d’épaule que surmontait un sourire candide pas franchement désolé du dérangement ou de la boutade. Et puis quand ils en restaient ainsi à s’observer jusqu’à faire frémir leurs lèvres sans qu’aucun n’ose bouger, cela avait quelque chose d’encore plus magique.

L’instant vola vite en éclat lorsqu’il annonça avoir des confessions à lui faire. Son esprit s’emballa à la recherche d’hypothèses sans parvenir à se fixer sur quelque chose de probable. Elle avait simplement l’impression que c’était fort grave et sérieux. La seule chose qu’elle craignait au fond c’était que… que… quelqu’un… qu'y pourrait-elle au fond si c’était le cas? Il pouvait bien faire ce qu’il voulait, ce n’était pas elle qui l’en empêcherait... Ce serait juste…

Quant à Layla, elle ne savait pas bien. C’est qu’elle avait été drôlement bizarre, avec cette tête qui cachait quelque chose. Elle le savait pour l’avoir déjà vu plusieurs fois. Pour ce qui était de savoir quoi, elle n’avait pas vraiment eu le temps de creuser ou de la cuisiner…

Boréalion c’était cela ? Juste cela qu’il voulait lui dire ? Bérénice arqua un sourcil. Non, ce n’était pas ce que l’on pouvait qualifier d’aveu, cela ne collait pas. C’était juste… Mais que devait-il dire à la fin qui soit si grave qu’il en arrive à trouver des esquives.

— Oh oui, bien sûr je n’y manquerai pas tu peux compter sur moi. Enfin si cela peut te rassurer, il porte le deuil de son épouse alors je doute qu’il ne soit mû par la moindre envie de ce genre, il m’a semblé parfaitement correct. En tout cas Alduis et toi êtes bien les mêmes là-dessus quand même ! Je me demande s’il t’aurait mis à la porte toi aussi, tiens. Mais je t’écoute, dis-moi donc ce qui te tracasse tant… tenta-t-elle de le rassurer en le voyant passer sa main dans ses cheveux. Un geste qu’il faisait bien rarement.

— Ne t’en fais pas, je peux tout entendre, je t’assure …

Et c’était la pure vérité, même qu’il y avait quelqu’un d’autre dans sa vie. Elle n’aurait qu’à faire comme d’habitude après tout. Elle n’avait pas besoin de l’importuner ou de le culpabiliser avec cela.

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Message par Démétrius d'Aussevielle Dim 31 Oct - 10:41

Ce n'était certainement pas à la rencontre avec l'écrivain qu'il voulait en venir. Cet écrivain… pauvre homme… mais son deuil ne prouvait rien. Et puis, elle pouvait le comparer à son frère tant qu'elle voulait, il n'y pouvait rien s'il avait une petite soeur, lui. Et malheureusement pour Alduis, cela n'avait été à aucun d'eux d'en décider. C'était comme ça et s'il n'avait pas été content, il n'aurait eu qu'à s'arranger avec leurs pères respectifs. 

Il soupira. Non, ce n'était pas tant que cela le tracassait. C'était… C'était que dit comme ça, c'avait l'air idiot. Peut-être qu'elle pouvait tout entendre, et ce n'était certainement pas l'aveu le plus explosif mais… mais c'était important et il ne savait pas comment le dire. 

— Toi et moi… On s'est mariés parce que c'était comme ça. On s'est toujours plutôt bien entendus, je crois même pouvoir dire que nous avons toujours plutôt tenu l'un à l'autre, mais il… enfin, nous savions tous les deux très bien que ce n'était pas un mariage d'amour et que cela ne le serait jamais. Le fait est que… à vrai dire, je ne sais pas si c'est une évolution évidente ou si, comme me l'assure Layla, c'est vraiment incroyable mais… Mais quelque chose a changé et au fond, je crois que je me fiche de… savoir si c'est une conséquence inévitable ou un incroyable coup de chance mais… je t'aime - et ne ris pas !
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Message par Bérénice d'Aussevielle Dim 31 Oct - 18:46




Non vraiment… Elle aurait été curieuse de savoir ce qu’Alduis aurait fait parce que c’était quand même la dernière personne habitée de mauvaises intentions qu’elle pouvait connaître et qu’en plus ils se connaissaient tout de même un minimum. Enfin elle ne le saurait jamais… A moins de demander à son frère… De toute façon ce n’était pas Démétrius sui aurait eu peur de lui. Toujours est-il que si d’un côté elle le comprenait, de l’autre elle était bien placée pour trouver cela asphyxiant à la longue. En tout cas si Layla venait lui demander de se porter garant pour elle, elle le ferait. Tant pis cela ne lui plaisait pas. Ce n’était plus une petite fille que l’on devait surveiller désormais.

Ce qui était sûr c’est qu’il pouvait tout lui dire.
Ce qui était sûr aussi c’est que quoi qu’elle en pense, c’était sans doute la seule chose qu’elle n’était pas prête à attendre.

A vrai dire, il avait à peine commencé à évoquer leur mariage qu’elle avait pâli et que son estomac s’était transformé en terrible sac de nœuds… Ils s’étaient plutôt bien entendus, oui. Elle acquiesça, nerveuse. C’est vrai qu’ils ne s’étaient jamais vraiment disputés. Des différends oui, mais des altercations plus sévères… Il fallait dire qu’ils étaient tous deux de nature plutôt calmes et réfléchis. Mais... parce qu’il y avait un « mais » qu’elle n’apprécia pas trop sur l’instant au point d’en retenir son souffle, bloqué par ce diaphragme soudainement fossilisé… « Ce n’était pas un mariage d’amour. » Un frémissement parcourut son échine. Oh non ça ne l’était pas, il est vrai… seulement ce pouvait le devenir ? Peut-être ? Ah non. Bérénice baissa les yeux sur son jupon bleu sombre qu’elle serra entre ses doigts la gorge nouée. Quant au reste, elle fut incapable de comprendre quoi que ce soit tant son esprit restéait figé par ce qu’il venait de dire précédemment.

Quelle arrogance que d’estimer qu’elle pouvait tout entendre. En réalité, elle ne voulait pas entendre cette partie. Comment aurait-elle pu s’imaginer que cela l'atteindrait autant ? Il avait raison. Ils avaient été d’accord dès le début là-dessus. Mariés par la force des choses et en même temps… N’y avait-il rien de plus qu’une simple complicité fabriquée de toutes pièces ?

mais… je t’aime – et ne ris pas !

De… que… elle releva doucement la tête. S’il plaisantait c’était affreusement peu amusant de jouer avec cela et elle n’avait vraiment pas envie de rire. Mais ce qu’elle vit dans son regard la désarçonna bien plus encore, au point de lui faire écarquiller ses yeux bleu-vert. Oh, elle dut certainement entrouvrir quelque peu la bouche, partagée entre l’envie de l’embrasser sur le champ et la crainte d’avoir mal entendu ou raté une partie essentielle. « Je t’aime » était-ce bien là ce qu’il avait dit ? Et son cœur qui ne savait plus s’il devait cesser de battre ou battre plus fort encore et qui l'oppressait jusqu’à l’en étouffer.

Elle resta sans doute plusieurs -trop- longues secondes dans cet état de catatonie avancée, jusqu’à ce qu’elle ne le sente bouger mal à l’aise. Mais quelle gourde ! Elle secoua la tête en reprenant sa respiration comme un souffle de vie. Comment pouvait-elle le laisser ainsi !

— Je suis désolée… Je… Tu… C’est que… Je veux dire… Tu… tu m’aimes vraiment ? Pas comme… enfin… je veux dire… C’est que… Je sais bien que tu ne m’aurais jamais épousée si tu avais eu le choix, alors… Et que je ne suis pas vraiment ton épouse idéal… Je suis pénible, indépendante et je n’en fais qu’à ma tête quand tu attendrais de moi d’être docile et… et… j’ai essayé je t’assure, mais je n’y arrive pas. Et… je ne pensais pas que tu pourrais…  Je voulais te le dire. Oh je voulais te le dire tant de fois, même… même tout à l’heure, mais je pensais que… je n’aurais jamais imaginé que…

Bérénice lui sauta au cou, les membres tremblants sous l’émotion qui venait de se déverser, le  cœur sur le point d’exploser.

— Je t’aime Démétrius. Je t’aime, n’en doute jamais.

Oh oui elle l’aimait ! Elle ne regrettait que d’avoir découvert à quel point il avait pris une place capitale le jour où on lui avait appris son accident et qu’elle avait cru le perdre. Bien sûr, il n’y avait pas un jour avant cela où elle n’avait pas pensé à lui, parce que sa présence habitait toujours Aussevielle même des mois après son départ et que où qu'elle regarde elle le  voyait dans son quotidien…


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Message par Démétrius d'Aussevielle Mar 2 Nov - 14:37

Force était de constater que remettre les choses dans leur contexte n'était pas ce qu'il avait fait de plus rassurant. Dieu merci, il avait été moins con pour leur nuit de noces - il ne voulait même pas imaginer la catastrophe. Comment était-il devenu un tel boulet ? 

Pourtant, les choses étaient ainsi et il était bien vain de la nier. C'avait été exactement ce qu'il voulait dire et le meilleur moyen de lever la mésinterprétation - il osait encore espérer que son véritable aveu ne serait pas si pénible à entendre - était d'achever ce qu'il avait à dire tout de suite. À défaut d'en rêver, elle n'irait pas s'imaginer il ne savait quoi absolument extravagant. Que de ce fait, il n'était pas là pour sécher ses larmes ou pire encore. Que pouvait-elle bien cacher dans son regard baissé ?

Sans avoir l'air de susciter une souffrance abominable, sa révélation sembla causer un sacré choc, parfaitement lisible sur le visage de son épouse. Heureusement qu'elle était déjà assise… Mais qu'elle ne s'inquiète donc pas : comme il l'avait si mal précisé en engageant, il était parfaitement conscient de ce qu'était leur mariage et il ne lui en voulait pas de ne pas partager ce changement, ni même de trouver cela parfaitement risible tant qu'elle respectait ses engagements sacrés. Il avait juste besoin d'être honnête avec elle. 

Quoique son air hébété ait plutôt de quoi le lui faire regretter. Champion toutes catégories ! Quel prestige ! Il remua légèrement les lèvres, s'apprêtant à lui demander d'oublier ça. Ce n'était rien. En réalité, c'était plus perturbant qu'autre chose. Qu'avait-il été s'imaginer ?!

Elle se ressaisit néanmoins avant lui. Non, elle n'avait pas besoin de s'excuser, ils savaient tous les deux ce qu'il en était. Et de toute façon, finalement, c'était une notion bien floue et c'était sans doute juste une évolution qu'il n'y avait pas besoin de nommer. 

Il cilla tout de même pour confirmer. Du moins, c'était le mot qui semblait le plus adapté. Tout cela était bien compliqué. Pas comme ? Pas comme quoi ? Comme avant ? Non. Comme il l'aurait pensé ? Non plus. Comme quoi, alors ? 

L'épouse idéale… Eh bien s'il fallait être tout à fait honnête : non, ce n'était pas vraiment ce qu'il s'était imaginé - d'ailleurs, il y avait une chose qu'il devrait songer à remettre au clair, mais pas tout de suite. Non, elle avait raison. À priori, ce n'était pas vraiment ça. C'était davantage comme sa mère. En plus extravertie, sans doute. Plus amusante, plus… il était désolé, mais celle qui correspondait le mieux à l'idée qu'il s'était faite de la femme idéale, c'était Isaure. Il n'aurait pas pu trouver d'exemple plus exact de ce à quoi il songeait à l'époque. Mais c'était du passé et il n'aurait pas voulu échanger celle qu'il avait dans les bras aujourd'hui, et à laquelle il reconnaissait bien plus de qualités qu'elle ne semblait le penser. 

Elle le perdit complètement sur la fin. Dire ? Penser ? Sans doute tout cela allait-il finalement bien trop vite pour lui, si bien qu'il ut incapable de comprendre pourquoi elle lui sauta ainsi au cou. Elle… Pardon ? Que… Il la serra contre lui, incapable de trouver une réponse satisfaisante à tout cela. Aurait-il seulement osé espérer qu'elle dirait une chose pareille ? Seigneur tout puissant, c'était… c'était… Une larme d'émotion échappa à sa paupière. Voir ce qu'il avait gardé, ce qu'il avait gagné, pas ce qu'il avait perdu. Elle était là.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Mar 2 Nov - 16:35






Comment trois petits mots dont l’un d’une seule lettre pouvaient-ils déclencher un tel chaos dans tout son être ? Elle avait bien conscience de le perdre avec ses babillages incompréhensibles seulement tout semblait sens dessus dessous jusque dans ses raisonnements qu’elle n’arrivait plus à mener à bout ou plutôt si… Seulement, elle ne parvenait plus à les formuler.

Alors il ne l’aimait pas comme un… membre de sa famille, comme un ami ? Pour elle, il avait toujours été ce cousin admirable et inaccessible à qui l’on rendait visite de temps à autre. Comment aurait-elle pu songer que c’était lui qu’elle épouserait ? Elle se souvenait encore de ce jour où il était rentré de Lodmé… Elle avait tout juste treize ans, plus vraiment une petite fille, pas encore une femme, dans cet âge entre deux où le corps se métamorphosait. Alduis le regardait avec envie, elle savait bien qu’il mourrait d’envie de partir lui aussi… Comme d’habitude, elle avait couru vers lui pour l’étreindre, mais cette fois-ci, il avait eu un discret mouvement de recul qu’elle n’avait pu manquer. Du haut de ses dix-neuf ans, il était déjà un homme, elle en avait déduit qu’il ne s’intéressait plus à ses jeux d’enfants et s’était subitement reculée pour effectuer une révérence maladroite.

Quand elle y pensait ainsi, elle était bien contente qu’Alduis et Papa les aient tous mis à la porte au fond, car aucun ne l’aurait jamais égalé. Depuis aussi longtemps qu’elle s’en rappelait c’était quelqu’un comme son frère qu’elle aurait voulu épouser et aimer. Fort, loyal, honorable, dévoué, doux… qui mieux que lui aurait pu incarner tout cela et plus encore ?

Pourtant elle avait bien conscience que la réciproque n’était pas vraie et que leur relation n’existait que par la force des choses, alors non vraiment… Comment aurait-elle pu imaginer que c’était ce qu’il devait lui avouer ? Elle s’était toujours dit qu’elle aurait réellement pu tomber à amoureuse de lui s’il n’avait pas été si absent les quelques années avant leur mariage, mais lui sans doute pas. Elle ne savait pas bien si elle ne devait remercier que son père et Virgil ou plus haut encore, mais elle ressentait une profonde gratitude à ceux qui lui avait offert un tel époux. Layla avait bien raison c’était incroyable et elle n’aurait jamais songé que leur complicité puisse prendre un tel tour après tout ce qu’il venait de traverser et le peu d’échanges qu’ils avaient pu avoir au cours de l’année précédente. Bien au contraire, elle ne l’avait jamais senti autant s’éloigner que ces derniers mois…

Et il était désormais si proche, plus proche que jamais avec ses bras qui l’attiraient un peu plus contre lui. À le sentir aussi présent quelques larmes s’échappèrent de nouveau de ses paupières alors que sa main remontait dans ses cheveux. Elle n’avait même pas de mots pour désigner ce qu’elle pouvait ressentir en ce moment. Ce n’était pas seulement ces quelques mots… Il était là, plus présent qu’il ne l’avait jamais été pour elle.

Bérénice demeura ainsi plusieurs minutes sans pouvoir dire quoi que ce soit ou même s’en détacher. Maintenant qu’ils étaient vraiment deux alors plus rien ne pourrait les atteindre. Elle frotta doucement son visage dans son cou. Ils seraient bien plus forts désormais. Peut-être aurait-elle dû lui avouer quand il allait si mal, il aurait bien vu que ce n’était pas sa morosité qui l’aurait fait changer d’avis. Et puis ils avaient prêté serment de prendre soin l’un de l’autre, peu importe les obstacles et les difficultés…

Soudainement Bérénice souffla un petit rire en songeant à la détresse qui avait été sienne à la découverte de cette union.

— Quand je pense que je me suis enfuie dans ma chambre en pleurant quand mon père m’a annoncé que c’était avec toi que je devais passer ma vie.

Elle se recula pour admirer sa réaction, un petit sourire en coin.

— J’avais peur que tu ne m’aimes pas et que l’on ne puisse plus s’entendre comme avant. Et j’étais terrifiée à l’idée de partir si loin… Mais je ne regrette rien désormais et je pourrais bien t’épouser d’amour aujourd’hui si j’en avais le choix, mon beau marquis. Comment as-tu pu croire que je ne t’aimerais pas alors que tu es la plus belle personne que je connaisse sur cette terre ! C’était bien la peine de me faire une frayeur pareille quand même ! râla-t-elle sans le penser le moins du monde.

Voyant qu'il semblait toujours perdu dans ses pensées, Bérénice se pencha pour attraper le livre qu'il avait déposé lorsqu’elle était entrée.

— Est-ce que tu accepterais de me faire la lecture? demanda-t-elle d'une toute petite voix.

Comme il acquiesçait, elle posa sa tête contre sa poitrine pour écouter sa voix chaude se répercuter dans sa cage thoracique. Bercée par le rythme de vers et les battements de son coeur, elle se laissa rapidement happer par le sommeil, bien à l'abri entre ses bras protecteurs.

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Message par Alduis de Fromart Jeu 11 Nov - 18:49

La colère n’était pas redescendue. Cassandre avait filé. Et depuis ce moment-là, Alduis tournait comme un lion en cage dans cette maudite salle de jeux. La même phrase ne cessait de revenir dans son esprit, amplifiée et alimentée par les voix.

J’ai été méchante avec Bérénice.
J’ai été méchante avec Bérénice.
Cassandre.

Et elle ne lui avait même pas répondu. Elle avait préféré fuir plutôt que d’affronter, comme une sale petite lâche. Elle payait rien pour attendre. Il n’oubliait jamais rien. Il allait demander à Bérénice. Et quand il saurait, il retrouverait Cassandre, pour lui faire regretter d’avoir fait du mal à sa merveilleuse sœur. Qu’importe que ce soit sa demi-sœur, ou n’importe quoi d’autre, il s’en fichait.

En se rendant compte qu’il n’avait pas respiré depuis un moment, il expira brutalement puis sortit de la salle des jeux et traversa les couloirs. Ses pas, toujours aussi cadencés, résonnaient fort sur les dalles du château, avant signe de la tempête d’émotions qui l’habitait. Il regrettait d’avoir voulu la consoler. Il regrettait de s’être inquiétée pour elle.

Alduis ne ralentit qu’une fois arriver devant la porte de Bérénice et se força à prendre une inspiration avant d’entrer. Pour se calmer, même si cela ne fut pas très utile. Il frappa deux fois. Cette porte-là était la seule à laquelle il prenait la peine de le faire. Et habituellement, il attendait aussi la réponse pour entrer… Sauf que cette fois-ci, rien ne vint.

Il n’hésita qu’une demi-seconde avant d’entrer tout de même… Il trouva la chambre vide. Ses doigts se serrèrent sur la poignée avec un brin d’inquiétude tandis qu’il réfléchissait à toute allure pour savoir où elle aurait pu se réfugier. Il n’eut pas longtemps à se poser la question. Démétrius. Sûrement.

Cette fois-ci, Alduis ouvrit la porte d’un seul coup, sans frapper. L’idée qu’il puisse déranger quelque activité ne lui effleura pas l’esprit une seconde. Il avait d’autres préoccupations. Comme comprendre ce qu’il s’était passé.

La première chose qui l’accueilli fut le regard noir de Démétrius, mais ce ne fut pas ce qui l’arrêta. Il se figea seulement lorsque ses yeux se posèrent sur Bérénice qui dormait paisiblement entre les bras de son époux. Aussitôt, toute sa colère retomba et il se sentit un peu bête.

Elle était belle, quand elle dormait.
Elle était belle tout court.
Et quelqu’un l’avait blessée.

Il n’avait aucune envie de la réveiller, mais Démétrius, lui, ne dormait pas. Peut-être pourrait-il lui répondre. Il demanda de but en blanc, à voix basse pour ne pas la déranger, sans s’excuser d’être entré dans la chambre comme dans un moulin :

— Tu sais ce qu’il s’est passé ?
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Message par Démétrius d'Aussevielle Jeu 11 Nov - 20:42

Démétrius n'aurait pas pu lui refuser cette lecture quand bien même doutait-il fortement de l'effet. Pour peu qu'il s'applique, cela fonctionnait. À vrai dire, la nécéssité de lire à voix haute lui permit de ne pas relâcher son attention jusqu'à se rendre compte que sa magnifique épouse s'était endormie. 

Il posa le livre avec force précautions, sans oser bouger. Sans oser la réveiller. Bon, pour faire un crochet à la chapelle c'était fichu. Il n'en était probablement plus à un oubli après ces derniers mois… et pour rien au monde il n'aurait voulu briser son doux sommeil. Seigneur, s'il s'était attendu à cela en la voyant débarquer… 

Il aurait pu rester ainsi jusqu'au lendemain si rien n'était venu les interrompre, et la regarder comme il ne l'avait plus vie depuis Mornoy. C'était sans compter sur leur situation géographique. Cogner aux portes ne semblait pas être de mise à Fromart : ce fut bientôt Alduis qui surgit après l'avoir ouverte à la volée. Le marquis le foudroya du regard : si cette andouille ne se faisait pas discrète, il allait l'éveiller. Démétrius s'assura aussitôt, dans un regard plein de tendresse, du sommeil tranquille de son épouse. Bon, tout allait bien, Alduis avait de la chance.

Alduis qui le ramenait à une question fâcheuse qu'il identifia immédiatement. A vrai dire, il ne savait pas comment il avait été informé de la situation - peut-être un domestique ? -, mais il savait que ce ne pouvait être que cela et le souvenir de l'état dans lequel Bérénice lui était parvenue le crispa. Il la couva d'un regard protecteur avant de répondre à son beau-frère :

— Il s'est passé que malgré tout le respect que j'ai pour ton père, je refuse que ses bâtards s'en prennent à ma femme, répondit-il avec aigreur.
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Message par Alduis de Fromart Jeu 11 Nov - 23:30

Il allait faire payer ça à cette petite peste. Elle pouvait bien fuir, il la retrouverait. Et il lui dirait sa manière de penser. Les yeux dans les yeux. En s'assurant qu'elle comprenne bien le message.

S'il était entré brutalement dans la chambre, la vision de sa sœur endormie le fit revoir à la baisse la violence sous-jacente en lui qu'il avait du mal à maîtriser. Mais il ne voulait pas la réveiller, surtout pas. Comment n'importe qui aurait pu rester insensible à cette vision ?

Elle avait fait tellement de choses pour lui. Elle avait toujours été là, d'aussi loin qu'il se souvenait. Et elle l'était toujours. À chacun de ses retours du front. Elle avait dansé avec lui dans la remise, elle l'avait soigné, elle avait veillé sur son sommeil parfois. Elle ne l'avait jamais jugé comme d'autres auraient pu le faire. Et c'était pour ça, parce qu'elle avait toujours été présente quand il avait eu besoin, qu'il ne pouvait pas laisser Cassandre la blesser. Ni elle, ni un autre. Jamais.

La remarque de Démétrius n'aurait pas dû l'énerver, il le savait. Son beau-frère n'était pas contre lui, il voulait certainement autant le bonheur de Bérénice que lui. Simplement, Alduis avait beau en avoir conscience, ses émotions n'en faisaient toujours qu'à leur tête.

Aussi stupide que cela pouvait paraître, la remarque aigre de Démétrius le crispa, de la même manière que lui-même était crispé depuis que le sujet avait été abordé. Ce n'était pas sa faute si son père avait plus de bâtards que de doigts ! Ce n'était pas de sa faute non plus si Cassandre était une peste.

Mais encore une fois, il ne pouvait s'empêcher de se dire qu'il avait voulu la consoler. Pour une fois qu'il s'en était senti capable...

Il serra les dents et enfonça ses ongles dans la paume de sa main.

— C'est ta femme, mais c'est ma sœur, répliqua-t-il, sans hausser le ton pour ne pas la réveiller. Alors qu'est-ce qu'elle t'a dit, exactement ?

Puis il trouverait Cassandre. Et il pourrait même lui transmettre les amitiés de Démétrius par la même occasion. Il voulait bien le faire pour deux. Mais il devait comprendre.
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Message par Démétrius d'Aussevielle Ven 12 Nov - 2:55

C'était sa sœur. Définitivement et incontestablement sa sœur. À l'entendre le réaffirmer, il se rendit compte que son ton avait été plus empreint de ressentiment qu'il ne l'aurait voulu. Rien, pourtant, qui ne soit dirigé contre son beau-frère : c'était un peu envahissant, par moment, mais en tant que grand-frère - même sans le sang -, il ne pouvait que comprendre - d'autant qu'aujourd'hui, il n'était pas là pour lui chercher des poux. 

— Je le sais bien, assura-t-il d'une voix radoucie. 

Il ne savait pas comment s'en expliquer davantage. Sa petite sœur, c'était… C'était ce qui lui donnait envie d'exploser la figure de la moitié de Braktenn pour ses regards méprisants et ses attaques. Il avait beau savoir que cela ne servait à rien, il savait que quelque chose au fond de lui l'aurait fait s'il n'avait eu cette maîtrise sur lui-même et cette capacité de recul qui lui rappelait que ce n'était pas la solution et encore moins dans une église - il se demandait où ces qualités avaient bien pu passer. 

Quant à ce qui était arrivé à sa femme… Il suffisait d'oublier que certains éprouvaient quelques difficultés à conserver leur sang froid et de se souvenir, en revanche, qu'il n'aurait pu compter davantage sur quiconque pour défendre Bérénice.

— Elle a dit qu'une fillette dans la salle de jeu s'était montrée odieuse et lui avait manqué de respect, restitua-t-il en s'efforçant de remettre les éléments dans l'ordre - il ferma un instant les yeux pour s'y concentrer. Qu'après l'avoir laissée un instant, elle l'avait retrouvée en train de te parler sans que tu ne sois là et que c'en était effrayant… Je ne sais plus, Alduis... Si : et que tout le monde était remplaçable, et là Bérénice s'est persuadée que j'avais pensé à mourir et… et elle n'était plus sûre que la vie ait un sens… Bérénice, Bon Dieu !

Il la contempla en réprimant les picotements malvenus qui s'invitaient dans ses yeux avant de ramener un regard coupable vers Alduis. Il savait qu'il n'était pas tout à fait innocent, il savait qu'elle n'y aurait pas cru s'il ne s'était pas si bêtement laissé dépasser. Sa main aggripa une poignée de cheveux roux. Il s'était perdu, complètement perdu.

— Je sais que je n'ai pas assuré, mais alors là pas du tout... Et je ferai en sorte d'y remédier. Mais qu'on ne lui parle plus de mort, je ne veux plus jamais entendre de tels doutes dans sa bouche. Pas elle.

Il secoua la tête de dépit. 

— Mais quoi qu'il en soit, il est hors de question qu'elle se fasse traîter ainsi par une gamine sortie de nulle part.
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Message par Alduis de Fromart Ven 12 Nov - 12:02

La voix radoucie de Démétrius apaisa Alduis. Imperceptiblement, il se détendit. Ils étaient bel et bien du même côté, n’en déplaise aux voix persiflantes dans son esprit et qu’il se fit un plaisir de renvoyer au tapis. Elles n’avaient qu’à ravaler leurs moqueries !

Une fillette s’était montrée odieuse.
Une fillette lui avait manqué de respect.
Cette fillette qui s’appelait Cassandre.

Il se força à respirer en sentant un brusque accès de fureur monter dans ses muscles. Plus tard. Il lui réglerait son compte plus tard. Pour le moment, il devait contrôler la colère qui pulsait dans son cœur. Il saurait se montrer patient en attendant de la revoir.

Quant au reste… il savait ce que Bérénice avait vu. Cassandre parlant toute seule, répondant aux voix dans sa tête. Il avait dû arriver juste après… Mais cela ne l’avait pas effrayé. Parce qu’il connaissait ça par cœur. Parce qu’il l’avait déjà fait lui-même. Parce que les voix dans sa tête semblaient aussi réelles que celle de Démétrius qui lui parlait à l’instant. Il avala sa salive, subitement un peu mal à l’aise.

La suite fit courir un long frisson glacé le long de sa colonne vertébrale.

— Et elle n’était plus sûre que la vie ait un sens...

Sa gorge s’assécha d’un seul coup. Ses yeux s’écarquillèrent. Il serra les doigts et posa un regard sur sa sœur qui dormait toujours. Plus sûre que la vie ait un sens… Le regard coupable de Démétrius fit écho au sien. Il… Alduis secoua la tête pour lui-même. C’était vrai… Il avait pensé à la mort si souvent… Il…

Alduis avait oublié Démétrius qui parlait.
Il avait même oublié Cassandre.

Je n’ai pas envie que tu meures sur le champ de bataille.

Les mots de Bérénice lui revinrent en mémoire. Il sentit un terrible vide s’ouvrir au fond de son ventre. Cassandre n’était pas la seule responsable dans son désarroi. Il… lui avait fait du mal, lui aussi. Il se mordit la langue de toutes ses forces.

Tu ne sais pas ce que c’est, de recevoir la visite d’un homme d’armes au visage grave chez toi de bon matin.

Sa gorge se noua. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose à Démétrius mais rien ne sortit. Ses yeux se mirent à brûler.

Tu ne peux pas… Tu ne peux pas… Tu ne peux pas m’abandonner.

Alduis avait l’impression que quelqu’un appuyait sur ses poumons pour l’empêcher de respirer. Il fit un pas en arrière, sans plus savoir quoi dire ou quoi faire et secoua encore la tête.

— Je ne… Je… C’est… Enfin… balbutia-t-il.

Les larmes brûlaient ses yeux mais il ne parvenait pas à se résoudre à la laisser échapper. Il n’avait pas voulu la blesser. Il n’avait pas voulu lui faire du mal. Il n’aimait personne davantage qu’elle. Pourquoi ne s’en était-il pas rendu compte ? Il recula encore. Des hurlements parvenaient à ses oreilles, il reconnut vaguement la voix de son père, mais ces préoccupations étaient loin de lui désormais. Il ne parvenait plus à lâcher des yeux Bérénice.

— Pardon, lâcha-t-il soudainement. Pardon.

Et il fit demi-tour pour fuir, en sentant que tout était en train de le déborder. Dans son dos, il entendit la voix de Démétrius l’appeler, lui demander d’attendre, mais il l’ignora et il quitta la pièce. La porte claqua sans qu’il ne s’en rende compte.

Il aurait eu envie de se rouler dans un coin et de pleurer.

Il avait fait du mal à sa sœur. Et rien n’aurait pu lui faire plus mal que cela.
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Message par Démétrius d'Aussevielle Ven 12 Nov - 12:30

Démétrius n'avait pas senti l'effet de son discours. Trop de choses à penser en même temps. Il tenta de se rattraper en voyant qu'il l'avait perdu : cela ne changeait rien à la situation. Ce ne fut que quand Alduis se mit à bafouiller qu'il comprit qu'il s'identifiait à ses mots. Il ne manquait vraiment plus que cela… Alors que la voix puissante de son beau-père tonnait à l'étage, il tenta un :

— Alduis, attends... à mi-voix toujours, pour ne pas affecter le sommeil de sa belle.
Parfaitement vain. La porte claqua sur ses mots et il n'aurait pu dire ce qui, entre cela et le vacarme de l'étage, venait de réveiller sa douce Bérénice qu'il serra contre lui comme une enfant arrachée à un cauchemar.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Ven 12 Nov - 13:38





Elle se laissa transporter par la voix de Démétrius… Et puis… ils étaient tous à Saint Eloi, à prendre le thé autour de la petite table. Tout était terriblement petit. La table, les chaises, le service à thé… Tout sauf eux qui avait leur taille adulte. Elle n’aurait su dire pourquoi, mais elle savait que Démétrius marchait. Il racontait une histoire que Bérénice savourait avec des étoiles dans les yeux. Lorsqu’il eut terminé, son mari et son frère se saisirent en même temps de la théière pour la servir. « C’est ma femme, c’est à moi de la servir » disait l’un, « oui, mais c’est d’abord ma sœur » disait l’autre. Layla poussa un soupir exaspéré et mit tout le monde d’accord en se chargeant du service. « chut vous allez réveiller Lettilia avec vos bêtises ! » Quelqu’un fit tomber une cuillère. C’était un drôle de bruit pour une cuillère, mais Bérénice ne s’y attarda pas. La discussion reprit calmement, mais lorsqu’elle tourna la tête, elle aperçut de gros nuages menaçants au travers de la fenêtre suivis d’un coup de tonnerre qui la fit sursauter et ouvrir les yeux : la porte venait de claquer.

Elle prit soudainement conscience des bras protecteurs de son époux qui l’enserrait. Il ne lisait plus. S’était-elle endormie ? Depuis combien de temps ? Pas trop longtemps espéra-t-elle en se disant qu’elle l’avait peut-être privé de la mobilité qui lui restait. Elle cligna plusieurs fois des paupières, réalisant que son cœur battait bien trop vite pour un réveil. Les évènements se mélangeaient et elle ne parvenait plus à trier le rêve de la réalité.

— Démétrius… commença-t-elle les idées toujours embrouillées, c’est… c’est bien la porte que j’ai entendue ? Il y avait quelqu’un ici ?

C’était idiot, mais elle avait soudainement honte de savoir que l’on avait pu la surprendre ainsi assoupie entre ses bras. Ses doigts partirent à la recherche des siens pour s’y entrelacer. Elle ne comprenait définitivement rien à ce qu’il venait de se passer, il n’y avait que ce vague sentiment d’inquiétude qui serrait son cœur et s’enroulait autour de ses entrailles : on ne sortait pas en claquant la porte ainsi et certainement pas devant lui. Il n’y avait pas grand monde qui se le permettait ici…

— Al’ ? C’était lui? Il était là? questionna-t-elle perdu.

Il n’était tout de même pas parti parce qu’il les avait surpris ainsi tendrement installés, pas vrai ? Ce n’était pas cela ? Ce ne pouvait tout de même pas être cela ? Et en même temps, elle se sentit tout à coup fort gênée de l’imaginer avoir surpris cela, parce que… eh bien, enfin… les choses avaient un peu changé et elle craignait de l’avoir blessé, qui savait ce qu’il avait pu penser ou imaginer ? Ce n’était pas parce qu’elle aimait Démétrius que leur relation évoluerait, il… il le savait n’est-ce pas ? Il le savait qu’il ne pourrait jamais être remplacé dans son cœur, pas même par celui qu’elle aimait ?

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Message par Démétrius d'Aussevielle Ven 12 Nov - 16:58

Démétrius s'efforça d'adoucir ce brusque réveil que l'on imposait à sa femme. C'était malin, tout de même ! Il acquiesça doucement : oui, il y avait quelqu'un. Et oui, c'était Alduis. 

— Il est venu te demander ce qu'il s'était passé. Il ne voulait pas te réveiller, il m'a interrogé. J'ignore de qui il le tenait mais... - il leva les yeux vers le plafond, alerté par de nouveaux bruits - Soit ton père le sait aussi, soit c'est la journée des mauvaises nouvelles, constata-t-il
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