[9 décembre 1597] Les paroles s'envolent, certains écrits aussi

Cher Monsieur Alexandre,

J'espère de tout coeur que vous vous portez bien. Je me réjoui de vous avoir rencontré, et ce même si notre rencontre résulte d'actes que je sais aujourd'hui placés sous le sceau de la bêtise. Je vous remercie encore de la bienveillance dont vous avez fait preuve à mon égard quant à ce fâcheux incident.

Je suis retourné hier à l'église et les évènements qui en ont découlés font que je ne puis vous porter cette lettre en personne. Je me suis cependant assuré que mon valet trouverait bien ce charmant endroit et puisque vous me lisez, cela signifie qu'il s'est montré à la hauteur de mes attentes, comme je n'en doutais point.

Je vous l'ai déjà dit, mais votre portrait est d'un réalisme saisissant (sans doute même au dessus de la réalité) et ce présent me touche énormément. Je ne saurais comment vous remercier assez d'un si merveilleux cadeau, si ce n'est en vous adressant ma plus sincère reconnaissance et en vous invitant à découvrir une de mes pièces de musique favorite, puisque cela eu l'air de vous plaire lorsque nous évoquions le sujet il y a quelques jours.

Je vous attendrait donc pour le 15 décembre prochain à l'hôtel de mon père, que l'on trouve derrière les Champs-Élysées. Vous devriez le dénicher sans grand soucis : les volets et la porte sont aussi bleus que puisse l'être un ciel d'été.

J'espère que le morceau que je vous ferais écouter ravira autant vos oreilles que les miennes et que nous pourront profiter de cette nouvelle rencontre pour faire plus ample connaissance.