[6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
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Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
-- Oh, génial ! (Il sourit de toutes ses dents à la bonne nouvelle du réveil du malade et entre, offrant au passage de copieuses caresses à Crépuscule.)
Il salue Alexandre d'un petit sourire, approchant de son lit devant lequel se tient également Claire. Dieu merci, il est de nouveau conscient. Mais suant de tout son corps.
-- 'Va falloir r'tirer peu à peu toutes les couches de chaleur non ? 'Sagirait pas qu'après l'froid, tu prennes un coup d'chaud...
Il salue Alexandre d'un petit sourire, approchant de son lit devant lequel se tient également Claire. Dieu merci, il est de nouveau conscient. Mais suant de tout son corps.
-- 'Va falloir r'tirer peu à peu toutes les couches de chaleur non ? 'Sagirait pas qu'après l'froid, tu prennes un coup d'chaud...
Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
Alexandre écoutait, confus, le récit, de la jeune fille en ayant du mal à les intégrer dans son esprit. Le père Thierry... Le père Thierry l'avait ramené à l'église ? Le père Thierry ? Cet homme vulgaire, amoral, dont les passe-temps se résumaient à visiter les tavernes et les bordels à la recherche de filles à sauter ? Il se rappela leur dernier échange à cette taverne quand il essayait... Il n'y avait pas moyen pour que cet homme impitoyable lui témoigne le moindre geste de sympathie.
"Le père Thierry ? Le père Thierry.. Tu te trompes ! C'est..."
L'énervement qui le saisissait lui rendait quelque force même si sa voix restait faible.
"Un pervers, un égoïste, un lâche.. Il ne fera rien.. rien qui soit pas à son avantage."
Brusquement, une vision lui vint dans laquelle il aperçut justement le père Thierry se tenant droit sur l'estrade, à moins d'un mètre de lui, sa main posé sur l'épaule. Alexandre secoua nerveusement la tête alors que son corps se remit à trembler.
"Non... Non... impossible !"
Pris dans la terreur que lui inspirait le souvenir qui remettait ses certitudes en question, le garçon 'entendit plus rien autour de lui
"Le père Thierry ? Le père Thierry.. Tu te trompes ! C'est..."
L'énervement qui le saisissait lui rendait quelque force même si sa voix restait faible.
"Un pervers, un égoïste, un lâche.. Il ne fera rien.. rien qui soit pas à son avantage."
Brusquement, une vision lui vint dans laquelle il aperçut justement le père Thierry se tenant droit sur l'estrade, à moins d'un mètre de lui, sa main posé sur l'épaule. Alexandre secoua nerveusement la tête alors que son corps se remit à trembler.
"Non... Non... impossible !"
Pris dans la terreur que lui inspirait le souvenir qui remettait ses certitudes en question, le garçon 'entendit plus rien autour de lui
Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
Tristan écouta, désolé, les effusions paniquées du jeune homme encore saisi par la fièvre et la terreur. Il tenta de le rassurer et de parler objectivement :
-- Oui, l'Père Thierry est lâche et méprisable sur beaucoup d'choses. Le sexe. Les hérésies. Le harcèlement des femmes. Une fois, il a même insulté mon ami à cause de son physique disgracieux... avant de lui faire compliment et de le donner en exemple de bonne soumission à l'ordre du monde. Bref... Un homme qu'est plein d'paradoxes. Mais j'tassure : c'est bien lui qui t'a veillé pendant tout l'supplice, et qui t'a ramené là.
Délicatement, il commença à retirer quelques compresses trop chaudes, qui ne feraient qu'entretenir la fièvre à présent. Il ôta aussi une première couverture. La température du corps du malade devant redescendre.
-- Oui, l'Père Thierry est lâche et méprisable sur beaucoup d'choses. Le sexe. Les hérésies. Le harcèlement des femmes. Une fois, il a même insulté mon ami à cause de son physique disgracieux... avant de lui faire compliment et de le donner en exemple de bonne soumission à l'ordre du monde. Bref... Un homme qu'est plein d'paradoxes. Mais j'tassure : c'est bien lui qui t'a veillé pendant tout l'supplice, et qui t'a ramené là.
Délicatement, il commença à retirer quelques compresses trop chaudes, qui ne feraient qu'entretenir la fièvre à présent. Il ôta aussi une première couverture. La température du corps du malade devant redescendre.
Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
Claire hocha la tête, pensant comme Tristan. Mais lorsqu'elle entendit Alexandre s'énerver, elle recula un peu.
- Vr... vraiment ? Mais pourtant il a été si gentil avec moi. Et Tristan a raison, il t'a bien ramené ici.
Elle préféra laisser Tristan faire, car il semblait mieux savoir qu'elle. Claire resta mutique, songeant aux paroles des jeunes hommes. La père Thierry était vraiment si méprisable ?
- Vr... vraiment ? Mais pourtant il a été si gentil avec moi. Et Tristan a raison, il t'a bien ramené ici.
Elle préféra laisser Tristan faire, car il semblait mieux savoir qu'elle. Claire resta mutique, songeant aux paroles des jeunes hommes. La père Thierry était vraiment si méprisable ?
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Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
Au milieu de son agitation, Alexandre reconnut la voix de son ami Tristan qui tentait de l'apaiser. Il reconnaissait à quel point le père Thierry était un homme horrible avant.. Le jeune homme eut un choc. Il certifiait que ce prêtre aurait réellement passé la nuit à le veiller pendant le supplice avant de le ramener à son église. Sa tête se secoua nerveusement. Impossible. impossible. Pourtant, les images qui lui revenaient, le témoignage de Tristan...
"Comment... Il est si.. Il devrait me détester.. je..."
A ce moment, les paroles du prêtre prononcées à l'auberge flottèrent à son esprit. Il disait surveiller son développement. Il louait son courage et sa volonté. A cette époque, Alexandre avait cru à une moquerie ironique perfide. A moins.. De l'admiration ? Il secoua encore la tête. Impossible. Un autre souvenir lui revenait : la mine intriguée de Tristan qui fixait le visage du père Thierry puis le sien, comme s'il avait vu quelque chose d'extraordinaire. Il y a avait quelque chose de logique et pourtant d'incohérent là-dedans. La réponse semblait proche mais lui échappait.
"Il..."
Confus, le jeune homme se remettait à haleter, perdant nouveau peu à peu pied avec la réalité.
"Comment... Il est si.. Il devrait me détester.. je..."
A ce moment, les paroles du prêtre prononcées à l'auberge flottèrent à son esprit. Il disait surveiller son développement. Il louait son courage et sa volonté. A cette époque, Alexandre avait cru à une moquerie ironique perfide. A moins.. De l'admiration ? Il secoua encore la tête. Impossible. Un autre souvenir lui revenait : la mine intriguée de Tristan qui fixait le visage du père Thierry puis le sien, comme s'il avait vu quelque chose d'extraordinaire. Il y a avait quelque chose de logique et pourtant d'incohérent là-dedans. La réponse semblait proche mais lui échappait.
"Il..."
Confus, le jeune homme se remettait à haleter, perdant nouveau peu à peu pied avec la réalité.
Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
Claire-Marie sentit la respiration d'Alexandre s’accélérer. Elle crut une rechute.
- Alexandre... est-ce que tu vas bien ? Tu as besoin de quelque chose ?
- Alexandre... est-ce que tu vas bien ? Tu as besoin de quelque chose ?
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Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
Tristan savait pertinemment la vraie raison de ce souci qu'avait Thierry envers le jeune infirme. Il l'avait lu dans ses yeux, et sur leurs visages à tous les deux. Mais il se tut. Ce n'était sans doute pas le moment. Ni à lui de le dire. Ce serait indiscret et déplacé de sa part. Il se contenta d'écouter Alexandre avec attention et bienveillance. Puis il se tourna vers Claire, un peu inquiet :
-- On t'a laissée sortir ? T'as... la permission d'quelle heure ? (demanda-t-il, histoire d'être attentif au clocher, au cas où la jeune fille oublierait. Puis, quand Claire s'inquiéta de savoir si Alexandre avait besoin de quelque chose, Tristan se tint prêt à lui prêter main forte selon ce que dirait le jeune homme.)
-- On t'a laissée sortir ? T'as... la permission d'quelle heure ? (demanda-t-il, histoire d'être attentif au clocher, au cas où la jeune fille oublierait. Puis, quand Claire s'inquiéta de savoir si Alexandre avait besoin de quelque chose, Tristan se tint prêt à lui prêter main forte selon ce que dirait le jeune homme.)
Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
En percevant l’inquiétude de la jeune fille, Alexandre se calma un peu malgré les questions qui continuaient à assaillir son esprit. Elle était si gentille, si douce.. Il ne voulait pas lui causer du souci.
"Non, ça va un peu mieux.. J'ai même chaud, trop chaud. "
Il tenta de fixer le visage de la jeune fille mais sa vision restait encore floue, montrant des couleurs et une silhouette déformée.
"Tu... Tu t'appelles comment ?"
"Non, ça va un peu mieux.. J'ai même chaud, trop chaud. "
Il tenta de fixer le visage de la jeune fille mais sa vision restait encore floue, montrant des couleurs et une silhouette déformée.
"Tu... Tu t'appelles comment ?"
Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
Claire se tourna vers Tristan.
- Oh, je me suis arrangée pour faire la course rapidement. Je devrais bientôt rentrer mais j'ai encore un peu de temps.
Elle perçut alors l'appel d'Alexandre. Elle commença par reculer la couverture.
- Je m'appelle Claire-Marie, mais tu peux m'appeler Claire. Et lui c'est Crépuscule, ajouta-t-elle en sentant le chat sauter sur le lit et miauler en direction d'Alexandre.
- Oh, je me suis arrangée pour faire la course rapidement. Je devrais bientôt rentrer mais j'ai encore un peu de temps.
Elle perçut alors l'appel d'Alexandre. Elle commença par reculer la couverture.
- Je m'appelle Claire-Marie, mais tu peux m'appeler Claire. Et lui c'est Crépuscule, ajouta-t-elle en sentant le chat sauter sur le lit et miauler en direction d'Alexandre.
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Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
Alexandre sourit, appréciant l'allègement de couvertures. Les réflexes de politesse lui revinrent :
"Bonjour, Claire. moi, c'est Alexandre, merci de ton aide. "
Alors que sa main caressait le chaton venu se blottir dans les couvertures, il entendit la conversation entre les deux jeunes gens.
"Tu dois retourner... Tu as des impératifs ? Faut pas... Faut pas te mettre dans les ennuis pour moi. Je ne veux pas..."
"Bonjour, Claire. moi, c'est Alexandre, merci de ton aide. "
Alors que sa main caressait le chaton venu se blottir dans les couvertures, il entendit la conversation entre les deux jeunes gens.
"Tu dois retourner... Tu as des impératifs ? Faut pas... Faut pas te mettre dans les ennuis pour moi. Je ne veux pas..."
Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
Tristan s'en voulut soudain d'avoir posé la question quant aux impératifs de Claire. Il s'inquiétait pour elle après l'incident de la veille, mais c'était maintenant le malade qui se faisait du soucis.
-- Oh, parfait alors si t'as du temps d'vant toi, dit-il en direction de Claire.
Une autre question tenaillait Tristan : qu'allait devenir Alexandre ? Hors de question pour lui de retourner à la librairie entre les mains de son odieux père. Encore un... Comment lui permettre de vivre ailleurs ? Comment aller récupérer ses affaires ? Oh... Peut-être qu'à la longue le paternel se calmerait.
-- Oh, parfait alors si t'as du temps d'vant toi, dit-il en direction de Claire.
Une autre question tenaillait Tristan : qu'allait devenir Alexandre ? Hors de question pour lui de retourner à la librairie entre les mains de son odieux père. Encore un... Comment lui permettre de vivre ailleurs ? Comment aller récupérer ses affaires ? Oh... Peut-être qu'à la longue le paternel se calmerait.
Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
Claire hocha la tête tandis que Crépuscule ne boudait pas les caresses.
- Non ne t'inquiète pas, je peux encore rester un peu. Je suis surtout contente que tout aille bien pour toi.
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Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
Alexandre sourit, satisfait de la réponse.
"Tant mieux. il faut pas... Il faut pas avoir ennuis pour moi."
La fatigue de son corps se rappela à lui. Son corps redevenait de plus en plus lourd. Ses yeux se fermaient seuls. Il se laissa retomber sur le matelas, incapable de lutter, et replongea dans un profond sommeil.
"Tant mieux. il faut pas... Il faut pas avoir ennuis pour moi."
La fatigue de son corps se rappela à lui. Son corps redevenait de plus en plus lourd. Ses yeux se fermaient seuls. Il se laissa retomber sur le matelas, incapable de lutter, et replongea dans un profond sommeil.
Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
Claire sentit sa fatigue et eut juste le temps de lui dire.
- Ne t'en fais pas pour moi.
Décidément, finalement, ce transfert n'était peut-être pas si mal. Elle n'aurait jamais cru que sortir pourrait être si amusant. Mais elle ferait bien de rentrer. Elle se leva et se tourna vers Tristan.
- Je crois que je vais rentrer. Tu restes avec lui ?
- Ne t'en fais pas pour moi.
Décidément, finalement, ce transfert n'était peut-être pas si mal. Elle n'aurait jamais cru que sortir pourrait être si amusant. Mais elle ferait bien de rentrer. Elle se leva et se tourna vers Tristan.
- Je crois que je vais rentrer. Tu restes avec lui ?
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Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
-- Oui, bien sûr, répondit-il aussitôt à la jeune fille. J'expliquerai au père Thierry, pourquoi je suis ici à ta place, quand il reviendra. A une prochaine fois, Claire.
Il attendra qu'elle soit sortie, Crépuscule dans son sillage, puis prenant place devant ses pas pour la guider. Tristan referma la porte -- très doucement pour ne pas réveiller Alexandre -- puis retourna à son chevet. Il prit soin de surveiller la fébrilité de son corps et de retirer à mesure des couches de chaleur. Il faudrait même bientôt qu'il boive. L'infirme se dirigea vers un seau où restaient des réserves d'eau et en remlit un petit bol, pour la prochaine fois que le malade en aurait besoin.
Il attendra qu'elle soit sortie, Crépuscule dans son sillage, puis prenant place devant ses pas pour la guider. Tristan referma la porte -- très doucement pour ne pas réveiller Alexandre -- puis retourna à son chevet. Il prit soin de surveiller la fébrilité de son corps et de retirer à mesure des couches de chaleur. Il faudrait même bientôt qu'il boive. L'infirme se dirigea vers un seau où restaient des réserves d'eau et en remlit un petit bol, pour la prochaine fois que le malade en aurait besoin.
Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
Claire remercia beaucoup Tristan puis ne ne s'attarda pas plus longtemps. Elle remonta vite à la demeure, afin de ne pas être plus longtemps absente.
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Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
Vers la toute fin d'après-midi, Thierry ressortait des confessions que les fidèles crédules se pressaient de lui faire dans l'intention d'alléger leur âme avec le même épuisement. Au commencement, la première heure, il s'amusait des fautes avouées et trouvait toujours un bon mot que son esprit gardait bien sur secret. Les pêchés confessés tournaient seulement autour des pensées soi-disante impures, de jalousies mesquines, de commérages... A certains moments, il se jouait de celui ou celle venue libérer son âme en lui soumettant une épreuve qui tournait autour du pêché. pour un gourmand, il lui réclamait de jeûner une journée entière et pour une bavarde insupportable de se taire. Quand venaient des enfants, il se délectait alors d'arborer le masque du vilain épouvantail, déclarant au petit garçon ou à la petite fille que son péché était très grave, l'effrayait au maximum puis lui proposait de prier toute la nuit pour effacer sa faute. Toutes ces masses crédules, si peu instruites, avalaient tout. Au bout d'un moment, cela ne l'amusait plus du tout. Il finissait alors cette séance de confession de manière mécanique, répétait uniquement le rituel qui seyait.
D'un pas trainant, le prêtre déambula dans l'église vide et rejoignit la cellule o se reposait Alexandre. Comment allait-il ? La fièvre avait-elle baissée ? En entrant, il remarqua aussitôt la présence de Tristan et l'absence de Claire. Un sourire se dessina sur son visage. Au moins, son fils n'avait été seul à aucun moment. Ses amis se relayaient pour le veiller. Il s'approcha du lit et constata, soulagé, que des couvertures avaient été retiré. Sa main se posa sur son front. La fièvre avait disparu.
"Merci..." s'entendit-il dire.
Il se tourna ensuite vers Tristan, lui souriait aimablement :
"Claire a dpu rentrer chez ses maitres ? merci de l'avoir relayé. J'avais peur qu'il ne reste seul quand elle aurait dû partir..."
D'un pas trainant, le prêtre déambula dans l'église vide et rejoignit la cellule o se reposait Alexandre. Comment allait-il ? La fièvre avait-elle baissée ? En entrant, il remarqua aussitôt la présence de Tristan et l'absence de Claire. Un sourire se dessina sur son visage. Au moins, son fils n'avait été seul à aucun moment. Ses amis se relayaient pour le veiller. Il s'approcha du lit et constata, soulagé, que des couvertures avaient été retiré. Sa main se posa sur son front. La fièvre avait disparu.
"Merci..." s'entendit-il dire.
Il se tourna ensuite vers Tristan, lui souriait aimablement :
"Claire a dpu rentrer chez ses maitres ? merci de l'avoir relayé. J'avais peur qu'il ne reste seul quand elle aurait dû partir..."
Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
Un grincement de porte. Une silhouette. Enfin ! Tristan fut soulagé de voir entrer le père Thierry et il partagea son émotion au constat de la chute de la fièvre d'Alexandre. Le jeune invalide sourit.
-- J'vous en prie. Ouais, Claire a dû rentrer. Et son intendante est tellement peu commode que... bref...
-- J'vous en prie. Ouais, Claire a dû rentrer. Et son intendante est tellement peu commode que... bref...
Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
Le souvenir de la matrone austère revint aussitôt à Thierry. Un sourire crispé défigura son visage.
"Oui, elle est... peu arrangeante. Même moi, malgré ma fonction, j'ai eu du mal à la convaincre... Un vrai dragon."
Son doigt caressa machinalement le front d'Alexandre sommeillant dans l'inconscience. Il songeait en même temps à Claire, cette singulière fille qui s'était avancée pour offrir de l'eau puis son propre châle à un garçon qu'elle ne connaissait pas. Elle était revenue pour lui, pour prendre de ses nouvelles, l'avait veillé... Il ne comprenait pas. Pourquoi agissait-elle ainsi ? Elle était, aveugle, esclave, méprisée... Elle avait toutes les raisons du monde de désespérer, de ne plus croire en son prochain... Pourtant... Pourtant, elle croyait encore en lui. Elle lui offrait même le peu dont elle disposait. Sans autre arrière-pensée que d'aider l'autre. Sa main se retira et se serra le long de sa soutane.
Au milieu de ses réfexions, il se mit à monologuer seul, sans s'en rendre compte :
"C'est pas logique... Que ce garçon soit généreux, ouvert, rayonnant, c'est normal. Il a été choyé, il n'a jamais connu ni faim ni soif, jamais il n'a vu la misère directement... Avoir des idéaux quand on a tout, c'est normal. Mais Claire... Claire... Claire n'a rien et donne tout. Pourquoi ? C'est pas logique... C'est pas logique.. Les gens qui perdent l’espoir, qui perdent leur situation, ils n'ont plus de raison de croire, plus de raison d'espérer... Croire en l'autre, aider l'autre, ça n’est qu'une utopie. Vivre en pensant en soi, seulement à soi, c'est normal. Les autres font souffrir. même les plus proches font souffrir. Ils..."
Thierry s'interrompit au milieu de sa phrase, portant la main à son bras, à l'endroit où il croyait sentir cette maudite marque. Elle le brûlait. Elle lui rappelait sa condition, son abandon. Du bout des lèvres, il poursuivit d'une voix plus faible, presque monocorde, qui indiquait une forte souffrance morale :
"Claire aussi porte cette marque... Elle aussi a été vendue... Mais elle.... Elle... "
Ses mots se mélangeaient dans sa bouche, dans son esprit et dans son coeur. Il était perdu, nageant en pleine confusion.
"Oui, elle est... peu arrangeante. Même moi, malgré ma fonction, j'ai eu du mal à la convaincre... Un vrai dragon."
Son doigt caressa machinalement le front d'Alexandre sommeillant dans l'inconscience. Il songeait en même temps à Claire, cette singulière fille qui s'était avancée pour offrir de l'eau puis son propre châle à un garçon qu'elle ne connaissait pas. Elle était revenue pour lui, pour prendre de ses nouvelles, l'avait veillé... Il ne comprenait pas. Pourquoi agissait-elle ainsi ? Elle était, aveugle, esclave, méprisée... Elle avait toutes les raisons du monde de désespérer, de ne plus croire en son prochain... Pourtant... Pourtant, elle croyait encore en lui. Elle lui offrait même le peu dont elle disposait. Sans autre arrière-pensée que d'aider l'autre. Sa main se retira et se serra le long de sa soutane.
Au milieu de ses réfexions, il se mit à monologuer seul, sans s'en rendre compte :
"C'est pas logique... Que ce garçon soit généreux, ouvert, rayonnant, c'est normal. Il a été choyé, il n'a jamais connu ni faim ni soif, jamais il n'a vu la misère directement... Avoir des idéaux quand on a tout, c'est normal. Mais Claire... Claire... Claire n'a rien et donne tout. Pourquoi ? C'est pas logique... C'est pas logique.. Les gens qui perdent l’espoir, qui perdent leur situation, ils n'ont plus de raison de croire, plus de raison d'espérer... Croire en l'autre, aider l'autre, ça n’est qu'une utopie. Vivre en pensant en soi, seulement à soi, c'est normal. Les autres font souffrir. même les plus proches font souffrir. Ils..."
Thierry s'interrompit au milieu de sa phrase, portant la main à son bras, à l'endroit où il croyait sentir cette maudite marque. Elle le brûlait. Elle lui rappelait sa condition, son abandon. Du bout des lèvres, il poursuivit d'une voix plus faible, presque monocorde, qui indiquait une forte souffrance morale :
"Claire aussi porte cette marque... Elle aussi a été vendue... Mais elle.... Elle... "
Ses mots se mélangeaient dans sa bouche, dans son esprit et dans son coeur. Il était perdu, nageant en pleine confusion.
Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
Alexandre s'était réveillé depuis quelques minutes mais avait entendu des pas. Ne sachant pas à qui ils appartenaient, il garda les yeux clos fut soulagé en en reconnaissant le timbre du père Thierry. Il avait beau l'avoir peut-être sauvé, il ne lui parlera pas. Jamais ! Sa grosse main dégoûtante touchait son front et l’écœurait déjà trop.
A ce moment, Tristan évoqua le sort de Claire face à une intendante qui serait mauvaise et Alexandre tressaillit en entendant le prêtre verbaliser ses doutes à voix haute. A l'écouter, il était sincèrement troublé et confus. Que lui arrivait-il donc ?
Intrigué, Alexandre tendit attentivement l'oreille afin de ne rien perdre de la scène.
A ce moment, Tristan évoqua le sort de Claire face à une intendante qui serait mauvaise et Alexandre tressaillit en entendant le prêtre verbaliser ses doutes à voix haute. A l'écouter, il était sincèrement troublé et confus. Que lui arrivait-il donc ?
Intrigué, Alexandre tendit attentivement l'oreille afin de ne rien perdre de la scène.
Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
Tristan n'osa même pas bouger, aspiré par les paroles sibyllines et vibrantes de mélancolie du père Thierry. Il l'écoutait, blême, contrit. Quand il eut terminé, un lourd silence s'installa. L'invalide rassembla son énergie et des mots pas trop troublés, pour murmurer, sans oser croiser les yeux du prêtre :
-- Qu'est-c'que... Z'êtes sûrs que ça va ? De... de quel garçon qu'vous parlez ? Vraiment je... si j'peux aider...
Il ajouta, pour essayer de détendre un peu l'atmosphère, avec un regard rapide vers Alexandre au passage :
-- Oui, Claire est merveilleuse. Une amie fidèle, quelqu'un d'rare dans un monde aussi dur.
-- Qu'est-c'que... Z'êtes sûrs que ça va ? De... de quel garçon qu'vous parlez ? Vraiment je... si j'peux aider...
Il ajouta, pour essayer de détendre un peu l'atmosphère, avec un regard rapide vers Alexandre au passage :
-- Oui, Claire est merveilleuse. Une amie fidèle, quelqu'un d'rare dans un monde aussi dur.
Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
Happé dans les sentiments qui l'étourdissaient, Thierry se tourna vers Tristan qui l'interpelait et lui adressa un pale sourire. Sa main continua à frotter la partie du bras qui lui paraissait le brûler.
"Ca va, oui. Le garçon dont je parle ? c'est lui, bien sûr."
Il pointa Alexandre endormi dans le lit.
"Il ne s'est jamais rendu compte de sa chance : des parents qui l'ont gardé, une mère qui lui a appris à marcher, un père qui lui a appris un métier.. Il n'a jamais connu ni faim, ni misère, ni désespoir.. Dans le fond, cet acte qu'il a commis à la bibliothèque.. Ce rapprochement avec cette fille suspecte.. Je peux comprendre. c'est stupide, oui, mais compréhensible. Il ne connait rien du monde, sauf ce qui est beau, sauf ce qui va bien. Dans le confort de sa vie, il devait rêver à l'aventure. Autrefois, quand j'étais encore jeune, si naïf de la réalité, je pensais ainsi. Je rêvais à être Siegfried qui détruirait tous les ennemis sur son passage, qui protégerait la veuve et l'orphelin, qui soutiendrait toujours le bon contre le mauvais... Quel tissu de naïvetés grossières !"
Il marqua une pause, appuyant encore plus fort sur le point de son bras que sa main serrait. La marque brûlait. Fort. Il le sentait.
"Mais être un héros, dans ce monde, ne cause que des désillusions. Les gens sont malhonnêtes par nature. Même dans notre propre famille, nous pouvons être trahis. Un père, en particulier, qui a tout pouvoir sur son épouse, sur ses enfants surtout."
L'émotion le submergeait encore. Il revoyait à quinze ans, pétri de la plus belle innocence qui soit, monter dans le carrosse avec son père. il était heureux et fier de l'accompagner, de l'intéresser... Tous deux avaient voyagé jusqu'à un monastère loin de la demeure familiale. Son père lui avait donné la permission de déambuler seul tant qu'il restait dans les limites de l'établissement. De toute manière, les murs étaient hauts et lui, à cette époque, respectait copieusement les règles. Vers le soir, un moine avait dit que son père était occupé, l'avait emmené au réfectoire manger puis l'avait couché. Son corps se mit brusquement à trembler. Sa main se resserra fort autour de son bras. Au petit matin, Thierry avait découvert le père supérieur du monastère et appris que son père était reparti. Il l'avait laissé seul à jamais. Il l'avait... vendu, vendu pour payer une des innombrables dettes héritées de leurs ancêtres.
Perdu dans l'émotion et le souvenir, Thierry continuait à se perdre, la main serrée autour de son bras. Il en oubliait l'existence de Tristan dans la pièce, tout comme celle d'Alexandre inconscient dans son lit. Des larmes perlèrent soudain à ses yeux.
"Ca va, oui. Le garçon dont je parle ? c'est lui, bien sûr."
Il pointa Alexandre endormi dans le lit.
"Il ne s'est jamais rendu compte de sa chance : des parents qui l'ont gardé, une mère qui lui a appris à marcher, un père qui lui a appris un métier.. Il n'a jamais connu ni faim, ni misère, ni désespoir.. Dans le fond, cet acte qu'il a commis à la bibliothèque.. Ce rapprochement avec cette fille suspecte.. Je peux comprendre. c'est stupide, oui, mais compréhensible. Il ne connait rien du monde, sauf ce qui est beau, sauf ce qui va bien. Dans le confort de sa vie, il devait rêver à l'aventure. Autrefois, quand j'étais encore jeune, si naïf de la réalité, je pensais ainsi. Je rêvais à être Siegfried qui détruirait tous les ennemis sur son passage, qui protégerait la veuve et l'orphelin, qui soutiendrait toujours le bon contre le mauvais... Quel tissu de naïvetés grossières !"
Il marqua une pause, appuyant encore plus fort sur le point de son bras que sa main serrait. La marque brûlait. Fort. Il le sentait.
"Mais être un héros, dans ce monde, ne cause que des désillusions. Les gens sont malhonnêtes par nature. Même dans notre propre famille, nous pouvons être trahis. Un père, en particulier, qui a tout pouvoir sur son épouse, sur ses enfants surtout."
L'émotion le submergeait encore. Il revoyait à quinze ans, pétri de la plus belle innocence qui soit, monter dans le carrosse avec son père. il était heureux et fier de l'accompagner, de l'intéresser... Tous deux avaient voyagé jusqu'à un monastère loin de la demeure familiale. Son père lui avait donné la permission de déambuler seul tant qu'il restait dans les limites de l'établissement. De toute manière, les murs étaient hauts et lui, à cette époque, respectait copieusement les règles. Vers le soir, un moine avait dit que son père était occupé, l'avait emmené au réfectoire manger puis l'avait couché. Son corps se mit brusquement à trembler. Sa main se resserra fort autour de son bras. Au petit matin, Thierry avait découvert le père supérieur du monastère et appris que son père était reparti. Il l'avait laissé seul à jamais. Il l'avait... vendu, vendu pour payer une des innombrables dettes héritées de leurs ancêtres.
Perdu dans l'émotion et le souvenir, Thierry continuait à se perdre, la main serrée autour de son bras. Il en oubliait l'existence de Tristan dans la pièce, tout comme celle d'Alexandre inconscient dans son lit. Des larmes perlèrent soudain à ses yeux.
Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
Tristan hocha sobrement la tête aux explications du père. Elles ne le satisfaisaient pas pleinement, toutefois, outre toute l'émotion que ses paroles stimulaient chez le jeune infirme. Tristan déglutit et, devant la main de Thierry à son épaule, comme s'il y ressentait une vive douleur, souffla :
-- Vous... Alors z'êt' aussi un... un... (Le mot le dérange tellement, il n'arrive même pas à le prononcer et change de direction) Z'avez été marqué ?
Il laissa un temps couler, songeur. S'il était un esclave, si on lui avait posé cette infamante marque sur l'épaule, il serait passé par un marché. Jamais il ne serait devenu prêtre... Peut-être n'avait-il pas la marque, peut-être n'était-il pas esclave ? Mais il n'y avait pas besoin d'être esclave pour subir des trafics d'enfants... Tristan était bien placé pour le savoir. Aussi murmura-t-il :
-- On z'a vendu ?
-- Vous... Alors z'êt' aussi un... un... (Le mot le dérange tellement, il n'arrive même pas à le prononcer et change de direction) Z'avez été marqué ?
Il laissa un temps couler, songeur. S'il était un esclave, si on lui avait posé cette infamante marque sur l'épaule, il serait passé par un marché. Jamais il ne serait devenu prêtre... Peut-être n'avait-il pas la marque, peut-être n'était-il pas esclave ? Mais il n'y avait pas besoin d'être esclave pour subir des trafics d'enfants... Tristan était bien placé pour le savoir. Aussi murmura-t-il :
-- On z'a vendu ?
Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
En entendant la question de Tristan, Thierry sursauta et se rappela sa présence. Son visage blêmit, horrifié d'avoir un témoin de sa fragilité. La colère le prit brusquement. Une colère irascible, violente. Il donna une gifle à l'infirme, puis d'autres tombèrent, le frappant avec acharnement.
"Tais toi ! Tais-toi ! TAIS-TOI ! Tu ne sais rien ! Tu ne sais rien ! Tu ne sais..."
Il se sentit brusquement coupé dans son élan, reprenant conscience et réalisant la stupidité de son geste. Il recula, défait, bredouilla :
"Pardon... non..."
Le prêtre continua à reculer, blême, les mains tremblantes. Il se retourna, agité, ne sachant plus où aller. Thierry finit par se laisser choir sur un siège, livide. Ses bras tombèrent sur les accoudoirs, les yeux éteints. Sa tête n'osa pas se lever vers Tristan. Il avait compris. Il savait maintenant.
"A quoi bon lutter ? Tout ça... Je suis.."
Sa main se porta à nouveau sur son bras, touchant là il croyait sentir la marque. Elle ne brûlait plus mais il la sentait quand même.
"Je... Je n'ai pas de marque mais je la sens. Elle est.. là. Quand je vois un esclave, quand j'y pense, elle fait mal."
Ses yeux se fermèrent tandis que sa tête se posa contre le dossier, les traits tirés. Les souvenirs revenaient, sortant difficilement en mots.
"Autrefois, j'étais un garçon qui appartenait à la noblesse. Je croyais avoir un bel avenir. Un jour, mon père m'emmena en voyage pour me laisser à un monastère. Il n'a même pas eu le courage de m'en informer. Les moines me l'ont dit : il m'avait vendu pour payer une dette. J'ai passé des mois à chercher à m'évader, à renter chez moi... Quand j'ai compris l'inutilité, j'ai voulu me tuer. Je ne me suis que cassé une jambe. Elle a même très bien guérie. Si Dieu existe, il devait me détester dès ma naissance. Les moines ont heureusement décidé de m'exclure, de m'orienter vers la prêtrise, m'expliquant que j'aurai une vie plus normale... Une vie plus normale... Comme si c'était ce que je voulais.
"Tais toi ! Tais-toi ! TAIS-TOI ! Tu ne sais rien ! Tu ne sais rien ! Tu ne sais..."
Il se sentit brusquement coupé dans son élan, reprenant conscience et réalisant la stupidité de son geste. Il recula, défait, bredouilla :
"Pardon... non..."
Le prêtre continua à reculer, blême, les mains tremblantes. Il se retourna, agité, ne sachant plus où aller. Thierry finit par se laisser choir sur un siège, livide. Ses bras tombèrent sur les accoudoirs, les yeux éteints. Sa tête n'osa pas se lever vers Tristan. Il avait compris. Il savait maintenant.
"A quoi bon lutter ? Tout ça... Je suis.."
Sa main se porta à nouveau sur son bras, touchant là il croyait sentir la marque. Elle ne brûlait plus mais il la sentait quand même.
"Je... Je n'ai pas de marque mais je la sens. Elle est.. là. Quand je vois un esclave, quand j'y pense, elle fait mal."
Ses yeux se fermèrent tandis que sa tête se posa contre le dossier, les traits tirés. Les souvenirs revenaient, sortant difficilement en mots.
"Autrefois, j'étais un garçon qui appartenait à la noblesse. Je croyais avoir un bel avenir. Un jour, mon père m'emmena en voyage pour me laisser à un monastère. Il n'a même pas eu le courage de m'en informer. Les moines me l'ont dit : il m'avait vendu pour payer une dette. J'ai passé des mois à chercher à m'évader, à renter chez moi... Quand j'ai compris l'inutilité, j'ai voulu me tuer. Je ne me suis que cassé une jambe. Elle a même très bien guérie. Si Dieu existe, il devait me détester dès ma naissance. Les moines ont heureusement décidé de m'exclure, de m'orienter vers la prêtrise, m'expliquant que j'aurai une vie plus normale... Une vie plus normale... Comme si c'était ce que je voulais.
Re: [6 Septembre 1597] la cellule [Terminé]
Allongé dans le lit, Alexandre assistait médusé à la transformation du père Thierry qui devenait étonnamment plus émotif. Sa voix semblait même proche de pleurer. Comme un enfant. Pourquoi ? Tristan venait de remarquer un détail ? Intrigué, le jeune homme ouvrit l'oeil et remarqua le prêtre qui se tenait le bras. Il paraissait souffrir. Tristan posa une question qui lui sembla stupide. Comment un prêtre pourrait recevoir la marque des esclaves ? Ineptie !
A ce moment, Alexandre sursauta : le père Thierry violentait Tristan. Prisonnier de son corps immobilisé, Alexandre enrageait. Comment l'aider ? Ce prêtre était complètement fou ! Il allait le tuer ! A sa surprise, il s'interrompit net et se recula. Alexandre l'observait sans que celui-ci ne le remarque : il paraissait être un animal perdu, reculant, affolé... Il finit par se laisser choir dans un siège, plus abattu que jamais et commença à parler.
Troublé par ces aveux, Alexandre écoutait avec sidération, sans réussir à bien comprendre. Un noble pouvait vraiment vendre son fils ? Sans être poursuivi ? Comment était-ce possible ? Et quels moines acceptaient une telle offre ? En cet instant, malgré tout ses griefs envers lui, le père Thierry n'était plus qu'un être pitoyable.
A ce moment, Alexandre sursauta : le père Thierry violentait Tristan. Prisonnier de son corps immobilisé, Alexandre enrageait. Comment l'aider ? Ce prêtre était complètement fou ! Il allait le tuer ! A sa surprise, il s'interrompit net et se recula. Alexandre l'observait sans que celui-ci ne le remarque : il paraissait être un animal perdu, reculant, affolé... Il finit par se laisser choir dans un siège, plus abattu que jamais et commença à parler.
Troublé par ces aveux, Alexandre écoutait avec sidération, sans réussir à bien comprendre. Un noble pouvait vraiment vendre son fils ? Sans être poursuivi ? Comment était-ce possible ? Et quels moines acceptaient une telle offre ? En cet instant, malgré tout ses griefs envers lui, le père Thierry n'était plus qu'un être pitoyable.
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