[7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
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[7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
- Avertissement - vulgarités - discussions d'abus sexuels - violence physique:
- tout au long du RP
Depuis deux jours, Thierry se tenait tranquille et n'avait pas cherché une fois à provoquer. Il s'efforçait même de l'éviter et trouvait toujours un prétexte pour vaguer à une occupation normale pour un homme occupant une chaire d'église. Son intervention surprenante lors de cette scène durant laquelle il avait cru sa dernière heure venir le laissait perplexe. Pourquoi avait-elle décidé de les chasser et de lui permettre d'échapper au sort que l'esclave zarkotien lui réservait ? Quel intérêt avait-elle ? Il ne le comprenait décidément pas. Il devrait en discuter posément, à cœur ouvert, avec elle mais une fois de plus sa lâcheté se réveillé. Il ne possédait pas le moindre courage pour s'exposer ainsi au danger d'une pareille conversation.
Par ailleurs, une autre ombre, plus menaçante, flottait au-dessus de sa tête. Eldred avait annonçait, tel un sinistre prophète, que Dyonis savait tout au sujet de sa fille et allait intervenir par la voie légale. Que risquait-il de lui arriver ? Il tremblait à cette possibilité des poursuites judiciaires. A quelle nouvelle peine le condamnerait-on ? Et si la sentence capitale était prononcée ? Il ne se voyait pas sur l'échafaud. Pas maintenant ! Pas question ! Il ne pouvait pas mourir. Il ne voulait pas mourir. Mais les autres sanctions seraient presque aussi terribles. et si on le cloitrait pour al fin de ses jours ? Il se refusait à vivre dans un monastère. Plutôt se pendre !
Il devait minimiser les risques.
Coldris était son seul et unique espoir. Pour implorer sa grâce, il irait jusqu'à lui baiser les pieds, à lui lécher les orteils, à traverser tout Fromart en rampant... Il pourrait absolument tout lui ordonner si cela lui permettait de revenir à de meilleures dispositions à son endroit.
Ces dernières semaines, peu après la rencontre avec Lavinia de Kergemont, Il y avait eu cette femme singulière, cette Donna Despina, et Thierry songeait que celle-ci intéressait certainement son précieux ami. Avant le débarquement de Lucinde dans son existence, il avait eu le temps d'approfondir quelques connaissances à son sujet et il y aurait de quoi nourrir des suspicions. Notamment si on ajoutait ses propres déclarations. Coldris apprécierait? Il le savait.
Dans la matinée, Thierry avait quitté l'église de Saint-Eustache, vêtu d'une soutane impeccable, bien propre sur lui pour se rendre au domaine de Fromart. Lucinde, comme à son habitude, le suivait à distance. au château, il se présenta cordialement aux gardes qui le saluèrent sans rien dire, habitué à ses nombreuses visites, puis leur indiqua de ne pas laisser entrer la femme qui l'observait . il prétendit à une manante perdue. Il se laissa docilement introduire par un serviteur dans le petit salon de l'entrée, sans réaliser la moindre vague, et s'installa correctement dans le canapé. Il ne demanda rien. Ne surtout pas boire. Cela lui ferait perdre pied et il devait affronter le ministre en pleine possession de ses moyens. Et pourtant, Dieu savait comme sa gorge le brûlait de boire depuis ces trop longues journées sans alcool !
Afin de s'occuper intelligemment et de donner une image respectable, il sortit un ouvrage de Shespeare en anglais et commena à apprécier les beaux vers de Hamlet.
Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
Coldris ne manquait pas de travail ces derniers jours. Depuis la visite de l’hôpital général, il avait entrepris de s’intéresser à ce problème des vétérans. Il avait étudié différentes possibilités pour monter son hôtel, et l’une d’entre elles reposait notamment sur le clergé qu’il souhaitait impliquer afin de réduire les coûts. D’autre part, si sa réforme aboutissait, l’Église serait gérée par le Roi lui-même ce qui permettrait une mainmise complète sur l’établissement. Cela allait nécessiter de rencontrer Joseph de nouveau pour en discuter de manière à avoir son retour.
Léonilde se permit de le déranger pour lui signaler l’arrivée de Thierry. Malgré son impassibilité, Coldris le connaissait suffisamment pour déceler un vague agacement au fond de ses yeux d’apparence si calmes.
- Il y a également une femme aux grilles du domaine ajouta-t-il après un léger raclement de gorge.
Une femme ? Il fronça légèrement les sourcils le temps que ses pensées s’ordonnent.
- Sans doute sa nourrice. Laisse-la patienter dans la tour de guet. Je termine et je descends. J’espère qu’il a une excellente raison pour avoir osé franchir les portes de Fromart sans invitation. trancha-t-il froidement en reportant son attention sur son courrier.
Il trouva Thierry dans le petit salon, assis et non avachi, dans une soutane sans traces suspectes -ce qui était suffisamment rare pour être signalé- en train de lire Shakespeare. Le plateau qui avait été déposé demeurait lui aussi également intouché. Eh bien ? Thierry se serait-il donc fait assommer par son crucifix durant la nuit ? À moins qu’Alexandre n’ait entièrement raison et que son Cerbère le mène à la baguette. Triste vie. Il en aurait presque eu pitié de celui avec qui il avait partagé tant d’excentricité depuis près d’un an.
- Bonjour Thierry, vous avez laissé votre matrone à la porte ?
Il se servit un verre de Porto sans se donner la peine d'en proposer un au prêtre. Il avait prouvé à maintes reprises qu’il se sentait ici comme chez lui alors…
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
Lorsque Coldris entra, le prêtre demeura calme, les yeux baissés, tel un enfant pris en faute. Le ministre ne semblait pas soucieux de le chasser. Au contraire, son regard l'étudiait. Sa décision ne serait-elle pas encore prise ? Il lui fallait saisir cette chance. La dernière qui lui restait. Thierry s'inclina respectueusement.
"Je vous présente mes excuses, votre excellence, pour la scène affreuse de l'autre jour. Le champagne, l'aigreur pour Dyonis, les mauvais sentiments.. Tout s'était emparé de moi et a troublé mon jugement."
Coldris s'asseyait et servait un verre de Porto. Comme il aurait rêvé de pouvoir le faire. Sa gorge le brûlait tant. mais pas tout de suite. Il devait auparavant se sauver.
"OUi, ma nourrice... A ce sujet, est-ce un ordre de votre part qu'Alex a exécuté pour vous venger de ma conduite ? Ou a t-il réellement pris seul cette initiative ? Cela ne lui ressemble pas. Il est normalement maladroit, gaffeur... Je ne l'imagine calculer de manière si retorse. Cela ne lui ressemble pas. En tous les cas, vous avez bien choisi cette femme. C'est le pire bourreau que le monde eut portée ! Elle m'a pourchassé du matin au soir, sans m'accorder un moment de liberté ! Lors de mes visites à des malades, j'ai essayé de m'enfuir par la fenêtre... Elle m'attendait et me grondait ! K('ai essayé d'avoir de l'intimité au confessionnal... En vain ! Dès que je sortais pour passer de l'autre côté, elle accourait pour me rappeler de retourner de ma partie. Un démon ! C'est un démon de la pire espèce ! "
Son regard louchait vers la bouteille posée sur la table. Elle était si tentante et sa gorge si sèche. il secoua la tête. Non, il devait pas boire. Il devait avoir l'esprit clair.
"Coldris... Coldris, mon cher ami, j'ai de graves ennuis. Le seigneur de Frenn..."
Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
À peine arrivé, Thierry s’inclina comme il ne l’avait rarement vu faire. On pouvait mesurer à l’angle de son buste l’étendue de la faveur qu’il s’apprêtait à venir demander. « Capital » aurait été le mot pour définir celle-ci. Il avait sans doute dû enfin prendre la mesure de ses actes avec la jeune Lavinia de Kergemont.
Coldris s’installa et se servit en écoutant avec un plaisir non dissimulé les tribulations de son compagnon de débauche. Alexandre lui avait fait part de ces informations, mais l’entendre de la bouche de Thierry était on ne peut plus savoureux. Il prit une dernière gorgée avant de se décider à le contredire.
– Eh bien c’est fort mal connaitre votre fils. C’est un garçon plein de ressources que j’ai grand plaisir à avoir à mon service. Quant à moi je n’ai pas le temps de vous trouver un Cerbère, mon cher.
Il nota au passage le regard appuyé sur la bouteille posée en évidence. Il en avait presque les pupilles dilatées face à l’objet. Coldris arqua un instant les sourcils face à son refus évident de céder. C’est qu’il serait presque joueur au point de faire venir l’une des rares esclaves dénudées pour voir à quel point, il pourrait faire acte de sagesse dans le but d'obtenir rédemption.
Des ennuis, il en avait, c’était certain et pas qu'un peu aux dires du baron. Ce n’était guère qu’une question de jours désormais. Il hocha gravement la tête.
– Je lui ai dit que je n’intercèderai pas en votre faveur cette fois-ci. coupa-t-il Vous ne réfléchissez donc jamais avant de baiser ?!
Pauvre Virgil qui devait se retourner dans sa tombe en s’entendant paraphraser dans la bouche de son meilleur ami.
- Évidemment que vous avez de graves problèmes. D’autant plus qu’il m’a été confirmé que vous aviez effectivement tenté de la violer. acheva-t-il sèchement.
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Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
"Alex... Alex a fait tout ça ?"
Cela le dépassait. Dans son inconscient, il ne voyait que l'image mignonne de son fils. Pur. Inapte à la moindre forme de manipulations, de violences morales ou physique, sensible... Il occultait toutes ces fois où ce dernier lui avait tenu tête et renvoyait des remarques cyniques.
"'Alex.. il est gentil. Mignon. Ce n'est pas lui. Est-ce l'asservissement qui a provoqué un pareil changement ?"
Son regard tourna à nouveau vers la bouteille ouverte sur la table basse. Si seulement.. Non, il ne pouvait pas. Il devait rester sobre. pour le bien de la conversation. Pour sa survie. Il commença à exposer le début de as sollicitation et Coldris le coupa court pour énoncer cette phrase assassine. Le prêtre ne se départit pas. Il retrouva même son humeur et un bon mot lui vint.
"Que voulez-vous, mon cher ? il semble que le Très-Haut, dans sa grande mansuétude, m'a accordé un cerveau des plus prompts et des testicules plus que fonctionnels, mais semblerait qu'Il a oublié de me donner assez de sang pour irriguer ces deux parties en même temps."
Thierry commenta le bon mot d'un sourire complice avec Coldris. Il ne doutait pas que ce dernier apprécierait cette belle subtilité de l'esprit qui se moquait au passage de la religion. Il redevint ensuite plus grave.
"Je... je sais. Mais c'est si compliqué. pour moi, je ne considère pas que c'est un viol. Les femmes sont... compliquées. Grâce à l a parole, elles se laissent facilement persuader. Ou elles en disent elles-mêmes. Ou elles semblent nous tenter. C'est si complexe d'y voir clair. Il y a deux jours, Lavinia de Kergemont est revenue à l'église, avec votre maîtresse Eléonore. Je ne comprends pas toujours pas pourquoi. J'ai voulu leur demander leurs intentions. Certes, en posant ma main sur al cuisse de Lavinia, mais pour tester, pour voir ce qui passait dans la tête. Votre maitresse s'est montrée... aussi brave et énergique que la dernière fois. Elle s'est immédiatement redressée pour laisser éclater sa colère t me gifler à deux reprises."
La suite restait cependant incompréhensible.
"Et pourtant... Peu après, un homme est intervenu lui aussi. Un esclave au service de Dyonis. Un prisonnier de guerre de Zarkos. J'ai cru ma dernière heure venue. Mais il semble qu'il n'était que là pour protéger Lavinia. Ou me donner un avertissement. Il m'a annoncé aussi que Dyonis passerait par la voie légale. Mais alors que je paniqauis, au sol, terrifié, certain d'être assassiné, il y a eu... il y a... votre maîtresse s'es penchée vers moi et s'est soucié de mon état. Je ne comprends vraiment pas. C'est... absurde. Comment peut-on détester quelqu'un et venir s'informer malgré tout de son état ?"
Il baissa la tête en prononçant ces confidences, toujours troublé de cette scène. Pourquoi Eléonore s'était-elle penchée pour se soucier de son état ? Pourquoi Lucinde l'avait-elle protégé d'une nouvelle intervention d'Eldred ? Cela n'avait aucun sens. Elle n'avait aucun intérêt à le faire. Il choisit de changer de sujet.
"Et si on souhaite évoquer véritablement le cas d'un viol, il y a un que je peux rapporter. Ou qui aurait pu y ressembler. Coldris... Avez-vous déjà entendu d'une femme, une certaine Donna Despina ?"
Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
Thierry était à mille lieues d’imaginer ce dont son fils était capable. Il avait l’esprit vif, une bonne culture - quoique incomplète, mais on pouvait toujours remédier à ce point-, il était volontaire et à l’écoute pour peu que l’on s’évertue à canaliser son enthousiasme débordant, mais c’était là l’un des traits de la jeunesse. Il s’assagirait avec le temps, il n’en doutait pas.
- Allez savoir. En tout cas, il n’est pas le petit chiot que vous imaginez.
Peut-être son père regrettait-il la perte de sa candeur d’enfant, Coldris quant à lui se féliciter d’avoir trouvé la relève de sa carrière politique.
Ce matin-là, le chant des sirènes avait, semble-t-il, des notes éthyliques pour Thierry qui contemplait avec envie le breuvage sur la table. Il n’en avait cependant pas perdu ni son esprit, ni sa langue, et bien malgré lui, un sourire s’invita sur les lèvres du ministre qui rétorqua aussitôt :
- Changez donc de cœur, en ce cas, mon brave.
Réplique à double sens dont il ne mesura pleinement la profondeur qu’après l’avoir prononcée. Virgil devait décidément bien rire de le voir endosser son rôle. Où allait le monde si Coldris de Fromart se mettait à jouer les bonnes consciences ?
Il secoua la tête en entendant ses piètres explications jusqu’à ce que le prénom d’Éléonore suspende un temps son cœur. Sa maitresse ? Il faisait fausse route. Du moins pour l’instant. Il fut tenté de le contredire… Mais l’ignorance n’était sans doute pas plus mal. Éléonore qu’il allait revoir demain. Son visage radieux s’invita dans son esprit. Son regard de velours, ses cheveux bruns librement détachés, sa peau d’ivoire, son rire carillonnant… Un frémissement le traversa tandis qu’il peinait à garder son oreille attentive aux aveux du curé. Il avala cul sec le fond de son verre pour se rafraichir les idées. Mais déjà, le nom de sa courageuse petite brebis revenait le hanter. Et dire qu’elle s’en voulait, qu’elle considérait ne pas en avoir fait assez. Oh, ce qu’il aurait voulu la prendre dans ses bras en cet instant pour lui faire comprendre combien il la trouvait formidable, car il n’aurait jamais réussi à lui dire. Il acquiesça gravement aux propos de Thierry masquant son esprit qui s’égarait. Il reconnut dans la description celui qui était sans doute l’ami d’Alduis. Et de nouveau, l’on parla de sa luciole qui dissipait les ténèbres de sa bonté et de sa bienveillance. Coldris eut un sourire. Comment aurait-il pu lui expliquer qu’elle était si lumineuse que l’on se serait cru en plein jour une nuit de lune noire ?
- Cela ne m’étonne pas d’elle. admit-il laconiquement avant de reprendre les éléments évoqués.
Il soupira et secoua la tête.
- Vous êtes vraiment un abruti quand vous vous y mettez Thierry, vous le savez ?
- Je reconnais que Lavinia peut avoir des lacunes en matière de communication, mais cela n’excuse en rien votre comportement. Vous vous rendez compte que vous venez de m’avouer avoir touché sa cuisse pour tester sa réaction ? Bon sang Thierry ! Qu’est-ce qui ne tourne pas rond dans votre cervelle d’alouette !
Il pouvait bien lui dire ce qu’il voulait, les mots… Les mots s’envoleraient comme des hirondelles. Il n’y avait que l’expérimentation qui l’aiderait à réaliser ce que cette pauvre fille avait vécu dans son bureau. Il déposa son verre calmement sur la table et se leva. Sans prévenir, il attrapa la gorge du prêtre et le plaqua contre le dossier du fauteuil. Son regard d’acier pénétra le sien alors qu’il serrait juste ce qu’il fallait pour lui faire peur.
- Alors dites-moi, vous vous sentez consentant à mon agression, Thierry ? Je peux continuer ?
Quant à Donna Despina, il avait entendu ce nom pas plus tard que la vieille. Mais il n’en avait pas fini avec le prêtre. Il devait d’abord s’assurer qu’il ne recommencerait plus ses méfaits et qu’il comprenait ce qu’il avait fait. Comme disait l'adage: il fallait battre le fer tant qu'il était chaud.
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Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
"Si je le pouvais, Coldris, je m'arracherais le cœur. Pour ne plus ressentir. Pour ne plus rien ressentir."
Pour ne plus ressentir l'absence de Beckie.
Pour ne plus ressentir cette culpabilité étouffante de l'avoir ignoré tant d'années. pour l'avoir l'aisé souffrir dans la misère.
Pour ne plus regretter de ne pas avoir su s'occuper mieux d'Alex.
Pour ne plus regretter d'avoir rejeté aussi Rosina..
Pour ne plus ressentir d'agacement de sa lâcheté.
Pour ne plus rien ressentir du tout.
Pour ne plus ressentir cet étouffement.
"Ou la mémoire. Finalement, ce sont les souvenirs qui nous font souffrir."
Le prêtre se mit ensuite à se confesser avec prudence mais en toute sincérité. Il sentit Coldris se perdre en lui chaque fois que ses paroles évoquaient sa maîtresse. Il devrait sincèrement l'aimer pour être affecté à sa seule mention. Aimer... Aimer une femme et en être aimé. Cela lui était arrivé une fois. Une seule fois. Et il avait gâché sa chance avec sa lâcheté. Depuis, Rosina le détestait. A juste raison. même si elle avait témoigné en sa faveur lors du procès. Mais c'était pour lui permettre de sortir librement et pouvoir veiller sur leur fils. Sur le chemin de Izwiz, elle n'avait eu aucun mot à son intention et lors de leurs rencontres au couvent, il avait essayé de faire une conversation mais elle se fermait. Seules les mentions à Alex réussissaient à lui décrocher quelques mots, surtout pour épancher ses inquiétudes sur son avenir. Il se rappela alors qu'elle aussi le voyait encore un enfant, incapable de prendre ses décisions, ayant absolument besoin de soutien pour orienter ses choix. Elle lui avait formellement recommandé de veiller sur son sort et de le protéger. Elle n'en avait pas besoin. Il l'aurait fait. Mais il comprenait son besoin de le verbaliser. Elle était une mère qui s'inquiétait pour enfant, comme lui en était le père soucieux et aimant.
Finalement, Coldris émergea de ses pensées pour lâcher un soupir et le traiter d'idiot. Thoerry hocha la tête. Cela n'avait effectivement pas été intelligent de provoquer Lavinia et Eléonore.
"Je sais."
Il demeura calme, la mine baissée, devant la colère qui suivit. Ne surtout pas répondre. Ni se montrer insolent. Il se trouvait là pour gagner son soutien. les maladresses, cela suffisait. Puis, Thierry se tendit, incapable de penser quand Coldris vint l'assaillir à la gorge, lmes amins autour de son cou. Ses yeux fixaient le geste avec une horreur véritable. Allait-il mourir cette fois ? Son corps entier tremblait.
"Coldris... non... pitié..."
Puis, il entendit Coldris ajouter cette question. Son corps tremblait encore, parcouru de spasmes. Il avait envie de vomir.
"Non.. Non... Non, je ne le veux pas."
Son esprit revoyait en même temps la scène de bureau, de Lavinia acculé de ses mains... Il revit en même temps, superposés, cette autre scène où cette Despina l'agressait au même endroit. Il avait rejeté une énième fois des images dérangeantes, de sa lâcheté habituelle pour ne surtout pas voir. Pour ignorer ce qui pourrait le forcer à se remettre en question. Un dégoût commença à naître en lui. Un malaise. Son visage devenait de plus en plus pâle. une nausée violente lui vint à la gorge. Il ne sut la refluer : son buste se pencha en avant et il aurait vomi sur Coldris si ce dernier n'avait pas eu la présence d'esprit d'esquiver rapidement.
Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
S’arracher le cœur. S’effacer la mémoire. Combien de fois n’y avait-il pas pensé ? Combien de fois ne l’avait-il pas espéré ? Quoiqu’il ait souvent eu l’arrogance de se dire que son cœur avait été réduit à l’état de poussière depuis le temps. Une chose était certaine, il ne pouvait que comprendre cette souffrance qui le traversait. Il était sans doute l’une des rares personnes à pouvoir le dire avec autant d’honnêteté.
- Je sais parfaitement ce que c’est, mais malheureusement c’est impossible. Il faut vivre avec nos démons et nos fardeaux jusqu’à notre dernier souffle.
Un poids qui ne cessait de s’alourdir jour après jour et qui l’écrasait un peu plus. Un poids qui prenait d’autant plus de place qu’il n’avait plus personne avec qui le partageaient si ce n’était ses multiples carnets. Il trouvait bien un peu de réconfort auprès de sa fiole de Laudanum, une vieille et terrible amie, aussi douce que traitre lorsqu’elle décidait de prendre ses jambes à son cou, le matin venu.
A ses reproches, Thierry faisait profil bas, tel un gosse pris sur le fait. Pour une fois, il ne renchérissait pas, mais de là à dire que c’était suffisant pour qu’il l’aide… Il se fourvoyait. « Je sais ». C’était tout ce qu’il trouvait à redire ? « Je sais ». Puisque les mots ne suffisaient pas, il passa à la démonstration en saisissant sa gorge. Sous sa main, son corps tremblait. Ses yeux écarquillés le regardaient avec effroi. Il avait peur de mourir étrangler sur ce divan ? Tant mieux ! Il posa sa question à laquelle il obtint sans surprise la réponse désirée.
- Vous l’avez trouvée plus consentante que vous-même en ce moment lorsque vous l’avez poussée contre votre bureau pour glisser votre main sous ses jupons ? interrogea-t-il glacialement.
Son visage palissait à vu d’œil. Prit d’une intuition subite -ou de l’habitude avec Thierry-, Coldris se dégagea juste à temps pour éviter le vomi qui venait de surgir du fond des entrailles du prêtre. Peut-être était-ce là un moyen d’éliminer les toxines psychologiques également. Ou alors il y était simplement allé un peu fort. Qu’importe.
- Léonilde ! tonna la voix du maitre des lieux Fais venir quelqu’un pour nettoyer s’il te plait. reprit-il plus posément lorsque son valet passa la tête par la porte.
Il avait comme une expression désabusée filtrer sur son visage impassible. Coldris le connaissait désormais trop bien pour ne pas discerner ses infimes manifestations d’humeur. Il n’appréciait pas Thierry. Même s’il n’en disait rien, il le savait. Il l’avait d’ailleurs trouvé particulièrement ravi à l’idée de le raccompagner aux grilles de Fromart ce matin du 24 décembre. Le temps qu’un serviteur arrive, il servit un verre d’eau à son invité et se laissa tomber dans son fauteuil.
- Vous trouvez toujours la définition du mot « consentement » imprécise et complexe à appréhender ? demanda-t-il en croisant ses jambes tandis qu’une jeune femme entrait pour laver le sol.
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Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
La conversation ne se déroula pas comme il se l'était imaginé et, à sa manière expéditive, le ministre lui fit comprendre ce que le mot consentement signifiait réellement. le prêtre trembla ncore plusieurs minutes, même après vomi, et se mit difficilement. Il observa, hagard Léonilde découvrir le tapis souillé à ses pieds, puis un serviteur arriver pour en essuyer les dégâts. Il avait été trop loin. Oui, il s'en rendait compte à présent. Il ne le pensait pas. Il repoussait, une fois de plus, les idées dérangeantes. Sa lâcheté avait une nouvelle fait démonstration de ses talents. E ce domaine, il excellait tant. Il était même passé maitre.
"Je.. je suis lâche."
Ses yeux se baissèrent vers la servante penchée à ramasser ses souillures. Il soupira à nouveau et la laissa finir avant de se décider de reprendre. Ses pensées s'agitaient, troublées, et peinaient à se rassembler.
"Je ne sais pas affronter la réalité, Coldris. Comme avec mon fils. Quand Rosina a... J'ai eu peur des conséquences. Peur pour moi. Je l'ai renvoyé. Sèchement. Je l'ai seule avec notre enfant. Je n'ai pas voulu voir non plus qu'Alex et elle souffraient toutes ces années. Je me concentrais sur les moments que je passais avec lui. Je ne veux voir que ce qui m'arrange. Que ce mon côté."
Il releva la tête, le regard éteint, pour fixer un tableau de femmes nues sur le mur du salon.
"Je suis un lâche et un égoïste. Tout le contraire d'Alex. C'est pourquoi il me hait. Je suis tout ce qu'il se refuse à être. Je voudrais bien avoir sa force, son courage.. Mais c'est sans doute trop tard. Moi, je ne sais plus que détruire. Surtout moi-même."
Il ne savait plus finalement où il en était. Ni quoi faire. Ni même ce qu'il faisait là exactement dans ce salon.
Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
Thierry était toujours livide et tremblant alors que le serviteur s’évertué à réparer les dégâts. Bah, les tapis et les canapés en avaient vu d’autres. Coldris n’y prêtait pas la moindre attention. Ce n’était qu’un détail. S’il fallait changer le tapis alors le tapis changerait. Il n’y avait pas de quoi en faire un drame. Il préférait se concentrer sur le prêtre qui se perdait en conjectures. Oh oui, il était lâche et ce n’était pas nouveau. Il n’avait cessé de le pousser à reconnaitre sa paternité et il avait fallu qu’on lui mette le couteau sous la gorge pour qu’il avoue. Il secoua la tête et glissa sa main dans son pourpoint à la recherche de sa vieille amie. Il extirpa une petite fiole qu'il déboucha et dont il versa quelques gouttes dans le verre de Thierry avant de le pousser vers lui. Il appuya son injonction d’un signe de la tête. Il n’y avait pas là de quoi lui faire perdre la raison, simplement de quoi apaiser ses tourments et éclaircir ses pensées.
- Vous avez raison Thierry, vous êtes lâche confirma-t-il en se resservant un fond de Porto, mais l’admettre et vouloir changer est un bon début vous ne croyez pas ?
Il leva son verre pour trinquer
– Alex ne vous déteste pas. Pas plus qu’Alduis ne me déteste, et croyez-moi vous n’avez rien à m’envier sur ce point. Votre fils n’a pas tenté de se suicider lui au moins. Je n’ai réalisé que récemment ce dont j’étais responsable. Il est peut-être trop tard pour changer le passé, mais vous pouvez toujours cultiver votre relation avec votre fils. Vous n’êtes pas obligé de subir vos erreurs. La damnation ce sera pour demain, nous avons largement le temps de la voir venir. conclut-il avec un sourire taquin avant de porter le verre à ses lèvres.
Tandis que la chaude liqueur s’écoulait dans sa gorge, il ne parvenait plus à se séparer de ce sourire, alors que la seule image qui lui venait était la tête qu’aurait faite Virgil en assistant à cette scène surréaliste. Dieu ce qu’il devait rire ! Rire et sans doute l’encourager, car il n’avait jamais été franchement moqueur.
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Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
"Coldris.. J'ai déjà eu cette crise de conscience en Septembre, après le procès d'Alex, pendant mon enfermement.. Je souhaitais changer, être meilleur... Mais je n'ai rien fait. Absolument rien."
La douleur perçait dans sa poitrine. Elle le brûlait et ne lui rappelait que trop la cruelle disparation de sa sœur.
"Beckie.. ma petite sœur que je croyais morte depuis tant d'années, la retrouver après tant d'années, c'était.. un miracle. Et puis.. Et puis, il y a eu de ce qui s'est passé. Beckie, aveuglé par les valeurs de notre famille, croyant pouvoir rétablir notre dignité, sans se rappeler que nous étions des nobles déchus, que notre grand-père a vendu son titre de comte, a cru pouvoir changer les choses dans un délire qui me laisse toujours perplexe. Et ceci l'a brisé. Au point de se donner la mort Je ne songeais qu'à la revoir, à rattraper le temps perdu, mais elle n'a pas voulu."
Il poussa un long soupir, hanté par cette question qui se retournait sans cesse dans son esprit.
"Croyez-vous qu'elle me détestait ? M'a t-elle considéré responsable de ne jamais être venu la chercher ? J'avais juré. J'ai juré dans notre enfance de la protéger, de lui permettre de vivre en sécurité. J'ai trahi. Quand je suis sorti de ce monastère, je suis retourné au château aussitôt que j'ai pu. Mais j'y ai appris la ruine de la famille. Le suicide de ma mère et de mon frère aîné. Mon père assassiné peu après m'avoir abandonné. J'ai supposé que Beckie n'e était pas ressortie non plus. J'ai voulu y croire. c'était plus confortable à accepter que de l'imaginer dans une vie de misère."
Un long soupir s'échappa à nouveau de sa gorge.
"Je ne suis vraiment qu'un lâche. Depuis toujours."
Il essayait de se souvenir de quand il avait pu être réellement courageux. Cela remontait à avant le monastère, quand Beckie se trouvait à ses côtés. Quand il avait quelqu'un à protéger.
"Si elle avait pu restée avec moi, je serais resté courageux. Mais sa lumière m'a quitté et les ombres m'ont capturé."
Thierry aperçut à ce moment Coldris lui tendre un verre, sans remarquer ce qu'il avait préalablement mis dedans, et hésita avant d'accepter le verre. L'alcool représentait un tel danger pour sa raison troublé mais as gorge le brûlait tant. Mais il était faible. Si faible. Comment lutter contre ces démons ? Il prit le verre et le vida en quelques gorgées.
Tout en vidant son verre, Thierry prêta attention aux nouvelles paroles et s'étonna d'entendre évoquer la tentative de suicide d'Alduis. Son corps se tendit, mal à l'aise à cette idée que l'un être humain puisse sciemment décider de mettre un terme à son existence. Par bonheur, le sien de fils avait une foi chrétienne pieuse pour le préserver de cette folie. Au fil de ces réflexions, le prêtre se sentit lâcher prise. Les tourments s'apaisaient et laissaient place à une sérénité reposante comme il n'avait encore finalement jamais ressenti.
"J'espère sincèrement, Coldris, que votre fils se porte à présent mieux. Et je vous remercie de prendre aussi bien soin du mien. Pour ce qui est de moi, je ne sais quoi faire. Quel avenir me reste t-il ? Dyonis ne pas tarder à me tomber dessus. Je vais sans doute être condamné à une réclusion dans un monastère."
Pour une fois, l'évocation de ce lieu sinistre ne évoqua aucun frisson de terreur, apaisé par la substance qui coulait dans ses veines et retenait ses émotions.
"Je ne veux pas y retourner, Coldris. Faites-moi tuer dans mon sommeil. Mais ne me laissez pas retourner là-bas."
Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
Coldris écoutait patiemment les lamentations du prêtre. Pour une fois que c’était lui qui se confessait à quelqu’un. À sa sœur perdue, il superposa Isis et Sarkeris. Isis parce que comme Beckie, elle avait finir par mourir et Sarkeris pour l’avoir cru mort pendant des années. Quant à la noblesse désargentée, il ne connaissait cela que trop bien pour ne pas comprendre cette douleur mêlée de honte et d’amertume. Il n’y avait pas un jour où il ne se félicitait pas d’avoir pris la poudre d’escampette en emportant la seule richesse oubliée du château : ses livres. C’était grâce à eux qu’il avait pu commencer sa nouvelle vie. Il aurait pu lui dire qu’à sa place il aurait retourné ciel, terre et mer pour la retrouver, mais la vérité c’était qu’il n’avait pas pu le faire pour son propre fils.
- Vous ne pouviez pas savoir Thierry. J’ai cru mon fils mort aussi lorsque j’ai perdu sa trace en mer. J’aurais dû faire fouiller chaque navire accostant les côtes monbriniennes, mais comment aurais-je pu imaginer qu’un nourrisson avait pu survivre en mer ? Il aurait tout aussi bien pu être mort ou avoir échoué aux Amériques. Quoi que vous disiez vous n’étiez pas aussi libre que vous l’auriez voulu pour la retrouver. Rangez donc vos « si », prenez votre destin en main une bonne fois pour toutes. Quand est-ce que vous avez réellement fait quelque chose en ce sens pour la dernière fois ? Vous devriez appliquer la devise de ma maison, elle ne pourra que vous servir. Il est naïf et puéril de s’imaginer que les choses bonnes ou mauvaises tombent du Ciel comme par miracle. On ne récolte que ce que l’on sème, si votre situation vous déplait, changez-la. Se lamenter n’apportera rien.
Thierry avala le contenu du verre sans discuter, ce qui n’allait pas lui faire de mal dans l’état où il se trouvait actuellement. À la mention d’Alduis, il acquiesça vaguement de la tête. Est-ce qu’il allait mieux ? Il ne savait guère trop. L’arrivée de Bérénice semblait l’avoir apaisé, mais qui pouvait s’imaginer ce qu’il se passait derrière cette forteresse hantée et fissurée que composait son âme ? Sa vie ne tenait qu’à un fil, il le sentait. Ce n’était pas terminé et tout pourrait jaillir de nouveau, un jour ou l’autre, et cela le terrifiait. Depuis sa tentative de suicide, il faisait régulièrement ce même cauchemar où il découvrait le cadavre de son fils.
- Je sais. Je lui ai parlé hier. J’ai dit que je n’interviendrai pas pour vous sauver compte tenu de vos actes. J’enverrai Valmar mettre fin à vos jours si c’est ce que vous voulez, vous avez ma parole.
Il afficha un sourire triste. Malgré tout ce dont il était coupable, Thierry lui manquerait s’il venait à disparaitre. Avec qui pourrait-il plaisanter de leurs facéties respectives et cracher ostensiblement sur le clergé ? Il soupira et noya ses états avec un peu de Porto. Il avait donné sa parole à Dyonis et il s’agit d’une tentative de viol. Peut-être plusieurs. Il faudrait une bonne raison pour le forcer à changer d’avis. Il se rappela subitement le nom mentionné plus tôt. Celui-là même qui était sorti de la bouche du baron. Ce nom qui lui avait mis la puce à l’oreille sans bien savoir pourquoi si ce n’était qu’il n’avait jamais entendu parler d’elle malgré son commerce visiblement florissant et sa nationalité étrangère. Deux fois en deux jours que ce nom apparaissait. Cela lui rappela celui du fameux sorcier qui avait résonné plusieurs fois à ses oreilles au cours des dernières semaines.
- Qu’est-ce que vous vouliez me dire à propos de Donna Despina ? Notre ami le baron m’a également parlé d’elle et je dois vous avouer que je trouve cela fort étrange de ne pas la connaitre compte tenu de ma position.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
"Vous avez effectivement raison. Néanmoins, prendre mon destin en main... Je suis prêtre, Coldris. J'ai été ordonné. Contre mon gré. Certes. Mais j'ai tout de même prononcé des vœux. 'Je ne peux revenir en arrière. Ni aller nulle part. Je me dois de dire toutes ces messes ennuyeuses et d'écouter toutes ces innombrables confessions dont ils viennent me casser les oreilles. Qu'en-ais-je à faire pourtant du gamin qui a été grondé pour avoir pris une tartine à son frère ? Je dois conforter le point de vue de ses parents et approuver que Dieu va effectivement le punir s'ils ne s'amendent. Cela est ridicule. parfaitement ridicule."
Le prêtre pensait froidement cette conclusion, détaché de ses émotions.
"Seule la mort, Coldris libère un curé de ses fonctions."
Mais il ne voulait pas mourir. Cette pensée lui faisait bien trop peur. Coldris rebondit sur ces paroles précédentes et s'engageait justement à le supprimer, sans qu'il s'y attende. Un soir, dans son sommeil. Sans douleur. Ce serait sans doute parfait. Il ne se verrait pas partir. Ce serait doux, silencieux, débarrassé de toute peur.
"Je vous en serai gré, mon ami."
Une dernière pensée lui venait. Il ne pouvait quitter si facilement ce monde. Pas si tranquillement.
"Vous n'oublierez pas notre résolution ? Organisez cela une à deux semaine avec une fête religieuse. Comme dernières volontés Coldris, je souhaiterais le jour d'une grande messe, pour une célébration majeure et symbolique, être suspendu au-dessus de l'autel, les bras en croix, tel le Christ lors de son supplice."
Il laissa échapper un bref rire, amusé par cette ultime facétie à cette Eglise qui l'aurait opprimé toute son existence.
"J'imagine que cela ne me vous causera pas la moindre gêne d'être l'exécuteur testamentaire de cela, non ?"
Thierry se pencha pour se servir un second verre et boire en même temps que Coldris. Son regard croise le sien. Il semblait triste. La conversation le minait-elle ? Il ne dit rien et termina sa coupe en silence. Son ami l'interrogea brusquement en invoquant le nom pour lequel il était venu. Le prêtre hocha gravement de la tête.
"Vous ? Ne pas savoir... Mais c'st une étrangère qui importe des denrées de l'extérieurs, qui fait du commerce... Comment est-ce possible ? Il y a là des données que je ne possède pas. Néanmoins, j'en ai d'autres pour vous. Elle m'a rendu visite le 23 Décembre, d'abord pour s'accuser d'être une pécheresse qui noyait le chagrin de son veuvage dans les relations avec les hommes. Elle a voulu se confesser dans mon bureau. Sauf que là, elle m'a parlé de sa sœur aînée, une certaine Nérine Mc Dan. L'avez-vous connu, Coldris ? Elle a été une maîtresse de notre souverain quand elle de ses dix-neuf à vingt et un ans. Cela remonte à présent dix-neuf ans. J'étais alors un tout jeune prêtre. Je l'ai rencontré la dernière année de sa vie. Elle était tourmentée, pensant que des personnes cherchaient à la tuer. Je ne l'ai pas revu ensuite après plusieurs mois, avant d'entendre des rumeurs sur sa mort. Elle aurait été assassinée. Je n'ai jamais su plus à ce sujet. Vous, Coldris, peut-être posséderiez-vous de meilleures informations à ce sujet ?"
Thierry s'arrêta de parler pour boire une nouvelle gorgée de Porto. Son esprit repassait l'agression. Oui, c'était cela. Comme il avait fait à Lavinia. Et sans doute à d'autres femmes.
"Je souhaitais la faire parler de ses intentions. Mais elle a fait une chose... Elle m'a agressé, Coldris. J'étais assis sur mon bureau, à distance, quand elle s'est approché et a voulu... m'embrasser. Ses mais étaient même... dérangeantes. Je l'ai repoussé sèchement. Elle est devenue confuse et s'est retirée presque aussitôt. Elle en avait perdu ses moyens. Au point de ne pas savoir ouvrir la porte plusieurs minutes. Vous imaginez que je me suis beaucoup interrogé à son sujet. J'ai cherché des renseignements sur elle et découvert qu'elle avait effectivement un appétit fort prononcé pour les hommes. J'ai noté aussi, Coldris, quand j'ai évoqué sa majesté, que son regard avait quelque chose de dérangeant. De plus, j'ai posé ka question si elle chercherait à venger sa sœur et j'ai bien vu un hochement de tête. Elle pourrait être dangereuse. Peut-être menacer notre Roi."
Il se pencha pour se servir un autre verre, laissant Coldris réfléchir à toutes ces informations.
Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
Réussite : Oui parfaitement
Échec: Le nom ne lui revient pas
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Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
'Acte à point fort' :
Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
Coldris éprouvait presque une certaine pitié au récit apparemment sans issu du prêtre. Et dire qu’il aurait pu se retrouver à sa place s’il n’avait pas eu la présence d’esprit de fuir à temps après avoir été averti. Le laudanum semblait en tout cas l’apaiser suffisamment pour lui permettre de penser clairement.
- Quelque soit la situation, il existe toujours une solution, Thierry. Autre que la mort j’entends.
Il en voyait déjà une : le renvoi de l’état clérical. Son dossier était suffisamment lourd pour lui obtenir cette sanction -ou cette faveur, question de point de vue-. Bien sûr, cela n’irait pas sans quelques inconvénients comme la perte de ses privilèges et la nécessité de travailler, mais il serait libre et libéré. Coldris garda cependant cette information pour lui. Même si le sort de son compagnon de soirée le peinait, il n’était toujours pas prêt à l’aider. En revanche, il pouvait lui accorder une mort rapide et sans douleur. Son sourire s’étira au rappel de ses ultimes volontés.
- Bien évidemment que je n’oublierai pas, vous pouvez compter sur moi. Il n’y a que pour la fête. Cela dépendra du calendrier. À moins que vous ne vouliez que je conserve votre carcasse un temps ? Après tout, c’est l’hiver.
Il laissa échapper un petit rire moqueur avant de tremper ses lèvres dans le sirupeux Porto pour y retrouver son sérieux :
- À défaut, je m’arrangerai pour faire venir le Cardinal Cassin et toute sa clique dans votre église. Cela ne devrait pas être bien compliqué.
Une fois les détails testamentaires réglés, Coldris retourna sur ce nom qui venait chatouiller ses oreilles et gratter son esprit depuis la veille. Oh oui, c’était impossible qu’il ne soit pas au courant, lui qui savait tout ce qui se tramait dans Braktenn… Comment avait-il pu passer à côté de cette information ? Cette étonnante discrétion de la négociante à son égard avait de quoi réveiller ses soupçons. Il écouta donc avidement le récit de Thierry. Nérine Mc Dan. Il acquiesça de la tête. Il s’en souvenait parfaitement. La folie du moment de Gérald. Il ne jurait que par ses yeux dépareillés dont il se demandait souvent si leur Créateur avait tant hésité au point de ne point pouvoir choisir l’une ou l’autre couleur. Coldris s’était plus d'une fois interrogé sur ce qu’il pouvait bien lui trouver. Elle était certes loin d'être vilaine, mais sa sauvagerie et son manque criant d’éducation n’en faisaient rien de plus que l’une de ces catins zakrotiennes du lupanar qu’il prenait plaisir à culbuter et à oublier aussitôt. De là à s’en enticher pendant presque trois ans. Même en ayant ses goûts douteux, ce n’était que des yeux vairons. Pas de quoi retourner tout l’empire. Toujours était-il qu’elle avait fini par disparaitre subitement des coursives du Palais pour son plus grand plaisir, rapidement remplacée par d’autres jouets plus extravagants encore. Il secoua la tête. C’était bien le cadet de ses soucis de savoir ce qu’il était advenu de cette femme. Elle pouvait bien être morte en couche ou assassinée, cela lui avait été parfaitement égal sur le moment. Ce qui n’était plus le cas aujourd’hui.
Les pièces commençaient à s’amonceler peu à peu, puis à s’ordonner : la maitresse assassinée, la sœur bien trop curieuse sur ce sujet et bien trop discrète publiquement pour ne pas être suspecte. L’insistance auprès de Thierry et les soupçons. Il hocha gravement la tête. Tout cela ne lui plaisait pas du tout. Il avait bien scruté son interlocuteur et il était sûr qu’il ne mentait pas. Il était prêt à mourir quelques instants plus tôt et n’aurait pas pris le risque inutile et idiot d’une fausse information qui ne pouvait qu’aggraver son cas. Coldris posa son verre et entrelaça ses doigts.
- On parle tout de même de tentative de trahison, Thierry. Vous êtes bien sûr de ce que vous avancez n’est-ce pas ? Ce sont là des accusations très graves que je vais devoir faire remonter au Roi en personne.
Il laissa au prêtre le temps de lui répondre avant de compléter
- Si ce que vous dites est effectivement vrai, je pourrais sans doute vous éviter le monastère.
Pour services rendus à l’État. À défaut d’une amnistie, il pourrait sans doute obtenir son renvoi du clergé sans trop de mal. Un beau cadeau. Cependant, cela n’irait pas sans quelques contreparties, à commencer par des excuses publiques.
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Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
"Je pense que certaines situations n'en ont pas, Coldris. J'ai essayé. Lorsque mon imbécile de mon père m'a vendu à ce monastère, je n'ai eu de cesse de me rebeller, d'organiser des évasions... J'ai causé là-bas les plus belles pagailles qu'il ait pu être donné de voir. Je suis même allé à me briser volontairement la jambe dans l'espoir d'être infirme et être ainsi rejeté. Ce n'était pas bien malin, j'en ai conscience aujourd'hui. Qu'aurais-je fait avec une jambe invalide ? Mais à l'époque, j'étais si désespéré, si prompt à tout tenter, que les conséquences ne m'effrayaient. Rien n'a fait. J'ai fini par être convoqué par le responsable du monastère qui a usé de son autorité et son pouvoir pour m'influencer et me faire accepter de me calmer. Que j'aurais une vie meilleure si je devenais curé."
Il marqua une pause et repensa à cet homme, fourbe et manipulateur, s'exprimant d'une vox doucereuse pour mieux envelopper ses idées méprisables.
"Moi, qui le détestais quand j'ai compris ce que ses manœuvres avaient réalisé... Je suis devenu comme lui. Aussi fourbe, condescendant... Alors non, Coldris, parfois, même la bonne volonté ne suffit pas. Parfois, il n'y a pas d'espoir du tout. Il faut seulement l'accepter. Puis boire pour oublier ce constat."
Thierry se pencha pour se verser un nouvelle coupe et but lentement le contenu. Tristement. Son sort était sans le moindre doute réglé. D'ici quelques jours, la mort ou la réclusion à vie l'attendrait. Cette éventualité de se retrouver enfermé de nouveau dans les murs d'un monastère le glaçait d'effroi. Que lui demanderait-on d'accomplir ? recopier des manuscrits ? prier ? Non, il s'arrangerait pour demander à s'occuper du jardin ou des cultures afin de respirer le plus souvent l'air frais extérieur, le temps que son ami remplisse ses dispositions et que son précieux garde du corps vienne remplir ses fonctions. Son corps trembla un peu de se savoir assassiné dans son sommeil mais il se consola n rappelant ne pas se voir partir. Il restera endormi, sans peur, et cette vie tortueuse cesserait enfin.
Il termina de boire et manqua de recracher la gorgée dans sa bouche en entendant Coldris compléter ses dernières volontés. Il en éclata de rire.
"Vous avez décidément du génie pour l'organisation des événements ! Faites donc tout cela, oui ! Cela promet d'être la meilleure cérémonie que Braktenn connaîtra ! Par contre, Colris, une dernière faveur : que mes enfants, Alex et Claire, ne soient pas présents. Je ne souhaite pas qu'ils gardent de moi cette ultime image."
Son fils n'avait qu'une vision peu reluisante de lui et il tenait pas à ce que celui-ci puise le maudire jusque dans la tombe. En revanche, sa petite Claire, si pure, si innocente, elle ne pouvait assister à pareille honneur
La conversation devint finalement bien plus sérieuse pour aborder le cas de cette singulière Donna Despina. Le ministre l'écoutait avec une grande attention, notant dans son esprit retors chacune de ces informations. Sa mémoire se rappelait-elle de cette femme ? peut-être. Quoique.. Le Roi avait tant de maîtresses. une de plus ou de moins.
"Il y a aussi autre chose, Coldris. Cette Nérine m'a aussi avoué avoir eu un enfant de notre souverain. Je l'ai rapporté à cette Despina. J'ignore si cet enfant est un garçon ou une fille. S'il est encore en vie ou s'il n'est pas mort à sa naissance, ou peut-être même avec sa mère. Ce qui est sûr c'est que Despina le sait et pourrait croire avoir de l'importance grâce au lien de ce neveu ou de sa nièce vis-à-vis de notre souverain."
Toutes ces accusations étaient sérieuses graves. La sécurité du Roi semblait même en jeu. Coldris le comprenait et éprouvait le besoin d'être assuré de la certitude de ses sources.
"Je vous ferais le seul serment dont vous ne pourrez douter de la véracité : je le jure sur al tête d'Alex et de Claire."
Ses yeux s'écarquillèrent en entendant Coldris énoncer pouvoir lui éviter le monastère alors que celui avait pourtant assuré ne pas vouloir l'aider. Il bégaya, interdit :
"Vrai... vraiment ?"
Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
Coldris écoutait patiemment les confessions de Thierry. Il avait essayé de s’y soustraire, oui, mais il avait quand même fini par accepter la situation.
- La bonne volonté n’existe pas. Qui décrèterait qu’elle est bonne ou mauvaise ? Non. Il n’y a que la volonté de faire les choses. Et si je vous dis qu’il existe une solution c’est qu’il en existe une.
Mais il ne comptait pas la lui fournir maintenant et certainement pas gratuitement. En attendant, ils palabrèrent funérailles et grandes pompes funèbres. Son compagnon de débauche pouvait tout à fait compter sur lui pour lui organiser une sortie digne de ce nom.
- Ne vous en faites pas. Je m’arrangerai pour qu’Alexandre soit occupé ce jour-là et Claire ne rentrera pas, vous avez ma parole.
Il comprenait parfaitement sa réticence à vouloir éviter la présence de ses enfants. Ils n’auraient pas les images, mais le récit leur parviendrait bien vite. Alexandre maudirait sans doute son ultime frasque tout en étant sincèrement accablé. Et Alduis que dirait-il lui, s’il venait à disparaitre ? Sans doute « bon débarras ». Et Sarkeris ? Il n’en avait pas la moindre idée. Il ne regretterait sûrement que les avantages liés à sa position et la protection qu’il offrait. Heureusement, il y avait Bérénice. Bérénice en serait sincèrement attristée. Elle serait sans doute effondrée à pleurer sur l’épaule de l’un de ses frères ou des deux. Il retint un soupir et chassa ses considérations inutiles de son esprit. Fort heureusement, la suite de la conversation, nettement plus sérieuse, acheva de ramener son esprit dans le droit chemin. Il s’agissait quand même là de trahison, ce n’était pas rien. C’était même une allégation fort grave qu’il prenait avec toute l’attention qu’elle requerrait. Thierry rajouta dans l’équation la possible présence d’un bâtard. Il opina grave, pinçant les lèvres. Quand on voyait, le soin que Gérald portait à ne pas développer une descendance trop importante, c’était une nouvelle plus qu’embarrassante. Mieux valait que le rejeton royal ne soit plus de ce monde, ce serait sans doute mieux pour tout le monde. Une chose était certaine: tout cela ne sentait pas bon du tout. Il allait faire prévenir le Roi ainsi que Dyonis. C’était sans doute l’occasion rêvée de faire chuter le baron avec cette tentative de trahison, mais il devait bien admettre qu’il commençait presque à l’apprécier. Sans parler du fait que sa place était nettement plus délicate que la sienne. Thierry jura sur ses enfants et Coldris n’eut pas besoin de plus pour avoir la certitude qu’il venait de dire la vérité et l’entière vérité. S’il y avait bien quelque chose sur laquelle l’un et l’autre ne plaisantaient pas, c’était bien leur famille. Avec tout cela, il méritait bien une ultime intervention de sa part… Simplement pour service rendu à la patrie.
- Il y a deux conditions à cela. Premièrement, vous devez me jurer de ne plus jamais abuser d’une femme comme vous l’avez fait. Deuxièmement, j’exige des excuses publiques sur votre comportement inacceptable.
Il marqua un petit temps d’arrêt avant de déclarer
- Je pense pouvoir vous faire quitter le clergé. Vous n’aurez pas une vie facile et vous devrez nécessairement travailler, mais vous serez libéré de vos obligations cléricales. Plus de messes, plus de confessions, plus de cérémonie. Vous voyez bien qu’il existe toujours une solution. conclut-il sourire en coin.
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Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
Ils discutèrent de ses dernières volontés, si les choses devaient finalement bien mal tourner, et il hocha gravement la tête, soulagé que son ami les respecte et les honore même.
"Je vous en remercie, Coldris."
Leur conversation repartit ensuite sur des bases bien plus sérieuses à savoir la sécurité de l'Empire, et ces risques qu'une étrangères pouvaient faire courir au souverain à son entourage. Le ministre l'écouta le plus sérieusement du monde, le visage grave. Dès ce soir, sans doute même avant, une opération se mettrait en place sur cette fameuse Donna Despina; Le prêtre entendit avec surprise la suite et accueillit, stupéfait, que son ami allait finalement intervenir. Il mit cependant deux conditions. Thierry hocha de la tête.
"Je vous jure que je n'approcherais plus une femme qui n'aura pas montré pour moi de l'intérêt. Je me rappellerai de votre leçon. Et de ce que cette Despina aura tenté de faire elle aussi."
Il opina également pour ces excuses. Cela s'avérait là aussi normal et juste. Le prêtre eut ensuite un temps d'arrêt de ce que le ministre lui proposait.
"Vous... Vous êtes sérieux ?"
Leur rencontre n'avait rien d'une soirée festive. Il ne pouvait être que sérieux. Pourtant, quitter l'état cléricale, renoncer aux messes et toutes ces obligations laborieuse, lui paraissaient comme une chimère.
Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
Thierry paraissait rassuré de savoir qu’à défaut de mener la vie dont il rêvait, il aurait au moins la mort souhaitée. Et il ne pouvait que l’approuver et le comprendre. Lui aussi avait une idée bien précise de ce qu’il devrait advenir de ses restes après qu’il est rendu son dernier souffle. Rien de bien spectaculaire pour sa part. Léonilde était au courant, portant son brave pourrait bien ne pas pouvoir exécuter ses ultimes volontés. Sarkeris devrait en prendre connaissance prochainement, mais ne savait-on jamais. Mieux valait que plusieurs personnes de confiance le sachent.
- Si je meurs avant vous, vous voudrez bien faire en sorte que mon corps parte à Lodmé auprès de ma femme ? Et explosez-moi cette foutue boite. Je déteste être enfermé et je veux que nos os puissent s’enlacer. J’aurais au moins cette satisfaction s’il n’y a rien après la vie ou que je ne peux pas la revoir…
Au sujet funeste succéda un sujet bien plus grave impliquant cette négociante inconnue de sa personne. Une information capitale qui méritait rétribution. Il n’était pas question de laver le prêtre de ses méfaits, mais plus exactement de le sauver de lui-même. Cette vie cléricale le dévorait à petit feu plus sournoisement que le bûcher. Il aurait pu être à sa place, il aurait pu, et cela il ne l’oublierait jamais. Thierry jura qu’il s’en tiendrait à la première condition.
- Ne vous avisez pas de vous parjurer. Il n’y aura pas de seconde rédemption, soyez-en certain.
Il n’était pas connu pour sa miséricorde loin de là, alors mieux valait s’assurer que tout était parfaitement clair. Pourtant même après avoir accepté chacune de ces conditions sans discuter, Thierry semblait toujours aussi hébété par la nouvelle.
- Ai-je l’air de plaisanter ? demanda-t-il en arquant un sourcil.
Coldris pouvait être vicieux quand les circonstances l’exigeaient, mais toute de même ! Il esquissa un sourire amusé avant de se lever pour observer les jardins ou du moins ce que l’on pouvait en deviner sous la neige. Quelque part il comprenait Thierry, il n’avait sans doute jamais rêvé de se faire sanctionner en devant quitter les ordres.
- N’allez pas croire que ce sera une vie de plaisir. Vous allez sans doute écoper d’un travail fort pénible afin de faire amende honorable.
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Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
"Si je suis en mesure de la réaliser, Coldris, je le ferais. Je vous jure. Autrement, je tenterais au moins d'envoyer une personne de confiance accomplir cette tâche si j'étais trop âgé pour un tel voyage. D'ailleurs, pour être sûr que vos volontés soient respectées, confiez-les à Alexandre. il m'a déjà accompagné au chevet de mourants et consentirait à n'importe quoi pour permettre à une personne de partir l'âme en paix."
Après cela vint cette conversation sur Donna Despina et les conséquences inattendues que ses révélations déclenchèrent. Thierry écouta en silence le appel sur son serpent et opina gravement de la tête.
"J'en ai plus que conscience, oui."
Coldris sembla s'étonner de sa surprise suite à cette annonce de quitter l'état clérical. Le prêtre reprit comme il put sa contenance mais continua à balbutier :
"Pardon... Je vous crois, bien sûr. mais c'est si.. inattendu. Coldris, vous savez, j'avis perdu tout espoir. Pour moi, je me voyais curé jusqu'à la mort, forcé à dire des messes et à écouter des jérémiades jusqu'à mes quatre-vingt ans."
Alors que le ministre se leva pour aller admirer le jardin sous la neige, il énonça que ce qui viendra sera difficile. Un travail pénible l'attendrait sûrement pour expédier les crimes qui seraient requis contre lui. Cela semblait parfaitement logique. Il hocha de la tête ,puis songea penser décidément que sa raison fonctionnait étrangement bien, avec lucidité, sans l'handicap de ces émotions tumultueuses qui le parasitaient chaque jour. Il se fit ensuite la réflexion que cela avait commencé peu après le premier verre, tendu par Coldris.
"Coldris... Vous avez mis quelque chose dans mon verre, n'est-ce pas. Ce n'est pas un reproche. Au contraire je vous en remercie. Retrouver la faculté de penser, de manière lucide, sans être assailli par les vertiges du passé et des émotions, est relaxant. Est-ce absusr si je vous demandais plus régulièrement ?"
Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
Coldris fut rassuré de savoir qu’il s’y plierait et nota l’information concernant Alexandre. Il était sans doute apte à réaliser ses dernières volontés, mais il le voyait mal réaliser celle-ci avec ce qu’elle impliquait: ouvrir une tombe, un cercueil... Non vraiment, Alexandre en vomirait ses tripes avant d'avoir fait quoi que ce soit.
- Vous n’aurez qu’à la confier à Sarkeris, il se chargera d’effectuer le voyage. Et puis après tout, il s’agit de sa mère. Il saura la retrouver quand il aura son nom.
Sur ce, Coldris traita avec Thierry de cette affaire qui s’annonçait épineuse et juteuse pour le prêtre qui pourrait obtenir ainsi sa sortie de l’état clérical en échange de quelques menues conditions qu’il s’empressa d’accepter les unes après les autres. Le vicomte opina et lui adressa un petit rire dans un regard perçant alors qu’il se levait :
- C’est la différence entre vous et moi, Thierry : je ne renonce jamais. Si j’avais dû rentrer dans les ordres comme vous, je me promènerais avec le trirègne sur le sommet de mon crâne comme mon grand-père... Et tous les soirs, je rirais de cette vaste farce de Dieu. Vous m’imaginez, Chef de l’Église, moi ?
Il se laissa aller à un profond rire, tant l’idée était délicieusement absurde. Le Cardinal Cassin sous ses ordres. Non mieux… Le monde occidental sous ordres. Il en regretterait presque de ne pas avoir réalisé cela à ses seize ans. Oh oui, il aurait pu faire de grandes choses. Qu’importe les cartes mains, c’était le joueur qui faisait le jeu. Il eut à peine le temps d’admirer la quiétude des jardins assoupis sous le manteau hivernal que la voix de son ami le tira des ses pensées, il se retourna, amusé :
- Quelques gouttes de laudanum seulement. sa main fouilla la poche de son veston à la recherche de la petite fiole qu’il lui lança je vous déconseille d’en abuser. Vous le regretteriez. C’est une amie aussi douce que terrible dont il convient de se méfier.
Il fit quelques pas vers lui et songeant à Alexandre sans vraiment savoir pourquoi, il décida de lui confier ce qu’il adviendrait du jeune infirme sous sa garde. Sans doute serait-il aussi heureux que rassuré de l’apprendre.
- Concernant votre fils… Si tout se passe bien, je devrais le faire affranchir d’ici mars. Je lui ai proposé de devenir mon Secrétaire, ce qu’il s’est empressé d’accepter. C’est un jeune homme intelligent et prometteur. il souffla de rire en songeant à la veille Vous auriez dû voir la tête de ce cher baron quand il l’a découvert à mes côtés ! Et encore ce n’est rien. Attendez qu’il comprenne qui est mon secrétaire...
Il espérait que cela étancherait quelque peu sa soif de vengeance, car quelle plus belle revanche y avait-il que de tordre le cou au destin pour se hisser toujours plus haut et regarder chaque jour avec délectation le monde s’étaler sous ses pieds ainsi que tous ceux qui n’avaient pas réussi à vous arrêter ?
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
- Fiche perso : ✶Fiche
✶PNJ
Liens et RPs : ✶ Rapport ministériel
✶ Généalogie & Relations
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Eldred Kjaersen / Kalisha de Monthoux / Bérénice d'Aussevielle
Messages : 1362
Date d'inscription : 21/07/2020
Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
"Vous, Pape ? cela aurait été... magnifique. Imaginez, nous n'aurions pas eu à organiser un schisme : Il s 'agissait de tout déconstruire de l'intérieur. Cela aurait été grandiose !"
Il eut cependant une réaction de surprise à la mention du grand-père qui aurait porté le trirègne. Ses sourcils se froncèrent, curieux de connaître le détail de cette pensée.
"Votre grand-père ?"
En prononçant cette interrogation courte, il contempla son ami se lever pour admirer les jardins enneigés depuis sa fenêtre, un peu avant de poser cette question sur le contenu de son verre. Coldris se retourna pour lui révéler le secret et confier une petite fiole, aussi fragile que précieuse. Le prêtre la reçut avec prudence entre ses mains et la glissa dans une poche intérieure en sécurité. Son esprit nota ces recommandations. La drogue pouvait avoir des effets nocifs et i ne comptait s'abîmer. La détérioration physique ou mentale l'effrayait trop, car celles-ci se rapprochaient de al mort.
Alors que le silence planait dans la pièce, Coldris le brisa pour révéler cette information étonnante. Alex... Son petit Alex, affranchi ? Devenir secrétaire du ministre des affaires étrangères ? Il se sentait si heureux pour la destinée singulière de son fils que son esprit en oublia presque l'allusion faite au sujet de Dyonis. Son enfant devenait un homme, qui prenait sa place dans le monde, qui montait. Cette pensée le rendait toute chose mais contribuait à le remplir d'une fierté comme il n'en avait encore jamais éprouvé.
"Je vous en remercie, Coldris, du soin que vous lui apportez."
Sa tête s'inclina en prononçant ces paroles, comme s'il récitait une prière importante.
Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
Thierry riait aux éclats à la mention de ce qu’il aurait fait d’une robe de clerc. Oh oui, il aurait gouverné le monde, ni plus ni moins, et il en aurait savouré cette délicieuse ironie ! Rien ne l’aurait arrêté ! Il s’arrêta subitement de rire avant d’évoquer son grand-père. Coldris le fixa, amusé et non sans fierté. L’heure était donc au constat généalogique. Il souffla un petit rire qui traduisait l’agitation de ses prunelles bleues.
- En effet, mon cher cousin. Ma mère est un des bâtards d’Alexandre VI. Et après vous vous demandez de qui je tiens mon goût pour le pouvoir et les femmes ? Assurément pas de mon misérable paternel !
D’ailleurs, il faudrait qu’il songe à faire remarquer à Alduis qu’il baisait son cousin. Certes éloigné, mais cousin tout de même. Enfin… Au moins ça restait dans la famille non ? Sa tête vaudrait sans aucun doute celle de Thierry aujourd’hui, si ce n’était plus. Au final, il aurait peut-être dû commencer par cet argument pour les séparer... En parlant de famille, il avoua ses projets concernant Alexandre. Coldris savait combien Thierry pouvait tenir à son petit et à en voir son regard s’illuminer d’une insondable fierté, il était réellement ravi pour lui. Si seulement cette nouvelle pouvait l’aider à reprendre sa vie en main... Opium ou non, il n’y aurait pas de miracle divin sans intervention de sa part. Encore une fois, l’image doucement rieuse de Virgil flotta dans son esprit. Oui, mais comme il l’avait dit quelques instants plus tôt, cela restait dans la famille. Il devait bien cela à Thierry non ?
- Dieu est miséricorde et amour. Ce n’est pas ce que vous répétez à longueur de temps ? Pour la peine vous pourriez au moins quitter Fromart en marchant sur les mains. suggéra-t-il avec cette pointe d’ironie corrosive qui le caractérisait.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [7 janvier 1598] En quête de rédemption [RP sensible][Terminé]
"Cousins ? Nous sommes... cousins ? Par quelle branche ?"
Même enfant, alors que Beckie pouvait réciter de tête les faits importants sur le moindre de leurs ancêtres et d'un parent relié à un membre de la lignée, lui séchait toujours lamentablement. Elle s'en amusait même beaucoup et aimait à se moquer de lui quand lui reprochait à sa cadette de ne rien comprendre aux exercices d'arithmétique ou de manquer de vocabulaire quand elle lisait un ouvrage. A sa place, elle aurait su replacer le lien entre les d'Anjou et les Fromart en quelques minutes.
"Mais si cela est ainsi, si je comprends, nos fils respectifs baisent entre cousins."
Son sourire s'étira. Ce pourrait être drôle de révéler ce détail à Alex. Il rougirait certainement jusqu'aux oreilles, puis s'exclamerait de se taire ou lui ferait la leçon. Le prêtre en rit puis ajouta, moqueur :
"Ils ne font rien de mal. Après tout, bon nombre de souverains épousent leurs cousines germaines, n'est-il pas ? Si l'Eglise tolère ce manquement à ces règles, nous le pouvons aussi. Sans compter qu'il n'y a pas le risque d'une descendance."
Ce simple mot l'amusait et réveillait des paroles que son fils lui avait si souvent tenu.
"Dire qu'il affirmait il n'y a pas si longtemps que la sexualité devait se faire dans le cadre du mariage et à seul but de procréation !"
Thierry éclata à nouveau de rire. Oui, il avait beaucoup évolué ce petit en une année. En quelques mois même. Le père demeurait impressionné par cette ascension qui s'ouvrait à lui grâce à sa rencontre avec Coldris. Qui aurait cru cela alors que le garçon lui avait fait la morale à deux reprises sur ses débauches ? Une pensée effleura son esprit et il se pencha pour se verser un autre verre.
"Si vous le pouvez, tentez même de faire de mon fils un pape. Imaginez Alexandre VII, qui serait associé par Alliance au précédent du même nom ! Là, encore une bonne plaisanterie à faire au tout puissant et ses fidèles crédules !"
Il leva son verre pour inviter Coldris à trinquer. Ses lèvres commencèrent à tremper dans le liquide quand il faillits 'étouffer à cette proposition de son ami.
"Je... Je veux bien tenter mais cela risque de ne pas être probant."
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» [21 Janvier 1598] Le retour du courrier [Terminé]
» [21 - 30 janvier 1598] Au bout de l'errance [Terminé]
» le 7 janvier 1598 | Amende honorable [Terminé]
» [19 janvier 1598] - Légitimité d'existence [Terminé]