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[4 Janvier 1598] - En parfaite santé, finalement... [Terminé]

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Message par Éléonore de Fromart Dim 27 Déc - 17:20

Non, elle ne mentait pas. Elle ne savait vraiment pas si elle misait juste. Mais évidemment, elle savait qui était mort. Sa poigne se raffermit, traîtresse, sur son arme.

— Auguste ? Vous ne pensez tout de même pas que je tue tous les hommes qui me brisent le cœur ? voulut-elle plaisanter.

Il savait pour son fils ? Et alors ? Il devait aussi savoir que lorsque quelqu'un que l'on aimait était accablé de désirs si méprisés par la société – quand bien même elle ne l'aurait jamais jugé pour cela – on ne s'en vantait pas. Son Ariste, son parfait. Connaissant la version que le ministre avait de leur relation, elle l'avouerait encore moins.

Encore une fois, il touchait sa main. Elle n'avait rien à craindre ? Elle voulait bien le croire. Parce que de toute manière, cela reviendrait au même.

— Je peux parler librement ? Vraiment ? Alors je vais être honnête : je n'ai pas la vocation de jouer les intermédiaires entre votre fils et vous. Cela c'est...

Éléonore se souvenait trop bien de toutes ce fois où, épiant quand elle n'aurait pas dû, elle avait entendu son oncle répéter cette phrase : "je veux simplement comprendre.". Sur le même ton, à peu de choses près. Il se souvenait aussi le ton doux que Tante Anne usait pour lui expliquer combien leur Ariste adoré admirait son père et pourquoi il ne cessait de le contredire. Plus encore quand Ariste avait annoncé qu'il partait au combat. Tante Anne avait-elle compris pour les préférences de son fils unique ? Éléonore n'était jamais parvenue à le déterminer et aujourd'hui, c'était trop tard pour le lui demander.

— …le rôle d'une mère. Et ce n'est par conséquent pas le mien. Elle déglutit. Elle n'avait pas envie de tout gâcher, mais si elle devait choisir entre trahir Alduis et s'attirer l'antipathie de son père, elle n'aurait pas à douter bien longtemps : c'était tout réfléchi. Je ne doute pas que vous vouliez son bien au moins autant que moi, mais... Je pense que trahir ses confidences maintenant ne fera que me rendre indigne de la confiance qu'il m'a accordée. Et je ne pourrai plus prétendre le soutenir de quelque manière que ce fut après ça. D'autant que je ne sais certainement rien qui pourrait vous aider.

Pour justifier leur brouille, Éléonore expliqua comment, en lui apprenant ses fiançailles, Alduis lui avait brisé le coeur. Ce n'était même pas un mensonge, puisqu'ils savaient tous les deux que c'était faux. Mais évidemment, l'explication ne satisfit pas. Pourtant, cela aussi, il était hors de question qu'elle le dise. Alors... Pourquoi ne se montrait-elle pas ferme sur ce point ?

Mais... Un indice, ça ne voulait pas dire qu'il trouverait. Encore moins qu'elle devrait avouer quoi que ce fut concernant Alduis. Elle en avait plusieurs en tête. Plusieurs assez éloquents pour qui savait, mais absolument brumeux dès lors que l'on n'avait pas le contexte. Elle se sentait presque puissante lorsqu'elle lui soumettait des énigmes insolubles, qui lui semblaient pourtant tellement limpides. Ou... Ou quand elle en savait tout simplement plus que lui. C'avait quelque chose d'agréable.

Et pourtant, elle savait qu'il n'en était rien. Pauvre gourde ! À quoi jouait-elle ? Pourquoi ?

Pour savourer son trouble ? Pour le voir chercher la réponse au fond de ses yeux, et avoir une excuse pour lui retourner une lueur de défi sans pouvoir retenir un sourire espiègle ?

Tous les arguments du monde ? Vraiment ? interrogea-t-elle d'une moue dubitative.

Elle ne remarqua même pas qu'ils étaient arrivés avant qu'il ne lui rappelle l'excuse dont elle avait usé pour se débarrasser d'Eltinne. Elle ne réalisait toujours pas qu'ils étaient vraiment là. Et... Et maintenant ? Quoi ? Elle le remerciait de l'avoir conduite jusqu'ici et prenait congé ? Non, ça n'avait pas de sens... Tout comme le fait de venir jusqu'ici. Que faisait-elle là, en réalité ? Et puis... Elle préférait qu'il n'en sache rien.

— Je déteste transmettre les mauvaise nouvelles, répondit la jeune femme.

En réalité, elle avait peur de sa réaction. Elle avait peur de son opinion. Elle savait très bien qu'elle se comportait bêtement. Qu'elle était désespérément ridicule. Tant qu'elle en était la seule informée, cela ne faisait rien. Mais... Si quelqu'un pour qui elle avait autant d'estime l'apprenait...

Le véhicule s'était arrêté. Resserrant son manteau autour d'elle, Éléonore accepta de retourner dans la neige. Tellement de neige... Assez pour lui donner le courage d'enfiler ses gants.
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Message par Coldris de Fromart Lun 28 Déc - 14:41




Il nota sa poigne se refermer autour de son arme. Il pencha la tête de côté amusé par ses propos.

- Parce que vous en avez tué beaucoup ? Visez bien le cœur si vous devez me tuer un jour.

Il ne reposa plus d’autre question à la suite de cela. Il savait qu’elle ne dirait rien, mais un jour sans doute, il finirait par avoir les réponses qu’il cherchait. Ce qui l’intéressait n’était pas tant l’identité de ce mystérieux amant d’Alduis, brun et militaire qui était mort et lui avait brisé le cœur que de savoir comment ils en étaient venus à se disputer elle et Alduis.

Il eut un léger signer de la tête pour réaffirmer qu’elle était libre de parler. Ce dont elle ne se priva pas. Il eut un léger froncement de sourcil réprobateur, mais il apprécia sa franchise. Il fallait également reconnaitre qu’elle n’avait pas tort : mieux valait qu’elle garde la confiance de son fils. Coldris opina donc silencieusement avant de déclarer :

- Cela fait vingt et un ans que cette place est vacante, vous savez. Alors on fait comme on peut pour obtenir des informations. Puisque vous semblez bien connaitre mon fils vous devez savoir qu’il n’est pas du genre à se confier et encore moins à son père.

C’était ainsi depuis toujours et cela ne changerait jamais, quelle que soit la relation qui puisse se tisser entre eux. Quelque part, Alduis resterait toujours un étranger pour lui. C’était son aîné et de tous, c’était celui qu’il connaissait le moins. Tout avait toujours été difficile entre eux et la mort de sa femme n’avait finalement rien arrangé, bien au contraire. Il laissa ses pensées vagabonder jusqu’à leur arrivée à Fromart.

Coldris ouvrit la porte puis prit sa main pour l’aider à descendre les quelques marches.

- Ne vous en faites pas je suis devenu expert dans ce domaine annonça-t-il avec un large sourire. La neige crissait sous leur pas et tout cela lui donna une idée. Une idée pour obtenir un indice et surtout pour la faire enrager un peu, parce qu’elle était absolument charmante lorsqu’elle avait ce petit regard étincelant.
Il l’attira vers l’une des statues qui bordaient la cour d’honneur.

- Vous ne voulez toujours pas me donner un indice ? implora-t-il de ses grands yeux bleus.

Dans son dos, sa main racla un peu de neige, discrètement.

- Rien qu’un tout petit indice…

Il l’embrassa brièvement puis eut ce regard malicieux pour l’avertir de ce qui allait suivre. Mais trop tard ! Sa main s’ouvrit  dans son col et il déversa de la neige fraiche en riant comme son petit fils qui venait de faire un mauvais coup.

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Message par Éléonore de Fromart Lun 28 Déc - 21:10

Éléonore fit la moue. Le tuer, lui ? Et avouer qu'il serait capable de lui briser le cœur ?

— D'un simple regard, il faut se méfier.

Et c'était vrai. À son plus grand désarroi. Antoine, elle l'avait tué d'un simple regard. Un regard partagé avec Ariste, confirmant qu'il la choisirait toujours elle, envers et contre tout. Sans ce regard, cet imbécile ne se serait pas précipité dans le vide. D'une certaine manière, cet importun lui avait brisé le coeur : il avait blessé son tout. Et s'il n'avait pas existé, Ariste ne serait pas parti combattre dans cette guerre ridicule. Elle l'aurait toujours auprès d'elle. Elle serait heureuse.

— Oh ! Mais je n'ai pas l'intention d'en arriver là ! Nous nous quitterons en bons termes, n'est-ce pas ?

Oui. Dans un ultime rendez-vous, pour s'acquitter de ce qu'il lui resterait de dettes. Une dernière émotion. Une dernière fois cette agitation étrange dans ses entrailles. Et certainement un dernier baiser. C'était après, qu'elle pleurerait toutes les larmes de son corps et prendrait pleine conscience de la folie dévastatrice qui l'avait poussée dans les bras du premier venu... Qui serrait douloureusement son cœur a l'idée que quoi qu'il arrive, il ne lui restait qu'un peu plus de deux mois. Après, elle serait mariée. Et que ce fut à Gabriel ou à n'importe quel autre, elle n'aurait certainement plus l'occasion de le voir.

Deux mois et demi, en fait. Le garderait-elle aussi longtemps ? Avec un homme pareil, rien n'était moins sûr… Et pourtant… Pourtant, il semblait lui porter plus d'intérêt qu'elle ne s'en trouvait elle-même. Assez pour s'embarrasser de ses chagrins... Assez pour passer l'éponge sur leur rencontre désastreuse... Au fond, même si c'était de la pure inconscience, elle poursuivrait le jeu jusqu'au bout. Deux mois et demi... Si long, et si court à la fois... Mais à bien y songer, c'était l'équilibre parfait. En profiter le plus longtemps possible, mais que leur relation aient une chance de ne pas s'achever uniquement parce qu'elle sera devenue lassante. Peut-être alors l'oublierait-il moins facilement que les autres. A charge de revanche pour la marque indélébile qu'il laisserait dans sa vie !

Et d'ailleurs, il ne serait pas seul à la marquer durablement. Il y aurait Alduis, aussi. Mais Alduis, elle n'aurait jamais de raison de s'en séparer. Lui, elle pourrait continuer à le voir, même si elle se mariait. Il comptait beaucoup pour elle. Il représentait énormément. Mais... Il y avait une chose qu'elle ne serait jamais – et qu'elle n'avait absolument pas la vocation de remplacer, d'ailleurs – : sa mère. Et elle le fit clairement comprendre. Quitte à vexer Coldris.

Mais celui-ci sembla comprendre sa position.

Penser qu'Alduis avait perdu sa mère si jeune lui serra le coeur. Mais elle-même avait perdu ses deux parents, et bien avant ça. Deux parents dont – le souvenir passa, fugace – elle n'était finalement même pas retournée sur la tombe ce matin... Tant pis. Ils avaient attendu seize ans depuis sa dernière visite, ils attendraient bien quelques jours de plus.

— Certains pensent que les gouvernantes surprotectrices les remplacent à merveille, pour ce genre de choses..., commenta Éléonore. Mais je crois qu'il est un peu tard pour y songer... Vous pourrez toujours essayer de soudoyer votre belle-fille. Mais… Alduis vous parlerait sans doute plus facilement s'il craignait moins votre jugement. Si vous étiez vraiment prêt à l'écouter et à le comprendre.

Ça y était… Elle paraphrasait les discours de tante Anne… Quelle horreur ! N'importe quoi ! D'autant que parler de cela n'avait de cesse de lui rappeler qu'elle s'adressait au père d'Alduis... C'était fort désagréable à penser. Elle était sans nul doute fort soulagée lorsqu'on changea de sujet.

En revanche, lorsqu'il fallut descendre de voiture et se rendre compte qu'elle était réellement de retour à Fromart et n'avait aucune idée de ce qu'elle était censée y faire...

Elle descendit tout de même de bon gré du véhicule, sa main dans celle de Coldris... Qui n'avait pas l'air de comprendre qu'il était hors de question que son fils apprenne quoi que ce soit sur eux. C'était trop... Perturbant. Puis, connaissant Alduis, il ne lui ficherait jamais plus la paix avec cette histoire !

Il l'entraîna – sans qu'elle n'air le temps de songer à résister – vers une statue. Et... Elle sentait qu'il y avait quelque chose. Le même genre de quelque chose que juste avant qu'il ne lui dérobe son médaillon.

Un indice ?

— Je vous l'ai dit : il faudra faire mieux que ça.

Elle se plongea dans son regard, cherchant une réponse. Qu'allait-il inventer, cette fois ? Elle n'avait pas son médaillon, il ne pourrait donc pas le lui prendre... Elle ramena sa main contre son poignard. Il était toujours en place, et aucun main de cherchait à l'atteindre. Alors quoi ?

Il l'embrassa. Ça allait arriver. Maintenant. Mais quoi ? Elle ne compris qu'en retrouvant l'éclat bleu de ses yeux. D'un bleu de glace. Une demi-seconde trop tard, encore une fois ! Car elle n'eut pas le temps d'esquisser un geste que qu'une neige encore plus froide glissait déjà dans son cou.

Elle fut prise d'un sursaut qui envoya son bras dans la pierre et lui arracha une grimace de douleur. Mais qu'à cela ne tienne : il allait payer. Elle planta ses grands yeux bruns dans les siens, et lui asséna un regard gorgé d'autant de promesses de revanche que d'espièglerie. Oooh oui, il allait payer !

— Vous ! siffla-t-elle d'une rage qui se mua en rire sans qu'elle ne puisse le réprimer.

Elle se retourna, compacta de la neige entre ses mains gantées, puis revint vers lui pour la lui expédier en pleine figure. À ce jeu-là non plus, il ne gagnerait jamais !
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Message par Éléonore de Fromart Lun 28 Déc - 21:11

L'atteint-elle ?
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Message par Fatum Lun 28 Déc - 21:11

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Message par Coldris de Fromart Mar 29 Déc - 11:47




Un simple regard. Elle avait entièrement raison. Tout pouvait commencer par un simple regard. Comme ce jour sur les quais. C’était un simple regard qui avait fait basculer sa vie entière. Quant à se quitter en bon terme… Il eut un petit sourire énigmatique.

- Je ne pense jamais à la fin, ma luciole. Je préfère profiter de l’instant présent.

Et il ne savait que trop bien combien tout pouvait basculer d’un côté comme de l’autre en peu de temps. Il préférait se laisser porter et voir où cela le menait. C’était sans doute la seule chose sur laquelle il osait lâcher prise.

Coldris prêta une oreille attentive aux conseils d’Eléonore. Il reconnaissait qu’elle avait sans doute raison, mais il doutait qu’il ne se confie vraiment un jour à lui, peu importe les relations qu’ils entretiendraient. Alduis avait toujours été secret. C’était l’inverse même de Bérénice qui était si extravertie et enjouée. Ils étaient les deux faces d’une même pièce. L’ombre et la lumière. Il était toujours étonné de voir l’équilibre se recréer lorsqu’ils étaient ensemble. Elle retrouvait son côté guilleret, et lui quittait momentanément ses ténèbres.

Arrivé à Fromart, il entraina la jeune femme dans la Cour d’honneur avec une idée bien précise en tête : se venger de son mutisme. Il sembla comprendre qu’il avait une idée derrière la tête, mais sans parvenir à déchiffrer complètement ses intentions, comme lors du diner où il s’était décidé à lui voler son précieux collier. Il glissa dans son col une large poignée de neige fraiche qui la fit sursauter tandis qu’il riait aux éclats. Elle avait ce délicieux regard. Le même que lors du diner, illuminé d’espiègles éclairs d’une fausse rage vengeresse. Celui-là même qui lui donnait envie de saisir ses mains et de l’embrasser follement contre cette statue. Celui-là même qui lui faisait tout oublier. Ses problèmes. Ses angoisses. Son passé. Sa solitude. Celui-là même qui éclairait subitement tout son monde, le passant d’un obscur noir à de chatoyantes couleurs.

Elle ramassa une poignée de neige qu’elle lui envoya en pleine figure. Il sursauta et s’essuya du revers de la main les flocons qui s’étaient installés entre ses sourcils et ses cils.

- Laissez-moi deviner… Vous allez encore me demander quel âge j’ai, n’est-ce pas ?

Il se baissa et ramassa à son tour une poignée de neige fraiche qu’il compacta entre ses gants.

- Et bien j’ai toujours le même âge !

Il lui envoya à son tour une boule de neige, en riant avant de la contourner agilement pour la ceinturer entre ses bras et la soulever avant d’embrasser son cou.

- C’est sûrement l’arrivée de mon petit-fils qui me ramène en enfance. invoqua-t-il comme excuse.

Sauf qu’il n’avait jamais ri avec autant de légèreté étant enfant. Il avait bien quelques souvenirs flous de batailles de boules de neige avec Isis, mais tous avaient ce goût amer de la crainte d’être surpris en plein amusement par ce patriarche aussi cruel qu’acariâtre. La peur des coups qui s’en suivaient inlassablement, de l’enfermement, des paroles venimeuses…


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Message par Coldris de Fromart Mar 29 Déc - 12:00

Est-ce que Coldris touche Eléonore durant la bataille de boule de neige?
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Message par Fatum Mar 29 Déc - 12:00

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Message par Éléonore de Fromart Mer 30 Déc - 2:01

Ma Luciole. Encore une fois. Pourquoi un simple mot lui faisait-il autant d'effet ? Pourquoi lui agitait-il si étrangement les entrailles ? Pourquoi ? Ce n'était qu'un mot. Juste un mot.

Un mot qui lui donnait envie de se blottir à nouveau contre lui, pour retrouver la sérénité qu'elle ressentait la première fois qu'il l'avait prononcé pour elle. Cette fois, en revanche, elle ne put s'empêcher de se demander pour combien d'autres il l'avait employé. Et cela ne fit que lui rappeler que cette relation serait bel et bien parfaitement éphémère. Elle aurait aimé savoir empêcher son cœur de s'impliquer, comme lui savait si bien le faire. Mais voilà : il avait déjà fait vrillé sa réserve et sa raison... Alors son cœur succomberait bientôt, non ? Ou du moins, cela finirait par arriver. Et il briserait le peu qu'elle en avait reconstitué durant ce mois de décembre.

Mais il avait raison. Elle sourit. Il ne fallait pas y penser. Même si sa souffrance ne lui accordait qu'une trêve bien éphémère, il fallait en profiter. Oublier ces huit derniers mois, juste le temps d'être avec lui.

C'était le premier à avoir su faire disparaitre entièrement la douleur, qui, dans le meilleur des cas, se mettait en sourdine. Après huit mois à lire en boucle sa correspondance à travers ses yeux embués, en n'acceptant de s'alimenter que pour qu'Eltinne lui fiche la paix. Huit mois où elle n'avait eu assez de force que pour faire tourner la dague d'Ariste entre ses doigts en se demandant s'il était vraiment si important de lui obéir. Ou son déplacement le plus remarquable était d'aller de son lit à son balcon, en maudissant cette volonté beaucoup plus forte que la sienne qui lui interdisait de plonger. En fait, c'était sans doute pour ça qu'oncle Eineld avait accepté de la laisser partir : c'était la première fois qu'il la voyait disposée à faire quelque chose de productif depuis la mort d'Ariste. Il avait dû trop craindre de la voir sombrer de nouveau dans la morosité...

Alors certes, ce séjour à la capitale avait déjà connu des hauts et des bas. Mais il lui avait rendu, déjà,une part de ce qu'elle était. Certaines personnes ici lui avaient rendu une part de ce qu'elle était. Et Alduis – dont il fallut justement parler – et Coldris de Fromart étaient probablement de ceux auxquels elle devait le plus.

Et voilà que ça recommençait. Un scénario curieusement familier, déjà. L'air de préparer un mauvais coup, le rapprochement, le baiser volé et son véritable objectif, déterminé juste trop tard ! Mais qui fit à nouveau tomber toutes ses barrières, oublier tous ses tourments. Ses préoccupations de limitaient à avoir sa revanche sur ce mauvais tour qu'il lui avait joué.

Et cela commença par une boule de neige une pleine figure, et un fou rire en le voyant sursauter. Elle courut sur quelques mètres, ramassa une nouvelle poignée de neige pour former un nouveau projectile et...

— Laissez-moi deviner… Vous allez encore me demander quel âge j’ai, n’est-ce pas ? Et bien j'ai toujours le même âge.


Fit tout tomber en s'en ramassant elle-même un en plein dans le nez. D'autant qu'effectivement, elle était sur le point d'en faire la remarque.

Aïe !

Mais elle accueillit plutôt cet attaque d'un nouvel éclat de rire, et fléchit les genoux pour attraper de quoi remplacer les munitions perdues.

— Quelque chose entre quatre et cinq ans, c'était bien ça ? le taquina-t-elle.

Elle se redressa, projectile en main, surprise qu'il ait quitté son champ de vision. Elle n'eut pas temps de se demander où il avait disparu que des bras enserraient sa taille, que ses pieds quittaient le sol. Puis, la bourrasque glaciales qui s'attaquait a son cou fut effacée par ses lèvres, qui n'en semblèrent que plus chaudes. Et cette chaleur pulsa un instant dans tout son corps. Mais dès le contact rompu, elle se remémora cette pauvre boule de neige qui fondait dans sa main, et qu'il aurait été dommage de gâcher. Oooooh il voulait jouer ! C'était le temps de la revanche.

— J'espère pour sa mère qu'il sait se tenir mieux que vous !

Et elle savait de quoi elle parlait : ce n'étaient pas toutes les demoiselles de la capitale qui pouvaient se vanter d'avoir trafiqué les clochers de Tianidre pour qu'ils éveillent tout le monde en pleine nuit. Ni d'avoir escaladé les plus hautes tours a main nues ! Et cela sans négliger son instruction, qui plus est.

Une hésitation : reprendre la partie, ou plutôt s'éterniser entre ces bras qui ne semblaient pas vouloir la libérer ? Allait-il donc cesser de la confronter à des dilemmes si délicieusement déchirants ?

Elle se retourna, toujours collée contre lui. Ses bras remontèrent jusqu'à ce qu'elle puisse les passer autour de son cou. Elle n'avait même pas besoin de simuler le besoin de rapprocher des lèvres de celles de Coldris mais...

— Vengeance ! clama-t-elle en lâchant sa poignée de neige dans son cou.

Elle posa prestement un baiser sur le coin de ses lèvres et se libéra d'une pirouette et remit entre eux assez de distance pour pouvoir préparer une nouvelle boule de neige. Elle ne s'en sortirait pas si facilement, pas vrai ? Il voudrait le dernier mot ! Oooooh mais qu'il cherche sa revanche ! Qu'il essaie !

— Vous êtes mon mauvais perdant préféré, Coldris, lança-t-elle avec un large sourire.Mais les batailles de neige aussi, c'est mon terrain ! Vous ne gagnerez jamais !

De toute façon, on ne pouvait pas vraiment perdre – ni gagner – à ce jeux-là. À moins d'abandonner. De demander la cessation des hostilités. Elle ne fanfaronnait que pour le faire enrager. Que pour le pousser à lui prouver le contraire. La partie était lancée.
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Message par Coldris de Fromart Mer 30 Déc - 23:57



Il n’avait pas pu s’en empêcher. Un peu de neige dans le cou… C’était ça ou… La reprendre entre ses bras. Parce qu’il n’y avait que dans ces moments que son esprit s’apaisait. Ceux-là et ceux où il faisait l’idiot. Ceux où il oubliait tout pour laisser la félicité le gagner. Ce n’était plus une luciole dans ces moments. C’était un fanal qui illuminait son monde.

Il envoya une boule de neige et anticipa la question qui ne manquerait pas d’arriver ensuite. Si prévisible.

- Mon petit-fils ? Oui tout à fait. Il aura cinq ans en mars. répondit-il tout en sachant pertinemment qu’elle ne parlait pas de lui.

Il profita de cet instant de flottement pour se glisser dans son dos et la soulever avant d’embrasser son cou, frais de l’air extérieur.

- Si vous appelez faire des glissades sur la rambarde et se balancer aux lustres pour jouer aux pirates mieux se tenir, alors c’est un ange.

Vengeance de bonne guerre, elle glissa de la neige dans son col. Il se tortilla sous l’effet du froid et de la surprise. La neige fondait le long de sa colonne vertébrale laissant une glaciale humidité s’infiltrer sous sa chemise quand des lèvres heurtèrent brièvement les siennes. Trop brièvement pour qu’il ne puisse enrouler ses bras autour de sa taille. Il grogna de frustration mais elle préparait déjà une nouvelle boule de neige. Il en fit donc de même.

- Mauvais perdant? Mais j’arrive toujours à mes fins ! Vous oubliez cependant que vous être sur mon terrain, encore une fois.

Il envoya sa boule de neige en se cachant derrière l’une des statues.

- Dites-moi au moins ce qu’il y a à gagner, que je sache si cela en vaut la peine ou non !

Il racla la neige sur le socle en pierre et commença à faire une nouvelle boule de neige.

- Votre auteur et votre œuvre favorite ?

Autant poursuivre, le petit jeu de questions-réponses commencé durant ce diner qui avait bien faillit finir sur la table. Pour achever celui-ci, il avait déjà une idée parfaite de la fin, car il ne fallait jamais quitter son objectif des yeux. Mais pour cela encore fallait-il le connaitre. Un sourire s’étira sur son visage.

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Message par Éléonore de Fromart Ven 1 Jan - 2:06

Espèce de… Il l’énervait ! Il savait très bien qu’elle ne parlait absolument pas de son petit-fils ! Il faisait exprès de la faire enrager, et le pire était bien qu’il y parvenait.

— Vous avez sans doute de la chance qu’il ne m’ait jamais rencontrée : je suis une mine de mauvaises idées.

A ce propos, la Terreur de Tianidre n’avait pas dit son dernier mot. Elle avait une petite revanche à prendre. Pas aussi dangereux que de jouer les équilibristes sur les remparts, sans doute, mais cela demeurait follement amusant. Et, songerait-elle après coup, elle ne s’était même pas reproché les absurdités qu’elle débitait.

Une boule de neige dans le col, une évasion plutôt réussie. Il ne restait qu’à remettre l’offensive -- non sans une petite provocation. Et un éclat de rire lorsqu’il réaffirma qu’ils jouaient sur son terrain. Et qu’il arrivait toujours à ses fins.

— C’est ce que nous verrons !

Elle attaqua. Il se mit à couvert pour riposter. Touchée à l’épaule. Elle façonna ses munitions, esquivant habilement les tirs suivants. Que gagner ? Si le but de la manoeuvre avait été de lui faire dire “ce que vous voulez”, il avait raté.

Esquive. Réplique. Leurs regards se croisèrent un instant. Elle s’efforça de mettre de l’ordre dans les suggestions -- raisonnables -- qui lui venaient. Le fourbe ! Evidemment ! Elle était sur le point d’oublier : son indice. Elle se décala pour sortir cette fichue statue de son chemin, et visa dans un élan de rage. Et le manqua, mais avec le sourire : elle pourrait toujours réessayer.

— Mais nous avions déjà un indice en jeu, non ? répliqua-t-elle. Alors, ce sera un indice pour vous… Et vous ? Que mettez-vous en jeu ?

Elle s’en fichait. De toute manière, l’idée qu’elle se faisait de la tournure des évènements ne lui permettait pas de caler une victoire officielle. Elle avait une bien meilleure idée.

Esquive. Lancer. Recharge. Éclat de rire. Légère, si légère.

— J’aime que vous posiez des questions en apparence innocentes. (elle effectua un nouveau lancé, qui cette fois atteignit sa cible en plein visage : finalement, il pourrait ravaler ses railleries, elle avait toujours du talent) Et qui le sont beaucoup moins qu’on peut le croire.

Toutefois, songer sérieusement à sa question ne manqua pas de la ramener à une certaine introspection. Un afflux soudain de ce qu’elle était. La conscience de ce qu’elle faisait. De l’inconscience. Pourquoi se comportait-elle si bêtement ? Elle faisait n’importe quoi. Elle ne faisait plus rien correctement depuis le départ d’Ariste… Son Ariste… Cela suffisait à réveiller la douleur. Ne plus savoir. Juste parce qu’elle ne savait pas choisir ! Quelle gourde ! Avait-on déjà vu pareille stupidité ? Pitoyable.

Ce fut une boule de neige trop bien lancée qui la ramena dans le présent. Elle se rendit compte qu’elle venait d’en former trois sans s’en servir, et oublia qu’elle n’avait pas tout à fait répondu. Il fallait qu’elle y revienne entièrement. Pour se laisser transporter encore hors de ses pensées nuisibles.

— Si vous tenez tant que ça à m’arracher des informations, vous n’avez qu’à m’attraper !

Saisissant ses munitions à la hâte, elle s’éloigna davantage de lui, avec un sourire rayonnant, prête à fuir quand il lui donnerait la chasse.
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Message par Coldris de Fromart Ven 1 Jan - 14:52




Non, Adéis n’avait pas vraiment besoin qu’on lui souffle de nouvelles bonnes idées, surtout lorsque l’on savait qu’il avait décidé de transformer les rideaux en cordage de mât pour s’adonner à toutes sortes d’acrobaties.

- Vous allez devoir me raconter tout ça !

Il eût juste le temps de finir sa phrase qu’elle prenait la poudre d’escampette en faisant diversion d’un  peu de neige dans son col.

Ils échangèrent des tirs autour d’une statue pour tout bouclier, jaugeant habilement les moments à découvert pour riposter et ceux bien à l’abri d’une contre-attaque qui ne tardait jamais à venir. Il la toucha à l’épaule, son bras fut atteint. Mais il fallait savoir quoi gagner pour jouer !

Pendant qu’elle réfléchissait au prix de sa victoire, il façonna quelques munitions qu’il déposa au pied de la statue. Elle se décala pour le débusquer et lui envoya une boule de neige qu’il évita d’un pas alerte sur le côté. Il lui adressa un haussement de sourcil moqueur sur sa performance avant de contre-attaquer.

Elle répondit finalement. L’indice soit. Il eût un sourire et envoya machinalement une boule de neige sans vraiment visé. Ce fut un échec. Mais qu’importe il avait déjà trouvé le prix qu’il offrirait en cas de victoire de sa part. Et vraiment… Ce n’était pas le genre de détail qu’il fallait laisser aux mains de Coldris. C’est un avantage qu’il se faisait une joie d’exploiter à sa juste valeur.

- Une place dans mon lit. déclara-t-il mi-enjoleur mi-amusé.

Il riait déjà de sa réaction ! Les mots étaient importants et il fallait toujours se méfier de la faille qu’ils pouvaient créer lorsque l’on laissait l’initiative à son adversaire. Maintenant, il se savait gagnant dans tous les cas. Même mieux ! Il avait presque envie de perdre pour une fois !

Ils échangèrent à nouveau quelques munitions lorsqu’il reprit avec légèreté son jeu petit jeu de questions.  Il était tellement focalisé sur sa réponse qu’il ne vit pas la boule de neige lui arriver en plein sur le visage. Il secoua la tête pour en retirer la poudreuse qui fondait déjà et s’essuya les cils.

- Je veux juste apprendre à vous connaître. Alors que lisez-vous ? Des poèmes ? Des romans ? De la littérature grivoise ? son sourire espiègle s’étira et il lança une nouvelle boule de neige qu’elle esquiva.

- Je peux tout entendre vous savez ! lança-t-il en même temps qu’une boule de neige qui heurta sa victime de plein fouet dans un grand éclat de rire.

Mais au lieu de répondre le petit lapin blanc des neiges prit la fuite, ouvrant ainsi un autre jeu : celui de la chasse. Regard pénétrant et sourire en coin il s’élança aussitôt sur ses traces. Courant dans l’épaisse couche de neige, dérapant et glissant par moment.

- Et la chasse ? Vous chassez ? demanda-t-il sans marquer d’arrêt.

Elle contourna la tour ronde des gardes et se dirigea droit vers les écuries. La neige rendait sa progression difficile. Il n’y avait qu’une seule solution pour parvenir à combo la distance : la toucher pour la forcer à ralentir. Il ramassa brièvement un peu de neige au sol et façonna une nouvelle boule qu’il envoya en plein dans son dos. Son retard se réduisit. Il rêvait déjà dû moment où il pourrait se jeter sur elle et l’entraîner sur le manteau hivernal.

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Message par Éléonore de Fromart Ven 1 Jan - 17:42

Lui raconter ? Un jour, peut-être, si elle le jugeait capable d’apprécier ses mauvais tours à leur juste valeur. Et si elle pouvait, en échange, lui tirer d’autres histoires. Pas qu’elle ne put en apprendre par elle-même… Seulement, elle avait aimé l’entendre conter. Et puis… Et puis, s’il y glissait de nouveaux indices…

En attendant, il n’avait qu’à profiter de sa revanche pendant que -- non sans une pointe de regret, mais non sans rire non plus -- elle se soustrayait à son étreinte.

Une bataille de boules de neige ! Elle n’aurait jamais cru en disputer cette année. Et l’euphorie du moment lui fit perdre tout complexe. Elle s’amusait, c’était tout.

Savoir ce qu’il y avait à gagner ? Autant elle, elle faisait l’effort de fournir un enjeu correct, autant lui…

— Une place dans mon lit.

Elle aurait pu -- dû ? -- s’offusquer. Lui faire savoir que c’était tout à fait déplacé. Mais elle en rit. Elle planta dans ce regard si bleu, le sien chargé d’un “ça vous arrangerait bien, mais ce serait trop facile”. Et répondit tout de même, sans s’en inquiéter plus que ça :

— Pourquoi devrais-je me battre pour quelque chose que j’obtiens absolument quand je veux ?

Et elle reprit la bataille, comme si de rien n’était. C’était cela, sa vraie victoire : décrocher. Rire, vraiment. Et savoir que c’était partagé.

Apprendre à la connaître ? Oui, ça se tenait. La cerner, donc. Son trouble fut bref, et rapidement remplacé par la légèreté retrouvée.

Alors, que lisait-elle ? La fin de sa question aurait pu lui faire perdre ses moyens s’il la lui avait posée à un autre moment. Elle rit en imaginant la grimace écarlate et le bégaiement qu’il aurait récoltés en l’interrogeant ainsi au début du dîner, ou pire, le jour de leur rencontre. Son propre ridicule la fit rire, mais d’un rire vrai, sans une once d’amertume.

Oh, dans l’état où elle était, il en aurait fallu beaucoup pour la faire rougir. Elle était… Presque aussi décomplexée qu’elle ne l’était avant, avec Ariste et Gabriel. Elle aurait bien répliqué qu’elle lisait de tout, et que pour certains ouvrages -- qu’on ne laissait certainement pas à portée d’une jeune fille -- le plus amusant était de ruser pour les obtenir et les faire disparaître, mais elle avait déjà ouvert la bouche pour le défier de l’attraper. Trop tard.

Elle courait. Quand le laisserait-elle la rattraper ?

— Et la chasse ? Vous chassez ?

— On ne m’en a jamais donné l’opportunité, admit-elle sans réfléchir.

Oncle Eineld aurait eu bien trop peur de la mettre en danger. Ariste oui. Gabriel oui. Mais même s’ils étaient là, on ne l’aurait jamais laissée. Officiellement, elle ne sortait presque jamais du château. Et jamais pour quoi que ce fut de trop dangereux. Même les réceptions, on l’en privait. C’était à cause de cela qu’elle n’était absolument pas prête à affronter quoi que ce soi toute seule. Qu’elle était restée si faible et si maladroite : depuis le départ d’Ariste, plus personne ne lui faisait confiance. Même Gabriel ne lui laissait plus la moindre amplitude de mouvement. “Ton oncle me fait confiance”, répétait-il toujours, comme si cela justifie qu’il ne l’aide plus.

Une larme perla. Pourquoi ? Pourquoi cela revenait-il maintenant ? Pourquoi ne pouvait-on pas lui laisser encore un peu de répit ? Et pourquoi en demandait-elle tant ? Ingrate qu’elle était, ne pouvait-elle pas se contenter de la trêve qu’on lui avait déjà accordée ? De cette preuve qu’Ariste avait raison, qu’elle finirait par aller mieux…

Elle prit une boule de neige dans le dos et ralentit un instant pour riposter avec celle qu’elle serrait encore dans sa main droite. Avant dernière. Elle ne pourrait pas s’arrêter pour recharger.

Manqué. Tant pis, elle reprit la course. Et au moment de tourner, elle lâcha la dernière, qui s’écrasa bêtement sur le sol, à moins d’un mètre de sa position. Elle mordit dans sa joue pour réprimer un juron.

Tant pis. Elle reprit la course. Quelques dérapages. Couper dans le terrain. Feinte. Quand il n’y avait pas de table en plein milieu du terrain, il était quand même clairement moins facile de rester hors de portée. Mais… Était-ce vraiment son objectif ?

Bien… Il suffisait de ralentir, alors. Elle ferait mieux la prochaine fois.
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Message par Coldris de Fromart Ven 1 Jan - 23:10




Loin de s’offusquer de son indécente condition de victoire, elle rentra dans son jeu. Il lui rendit son œillade assortie d’un « et bien oui c’est le jeu ! » alors qu’elle lui répondait déjà agrémentant sa propre question d’un lancer qu’il esquiva agilement.

- Parce qu’un lit c’est somme toute plus confortable, croyez-moi. Surtout pour une première fois. Mais si vous préférez la table, le plancher ou même les près, libre à vous.

Il avait toujours ce rire au bord des lèvres, savant mélange de nonchalance et d’insolente provocation, avec un soupçon de cette légèreté oubliée et tout juste retrouvée. Ne plus être oppressé ou étouffé. Ne plus se noyer ou se déliter. Admirer l’aube et contempler le printemps. L’entendre rire et voir ses yeux se plisser était aussi doux que ce rayon de soleil qui venait subitement de percer entre les nuages et lui caressait le dos.

Pourtant il n’avait pas vraiment le temps de poursuivre son introspection : la bataille faisait rage et c’était sans doute parce que son corps autant que son esprit était en activité permanente qu’il ne s’y perdait pas comme à son habitude. Il arrivait même à profiter de cet instant. Il se concentrait sur les boules de neige qui volaient, mais également sur ses questions. Sa remarque tout comme celle sur son lit la fit rire. A croire que sa belle brebis s’épanouissait au milieu de toute cette neige. Une fleur d’hiver. L’hellébore. La rose de noël. Blanche et pure. Délicate et douce. Poison autant que remède. Les anciens ne disaient-ils pas qu’elle purgeait corps et esprit de toute folie et mélancolie? Il pencha la tête en souriant. Oui, elle était un peu son hellébore en ce moment. Finirait-il empoisonné s’il usait et abusait de sa présence au point de s’y perdre comme cela avait pu lui arriver dans une autre vie ? Il chassa cette dernière pensée pour prendre part à cette course, qu’il espérait bien gagner. En parlant de chasse, c’était là une occasion plaisante de passer du temps en extérieur.

- Laissez-moi vous proposer de nouvelles expériences en ce cas ! Vous montez ? A cheval, j’entends. C’est plus pratique pour chasser.

Il eut un sourire taquin et lança une première boule de neige pour la faire ralentir. Elle riposta, mais déséquilibré dans sa course, il n’eut aucun mal à esquiver son lancer. Pendant ce temps, il réduisait l’écart. Elle s’arrêta à nouveau un court instant, mais sa dernière munition s’écrasa au sol. « Dommage » dire ses yeux bien heureux de pouvoir lancer cette dernière boule dont lui disposait toujours, mais il manqua également sa cible. Il fallait dire qu’elle louvoyait pour lui échapper alors qu’il se rapprochait de plus en plus de son objectif. Quelques pas supplémentaires et il passa ses bras autour de sa taille pour l’attraper et l’entrainer dans l’épaisse couche de neige qui ne manqua pas d’amortir leur chute. Il eut un sourire victorieux, mais… L’avait-elle sciemment laissé gagner ?  Il sonda son regard et y découvrit quelque chose d'inattendu: une légère trace de larme. Le vent ? Le froid ? Une vraie larme ? Il recula lentement. Avait-il dit quelque chose qu’il aurait dû éviter ? Et pourquoi cela lui importait-il tant au fond ?  Il était partagé entre un questionnement interminable et un rejet qu’il n’arrivait pas à effectuer. Malgré lui, il se mit à remonter le fil de leur conversation pour trouver à quel moment cela avait pu se produire alors qu’elle riait encore quelques secondes auparavant. Ce n’était peut-être que l’air sec… Mais il avait l’étrange intuition que ce n’était pas le cas. Il sentait son esprit s’égarer et lui filer entre mains tel une anguille. Il cligna des paupières pour revenir au présent et lui adressa un sourire.

- Alors ce livre et cet indice, ma petite luciole des neiges ? réclama-t-il sans la quitter du regard.

Il refusait de se laisser emporter loin de tout alors il s’ancra dans ses prunelles aux allures d’onyx qui tranchaient avec la blancheur environnante. Ces deux iris qui le faisait vibrer au point de faire voler en éclats certaines défenses…

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Message par Éléonore de Fromart Sam 2 Jan - 17:15

Toujours absorbée par la bataille, Eléonore ne se laissa pas déstabiliser par les propos absolument déplacés qui lui parvenaient. Ni par son sourire provocant. Toutefois… Elle préféra y répondre par un tir plutôt efficace : “Ne prenez pas tout pour acquis”, c’était cela, le message. Pas une seule pensée, sur le moment, sur le fait qu’il ait tapé juste sur cette histoire de première fois, et que son attitude à elle n’en était que plus indécente.  Plus déraisonnable. Plus pitoyablement ridicule. Non, pas une seule pensée pour cela : ça ne manquerait pas de la harceler plus tard.

Elle fila sur un nouveau rire. Se laissa quelques instants retourner à ses tourments à cause de l’introspection puis… Recevoir une boule de neige en pleine mâchoire, c’avait le mérite de ramener au présent. Elle devait arrêter de chercher son regard. Elle aurait tout le temps de s’y noyer ensuite. Mais là… Là, elle devait fuir.


— Laissez-moi vous proposer de nouvelles expériences en ce cas !

Elle manqua de s’étouffer, cela l’extirpa des fâcheuses pensées qui venaient de la reprendre, ainsi que les quelques larmes qui les avaient accompagnées. Était-on bien sûrs que l’on parlait toujours de chasse ? Que de chasse ? De toute façon, ça ne changeait pas grand-chose à la question.

— Vous montez ? A cheval, j’entends. C’est plus pratique pour chasser.

Elle reçut une boule de neige en plein dans le dos.

— Au risque de vous décevoir... (ralentissement, lancé raté) Je ne pense pas avoir le niveau pour ça.

Parce que pour monter ailleurs que sur un terrain bien plat, sécurisant, et strictement délimité, il fallait ruser. C’était impossible d’organiser ce genre de sortie seule -- sortir, elle savait faire, mais les chevaux n’étaient pas connus pour leur aptitude à faire le mur --, et plus personne ne l’y aidait depuis le départ d’Ariste. Le seul qui lui faisait confiance, encore une fois. Eléonore était bien trop fragile, bien sûr ! Parce qu’évidemment, monter en terrain moins contrôlé était bien plus dangereux que de courir sur les remparts (heureusement, sa seule chute avait été sur le chemin de ronde, pas du côté précipice).

Elle voulut lancer son dernier projectile, mais elle le lâcha lourdement, déconcentrée par la frustration. Puis éclata de rire face au regard moqueur de Coldris. Qu’il se moque, qu’il se moque. Elle rit encore lorsqu’elle vit sa propre boule de neige lui passer à côté. Elle jeta un regard derrière son épaule, amusée.

Mince alors ! Raté !

Mais rire et courir en même temps, c’était tout de même fort fatiguant. Et puis… On en dirait ce qu’on voudrait, mais elle demeurait désavantagée par ses jupons. Après tout, pour aller voir ses parents au cimetière, on ne prévoyait ni course-poursuite, ni bataille de neige.

Alors, pour ne pas se rendre tout à fait, Eléonore se contenta de ralentir. Pas trop, juste assez pour lui laisser un doute sur sa “vraie” victoire, et se laisser rattraper.

Elle laissa échapper un léger glapissement de surprise lorsque, non content de l’avoir ceinturée, il l’entraina dans l’épais tapis blanc… Puis un soupir de soulagement en atterrissant sans rien d’autre qu’un léger lancement dans l’épaule.

Mais vous êtes fou ! accusait-elle d’un regard discrédité par le sourire qui s’étira seul sur ses lèvres.

Elle se remettait de sa course, le coeur battant encore bien trop vite. Allongée dans la neige, elle ne sentait même pas le froid s’infiltrer dans son cou. Il n’y avait plus que lui, qu’une immense chaleur. Que ses yeux si bleus qui cherchaient à sonder les siens. Que cherchait-il ? Il avait eu… un mouvement de recul ? Il y avait un problème ? Quelque chose l’avait dérangé. Qu’avait-elle encore fait de ridiculement stupide ?

De toute façon, elle ne faisait que tout gâcher. Il finirait bien par le voir, qu’elle était cruellement ennuyeuse, d’une faiblesse désolante, et qu’il perdait son temps pour pas grand chose. Elle ne pourrait pas le leurrer éternellement à ce sujet. Elle ne pourrait pas très longtemps lui faire oublier que c’était même comme ça que tout avait commencé : parce qu’elle avait perdu ses moyens.

Son sourire s’effaça un instant.

En fait, c’était oncle Eineld, Gabriel et Eltinne qui avaient raison. Il ne fallait pas lui faire confiance. Pas si Ariste n’était pas là. Parce qu’elle ne faisait rien de bien. Pouvait-on se retrouver dans une telle situation lorsque l’on se conduisait correctement ? Si elle avait eu un minimum de discernement, un rien de force de caractère, elle n’aurait jamais accepté cette invitation parfaitement déplacée. Et elle en était parfaitement consciente, voilà le pire !

Il coupa le contact visuel un instant, le temps pour Eléonore de balayer tout ça. De chasser ses tourments assez loin. Elle aurait tout le temps de s’appesantir dessus plus tard, elle n’y échapperait pas. C’était déjà bien assez incroyable de pouvoir les faire entièrement disparaître pendant de courts moments. De pouvoir se sentir déjà moins mal qu’avant, ce dernier mois.

Mais il sourit. Il lui rendit un regard auquel s’arrimer… ou dans lequel se noyer, selon le point de vue. Elle lui rendit son sourire. Elle se rendit compte que la proximité, sans la mettre mal à l’aise, demeurait… déroutante. Agréablement déroutante ? C’était trop compliqué à déterminer.

— Alors ce livre et cet indice, ma petite luciole des neiges ?

— Hmmmm… Pour ce qui est de l’indice, je dirais “dignité”.

Ce qui n’avait rien à voir avec les trésors d'efforts qu’il aurait fallu déployer pour conserver une attitude digne à cet instant. Ses lèvres étaient bien trop proches pour qu’elle n’ait pas envie de les saisir immédiatement… et cela même si c'eût rendu le tableau encore plus inconvenant.

Oh… Pour le livre, elle répondrait plus tard. Tant pis pour la décence. Elle glissa une main dans sa nuque pour attirer son visage plus près du sien. Après tout, elle lui devait un vrai baiser, après l’esquive de tout à l’heure.
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Message par Coldris de Fromart Sam 2 Jan - 23:15




Il ne pouvait pas s’empêcher de placer quelques paroles douteuses dans la conversation. C’est ainsi qu’il était. Et si elle commençait à le connaitre, elle devait savoir que cela faisait partie intégrante du jeu. Chose dont il ne doutait pas en entendant son rire s’amuser de ses propos indécents.

Elle admit que l’équitation n’était pas son terrain de prédilection -contrairement aux courses-poursuites autour d’une table ou aux batailles de boule de neige-. Mais ce n’était pas cela qui l’arrêtait lorsqu’il avait une idée en tête loin de là.

- Quel dommage. Il marqua une petite pause. Juste le temps de lui laisser se dire « mais que va-t-il encore inventer ? » et enchaina vous allez voir droit à des cours particuliers en ce cas. Je n’ai pas envie d’avoir à vous chasser en plus du gibier si vous vous égarez.

Petit sourire taquin. Quoi que. A choisir, il laissait d’office la vie sauve au sanglier, au lièvre ou à quoi que ce soit d’autre. Il aurait bien d’autres occasions d’user de son arc, de sa lance ou de son poignard…

Ses pensées s’envolèrent aussi rapidement qu’elles étaient arrivées lorsqu’il constata qu’elle venait de rater son lancer et qu’elle se mit à en rire. Un rire communicatif qui le gagna aussitôt, si bien qu’il ne fit guère mieux l’instant d’après.
Les lourds jupons l’alourdissaient dans toute cette neige et il acheva de la rattraper pour la plaquer dans la poudreuse en réprimant un petit rire à son sourire.

« Je préfère audacieux. » répondit-il silencieusement.
Mais c’est en croisant son regard qu’il remarqua cette vague trace de larme. Un fin sillon qui le remua plus qu’il n’aurait dû. Cela n’avait après tout aucune importance puisque ce n’était qu’un jeu. Son sourire s’effaça et dans son esprit, la lumière s’éteignit brusquement replongeant son monde dans les ténèbres. Cette fois, il en était sûr c’était de son fait. Il tourna brièvement la tête et enferma toutes ces maudites pensées dans leurs malles respectives.

Il se plongea dans son regard, se noya dans ce sourire et la lumière se ralluma instantanément. Il exigea son prix. Simplement pour éviter de succomber à l’appel de ses lèvres si proches des siennes.

- Dignité? il pencha la tête circonspect

Ce n’était pas vraiment le genre d’indice qui risque de l’avancer beaucoup. Il s’apprêtait d’ailleurs à exiger un peu plus lorsqu’une main passa derrière sa nuque et… tout compte fait ce complément de prix était parfaitement acceptable. L’une de ses mains s’enfonça dans la neige froide et humide pour tenter de le maintenir dans cet équilibre instable quand l’autre se perdit dans ses cheveux puis contre sa joue, son cou, chemina le long de sa poitrine jusqu’à son ventre, sa taille et ses hanches. D’ailleurs, ce baiser passionné finit par déborder du simple cadre de ses lèvres pour le peu de peau disponible aux alentours. Maudit hiver qui rangeait les décolletés sous d’épais manteaux !

Coldris de Fromart
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Message par Alduis de Fromart Dim 31 Jan - 12:21

Alduis revenait d’un tour avec Courage. Il la laissait avancer sans réellement la diriger depuis qu’ils étaient revenus à Fromart. Il lui faisait confiance, qu’importe où ils allaient, c’était parfois agréable de ne pas avoir à choisir. Il s’était simplement couché par-dessus son encolure et avait appuyé sa tête dans sa crinière, en y enfouissant le nez et en se laissant bercer par son pas chaloupé.

— Est-ce que tu penses qu’un jour, j’arriverai à être comme tout le monde ? Et que je comprendrai tout ? Et que les enfants auront plus peur de moi ? Et que j’arriverai à être un bon mari ? Et aussi, que je rendrai fier mon père ? Et que les voix finiront par me laisser tranquille ?

Autant de questions qui formaient une liste interminable, qu’il aurait pu passer des heures à déclamer sans reprendre sa respiration, tant il possédait de doutes. Des questions qui n’obtiendraient jamais de réponse - du moins, pas de la part de la principale intéressée à laquelle il les posait - mais cela n’avait pas d’importance. Elle écoutait et elle le comprenait mieux que quiconque.

Il se tut et soupira. Il se redressa imperceptiblement et croisa les bras pour appuyer sa tête dessus. Il ne tenait plus les rênes qui pendaient le long de l’encolure de la jument, retenues par le pommeau de sa selle. Il avait même enlevé ses pieds de ses étriers. La neige craquait sous les sabots de Courage, et formait une mélopée qui chantonnait dans le silence qu’il avait laissé s’installer. Sa jument ne ressentait pas le besoin de le combler et il pouvait le laisser s’étirer librement - et même indéfiniment s’il en avait envie.

Soudain, au milieu de la neige blanche, il distingua des reliefs plus sombres. Des reliefs qui avaient tout de formes humaines. Alduis fronça les sourcils et se redressa imperceptiblement. Qu’est-ce que… ? Il arrivait sur les silhouettes, allongées dans la neige, quand il indiqua à Courage de s’arrêter d’une pression des talons autour de son ventre.

Il ne s’agissait pas de n'importe quelles silhouettes, d’ailleurs. Mais de son père et de… Éléonore. Et ce qu’ils faisaient le laissa un moment interdit. Il aurait bien cru être en train de rêver s’il n’avait pas senti aussi clairement le contact chaud et constellé de gouttelettes de sa jument sous ses doigts. Il avait du mal à réaliser ce qu’il voyait.

Coldris et Éléonore qui étaient allongés dans la neige, très près l’un de l’autre.
Coldris et Éléonore qui... s’embrassaient… et pas seulement sur la bouche.

Surpris par la scène qui se dessinait sous ses yeux, il resta silencieux à les observer. En se demandant quand est-ce qu’ils allaient se rendre compte que quelque chose clochait. Ce qu’ils ne semblaient pas décidés à faire. Bon sang, ce que l’on pouvait être absorbés, quand on embrassait quelqu’un ! Il leva les yeux au ciel. Mais il devait bien avouer qu’il s’en trouvait déstabilisé. Éléonore embrassait-elle sincèrement son père, allongée dehors dans la neige ? Il avait dû louper un épisode, tout de même.

Enfin, Éléonore remit pieds à terre. Elle croisa son regard, et aussitôt, Alduis demanda :

— Je ne suis pas expert en la matière, mais on a déjà vu plus discret, non ?
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Message par Éléonore de Fromart Lun 1 Fév - 1:53

— Seulement si vous m'attrapez ! lança Éléonore.

Elle se dit qu'elle misait tout de même beaucoup sur une course-poursuite qu'elle comptait perdre de toute façon. Perdre pour se retrouver jetée en pleine neige, prisonnière autant de son corps que de son regard. Vite oubliées les larmes qui lui piquaient les yeux, les doutes qui lui serraient le coeur. Un indice brumeux cédé avec le sourire et... Céder ensuite à l'irrépressible tentation de ces lèvres trop proches pour être ignorées.

Ces lèvres qui l'a déroutaient bien davantage que toutes celles qu'elle avait goûtées auparavant. Qui la transportaient comme cela n'était jamais encore arrivé. Elle se demandait même comment elle avait pu croire que les autres avaient provoqué quelque chose en elle... Cela semblait désormais dérisoire. Mais cela ne démontrait rien de plus que la futilité de ces quelques amourettes de jeune fille à côté – non pas de l'amour, ça n'aurait pas eu de sens dans le cas présent – de sa première folie de femme. Loin de Tianidre et de cette constante surveillance qui la reléguait dans une enfance atrocement prolongée. Elle n'était pas mariée, certes, mais elle n'en était pas moins une adulte. Pas une fillette innocente à côté de laquelle il n'aurait pas fallu dire un mot de travers.

Non, elle n'était pas ça. Plus depuis longtemps. Elle l'avait toujours su mais là, elle le ressentait. Elle expérimentait, c'était fort différent, et savait fort fort avec quel feu elle jouait.

Cette folie qui embrumait sa raison défendait son cœur de se reprendre un rythme normal après cette course. Elle se répandait dans son corps en une étrange chaleur que la neige n'aurait su compenser.

Lorsque cette main caressante quitta son visage, elle regretta ces couches de tissus qui lui laissaient de perception qu'assez pour en désirer davantage. C'était parfaitement déraisonnable. Insensé. Irrationnel. Avait-elle besoin de comprendre ? Avait-elle besoin de justifier ses désirs auprès de qui que ce soit ? La seule personne qui comptait aurait compris.

La seule personne qui comptait lui aurait aussi rappelé qu'elle s'était juré de ne pas s'abandonner si vite... Mais... Ce n'était pas grave si le ministre gagnait du terrain – au propre comme au figuré – plus vite que prévu. Elle l'arrêtait quand elle voulait. Elle saurait se ressaisir quand il faudrait…

Quoiqu'elle eut un doute – dont elle se moquait alors éperdument – lorsque des lèvres fort aventureuses furent arrêtées par les exigences vestimentaires de la saison et des circonstances. Pourquoi… Pourquoi ne pas de débarrasser de cette barrière tout de suite ? Enfin... Le temps de quitter cette neige pour un lieu plus adapté – elle valait au moins ça – et ne pas résister plus longtemps ?

Non... Non... C'était trop tôt. Elle pouvait l'arrêter. Elle pouvait. Elle laissa sa vue – jusqu'alors totalement occultée au profit de sens plus sensibles à son ivresse – vaguer aux alentours. Rien qu'un instant. Et elle distingua une silhouette. La bulle éclata. Elle le reconnut, et fut entièrement arrachée à ce qui lui restait d'inconscience. Elle eut un mouvement de recul – quelque chose de fortement utile lorsque l'on est déjà allongée au sol et ne fit que l'enfoncer davantage dans la neige – et entreprit de se dégager. Elle n'en eut même pas le temps qu'Alduis commentait déjà son attitude.

Elle avait honte. Que ne pouvait-elle pas disparaître immédiatement. Et encore, si ç'avait été n'importe qui d'autre, qui n'en aurait retenu que le fait qu'elle n'était pas une femme comme il fallait. Qu'elle avait de cruelles lacunes côté décence malgré toute la culpabilité que ne pas être adaptée lui apportait. Si elle n'avait pu subir que les préjugés et injures classiques... Au fond, cela, ce n'était pas si grave. Quand la pression devenait trop insupportable, on se jetait d'une falaise et plus jamais les ragots ne nous affectaient.

Mais il fallait que ce fut Alduis. Et qu'il l'a surprenne avec son père. C'était cela, le pire. Qu'Alduis la surprenne avec un homme, même dans une attitude encore plus suggestive, au fond, cela l'aurait surtout amusée. Mais... Et s'il lui en voulait ? Et s'il s'imaginait des choses qui n'existaient pas – par exemple, qu'elle ne soit amie avec lui que pour rapporter à son père. Et si, cette fois, plus que de déborder, le vase éclatait ? Certes, Coldris lui apportait... Lui apportait quelque chose d'indescriptiblement agréable, et elle ne faisait pas référence à ce qui venait de se passer ni à ce qui finirait forcément par arriver. Non, ça n'avait rien à voir. Mais... Mais ce ne serait jamais qu'une aventure éphémère et il se laisserait bientôt d'elle. Et même s'il ne se lassait pas, une histoire de lit ne valait pas de perdre l'amitié d'Alduis.

Le pire était bien qu'il l'apprenne comme ça… Elle aurait dû lui dire. Certes, il n'y avait pas grand chose à dire. Et elle ne se serait pas imaginée qu'elle était susceptible de bientôt coucher avec son père mais... Elle aurait au moins pu avouer qu'elle avait accepté le dîner. Même si c'était par omission, elle lui avait menti.

Stupide, tellement stupide ! Minable, détestable, pitoyable ! Elle se détestait ! Dieu, mais qu'elle se détestait !

Mais... Elle tenta de garder un semblant de contenance – elle n'éclata pas en sanglot, c'était déjà ça – et chercha du réconfort dans l'idée que s'il plaisantait, il ne l'avait peut-être que si mal pris.

— Alduis... Je...
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Message par Coldris de Fromart Mar 2 Fév - 12:02



Coldris avait fini par la rattraper dans sa course effrénée. Comment aurait-il pu résister à l’attrait de ses yeux ou à la chaleur qui émanait de sa peau et des volutes givrées de son souffle ? Il avait commencé par un simple baiser qui se mua de gourmandise et déborda hors du simple cadre de ses lèvres. Ses mains non plus n’étaient pas timorées à explorer les courbes de son corps.
La neige, l’extérieur, la température hivernale… Tout disparut soudainement. Il était bien loin d’avoir froid tandis qu’il trouvait subitement qu’il y avait bien trop de tissu entre eux. Coldris serra les doigts de sa main d’appui entrelacés avec les siens. Il hésitait à la relever et à la guider à l’intérieur, là où manteau, pourpoint et autres bras deviendraient parfaitement superflus, mais il ne parvenait pas à détacher ses lèvres de sa peau d’ivoire aux senteurs méditerranéennes.

Comment aurait-il pu entendre le cheval arriver alors qu’il n’avait même plus réellement conscience d’être allongé dans la neige ? Oh certes, sa main qui s’appuyait désormais dans l’épais manteau blanc le brulait de froid, mais tout cela n’était qu’une vague perception reléguée à l’arrière-plan : tous ses sens n’étaient focalisés que sur elle.

Il la sentit brusquement se tendre dans un mouvement de recul et la bulle dans laquelle il était éclata violemment en milliers d’éclats. Sa première pensée fut de se dire qu’il était allé trop loin. Après tout, elle n’était pas mariée et de fait, théoriquement toujours vierge. Coldris aperçut son regard fuyant vers un côté et remarqua enfin la présence cavalière -dans tous les sens du terme- qui les observait du haut de sa monture. Alduis.

Le père soupira et son visage se referma instantanément, ne posant qu’un regard froid sur son fils qui s’adressait à Éléonore. Éléonore, dont il attrapa le poignet afin de la relever. Ses cheveux d’un brun profond étaient parsemés de neige. Il aurait sans doute pris le temps de les épousseter dans un sourire en temps normal, mais il ne voyait plus qu’Alduis.

Alduis qui se mêlait de ce qui ne le regardait pas.
Alduis qui venait d’interrompre ce moment de plénitude.
Alduis qui osait faire des commentaires alors qu’il baisait avec son cousin !

Il retira la neige d’un geste agacé de ses manches alors qu’Éléonore, très justement mal à l’aise, bafouillait une réponse. D’une douce brise, le vent se leva en tempête dans son esprit et la détente qui l’avait habité quelques instants auparavant eut tôt fait de disparaitre.

- Tu n’as rien de mieux à faire ? lâcha-t-il glacialement.

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Message par Alduis de Fromart Mar 2 Fév - 12:41

Éléonore sursauta. Sûrement ne s’attendait pas à le voir ici. Mais lui non plus ne s’était pas attendu à trouver pareil tableau ce matin. Il avait encore du mal à comprendre ce qu’il venait de voir exactement. C’était … inattendu. Mais au fond, ce n’était peut-être pas si surprenant que cela ? Coldris l’avait invitée à manger, après tout, et elle avait dû accepter. De là… De là, les choses s’enchaînaient toujours plus vite qu’on ne l’aurait pensé. Il ne l’avait pourtant pas vu venir.

Son père se releva. Son visage s’était fermé. Une lueur glaciale s’était allumée au fond de ses prunelles. Une lueur qui continuait de terrifier l’enfant qui était en lui. Il était en colère. Comme chacune de ces fureurs, celle-ci serait un blizzard glacial.

Il n’en fallut pas plus pour faire naître la tension dans les muscles d’Alduis. Elle apparut au creux de ses poignets et il serra les doigts autour de la crinière de Courage, les pieds toujours hors des étriers et les rênes encore lâchées sur l’encolure de sa jument. Pourtant, il ne baissa pas les yeux face au regard froid de son père. Il n’allait pas s’excuser de les avoir surpris quand ils en étaient à se rouler dans la neige, au beau milieu du passage.

En une seconde à peine, l’atmosphère passa d’une ambiance détendue à quelque chose de bien plus électrique.

Coldris épousseta ses manches furieusement.
Alduis serra les mâchoires à s’en faire mal et se raidit.
Éléonore, entre eux, semblait avoir envie de disparaître.

— Tu n’as rien de mieux à faire ? lâcha finalement son père d’un ton coupant.

Alduis resserra les doigts et ses ongles entrèrent dans ses paumes. Rien de mieux à faire ? Il renifla ostensiblement.

— J’étais en train de faire quelque chose, figurez-vous, déclara-t-il entre ses dents. Et qui était plus intéressant que de vous regarder sauter la première venue.

Et Éléonore qui lui avait rabâché de se montrer discret ! Lui aussi, il aurait aimé pouvoir embrasser n’importe qui et n’importe où. Mais il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas, parce qu’il fallait être discret ! Il serra les dents encore plus fort. Il y avait un arrière goût d’amertume qui remontait sur ses papilles.

— Si vous ne voulez pas être interrompu, vous n’avez qu’à regarder où vous les baiser.
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Message par Éléonore de Fromart Mar 2 Fév - 13:55

Eléonore ne résista par lorsque Coldris la remit sur ses jambes. S’il ne l’avait pas aidée, elle n’aurait probablement pas cherché à se relever. Lâche qu’elle était, toute petite elle se serait faite. Elle se serait même cachée derrière ses mains si elle n’avait pas eu la présence d’esprit d’y renoncer.

Alduis avait presque plaisanté, mais le soulagement - toujours détrempé de malaise - en fut fort bref. Le ton du ministre était glacial, cinglant. Et même si cela ne lui était pas destiné, cela la blessa. Elle voyait bien qu’Alduis était affecté, et aurait voulu le serrer dans ses bras pour le réconforter.

Ce n’était pas de sa faute, ce n’était pas juste. C’était elle qui n’aurait pas dû laisser les choses aller si loin - et risquer qu’elles ne dérapent encore plus - alors que le lieu ne s’y prêtait pas. C’était elle qui aurait dû parler à Alduis de cette invitation acceptée, pour qu’il ne l’apprenne pas comme ça. C’était de sa faute. Entièrement de sa faute.

Elle détestait les conflits. Plus encore quand ils opposaient des gens qu’elle appréciait. Plus encore quand c’était de sa faute.

— Ne...

... vous fâchez pas, ce n’est vraiment pas la peine, aurait-elle voulu poursuivre, mais les mots, coincés dans sa gorge, furent remplacés par les répliques tout aussi cassantes d’Alduis.

La première venue…
Ses yeux s’embuèrent. Alors c’était tout ce qu’elle était pour lui ? La première venue ? Pour son père, elle ne devait pas réprésenter beaucoup plus, et c’était réciproque - oui, oui, parfaitement réciproque et sans la moindre ambiguïté ! - mais pour lui…

Elle se mordit la joue pour tenter de masquer son trouble. Elle ne pouvait pas craquer, pas devant eux. Alduis parlait d’elle comme si elle n’était pas là, parce qu’il n’en avait fichtrement rien à cirer d’elle.

Et… Comment lui en vouloir, après tout ? Elle avait été un monstre… Quelle égoïste elle faisait ! Il valait tellement mieux pour lui qu’il ne tienne pas à elle ! Comme ça elle pouvait partir sans le blesser, au lieu de lui nuire par sa présence…

Elle aurait pu répliquer quelque chose de méchant. Elle avait failli le faire. Mais il était tout bonnement hors de question qu’elle le blesse encore. Qu’elle blesse qui que ce soit.

Elle se contenta donc de mordre encore plus fort dans sa joue, et d’espérer qu’on ne remarque pas ses yeux larmoyants.
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Message par Coldris de Fromart Mar 2 Fév - 15:27




Alduis avait serré ses poings. Éléonore voulait se faire oublier et il s’en voulait terriblement de lui imposer cela alors qu’il était ici chez lui. Une syllabe s’extirpa avec difficulté des lèvres de sa luciole, puis une avalanche de paroles acerbes et violentes s’abattit sur eux. Qu’il s’en prenne à lui était une chose, mais il ne tolèrerait jamais un tel manque de respect à l’encontre d’Éléonore, plus que de n’importe quelle autre femme encore. Ses sourcils s’abaissèrent sur son regard de glace.

« Sauter la première venue »... Comment osait-il prononcer de telles paroles ? Il s’était figé dans une attitude marmoréenne, gelé par la colère qu’il contenait du mieux qu’il pouvait. Il ne voulait pas la blesser outre mesure, sinon il ne serait pas gêné pour lui rappeler le fond de sa pensée. Il n’aimait pas être considéré comme un chien ? Alors pourquoi s’obstinait-il à tenter de mordre au lieu de se montrer docile ? Il aurait pu se taire, passer son chemin, ou simplement s’excuser.

Non, il avait fallu qu’il s’arrête et qu’il se fasse remarquer.
Non, il avait fallu qu’il la provoque, elle.
Non, il avait fallu qu’il en rajoute. Qu’il l’insulte, elle.

Oh oui, il pouvait s’estimer heureux qu’elle soit là pour le contenir, car l’envie ne lui manquait ni de le corriger, ni de lui rappeler où était sa place. Ses pupilles glissèrent vers son invité dont le regard se voilait d’humidité.  Il serra les mâchoires et posa une main bienveillante sur son épaule.

- Je suis ici chez moi. Je fais ce que bon me semble où je le désire. Si tu as le moindre problème avec cela, je te conseille de quitter le domaine et de ne plus y remettre les pieds. Je ne tolèrerai plus une seule minute ton attitude insolente et vindicative entre ces murs.

Il avait parlé posément, lentement, articulant chaque syllabe de sa sentence. Cette fois était celle de trop. Si Alduis quittait ces murs, il réaliserait bientôt qu'il devrait se passer de son cher Alexandre qui resterait ici en sa possession, soigneusement enfermé entre les murs de Fromart. Il s’assurerait que celui-ci ne quitte jamais le domaine sans surveillance. Combien de temps tiendrait-il avant de revenir implorer son pardon?
À force de semer le vent, il fallait bien en récolter le blizzard un jour.

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Message par Alduis de Fromart Mar 2 Fév - 16:51

Alduis pouvait sentir toute la colère qui se dégageait de l’attitude figée de Coldris. Elle formait comme une carapace d’épines autour de son père et, contagieuse, continuait de faire se tendre un peu plus chaque muscle de son corps. Tout le bénéfice de la balade avec Courage s’était envolé en quelques secondes, broyé par la chape de plomb qui pesait au-dessus de leurs têtes. Sa respiration avait perdu toute régularité.

Être discret.
Être discret.
Il fallait toujours être discret !
Et eux avaient le droit de s’embrasser au milieu de la neige, à la vue de tous !

Pourquoi ?
Pourquoi n’avait-il pas le droit d’en faire de même ?
Il n’aurait pas embrassé Alexandre différemment que Coldris ne le faisait avec Éléonore ! Et quand bien même, il était fidèle lui, et il ne réchauffait pas son lit avec n’importe qui. Alors pourquoi ?!

Alduis avait subitement envie de tout envoyer valser. Les règles, cette société, son père. Sa vie. Absolument tout. Chaque seconde de silence supplémentaire faisait monter la pression en lui. Et l’assurance d’Alduis, petit à petit, s’évaporait comme de l’eau au soleil. Que se passait-il, dans la tête de son père ?

À quoi pensait-il ?
À quoi pensait-il ?

Enfin, il ouvrit la bouche. Ce fut une voix polaire qu’il prit. Il parlait lentement, en articulant bien - comme s’il était un idiot à qui il fallait expliquer précisément pour qu’il comprenne.

— Je suis ici chez moi.

Chez lui. Tu es chez lui.

— Je fais ce que bon me semble où je le désire.

Et tu n’as rien à dire. Juste à la fermer.

— Si tu as le moindre problème avec cela, je te conseille de quitter le domaine et de ne plus y remettre les pieds.

Pars. Et ne revient plus jamais.

— Je ne tolérerai plus une seule minute ton attitude insolente et vindicative entre ces murs.

Tu ne le rendras jamais fier.
Tu ne seras jamais l’héritier qu’il veut.

Alduis s’était figé et il ne bougeait plus. Le dernier mot résonna dans son esprit, murs, murs, murs, et le fit subitement revenir à lui. C’était comme si quelque chose venait de lui tordre l’estomac. Il regarda son père droit dans les yeux, ne rencontra rien d’autre qu’un regard glacial et furieux. Alduis remit ses étriers, reprit les rênes de Courage, et cracha avec toute son amertume :

— Vous auriez dû me laisser sauter.

Il eut un rictus à mi-chemin entre la haine et une détresse qui n’en demeurait pas moins profonde. Celle d’un fils en manque de reconnaissance, et qui venait de comprendre qu’il continuait d’espérer quelque chose qui ne viendrait jamais.

— Vous n’aurez qu’à trouver un héritier digne de ce nom pour me remplacer puisque je ne serai jamais à la hauteur.

Et il les planta sur place tous les deux. Il serrait les doigts si fort que ses jointures en étaient blanches et ses yeux brûlaient.

Il voulait qu’il parte ? Eh bien il allait le faire !

Il mit pied à terre, laissant Courage au milieu de la cour d’honneur et monta les marches quatre à quatre. Personne ne chercha à l’arrêter. Il claqua la porte de ses appartements dans son dos. Mais ici, au lieu de rassembler les quelques affaires desquelles il ne se serait jamais séparé, il se laissa tomber en avant sur son lit. Qui lui semblait déjà n'être plus le sien.
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Message par Éléonore de Fromart Mar 2 Fév - 18:32

Alduis avait été moqueur.
Coldris avait été dur.
Alduis se montrait maintenant insultant.

Éléonore, elle, maltraitait sa joue, impuissante. Tout l'atteignait. La colère, surtout. Et le mal être d'Alduis, qui le poussait à la provocation. Tout ça à cause d'elle.

Coldris posa une main sur son épaule, sans doute pour la rassurer, mais c'était pire ! Encore pire ! Non seulement parce qu'en l'acceptant, elle avait l'impression de prendre parti, mais surtout parce qu'elle percevait encore mieux la rage qui l'habitait et menaçait d'éclater. Elle voyait toujours aussi bien, aussi, Alduis qui se tendait, et appréhendait. Et elle qui ne savait rien faire ! Elle déclenchait des conflits par son imprudent plaisir et ne savait même pas les endiguer ! Pauvre gourde ! Faible ! Lâche ! Traîtresse ! Égoïste ! Les larmes grossissaient au coin de ses paupières.

C'était de sa faute, uniquement de sa faute. Si elle n'avait pas eu l'absurde idée de prétendre qu'Alduis était malade, ils n'en seraient pas là. Si elle n'avait pas nourrit cette fichue bataille de neige, ils n'en seraient pas là. Si elle n'avait pas engagé ce baiser, ils n'en seraient pas là. Et même… Si en dépit de tout cela, elle avait réussi à l'arrêter avant que cela ne dégénère, ils n'en seraient pas là non plus. D'ailleurs, ils en seraient encore moins là si elle n'existait tout simplement pas ! Elle ne parvint pas à s'exprimer avant que la voix du ministre ne tranche le silence. Maîtrisée, froide, insensible. Il avait transmuté sa colère en un cruel détachement. Cruel comme les mots qu'il prononçait.

Éléonore secoua la tête. D'abord imperceptiblement au début de sa tirade, présentant que c'allait mal se terminer, et de plus en plus marquée à force de l'écouter.

— Non ! glapit-elle, horrifiée par ce qu'elle entendait.

Alduis s'était figé. Son masque d'arrogance commençait déjà à s'effriter et Éléonore savait trop bien quelle souffrance ce cachait dessous. Elle la ressentait de là où elle était.

Elle ouvrit la bouche.

Vous n'avez pas le droit de dire ça !
Je vous en prie, c'est ma faute !
Allons, ça ne vaut vraiment pas la peine de se fâcher.


Elle la ferma sans qu'aucun mot n'en soit sorti. Elle n'avait rien à dire ici. Elle n'avait pas décemment le droit de dire quoi que ce soit. Elle n'était qu'une intruse qui n'avait fait qu'envenimer leurs rapports déjà compliqués.

— Vous auriez dû me laisser sauter.

Que... ? Est-ce que... ?

Mais alors que des milliers de questions et d'inquiétudes se bousculaient dans on esprit, Alduis entreprit de repartir en lâchant encore quelques mots inquiétants.

Éléonore fit un pas.

— Alduis ! Attends ! cria-t-elle en sachant déjà qu'il n'obéirait pas.

Elle eut un instant d'hésitation. Un minuscule instant durant lequel elle se demanda si son attitude ne risquait pas de trop blesser son hôte. S'il ne risquait pas de la jeter tout de suite, alors qu'elle aurait tant aimé pouvoir prolonger cela encore un peu. Alors qu'au fond d'elle...

Un tout petit instant seulement, car la raison lui revint vite : qu'il la jette maintenant, dans une semaine ou dans un mois n'avait pas beaucoup d'importance si elle devait perdre Alduis. C'était Alduis qui comptait. C'était Alduis le seul à occuper une vraie place dans on cœur, celui qu'elle ne voulait pas perdre. Celui qui tenait à elle.

Elle jeta un regard au vicomte, un regard dans lequel elle tenta de transmettre tout ce qu'elle aurait voulu lui dire.

Vous êtes vraiment un idiot ! Pourquoi lui dire une chose pareille ?! Vous savez bien comment il est !
Vous vous étonnez encore qu'il refuse de vous parler, vraiment ?!
S'il lui arrive quoi que ce soit...
Revenez sur vos paroles, je vous en supplie.
C'était de ma faute, uniquement de ma faute ! C'est moi qui ai commencé
Vous savez pourtant bien qu'il ne mesurait pas ses mots !
Comment pouvez-vous être aussi cruel avec votre propre fils ?
Je... Coldris, je... Je suis désolée.
Je vous avais pourtant dit que je me refusais à jouer les intermédiaires, pourquoi m'y obligez-vous ?!
J'étais pourtant si bien avec vous... Enfin, je voulais dire...
Cette conversation n'est pas terminée !


Ça, et tant d'autres encore, qui passèrent vivement dans son esprit en un instant de regard intense, sur lequel il pourrait sans doute au moins mettre deux mots : accusateur et désolé.

— J'y vais, se contenterait elle de dire en se précipitant à la poursuite de son ami.

Elle le vit tout juste passer la porte et s'engouffra à l'intérieur à sa suite. Elle d'assurait de ne pas le perdre de vue, afin de ne pas s'égarer dans ce château inconnu.

Elle se rappela d'ailleurs, l'espace d'un instant, qu'elle n'avait aucune légitimité à rentrer comme ça et arpenter les couloirs sans la moindre autorisation mais... Tant pis. S'ils devaient la jeter dehors comme une malpropre, elle l'assumerait à ce moment-là.

Elle ne vit pas Alduis entrer dans sa chambre, mais vit bien quelle porte mal claquée avait bruyamment rebondit. Elle entra, et referma délicat derrière elle.

— Alduis... Je suis désolée. C'est de ma faute. Tu...

Les mots se perdirent dans sa gorge. Elle se détestait. Comment avait-elle pu laisser une telle chose se passer ? Pourquoi n'avait-elle pas osé le défendre devant son père ? Elle était inutile, tellement inutile ! Et lâche ! Elle n'attirait que des problèmes !
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Message par Coldris de Fromart Mar 2 Fév - 21:00



Coldris fulminait. Il sentait sa colère se cristalliser dans son corps. Alduis aussi ne bougeait plus. Il en avait assez. Plus qu’assez de subir ses commentaires désobligeants. Vingt-huit ans. S’il le détestait et le haïssait tant pourquoi finissait-il toujours par revenir quand il aurait pu quitter le domaine une bonne fois pour toutes ? Éléonore secouait la tête, effarée par ses propos. Il n’eut aucune réaction.

Elle ne savait pas. Elle ne savait rien de lui. Ni d’eux ou de leur histoire.
Elle ne pouvait pas comprendre ni juger.

Il laissa même Alduis renchérir sous son regard de givre. Il n’avait rien à répondre à son chantage digne d’un enfant capricieux de quatre ans. Alduis mit pied à terre et rentra dans la bâtisse. Ce qu’il allait faire ? Il s’en fichait comme du dernier fût de vinasse sorti pour l'ivrogne du coin. Qu’il fasse donc ce qu’il lui chantait. Cela n’avait aucune espèce d’importance.

Il croisa le regard d’Éléonore, mi-accusateur, mi-désolé et n’eut pas plus de réponses. Elle comptait le consoler ? Grand bien lui en fasse. Il serait de toute façon éternellement le grand coupable. Elle pouvait bien se mettre aussi à le détester, cela lui l’était parfaitement égal. À peine avait-elle posé le point de sa phrase qu’il avait remis ses jambes en fonctionnement pour se rendre d’un pas grave vers les écuries.

À son entrée, Ivain, le maitre des écuries se releva brusquement pour s’incliner profondément.

- Souhaitez-vous que je prépare l’un de vos chevaux ?
- Laisse je m’en occuperai. Va.

L’homme fit un signe aux différents palefreniers et tous décampèrent sans un bruit après une ultime révérence. Il le savait : lorsque les yeux du maitre scintillaient ainsi que sa voix prenait des accents de vent du Nord, mieux valait faire profil bas.

Coldris se dirigea droit vers la stalle d’Ambrosia, l’andalouse grise pommelée qui descendait de son étalon tant aimé. Il caressa son museau de velours avec un sourire triste. Sa joue posée contre la peau chaude et velue de l’animal, il s’apaisa peu à peu alors que sa main flattait son poitrail musclé.

Toi au moins tu ne me juges pas et tu ne me prends pas pour le dernier des monstres.

Il soupira. Cette jument était son cheval favori. D’une part, car le sang de son étalon coulait dans ses veines et d’autre part, car elle ressemblait comme deux gouttes d’eau à Sillage. Dans ces absurdes moments, il avait presque l’impression qu’elle formait un pont entre ce monde et l’autre. C’était sans doute pour cela que le cheval était l’animal qui amenait l’âme des morts à Zakros. Ambrosia tourna la tête et souffla bruyamment pour le tirer de sa rêverie. Elle l’observait d’un air de dire « Alors on y va ou tu comptes dormir ici ? ». Coldris lui retourna un léger sourire et s’affaira à son pansage en vue d’une sortie.

Coldris de Fromart
Coldris de Fromart
Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar

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