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[19 Décembre 1597] De retour dans la forêt [terminé]

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Message par Cassandre Velasquez Lun 29 Mar - 11:27

Après un bref arrêt dans une ruelle, quelques rues après la sortie catastrophique de la Rosa Azul, Cassandre avait repris une course folle au travers de la ville et la forêt. Sylvère. Sylvère.... Sylvère ! Elle courait dans la ville sans prendre garde à personne. Elle bousculait des gens ? Peut-être. Mais elle ne les voyait pas. Elle rejoignit très vite la forêt et trouva d'instinct le chemin pour gagner le repaire de son grand frère. Sylvère... Sylvère.... Elle voulait voir Sylvère. Elle descendit la fosse qui menait à la grotte sans prendre garde à la pente et se retrouva en bas. Elle resta un temps au sol, trop épuisée, trop effondrée, pour bouger.

"Sylvère...."

Elle observa la grotte. Son grand frère n'était pas là.

"Sylvère..."

Tu finiras seule, Cassandre."

La voix méchante et dure d'Eldred se réveilla. Elle bégaya :

"Tu me l'as pris ?"

"Tu est insolente et butée, Cassandre."

La voix d'Irène s'éveilla aussi. La fillette se tassa et sanglota.

"Je ne voulais pas être insolente. Pas avec vous. Mais j'en pouvais plus. J'avais mal. J'ai mal. Très mal. Je ne voulais pas me disputer. je voulais... Je ne voulais pas entendre qu'on défense oncle Matthieu. Je me sentais mal. Je voulais qu'on me rassure. qu'on m'écoute. Sylvère disait que je pouvais vous confier mes problèmes. que vous écouterez.. Mais c'était pas vrai. Vous m'avez jugé, comme oncle Matthieu juge Hyriel. Sans comprendre. Vous ne m'avez pas laissé parler de mon père. Ni de ce que j'ai pu faire avec Alduis. Je voulais parler. Je voulais tout dire. Comme j'ai fait ce matin avec Sylvère. Mais vous m'avez pas laissé le temps. J'ai mal. J'ai mal à en crever. mal au point d'avoir envie de m'enfoncer ma dague dans le ventre. Ou d'aller voir ce stupide ministre. Hier, il m'a proposé un marché. Il m'a laissé le choix entre ça et être pendue. j'aurais dû choisir être pendue. Je n'aurais pas su pour Hyriel. Et j'aurais arrêté d'embêter tout le monde.  Vous n'auriez plus eu à me supporter. "

Elle s'arrêta et fixa la paroi d'un air vague.

"J'ai un pied dans la tombe. Alors autant mettre tout le corps entier"

Elle continuait à parler sans s'interrompre.

"Tu as raison, Alduis. Survivre, ça ne sert à rien. sauf à souffrir. et à blesser les gens qu'on aime. Tu as fait quoi hier après notre rencontre ? Tu as sauté d'une fenêtre ou tu as enfoncé  ton épée dans le ventre ? Tu as eu mal ? Je devrais peut-être faire pareil. Nous sommes pareils, non ? Eldred l'a dit. Alors, si tu meurs, je devrais mourir aussi."
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Message par Sylvère d'Aiguemorte Lun 29 Mar - 12:21

Il y avait un avantage à être toujours perché en hauteur : on voyait tous ceux qui entraient. Et il avait bien vu Cassandre passer la lisière. Il avait deviné, même à cette distance, qu’elle n’allait pas bien. Elle semblait… perdue. À la recherche de quelque chose. Son regard avait été instantanément attiré et comme il était assis sur les branches, il s’était aussitôt redressé, inquiet. Il s’était passé quelque chose. Et quelque chose de grave, pour qu’elle vienne ainsi dans la forêt, alors qu’elle était déjà venue dans la matinée. Il l’avait regardée cinq secondes, le temps d’envisager le chemin qu’elle allait prendre, et quand il avait compris qu’elle allait directement à la Grotte-Palais, il avait sauté de l’arbre pour s’y rendre lui aussi.

Il ne lui avait pas fallu longtemps pour y arriver. Il put même y voir descendre Cassandre et entendit sa voix, désespérée, l’appeler.

— Je suis là.

Mais elle ne l’entendit pas. Il pouvait entendre, rien qu’à sa manière de parler, qu’elle allait mal. Vraiment mal. Il descendit prudemment dans la grotte. Elle réitéra son appel.

— Je suis là, répéta-t-il, plus doucement, en descendant à son tour,

Mais il ne s’approcha pas trop. Pas encore. Il évalua d’abord la situation. Si elle ne l’entendait pas, elle ne devait certainement pas le voir non plus et dans ce cas, il ne fallait pas la surprendre, pour éviter qu’elle ne se défende. Il savait qu’elle portait une dague sur elle et n’avait aucune envie de la prendre dans le ventre, par un misérable accident. Il fit quelques pas prudents.

— Je suis là, dit-il encore, juste pour qu’elle entende sa voix, même si elle ne pouvait pas encore réagir.

Il savait que même si elle n’avait pas de réaction, il ne parlait pas dans le vide. Cassandre se tassa. Se mit à pleurer. Et un flot de paroles ininterrompu se déversa soudainement de sa bouche. Il continua d’avancer doucement et arriva à côté d’elle. Il s’assit, un genou relevé, et écouta soigneusement. Comme elle ne semblait pas se rendre compte de sa présence, il glissa sa main dans ses cheveux et tandis qu’elle déversait ce qu’elle avait sur le cœur, lui caressa la tête. Lentement. Juste écouter. Ne pas la couper.

C’étaient de dures paroles qui sortaient de sa bouche, des paroles désespérées, et il comprit bien vite qu’elle parlait d’Irène. Qu’avait-il bien pu se passer ?

Une boule se forma dans sa gorge quand elle évoqua Hyriel. Hyriel et Matthieu, et une histoire de jugement… Il craignait de comprendre, et il aurait aimé se tromper. Avait-il été arrêté ? Sinon, pourquoi Matthieu Cassin le jugerait-il ? Comment cela était-il arrivé ? Et Kalisha, allait-elle bien ? Il avait des milliers de questions dans la tête, mais chaque chose en son temps. Et la priorité, à l’instant, la seule chose sur laquelle il avait prise, de toute manière, c’était Cassandre. Il devait la calmer, c’était la seule qui comptait. Il aviserait ensuite, quand il aurait toutes les cartes en main.

Mais plus il écoutait, plus ce qu’elle révélait était effrayant. Se planter une dague dans le ventre ? être pendue ? Il secoua la tête, inquiet. Depuis quand avait-elle de telles idées ? Il murmura, tandis qu’elle faisait une brève pause :

— Tu ne m’embêtes pas du tout, Cassandre. Et ce ne sera jamais le cas.

Comme elle parlait de nouveau, il la laissa faire. De nouveau, sans la couper. Même s’il en mourrait d’envie pour ne pas à avoir à attendre ces envies suicidaires dont elle faisait part à voix haute, sans avoir conscience qu’il était là. Et puis, soudain, elle se tut. Alors, sans cesser de caresser ses cheveux, il prit la parole.

— Cassandre, est-ce que tu m’entends ? Tu es avec moi, dans la grotte, d’accord ? Dans la forêt. Est-ce que tu sens l’odeur du bois ?

Il retira son manteau et le posa sur l’adolescente pour qu’elle en ressente la chaleur. Il ne faisait pas chaud, après tout, et il préférait qu’elle soit bien couverte.

— Tu la sens, cette odeur ? Ça veut dire que tu es en sécurité, tu vois. Tu ne risques rien. Et je te promets que moi, je vais t’écouter, sans te couper, et que je ne vais pas te juger. Je ne te jugerais jamais, ma princesse, d’accord ? Tu peux tout me dire, vraiment tout. Même le pire.

Il cessa de caresser sa tête, juste pour poser la main dans son dos et le frotter doucement.

— Concentre-toi sur ma voix. Sur l’odeur. Et sur mon manteau. Concentre-toi là-dessus et oublie tout le reste. Imagine, je ne sais pas, que tu es dans une petite clairière. Qu’il y a des fleurs. Qu’il fait beau. Et que tu es bien. Tu sais, Cassandre, ce n’est pas facile d’élever des enfants. C’est très dur, et il faut apprendre tous les jours. Et puis des fois, on fait des erreurs, tout le monde fait des erreurs. Irène est fatiguée par sa grossesse, elle est fatiguée par les évènements, et elle n’est pas infaillible, elle non plus. Il arrive d’avoir des moments de faiblesse, tu vois, c’est normal. De se mettre en colère et de pleurer aussi. Mais ça ne veut pas dire que les gens ne t’aiment pas. Au contraire.
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Message par Cassandre Velasquez Lun 29 Mar - 13:43

Cassandre fixait la paroi rocheuse et avait cessé de parler. Elle restait stoïque, perdue dans ses pensées et ses émotions. elle n'entendit pas Sylvère entrer. pas plus qu'elle ne le perçut s'approcher. et l'appeler. Son corps commença cependant à tressaillir lorsqu'il la prit dans ses bras. Mais là encore la fillette restait inerte. Comme une poupée de chiffon. Son corps se détendit peu à peu sous les les caresses de Sylvère. Instinctivement, elle vint se blottir contre lui. Les mots commençaient à venir. Elle entendait surtout ceux de la clairière. Les fleurs. le soleil.

"La marelle... Je veux jouer à la marelle."

C'était quand ça ? C'était si loin. Dans une époque heureuse. Là où il n'y avait aucun ennui.

"Je veux voir Hyriel. Dans sa cabine. Et parler avec Guillaume. Et aller jouer un tour à Florentin. Lui dire que son petit frère s'est tordu le pied dans la forêt et en profiter pour faire des farces dans la cabane. Ou embêter Eugène aussi. Et... "

Elle éclata brusquement en sanglots.

"Mais Hyriel... Hyriel va mourir. Comme papa."

Cassandre releva la tête vers Sylvère, les yeux plein de larmes.

"Oncle Matthieu avait promis de s'occuper des méchants. Je lui ait raconté pour les mauvais curés que j'avais pu croiser. Et il disait que c'était après eux qu'il allait agir Mais il a pas fait ça ! Il a arrêté Hyruel ! Hyriel qui ne fait soigner les gentils ! C'est pas juste !"

Elle poussa un long soupir.

"Il est comme ça ce pays. Il ne fait qu'attaquer les gens bons et faibles. Comme ma famille. Comme Hyriel. Comme moi. Irène dirait d'avoir cofinance. mais c'est faux. Quand un pays condamne une enfant de dix à l'esclavage, il peut tout faire. Ils ont arrêté Hyriel et ne le relâcheront pas. C'est ça la réalité de ce pays."
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Message par Sylvère d'Aiguemorte Lun 29 Mar - 14:39

Il parla pendant longtemps, attentif aux moindres réactions de la jeune fille. Il attendait quelque chose, un mouvement, une parole. Cela tarda. Elle devait vraiment être partie loin pour ne plus réagir aux sollicitations physiques et auditives. Et pourtant, il la sentit venir se blottir contre lui. Un encouragement à continuer. Qu'importe le temps qu'il faudrait, il aurait pu parler des heures pour qu'elle reprenne pieds avec la vie réelle. Et enfin, elle parla, d'une petite voix perdue.

Jouer à la marelle. Il se rappelait de cette comptine qu'elle s'était amusée à chanter, ce jour-là, pour l'embêter. Il en avait été amusé. Il hocha doucement la tête.

— On pourra y aller, dit-il. Et on pourra jouer pendant des heures, si tu le souhaites.

Mais s'il pouvait jouer avec elle sans difficulté, il ne pouvait pas lui permettre de voir Hyriel. Pas s'il avait été arrêté, comme il le pensait – et comme chaque mot le vérifiait avec cruauté. Et les autres, alors ? Au moins, Cassandre allait bien. Tout du moins... allait bien sur le plan physique du terme. Car il n'en était pas de même de son esprit tourmenté.

Comme elle éclatait en sanglots, il la serra plus fort contre lui et se contenta de la bercer en attendant qu'elle continue de parler. Il avait promis de l'écouter et il allait le faire. C'était encore le mieux qu'il pouvait faire.

— Mais Hyriel... Hyriel va mourir.

Il continua de lui caresser les cheveux en réfléchissant à ce qu'il devait dire. Elle était remontée, elle était perdue et désespérée. A vrai dire, elle semblait debout au bord d'un précipice et contempler la possibilité de sauter. Lentement, elle perdait foi en la vie. Mais il refusait que cela arrive. Déjà, elle poursuivait.

— Tu sais, peut-être que pour ton oncle Matthieu, Hyriel est un méchant... Il ne le voit pas comme toi et moi, tu comprends ? Il pense d'autres choses. Des choses idiotes, horriblement fausses, mais ce sont ces choses-là qui le poussent à faire ce qu'il fait. Ce n'est pas juste, tu as raison. C'est même terriblement injuste.

C'était la réalité, elle avait raison. Mais ce n'était pas toute la réalité.

— Il y a des choses, à Monbrina, qui sont laides. L'esclavage est laid. Les bûchers sont laids. Les conquêtes le sont aussi. Tu as le droit d'être en colère contre toutes ces choses. C'est à cause de toutes ces choses laides que j'ai quitté la ville. Dans la forêt, il n'y a rien de tout cela et tout est beaucoup plus simple. Mais tu vois, malgré toutes ces choses, je suis d'accord avec Irène. Il faut avoir confiance. Mais confiance en quelque chose qui soit concret, sur lequel tu puisses te raccrocher.

Il fit une pause, très courte.

— Le soleil, par exemple. Tu peux te raccrocher au soleil. Quoiqu'il se passe ici-bas, tu peux être certaine que dès demain, le soleil se lèvera. Le soleil est éternel. C'est la vie qui continue, d'accord, et il ne faut pas que tu la regardes passer. Il faut que tu la suives, que tu avances, que tu fasses tout ce que tu peux pour être heureuse. Tu vois, être heureux, c'est aussi une manière de lutter. De montrer à cet Empire que tu détestes qu'il n'arrivera jamais à te faire abandonner. Parce que tu es plus forte que lui.

Il posa la main sur le cœur de Cassandre, pour le lui indiquer.

— Hyriel n'est pas encore mort, d'accord ? Ne commence pas à creuser la tombe alors que le corps n'est pas encore là. Parce que tant qu'il est vivant, il y a encore des choses à faire. La vie est malléable. Il n'y a que sur la mort elle-même que nous ne pouvons pas agir. Est-ce que tu comprends ? On va faire un exercice. Raconte-moi un souvenir heureux que tu as eu avec Hyriel.
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Message par Cassandre Velasquez Lun 29 Mar - 16:41

Cassandre se laissa bercer longuement par Sylvère, qui la caressait si gentiment et qui lui disait des si gentilles paroles apaisantes. Elle s'agaça quand il évoqua l'oncle Matthieu.

"Peu importe. c'est un méchant? Comme les curés. Comme tous les religieux. C'est eux qu'on devrait même sur un bûcher, oui. Ils ne font que dire des bêtises et de condamner des gens qui essaient de survivre."

Elle continua à l'écouter parler des choses aides qui existaient en ville. mais elle ne comprenait pas comment avoir confiance. C'était impossible. Ils e faisaient que tuer des gens. Ou des exploiter. Elle l'entendit parler du soleil. c'était beau sa description. Mais en ville, le soleil, il ne brillait pas. Jamais.

"Il ne vient pas en ville le soleil, Sylvère. La ville, c'est froid. Les gens te regardent, te jugent, puis s'éloignent. Il y a peut-être quelques personnes comme Irène, gentilles, mais pourquoi combien d'autres indifférent ? Quand je suis arrivée en vile, j'étais choquée de voir les corps de mendiants morts de froid ou de faim, qu'on ignorait. Ils passaient le chemin et des soldats du guet finissaient par les enlever pour les jeter à la fosse commune. Mes copains me regardaient et comprenaient pas pourquoi j'étais choquée. C'est come ça ils disaient. Ou c'est mieux eux que nous. Mais à la campagne, ça se passe pas comme ça. même un étranger qui mourrait sur le chemin, on se recueillerait. On creuserait une tombe rien que pour lui. Le curé dirait sûrement une messe pour lui. Et les gens surveillent les enfants des autres. Tout le monde se connaît dans un village. On discute, on échange... Et on se rend service. Quand ma famille a eu des problèmes, ils ne pouvaient pas aider. Ils ne pouvaient pas payer nos dettes. Mais on nous visitait, on prenait de nos nouvelles et nous apportait quelques fruits ou de petit quelque chose. Mais en ville... En ville, les gens, ils le font pas."

Elle poussa un long soupir.

"En ville, ils préfèrent laisser mourir les gens plutôt que d'appeler un médecin ou un guérisseur."

Sylvère avait beau dire que Hyriel n'était pas encore mort, Cassandre n'arrivait pas à y croire Que se passerait-il en prison ? Ses os étaient si fragiles et les gardes si rudes. Et il avait déjà une côte cassée. Même sans une condamnation officielle, il se briserait si facilement. Elle s'immobilisa quand son grand frère parler de trouver des souvenirs heureux avec Hyriel. Ca, c'était pas difficile.

"Quand il venait au lupanar ! Il venait pour aider les filles mais il me donnait aussi de petits gâteaux. Et ils étaient trop bons ! Je les glissais dans ma robe pour en manger un quand j'avais faim et qu'on m'oubliait. Ou quand il m'a appris quelques plantes. Comme le serpolet ou le thym ! Au début, je pensais qu'il parlait d'une serpe avec du lait. Et il s'est moqué de moi, mais gentiment, puis il m'a expliqué. Il est si gentil, Hyriel, et il explique si bien. Un peu comme toi. Mais différent quand même. Et puis, il y a la fois où je l'ai aperçu la première fois. Je venais de me réveiller et je croyais que j'étais un ogre et qu'il allait me manger. Et ça l'a fait rire. Mais ris pas, hein ! J'avais eu la fièvre avant, hein, et je dormais au lupanar ! Je comprenais pas ce qui se passait ! Et puis, quand je venais dansla forêt, de temps, en temps, je passais pour aller le voir. pour lui apporter à lui aussi de la brioche ou de la confiture. Désolée, Ys, t'es pas mon seul client ! Et puis..."

En énumérant ces souvenirs qui remontaient, Cassandre se sentait un peu mieux et un peu plus fébrile.

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Message par Sylvère d'Aiguemorte Lun 29 Mar - 23:20

Cassandre l'écoutait. Elle avait du mal à se détacher de son ressentiment, elle se braqua quand il évoque le cardinal, mais elle écoutait. En cela, il y avait un progrès notable. Chaque chose en son temps. Sylvère avait toute la vie devant lui. Il secoua la tête doucement, en expliquant posément.

— Ce n'est pas si simple, et tu le sais. Tout ça, c'est une affaire de point de vue. Je ne pense pas que ton oncle Matthieu veuille vraiment faire du mal à qui que ce soit. Il fait ce qu'il pense être juste. On dit que l'enfer est pavé de bonnes intentions, et j'y crois. Et puis, en les condamnant au bûcher, princesse du bois joli, tu ferais précisément ce que tu leur reproches. Tu comprends ? Et tu vaux bien mieux que de t'abaisser à ce genre de pensées vengeresses. Tu les regarderais brûler, et ensuite ? Serais-tu satisfaite d'être devenu comme eux ?

Et puis, tous les religieux n'étaient pas pareil. Pour le prouver, Sylvère avait rencontré cette jeune sœur quelques jours plus tôt. Certes, elle avait une vision bien angélique des choses — encore plus que lui, c'était dire à quel point ! — mais elle n'était pas foncièrement mauvaise et ne méritait pas de périr pour ses convictions.

Il eut un sourire, alors qu'elle prétendait que le soleil ne se levait pas dans la ville.

— Et alors ? Tu ne crois plus au soleil parce qu'il est caché par des nuages ? Ou parce qu'il fait nuit ? Ce n'est pas parce que tu ne vois pas que les choses n'existent pas. Mais ce n'est pas à moi de te dire à quoi tu dois croire. Je n'ai pas la réponse, tu es la seule à pouvoir le savoir. Il suffit de te laisser le temps de chercher.

Il savait bien à quel point les gens pouvaient ignorer les pauvres mendiants. Sylvère avait souvent profité de cet état de fait pour se glisser discrètement en ville sans être remarqué. Mais cela l'avait toujours attristé. Alors il comprenait Cassandre. Il hocha la tête.

— C'est vrai. Les gens font ça. Parce que les gens de la ville sont pressés, ils ont toujours des choses à faire, et ils en oublient de vivre. Tu ne peux pas influencer les autres, c'est à eux de changer, par eux-mêmes. Tout ce que tu peux faire, c'est évoluer, toi. Tu sais, Cassandre, il n'y a pas besoin que tout le monde se montre aimable. Une personne suffit à faire changer les choses, parfois, et cette personne-là, ça peut être toi. Il ne faut pas que tu attendes tant des autres. Donnes, et je te garantis que l'on te rendra les gestes généreux que tu feras.

Si seulement Cassandre avait su voir le bon côté des choses ! Mais soit, il avait une idée. Alors qu'elle lui racontait d'heureux souvenirs en compagnie de Hyriel, il voyait bien que cela la rendait plus légère. Bien. C'était ce qu'il fallait. Un peu de lumière. Il finit par acquiescer, satisfait.

— C'est bien.

Il fit une courte pause.

— Je veux qu'à partir de maintenant, quand tu penseras à Hyriel, ce soit ces images-là qui te viennent en tête, qu'importe la situation. Pas de prison, pas de pensées négatives, d'accord ? Penses juste à Hyriel comme tu le connais, comme tu l'aimes. Tu as compris ? Que des souvenirs heureux, et rien d'autre, même si c'est dur à faire au début, il faut que tu en fasses l'effort.
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Message par Cassandre Velasquez Mar 30 Mar - 11:01

Cassandre écoutait les réponses calmes de Sylvère et ne s'énervait pas même si c'était agaçant de l'entendre défendre l'oncle Matthieu. Il faisait peut-être des choses que lui pensait bien mais elles n'était pas bien.

"Greeglocks aussi il croit faire des choses bien. Mais c'est qu'un monstre. Et oncle Matthieu, c'est pareil."

Elle marmonna la suite.

"Tout ça, parce qu'ils ne vont pas voir le sort de ce qu'ils appellent les infâmes. S'ils visitaient les familles pauvres, ils sauraient pourquoi les gens font appel à des guérisseurs. Les médecins, ils se déplacent pas les petites gens. ou à reculons. Les fois où j'en ai vu au lupanar, ils étaient toujours embêtés, comme si c'était pas digne d'eux de soigner des prostituées. Ils ne savent même pas ce que c'est d'avoir faim. Vraiment faim. Au point de sentir ton estomac vide. Vraiment vide. Comme si tu avais un trou dans l'estomac. Que tout ton corps parait lourd et faible. Que ta tête tourne. Que tu vois mal. Comme dans un brouillard. Ils ne savent pas. Ils ne savent rien. Ils ont beau tous lire un tas de livres compliqués, avoir fait un tas d'études savantes, ils ne savent rien du monde."

Elle resta pensive quant au fait de les contempler tous brûler. Ce serait cruel, oui, amis ils le méritaient. Ils le méritaient tous. Cassandre reprit, mauvaise :

"Je voudrais mettre le feu partout. Au palais royal. Aux églises. Aux demeures de nobles. A la prévôté. Tous ces lieux où y a ces gens qui pensent savoir mais qui ne savent rien. Et puis, après, reconstruire une autre société."

Sylvère reprenait la parole, toujours aussi calmement, pour exposer sa vision du soleil qui brillait toujours. Même quand celui-ci ne brillait pas. Elle ne répondit pas. Elle se laissait bercer par sa voix apaisante. Il était si gentil son grand frère. Ses explications qui suivaient ne la persuadaient pas. La dernière phrase lui fit par contre relever la tête dévisagea Sylvère, perplexe.

"T'as oublié de remettre ton habit de curé, toi. Donnez et vous donnera. C'est une psaume de la Bible. Luc. verset huit psaume trente-six. Mais moi j'ai plus envie de faire des efforts pour eux. J'ai plus envie d'être gentille. Ou juste pour ceux qui en ont besoin. Comme les mendiants, les esclaves... ceux qui ont vraiment besoin d'aide. Les autres, qu'ils se débrouillent."

Sylvère lui demanda ensuite de se concentrer sur les souvenirs heureux partagés avec Hyriel. Ils revenaient assez vite et à les évoquer, Cassandre se sentit un peu mieux. Mais elle elle éprouvait encore un sentiment de vide. De flottement. Puis, elle se rappela aussi des paroles prononcées par Irène. Elle soupira.

"De toute façon, Sylvère, je peux plus rentrer. Irène me déteste. Irène m'a chassé."
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Message par Sylvère d'Aiguemorte Mar 30 Mar - 15:02

Sylvère secoua la tête. Non, ce n’étaient pas des monstres. Mais comment le lui faire entendre ? Certes, elle écoutait, mais elle restait tout de même campée sur ses positions. Il réfléchit quelques secondes.

— Et tu as essayé de te mettre à leur place ? De comprendre leur point de vue ? Ce ne sont pas des monstres.

Ni Greeglocks, ni Matthieu Cassin. Il secoua la tête.

— Tu sais ce que l’on dit ? L’inconnu fait peur. Et ce que tu décris, ici, Cassandre, ces médecins qui n’osent pas aller soigner les pauvres gens, c’est parce qu’ils ont peur de l’inconnu. S’ils apprenaient à le connaître, ils n’auraient plus peur car ils comprendraient qu’il n’existe aucun risque.

Elle parlait d’avoir faim comme une manière de savoir ce qu’était la vie. En cela, elle se trompait…

— Tu as raison, ils n’ont jamais eu faim. Les gens ne comprennent pas les gens pauvres. Mais les gens pauvres, Cassandre, ne comprennent pas plus les gens riches. Il faut que tu apprennes à être tolérante. Pour eux, tu ne connais pas la vie. Et pour toi, ce sont eux qui n’en savent rien. Mais dans ce cas, qui a raison ? Je pense que personne ne se trompe. Si l’on te plongeait dans le monde de la noblesse, tu serais perdue, autant que si on plongeait un enfant de noble dans la fange d’une ferme. Tu sais, tu ne peux pas reprocher aux gens de ne pas avoir senti ce qu’était la faim. Et tu ne peux pas leur reprocher de ne pas savoir ce que c’est. Et puis, ils savent des choses, Cassandre. Tout le monde sait des choses. Ils savent des choses qui te semblent peut-être inutiles, soit, mais il faut des gens pour les savoir tout de même.

Il secoua de nouveau la tête. Mettre le feu partout ! Mais quelles sombres pensées pouvaient bien s’agiter dans son cerveau !

— Je suis d’accord pour reconstruire une autre société, Cassandre, dit-il alors. Mais sans violence. Sans brûler personne. Sans tuer personne. Tu as déjà imaginé ce que serait, un endroit où tout le monde serait libre de faire ce qu’il veut, quand il le veut ? sans classe sociale ? et sans roi ?

Mais pour cela, il aurait fallu que tout le monde soit tolérant. Et on en était très loin, puisque même Cassandre - Cassandre qui rêvait d’une société meilleure - ne l’était pas. Il fut surpris du regard qu’elle lui retourna soudainement. Sa question l’amusa.

— Parce que tu crois que je connais la Bible ? dit-il. Tu m’as bien regardé ?

Une brève pause avant d’ajouter, beaucoup plus sérieusement :

— Néanmoins, Bible ou non, c’est la vérité. La violence engendre la violence. Regarde : tu as envie de te venger. Tu as envie de tout brûler. Mais si tu le fais, si tu brûles tout comme tu l’imagines, ne penses-tu pas que quelqu’un, à son tour, aura été blessé d’une quelconque manière - et voudra à son tour se venger ? C’est un cycle sans fin, tu vois. Si personne ne décide de l’interrompre, il continue à perpétuité. As-tu vraiment envie d’entrer dans ce cercle-là, Cassandre ? Il n’apporte rien de bon. Même pas de soulagement. Et puis, quoi que tu en dises, il y a des nobles qui ont besoin d’aide.

Il réfléchit quelques secondes avant de reprendre.

— Kalisha, par exemple. Elle n’a jamais eu faim. Elle ne connaît pas la vie comme tu la connaît… Sa vie te semble-t-elle meilleure que la tienne, néanmoins ? Ou bien … quand je suis arrivé, tout à l’heure, tu as parlé de cet Alduis. Tu penses vraiment que s’il a envie de s’ouvrir le ventre, c’est que sa vie est facile ? Je ne pense pas. Alors tu vois. Ta vie est dure. La leur aussi. Mais de d’autres manières. Cela ne change rien à la fin.

Quant à Irène…

— Je pense qu’il faut surtout laisser les choses s’apaiser. Tu n’as qu’à rester ici ce soir, d’accord ? Et demain, je viendrais avec toi. On avisera là-bas, mais ne pars pas battue. Je suis persuadé qu'elle a parlé sous le coup de la colère.
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Message par Cassandre Velasquez Mar 30 Mar - 21:08

Sylvère avait beau essayé de la persuader du contraire, Cassandre n'en démordrait pas : ils étaient des monstres.

"Si, ils le sont. C'est quoi un homme qui force une gamine à rester au sol pendant qu'on lui passe un fer sur l'épaule pour toi ?"

Elle n'avait pas envie de plus exposer sur le sujet. L'exemple était suffisamment évocateur comme ça. D'ailleurs, elle répéterait cette histoire à oncle Matthieu dès qu'elle al reverrait. Avec les détails. Tous les détails. Puis sur sa vie au lupanar aussi. Il allait apprendre la vie cet imbécile. Il allait même sûrement en vomir lui qui n'avait rien vécu, trop protégé dans les riches palais.

Elle préféra répondre à ce qui vint ensuite. Comme toujours de façon pragmatique.


"Alors pourquoi ils le font pas ? c'est idiot d'avoir peur. C'est pas parce que t'"as peur et que tu fuis et que la chose va disparaître."

La fillette le laissa parler sur ce discours qui visait à défendre les nobles. Comme si ne jamais avoir eu faim empêchait de comprendre. Elle ne voyait pas pourquoi. Non, vraiment, elle ne comprenait. Mais elle préférant rien dire. Au fond, personne ne pouvait le comprendre ça. sauf juste qui avaient eu un jour faim.

Lors de cette question sur si elle avait imaginé ne société sans roi, où chacun était libre, Cassandre répondit spontanément :


"J'ai pas à l'imaginer ! C'est mon village !"

Elle s'amusa ensuite à le taquiner sur la psaume de la Bible. Et lui répondit ne pas avoir la tête à la lire. Elle riposta moqueuse :

"C'est pour ça que t'es un idiot et que moi je suis meilleure que toi !"

Cassandre sourit pour la première depuis le début de l'après-midi, fière de lui avoir joliment répliqué. Sylvère se mit ensuite à parler à nouveau des nobles. De Kalisha. d'Alduis. La fillette blêmit. Elle n'avait pas envie de penser à eux.

"C'est... C'est pas pareil. Ils ont pas eu de chance, eux."

C'était un mensonge stupide. Elle le savait pas. Mais elle n'avait pas envie de reconnaître cette vérité gênante. Cassandre préféra d'un autre sujet, au moins aussi douloureux. Sylvère disait d'avoir confiance mais elle avait du mal.

"Tu crois ? Elle était très en colère. Elle m'a dit de partir. Va-t'en qu'elle a dit. Et de te te rejoindre. Elle était vraiment mauvaise. Elle m'aime plus. Comme moi j'aime plus oncle Matthieu."

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Message par Sylvère d'Aiguemorte Ven 2 Avr - 17:47

Sylvère secoua la tête doucement mais ne répondit rien. À quoi bon ? Elle n'était pas encore prête à l'entendre. Le ressentiment, à juste titre, demeurait trop présent. Était-elle vraiment sûre que ces gens-là, oncle Matthieu et les autres, n'avaient rien vécu ? Pas lui.

Pourquoi ils ne le faisaient pas ? La peur n'était jamais idiote. Elle était humaine. Et elle, elle avait peur aussi, qu'elles que soient les impressions qu'elle donnait.

— Ce n'est pas parce que tu fuis que la chose va disparaître … répéta-t-il avec un hochement de tête. Tu as tout à fait raison.

Mais il y avait des sociétés où tout aurait pu être différent. Pas de classes sociales. Pas de roi. Cassandre n'hésita pas en donnant sa réponse : son village était ainsi. Sylvère hocha la tête.

— Alors tu vois. C'est possible sans avoir recours à la violence.

Vivre à la ville n'avait décidément rien d'épanouissant. Pas plus que la lecture de la Bible. Bien sûr qu'il n'avait pas cherché à l'apprendre, il s'en contrefichait pas mal ! Un sourire sincère se peignit sur ses lèvres quand elle le taquina. Voilà ! Ça, c'était la Cassandre qu'il connaissait et qu'il voulait retrouver ! Alors il la taquina en retour.

— Meilleure que moi, vraiment ? répondit-il en lui tirant la langue.

Quant à Alduis et Kalisha ? Des exceptions ? Elle se voilait la face. Il eut un infime sourire en répondant, sans le moindre énervement, en reprenant sa formule sur la peur :

— Ce n'est pas parce que tu nies que la chose va cesser d'exister. Les nobles n'ont peut-être jamais connu la faim mais crois-moi, ils n'en ont pas la vie facile pour autant. Et il y en a plus que tu ne le crois. Tu peux être sûre que quand tu t'appelles Kalisha de Monthoux ou Alduis de Fromart, tu as bien plus de pression sur les épaules, bien plus d'attentes à satisfaire que lorsque tu t'appelles Cassandre Velasquez. C'est exactement pareil.

Et Irène eh bien …

— Dans ce cas, nous aviserons demain en y allant. Et pas avant. Se projeter dans la futur et imaginer ce qui pourrait être n'a jamais aidé personne.

Il lui sourit, de cet air qui annonce qu'il s'apprête à lancer un défi.

— Pour le moment, je paris que je peux arriver en haut de l'arbre avant toi ! Si tu y arrives, je reconnais publiquement devant toute la forêt que tu es la meilleure. Sinon… eh bien, tu n'auras pas qu'à réessayer.
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Message par Cassandre Velasquez Sam 3 Avr - 11:09

Cassandre se résolut à fermer son esprit pour ne plus songer à ces méchants. Plus d'oncle Matthieu. Ni aucun autre. Ils ne le méritaient pas. Elle se perdit par contre à rêvasser à cette ancienne vie. Avec sa famille. Avec des amis. Avec des adultes qui prenaient soin des enfants. Elle se souvenait de la fois où elle s'était égratigné le genou en grimpant une barrière. Une des paysannes l'avait soigné, puis donné une pomme en lui disant qu'elle avait été courageuse de ne pas pleurer. Ou il y avait cet homme, un peu effrayant, qui les grondait quand ils jouaient sur la place à faire peur aux animaux. Ou qui les dénonçait aux parents s'il remarquait qu'ils faisaient une bêtise. Pourquoi la ville était-elle différente ? Parce qu'il y avait plus de monde ? Peut-être. C'était triste la ville. Ils ne voyaient même pas les horreurs des exécutions. Autrefois, à la campagne, parfois on pendait les voleurs. Elle en avait entendu parler. Mais les adultes veillaient à ce que les enfants n'approchent pas ou les tenaient occupés. Et en ville, on laissait exposer les cadavres des condamnés à un mur, là les jeunes enfants pouvaient les voir. Et ils les tuaient ces pauvres gens sur la grande place, là où tout le monde aussi pouvait voir. même ces jeunes enfants.

C'était là où Simon était mort. Devant tout le monde qui l'insultait et qui avait retenu son nom comme celui d'une mauvaise personne. C'était là que Hyriel risquait lui aussi de mourir. Dans les mêmes conditions. Sylvère, lui aussi, risquait la même chose. Son poing frappa le sol.


"Je déteste la ville."

Mais elle ne pouvait pas en partir. Elle n'avait plus rien à la campagne. Elle n'avait plus rien dans son village. Elle n'était plus rien. la ville lui avait tout pris.

Cassandre s'arracha finalement à ces pensées en entendant Sylvère évoquer ce vers de al Bible et s'amusa à lui rappeler. Puis surtout à rappeler qu'elle savait, elle, ses classiques. Sans même avoir su lire. Elle répliqua, fière et même hautaine :


"Bien sûr que oui ! Moi, j'ai tout appris de mémoire ! Rien qu'en entendant ma grande sœur lire les psaumes ! Ou à les entende aussi à l'église ! C'st pourquoi je te suis de loi supérieure !"

La conversation redevint plus sérieuse et Cassandre fit la moue. Elle n'avait pas envie d'entendre parler des problèmes des nobles. parce qu'il avait raison. Elle le savait. Mais elle ne voulait pas le dire. Même le reconnaître en elle c'était trop dur. Alors elle préféra changer de sujet. Parler d'Irène. Des conséquences de la dispute. C'était douloureux aussi. Mais moins que l'autre chose. Et puis, Sylvère se montra rassurant et lui promit de la raccompagner. Et si Sylvère était là, il saurait gérer.

A cet instant, Sylvère changea d'air et la défia de monter à un arbre avant lui. Immédiatement, la combattivité de la fillette s'éveilla. Pas question de se défiler. Ni même de perdre.


"Comme si j'aurais à réessayer ! Je ne perds jamais ! Tu entends ? Jamais !"

Sans perdre un instant, Cassandre se leva et monta rapidement la pente pour courir ensuite vers l'arbre le pus proche. La fillette commença à saisir les premières branches et se hissa dessus lorsqu'un vertige la saisit. Son corps s'engourdissait. Ce n'était pas raisonnable de jouer à ça. C'était même dangereux. Elle avait voyagé deux fois jusqu'à la forêt et traversé deux fois aussi al ville... Elle était trop fatiguée et risquait un accident. Et elle 'avait pas envie de mourir bêtement en chutant d'un arbre. Mais comment renoncer sans perdre la face ? Elle devait jouer intelligemment.

Elle se mit à crier :


"Non mais t'es qu'un tricheur, Sylvère ! Tu sais que je suis la plus forte ! Alors, tu profites que je suis venue deux fois dans la forêt, que je sois fatiguée, pour me défie ! C'es pas bien, ça !T'es un tricheur ! Un tricheur !"

Là dessus, elle sauta au sol, satisfaite de sa sortie.

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Message par Sylvère d'Aiguemorte Dim 4 Avr - 11:30

Sylvère hocha la tête tandis qu’elle exprimait son dégoût des villes. Il comprenait, il ressentait exactement la même chose. La forêt était plus accueillante ! Il ne répondit rien.

Cassandre, elle, ne manquait jamais une occasion de faire prévaloir sa supériorité sur lui. C’était évident, bien sûr, puisqu’il était un grand frère idiot - qui assumait parfaitement son rôle. Écouter à l’église ! Voilà une idée saugrenue, alors qu’il y avait mille autres bêtises à faire.

— Je ne perdais pas mon temps à apprendre la Bible quand j’allais à la messe ! Les messes passent beaucoup plus vites et sont bien plus intéressantes quand tu enfumes un curé !

Mais il était désormais tant de la dérider complètement - de la faire redevenir la petite Cassandre combattante qu’elle savait être - et Sylvère savait exactement comment faire. Quoi de mieux qu’un défi ? Le premier monté en haut de l’arbre serait le meilleur. Il était sûr que cela réveillerait ses envies de gagner.

— Tu ne perds jamais ? Tiens donc, répondit Sylvère en réprimant difficilement son sourire amusé par son assurance.

Cassandre se leva, monta la penta de la grotte pour aller à l’arbre le plus proche. Sylvère la regarda se hisser sur les premières branches. Il connaissait cet arbre par coeur, il escaladait tout ce qu’il pouvait depuis qu’il avait deux ans, ce qui précisément vingt-trois ans d’expérience - soit dix de plus que Cassandre. Elle devrait travailler dur pour le rattraper sur ce plan-là.

Mais elle était fatiguée, et elle ralentit. N’importe qui d’autre aurait dit la simple vérité, aurait fait valoir le danger et la fatigue, mais pas Cassandre. Comme elle redescendait, visiblement fière d’elle-même et de ses arguments, Sylvère secoua la tête sans plus se retenir de sourire. Sacrée Cassandre, conclut-il en lui-même.

Mais pour la première fois depuis qu’il la connaissait, il était heureux de retrouver sa mauvaise foi habituelle. Alors il descendit à son tour et ils retournèrent ensemble dans la grotte. Elle allait passer la nuit ici et ils aviseraient le lendemain en ce qui concernait son retour chez Irène.
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