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[24 décembre 1597, avant le réveillon] - Le premier pas, les premiers mots [Terminé]

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Message par Bérénice d'Aussevielle Ven 21 Mai - 13:02






Passées ces retrouvailles pleines d’émotions avec son grand frère borgne, Bérénice devait maintenant accueillir Florentyna à Fromart. Comme à son habitude, elle n’avait pas pu s’empêcher de mettre son grain de sel dans les préparatifs et avait donc proposé à son père d’inviter la jeune femme quelques heures avant le début du diner afin qu’elle puisse faire connaissance avec Alduis dans une atmosphère plus décontractée. Enfin… plus décontractée… C’était sans compter son frère (qu’elle avait parfois envie d’appeler petit frère) qui se tenait à ses côtés sur le perron alors que la voiture entrait dans la cour, aussi nerveux qu’il était possible de l’être.

— Tout va bien se passer, Al’. Elle ne va pas te manger. Elle est surement tout aussi intimidée. Et puis je serai là.

En fait de chaperonne, elle était surtout la ligne de vie à laquelle il allait se raccrocher, car qu’on se le dise, ce n’était pas lui qui risquait de prendre avance sur la consommation de son mariage, loin de là. Un domestique s’empressa d’ouvrir la porte, et la belle jeune fille descendit les marchettes avec grâce.

— Bienvenue à Fromart, Mademoiselle de Monthoux. C’est un plaisir de vous accueillir parmi nous. Je vous présente mon frère, Alduis de Fromart.

Bérénice se tourna ensuite vers lui, appuyant d’une œillade afin qu’il en fasse de même.


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Message par Alduis de Fromart Ven 21 Mai - 15:10

Mariage. Fiancée. Florentyna.
Aujourd’hui.

Alduis aurait aimé être partout ailleurs… sauf ici. Il avait passé des heures à se demander ce qu’il était censé porter. Et il serait toujours en train de se demander si Bérénice n’était pas venue à sa rescousse. En fait, si les choses n’avaient tenu qu’à lui, il aurait passé une simple chemise… Mais sa soeur n’avait pas semblé du même avis. Alors il s’était résolu à suivre ses conseils. Il lui faisait confiance.

Depuis, en attendant l’arrivée de Florentyna - avec autant de naturel qu’un condamné attend la potence - il repensait aux répétitions. Aux conseils d’Eldred. À ceux de Bérénice. Surtout, surtout, ne pas oublier le baise-main. Ne pas parler des cadavres sur le front. Lui demander ce qu’elle aimait faire.

La voiture entra dans la cour. Il arrêta de respirer sans s’en rendre compte mais la voix de Bérénice le ramena dans le présent. Il prit une inspiration.

Oublie pas le baise-main.
Oublie pas le baise-main.
Oublie pas le baise-main.

Florentyna apparut en descendant de la voiture. Et dire que c’était elle qui allait devenir… sa femme. La mère de ses futurs enfants.

Alduis se tourna imperceptiblement vers Bérénice pour voir ce qu’elle allait faire. Se présenter. Elle se tourna vers lui, une fois les présentations finies, pour qu’il en fasse de même. C’était maintenant, le baise-main ? Ou fallait-il encore attendre ? Il interrogea sa soeur du regard et se tourna vers Florentyna enfin. Il se râcla la gorge, pour ne pas avoir la voix d’un chaton enroué, et prit son courage à deux mains pour la saluer :

— Bonjour.

Ce n’était pas suffisant. Bonjour… Bonjour et quoi d’autre ?

— … et bienvenue ? ajouta-t-il, presque sur l’interrogative.
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Message par Le Cent-Visages Dim 23 Mai - 14:36

[24 décembre 1597, avant le réveillon] - Le premier pas, les premiers mots [Terminé] Floren10

Florentyna de Monthoux, 18 ans

Il fallut se préparer. Pour ce faire, commencer par vider d'un coup toutes les larmes de son corps une fois rentrées à Monthoux avec Kalisha. Florentyna avait le cœur lourd de laisser son amie seule pour le repas de réveillon de Noël. Enfin, avec le comte son époux... mais autant dire seule. Quelle tristesse. Et Hyriel, lui aussi, allait passer la soirée de la Nativité tout seul, dans un cachot. Il fallait qu'avec tout cela sur la poitrine, la demoiselle aille faire bonne figure à Fromart ? Oui. Elle avait donc offert une dernière longue embrassade à Kalisha, avait rejoint ses appartement pour pleurer un bon coup, puis s'était concentrée.
Inspirer. Se calmer. Une nouvelle page s'ouvrait avec ce dîner et il n'était pas question de la gâcher - ni de donner une mauvaise image : il s'agissait de rencontrer son promis. Celui avec qui elle allait vivre la suite de sa vie. Honorer sa famille. Florentyna ne pouvait arriver ainsi. Son mouchoir tamponna ses joues. Le fin tissu glissa le long du tour de ses yeux. Elle renifla et poussa un soupir devant son miroir : elle devait se remaquiller. D'un signe, elle fit approcher sa camériste. Le pinceau garni de céruse vint lui reconstruire son blanc visage. Comme un masque immaculé devant tout ce qu'il devait celer de chagrin et d'inquiétude. La poudre rosée raviva ses joues. Un trait charbonneux autour de ses prunelles. Maintenant, c'était bon. Ne restaient que ses yeux... par tous les Saints... ils étaient encore rougis. Pourvu que cela ne retienne pas trop l'attention.

Un épais manteau de fourrure enveloppa sa silhouette menue. Elle avait toujours autant l'air de disparaître dessous, comme au milieu de ses larges jupons et collerettes. La demoiselle monta dans l'attelage, avec sur ses genoux l'adorable coffret de chocolats parfumés qu'elle avait décidé d'offrir aux Fromart pour cette invitation. Et pour Alduis - car elle avait ouï dire qu'il n'était pas un grand gourmand : un petit ouvrage pris dans sa bibliothèque, le premier livre des Tusculanes, ce dialogue de réflexion autour du bonheur. Elle ignorait tout de ses goûts. Pourvu qu'il aime... ou du moins qu'il en soit curieux. Cadeau à la va-vite pris dans ses propres affaires - la rapidité de l'annonce ne lui avait pas laissé le temps de faire mieux et elle venait d'avoir d'autres chats à fouetter.
Elle arriva enfin dans la cour de l'élégant domaine aux briques rosées, aux tours d'ardoise pointant fièrement vers le ciel, aux petits balcons d'un marbre blanc qui en cette saison ressortaient aussi fort que toute cette neige. On lui ouvrit la portière. Petit hochement de tête à l'attention des laquais. Florentyna gravit les marches et se trouva en face de ceux qu'elle comprit tout de suite être Alduis et Bérénice de Fromart. Le frère et la sœur. Lui, elle l'avait vu de loin au Triomphe, elle se souvenait encore de sa provocation face au Premier Conseiller et au roi lui-même. Mais soit, elle chassa cela de son esprit, ce souvenir ne devait pas polluer les impression qu'elle allait se faire à présent pour compléter. Tout de blanc vêtu, et ses cheveux si clairs : il avait quelque chose de la prestance d'une statue. Beau mais... un peu intimidant : elle ne voulait pas épouser une statue. Elle nota son visage harmonieux - à l'exception de cette longue cicatrice. Oh, elle n'en fut pas rebutée le moins du monde. Après tout, n'avait-elle pas été attirée coup sur coup par un très grand homme osseux, puis par un estropié ?
Florentyna souriait à l'un et l'autre. Bérénice quant à elle parlait et se mouvait avec l'aisance égale à sa réputation de femme du monde. Un teint clair, avenant, une toilette élégante. Ses gestes étaient déliés et avenants, comme ce petit regard qu'elle tourna vers son frère qu'elle lui présentait. La fille de Monthoux ne dira rien de sa surprise à entendre la sœur introduire l'intéressé, comme si lui-même était... trop timide. Ou gêné de cette rencontre. Un point qui attendrit Florentyna et lui impulsa un peu de rose aux joues - celui-ci, pas factice - sous son maquillage : ils étaient donc deux à se trouver aussi intimidés l'un que l'autre par les circonstances. Derrière les apparences, il n'était peut-être même pas plus réjoui qu'elle. La demoiselle repensa alors à ses yeux, nerveuse : pourvu que le trajet ait un peu effacé ce veinage rouge.
Elle nota un très discret coup d'œil d'Alduis à sa sœur. Ceci, et les légères crispations de sa posture, lui confirma qu'il n'était pas des plus à ses aises. Et tout ça pour ces fiançailles avec elle. Elle s'en voulut presque d'être la cause de cette gêne et se promit plus que jamais de faire au mieux. Elle y était, il le fallait. Ils étaient dans le même bateau.

-- Je vous remercie, Mademoiselle, pour ce chaleureux accueil, engagea enfin la voix douce et quelque peu malhabile de Florentyna. Je suis honorée de cette invitation (et regardant Alduis qui lui souhaita à son tour la bienvenue après un raclement de gorge, sans complètement oser mettre d'office ses yeux dans ceux, si clairs, du jeune homme) ...et heureuse que ce soir de Noël soit l'occasion de faire véritablement votre connaissance... Alduis.

Un accroc. Une hésitation sur le terme à employer. Et puis, c'était finalement son prénom qui venait de sortir, tout simplement. Pas de Mon sieur, ou mon ami. Cela lui rappelait trop les formules guindées mais proprement dépourvues d'affection entre Kalisha et son père. Elle déglutit - discrètement, espéra-t-elle. Serait-ce un affreux faux pas ? Ou bien apprécierait-il ? Après tout, ils allaient être sous peu liés l'un à l'autre, devoir être plus proches que personne. Elle en oublia les cadeaux encore serrés contre elle de son bras gauche, tandis que sa main droite tenait ensemble son manteau et un pan de sa robe alors qu'elle se trouvait encore à la dernière marche. Pour ce qui était de faire véritablement connaissance, l'on ne pouvait pas dire en effet que ce soient les rares fois précédentes où elle n'avait croisé le jeune sieur que brièvement qui lui en avaient donné l'occasion.
Enfin, elle se rappela d'une chose. Le protocole. Un baisemain qu'elle était censée recevoir. Elle lâcha ses atours qui retombèrent du bruit lourd de tous leurs plis sur le dallage - et leva donc la main. Nouveau sourire, aussi doux que maladroit.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Dim 23 Mai - 21:36



Curieuse atmosphère sur le perron de Fromart. Un peu lourde, mais pas mauvaise. Plutôt intimidante en réalité. Bérénice le comprenait aisément, elle l’avait elle-même ressentie la première fois que Démétrius était venu à Fromart après l’annonce de leurs futures fiançailles. Et encore, elle n’avait pas eu à découvrir son fiancé pour la première fois puisqu’elle le connaissait depuis toujours, pas plus qu’elle n’avait eu à se rendre dans un domaine inconnu. Cela avait été simplement déstabilisant de réaliser que c’était lui, l’homme avec qui elle allait partager sa vie et plus encore, son intimité.

Il y eut quelques regards d’échangés et Bérénice remarqua les yeux encore très légèrement rougis de leur invité. Elle n’en montra rien pour ne pas la mettre plus mal à l’aise encore, mais son cœur s’était serré à l’idée d’imaginer la tempête de questions qui devait l’assaillir et peut-être même l’angoisser au point de la faire pleurer. Et si son cœur en aimait un autre ? Et si elle était si terrorisée rien qu’à l’idée d’entendre le nom de Fromart ? Avec tout ce que l’on racontait sur son père ou même sur son frère… Heureusement d’ailleurs qu’on ignorait tout de Sarkeris ! Il n’aurait plus manqué que cela ! Et pourtant, il était si adorable lorsqu’on le connaissait.

Alduis fit une salutation… alduisienne, et c’était dans ce genre de moment qu’elle se disait qu’elle avait bien fait d’anticiper. Elle l’encouragea cependant d’un signe de la tête. Enfin cela ne semblait pas perturbe outre mesure leur invité. Elle lui adressa d’ailleurs un sourire lorsqu’elle appela son futur fiancé par son prénom, un choix qui n’allait pas manquer de lui plaire. Elle laissa passer une petite seconde et donna un discret coup de coude à son frère : « le baise-main ». Puis à Florentyna :

— Je vous en prie appelez-moi Bérénice, nous ferons bientôt partie de la même famille, ne nous embarrassons pas de politesses superflues. après un sourire, elle posa ses prunelles émeraudes sur ses bras chargés. Peut-être souhaiteriez-vous que l’on vous débarrasse ? Mais rentrons, il est inutile d’attraper la mort sur ce perron ! Du thé ainsi que quelques plaisantes gourmandises nous attendent dans le salon.lança-t-elle jovialement.

Alduis parviendrait-il à interpréter qu’il devait se proposer de libérer ses mains ou à défaut demander à l’un des domestiques de le faire pour lui ? Il pouvait également l’inviter à prendre son bras, mais là, elle espérait sans doute trop. Elle préférait concentrer ses efforts sur sa future belle-sœur, qui, si elle la mettait à l’aise, réussirait sans doute à son tour à détendre quelque peu son petit grand frère. Une chose était sûre, elle paraissait faire honneur au portrait que l’on dressait d’elle.

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Message par Alduis de Fromart Dim 23 Mai - 23:12

C'était le début de la plus grosse épreuve de la journée. Qui commençait aujourd'hui, et pour la vie entière. Saurait-il occuper ce rôle auprès d'elle ? Il se souvenait de l'époque où Bérénice, plus jeune, rêvait d'un mari comme lui. Il avait peur de ne pas être à la hauteur...

Bérénice était celle qui avait le plus confiance en lui, même plus que lui-même. Celle qui l'encourageait à la seconde même et qui le comprenait mieux que quiconque. Sa présence à ses côtés, tout en sachant qu'elle se portait garante de ses faits et gestes pour le rappeler à l'ordre au besoin, le rassurait. Elle ne le laisserait pas commettre d'irréparables impairs.

Florentyna, en face de lui, avait les yeux rougis, comme si elle avait pleuré. Bérénice avait raison. Elle n'avait pas plus envie de cela que lui. Un mariage, c'était comme enchaîner deux inconnus sur un bateau et leur demander de le maintenir à flots, pour le restant de leurs vies. On ne lui avait pas demandé son avis, ni même consulter ses envies. Elle avait même dû entendre des choses à son sujet... Peut-être avait-elle peur de lui ? Peut-être était-elle désespérée de devoir s'unir à un Fromart ? Peut-être que... La voix de la jeune s'éleva pour leur rendre leurs salutations.

Honorée, heureuse... Alduis savait bien qu'elle n'avait sûrement pas envie d'être ici. Pas plus que lui. Comment aurait-elle pu rêver d'épouser un inconnu, lors de son enfance ? L'atmosphère était étrange. Pas vraiment tendue, mais plutôt gênée. Ils se parlaient pour la première fois, en sachant qu'un jour, c'était plus que quelques mots sur le pas d'une porte qu'ils échangeraient.

La fin de ses mots, néanmoins, le surprirent. Alduis, elle venait de l'appeler Alduis. Ça, il en était sûr, ce n'était pas dans les règles de bienséance. Quand cela aurait hérissé certaines échines, lui se détendit imperceptiblement. Si elle se permettait ce genre de familiarités, elle lui pardonnerait peut-être une ou deux erreurs ?

Et quand bien même il se répétait la chose depuis des heures pour ne pas l'oublier, ce fut le coup de coude discret de Bérénice qui lui indiqua que c'était le moment. Le baisemain. Elle leva la main vers lui, Alduis hésita une seconde puis il la prit dans la sienne pour s'exécuter. Sûrement avait-on vu baisemain plus élégant par le passé mais au moins le sien avait-il le mérite d'être sincère. Maladroit, mais sincère. Finalement, il se redressa et laissa Bérénice reprendre.

— Peut-être souhaiteriez-vous que l’on vous débarrasse ? Mais rentrons, il est inutile d’attraper la mort sur ce perron !

Les discussions de salons. S'asseoir sur un fauteuil, autour de quelques grignotages, pour discuter banalités : son angoisse profonde pour cette rencontre. Il n'avait pas faim et ses conversations manquaient de fluidité. Et si elle le trouvait idiot ? Elle aurait raison, après tout, il n'était pas fait pour les petits thés.

Bérénice, elle, semblait attendre quelque chose. Mais quoi ? Il venait de faire le baise-main, ce ne pouvait donc pas être ça... Il se racla de nouveau la gorge, en cherchant ce qu'il pouvait bien être censé faire dans une telle situation. Dire quelque chose peut-être ? Tout ce qui lui venait à l'esprit lui semblait creux et sans intérêt. Quelque chose à faire dans ce cas... Restait à savoir ce dont il s'agissait. Il se repassa les mots de sa sœur dans la tête, posa les yeux sur les paquets de Florentyna et tout à coup, la lumière se fit dans son esprit. Bien sûr ! Ce fut avec la satisfaction d'avoir résolut une énigme qu'il proposa :

— Laissez-moi vous aider.

Et il prit ce qu'elle tenait. Rassuré de cette première réussite et encouragé par la présence de sa sœur, il décida d'engager la conversation. Bérénice avait raison : elle n'allait pas le manger. Tout en s'apprêtant à entrer dans le château, il remarqua, sans savoir s'il s'y prenait correctement, avec quelques hésitations :

— On m'a dit que vous aimiez les arts ?
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Message par Le Cent-Visages Mar 25 Mai - 19:47

[24 décembre 1597, avant le réveillon] - Le premier pas, les premiers mots [Terminé] Floren10

Florentyna de Monthoux, 18 ans

Le sourire de Bérénice généra un relâchement salvateur chez Florentyna : elle n'avait commis nul impair en appelant son promis simplement par son prénom, semblait-il. Voilà qui la réjouit, ce que son visage marqua immédiatement, dans une petite détente de ses traits - certes polis et ouverts mais malgré tout tendus jusqu'alors. Dans ces moments-là, la demoiselle regrettait de n'être pas Feu sa mère, que l'on disait si à l'aise avec toutes les sortes de relations sociales qui se pouvaient concevoir. Comment d'ailleurs s'était-elle comportée en rencontrant Prosper, des années auparavant ? Avait-elle su dissimuler ses craintes sous un vernis de mondanités joviales ? Ou était-elle à l'époque aussi anxieuse qu'elle en ce moment, avant d'apprendre avec le temps... Anxieuse comme Kalisha que la fille de Monthoux revit à son mariage.

-- Entendu, Bérénice, avec joie ! Et dans ce cas-là rendez-moi la pareille... Florentyna, sourit-elle.

En face d'elle, Alduis. Toujours aussi silencieux. Immobile, gêné. Le moment semblait aussi difficile pour lui que pour elle. La demoiselle commençait à comprendre pourquoi sa sœur était présente à ses côtés. Ce qu'elle ne trouva que plus émouvant - signe d'une fraternité forte, comme deux épaules présentes l'une pour l'autre. Voilà qui contribua déjà un peu à lui donner accès à une autre vision des Fromart. Autre que celle qu'incarnait le paternel - ou plutôt le Ministre et ses décisions en matière de guerre et de mariages... puisqu'elle ne connaissait pas vraiment l'homme.
Heureusement, Florentyna crut deviner une légère détente chez Alduis quand elle donna son prénom. Eh bien, la chose était sûre à présent : ce qu'elle avait pris pour une bêtise convenait à l'un et à l'autre. Voilà qui la raffermit pour la suite. Elle présenta sa main, il lui donna la protocolaire baisemain... avec une maladresse qui paradoxalement lui inspira un bon sentiment : s'il était gauche, c'était qu'il voulait bien faire - et donc qu'il était sincère. Oui, elle voulut se persuader de cela : sincérité et volonté de bien faire. Voilà ce qu'elle essaierait elle aussi de lui donner. La fille de Monthoux ne trouvait nul bonheur à ce mariage contractuel - cependant elle espérait qu'il viendrait. Peu à peu, à force de se fréquenter. Pourvu que son histoire ne reproduise pas celle de Kalisha... pour qui, elle aussi, Prosper avait tenté de bien faire au tout début, les premiers jours. Au baisemain, elle inclina la tête puis la releva avec un sourire plein de douceur pour le jeune homme.

Bérénice proposa de rentrer. Elle leur emboîta aussitôt le pas, se dirigeant avec eux vers le salon. Il fut pour le moins plaisant de rentrer enfin au chaud, d'apprécier les tapisseries et boiseries qui ornaient le vestibule de ce domaine que bientôt elle habiterait. Un fort bon goût, sans pour autant tomber dans les excès de style qu'elle reprochait assez souvent à la décoration du château paternel. Ce ne serait pas de refus que Florentyna ne verrait plus ces animaux empaillés et statues rococo. La puissance et le raffinement ne se mesuraient pas à cela.
C'était en outre Bérénice qui, toujours, telle une cheffe d'orchestre, avait aussi proposé la première de faire débarrasser leur hôte. Elle semblait mener la danse pour que son frère y glisse ses pas le plus aisément possible. Voir ce jeune seigneur si intimidé trancha net avec le personnage provocateur qu'il avait déployé au Triomphe et en d'autres occasions. Il aurait même dit au roi "qu'il ne l'avait pas vu", n'avaient pas manqué de rapporter certains cancans. Toutefois, la situation présente n'avait strictement rien à voir. C'était d'intimité dont il était question. Florentyna savait du reste que les dehors les plus dissidents pouvaient en réalité cacher beaucoup de mésestime de soi. Et si Alduis se révélait ainsi, à double visage - voire davantage ? Auquel aurait-elle droit quand l'habitude s'installerait entre eux ? En attendant, elle remit ses deux paquets au jeune seigneur qui le lui proposait sur incitation de sa sœur.

-- Je vous remercie, dit-elle en même temps qu'il se chargeait des présents.

Ils entrèrent. La demoiselle enleva cette fois-ci son manteau qu'elle remit au domestique à la porte. Et tandis qu'elle suivait Bérénice et Alduis, la question de ce dernier l'enthousiasma. La voix déjà plus détendue, elle se fit une joie de répondre :

-- On vous a très bien renseigné ! En vérité, je suis aisément curieuse de tout. Des mathématiques et de la physique de Jérémie, aux plantes et savoirs médicaux d'Hyriel... en passant par la culture orientale de Kalisha, la technique picturale d'Alexandre et tant d'autres choses encore. Néanmoins les arts ont en effet ma préférence. Piètre pratiquante quoique je m'y essaie, mais grande admiratrice des œuvres d'autrui, que ce soit en peinture, musique, théâtre, lettres...

Elle se souvint alors de ses paquets, et désigna d'un léger signe de tête l'un des deux entre les bras du jeune homme :

-- Oh à ce propos, j'espère que ce que je vous ai amené, Alduis, vous plaira. (Puis dans un rire un peu gêné, rose aux joues) Et que vous ne l'avez pas déjà... J'ignore quelles peuvent être vos lectures.

Malgré elle, elle glissa un bref regard vers Bérénice, comme pour s'assurer qu'elle ne gênait pas encore davantage son promis en allant sur se sujet. Elle le connaissait si peu ! Et à l'avoir vu peu à ses aises, ce serait pour elle comme un tâtonnement à chaque sujet avancé, espérant trouver les bons ou au moins ne pas générer de complications.
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Message par Alduis de Fromart Mar 25 Mai - 23:41

C'était étrange : il suffisait de l'appeler par son prénom pour le détendre. Bien sûr, il restait du chemin à faire. Il était incapable de se détendre tout à fait face à sa fiancée. Et pourtant, il avait légèrement desserré les doigts, au grand bonheur de sa main droite, encore bandée, par précaution. S'il pouvait lui aussi l'appeler Florentyna, il y avait moins de risques de se tromper.

C'était déjà une chose de moins à penser, et ce n'était pas négligeable. Au moins avait-il pensé au baise-main ! Il remerciait pour cela Bérénice et ses entraînements. Sur le moment, les choses lui avaient semblé étranges mais il prenait conscience que l'exercice avait été nécessaire et efficace. Rien que pour cela, il avait envie de serrer sa sœur dans ses bras pour la remercier. Elle lui faisait confiance. Et lui, il faisait confiance aux jugements de Bérénice.

Rentrer.
Débarrasser Florentyna de ses paquets.
Engager la conversation.

Alduis suivait la marche à suivre, pas à pas, que lui indiquait sa sœur. Elle était un peu comme son bouclier, comme sa bouée, son point d'ancrage... En entrant, Florentyna glissa son regard aux alentours. Alduis n'avait jamais été réellement à Monthoux mais il ne doutait pas que les deux intérieurs devaient être très différents. En ressentait-elle du soulagement ou de la nostalgie ? Après tout, elle quitterait le château familial pour venir s'installer ici, dans peu de temps. Tout comme lui, d'ailleurs, elle devait souhaiter repousser ce moment le plus possible.

Alduis conservait donc les paquets que la jeune femme avait emmené avec elle, sans savoir ce qu'il était censé en faire par la suite. Il jeta un bref coup d'oeil à Bérénice, pour guetter ses réactions.

Rassuré de voir qu'il ne s'en sortait pour le moment pas si mal que cela, il osa même engager la conversation. Eldred lui avait dit de s'intéresser à elle et à ce qu'elle aimait. D'après Alexandre, elle appréciait les arts. Il ne savait pas si cela constituait un début de discussion convenable mais ça avait le mérite d'en être un. Elle sembla même... enthousiasmée par ce sujet et se détendit du même coup. Une pointe de fierté l'étreignit.

Peinture, théâtre, lettres, musique... Autant de choses qu'il ne savait pas faire. Florentyna aimait les arts, elle était raffinée et délicate, et voilà qu'elle allait être fiancée à un militaire pour qui toutes ces choses passaient au-dessus de la tête. Non pas qu'il y soit impassible, bien au contraire, il s'en trouvait au moins aussi admiratif. Simplement... il n'y connaissait pas grand-chose.

Alduis baissa les yeux sur les paquets comme elle les lui désignait. Un présent ? Pour lui ? Une boule se forma subitement dans sa gorge. S'attendait-elle à un retour des choses ? Il n'avait rien prévu, lui, pour elle. Peut-être aurait-il dû y penser... Mais il avait déjà du mal à faire des cadeaux à sa propre sœur, alors en imaginer pour sa fiancée, voilà tâche délicate. Il tenta un nouveau sourire et répondit à ses inquiétudes. Comment aurait-elle pu connaître ses lectures quand lui-même n'en savait rien ?

— Je ne lis pas beaucoup, avoua-t-il, moins fort, comme s'il s'agissait ici d'une honte, quand on portait un patronyme comme le sien.

Non pas que l'activité lui déplaisait. Mais cela ne faisait pas taire les voix dans son esprit. Alors il préférait s'entraîner jusqu'à l'épuisement. De peur que ses mots soient mal interprétés, il secoua la tête et se reprit :

— Enfin, je veux dire... C'est gentil à vous d'apporter ces présents. Je vous remercie. Je le lirai avec attention.

Il ferait cet effort. Cela ouvrirait peut-être de nouveaux sujets de conversation entre eux. Il se racla la gorge pour déjà la troisième fois depuis de l'entrevue. Il lança un regard à Bérénice, de ce genre de coups d'oeil qui signifiait approximativement : Nicie, aide-moi, je ne sais pas quoi dire.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Mer 26 Mai - 10:59




Peu à peu, la glace semblait se dissiper. Bérénice accepta avec joie la proposition de l’appeler par son prénom, ainsi, ce serait plus comme une réunion entre amis qu’une rencontre entre futurs époux. Elle lui rendit donc son sourire et l’invita à rentrer dans ce qui serait bientôt sa future demeure. Alduis prit soin de débarrasser ses bras et elle eut un discret de signe de la tête afin de lui indiquer qu’il avait parfaitement agi. Enhardi, il osa même entamer la conversation de sa propre initiative. Elle était si fière de lui ! Bérénice espérait qu’il pourrait le sentir et que cela l’aiderait à se détendre à son tour.

Le regard de Florentyna balayait les murs du château, sobrement décoré par son père qui préférait une élégante austérité mettant en valeur la qualité des matériaux et la finesse du travail des artisans et artistes qui s’étaient succédés à un style tape-à-l’œil. Bérénice avait fait préparer le Grand Salon dont les panneaux en boiserie articulés avaient été tirés au centre de la pièce afin d’offrir une atmosphère plus intime et moins oppressante que cette imposante pièce pouvait générer. Derrière les immenses fenêtres, on pouvait apercevoir la pelouse couverte de neige puis les élégants jardins à la française qui s’étendaient jusqu’au bosquet. Elle écoutait d’une oreille distraite leur conversation, les laissant faire connaissance, jusqu’à la remise du cadeau à Alduis. Elle pouvait voir à la mine d’Alduis qu’il commençait à s’inquiéter de ne pas avoir lui-même de cadeau à offrir. C’est vrai qu’il n’avait pas évoqué ce point. Elle croisa son regard pour lui signifier que tout irait bien. Ils allaient trouver une solution. Il y avait toujours une solution. La future fiancée aussi semblait l’interroger sur son choix, elle baissa donc les yeux sur la couverture : Les Tusculanes de Cicéron. Elle acquiesça lentement. Il aurait du mal à arriver au bout, mais elle savait qu’il s’appliquerait pour le lire. Cela formerait une discussion intéressante, même si elle redoutait quelque peu sa lecture lorsqu’il en arriverait au thème de la Mort qui était, lorsque l’on connaissait Alduis comme elle, bien trop présent dans sa vie. En revanche, elle pouvait avouer sans trop se mouiller qu’il apprécierait l’apologie de la vertu qui y était faite. Il répondit avec honnêteté avant de finir par se rattraper à son regard, invoquant son aide.

— Ce que veut dire mon frère, c’est qu’il n’a d’ordinaire que peu de temps à consacrer à la lecture du fait de ses entrainements, mais il a toujours aimé écouter les récits qui lui étaient contés. Cela vous surprendra peut-être, mais ce qu’il aime réellement ce sont les histoires qui finissent bien.
Elle se tourna vers Alduis pour lui adresser un sourire rassurant « tu vois, tout va bien », puis les invita à prendre place sur les fauteuils présents.

— Vous pourriez peut-être aller au théâtre ? suggéra-t-elle innocemment avant de demander à chacun ce qu’il désirait boire.

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Message par Le Cent-Visages Sam 29 Mai - 15:20

[24 décembre 1597, avant le réveillon] - Le premier pas, les premiers mots [Terminé] Floren10

Florentyna de Monthoux, 18 ans

La confession d'Alduis, soufflée comme avec honte, peina quelque peu Florentyna : ah... avait-ce été une bonne idée de cadeau ? Et ne venait-elle pas de poser le pied sur le terrain glissant d'une incommodante conversation ? Elle se décida à hocher la tête avec le plus de légèreté possible en guise de réponse : de quoi faire comprendre que tout allait bien, qu'il n'y avait rien de grave ni d'humiliant à cet aveu. Puis elle sourit autant qu'elle put à la promesse qui vint : le jeune homme allait faire cet effort pour elle. C'était touchant.
Elle tendit enfin le livre à Alduis après que Bérénice y eut jeté un bref coup d'œil suivi d'un acquiescement neutre. Au moins ne paraissait-elle pas désapprouver le choix. Florentyna put se raccrocher aux précisions que sa future belle-sœur apportait pour de toute évidence venir au secours de son frère. Toujours avec légèreté, elle secoua brièvement la tête, comme pour dire à Alduis qu'il n'y avait pas à se justifier. Néanmoins ce que soulignait Bérénice était bon à savoir.

-- Oui, bien sûr je comprends ! Alduis, vous devez en effet avoir déjà bien d'autres activités - et auxquelles pour le coup, c'est moi qui n'entendrai pas grand chose. Mais ainsi que je le disais, je suis curieuse de tout, et ce serait intéressant que d'en apprendre davantage sur vos occupations. On ne peut pas dire que les hommes de ma famille pratiquent beaucoup les arts militaires...

Petite dernière remarque glissée d'un ton quelque part entre le regret et la plaisanterie. Oh, son père se rôdait bien à la chasse, mais toujours de manière si encadrée que le danger n'était jamais pour lui - et la défaite toujours pour les animaux qu'il ramenait. Et pourtant il se taguait d'être fort et de ressentir l'adrénaline du jeu tendu. Bon... au moins il ne se ferait pas tuer dans quelque campagne... La demoiselle était réellement prête à s'intéresser à ce qu'Alduis voudrait bien lui partager de son quotidien, de ses connaissances des armes voire de l'équitation. Même si a priori la guerre ne l'attirait pas autant que d'autres domaines, ce serait un légitime pas vers lui - et, elle l'espéra, un bon donnant-donnant. Puis avec un véritable enthousiasme elle rebondit à la remarque que lui adressait Bérénice quant au théâtre :

-- Mais avec plaisir ! Père m'a raconté que quand le vôtre est venu à Monthoux, ils ont même déjà évoqué ce sujet. Et je suis très reconnaissante à votre père d'avoir si gentiment proposé sa loge. Allez-vous donc souvent au théâtre ? (Elle s'assit alors que Bérénice les y invitait, avec un nouveau regard pour Alduis, puis se décida rapidement) Oh, un thé. Je vous fais confiance quant au parfum. Merci. (Puis songeant à son deuxième paquet) D'ailleurs puisque nous voilà à ce chapitre, voici donc pour être partagé par toute votre famille.

Elle pointa cette fois-ci le coffret de bois peint, finement sculpté, qui refermait toutes sortes de confiseries. Chocolat, cannelle, fruits rouges, pâtes feuilletées... Bien évidemment, la plupart d'entre elles avaient été cuisinées selon les nombreuses recettes orientales que Kalisha avait fait rentrer à Monthoux depuis bientôt une année maintenant.
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Message par Alduis de Fromart Sam 29 Mai - 19:35

Alduis commençait à se dire qu’il aurait peut-être dû se taire, ou trouver quelque chose d’autre à dire… Il ne savait plus comment rebondir, craignait que Florentyna en soit gênée et… Il accepta de prendre le livre que la jeune femme lui tendait, en jetant un oeil au titre. Les Tusculanes. Son père et Bérénice l’avaient sûrement tous les deux déjà lu, mais pas lui.

Heureusement, sa soeur vint à son secours. Il hocha la tête pour confirmer ses dires. Oui, c’était quand même mieux expliqué comme cela. Pourquoi y arrivait-elle avec autant de facilité quand le monde des mots lui semblait sans cesse hostile ? À croire que les lettres et les phrases l’attendaient pour lui tendre un piège et le faire trébucher. Néanmoins, Florentyna ne sembla pas offusquée le moins du monde, elle s’employa même à hocher la tête avec enthousiasme. Cela le soulagea.

Et ses mots lui firent bien plus plaisir qu’il n’aurait lui-même pensé. S’intéresserait-elle vraiment aux arts militaires pour en apprendre plus sur lui, quand bien même le sujet ne devait pas la réjouir outre mesure ? Il hocha la tête vigoureusement. Il avait toujours heureux de partager ce genre de moments avec Bérénice, pourquoi cela ne pourrait-il pas en être de même avec Florentyna, dans quelques temps ? Peut-être bien, après tout.

— Je serais… honoré, de pouvoir le partager avec vous.

Il avait marqué une hésitation. Non pas par répulsion, mais par souci de bien faire. Il aurait même été heureux de le faire dès à présent, mais il doutait sur le fait que cela soit bienséant. Il préféra conserver le silence et aviser ensuite. D’ailleurs, Bérénice relançait justement la conversation, sur le théâtre, cette fois-ci. Ce qui sembla provoquer, une fois de plus, un certain enthousiasme chez Florentyna.

Aller souvent au théâtre ? Coldris oui. Lui, pas vraiment. Pourtant, il aimait les histoires, et il trouvait cela bien plus intéressant de les regarder et de les écouter que de les lire. Pourtant, il n’avait jamais aimé y aller particulièrement avec son père.

— Quelques fois, quand je ne suis pas sur le front, répondit-il enfin, puis, pour relancer la conversation, une réponse, une question, et ainsi de suite : Et vous ?

Quant à ce qu’il prendrait… Il allait dire qu’il n’avait pas soif quand il réalisa que cela serait certainement malvenu.

— … de l’eau ? demanda-t-il, d’une voix presque incertaine, car cela était peut-être trop simple pour une telle occasion.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Mar 1 Juin - 13:00



Bérénice vola au secours des deux futurs fiancés pour leur éviter un malencontreux incident de communication. Elle ne voulait surtout pas que l’un et l’autre ne voit plus que les différences ou les difficultés, alors, pour chaque fossé qui se dessinait entre eux, elle tentait de bâtir aussitôt une passerelle. Florentyna était curieuse et ouverte. Alduis plein de bonne volonté. Cela ne pouvait que fonctionner si l’on pouvait les aider à tisser rien que quelques fils entre eux.

Elle acquiesça vivement à la remarque de sa future belle-sœur pleine de promesses de partage et adressa un sourire à Alduis « Tu vois, tu n’as pas à t’en faire. » et son petit grand frère s’empressa de l’inviter à s’essayer aux arts de la guerre lorsqu’elle le souhaiterait. Bérénice en profita donc pour se pencher à l’oreille de la jeune femme et lui murmurer quelques paroles sur le ton de la confidence :

— Si le cœur vous en dit, il sera un excellent professeur d’escrime. Il est d’ailleurs tout aussi bon danseur, même s’il vous dira le contraire par timidité.

Et c’était vrai. Tout était vrai. Il manquait simplement d’un peu de confiance en lui – comme toujours – et de pratique. Car s’il pratiquait quotidiennement les arts martiaux, il évitait autant que faire se pouvait d’avoir à danser. Pourtant Bérénice avait toujours apprécié danser avec lui et c’était sans doute une activité qui devait plaire à sa future femme. Elle verrait au moins qu’il ne s’agit pas de cette brute épaisse et sanguinaire dont font étalage les rumeurs sur son sujet. Toujours dans la même idée, elle suggéra une possible sortie au théâtre.

Bérénice laissa son frère prendre l’initiative de la réponse puis compléta à son tour :

— Je viens d’arriver à la capitale alors je n’ai pas eu le loisir de m’y rendre encore. – de quoi faire souffler Alduis quelques secondes - Notre père en revanche s’y rend très régulièrement. C’est un grand amateur de théâtre et il ne manque jamais une représentation.
Alduis lui retourna finalement la question puis elle les invita à prendre place avant de leur demander ce qu’ils souhaitaient boire.

– Nous avons un excellent thé en provenance du Japon. Importé du Portugal. Vous m’en direz des nouvelles.

Quant à Alduis, il opta pour… De l’eau. De l’eau ? Vraiment ? De l’eau ? Elle lui jeta un regard interloqué. Il aurait pu dire « la même chose » et ne rien boire c’eut été plus simple. Elle hésita à lui demander s’il ne souhaitait pas un jus de fruits par exemple, mais se ravisa de peur de le mettre mal à l’aise. Il penserait sans doute avoir dit une bêtise.

Elle préféra donc se tourner vers Florentyna afin d’expliciter cette commande peu courante.

– Mon frère ne boit jamais d’alcool. fit-elle avec un petit sourire compréhensif.

Au moins elle n’aurait pas à subir les idioties ou pire encore déblatérées par une éponge de comptoir. Non, elle l’ignorait sans doute encore, mais elle aurait un vrai chevalier pour mari. Soudainement, Florentyna sembla se souvenir du second paquet qu’elle avait apporté et l’indiqua du doigt : un coffre aux trésors rempli de chocolats.

– Merci infiniment, il ne fallait pas. Elle prit délicatement la boite et l’ouvrit avant de la déposer sur la table j’espère que vous nous ferez au moins l’honneur d’en partager la dégustation puisque vous allez vous-même faire partie de la famille. fit-elle en l’invitant à se servir le temps que le thé (et l’eau) soient servis.




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Message par Le Cent-Visages Sam 5 Juin - 22:43

[24 décembre 1597, avant le réveillon] - Le premier pas, les premiers mots [Terminé] Floren10

Florentyna de Monthoux, 18 ans

Quand Florentyna parla de s'intéresser à ce qui occupait les journées d'Alduis - juste retour des choses selon elle, et base d'une belle relation - il acquiesça cette fois-ci plus vigoureusement : elle l'avait donc touché ? Et il ne trouverait, ainsi, pas ennuyeux de lui faire découvrir ces sujets-là, à elle qui serait une novice à qui il faudrait sûrement tout expliquer ? Sa réponse fit fleurir un sourire ému à ses lèvres, quand bien même y était venu se loger encore ce petit accroc témoignant sans doute du soucis du jeune homme de bien faire - autant que son manque d'habileté dans les politesses. Mais sa promise préféra se dire qu'il valait mieux cela que de fausses courtoisies fausses ampoulées.

-- Oh ! Vous dansez, Alduis ? s'illumina-t-elle à la précision que s'empressait d'apporter Bérénice, encore une fois à la place d'un frère si peu loquace, timide ou incertain de ses propres compétences. Mais voilà qui est formidable ! Bien entendu que le cœur m'en dit, et j'espère moi-même être à la hauteur en la matière !

En jeune fille ayant reçu tous les enseignements qu'on estimait essentiels à l'emploi du temps d'une demoiselle accomplie, elle avait eu un maître à danser. Quoique sa préférence allait aux leçons de clavecin, de chant et de lettres, elle disposait des bonnes bases en danse et surtout d'un plaisir à cette activité. Et quand bien même elle ne serait pas une virtuose, elle espérait trouver de la joie à la pratiquer en compagnie de son promis. Quelle tristesse, cependant, que ce soit en permanence sa sœur qui se charge de le mettre en valeur, de développer sa pensée ou les activités dans lesquelles il s'avérait talentueux... Florentyna en était reconnaissante à Bérénice, mais avait conscience qu'elle ne serait pas toujours là. Surtout quand viendraient les temps les plus... intimes. Puisse la conversation entre les futurs mariés finir petit à petit par se dérouiller d'elle-même.
Ils s'installèrent. Florentyna profita du confortable fauteuil, lissa un pan de sa robe dans un geste malgré tout encore nerveux - quoique les choses prenaient un bon tour - puis elle croisa les doigts sur ses cuisses. Elle se retint de se pincer la lèvre à ce rappel en apparence si anodin, glissé comme de rien dans la réponse d'Alduis : au front. Oui, bien sûr. Et dire que Monbrina allait peut-être de nouveau entrer en guerre. Contre le pays de son amie Kalisha. Et une guerre à laquelle son futur époux allait inévitablement se rendre. La fille de Monthoux s'était préparée à l'idée de s'unir à un militaire, toutefois... l'entendre de la bouche du premier intéressé lui fit davantage toucher du doigt cette réalité. Et si sa vie de femme devait être cela ? Un mari loin d'elle, et le risque constant qu'il ne revienne pas... Florentyna prit une inspiration, plissa les yeux. Elle devait absolument ne plus penser à cela et revenir au sujet du théâtre. D'autant que Bérénice venait de répondre que son père en était un habitué - quand elle-même n'en avait pas encore eu l'occasion.

-- Oh, je vois ! Eh bien il faudra que nous y allions ensemble. Et avec vous, Alduis, cela va sans dire. (Puis d'un ton un peu plus léger, au jeune homme) Nous privilégierons les histoires qui finissent bien. Pour ma part, je me rends au théâtre aussi souvent que possible. Seule, ou avec Kalisha, ou d'autres amies encore - dès qu'il se joue une nouvelle pièce. (à Bérénice) Ainsi donc, vous n'êtes à Braktenn que depuis peu ? Que pensez-vous de la capitale telle que vous la retrouvez ? Cela faisait-il longtemps que vous l'aviez quittée ?

Elle avait bien entendu dire que la dame d'Aussevielle et son époux s'étaient tenus loin de Braktenn depuis la blessure de celui-ci. Cependant elle n'en savait pas plus et ne tenait pas à se montrer trop intrusive sur un tel sujet. Florentyna n'eut du reste pas le temps d'y songer davantage qu'elle s'étonna d'entendre Alduis demander... de l'eau ? Et sur ce ton si peu sûr de lui, comme si la question était là pour le prendre au piège, ou qu'un goûter n'avait rien de naturel pour lui. Était-il si austère ? Ou même rebuté par les mets ? La demoiselle avait vaguement cru entendre que la nourriture et les boissons ne faisaient pas partie de ses centres d'intérêt premiers... mais à ce point ? Même sa sœur s'étonna de cette réponse - elle qui pourtant faisait tout depuis le début pour le mettre à l'aise voire, parfois... le traduire ou développer sa pensée. D'un hochement de tête, et sans relancer, Florentyna se contenta de sa justification quant à l'alcool, toutefois cela lui demeura étrange.

-- Du Japon ! Oh ! Avec plaisir, je vous suis les yeux fermés ! Grâce à Kalisha... (elle venait pour la deuxième fois de lâcher le simple prénom de son amie avec naturel, tant elle avait du mal désormais à la voir comme "madame la comtesse" et encore moins comme une belle mère - mais se reprit soudain en) euh... à la princesse, je peux me vanter désormais d'être très initiée aux thés djardans, mais le Japon ! Voilà une contrée encore plus lointaine dont j'ignore tant de choses. Je suppose que c'est le Ministère des Affaires étrangères, qui ouvre à tant d'opportunités culturelles.

...Quand il ne s'occupe pas de marier des princesses qui n'ont rien demandé ou de décimer les familles d'un Jérémie et de tant d'autres. Mais cela, Florentyna s'était promis de le laisser à part pour ce soir. Elle s'en voulut : peut-être n'aurait-elle pas dû évoquer Kalisha. Cela lui était venu spontanément. Et cela ne devrait pas se reproduire. Kalisha seule avec son père pour Noël, Hyriel dans son cachot... Ne plus penser à eux ce soir, non. Un large sourire étira ses lèvres et elle dodelina de la tête dans un "je vous en prie ce n'est rien" quand Bérénice la remercia pour les pâtisseries, puis elle s'aventura à en piocher une puisque sa future belle-sœur l'y invitait si gentiment.
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Message par Alduis de Fromart Ven 18 Juin - 10:33

Il regarda sa sœur se pencher à l’oreille de Florentyna. Curieusement, elle parla suffisamment fort pour qu’il puisse entendre lui aussi ce qu’elle disait. Et il ne s’était pas attendu à cela. Il serra ses mains l’une contre l’autre et se racla la gorge. Un bon danseur… Il se rappelait de tous ces moments où Bérénice avait réussi à le convaincre de danser, dans la remise, dans le jardin, sans musique, mais qu’importe. Quand il y réfléchissait, ces danses improvisées faisaient partie de ses meilleurs souvenirs.

Florentyna ne fut pas longue à réagir et à s’enthousiasmer sur la nouvelle. Il sourit en guise de réponse et hocha la tête. Si cela n’avait pas manqué de bienséance, il lui aurait certainement proposé de danser là, maintenant, dans ce salon, pour ne plus avoir à parler. Mais cela ne faisait certainement pas partie des choses que l’on pouvait faire.

Parler de théâtre était une bien meilleure idée, suggérée par Bérénice. Même s’il ne s’y rendait pas si souvent que cela, cela ne lui déplaisait pas non plus. Et pour entretenir la conversation, il retourna la question. Ils iraient donc tous ensemble au théâtre. C’était une idée étrange que cela mais il hocha la tête. D’autant plus que Florentyna assurait qu’ils s’assureraient d’aller voir une pièce de théâtre qui finissait bien. De toute manière, si ce n’était pas le cas, Alduis n’y mettrait pas les pieds.

Quant à l’eau… Bon. Il n’avait visiblement pas eu l’idée de l’année. Cela lui avait pourtant semblé plus correct que de refuser purement et simplement. Il avait encore des progrès à faire dans ce domaine. Au moins, Florentyna ne s’était pas offusquée de quelque chose jusqu’à présent, il considérait cela comme une victoire en elle-même.

— Cela faisait-il longtemps que vous l’aviez quittée ? se renseigna sa fiancée, en regardant Bérénice.

Ce n’était pas à lui que l’on posait la question et pourtant, il répondit du tac-au-tac, sans avoir besoin de réfléchir, ancienne habitude de jouer les mémoires externes de Bérénice.

— Le 26 janvier 1597.

Si on parlait, bien sûr, de la dernière fois où, après être venue pour les fêtes, elle était repartie ensuite à Aussevielle. Finalement, il se décida à expliciter.

— Enfin, je veux dire… La dernière fois que Bérénice est venue. C’était du 16 décembre 1596 au 26 janvier 1597.

Et puis, il se concentra sur la fameuse boîte de chocolats apportée, qu’il fallait partager, tandis que les deux jeunes femmes parlaient thés djerdans et japonais, ce qui ne l’intéressait pas outre mesure mais qu’il écoutait d’une oreille - tout en grattant, sans vraiment y réfléchir, l’une des croûtes qui s’étaient formées sur sa main droite.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Lun 21 Juin - 10:58



À la réaction de Florentyna, elle se félicita d’avoir songé à lui parler des talents de danseurs de son frère. C’était à coup sûr un point qui casserait quelque peu la réputation austère voire sanguinaire de son ainé. Elle était peut-être en partie justifiée sur les champs de bataille puisqu’il était toujours revenu vivant, mais il était bien loin du monstre que certains pouvaient décrire en parlant de lui. Au contraire, lorsqu’on le connaissait réellement, il était bien loin de tout cela. Si cela pouvait la rassurer sur l’homme qu’elle allait l’épouser alors c’était parfait. Il faudrait simplement qu’elle songe quelque peu à prendre l’initiative car elle ne viendrait sans doute pas de lui.

La sortie au théâtre fut prévue avec Alduis. Elle remarqua aussitôt qu’elle appelait la princesse par son prénom et que les deux jeunes femmes semblaient proches l’une de l’autre. Elle espérait elle-même que toutes deux s’entendraient bien, quand bien même elle devrait retourner à Aussevielle après leurs fiançailles.  En fait, tout dépendait de l’échéance de la prochaine campagne et de la date de leur mariage. Peut-être n’aurait-elle pas le temps de retourner à Aussevielle ou alors très brièvement. Réflexion mathématique qui fit écho à la question de sa future belle-sœur à laquelle Alduis s’empressa de répondre. Elle esquissa un sourire. Elle aurait sans doute pu ajouter également qu’elle n’aurait plus jamais besoin d’agenda ou de quelconques carnets si Alduis était à ses côtés à ce moment-là. Bérénice hocha la tête pour valider ses dires.

— Cela fait quelques jours que je suis arrivée à la capitale. Je réside normalement dans le fief de mon mari où il a préféré s’y établir afin de profiter du calme et de ses terres qu’il aime tant lorsqu’il n’est pas en campagne. Je le rejoindrai sans doute après vos fiançailles.

À la question du thé, elle proposa un thé du Japon qui fut accueilli avec enthousiasme de la part de Florentyna.

— Oui en effet, celui-ci provient d’un comptoir portugais. Je ne connais à vrai dire pas grand-chose de plus que vous au sujet de ces contrées. On les dit plus raffinés encore que les continentaux. Après une pause elle reprit, vous semblez très proche de la Princesse Kalisha. J’espère que vous trouverez de pareils liens à Fromart également.

Puis chacun à son tour piocha dans la petite boite de douceurs un carré fondant de son choix. Du coin de l’œil, elle surprit Alduis en train de se gratter et posa doucement une main sur la sienne pour l’empêcher de poursuivre son méfait. Pour le reste, elle décida de les laisser converser ensemble tandis qu’une domestique venait de revenir pour faire le service dans d’élégantes tasses en porcelaine habilement peinte de motifs floraux.

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Message par Le Cent-Visages Lun 21 Juin - 22:46

[24 décembre 1597, avant le réveillon] - Le premier pas, les premiers mots [Terminé] Floren10

Florentyna de Monthoux, 18 ans

Le sourire d'Alduis confirma à Florentyna qu'il appréciait l'idée qu'ils puissent danser, et celle du théâtre. Deux excellents points qui firent chaud au cœur de la jeune femme. Finalement, ils partageraient ensemble au moins deux activités - et sans doute d'autres dont ils n'avaient pas encore parlé, mais ils allaient avoir le temps pour cela. A commencer par celui de ce repas de fête bientôt partagé avec sa famille. Aussi aurait-elle l'occasion de le découvrir en présence de davantage de monde, et peut-être de percevoir les liens qui sous-tendaient les Fromart : comment Alduis était attaché aux uns ? plus distant avec d'autres ? Il était cependant si taiseux... Pourvu que les grands repas ne soient pas de ce genre de moments où il se fermerait encore davantage. Elle-même ferait au mieux.
Alors que Florentyna interrogeait Bérénice, elle fut surprise d'entendre son promis répondre à la place de sa sœur. Mais au ton de sa voix, et au sentiment de cette parole quasi-réflexe qu'il avait eu - comme par mécanisme - elle comprit que ce n'était là ni impolitesse, ni tentative de s'imposer par-dessus elle. Et pour cause ! La demoiselle arrondit la bouche : cette précision avec laquelle il donnait du tac-au-tac les dates de voyage de Bérénice ! Elle se tourna vers lui et ne put que saluer :

-- Quelle mémoire, Alduis ! A ce rythme, comme je vous en découvre, des talents ! (Elle plaisanta : ) Me voilà avec la pression d'être à la hauteur pour bien penser à honorer votre anniversaire et toutes les autres dates importantes vous concernant ! Je vais m'entraîner. (Un temps, sérieuse et curieuse) Est-ce principalement avec les dates, ou mémorisez-vous ainsi toutes sortes de choses ?

Elle revint cependant dans la foulée sur les détails que lui confiait Bérénice. Florentyna hocha la tête, souriante et sans commentaire : oui, elle espérait que la bonne atmosphère des terres d'Aussevielle fasse bon effet sur le marquis - mais elle se doutait bien aussi que le triste isolement de ce dernier y jouait aussi pour beaucoup, de ce qui se disait de lui en société.

-- Voudrez-vous bien lui transmettre mes amicales salutations, en tant que nouvelle arrivée dans la famille... en attendant d'avoir - j'espère - le plaisir de faire sa connaissance, si d'aventures il venait à faire un jour le voyage ?

Elle inspira, croisa les doigts, hâtive déjà de goûter ces parfums exotiques dans le thé qui allait leur être servi. Au nom de Kalisha, malgré elle Florentyna se mordilla l'intérieur de la joue. Elle souriait néanmoins toujours. Son amie ne serait jamais remplacée, mais cela n'empêchait pas que oui, elle escomptait trouver des relations fortes dans sa belle-famille. En dépit des conversations politiques et diplomatiques qui finiraient inévitablement par arriver. Avec le lot de souvenirs qu'elles ramèneraient à la fille de Monthoux. Elle se promit toutefois de faire la part des choses, optimiste quant au fait que cette maison semblait habitée par des gens cultivés et raffinés avec lesquels bien des échanges seraient précieux. Bérénice en ce moment en était une première preuve très encourageante.

-- Je n'en doute pas, répondit-elle à mi-voix pour la forme.

Elle se pinça cette fois-ci visiblement la lèvre en voyant Alduis se gratter de nouveau. Ciel... pourquoi se livrait-il tant à un geste aussi crispant. Et surtout, geste malheureux pour lui en vérité, se reprit-elle mentalement après la sensation d'une pensée égoïste. Florentyna remercia d'un petit hochement de tête la servante qui leur versa le thé.

La conversation reprit son cours. Guère au bout de ses surprises, la demoiselle apprit vite de la bouche de sa future belle-sœur, alors qu'on en venait à parler famille, que le demi-frère d'Alduis serait là aussi ce soir. Un certain Sarkeris. Peut-être même "un" demi-frère d'Alduis, à en croire la réputation sulfureuse du paterfamilias. Florentyna fit bonne figure, quoiqu'elle ne put s'empêcher un instant de se demander si elle rencontrerait un bâtard nouveau à chaque repas de famille. Après tout, les rumeurs de la Cour faisaient état de la probabilité très forte - attendues les mœurs de l'intéressé - qu'il ait des enfants illégitimes, quoique lui-même demeurait discret sur le sujet. Cela n'empêchait pas les langues de travailler. Les plus mauvaises prenaient même des paris sur le nombre. Cela aussi, Florentyna l'avait entendu - mais avait préféré s'en tenir au statut de racontar, tant que quelque événement ne venait pas lui donner réalité. Soit. Ledit événement allait donc dîner ce soir avec eux. Corsaire, aura précisé Bérénice : une belle situation. Peu doué en termes de bonnes manières, aura-t-elle ajouté : moins bonne situation. La fille de Monthoux aura sagement acquiescé, et remercié sa future belle-sœur de l'avoir prévenue. Ne resterait donc bientôt qu'à entrer en scène. Ce à quoi Florentyna se prépara, entre deux discussions littéraires ou esthétiques, agrémentées de questions à Alduis et à sa sœur quant à leurs loisirs. Elle profita de ce succulant thé vert Genmaicha, dont le très surprenant arôme de riz grillé lui caressa les narines et le palais. Un premier voyage. Nippon. Et sans doute, ce beau-demi-frère corsaire en aurait-il cent autres à conter.
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Message par Alduis de Fromart Mer 7 Juil - 9:53

C’était toujours quand il croisait le regard surpris de quelqu’un, l’arrondissement des plis des lèvres - en l’occurence, celles de Florentyna - qu’il se souvenait qu’il n’y avait rien d’ordinaire à se rappeler comme il le faisait. Il avait beau le savoir, il avait tendance à oublier, et à chaque fois qu’il voyait l’un de ces regards surpris, il perdait un bref instant toute contenance.

Cela ? Un talent ? Il n’en savait rien. Peut-être… Eldred lui avait dit qu’il s’agissait d’un ton, et aux yeux de Florentyna, il s’agissait d’un talent. Ils pouvaient bien penser ce qu’ils voulaient, sa mémoire n’en restait pas moins un poids - qu’il avait du mal à porter.

Pourtant, la suite le détendit et il osa un fin sourire, tandis que la jeune femme promettait de s’entraîner pour ne pas oublier les grandes dates. Il n’en attendait pas tant. Même s’il avait du mal à se représenter ce que cela devait faire, de ne pas se rappeler de tout, il avait fini par comprendre qu’il ne pouvait pas exiger des autres autant de détails qu’il aurait pu en donner lui-même. Parce que c’était justement les détails qui disparaissaient des mémoires en premier.

Alduis hésita une seconde à la question posée, puis il haussa des épaules, avant de répondre :

— Tout. Je me rappelle de tout depuis le 9 août 1575.

Date à laquelle Florentyna n’était probablement même pas née. Elle ne lui semblait pas encore avoir vingt ans… Or, cela en faisait précisément vingt-deux que sa mémoire s’était transformée en de véritables mines d’or d’informations. De quoi pour elle se rendre compte combien il avait eu le temps d’engranger toutes sortes de choses.

Mais la conversation le mettait plus mal à l’aise qu’autre chose et ce fut tout à fait sans s’en rendre compte qu’il se mit à gratter les croûtes sur sa main droite. Machinalement. Du moins jusqu’à ce que Bérénice tende doucement la main pour la poser sur la sienne et l’empêcher de continuer. Les doigts d’Alduis s’immobilisèrent et il ne bougea plus, alors que les deux jeunes femmes évoquaient leurs boissons et sa provenance.

Déjà, Alduis n’écoutait plus vraiment. Il pensait d’avance à ce repas qui se rapprochait à grands pas. Certes, cette première entrevue s’était plutôt bien déroulée - enfin, il en avait la sensation - mais qu’en serait-il du dîner ? Il se rappelait encore l’issu du dernier repas de famille… Ce qui avait conduit à une côte cassée de son père et à toutes ces croûtes sur sa propre main. Mais après tout, l’atmosphère était moins à couteaux tirés entre son père et lui. Peut-être que tout irait bien ?
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