[9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
Page 3 sur 4 • Partagez
Page 3 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
Irène sentit un peu de dédain dans la réponse de Blanche. Elle songea que si elle était noble, elle avait sans doute appris à faire comme bon lui plaisait. Quelque part, c'était une sorte de défi. Elle sourit intérieurement. Les robes n'étaient pas sa spécialités mais Juan connaissait ses talents. Il lui en ferait sans doute porter. Alors elle pourrait montrer qu'elle ne disait pas que des sottises.
Elle s'interrogea également sur l'argent dont elle disposait. Sa patronne la laissait-elle récupérer tout son argent ? Au bordel de sa ville d'origine, c'était loin d'être le cas. Peut-être avait-elle donc gardé ses habitudes privilégiées. Cela expliquerait beaucoup de choses.
Lors du paiement, elle aurait voulu refuser mais se garda au dernier moment. Elle n'avait pas le luxe de faire comme au temps où Antoine était là... Elle soupira légèrement à cette pensée.
- Je vous remercie. Bonne journée à vous, que Dieu vous garde.
Lorsqu'elle fut sortie, Irène se laissa tomber sur sa chaise. Le soleil baissait. Il commençait à se faire tard.
- Mère ?
Grâce, l'esprit encore ensommeillé venait de descendre. Irène la prit alors qu'elle grimpait sur ses genoux.
- Mère, où est Alexandre ?
Irène y avait pensé aussi. Que faisait-il ? Certes, il pouvait s'être emporté, mais il avait promis de rentrer. Irène lui faisait confiance envers et contre tout. Il ne pourrait sûrement pas abandonner Grâce. Pourtant il n'était toujours pas là. Lui était-il arrivé malheur ? Elle frissonna en touchant la croix qu'elle portait au cou. Non, son père l'avait ramené à temps. Il était sûrement en train de le sermonner et n'avait pas vu l'heure. Du moins, elle préféra entrevoir cela comme explication. Elle sourit à Grâce.
- Il a tardé, mais il va revenir. Ne t'en fais donc pas. Allez, file donc te préparer, tu dois être belle ce soir. Je monterai te coiffer ensuite.
Irène laissa Grâce repartir. Elle resta un instant songeuse à son bureau.
Elle s'interrogea également sur l'argent dont elle disposait. Sa patronne la laissait-elle récupérer tout son argent ? Au bordel de sa ville d'origine, c'était loin d'être le cas. Peut-être avait-elle donc gardé ses habitudes privilégiées. Cela expliquerait beaucoup de choses.
Lors du paiement, elle aurait voulu refuser mais se garda au dernier moment. Elle n'avait pas le luxe de faire comme au temps où Antoine était là... Elle soupira légèrement à cette pensée.
- Je vous remercie. Bonne journée à vous, que Dieu vous garde.
Lorsqu'elle fut sortie, Irène se laissa tomber sur sa chaise. Le soleil baissait. Il commençait à se faire tard.
- Mère ?
Grâce, l'esprit encore ensommeillé venait de descendre. Irène la prit alors qu'elle grimpait sur ses genoux.
- Mère, où est Alexandre ?
Irène y avait pensé aussi. Que faisait-il ? Certes, il pouvait s'être emporté, mais il avait promis de rentrer. Irène lui faisait confiance envers et contre tout. Il ne pourrait sûrement pas abandonner Grâce. Pourtant il n'était toujours pas là. Lui était-il arrivé malheur ? Elle frissonna en touchant la croix qu'elle portait au cou. Non, son père l'avait ramené à temps. Il était sûrement en train de le sermonner et n'avait pas vu l'heure. Du moins, elle préféra entrevoir cela comme explication. Elle sourit à Grâce.
- Il a tardé, mais il va revenir. Ne t'en fais donc pas. Allez, file donc te préparer, tu dois être belle ce soir. Je monterai te coiffer ensuite.
Irène laissa Grâce repartir. Elle resta un instant songeuse à son bureau.
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
10 Septembre 1597, à l'aube
Avant de quitter l'église, Thierry enfonça rapidement le premier chapeau découvert pour dissimuler cette infâme chevelure mystérieusement apparue dans la nuit. Il courait dans les rues désertes et arriva vite à la boutique de la Roz Azul. Immédiatement, son poing frappa de toutes forces contre le bois de la porte.
"Irène ! Irène ! C'est une urgence !"
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
Irène avait prié une bonne partie de la nuit. Elle avait couché Grâce, puis Ludovic avant de tomber au pied du lit, son chapelet entre les mains. Irène avait supplié la Vierge, Dieu, le Seigneur, le Saint Esprit… Ils ne pouvaient laisser deux innocents mourir. Elle était persuadée qu’ils sauraient lui donner la force de se présenter au procès et de faire éclater la vérité.
Elle avait fini par tomber endormie quelques heures, avant de se réveiller au petit matin. Irène fut levée par une douleur dans le ventre. Une nausée qui lui remontait désagréablement dans la gorge. Elle resta un moment assisse, craignant que s’agiter ne lui mette davantage le cœur au bord des lèvres. Cependant, elle finit par descendre du lit et courut jusqu’au baquet qui leur servait à avoir de l’eau pour la toilette. Elle cracha tripes et boyaux avec douleur. Elle finit par rester au bord du baquet, une main sur la bouche. Qu’est-ce qui lui arrivait ? Elle n’avait pourtant rien bu hier soir, elle ne le faisait jamais avec les enfants. Ni trop mangé, elle avait perdu l’appétit à cause de l’inquiétude.
L’inquiétude, peut-être était-ce cela l’explication. Cependant, elle avait du mal à y croire. Elle n’était pas de santé fragile, c’était peut-être même elle qui avait été le moins malade dans sa famille durant son enfance contrairement à Paul ou à Joseph. Irène ne pensait pas qu’elle tomberait malade pour si peu, surtout qu’elle se voulait optimiste et en plein forme pour se rendre au procès.
- Mère ?
Irène se retourna. Grâce avait tout vu. Elle allait maintenant s’inquiéter elle aussi. Ses yeux étaient déjà profondément inquiets.
- Tout va bien mon ange. Ce n’est rien.
- Non, tu es malade. Il faut aller chercher quelqu’un !
Avant qu’Irène ait pu bouger, Grâce se dépêchait déjà de descendre. Elle fut trop rapide pour sa mère et traversa la boutique en courant. C’est alors qu’elle perçut les coups de Thierry. Sans ménagement, elle ouvrit la porte, prit la main de Thierry et le tira à l’intérieur, ignorant ses propres appels à l’aide.
- Venez vite, mère est malade !
Elle avait fini par tomber endormie quelques heures, avant de se réveiller au petit matin. Irène fut levée par une douleur dans le ventre. Une nausée qui lui remontait désagréablement dans la gorge. Elle resta un moment assisse, craignant que s’agiter ne lui mette davantage le cœur au bord des lèvres. Cependant, elle finit par descendre du lit et courut jusqu’au baquet qui leur servait à avoir de l’eau pour la toilette. Elle cracha tripes et boyaux avec douleur. Elle finit par rester au bord du baquet, une main sur la bouche. Qu’est-ce qui lui arrivait ? Elle n’avait pourtant rien bu hier soir, elle ne le faisait jamais avec les enfants. Ni trop mangé, elle avait perdu l’appétit à cause de l’inquiétude.
L’inquiétude, peut-être était-ce cela l’explication. Cependant, elle avait du mal à y croire. Elle n’était pas de santé fragile, c’était peut-être même elle qui avait été le moins malade dans sa famille durant son enfance contrairement à Paul ou à Joseph. Irène ne pensait pas qu’elle tomberait malade pour si peu, surtout qu’elle se voulait optimiste et en plein forme pour se rendre au procès.
- Mère ?
Irène se retourna. Grâce avait tout vu. Elle allait maintenant s’inquiéter elle aussi. Ses yeux étaient déjà profondément inquiets.
- Tout va bien mon ange. Ce n’est rien.
- Non, tu es malade. Il faut aller chercher quelqu’un !
Avant qu’Irène ait pu bouger, Grâce se dépêchait déjà de descendre. Elle fut trop rapide pour sa mère et traversa la boutique en courant. C’est alors qu’elle perçut les coups de Thierry. Sans ménagement, elle ouvrit la porte, prit la main de Thierry et le tira à l’intérieur, ignorant ses propres appels à l’aide.
- Venez vite, mère est malade !
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
Alors que Thierry se désespérait de trouver le moyen de dissimuler cette horrible couleur stigmatisante, la porte demeurait close. Irène ne serait pas rentrée ? Ou elle dormait encore ? L'attente l'agaçait.
Soudain, la porte s'ouvrit. Enfin ! Il eut cependant un temps d'incompréhension quand la petite Grace lui saisit fermement la main et le tira à l'intérieur. Il se laissa faire, docile, trop surpris pour réagir. Ses sens lui revinrent et il comprit la situation. Sa mère était malade. Il se décida à la rassurer. Après tout, hier soir, Irène était en bonne santé.
"Allons, ce ne doit pas être grave"
Il suivit l'enfant jusqu'à l'endroit se reposait Irène, le visage fatigué. L'odeur qui vint lui chatouiller les narines déclencha en lui une répulsion viscérale. Celle du vomi. Aurait-elle trop bu hier soir ? Il connaissait particulièrement bien cet état. A ce moment lui revint des souvenirs de visites faites à quelques fidèles, à l'occasion de maladies d'un membre du foyer, de donner l'extrême-onction.. Dans son esprit repassait des femmes qui au matin, peu après e lever, connaissaient ces mêmes troubles. Et si ? Depuis quand son époux était-il décédé ? Il ne le savait pas. De toute manière, un bébé pouvait naitre d'un autre autre homme que le mari et hors mariage. Il maitrisait assez bien le sujet.
Désireux de ne pas inquiéter plus Grace et d'avoir une conversation entre adultes, il chercha du regard un récipient dans l'habitation puis remarqua un seau en bois.
"Grace! Et si tu allais chercher de l'eau au puits ? Il se trouve au bout de la rue. Ta maman aurait besoin de se rafraichir."
Le prêtre attendra que la fillette soit partie pour s'avancer vers Irène. Comment aborder le sujet ? C'était... délicat. Le savait-elle elle-même ? Certaines femmes se rendaient compte parfois tard de leur grossesse.
"Irène..."
Il hésita avant de poursuivre. Il fallait brise la glace pour être en mesure de l'aider :
"Est-ce possible que vous attendiez un enfant ? Je ne vous jugerai pas."
Soudain, la porte s'ouvrit. Enfin ! Il eut cependant un temps d'incompréhension quand la petite Grace lui saisit fermement la main et le tira à l'intérieur. Il se laissa faire, docile, trop surpris pour réagir. Ses sens lui revinrent et il comprit la situation. Sa mère était malade. Il se décida à la rassurer. Après tout, hier soir, Irène était en bonne santé.
"Allons, ce ne doit pas être grave"
Il suivit l'enfant jusqu'à l'endroit se reposait Irène, le visage fatigué. L'odeur qui vint lui chatouiller les narines déclencha en lui une répulsion viscérale. Celle du vomi. Aurait-elle trop bu hier soir ? Il connaissait particulièrement bien cet état. A ce moment lui revint des souvenirs de visites faites à quelques fidèles, à l'occasion de maladies d'un membre du foyer, de donner l'extrême-onction.. Dans son esprit repassait des femmes qui au matin, peu après e lever, connaissaient ces mêmes troubles. Et si ? Depuis quand son époux était-il décédé ? Il ne le savait pas. De toute manière, un bébé pouvait naitre d'un autre autre homme que le mari et hors mariage. Il maitrisait assez bien le sujet.
Désireux de ne pas inquiéter plus Grace et d'avoir une conversation entre adultes, il chercha du regard un récipient dans l'habitation puis remarqua un seau en bois.
"Grace! Et si tu allais chercher de l'eau au puits ? Il se trouve au bout de la rue. Ta maman aurait besoin de se rafraichir."
Le prêtre attendra que la fillette soit partie pour s'avancer vers Irène. Comment aborder le sujet ? C'était... délicat. Le savait-elle elle-même ? Certaines femmes se rendaient compte parfois tard de leur grossesse.
"Irène..."
Il hésita avant de poursuivre. Il fallait brise la glace pour être en mesure de l'aider :
"Est-ce possible que vous attendiez un enfant ? Je ne vous jugerai pas."
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
Grâce n'était pas vraiment de l'avis de Thierry. Elle le tira davantage.
- Non, non, je suis sûre que c'est grave !
Irène entendit Thierry arriver, le reconnaissant sa voix. Elle tenta de nettoyer un peu mais ne parvint même pas à se lever.
- Bonjour mon père, je suis navrée de vous accueillir avec un si triste spectacle.
Grâce s'attendait à ce qu'il l'aide mais il lui envoie chercher de l'eau. Elle fronce les sourcils. A tous les coups, ils vont parler de choses sans elle. Mais bon, tant pis, de toute façon, ils ne bougeront pas tant qu'elle sera là. Elle prend le seau, l'air un peu boudeur. Une fois qu'elle est partie, Irène ne peut s'empêcher de sourire. Elle râlera un peu en revenant, mais ce ne sera pas bien grave. Cependant, l'air grave de Thierry la déconcerta. Que voulait-il lui dire...
Lorsque le mot "enfant" fut lâché, elle secoua la tête.
- Vous n'insinuez quand même pas que...
Elle s'arrêta, portant une main à son ventre. Son cerveau réfléchit à toute vitesse, calculant au jour près. Elle avait vu Antoine pour la dernière fois quatre mois auparavant. Puis elle avait passé bien trois mois chez son frère à porter son deuil, avant d'abandonner le noir pour venir ici. Elle ne s'en était peut-être pas rendue compte, avec le chagrin... Les larmes lui montèrent aux yeux. Un enfant... un dernier enfant. Un dernier souvenir d'Antoine. Lorsqu'elle sentit une vague d'émotion la submerger, elle comprit qu'il n'y avait pas de doute. Cette sensation, elle ne la connaissait que trop bien.
- Sainte Vierge...
Elle leva les yeux vers Thierry, le regardant vraiment et aperçut un détail qui faillit la faire bondir.
- Seigneur... mon père, vos cheveux...
- Non, non, je suis sûre que c'est grave !
Irène entendit Thierry arriver, le reconnaissant sa voix. Elle tenta de nettoyer un peu mais ne parvint même pas à se lever.
- Bonjour mon père, je suis navrée de vous accueillir avec un si triste spectacle.
Grâce s'attendait à ce qu'il l'aide mais il lui envoie chercher de l'eau. Elle fronce les sourcils. A tous les coups, ils vont parler de choses sans elle. Mais bon, tant pis, de toute façon, ils ne bougeront pas tant qu'elle sera là. Elle prend le seau, l'air un peu boudeur. Une fois qu'elle est partie, Irène ne peut s'empêcher de sourire. Elle râlera un peu en revenant, mais ce ne sera pas bien grave. Cependant, l'air grave de Thierry la déconcerta. Que voulait-il lui dire...
Lorsque le mot "enfant" fut lâché, elle secoua la tête.
- Vous n'insinuez quand même pas que...
Elle s'arrêta, portant une main à son ventre. Son cerveau réfléchit à toute vitesse, calculant au jour près. Elle avait vu Antoine pour la dernière fois quatre mois auparavant. Puis elle avait passé bien trois mois chez son frère à porter son deuil, avant d'abandonner le noir pour venir ici. Elle ne s'en était peut-être pas rendue compte, avec le chagrin... Les larmes lui montèrent aux yeux. Un enfant... un dernier enfant. Un dernier souvenir d'Antoine. Lorsqu'elle sentit une vague d'émotion la submerger, elle comprit qu'il n'y avait pas de doute. Cette sensation, elle ne la connaissait que trop bien.
- Sainte Vierge...
Elle leva les yeux vers Thierry, le regardant vraiment et aperçut un détail qui faillit la faire bondir.
- Seigneur... mon père, vos cheveux...
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
Thierry laissa la malheureuse mère encaisser le choc de la nouvelle et accepter cet état qui semblait lui venir peu à peu. Il attendit que le sang lui revienne au visage et lui colore à nouveau les joues. Elle comprenait, pas à pas, devant sentir en elle ces choses. Il n'était pas entièrement certain de pour comprendre. Après tout, lui était homme. Comment savoir ce que ressentait une femme à la révélation de sa grossesse.
"Vous savez, je ne suis pas en position de vous juger, comme devrait le faire un soi-disant bon prêtre. Non, je me moque que vous ayez fait cet enfant avec feu mon époux ou un autre homme rencontré je ne sais où pendant la période du deuil. Je ne crois pas que l'église ait le droit de s'immiscer ainsi dans la vie de ses fidèles. Chacun devrait avoir le droit de faire comme il veut et..."
Brusquement, le prêtre s'interrompit, une lueur d'horreur dans le regard. Il dévisagea, inquiet Irène. Commenta avait-il pu abaisser sa méfiance et lui dévoiler ses pensées ? Si elle le dénonçait ? Si elle utilisait contre lui ces informations ? Pourtant, quelque chose de tranquille en Irène l'incitait à lui faire confiance, à continuer cette confession.Il entendit alors le petit Ludovic se mettre à pleurer. Le bébé. Le bébé non baptisé.
"Vous aussi partagez cette position sceptique sur certaines... pratiques de l'église, n'est-ce pas ? Vous avez accepté l'idée de ne pas baptiser votre fils au lendemain de sa naissance comme le veulent la tradition et le dogme. Moi, j'ai toujours eu un regard... critique sur l'église et la religion même. Je n'ai pas eu le luxe de choisir cette... vocation. Mon père m'a vendu à un monastère pour rembourser une dette... Visiblement, Dieu n'a pas apprécié : ma sœur m'a appris cette nuit qu'il a été retrouvé mort, défiguré, attaqué par des brigands et dépouillé. Je ne suis devenu prêtre que pour échapper à l'enfer que les moines m'ont fait endurer. Non, vraiment, l’Église est la pire abomination humaine qui ait pu être inventé."
Soudain, un cri jaillit de la poitrine d'Irène et le fit sursauter. Ses cheveux ? il porta la main à son crâne. Son chapeau était tombé dans la précipitation. Il soupira, las.
"Une mauvaise surprise au réveil. Je ne sais... Vous, qui êtes femme, vous connaissez peut-être l'explication de ce mystère ? Sinon... Sinon avez-vous une idée pour dissimuler ? Je vous en prie, je ne peux sortir comme ça ! On dirait un vieillard impotent !"
"Vous savez, je ne suis pas en position de vous juger, comme devrait le faire un soi-disant bon prêtre. Non, je me moque que vous ayez fait cet enfant avec feu mon époux ou un autre homme rencontré je ne sais où pendant la période du deuil. Je ne crois pas que l'église ait le droit de s'immiscer ainsi dans la vie de ses fidèles. Chacun devrait avoir le droit de faire comme il veut et..."
Brusquement, le prêtre s'interrompit, une lueur d'horreur dans le regard. Il dévisagea, inquiet Irène. Commenta avait-il pu abaisser sa méfiance et lui dévoiler ses pensées ? Si elle le dénonçait ? Si elle utilisait contre lui ces informations ? Pourtant, quelque chose de tranquille en Irène l'incitait à lui faire confiance, à continuer cette confession.Il entendit alors le petit Ludovic se mettre à pleurer. Le bébé. Le bébé non baptisé.
"Vous aussi partagez cette position sceptique sur certaines... pratiques de l'église, n'est-ce pas ? Vous avez accepté l'idée de ne pas baptiser votre fils au lendemain de sa naissance comme le veulent la tradition et le dogme. Moi, j'ai toujours eu un regard... critique sur l'église et la religion même. Je n'ai pas eu le luxe de choisir cette... vocation. Mon père m'a vendu à un monastère pour rembourser une dette... Visiblement, Dieu n'a pas apprécié : ma sœur m'a appris cette nuit qu'il a été retrouvé mort, défiguré, attaqué par des brigands et dépouillé. Je ne suis devenu prêtre que pour échapper à l'enfer que les moines m'ont fait endurer. Non, vraiment, l’Église est la pire abomination humaine qui ait pu être inventé."
Soudain, un cri jaillit de la poitrine d'Irène et le fit sursauter. Ses cheveux ? il porta la main à son crâne. Son chapeau était tombé dans la précipitation. Il soupira, las.
"Une mauvaise surprise au réveil. Je ne sais... Vous, qui êtes femme, vous connaissez peut-être l'explication de ce mystère ? Sinon... Sinon avez-vous une idée pour dissimuler ? Je vous en prie, je ne peux sortir comme ça ! On dirait un vieillard impotent !"
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
Irène le regarda en soupirant.
-Si cela peut vous rassurer, vous autant que moi, je n’ai pas connu d’autre homme. Il n’y a qu’Antoine…
Elle sourit légèrement lorsqu’il rougit. Au contraire, elle le trouvait de plus en plus sympathique. Il ressemblait bien au père Jacques. C’était sans doute une bénédiction du ciel. Elle se leva, difficilement mais motivée davantage quand elle entendit Ludovic pleurer. Elle le berça un peu. Il devait avoir faim. Dire que dans quelques mois, elle aurait à nouveau un nourrisson. Elle avait toujours rêvé d’une famille plus nombreuse, mais les départs successifs d’Antoine entravaient quelque peu cet objectif. Finalement, Ludovic aurait bien un petit frère ou une petite sœur.
Cette perspective l’effraya cependant un peu. Saurait-elle élever trois enfants seule ? Elle risquait de perdre Alexandre et le père Thierry ne pourrait pas toujours lui venir en aide. Elle secoua la tête. Cet enfant était un don de Dieu, elle trouverait un moyen. Elle revient alors au prêtre alors que Ludovic mordillait son petit doigt.
-Vous n’avez rien à craindre de moi. Je ne suis pas de ceux qui dénonce pour envoyer des innocents au bûcher. Je tiens en horreur l’inquisition. Ce n’est pas ainsi que je voudrais voir l’Eglise. Vous avez raison, je ne suis sans doute pas au pas de tous les dogmes même si je les respecte pour ce qu’on en a gardé.
Elle hésita un moment avant de continuer.
-J’ai connu un prêtre. Un peu marginal, je l’admets. Il avait des idées, beaucoup plus décalées que les vôtres. Il aurait pu être condamné de nombreuses fois. Mais il était bon, il représentait tout ce que l’Église se disait être. Il venait en aide aux infirmes, à quiconque voulait de l’aide. Il a même accepté des aménagements pour Grâce. Moi-même, je ne sais plus très bien ce à quoi je crois. Oh, j’en garde sans doute l’essentiel, mais certains détails mériteraient sans doute d’être changés.
Lorsqu’il évoqua son passé, elle comprit mieux. On l’avait enfermé dans ce rôle. Il méritait d’être jugé moins sévèrement, se dit-elle. Même son propre père avait permis à Matthieu d’embrasser la prêtrise plutôt que Paul qui n’était pas du tout fait pour cela. Au moins, il avait eu le choix.
-Je suis navrée de ce qui vous est arrivé. Je sais que malheureusement, ce n’est parfois pas une option qu’on envisageait. Mais l’Église n’est peut-être pas entièrement mauvaise. Elle a fait des erreurs, elle a pris un mauvais chemin. Il n’est pas exclu qu’elle revienne sur le bon. J’ai cette foi en tout cas.
Elle lui offrit un sourire sincère, avant qu’il reprenne son problème de cheveux. Elle hocha la tête.
-Cela vous est arrivé en vous réveillant ? C’est étrange, ça ne me dit rien. Ma mère a blanchi rapidement, mais pas aussi vite. On lui a dit que c’était à cause de l’angoisse. Peut-être est-ce aussi votre cas. Avez-vous fait des cauchemars cette nuit ? Avec tout ce qui est arrivé…
Elle prit sur elle de descendre. Ils trouveraient peut-être quelque chose. Elle alla du côté des poudres, trouvant quelque chose d’à peu près noir, assez facile à appliquer. Elle se tourna vers Thierry, ouvrant le petit pot de verre pour lui montrer.
-Je ne m’y suis pas vraiment essayé, mais ma mère l’utilisait parfois. Je pense que cela marchera autant sur vous.
-Si cela peut vous rassurer, vous autant que moi, je n’ai pas connu d’autre homme. Il n’y a qu’Antoine…
Elle sourit légèrement lorsqu’il rougit. Au contraire, elle le trouvait de plus en plus sympathique. Il ressemblait bien au père Jacques. C’était sans doute une bénédiction du ciel. Elle se leva, difficilement mais motivée davantage quand elle entendit Ludovic pleurer. Elle le berça un peu. Il devait avoir faim. Dire que dans quelques mois, elle aurait à nouveau un nourrisson. Elle avait toujours rêvé d’une famille plus nombreuse, mais les départs successifs d’Antoine entravaient quelque peu cet objectif. Finalement, Ludovic aurait bien un petit frère ou une petite sœur.
Cette perspective l’effraya cependant un peu. Saurait-elle élever trois enfants seule ? Elle risquait de perdre Alexandre et le père Thierry ne pourrait pas toujours lui venir en aide. Elle secoua la tête. Cet enfant était un don de Dieu, elle trouverait un moyen. Elle revient alors au prêtre alors que Ludovic mordillait son petit doigt.
-Vous n’avez rien à craindre de moi. Je ne suis pas de ceux qui dénonce pour envoyer des innocents au bûcher. Je tiens en horreur l’inquisition. Ce n’est pas ainsi que je voudrais voir l’Eglise. Vous avez raison, je ne suis sans doute pas au pas de tous les dogmes même si je les respecte pour ce qu’on en a gardé.
Elle hésita un moment avant de continuer.
-J’ai connu un prêtre. Un peu marginal, je l’admets. Il avait des idées, beaucoup plus décalées que les vôtres. Il aurait pu être condamné de nombreuses fois. Mais il était bon, il représentait tout ce que l’Église se disait être. Il venait en aide aux infirmes, à quiconque voulait de l’aide. Il a même accepté des aménagements pour Grâce. Moi-même, je ne sais plus très bien ce à quoi je crois. Oh, j’en garde sans doute l’essentiel, mais certains détails mériteraient sans doute d’être changés.
Lorsqu’il évoqua son passé, elle comprit mieux. On l’avait enfermé dans ce rôle. Il méritait d’être jugé moins sévèrement, se dit-elle. Même son propre père avait permis à Matthieu d’embrasser la prêtrise plutôt que Paul qui n’était pas du tout fait pour cela. Au moins, il avait eu le choix.
-Je suis navrée de ce qui vous est arrivé. Je sais que malheureusement, ce n’est parfois pas une option qu’on envisageait. Mais l’Église n’est peut-être pas entièrement mauvaise. Elle a fait des erreurs, elle a pris un mauvais chemin. Il n’est pas exclu qu’elle revienne sur le bon. J’ai cette foi en tout cas.
Elle lui offrit un sourire sincère, avant qu’il reprenne son problème de cheveux. Elle hocha la tête.
-Cela vous est arrivé en vous réveillant ? C’est étrange, ça ne me dit rien. Ma mère a blanchi rapidement, mais pas aussi vite. On lui a dit que c’était à cause de l’angoisse. Peut-être est-ce aussi votre cas. Avez-vous fait des cauchemars cette nuit ? Avec tout ce qui est arrivé…
Elle prit sur elle de descendre. Ils trouveraient peut-être quelque chose. Elle alla du côté des poudres, trouvant quelque chose d’à peu près noir, assez facile à appliquer. Elle se tourna vers Thierry, ouvrant le petit pot de verre pour lui montrer.
-Je ne m’y suis pas vraiment essayé, mais ma mère l’utilisait parfois. Je pense que cela marchera autant sur vous.
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
Thierry accorda un sourire amusée à Irène suite à sa confidence.
"Vous savez, je me moque bien de savoir avec qui vous avez couché ou non. Mais au moins, ainsi, cet enfant pourra savoir d'où il vient..."
Elle se releva ensuite pour prendre soin du bébé et le nourrir. Quel âge avait donc ce bébé ? Moins d'un an. A la naissance de son frère ou de sa sœur, ce dernier téterait encore. Il eut un regard compatissant pour Irène qui allait se retrouver seule avec deux si jeunes enfants. Il ne s'était jamais intéressé aux mères jusque là mais celle-là.. Celle-là avait recueilli Alex, discutait amicalement avec lui.. Il ne sentait pas l'humeur à la repousser. Au contraire, plus ils se rencontraient, plus il l'appréciait.
Ses paroles la rassurèrent. Son manque de discernement, son relâchement, ne le mettraient pas en danger. Cela le soulagea. Il l'écouta développer ses opinions, ravi de partager à nouveau un son de cloche différent. Sa conversation récente avec Jérémie avait été intéressante mais il ne réclamait encore. Soudain, ses entrailles se serrèrent quand elle évoqua cet autre prêtre qui prenait soin avec dévouement des plus faibles. Elle le regardait en même temps avec douceur et bienveillance. Cela le mit à l'aise. Qu’imaginait-elle ? Croyait-elle que... Il secoua la tête. Quelle sinistre blague !
Morne, il marmonna :
"Je ne suis pas aussi un bon prêtre que celui dont vous me parler. Non, je suis le pire qui soit. Je suis... Je ne suis pas ce que vous pensez, Irène. J'ai l'air bon mais en réalité... Si hier après-midi, vous ne vous étiez pas présenté avec mon fils, j'aurais certainement été blessant, méprisant... Je me sers de ma fonction, de mon risible pouvoir pour affirmer une soi-disant autorité. Je me moque bien d'aider les infirmes, les malheureux.. Une fois que ma messe est dite, que mes obligations sont faites, je me retire raidement. J'essaie de m'oublier, de me perdre dans le vin, dans les filles..."
Sa sincérité le laissa perplexe. il recula, s'adossa au mur et la dévisagea avec tristesse.
"Je ne sais même pas pourquoi je vous raconte tout ça... je ne sais pas pourquoi. J'ai l'impression.. Avec vous, je n'arrive à vous mentir. "
Un long soupir de découragement s'échappa de sa gorge. Que penserait-elle de ces confidences-là ? Le mettrait-elle finalement hors, écœurée. Il le mériterait. Il le savait. Elle réahit à sa révélation sur son sombre passé, le commentait puis évoquait l'orientation possible que pourrait prendre l'église.
"Uune évolution à l'église.. Je médite souvent dessus. Je réfléchis surtout autour des thèses de Luther. elles sont si... instructrices. Si j'avais assez de volonté, je lâcherai la prêtrise et je me convertirai à la Réforme mais je n'ai pas ce courage. Ma situation est confortable, j'ai un logement payé, de l'argent, des repas, une sécurité relative... Après tout ce que j'ai pu vivre, je n'ai aucune envie de perdre tout ces acquis et tant pis pour mon âme et ma conscience !"
Elle s'intéressa finalement à sa chevelure traitresse, la principale raison de sa présence et écouta avec attention ses paroles. Des angoisses ? Mon dieu ! Il en avait tellement depuis hier que ses intestins devaient ressembler à une corde à nœuds.
"Oui, je me suis réveillé comme ça. L'angoisse ? Ça, l'angoisse, cet idiot m'en a fait vivre ces derniers jours.. Hier après-midi, j'ai même fait un malaise au château... Des cauchemars ? Non, je n'ai pas fait des cauchemars mais j'ai eu une vision de l'apocalypse qui m'a réveillé chaque heure.. Toujours al même : Alex pendu... Alex.. et moi.. moi, je regardais, j'avais les mains liés dans le dos.. Derrière moi, il y avait cette raclure de noble qui m'obligeait à regarder.. C'était..."
Les mots se perdirent au milieu de l'angoisse qui se réveillait. Il la suivit et descendit dans le magasin. A sa silhouette qui tremblait à cause des malaises sui lui venaient, Thierry eut un sursaut de culpabilité. Il n'était qu'un égoïste à déranger les honnêtes gens pour un bête problème personnel.
"Je suis désolé... Désolé de vous...
Il ne sut pas quoi dire d'autre. Le prêtre n'était pas habitué à formuler une excuse sincère.
Dans le magasin, Irène se dirigea d'un pas sûr vers ses produits puis lui apporta un pot dont elle ui vantait l'efficacité. Que répondre ? Il n'y connaissait rien. C'était pourquoi il était venu la voir, après voir. Secouant les épaules, il répondit :
"Je vous fais confiance. Que faut-il faire ?"
"Vous savez, je me moque bien de savoir avec qui vous avez couché ou non. Mais au moins, ainsi, cet enfant pourra savoir d'où il vient..."
Elle se releva ensuite pour prendre soin du bébé et le nourrir. Quel âge avait donc ce bébé ? Moins d'un an. A la naissance de son frère ou de sa sœur, ce dernier téterait encore. Il eut un regard compatissant pour Irène qui allait se retrouver seule avec deux si jeunes enfants. Il ne s'était jamais intéressé aux mères jusque là mais celle-là.. Celle-là avait recueilli Alex, discutait amicalement avec lui.. Il ne sentait pas l'humeur à la repousser. Au contraire, plus ils se rencontraient, plus il l'appréciait.
Ses paroles la rassurèrent. Son manque de discernement, son relâchement, ne le mettraient pas en danger. Cela le soulagea. Il l'écouta développer ses opinions, ravi de partager à nouveau un son de cloche différent. Sa conversation récente avec Jérémie avait été intéressante mais il ne réclamait encore. Soudain, ses entrailles se serrèrent quand elle évoqua cet autre prêtre qui prenait soin avec dévouement des plus faibles. Elle le regardait en même temps avec douceur et bienveillance. Cela le mit à l'aise. Qu’imaginait-elle ? Croyait-elle que... Il secoua la tête. Quelle sinistre blague !
Morne, il marmonna :
"Je ne suis pas aussi un bon prêtre que celui dont vous me parler. Non, je suis le pire qui soit. Je suis... Je ne suis pas ce que vous pensez, Irène. J'ai l'air bon mais en réalité... Si hier après-midi, vous ne vous étiez pas présenté avec mon fils, j'aurais certainement été blessant, méprisant... Je me sers de ma fonction, de mon risible pouvoir pour affirmer une soi-disant autorité. Je me moque bien d'aider les infirmes, les malheureux.. Une fois que ma messe est dite, que mes obligations sont faites, je me retire raidement. J'essaie de m'oublier, de me perdre dans le vin, dans les filles..."
Sa sincérité le laissa perplexe. il recula, s'adossa au mur et la dévisagea avec tristesse.
"Je ne sais même pas pourquoi je vous raconte tout ça... je ne sais pas pourquoi. J'ai l'impression.. Avec vous, je n'arrive à vous mentir. "
Un long soupir de découragement s'échappa de sa gorge. Que penserait-elle de ces confidences-là ? Le mettrait-elle finalement hors, écœurée. Il le mériterait. Il le savait. Elle réahit à sa révélation sur son sombre passé, le commentait puis évoquait l'orientation possible que pourrait prendre l'église.
"Uune évolution à l'église.. Je médite souvent dessus. Je réfléchis surtout autour des thèses de Luther. elles sont si... instructrices. Si j'avais assez de volonté, je lâcherai la prêtrise et je me convertirai à la Réforme mais je n'ai pas ce courage. Ma situation est confortable, j'ai un logement payé, de l'argent, des repas, une sécurité relative... Après tout ce que j'ai pu vivre, je n'ai aucune envie de perdre tout ces acquis et tant pis pour mon âme et ma conscience !"
Elle s'intéressa finalement à sa chevelure traitresse, la principale raison de sa présence et écouta avec attention ses paroles. Des angoisses ? Mon dieu ! Il en avait tellement depuis hier que ses intestins devaient ressembler à une corde à nœuds.
"Oui, je me suis réveillé comme ça. L'angoisse ? Ça, l'angoisse, cet idiot m'en a fait vivre ces derniers jours.. Hier après-midi, j'ai même fait un malaise au château... Des cauchemars ? Non, je n'ai pas fait des cauchemars mais j'ai eu une vision de l'apocalypse qui m'a réveillé chaque heure.. Toujours al même : Alex pendu... Alex.. et moi.. moi, je regardais, j'avais les mains liés dans le dos.. Derrière moi, il y avait cette raclure de noble qui m'obligeait à regarder.. C'était..."
Les mots se perdirent au milieu de l'angoisse qui se réveillait. Il la suivit et descendit dans le magasin. A sa silhouette qui tremblait à cause des malaises sui lui venaient, Thierry eut un sursaut de culpabilité. Il n'était qu'un égoïste à déranger les honnêtes gens pour un bête problème personnel.
"Je suis désolé... Désolé de vous...
Il ne sut pas quoi dire d'autre. Le prêtre n'était pas habitué à formuler une excuse sincère.
Dans le magasin, Irène se dirigea d'un pas sûr vers ses produits puis lui apporta un pot dont elle ui vantait l'efficacité. Que répondre ? Il n'y connaissait rien. C'était pourquoi il était venu la voir, après voir. Secouant les épaules, il répondit :
"Je vous fais confiance. Que faut-il faire ?"
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
Irène sourit doucement elle aussi. C'est vrai qu'ils étaient un peu dans la même situation. Lorsqu'il lui parla de lui, elle secoua la tête.
- Très honnêtement père Thierry, ne vous jetez pas la pierre. Tant que ce n'est qu'un masque, certes vous vous cachez, mais vous ne le pensez pas. Mon frère est bien pire. Il me traitait d'hérétique quand j'étais petite et que j'allais chez le père Jacques.
Elle leva les yeux au ciel. Ah, Matthieu et leur dispute... Cela faisait souvent trembler les murs de la maison. Même Marc leur aîné n'osait pas intervenir dans ce moment-là. Irène posa un regard doux sur Thierry, ainsi qu'une main sur son bras.
- Je suis indulgente, parce que vous avez fait preuve de bonté, malgré tout. Et vous aimez votre fils. J'ai connu des prêtres avec de véritables coeur de pierre. C'est sans doute cela qui me désespère le plus...
Elle secoua la tête en repartant sur un ton plus léger.
- Vous pouvez tout me dire si vous le voulez. Vous saviez que les protestants voudraient des prêtres avec une famille ? Ca pourrait être une idée.
Elle comprit alors sa peur de quitter sa situation. Mais au final, elle aussi réfléchissait plus qu'elle n'agissait. Seulement, elle ne partageait pas toutes les idées des protestants. Elle se dit qu'elle trouverait bien sa propre méthode, comme Grâce avait trouvé la sienne pour la confession. Lorsqu'il lui raconta ses cauchemars, elle eut un nouveau geste compatissant.
- Ca doit être ça qui a rendu vos cheveux blancs. Faites attention de ne pas vous rendre malade, il faut que nous aidions Alex aujourd'hui.
Quand le père Thierry s'excusa, elle eut un sourire moqueur.
- J'ai dit à votre fils d'arrêter de s'excuser ; je vous dirais la même chose. Il nous arrive à tous de vouloir parler. Je pense que c'est pour cela qu'on a créé la confesse. Même si ce n'est plus vraiment...
Elle se contenta d'éluder en ouvrant le pot. Elle prit un pinceau dans une vitrine, puis demanda d'un geste au prêtre de s'asseoir. Tout en commençant à l'appliquer, elle pensa à la confesse. Elle tenait cela en horreur depuis qu'Antoine avait un jour ramené Grâce en pleurs. Pourquoi les enfermer dans une stupide boîte ? Pourquoi les forcer à ce qui ressemblait à une humiliation et une punition ? Elle détestait vraiment cette invention de l’Église...
- Très honnêtement père Thierry, ne vous jetez pas la pierre. Tant que ce n'est qu'un masque, certes vous vous cachez, mais vous ne le pensez pas. Mon frère est bien pire. Il me traitait d'hérétique quand j'étais petite et que j'allais chez le père Jacques.
Elle leva les yeux au ciel. Ah, Matthieu et leur dispute... Cela faisait souvent trembler les murs de la maison. Même Marc leur aîné n'osait pas intervenir dans ce moment-là. Irène posa un regard doux sur Thierry, ainsi qu'une main sur son bras.
- Je suis indulgente, parce que vous avez fait preuve de bonté, malgré tout. Et vous aimez votre fils. J'ai connu des prêtres avec de véritables coeur de pierre. C'est sans doute cela qui me désespère le plus...
Elle secoua la tête en repartant sur un ton plus léger.
- Vous pouvez tout me dire si vous le voulez. Vous saviez que les protestants voudraient des prêtres avec une famille ? Ca pourrait être une idée.
Elle comprit alors sa peur de quitter sa situation. Mais au final, elle aussi réfléchissait plus qu'elle n'agissait. Seulement, elle ne partageait pas toutes les idées des protestants. Elle se dit qu'elle trouverait bien sa propre méthode, comme Grâce avait trouvé la sienne pour la confession. Lorsqu'il lui raconta ses cauchemars, elle eut un nouveau geste compatissant.
- Ca doit être ça qui a rendu vos cheveux blancs. Faites attention de ne pas vous rendre malade, il faut que nous aidions Alex aujourd'hui.
Quand le père Thierry s'excusa, elle eut un sourire moqueur.
- J'ai dit à votre fils d'arrêter de s'excuser ; je vous dirais la même chose. Il nous arrive à tous de vouloir parler. Je pense que c'est pour cela qu'on a créé la confesse. Même si ce n'est plus vraiment...
Elle se contenta d'éluder en ouvrant le pot. Elle prit un pinceau dans une vitrine, puis demanda d'un geste au prêtre de s'asseoir. Tout en commençant à l'appliquer, elle pensa à la confesse. Elle tenait cela en horreur depuis qu'Antoine avait un jour ramené Grâce en pleurs. Pourquoi les enfermer dans une stupide boîte ? Pourquoi les forcer à ce qui ressemblait à une humiliation et une punition ? Elle détestait vraiment cette invention de l’Église...
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
Thierry contemplait la mère de famille avec une confusion qui lui donnait des airs d'animal perdu. Il resta là, hagard, à regarder cette femme qui continuait à lui parler malgré ses révélations. Il lui avait confessé sa véritable nature, son besoin pervers d'utiliser sa fonction pour exercer une pitoyable autorité... et elle ne lui en tenait pas rigueur. Pensait-elle réellement que prétendre être ce que l'on était pas serait mieux que véritablement l'être ? Il ne savait pas. Peut-être lui mentait-elle pour le réconforter ? Non, il sentait la sincérité d'une voix tranquille. elle lui disait la vérité, exprimait réellement ses pensées. Cela contribua à le troubler davantage. L'expression de son visage était celle de la douceur même. Il recula d'un pas, instinctivement, déstabilisé.
Soudain, sa main se posa sur son bras, à l'endroit où apparaissait la marque. C'était un geste d'affection. Il le sentait. Mais à ce contact, il frissonna, sentant à ce toucher pourtant léger la brûlure mordante commencer à revenir. Une grimace douloureuse se peignit sur son visage alors qu'il repoussa faiblement son bras.
"Pas là... S'il vous plait... La marque... La marque va encore brûler."
A cet instant, une terreur véritable se lisait dans ses yeux, semblable à celle d'un enfant terrorisé. Il inspira plusieurs fois, bruyamment, tentant de se raccrocher à ses mots pour revenir. Il laissa cependant un rire amer en entendant évoquer sa bonté.
"Ma bonté ?"
Le cynisme lui revint en même temps :
"Ma bonté ? quelle bonté ? Il n'y a vraiment pas en moi. Sauf pour Alex, oui. Mais c'est mon fils. Ce n'est pas... il y a un lien entre lui et moi qu'on ne peut dénouer. mais moi bon ? Vraiment, vous êtes aveugle pour croire ça !"
Néanmoins, à l'utilisation du mot aveugle, le visage lumineux de Claire lui apparut à l'esprit, suivi de son visage attristé en découvrant que ce prêtre qu'elle admirait se révélait être une des plus viles personnes qui soit. Il courba la tête, se mordant les lèvres.
"Pardon... Je n'aurais pas dû dire ça... Je...."
Il tenait à nouveau de se raccrocher à la conversation, de suivre ses idées. Elle évoquait à nouveau la religion, de ces choses qu'évoquaient les protestants auxquels tous deux s'intéressaient.
"Oui, j'ai entendu parler de cela dans un document hérétique qui avait été confisqué lors d'une fouille suite à une dénonciation d'un voisin. Je ne sais si les propriétaires y ont survécu. Ce n'est pas une mauvaise idée. En tous les cas, permettre aux prêtres de décider de leur vocation serait déjà un premier pas considérable. Mais dans l'idée, que les prêtres se marient et fondent une famille serait sûrement une bonne éducation. Nous sommes appelés à diriger la vie de familles sans comprendre réellement ce que ses familles vivent. Il y a vraiment là une dichotomie troublante dans ce système."
Ils parlèrent ensuite de ses cauchemars puis laissa échapper un léger rire, mi-moqueur mi-cynique, mais pour une fois dépourvu de toute méchanceté.
"Dire à un parent de ne pas s’angoisser pour son enfant ? Curieuse pensée ! Et vous, comment réagiriez-vous si Grace était soudainement menacée de mort ? reconnaissons-le : une fois notre fils ou notre fille en jeu, tout s’évanouit. On ne vit plus ou plutôt on ne vit que pour eux."
Il rit à nouveau, manquant même de s'étrangler, en entendant le commentaire qu'Irène lui adressa à présent.
"Moi ? ressembler à Alex ? Je n'aurais jamais pensé qu'on me dirait cela ! Arrêter de m'excuser... On voit que vous ne me connaissez vraiment pas. Autrement, vous les chérirez mes excuses. Contrairement à Alex, je n'ai jamais pour politique d'en faire, à part si cela a un intérêt, si cela permet de négocier, d'avoir un avantage... Mais avec vous..."
Thierry se tut, ne sachant pas comment poursuivre cette phrase et cette explication. Comment sa relations avec Irène avait-elle ainsi évoluée ? Tout semblait à son contact... naturel. Ces sentiments qu'il se forçaient à rejeter, à éloigner, pour ne plus souffrir, lui revenaient et elle réussissait à les lui faire exprimer. Par quelle magie ?
Troublé, il ne répondit plus et préféra garder le silence. le prêtre obéit à son geste et s'installa sur le siège proposé. Laissant sa tête partir légèrement en arrière pour permettre à Irène d'appliquer la teinture. Lorsque ses mains se posèrent sur son crâne, une sensation apaisante l'envahit, une sensation qu'il avait oublié depuis fort longtemps : celle de se détendre. Il ferma les yeux et profita de ce moment relaxant que le Ciel semblait s'être décidé à lui offrir.
Soudain, sa main se posa sur son bras, à l'endroit où apparaissait la marque. C'était un geste d'affection. Il le sentait. Mais à ce contact, il frissonna, sentant à ce toucher pourtant léger la brûlure mordante commencer à revenir. Une grimace douloureuse se peignit sur son visage alors qu'il repoussa faiblement son bras.
"Pas là... S'il vous plait... La marque... La marque va encore brûler."
A cet instant, une terreur véritable se lisait dans ses yeux, semblable à celle d'un enfant terrorisé. Il inspira plusieurs fois, bruyamment, tentant de se raccrocher à ses mots pour revenir. Il laissa cependant un rire amer en entendant évoquer sa bonté.
"Ma bonté ?"
Le cynisme lui revint en même temps :
"Ma bonté ? quelle bonté ? Il n'y a vraiment pas en moi. Sauf pour Alex, oui. Mais c'est mon fils. Ce n'est pas... il y a un lien entre lui et moi qu'on ne peut dénouer. mais moi bon ? Vraiment, vous êtes aveugle pour croire ça !"
Néanmoins, à l'utilisation du mot aveugle, le visage lumineux de Claire lui apparut à l'esprit, suivi de son visage attristé en découvrant que ce prêtre qu'elle admirait se révélait être une des plus viles personnes qui soit. Il courba la tête, se mordant les lèvres.
"Pardon... Je n'aurais pas dû dire ça... Je...."
Il tenait à nouveau de se raccrocher à la conversation, de suivre ses idées. Elle évoquait à nouveau la religion, de ces choses qu'évoquaient les protestants auxquels tous deux s'intéressaient.
"Oui, j'ai entendu parler de cela dans un document hérétique qui avait été confisqué lors d'une fouille suite à une dénonciation d'un voisin. Je ne sais si les propriétaires y ont survécu. Ce n'est pas une mauvaise idée. En tous les cas, permettre aux prêtres de décider de leur vocation serait déjà un premier pas considérable. Mais dans l'idée, que les prêtres se marient et fondent une famille serait sûrement une bonne éducation. Nous sommes appelés à diriger la vie de familles sans comprendre réellement ce que ses familles vivent. Il y a vraiment là une dichotomie troublante dans ce système."
Ils parlèrent ensuite de ses cauchemars puis laissa échapper un léger rire, mi-moqueur mi-cynique, mais pour une fois dépourvu de toute méchanceté.
"Dire à un parent de ne pas s’angoisser pour son enfant ? Curieuse pensée ! Et vous, comment réagiriez-vous si Grace était soudainement menacée de mort ? reconnaissons-le : une fois notre fils ou notre fille en jeu, tout s’évanouit. On ne vit plus ou plutôt on ne vit que pour eux."
Il rit à nouveau, manquant même de s'étrangler, en entendant le commentaire qu'Irène lui adressa à présent.
"Moi ? ressembler à Alex ? Je n'aurais jamais pensé qu'on me dirait cela ! Arrêter de m'excuser... On voit que vous ne me connaissez vraiment pas. Autrement, vous les chérirez mes excuses. Contrairement à Alex, je n'ai jamais pour politique d'en faire, à part si cela a un intérêt, si cela permet de négocier, d'avoir un avantage... Mais avec vous..."
Thierry se tut, ne sachant pas comment poursuivre cette phrase et cette explication. Comment sa relations avec Irène avait-elle ainsi évoluée ? Tout semblait à son contact... naturel. Ces sentiments qu'il se forçaient à rejeter, à éloigner, pour ne plus souffrir, lui revenaient et elle réussissait à les lui faire exprimer. Par quelle magie ?
Troublé, il ne répondit plus et préféra garder le silence. le prêtre obéit à son geste et s'installa sur le siège proposé. Laissant sa tête partir légèrement en arrière pour permettre à Irène d'appliquer la teinture. Lorsque ses mains se posèrent sur son crâne, une sensation apaisante l'envahit, une sensation qu'il avait oublié depuis fort longtemps : celle de se détendre. Il ferma les yeux et profita de ce moment relaxant que le Ciel semblait s'être décidé à lui offrir.
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
Irène retira sa main dès qu'il exprima de la douleur. Elle n'osa pas vraiment poser de question, sentant le sujet sensible. Son rire la surprit quelque peu. Elle haussa un sourcil à sa réponse. Décidément, le père et le fils avaient leurs sauts d'humeur. En même temps, cet orgueil, elle le connaissait, Antoine affichait parfois le même. Elle leva légèrement le menton, le visage un peu plus fermé.
- Peut-être que je suis aveugle. C'est ce que m'ont dit tous les philosophes qui sont passés dans mon salon. Que j'étais stupide et que je ne n'y connaissait rien. C'est sans doute vrai, mais c'est mon avis.
Elle leva les yeux au ciel lorsqu'il s'excusa encore. Elle chassa cela d'un geste de la main.
- Oublions cela.
Elle hocha simplement la tête lorsqu'il évoqua son accord sur la famille et les prêtres. Irène le pensait aussi. C'était même cruel pour elle qu'un homme, marie, baptise, voit s'agrandir des familles tout en restant chaste. Quelque chose en effet semblait problématique. Elle soupira lorsqu'il lui rappela qu'un parent s'occupait toujours.
- Je sais... inutile de me le rappeler. Je vous disais seulement de ne pas vous en rendre malade. Si l'angoisse prend le pas sur tout le reste, c'est encore pire. On ne peut rien faire pour aider nos enfants. Bien entendu j'aurais peur si Grâce était en danger. Mais j'essayerai de garder mon sang-froid. J'ai bien conscience que c'est bien facile de le dire sans savoir et sans le vivre, mais j'essayerai de m'y appliquer.
Elle eut un sourire légèrement moqueur à la dernière intervention de Thierry.
- Soit. Alors je chérirais vos excuses.
En dépit de son ton, elle comprenait se sentait soudain troublé. Elle ne dit rien, se contentant d'appliquer la poudre. Elle tenait à merveille, comme dans son souvenir. Elle soupira. Elle lui manquait. A ce moment, Grâce revint. Elle faillit lâcher le bol d'eau qu'elle avait ramené en voyant les quelques mèches blanches qui restaient à Thierry.
- Le père Thierry a vieilli d'un coup ?
Irène sourit.
- Non ma chérie, il lui est arrivé la même chose que ta grand-mère.
Grâce hocha la tête. Elle ne se souvenait que peu de sa grand-mère, seulement d'une figure bienveillante à la chevelure de neige.
- Peut-être que je suis aveugle. C'est ce que m'ont dit tous les philosophes qui sont passés dans mon salon. Que j'étais stupide et que je ne n'y connaissait rien. C'est sans doute vrai, mais c'est mon avis.
Elle leva les yeux au ciel lorsqu'il s'excusa encore. Elle chassa cela d'un geste de la main.
- Oublions cela.
Elle hocha simplement la tête lorsqu'il évoqua son accord sur la famille et les prêtres. Irène le pensait aussi. C'était même cruel pour elle qu'un homme, marie, baptise, voit s'agrandir des familles tout en restant chaste. Quelque chose en effet semblait problématique. Elle soupira lorsqu'il lui rappela qu'un parent s'occupait toujours.
- Je sais... inutile de me le rappeler. Je vous disais seulement de ne pas vous en rendre malade. Si l'angoisse prend le pas sur tout le reste, c'est encore pire. On ne peut rien faire pour aider nos enfants. Bien entendu j'aurais peur si Grâce était en danger. Mais j'essayerai de garder mon sang-froid. J'ai bien conscience que c'est bien facile de le dire sans savoir et sans le vivre, mais j'essayerai de m'y appliquer.
Elle eut un sourire légèrement moqueur à la dernière intervention de Thierry.
- Soit. Alors je chérirais vos excuses.
En dépit de son ton, elle comprenait se sentait soudain troublé. Elle ne dit rien, se contentant d'appliquer la poudre. Elle tenait à merveille, comme dans son souvenir. Elle soupira. Elle lui manquait. A ce moment, Grâce revint. Elle faillit lâcher le bol d'eau qu'elle avait ramené en voyant les quelques mèches blanches qui restaient à Thierry.
- Le père Thierry a vieilli d'un coup ?
Irène sourit.
- Non ma chérie, il lui est arrivé la même chose que ta grand-mère.
Grâce hocha la tête. Elle ne se souvenait que peu de sa grand-mère, seulement d'une figure bienveillante à la chevelure de neige.
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
Thierry sentit son cœur se serrer en voyant le visage d'Irène se refermer et se durcir. Une fois de plus, il brisait la chose que ses mains commençaient seulement à effleurer. Serait-ce une malédiction ? Ne pouvait-il se lier à quiconque ? Devait-il subir ensuite un contrecoup ? Il n'aimait pas non plus l'entendre se dénigrer, prétendre qu'elle ne comprenait rien, qu'elle serait une idiote...
A cet instant, un cri jaillit de sa poitrine, incontrôlable :
"Non !"
Son intonation baissa immédiatement mais il enchaina :
"Non, vous n'êtes pas stupide.. Vous êtes... Je pense que vous êtes une personne très intelligence, dotée de bons sens..."
Il s'arrêta là, ne sachant plus bien quoi ajouter. Un sourire faible cependant poursuivit à sa place dont lui-même n'avait cependant pas conscience.
Un silence gêné s'installa ensuite entre eux. Thierry ne savait que lui répondre sur ses confidences de comment elle essayerait de vivre en dépit de savoir Grace en danger. Que lui dire ? Il aurait aimé poursuivre leur conversation mais redoutait de la blesser encore. Il préféra ainsi de taire, profiter de cette douce sensation apaisante que ses doigts imprimaient à ses cheveux et à son crâne. Il s'oubliait à ce contact, renonçant à toutes ces angoisses qui le hantaient, tous ces doutes qui le assaillaient.
Soudain, une voix claironnante résonna et le sortir de sa douce topeur. Il rouvrit les yeux et découvrit, saisi, le retour de Grace.
"Tu... Tu as déjà ramené l'eau ?"
Sa voix trahissait un soupçon de déception. Il se redressa puis fit un sourire à la fillette.
"Mais c'est bien ! Tu es forte d'avoir su ramené si vite l'eau !"
Elle remarque, bien sur, les mèches blanches, qui n'avaient pas encore été recouvertes. Il rougit, honteux, puis balbutia :
"Je suis... coquet. alors j'ai demandé à ta maman de.. Enfin, tu garderas le secret, s'il te plait ? Je n'ai pas envie qu'on sache que je suis.. que j'ai... "
A cet instant, un cri jaillit de sa poitrine, incontrôlable :
"Non !"
Son intonation baissa immédiatement mais il enchaina :
"Non, vous n'êtes pas stupide.. Vous êtes... Je pense que vous êtes une personne très intelligence, dotée de bons sens..."
Il s'arrêta là, ne sachant plus bien quoi ajouter. Un sourire faible cependant poursuivit à sa place dont lui-même n'avait cependant pas conscience.
Un silence gêné s'installa ensuite entre eux. Thierry ne savait que lui répondre sur ses confidences de comment elle essayerait de vivre en dépit de savoir Grace en danger. Que lui dire ? Il aurait aimé poursuivre leur conversation mais redoutait de la blesser encore. Il préféra ainsi de taire, profiter de cette douce sensation apaisante que ses doigts imprimaient à ses cheveux et à son crâne. Il s'oubliait à ce contact, renonçant à toutes ces angoisses qui le hantaient, tous ces doutes qui le assaillaient.
Soudain, une voix claironnante résonna et le sortir de sa douce topeur. Il rouvrit les yeux et découvrit, saisi, le retour de Grace.
"Tu... Tu as déjà ramené l'eau ?"
Sa voix trahissait un soupçon de déception. Il se redressa puis fit un sourire à la fillette.
"Mais c'est bien ! Tu es forte d'avoir su ramené si vite l'eau !"
Elle remarque, bien sur, les mèches blanches, qui n'avaient pas encore été recouvertes. Il rougit, honteux, puis balbutia :
"Je suis... coquet. alors j'ai demandé à ta maman de.. Enfin, tu garderas le secret, s'il te plait ? Je n'ai pas envie qu'on sache que je suis.. que j'ai... "
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
Irène sursauta au cri du père Thierry. Elle grimaça, sentant le ventre lui faire mal. Elle reprend cependant tout de même contenance en toussotant.
- Vous n'avez pas à vous justifier vous savez? J'ai l'habitude.
Elle resta également en silence, se concentrant surtout sur son travail. Irène se sentit soudain fatiguée, comme si elle n'avait pas dormi de la nuit. Elle se frotta un œil en essayant de réveiller. Grâce quant à elle ne comprit pas vraiment la remarque du père Thierry. Elle pencha la tête.
- Ben le puits n'est pas loin...
Elle haussa les épaules. Les adultes étaient bizarres parfois. Quand il lui demanda si elle garda le secret, elle hocha la tête.
- Oui, oui, vous en gardez bien plein vous.
- Vous n'avez pas à vous justifier vous savez? J'ai l'habitude.
Elle resta également en silence, se concentrant surtout sur son travail. Irène se sentit soudain fatiguée, comme si elle n'avait pas dormi de la nuit. Elle se frotta un œil en essayant de réveiller. Grâce quant à elle ne comprit pas vraiment la remarque du père Thierry. Elle pencha la tête.
- Ben le puits n'est pas loin...
Elle haussa les épaules. Les adultes étaient bizarres parfois. Quand il lui demanda si elle garda le secret, elle hocha la tête.
- Oui, oui, vous en gardez bien plein vous.
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
Thierry surprit le regard interloqué de l'enfant qui ne comprenait toutes ces manigances complexes des adultes bien éloignées de ses idées encore toutes simples. Il lui sourit doucement avant d'éclater franchement de rire quand Grace eut une saillie détonnante. A cet instant, Irène terminait la teinture et l'autorisait à se lever. Il la remercia, timidement, puis s'avança vers Grace.
"Je sais que ça parait déroutant pour toi, on t'apprend à ne pas mentir, ne pas cacher... Mais plus tu grandiras, plus tu comprendras que les secrets deviennent inévitables."
Sa main effleura la chevelure de la fillette si candide. il se pencha pour l'embrasser.
"J'espère toutefois que tu conserveras cet esprit le plus longtemps possible."
Son regard se tourna ensuite vers Irène. Ses propos sur la justification de ses propos continuaient de le hanter, tout comme ces mots qu'elle avait confié, qu'on lui disait qu'elle serait une idiote. il souhaitait réellement la détromper, lui apprendre qu'il pensait sincèrement ces paroles.
"Pour ce que j'ai dit tout à l'heure, je ne me justifiais pas, je le jure. Je pensais vraiment quand j'ai dit que je vous trouvais intelligente, que vos réflexions me plaisaient et n'avaient rien d'idiot. Je ne sais qui vous aviez fréquenté dans votre salon mais ce sont eux les imbéciles s'ils sont su comprendre les belles subtilités de votre esprit."
"Je sais que ça parait déroutant pour toi, on t'apprend à ne pas mentir, ne pas cacher... Mais plus tu grandiras, plus tu comprendras que les secrets deviennent inévitables."
Sa main effleura la chevelure de la fillette si candide. il se pencha pour l'embrasser.
"J'espère toutefois que tu conserveras cet esprit le plus longtemps possible."
Son regard se tourna ensuite vers Irène. Ses propos sur la justification de ses propos continuaient de le hanter, tout comme ces mots qu'elle avait confié, qu'on lui disait qu'elle serait une idiote. il souhaitait réellement la détromper, lui apprendre qu'il pensait sincèrement ces paroles.
"Pour ce que j'ai dit tout à l'heure, je ne me justifiais pas, je le jure. Je pensais vraiment quand j'ai dit que je vous trouvais intelligente, que vos réflexions me plaisaient et n'avaient rien d'idiot. Je ne sais qui vous aviez fréquenté dans votre salon mais ce sont eux les imbéciles s'ils sont su comprendre les belles subtilités de votre esprit."
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
Grâce fixa Thierry, de façon presque inquiétante.
- Je sais déjà faire ça. Le père Jacques et mère m'ont donné un secret à garder et je le dirais à personne ! Même pas à vous !
Elle sourit un peu effrontément. Irène sourit en secouant la tête. Sa fille avait vraiment le caractère d'Antoine. Grâce rougit un peu au baiser du prêtre puis repartit dans l'escalier.
- Je vais faire un câlin à Ludovic !
Elle repartit, au moment opportun pour que Thierry s'explique. Irène hocha une nouvelle fois la tête.
- Je l'avais compris mon père. Je fréquentais des imbéciles c'est vrai, mais hélas, je n'avais pas le choix. Je préférais mille fois descendre au port aller aider le père Jacques. Au moins, sa conversation n'était pas futile. La vôtre ne l'est pas non plus. Aussi la vie à Braktenn ne sera pas aussi isolée que je l'aurais pensé.
- Je sais déjà faire ça. Le père Jacques et mère m'ont donné un secret à garder et je le dirais à personne ! Même pas à vous !
Elle sourit un peu effrontément. Irène sourit en secouant la tête. Sa fille avait vraiment le caractère d'Antoine. Grâce rougit un peu au baiser du prêtre puis repartit dans l'escalier.
- Je vais faire un câlin à Ludovic !
Elle repartit, au moment opportun pour que Thierry s'explique. Irène hocha une nouvelle fois la tête.
- Je l'avais compris mon père. Je fréquentais des imbéciles c'est vrai, mais hélas, je n'avais pas le choix. Je préférais mille fois descendre au port aller aider le père Jacques. Au moins, sa conversation n'était pas futile. La vôtre ne l'est pas non plus. Aussi la vie à Braktenn ne sera pas aussi isolée que je l'aurais pensé.
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
La réaction légèrement insolente fit tiquer Thierry qui préféra ne rien lui dire. Il attendit que celle-ci soit montée pour en parler sa mère.
"Cette manière de parler... J'ai l'impression de m'entendre à son âge quand, malgré les risques, je me plaisais à défier l'autorité de ma mère et à la défier. L’orgueil, la faiblesse de ma race qui lui a fallu sa déchéance.. La faiblesse de bien d'autres gens aussi.. Pour le moment, son caractère est encore mignon du fait de sa jeunesse mais elle grandira et elle pourrait avoir des ennuis si elle se corrige pas."
Il marqua une pause, hésita, puis ajouta :
"Toutes mes erreurs de conduite, mon risible désir de supériorité, je ne dois qu'à mon pauvre orgueil que personne n'a jamais pris soin de corriger. Croyez-moi, ce n'est pas une bonne vie à donner à un enfant dans ces conditions. Non, ce serait une vie triste et dangereuse qui l'attendrait."
La conversation se poursuivit sur le fait qu'Irène répondit à sa précédente déclaration destinée à clarifier ses idées. Il sourit, apaisé d'avoir su transmettre ses intentions.
"Je serai ravi de vous permettre de vous permettre sentir moins seule. D’ailleurs... Si nous allions au procès ensemble ? Il va bientôt être l'heure je pense ? Mais.. vos enfants ? Qu'allez-vous en faire pendant tout ce temps ? Hum.. nous pourrions les déposer à l'église peut-être ? Il y aurait sûrement une dame de service qui acceptera de les prendre en charge."
"Cette manière de parler... J'ai l'impression de m'entendre à son âge quand, malgré les risques, je me plaisais à défier l'autorité de ma mère et à la défier. L’orgueil, la faiblesse de ma race qui lui a fallu sa déchéance.. La faiblesse de bien d'autres gens aussi.. Pour le moment, son caractère est encore mignon du fait de sa jeunesse mais elle grandira et elle pourrait avoir des ennuis si elle se corrige pas."
Il marqua une pause, hésita, puis ajouta :
"Toutes mes erreurs de conduite, mon risible désir de supériorité, je ne dois qu'à mon pauvre orgueil que personne n'a jamais pris soin de corriger. Croyez-moi, ce n'est pas une bonne vie à donner à un enfant dans ces conditions. Non, ce serait une vie triste et dangereuse qui l'attendrait."
La conversation se poursuivit sur le fait qu'Irène répondit à sa précédente déclaration destinée à clarifier ses idées. Il sourit, apaisé d'avoir su transmettre ses intentions.
"Je serai ravi de vous permettre de vous permettre sentir moins seule. D’ailleurs... Si nous allions au procès ensemble ? Il va bientôt être l'heure je pense ? Mais.. vos enfants ? Qu'allez-vous en faire pendant tout ce temps ? Hum.. nous pourrions les déposer à l'église peut-être ? Il y aurait sûrement une dame de service qui acceptera de les prendre en charge."
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
Irène regarda sa ille monter. Elle songea qu'il faudrait qu'elle se change avant de partir. A commencer par délaisser son corsage qui lui semblait à présent affreusement serré. Elle hocha la tête à la remarque de Thierry.
- Je sais... elle est comme son père. Mais j'essayerai de lui faire entendre qu'il faut que ce soit de manière raisonnée. Je ne veux pas la perdre elle aussi.
Elle marqua une pause avant d'ajouter.
- Je crois l'avoir remarqué aussi chez Alex. J'espère qu'il ne s'attire pas davantage d'ennuis avec. Mais s'il recommence, faites-moi confiance, je lui ferai comprendre que l'orgueil n'est pas la meilleure des choses.
Lorsqu'il proposa de faire garder les enfants, elle acquiesça.
- C'est très gentil à vous. je ne veux pas que Grâce voit ça. Elle tient peut-être son orgueil de son père, mais elle a ma sensibilité. Ce serait trop dur à comprendre. Elle est encore si jeune... je veux lui épargner le plus longtemps possible les cruautés de ce monde, elle en déjà vécu assez. Quant à Ludovic, il est aussi très sensible aux émotions déjà pour son âge. Il est mieux qu'ils restent tous les deux en dehors de cela. Je veux bien venir avec vous, mais avant, laissez-moi juste le temps de nourrir mon fils... et de revêtir une tenue plus rafraîchie...
- Je sais... elle est comme son père. Mais j'essayerai de lui faire entendre qu'il faut que ce soit de manière raisonnée. Je ne veux pas la perdre elle aussi.
Elle marqua une pause avant d'ajouter.
- Je crois l'avoir remarqué aussi chez Alex. J'espère qu'il ne s'attire pas davantage d'ennuis avec. Mais s'il recommence, faites-moi confiance, je lui ferai comprendre que l'orgueil n'est pas la meilleure des choses.
Lorsqu'il proposa de faire garder les enfants, elle acquiesça.
- C'est très gentil à vous. je ne veux pas que Grâce voit ça. Elle tient peut-être son orgueil de son père, mais elle a ma sensibilité. Ce serait trop dur à comprendre. Elle est encore si jeune... je veux lui épargner le plus longtemps possible les cruautés de ce monde, elle en déjà vécu assez. Quant à Ludovic, il est aussi très sensible aux émotions déjà pour son âge. Il est mieux qu'ils restent tous les deux en dehors de cela. Je veux bien venir avec vous, mais avant, laissez-moi juste le temps de nourrir mon fils... et de revêtir une tenue plus rafraîchie...
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
Thierry acquiesça doucement aux paroles d'Irène, si pleines de sagesse. Elle avait conscience du défaut de sa fille et comprenait la nécessiter de le corriger. Il remarqua ensuite son regard se voiler à l'évocation d'une personne déjà perdue par faute d’orgueil. Un instant, il se demanda qui cela pouvait être puis comprit que celle-ci faisait certainement référence à son défunt époux. A cette pensée, il ressentit une profonde haine pour cette personne dont il ne connaissait ni visage ni nom ni réputation. Pourquoi ? Depuis quand détestait-il quelqu'un sans avoir une raison, même une raison pitoyable et mesquine. Il ne comprenait réellement pas ce sentiment.
Laissant là ce mystérieux sentiment, il se concentra sur ses paroles, surtout que celles-ci concernaient son fils. Il soupira.
"Je sais. Alex... Depuis que je lui ait appris ses origines, j'ai l'impression qu'il enorgueille de posséder du sang noble en dépit de n'avoir pourtant aucun droit. Je n'aurai pas dû le dire. C'était.. une erreur. mais quand j'ai eu occasion de révéler ce secret, de pouvoir lui dire qu'il était mon fils.. J'ai ressenti le" besoin de tout lui apprendre, de transmettre.. je ne pensais qu'il ferait si mal usage de ces informations. Si j'avais su... D'ailleurs, hier, quand je croyais avoir persuadé ce diable de Seigneur, cet idiot a eu alors une provocation méprisable pour lui ! Comment ruiner tous mes efforts en une malheureuse réplique ! J'en étais vert !"
Il soupira à nouveau espérant que l'épreuve actuelle aiderait son fils à s'affranchir de ce grave défaut. Il écouta Irène apprécier sa proposition et sourit.
"Oui, ce sera mieux pour eux de ne pas assister à un procès si sinistre. Alex sera si mal.. Quant à l'autre raclure, il va trouver tous les moyens pour le décrédibiliser et moi avec. Mieux vaut pour eux rester loin de cette sordide pièce. faites donc. J'attendrai là et nous partirons ensemble."
A ce moment, quand Irène évoqua sa tenue, Thierry rougit en prenant conscience que la mère de famille avait toujours été devant si peu vêtue. Depuis quand quand ne réagissait-il plus à une femme dans une telle condition ? Troublé, il se tourna pour s'installer sur une chaise, réfléchissant à ce mystère incompréhensible. Que lui arrivait-il donc ? Pourquoi Irène déclenchait en lui des réactions si particulières et inexplicables ?
Laissant là ce mystérieux sentiment, il se concentra sur ses paroles, surtout que celles-ci concernaient son fils. Il soupira.
"Je sais. Alex... Depuis que je lui ait appris ses origines, j'ai l'impression qu'il enorgueille de posséder du sang noble en dépit de n'avoir pourtant aucun droit. Je n'aurai pas dû le dire. C'était.. une erreur. mais quand j'ai eu occasion de révéler ce secret, de pouvoir lui dire qu'il était mon fils.. J'ai ressenti le" besoin de tout lui apprendre, de transmettre.. je ne pensais qu'il ferait si mal usage de ces informations. Si j'avais su... D'ailleurs, hier, quand je croyais avoir persuadé ce diable de Seigneur, cet idiot a eu alors une provocation méprisable pour lui ! Comment ruiner tous mes efforts en une malheureuse réplique ! J'en étais vert !"
Il soupira à nouveau espérant que l'épreuve actuelle aiderait son fils à s'affranchir de ce grave défaut. Il écouta Irène apprécier sa proposition et sourit.
"Oui, ce sera mieux pour eux de ne pas assister à un procès si sinistre. Alex sera si mal.. Quant à l'autre raclure, il va trouver tous les moyens pour le décrédibiliser et moi avec. Mieux vaut pour eux rester loin de cette sordide pièce. faites donc. J'attendrai là et nous partirons ensemble."
A ce moment, quand Irène évoqua sa tenue, Thierry rougit en prenant conscience que la mère de famille avait toujours été devant si peu vêtue. Depuis quand quand ne réagissait-il plus à une femme dans une telle condition ? Troublé, il se tourna pour s'installer sur une chaise, réfléchissant à ce mystère incompréhensible. Que lui arrivait-il donc ? Pourquoi Irène déclenchait en lui des réactions si particulières et inexplicables ?
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
- Spoiler:
- Eh pas de panique Thierry, Irène porte encore son costume d'hier .
- Je comprends mieux... Le song bleu fait tourner la tête.
A son ton, elle exprimait clairement qu'elle en savait quelque chose. Antoine avait souhaité toute sa vie avoir un titre. Cette envie s'était décuplée à la naissance de Ludovic. Ce n'était pas égoïste, bien au contraire. Il partageait souvent avec sa femme ce rêve. Il voulait la combler, elle et les enfants. Leur donner une vie plus que confortable. Une vie de rêves. Irène ne l'avait jamais vue autrement que comme ça. Un rêve. Mais Antoine y croyait, tellement fort. Elle secoua la tête pour empêcher les larmes de lui monter aux yeux.
- Connaître ses origines est important. Mais ce qui compte, c'est nous.
Elle fut ravie qu'il soit de son avis pour les enfants. Elle monta trop rapidement pour se rendre compte de son malaise. Irène retrouva Grâce jouant avec son petit frère, agitant le médaillon qui lui avait offert son père. Irène sourit, puis se pencha vers elle.
- Allez mon trésor, vas t'habiller plus chaudement. Je vais te laisser en bonne compagnie à l'église. Le père Thierry et moi, nous allons sauver Alexandre du pétrin.
- Ce sera long dis maman ?
- Ne t'en fais pas, je reviendrai aussi vite que je peux.
Grâce hocha la tête et s'habilla. Irène pour sa part nourrit Ludovic qui semblait vraiment affamé. Elle le borde ensuite pour se changer rapidement. Elle s'arrête un moment devant le miroir. Son ventre lui paraît soudain bien plus gros. Est-ce possible en seulement quelques minutes ? Parce qu'elle s'en est rendue compte ? Elle fut sceptique avant de se raviser. C'était sans doute normal et elle n'allait pas rester là alors que le père Thierry l'attendait en bas. Irène acheva de se passer de l'eau sur le visage. Elle se sentait un peu mieux et espérait que rien de fâcheux ne se produirait au procès. Une fois ses enfants et elle fin prêts, elle descendit, Ludovic dans ses bras et Grâce tenant sa main.
- Nous pouvons y aller.
A son ton, elle exprimait clairement qu'elle en savait quelque chose. Antoine avait souhaité toute sa vie avoir un titre. Cette envie s'était décuplée à la naissance de Ludovic. Ce n'était pas égoïste, bien au contraire. Il partageait souvent avec sa femme ce rêve. Il voulait la combler, elle et les enfants. Leur donner une vie plus que confortable. Une vie de rêves. Irène ne l'avait jamais vue autrement que comme ça. Un rêve. Mais Antoine y croyait, tellement fort. Elle secoua la tête pour empêcher les larmes de lui monter aux yeux.
- Connaître ses origines est important. Mais ce qui compte, c'est nous.
Elle fut ravie qu'il soit de son avis pour les enfants. Elle monta trop rapidement pour se rendre compte de son malaise. Irène retrouva Grâce jouant avec son petit frère, agitant le médaillon qui lui avait offert son père. Irène sourit, puis se pencha vers elle.
- Allez mon trésor, vas t'habiller plus chaudement. Je vais te laisser en bonne compagnie à l'église. Le père Thierry et moi, nous allons sauver Alexandre du pétrin.
- Ce sera long dis maman ?
- Ne t'en fais pas, je reviendrai aussi vite que je peux.
Grâce hocha la tête et s'habilla. Irène pour sa part nourrit Ludovic qui semblait vraiment affamé. Elle le borde ensuite pour se changer rapidement. Elle s'arrête un moment devant le miroir. Son ventre lui paraît soudain bien plus gros. Est-ce possible en seulement quelques minutes ? Parce qu'elle s'en est rendue compte ? Elle fut sceptique avant de se raviser. C'était sans doute normal et elle n'allait pas rester là alors que le père Thierry l'attendait en bas. Irène acheva de se passer de l'eau sur le visage. Elle se sentait un peu mieux et espérait que rien de fâcheux ne se produirait au procès. Une fois ses enfants et elle fin prêts, elle descendit, Ludovic dans ses bras et Grâce tenant sa main.
- Nous pouvons y aller.
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
- Spoiler:
- HS : ah désolée.. je pensais qu'elle s'était déshabillée quand même xD
Tentant de ne penser à rien, Thierry contempla la petite boutique tranquille, détaillant chaque objet exposé sur les étagères. Il ne voulait pas réfléchir. Autrement, son esprit irait automatiquement vers son fils et il s'imaginerait dans une détresse effroyable.
Lorsque Irène revint avec les enfants, il sourit et alla à leur rencontre. Sa main toucha la chevelure de Grace.
"Il y a une dame très gentille qui s'occupe aujourd'hui du catéchisme. Elle s'occupera bien de toi."
Il releva le regard vers Irène.
"Vous êtes prête ? Nous pouvons y aller ?"
Lorsque Irène revint avec les enfants, il sourit et alla à leur rencontre. Sa main toucha la chevelure de Grace.
"Il y a une dame très gentille qui s'occupe aujourd'hui du catéchisme. Elle s'occupera bien de toi."
Il releva le regard vers Irène.
"Vous êtes prête ? Nous pouvons y aller ?"
- Spoiler:
- [on passe direct au procès, là ? On fait l'ellipse de l'église où ils ont déposé les mômes ?]
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
En entendant Thierry, Grâce eut un petit sursaut. Elle demanda d'une petite voix :
- Elle ne m'obligera pas à aller à confesse, hein ?
Irène lui caressa les cheveux en signe d'apaisement.
- Tout ira bien Grâce. Allons-y.
- Elle ne m'obligera pas à aller à confesse, hein ?
Irène lui caressa les cheveux en signe d'apaisement.
- Tout ira bien Grâce. Allons-y.
- Spoiler:
- Je pense qu'on peut ellipser ^^ C'est parti pour le procès !
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
Après un passage à l'église pour récupérer les deux mille rilchs appartenant théoriquement à la paroisse mais qui serait infiniment plus utile pour obtenir la liberté d'Alexandre et Tristan, Thierry repartit chez Irène en tenant la main de la petite Grace et portant dans ses bras le petit Ludovic.
"Désolé de t'avoir pressée, Grace, mais nous sommes... occupés. Il y a beaucoup à faire aujourd'hui."
Dans ses bras, le bébé s'agitait de plus en plus. Sans doute avait-il faim. Irène devrait le nourrir avant de repartir. Son regard se plongea sur ce petit être qui gigotait et pleurait. Alex lui ressemblait-il à cet âge ? Ou était-il rieur et enjoué ? Il l'ignorait. La première fois qu'il avait découvert son fils, c'était à l'église, un soir, quand sa mère l'amenait pour prier. L'enfant avait déjà cinq ans. Il se souvenait du choc reçu. Légèrement timide, le garçon s'était avancé vers lui pour lui adresser un large sourire et le salue. il se rappelait alors avoir reconnu ses propres traits quand lui-même était enfant. Il lui avait cependant tourné le dos. Pendant plusieurs mois, il refusait de le voir, de contempler le fruit cette paternité non désirée puis un étrange sentiment de fierté, mêlé d'amour, s'était peu à peu éveillé. Aujourd'hui, il regrettait ses choix. Pourquoi avait-il rejeté sa mère ? Pourquoi n'avait-il pas su accepter cet enfant tombé du Ciel plus tôt ? Les choses auraient été différentes autrement, il en était persuadé.
Ils arrivèrent finalement devant la boutique. Thierry hésita avant de frapper. Irène était-elle déjà là ? A cet instant, le bébé hurla à leurs oreilles.
"Si ta mère est là, Grace, je crois qu'elle va bientôt nous ouvrir."
"Désolé de t'avoir pressée, Grace, mais nous sommes... occupés. Il y a beaucoup à faire aujourd'hui."
Dans ses bras, le bébé s'agitait de plus en plus. Sans doute avait-il faim. Irène devrait le nourrir avant de repartir. Son regard se plongea sur ce petit être qui gigotait et pleurait. Alex lui ressemblait-il à cet âge ? Ou était-il rieur et enjoué ? Il l'ignorait. La première fois qu'il avait découvert son fils, c'était à l'église, un soir, quand sa mère l'amenait pour prier. L'enfant avait déjà cinq ans. Il se souvenait du choc reçu. Légèrement timide, le garçon s'était avancé vers lui pour lui adresser un large sourire et le salue. il se rappelait alors avoir reconnu ses propres traits quand lui-même était enfant. Il lui avait cependant tourné le dos. Pendant plusieurs mois, il refusait de le voir, de contempler le fruit cette paternité non désirée puis un étrange sentiment de fierté, mêlé d'amour, s'était peu à peu éveillé. Aujourd'hui, il regrettait ses choix. Pourquoi avait-il rejeté sa mère ? Pourquoi n'avait-il pas su accepter cet enfant tombé du Ciel plus tôt ? Les choses auraient été différentes autrement, il en était persuadé.
Ils arrivèrent finalement devant la boutique. Thierry hésita avant de frapper. Irène était-elle déjà là ? A cet instant, le bébé hurla à leurs oreilles.
"Si ta mère est là, Grace, je crois qu'elle va bientôt nous ouvrir."
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
Irène avait eu la surprise de retrouver trois dames devant sa boutique en arrivant. Ces dernières avaient désiré entrer mais Irène avait réussi à leur faire entrer qu’elle était fermée toute la journée. Seule la plus jeune avait résisté en la suppliant de rafraîchir une robe. La perspective de broderies apaisantes l’avait fait céder. Elle avait pris la robe en la promettant pour le lendemain après-midi.
Irène était ensuite montée rapidement à l’étage, chercher tout ce qu’elle possédait. L’argent qu’elle cachait dans plusieurs coffres, aux quatre coins de la pièce. Sa mère lui avait enseigné les cachettes, là où on ne pensait pas à aller, ce qui était trop évident ou bien difficile à repérer. Chacune de ses cachettes étaient minutieusement étudiées, identique à celle de sa chambre d’adolescente puis de sa chambre de femme. Dans l’un d’eux, elle tomba sur le chapelet qu’Antoine lui avait rapporté de St Jacques de Compostelle. Un magnifique chapelet en argent, avec des pierres bleues, qu’elle ne sortait qu’aux occasions exceptionnelles. Elle déposa un baiser sur les perles avant de rassembler les derniers sous dans une bourse. Il y avait en tout 9457 rilchs très précisément. Elle soupira, priant pour que ce soit assez. Des pleurs, qu’elle identifia rapidement comme ceux de Ludovic l’attirèrent en bas.
Grâce n’avait pas tout compris de ce qu’il s’était passé. Apparemment, Tristan et Alexandre allaient bien, mais on n’avait rien voulu lui dire d’autre. Elle ne comprenait pas pourquoi diable le père Thierry avait-il prit un bourse. Cependant, elle ne disait rien. Sa mère disait qu'elle était encore trop jeune, qu'elle pourrait lui expliquer mieux un jour. Alors comme elle ne voulait pas fâcher sa mère, elle obéissait. Lorsqu'ils arrivèrent, elle fut contente de rentrer chez eux. Oh l'église était jolie, mais elle n'aimait jamais y rester très longtemps. Irène leur ouvrit presque aussitôt.
- J'espère que je ne vous ai pas trop fait attendre. Entrez mon père. Je vais nourrir Ludovic, puis j'irai.
- Tu iras où ?
Alors qu'Irène prenait son puîné, elle passa une main sur la joue de Grâce.
- Je vais aller chercher Alexandre et Tristan. Ils vont bientôt revenir à la maison.
Irène était ensuite montée rapidement à l’étage, chercher tout ce qu’elle possédait. L’argent qu’elle cachait dans plusieurs coffres, aux quatre coins de la pièce. Sa mère lui avait enseigné les cachettes, là où on ne pensait pas à aller, ce qui était trop évident ou bien difficile à repérer. Chacune de ses cachettes étaient minutieusement étudiées, identique à celle de sa chambre d’adolescente puis de sa chambre de femme. Dans l’un d’eux, elle tomba sur le chapelet qu’Antoine lui avait rapporté de St Jacques de Compostelle. Un magnifique chapelet en argent, avec des pierres bleues, qu’elle ne sortait qu’aux occasions exceptionnelles. Elle déposa un baiser sur les perles avant de rassembler les derniers sous dans une bourse. Il y avait en tout 9457 rilchs très précisément. Elle soupira, priant pour que ce soit assez. Des pleurs, qu’elle identifia rapidement comme ceux de Ludovic l’attirèrent en bas.
Grâce n’avait pas tout compris de ce qu’il s’était passé. Apparemment, Tristan et Alexandre allaient bien, mais on n’avait rien voulu lui dire d’autre. Elle ne comprenait pas pourquoi diable le père Thierry avait-il prit un bourse. Cependant, elle ne disait rien. Sa mère disait qu'elle était encore trop jeune, qu'elle pourrait lui expliquer mieux un jour. Alors comme elle ne voulait pas fâcher sa mère, elle obéissait. Lorsqu'ils arrivèrent, elle fut contente de rentrer chez eux. Oh l'église était jolie, mais elle n'aimait jamais y rester très longtemps. Irène leur ouvrit presque aussitôt.
- J'espère que je ne vous ai pas trop fait attendre. Entrez mon père. Je vais nourrir Ludovic, puis j'irai.
- Tu iras où ?
Alors qu'Irène prenait son puîné, elle passa une main sur la joue de Grâce.
- Je vais aller chercher Alexandre et Tristan. Ils vont bientôt revenir à la maison.
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
Quand Irène ouvrit la porte, Thierry lui adressa un petit sourire, trahissant à la fois la gêne et le plaisir de la voir. Il lui rendit son fils qu'elle allait rapidement nourrir. Il sortit ensuite de sa soutane la lourde bourse et la posa sur le comptoir, prête à prendre.
"Voici ma part. Il y a 2000 rilchs en tout. Avec vos économies, ma part... et ce que ma sœur mettra, si elle a su être économe, elle nous sauvera."
A cet instant, Grace intervint pour demander des explications. Thierry ressentit alors un lourd abattement. Cette journée était décidément épuisante. il s'assit sur la chaise et adressa un pâle sourire à l'enfant.
"Si tout va bien. Il y a toujours une part de risques.. Si Dyonis veut les acheter... Si un noble a une lubie... Le Roi a mis une mode des infirmes. Tristan est atypique et pourrait susciter un intérêt, Alex, lui, est instruit, ça peut éventuellement plaire pour animer des soirées... N’espérez pas trop, Irène."
"Voici ma part. Il y a 2000 rilchs en tout. Avec vos économies, ma part... et ce que ma sœur mettra, si elle a su être économe, elle nous sauvera."
A cet instant, Grace intervint pour demander des explications. Thierry ressentit alors un lourd abattement. Cette journée était décidément épuisante. il s'assit sur la chaise et adressa un pâle sourire à l'enfant.
"Si tout va bien. Il y a toujours une part de risques.. Si Dyonis veut les acheter... Si un noble a une lubie... Le Roi a mis une mode des infirmes. Tristan est atypique et pourrait susciter un intérêt, Alex, lui, est instruit, ça peut éventuellement plaire pour animer des soirées... N’espérez pas trop, Irène."
Re: [9 Septembre 1597] Un réveil chez Irène [Terminé]
Irène prit l'argent, même si elle se sentait gênée. Elle avait toujours refusé l'aide de Joseph ou Marc pour s'installer à Braktenn, entendant se débrouiller seule. Seulement, ici, ce n'était pas pour elle.
- Très bien.
Irène dégrafa son corset pour nourrir Ludovic. Le coquin avait faim. Ses yeux brillait alors qu'il tétait goulûment. Cependant, la phrase de Thierry la fit cesser de sourire. Sans se retourner, elle lui répondit.
- C'est vous qui m'avez dit la première fois de garder confiance. Alors je le ferai. Les garçons méritent que nous essayons, quand bien même cette somme ne suffira pas.
S'ensuivit un silence. Irène se concentra sur Ludovic. Elle priait pour que son bébé à naître, ainsi que ses enfants ne subissent jamais un sort pareil.
- Très bien.
Irène dégrafa son corset pour nourrir Ludovic. Le coquin avait faim. Ses yeux brillait alors qu'il tétait goulûment. Cependant, la phrase de Thierry la fit cesser de sourire. Sans se retourner, elle lui répondit.
- C'est vous qui m'avez dit la première fois de garder confiance. Alors je le ferai. Les garçons méritent que nous essayons, quand bien même cette somme ne suffira pas.
S'ensuivit un silence. Irène se concentra sur Ludovic. Elle priait pour que son bébé à naître, ainsi que ses enfants ne subissent jamais un sort pareil.
Page 3 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Sujets similaires
» [12 Septembre 1597] Réveil à la prévôté [Terminé]
» [14 septembre, au matin] Le réveil des filles [Terminé]
» [10 Décembre 1597] Un réveil surprise [Terminé]
» [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
» [8 septembre 1597] À la criée [Terminé]
» [14 septembre, au matin] Le réveil des filles [Terminé]
» [10 Décembre 1597] Un réveil surprise [Terminé]
» [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
» [8 septembre 1597] À la criée [Terminé]
Page 3 sur 4
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum