[6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
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[6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
Bélyl s'était rendu en trottinant à l'église, plutôt gaie. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas été prié dans un lieu saint et cela lui manquait. Elle avait assuré à Tristan qu'elle pouvait y aller seule, pour ne pas le déranger. Elle sourit en entrant par la grande porte. Elle s'inclina dès qu'elle entra. mère Suzanne lui avait toujours enseigné qu'on entrait dans une maison et qu'en conséquence, il fallait dire bonjour. Tout sourire, elle parcourut tout d'abord en silence l'édifice qu'elle n'avait jamais prit le temps d'explorer.
Elle s'émerveilla de cette église qui, malgré sa modestie, était bien plus grand que tout ce qu'elle avait pu connaître, que ce soit dans sa petite ville natale ou au couvent. Elle leva le nez pour profiter des arc-boutants en souriant et s'arrêta sur chaque vitrail avant d'enfin se poser dans une petit chapelle. Elle lissa sa robe en admirant la superbe statue de Notre-Dame. Ce n'était pas aussi jolie que celle de la Garde à son goût mais au moins, elle pouvait lui permettre de se sentir en paix et en connexion avec la Dame d'en Haut.
Bélyl prit une grande inspiration puis joignit les mains tout en commençant à prier.
Je vous salue Marie, peine de grâce, le Seigneur est avec vous et vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus, le fruit de vos entrailles est bénie. Faites que l'accouchement de ma tante se passe bien. Faites que mon père nous revienne toujours victorieux. Faites qu'oncle Matthieu nous éclaire toujours de sa sagesse. Faites que le commerce d'oncle Marc soit toujours florissant. Faites que ma sœur s'épanouisse au couvent. Faites que mon frère et ma mère se portent bien. Faites qu'on me trouve un bon mari
Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
Alduis entra dans l’église. Il ne savait même pas pourquoi il le faisait. Il n’y aurait pas Alexandre, puisque son maître était rentré, et il ne croyait pas davantage en un quelconque Dieu depuis hier. Non, vraiment, il ne savait pas. Peut-être simplement parce qu’il ne faisait pas si chaud que cela dehors et qu’il n’avait pas pris de veste ? L’église était fraîche mais les quelques cierges allumés réchauffaient l’atmosphère, au moins un peu.
Alduis descendit les marches pour arriver dans la nef. Il frotta ses mains l’une contre l’autre en soufflant à l’intérieur. Il jeta un regard circulaire sur le moment. Il n’y avait personne, du moins à première vue. Il n’avait encore jamais croisé personne. Si on exceptait Alexandre, bien entendu, et Eldred la veille. À croire que cette église était désertée. Il ne s’en plaignait pas, loin de là.
Comme il était entré, autant faire un tour maintenant. Alduis n’était pas croyant, certes, et ce ne serait pas pour demain qu’il le deviendrait. Il était exactement persuadé que le ciel était vide. Cela ne l’empêchait pas pourtant, d’apprécier dans une certaine mesure la grandeur du lieu. Il y avait, dans ces grandes voûtes, une certaine élégance. Peut-être que ce qu’il s’y passait avec Alexandre n’était pas hors de propos non plus pour expliquer cette nouvelle impression.
Ses bottes claquèrent dans la nef. Il ne remarqua pas tout de suite la jeune fille, seule fidèle du lieu, agenouillée dans une chapelle, en train de prier. En fait, il ne la remarqua que lorsque ses pas l’en rapprochaient inexorablement. Et c’était parce qu’il était occupé à la regarder, précisément, qu’il ne vit pas non plus la bouteille qui traînait au beau milieu du chemin, abandonnée là par on ne savait quel manant. Bouteille vide, qu’il heurta dans un grand bruit de verre et qui manqua de lui faire perdre l’équilibre.
La bouteille alla heurter la jeune croyante et un pas de plus, et Alduis lui tombait dessus. Mais il parvint à rester debout, en se rattrapant au mur. Sans surprise, cela avait surpris la jeune femme de sa prière. Pour une fois qu’il n’avait eu l’intention de ne déranger personne en plein recueillement. Il lui adressa un sourire contrit et se pencha pour récupérer la bouteille :
— Excusez-moi, mademoiselle, je me suis pris le pied dans… cette bouteille.
Une bouteille d’alcool, d’ailleurs, à y regarder de plus près. Dans une église. Alduis n’était peut-être pas un modèle de piété, mais enfin, il savait tout de même que s’il y avait bien une chose qui ne collait pas avec religion c’était bien boisson - et cela malgré la rime ! Il haussa des épaules pour lui-même et revint vers la fille - qui semblait très jeune.
— Vous n’avez pas de mal ?
Alduis descendit les marches pour arriver dans la nef. Il frotta ses mains l’une contre l’autre en soufflant à l’intérieur. Il jeta un regard circulaire sur le moment. Il n’y avait personne, du moins à première vue. Il n’avait encore jamais croisé personne. Si on exceptait Alexandre, bien entendu, et Eldred la veille. À croire que cette église était désertée. Il ne s’en plaignait pas, loin de là.
Comme il était entré, autant faire un tour maintenant. Alduis n’était pas croyant, certes, et ce ne serait pas pour demain qu’il le deviendrait. Il était exactement persuadé que le ciel était vide. Cela ne l’empêchait pas pourtant, d’apprécier dans une certaine mesure la grandeur du lieu. Il y avait, dans ces grandes voûtes, une certaine élégance. Peut-être que ce qu’il s’y passait avec Alexandre n’était pas hors de propos non plus pour expliquer cette nouvelle impression.
Ses bottes claquèrent dans la nef. Il ne remarqua pas tout de suite la jeune fille, seule fidèle du lieu, agenouillée dans une chapelle, en train de prier. En fait, il ne la remarqua que lorsque ses pas l’en rapprochaient inexorablement. Et c’était parce qu’il était occupé à la regarder, précisément, qu’il ne vit pas non plus la bouteille qui traînait au beau milieu du chemin, abandonnée là par on ne savait quel manant. Bouteille vide, qu’il heurta dans un grand bruit de verre et qui manqua de lui faire perdre l’équilibre.
La bouteille alla heurter la jeune croyante et un pas de plus, et Alduis lui tombait dessus. Mais il parvint à rester debout, en se rattrapant au mur. Sans surprise, cela avait surpris la jeune femme de sa prière. Pour une fois qu’il n’avait eu l’intention de ne déranger personne en plein recueillement. Il lui adressa un sourire contrit et se pencha pour récupérer la bouteille :
— Excusez-moi, mademoiselle, je me suis pris le pied dans… cette bouteille.
Une bouteille d’alcool, d’ailleurs, à y regarder de plus près. Dans une église. Alduis n’était peut-être pas un modèle de piété, mais enfin, il savait tout de même que s’il y avait bien une chose qui ne collait pas avec religion c’était bien boisson - et cela malgré la rime ! Il haussa des épaules pour lui-même et revint vers la fille - qui semblait très jeune.
— Vous n’avez pas de mal ?
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Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
Bélyl était si concentrée qu'elle ne fit pas vraiment attention au léger bruit de bottes qui résonnait sur les dalles. Cependant, le fracas verré lui fit ouvrir les yeux. Ces derniers s'arrondirent de surprise en voyant que c'était une bouteille qui venait de rebondir contre sa robe. Elle resta un moment éberluée avant de relever le nez. Le bout du sien faillit bien en rencontrer un autre, celui d'un jeune homme qui venait de se retenir au mur avec une certaine adresse. Aussitôt, elle rougit.
Le jeune lui adressa la parole. Avait-elle le droit de lui parler ? Et elle qui était partie sans chaperon... Quelle inconvenance ! Sa mère serait furieuse si jamais elle l'apprenait, cela pourrait bien ruiner sa réputation et l'empêcher de faire un beau mariage ! Elle observa un peu à la dérobée le jeune homme. Après tout, il ne semblait pas méchant ou particulièrement gueux et il s'était tout de même excusé... Le rose resta pour colorer ses joues mais elle parvint à bredouiller.
- Oh ce... ce n'est rien... ne vous en faites pas, je vais bien...
Elle gardait son regard fixé sur ses pieds autant que possible mais finit par froncer les sourcils en se rendant compte de l'absurdité de la situation.
- Mais, grand Dieu, que fait cette bouteille ici ?
Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
La jeune fille releva la tête, et tomba - littéralement - nez à nez avec lui. Aussitôt, Alduis eut un mouvement de recul incontrôlé et le teint de porcelaine de son interlocutrice vira à une teinte plus colorée.
Alduis se redressa définitivement, pour s’excuser. Il ne savait pas ce que cette bouteille pouvait bien faire ici mais les faits étaient là : sa présence était bel et bien réelle. Y avait-il réellement des fidèles qui buvaient dans les églises ? Les chrétiens étaient des hypocrites. N’était-ce pas pire, que de faire de tels écarts, quand on était croyante ? Aux yeux d’Alduis, c’était surtout une manière pour se réserver une place pour ce Paradis imaginaire.
Le rose teintait toujours les joues de la jeune fille et Alduis ne savait pas ce qu’il était censé dire pour les sortir d’embarras. Hormis présenter ses excuses en reprenant la bouteille. La situation semblait hautement improbable. Avec quelques bredouillements, elle lui répondit. Alduis hocha la tête, en cherchant que rajouter. Maintenant qu’il s’était excusé, la situation était encore plus malaisante.
La jeune fille le regardait le moins possible. Finalement, elle finit par demander - et Alduis n’aurait su dire si elle s’adressait réellement à lui, ou si elle ne parlait qu’à elle-même. Pourtant, il se sentit obligé de répondre :
— Je ne saurais dire.
Il se râcla la gorge et se présenta, pour occuper le silence :
— Je… Alduis de Fromart. Enchanté.
Et il lui tendit la main pour la saluer, comme il l’aurait fait en rencontrant un militaire. Avant de se rendre compte que ce n’était pas une manière de faire. Il laissa retomber sa main le long de son corps. En espérant que, peut-être, elle ne s’en offusquerait pas.
Alduis se redressa définitivement, pour s’excuser. Il ne savait pas ce que cette bouteille pouvait bien faire ici mais les faits étaient là : sa présence était bel et bien réelle. Y avait-il réellement des fidèles qui buvaient dans les églises ? Les chrétiens étaient des hypocrites. N’était-ce pas pire, que de faire de tels écarts, quand on était croyante ? Aux yeux d’Alduis, c’était surtout une manière pour se réserver une place pour ce Paradis imaginaire.
Le rose teintait toujours les joues de la jeune fille et Alduis ne savait pas ce qu’il était censé dire pour les sortir d’embarras. Hormis présenter ses excuses en reprenant la bouteille. La situation semblait hautement improbable. Avec quelques bredouillements, elle lui répondit. Alduis hocha la tête, en cherchant que rajouter. Maintenant qu’il s’était excusé, la situation était encore plus malaisante.
La jeune fille le regardait le moins possible. Finalement, elle finit par demander - et Alduis n’aurait su dire si elle s’adressait réellement à lui, ou si elle ne parlait qu’à elle-même. Pourtant, il se sentit obligé de répondre :
— Je ne saurais dire.
Il se râcla la gorge et se présenta, pour occuper le silence :
— Je… Alduis de Fromart. Enchanté.
Et il lui tendit la main pour la saluer, comme il l’aurait fait en rencontrant un militaire. Avant de se rendre compte que ce n’était pas une manière de faire. Il laissa retomber sa main le long de son corps. En espérant que, peut-être, elle ne s’en offusquerait pas.
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Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
Il recula aussi. Ils s'en porteraient bien mieux tous les deux alors elle était bien loin de s'en plaindre ! Il s'excusa alors et elle inclina la tête, ne sachant que faire d'autre. Pour sa part, elle se demandait aussi ce que pouvait bien faire là cette pauvre bouteille. Cependant, ses suppositions étaient bien plus innocentes. Un soudard avait dû entrer et l'oublier ou un enfant de corps aura fait une maladresse en laissant tomber la bouteille censée contenir le vin qui devait être béni.
Elle secoua la tête puis se rendit compte à la question d'Alduis qu'il n'était en effet pas très poli de bredouiller ainsi sans même se présenter. Nerveuse, elle remit une mèche derrière son oreille et se redressa.
- Sans doute était-ce quelque chose de bête. Ça arrive.
Elle s'étonna ensuite de le voir tendre la main et quand il la laissa retomber, elle sourit avec indulgence en tendant la sienne.
- Nous pouvons nous dire bonjour ainsi, si vous voulez. J'ai l'habitude quand je vais voir mon père à la caserne. Je suis Bélyl Cassin, fille du général Joseph Cassin.
Ses lèvres se redressèrent avec sincérité. Il avait l'air sympathique, quoiqu'un peu réservé. Alduis... Alduis... C'était étrange, cela lui disait quelque chose...
Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
Cette situation avait décidément quelque chose d'absurde. Une bouteille dans une église, qui avait failli le faire trébucher sur une jeune fille occupée à prier. Comme si voir Alduis de Fromart dans un bâtiment religieux n'amenait déjà pas en soi son lot de questions.
Elle était nerveuse, et pour contrôler cette gêne, elle vint replacer cette mèche derrière son oreille. Peut-être aurait-il la laisser retourner à ses vœux, mais à la place, il lui tendit la main et se présenta. Mais c'était là bien au contraire aux lois de la société. D'autant plus quand on croisait une jeune femme. Mal à l'aise, il ne fit donc pas un geste. Jusqu'à ce qu'elle lève la main à son tour.
Alduis ne put retenir le haussement de sourcils, qui regardait les doigts fins, qui semblaient faits de porcelaine, se tendre vers lui, en attendant la poignée de main. Son hésitation fut de courte durée. La seconde d'après, il prenait sa paume dans la sienne et la serrait vigoureusement.
Cela eut le bénéfice de le mettre immédiatement à l'aise, comme si ce simple geste dépassait ses difficultés sociales évidentes. Mais ce fut de courte durée, car aussitôt après, elle lui retournait les présentations.
Bélyl Cassin, la fille de Joseph Cassin.
— C'est vous la fille que...
Mais oui, c'était ça. Son esprit ne le trompait pas. C'était elle. L'une de celle avec qui son père avait envisagé de le marier. La fille du général, dont le nom s'associait automatiquement avec les brumes du typhus. Il s'arrêta brutalement au milieu de sa phrase, avalant la fin. Bon sang, mais pourquoi ne pouvait-il pas échapper à sa vie chaotique quelques minutes ? C'était trop demander ?
Pourtant, elle ne semblait pas avoir fait le rapprochement. Peut-être que son père ne lui avait jamais parlé de lui, au fond ? Il se mit à l'espérer secrètement. Après tout, il se pouvait très bien que ce n'est jamais été le cas ...
Mais cette pensée, celle de se dire que son père avait dans l'idée de les fiancer, le dérangeait subitement. Il voulut chasser les images qui s'imposaient dans son esprit en tâchant de sourire :
— Je vous souhaite donc le bonjour, mademoiselle. Je peux faire quelque chose pour me faire pardonner ce navrant accident ?
Mais il cherchait surtout à détourner ses pensées de ce maudit mariage.
— Votre père est un grand homme, lâcha-t-il ensuite, sans transition. Il mérite le respect. Je suppose que vous devez être fière d'être sa fille.
Elle était nerveuse, et pour contrôler cette gêne, elle vint replacer cette mèche derrière son oreille. Peut-être aurait-il la laisser retourner à ses vœux, mais à la place, il lui tendit la main et se présenta. Mais c'était là bien au contraire aux lois de la société. D'autant plus quand on croisait une jeune femme. Mal à l'aise, il ne fit donc pas un geste. Jusqu'à ce qu'elle lève la main à son tour.
Alduis ne put retenir le haussement de sourcils, qui regardait les doigts fins, qui semblaient faits de porcelaine, se tendre vers lui, en attendant la poignée de main. Son hésitation fut de courte durée. La seconde d'après, il prenait sa paume dans la sienne et la serrait vigoureusement.
Cela eut le bénéfice de le mettre immédiatement à l'aise, comme si ce simple geste dépassait ses difficultés sociales évidentes. Mais ce fut de courte durée, car aussitôt après, elle lui retournait les présentations.
Bélyl Cassin, la fille de Joseph Cassin.
— C'est vous la fille que...
Mais oui, c'était ça. Son esprit ne le trompait pas. C'était elle. L'une de celle avec qui son père avait envisagé de le marier. La fille du général, dont le nom s'associait automatiquement avec les brumes du typhus. Il s'arrêta brutalement au milieu de sa phrase, avalant la fin. Bon sang, mais pourquoi ne pouvait-il pas échapper à sa vie chaotique quelques minutes ? C'était trop demander ?
Pourtant, elle ne semblait pas avoir fait le rapprochement. Peut-être que son père ne lui avait jamais parlé de lui, au fond ? Il se mit à l'espérer secrètement. Après tout, il se pouvait très bien que ce n'est jamais été le cas ...
Mais cette pensée, celle de se dire que son père avait dans l'idée de les fiancer, le dérangeait subitement. Il voulut chasser les images qui s'imposaient dans son esprit en tâchant de sourire :
— Je vous souhaite donc le bonjour, mademoiselle. Je peux faire quelque chose pour me faire pardonner ce navrant accident ?
Mais il cherchait surtout à détourner ses pensées de ce maudit mariage.
— Votre père est un grand homme, lâcha-t-il ensuite, sans transition. Il mérite le respect. Je suppose que vous devez être fière d'être sa fille.
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Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
Bélyl se détendit et ne put retenir un sourire amusé quand il haussa un sourcil alors qu'elle lui retournait son geste. Elle étonnait toujours quand elle faisait cela. Sa mère aurait peut-être même dit que ce n'était pas tout à fait digne d'une demoiselle, que les jeunes filles bien élevées auraient plutôt exigé un baisemain. Cependant, la situation était déjà suffisamment inconvenante, alors tant qu'à faire...
Elle s'illumina lorsqu'il lui rendit son geste. c'était agréable, il ne semblait pas la juger et même être plutôt content. Cependant, son hésitation ensuite la refroidit. Avait-elle dit une bêtise ? Elle n'espérait pas...
- Eh bien, je...
Oui, elle était la fille de son père mais était-ce bien ce qu'il voulait dire ? Elle fronça un peu les sourcils. Alduis... mais si, elle était censée savoir !
Soudain, la réponse lui apparue. La suite de la phrase aussi.
La fille que mon père veut me donner en mariage.
Elle rougit aussitôt. Mais quelle inconvenance ! Seule, dans une église, avec un prétendant ! Quand son père... non, quand sa mère surtout le saurait... Elle reprit une couleur pivoine. Dieu, que c'était étrange... Elle se surprit à le regarder un peu plus attentivement. Lui, son fiancé ? Elle resta un moment interdite. C'était vraiment très étrange. Elle déglutit.
- Oh... non, je... enfin rien je pense vous êtes... vous êtes vraiment tout excusé... Et puis, ce n'était pas votre faute si cette bouteille trainait là, vous avez même failli lui devoir une belle bosse !
Elle secoua ensuite la tête. c'était idiot de bredouiller autant... Et puis, après tout, ce n'était qu'un homme comme les autres, cela ne changeait rien. Surtout qu'il enchaîna sur son père, d'une façon qu'elle ne comprit pas totalement mais elle fut ravie d'enchaîner. Un sourire naquit sur ses lèvres.
- C'est vrai et c'est gentil à vous de le dire... Vous le connaissez, n'est-ce pas ?
Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
Bélyl, puisque c'était son nom, semblait subitement mal à l'aise. Et lui aussi, à vrai dire. Il se racla la gorge. Il devait se concentrer ailleurs que sur ces maudites images qui continuaient de s'imposer dans son esprit. Peut-être que dans quelques temps ... ? Oh mais quel cauchemar.
À voir les joues de la jeune fille, qui passèrent de ce rosé timide à ce rouge cramoisi, il sut qu'elle venait de faire le rapprochement aussi. Ce qui était loin de rendre la situation plus agréable. Vraiment très, très loin. Il avait subitement envie de partir loin d'ici. Pourquoi cette bouteille traînait-elle là, déjà, et pourquoi avait-il décidé d'entrer dans cette maudite église ?!
La dite-bouteille était toujours dans sa main, et il faillit la jeter sur le sol, pour la briser, mais il se retint juste à temps. Ce serait une mauvaise idée. Il ne voulait pas l'effrayer... Quoique. S'il lui faisait suffisamment peur, elle refuserait de se marier avec lui. Il avait entendu dire que Joseph ne souhaitait pas marier ses filles à n'importe qui. Et alors...
Mais non. Ce n'était pas la solution. Elle ou une autre, les choses resteraient les mêmes. Son père le marierait, et qu'importe quelle femme deviendrait sa fiancée, ce serait du pareil au même pour lui. Elle était certes très jolie, il ne le niait pas. Elle était délicate, et, ... qu'avait dit son père déjà, sur elle ? Ah oui ! Qu'elle était absolument charmante. Il soupira. Sans vouloir insulter la jeune femme bien sûr, mais il préférait les militaires que dirigeaient ce cher Joseph.
Elle bafouillait, et il ne savait pas si cela le faisait se sentir moins seul dans sa maladresse ou s'il ne s'en trouvait que plus mal à l'aise encore. Il manqua de dire qu'il aurait sans doute préféré avoir une bosse, plutôt que de la croiser, mais jugea cela inapproprié. Pour se rassurer, il referma les mains autour de ses couteaux et acquiesça, pour dire d'une voix qu'il contrôlait de son mieux :
— Dans ce cas, je suis soulagé.
En réalité, ce n'était absolument pas le cas, et il aurait suffit de baisser les mains sur ses jointures blanchies autour de ses armes pour le savoir.
Parler de Joseph, ou du moins le respect — un peu entaché par cette histoire de typhus — qu'il avait pour lui, avait au moins le mérite de changer de sujet. Il lui suffisait juste de repousser les images qui inondaient aussitôt son esprit.
— Depuis que je suis entré dans l'armée, oui, répondit-il. Je l'ai admiré... avant.
À voir les joues de la jeune fille, qui passèrent de ce rosé timide à ce rouge cramoisi, il sut qu'elle venait de faire le rapprochement aussi. Ce qui était loin de rendre la situation plus agréable. Vraiment très, très loin. Il avait subitement envie de partir loin d'ici. Pourquoi cette bouteille traînait-elle là, déjà, et pourquoi avait-il décidé d'entrer dans cette maudite église ?!
La dite-bouteille était toujours dans sa main, et il faillit la jeter sur le sol, pour la briser, mais il se retint juste à temps. Ce serait une mauvaise idée. Il ne voulait pas l'effrayer... Quoique. S'il lui faisait suffisamment peur, elle refuserait de se marier avec lui. Il avait entendu dire que Joseph ne souhaitait pas marier ses filles à n'importe qui. Et alors...
Mais non. Ce n'était pas la solution. Elle ou une autre, les choses resteraient les mêmes. Son père le marierait, et qu'importe quelle femme deviendrait sa fiancée, ce serait du pareil au même pour lui. Elle était certes très jolie, il ne le niait pas. Elle était délicate, et, ... qu'avait dit son père déjà, sur elle ? Ah oui ! Qu'elle était absolument charmante. Il soupira. Sans vouloir insulter la jeune femme bien sûr, mais il préférait les militaires que dirigeaient ce cher Joseph.
Elle bafouillait, et il ne savait pas si cela le faisait se sentir moins seul dans sa maladresse ou s'il ne s'en trouvait que plus mal à l'aise encore. Il manqua de dire qu'il aurait sans doute préféré avoir une bosse, plutôt que de la croiser, mais jugea cela inapproprié. Pour se rassurer, il referma les mains autour de ses couteaux et acquiesça, pour dire d'une voix qu'il contrôlait de son mieux :
— Dans ce cas, je suis soulagé.
En réalité, ce n'était absolument pas le cas, et il aurait suffit de baisser les mains sur ses jointures blanchies autour de ses armes pour le savoir.
Parler de Joseph, ou du moins le respect — un peu entaché par cette histoire de typhus — qu'il avait pour lui, avait au moins le mérite de changer de sujet. Il lui suffisait juste de repousser les images qui inondaient aussitôt son esprit.
— Depuis que je suis entré dans l'armée, oui, répondit-il. Je l'ai admiré... avant.
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Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
Bélyl rentra un peu plus les épaules en sentant que la situation déplaisait fortement au jeune homme. Et si... et si c'était elle qui ne lui plaisait pas ? Cette pensée la fit se sentir tout à coup entièrement vide. On lui avait toujours dit qu'elle était jolie, brillante, pleine d'esprit mais si ce n'était pas le cas ? Et si d'autres, comme lui, la trouvaient au contraire trop fade et refusaient tous de la prendre en mariage ? Quelle honte ce serait... Elle déglutit, les yeux brillants. Elle aurait voulu lui demander pourquoi mais craignit ne faire qu'aggraver les choses. Ce n'était pas vraiment la bonne solution. Elle prit une grande inspiration et osa le regarder de nouveau. Sa réponse fut très mécanique et lui fit pencher la tête. que lui arrivait-il ? Il semblait si soucieux et si... crispé... Elle ne put s'empêcher de voir ses doigts qui tremblaient et qui se serraient. Craignait-il quelque chose ? Selon les rumeurs, c'étaient plutôt censé être l'inverse même si son père lui avait dit de ne pas trop y prêter attention.
L'enchaînement ne fut pas aussi heureux qu'elle l'aurait cru et elle resta un peu interdite face à la réponse d'Alduis pour le moins étrange. Elle fronça les sourcils.
- Comment ça, avant ? Avant quoi ?
Et pourquoi ne plus l'admirer ? Son père n'avait jamais rien fait de répréhensible, au contraire et c'était même un homme bon et généreux avec ses soldats. Qui pourrait donc lui en vouloir et pour quelle obscure raison ? Tout cela n'avait aucun sens, pas plus que cette discussion en définitive...
Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
On aurait dit que la situation venait, en l'espace de quelques secondes, de cristalliser une gêne sans pareille. Alduis ne savait plus où se mettre et visiblement, la jeune femme non plus. Elle avait même rentré la tête dans les épaules.
Alduis ne savait pas s'y prendre. Sûrement que n'importe qui d'autre aurait trouvé quelque chose pour détendre l'atmosphère, mais pas lui. Non, lui, il n'avait trouvé que de la rendre encore plus lourde.
Il n'avait pas réfléchi en parlant. Les choses étaient venues d'elle-même, avant qu'il ne puisse même penser à les retenir. Et voilà qu'il venait de dire à la fille du général, sans une hésitation, que s'il avait un jour admiré son père, ce n'était plus le cas maintenant.
Et espérer que la nuance passée qu'il avait donné à sa phrase soit passée inaperçue aurait été trop demandé. Bien sûr qu'elle avait entendu. Bien sûr qu'elle releva aussitôt.
Avant.
Alduis lui-même n'aurait su décrire ce qu'il s'était passé en lui lorsqu'il avait croisé Joseph durant cette réunion à la cours. Depuis le typhus, c'était la première fois qu'il le revoyait. Il n'avait auparavant jamais réalisé à quel point cet épisode avait entaché sa vision de l'homme.
Pourquoi ne l'avait-il pas achevé ?Pourquoi s'était-il octroyé ce pouvoir de préserver la vie, quand Alduis demandait à ce qu'on lui la prenne ? Quoi qu'on en dise, ces paroles n'avaient pas été les propos délirants d'un malade. C'étaient même les seules choses qu'il avait dites en toute lucidité, et dont il se souvenait par conséquent. Joseph l'avait enchaîné à la vie, si solidement que deux ans après, Alduis était toujours désespérément vivant.
En attendant, il ne pouvait décemment pas répondre cela à sa fille. Parce qu'elle le regarderait avec des yeux hallucinés. Personne ne comprenait à quel point il se sentait vide. Alors il haussa des épaules. Et quitte à paraître froid, il s'en fichait ouvertement, répondit :
— C'est entre moi et votre père.
Alduis ne savait pas s'y prendre. Sûrement que n'importe qui d'autre aurait trouvé quelque chose pour détendre l'atmosphère, mais pas lui. Non, lui, il n'avait trouvé que de la rendre encore plus lourde.
Il n'avait pas réfléchi en parlant. Les choses étaient venues d'elle-même, avant qu'il ne puisse même penser à les retenir. Et voilà qu'il venait de dire à la fille du général, sans une hésitation, que s'il avait un jour admiré son père, ce n'était plus le cas maintenant.
Et espérer que la nuance passée qu'il avait donné à sa phrase soit passée inaperçue aurait été trop demandé. Bien sûr qu'elle avait entendu. Bien sûr qu'elle releva aussitôt.
Avant.
Alduis lui-même n'aurait su décrire ce qu'il s'était passé en lui lorsqu'il avait croisé Joseph durant cette réunion à la cours. Depuis le typhus, c'était la première fois qu'il le revoyait. Il n'avait auparavant jamais réalisé à quel point cet épisode avait entaché sa vision de l'homme.
Pourquoi ne l'avait-il pas achevé ?Pourquoi s'était-il octroyé ce pouvoir de préserver la vie, quand Alduis demandait à ce qu'on lui la prenne ? Quoi qu'on en dise, ces paroles n'avaient pas été les propos délirants d'un malade. C'étaient même les seules choses qu'il avait dites en toute lucidité, et dont il se souvenait par conséquent. Joseph l'avait enchaîné à la vie, si solidement que deux ans après, Alduis était toujours désespérément vivant.
En attendant, il ne pouvait décemment pas répondre cela à sa fille. Parce qu'elle le regarderait avec des yeux hallucinés. Personne ne comprenait à quel point il se sentait vide. Alors il haussa des épaules. Et quitte à paraître froid, il s'en fichait ouvertement, répondit :
— C'est entre moi et votre père.
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Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
Bélyl fronça un peu plus les sourcils. Toute cette situation devenait de plus en plus étrange et cela ne lui plaisait pas. Il lui semblait ressentir comme une nuée de poix qui se répandait au-dessus d'eux et rendait cette église et surtout cette petite chapelle bien sombre.
C'est surtout le vide dans les yeux du jeune homme qui lui fit presque peur. on aurait dit qu'il ne ressentait rien. Ne considérait rien à ce qu'il se passait. Comme si c'était une coquille vide de vie qui se tenait devant elle. Son teint blafard n'arrangeait rien. Elle déglutit, s'exhortant au courage. Ce n'était qu'un homme perdu qui avait buté dans une bouteille, que diable - comme le dirait si bien son père !
Elle se redressa un peu à sa réplique et à son hochement d'épaule si nonchalant. Ah, il voulait jouer à ça ? Elle se leva et le toisa, aidée par la petite marche qui séparait la chapelle du reste de l'église. Au moins, elle ne se sentait pas ridicule, même si son interlocuteur restait bien plus grand qu'elle. Elle croisa les bras, adoptant ainsi une posture dans laquelle on pouvait clairement reconnaitre le général et le fixa dans les yeux avec un sourcil haussé.
- Il me semble que cela me concerne aussi. Si votre père m'a choisi comme prétendante pour vous, j'imagine que nous serons amené à nous revoir. Et si vous avez un problème avec mon père, je souhaite que vous me le disiez.
Elle renifla légèrement, se laissant emporter par le courant de ses pensées.
- Et mon père est un homme très bon et généreux, je doute qu'il ait pu vous faire le moindre mal. Si cela se trouve, c'est même juste un malentendu et en ce cas, je compte le régler !
Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
La jeune femme s’était relevée. Elle le regardait désormais, droit dans les yeux, debout sur une petite marche qui lui ajoutait quelques centimètres. Mais malgré cela, elle devait tout de même légèrement incliner la tête vers l’arrière, puisqu’elle demeurait plus petite que lui. Alduis ne broncha pas.
Pourtant, sous ce regard - elle avait beau être une gamine qu’il dépassait largement - il se sentait vulnérable. Elle avait croisé les bras et dans cette position, solidement campée sur ses jambes, elle avait quelque chose, un air de famille flagrant, avec son père. Alduis se sentait subitement démuni devant cette autorité improvisée, mais qui dépassait de loin sa confiance en soi, pour l’écraser avec d’autant plus de facilité.
— Il me semble que cela me concerne aussi, répliqua-t-elle d’un ton sans appel.
Ils seraient certainement amenés à se revoir, certes, même si Alduis aurait préféré que ce ne soit jamais le cas. Se marier représentait toujours la même corvée à ses yeux. Parce que qui disait mariage, disait enfants, et qui disait enfants parlaient de couches communes. Il n’y avait rien d’extraordinaire là-dedans, et une partie de lui s’en voulait de devoir entraîner une femme - qui aurait certainement mériter mieux - dans ce cercle-là.
Bélyl renifla. Elle reprit aussitôt après.
— Il n’y aucun malentendu.
Alduis savait très bien ce qu’il lui reprochait. De l’avoir privé de ce repos dont il avait eu envie - dont il avait toujours envie.
De toute évidence, la jeune femme attendait une réponse. Elle demeurait stoïquement plantée sur ses deux pieds, perchée sur sa petite marche. Elle était bien fluette à côté de lui et, au fond, pas bien dangereuse. Elle ne pouvait pas le forcer - concrètement - à dire quelque chose, s’il n’en ressentait pas l’envie. Il se redressa, comme s’il voulait paraître encore plus grand qu’il ne l’était déjà.
— Et qu’est-ce que vous allez faire, si je refuse de vous le dire ? Qui est-ce que vous comptez impressionner, avec vos bras croisés ?
Pourtant, c’était mépris gratuit et injustifié. Il devait se rendre à l’évidence : il était impressionné par cette posture digne qu’elle conservait en face de lui, malgré leurs différences évidentes de taille et de force.
Pourtant, sous ce regard - elle avait beau être une gamine qu’il dépassait largement - il se sentait vulnérable. Elle avait croisé les bras et dans cette position, solidement campée sur ses jambes, elle avait quelque chose, un air de famille flagrant, avec son père. Alduis se sentait subitement démuni devant cette autorité improvisée, mais qui dépassait de loin sa confiance en soi, pour l’écraser avec d’autant plus de facilité.
— Il me semble que cela me concerne aussi, répliqua-t-elle d’un ton sans appel.
Ils seraient certainement amenés à se revoir, certes, même si Alduis aurait préféré que ce ne soit jamais le cas. Se marier représentait toujours la même corvée à ses yeux. Parce que qui disait mariage, disait enfants, et qui disait enfants parlaient de couches communes. Il n’y avait rien d’extraordinaire là-dedans, et une partie de lui s’en voulait de devoir entraîner une femme - qui aurait certainement mériter mieux - dans ce cercle-là.
Bélyl renifla. Elle reprit aussitôt après.
— Il n’y aucun malentendu.
Alduis savait très bien ce qu’il lui reprochait. De l’avoir privé de ce repos dont il avait eu envie - dont il avait toujours envie.
De toute évidence, la jeune femme attendait une réponse. Elle demeurait stoïquement plantée sur ses deux pieds, perchée sur sa petite marche. Elle était bien fluette à côté de lui et, au fond, pas bien dangereuse. Elle ne pouvait pas le forcer - concrètement - à dire quelque chose, s’il n’en ressentait pas l’envie. Il se redressa, comme s’il voulait paraître encore plus grand qu’il ne l’était déjà.
— Et qu’est-ce que vous allez faire, si je refuse de vous le dire ? Qui est-ce que vous comptez impressionner, avec vos bras croisés ?
Pourtant, c’était mépris gratuit et injustifié. Il devait se rendre à l’évidence : il était impressionné par cette posture digne qu’elle conservait en face de lui, malgré leurs différences évidentes de taille et de force.
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Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
Bélyl avait l'impression que malgré son allure un peu ridicule, il fallait bien le dire, elle arrivait à l'impressionner. Elle leva un peu plus le menton. Cependant, quelque chose n'allait pas. Elle se serait attendu à ce qu'il soit immédiatement plus cassant et autoritaire, comme le serait un homme voire même qu'il la force à décroiser les bras. Cette position avait parfois fort déplu, notamment à certains de ses grands-oncles. Mais au contraire, son père, lui, en riait toujours et elle en riait avec lui. De plus, cela faisait toujours forte impression. Alors elle avait gardé cette petite habitude.
Malgré tout, elle sentait chez son interlocuteur quelque chose. Quelque chose de différent. Comme une fragilité que peu de gens laissaient paraître avec autant de... était-ce de la lassitude ? Pour quelle raison ? D'où venait donc le problème de se mystérieux prétendant ? Elle se trouva soudain bien curieuse à cet égard.
Aucun malentendu, hein ? Si, forcément ! Bélyl n'en démordrait pas, son père n'avait rien à se reprocher. S'il s'était passé quelque chose, c'était forcément involontaire. Ou alors il avait pris une de ses remarques, un de ses gestes pour du mépris ? C'était absurde, son père était toujours si chaleureux avec tout le monde...
Sa réponse suivante la fit froncer le nez. Elle se redressa un peu.
- Je ne vais pas vous forcer si vous ne le voulez pas mais sachez que j'aimerai tirer cette affaire au clair. Mon père ne ferait jamais de mal à un soldat, physiquement ou mentalement et même s'il le faisait, ce serait bien involontairement et dès qu'il saurait, il irait immédiatement s'excuser. Et puis, ce n'est jamais bon de ruminer de vieilles rancœurs sans s'expliquer. Cela ne fait que gâcher des relations qui pourraient être excellentes.
Elle haussa ensuite un sourcil, comme parfaitement indifférente à son mépris affiché.
- Et vous, comptez-vous me faire peur avec votre teint blafard, vos cheveux en bataille, votre dos voûté et votre air à peine réveillé ?
Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
Elle semblait un peu surprise. Pas grand chose, rien de vraiment perceptible. Mais comme s'il n'avait pas fait quelque chose à laquelle elle s'était attendue — et même préparée. De là à savoir quoi. Il y avait un monde. Une infinité de mondes, pour être précis.
Elle attendait une réponse. Mais elle ne pouvait pas le forcer à la donner. Elle était un petit chat, entêté certainement, mais qu'aurait-elle pu faire de plus, sinon relever le menton ?
Alduis n'avait pas envie d'en parler, et il la regardait dans les yeux. Les siens étaient bleus et glaciaux. Ceux de la jeune femme étaient noisettes et chaleureux en xomparaoson, même si décidés. Restait à savoir lequel des deux céderait le premier.
Elle ne le forcerait pas, s'il n'avait pas envie d'en parler ? Eh bien, c'était fort simple.
— Dans ce cas, inutile d'aller plus loin. Je ne veux pas.
L'avoir confié à Eldred la veille était déjà de trop. Le typhus, c'était sa plus grande peur, sa plus grande honte, et sa plus grande blessure. L'avouer, c'était remettre un bout de son âme entre des mains qui n'étaient pas les siennes. Et il ne s'en sentait pas prêt. Surtout pas en sachant qu'il y avait de fortes chances qu'il finisse, probablement, marié avec elle.
— On peut faire du mal à quelqu'un et rester convaincu que l'on a fait le bien. Tout dépend du point de vue où l'on se place.
Après tout, refuser de tuer un malade, il n'y avait pas de honte à cela. Nulle mauvaise intention. Même Alduis en avait conscience. Il n'empêchait, cette action avait laissé une marque indélébile dans son ventre.
— Je suis persuadé que votre père ne comprendrait pas. Et que vous non plus, par ailleurs.
Sa réplique suivante le laissa un moment interdit. Non, bien sûr. Il n'était pas effrayant, elle avait raison. Ou bien, si, il faisait peur... aux enfants qui s'apprêtaient à dormir. Pourtant, s'il avait voulu, il aurait pu lui faire peur. Il aurait suffi de deux gestes. Quelques secondes. Mais rien.
— Je vous retourne la question. À qui voulez-vous faire impression, avec votre teint de porcelaine, vos cheveux fins, vos bras croisés et vos bonnes intentions, Bélyl ? Votre père ne vous a jamais dit que ce monde grouillait de vermine ?
Elle attendait une réponse. Mais elle ne pouvait pas le forcer à la donner. Elle était un petit chat, entêté certainement, mais qu'aurait-elle pu faire de plus, sinon relever le menton ?
Alduis n'avait pas envie d'en parler, et il la regardait dans les yeux. Les siens étaient bleus et glaciaux. Ceux de la jeune femme étaient noisettes et chaleureux en xomparaoson, même si décidés. Restait à savoir lequel des deux céderait le premier.
Elle ne le forcerait pas, s'il n'avait pas envie d'en parler ? Eh bien, c'était fort simple.
— Dans ce cas, inutile d'aller plus loin. Je ne veux pas.
L'avoir confié à Eldred la veille était déjà de trop. Le typhus, c'était sa plus grande peur, sa plus grande honte, et sa plus grande blessure. L'avouer, c'était remettre un bout de son âme entre des mains qui n'étaient pas les siennes. Et il ne s'en sentait pas prêt. Surtout pas en sachant qu'il y avait de fortes chances qu'il finisse, probablement, marié avec elle.
— On peut faire du mal à quelqu'un et rester convaincu que l'on a fait le bien. Tout dépend du point de vue où l'on se place.
Après tout, refuser de tuer un malade, il n'y avait pas de honte à cela. Nulle mauvaise intention. Même Alduis en avait conscience. Il n'empêchait, cette action avait laissé une marque indélébile dans son ventre.
— Je suis persuadé que votre père ne comprendrait pas. Et que vous non plus, par ailleurs.
Sa réplique suivante le laissa un moment interdit. Non, bien sûr. Il n'était pas effrayant, elle avait raison. Ou bien, si, il faisait peur... aux enfants qui s'apprêtaient à dormir. Pourtant, s'il avait voulu, il aurait pu lui faire peur. Il aurait suffi de deux gestes. Quelques secondes. Mais rien.
— Je vous retourne la question. À qui voulez-vous faire impression, avec votre teint de porcelaine, vos cheveux fins, vos bras croisés et vos bonnes intentions, Bélyl ? Votre père ne vous a jamais dit que ce monde grouillait de vermine ?
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Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
Bélyl esquissa une moue. Pourquoi ça ne marchait pas ? Avec sa tante, ça marchait tout le temps et avec sa grand-mère aussi du peu qu'elle s'en souvenait ! Peut-être parce qu'elle n'était pas encore mère... Quoiqu'il en soit, il faudrait plus pour le faire parler, mais quoi ? Elle était à court d'idée... Elle soupira.
- Vous êtes têtu... J'essaie de vous aider, moi, vous croyez vraiment que c'est en vous fermant comme une huître et en gardant tout ça pour vous que ça va s'arranger ? Et même si ce n'est pas avec moi, ce que je peux comprendre, vous me connaissez à peine, vous devriez en parler avec mon père. Il m'a toujours dit que dans une armée, c'était la cohérence et la cohésion des troupes qui étaient décisives.
La suite accentua un peu plus sa moue. Elle le regarda un peu par en-dessous.
- Et ça vous arrive de parler autrement que par énigme ? Et justement, ce que vous évoquez, c'est tout à fait ce que j'appelle un malentendu. Si on n'est pas capable de dire à une personne qu'elle nous a blessé alors qu'elle pensait bien faire, c'est qu'on est un idiot buté. Parler, c'est ce qui nous éloigne des bêtes, il faudrait songer à se servir de ce don, au risque de s'empoisonner l'existence.
Elle soupira et leva les yeux au ciel.
- Oh, pauvre malheureux... Alors personne ne vous comprend, comme c'est triste... Vraiment, même moi, j'ai passé l'âge de dire ce genre de sottises. C'est une bonne excuse que vous me sortez-là, rien d'autre.
Elle prit ensuite une grande inspiration et mit ses poings sur ses hanches.
- En effet, j'en suis informée, merci.
Elle ne put retenir un petit sourire à la fin.
- Mais personne et c'est bien là mon avantage. Qui pourrait penser qu'une frêle jeune fille comme moi pourrait...
Elle n'acheva pas sa phrase et fonça sur Alduis, le ceinturant. Cependant, elle glissa un peu sur la marche et ne parvint pas vraiment à le retourner comme son père le lui avait appris. Jugeant qu'elle n'était déjà pas très bonne sur ses appuis, elle renonça à brandir également son petit canif et préféra en rester à le plaquer au sol, les genoux sur son torse et les deux mains plaquant ses épaules au sol. Cherchant à dissimuler son semi-échec, elle renifla et releva la tête.
- Alors, comment est la pauvre petite jeune fille sans défense ?
Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
Bélyl soupira. Alduis ne broncha pas. Elle essayait de l’aider ? Eh bien, elle n’avait qu’à arrêter. Il n’avait fait que trébucher sur une bouteille et ne lui avait jamais demandé quoi que ce soit d’autre. Il ne savait même pas pourquoi il était resté. Il était de bonne humeur en entrant dans l’église, mais son calme s’effilochait petit à petit. La tension revenait en lui, comme un poison. Et plus elle parlait, plus Alduis se refermait.
— … c’est qu’on est un idiot buté.
Ce fut plus fort que lui : il fit un pas en avant, subitement menaçant comme si on venait de le mordre. Il la toisa, de haut en bas, et il ne restait dans son regard qu’une flamme brûlante - et, plus au fond, davantage cachée, une flamme douloureuse. Il se retint juste à temps de faire quelque chose qu’il aurait regretté. Il souffla l’air entre ses dents pour contrôler ses nerfs qui s’étaient électrisés d’un coup.
— Dites que je suis un idiot si ça vous chante, siffla-t-il, en contrôlant mal toute la haine qui revenait se glisser en lui, je me fiche de ce que vous pensez de moi. Je n’ai pas besoin de vous. Ni de personne.
Il renifla ostensiblement et allait faire demi-tour, quand la jeune femme prit de nouveau la parole. Il s’arrêta et gonfla ses poumons d’air.
— Oh, pauvre malheureux… Alors personne ne vous comprend, comme c’est triste...
Il volte-face et refit les deux pas qu’il avait fait en sens inverse et la poussa contre le mur. Il plongea ses yeux au fond des siens et répondit d’une voix rendue rauque par cette soudaine rage qui déferlait dans ses veines.
— Parce que vous savez ce que c’est, peut-être, d’entendre sans cesse des voix dans votre tête ? Vous savez ce que c’est de se rappeler de chaque jour de votre vie avec précision, jusqu’au temps qu’il faisait quand vous aviez sept ans ?
Bien sûr que non, elle ne savait pas. Et personne ne comprenait non plus. Il se rendit compte qu’il avait toujours gardé les mains sur ses épaules, pour la maintenir contre le mur, et serra les dents. Il fit un pas en arrière et cracha par terre. Il se fichait que ce soit une église, il se fichait que ce ne soit pas chrétien et très irrespectueux de ce lieu saint.
Elle était jeune, elle était maigrelette et il pariait que bien que son père soit général, elle avait été préservée de bien des choses. Elle pouvait savoir que le monde était plein de vermine, mais l’avait-elle déjà sincèrement expérimenté ? Il en doutait. Et ce n’était pas parce que… Elle combla subitement la distance entre eux pour le ceinturer et, l’effet de surprise jouant, le plaquer au sol. Avant qu’il n’est eu le temps de réaliser ce qui venait de se passer, elle avait les mains sur ses épaules et les genoux sur son torse. Il ne chercha pas à se dégager, il savait d’avance que ce serait inutile.
— Je n’ai jamais dit que vous étiez sans défense. J’ai juste dit que vos bonnes intentions ne feront pas changer le monde. Et je n’ai pas changé d’avis. Que feriez-vous devant un homme qui vous supplie de l’achever ? Vous le regarderiez mourir en lui refusant cet ultime salut ?
— … c’est qu’on est un idiot buté.
Ce fut plus fort que lui : il fit un pas en avant, subitement menaçant comme si on venait de le mordre. Il la toisa, de haut en bas, et il ne restait dans son regard qu’une flamme brûlante - et, plus au fond, davantage cachée, une flamme douloureuse. Il se retint juste à temps de faire quelque chose qu’il aurait regretté. Il souffla l’air entre ses dents pour contrôler ses nerfs qui s’étaient électrisés d’un coup.
— Dites que je suis un idiot si ça vous chante, siffla-t-il, en contrôlant mal toute la haine qui revenait se glisser en lui, je me fiche de ce que vous pensez de moi. Je n’ai pas besoin de vous. Ni de personne.
Il renifla ostensiblement et allait faire demi-tour, quand la jeune femme prit de nouveau la parole. Il s’arrêta et gonfla ses poumons d’air.
— Oh, pauvre malheureux… Alors personne ne vous comprend, comme c’est triste...
Il volte-face et refit les deux pas qu’il avait fait en sens inverse et la poussa contre le mur. Il plongea ses yeux au fond des siens et répondit d’une voix rendue rauque par cette soudaine rage qui déferlait dans ses veines.
— Parce que vous savez ce que c’est, peut-être, d’entendre sans cesse des voix dans votre tête ? Vous savez ce que c’est de se rappeler de chaque jour de votre vie avec précision, jusqu’au temps qu’il faisait quand vous aviez sept ans ?
Bien sûr que non, elle ne savait pas. Et personne ne comprenait non plus. Il se rendit compte qu’il avait toujours gardé les mains sur ses épaules, pour la maintenir contre le mur, et serra les dents. Il fit un pas en arrière et cracha par terre. Il se fichait que ce soit une église, il se fichait que ce ne soit pas chrétien et très irrespectueux de ce lieu saint.
Elle était jeune, elle était maigrelette et il pariait que bien que son père soit général, elle avait été préservée de bien des choses. Elle pouvait savoir que le monde était plein de vermine, mais l’avait-elle déjà sincèrement expérimenté ? Il en doutait. Et ce n’était pas parce que… Elle combla subitement la distance entre eux pour le ceinturer et, l’effet de surprise jouant, le plaquer au sol. Avant qu’il n’est eu le temps de réaliser ce qui venait de se passer, elle avait les mains sur ses épaules et les genoux sur son torse. Il ne chercha pas à se dégager, il savait d’avance que ce serait inutile.
— Je n’ai jamais dit que vous étiez sans défense. J’ai juste dit que vos bonnes intentions ne feront pas changer le monde. Et je n’ai pas changé d’avis. Que feriez-vous devant un homme qui vous supplie de l’achever ? Vous le regarderiez mourir en lui refusant cet ultime salut ?
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Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
Bélyl le sentit soudain se tendre. Peu importe, cela voulait dire qu'elle touchait juste et elle comptait bien aller au bout ! Elle fronça un peu les sourcil en voyant son regard s'embraser. Mais cela ne semblait pas être qu'un feu de colère il semblait aussi... triste. Elle secoua la tête alors que la voix de son interlocuteur se faisait menaçante. Elle n'avait pas peur, il ne lui ferait certainement rien mais elle trouvait ça triste. Comment comptait-il faire s'il restait aussi renfermé.
- Ça, c'est ce que vous pensez ou ce dont vous essayez de vous convaincre...
Il faillait s'en aller, ce qui la fit soupirer mais revint à certains de ses mots. Il la plaqua contre le mur. Non mais... qu'est-ce qu'il espérait faire là ? Elle fronça encore davantage les sourcils en espérant qu'il réaliserait l'ampleur de sa bêtise. Heureusement qu'il n'avait personne ! Hormis le Seigneur qui devait être tout aussi désolé qu'elle. Tout ce qu'elle constatait ce que se réfugier dans la violence ne l'aidait vraiment pas. Elle haussa un sourcil quand il parla de nouveau.
- Non, mais il y a certainement d'autres personnes que moi à qui ça arrive. Vous n'êtes pas tout seul, ça j'en suis certaine et c'est pour ça que vous feriez sans doute bien de vous ouvrir un peu aux autres. Je suis prête à parier que certains ont vécu ce que vous avez vécu même si vous ne voulez pas dire ce que c'est. Vous avez des compagnons d'armes, non ? Ne sont-ils pas là pour vous soutenir ?
Son moment d'inattention lui permit de lui prouver qu'elle n'était pas qu'une frêle demoiselle en détresse. Toutes les jeunes filles, à son humble avis, étaient capable d'être aussi courageuse que Mathilde, son héroïne préférée de roman, elle en était convaincue ! Elle se surpris cependant elle-même à réussir à le maintenir au sol avec une attaque si pitoyable. Si son père la voyait... Et surtout, ce n'était pas une position très convenable. Elle rosit un peu mais se ressaisit. Après tout, il n'y avait personne et elle pourrait toujours dire s'être défendue. Elle pencha la tête à la réponse d'Alduis.
- Et si on ne commence pas par de bonnes intentions, où débute-on ? Et puis, moi, je suis une femme, je ne peux pas vraiment faire autre chose, surtout pas à mon âge pour le moment. Vous, vous êtes un noble et un soldat, vous avez presque tous les droits. Il y a plus de part d'action pour vous.
Elle afficha un air un peu plus interloqué à la suite. De quoi parlait-il ? Pourquoi cet exemple ? Comme si elle avait senti qu'ils ne jouaient plus, elle glissa sur le sol marbré de l'église, restant assise et observant son drôle d'interlocuteur. Elle posa un poing contre sa joue.
- Je ne sais pas. J'imagine que je ne peux pas savoir avant d'être dans la situation. Mais mon père m'a déjà dit que, parfois, il avait préféré achever des ennemis plutôt que de les laisser souffrir. Alors j'imagine que c'est parfois faire preuve de charité, mais seulement si on est sûr qu'il n'y a plus aucun espoir. Un peu comme le dit Sénèque. J'ai traduit ses lettres pour apprendre le latin et il disait dans une qu'un de ses amis prenait connaissance le mieux possible de sa maladie pour savoir si vraiment il n'y avait plus rien à faire. En ce cas, il serait parti de lui-même.
Elle songea que ce n'était peut-être pas bien de parler d'un péché dans l'église et rosit de nouveau. Mais après tout, elle ne faisait que citer un ancien sage...
Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
Il n'était pas seul à se souvenir que le 18 juillet 1575, il y avait eu un grand arc-en-ciel ou que le 9 septembre 1585, il y avait eu un vent à décoiffer ? Il en doutait. D'ailleurs, il ne l'aurait souhaité à personne. C'était trop de poids, trop de souvenirs qui revenaient à l'impromptu. Parfois, il aurait préféré la malédiction de l'oubli, plutôt que ça. Oublier son propre nom lui semblait plus réjouissant.
Elle n'entendait pas de voix comme lui, alors elle ne pouvait pas comprendre ce que c'était. De se sentir acculé comme un lapereau par d'énormes chiens de chasse affamés qui n'attendaient que de déchiqueter leur proie. De les entendre débattre dans sa propre tête comme s'il n'était pas là, comme s'il était un enfant qu'il fallait tenir éloigner des conversations d'adulte.
— Vous avez pas des compagnons d'armes, non ? Ne sont-ils pas là pour vous soutenir ?
Alduis ne put s'empêcher de rire aigrement. Des compagnons d'armes. Ceux qui l'auraient pu étaient morts, presque tous, décapités, gangrenés, disparus, réduits en bouillie sous un cheval. Quant aux autres… leurs regards n'étaient pas du soutien, loin de là. Pas quand il se sentait fondre de l'intérieur à chaque fois qu'il croisait leurs yeux ou qu'il entendait leurs voix graves. Il ne répondit rien, quelques instants plongés dans ses souvenirs, dans les images brûlantes qu'il avait enregistré malgré lui.
Quelques instants qui lui coutèrent cher lorsque la jeune fille lui démontra qu'elle savait se défendre. Il n'en doutait pas pourtant, elle n'aurait pas eu besoin de se sentir obligée de le lui prouver… à moins si elle ne cherchait à se le prouver à elle-même.
Il perçut la légère teinte rosée que prirent ses joues. Il ne fit aucun commentaire. Finalement, elle abandonna sa position dominante mais vint s'asseoir à côté de lui. Alduis ne bougea pas, comme si elle était toujours au-dessus de lui à l'immobiliser.
Que ferait-elle, si elle trouvait un homme qui la suppliait de l'achever ? Se contenterait-elle de le regarder agoniser ? Qu'aurait-elle fait, à sa place, en face de Camille, d'Ariste et de tous ces mourants à qui il avait offert la mort la plus digne possible ?
Elle répondit, en appuyant son visage sur son poing. Alduis resta allongé, les yeux perdus dans les voûtes plus hautes, comme on se perd dans une horizon infinie.
— Et s'il n'a plus envie de vivre, même s'il y a encore de l'espoir, vous le forceriez à rester ?
Sans s'en apercevoir, il se tourna sur le côté, en lui tournant le dos et en se roulant en boule, mais il continuait d'écouter néanmoins, quand bien même il n'en donnait plus l'impression.
Elle n'entendait pas de voix comme lui, alors elle ne pouvait pas comprendre ce que c'était. De se sentir acculé comme un lapereau par d'énormes chiens de chasse affamés qui n'attendaient que de déchiqueter leur proie. De les entendre débattre dans sa propre tête comme s'il n'était pas là, comme s'il était un enfant qu'il fallait tenir éloigner des conversations d'adulte.
— Vous avez pas des compagnons d'armes, non ? Ne sont-ils pas là pour vous soutenir ?
Alduis ne put s'empêcher de rire aigrement. Des compagnons d'armes. Ceux qui l'auraient pu étaient morts, presque tous, décapités, gangrenés, disparus, réduits en bouillie sous un cheval. Quant aux autres… leurs regards n'étaient pas du soutien, loin de là. Pas quand il se sentait fondre de l'intérieur à chaque fois qu'il croisait leurs yeux ou qu'il entendait leurs voix graves. Il ne répondit rien, quelques instants plongés dans ses souvenirs, dans les images brûlantes qu'il avait enregistré malgré lui.
Quelques instants qui lui coutèrent cher lorsque la jeune fille lui démontra qu'elle savait se défendre. Il n'en doutait pas pourtant, elle n'aurait pas eu besoin de se sentir obligée de le lui prouver… à moins si elle ne cherchait à se le prouver à elle-même.
Il perçut la légère teinte rosée que prirent ses joues. Il ne fit aucun commentaire. Finalement, elle abandonna sa position dominante mais vint s'asseoir à côté de lui. Alduis ne bougea pas, comme si elle était toujours au-dessus de lui à l'immobiliser.
Que ferait-elle, si elle trouvait un homme qui la suppliait de l'achever ? Se contenterait-elle de le regarder agoniser ? Qu'aurait-elle fait, à sa place, en face de Camille, d'Ariste et de tous ces mourants à qui il avait offert la mort la plus digne possible ?
Elle répondit, en appuyant son visage sur son poing. Alduis resta allongé, les yeux perdus dans les voûtes plus hautes, comme on se perd dans une horizon infinie.
— Et s'il n'a plus envie de vivre, même s'il y a encore de l'espoir, vous le forceriez à rester ?
Sans s'en apercevoir, il se tourna sur le côté, en lui tournant le dos et en se roulant en boule, mais il continuait d'écouter néanmoins, quand bien même il n'en donnait plus l'impression.
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
Ses paroles semblaient glisser sur lui. Elle ne comprenait pas, pourquoi faisait-il le mort ainsi ? Qu'avait-il à la fin ? Lorsqu'elle entendit son rire jaune à sa question, ses sourcils se haussèrent en une expression sincèrement désolée. Alors il n'avait pas d'amis ? Pas du tout ? Personne à qui parler. Mais c'était affreusement triste... Elle soupira. Ça n'allait pas être facile.
Il ne semblait pas la juger alors qu'elle se tenait sur lui. Tant mieux ! Et elle espérait qu'il ne dirait rien... Alors qu'il ne répondait pas et qu'elle se trouvait à son côté. Elle fronça alors les sourcils à sa nouvelle question. Elle écarquilla alors les yeux. Quelle sotte ! Elle parlait de lui ! C'était pour cela... Elle se mordit la lèvre, surtout en le voyant se retourner et se recroqueviller comme un enfant dans le ventre de sa mère. Elle soupira de nouveau puis se leva pour aller s'asseoir devant lui, afin qu'il la voit. Elle ne jugea pas opportun de lui mettre une main sur l'épaule. Pas encore.Elle lui offrit un regard sincèrement triste et compatissant.
- Je crois qu'on peut sans doute toujours trouver tout de même une raison pour rester. Des parents, des frères, des sœurs, des cousins, des amis, des connaissances, des compagnons ou... des chiens, des chats... (souriant) De la nourriture, un voyage, un endroit. Il y a peut-être bien quelque chose, non ?
Elle songea alors à quelque chose.
- Vous parliez de grande mémoire et de voix. Est-ce que vous êtes hypermnésique ? C'est peut-être là la cause de votre souffrance, j'ai lu que ça faisait parfois très mal. Et les voix dans votre tête vienne peut-être aussi de là. Bon, je vous avoue que je ne suis pas très calée sur le sujet, j'ai croisé le mot dans un traité de médecine... mais je pourrais peut-être chercher, il y a peut-être des solutions ou des remèdes. Ça vous ferait peut-être du bien si vous n'avez pas envie de parler.
Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
Alduis n’avait plus envie de la voir. Ni elle, ni personne d’autre. Alors il lui tourna le dos. C’était comme tourner volontairement le dos à son monde et perdre tout contact avec la réalité. Mais ce fut vain. Quelques secondes après et un infime soupir, la jeune femme revint s’asseoir dans son champ de vision, en face de lui. Alduis se cacha la tête dans les bras sans la regarder. Il ne voulait pas de son sourire compatissant. Ce fut d’une voix douce qu’elle affirma :
— Je crois qu’on peut sans doute toujours trouver tout de même une raison pour rester.
Quelle raison ? Lui n’en voyait plus depuis des années. Les jours s’enchaînaient, tous sans saveur, les aliments avaient le goût de cendres et la guerre était terminée. L’adrénaline des champs de bataille, celle qu’il le faisait se sentir vivant, ne coulerait plus dans ses veines avant encore bien longtemps.
Rester pour des parents ? Sa mère était morte, son père ne le voyait que comme un chien qui aboyait trop fort.
Pour des frères et des soeurs ? Il n’avait que Bérénice et elle saurait bien se débrouiller sans lui.
Des cousins ? des amis ? Ils se comptaient sur les doigts de la main. Sur un seul doigt, même. Eldred. Il n’en avait pas d’autre.
Il évitait les connaissances comme la peste, pour ne pas avoir à discuter inutilement.
Quant à Alexandre… Il haussa des épaules et se roula encore plus en boule, comme un enfant effrayé par le noir. Pourtant, un bref instant, il releva la tête et murmura :
— … et des chevaux, aussi ?
Parce qu’il n’y avait que Courage qu’il aimait et avec qui il se sentait vraiment lui-même. Ironie du sort s’il se reconnaissait davantage dans les yeux de sa jument ?
— Vous parliez de grande mémoire et de voix. Est-ce que vous êtes hypermnésique ?
Une lueur passa au fond des yeux d’Alduis et puis… elle s’éteignit aussi vite qu’elle n’avait fait son apparition. Et il répondit simplement, d’une voix éteinte :
— Non. Je suis juste fou. Rien d’autre.
Parce que les gens sains d’esprit n’entendaient pas de voix. Et s’il ne l’était pas, dans ce cas, il n’y avait qu’une seule solution : il était fou.
— Je crois qu’on peut sans doute toujours trouver tout de même une raison pour rester.
Quelle raison ? Lui n’en voyait plus depuis des années. Les jours s’enchaînaient, tous sans saveur, les aliments avaient le goût de cendres et la guerre était terminée. L’adrénaline des champs de bataille, celle qu’il le faisait se sentir vivant, ne coulerait plus dans ses veines avant encore bien longtemps.
Rester pour des parents ? Sa mère était morte, son père ne le voyait que comme un chien qui aboyait trop fort.
Pour des frères et des soeurs ? Il n’avait que Bérénice et elle saurait bien se débrouiller sans lui.
Des cousins ? des amis ? Ils se comptaient sur les doigts de la main. Sur un seul doigt, même. Eldred. Il n’en avait pas d’autre.
Il évitait les connaissances comme la peste, pour ne pas avoir à discuter inutilement.
Quant à Alexandre… Il haussa des épaules et se roula encore plus en boule, comme un enfant effrayé par le noir. Pourtant, un bref instant, il releva la tête et murmura :
— … et des chevaux, aussi ?
Parce qu’il n’y avait que Courage qu’il aimait et avec qui il se sentait vraiment lui-même. Ironie du sort s’il se reconnaissait davantage dans les yeux de sa jument ?
— Vous parliez de grande mémoire et de voix. Est-ce que vous êtes hypermnésique ?
Une lueur passa au fond des yeux d’Alduis et puis… elle s’éteignit aussi vite qu’elle n’avait fait son apparition. Et il répondit simplement, d’une voix éteinte :
— Non. Je suis juste fou. Rien d’autre.
Parce que les gens sains d’esprit n’entendaient pas de voix. Et s’il ne l’était pas, dans ce cas, il n’y avait qu’une seule solution : il était fou.
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Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
Bélyl avait l'impression que ses mots glissaient un peu sur lui. Malgré tout, elle n'était pas prête d'abandonner et un faible murmure d'Alduis l'éclaira. Elle sourit.
- Oui, des chevaux ! Je n'y ai pas pensé, je ne monte pas bien... Tu as un cheval, toi ?
Elle espérait le réveiller un peu... Elle vit soudain une lueur dans son regard. Est-ce qu'il se reconnaissait ? Est-ce que... mais ça passa trop vite. Bélyl esquissa une petite moue. Elle qui avait cru faire des progrès... Bon, c'était déjà ça. Elle secoua la tête.
- Moi, je ne vous trouve pas fou. Nous avons bien eu une discussion tout à fait sensée depuis plusieurs minutes. Et puis, si vous êtes hypermnésique, cela explique tous vos troubles.
Elle afficha le regard déterminé.
- Je vous trouverai des livres, vous verrez.
Elle soupira un peu avant de tendre une main vers lui en parlant d'une voix douce.
- Vous ne voulez pas vous relever ? Vous risquez d'attraper froid par terre.
Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
On pouvait rester pour des chevaux. Elle disait que c’était possible. Et cela lui évoqua tout de suite bien davantage de choses que n’importe quoi d’autre. À la question de la jeune femme, il hocha la tête, plus dynamique :
— Courage, dit-il, elle s’appelle Courage.
Il plongea ses yeux au fond des siens. Elle semblait être sûre de ce qu’elle avançait… Son regard était déterminé quand elle lui disait qu’elle ne le trouvait pas fou. Mais une conversation sensée suffisait-elle à le prouver ? Il en doutait.
Hypermnésique. Serait-ce seulement possible ? Il n’en savait rien. Mais il préférait ne pas avoir de faux espoirs, alors il ne répondit rien. Qui n’était pas sain d’esprit était fou. Les choses n’allaient pas plus loin.
Bélyl tendit la main vers lui, en lui intimant posément :
— Vous ne voulez pas vous relever ?
Alduis regarda la main tendue quelques secondes puis finalement, il se redressa sans la prendre. Il épousseta ses manches machinalement, pour occuper ses mains puis il jeta un œil vers les hautes portes de l’église. Au moins, personne n’avait été là pour voir. La bouteille traînait quelques pas plus loin : elle n’était plus au milieu du passage, c’était déjà cela. Sa présence restait d’ailleurs un mystère.
Soudain, il se tourna de nouveau vers Bélyl et proposa :
— Vous voulez voir Courage ? Elle est dehors.
— Courage, dit-il, elle s’appelle Courage.
Il plongea ses yeux au fond des siens. Elle semblait être sûre de ce qu’elle avançait… Son regard était déterminé quand elle lui disait qu’elle ne le trouvait pas fou. Mais une conversation sensée suffisait-elle à le prouver ? Il en doutait.
Hypermnésique. Serait-ce seulement possible ? Il n’en savait rien. Mais il préférait ne pas avoir de faux espoirs, alors il ne répondit rien. Qui n’était pas sain d’esprit était fou. Les choses n’allaient pas plus loin.
Bélyl tendit la main vers lui, en lui intimant posément :
— Vous ne voulez pas vous relever ?
Alduis regarda la main tendue quelques secondes puis finalement, il se redressa sans la prendre. Il épousseta ses manches machinalement, pour occuper ses mains puis il jeta un œil vers les hautes portes de l’église. Au moins, personne n’avait été là pour voir. La bouteille traînait quelques pas plus loin : elle n’était plus au milieu du passage, c’était déjà cela. Sa présence restait d’ailleurs un mystère.
Soudain, il se tourna de nouveau vers Bélyl et proposa :
— Vous voulez voir Courage ? Elle est dehors.
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Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
Bélyl sourit quand Alduis retrouva un peu de couleurs et d'énergie. Elle sourit quand il lui donna le nom de son cheval. C'était étrange, elle se sentait comme honorée de pouvoir connaître ne serait-ce que ce nom à cet animal. Il avait l'air d'être tellement important pour Alduis... Quand il la regarda, elle sourit de nouveau, tout en ayant l'air assurée. Il ne semblait pas la croire, pas encore... Mais elle lui montrerait, elle lui prouverait qu'il n'était pas fou. Elle en était certaine.
Il ne prit pas sa main, mais il s'était relevé. Elle le fit aussi, joyeuse. Au moins, elle avait l'impression d'avoir été un peu utile. Elle aurait cru qu'il s'en irait et qu'elle rentrerait de son côté mais il lui proposa quelque chose. Elle s'illumina.
- Oh oui, cela me plairait beaucoup ! Elle doit être très belle.
Elle le laissa partir devant et le suivit dès qu'il alla dehors, sagement.
Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
Le visage de la jeune femme s’illumina. Même celui d’Alduis semblait brutalement plus chaleureux. Comme si évoquer Courage suffisait à le dérider. Mais sa jument était à la fois sa meilleure amie et sa confidente. La seule à qui il racontait tout. Oh, certes, elle ne lui répondait pas et été pour ainsi dire aussi silencieuse qu’une pierre mais cela ne dérangeait pas Alduis. Loin de là. Il avait l’impression qu’elle le comprenait mieux que personne, avec ses grands yeux bruns humides…
Alduis passa le premier et il entendit les pas de Bélyl qui le suivaient. Sortant à l’extérieur, il s’arrêta là où il avait attaché la longe de Courage. Elle était là à attendre et chercher les quelques brins d’herbe qui luttait contre les pavés et le froid de plus en plus vigoureux. En les voyant, elle releva la tête et Alduis passa une main sur son encolure, avec certainement plus d’affection qu’il ne le faisait pour personne d’autre.
Il se tourna vers Bélyl et lui sourit. Il lui fit signe d’approcher et sans se soucier une seconde de quoi que ce soit, il lui prit la main et la posa sur le museau de la jument.
— Courage, voici Bélyl. Bélyl, voici Courage, les présenta-t-il, tout naturellement, comme on l’aurait fait de deux personnes.
Précisément comme si la jument allait répondre. Précisément comme si elle allait saluer d’une quelconque manière la jeune femme.
Alduis passa le premier et il entendit les pas de Bélyl qui le suivaient. Sortant à l’extérieur, il s’arrêta là où il avait attaché la longe de Courage. Elle était là à attendre et chercher les quelques brins d’herbe qui luttait contre les pavés et le froid de plus en plus vigoureux. En les voyant, elle releva la tête et Alduis passa une main sur son encolure, avec certainement plus d’affection qu’il ne le faisait pour personne d’autre.
Il se tourna vers Bélyl et lui sourit. Il lui fit signe d’approcher et sans se soucier une seconde de quoi que ce soit, il lui prit la main et la posa sur le museau de la jument.
— Courage, voici Bélyl. Bélyl, voici Courage, les présenta-t-il, tout naturellement, comme on l’aurait fait de deux personnes.
Précisément comme si la jument allait répondre. Précisément comme si elle allait saluer d’une quelconque manière la jeune femme.
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Re: [6 décembre 1597] Sous la Garde de Notre Dame [Terminé]
Alduis semblait tout à coup plus heureux, plus vivant. Bélyl, pour sa part, se sentait remplie de joie. Elle avait le sentiment d'avoir réellement bien agi, d'avoir aidé quelqu'un et cela la ravissait ! Aussi, elle avait hâte de voir se cheval, sans doute si noble et si gentil pour mériter tant d'affection. Dès qu'elle la vit, en sortant, elle afficha un grand sourire. Elle ne s'y connaissait pas beaucoup mais elle la trouvait très mignonne !
Elle se retint d'ailleurs d'aller tout de suite la caresser. Elle attendait l'autorisation d'Alduis, d'autant qu'il semblait bel et bien très attaché à cette jument. Il lui tapotait l'encolure comme son père tapoterait l'épaule d'un de ses soldats. Il existait un réel lien entre eux. Fort, puissant. Et très beau.
Elle fut surprise quand il prit sa main pour la poser sur le nez de Courage. Elle ne pensait qu'il l'autoriserait à une telle chose dès le début. Elle n'en fut que plus heureuse et caressa avec tendresse le poil doux de la bête.
- Bonjour, Courage ! Je suis très contente de te rencontrer ! Tu es très belle.
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