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[21 Janvier 1598] Le retour du courrier [Terminé]

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Message par Cassandre Velasquez Lun 12 Juil - 22:15

Après la fin de sa visite au château de Tianidre, Cassandre courut rapidement pour se rendre à celui de Fromart. Lors de sa venue, Léonilde lui avait bien précisé que les grilles lui seraient ouvertes mais ça n'était pas du tout amusant de passer par l'entrée principale. En plus, sur ce domaine, elle ne risquait rien si un gardes l'attrapait. Autant se faire plaisir ! La fillette choisit de passer par une autre ouverture repérée lors d'une autre venue afin de brouiller les pistes. Si elle empruntait toujours la même brèche, les soldats finiraient par vite comprendre et par l'attendre à cet endroit.

Elle laissa glisser dans le parc et le traversa rapidement en se cachant derrière les arbres. C'était plutôt facile. Mais il ne fallait pas se déconcentrer. Le danger pouvait survenir n'importe où. Elle arriva dans la cour et redoubla de prudence en s'y engeant. Elle se faufila vers les murs et les longea pour éviter les regards des gardes. Elle en apercevait bien régulièrement mais s'assurait aussitôt de bien se dissimuler dans un angle mort. Tout allait bien. Elle ne se trouvait plus qu'à quelques mètres de la porte des cuisines. Valmar allait faire une de ces têtes quand elle apparaitrait devant lui seule, ayant déjoué tous les embûches sur son passage. Mais c'était bien normal. Elle était Hermès, comme elle avait affirmé à Eléonore, qui portait un message entre les Enfers et l'Olympe. Alors elle ne pouvait pas échouer. Hermès ne se faisait jamais prendre.

Soudain, une main s'abattit sur son épaule alors qu'une voix ricaneuse retentit.


"Chat !"

Cassandre se retourna et grimaça devant sa défaite si proche du but. C'était encore pire que déchouer au commencement. Elle fit une mine boudeuse.

"C'est pas très brillant, hein ! Vous m'avez permis de traverser tout le château ! Imaginez si ça avait été un assassin bien entrainé ! pas sûre que Valmar apprécie votre exploit."

Elle sourit gentiment et reprit.

"Allez, promis je dirais rien à Valmar si vous me laissez entrer seule. Et vous pourrez aller l'informer vous-même que vous m'avez arrêté au début ! C'est d'accord ? En plus, faut pas je tarde ! Le patron, il attend ma venue !""

La négociation se passa bien et le garde la laissa repartir en l'accompagnant même à l'entrée principale. Elle s'engouffra vite à l'intérieur et rejoignit le salon où Coldris attendait. la fille s'exclama joyeusement :

"Coucou messire ! Il faudra dire à Valmar que vos gardes commencent à manquer d'entrainement ! Aujourd'hui, ils m'ont laissé aller jusqu'à la porte de la cuisine  ! Ils se relâchent !"

Elle étouffa un sourire en songeant à sa promesse récente. Le garde avait cru en son discours. Sauf qu'elle s'était bin engagé à rien dire à Valmar. par contre, rien n'excluait de ne pas le rapporter à Coldris lui-même.  Passée cette espièglerie, la fillette se calma et s'approcha pour tendre formellement la lettre au ministre.

"Votre serviteur dévoué, le formidable Hermès adresse cette missive au puissant Arès de la part de la belle Aphrodite."

Alors que Cassandre laissa la lettre entre ses mains, elle reprit :

"D'ailleurs, pour poursuivre dans cette idée, le fiancé d'Eléonore, c'est Alexandre ? Il serait parfait pour compléter le tableau en Héphaïstos !"

Sur cela, elle se recula et s'assit dans le fauteuil.

"En tous cas, elle est trop mignonne votre amoureuse  et Et gentille comme peu de personne le sont ! Quand je suis arrivée, elle était triste. Alors j'ai essayé de l'égayer un peu. Puis, je lui ait fait un câlin."
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Message par Coldris de Fromart Lun 12 Juil - 23:39




Vianney, Garde

Le garde avait été bien fier de mettre la main sur cette petite chipie ! En fait, dans la salle des gardes, il y avait un grand panneau de bois sur lequel était inscrit au charbon le nombre de points de chaque garde. Suivant l’endroit où la petite fouine était découverte, ils pouvaient remporter plus ou moins de points. Le dernier payait sa tournée. Le premier avait le droit à un jour de congé. Et Vianney ne se situait pas trop mal dans le classement. C’est vrai que le capitaine serait pas trop content de savoir qu’elle était arrivée si proche du château mais au fond, l’essentiel était qu’elle n’y soit pas arrivée, non ? C’était pas comme s’ils pouvaient surveiller tous les petits trous de souris, surtout dans la grille du parc qui donnait sur les bosquets.

Et dire qu’elle tentait de le faire marcher ! Alors il courut. Parce qu’il savait pertinemment qu’elle avait le droit de circuler dans le domaine. Quant à mentir au capitaine, il en était pas question. Le dernier qui s’était fait prendre avait dû faire quinze tours du domaine avec deux besaces remplis de pierrailles. On avait fini par le retrouver échouer de fatigue le long d’une allée. Alors très peu pour lui ! Le Capitaine n’était pas un rigolard quand il s’agissait de la sécurité du vicomte.



* * *

Pour prendre son mal en patience, Coldris avait décidé de lire un peu dans l’un des salons. Il avait du mal à se concentrer tant il ne pensait qu’à elle, qu’à cette lettre et au retour qu’il en aurait. Et s’ils s’étaient encore mal compris pour une raison ou une autre ? Ou si Cassandre avait été surprise avec sa missive ? Il n’avait pas eu la bêtise de la signer ou d’y apposer son sceau, s’était déjà ça… Il tourna une page puis une tornade entra avec la politesse d’un buffle. D’un claquement Coldris referma son livre et posa sur elle un regard sévère :

—On dit « bonjour messire », jeune fille. Faut-il donc également t’apprendre la politesse élémentaire ?
Il grogna à sa remarque sur les gardes. De toute façon Valmar le savait déjà. Inutile d’en rajouter. Qui plus est, il n’avait pas le temps de se préoccuper de ce genre de détails et ce qui l’intéressait en cet instant était de savoir si oui ou non, elle était en possession d’un courrier. Il lui arracha la lettre des mains et l’ouvrit aussitôt serrant les mâchoires à ces noms d’outre-tombe.

— C’est Athéna. corrigea-t-il aussitôt avant de la remercier de ses services.

Il commença à lire mais fut rapidement interrompu par Cassandre dont les seuls mots qu’il entendit  furent « Alexandre – fiancé – Héphaïstos ». Un frisson le traversa. Il ne voulait pas repenser à tout cela. Pourtant sa récente visite au manoir l’obligea à revoir une nouvelle fois ses images toujours forts nettes dans son esprit. Elle ne pouvait pas connaitre la portée de sa parallèle qu’elle venait d’employer. Un parallèle qui se superposa à son présent involontairement et lui donnait le tournis. L’histoire devrait-elle se répéter encore et encore comme un supplice éternel ? Finirait-on par les séparer, c’était…

Heureusement pour lui, elle enchaina aussitôt, ne lui laissant guère le temps de s’appesantir sur le sujet. Triste ? Était-ce à cause du discours ? Ses yeux se posèrent instinctivement sur sa belle écriture qu’il parcourut en diagonale dans l’espoir d’y déceler un quelconque indice.

Alors j'ai essayé de l'égayer un peu. Puis, je lui ait fait un câlin.

Il releva la tête en imaginant la scène attendrissante. Tant mieux si toutes deux s’étaient bien entendues. Elles auront sans doute l’occasion de se revoir bien souvent. Et oui, bien sûr qu’elle était gentille comme peu de personnes. Il ne tombait pas amoureux de n’importe qui. Mais cela, elle n’avait pas besoin de le savoir. Il enferma donc son cœur à l’abri des regards.

— Je sais qu’elle est magnifique. C’est bien pour cela que je la veux. Toutefois, ne va pas te faire d’illusion, les hommes comme moi ne cèdent pas leur coeur. C’est bien trop dangereux. Les femmes ne seront rien d’autre qu’un agréable passe-temps. Souhaites-tu boire quelque chose ?


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Message par Cassandre Velasquez Mar 13 Juil - 11:02

Cassandre ne s'attendait pas à être reprise quand elle salua le ministre. Coucou, c'était vraiment impoli ? Elle aimait bien le dire pourtant. Et on ne l'avait jamais reprise quand elle travaillait au lupanar. En même temps, on lui prêtait à peine attention. Elle demanda d'une petite voix :

"C'est malpoli de dire coucou ? Pourquoi ? C'est juste une autre manière de dire bonjour."

Elle baissa en même temps les yeux et espéra que le ministre réponde sa question. Elle avait envie de comprendre pourquoi il l'avait remise. C'était pas drôle les adultes qui interdisaient une chose sans expliquer la raison.

La fillette lui tendit la lettre et s'amusa de la rapidité avec laquelle il la saisissait. S'il n'était pas amoureux, hein, qu'elle soit pendue ! Mais ne dirait pas une provocation pareille. Il serait capable de la prendre au mot. A la place, elle préféra utiliser un exemple de la mythologie grecque pour insinuer ses déductions. C'était... Comment il avait dit déjà le cardinal Cassain Ah oui ! Une parabole ! Elle sourit en l'entendant corriger Aphrodite par Athéna. La déesse de la guerre, des arts, des métiers... Il la voyait vraiment comme une forte exceptionnelle et la plus puissante des déesses de l'Olympe.


"Athéna ? Alors, ça va pas avec Arès ! Ils s'entendent pas ces deux-là. Puis... C'est une déesse qui veut pas coucher. Avec personne. Comme Artémis."

Après son autre jeu de paraboles, Cassandre remarqua que le ministre parut troublé. C'était par rapport au fiancé ? Elle se souvint qu'Eléonore avait parlait d'un fiancé et qu'elle se retenait de faire de mauvaises choses. Car c'était pas bien qu'elle disait. Même si c'était pas une bonne raison. Elle aimait Coldris et Coldris l'aimait alors pourquoi ils devraient s'en empêcher ? C'était bête !

"Elle m'a dit qu'elle voulait pas faire de choses par peur que son fiancé le sache. Moi , j'ai dit qu'elle devait juste les faire en cachette. Et elle m'a dit aussi que vous aviez juste essayé une fois seulement de l'embrasser. Puis plus rie. Pourquoi ? Elle me l'a avoué. Elle vous aime. Mais elle avait l'air de douter. Vous devriez lui montrer un peu plus vos sentiments ou elle va aller voir un autre homme si vous la faites trop attendre. Et ça serait dommage, non ?"

Cassandre développait ces idées alors que Coldris lisait la lettre. Est-ce qu'il l'écoutait ? Il devait retenir sin attention sur les beaux mots écrits par Eléonore. La fillette se décida à évoquer dans quel état elle avait trouvé la jeune femme en arrivant.


"Oui, elle était triste. Puis, on a parlé d'amour, puis de mariage... on a dit toutes deux que c'était le mieux pour une femme de faire un mariage d'amour. Bien plus où elle se retrouve à épouser un fiancé pour satisfaire une alliance ente deux familles."

Il allait peut-être mordre à l'appât. Ou pas. Le ministre était pas aussi vulnérable qu'Eléonore. Après, l'amour pouvait le rendre faible. Il la corrigea alors en rappelant que le hommes comme lui ne cédaient pas à leur coeur et que les femmes ne servaient que de passe-temps. La mine de l'enfant s'assombrit.

"Pourquoi ? Il y a aucune honte à être amoureux et à être avec la femme que vous aimez. C'est naturel."

Coldris lui proposa alors à boire et Cassandre eut une hésitation puis se décida à demander :

"Je peux avoir du vin ? Si vous en avez, un des cépages Velasquez, dont la production s'est arrêté en 92. Vous devez en avoir. C'est le meilleur vin de tout l'empire !"

Si elle pouvait en boire au moins une fois, elle serait si heureuse.
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Message par Coldris de Fromart Mar 13 Juil - 13:31



Coldris s’étonna de la voir demander des explications sur ses remontrances. Il fronça les sourcils et se décida finalement à lui donner les détails nécessaires. Après tout si cela pouvait servir…

— « Coucou » n’est pas un mot qui existe. C’est une onomatopée issue du cri de l’oiseau que tu connais. C’est comme dire « hé » ou « plop ». Ce n’est pas respectueux.

Sur ce, il attrapa la lettre tout en corrigeant la déesse attribuée à sa belle luciole. Il ne releva la tête que pour réaffirmer sa position.

— C’est bien pour cela que je trouve que ce nom lui va comme un gant.

Intérieurement, il s’amusait de savoir ô combien tout ceci était faux. Il en avait même le cœur qui s’emballait au souvenir de leurs corps nus et entrelacés. Coldris reprit sa lecture, accompagné de la voix de Cassandre en écho. Pourquoi diable, cet empêcheur de tourner en rond devait-il venir s’inviter jusque dans son salon? Il ravala un soupire.

Et elle m'a dit aussi que vous aviez juste essayé une fois seulement de l'embrasser. Puis plus rien. Pourquoi ?

Il fronça les sourcils sans détacher les yeux de son écriture. Rien qu’une fois ? Allons bon ! Bien sûr qu’elle l’aimait, mais elle devrait se montrer plus discrète, quand bien même cela ne risquait rien avec sa petite fouine. Et si elle avait l’air de douter c’était assurément de sa faute, oui. Et puis elle était venue à cette cérémonie où elle n’aurait jamais dû mettre les pieds. Enfin… Il acheva sa lecture par post post scriptum face auquel il dût réprimer un sourire :

Si votre petite souris vous dit quoi que ce soit d'étrange... c'était trop tentant, ne m'en voulez pas. Je vous aime.

C’était donc cela ! Tout s’expliquer donc.

Comment pourrais-je vous en vouloir ma petite luciole ? Même sans cela, je ne vous aurais jamais trahi vous savez.

Il plia la lettre et soupira profondément avant de s’enfoncer dans son fauteuil.

— C’est le problème avec les femmes : il suffit qu’on leur récite quelques vers  improvisés et les voilà perdues. Evidemment que je n’ai rien fait de plus ! Je ne suis pas idiot ! Je n’ai pas envie de devoir me retrouver à devoir l’épouser pour l’avoir dépucelée… C’est trop cher payé pour un peu de bon temps.  

Il étira un sourire malin et entrelaça ses mains sur son ventre.

— J’aime tellement la candeur de ces petites brebis, c’est si irrésistible. Je ne m’amuse jamais autant que lorsque je dois faire sauter tous les verrous. Une fois la porte ouverte, il ne reste plus qu’à la refermer et à attendre de se faire supplier.

Coldris pencha la tête à ses paroles sur le mariage. Se trouvait-elle si soucieuse de devoir épouser son fiancé ? En même temps qu’il jouait la comédie, il tentait de lire entre les lignes ce qu’Eléonore  avait réellement pensée.

— Tu n’as plus qu’à te mettre en quête de ton amoureux dès aujourd’hui. Tu veux que je te dise ? Les mariages, cela ne sert à rien. Ce n’est qu’un bout de papier, d’amour ou de raison, cela ne fait aucune différence. Au bout d’un temps, ce n’est plus qu’une prison de laquelle on rêve de s’évader le temps d’un instant. Pourquoi crois-tu que des hommes comme moi trouvent toujours de quoi les occuper ?

Fidèle jusqu’au bout à son rôle, il lui rappela qu’il ne cèderait jamais son cœur. Balivernes. Il était déjà complètement conquis. Elle régnait désormais dessus.

— L’amour rend faible. Ce n’est pas compatible avec mes fonctions.

Et il le pensait sincèrement. Encore plus depuis ce qu’il avait entendu de la bouche cette salope. Le jour où la vérité éclaterait, ce qui arriverait forcément qu’il le veuille ou non, il la mettrait en danger. Car ce serait elle que l’on chercherait à atteindre pour le faire chuter, lui. Il n’y avait pas de place pour les sentiments dans son monde. Il savait qu’il était en train d’armer l’ennemi en lui accordant cette faiblesse.

Il lui demanda ce qu’elle souhaitait boire et sourit de la voir opter pour du vin. En voilà une gamine décidément intéressante ! Léonilde qui venait d’entrer prit sa commande puis après un instant de réflexion avoua :

— Je suis navré nous n’en avons plus. il questionna le vicomte du regard puis déclara  mais puisque vous êtes connaisseuse, je vais vous apporter de quoi ravir vos papilles.

Le domaine Velasquez, Coldris n’en avait pas de grand souvenir. Il n’avait pas dû trouver cela si extraordinaire qu’elle le disait. C’était la fierté familiale qui parlait plus que le palais. Il ne se rappelait du reste jamais avoir franchi les portes du vignoble lui-même, pas plus qu’il n’avait accueilli qui compte, c’était typiquement le genre de formalités qu’il déléguait à son intendant. Cependant a bien y réfléchir, tout ceci lui rappelait la vague histoire d’une femme qu’il avait « connue ».

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Message par Cassandre Velasquez Mar 13 Juil - 14:23

Cassandre écouta les explications que Coldris acceptait de lui donner sur sa question. C'était clair et concis. Semblable à celle qu'Alduis lui avait fourni quelques semaines plus tôt. Et malgré son statut, il lui répondait. Il ne balayait pas tout d'un air de dire que c'était comme ça. La fillette lui adressa un sourire timide.

"Vous êtes bien le père d'Alduis. L'autre jour, quand il répondait à des questions que j'ai posé sur la sexualité, Alduis m'a tout expliqué comme il pouvait. Sans paraître gêné alors que les autres adultes ils me disent toujours d'arrêter. Et il parlait un peu comme vous. c'était à la fois court mais précis."

Une autre question lui venait alors à l'esprit.

"C'est quoi une ono.. onométopée ? C'est un mot pour désigner les mots 'une seule syllabe ?"

Elle lui rapporta ensuite ses impressions sur Eléonore alors que Coldris lisait sa lettre. Il commenta ensuite ses paroles et Coldris grimaça. Alors il ne l'aimait pas du tout ? Il voulait juste la mettre dans son lit ? C'était tellement pas juste. Elle revoyait Eléonore si confuse et bouleversé par ses sentiments. Ce n'était pas drôle pas du tout.

"C'est pas bien de jouer avec les sentiments d'une personne. Je l'ai déjà fait. Mais c'est nul. C'est juste se servir de servir de son intelligence pour manipuler quelqu'un, pour prendre avantage sur lui. C'est pas gentil."

La fillette se souvenait de la leçon que Jérémie lui avait faite sur ce qui concernait de manipuler les ouvriers sans instruction en diffusant de fausses rumeurs sur le chantier de l'église. C'était drôle sur le moment mais à long temps les gens y croyaient vraiment et pouvaient faire des bêtises.

"En plus, c'est pas juste. Vous les hommes, vous pouvez baiser n'importe qui n'importe quand, on vous dira rien. On saluera même vos efforts. Mais si une femme fait pareil, c'est une catin. C'est pas juste du tout. Surtout que pour avoir autant de maitresses il faut bien que des femmes n'aient envie... c'est vraiment pas juste. Tout ça, c'est de l'hypocrisie."

La fillette fronça les sourcils, boudeuse. Tout dans ce monde n'était que l'hypocrisie, elle avait de plus en plus l'impression. Comme le cardinal Cassain qui prétendait bien agir mais qui faisaient brûler des gens qui se contentaient de soigner des malades. Ou comme n'importe quel prêtre qui professait en chaire son discours moralisateur et culpabilisateur et se retirait dans la soirée dans un bordel avec la première fille sous sa main.

Elle se décida malgré tout à évoquer ses idées sur le mariage d'amour lorsque Coldris lui fit cette remarque qui la figea. Son teint rougit aussitôt et trahit son malaise. Elle se tassa dans le fauteuil en laissant son regard fuir dabs une autre direction.


"Moi, j'aurais jamais d'amoureux. Je suis trop moche et j'ai trop mauvais caractère pour ça."

Coldris développa alors son idée du mariage et Cassandre devait bien reconnaître qu'elle était d'accord. Pourquoi on devait forcément avoir besoin d'un mariage ? Les couples pourraient décider d'eux-mêmes ce qu'ils voulaient, sans que personne ne le fasse à leur place.

"C'est une hypocrisie aussi le mariage, oui. Et c'est encore une fois juste pour dominer les femmes. Et pour que vous les hommes vous soyez rassurés qu'on ponde bien vos précieux héritiers. Et des héritiers mâles. Comme si une femme pouvait rien faire. Tout ça à cause de la loi sadique."

Elle se rappela là encore de la leçon de Jérémie même si elle se remémorait pas de toutes les explications exactes. Il parlait trop. Encore pire qu'Alexandre !Le sujet de la conversation commençait à la lasser. de toute façon, Coldris ne voudrait pas en discuter et encore revenir dessus? C'était un homme. Il refusait e comprendre. Comme le cardinal Cassain. Elle fouilla ses souvenirs et chercha quelque chose plus amusant à raconter. Un élément lui revint justement en rapport avec le sujet débattu.

"Enfin, il y a des hommes qui sont encore moins lotis que les femmes. Je me rappelle le mois dernier avoir rencontré une nuit un gamin, qui avait pourtant l'âge d'un adulte, qui affirmait revenir du lupanar. Il le prétendait tout rouge. Il puait pourtant le puceau à cent pas !"

Son sourire s'étira et la fillette demanda tranquillement

"Je peux vous raconter ? c'st un gamin de nobles. Son père est peut-être un de vos contacts !"

Sur ce, Coldris lui proposa à boire et demanda aussitôt un verre de vin du cépage familial. Cassandre déchanta de la réponse puisse ressaisit vite.

"Oh, je vois ! Il est si bon que c'est bien normal ! Vous aviez dû trop vous régaler !"

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Message par Coldris de Fromart Mar 13 Juil - 16:03



Il était bien le père d’Alduis. Normalement du moins. Il en avait douté plus d’une fois. Et si ce n’était une ressemblance physique pour le prouver, il continuerait certainement de se poser la question. Que dire de Bérénice qui ne lui ressemblait pas un brin physiquement ? Il se consolait en se disant que c’était indubitablement celle qui avait pris le plus de lui. Alors au fond était si important de savoir qui était son père ? Il n’aurait jamais la réponse de toute façon et cela ne changerait pas l’amour qu’il lui portait. En revanche la suite lui souleva un sourcil circonspect. Alduis parler de sexualité ? Avec une femme ? Heureusement qu’il n’était pas en train de boire car il avait un furieux chat dans la gorge qui le chatouillait. Il attrapa plutôt son verre pour se rincer le gosier avant de conclure d’un simple « étonnant. ».

— Onomatopée. C’est un mot qui décrit un son. Par exemple la vache fait  meuh. Et ce livre… il le laissa s’écraser sur l’épais tapis Pof.

Coldris joua le jeu. Ou plutôt il joua son rôle habituel, celui que tous lui connaissaient depuis des décennies. Ce n’était bien difficile de s’y employer. Au fond, tout avait commencé exactement comme cela entre eux : la simple envie d’obtenir ce qu’il avait désiré et de s’amuser avec elle. Il souffla un petit rire à sermon.

—Cela tombe bien. Je ne suis pas gentil. Et tu es bien placée pour le savoir.
Et puisque les questions de vocabulaire semblaient l’intéresser, il en profita pour lui faire part de cette bizarrerie.

—Tiens savais-tu que ce terme désignait autrefois les païens chez les chrétiens et que les Juifs désignaient ainsi ceux qui ne l’étaient pas ?

D’ailleurs comme une suite logique, la petite chipie évoqua les injustices entre hommes et femmes. Ils vivaient dans un monde d’homme, c’était un fait. Il fallait bien qu’un semblant de raison les gouverne non ?

dura vita, sed vita. La vie est dure, mais c’est la vie. Jouons à une devinette, Cassandre : entama-t-il jovialement qui édicte sa loi jusque dans son lit et règne même sur le roi ?  Alors tu as trouvé ?

Il avait un petit sourire amusé lorsqu’il reprit :

—Tu vois, le fondement même de ce que tu méprises se trouve ici même. Notre société a été bâtie sur la religion. C’est elle qui gère notre vie de notre naissance à notre mort, qu’on l’approuve ou non. Même ceux qui décident de tracer leur propre chemin y sont soumis qu’ils le veuillent ou non. Le vrai roi du monde, c’est le Pape.

Il était curieux d’entendre sa réponse à ce sujet. En attendant c’était à lui de lui répondre au sujet du mariage qu’il soit d’amour ou non et sa réaction au sujet de son amoureux lui étira un sourire.

— Si cela n’empêche pas les femmes de tomber amoureuses, je suis au regret de t'annoncer que cela n’empêchera pas plus les hommes. Regarde-moi : je suis un parfait salaud et pourtant j’ai une amoureuse d’après tes dires.

Elle avait entièrement raison. Et ce n’était pas cela qui les empêchait d’aller voir ailleurs. Surtout lorsqu’elle s’ennuyait ou qu’on les délaissait. Il était bien placé pour le savoir. En revanche son lapsus le fit éclater d’un rire franc. La loi sadique. Il devait admettre que c’était bien trouvé même s’il ne voyait pas comment une femme aurait pu endosser de telles responsabilités. Sur ce, il lui proposa de quoi boire et trouva sa remarque rafraichissante. Il se garda bien de lui dire qu’il n’en gardait aucun souvenir et inclina très légèrement la tête.
En attendant le retour de Léonilde, elle se proposa de lui raconter une histoire qui lui rappeler d’étranges souvenirs. Il se redressa subitement dans sa chaise et se pencha en avant.

— Laisse-moi donc deviner…. il feint de se concentrer avant de déclarer comme un oracle son nom commence avec le N de naïf et finit avec le N de nitouche ou de navrant, je te laisse décider pour ce dernier.

Il planta son regard bleu de malice dans le sien. Un fils de noble rouge devant le lupanar ? Cela ne pouvait être que lui, il n’y avait tout de même pas une épidémie à la Cour, si ?

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Message par Cassandre Velasquez Mar 13 Juil - 18:58

Coldris avait l'air surpris des révélations qu'elle lui faisait sur son fils. C'était si surprenant que ça qu'Alduis réponde à des questions sur la sexualité ? Il n'aimait pas les femmes mais pourtant il en avait déjà baisé. Alors il pouvait répondre. La fillette sentait que le père et le fils ne communiquaient jamais. Sauf sur les choses essentielles. Elle se rappela alors des doutes du jeune homme et de ses inquiétudes à ne pas savoir répondre aux attentes.

"Si vous me permettez, messire, vous devriez parler plus avec Alduis. Il a plus de conversation qu'on peut s'y attendre de premier abord. Et puis... Et puis, il vit mal sa position. Il veut vous plaire, mériter sa position d'être votre héritier mais il se sent mal d'échouer. Il m'a demandé si c'était parce qu'il ne faisait pas assez d'efforts. Il m'a rappelé mon frère. Celui d'avant. Quand je vivais à la ferme. Il n'avait aucun goût pour la vigne mais papa le forçait toujours à le suivre. Au bout du compte, il s'est sauvé en emportant une partie de nos économies. Autrefois, j'en voulais à mon frère. Aujourd'hui, je crois que tous les individus ne peuvent pas les mêmes choses. Même un père et un fils. Alors, j'ai répondu à Alduis s'il pensait qu'Alexandre ne savait pas marcher sans ses béquilles car il ne faisait pas assez d'efforts. Je crois qu'il a compris. Mais je crois qu'il aurait plus besoin d'entendre vos mots à vous que les miens."

Cassandre baissa les yeux et murmura, timide.

"Pardon.  Je me mêle de vos affaires. mais.. c'était... pour Alduis. il m'avait fait de la peine."


Il ne parut vexé et accepta de répondre à sa nouvelle question. la fillette se concentra pour retenir le mot.

"O...no...ma...to...pée. O...no...ma...to...pée. O...no...ma...to...pée. Onomatopée ! Oh ! Je vois ! alors, c'est pour désigner les sons !"

Leur conversation passa autour des éléments  de la lettre, l'objectif de sa mission, et Cassandre bouda un peu d'entendre Coldris se parler du titre d'être un méchant. Elle préféra ne pas insister. Ce n'était pas utile. Ca aurait été comme discuter du cardinal Cassain sur l'utilité des infimes dans la société.  Coldris lui enseigna aorsd'o venait le mot gentil et la fillette fronça les sourcils, peu enthousiastes par cette idée que les croyants . Là dessus, elle développa à la place sa réflexion sur l'hypocrisie des rapports entre les hommes et les femmes et revint ensuite sur ses idées sur la religion. .

"Les croyants de toutes les confessions sont tous des hypocrites. Ou alors ce sont des personnes dénuées de cervelle. Je ne suis plus sûre de le savoir. Moi, je dis que tout le monde devrait être libre d'avoir sa propre foi et que le voisin n'aurait pas le droit de râler. Les gens disent parler au nom de Dieu mais ils le font parler pour eux. Lors des guerres avec Mornoy, les habitants ont dû beaucoup prié ? Alors ça veut dire qu'e Dieu aurait pas entendu ? Ou alors il a regardé la scène, puis il a lancé un dé pour savoir qui de Mornoy ou de Monbrina l'emportait ?"

Ces contradictions entre les faits et la religion l'avaient si souvent dérangé et aujourd'hui elle ne les supportaient. Elles étaient horribles et ne causaient que des drames. Comme ce qui avait failli arriver à Hyriel. Là-dessus, peu après son développement, Coldris lui posa une question sur laquelle elle avait déjà donné la réponse.

"J'ai déjà répondu à ça. mais même le Roi, il peut pas faire ce qu'i veut ? mais.. mais c'est le Roi ! Un roi ça peut tout faire !"

Coldris reprit la parole t allait dans son sens La religion gouvernait tout obligeait les individus à se soumettre.

"Le pape... il envoie des cardinaux stupides qui ne savent pas réflécir, qui ne font que réciter leurs principes appris bêtement par coeur. Il y a quelque temps, j'ai tenté de raisonner avec le cardinal Cassain avec des exemples de la Bible pour lui montrer que le Christ s'e souciait des infirmes. Tout ce qu'il a pensé, c'est me croire possédée. Et à la fin, agacée, il m'a dit de me taire, que j'étais qu'une esclave.. et là, il a compris avoir dit une grosse bêtise. J'aurai pu lui pardonner beaucoup de choses. Mais pas ça. surtout qu'il s'est pas s'excusé Il attendu que ce soit oncle Joseph qui lui fasses signe de le faire. Comme si c'était un enfant de quatre ans. Ils sont comme ça les curés et tous les religieux. Ils ont aucun courage, aucune intelligence. Ils ne font que réciter des bêtises à longueur de journée en pensant détenir la vérité. Pourtant, la vérité, elle est différente selon les personnes. On a tous notre manière devoir le monde selon notre caractère et nos expériences."

La fillette haussa les épaules et reprit un pu hautaine :.

"C'est juste des gamins puceaux immatures."

La conversation repassa atour de la lettre mais Cassandre décida dene plus trop insister dessus. Elle préféra changer de sujet et constata que Coldris semblait connaître le garçon en question. Tant mieux. Ca allait encore plus amusant. La fillette sourit de ces trois mots choisis.

"Mais oui  C'est là son nom complet : Naïf Navrant Nitouche de Toraniel !"

L'intendant apporta à cet instant le vin et le servit. Cassandre le remercia poliment et porta le verre pour le humer lentement afin de s'imprégner des odeurs.

"Hum... Une note de framboise et une pointe de mûre en arrière-fond."

Elle porta le verre à sa bouche goûta une gorgée. Sa langue passa aussitôt sur ses lèvres pour savourer un peu plus le breuvage.

"Délicieux ! On sent parfaitement la framboise associée au corps du vin. La mûre est très peu présente,  en revanche. Presque insoupçonnable. Très bon crû."

Sur cette dégustation, elle retourna à son récit.

"J'ai rencontré le petit Nehalan le mois dernier durant une nuit où je voulais être seule. Il est arrivé sur moi et comme je savais pas qui c'était, par précaution, je l'ai menacé de ma garde. Il s'est décomposé. Puis, il s'est ms à me sortir tout un discours sur sa position sociale et al mienne, sur l'injustice entre les deux... J'ai failli m'endormir d'ennui ! J'ai fini par lui raconter mon histoire, seulement la partie où j'ai fini esclave au lupanar. Quand j'ai dit ce mot, il est devenu si gêné. J'ai compris qu'il était puceau et je lui ait proposé de l'instruire mais il a prétendu tout le contraire et qu'il revenait justement du lupanar. Quelle bonne blague ! Il est vraiment drôle ce Nehalan ! Après, je l'ai occupé en jouant à la marelle."

Cassandre pouffa brusquement à un souvenir qui revenait.

"Oh oui ! Et il y a encore plus drôle ! Pour pas donner mon identité, j'ai donné un faux nom et que je travaillais pour le moment à une boulangerie loin de la Rosa Azul. Et devinez quoi ? Le lendemain de Noël, cet idiot s'y est présenté et a demandé à me parler ! Je regrette de pas l'avoir vu moi-même ! C'st un de mes copains qui m'a rapporté l'information ! Je lui avais demandé de surveiller l'endroit pour moi. Mais rien que le récit c'était beaucoup trop drôle !"
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Message par Coldris de Fromart Mar 13 Juil - 23:05



Mais qu’est-ce qu’ils avaient tous à venir mettre leur nez dans ses relations à la fin ? Est-ce qu’il allait leur donner des conseils, lui ? Non ! Ses sourcils s’abaissèrent sévèrement. C’était  charitable de sa part, mais il n’avait pas besoin de son aide.

— En effet, ce ne sont pas tes affaires. déclara-t-il froidement mais sans agressivité. J’imagine que j’apprécie ta sollicitude à son égard, néanmoins.

Il lui expliqua ensuite ce qu’était une onomatopée et toute fière de ce nouveau mot, elle le répéta plusieurs fois pour bien l’ancrer dans sa mémoire. Et comme elle semblait s’intéresser à ce genre de chose, il lui donna également quelques éclaircissements au sujet du mot « gentil » qu’elle venait d’employer car il y avait quelque chose de cocasse à ce que les gentils soient des incroyants non ? Quelle ironie ! Il planta ses coudes sur ses genoux et entrelaça ses doigts tout en analysant ses propos.

—Alors notre monde est peuplé d’hypocrites et d’imbéciles ! L’humain à ce besoin irrépressible de se dédouaner de ses actes et d’espérer une aide miraculeuse. En réalité, si un dieu règne sur nos vies, il s’agit en réalité d’une femme bien capricieuse du nom de Fortuna. Sais-tu ce que cela signifie, Cassandre ? C’est le sort, la chance, l’aléa qui s’invite dans nos vies qu’il soit ou non en notre faveur. Un grand homme a dit un jour que la vie était faite de telle façon qu’il y avait en tout point la moitié des choses qui étaient de notre ressort et l’autre qui était du bon vouloir de cette femme. Tu veux savoir comment l’on gagne une guerre ? Ce n’est pas en priant, Cassandre, c’est en s’assurant de maitriser entièrement tout ce qui peut l’être afin de faire pencher la balance dans notre sens. Voilà tout. La victoire n’est que le fruit des hommes et d’une petite partie de chance.

Il souffla un rire à sa remarque sur le Roi. Un roi faisait presque tout ce qu’il voulait, mais lorsque l’on gouvernait il fallait parfois faire des concessions afin de servir son royaume autant que ses projets. C’était comme sacrifier ses pions au cours d’une partie, cela s’avérait souvent nécessaire pour vaincre.

—Tu fais erreur. La religion n’a rien à voir là-dedans. C’est la fierté de l’homme qui est en cause. Le Cardinal Cassin se repose aveuglément sur ce qui lui a été inculqué et il se trouve qu’au-delà de ses parents, c’est la religion qui l’a formée. Si tu le prives de son repère, il devient aveugle. Ce n’est pas un homme mauvais. Comment réagirais-tu, toi, si tu découvrais que tous ces principes que tu avais suivis étaient finalement faux ?

D’ailleurs, en parlant d’oiseau, il le recevait ce soir pour diner. Il fallait tout de même qu’il lui annonce en personne l’excellente nouvelle concernant la chasse à la grenouille qui s’était avérée des plus fructueuses.

Et en parlant de gamins puceaux immatures, ils avaient rencontré le même visiblement. Ne pouvait-il donc pas s’enfermer dans un monastère ? Coldris s’amusa du nom du garçon – qui lui allait à merveille – lorsque Léonilde servit les deux verres vins que sa petite chipie s’empressa de porter expertement à son nez. Il inclina la tête, stupéfait qu’elle ait pu reconnaitre cela quand la plupart ne sentaient rien d’autre que du vin. Elle le porta à sa bouche et épaté il se permit même d’applaudir sa prestation.

— Tu as effectivement été à bonne école. Voilà qui est agréable comme compagnie. Je pense que je vais t’envoyer assister Léonilde pour remplir la cave.

Il fallait savoir utiliser à bon escient tous les talents découverts après tout. C’était ainsi que l’on pouvait prospérer. Coldris sirotait son verre tout en se délectant de son récit. Il calcula rapidement qu’elle l’avait croisé entre leurs deux rencontres. Ce garçon était décidément désespérant. Il reprit une gorgée puis déposa son verre.

— Je l’ai rencontré une première fois à l’église, au début du mois. Figure-toi qu’il a réussi à avaler que j’étais un modèle de piété ! Le plus drôle était incontestablement qu’il ignorait ce qu’était un fornicateur. Et à en voir le regard qu’elle lui adressait, elle non plus. Mais elle n’avait pas reçu d’éducation à l’inverse de ce Nehalan. Son sourire s’étira tandis qu’il cita avec délice la définition qu’il avait donnée au garçon : Ce sont des adeptes des plaisirs la chair. Des pêcheurs par gourmandise somme toute. Certains se damneraient pour des brioches quand d’autres ne peuvent pas résister aux abricots ou aux sucettes. Mais qui ne rêvent pas secrètement de croquer dans ces religieuses. (un temps) C’est la définition que je lui ai donnée et qui l’a laissé. Mais attends donc ! Tu ne sais pas encore la meilleure. Quand le curé m’a accueilli, il s’est adressé à moi par mon prénom. C’est si affligeant que tu ne me croiras pas pourtant il a été bien incapable de décliner mon identité complète ! J’ai fini par mettre la main sur son idiot de précepteur, pour lui sonner les cloches à lui en donner la migraine. Je crains qu’il ne trouve plus d’élèves auprès de qui déblatérer ses inepties.

Il haussa les épaules et but une petite gorgée avant de reprendre.

— Tu sais que j’ai toujours pour coutume d’inviter du monde au lupanar pour la Saint-Sylvestre. Un sourire espiègle s’étira. Exactement, je l’ai convié. Oh évidemment, je ne lui ai donné l’adresse qu’après qu’il n’est accepté mon offre de sorte qu’il n’avait d’autre choix que de s’y présenter. Il souffla un rire J’ai cru qu’il allait s’évanouir ! Il était aussi rouge que les tentures ! Isabelle a même réussi à lui faire gober que son pénis allait s’atrophier s’il ne l’utilisait pas. Elle ne disait cela que pour tenter de le motiver mais il a fini par prendre les jambes à son cou. Dire qu’à son âge je courrais déjà tous les jupons de la capitale…

Petite pensée émue pour cette période désormais bien lointaine. Ses premiers pas à la capitale, avec ses manières de rustres de la province, son émerveillement et son travail acharné. Rien à voir avec ce cafard en barboteuse.


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Message par Cassandre Velasquez Mer 14 Juil - 11:29

Cassandre baissa timidement la tête. Elle redoutait d'avoir trop parlé, surtout sur un sujet qui concernait son fils. Elle respira en constatant que Coldris ne lui en voulait pas. Elle se redressa et esquissa un petit sourire.

"C'est normal. On est amis. Et les amis, ça se protège et ça se soutient."

Leur conversation se poursuivit dans une volonté manifestement instructrice. Cassandre raisonna sur les notions sur lesquels Coldris la laça sur la religion et la fillette ne put aboutir qu'à l'hypocrisie des gens et e des croyances. Le ministre reprit la parole et déclara que leur monde était peuplé par les hypocrites et les imbéciles. C'était assez vrai. Ils préféraient tous se laisser berner par de fausses promesses plutôt que d'accepter la réalité. Il mentionna le nom de Fortuna, un terme que Jérémie avait déjà utilisé, et elle haussa les épaules.

"Mais ça, cette Fortuna, ça reste qu'une idée. C'est la matérialisation de ceux qui osent faire des choses. Si on devrait y associer un culte, ça devrait être l'idole des courageux."

Le ministre poursuivait à présent sur comment un guerre se gagnait et Cassandre ne pouvait que rejoindre son point de vue. Elle se rappelait en même temps de l'évasion d'Hyriel. Si le guérisseur s'en était sorti, c'est parce qu'elle avait pris les choses en main. Pas en restant dans son coin à prier et à attendre bêtement un dénouement miraculeux. Les miracles se créaient. De sa propre volonté. Elle répondit dans un vague haussement des épaules.

"Moi, je le sais déjà tout ça."

Ils en vinrent à aborder la bêtise monumentale du cardinal Cassain et la fillette s'étonna de le voir prendre sa défense. Il avait quelque chose à faire avec lui ? Ou alors c'était un pion, aisément manipulable, pour son jeu politique ? C'était possible. Et vu sa faiblesse, il serait entièrement facilement de le contrôler pour un homme aussi intelligent que Coldris. Elle répondit à sa question d'un ton sec et ferme.

"C'est un idiot et un faible. Je n'ai que peu de principe que je suis. Je les fais constamment évoluer. L'évolution, c'est la base de la survie. Quand j'avais six ans, je réfléchissais déjà aux contradictions. Dans mon village, j'entendais souvent des rumeurs et des informations qui n'allaient pas ensemble. Plutôt qu'y croire bêtement, j'allais vérifier. Chaque fois, il y avait une histoire plus simple. Plus bête. Mais personne ne m'écoutait, moi, quand je la racontais. On m'accusait de mentir. Ou il y avait aussi les psaumes que ma grande sœur me faisait apprendre par coeur. Beaucoup me laissaient perplexes. Comme celle du sacrifice d'Isaac ! C'est quoi sérieusement cette histoire ? On a un homme qui attendu quatre-vingt-dix ans pour avoir enfin un fils et un matin Dieu lui demande de lui sacrifier et lui bêtement il accepte. Ma grande sœur m'a dit que ça montrait qu'on devait avoir confiance en Dieu, qu'il avait protégé Isaac. J'ai accepté d'y croire au début. Mais non ! Tout ça reste profondément stupide ! Quel parent accepterait de tuer son enfant ? C'est stupide ! Stupide ! Et des exemples stupides comme ça y a plein dans la Bible !"

Le ton montait au fil de ses explications. Son visage se renfrognait.

"Tous ces cardinaux, ils étudient ces textes, mais ils comprennent rien. Alors pourquoi une enfant, sans éducation, elle le comprend ? C'est juste qu'ils sont stupides, c'est tout ! Ils ont peut-être des connaissances, mais ils ont aucun sens commun, ni aucune logique !"

Finalement, un peu trop énervée, Cassandre se décida à changer de sujet et aborda quelque chose de plus drôle. Coldris y sembla intéressé. L'intendant vint les servir à ce moment en vin et la fillette s'appliqua à le sentir, comme son père le lui avait appris avant de le goûter pour exprimer son opinion sur le sujet. Le compliment du ministre lui fit plaisir. Plus encore, elle aimait la possibilité de travailler à nouveau avec le vin et de sentir à nouveau leurs douces odeurs.

"Mon père était un excellent vigneron. Mais il disait que je possédais un talent rare. Celui de sentir les odeurs et de les décomposer. Comme quand j'ai rencontré la première fois Sarkeris et j'ai compris qu'il était marin en sentant les embruns accrochés à sa peau. Il puait la mer même. Vous, revanche, vous sentez un mélange entre l'anis t le millepertuis. Une odeur entre douceur et fermeté, un pu entêtante. Léonilde, au contraire, il sent une odeur plus sucrée, proche des oranges que l'on sent sur le marché."

Peu après cette analyse des odeurs, ils revinrent au cas Nehalan et Cassandre s'amusa ensuite d'entendre que Coldris l'avait déjà rencontré. Elle éclata franchement de rire qu'il ait pu avaler que le ministre serait un modèle de piété. Il ne sortait donc jamais ? Le ministre poursuivit et aborda un terme mystérieux, sur les fornicateurs, qui lui échappa. Coldris remarqua son regard perdu et lui fournit ue expliqua qui la fit à nouveau rire.

"Si vous lui avez dit ça, il a dû croire que vous étiez bon camarade du comte de Monthoux !"

Lors de la suite de l'histoire, Cassandre continua de sourire, de plus en plus amusée.

"Le curé ? Attendez, il n'y a qu'un seul curé que vous fréquentez et une église que vous fréquentez sans que ça soit une obligation. Attendez.. Nehalan est allé à Saint-Blasphème ? Mais.. oh non ! Mais c'est là-bas que le curé faisait subir les pénitences les plus ridicules aux plus naïfs des fidèles ! Ila fait quoi avec Nehalan ? Il a marché sur les mains ?"

Pour le reste, c'était tout bonnement ridicule. Autant pour Nehalan que ce précepteur. Elle n'avait pas envie d'être à la place de cet imbécile quand Coldris l'avait retrouvé.

"Il est où maintenant ce précepteur ? Il va rejoindre la grosse grenouille ?"

Coldris lui raconta à son tour une histoire en rappelant cette fameuse soirée de fin d'année organisée au lupanar. Elle y avait servi les clients, discrètement, les deux dernières années mais le ministre n'avait pas dû y prêter attention. Elle pouffa d'imaginer le pauvre Nehalan dans un tel endroit. Comment avait-il fait pour ne pas s'évanouir ?

"Laissez-moi deviner, il s'était mis dans un coin, à attendre que ça passe avant qu'on vienne le chercher ?"

La suite la fit éclater de rire. Isabelle était patiente et douce. Elle savait y faire pour éduquer les jeunes gens lors de leur initiation mais la pauvre n'avait pas dû comprendre face à un phénomène pareil.

"Pfffff... Un pénis qui s'atrophie... Il y a que des hommes pour avoir des peurs comme ça ! Quoique... avec Alduis, j'ai bien pensé quand il m'a expliqué comment un homme baisait une femme si la femme pouvait à un moment faire pipi pendant le rapport. Mais c'est une question logique, ça. Avec la pression de l'homme sur la femme, ça pourrait appuyer sur la vessie mais Alduis m'a dit que c'était jamais arrivé. Puis non, je suis pas comme Nehalan, moi."





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Message par Coldris de Fromart Mer 14 Juil - 15:10



Depuis quand les amis d’Alduis se multipliaient-ils ainsi ? À partir de quel instant avait-il raté quelque chose ? C’était curieux tout de même. Enfin, il n’allait pas s’en plaindre, quoiqu’il valait mieux n’avoir qu’un seul ami fidèle et dévoué et honorable et parfait que toute une armée. Il laissa néanmoins ces considérations pour un échange des plus intéressants autour de la religion, sa conclusion lui étira un sourire. Une brave petite chipie.

— Le culte des audacieux, plutôt. corrigea-t-il tout de même.

De Dieu ils passèrent à ses cardinaux. Notamment celui dont le nom avait alimenté les bavardages du Tout-Braktenn. Toujours un peu plus intéressé par ses paroles et sa colère grandissante qu’il remarqua aisément. Elle lui rappelait quelque part le petit gamin de Fromart qui préférait observer ou lire pour se forger sa propre opinion. Il acquiesça lentement.

— Il faut comprendre ses adversaires et ne jamais les sous-estimer. C’est le meilleur moyen de tomber. Les surestimer sera toujours moins dangereux que l’inverse. Quant aux principes… un sourire s’étira, la morale c’est pour les faibles. Seul le résultat compte. Tu veux que je te dise ? Tu es comme les mauvaises herbes. On aura beau t’arracher, tu finiras toujours par repousser quelque part.

Comme lui. Ce qui était en soi un compliment. Ou quelque chose s’en rapprochant. Il valait mieux être du chiendent qu’un gros frêne immobile tout juste bon à se faire foudroyer un jour ou l’autre.

— Mais voyons, c’est normal, puisqu’il parait que ce ne sont que des moutons bêlant qui se prennent pour des bergers. Tu vois, c’est comme ainsi qu’ils finissent tous par sauter de la falaise comme ceux de Panurge.

Ce fut à cet instant que Léonilde apporta le vin pour une dégustation improvisée. Il devait reconnaitre que c’était épatant de la voir distinguer si bien les odeurs. Sa remarque sur Sarkeris l’amusa. Il sentait surtout le cuir humide, de son propre avis. En revanche, il arqua un sourcil à la mention de l’anis et du millepertuis, lui qui se parfumait de romarin et d’agrumes. Ceci dit, il devait reconnaitre qu’il y avait certainement cette note balsamique proche de l’encens. Chaude et épicée.

— Tu devrais te mettre la confection de parfum.

Passée cette analyse, ils échangèrent leurs expériences respectives avec le jeune Nehalan. Coldris accompagna son rire lorsqu’il donna la définition des fornicateurs.

— Pourtant cela se voit que je préfère l’exercice !railla-t-il avant de reprendre son récit.

Il n’eut guère de mal à conserver son sérieux jusqu’à entendre le nouveau nom de baptême de l’église Saint-Eustache tombe sur le tapis : Saint-Blasphème. Un large et bref éclat de rire pareil à un coup de tonnerre claqua dans le petit salon. Saint-Blasphème… cela lui allait comme un gant. Il secoua cependant la tête d’un air moqueur.

—Le gamin était venu se confesser pour avoir bu l’eau du bénitier, la veille. Le père Thierry lui expliquer que blasphémer constituait un hommage supérieur à la prière et l’a invité à pisser dans le calice. il retint difficilement un ricanement il a continué ainsi à remettre ses paroles en doute jusqu’à ce qu’il ne prenne ses jambes à son cou et que je ne le retrouve à jouer les carpes sur le sol de l’église.

Il en riait encore de ce jour où il avait retrouvé Thierry après sa peine. S’il avait su ce qu’il adviendrait quelques jours plus tard il aurait certainement demandé à ce qu’elle fut nettement plus sévère. Enfin… Il espérait qu’il comprenne enfin et qu’être libéré des ordres lui permettrait de remettre pied à l’étrier.

— Il doit surement se faire dessus en attendant une éventuelle crise d’apoplexie.

Il n’avait pas que cela à faire que de poursuivre les éducateurs de ces petits nobliaux sans intérêts.

— Il se nomme Paul Retmer, si tu t’ennuies.

Voilà c’était dit. Lâchez dans une oreille qui en ferait ce que bon lui semblerait. Il était curieux de voir si elle résisterait à l’envie de lui rendre une petite visite. Quant au lupanar, c’était tout à fait cela : il était resté seul dans son coin à espérer ne faire qu’un avec une tenture au lieu d’une catin. Il souffla un petit rire à sa remarque sur le fait d’uriner pendant un rapport. Alors comme cela, Alduis était donc devenu un expert en la matière ? Pourvu qu’il en fasse autant avec sa future femme.

— Je te confirme que cela n’est jamais arrivé, alors tu n’as rien craindre quand tu seras avec ton amant, tu vois, fit-il taquin.

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Message par Cassandre Velasquez Mer 14 Juil - 18:12

Après cet échange intéressant sur la religion, tous deux tombèrent facilement d'accord que le seul véritable culte à rendre était celui à du courage et à ceux qui osaient. Elle fronça les sourcils à sa correction.

"C'est quoi la différence entre courage et audace ?"

Elle développa ensuite ses sentiments à l'encontre des cardinaux, dont un en particulier, et ses expériences à essayer de comprendre depuis toujours les contradictions dans les paroles et les raisonnements des gens. Elle approuva d'un léger hochement sur le fait de ne jamais sous-estimer un ennemi. Oui, c'était l'évidence et même une règle élémentaire de prudence. Elle n'était pas d'accord en revanche sur les principes et que la morale était réservée aux faibles. Son esprit ne se souvenait que trop des choses affreuses dites à Alduis. La morale, ça restait un garde fou indispensable pour éviter d'aller loin. Pour éviter de blesser les gens. Elle sourit franchement de sa conclusion.

"Je suis comme un chardon, que voulez-vous ? Comme ceux qui se retrouvent parfois dans le lit du comte de Monthoux."

Coldris devait bien se douter que Fromart n'avait pas été sa première intrusion. Il était trop intrusion pour ne pas l'avoir compris dès leur première rencontre. Alors elle pouvait bien l'amuser à lui raconter ces petites anecdotes. Cassandre marmonna d'autres paroles aigries sur les religieux aveuglés par leurs doctrines. Le ministre renchérit que ce n'étaient que des moutons qui bêlaient en se prenant pour des bergers avant qu'ils ne finissent par se jeter à l'eau. Comme un fameux Panurge. Le terme lui échappait. Il voulait dire quoi là ?

"C'est qui Panurge ?Hum.. les moutons qui bêlent... Je sais ! C'est en rapport avec la farce de maître Pathelin ? Lors du procès, l'avocat demande à son client de bêler quand il doit répondre aux questions du juge ! Mais il n'y a pas de personnage qui se nomme Panurge. Ou alors j'ai oublié ? J'ai vu la pièce il y a longtemps..."

Là-dessus, Léoilde arriva et permit à la fillette de faire la démonstration de ses capacités olfactives hors du commun. Coldris en paraissait même surpris. Elle le fut aussi quand il lui proposa de faire des parfums.

"Des parfums ? Pourquoi ?"

Leur conversation passa ensuite à se moquer du cas Nehalan. Arès la remarque sur les fornicateurs, Coldris renchérit et Cassandre ajouta, moqueuse :

"Il devait croire que vous jeûniez pour vous punir de vos gourmandises."

La fillette roula des yeux quand elle entendit parler de boire dans un bénitier.

"Beuuuurk... boire dans une eau où tout le monde met les mains. C'est stupide ! Et dangereux ! Il faudra que j'essaie un truc d'ailleurs. Mon grand frère m'a dit qu'il mettait autrefois de l'encre dedans ! Ca doit être drôle à voir pendant la messe dominicale !"

Elle suit la suite du récit et imagina sans mal les actions.

"Je suppose qu'on peut lui reconnaître d'avoir su résister. la plupart des gens que le père Thierry confessaient obéissaient bêtement, eux."

Coldris continua de lui narrer l'histoire et nomma même ce précepteur avec un regard entendu. La fillette songea bien à lui rendre visite. Ce pourrait être drôle de jouer avec ses nerfs. Et si elle dessinait des taureaux sur ses murs ? C'était innocent. Mais il y pensait aussitôt. Ce serait trop drôle ! Le ministre lui raconta ensuite al soirée au lupanar et elle pouffa bien de l'attitude du garçon. Les paroles d'Isabelle sur le pénis atrophié l'amenèrent alors à se rappeler de ses propres déductions. La fillette se mit à rougir violemment lors de la réplique et elle s'exclama aussitôt :

"Ah non ! J'aurais jamais d'amant moi !"

Son regard gêné se tourna vers la cheminée où brûlait un feu paisible.

"Je.. Je suis Hestia. je me matie pas. Et je reste vierge."

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Message par Coldris de Fromart Jeu 15 Juil - 14:54



La différence entre l’audace et le courage ? En voilà une excellente question. Beaucoup employaient l’un ou l’autre, mais pour lui, il y a une subtile différence entre les deux.

— L’audace va plus loin que le courage. C’est le courage saupoudré d’une pointe de témérité. Le courage repousse tes limites, l’audace ose rendre l’impossible possible.

De là, ils finirent par évoquer les cardinaux, leur morale étouffante et la nature végétale de chaque être humain. Elle était comme lui : une mauvaise herbe, adaptable et résiliente. Un chardon ? Oui cela lui allait bien, tiens.

— Un chardon? L’emblème d’Arès donc.

Histoire de poursuivre sur le fil mythologique de cette discussion. En revanche, la suite lui arracha autant un froncement de sourcil qu’un petit soupir amusé.

— Alors les petites souris sont comme les chats ? Elles rapportent le fruit de leur chasse ? Tu seras bien aimable de les laisser les tiens sur le paillasson. répondit-il avec espièglerie.

Il imaginait la tête du comte lorsqu’il était allongé dans son lit pour une nuit des plus piquantes. Quoique… avait-il senti quelque chose sous l’amas graisseux qui le constituait ? Il n’aurait pas été étonné que la pauvre plante prise en étau entre un matelas de plumes et un tas de chair n’ait fini complètement étouffée et écrasée.

Quelques instants plus tard, il se heurta de nouveau à son manque de culture en invoquant Panurge et ses moutons.

— C’est l’un des personnages de l’œuvre de François Rabelais qui a écrit des romans d’aventures. Tu as peut-être déjà entendu parler de Gargantua ou de repas gargantuesque ? Eh bien cela vient de là. Cet épisode se passe en mer, Panurge aborde un navire marchand dont le commerçant se moque effrontément de son accoutrement. Finalement, Panurge décide de lui acheter un mouton de son troupeau d’une race très rare et précieuse. Comme son coût est prohibitif, les négociations s’éternisent. Excédé, Panurge achète finalement le mouton et… le jette à l’eau. Tous les autres moutons le suivent pour le rejoindre de même que le commerçant et les bergers en essayant de les retenir. Un mouton de Panurge désigne donc un suiveur sans cervelle.

Si cela l’intéressait, il lui offrirait peut-être le livre avant qu’elle ne reparte. À moins qu’elle ne préfère l’emprunter pour l’échange avec un autre ?

— Si ce roman t’intéresse je peux demander à Léonilde de te l’apporter.

En parlant du vieux loup, le voilà qui revenait chargé du précieux vin rouge qu’il déversa dans les coupes. La fillette fit montre de ses talents olfactifs à sa grande surprise, ce qui le conduit à lui suggérer une carrière dans le domaine de la parfumerie. De tels talents, ce serait du gâchis… Et encore, ils pouvaient certainement être aiguisés.

— Les parfumeurs sont des compositeurs d’odeurs comme les poètes composent avec les mots ou les musiciens avec des notes. Il faut une bonne mémoire des odeurs et du talent pour les assembler à être elle de façon à former une œuvre d’art.

De là, ils passèrent à Nehalan, il s’amusa de sa réaction à la mention de l’eau des bénitiers : si elle savait ce que l’on pouvait trouver dans ceux de Saint-Blasphème ! Elle n’y tremperait pas même les doigts. Cependant, il se garda bien d’y apporter la moindre précision. Et pour ce qui était de l’encre…

— Il t’en faudra une bonne quantité, elle sera trop diluée sinon et cela n’aurait aucun intérêt. Excepté si tu les vides, mais ce n’est pas le plus simple.

Il reprit le cours de la conversation sur le gamin. Pouvait-on considérer la lâcheté comme une forme de résistance ? Il lui épargna cependant cette réflexion philosophique où ils n’en auraient jamais fini avant la tombée de la nuit. D’autant plus qu’il allait devoir répondre à son courrier. Il savait déjà ce qu’il écrirait ce serait rapide. Coldris se permit donc d’achever son récit et de réaffirmer non sans taquinerie ce que lui avait dit son fils. La petite se mit à rougir comme une pivoine et le vicomte éclata d’un rire franc.

—Je viendrais te hanter pour te le rappeler dès que tu auras changé d’avis ! Si tu vois des chardons dans ton lit, tu sauras d’où ils proviennent.

Une fois son sérieux retrouvé, il conclut :

—Il n’y a pas de honte à avoir, c’est dans l’ordre naturelle des choses. Tu es encore petite, mais tu verras un jour, tu percevras différemment les choses. Et tu te demanderas ensuite comment tu as pu songer un seul instant à rester vierge.

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Message par Cassandre Velasquez Jeu 15 Juil - 23:00

Cassandre écouta l'explication que Coldris lui donnait sur la différence entre l'audace et le courage et ça lui parlait. L'audace, c'était comme préparer une évasion pour sauver un ami injustement condamné. Ou tenir tête contre tout le monde face à des propos ou une situations injustes. Elle préférait ne pas compléter. Le ministre ne partagerait pas cette vision mais pour elle l'audace voulait dire que c'était bien agir. En accord avec ses convictions. La fillette se contenta d'un hochement de tête sobre pour montrer avoir compris.

Ils abordèrent ensuite la question des cardinaux et Cassandre rebondit sur la fameuse histoire des chardons. Elle sourit de la figure mythologique tout en retenant la plante associée. Ca, elle ne le savait pas. Son père ne racontait que les récits mythologiques.


"Je ne suis pourtant pas assoiffée de sang."

Il la reprenait sur cette histoire et elle se savait sur la corde raide. Elle jouait avec le feu. Tant pis. Sortir de ses positions, c'était aussi vivre plutôt que de confortablement assurer ses arrières.

"Les petites souris sont malicieuses et aiment les farces. N'ayez crainte, ici, je n'ai personne à châtier. Par contre, pour m'amuser, si vous auriez envie que je glisse parfois un message à Alexandre sous son oreiller..."

Coldris reprit le discours sur le discours et lui expliqua à nouveau une comparaison basée sur une œuvre littéraire qui ne disait absolument rien à Cassandre. Il en parlait cependant bien et l lui donnait envie de connaître. Ca semblait vraiment intéressant.

"Et à part cette histoire, ça raconte quoi d'autres ce roman ?"

La fillette tressaillit à la proposition et l'observa, plus que perplexe. Pendant plusieurs minutes, elle ne sut quoi dire. Ni même penser. Il.. il était sérieux ? il parlait de lui donner un ouvrage qui devrait être incroyablement précieux ? Non, il se moquait d'elle. Sa proposition ne pouvait être sérieuse. C'était comme donner une bourse de deux rilchs à une gamine inconnue pour s'offrir des bonbons. Cassandre se reprit et demanda poliment, joueuse :

"Il semble que la grenouille vous ait contaminé, messire. Avez-vous vous envie de vous débarrasser de vos possessions ? Bientôt, vous irez vous aussi distribuer vos bourses aux gamins miséreux au lieu de les vider dans les catins du lupanar ?"

Il ne pouvait être sérieux. C'était une plaisanterie et il pensait pouvoir rire d'elle et des espoirs de lire un vrai livre. Elle ne tomberait pas dans ce piège. Elle reprit :

"Je ne suis pas Nehalan, vous vous souvenez ? Je ne crois plus aux contes de fées."

Là dessus, Léonilde apporta le vin et permit à Cassandre de démontrer sa connaissance pour l'œnologie et son don pour les odeurs. Elle entendit, intriguée, ses explications sur les parfums puis déchanta.

"Mais... Il faut un apprentissage auprès d'un maitre pour ça, non ? Comme beaucoup de métiers. Et il faut bien connaître un maitre, avoir des lien avec lui, pour devenir apprenti. En plus, je suis une fille. Comment je pourrais arriver à faire ça ?"

Elle baissa la tête, misérable. elle n'était vraiment pas née avec le bon sexe. Si elle avait eu un phallus, les choses auraient été si différentes.

"J'aurais aimé être né garçon. Tout est plus simple pour vous."

Tous deux bavardèrent ensuite plus gaiement sur le cas Nehalan puis apportèrent aussi joyeusement les bêtises que l'on pouvait faire dans une église. Elle nota les explications sur l'encre dans le bénitier. C'était très intéressant. La suite, en revanche, après les déboires sur la sexualité de Nehalan, la mit mal à l'aise. La plaisanterie de Coldris était fortement embarrassante. Non, elle ne voulait pas d'amant. Jamais. Elle n'y prendrait pas plaisir. C'était sûr. Elle haussa les épaules sur son commentaire sur le fait de venir la hanter.

"J'ai jamais cru au Paradis et à l'Enfer, d'abord. Depuis le temps, si toutes les âmes s'accumulent, ça doit crouler de monde. Avant, je croyais que les âmes volaient ailleurs et visitaient le monde. Que parfois, elles visitaient leurs proches resté ici. Mais plus maintenant. Non. Je crois... qu'il n'y a rien. Que nous n'existons plus, c'est tout. Mais ce n'est pas triste. C'est même rassurant. Une vie, c'est déjà long et difficile. Alors pourquoi chercher à la prolonger davantage après notre mort ? Disparaître, ne plus être, ne plus pense, c'est bien plus apaisant."

Coldris tentait à présent de la rassurer sur ses positions mais la fillette resta braquée.

"Non, je changerais pas d'avis. Puis, je ne suis pas si petite. J'ai eu treize ans le mois dernier, messire, t vous êtes bien placée que ces trois dernières années j'ai vu assez de choses pour tout connaître de sujet. Si j'ai décidé ça, c'est justement en connaissance de cause."
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Message par Coldris de Fromart Ven 16 Juil - 15:52



Alors comme ça la petite souris glissait des chardons dans le lit du comte de Monthoux ! Plutôt que de le courroucer, l’idée l’amusait. Il devait dire que quand bien même une union était prévue entre leurs familles, il n’appréciait guère le comte. Quant à sa proposition, il la nota d’un sourire dans un coup de son esprit. Ceci dit, à choisir, il avait des mains plus disponibles pour ce genre de tâche à Fromart.

Résumer l’œuvre de Rabelais en quelques phrases n’était pas aisé. Il y aurait tant eu à dire qu’il lui semblait en laisser la majeure partie de côté.

— Ce récit se trouve dans le quatrième livre publié. Le premier raconte la vie de Pantagruel et sa rencontre avec Panurge. Toi qui aimes les farces, tu t’amuseras surement de celles-ci. Vient ensuite Gargantua, le second roman traitant des années d’apprentissage du géant du même nom. Quoiqu’il soit très drôle également, ce n’était sans doute pas le plus facile à lire pour toi. Le troisième livre poursuit les aventures des deux héros dont l’un hésite notamment à se marier. Le quatrième est un voyage en mer avec de nombreuses rencontres très amusantes dans l’idée de trouver la l’Oracle de la Dive Bouteille – du vin donc – Il y a un dernier livre publié après sa mort qui clos son œuvre. Pour tout te dire, heureusement que Rabelais avait la protection du Roi de France, car ces écrits ne lui ont pas valu beaucoup d’amis, notamment parmi les gens d’Église. Tu comprendras rapidement pourquoi si tu as l’occasion de les lire.

Sur ce, il lui suggéra de lui offrir l’un de ces livres si cela l’intéressait. Elle n’avait sans doute pas l’occasion d’avoir accès à de tels œuvres et la bibliothèque refoulait systématiquement les enfants. Coldris ne s’était pas attendu à ce que cela suscite chez elle une telle réaction. Comme un animal effarouché à qui il aurait proposé de quoi manger. Pour une fois qu’il proposait cela  sans arrière-pensée ! C’était bien le comble. Il s’enfonça dans son fauteuil et patienta jusqu’à sa réponse. Réponse qui passé le grognement à la mention de la garce lui arracha à un rire dans sa formulation.

—En parlant de culture française, tu savais qu’il mangeait les grenouilles là-bas ? Personnellement, je préfère leur couper la tête. Je leur laisse volontiers le reste. Si tu ne veux pas de mon cadeau, tu n’auras qu’à me le rapporter une fois lu. Et si tu en as pris suffisamment soin, peut-être que je t’en prêterai un autre en échange qui sait ?

Il esquissa un petit sourire. Les livres étaient la nourriture de l’esprit. C’était grâce à eux qu’il se trouvait là aujourd’hui. À plus d’un titre, il s’était reposé sur ses lectures. Au sens propre comme au sens figuré, alors si la petite souris curieuse voulait étancher sa soif, elle pouvait le faire à son abreuvoir sans risque. Pour ce qui était des parfums, elle n’avait bien évidemment pas tort, seulement elle oubliait un détail de taille.

— Ma fille serait de ton avis, je dois dire. Si c’est un maitre que tu veux, je t’en trouverai un. On ne me le refusera pas et on me remerciera lorsque l’on t’aura vu à l’œuvre. Il n’y a qu’un seul problème auquel tu devras faire face seule : les femmes n’ont pas pour habitude de tenir affaires alors tu devras te battre pour exister, mais si cela te plait, tu y arriveras. Rien n’est impossible lorsqu’on le veut vraiment.

Après tout, il était bien là, lui, non ? Le petit noble martyrisé par les siens qui préférait se couper avec du papier plutôt qu’une épée. Celui qui était monté avec un sac de livres volés à la capitale en se jurant de finir Premier Conseiller du Roi. Quelque part, il l’était. Sans le titre. Il n’y avait pas plus proche du roi que lui. Ce qui était sûr en revanche c’est que lui n’avait jamais eu de tabou face à la sexualité. En même temps quand on voyait ses frères se faire les servantes dans un coin du château, il n’y avait là rien que de très naturel et quotidien.

— N’as-tu jamais eu envie de revoir certains d’entre eux ? Peut-être était-elle trop jeune pour ce genre de considérations et d’expériences au fond ? Moi, je crois que l’on flotte dans ce monde sous forme immatérielle comme un courant d’air, peut-être. Tu n’as jamais senti leur présence ?

Car lui la sentait, surtout celle de Virgil, dans son esprit bien sûr, mais également à ses côtés, comme quelqu’un qui l’observerait ou qui parfois l’obligeait à se retourner, mais après tout ce n’était peut-être que son esprit qui le matérialisait comme il pouvait car il lui manquait terriblement.

Puis l’on en revint au sujet de sa sexualité et elle s’obstinait à rejeter la chose, sans doute par une crainte tout à fait légitime. Coldris se pencha en avant pour se rapprocher d’elle avant de reprendre d’un ton plus doux que d’ordinaire.

— Ce que tu as vu et vécu là-bas ne représente pas la réalité. Les hommes y viennent comme à la taverne pour se décharger de leur pulsion. Cela n’a rien à voir avec ce qui se passe dans l’intimité et là-dessus tu peux me croire. C’est comme si tu me disais qu’une pièce de théâtre, quelle qu’elle soit puisse représenter la vie dans sa globalité, alors qu’il n’y a rien de plus artificiel.

Coldris se leva à la recherche d’une écritoire qui lui permettrait de rédiger sa brève réponse.

— Qui plus est, abstiens-toi de dire « jamais ». Dame Fortuna est une belle garce à l’esprit de contradiction qui aime à s’engouffrer dans toutes les failles qui se présentent à elle… il souleva le capuchon de porcelaine pour vérifier le niveau d’encre … et plus la muraille est haute, plus elle prend de plaisir à la pulvériser. il se retourna vers elle avec un grand sourire bon et si nous écrivions enfin cette réponse ?

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Message par Cassandre Velasquez Ven 16 Juil - 18:46

Cassandre écouta avec attention Coldris lui résumer le roman dont il venait de lui parler. C'était un peu court mais ça lui faisait envie. Et ça lu faisait encore plus envie quand il lui eut dit que l'auteur aurait eu de gros ennuis si le Roi de France ne l'avait pas protégé.

"Ils l'auraient brûlés sinon ? Comme ceux qu'on dit sorciers ?"

La fillette songea, déprimée, qu'elle ne pourrait sûrement pas lire ce livre. Mêmes si elle progressait en lecture. Elle ne pouvait pas demander à Irène de lui acheter. Ca coûtait bien trop cher. Ce ne serait qu'un caprice et ce n'était pas gentil de faire un caprice. la fillette eut alors la surprise de se voir proposer ledit roman. Elle observa, perplexe, Coldris avant de lui adresser ce mot d'esprit qui éveilla une mauvaise humeur avant de le faire éclater de rire. Elle eut ensuit une mine de dégoût à l'idée que des gens mangent des grenouilles.

"Beuuuurk ! Ils sont heureusement plus doués en littérature et en vin qu'en cuisine, les français ! Moi, je préfère jouer avec les grenouilles ! C'est drôle surtout quand on les cache dans une armoire ou sous un lit ! Enfin, la grenouille qu'on parle, j'ai pas du tout envie de jouer avec elle. Elle était trop étrange. Je vous l'ait déjà dit quand je vous l'ai raconté, mais j'ai pas peur facilement, mais rien que d'y repensait, son regard, comment elle fixait Ludovic dans les bras d'Irène. C'était... étrange. j'ai eu l'impression qu'elle allait l'attraper."

Cassandre préféra refouler ces pensées malaisantes et entendit la proposition de Coldris. Il était vraiment sérieux. Il allait vraiment lui prêter un livre. Elle s'inclina aussitôt poliment.

"Merci, messire."[/v]

Elle baissa ensuite la tête, honteuse d'avouer ses faiblesses.

"Je ne pourrais pas vous le rendre rapidement. Je ne lis pas vite. Je déchiffre lentement les recettes de cuisine. Je sais. c'st long. Ca va faire déjà trois mois que j'essaie 'apprendre à lire bien."

Leur conversation se poursuivit en évoquant cette possibilité d'apprendre à fabriquer des parfums. Elle évoqua la difficulté de trouver un maître d'apprentissage et il semblait prêt à s'engager à l'y aider. Lors de la suite, la fillette haussa des épaules. Les difficultés, ça, ça lui faisait pas peur. Au contraire, c'était bien plus amusant que de réussir facilement.

"C'est vrai ? Vous feriez ça ? Mais ça me fait pas peur les obstacles ! Bien au contraire ! C'est plus agréable de réussir quand on a du mal que quand tout est offert. C'est comme quand je viens ici c'est plus drôle de jouer avec vos gardes que de bêtement passer par le portail ! Mais pour votre proposition, je vais y réfléchir. Puis, j'en discuterai avec Irène. Je ne peux pas décider de ça toute seule."

La discussion se prolongea par la question de la sexualité mais qui s'entrecoupa à parler de l'après-vie. Cassandre écouta Coldris lui répondre et évoquer la possibilité de revoir ses proches ou desentir leur esprits flotter près de soi. Elle se rappela si avoir cru sentir souvent la présence de sa mère ou de Zita. Mais elles e trompait. Ce n'était que ses voix.

"Ou pas. Et si c'était autre chose Cassandre ?"
"Arrête, Eldred, il n'y a rien après la mort."
Elle a raison. Le néant, c'est bien.
[b]"Pour une fois, je suis d'accord avec toi.

"Pour une fois ?"
"Ah ah ! Trop fort, ma princesse !"

Ses voix s'étaient décidées à toutes s'éveiller en même temps. Surtout celle d'Eldred, normalement discrète, qui intervenait que pour lui rappeler la prudence, semblait bien s'amuser à participer au débat.

"Elles me parlent là, en ce moment, d'ailleurs. J'en ai une qui dit que les âmes, les manifestations après la mort, c'est possible. Et une autre riposte que non. Au début, c'était effrayant. Mais maintenant... Maintenant, je trouve ça apaisant. Et discuter dans ma tête avec elles, ça m'aide à me réfléchir."

Elle observa Coldiris et eut un moment d'hésitation.

"Vous me pensez folle, non ? J'aurais pas dû le dire..."

Peu après, ils revint au sujet de la sexualité et Coldris se montra plus rassurant à tenter de lui expliquer que rien de ce qu'elle avait pu voir au lupanar ne représentait la normalité. Que les hommes y venaient se soulager comme d'autres allaient boire sans soif à la taverne. Elle se rappela qu'Irène lui avait dit la même chose mais avec Coldris ça avait plus de poids. Coldris, lui, c'était un homme. Il connaissait bien mieux le sujet. Elle se détendit légèrement et demanda, encore tremblante :

"C'est vrai ?"

D'autres choses lui revinrent en tête. Comme ces nouvelles sur le curé de Saint-Blasphème.

"Mais en ville, il y a aussi des hommes qui se comportent mal. Comme ce curé qui abusait ses paroissiennes. Comment on peut être sûre de faire confiance à un homme ? Comment savoir si or n regard il va pas se jeter sur nous ?"

Il lui donna ensuite ce conseil de ne jamais dire jamais puis se décida à s'attaquer à la réponse à Eléonore. L'esprit malicieux de Cassandre lui revint et se décida à s'amuser un peu. Elle demanda d'une voix faussement innocente :

"S'il ne faut jamais dire jamais, pourquoi le dites-vous quand vous déclarer que vous cédez jamais à votre coeur ? Dans ce cas, si je respecte vos conseils, cela signifie que Dame Fortuna va probablement organiser votre mariage avec la belle Eléonore."

Tranquillement, la fillette se remit dans le fauteuil et but une gorgée de cet excellent vin mais qui se révèlerait bien moins bon que la tête que ferait prochainement Coldris.

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Message par Coldris de Fromart Sam 17 Juil - 11:07



Coldris lui fit un résumé succinct de l’œuvre de Rabelais. En même temps, ils n’avaient pas toute la fin de journée à attribuer à cet écrivain anticlérical.

— Il aurait sans doute pu être brûlé pour hérésie à terme, oui. Malgré la protection du Roi et son autorisation pour faire imprimer ses livres, il a dû fuir le pays. Par précaution. Tu sais comment ils sont, ils n’aiment pas trop les moutons noirs qui restent en dehors du troupeau…

Sachant qu’elle n’aurait jamais les moyens d’accéder à ce genre de livre, il lui propose d’en prendre un ou à défaut de lui emprunter puisque cela semblait tant la déranger que cela. Visiblement, sa petite fouine n’avait pas l’esprit aussi vif qu’elle aurait dû, car elle n’avait pas réalisé à quelle grenouille en particulier Coldris faisait référence. Il réprima un petit sourire : tant pis pour elle, elle se souviendrait sans doute de leur discussion lorsqu’elle apprendrait son exécution prochaine. Comme elle acceptait son offre – qu’il aurait été idiot de refuser – il inclina la tête à ses remerciements.

— Prends ton temps. Ce n’est pas comme s’il allait me manquer et au pire j’en achèterai un autre. Trois mois ce n’est pas tant que cela et puis c’est en t’entrainant que tu t’amélioreras. Tu as fait le plus dur, le reste va venir très vite, tu verras.

Sa proposition semblait l’enthousiasmer, tant mieux. Il confirma de la tête qu’il l’aiderait si c’était ce qui lui plaisait.  Pour le reste, elle devrait faire ses preuves seule, lui, ne pouvait que lui ouvrir la porte. Ce fut en parlant par la suite de Nehalan qu’ils en arrivèrent à évoquer tant la mort que la sexualité. Coldris était persuadé que les morts étaient tout proches, c’était du moins ce à quoi il se raccrochait pour ne pas perdre définitivement ceux auxquels il s’était raccroché toutes ces années. Il ne s’était pas entendu à ce qu’elle commence à lui parler de voix et arqua les sourcils comme deux petits ponts qui s’abaissèrent subitement sur la rivière gelée de son regard. Comment était-ce possible ? Ce ne pouvait tout de même pas être une coïncidence, en fait cela faisait beaucoup trop de coïncidence pour qu’elle ne soit pas…

Ta fille?
Tu sais que tout cela me rappelle une histoire?

Il secoua la tête. Oh non, il ne la pensait pas folle. Cela reviendrait à se désigner lui-même ainsi. De même qu’Alduis. Et Bérénice ? Et Sarkeris ?

— Tu ne devrais pas leur accorder tant d’importance. Ce sont des parasites qui profitent du moindre espace pour le remplir et se multiplier.

De là il préféra revenir à leur sujet de conversation, qui le mettait lui plus à l’aise et elle nettement moins. Il avait rapidement compris que cette obstination à vouloir rester vierge venait de ce qu’elle avait vu et vécu au lupanar quand elle n’était encore qu’une petite gamine. Comment aurait-il pu ne pas lui dire que cela n’avait rien à voir ? C’était sans doute le seul exemple qu’elle avait eu. Ce n’était pas comme lui qui avait vécu sa jeunesse à assister à ce genre de scènes au détour d’un couloir ou d’un tas de paille. Et puis les jeunes femmes grandissaient toujours avec cette appréhension bien supérieure à celle des hommes.

— Bien sûr que c’est vrai, pourquoi irais-je te mentir ?

Elle évoqua alors les agressions et Coldris soupira en songeant à cet idiot de curé.

— C’est comme lorsque tu sors seule : tu risques de te faire dérober, pourtant cela ne t’empêche pas de sortir, non ? Un homme qui ne te veut pas de mal ne te forcera jamais et ne fera rien qui puisse te mettre mal à l’aise. Si ce n’est pas le cas, tu n’as plus qu’à lui mettre un bon coup de dague.
Comme il ne fallait pas oublier qu’elle était là avant tout pour jouer les messagères et non les élèves du ministre, le vicomte se leva pour aller chercher l’écritoire sur laquelle il pourrait répondre depuis son fauteuil. Tout en lui expliquant qu’il ne fallait pas dire « jamais », car cela finissait toujours par se retourner contre soi, il vérifia que les fournitures étaient en ordre.

S'il ne faut jamais dire jamais, pourquoi le dites-vous quand vous déclarer que vous cédez jamais à votre coeur ?

Il esquissa un sourire. Tout simplement parce qu’il mentait. Il avait déjà cédé son cœur à deux reprises pour avoir eu le malheur de dire cette simple phrase, ce qui était bien la preuve qu’il ne fallait en aucun la dire. Il reposa l’encrier.

Dans ce cas, si je respecte vos conseils, cela signifie que Dame Fortuna va probablement organiser votre mariage avec la belle Éléonore.

Il se figea puis toussa. Une fois. Deux fois. Avant de se jeter sur son verre de vin qu’il descendit d’une traite. Se marier avec Éléonore ? Non ce n’était pas possible.

— On t’a déjà dit que tu étais trop intelligente pour ton propre bien ? fit-il avec sa contenance retrouvée.

Puis il se saisit d’une plume, déboucha l’encrier et entreprit de répondre.

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Message par Cassandre Velasquez Sam 17 Juil - 13:47

Lors de ces nouvelles explications sur cet auteur, Rabelais, Cassandre ne pouvait s'empêcher de penser à Hyriel. Allait-il devoir fuir aussi le pays ? Il avait déjà quitter celui où il était né, probablement pour échapper au chaos engendré par la guerre. Elle ne savait pas bien ce qui se passait là-bas, lors des attaques, mais elle n'imaginait pas les soldats restés sagement sur les champs de bataille. Elle se souvenait des passages de l'Iliade que son père lui avait raconté. Vers la fin, quand Troie tombait, les vainqueurs disposaient des vaincus. Disposer... le mot lui faisait grincer les dents. Il la renvoya à des années lointaines, quand tout allait bien.

***

Cassandre avait cinq ans. Elle était installée sur les genoux de papa. c'était le soir. Agathe était loin et Sophie cousait tranquillement pas loin d'eux. Papa racontait la belle histoire d'aventures, pleine d'actions, entre les Grecs et les Troyens. La ruse d'Ulysse, ça, c'était quelque chose ! Mais la suite... L'enfant se figea, mal à l'aise d'entendre parler des sodas qui couraient partout pour attraper les femmes. Elle trembla.

"Pourquoi ils font ça ? ils vont leur faire quoi ?"

Papa se mordit les lèvres et hésita un instant avant de répondre.

"En temps de guerre, les vainqueurs disposent des vaincus. C'est comme ça. ce sont les règles. t ils ont le droit de... disposer de leurs femmes et de leurs enfants. C'est moche, je sais, mais c'est comme ça."

Il entoura la petite de ses bras protecteurs et l'embrassa.

"Comme par exemple, ils font jeter le fils d'Hector, un petit garçon, des murailles de Troie. C'st pour éviter qu'ils puisse grandir grandir et crée aux Grecs des problèmes."

"Oui.. Il voudrait se venger alors, c'est ça ?"

"Oui."

"Alors les vainqueurs disposent des vaincus pour pas qu'il y ait de vengeance, c'est ça ?"

Papa sourit, fier de son raisonnement, et l'embrassa à nouveau.

***

Les vainqueurs disposaient des vaincus.

La phrase la faisait frissonner et appelait son imagination à entrevoir les pires folies humaines. L'an dernier, quand elle avait surpris par hasard l'accent izwilan de ses camarades dans la cabane, elle n'y avait pas prêté plus attention que ça. Elle n'y avait même repenser quand en entendant Phaïde lui adresser la parole. Mais elle n'avait pas réfléchi à leurs origine. Ils venaient d'un autre pays. Et alors ? Elle ne voyait rien d'important dans cette information.  En y songeant aujourd'hui à  la lueur de ce que Coldris lui expliquait, la fillette avait le coeur qui la blessait dans sa poitrine. Fuir son pays, sans soutien, en pleine guerre, elle pouvait deviner que ça devait être un exploit. Hyriel avait dû avoir besoin d'une aide constante. Et Guillaume... Guillaume devait être tout petit, Eugène lui-même devait pas être très vieux. Le groupe de ses amis avait dû dépendre entièrement des efforts de Florentin. Elle le comprenait à présent. C'était probablement aussi pour ça qu'il avait cette expression étrange dans le regard, qu'elle percevait aujourd'hui comme le besoin de toujours vérifier que ça allait. Il avait été responsable de la survie de tout le monde. Il était de fait leur chef, leur meneur.

Naturellement, Cassandre ne laissa rien paraître de ces réflexions. Elle se contenta d'écouter docilement Coldris et opina d'un léger hochement de tête. Elle lui accorda ensuite un regard espiègle puis se permit une plaisanterie :


"Beeeeh beeeh meuuh beeeh"

Elle pouffa, terriblement de sa bêtise, puis reprit plus sérieusement :

"C'est un bon usage des onomatopées, non ?"

Le ministre lui proposa ensuite d'emprunter le fameux ouvrage et, passé la surprise, la fillette le remercia très poliment avant de s'inquiéter de garder trop longtemps le livre. Elle ne put s'empêcher d'écarquiller les yeux quand il évoqua la possibilité de racheter si facilement un objet aussi cher. elle n'arrivait toujours pas à s'y faire que les gens puissent dépenser de l'argent pour des choses qui n'étaient pas de première utilité. Elle hocha de la tête en entendant les explications rassurantes sur on retard de lecture et reprit :

"Quand même... J'essayerais de pas lire trop lentement et pas vous gêner. C'est pas bien de causer aux gens de dépenser inutilement de l'argent."

Leur conversation se poursuivit par cette proposition inattendue de l'aider à trouver un apprentissage, puis aborda la sexualité et même la question de la mort. Ou plutôt de ce qui pourrait résulter aux âmes des défunts. De là Cassandre évoqua naturellement ses voix. C'était pour elle la seule explication logique aux  phénomènes étranges. Les esprits, la sorcellerie, les hasards, rien de tout ça n'existait. par conte, la puissance du cerveau humain pour se rassurer, ça c'était concret. Elle nota que Coldris paraissait troublé de ses paroles et mit un petit temps avant de pouvoir fournir une réponse. On aurait dit... on dirait qu'il comprenait. Sa mémoire se rappela des confidences d'Alduis. Et si Coldris aussi avait des voix lui aussi ? Elle hésita, puis finit par demander :

"Vous... Vous entendez des voix vous aussi ? Comme... comme Alduis ? J'étais surprise l'autre quand on en a parlé par hasard t qu'il disait que ça le faisait souffrir. Au début, elles m'inquiétaient. j'étais oppressée. Mais ça sert à rien d'avoir peur. C'est comme quand vous nagez dans une rivière. Si vous allez contre le courant, vous ferez que vous épuiser. Mais si vous nagez avec le courant, vous n'avez pas à faire 'efforts. En parlant avec mes voix, je me sens apaisée. Mes colères, toutes les colères que je pouvais avoir, elles sont plus calmes. Et je gère mieux mes émotions."

Il changea cependant rapidement de sujet de conversation et revint à la sexualité. La fillette l'écouta lui expliquer les choses et se sentait un peu plus rassurée. elle opina doucement de la tête.

"Non, je sais que vous mentez pas, vous. Je vous ai souvent vu. Quand vous venez au lupanar, vous... vous ^tes gentil. Même si vous baisez toutes les filles en une soirée, vous les traitez bien. Pas comme beaucoup d'autres clients le font. Pourtant, avec votre pouvoir, votre fonction, vous pourriez..."

Elle s'interrompit dans sa réflexion, repensant à cette phrase sortie la fameuse nuit de l'accouchement.

"Il y a pas longtemps, j'ai à on... au cardinal Cassain qu'on jugeait une personne à la manière dont il traitait ses inférieurs, pas ses égaux."

Peu après, Coldris se décida à se mettre en fin à l'écriture de sa réponse pour la belle princesse qui attendait dans le donjon. Espiègle, Cassandre s'amusa à lui ressortir habilement ses deux belles phrases et ainsi révéler la contradiction. Calée dans son fauteuil, la fillette but tranquillement son verre de vin tout en savourant le superbe spectacle du ministre qui se semblait se décomposer. Elle ne dit rien de plus et se contenta d'admirer son œuvre, fière de son exploit, jusqu'à ce que celui-ci retrouve finalement l'usage de la parole. Elle eut un sourire triste à son commentaire.

"Pas besoin de me le dire. Je le sais déjà Je comprends tout avant tout le monde mais on e me croit jamais. Ou quand les choses commencent à devenir un peu évidentes. Ou alors on me dit d'avoir confiance, que ça va s'arranger... sauf que personne ne comprend que si on ne fait que le dire, sans rien tenter, rien ne s'arrangera. Comme on l'a déjà dit, pour modifier les choses, il faut de l'audace. Pas juste de l'espoir et de la confiance. Sinon on est qu'un de ces moutons qui bêlent en attendant le roulement des dés de Dieu. "

Sur ces paroles, elle termina son verre de vin.

"C'est probablement à cause de mn nom. Cassandre... Je devrais peut-être finalement céder à Apollon ? Il me retirait alors peut-être le crachat laissé dans ma bouche.."
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Message par Coldris de Fromart Sam 17 Juil - 23:21



Il avait parfois tendance à oublier que ce n’était qu’une enfant lorsque la vérité lui sautait soudainement au visage. Ou aux oreilles pour être plus précis. Il resta de marbre jusqu’à ce qu’elle ne se prenne et haussa un sourcil pour toute réponse à sa justification.
Ce qui était certain, c’est qu’il lui prêtait bien volontiers ce livre pour la durée qui lui ferait plaisir quand bien même cela semblait la déranger.

— Ce n’est pas inutile. Il faut bien faire vivre les libraires et les imprimeurs, non ? À quelle date est ton anniversaire ?

Elle pourrait le prendre pour son anniversaire éventuellement. Et puis… et puis en réalité, Coldris avait besoin de cette information. Une information qu’il aurait pu obtenir par ses propres moyens, mais il n’avait pas vraiment le temps d’effectuer des recherches dans le seul but de satisfaire sa conscience. Sans parler du fait que s’il commençait à tâcher de répondre à chaque interrogation qui se bousculait dans son esprit, il ne risquait plus de fermer l’œil de la nuit. Cependant celle-ci… Il avait besoin de savoir, et encore plus lorsqu’elle affirmait entendre des voix… comme eux. Il se souvenait encore de cette nuit où Éléonore l’avait retrouvé en train de parler à voix haute.


– Non, mentit-il, j’ai simplement constaté ce que cela faisait sur Alduis et l’emprise qu’elle pouvait développer. Je le sais parce que je l’ai aidé un soir alors qu’il était perdu. Mais visiblement ce n’est pas ton cas.

Sauf que Coldris ne l’avouerait jamais, seulement voilà, lui aussi lorsqu’il avait un peu moins que son âge se plaisait à converser avec ses voix qui lui tenaient compagnie dans sa solitude. C’était pratique, elles étaient toujours là pour lui. Même lorsqu’on lui intimait le silence, il pouvait continuer de débattre sur telle ou telle chose avec elles. Oh certaines étaient affreusement sadiques comme celle de son père, mais tant qu’il était resté à Fromart, il n’avait jamais trop eu l’occasion de s’y confronter. Après toute la réalité était bien suffisante pour ne pas y rajouter son imagination. Et puis peu à peu sans qu’ils ne se souviennent quand ni comment, elles avaient commencé à gangréner son esprit au point qu’il n’avait eu d’autres choix que de les enfermer dans la fameuse malle cadenassée. De toute façon, il ne pouvait pas lui dire cela… alors il changea de sujet en optant pour la sexualité qui semblait tant la mettre mal à l’aise. Quelque part, si quelqu’un pouvait lui dire la vérité c’était sans doute lui. Il n’avait peut-être pas la plus grande morale qui soit, mais il n’avait jamais abusé ni violenté aucune femme bien au contraire. Il les aimait trop pour ne pas leur offrir ce minimum de respect. Elle lui rappela d’ailleurs sa tenue au lupanar avant de suspendre soudainement sa phrase pour parler de son… oncle ? Alors elle se considérait comme de la famille Cassin  désormais ? Il hocha néanmoins sans relever son hésitation.

Il avait manqué de s’étouffer à la mention du mariage. Parce que c’était un sujet d’actualité et qu’en vérité la savoir à marier à ce Gabriel ne lui plaisait pas vraiment. Mais les choses étaient claires entre eux et il ne voyait pas comment une telle absurdité aurait pu se produire. Au moins sa répartie assécha le sujet pour passer sur un sujet bien plus sérieux. En fait, il la comprenait. Elle était juste plus intelligente et perspicace que la moyenne. Et encore, elle n’avait jamais reçu d’éducation. Quel gâchis !

— Qui vit d’espoir, meurt désespéré. ajouta-t-il en guise de moral à ses paroles tout en écrivant sa lettre.

— Et pourquoi pas ? Il est plutôt bel homme non ? Bon amant très certainement bien qu’assez malheureux en amour et artiste. Ce n’est pas si mal, non ?

Et dire qu’elle lui avait aussi refusé Apollon ! Pourtant cela lui allait comme un gant non ? Si l’on exceptait cet attrait pour les autres hommes, chose qui ne risquait absolument pas de lui arriver.

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Message par Cassandre Velasquez Dim 18 Juil - 11:28

Cassandre écouta poliment l'explication sur les dépenses qui pouvaient être nécessaires pour faire vivre certaines professions. C'était vrai. Si tout le monde faisait des économies, les commerçants et les artisans seraient pauvres.

"Je comprends. J'ai grandi avec la peur de l'argent qui manque, des dettes qu'on peut pas payer.. Alors, j'ai toujours l'habitude dans ma tête de calculer le coût de chaque chose et d'évaluer si elle va être vraiment utile ou si on peut s'en passer. Et quand j'achète un truc, je négocie tout au prix le plus bas.  Autrefois, quand je faisais les courses pour le lupanar, on me donnait une somme en disant que c'était le compte exact, sans penser qu'au marché on peut négocier ou manipuler le vendeur. Alors je m'arrangeais pour acheter tout au plus bas prix et garder pour moi la monnaie qui restait. je le fais plus maintenant. Enfin, la première partie, si. Et après, je rends toute la monnaie à Irène."

Coldris la surprit à lui demander la date de son anniversaire. Cassandre s'obligea à rester neutre et v étudia rapidement la question dans sa tête. Pourquoi il voulait savoir une chose qui ne lui servirait pas ? Il comptait lui offrir un cadeau ce jour-là ? Sûrement pas.  Il ne faisait rien sans y trouver un minimum d'intérêt. Lui proposer un apprentissage, ça pouvait lui servir. De sa place, elle lui rapporterait des informations. Le livre prêté, elle pouvait comprendre. Il l'aidait à approfondir ses connaissances et ouvrait son esprit. A long terme, c'était bon pour lui.  Mais son anniversaire... Non, il devait vouloir jouer et s'amusait sûrement en cet moment de son silence. Elle lui répondrait à la hauteur de la question. Cassandre dit ainsi d'une petite voix faussement timide :

"Pourquoi ? Vous comptez m'offrir mon acte d'affranchissement ce jour-là ?"

Elle sourit de sa phrase puis se décida à répondre.

"C'était le mois dernier. Le 13 Décembre."

Ils en vinrent à aborder le sujet de ses voix qui tomba dans la conversation, appelé par ces questions sur la mort et les défunts qui pourraient revenir vers leurs proches. Coldris nia entendre des voix mais expliqua comprendre pour avoir aidé une nuit Alduis à gérer les siennes.

"Je vois. Alduis... Ses voix sont pas comme les miennes. moi, les miennes, c'est celles de mes proches. De mes amis. Alors j'ai confiance. Elles me veulent du bien. Et quand je risque de faire une bêtise, elles me disent. Surtout une qui est alors très pénible."

"Désolé d'être pénible, fillette."
"Ben quoi ? C'est chiant à entendre, même si c'est vrai !"
"Ah ! Princesse, non, ce mot !"
"Oh, tu viens de tuer ton grand frère. Une fois de plus."
"Arrête de rire, Eldred ! C'est pas gentil de te moquer de Sylvère !"
"Oh si !"

Tout en essayant d'expliquer sa relation avec ses voix, Cassandre entendait Eldred se plaindre, puis se moquer d'elle. Elle tenta de le raisonner mais il semblait décidé de trouver ça drôle d'embêter Sylvère à sortir ses insultes zarkotiennes traduites en monbrinien. Coldris en profita pour passer à un autre sujet en revenant sur la sexualité et l'aida à mettre un peu d'ordre dans les idées qu'elle se faisait dans ce domaine, hantée par ses expériences au lupanar.

Pendant que Coldris commençait à répondre à sa lettre, Cassandre s'amusa beaucoup à le surprendre avec cette superbe phrase. Elle s'attrista ensuite de la réplique qui suivit et narra son sentiment d'isolement d'être justement trop intelligente et d'être écrasée par rapport aux autres qui ne pouvaient la comprendre. Coldrisc rebondit sur ses dernières paroles sur l'audace et le fait sourire.


"Et nous revenons toujours au culte de l'audace.

Alors qu'il continuait à écrire sa lettre, elle lâcha cette phrase pour relier son prénom à sa situation de ne jamais être crue à temps, comme la princesse troyenne qui voyait tout des drames pour sa ville mais que personne ne voulait entendre. Elle lâcha ce nouveau trait d'esprit même si ce dont ça parlait lui mettait mal à l'aise. Elle ne s'imaginait tellement pas couchée, à ouvrir les cuisses, même pour Apollon en personne. elle répondit cependant à Coldris e tentant de paraître indifférente.

"Il faudrait qu'il vienne me trouver pour ça. Mais il ne vient pas me voir. Il n'est même pas venue me faire de proposition en m'offrant son don."
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Message par Coldris de Fromart Dim 18 Juil - 22:08



Il était amusant de constater cet étonnant paradoxe dans  la façon d’appréhender leur enfance, somme toute similaire sur un point : ni l’un ni l’autre n’avait roulé sur l’or, contrairement à ce que les apparences pouvaient laisser présager. Seulement, Coldris n’avait jamais eu cette manie de tout compter. Sur ses terres natales, il subissait le manque et s’en accommodait comme il pouvait. Des dettes, ce n’était pas ce qui manquait à la baronnie qui contenait plus de trous dans ses poches qu’une termitière, mais cela n’avait jamais réellement inquiété son bouffon de père qui se disait certainement qu’il serait mort avant que les ennuis de ne poignent réellement à sa porte. Quant à Coldris lorsqu’il était arrivé à la capitale, son obsession n’était pas d’économiser le moindre rilch mais d’en gagner le plus possible et c’était là toute la différence. Cependant Cassandre était encore un peu jeune pour espérer pouvoir gagner des sommes mirobolantes. Dans quelques années en revanche, il ne doutait pas qu’elle puisse y parvenir. Elle avait déjà prouvé son astuce plus d’une fois dans ce domaine. Il aurait pu lui raconter son arrivée à Braktenn et le début de sa fortune , toutefois ils n’étaient pas encore assez proches pour qu’il ne daigne lui raconter cette anecdote.

– Tu as parfaitement raison. Négocier fait de toute façon partie du sport commerçant. Celui qui ne négocie pas voit sa note augmenter au fil des mois.

Et il songea à cet idiot de Bellanger qui tentait toujours de lui refourguer ses ouvrages à un prix surpassant la concurrence malgré leur « longue amitié ». En affaire comme en politique, on ne connaissait d’ami que celui qui était utile à son propre dessein. Il profita de ces histoires de livres pour lui soutirer sa date d’anniversaire. Sa question lui arracha quelques secondes de réflexion avant qu’elle remette sur le tapis son affranchissement.

— Bien tenté, petite souris. fit-il bon joueur.

Le 13 décembre… Mars 1584… En vérité, cela pourrait parfaitement correspondre à ce jour-là. Celui de cette visite qui s’était transformé en dégustation…

— Eh bien voilà considère que c’était pour ton anniversaire. Tu as donc jusqu’à ton prochain anniversaire pour me le rapporter et l’échanger contre un autre livre. Cela te convient-il ?

Cela était d’autant plus troublant qu’outre les dates et certains traits, voilà maintenant qu’elle était en train de lui avouer qu’elle entendait elle aussi des voix. Comme lui. Comme Alduis. Et de toutes les coïncidences, c’était certainement la plus déstabilisante et même quelque par effrayante… Il songea aux bâtards infirmes de Thierry et se demanda combien de ses enfants avaient l’esprit possédé par des voix. Les voix d’Alduis n’étaient pas comme les siennes mais c’était simplement ce qui arrivait lorsque l’on perdait le contrôle de son esprit. Ensuite on finissait par se perdre dans les méandres de son esprit et ne plus savoir qui l’on n’était ni où on était. On en était là à parler à haute voix à un portrait qui vous conseillait sur votre vie privée. Lorsqu’il était séquestré et qu’il avait commencé à discourir avec lui-même c’était tout aussi plaisant et puis elles avaient le don de rediriger sa rage vers un objectif, c’était ce qui lui avait permis de tenir six ans de plus dans cet enfer. Mais lorsque la rage avait disparu, elles avaient réclamé leurs pitances et faute  de mieux avaient commencé à le grignoter de l’intérieur.

— C’est dangereux de parler de ce genre de choses, Cassandre. On pourrait te croire sous l’influence du Malin et je ne te fais pas un dessin de ce qui arrive dans ce genre de cas. Tu dois être très prudente et n’en parler qu’à Alduis.

Quant à lui, il n’avouerait rien sur sa propre condition désastreuse et similaire. Il se nota cependant mentalement de faire l’effort d’éclaircir ce point avec sa petite luciole. Il n’avait toujours pas reparlé de son errance au manoir du moulin ni de cette scène en particulier à laquelle elle avait assisté. Elle le penserait sans doute fou, et ce n’était là que l’arbre qui cachait la forêt. Peut-être… peut-être qu’il serait préférable de tout lui avouer en bloc quitte à la noyer d’un seul plongeon. Ou peut-être que cela pourrait attendre.

L’audace, l’audace, l’audace. Elle avait entièrement raison.

— « La fortune aime les gens peu sensés ; elle aime les audacieux et ceux qui ne craignent pas de dire : "Le sort en est jeté". La sagesse, au contraire, rend timide. » cita-t-il c’est ainsi que l’on s’élève jusqu’aux astres.

Tandis qu’il rédigeait sa courte lettre l’invitant à le rejoindre dans sa voiture pour Fromart dès la fin des excuses publiques, la conversation suivait son cours, non sans quelques nouvelles comparaisons mythologiques qu’il alimenta bien volontiers.

— Ne sois pas si impatiente, ton Apollon viendra lorsque ce sera le moment. Tu as encore le temps de songer à ce que tu lui diras lorsqu’il franchira ta porte. Une suggestion peut-être ?

Il ajouta en post-scriptum qu’il adorait jouer au méchant loup et à l’innocente brebis et qu’il avait hâte de planter ses crocs dans son cou pour la dévorer tout entier. Il plia la lettre, fit chauffer le bâtonnet de cire et scella la missive pour éviter les petits yeux malicieux et indiscrets.

— Valmar va te raccompagner pour gagner du temps. Tu déposeras cette lettre au cocher dénommé Jean à Tidrien et personne d’autre, entendu ?

Il lui tendit le courrier et suspendit son geste en croisant son regard.

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Message par Cassandre Velasquez Dim 18 Juil - 23:56

Cassandre opina d'un bref hochement de tête à la remarque de Coldris. Négocier c'est de la base de tout. Autrement, on ne survivait pas bien longtemps. Et puis, ça affûtait l'esprit pour trouver toujours les meilleurs arguments.

"Il n'y a pas que pour les prix. Je négocie même mes victoires dans les jeux. Enfin, négocier... Je me contente de rappeler certaines règles qui auraient été oubliées. C'est toujours complexes les règles d'un jeu, il y en toujours une pour resurgir, comme si elle n'existait pas avant la remette en mémoire."

Et pour cause quand on s'arrangeait pour l'inventer cette fameuse règle qui renversait la partie en sa faveur. C'était si drôle. Les autres joueurs pouvaient alors se fâcher ou tentaient d'argumenter. Ou elles arrêtaient. Elle eut un haussement des épaules en arborant un air innocent.

"Mais bon, c'est pas ma faute si je suis toujours la meilleure dans les jeux. Ce doit être une sorte de talent naturel. Quoique... avec vous, j'ai l'impression que mon don ne fonctionnerait pas."

Il le lui prouva en répondant rapidement à sa question sur son affranchissement. Elle reprit d'un sourire joueur.

"Il faut toujours aller au bout de son audace, non ?"

Elle nota sa réflexion quand elle lui eut dit sa date de naissance. C'était plus que pour un effort de retenir une information aussi banale. Il y avait quelque chose. Il cherchait quelque chose. Mais quoi ? Qu'est-ce qui pourrait y avoir d'intéressant à comprendre avec sa date de naissance ? Sa pensée se figea brusquement en se remémorant que Coldris s'arrangeait le plus souvent pour connaître les bâtards que l'on lui présentait et veillait à distance sur leur éducation. Et si... ? non, c'était pas possible. Pas sa mère. Quoique... comment être certaine ? Elle ne se rappelait de rien à son sujet. Elle était trop petite quand elle était petite. Son père la disait terriblement amoureuse mais s'il se trompait ? Ou si elle l'était moins que lui ? Ou que le temps avait usé l'amour peut-être ?  Et Coldris, lui était doué pour parler aux femmes et les attirer au lit. Et si c'était à lui qu'elle devait d'exister, ça expliquerait son intelligence bien trop élevée pour celle d'une petite paysanne.  Elle préféra garder ces idées pour elle. De toute manière, elle n'avait aucune preuve, ça n'était que des interprétions basées sur un regard, et il nierait sûrement si elle exposait tout ça.

Elle répondit ainsi sur le livre et son prêt, stimulée par le défi.


"Non. Je vais le lire en moins de six mois. Et comme ça, vous m'en prêterez un autre !"

Leur conversation les mena à évoquer les voix qu'elle entendait dans sa tête. Colris s'informa sur ce qui se passait en elle et tentait de la raisonner à ne pas trop les écouter. Il la mit ensuite en garde de ne pas parler à une personne autre que son fils.

"Je n'ai pas besoin que vous me le dites. Je sais ce qui arrive à ceux qu'on pense possédés et l'idée de terminer en rôti me déplait beaucoup. Je préfèrerai être pendue si je devrais vraiment mal tourner."

Peu après, Coldris se décida à commencer l'écriture de sa lettre que Cassandre troubla un tantinet avant de rappeler que  l'on devait toujours exercer son audace. Le ministre continuait à discuter tout en rédigeant, ce qu'elle admirait secrètement. Il lui fallait tant de concentration à elle pour tracer les lettres ! Elle rougit timidement de ses paroles sur l'Apollon qui viendrait un jour frapper à sa porte. ses cuisses se resserrèrent à cette pensée. Il lui remit finalement la missive et elle se leva pour la prendre en écoutant les nouvelles instructions.

"D'accord. Il aura un signe de reconnaissance ? Ou alors Valmar me dira que c'est lui ?"
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Message par Coldris de Fromart Lun 19 Juil - 10:49



Coldris souffla un petit rire à la mention des règles du jeu. Il était toujours plus favorable de dicter ses propres règles et ce n’était certainement pas lui qui aurait pu dire le contraire. La fin justifiait tous les moyens. Y compris pour un simple jeu.

— Tu dois aimer faire des paris n’est-ce pas ?

Ces fameux paris où tu ne perds jamais…
Je n’y peux rien si je suis meilleur.

— Il faut jouer avec les meilleurs pour se surpasser.

Il n’y avait qu’ainsi que l’on pouvait s’améliorer. Côtoyer la médiocrité n’apportait rien. Il valait mieux se faire déchiqueter par un lion que se pavaner pour avoir écrasé une fourmi. Quant à ce talent naturel, il commençait à douter quelque peu qu’il ne soit que le fruit d’un pur hasard. À tel point qui lui demanda sa date d’anniversaire, ce qui la surprit quelque peu à juste titre. Il inclina légèrement la tête en guise d’approbation à sa déclaration, après tout c’était là le propre de l’audace, non ? Tenter ce qui paraissait impossible dans les simples limites du raisonnable.

— Cinq dans ce cas, renchérit-il joueur.

Après tout c’était elle qui avait parlé d’aller au bout de son audace quelques minutes plus tôt. Il fallait assumer ses défis. Lorsque leur conversation évoqua les voix, il ne put que la mettre en garde à plus d’un titre. Il ne doutait pas qu’elle ait conscience de ce point, mais mieux valait prévenir que périr. A fortiori dès lors qu’il s’agissait de finir sur un bûcher à une époque où l’on appréciait les feux de joie libérateurs. Il s’installa pour écrire sa lettre – relativement courte – non sans quelques rebondissements au cours de leur discussion. Epouser Eléonore. Quelle idée. Heureusement, il avait bien habilement dévié le sujet de cette conversation pour atterrir de nouveau sur l’esprit de cette petite, étrangement similaire par certains aspects au sien. Tout en grattant la surface du papier de la pointe de sa plume et en discourant avec elle, il n’avait eu de cesse de songer à cette date obtenue quelque temps plus tôt et qui corroborait ses doutes. Il plia et cacheta finalement la missive avant de la lui tendre.

— Jean Sagnan, brun, yeux sombres, vingt-neuf ans, un peu plus petit que moi. Valmar ne peut pas s’approcher, il serait reconnu, il te déposera aussi près qu’il peut. Pour le reste, je te fais confiance déclara-t-il sans lâcher la lettre qu’il tenait toujours.

Son regard se perdit un instant dans le sien, hésitant à partager ses doutes qui le resteraient éternellement faute de réponse, mais à la voir souffrir de sa différence, c’était sans doute mieux de partager ses hypothèses.

— Cassandre, j’ai de bonnes raisons de croire qu’il se pourrait que tu sois ma fille.

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Message par Cassandre Velasquez Lun 19 Juil - 11:31

Cassandre sourit de la question posée sur les paris. Non, elle n'en faisait pas tant que ça. OU seulement si elle était certaine de les gagner.

"Tout dépend. Je n'en propose que si je suis sûre de les remporter. Autrement,, ce n'est pas du tout drôle. Autrefois, avec un copain, n faisait des paris sur qui traversait plus vite un toit. Mais on n'a jamais réellement mentionné qu'on ne pouvait pas pousser l'autre... "

Et c'était encore plus drôle quand l'autre question passait son temps à lui dire que si elle réussissait quelque chose, c'était parce qu'elle était qu'une fille. Que les gens avaient pitié d'elle et lui donnaient plus d'argent. Ou qu'elle ne pouvait pas le suivre car c'était soi-disant trop dangereux pour une fille. En attendant, c'était jamais elle qi avait manqué plusieurs fois de tomber d'un toit.

Coldris intervint alors pour déclarer qu'"il fallait jouer avec les meilleurs pour progresser. Elle répondit d'un sourire un peu insolent.*

"Comme vous ? Vous allez jouer alors à la marelle avec moi pour m'aider à progresser ?"

Elle pouffa, amusée d'imaginer une scène comme ça, avec le ministre sautant à cloche-pied sur les cases d'une marelle.

Leur conversation porta ensuite sur le livre emprunté et sa date anniversaire Un sujet qi l'intrigua. Cette question ne lui paraissait pas naturel et la fillette commençait à soupçonner quelque chose mais elle ne possédait aucune preuve pour l'étayer Ce n'était au fond qu'une intuition. Elle préféra revenir à l'ouvrage et à la décision prise pour réussir à le lire. Coldris se plut même à réduire le délais. Elle retint une grimace mais se plaignit pas. Elle ne lui ferait pas le plaisir de supplier ou de se plaindre. Elle n'était pas Nehalan. Cassandre répondit donc un sobre :


"D'accord."

Elle allait devoir travailler dur pour réussir le défi. Mais elle le ferait. Pas question de renoncer.

Peu après, ils discutèrent d'un tas de sujets. Les voix, la mort, la sexualité, et revinrent finalement à l'objet ême de cette rencontre la fameuse lettre pour la belle Eléonore. Quand Coldris eut terminé sa rédaction, Cassandre se leva pour prendre le courrier et écoutait attentivement les instructions. Elle retint le descriptif sur ce fameux et rangea ensuite le pli dans un pans de sa robe.


"D'accord. J'ai bien compris."

Elles s'apprêtait à repartir lorsque le regard de Coldris se posa dans le sien et sembla sonder son âme. C'était... étrange. Qu'est-ce qu'il voulait encore ? La fillette se recula d'un pas à l'annonce qui suivit. Elle avait bien eu cette déduction quand il l'avait interrogé sur la date de son anniversaire mais al fillette n'aurait jamais pensé qu'il aborderait le sujet. Surtout aussi frontalement. Sur ce point, le ministre se trouvait réellement différent de tous ces nobles et curés qui laissaient les femmes pondre leur progéniture sans s'intéresser au devoir de celle-ci. Un frisson lui parcourut la nuque. Pouvait-elle être réellement la fille de Coldris ? Elle se sentait mal d'imaginer que son papa ait pu un jour croire être trahi. Non, il ne pouvait l'avoir su. Il l'avait trop aimé. s'il avait su qu'elle n'était pas sa fille de sang, il l'aurait rejeté. Il avait évité cette souffrance-là. Et être la fille de Coldis, avoir son sang dans les veines, ça expliquerait pourquoi elle possédait cette intelligence hors du commun pour une petite paysanne.

Elle se décida à répondre d'une voix neutre.

"Alors, c'est pour ça que vous m'avez demandé ma date d'annivrsaire ? Vous vous êtes souvenu que vous avez sauté ma mère neuf mois plus tôt ?"

La pensée desa mère qu'elle n'avait pas connu lui arracha un regret.

"Dites... Elle était comment ma maman ?"

Son père ne lui avait jamais réellement d'elle. Il se concentait d'évoquer les moments avec elle quand ils étaient jeunes. avant même de fonder leur famille. Et quand elle posait des questions à ses sœurs, Agathe lui répliqua sèchement d'arrêter de l'embêter tandis que Sophie se mettait à pleurer et s'excusait en expliquant qu'elle n'arriverait pas à lui en parler. la fillette baissa la tête et devint même étonnamment timide.

"Elle était gentille ma maman ? Qu'est-ce que vous rappelez d'elle ?"

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Message par Coldris de Fromart Lun 19 Juil - 16:08



Mais tout l’art des paris était de les tourner de façon à pouvoir les remporter. Le jeu commençait dès la formulation ou dans le cas d’une proposition par le repérage des failles de langages. Il s’amusa de voir que sa petite souris avait les mêmes passe-temps que lui dès lorsqu’il s’agissait de jouer (et surtout de gagner).

– Les mots c’est important, il faut toujours bien les choisir. Un jour, on m’a menacé de m’étriper si je remettais une femme en particulier dans mon lit. Alors… je suis allé dans le sien, déclara-t-il avec un large sourire.

Quant à jouer à la marelle, il fronça les sourcils sur ses yeux bleus glacier. Les osselets et la marelle, c’était bon pour les gosses et cela n’avait guère d’intérêt intellectuel.

– Jouer aux échecs est nettement plus formateur.

Un nouveau défi sans doute pour elle, tout comme celui de la lecture de ce livre dont le délai fut raccourci à cinq mois ce dont elle ne s’offusqua guère pour son plus grand plaisir. Ils discutèrent ensuite de sujets tout à fait variés jusqu’à ce qu’il ne se décide à rédiger sa lettre puis lui donne les instructions nécessaires. Peu avant son départ, il se décida à lui avouer ses soupçons, jugeant que ce serait sans doute préférable au vu du mal-être qui l’habitait concernant son esprit. Certes, ils n’auraient jamais de réponse, mais si cela pouvait lui fournir une explication même partielle ce serait sans doute pour le mieux. Il se prépara à accueillir à peu près toutes les réactions possibles, y compris un rejet virulent. Certains – pour ne pas dire la majorité - auraient sans doute jugé inutile de révéler ce genre de suspicion, Coldris lui, ne s’était jamais embarrassé des conventions et autres normes que son esprit pragmatique laissait souvent de côté. A son interrogation, il acquiesça très sérieusement.

– Je m’en souvenais déjà. Je voulais être sûr.

Ou plus exactement, ses carnets s’en souvenaient pour lui, car il n’avait pas la mémoire de son fils. Des carnets méticuleusement renseignés depuis ses dix-huit ans qu’il avait consulté quelques semaines plutôt lorsqu’elle était venue lui fournir les informations utiles à sa chasse à la grenouille. Sa question sur sa mère le troubla brièvement puis il fouilla sa mémoire à la recherche des réponses demandées. Il ne lui fallut guère plus qu’une minute pour tirer ce dossier de l’étagère mentale où il était entreposé. C’était l’avantage d’être aussi organisé. Il suffisait de traverser les rayonnages et de se saisir du souvenir en question. Et c’était d’autant plus facile que cela faisait partie des situations incongrues dont il était aisé de se souvenir. Si les images s’étaient floutées avec le temps, il parvenait toujours à se remémorer certains aspects de cette femme, Gabrielle Velasquez.

– Je m’étais déplacé pour négocier une commande importante. C’est d’ordinaire Léonilde qui a cette charge, mais puisqu’il était malade comme un chien et que j’avais du temps, j’ai décidé de me déplacer en personne. Je ne connais pas vraiment ta mère, je ne l’ai vu que cette seule fois. Elle avait beau masquer sa tristesse, cela se voyait à ses yeux cernés, ses gestes lents et sa voix mal assurée. Malgré tout, elle demeurait une belle femme, avec de longs cheveux châtain foncé et une peau très légèrement miellée. Il n’y avait personne chez toi ce jour-là. Les négociations ont dérapé pendant la visite et… je ne me suis pas fait prier.

Le domaine était tellement désert, qu’ils n’avaient même pas pris le temps de trouver un lieu plus adéquat que cette grange qui abritait l’unique cheval qui tenait compagnie à la vache de la famille. Dans un recoin où était stocké la paille, ils avaient fini par laisser libre-court à cette pulsion soudaine. Si les traits de son visage s’étaient estompés depuis toutes ces années, il se souvenait encore parfaitement de l’odeur de paille et de feu de cheminée qui avait assailli ses narines lorsque ses lèvres avaient glissé de son cou à sa poitrine libérée du corsage. Il esquissa un sourire à ce souvenir qui lui avait rappelé ce jour-là ses rares moments de liberté doublés de plaisir lorsqu’il vivait toujours à la baronnie et venait courtiser les paysannes pour prendre du bon temps. Pour tout dire, il gardait un souvenir plaisant de cette spontanéité et de cette simplicité bien loin des usages engoncés des nobles dames qu’il fréquentait d’ordinaire. L’espace d’un instant, il n’y avait plus eu ni titre, ni privilège, ni fonction. Il n’avait été qu’un homme comme tous les autres et cela avait quelque chose de réconfortant et appréciable de temps à autre lorsque l’on devait en permanence correspondre à celui que l’on attendait. Comme une bouffée d’air frais dans cette prison sociale qu’il s’était bâtie. Comme un rappel de celui qu’il avait été avant de tout quitter.

— C'était une belle journée.

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Message par Cassandre Velasquez Lun 19 Juil - 20:56

Cassandre sourit de l'anecdote que Coldris lui raconta sur comment il avait détourné la menace d'un rival. Elle se doutait qu'il n'avait pas dû être ravi et aurait pu le provoquer en duel. Mais lui était toujours en vie...

"Et cet homme a fini comment ? Je doute qu'il ait apprécié votre ruse. Il ne vous a défié en duel ? ou vous avez su une nouvelle fois le repousser ?"

Elle s'amusa du regard glacial qu'il lui la suite à sa réflexion sur la marelle puis déclara que les "échecs seraient un meilleur jeu. Elle haussa les épaules.

"Je sais pas y jouer. Et je ne crois pas qu'il y a un jeu à la maison."

La conversation se poursuivit un moment puis se révéla le moment du départ. Cassandre vérifia une dernière fois que la lettre se trouvait bien dissimulée dans un pans de as robe, là où elle ne se décochera pas. Coldris la surprit alors en dévoilant ses doutes sur sa paternité à son sujet. A L'étonnement passé, la fillette se reprit et en revint à ses déductions. Comprendre, analyser, recouper... c'était la seule chose à laquelle se raccrocher dans une situation compliquée. Elle l'entendit expliquer avoir déjà connaissance de ces informations mais il a avait voulu obtenir sa date de naissance pour confirmer ses soupçons. Coldris, son père ? Non, elle pouvait pas penser ça. Son père, c'était son papa. Et ça lui il ne le serait jamais. Cene serait que la semence qui avait fécondé sa mère, rien de plus. Elle pouvait avoir des conversations avec lui, recevoir de l'aide, accepter des prêts... Mais il ne serait jamais son père. Mai tout ça lui faisait songer qu'il pouvait être le seul à lui parler réellement de sa mère. Sincèrement. Sans se laisser porter par les émotions et les regrets. Alors, la fillette l'écouta avec attention raconter cette rencontre unique.

Cassandre écouta le récit que commençait Coldris et se l'imaginait venir jusqu'à leur ferme. Il franchissait le petit portail en bois. avait-il eu du mal à le trouver dans le muret qui délimitait la propriété ? Certains visiteurs disaient de l'entrée n'était pas évidente. Après leur départ, papa bougonnait et affirmait que les gens de la ville ne savaient pas chercher. Elle replaça une silhouette fémine dans la grande cour, à tenir le balai, comme Agathe le faisait souvent, et saluer poliment Coldris. N'avait-elle pas été timide ? Sûrement. C'était un grand monsieur et elle était si humble. La fillette sortit de ses pensées quand elle entendit que sa maman était triste.


"Maman... Maman était triste ?"

Elle se rappela que son père lui avait dit un jour qu'elle la lumière qui avait éclairé leur foyer. Devant sa surprise, elle avait expliqué que l'hiver précédant sa naissance, ils avaient perdu deux jeunes fils. Les bronchites avaient été atroces cette année-là et beaucoup d'enfants et de personnes fragiles avaient été emportées.

"C'est parce que Jason et Orion étaient morts ? Perdre u enfant, ça fait si mal que ça ?"

Elle le laissa poursuivre le récit et baissa la tête quand Coldris eut dit que maman était belle.

"Maman était belle ? C'est vrai ? alors... Alors je ne lui ressemble pas."

La fillette passa machinalement la main à son nez étroit. Il n'y avait rien de beau à son visage. Ses yeux marrons lui donnaient une impression de saleté, sa peau tannée faisait penser à ses rides et même la forme du visage n'allait pas. Non, elle était parfaitement moche.

"Alors... Je ne suis sûrement pas votre fille. Si je ne lui ressemble pas... Et comme je ne vous ressemble pas non plus..."

Elle renifla en songeant à sa sœur Sophie, si belle, qui attirait tous les garçons sur son passage. Une fois, Agathe lui avait dit qu'elle ne ressemblerait pas. Car elle était moche, comme elle qui finirait vieille fille.

"Mais poursuivez, s'il vous plaît. Parlez-moi encore de maman."

Cassandre l'entendit décrire la suite et imaginer sans mal Coldris et une superbe femme, avec Sophie en modèle, dans la grange où elle avait si souvent joué. Elle aurait pu trouver que c'était une trahison envers son père C'était un adultère. C'est censé être mal. Pourtant, elle n'arrivait pas à le ressentir de cette manière. Sa maman était triste de la mort de ses deux fils. La visite de Coldris et son attrait avaient changé quelque chose et redonné goût à vivre. Car des souvenirs qu'elle avait maman ne lui avait jamais laissé une impression de tristesse. Elle contempla Coldris qui repensait à cette belle journée, comme il le disait, et semblait heureux. Maman aussi avait dû être heureuse. Grâce à lui. La fillette hésita puis s'approcha et déposer un baiser sur sa joue.

"Merci d'avoir rendu maman heureuse."

Son papa disait toujours qu'il fallait remercier les gens pour leur bonnes actions. Il aurait détesté celle-là, c'était sûr, mais il ne saurait pas. Et elle, elle ne voyait que le positif. Comme Sylvère aurait. Grâce à Coldris, maman était redevenue heureuse.

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