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[RP Solo][Flashback] 1563-1577 - La genèse de Thierry

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Message par Thierry d'Anjou Mer 7 Avr - 10:51

La genèse de Thierry

Partie I :  Comment être un homme ?

Janvier 1564

[RP Solo][Flashback] 1563-1577 - La genèse de Thierry Thierr10[RP Solo][Flashback] 1563-1577 - La genèse de Thierry Beckie11
Thierry d'Anou, 12 ans
Rebecca d'Anjou, 10 ans

La neige tombait et tourbillonnait par la fenêtre de la chambre. Le jeune garçon la regardait et se sentait agacé par cet hiver qui durait et le retenait captif dans ce château, à la merci de l'ennui. Quand le printemps viendrait-il à nouveau ? Qu'il puisse retourner errer dans les rues de Braktenn, s'amuser librement et causer des farces aux passants. Dans son dos s'agitait sa petite sœur. Elle essayait vainement de l'appeler pour jouer avec ses poupées. Autrefois, elle s'y pliait pour lui accorder ce plaisir. Il était alors un enfant. Il pouvait se permettre s'abaisser à cette activité de petite fille. Aujourd'hui, il était homme.

"'Alors, tu joues ? Joue ! Joue avec moi !"

Beckie tapa du pied et menaçait de faire une énième colère. Pourquoi ne parvenait-elle pas à se débarrasser de ce sentiment tumultueux ? Ses humeurs ne cessaient pourtant que de lui attirer des ennuis. Cela provenait sûrement de sa nature féminine. Les femmes se révélaient moins raisonnables que les hommes, enclines aux passions, et difficilement aptes à la tempérance. Il avait entendu un jour son frère aîné" lui faire la lecture sur ce sujet à partir de l'ouvrage d'un philosophe qui dissertait sur les différences de caractère entre un homme et une femme. Une conclusion majeure du traité établissait en toute limpidité que les hulmeurs incontrôlables des femmes expliquaient pourquoi celles-ci devaient être limités à la sphère privée, surtout dans leur jeunesse, et ne jamais recevoir le moindre pouvoir.

Fort de son rôle d'homme, Thierry se tourna d'autorité vers sa sœur et la toisa avec une supériorité copiée sur celle que Bertrant usait sur lui.


"Que désires-tu, Rebecca ?"

Elle lui jeta un regard de travers et resta muette.

"Rebecca, je te somme de parler."

La fillette serra la poupée entre ses mains et alla s'asseoir sur le lit, austère. Thierry la dévisagea, perplexe. Qu'est-ce que cela signifiait ? Le traité en question ne disait rien de cela. Il s'approcha, perdant sa sévérité, et enlaça Beckie.

"Tu vas pas bien ?"

Elle retrouva son sourire et vint se blottir contre lui.

"Enfin ! Je croyais que Bertrand te possédait ! Ne plus jamais ça, Thierry ! Jamais !"

Thierry baissa la tête, indécis, incapable de comprendre les causes de ce phénomène. Qu'est-ce qui ne fonctionnait pas dans la pratique de la théorie ? Il était pourtant un homme et aurait dû être respecté par son autorité. Quoique... Sa sœur restait, elle, une enfant. Par conséquent, ces règles ne devaient pas s'appliquer sur un esprit encore en construction.

Ce n'était pas si facile, finalement, que cela d'être un homme.


***

Mars 1563

Le printemps revenait doucement et Thierry parcourait avec ennui les galeries du château. Le temps ne permettait pas de gagner à nouveau les routes vers Braktenn. La neige avait fondu, remplacée par une boue visqueuse dans laquelle les chevaux risqueraient de s'engluer. Ils resteraient coincés.

Lors de l'une de ses errances, Thierry rencontra son frère dans la sale d'armes et se décida à le rejoindre. N'était-il pas un homme ? ils pouvaient à présent tenir des conversations sérieuses.


[RP Solo][Flashback] 1563-1577 - La genèse de Thierry Bertra11
Bertrand d'Anjou, 15 ans

Désireux de montrer toute son importance et sa grandeur, le garçon s'avança d'un air digne, puis s'inclina poliment face à l'aîné.

"Je vous salue, mon frère."

Bertrand arrêta le mouvement qu'il était en de répéter sur un mannequin et se tourna pour contempler son jeune cadet qui venait de  l'interrompre. Il se tourna et le dévisagea d'un sourire railleur. Thierry méprisait cette arrogance qui l'écrasait. Quand allait-il comprendre qu'il n'était plus un enfant ?

"Je suis un homme, Bertrand. Traite-moi avec le respect qui m'est dû."

Le rire qui suivit menaça de le faire éclater de rage. Ses poings se serraient dans son dos.

"Toi, un homme ? Un homme nain alors !"

"Je souille mes draps, Bertrand ! Et je ne parle pas de pisser au lit. Comprenez-vous à présent ?"

Bertrand cessa de rire et contempla en silence son cadet. Thierry le toisait en dissimulant al peur qui le tenaillait au corps. Ce n'était pas le moment de flancher. Son aîné devait comprendre et le respecter. Le jeune homme s'approcha et lui ébouriffa les cheveux.

"Bien. Si tu es un homme, tu m'accompagneras à ma prochaine sortie."


***

23 Avril 1563


Presque un mois venait de s'écouler et Bertrand n'avait pas cherché à lui parler de nouveau. Doutait-il de ses affirmations ? Thoerry commençait à se dire que son frère s'était une nouvelle fous amusé à se moquer de ses espoirs. Il ne l'accompagnerait jamais à l'une de ses sorties. Il ne souhaitait pas reconnaître sa valeur.

Depuis le retour des beaux jours, Thierry quittait le château en empruntant le cheval de Bertrand et se rendait en ville. Les économies  de sa mère dans une poche, dérobées dans l'une de ses poches ,il contribua à visiter quelques familles pauvres et leur confia chaque fois une petite somme destinée à agrémenter leur ordinaire. Pourquoi sa famille refusait les aumônes ? On lui répétait qu'ils se trouvaient dans une difficulté financière importante mas lui n'arrivait pas à le comprendre. Chaque jour, tous mangeaient de bon appétit et leurs ventres se révélaient même bien arrondis. Lorsque Beckie tombait malade, elle recevait à son chevet la visite d'un médecin. Non, pour lui, ces prétentions de misères ne rimaient à rien. La véritable misère, le garçon la découvrant en se présentant à une mère désolée de ne pas savoir comment donner du pain à ses enfants.

Vers la fin de la journée, alors que Thierry, il eut la surprise d'apercevoir Bertrand l'attendre dans la cour. La voiture était attelée. Il posa la main sur son épaule et l'invita à monter.


"Nous sortons entre hommes, mon frère."

Immédiatement, Thierry se sentit gonflé d'importance. Bertrand avait tenu son engagement. Il hocha poliment de la tête et le suivit. Durant le trajet, les deux frères restent silencieux et la voiture entra en ville vers la tombée de la nuit. Elle s'arrêta devant une maison singulière éclairée par des lanterne rouge. Thierry descendit, perplexe, un frisson dans la que, et se demanda où il se trouvait. Et si c'était dangereux  ? Que faisaient donc les hommes comme activités ? Il réalisa ne rien en  savoir.

Son regard observa au travers d'une fenêtre et découvrit des femmes en tenues légères. Quelques unes enlaçaient des hommes. Il ne comprenait pas mais son intuition parlait. Il sut finalement de quoi il s'agissait et où son frère venait de l'emmener. La panique le submergea.


"Non ! Je ne veux pas y aller !

"Je croyais que tu étais un homme, Thierry. Or, un homme va au bordel."

"Non ! Non, je ne veux pas y aller !"

Le garçon remonta dans la voiture alors que son frère éclatait de rire de sa débandade.

Pendant plusieurs heures, Thierry attendit là dans la noirceur de la nuit recroquevillé au sol du véhicule. Il pleurait sur son humiliation et sa misère. Les hommes agissaient-ils réellement ainsi ? Non, il ne voulait pousser al porte de cet établissement. Non, il ne voulait pas faire des choses avec des femmes. Ce n'était pas bien. L'enfant sanglotait et tremblait.

Lors de son retour triomphant, Bertrand remonta dan la voiture en riant grassement.


"J'ai passé une excellence soirée, mon petit garçon."

Pendant tout le trajet, Thierry subit le récit de ses exploits d'homme, habile séducteur des dames, et les railleries à son égard pour avoir cru en être un.

***


31 Décembre 1565

[RP Solo][Flashback] 1563-1577 - La genèse de Thierry Thoerr11
Thierry d'Anjou, 15 ans

Depuis cette nuit terrible à se lamenter sur son sort, Thierry ne s'approchait plus ni de son frère ni d'une maison close. L'expérience le hantait et des cauchemars le réveillaient encore certaines nuits. Il devenait finalement un homme, son corps avait grandi et s'était =affiné, mais il ne s'en vantait plus. il se trouvait même stupide pour l'avoir autrefois fait. Les bêtises de la jeunesse naïve. Aujourd'hui, il passait le temps entre des lectures, qui enrichissait son esprit, et les visites aux familles indigentes en ville. Bientôt, il partirait et s'engagerait dans l'armée. Il rétablirait le nom glorieux que ses ancêtres avaient forgé et serait connu de tous à Monbrina. Il viendrait ensuite Beckie et l'installerait dans la meilleure situation qui soit. Oui, ils allaient être heureux.

En refermant le livre, Thierry se leva et alla observer la neige qui tourbillonnait par la fenêtre. Demain débuterait une nouvelle année et elle serait riche en belles promesses et en opportunités. Son destin commencerait et le mènerait loin.
Thierry d'Anjou
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Message par Thierry d'Anjou Mer 7 Avr - 17:19


Seconde partie : Le monastère

13 Mai 1566

[RP Solo][Flashback] 1563-1577 - La genèse de Thierry Image_12[RP Solo][Flashback] 1563-1577 - La genèse de Thierry Abbzo_10
Richard d'Anjou, 43 ans
Père Rodrigue de Chalenbon, 63 ans

Richard d'Anjou se trouvait dans le bureau du responsable du monastère, sur le point de finaliser la transaction qui permettrait à sa famille d'épancher quelques unes des nombreuses dettes laissées par des ancêtres peu portés sur les économies. Il hésitait. Quel père était-il pour échanger son jeune fils contre de l'argent ? Il s'obligea à enfermer ces pensées. Elles desservaient la cause. Sans ce sacrifice, ils seraient ruinés. Tout au mieux, ils leur resteraient trois ans, peut-être quatre, à jouir de leur magnifique château. Passé cette date, ils seraient forcés de vivre en vivre et de travaille, tels des miséreux.

Leur sang ne pouvait supporter un pareil déclassement. Son père, ce fieffé fou, avait déjà osé vendre leur précieux titre de noblesse. Il devait préserver le peu d'honneur que leur famille possédait encore.

Thierry...

Son regard s'appuya sur le corps du Christ, étendu sur sa la croix, qui se dressait derrière le bureau vide. Cette vision de la souffrance le mit mal à l'aise et il détourna rapidement la tête.

Thierry...

Son esprit repassait cette quinzaine qui venait de s'écrouler durant laquelle il avait eu l'occasion de découvrir la personnalité de son fils cadet. Un jeune homme curieux, assidu et qui posait des questions judicieuses. Pourquoi n'avait-il pas été l'ainé ? Il aurait plus de plaisir à le former que cet imbécile de Bertrand qui passait sa vie à se battre en duel et à finir ensuite ses soirées dans les maisons closes.

Il ne devait pas faiblir.

Par ce sacrifice, leur famille serait sauvée. Thierry comprendrait.

A ce moment, le religieux entra dans le bureau et les deux hommes se saluèrent. Richard exposa ses conditions et le père Rodrigue lui offrit la cassette promise lors de leurs échanges épistolaires. Richard le remercia du bout des lèvres et se décida à partir rapidement pendant que son fils profitait des jardins du monastère. Il ne l'affronterait pas.

Le père se dépêcha de fuir à l'intérieur de la voiture et la lança au galop, pressé à établir rapidement de la distance entre lui et cet endroit devenu maudit. la cassette reposait dans le coffre loin de ses yeux et de son esprit coupable. Il ignorait encore accomplir son ultime voyage et que le sacrifice serait inutile.


***

24 Mai 1566

Thierry était assis sur l'une des murailles et contemplait les moines converses, qui labouraient les champs en contrebas. Cela errait demain une semaine qu'il se trouvait abandonné dans ce monastère, vendu par son propre père.De temps en temps, il passait machinalement la main à son épaule droite et croyait percevoir cette marque infâmante qui zébrait la peau de ces esclaves arrachés à leur patrie au sein de  l'ancienne Rome. Lui, on ne l'avait pas exposé au regard des passants. Non, cela avait été pire. Il avait un homme en toute confiance, le croyant soucieux de ses bonnes intentions, et se retrouvait à présent piégé dans une situation impossible.

Il releva la tête et fixa le ciel azur. Que faisait en ce moment Beckie ? Il plongea la main sous sa tunique banche, celle des aspirants novices, et serra le médaillon que sa sœur lui avait offert avant son départ. Comment lui expliquerait-on son absence ? Pourrait-elle le croire mort ?  Ses doigts comprimèrent un peu plus fort le pendentif. Il la retrouverait. Il ferait tout pour s'échapper d'ici et retourner vers elle. Il lui avait promis une vie belle et heureuse. Il n'échouerait pas.

Un vieil homme s'approchait de l'adolescent et le regardait avec une tristesse sincère. Il voulut poser la main sur son épaule mais le garçon se retira vivement et se leva.


"Ne me touchez pas ! Arrière !"

"Il faut cesser de se révolter contre l'ordre des choses, mon pauvre enfant. Si le Christ t'a mené ici, c'est qu'ici doit être ta maison."

" Ma maison ? j'avais déjà une maison ! Et une famille ! Taisez-vous, vieux fou !"

Le moine ne se fâcha pas de cette révolte. Pas même pour l'insulte.

"Si le Christ a ses raisons. Peut-être qu'une chose terrible va arriver à ta famille et en te laissant venir ici, Il te protège. Aie confiance en Lui, Thierry. Il est bon t sait bien mieux que nous le destin qui doit être le nôtre sur cette terre."

Le garçon bouillait de colère et avait envie de frapper ce moine qui lui récitait bêtement ces idées ridicules. S'entendait-il parfois ? Une autre idée lui vint souvent. Bien plus amusante. Ils envisageaient de faire de lui un des leurs ? Ils déchanteraient bien vite. Il se décida ainsi à marcher dans le rang, du moins en apparence pour mieux les poignarder tous dans le dos.

"Vous avez raison, mon frère, mes idées s'égaraient."

Thierry arborait une mine repentante et dissimulait avec habilité un sourire narquois qui commençait à naître. a compter de cet instant, ce monastère vivait ses dernières heures.

***

13 Novembre 1566

Le feu crépitait dans la chapelle et rendait fou la dizaine de moines. Pourquoi une telle panique ? Au contraire, selon leurs croyances, ils devraient se jeter dans le brasier et savourer de rejoindre enfin leur cher Créateur.  Depuis une colonne, Thierry se délectait de la panique qu'il avait créé au moyen de quelques cierges et de vin de messe répandu sur l'autel. Il profita de la diversion pour rejoindre le cloitre et prendre les affaires rassemblées pour sa fuite.

Rapidement, l'adolescent sortit et s'aventura vers les champs.

Il avait envie de hurler à pleins poumons.

Il était libre. Enfin !

Tout à son ivresse de la liberté, Thierry oublia la prudence et ne vit pas arriver la voiture du père Rodrigue qui revenait alors de la ville voisine. En sortant, furieux, le vieil homme s'approcha et le frappa de sa canne. L'adolescent s'écroula au sol et sentit les coups continuer de pleuvoir.

***

24 Novembre 1566

Le cachot était minuscule, froid et humide. Thierry tremblait de tous ses membres, recroquevillé dans un coin, sans jamais apercevoir un rayon de lumière par le soupirail qui semblait pourtant ouvrir la cellule au monde. Depuis combien de temps l'avait jeté ici ? Sa mémoire ne s'en rappelait pas. Il ne possédait pas non plus le luxe de pouvoir compter ses repas : il n'avait rien eu à manger. Seul un pichet d'eau croupie lui permettait de survivre. Allait-il mourir dans des conditions atroces, oublié de tous ? Thierry ne pleurait pas. Il avait dépassé le stade de la peur ou de colère. Il était.. résigné. Parfois, un rat s'aventurait à lui chatouiller les mollets mais l'adolescent n'avait même pas la force de crier.

Il s'étiolait.

Il mourait à petits feu.


***

2 Décembre 1566

Après deux longues semaines de réclusion dans l'obscurité, les yeux de Thierry ne s'acclimataient au retour de la lumière. Désireux de prolonger ses souffrance, le père Rodrigue lui demandait chaque matin de fixer deux heures une chandelle sans détourner la tête. L'après-midi, il le faisait répéter des psaumes et le battait à la moindre petite erreur. Refusant de plier, il passait outre le châtiment et défiait son autorité en inventant de nouvelles versions aux lectures réclamés. Il se régalait de ses éclairs de colère. Il ne céderait pas. Il croyait le dompter ? Jamais ! Plutôt la mort dans ce cachot atroce que de se renier !

***

25 Avril 1569

Le père Rodrigue était assis à dans le calme de son bureau et redoutait d'en sortir. Depuis le jour où il avait d'accueillir ce garçon, croyant en toute innocence pouvoir le former à l'honorable métier de moine, toute paix s'était évanouie du monastère.  Chaque jour, Thierry réussissait à inventer une nouvelle bêtise. Hier, il avait éventré l'ensemble de sacs de farine et répandu sur le dallage de la chapelle le contenu de bouteille de vin rouge. Il le avait ensuite accueilli pour le vêpres e proclamant qu'il s'agissait d'un hommage au sacrifice du Christ.

Il ne le dompterait pas.

Le père Rodrigue en avait désormais conscience : plus il contraindrait ce jeune homme tumultueux, plus ce dernier se révolterait. Or, durant ces agitations, il ne pouvait recruter s'autres novices et les former pour remplacer les moines actuels qui s'éteindraient dans les les prochaines années. Thierry en profiterait pour les acquérir à sa cause.

Il fulminait.

Ce garnement avait réussi, lui, à le contraindre.

Le père Rodrigue aboya férocement pour ordonner, au travers de la porte, de convoquer Thierry. Lorsque le fauteur de troubles parut, avant même de lui adresser la parole, il déposa une courgette sur le bureau.


"Vous devriez la mettre au Christ derrière vous. J'ai toujours jugé qu'il lui manquait des attributs."

Le religieux ne poussa pas un soupir de découragement ni ne cria suite à cette énième indolence. Elle ne prouvait que la sagesse de sa résolution.

"Thierry, j'envisage de te rendre ta liberté."

"Pardon ?"

"Malheureusement, le monde extérieur est périlleux. As-tu une une idée de comment tu vivras une fois seul ? Sans appuis."

Le jeune homme baissa la tête. Il ne rêvait qu'à conquérir sa liberté mais réalisait soudainement n'avoir aucun plan pour l'après. réussirait à retourner seulement à Braktenn et rentrer dans sa famille ?

"Si tu n'as aucune piste, je peux faire de toi un curé. Tu seras nommé dans une paroisse de Braktenn, ta ville natale. tu auras un travail, un logement, des revenus... Tu seras même reconnu au sein de la population. Qu'en penses-tu ? Si tu en ressens le besoin, tu peux disposer de temps pour réfléchir à cette proposition."

Retourner à la capitale, nommé à un poste important, cela semblait trop inespéré pour laisser échapper une telle occasion. Thoerry secoua la tête.

"Non, j'accepte, mon père."

"Dans ce cas, Thierry, en échange de cette formation de prêtre, j'aimerais entendre la promesse que tu ne commettes plus aucune mauvaise action. Autrement, tout est annulé."

"Je vous le jure même, mon père."

Sa liberté était au bout du chemin qu'il lui restait à parcourir. Il avait triomphé.

***

28 Juillet 1572

[RP Solo][Flashback] 1563-1577 - La genèse de Thierry Thoerr12
Thierry d'Anjou, 23 ans

Depuis le jour de cette promesse solennelle, le monastère avait retrouvé sa paix et Thierry œuvrait dans sa cellule à étudier les textes que l'on lui soumettait pour en retenir le moindre élément. Il ne raterait pas sa chance. Il se montrerait digne d'être un bon prêtre et rentrerait à Braktenn, la tête haute, fier de sa réussite et de sa persévérance.

Soudain, la porte grinça et un moine gras, que le jeune homme ne connaissait pas, entra.


[RP Solo][Flashback] 1563-1577 - La genèse de Thierry Moine_10
Frère Armand, 73 ans

"Alors, c'est toi, le petit gars qui a être ordonné au printemps prochain ?"

Un frisson parcourut l'échine de Thierry. Avait-il bien entendu ? On lui faisait enfin cette grande annonce ? Quelle  nouvelle merveilleuse ! Quelques mois encore et il serait libre. Il reverrait Beckie. Une peur le hantait. Pouvait-elle être déjà mariée ? Cela semblait possible. Il apprendrait à connaître cet époux que l'on lui avait choisi et veillerait à son bonheur. Tout irait bien désormais. Ils seraient ensemble.

"Je crois, oui."

Le moine posa une bouteille de vi sur le bureau et leur servit deux verres. Thierry prit celui tendu et but avec prudence quelques gorgées.

"Tu vas voir, être curé, c'est la liberté. On fait qu'on fait, p'tit gars, et quand tu seras trop vieux, tu reviendras passer tes vieux jours dans un monastère."

Thierry lui jeta un regard de travers.

"Je ne sais pas ce que vous prévoyez pour mon avenir mais je serais, moi, un excellent prêtre. Je ne trahirai jamais les voeux que je prononcerai au printemps."

Le moine éclata de rire et but goulument son verre.

"Tu le feras ! Tous les curés le font !"

"Jamais ! Moi, j'ai le sens de l'honneur et celui qui rompt un serment devient un être un indigne !"

Sur cette déclaration, le jeune homme retourna à son étude, soucieux d'oublier le malotru et de ne se concentrer qu'à son seul devoir. Il serait prêtre. Ce serait ainsi. Il serait alors le meilleur des prêtres et personne ne lui fera jamais de reproches.
Thierry d'Anjou
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Message par Thierry d'Anjou Mer 7 Avr - 19:01

Troisième partie :   Renoncements

[RP Solo][Flashback] 1563-1577 - La genèse de Thierry Thoerr13
Thierry d'Anjou, 25 ans

Août 1574

Les fêtes de l'Assomption s'étaient terminées la semaine dernière et Thierry éprouvait une grande fierté d'avoir réalisé ses cérémonies sans la moindre fausse note. Il avait été en Mars dernier et pris ses fonctions au sein de la paroisse Saint-Eustache au cours du mois précédent. Les fidèles lui réservaient toujours un bon accueil et il s'efforçait de prendre le temps de les écouter afin de leur prodiguer des conseils efficaces et qui leur parlaient. Il se refusait à être un de ces prêtres qui ne faisaient que citer la parole des évangiles et s'appliquait ainsi à leur délivrer la parole dans un langage compréhensible et qui ne se résume pas à accepter naïvement la destinée divine. Il savait mieux que quiconque la colère qu'une telle phrase provoquait dans une âme révoltée ou endeuillée.

Chaque après-midi, le bon père Thierry sortait de son église et visitait les familles de sa paroisse, en particulier les plus pauvres, et s'attelaient à connaître leurs problèmes et à réfléchir à un moyen de les aider. Cela lui rappelait les expériences de son enfance et il se disait se comporter alors déjà en prêtre.

Parfois, il lui arrivait de voir aguicher par une jeune femme, qui déclarait le trouver bel homme, et se révoltait de ses avances. A quoi pensaient-elles ? Il était un prêtre ? Or, on un prêtre ne pouvait se déshonorer à trahir ses vœux.


***

Novembre 1574

Après plusieurs de semaines, Thierry venait de découvrir une horreur qui lui hérissait le poil. Sa sœur, sa petite sœur, sa précieuse petite sœur était morte. Son esprit n'arrivait pas à assimiler l'information et il avait fini par se traîner dans une taverne. Boire l'aiderait oublier le choc. En vidant un premier verre, il se remémora de son ascension pour retourner son château des d'Anjou et le découvrir entièrement vidé. Dans le mausolée, il y avait bien une tombe au nom de son père, mais aucune autre plus récente. Il était rentré sans savoir comment et avait ensuite cherché des renseignements.

Lors d'une messe, en discutant avec ses paroissiens, par hasard, il rencontra cet homme, un certain Virgil d'Aussievieille, qui s'était avancé pour le féliciter sur la manière dont il avait repris sa fonction. Thierry l'avait remercié et s'était décidé à l'interroger sur la disparition des d'Anjou. Le visage de son interlocuteur avait pâli avant que celui-ci ne lui annonce avec tristesse et tact leur ruine et al décision de la mère et du fils de se suicider lorsque les créanciers étaient venus saisir les biens pour rembourser leurs dettes. Il avait gardé le silence, puis prétexté que d'autres paroissiens réclamaient sa présence.

Il s'était ensuite trainé dans cette taverne.

Thierry  vidait son second verre.

Ce n'était qu'une faiblesse temporaire. Uniquement pour encaisser le choc. Demain, tout irait bien. Il reprendrait son rôle. Pour aujourd'hui, son âme craquait.


***

Mars 1576

Malgré le deuil, Thierry s'était efforcé de tenir et continuait à honorer ses fonctions de prêtre. A défaut d'une famille, il lui restait le soin de s'occuper de celles des autres. Lors d'une nouvelle journée, qui commença bien, il se décida à attendre les fidèles qui auraient besoin de soulager leur âme dans le confessionnal.

Une petite heure passa, durant laquelle il lut, puis Thierry vit apparaître un visage de l'autre côté du grillage. Une femme éplorée, qui courbait la tête, comme en proie à de pénibles tourments.


[RP Solo][Flashback] 1563-1577 - La genèse de Thierry Rosali12
Rosalie Bellanger, 27 ans

"Que-puis-je pour vous, madame ?"

Elle ne dit pas un mot et demeura stoïque sur son banc. Thierry patienta de longues minutes, puis s'inquiéta. et si la malheureuse était en proie à un malaise ? Il se décida à sortir pour passer de l'autre côté. A sa surprise, elle se releva et se colla contre lui.

"Madame ! Non !"

Elle se cambra en serrant davantage contre lui alors que es bras se plaçaient autour de sa nuque. Thierry pensa une seconde à dire non, puis elle l'embrassa. Fougueusement. Le baiser lui fit oublier toute raison et seuls leurs sens parlèrent après cela.

Après ce moment incroyable, Thierry revint à lui et s'effondra sur le banc. Que venait-il de faire ? Comment avait-il pu briser aussi facilement ses vœux ? La pécheresse vint s'asseoir sur ses genoux et l'embrassa.


"Pourquoi es-tu dans cet état ? Il n'y a aucun mal à se donner du plaisir. Tous les curés le font et toi, tu es si beau... difficile de se retenir ! J'ai une amie, elle, elle est même la maitresse d'un évêque et est installée à l'évêché !"

Le prêtre essayait de s'accrocher à son devoir mais la tentation de cette chair entre ses bras le brûlait. Il ne pouvait que succomber. La pécheresse se révélait trop belle pour ne pas continuer à la goûter.

***

Octobre 1576

Elle était partie. Enfin.

Pendant plusieurs mois, Rosina vécut au presbytère et Thierry l'aima de toute la passion qui le consumait. La journée, il vivait son quotidien de prêtre et espérait que rien ne ressortirait. Il en allait de sa carrière et de son honneur. Puis venait la nuit. Ses nuits étaient devenus un Paradis. Non, il ne devait plus y penser. Il n'était pas supposé s'éprendre d'une femme. Pourtant, les regrets l'envahissaient. Elle lui manquait déjà.

Il l'avait laissé partir enceinte. Avec un enfant de lui en elle. Quel homme était-il pour avoir oser une pareille chose ? Il secoua la tête. Non, ce n'était pas l'homme qui l'avait chassé mais le prêtre. Il avait bien agi.

Il avait chassé sa femme.
Il avait chassé son enfant.
Non, il avait bien agi. Conformément à son devoir.

Les pensées se bousculaient dans son esprit alors que ses pas se rapprochaient d'une taverne.

Il était temps de noyer ses pensées et ses regrets.

***

25 Mai 1577

[RP Solo][Flashback] 1563-1577 - La genèse de Thierry Rose_m12[RP Solo][Flashback] 1563-1577 - La genèse de Thierry Amzoli12[RP Solo][Flashback] 1563-1577 - La genèse de Thierry Anna_m11
Rose Mercier, 33 ans,
Charlotte Mercier, 14 ans
Anna Mercier 10 ans

Rose tenait son neveu, qui avait à peine cinq jours, dans ses bras et s'avançait dans la travée de l'église. ses deux filles la suivaient. en silence. L'aînée gardait contre sa poitrine sa toute sœur, née quelques mois plus tôt. Elles rejoignirent le père Thierry et ce dernier les observa un court instant puis les salua poliment.

"Nous voudrions, mon père, baptiser au plus vite cet enfant. Ma sœur a accouché il y a déjà cinq jours et son époux ne peut se déplacer tout de suite en raison de son activité professionnelle.

Le prêtre, soucieux de ses responsabilités, prit avec délicatesse l'enfant, qui dormait. Il les mena jusqu'aux fonds baptismaux et réveilla en douceur le bébé qui, heureusement, ne pleura.

"Quel est le nom choisi par ses parents ?"

"Alexandre. Alexandre Bellanger. Né le 20 mai, du libraire Romain Bellanger et de son épouse Rosina, née Agäesse."

Le père Thierry eut un tressaillement au nom de la mère mais se reprit. Ce n'était pas un prénom rare. Par ailleurs, si l'enfant entre ses bas serait le sien, elle aurait interdit à cette femme de le laisser être baptisé par le curé de Saint-Eustache. Alors, ignorant tout doute, il versa l'eau sur le font du tout-petit.

"Je te baptise Alexandre. au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit."

Sur cette rapide cérémonie, le père Thierry rendit l'enfant à sa tante et laissa celle-ci s'éloigna avec ses filles, so esprit étriqué refusant de voir la réalité.

FIN
Thierry d'Anjou
Thierry d'Anjou
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