[6 janvier 1598] Suivez le chat

par **Claire-Marie** Mar 30 Mar - 22:07

Claire-Marie avait eu pour mission de se rendre au marché. Une nouvelle fantaisie de son maître qui voulait des grenades... mais elle ne savait pas à quoi ça ressemblait et elle n'en avait jamais touché ! Il fallait qu'elles soient de Drejdan en plus. Mais elle, elle ne savait pas où c'était ça... Elle déambulait dans les allées en cherchant des marchands avenants et gentils qui sauraient la renseigner. Malheureusement, ses deux premiers essais n'avaient pas été très concluant... L'un lui avait aboyé à la figure qu'il n'en avait plus et la charmante dame a qui elle avait posé la question n'en savait pas plus qu'elle concernant une "grenade".

Claire était maintenant depuis près d'une demi-heure à tourner, retrouver, chercher... Crépuscule la suivait partout et miaulait quelques fois pour l'encourager. Cependant, il vit tout à coup quelque chose de très intéressant. Comme un beaaaau jouet qui trainait au sol, derrière une dame avec une belle robe. Les pupilles de Crépuscule s'arrondirent avec intérêt. Il ondoya des épaules et attendit le bon moment pour fondre sur sa proie et la mordiller.

par **Éléonore de Fromart** Jeu 1 Avr - 20:25

Eléonore se promenait seule au beau milieu du marché. Le marché, cela allait. Ariste avait mis longtemps à l’y accoutumer, mais cela allait. Si bien qu’elle avait fini par devenir une chapardeuse de talent - juste pour la beauté de l’art.

Sans lui, c’était différent. C’était plus difficile, et par moment, cela devenait même vraiment angoissant. Etrangement, elle le supportait drôlement bien. Elle gardait la main crispée sur son poignard, et cela devenait acceptable. Ce n’était qu’un marché.

Elle eut tout de même un sursaut lorsque quelque chose se jeta au bas de sa robe. Elle se fit violence pour réprimer le sale réflexe qui l’eut poussée à sortir son arme. Chassant tant bien que mal de ses pensées l’homme qu’elle avait failli égorger l’avant-veille - et qui avait monopolisé son rêve - qui s’y invitait par association d’idées, Eléonore reporta son attention sur le nuage de poils blancs qui avait décidé de s’en prendre à sa robe. Elle sourit. C’était un petit chat. Juste un chat, qu’elle couva d’un regard aussi amusé qu’attendri.

Elle repéra ainsi une clochette à son cou. Vu le lieu, elle prit sur elle de ne pas s’agenouiller pour regarder cela de plus près. Ce n’était pas convenable, elle ne savait vraiment pas se tenir ! Elle tira doucement sur sa robe, soucieuse de ne pas brutaliser gratuitement l’animal.

— Dis… Tu es bien mignon, mais j’aimerais autant que tu évites de l’abîmer, le gronda-t-elle à mi-voix.

Elle jeta ensuite un regard circulaire autour d’elle pour s’assurer que personne ne l’ait entendu parler à un chat… En public, en plus ! Quelle gourde, de quoi avait-elle l'air ?! Elle ne savait vraiment rien faire correctement ! Voilà pourquoi elle ne devait pas sortir ! Sans Ariste, elle multipliait les impairs.

— Allez, arrêtes, insista-t-elle.

Mais le chat ne semblait pas décidé à lâcher son nouveau jouet.

par **Claire-Marie** Sam 3 Avr - 19:01

Claire-Marie était encore penchée à un étal avec un air découragé quand elle entendit la clochette de Crépuscule produire un son pour le moins inhabituel. Elle cligna des yeux avant de se retourner et constata avec horreur que son chat s'en prenait à la robe d'une honorable dame.

Crépuscule pour sa part restait bien indifférent à l'agitation et ne trouvait le mouvement du ruban que plus amusant quand sa propriétaire le tirait. Fort heureusement, Claire accourut, se jeta à genoux et l'arracha au ruban, prenant garde malgré tout de ne rien déchirer. Elle resta dans cette position, la tête humblement baissée. Elle parla d'une voix craintive.

- Veuillez excuser l'attitude de mon chat, madame, elle n'était pas du tout convenable... C'est inacceptable et je suis prête à recevoir la punition que vous jugerez nécessaire pour mon grand manque d'attention.

Elle espérait que la noble dame la punirait elle plutôt que Crépuscule. Il faisait des bêtises, certes, mais ce n'était qu'un chat, ce n'était pas sa faute... C'était elle qui l'avait laissé bien maladroitement sans surveillance. Elle garda les yeux baissés, sachant pertinemment qu'il serait encore plus inconvenant de croiser le regard de la victime des griffes de Crépuscule.

par **Éléonore de Fromart** Lun 5 Avr - 12:38

Evidemment, ce petit chat devait prendre son attitude pour un jeu. Elle n’eut pas le temps de trouver un autre moyen de s’en débarrasser qu’une jeune femme se jeta par terre pour le rattraper.

Eléonore sursauta. Elle se sentit un instant mal à l’aise de ne pas la voir se relever une fois la boule de poils récupérées. A vrai dire, ses excuses appeurées n’arrangèrent rien. Elle songea un instant à Eldred : en réponse à sa question, oui, c’était plutôt à ce genre d’attitude qu’elle se serait attendue de la part d’un esclave. Même si, honnêtement, elle préférait encore se faire bousculer.

Par acquis de conscience, elle vérifia prestement que sa robe ne soit pas abîmée - elle n’avait pas envie d’entendre Eltinne s’en plaindre. Après deux secondes de flou, elle se rendit compte qu’elle aurait d’abord dû rassurer la propriétaire du chat - idiote et égoïste qu’elle était, elle ne savait vraiment rien faire correctement, elle se détestait.

— Mais relevez-vous, enfin !

Elle avait failli ajouter “c’est ridicule”, mais elle ne voulait pas l’inquiéter davantage, ou la vexer. D’ailleurs, c’était bien elle la plus ridicule des deux. Elle se sentait déjà coupable de l’avoir effrayée pour rien. Tout ça parce qu’elle n’avait pas su empêcher ce chat de s’en prendre à sa toilette. Tout ça parce qu’elle était sortie. Voilà, la preuve en était faite - si c’était encore nécessaire -, elle ne savait faire que compliquer la vie de tous ceux qui avaient le malheur de la croiser.

— Ce n’est rien du tout, compléta-t-elle.

Et elle pesait encore ses mots. Enfin, comment se faisait-il qu’on puisse s’inquiéter autant pour si peu ? C’était peut-être simplement parce qu’elle n’était pas comme il fallait, mais cela la dépassait. Ce n’était qu’un bout de tissus. Quand bien même on l’eut déchiré, il n’y avait pas de quoi accabler qui que ce soit…

par **Claire-Marie** Mer 21 Avr - 22:44

Claire-Marie restait prostrée au sol, totalement mortifiée. Elle demeurait encore tremblante, serrant Crépuscule qui miaulait tout de même de protestation contre elle. Cependant, elle ne voulait pas le laisser s’échapper. La dame voudrait peut-être lui faire du mal s’il avait abîmé sa robe… Elle ne voulait pas, elle devait le protéger !

Cependant, l’ordre de la dame la fit sursauter. Elle bondit presque sur ses pieds, toujours aussi effrayée et rougissante, les yeux bien baissés. Elle déglutit avant qu’un autre commentaire ne suive. Elle faillit bien soupirer de soulagement. Ce n’était rien, tout allait bien…

Claire se sentit cependant encore très coupable.

- Êtes-vous sûre qu’il n’ait rien abîmé ? Je suis prête à subir les conséquences et à donner réparation, selon ce que vous jugerez utile…

par **Éléonore de Fromart** Ven 23 Avr - 9:43

La jeune femme se releva beaucoup plus vivement qu’Eléonore ne s’y était attendues. Elle lui avait encore fait peur, quelle idiote !

Elle tenta de la rassurer, mais cela ne fut manifestement pas suffisant. L’esclave renouvelait ses inquiétudes. Eléonore secoua très doucement la tête. Elle ne voulait vraiment pas avoir le moindre mouvement qui puisse l’effrayer. Et même si tout cela était plus triste qu’au chose, Eléonore sourit avec bienveillance :

— Je vous dit qu’il n’y a pas de mal, appuya-t-elle d’une voix douce, mais pestant intérieurement contre les principes stupides et injustes qui la mettaient dans une telle situation. Et c’était abîmé et qu’on me sermonnait en rentrant, je ne vois pas en quoi penser que vous avez subi les conséquences de quoi que ce soit me consolerait.

C’avait quelque chose d’une vengeance, et, lorsque l’on voyait combien cette jeune femme était déjà accablée, il n’y avait franchement rien de juste qu’elle puisse faire sinon tenter de la rassurer. Honnêtement, cela n’aurait que rendu les discours d’Eltinne encore plus pénibles. Elle l’avait bien dit hier à cette espèce de… de… - Rrrrr ! Pourquoi s’encombrait-elle l’esprit avec le souvenir d’un tel individu ?! - elle ne serait jamais comme ça.

— Si vous me devez quelque chose, c’est une occasion de vous faire sourire pour de vrai et de rattraper la frayeur que je vous ai faite. Voilà la réparation que j’espère. A moins que vous ne soyez trop pressée, auquel cas je vous ai fait perdre du temps et je ne demande qu’à y remédier.

par **Claire-Marie** Sam 22 Mai - 16:40

Claire gardait les yeux sagement baissés et déglutissait en espérant vraiment que personne ne soit fâché de sa bêtise. Quand elle osa lever un peu les yeux, elle vit que la noble dame lui souriait. Elle resta inquiète mais il lui semblait qu’elle était aussi généreuse que ses nouveaux maîtres. Elle soupira de soulagement à son affirmation.

- Je vous remercie de votre gracieuseté, ma dame…

Elle leva les yeux une nouvelle fois, plus surprise à la suite. Vraiment ? Mais… c’était comme ça que tout le monde faisait… C’était ce qu’elle avait toujours connu surtout… Elle hocha presque religieusement la tête avant d’écouter attentivement quand elle lui dit ce qu’elle pourrait faire. Claire cligna alors des yeux, définitivement perdue.

- Je… Je ne comprends pas, ma dame… mais si vous avez besoin de moi, j’ai un peu de temps… On ne devrait pas s’inquiéter de mon absence…

En tous cas, elle le pensait. Après tout, le maître voulait ces grenades pour ce soir et il était encore tôt dans l’après-midi… Et comme de toute façon, personne ne faisait attention à elle…

par **Éléonore de Fromart** Mer 2 Juin - 17:09

L’esclave ne comprenait pas. C’était logique, après tout : Eléonore savait bien qu’elle se comportait vraiment étrangement. Mais elle ne voulait pas qu’elle ait peur. Elle hésita à lui dire de laisser tomber et à rentrer immédiatement pour oublier cet incident. C’était sans doute la meilleure chose à faire.

Elle fit distraitement quelques pas. Etonnament, personne de leur prêtait attention. Tant mieux.

— Comment vous appelez-vous ? demanda-t-elle. Et le chat ? A-t-il un nom ?

Elle regarda l’animal, attendrie. Vilaine petite boule de poils adorable.

— Alors, dites-moi, qu’est-ce qui vous ferait sourire ?

par **Claire-Marie** Jeu 10 Juin - 16:02

Claire se sentait un peu plus rassurée à mesure que la dame parlait. elle semblait très gentille. Elle inclina la tête, très reconnaissante. Elle était bien consciente que tous les grands seigneurs n'en auraient pas fait autant. Elle se laissa très poliment guider en écoutant de façon très attentive, comme elle avait su le faire autrefois avec Dame Rose, quand elle se confiait encore à elle. Cette dame semblait d'ailleurs vraiment s'intéresser à elle, ce qui n'était pas arrivé depuis... un moment...

- Oh, je m'appelle Claire-Marie, madame.

Claire fit une petite révérence discrète et respectueuse avant de baisser les yeux sur Crépuscule qui marchait à leur côté. Elle sourit.

- Il s'appelle Crépuscule. Il est très gentil ! Enfin, quand il ne fait pas de bêtise en sautant sur des objets qui ne lui appartiennent pas...

Elle se recroquevilla un peu, espérant ne pas avoir dit de bêtise... Cependant, heureusement pour elle, la dame semblait les apprécier tous les deux et vraiment ne pas en vouloir à son petit compagnon farceur.La question la surprit tant qu'elle la fit rougir.

- Je... je ne sais pas madame... Je n'ai besoin de rien, je vous assure. Vous êtes vraiment très généreuse mais... Il ne faut pas vous en faire...

Avait-elle seulement une réponse ? Qu'est-ce qui la ferait vraiment sourire ? Elle n'en était pas certaine... Être avec ses amis peut-être, mais c'était si rare, elle ne comptait plus une minute à elle depuis un moment. Alors, qu'est-ce qui la ferait vraiment sourire ?

par **Éléonore de Fromart** Dim 13 Juin - 23:35

Claire-Marie, c’était sous ce nom que la jeune femme se présentait. C’était un joli nom. Tout comme Crépuscule. Poétique. Elle se souvenait de l’époque où elle capturait les chats de Tianidre avec Louis… ils se disputaient toujours pour savoir qui pourrait choisir leur nom, et l'animal se carapatait avant qu'ils n'aient pu se mettre d'accord. En plus, ils se faisaient toujours gronder par Eltinne, qui était outrée par son refus de se conduire correctement. Rien n’avait changé, au fond, depuis cette époque-là...

— Il est adorable, la rassura Eléonore.

Et puis de toute façon, si les chats ne pouvaient sauter que sur les objets qui leur appartenaient, ils ne pourraient jamais sauter… Un chat, ça ne pouvait pas réellement posséder des choses…

La jeune femme rougit lorsque la noble l’interrogea. Oui, ce devait être étrange, comme question… Eléonore craignait qu’on ne la lui pose que trop peu souvent. Mais après tout, c’était une question bien délicate… Eléonore elle-même n’avait que des réponses impossibles à apporter à cette question. Qu’Ariste soit là à son retour, sans doute, pourrait véritablement lui rendre le sourire… Non, en réalité, elle n’en tarirait pas de larmes. Des larmes de joies. Autant qu’elle en avait versé et en versait toujours de désespoir chaque nuit. Autant qu’elle avait encore mal à chaque instant qui passait… Le sourire qu’elle arborait désormais, bien que sincère, ne signifiait pas qu’elle était heureuse.

Que restait-il d’elle maintenant qu’il n’était plus là ? Rien. Elle était devenue un fardeau à Tianidre, et elle avait l’impression de semer la discorde partout où elle passait. La veille à l’église, cela se serait sans doute mieux déroulé sans elle… Et l’avant-veille, à Fromart… Même si elle savait que la réaction d’Alduis avait été inappropriée, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable de ce qui s’était passé…

Alors en réalité, ce n’était probablement pas une question de générosité si elle avait tant besoin de créer des sourire. Ce n’était que le mesquin égoïsme qui lui collait à la peau. Celui qui lui inspirait un tel mépris pour sa personne.

— Ce n’est pas grave, soupira-t-elle. Vous êtes sûre qu’il n’y a rien ?

par **Claire-Marie** Ven 30 Juil - 18:22

Claire réussit tout de même à sourire un peu et se frotta le bras. Elle restait tout de même gênée qu’une si grande dame fasse autant attention à elle et à son chat. Crépuscule semblait en tout cas bien l’aimer. Heureusement, elle semblait comprendre et la rassurait. Claire soupira de soulagement.

La dame semblait elle-même réfléchir à sa propre question. Claire croyait bien sentir s’agiter en son esprit bien des questions. Elle aurait voulu en savoir plus mais n’osa pas. Elle semblait pourtant avoir tout pour être heureuse. Mais il était possible de derrière son sourire, elle cache quelque chose… Cependant, ce n’était pas ses affaires…

Claire fut attristée de la décevoir mais elle n’avait toujours pas de réponse. Elle ne put que secouer la tête.

- Je suis désolée, je ne sais pas… Une esclave n’est pas censée vouloir des choses et pour l’instant… j’ai tout ce qu’il me faut.

Elle sourit, sincèrement. Après tout, elle n’était pas si malheureuse, elle pouvait presque faire ce qu’elle voulait. Oh bien sûr, elle pourrait certainement être mieux mais pourquoi désirer plus quand elle avait déjà beaucoup.

Elle entendit alors le clocher et se mordit la lèvre.

- Pardon, mais… je vais devoir m’en aller… J’ai des courses à terminer.

Elle s’inclina et attendit que la dame lui donne congés avant de tourner les talons. Après une dernière caresse sur ses jambes, Crépuscule suivit sa maîtresse à la recherche des grenades.

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