[11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
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[11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
En sortant de l'aile des bureaux accompagné de Madame Tiéran, Dyonis ne s'éloigne qu'un bref moment - le temps de sonner une cloche et de commander au valet qui se présente de faire mander Monsieur Wagner. L'homme acquiesce, disparaît, et le baron se retourne vers la nouvelle venue qu'il invite à le suivre vers une antichambre où elle aura le loisir de faire la connaissance de l'intendant.
La gardienne de prêtre très probablement reconvertie d'ici peu en comptable lui a fait fort bonne impression pendant les échanges qu'ils viennent d'avoir. Le seigneur lui a présenté le poste der travail, les carnets de comptes laissés en bonne mise à jour par le dernier employé qui a dû récemment quitter le domaine pour raisons familiales. Les dépenses du fief passeront en d'excellentes mains. Il a du reste été convenu que Lucinde pourrait elle-même avoir à se déplacer en ville pour certaines commissions, en plus de son travail de supervision de l'ensemble des ressources et des achats : son office serait de veiller aux réserves, à ce que rien ne manque, ainsi qu'au juste emploi des pécunes de Frenn. Enfin, Dyonis lui aura présenté l'aile réservée aux appartements du personnel, avant de parler salaire et condition d'hébergement. Logée, nourrie, blanchie, et trente rilchs quotidiens.
Ils arrivent au bout des formalités et William ne devrait pas tarder à les rejoindre dans l'antichambre, où des sièges leur permettront de s'installer à leurs aises pour prendre le temps d'une première discussion. Ils vont après tout travailler ensemble - et sans doute avoir à collaborer en maintes occasions. Le seigneur espère donc que les choses s'engagent bien entre eux. Mais pour l'instant, il se tourne vers Lucinde et reprend :
"J'espère que rien ne vous manque, puisque je peux désormais vous dire que vous êtes à compter de maintenant engagée comme comptable de ce domaine. Le temps pour moi de dicter et signer deux exemplaires de votre contrat, aussitôt de retour en mon office, et votre place en ces lieux sera officialisée. Je vous ferai porter le document dans la soirée pour signature de votre part, si bien entendu de votre côté le poste est accepté." (Un temps. Il guette sa réponse et lui tend sa prothèse métallique pour une poignée de main en guise de première façon de sceller cet accord si la chose est entendue.) "Avez-vous, Madame, une question à laquelle je n'ai pas encore répondu ? Tout vous a-t-il paru clair ?"
Le baron fait confiance à cette nouvelle venue. Alors qu'ils seront à échanger sur d'éventuels derniers détails, on toque à la porte et William apparaît. Dyonis se tourne vers lui, le salue d'un bref signe de tête et l'introduit :
"Ah. Madame Tiéran, je vous présente Monsieur Wagner, intendant de ce domaine." (à William) "Madame Lucinde Tiéran, notre nouvelle comptable. Je vous ai fait mander pour que vous puissiez faire connaissance dans la mesure où vous aurez sans doute à régulièrement coopérer."
La gardienne de prêtre très probablement reconvertie d'ici peu en comptable lui a fait fort bonne impression pendant les échanges qu'ils viennent d'avoir. Le seigneur lui a présenté le poste der travail, les carnets de comptes laissés en bonne mise à jour par le dernier employé qui a dû récemment quitter le domaine pour raisons familiales. Les dépenses du fief passeront en d'excellentes mains. Il a du reste été convenu que Lucinde pourrait elle-même avoir à se déplacer en ville pour certaines commissions, en plus de son travail de supervision de l'ensemble des ressources et des achats : son office serait de veiller aux réserves, à ce que rien ne manque, ainsi qu'au juste emploi des pécunes de Frenn. Enfin, Dyonis lui aura présenté l'aile réservée aux appartements du personnel, avant de parler salaire et condition d'hébergement. Logée, nourrie, blanchie, et trente rilchs quotidiens.
Ils arrivent au bout des formalités et William ne devrait pas tarder à les rejoindre dans l'antichambre, où des sièges leur permettront de s'installer à leurs aises pour prendre le temps d'une première discussion. Ils vont après tout travailler ensemble - et sans doute avoir à collaborer en maintes occasions. Le seigneur espère donc que les choses s'engagent bien entre eux. Mais pour l'instant, il se tourne vers Lucinde et reprend :
"J'espère que rien ne vous manque, puisque je peux désormais vous dire que vous êtes à compter de maintenant engagée comme comptable de ce domaine. Le temps pour moi de dicter et signer deux exemplaires de votre contrat, aussitôt de retour en mon office, et votre place en ces lieux sera officialisée. Je vous ferai porter le document dans la soirée pour signature de votre part, si bien entendu de votre côté le poste est accepté." (Un temps. Il guette sa réponse et lui tend sa prothèse métallique pour une poignée de main en guise de première façon de sceller cet accord si la chose est entendue.) "Avez-vous, Madame, une question à laquelle je n'ai pas encore répondu ? Tout vous a-t-il paru clair ?"
Le baron fait confiance à cette nouvelle venue. Alors qu'ils seront à échanger sur d'éventuels derniers détails, on toque à la porte et William apparaît. Dyonis se tourne vers lui, le salue d'un bref signe de tête et l'introduit :
"Ah. Madame Tiéran, je vous présente Monsieur Wagner, intendant de ce domaine." (à William) "Madame Lucinde Tiéran, notre nouvelle comptable. Je vous ai fait mander pour que vous puissiez faire connaissance dans la mesure où vous aurez sans doute à régulièrement coopérer."
Re: [11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
Peu après son retour au domaine, le baron avait adressé un mot rapide à William pour informer du bon déroulement de l'interpellation de cet odieux prêtre qui se permettait de toucher ses paroissiennes d'une autre manière que spirituelle. L'affaire était à présent dans les mains de la justice et l'individu connaîtrait sans le moindre un châtiment exemplaire. Le Premier Conseiller y veillerait, comme il avait dû insister auprès de l'évêché pour ordonner une intervention. Son employeur lui avait également indiqué avoir proposé un emploi à une femme qui se serait occupée de garder le curé. Le domestique se montrait curieux de cette singularité. Qui avait engagé cette personne au lieu de faire son devoir et de dénoncer le fautif ? le mystère planait.
William termina ses tâches en cours et partit se présenter au bureau du Premier Conseiller. A peine son poing eut frappé que sa voix l'invitait à entrer. Le domestique découvrit la femme qui se tenait dans la pièce, plutôt jeune, aux long cheveux roux. Qui était-elle pour que l'on lui demande de garder un curé lubrique ? Cette interrogation continuait de le hanter. Il n'"en montra rien et salua poliment.
"Enchanté de faire votre connaissance, madame Théran."
William entendit les explications et apprit qu'elle serait la nouvelle comptable. Il se promit de surveiller son travail dans les premiers temps. Certains individus pouvaient avoir à coeur de trafiquer les chiffres quand on leur donnait le moyen de toucher un peu près à l'argent. Or, dans ce domaine, tout était si bien calculé, au détail près, qu'un manquement pourrait être embarrassant. Le domestique dissimula cependant sa méfiance et reprit de son sourire bienveillant.
"Dans un premier temps, nous pourrions visiter le domaine. C'est assez grand et il serait dommage de vous perdre."
Il accompagna sa plaisanterie d'un rire léger.
"Pour commencer, je pourrais vous montrer le dortoir du personnel, peut-être ? Vous éprouvez sans doute le besoin de vous changer ou de vous réfléchir après le voyage pour arriver ici.
William termina ses tâches en cours et partit se présenter au bureau du Premier Conseiller. A peine son poing eut frappé que sa voix l'invitait à entrer. Le domestique découvrit la femme qui se tenait dans la pièce, plutôt jeune, aux long cheveux roux. Qui était-elle pour que l'on lui demande de garder un curé lubrique ? Cette interrogation continuait de le hanter. Il n'"en montra rien et salua poliment.
"Enchanté de faire votre connaissance, madame Théran."
William entendit les explications et apprit qu'elle serait la nouvelle comptable. Il se promit de surveiller son travail dans les premiers temps. Certains individus pouvaient avoir à coeur de trafiquer les chiffres quand on leur donnait le moyen de toucher un peu près à l'argent. Or, dans ce domaine, tout était si bien calculé, au détail près, qu'un manquement pourrait être embarrassant. Le domestique dissimula cependant sa méfiance et reprit de son sourire bienveillant.
"Dans un premier temps, nous pourrions visiter le domaine. C'est assez grand et il serait dommage de vous perdre."
Il accompagna sa plaisanterie d'un rire léger.
"Pour commencer, je pourrais vous montrer le dortoir du personnel, peut-être ? Vous éprouvez sans doute le besoin de vous changer ou de vous réfléchir après le voyage pour arriver ici.
William Wagner- Domestique
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Re: [11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
Cette nuit, alors qu'elle vandalisait la magnifique fresque du plus grand artiste de Braktenn - Lucinde ne pensait pas qu'elle se retrouverait à parler de sa nouvelle attributions avec le Premier Conseiller dans la journée. Une part d'elle n'était pas certaine d'être prête pour ce probable retour à la stabilité. Une chose était certaine : deux semaines plus tôt, lorsqu'Alexandre était venu lui parler d'un poste de gardienne, ce n'était pas encore le cas. Mais manifestement, les opportunités n'attendaient pas qu'elle soit remise - Diable, mais pourquoi cela prenait-il si longtemps, ce ne devait pourtant pas être bien compliqué de ne pas agiter la terre sous cette fichue mare - et il était hors de question de laisser celle-ci lui échapper pour des caprices et de la paranoïa.
Professionnelle. Voilà ce qu'elle s'était efforcée - avec succès - de demeurer tout au long de l'entrevue. Et elle se retrouvait à décrocher une place au sein même du domaine. Avec un vrai salaire. Comme quoi chaque chose venait effectivement en son temps. C'était agréable aussi de ne plus avoir besoin de choisir entre un banc et rester dans la même pièce que Thierry…
Même si ces deux dernières semaines n'avaient pas été de tout repos, elle ne regrettait pas d'avoir accepté cette mission. Mais elle ne regrettait pas non plus que c'en soit terminé.
Contrat. Ce soir. Signature. Accepter ?
— Absolument, confirma-t-elle avant de serrer sa prothèse sans en paraître le moins perturbée du monde. Parfaitement clair, merci. Aucune pour l'instant, Messire.
Elle récapitula mentalement, une dernière fois, par sûreté, et retomba sur les mêmes conclusions. D'autres lui viendraient peut-être après avoir décortiqué les livres de comptes - elle ne remercierait jamais assez Madame de Coutrenielle pour lui avoir mis le nez dedans à l'époque.
L'ouverture de la porte capta son attention, et elle salua sobrement l'homme que son nouvel employeur lui présentait. Intendant, donc.
— Enchantée, Monsieur Wagner.
Faire connaissance. Collaboration. Noté. Alors que le seigneur de Frenn se retirait, Lucinde songea - en toute humilité - qu'au moins, le temps qu'il venait de dépenser ne l'avait pas été en pure perte.
Elle ramena son attention sur Monsieur Wagner lorsque celui-ci lui proposa une visite.
— Ce serait fâcheux, en effet. Ce serait avec plaisir.
Parce que se perdre, c'était surtout perdre du temps.
— On m'a déjà montré mon logement, à vrai dire, admit-elle. Mais je suppose qu'il n'y avait pas que cela à voir...
Elle se garda bien de préciser que son sens de l'orientation parfaitement existant ne se révélait pas beaucoup plus efficace dans un château. Dire que cet imbécile de curé avait failli la perdre dans les bois...
Professionnelle. Voilà ce qu'elle s'était efforcée - avec succès - de demeurer tout au long de l'entrevue. Et elle se retrouvait à décrocher une place au sein même du domaine. Avec un vrai salaire. Comme quoi chaque chose venait effectivement en son temps. C'était agréable aussi de ne plus avoir besoin de choisir entre un banc et rester dans la même pièce que Thierry…
Même si ces deux dernières semaines n'avaient pas été de tout repos, elle ne regrettait pas d'avoir accepté cette mission. Mais elle ne regrettait pas non plus que c'en soit terminé.
Contrat. Ce soir. Signature. Accepter ?
— Absolument, confirma-t-elle avant de serrer sa prothèse sans en paraître le moins perturbée du monde. Parfaitement clair, merci. Aucune pour l'instant, Messire.
Elle récapitula mentalement, une dernière fois, par sûreté, et retomba sur les mêmes conclusions. D'autres lui viendraient peut-être après avoir décortiqué les livres de comptes - elle ne remercierait jamais assez Madame de Coutrenielle pour lui avoir mis le nez dedans à l'époque.
L'ouverture de la porte capta son attention, et elle salua sobrement l'homme que son nouvel employeur lui présentait. Intendant, donc.
— Enchantée, Monsieur Wagner.
Faire connaissance. Collaboration. Noté. Alors que le seigneur de Frenn se retirait, Lucinde songea - en toute humilité - qu'au moins, le temps qu'il venait de dépenser ne l'avait pas été en pure perte.
Elle ramena son attention sur Monsieur Wagner lorsque celui-ci lui proposa une visite.
— Ce serait fâcheux, en effet. Ce serait avec plaisir.
Parce que se perdre, c'était surtout perdre du temps.
— On m'a déjà montré mon logement, à vrai dire, admit-elle. Mais je suppose qu'il n'y avait pas que cela à voir...
Elle se garda bien de préciser que son sens de l'orientation parfaitement existant ne se révélait pas beaucoup plus efficace dans un château. Dire que cet imbécile de curé avait failli la perdre dans les bois...
Re: [11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
Sa poigne de métal est serrée avec vigueur. Dyonis apprécie la franchise et l'absence d'hésitation que sa nouvelle employée met dans ce geste, loin de la crainte, des tremblements voire du rejet que génèrent souvent chez d'autres la vue de sa prothèse. Il acquiesce à ses réponses toujours directes et efficaces, quand justement William entre. La nouvelle venue le salue et Monsieur Wagner l'accueille avec son habituelle bienveillance polie. Portant les bras dans son dos, le seigneur se tourne une dernière fois vers Madame Tiéran :
"Très bien. Je suis donc heureux de vous compter au nombre des gens de ma maisonnée. Officiellement bienvenue à vous. Je viendrai en fin de journée - ou enverrai mon secrétaire - vous porter les documents utiles à mettre en règles votre situation." (Un temps, un peu plus sourient) "Et à présent je vous laisse faire connaissance. Monsieur Wagner. Madame Tiéran. Nous nous reverrons ultérieurement."
Il abaisse légèrement la tête en guise de salut et se retire. Avec William, il sait sa nouvelle comptable entre de très bonnes mains. Peut-être du reste appréciera-t-elle de discuter d'un certain nombre de points avec un autre employé plutôt qu'avec le seigneur - Dyonis en a bien conscience et tient donc à permettre ce moment. Une bonne entente au sein du personnel est essentielle.
"Très bien. Je suis donc heureux de vous compter au nombre des gens de ma maisonnée. Officiellement bienvenue à vous. Je viendrai en fin de journée - ou enverrai mon secrétaire - vous porter les documents utiles à mettre en règles votre situation." (Un temps, un peu plus sourient) "Et à présent je vous laisse faire connaissance. Monsieur Wagner. Madame Tiéran. Nous nous reverrons ultérieurement."
Il abaisse légèrement la tête en guise de salut et se retire. Avec William, il sait sa nouvelle comptable entre de très bonnes mains. Peut-être du reste appréciera-t-elle de discuter d'un certain nombre de points avec un autre employé plutôt qu'avec le seigneur - Dyonis en a bien conscience et tient donc à permettre ce moment. Une bonne entente au sein du personnel est essentielle.
Re: [11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
L'entretien entre l'employeur et sa toute nouvelle employée semblait être terminé. William se résolut ainsi à emmener madame Tiéran visiter le domaine. I lui adressa un sourire bienveillant site à sa réponse.
"'Il y a affectivement beaucoup de couloirs pour nous égarer ici et il serait dommage d'apprendre à vous repérer en vous perdant."
Il salua le baron avec tout son respect quand ce dernier se retira et invita la jeune femme à sortir peu après. Ils remontèrent les bureaux et l'intendant indiqua précisément quelles fonctions chacun exerçait et qui était ou non autorisé à s'y rendre. Ils arrivèrent ensuite à la biblio(thèque, accompagné non loin de son salon de lecture.
"Un merveilleux endroit paisible. Peu de romans, en revanche, le baron apprécie plus les ouvrages d'utilité dirions-nous? Venez cependant voir la vue depuis cette fenêtre.
Le domestique entra dans le salon de la lecture et alla s'appuyer au rebord d'une fenêtre dont la vue offrait sur la ville lointaine. Depuis la colline, le château surplombait Braktenn et rendait celle-ci minuscule.
"N'est-ce pas magnifique ? J'aime beaucoup y venir. La seule vision du paysage suffit à m'apaiser."
"'Il y a affectivement beaucoup de couloirs pour nous égarer ici et il serait dommage d'apprendre à vous repérer en vous perdant."
Il salua le baron avec tout son respect quand ce dernier se retira et invita la jeune femme à sortir peu après. Ils remontèrent les bureaux et l'intendant indiqua précisément quelles fonctions chacun exerçait et qui était ou non autorisé à s'y rendre. Ils arrivèrent ensuite à la biblio(thèque, accompagné non loin de son salon de lecture.
"Un merveilleux endroit paisible. Peu de romans, en revanche, le baron apprécie plus les ouvrages d'utilité dirions-nous? Venez cependant voir la vue depuis cette fenêtre.
Le domestique entra dans le salon de la lecture et alla s'appuyer au rebord d'une fenêtre dont la vue offrait sur la ville lointaine. Depuis la colline, le château surplombait Braktenn et rendait celle-ci minuscule.
"N'est-ce pas magnifique ? J'aime beaucoup y venir. La seule vision du paysage suffit à m'apaiser."
William Wagner- Domestique
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Re: [11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
Se perdre, c’était perdre du temps et du temps, Lucinde en perdait déjà bien assez. De surcroit, ce n’était pas avec son sens de l’orientation franchement contestable - pour ne pas dire extraordinairement désastreux - qu’elle allait s’en sortir toute seule. L’intendant lui fit un nouveau tour des bureaux, et elle répéta en pensée chacune des informations qu’il lui livrait avec de les récapituler consciencieusement pour elle-même.
Entre cela et la mémorisation des positions - dont le rappel n’était probablement pas superflu -, son esprit avait largement de quoi être accaparé. L’intendant la mena à la bibliothèque - elle espérait avoir correctement mémorisé son emplacement mais seul l’avenir le dirait. Au moins se souvenait-elle de l’étage.
Elle fit quelques pas dans la vaste salle, son regard instinctivement happé par les rayonnages, son attention retenue notamment par le curieux ajout que chaque livre semblait avoir subi. Elle en comprit bien vite l’objectif et ne put s’empêcher de trouver cette mesure ingénieuse. Quant aux précisions de sur la nature des ouvrages, elle n’en fut pas si surprise.
C’était curieux… Elle n’était plus entrée dans une bibliothèque si fournie depuis… Depuis Coutrenielle. C’était d’ailleurs à peine si elle avait vu des livres depuis ses seize ans… Il y avait tant de chose que Monsieur lui avait interdit d’apprendre en la flanquant à la porte - enfin, en l’obligeant à fuir encore. Dire qu’il envisageait de la renvoyer à son père, tout ça pour favoriser une entente commerciale ridicule… Alors que Marie-Laurence lui avait dit ce dont il retournait… En aurait-elle fait autant, elle qui ne voulait plus songer à d’autres intérets que les siens ? Non, elle ne pensait pas. Pas dans de telles circonstances...
Il fallait seulement espérer que ce soit bien Marie-Laurence qui recevrait la lettre du seigneur de Frenn, autrement elle n’aurait plus qu’à rassembler ses maigres effets et foutre le camp en vitesse. Avait-ce été une si bonne idée d’aller se planter sous le nez du Premier Conseiller ? Dieu, ce qu’elle pouvait mépriser cette clandestinité imposée, tellement opposée à ses principes.
Elle chassa ses pensées et détourna son regard des étagères sur lesquelles il s’était perdu durant sa réflexion lorsqu’on l’appela à la fenêtre. Elle le rejoignit prestement. Il n’y avait aucune raison de s’en faire. Si Madame de Coutrenielle décidait de ne pas la couvrir ou que le courrier parvenait entre les mauvaises mains, elle composerait avec quand il serait temps de s’en soucier. Pareil si les derniers évènements décidaient de la poursuivre. En attendant, devenir aussi paranoïaque que sa mère l’avait été ne saurait qu’encombrer sa vie et ne résoudrait rien.
Elle dirigea son regard vers l’extérieur, vers ce paysage que l’intendant trouvait si apaisant.
— Cela semble plus grand lorsque l’on s’y trouve, fit-elle remarquer en regardant la ville.
En revanche, l’image brouillée rendait honneur au labyrinthe dont il s’agissait.
— Vous travaillez ici depuis longtemps, Monsieur Wagner ? s’enquit-elle sur le ton de la conversation.
C’étaient bien ce que les gens normaux faisaient, non ? Ils discutaient...
Entre cela et la mémorisation des positions - dont le rappel n’était probablement pas superflu -, son esprit avait largement de quoi être accaparé. L’intendant la mena à la bibliothèque - elle espérait avoir correctement mémorisé son emplacement mais seul l’avenir le dirait. Au moins se souvenait-elle de l’étage.
Elle fit quelques pas dans la vaste salle, son regard instinctivement happé par les rayonnages, son attention retenue notamment par le curieux ajout que chaque livre semblait avoir subi. Elle en comprit bien vite l’objectif et ne put s’empêcher de trouver cette mesure ingénieuse. Quant aux précisions de sur la nature des ouvrages, elle n’en fut pas si surprise.
C’était curieux… Elle n’était plus entrée dans une bibliothèque si fournie depuis… Depuis Coutrenielle. C’était d’ailleurs à peine si elle avait vu des livres depuis ses seize ans… Il y avait tant de chose que Monsieur lui avait interdit d’apprendre en la flanquant à la porte - enfin, en l’obligeant à fuir encore. Dire qu’il envisageait de la renvoyer à son père, tout ça pour favoriser une entente commerciale ridicule… Alors que Marie-Laurence lui avait dit ce dont il retournait… En aurait-elle fait autant, elle qui ne voulait plus songer à d’autres intérets que les siens ? Non, elle ne pensait pas. Pas dans de telles circonstances...
Il fallait seulement espérer que ce soit bien Marie-Laurence qui recevrait la lettre du seigneur de Frenn, autrement elle n’aurait plus qu’à rassembler ses maigres effets et foutre le camp en vitesse. Avait-ce été une si bonne idée d’aller se planter sous le nez du Premier Conseiller ? Dieu, ce qu’elle pouvait mépriser cette clandestinité imposée, tellement opposée à ses principes.
Elle chassa ses pensées et détourna son regard des étagères sur lesquelles il s’était perdu durant sa réflexion lorsqu’on l’appela à la fenêtre. Elle le rejoignit prestement. Il n’y avait aucune raison de s’en faire. Si Madame de Coutrenielle décidait de ne pas la couvrir ou que le courrier parvenait entre les mauvaises mains, elle composerait avec quand il serait temps de s’en soucier. Pareil si les derniers évènements décidaient de la poursuivre. En attendant, devenir aussi paranoïaque que sa mère l’avait été ne saurait qu’encombrer sa vie et ne résoudrait rien.
Elle dirigea son regard vers l’extérieur, vers ce paysage que l’intendant trouvait si apaisant.
— Cela semble plus grand lorsque l’on s’y trouve, fit-elle remarquer en regardant la ville.
En revanche, l’image brouillée rendait honneur au labyrinthe dont il s’agissait.
— Vous travaillez ici depuis longtemps, Monsieur Wagner ? s’enquit-elle sur le ton de la conversation.
C’étaient bien ce que les gens normaux faisaient, non ? Ils discutaient...
Re: [11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
Depuis cette fenêtre du château, la ville paraissait si petite. Insignifiante. Pourtant, une fois dans ses rues, elle se métamorphosait un labyrinthe dans lequel on pouvait si aisément s'égarer et tomber sur une forte mauvaise rencontre. Cette pensée le fit frissonner. Combien de malheureux disparaissaient anonymement, comme ces nombreux esclaves emportés dans des charnier par le vil usurpateur. Il secoua la tête. Il ne fallait plus songer à cela. Le passé était le passé. On ne revenait jamais en arrière.
Lucinde déclara à haute voix ses propres pensées. Il sourit en tournant la tête vers elle.
"En effet. Je crois que c'est semblable pour beaucoup de choses, non ? Quand on fait face à une situation, au pied du mur, elle parait insoluble, mas une fois du recul pris, on réalise que ce n'était pas si difficile que l'on se l'imaginait. Naturellement, cela dépend des situations. Certaines peuvent être réellement... douloureuses."
Il ne pourrait, par exemple, jamais prétendre que le cas Rottenberg n'était rien.
Elle lui demanda depuis combien de temps il travaillait sur le domaine et William réalisa ne pas savoir son nom en entendant le sien. Quel sot ! Où avait-il donc oublié ses manières ? Quel rustre il faisait !
"Je vous prie de m'excuser, madame, mais je réalise avoir oublié de connaître votre nom. Puis-je le connaître ? Le mien est William."
Il inclina poliment la tête pour saluer correctement comme on le lui avait appris.
"Pour vous répondre, je taraville ici depuis Septembre. Lorsque je perdis moi-même mon emploi. Le baron a eu la générosité de me proposer une offre que je ne pouvais alors décliner."
Lucinde déclara à haute voix ses propres pensées. Il sourit en tournant la tête vers elle.
"En effet. Je crois que c'est semblable pour beaucoup de choses, non ? Quand on fait face à une situation, au pied du mur, elle parait insoluble, mas une fois du recul pris, on réalise que ce n'était pas si difficile que l'on se l'imaginait. Naturellement, cela dépend des situations. Certaines peuvent être réellement... douloureuses."
Il ne pourrait, par exemple, jamais prétendre que le cas Rottenberg n'était rien.
Elle lui demanda depuis combien de temps il travaillait sur le domaine et William réalisa ne pas savoir son nom en entendant le sien. Quel sot ! Où avait-il donc oublié ses manières ? Quel rustre il faisait !
"Je vous prie de m'excuser, madame, mais je réalise avoir oublié de connaître votre nom. Puis-je le connaître ? Le mien est William."
Il inclina poliment la tête pour saluer correctement comme on le lui avait appris.
"Pour vous répondre, je taraville ici depuis Septembre. Lorsque je perdis moi-même mon emploi. Le baron a eu la générosité de me proposer une offre que je ne pouvais alors décliner."
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Re: [11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
Alors que la nouvelle comptable commentait la vue, l’intendant se lança dans une interprétation un brin philosophique. Une situation insoluble. Être au pied du mur. Considérer les choses différemment avec le recul. Au plus elle y pensait, au plus Lucinde craignait d’avoir pris la tangente trop vite. Cela ne la rendait que coupable, alors qu’au fond, qui aurait pu dire ce qui serait advenu si elle était restée ?
Elle balaya cette pensée. Les regrets n’avançaient à rien si l’acte était irrémédiable. Qu’elle ait eu raison ou non, il faudrait désormais composer avec. Avancer, toujours avancer. Réfléchir dans l’ordre et agir en conséquences. Ressasser sa décision et les résolutions qui lui avaient permis de tenir debout ne servait à rien, alors elle s’en abstiendrait, voilà tout. Ce qu’elle venait de vivre était-il douloureux ? Evidemment. Cela devait-il l’entraver ? Absolument pas.
Pour vous, mes renardes
A vrai dire, dès qu’il s’agissait d’elles, le recul faisait plus de mal que le choc. Ou bien n’avait-elle simplement pas encore assez de recul. Le mieux, pour l’instant, c’était de ne pas remuer la vase. La douleur, ce n’était qu’une information, et d’une information, on faisait bien ce que l’on voulait, non ?
— Je le crois, en effet. Mais cela ne doit pas nous empêcher de continuer.
Mais pour continuer, il fallait avoir commencé. Et justement, elle se demanda quand son interlocuteur avait été employé ici. Ce pouvait être bon à savoir.
La réponse fut différée par une question qu’elle n’avait pas vue venir. Son prénom. A vrai dire, si elle ne connaissait pas celui de l’intendant l’instant d’avant - William, donc -, elle n’avait pas remarqué que le sien avait été oublié… Soit :
— Lucinde, répondit-elle simplement après avoir signifié que ce n’était rien… Il fallait dire qu’elle avait déjà connu bien plus grossier.
Septembre, donc. Perte d’emploi. Générosité. Elle espérait tout de même de pas avoir été employée par charité, l’idée la gênait quelque part en elle-même, mais elle ne s’attarda guère sur cette question.
— Oh, alors votre embauche est plutôt récente. Je ne l’aurais pas deviné.
Elle balaya cette pensée. Les regrets n’avançaient à rien si l’acte était irrémédiable. Qu’elle ait eu raison ou non, il faudrait désormais composer avec. Avancer, toujours avancer. Réfléchir dans l’ordre et agir en conséquences. Ressasser sa décision et les résolutions qui lui avaient permis de tenir debout ne servait à rien, alors elle s’en abstiendrait, voilà tout. Ce qu’elle venait de vivre était-il douloureux ? Evidemment. Cela devait-il l’entraver ? Absolument pas.
Pour vous, mes renardes
A vrai dire, dès qu’il s’agissait d’elles, le recul faisait plus de mal que le choc. Ou bien n’avait-elle simplement pas encore assez de recul. Le mieux, pour l’instant, c’était de ne pas remuer la vase. La douleur, ce n’était qu’une information, et d’une information, on faisait bien ce que l’on voulait, non ?
— Je le crois, en effet. Mais cela ne doit pas nous empêcher de continuer.
Mais pour continuer, il fallait avoir commencé. Et justement, elle se demanda quand son interlocuteur avait été employé ici. Ce pouvait être bon à savoir.
La réponse fut différée par une question qu’elle n’avait pas vue venir. Son prénom. A vrai dire, si elle ne connaissait pas celui de l’intendant l’instant d’avant - William, donc -, elle n’avait pas remarqué que le sien avait été oublié… Soit :
— Lucinde, répondit-elle simplement après avoir signifié que ce n’était rien… Il fallait dire qu’elle avait déjà connu bien plus grossier.
Septembre, donc. Perte d’emploi. Générosité. Elle espérait tout de même de pas avoir été employée par charité, l’idée la gênait quelque part en elle-même, mais elle ne s’attarda guère sur cette question.
— Oh, alors votre embauche est plutôt récente. Je ne l’aurais pas deviné.
Re: [11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
William opina d'un faible hochement de tête. Continuer. On ne pouvait faire que cela. Peu importait les événements vécus, les traumatismes, les fantômes, l'existence se poursuivait et forçait l'individu à poursuivre. Vivre dans le passé, ce n'était pas rendre service à ses disparus. Pourtant, quand il regardait en arièrre, l'intendant restant restait hanté par le poids de tous ces âmes accumulées au fil des années. Il soupira.
"La vie n'a qu'un sens. Ne pas continuer, c'est mourir."
Il s'était bien intégré à Fren et appréciait sincèrement chaque moment passé en compagnie de ses nouveaux amis. Pourtant, son esprit revenait si souvent à cette d'époque d'avance, à sa jeunesse insouciante, puis aux années d'effroi. Parviendrait-il réellement à se libérer de cette mélancolie ?
"Parfois, il serait peut-être plus pratique l'eau du Léthé. Redevenir aussi pur qu'au moment de sa naissance. Ne plus avoir de souvenirs. De rien. Les souvenirs, c'est une souffrance."
Il réalisa importuner la jeune femme avec ses égarements et s'excusa aussitôt.
"Pardon. Je divaguais."
William songea en plus avoir commis une autre indélicatesse en oubliant la politesse la plus élémentaire. Seigneur, il se comportait comme un enfant mal élevé aujourd'hui ! Son prénom le fit sourire.
"Lucinde... C'est fort jolie. Cela me fait penser à Lucie. La lumière. La lumière qui vient illuminer Frenn !"
Ils en vinrent à parler de sa récente embauche. Il hocha de la tête sur le caractère récent de la chose.
"Mon précédent employeur a eu quelques ennuis. Le baron en ayant connaissance de mon infortune m'a fait cette offre. Et voilà !"
"La vie n'a qu'un sens. Ne pas continuer, c'est mourir."
Il s'était bien intégré à Fren et appréciait sincèrement chaque moment passé en compagnie de ses nouveaux amis. Pourtant, son esprit revenait si souvent à cette d'époque d'avance, à sa jeunesse insouciante, puis aux années d'effroi. Parviendrait-il réellement à se libérer de cette mélancolie ?
"Parfois, il serait peut-être plus pratique l'eau du Léthé. Redevenir aussi pur qu'au moment de sa naissance. Ne plus avoir de souvenirs. De rien. Les souvenirs, c'est une souffrance."
Il réalisa importuner la jeune femme avec ses égarements et s'excusa aussitôt.
"Pardon. Je divaguais."
William songea en plus avoir commis une autre indélicatesse en oubliant la politesse la plus élémentaire. Seigneur, il se comportait comme un enfant mal élevé aujourd'hui ! Son prénom le fit sourire.
"Lucinde... C'est fort jolie. Cela me fait penser à Lucie. La lumière. La lumière qui vient illuminer Frenn !"
Ils en vinrent à parler de sa récente embauche. Il hocha de la tête sur le caractère récent de la chose.
"Mon précédent employeur a eu quelques ennuis. Le baron en ayant connaissance de mon infortune m'a fait cette offre. Et voilà !"
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Re: [11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
— La vie n’a qu’un sens. Ne pas continuer, c’est mourir.
Lucinde acquiesça. Avancer, toujours avancer, même si certains détours demeuraient nécessaires. Toujours regarder devant, toujours se battre, ne jamais ne renoncer.
— Et mourir, c’est laisser la victoire à ceux qui voulaient vous détruire, laissa-t-elle échapper.
Et cette victoire, ils ne l’auraient jamais. Ni Armand Geaidri ni personne d’autre. Elle chassa les doutes qui voilaient ses résolutions, elle chassa l’idée même de ces résolutions, car elle ne souhaitait pas s’embourber dans la haine. Apprendre et désapprendre. Elle ne la réapprendrait que pour lui, et la désapprendrait ensuite pour ne plus s’en encombrer et vivre légère. C’était tout simple, il suffisait de s’en tenir à cela.
L’oubli. Oublier n’était pas aisé, mais si la toile d’un souvenir demeurait, il pouvait être relégué au statut d’information pour ne plus affecter celui qui le portait. On laissait les sédiments se poser dans le fond de l’étang, sans remuer la vase, et l’eau demeurait claire. C’était, en théorie, aussi simple que cela. Mais, même en théorie, cela demandait du temps : il suffisait ainsi d’en disposer.
Lucinde secoua doucement la tête. Non, ce n’était rien. Autant les bavardages intempestifs de certains l’incommodaient, autant celui-ci - qui dirait bientôt s’appeler William - ne l’incommodait pas. Même ses compliments sur son prénom, bien qu’inutiles, lui tirèrent un sourire.
Au hasard - quoique cette notion demeure fort relative -, elle interrogea l’intendant sur son embauche qui s’avéra fort récente.
— Des ennuis ?
Lucinde avait posé la question plus pour elle que pour son interlocuteur. A vrai dire, c’était à peine si elle s’était rendue compte de s’être interrogée à voix haute.
Lucinde acquiesça. Avancer, toujours avancer, même si certains détours demeuraient nécessaires. Toujours regarder devant, toujours se battre, ne jamais ne renoncer.
— Et mourir, c’est laisser la victoire à ceux qui voulaient vous détruire, laissa-t-elle échapper.
Et cette victoire, ils ne l’auraient jamais. Ni Armand Geaidri ni personne d’autre. Elle chassa les doutes qui voilaient ses résolutions, elle chassa l’idée même de ces résolutions, car elle ne souhaitait pas s’embourber dans la haine. Apprendre et désapprendre. Elle ne la réapprendrait que pour lui, et la désapprendrait ensuite pour ne plus s’en encombrer et vivre légère. C’était tout simple, il suffisait de s’en tenir à cela.
L’oubli. Oublier n’était pas aisé, mais si la toile d’un souvenir demeurait, il pouvait être relégué au statut d’information pour ne plus affecter celui qui le portait. On laissait les sédiments se poser dans le fond de l’étang, sans remuer la vase, et l’eau demeurait claire. C’était, en théorie, aussi simple que cela. Mais, même en théorie, cela demandait du temps : il suffisait ainsi d’en disposer.
Lucinde secoua doucement la tête. Non, ce n’était rien. Autant les bavardages intempestifs de certains l’incommodaient, autant celui-ci - qui dirait bientôt s’appeler William - ne l’incommodait pas. Même ses compliments sur son prénom, bien qu’inutiles, lui tirèrent un sourire.
Au hasard - quoique cette notion demeure fort relative -, elle interrogea l’intendant sur son embauche qui s’avéra fort récente.
— Des ennuis ?
Lucinde avait posé la question plus pour elle que pour son interlocuteur. A vrai dire, c’était à peine si elle s’était rendue compte de s’être interrogée à voix haute.
Re: [11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
William entendit la réponse de Lucinde en éprouvant de la tristesse. De la rancœur se cachait dan ses mots teintées d'une volonté de prendre sa revanche. Il garda un temps le silence pour bien réfléchir à ses idées avant de poursuivre la conversation.
"C'est une pensée qui me déprime pour ma part. Vivre en pensant à ceux qui nous ont fait souffrir... Personnellement, je préfère me détacher d'eux. Le passé est le passé et on se doit d'aller d'aller de l'avant. Même si c'est difficile ou douloureux. Se laisser hanter par ceux qui nous ont fait mal n'apporte que de la souffrance. C'est pourquoi nous devons apprendre à laisser partir nos fantômes."
Avait-il le droit de donner de pareils conseils alors que lui s'accrochait aux ombres de Rottenberg ? A ces souvenirs heureux de jeunesse, aux moments partagés avec la famille de son meilleur ami. Il devait s'écouter et laisser les fantômes s'éloigner'. Il fallait vivre dans le présent. Sans se soucier du passé acquis et des incertitudes.
William se décida à abandonner cette conversation morose pour se rappeler de la politesse oubliée en omettant de lui demander son prénom. Cela lui permit de lui adresser un compliment qui sembla lui plaire. Elle enchaîna en l'interrogeant à évoquer sa situation professionnelle et la raison de son changement d'employeur.
"Des ennuis, à vrai c'est un euphémisme. Avez-vous entendu du monstre de Rottenberg ? Il y a dix ans, un esclave a assassiné toute une famille ducale par le truchement d'un incendie et est ressorti, comme par miracle, sous les traits du jeune héritier, marqué par le traumatisme de la perte des siens. Sous ce nom, ce fou a acheté des quantités d'esclaves, comme lui, et les a torturé au sein du domaine qu'il occupait. Je servais là depuis ma naissance. Je me suis attaché à prendre soin comme je pouvais de ces malheureux. Puis en Septembre dernier, le baron a eu un conflit avec celui qu'il prenait pour le duc. Au point de livrer un duel. J'en ai profité pour le rencontrer et raconter enfin les horreurs qui ont sévi là-bas. La suite, vous la devinez."
Il la laissa éditer à ces informations et ajouta :
"Le baron possède un sens admirable de la justice."
"C'est une pensée qui me déprime pour ma part. Vivre en pensant à ceux qui nous ont fait souffrir... Personnellement, je préfère me détacher d'eux. Le passé est le passé et on se doit d'aller d'aller de l'avant. Même si c'est difficile ou douloureux. Se laisser hanter par ceux qui nous ont fait mal n'apporte que de la souffrance. C'est pourquoi nous devons apprendre à laisser partir nos fantômes."
Avait-il le droit de donner de pareils conseils alors que lui s'accrochait aux ombres de Rottenberg ? A ces souvenirs heureux de jeunesse, aux moments partagés avec la famille de son meilleur ami. Il devait s'écouter et laisser les fantômes s'éloigner'. Il fallait vivre dans le présent. Sans se soucier du passé acquis et des incertitudes.
William se décida à abandonner cette conversation morose pour se rappeler de la politesse oubliée en omettant de lui demander son prénom. Cela lui permit de lui adresser un compliment qui sembla lui plaire. Elle enchaîna en l'interrogeant à évoquer sa situation professionnelle et la raison de son changement d'employeur.
"Des ennuis, à vrai c'est un euphémisme. Avez-vous entendu du monstre de Rottenberg ? Il y a dix ans, un esclave a assassiné toute une famille ducale par le truchement d'un incendie et est ressorti, comme par miracle, sous les traits du jeune héritier, marqué par le traumatisme de la perte des siens. Sous ce nom, ce fou a acheté des quantités d'esclaves, comme lui, et les a torturé au sein du domaine qu'il occupait. Je servais là depuis ma naissance. Je me suis attaché à prendre soin comme je pouvais de ces malheureux. Puis en Septembre dernier, le baron a eu un conflit avec celui qu'il prenait pour le duc. Au point de livrer un duel. J'en ai profité pour le rencontrer et raconter enfin les horreurs qui ont sévi là-bas. La suite, vous la devinez."
Il la laissa éditer à ces informations et ajouta :
"Le baron possède un sens admirable de la justice."
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Re: [11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
Avancer. Toujours avancer. La plus grande victoire que l’on pouvait prendre sur ceux qui nous avait blessés étaient de les reléguer à l’indifférence dès lors qu’ils se trouvaient réduits à l’impuissance - c’était bien là la faille qui lui permettait l’exception à laquelle elle songeait. Se détacher de ses fantômes, c’était désapprendre une peur et une souffrance qui ne faisaient que blesser. Elle y était déjà parvenue une fois : tout ce qu’il fallait faire, c’était ne pas remuer la vase et garder l’eau claire.
Perdre tous ce qu’elle avait reconstruit, malheureusement, avait saccagé des années de cloisonnement. Ce n’était pas grave, cela passerait.
Pour vous. Pour ne garder de vous que ce vous comptiez pour moi, et nulle douleur, comme j’aurais souhaité que vous même le fassiez si la situation était inversée.
Elle acquesça en silence, laissant venir la suite de la conversation de l’échange des prénoms à l’évocation d’ennuis desquels elle s’enquit machinalement. A vrai dire, elle ne s’était pas attendue à une réponse, et certainement pas à celle-là…
Elle comprit, au cours des explications de William, qu’il savait donc de quoi il parlait quand il prononçait le mot fantômes. Ne point porter de marques ne voulait pas dire que l’âme n’avait pas été torturée, elle était bien placée pour le savoir. Oh, et l’orgueil de prétendre qu’elle aurait mieux fait ne l’effleura pas. Elle savait que ce qu’elle avait vécu pouvait, à certains égards, sembler négligeable. Rien que huit petites années. Et l’aide la plus considérable pour en sortir.
Ne te recroqueville pas comme un hérisson appeuré, tu es en sécurité, désormais.
— D’après ce que j’ai pu en voir, en tout cas, confirma Lucinde.
A vrai dire, elle ne tenait pas à s’éterniser dans une telle conversation. Elle avait déjà laissé beaucoup trop de pensées remonter, et c’était risqué en présence d’un tiers. Ses fantômes à elle étaient bien cadenassés, et une seule personne vivante était encore dans la confidence. La seule à laquelle la jeune femme aurait pu remettre son entière confiance.
Perdre tous ce qu’elle avait reconstruit, malheureusement, avait saccagé des années de cloisonnement. Ce n’était pas grave, cela passerait.
Pour vous. Pour ne garder de vous que ce vous comptiez pour moi, et nulle douleur, comme j’aurais souhaité que vous même le fassiez si la situation était inversée.
Elle acquesça en silence, laissant venir la suite de la conversation de l’échange des prénoms à l’évocation d’ennuis desquels elle s’enquit machinalement. A vrai dire, elle ne s’était pas attendue à une réponse, et certainement pas à celle-là…
Elle comprit, au cours des explications de William, qu’il savait donc de quoi il parlait quand il prononçait le mot fantômes. Ne point porter de marques ne voulait pas dire que l’âme n’avait pas été torturée, elle était bien placée pour le savoir. Oh, et l’orgueil de prétendre qu’elle aurait mieux fait ne l’effleura pas. Elle savait que ce qu’elle avait vécu pouvait, à certains égards, sembler négligeable. Rien que huit petites années. Et l’aide la plus considérable pour en sortir.
Ne te recroqueville pas comme un hérisson appeuré, tu es en sécurité, désormais.
— D’après ce que j’ai pu en voir, en tout cas, confirma Lucinde.
A vrai dire, elle ne tenait pas à s’éterniser dans une telle conversation. Elle avait déjà laissé beaucoup trop de pensées remonter, et c’était risqué en présence d’un tiers. Ses fantômes à elle étaient bien cadenassés, et une seule personne vivante était encore dans la confidence. La seule à laquelle la jeune femme aurait pu remettre son entière confiance.
Re: [11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
L'esprit de William s'assombrissait à revenir de nouveau sur les sinistres événements qui avaient cruellement marqué le domaine de Rottenberg. Il tourna la tête vers la ville et observa la course du soleil qui commençait à descendre. Ne s'étaient-ils pas trop attardés dans cette pièce à discuter du passé et de choses qui échappaient à leur emprise Il serait temps de reprendre la visite afin de guider au mieux Lucinde dans ses nouvelles fonctions. Il reprit de sa voix bienveillante :
"Nous devrions reprendre notre parcours. Il y a, je le crains, encore beaucoup à voir."
William la guida dans les couloirs pour atteindre un escalier en colimaçon qui menait à une autre partie du château. Ses pas se ralentirent. Cette partie pouvait être traitre Surtout à un certain endroit.
"Méfiez-vous cet escalier est traitre. Il arrive que certains employés ou esclaves, en portant des charges, s'y laissent prendre. Hier encore, une malheureuse s'est tordue la cheville. J'ai dû presque me quereller avec elle pour lui imposer deux jours de repos, le temps qu'elle se remette."
L'intendant descendit ainsi avec prudence et s'immobilisa au milieu pour pointer une marche brisée.
"Ici, c'est la partie la plus dangereuse. La procédure est en cours mais l'entrepreneur ne pourra pas venir changer la marcher avant la fin de l'hiver, quand les carrières, qui sont gelées en ce moment, pourront à nouveau l'approvisionner en pierres. Que voulez-vous ? Les objets ne se brisent jamais au bon moment !"
Le domestique enjamba avec prudence la fameuse marche et offrit son bras, en homme bien élevé, pour lui proposer de l'aide. Elle saurait sûrement se débrouiller. Mais savait-on jamais ?Il fallait mieux anticiper plutôt que de se retrouver avec un blessé.
"Une fois en bas, pousserons à l'étage des chambres. Pour la famille et les invités. Je vous montrerais ensuite un escalier plus sûr à emprunter pour nous rencontre aux communs. "
"Nous devrions reprendre notre parcours. Il y a, je le crains, encore beaucoup à voir."
William la guida dans les couloirs pour atteindre un escalier en colimaçon qui menait à une autre partie du château. Ses pas se ralentirent. Cette partie pouvait être traitre Surtout à un certain endroit.
"Méfiez-vous cet escalier est traitre. Il arrive que certains employés ou esclaves, en portant des charges, s'y laissent prendre. Hier encore, une malheureuse s'est tordue la cheville. J'ai dû presque me quereller avec elle pour lui imposer deux jours de repos, le temps qu'elle se remette."
L'intendant descendit ainsi avec prudence et s'immobilisa au milieu pour pointer une marche brisée.
"Ici, c'est la partie la plus dangereuse. La procédure est en cours mais l'entrepreneur ne pourra pas venir changer la marcher avant la fin de l'hiver, quand les carrières, qui sont gelées en ce moment, pourront à nouveau l'approvisionner en pierres. Que voulez-vous ? Les objets ne se brisent jamais au bon moment !"
Le domestique enjamba avec prudence la fameuse marche et offrit son bras, en homme bien élevé, pour lui proposer de l'aide. Elle saurait sûrement se débrouiller. Mais savait-on jamais ?Il fallait mieux anticiper plutôt que de se retrouver avec un blessé.
"Une fois en bas, pousserons à l'étage des chambres. Pour la famille et les invités. Je vous montrerais ensuite un escalier plus sûr à emprunter pour nous rencontre aux communs. "
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Re: [11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
On ne s’attarda pas beaucoup plus sur les déboires de William, et cela convenait très bien à l’ancienne sage femme. Pas qu’elle n’en ait absolument rien à cirer, seulement, cela ne la concernait pas et elle ne se sentait pas obligée de presser les gens de questions. Elle confirma lorsque son guide suggéra de poursuivre la visite, et le suivit.
Ils s’engagèrent dans un escalier. Piégeux. Noté. Elle le resitua par rapport au chemin qu’ils avaient parcouru et se prépara à s’en souvenir. Elle ne commenta pas sa remarque suivante, soucieuse de ne pas instiller l’hostilité alors même qu’elle trouvait ses mesures abusives. Enfin soit : son travail. Elle, elle venait seulement d’arriver, elle ne s’en mêlerait pas.
Elle acquiesça également lorsqu’il désigna une section comme la plus dangereuse. Zone piégeuse. Se méfier. Elle prendrait ses précautions.
— Que voulez-vous, c’est comme ça, soupira-t-elle lorsque l’intendant commenta le mauvais moment que les choses choisissaient pour se mettre hors d’usage sécurisé.
Elle aurait tout aussi bien pu ne rien répondre, d’ailleurs, et elle s’en serait tenue au silence si la relation n’avait pas été cordiale et qu’ils n’étaient pas censés apprendre à collaborer. Elle avait appris depuis longtemps que dans certains cas, parler pour ne rien dire avait également son utilité.
Encore une fois, il donna une indication qu’elle s’efforça de consigner. Elle ne répondit que d’un distrait “Bien.” en se concentrant toujours sur leur trajet.
Ils s’engagèrent dans un escalier. Piégeux. Noté. Elle le resitua par rapport au chemin qu’ils avaient parcouru et se prépara à s’en souvenir. Elle ne commenta pas sa remarque suivante, soucieuse de ne pas instiller l’hostilité alors même qu’elle trouvait ses mesures abusives. Enfin soit : son travail. Elle, elle venait seulement d’arriver, elle ne s’en mêlerait pas.
Elle acquiesça également lorsqu’il désigna une section comme la plus dangereuse. Zone piégeuse. Se méfier. Elle prendrait ses précautions.
— Que voulez-vous, c’est comme ça, soupira-t-elle lorsque l’intendant commenta le mauvais moment que les choses choisissaient pour se mettre hors d’usage sécurisé.
Elle aurait tout aussi bien pu ne rien répondre, d’ailleurs, et elle s’en serait tenue au silence si la relation n’avait pas été cordiale et qu’ils n’étaient pas censés apprendre à collaborer. Elle avait appris depuis longtemps que dans certains cas, parler pour ne rien dire avait également son utilité.
Encore une fois, il donna une indication qu’elle s’efforça de consigner. Elle ne répondit que d’un distrait “Bien.” en se concentrant toujours sur leur trajet.
Re: [11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
William prenait bien garde en descendant cet escalier traite et le signala surtout à Lucinde afin que celui-ci se rappelle de se montrer prudente. Il s'immobilisa à son commentaire et esquissa un sourire.
"C'est bien vrai cela. Il faut être philosophe et accepter les désagréments tels qu'ils se présentent. Se plaindre ou prétendre qu'ils n'existent pas serait ridicule."
Il reprit le chemin. une fois en bas de l'escalier s'enchainaient les couloirs des chambres. L'intendant montra d'abor le dortoir des employés, suivi de celui des esclaves, puis passa à la partie plus nobles, là où dormaient les invités et membres de la maisonnée. Il précisa quelles pièces servaient à accueillir un hôte avant de montrer les chambre des deux fils et de sa fille Lavinia.
"Le baron a quatre enfants. Ses deux fils sont en voyage de ce que je sais. Sa fille benjamine est nonne. Nous ne la rencontrerons doc jamais. En revanche, madame Lavinia de Kergemont, l'aînée, se trouve présente au domaine. C'est une personne pour le moins sensible. Il est préférable de lui parler avec calme, sans la brusquer, et qui doute beaucoup d'elle-même."
William jugea bon d'apporter ces précisions par crante que lors d'une rencontre Lavinia n'interprète pas mal une des paroles de la comptable. C'était une excellente personne, pour laquelle il éprouvait beaucoup de respect, mais il la savait fragile et redoutait que le moindre petit incident puisse la faire rechuter.
"Nous avons ensuite à présent la chambre du baron. Je me demande cependant s'il y dort souvent. Il passe bien plus de temps dans son bureau au détriment de sa santé."
Il n'était sûrement pas le mieux placé pour cette remarque. Néanmoins, lui essayait de se mettre au lit, seulement ses cauchemars l réveillaient et l'empêchaient de se rendormir.
La visite se poursuivit en descendant l'escalier principal qui les ramenait au hall d'entrée. William se tourna vers Lucinde.
"Sur l'aile droite, là-bas, vous avez accès aux cuisines et à la buanderie. A présent, souhaiteriez-vous sortir pour découvrir la cour et la ferme du domaine ?"
"C'est bien vrai cela. Il faut être philosophe et accepter les désagréments tels qu'ils se présentent. Se plaindre ou prétendre qu'ils n'existent pas serait ridicule."
Il reprit le chemin. une fois en bas de l'escalier s'enchainaient les couloirs des chambres. L'intendant montra d'abor le dortoir des employés, suivi de celui des esclaves, puis passa à la partie plus nobles, là où dormaient les invités et membres de la maisonnée. Il précisa quelles pièces servaient à accueillir un hôte avant de montrer les chambre des deux fils et de sa fille Lavinia.
"Le baron a quatre enfants. Ses deux fils sont en voyage de ce que je sais. Sa fille benjamine est nonne. Nous ne la rencontrerons doc jamais. En revanche, madame Lavinia de Kergemont, l'aînée, se trouve présente au domaine. C'est une personne pour le moins sensible. Il est préférable de lui parler avec calme, sans la brusquer, et qui doute beaucoup d'elle-même."
William jugea bon d'apporter ces précisions par crante que lors d'une rencontre Lavinia n'interprète pas mal une des paroles de la comptable. C'était une excellente personne, pour laquelle il éprouvait beaucoup de respect, mais il la savait fragile et redoutait que le moindre petit incident puisse la faire rechuter.
"Nous avons ensuite à présent la chambre du baron. Je me demande cependant s'il y dort souvent. Il passe bien plus de temps dans son bureau au détriment de sa santé."
Il n'était sûrement pas le mieux placé pour cette remarque. Néanmoins, lui essayait de se mettre au lit, seulement ses cauchemars l réveillaient et l'empêchaient de se rendormir.
La visite se poursuivit en descendant l'escalier principal qui les ramenait au hall d'entrée. William se tourna vers Lucinde.
"Sur l'aile droite, là-bas, vous avez accès aux cuisines et à la buanderie. A présent, souhaiteriez-vous sortir pour découvrir la cour et la ferme du domaine ?"
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Re: [11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
Les désagréments existaient, il fallait composer avec. Se plaindre, ça n’avait jamais été son genre. Et pour qui y croyait, quand en s’en accomodait assez bien, ce n’était pas beaucoup plus handicapant que s’ils n’avaient pas existé. Son sens de l’orientation médiocre, par exemple, ne la gênerait bientôt plus dans ce château pourvu qu’elle s’efforce de reconnaître son chemin. Elle se concentrait donc toujours sur sa mémorisation qui, elle le savait pourtant, devrait être retravaillée dans les jours à venir pour que le plan s’en imprime dans son esprit.
William évoqua la progéniture de leur employeur. Bien, il était vrai que tout renseignement était bon à prendre. Fils absents, fille en religion et…
— Oui, tout à fait. A vrai dire, j’ai déjà eu l’occasion de rencontrer Madame de Kergemont, et j’ai pu le constater.
Et sensible, c’était le moins qu’on pouvait en dire. Quant aux circonstances et à son évanouissement, eh bien… Il n’était pas levé le jour ou elle se mettrait à cancaner, bien merci, elle ne s’ennuyait pas assez pour cela. L’important étant qu’Eldred n’ait finalement pas trop abîmé ce cher Thierry, quoi que l’assomer eut pu être bénéfique pour tout le monde. Aaaah, cette journée !
— Je ferai attention, le rassura-t-elle.
Parce qu’après tout, au delà du fait qu’enfoncer gratuitement une personne en difficulté ne soit pas dans ses habitudes - quand la cible s’appelait Thierry, ce n’était pas gratuit -, causer du tort à la fille de son employeur ne pouvait rien apporter de positif.
Et puisqu’on parlait du loup, il fallait qu’on en arrive à ses appartements. Soit, cette information n’aurait sans doute pas d’utilité directe, comem beaucoup, mais tout était toujours bon à savoir… Quant à ne pas dormir… Il fallait dire qu’avec son ancienne profession, elle avait parfois des horaires délicats, mais faire l’impasse sur le sommeil était un grave erreur, qui entravait grandement la productivité sur le long terme… et quelle que soit l’ampleur de sa tâche, il y avait certainement moyen d’optimiser son emploi du temps et ce qu’il déléguait pour éviter de précipiter sa mort à petit feu.
Elle acquiesça, sans plus commenter son attitude : cela ne faisait pas partie de ses attributions. Pour sa part, elle était confiante : les tourments s’effaceraient bientôt de ses nuits, il suffisait de ne plus y penser. Oui, il suffisait ne ne plus y penser et tout rentrerait dans l’ordre. Temps et résistance.
Lucinde nota la situation des lieux suivants et prouva qu’elle suivait d’un bref “D’accord”. Il proposa de passer à la suite, ce à quoi elle acquiesça encore.
— Je vous suis, assura-t-elle.
William évoqua la progéniture de leur employeur. Bien, il était vrai que tout renseignement était bon à prendre. Fils absents, fille en religion et…
— Oui, tout à fait. A vrai dire, j’ai déjà eu l’occasion de rencontrer Madame de Kergemont, et j’ai pu le constater.
Et sensible, c’était le moins qu’on pouvait en dire. Quant aux circonstances et à son évanouissement, eh bien… Il n’était pas levé le jour ou elle se mettrait à cancaner, bien merci, elle ne s’ennuyait pas assez pour cela. L’important étant qu’Eldred n’ait finalement pas trop abîmé ce cher Thierry, quoi que l’assomer eut pu être bénéfique pour tout le monde. Aaaah, cette journée !
— Je ferai attention, le rassura-t-elle.
Parce qu’après tout, au delà du fait qu’enfoncer gratuitement une personne en difficulté ne soit pas dans ses habitudes - quand la cible s’appelait Thierry, ce n’était pas gratuit -, causer du tort à la fille de son employeur ne pouvait rien apporter de positif.
Et puisqu’on parlait du loup, il fallait qu’on en arrive à ses appartements. Soit, cette information n’aurait sans doute pas d’utilité directe, comem beaucoup, mais tout était toujours bon à savoir… Quant à ne pas dormir… Il fallait dire qu’avec son ancienne profession, elle avait parfois des horaires délicats, mais faire l’impasse sur le sommeil était un grave erreur, qui entravait grandement la productivité sur le long terme… et quelle que soit l’ampleur de sa tâche, il y avait certainement moyen d’optimiser son emploi du temps et ce qu’il déléguait pour éviter de précipiter sa mort à petit feu.
Elle acquiesça, sans plus commenter son attitude : cela ne faisait pas partie de ses attributions. Pour sa part, elle était confiante : les tourments s’effaceraient bientôt de ses nuits, il suffisait de ne plus y penser. Oui, il suffisait ne ne plus y penser et tout rentrerait dans l’ordre. Temps et résistance.
Lucinde nota la situation des lieux suivants et prouva qu’elle suivait d’un bref “D’accord”. Il proposa de passer à la suite, ce à quoi elle acquiesça encore.
— Je vous suis, assura-t-elle.
Re: [11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
Tout en explorant l'étage des chambres, William fournissait les explications essentielles à Lucinde sur la famille de son employeur. Cela serait sûrement utile un jour ou l'autre. Les fils reviendraient sûrement dans un avenir plus ou moins proche. L'aîné, en particulier, se devait de reprendre la succession de son père. L'intendant l'imaginait par ailleurs comme le prolongement naturel de Dyonis, en plus jeune, bien sûr, mais animé de la même flamme de justice et du même désir de bien faire les choses, soucieux de préserver l'intégrité des plus faibles. Comment pourrait-il être autrement ? Un homme tel que le baron ne pouvait avoir échoué à faire de ses enfants des gens biens.
Ils descendirent de l'étage et revinrent dans le hall. Après quelques indications sur les parties réservés aux communs, pour la préparation des repas ou du blanchiment du linge. Lucinde intégra là aussi bien les informations et William l'invita à sortir dans la cour pour une visite extérieur. En l'emmenant à la porte arrière, il fit un détour vers une réserve et tendit à la jeune femme un long manteau chaud et une écharpe.
"Couvrez-vous. En cette saison, les refroidissements sont traites."
Il s'équipa de même.
En cette saison, la cour offrait peu d'activité. William, soucieux de préserver les esclaves, les avait redirigé vers les travaux d'intérieur. Seul Eldred s'obstinait à faire de la résistance t lui rappelait, légèrement moqueur, que les chevaux et amener le bois dans les cheminées n'allaient pas s'effectuer seuls. L'intendant lui réclamait alors de sortir avec un manteau mais il refusait de suivre son conseil. Certes, les températures de Zarkos l'avaient habitué à pire mais qui savait quelles maladies il pourrait pourtant contracter ? Mieux valait ne pas prendre le risque.
D'un pas rapide, William montra à Lucinde montra les écuries, les ateliers et autres lieux de travail. Il marcha ensuite vers un petit portail qui donnait vers l'arrière du domaine.
"De l'autre côté, c'est la ferme. Elle nous apporte le lait, le fromage, le pain et quelques légumes que nous mangeons ici.
Une brise fraiche s'abattit et le fit frissonner.
"Nous devrions rentrer à présent. Que diriez-vous d'une tasse de chocolat ?"
Ils descendirent de l'étage et revinrent dans le hall. Après quelques indications sur les parties réservés aux communs, pour la préparation des repas ou du blanchiment du linge. Lucinde intégra là aussi bien les informations et William l'invita à sortir dans la cour pour une visite extérieur. En l'emmenant à la porte arrière, il fit un détour vers une réserve et tendit à la jeune femme un long manteau chaud et une écharpe.
"Couvrez-vous. En cette saison, les refroidissements sont traites."
Il s'équipa de même.
En cette saison, la cour offrait peu d'activité. William, soucieux de préserver les esclaves, les avait redirigé vers les travaux d'intérieur. Seul Eldred s'obstinait à faire de la résistance t lui rappelait, légèrement moqueur, que les chevaux et amener le bois dans les cheminées n'allaient pas s'effectuer seuls. L'intendant lui réclamait alors de sortir avec un manteau mais il refusait de suivre son conseil. Certes, les températures de Zarkos l'avaient habitué à pire mais qui savait quelles maladies il pourrait pourtant contracter ? Mieux valait ne pas prendre le risque.
D'un pas rapide, William montra à Lucinde montra les écuries, les ateliers et autres lieux de travail. Il marcha ensuite vers un petit portail qui donnait vers l'arrière du domaine.
"De l'autre côté, c'est la ferme. Elle nous apporte le lait, le fromage, le pain et quelques légumes que nous mangeons ici.
Une brise fraiche s'abattit et le fit frissonner.
"Nous devrions rentrer à présent. Que diriez-vous d'une tasse de chocolat ?"
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Re: [11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
La visite reprit bientôt, William lui montrant les successivement les lieux-clefs puis, une fois enfilé un manteau chaud, l’extérieur, qu’elle repéra consciencieusement. Tout cela n’était pas tant de son ressort, mais tout renseignement pouvait se réveler utile.
L’intendant semblait inquiété par le froid, pas elle. Le froid n’était qu’une information, tout comme la douleur. Une information physique, certes, mais une simple information dont on faisait facilement abstraction et que l’on exploitait aisément pour préserver une certaine sécurité. Froid - relativement modérément - danger limité. Cela s’arrêtait là.
Une fois leur tour manifestement terminé, William proposa de rentrer et.. Lucinde cilla. Une tasse de chocolat ?! Et… mais c’était qu’il semblait sérieux, en plus. Se rappelait-il bien qu’elle venait d’être employée ici et non invitée ? Passée cette légère surprise, elle se reprit rapidement, déclinant d’un hochement de tête : elle aimait autant ne pas abuser. Elle jeta un oeil à ses mains. Rouges. Mouvements légèrement entravés.
— Rentrer, oui, fit-elle tout de même.
L’intendant semblait inquiété par le froid, pas elle. Le froid n’était qu’une information, tout comme la douleur. Une information physique, certes, mais une simple information dont on faisait facilement abstraction et que l’on exploitait aisément pour préserver une certaine sécurité. Froid - relativement modérément - danger limité. Cela s’arrêtait là.
Une fois leur tour manifestement terminé, William proposa de rentrer et.. Lucinde cilla. Une tasse de chocolat ?! Et… mais c’était qu’il semblait sérieux, en plus. Se rappelait-il bien qu’elle venait d’être employée ici et non invitée ? Passée cette légère surprise, elle se reprit rapidement, déclinant d’un hochement de tête : elle aimait autant ne pas abuser. Elle jeta un oeil à ses mains. Rouges. Mouvements légèrement entravés.
— Rentrer, oui, fit-elle tout de même.
Re: [11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
William ne remarqua pas l'expression de surprise de Lucine. Ou plutôt il la mit sur le compte de la découverte du château. Le château se révélait si incroyable que sa visite ne pouvait qu'impression et laisser sans voix. Il lui adressa un sourire bienveillant puis l'invitant à entrer avant de lui indiquer la direction des cuisines, où ils pourraient prendre cette délicieuse tasse qui combattrait les effets néfastes du froid. En passant, il se débarrassa de son manteau, inutile de retour à l'intérieur.
Une fois dans la cuisine, il esquissa un sourire d'apercevoir tout le monde qui travaillait à son poste dans la bonne humeur. Un commis faisait une plaisanterie à une esclave qui dépeçait un lapin. L'intendant fronça cependant les sourcils en découvrant une femme qui tenait la broche devant la cheminée et il s'empressa de la rejoindre.
"Berthe ! Que faites-vous là ? Avec votre cheville, je vous ait demandé d'éplucher, assise, les légumes ! Votre santé ! Y pensez-vous ?"
"Mais.. Je n'ai plus mal, monsieur !"
"Une cheville foulée a besoin d'un minimum d'une semaine de repos. Suffit. Allez vous occupez des légumes. Thibaut, prenez sa place !"
Les ordres ne furent pas discutés et la jeune femme alla s'installa à une table pendant qu'un garçon d'une vingtaine d'année vint tourner la broche. William se soulage de ce juste retour des choses et observa les attributions de chacun. Rien d'autre ne clochait. Il revint vers Lucinde en se tournant vers une jeune esclave qui venait de terminer sa derrière tâche.
"Mireille, pouvez-nous préparez deux chocolats, je vous prie ? Nous revenons d'une inspection de la cour et il nous faut reprendre des forces !"
Il se tourna vers Lucinde et la présenta à tous.
"Je vous prie de faire bon accueil, tout le monde, à notre toute novelle comptable, madame Lucinde Tiéran; Mais je sui certain que vous saurez tous l'apprécier et elle deviendra vite une excellente amie pour chacun."
William revint vers Lucinde et reprit.
"Si nous buvions ce chocolat parmi les employés de la cuisine ? je trouve cela toujours apaisant de partager un moment ave eux et d'entendre leurs éventuelles remarques."
Une fois dans la cuisine, il esquissa un sourire d'apercevoir tout le monde qui travaillait à son poste dans la bonne humeur. Un commis faisait une plaisanterie à une esclave qui dépeçait un lapin. L'intendant fronça cependant les sourcils en découvrant une femme qui tenait la broche devant la cheminée et il s'empressa de la rejoindre.
"Berthe ! Que faites-vous là ? Avec votre cheville, je vous ait demandé d'éplucher, assise, les légumes ! Votre santé ! Y pensez-vous ?"
"Mais.. Je n'ai plus mal, monsieur !"
"Une cheville foulée a besoin d'un minimum d'une semaine de repos. Suffit. Allez vous occupez des légumes. Thibaut, prenez sa place !"
Les ordres ne furent pas discutés et la jeune femme alla s'installa à une table pendant qu'un garçon d'une vingtaine d'année vint tourner la broche. William se soulage de ce juste retour des choses et observa les attributions de chacun. Rien d'autre ne clochait. Il revint vers Lucinde en se tournant vers une jeune esclave qui venait de terminer sa derrière tâche.
"Mireille, pouvez-nous préparez deux chocolats, je vous prie ? Nous revenons d'une inspection de la cour et il nous faut reprendre des forces !"
Il se tourna vers Lucinde et la présenta à tous.
"Je vous prie de faire bon accueil, tout le monde, à notre toute novelle comptable, madame Lucinde Tiéran; Mais je sui certain que vous saurez tous l'apprécier et elle deviendra vite une excellente amie pour chacun."
William revint vers Lucinde et reprit.
"Si nous buvions ce chocolat parmi les employés de la cuisine ? je trouve cela toujours apaisant de partager un moment ave eux et d'entendre leurs éventuelles remarques."
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Re: [11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
On rentra donc, et une fois les cuisines atteintes, Lucinde put encore voir l’étendue de l’attention que William portait au personnel. Si on lui avait demandé son avis : il en faisait trop, et c’était le meilleur moyen pour que ses subordonées finisse par abuser de sa sensibilité. Et on finissait par se faire une petite entaille dans le doigt juste pour voir sa charge de travail allégée, c’était ça ? On ne semblait pas tant mettre l’accent sur la productivité, mais soit, si le comptes tenaient. Mieux valait prendre du recul avant d’émettre un jugement quel qu’il soit.
Lucinde n’avait pas vraiment fait attention à la commande passée par son nouveau collègue. Sinon, elle l’aurait repris, car elle aimait autant éviter ce genre de caprices. William la présenta aux autres. Beaucoup de nouvelles têtes, mais c’était toujours plus aisé de se les rappeler que de s’orienter. En revanche, la grande amitié, elle laissait cela sous réserve… A bien y penser, même si nouer le contact n’était pas forcément compliqué pour elle, il n’y avait qu’une personne qu’elle avait réellement considérée comme un ami. Gontran Geaidri. Feu son mari. C’était bien utile d’avoir un soldat à la maison s’il n’avait pas été capable de protéger leurs filles…
Elle accepta néanmoins ce petit échange, apprenant le nom de chacun, tout en se remémorant le chemin qu’ils avaient parcouru jusqu’à la proposition suivante
Lucinde fronça les sourcils. Oui, sauf que… non. D’abord, cela n’avait aucun professionalisme - ils travailleraient plus facilement sans les avoir dans les pieds - et ensuite, cette histoire de chocolat la laissait toujours aussi sceptique. Elle en avait déjà goûté à l’époque de Coutrenielle. Être la petite protégée de Madame avait certains avantages. Toutefois, ici, c’était différent, et elle aimait autant éviter… mais puisque c’était manifestement déjà prêt et qu’il eut été bête de gâcher, elle se contenta d’acquiescer.
— Bien sûr. Quel genre de remarques ?
Lucinde n’avait pas vraiment fait attention à la commande passée par son nouveau collègue. Sinon, elle l’aurait repris, car elle aimait autant éviter ce genre de caprices. William la présenta aux autres. Beaucoup de nouvelles têtes, mais c’était toujours plus aisé de se les rappeler que de s’orienter. En revanche, la grande amitié, elle laissait cela sous réserve… A bien y penser, même si nouer le contact n’était pas forcément compliqué pour elle, il n’y avait qu’une personne qu’elle avait réellement considérée comme un ami. Gontran Geaidri. Feu son mari. C’était bien utile d’avoir un soldat à la maison s’il n’avait pas été capable de protéger leurs filles…
Elle accepta néanmoins ce petit échange, apprenant le nom de chacun, tout en se remémorant le chemin qu’ils avaient parcouru jusqu’à la proposition suivante
Lucinde fronça les sourcils. Oui, sauf que… non. D’abord, cela n’avait aucun professionalisme - ils travailleraient plus facilement sans les avoir dans les pieds - et ensuite, cette histoire de chocolat la laissait toujours aussi sceptique. Elle en avait déjà goûté à l’époque de Coutrenielle. Être la petite protégée de Madame avait certains avantages. Toutefois, ici, c’était différent, et elle aimait autant éviter… mais puisque c’était manifestement déjà prêt et qu’il eut été bête de gâcher, elle se contenta d’acquiescer.
— Bien sûr. Quel genre de remarques ?
Re: [11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
La cuisine tournait correctement et les employés sous ses ordres semblaient heureux, satisfaits de leur sort. William se détendait, soulagé de se conformer aux devoirs qui l'incombaient. Il proposa ainsi à Lucinde de s'installer à l'une des tables et tira avec galanterie une chaise pour la nouvelle comptable avant de s'asseoir à son tour. Elle l'interrogea alors sur le genre de remarques que le personnel lui rapportait.
"De toutes sortes. Parfois sur un souci au château, parfois quelque chose sur leur vie personne. J'essaie de me montrer le plus à l'écoute que possible et, si cela s'avère possible, de leur prêter main forte."
Un commis les interrompit à ct instant et s'exclama :
"Ce qu'il dit pas, m'sieur William, c'st qu'il nous aide personnellement ! Le mois dernier, il a payé de ses propres deniers les remèdes pour ma mère qui était malade ! J'avais pourtant rien demandé, m'dame ! C'est juste des gens ici qui ont bavardé de ça et m'sieur en l'entendant est venu me demander des précisions. Puis, il a été chercher un médecin pour ma mère !"
William rosit de ses éloges.
"Allons, Clément, je me dois de vous rappeler que ce n'est guère poli d'interrompre une conversation entre deux personnes."
"Ouais, mais si je le faisiez pas, m'sieur, vous auriez rien dit !"
L'intendant se tourna vers Lucinde, gêné.
"Il exagère beaucoup. Je ne fais pas tant que cela."
Sur cet intermède, une aide-cuisinière leur apporta les tasses de chocolat chaud.
"Oh, à votre santé, Lucinde ! Et bienvenue au château !"
"De toutes sortes. Parfois sur un souci au château, parfois quelque chose sur leur vie personne. J'essaie de me montrer le plus à l'écoute que possible et, si cela s'avère possible, de leur prêter main forte."
Un commis les interrompit à ct instant et s'exclama :
"Ce qu'il dit pas, m'sieur William, c'st qu'il nous aide personnellement ! Le mois dernier, il a payé de ses propres deniers les remèdes pour ma mère qui était malade ! J'avais pourtant rien demandé, m'dame ! C'est juste des gens ici qui ont bavardé de ça et m'sieur en l'entendant est venu me demander des précisions. Puis, il a été chercher un médecin pour ma mère !"
William rosit de ses éloges.
"Allons, Clément, je me dois de vous rappeler que ce n'est guère poli d'interrompre une conversation entre deux personnes."
"Ouais, mais si je le faisiez pas, m'sieur, vous auriez rien dit !"
L'intendant se tourna vers Lucinde, gêné.
"Il exagère beaucoup. Je ne fais pas tant que cela."
Sur cet intermède, une aide-cuisinière leur apporta les tasses de chocolat chaud.
"Oh, à votre santé, Lucinde ! Et bienvenue au château !"
William Wagner- Domestique
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Re: [11 janvier 1598, soir] Bienvenue, Madame Tiéran
Donc, ce qu’il y avait à comprendre, c’était que William était une véritable maman poule avec tout son personnel. Pourquoi pas, après tout c’était son temps. Après, quand on voyait où il menait de consacrer sa vie aux autres… Son cas personnel se discutait certes, mais celui d’Aniète ? Non, vraiment, c’était peut-être puéril mais Lucinde ne parvenait plus à se détacher de l’idée que les bons sentiments ne menaient nulle part. Ou du moins à rien d’enviable.
Alors le bon côté, c’était que le sieur Wagner semblait effectivement être apprécié - et quelque part, il était vrai qu’après le gus dont on l’avait débarrassé ce matin, il était sacrément de bonne compagnie. Le mauvais, c’était qu’en se laissant entrainer dans ces pentes là, on finissait trop bonne poire.
Lucinde écouta avec intention l’intervention du commis, sans rien laisser paraître de ses réflexions. Voilà, c’était exactement le genre de comportement qui finissait en famille égorgée. Oh, c’était tout à son honneur, bien sûr, et manifestement l’autre homme ne se montrait pas trop ingrat, mais à sa place elle se serait montrée plus prudente. En revanche, pas forcément moins à cheval sur les manières.
— Et modeste, qui plus est ! commenta-t-elle aux justification du dénommé Clément.
Et gêné. Eh bien ! Enfin, cela, en revanche, elle le comprenait : elle ne raffolait pas non plus des éloges, le travail bien fait la contentait. Elle acquiesça tout comme si elle le croyait avec un regard complice au cuisinier. Tout à fait, il n’en faisait pas tant, bien sûr, c’était évident, elle le voyait bien, n’était-il pas ?
— Je comprends, se contenta-t-elle de répondre, sans en rajouter. S’il fuyait les flatteries, elle avait mieux à faire que de l’en accabler.
Lorsque la fameuse tasse - puisqu’il le fallait - arriva, elle trinqua avec l’intendant :
— Oh, mais à la vôtre ! Et merci pour cette visite.
Qui, il fallait le reconnaître, n’avait pas été de trop.
Alors le bon côté, c’était que le sieur Wagner semblait effectivement être apprécié - et quelque part, il était vrai qu’après le gus dont on l’avait débarrassé ce matin, il était sacrément de bonne compagnie. Le mauvais, c’était qu’en se laissant entrainer dans ces pentes là, on finissait trop bonne poire.
Lucinde écouta avec intention l’intervention du commis, sans rien laisser paraître de ses réflexions. Voilà, c’était exactement le genre de comportement qui finissait en famille égorgée. Oh, c’était tout à son honneur, bien sûr, et manifestement l’autre homme ne se montrait pas trop ingrat, mais à sa place elle se serait montrée plus prudente. En revanche, pas forcément moins à cheval sur les manières.
— Et modeste, qui plus est ! commenta-t-elle aux justification du dénommé Clément.
Et gêné. Eh bien ! Enfin, cela, en revanche, elle le comprenait : elle ne raffolait pas non plus des éloges, le travail bien fait la contentait. Elle acquiesça tout comme si elle le croyait avec un regard complice au cuisinier. Tout à fait, il n’en faisait pas tant, bien sûr, c’était évident, elle le voyait bien, n’était-il pas ?
— Je comprends, se contenta-t-elle de répondre, sans en rajouter. S’il fuyait les flatteries, elle avait mieux à faire que de l’en accabler.
Lorsque la fameuse tasse - puisqu’il le fallait - arriva, elle trinqua avec l’intendant :
— Oh, mais à la vôtre ! Et merci pour cette visite.
Qui, il fallait le reconnaître, n’avait pas été de trop.
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