[1 janvier 1598] Un départ fracassant
[1 janvier 1598] Un départ fracassant
C’était le grand jour !
Les paquets étaient près, enfin à peu près… Et tout devait se dérouler au mieux… Après tout, ils ne changeaient jamais que de rue mais tout de même… Irène observa les murs et les sols vides, ainsi que les caisses au sol. Cela lui faisait quelque chose. Comme si tout cela avait été une longue parenthèse avant un semblant de retour à la normal. Il faudrait qu’elle écrive une lettre de remerciement à la reine d’Espagne sans qui rien n’aurait été possible.
Alors qu’elle patientait dans la grande salle, elle sourit à Grâce qui descendait avec un petit sac, composé de quelques bijoux et de sa poupée préférée. Irène vint la prendre contre elle pour un câlin.
- Alors, tu es prête, ma chérie ?
- Oh oui ! Elle va être belle la nouvelle maison, hein ?
- Bien sûr que oui, elle te plaira, j’en suis sûre.
M. Lebrun avait déjà vidé les lieux, en profitant pour se rendre chez une de ses filles. Irène ainsi que sa famille n’avait plus qu’à s’installer. Elle avait laissé les jumeaux aux soins de Cassandre et attendait surtout les renforts de bras.
Renforts qui n’étaient pas bien loin. Tôt le matin, Joseph avait rassemblé ses troupes à la caserne avec des volontaires. Naturellement, la plupart des soldats avaient répondu présents. La plupart attendaient d’être appelés et en attendant, malgré le retour dans leur famille, s’ennuyaient à mourir et manquaient d’action. L’occasion d’une bonne sortie entre copains les avaient donc motivés, même s’il fallait porter de lourdes charges. Il se murmurait d’ailleurs que la commanditaire du déménagement les dédommagerait bien pour l’effort avec un bon repas chaud et le meilleur vin de Braktenn. Il n’avait pas fallu plus pour motiver les troupes.
Toute la joyeuse bande s’en allait donc par les rue, bavardant et attirant la curiosité des passants qui se retournaient sur leur passage, curieux de savoir ce que les soldats de la caserne du Général Cassin pouvaient bien faire dehors tous massés en troupe.
Joseph avait débuté par un discours dans la caserne, exhortant tout le monde a bien se conduire.
- De toute façon, si c’est pas moi, c’est ma sœur qui vous remontera les bretelles si vous cassez quelque chose. Et croyez-moi, vous ne voulez pas voir ça !
Le message avait l’air d’être passé, alors il guidait tout le monde d’un pas plutôt assuré. Il lui avait bien semblé voir le fils Fromart ! Il avait sans doute besoin de sortir lui aussi… Avec un peu de chance, s’ils étaient efficaces, ils feraient deux voyages au maximum. Aussi, ils arrivèrent près de la porte motivés. Joseph frappa, tout content de lui.
Irène alla ouvrir et faillit pouffer devant cette assemblée remontée à bloc. Elle inclina la tête.
- Bienvenue à vous !
- Bonjour, petite sœur.
- Bonjour, oncle Joseph !
Il rit en ébouriffant les cheveux de sa nièce.
-Coucou, toi ! En forme ?
- Ouiii !
Il frappa dans ses grandes mains, avisant le chantier.
- Alors, par quoi on commence ?
Irène désigna ce qui était descendu.
- Tout ça ira dans la boutique, la maison qui est située vers le palais. Tout ce qui est en haut va vers ce qui sera notre maison. Ce qui est dans la cuisine reste en bas à droite. Ça ira.
Joseph se lissa la moustache.
- Bon, c’est compris, vous derrière ?
La réponse affirmative le rassura. Un peu moins Irène mais autant faire avec…
Re: [1 janvier 1598] Un départ fracassant
Des soldats qui passaient dans les rues joyeusement en papotant, ah ça, il y avait de quoi attirer l’attention des passants. Et ils n’avaient pas fini de les voir faire des aller-retours. Quoi qu’avec le nombre de paires de mains disponibles, peut-être n’y aurait-il pas tant de voyages que cela à faire. À voir. Alduis espérait quand même que cela durerait un peu, pour lui éviter de réfléchir encore quelques heures…
En parlant de main, il se rappelait seulement maintenant que l’une des siennes n’était pas encore remise d’éclats de verre serrés au creux de la paume. Petit problème sur lequel il ne s’attarda pas. Au pire, quoi ? Elle allait le lancer quelques temps après cela, mais cela ne lui ferait pas de mal. Il avait toujours moins de difficulté à tenir son esprit tranquille avec la douleur dans les parages.
Ils se présentèrent devant la porte, Joseph frappa et Irène ouvrit. Ils devaient offrir un sacrément drôle spectacle, tous là pour aider à porter des choses - sans les casser, bien sûr, les consignes étaient claires. Il avait déjà vu Irène en colère une fois - bien que pour des raisons très différentes - et il n’avait absolument pas envie de retenter l’expérience. Elle n’était plus enceinte d’ailleurs… Son ventre avait dégrossi.
On organisa la suite des évènements. Telles caisses devraient aller dans la boutique, telles autres dans la maison elle-même… Tout était réparti, et la troupe confirma sa compréhension. Pendant tout ce temps, Alduis mit un point d’honneur à ne surtout pas croiser le regard d’Irène. Il avait honte. Si elle avait la mémoire de son frère, elle aurait peut-être oublié ce qu’il s’était passé en novembre mais… Il en doutait.
Mais pire que tout, il redoutait que la petite Grâce le reconnaisse. Cela dit, s’il se contentait de soulever les caisses et de les porter, peut-être qu’aucune des deux ne ferait attention à lui ?
Et ce fut ce qu’il fit, comme le flot de soldats entrait pour se saisir des choses à transporter. Il en prit une, en faisant tout de même attention que le poids repose plutôt sur son avant-bras que sur sa main.
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [1 janvier 1598] Un départ fracassant
C’était pour fuir ce constat qu’il avait fini par sortir, Héloïse sur les talons. Elle le harcelait de questions, lui reprochait d’avoir été trop absent la veille. Elle s’était ennuyée. Et de ne jamais se soucier du petit. Seulement, ce n’était pas un manque d’intérêt : il ne savait seulement pas ce qu’il était censé en faire. Et puis, lorsque l’on avait pour père le plus grand écrivain que Monbrina connaîtrait jamais, il fallait s’habituer à le voir travailler. Lui, au moins, il se passionnait pour quelque chose de réellement intéressant, pas pour des livres de comptes.
Elle s’était calmée lorsque l’écrivain remarqua un peu d’agitation, et tentait de lui expliquer combien il aurait dû se réjouir d’avoir cet enfant. Eh bien quoi, elle n’avait qu’à cesser d’éviter son mari pour des raisons puériles si elle tenait tant à en avoir un. Elle leva les yeux au ciel à cette déclaration, lui fit comprendre d’un regard réprobateur qu’elle le considérait comme un idiot fini, mais ne daigna rien lui expliquer.
Lorsqu’ils arrivèrent, celle qui semblait être la maîtresse de maison venait d’achever ses explications et tout le monde se mettait en action. Célénian se surprit à sourire. Voilà un bon moyen de faire diversion.
— Sors-toi tout de suite cette idée de la tête, siffla Héloïse.
— Je n’ai pas le droit de rendre service ? chuchota son aîné.
— Ils n’ont pas besoin que tu t’en mêle !
— Je n’ai jamais participé à un vrai déménagement, avoua-t-il.
Héloïse soupira. Elle savait très bien pourquoi il tenait à le faire. Mais c’était absurde, et elle aimait autant qu’il évite de se faire remarquer.
— On déplacera les meubles de ta chambre, si tu veux. Viens, maintenant.
Célénian fit une moue boudeuse. Il n’avait pas cinq ans. Et puis, il avait encore le droit de rendre service, non ? Quoi que sa petite soeur puisse croire, il avait également envie d’aider.
— Ce n’est pas pareil.
— Non mais tu as quel âge ?
— Je propose mon aide. S’ils acceptent, j’ai gagné, s’ils refusent, c’est toi.
Héloïse soupira. Elle se demandait bien de qui ils avaient pu hériter cette obstination. Célénian était un enfant en perpértuelle recherche de découvertes, incapable de tenir en place. Enfin, quand il y avait quelqu’un pour le canaliser, on pouvait réprimer ses indiscrétions.
— Et tu rentres sans faire d’histoires.
Nouvelle moue boudeuse. Il n’avait toujours pas cinq ans et il savait se tenir en société. Après tout, cela ne faisait-il pas bientôt dix ans qu’il s’en sortait particulièrement bien en se passant de ses conseils ? Et puis, s'il était de bonne humeur, il pouvait bien en faire profiter les autres, non ?
— Demander à un écrivain de ne pas faire d’histoires, rien que ça !
Héloïse le suivit, en retrait, alors qu’il se dirigeait vers la femme en toute confiance. Elle avait toujours été fascinée par cette humilité assurée qu’il pouvait dégager dès lors que cela ne parlait pas écriture. Cette sympathie toute simple, presque enfantine, qui ne craignait rien. Le monde naïf qu’il s’était inventé devait être bien plus agréable que la vraie vie.
— Je vous souhaite le bonjour, ma dame. J’ai remarqué qu’il y avait une certaine animation et j’ai pensé qu’une paire de bras supplémentaire pourrait peut-être vous aider. Puis-je espérer me rendre utile ?
Re: [1 janvier 1598] Un départ fracassant
Les éclats de voix parvenaient en bas. Il y avait l'air d'avoir du monde. Elle devrait descendre elle aussi, au moins quelques instants, pour les saluer. C'était plus poli. Son père lui avait appris qu'on devait toujours venir dire bonjour aux personnes qui arrivaient dans sa maison, surtout s'ils venaient aider, et ça même si on était occupé. Son regard se tourna vers les jumeaux. mais elle ne pouvaient pas les laisser. C'était pas bien ça, non ? Quoique... Ils dormaient. Alors elle pourrait peut-être... Et puis, ils n'étaient pas capables de bouger. Ils faisaient que crier. Alors, il ne pourrait rien leur arriver.
Puis, ce n'était que pour quelques minutes.
Juste le temps de dire bonjours.
Lorsque Cassandre arriva en bas de l'escalier, elle remarqua qu'il n'y avait que des soldats de la caserne pour accompagner l'oncle Joseph. Elle eut un moment d'hésitation en les apercevant. Et s'il avait ceux qui s'étaient occupés du convoi parmi eux ? Non, elle ne devait pas s'en soucier. Si on l'interrogeait, elle nierait. Elle affirmerait d'un air naïf n'être jamais sorti. La fillette prit alors une voix énergique pour saluer tout le monde.
"Coucou le monde ! Bienvenue à la maison et merci de nous aider pour le déménagement !"
Elle enchaina aussitôt :
"J'ai fait hier un gâteau pour ceux qui viendraient nous aider. Mais j'en donnerais qu'à ceux qui ont des efforts, hein ! Les gâteaux, ça se mérite !"
Cassandre se décida à laisser tout le monde travailler et s'avança pour rejoindre l'oncle Joseph qui discutait avec Irène.
"Et c'est valable pour toi aussi, oncle Joseph ! En plus, j'ai fait une tarte aux myrtilles rien que pour toi ! Mais si tu laisses tes hommes faire le boulots, c'est à eux que je leur donnerais !"
La fillette souriait, satisfaite de son idée. La nourriture, il n'y avait vraiment rien de tel pour motiver les bonnes volontés ! Elle se décida à les laisser travailler pour retourner veiller sur les jumeaux. Ils avaient tous l'air bien occupés. Cassandre commençait à retourner vers l'escalier quand son regard distingua une silhouette connue et plutôt hésitante. Elle s'élança spontanément dabs sa direction et se pendit à son cou.
"Coucou Alduis !"
Elle lui fit un bisou sur la joue avant de se laisser retomber au sol.
"Tu vas bien ?"
Re: [1 janvier 1598] Un départ fracassant
Bien échauffés et motivés, quand la porte s’ouvrit, les soldats ne se firent pas prier pour aller prendre quelques affaires. Irène supervisa tout cela, redisant chaque fois où devait aller les choses. Elle préféra que les hommes s’occupent d’abord du rez-de-chaussée avant d’attaquer l’étage, histoire de n’aller tout d’abord que dans une seule des maisons. Le reste, tout comme les affaires de cuisine suivraient ensuite pour leur lieu d’habitation. La plupart avaient bien compris et, sachant où était le lieu d’arrivée, commencèrent à partir.
Joseph lui-même allait prendre ce qu’il pouvait quand il entendit des gens à la porte. Allons bon, qui donc ? Des curieux ? Curieux qui en tous cas vinrent à Irène. La jeune mère pencha la tête.
- Bonjour…
Elle observa autour d’elle. Il ne semblait pas bien méchant et paraissait sincère. Peut-être un simple voisin qui avait vu tout leur bazar. Et c’était étrange, elle avait l’impression de l’avoir déjà vu…
- Eh bien écoutez, c’est très gentil à vous de le proposer… Les caisses qui sont là sont pour la maison au bout de la grand’ place, à droite en allant vers le palais. Et vous pouvez suivre le mouvement, les soldats savent où ils vont, monsieur… ?
Elle pencha la tête en tentant de se souvenir même si elle n’eut pas bien le temps d’y réfléchir car Grâce tira sur sa robe. Elle était venue s’y réfugier avec de grands yeux ronds.
- Maman, maman ! Le monsieur fantôme est revenu !
Irène se redressa pour regarder dans la direction qu’elle indiquait. Elle penchait la tête. Oui, elle se souvenait de lui… Le fameux « ami » d’Alexandre. Et maintenant ami plus conventionnel de Cassandre à ce qu’elle avait compris. Elle ne gardait pas un très bon souvenir de sa visite mais ce n’était pas vraiment sa faute. Aussi elle sourit simplement en lui adressant un salut de la main.
Cassandre arriva également. La plupart des soldats la saluèrent, la connaissant simplement comme la nièce du général. Heureusement pour Cassandre, aucun soldat du convoi n’était là, occupés qu’ils étaient à la patrouille. De toute façon, quand on les avait interrogés, tous avaient aussitôt crié à l’envoûtement, sans doute trop honteux pour avouer qu’ils avaient bu du vin et trop naïf pour croire à la culpabilité d’une fillette.
Ce fut donc dans la bonne humeur que tout le monde l’accueillit. La plupart se léchèrent les babines à la promesse même si les gros yeux de Joseph firent comprendre aux gourmands de la dernière fois qu’ils s’étaient déjà assez servis et n’auraient pas une miette cette fois ! Joseph pour sa part rit en prenant la plus grosse des caisses.
- Ah ah, alors allons la mériter cette tarte !
Irène pour sa part garda un œil sur le nouveau venu dont elle ne retrouvait toujours pas le nom tout en observant les retrouvailles du fameux fantôme avec Cassandre.
Re: [1 janvier 1598] Un départ fracassant
Peine perdue. Cassandre descendit pour saluer. Avec elle dans les parages, il allait devoir se faire sacrément petit pour ne pas être remarqué. Il suffisait de ne pas faire de bruit. Inutile d’imaginer ce qui n’avait pas encore eu lieu… Elle avait vraiment fait une tarte pour ceux qui venaient aider ? De toute manière, il n’avait pas très faim.
Il commençait à se détendre, comme il se rendait compte que Cassandre ne l’avait toujours pas vu, quand… elle se précipita soudainement en avant. Pour se pendre à son cou et l’embrasser sur la joue. Heureusement qu’il parvint à conserver son équilibre, parce qu’un tel élan était difficile à réceptionner quand on avait une caisse lourde entre les mains.
— Cassandre...
La petite se laissa retomber. Il hésita une seconde puis posa la caisse pour ne pas faire de catastrophe. Ne savait-on jamais.
— Ça va, répondit-il en haussant des épaules, sans s’étendre sur le sujet. ... et toi ?
C’était quand même étrange de repenser à leur conversation de la dernière fois… Il avait du mal à réaliser qu’ils avaient vraiment parler de sexualité… et de tout le reste. La revoir depuis cela avait quelque chose de… de gênant, quelque peu. D’autant que cela était encore si récent. Il ne savait pas bien quoi dire, encore moins avec autant de potentielles oreilles qui écoutaient. Dont celles d’Irène et de la petite Grâce. Mal à l’aise, il se frotta l’avant-bras, et puis, se décida finalement à murmurer.
— Je… Bonne année.
Au moins, Irène ne semblait pas trop lui porter rigueur de sa dernière visite. Il eut un pâle sourire quand elle lui adressa un petit signe de main pour le saluer. Pour passer inaperçu, c’était un peu raté. Et encore plus comme Grâce se cachait dans le dos de sa mère, visiblement apeurée.
Mais maintenant qu’elle l’avait vu, il devrait peut-être allait… s’excuser ? Il se râcla la gorge, leva la main une seconde pour interrompre Cassandre une courte seconde, puis s’approcha de Grâce en prenant une inspiration. Il s’accroupit à bonne distance pour ne pas lui faire peur. Ce n’était pas son but.
— Grâce ? Je voudrais m’excuser… pour la dernière fois. Je… ne me sentais pas très bien. Mais je ne voulais pas blesser ta maman, ni te mettre en colère. Je ne voulais pas être méchant non plus... Je suis désolé… Tu penses que...
Il secoua la tête et releva la tête, pour oser affronter le regard de la fillette, en se mordillant la lèvre.
— Tu penses que tu peux me pardonner ?
En tout cas, il savait gré à Irène d’avoir conserver leur secret, à lui et Alexandre. Et il hocha la tête à son intention pour le lui dire, sans savoir si elle comprendre ce qui se cachait derrière ce simple geste.
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Re: [1 janvier 1598] Un départ fracassant
Pourtant, devinant le regard suppliant qu’Héloïse lui aurait lancé, il concéda à ne pas trop s’étendre sur cet aspect en cet instant, ainsi ne se présenta-t-il pas par son nom de plume.
— Rochefort, Célénian - il ne pouvait rien faire si même celui-là le trahissait, il n’allait pas non plus s’inventer un pseudonyme par occasion juste pour faire plaisir à sa soeur. Avec plaisir ! précisa-t-il quand à son aide, et comme l’attention de la dame se trouvait rappelée vers une fillette - manifestement la sienne -, il entra pour se charger, et ressortit sans trop se préoccuper de la scène de… hmm… retrouvailles et de malaise ? qui se déroulait là.
Il manqua aussi le petit signe qu’Héloïse, qui ne savait vraiment pas ce qu’elle était censée faire, lui adressait. Celle-ci lâcha néanmoins un soupir de soulagement. Grâce soit rendue au Seigneur, son intrusif de frère lui avait épargné le plus gênant. C’était qu’elle avait vraiment craint qu’il ne s’arrête pour s’enquérir de la situation, poser des questions indiscrètes et en prendre note. Enfin, vu ce monde, il restait à espérer que cela ne s’éternise pas, parce qu’elle se trouvait tout de même bien embêtée.
Re: [1 janvier 1598] Un départ fracassant
"Fais gaffe, Alduis, c'est malpoli de lâcher une caisse !"
Elle se rappela ensuite que le jeune homme maniait aussi bien le second degré que l'oncle Joseph sa mémoire. La fillette reprit plus calmement :
"C'est une expression. Lâcher une caisse, ça veut dire péter. C'est une plaisanterie."
Cassandre l'observa d'un air aimable et hocha la tête de sa réponse. Elle le vit ensuite s'avancer vers Grâce et présenter ses excuses pour l'apparition singulière du mois dernière. Redoutant que sa petite sœur ait un mouvement d'humeur, elle la rejoignit et posa la main sur son épaule.
"Alduis est mon ami. Tu peux lui faire confiance. Il est gentil."
Elle se tourna vers Alduis et reprit.
"Elle aussi elle est gentille. Elle a juste plus mauvais caractère que moi, mais c'est tout."
Discrètement, Cassandre tira la langue à Grâce, amusée de voir si celle-ci allait râler. elle ajouta à son oreille.
"Ne râle pas, hein. Sinon Alduis croira que t'es pas gentille."
Cassandre observa Irène, heureusement toujours occupée avec les étrangers à la porte. Parfait ! Le temps que Grâce se plaigne, elle avait largement le temps de retourner à l'étage. La fillette s'éloigna de quelques pas et s'exclama joyeusement :
"Je dois retourner à l'étage m'occuper des jumeaux ! Soyez sages tout le monde et travaillez ! Sinon pas de gâteau !"
Là dessus, elle disparut en trombe dans l'escalier.
Re: [1 janvier 1598] Un départ fracassant
Une chose était sûre, ce déménagement s’annonçait original ! Alors même qu’ils venaient de commencer, Irène allait déjà de surprises en surprises. Elle commença par sourire au jeune homme qui leur proposait son aide. Ce nom ne lui disait rien, peut-être était-il nouveau en ville… Quoiqu’il en soit, il était très serviable. Alors que Grâce, la sollicitait, elle dut le laisser.
- Hum… Bien, donc… je vous laisse prendre ce que vous pouvez puis suivre, tout simplement !
Elle fut rapidement happée par le problème du fantôme ou plutôt d’Alduis. Elle sourit alors que Grâce faisait la moue en sortant de derrière la jupe de sa mère. Elle posa ses petits poings sur ses hanches.
- Qu’est-ce que tu racontes ? J’ai pas peur, moi ! Puis j’ai pas de raison de râler !
Elle leva ses grands yeux vers le fantôme.
- Oui, maman m’a expliqué. Mais c’est pas grave alors. Puis vous, vous n’avez pas grand-chose.
C’était surtout la faute d’Alexandre ! Lui était vraiment méchant et le monsieur lui avait d’ailleurs un peu pris la défense de sa maman… Elle secoua la tête.
- Je peux vous pardonner mais je pense qu’il n’y a pas de raison alors c’est déjà fait je crois.
Elle était contente et sourit, jusqu’à aller elle aussi enlacer Alduis après avoir quand même tiré la langue à Cassandre pour faire bonne mesure. Parce qu’il n’y avait pas de raison et lui aussi avait l’air d’aimer les câlins !
Irène sourit et comprit également ce qu’il lui disait en silence. Elle comprenait et tiendrait sa langue. Tout le monde méritait d’être heureux après tout…
Les soldats regardèrent la petite filer et sourirent. Irène hocha la tête et l’interpella avant qu’elle ne disparaisse.
- Oui et surtout, si Trestinian est grognon, berce-le, ça devrait le calmer jusqu’à ce que je vienne lui donner à manger !
Re: [1 janvier 1598] Un départ fracassant
Il revint brutalement dans le présent. Fort heureusement, il ne lâcha pas la caisse quand Cassandre se jeta dans ses bras. Ce n’était pas grâce à elle, d’ailleurs. Néanmoins, il lui adressa un sourire tandis qu’elle rappelait que lâcher une caisse était malpoli.
Il fronça un bref instant les sourcils. Certes, ça, on pouvait le dire… Surtout quand on venait aider à un déménagement, la moindre des choses était de ne pas casser ce qu’on transportait. Pourtant, Alduis percevait à l’expression de Cassandre que ce n’était pas de cela qu’elle parlait. Il devait y avoir quelque chose d’autre.
Il n’eut pas le temps d’y réfléchir. Déjà, elle lui fournissait l’explication, lui épargnant de devoir se triturer la cervelle inutilement. Et même s’il se sentit un peu stupide, il n’en montra rien et se contenta de hocher la tête.
Il préféra changer de sujet et, apercevant la petite Grâce, il décida d’aller lui présenter des excuses. Cassandre vint à sa rescousse. A vrai dire, il n’avait jamais douté que cette petite soit gentille. Les enfants étaient comme des chevaux. Pour les approcher, il ne fallait pas avoir peur, sinon, ils le sentaient. Au fond, c’était logique.
Il respira mieux dès lors que Grâce accepta ses excuses. Même si elle pensait qu’il n’y avait pas de raison, Alduis en voyait des milliers.
Cassandre disparut comme elle était arrivée. Grâce, quant à elle, combla l’espace entre eux pour… le serrer dans ses bras. Il écarquilla les yeux. Mais qu’est-ce qu’ils avaient tous, dans cette maison, à lui faire des câlins ? Il en avait rarement autant eu dans toute sa vie que ces derniers temps. Ce qui ne changeait pas qu’il n’était toujours pas sûr de comment il devait réagir. Il finit par la serrer dans ses bras à son tour, bien que très brièvement, avant de reculer.
— Je suis content de te connaître, conclut-il maladroitement.
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Re: [1 janvier 1598] Un départ fracassant
Célénian s'était éloigné en soutien. Depuis la porte où elle était restée, alors que tout le monde s'activait, elle se sentait un peu bête, voire encombrante. Oh, et puis ce n'était pas juste qu'elle ne voulait pas aider - certes, elle n'aurait pas eu l'extravagance d'aller s'arrêter pour cela, mais ce n'était pas le principe d'aider qui la rebutait. C'était seulement qu'elle ne voyait pas bien ce qu'elle aurait pu faire. D'ailleurs, tout ce qu'elle voyait était bien trop lourd pour elle. Enfin, peut-être aurait-ce tenu dans ses mains, mais elle se serait fait mal au bras. Tout le monde ne pouvait pas avoir la carrure de son frère - quoique l'homme qui parlait de tartes un peu plus tôt n'était pas petit non plus.
Héloïse entra et se dirigea vers la femme à laquelle son aîné avait proposé son aide, sans savoir encore si elle comptait faire pareil. Après tout, trouver quelque chose qu'elle sache porter serait plus compliqué que de laisser faire ces messieurs. Un certain nom la figea alors sur place. Elle fronça les sourcils. Trestinian ? Grognon ? Bercer ? Le livre ? Elle lâcha une espèce de grognement d'incompréhension, le visage déformé par une expression grotesque, avant plaquer les doigts d'une main contre sa bouche en remarquant qu'elle avait attiré l'attention. Eh bien bravo ! À force de fréquenter son idiot de frère, c'était elle qui ne savait plus se tenir ! On aurait dit une gamine de dix ans !
— Excusez-moi… C'est seulement… Le nom du chevalier de Boréalion...
Oui, fatalement, si cette dame en parlait, elle le savait... En même temps, pourquoi fallait-il entendre parler de ce livre partout !
Re: [1 janvier 1598] Un départ fracassant
Irène regarda avec un certain attendrissement Cassandre et Alduis et plus encore Grâce et Alduis. Elle sourit en voyant sa réaction et en constant avec plaisir que tout semblait repartir sur de meilleures bases. Grâce se sépara de lui en souriant et en le regardant autant qu’elle le pouvait avec ses grands yeux. Elle s’illumina à sa réponse.
- Moi aussi !
Irène les regarda avant de se dire qu’il faudrait se remettre au travail. Cependant, elle entendit la jeune femme qu’elle avait vu accompagner leur aide surprise. Elle pencha la tête puis compris en souriant.
- Oui, tout à fait. J’ai nommé mon fils en hommage à ce héros. Lisez-vous ces livres aussi ?
Re: [1 janvier 1598] Un départ fracassant
Elle… Elle avait nommé son… Elle avait… son fils pour… Elle… en hommage au héros de Célébrant ? Dieu Tout-Puissant, par pitié, qu'il n'entende jamais une chose pareille, son égo ne s'en remettrait jamais ! Elle resta interdite un instant.
— Je les ai lus, confirma-t-elle, incertaine. Et elle, se remettrait-elle si elle apprenait que l'unique Boréalion assistait son déménagement ? C'est… assez connu, ajouta-t-elle, mal à l'aise.
Et c'était, il fallait l'avouer, une histoire palpitante… mais cela ne faisait plus du tout cet effet quand ce fichu roman lui volait à la fois son frère et sa vie.
Re: [1 janvier 1598] Un départ fracassant
Irène avait cru voir tiquer son interlocutrice, cependant, cela fut si bref qu’elle crut avoir rêvé. Elle inclina la tête.
- Oui, j’en ai conscience, il en entendra peut-être parler quand il sera grand… Mais c’est aussi un joli nom et je suis certaine qu’il lui fera honneur.
Elle regarda l’étage, espérant que Cassandre s’en sorte. Elle regarda les soldats vider la pièce et soupira. Cet endroit allait quand même lui manquer.
- Vous êtes triste, maman ?
Irène caressa la tête de sa fille.
- Non, mon ange, nous allons être heureux là où nous allons.
Re: [1 janvier 1598] Un départ fracassant
Héloïse acquiesça. Le prénom en lui-même n'était certes pas plus laid qu'un autre.
— En espérant, toutefois, qu'il ait une vie plus tranquille, fit remarquer Héloïse.
Elle resta plantée là, sans trop savoir ce qu'elle était venue y faire, entendant d'une oreille distraite les paroles que cette femme échangeait avec celle qui semblait être sa fille. Elle aurait aimé avoir une fille, elle aussi. Non, tout ce qu'on avait bien voulu lui donner, c'était une ribambelle de neveux et nièces qui lui rappelaient combien son mariage était désastreux. À bien y songer, oui, le couvent aurait sans doute été préférable au mariage avec un marin.
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