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[21 Janvier 1598] Le retour du courrier [Terminé]

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Message par Coldris de Fromart Lun 19 Juil - 23:30



Cassandre semblait s’amuser de son anecdote et l’interrogea sur son épilogue. Il haussa les épaules nonchalamment dans un sourire.

— Pas vu, pas pris. Tu connais bien cette règle, non ?

À son grand regret, elle ne savait pas jouer aux échecs. Malheureusement, il n’avait pas vraiment le temps de lui enseigner ce jeu.

— Il ne te reste plus qu’à te faire inviter par Éléonore, dans ce cas.

C’était complètement fou. Mais en même temps, si cela pouvait lui permettre d’avoir sa petite souris à proximité pour lui glisser son courrier sans soupçon, alors pourquoi se priver de cette idée ? D’autant plus qu’elles n’avaient pas l’air de s’être affreusement mal entendues, non ? Courrier qu’elle devrait justement apporter en réponse tout à l’heure, dès qu’il aurait achevé d’avouer avoir eu une relation avec sa mère à une date qui laissait les hypothèses ouvertes. Cassandre n’avait visiblement pas beaucoup de souvenirs de sa mère qu’il soit d’elle ou d’un autre. Cela le ramena à Sarkeris qui n’avait aucun souvenir de sa mère et avec qui il repoussait le sujet simplement par peur de déterrer ses souvenirs, mais désormais il se sentait prêt à tout lui raconter et il pouvait remercier Éléonore pour cela. D’une façon ou d’une autre, il ne s’était jamais senti autant en paix avec cette perte que depuis qu’il l’avait rencontré. Pour la première fois de sa vie, il envisageait réellement de tourner la page. Il hocha la tête en guise de réponse à sa question rhétorique.

— C'est parce que Jason et Orion étaient morts ? Perdre un enfant, ça fait si mal que ça ?

Coldris se figea. Il repensa immédiate à ce jour d’août 69 où sa vie avait basculé d’un bonheur chahuté et envié à un supplice insoutenable. Elle était morte sans lui avoir dit adieu, loin de lui, en donnant naissance à leur fils dont on l’avait spolié. Il l’avait cru mort et son cœur avait été doublement arraché. Puis Virgil avait retrouvé sa place et il s’était remis à battre d’un espoir vigoureux avant qu’ils ne perdent définitivement sa trace. Il l’avait cru mort toutes ces années et parvenir à survivre à cela avait été l’épreuve la plus difficile de sa vie.

— Je… Il cligna des paupières puis soupira légèrement, elle ne m’a rien dit à ce sujet, mais je trouve que ce sont de jolis noms.

C'est ironique, on dirait la constellation d'Orion. Le chasseur.

Mais il était toujours là. Personne n’avait eu le loisir de le tuer. C’était elle que l’on avait tuée. Il prit une inspiration.

— Il n’y a rien de plus violent que de perdre son enfant. Ce sont eux qui devraient nous enterrer et non l’inverse.

Si on lui avait permis de récupérer son fils, il aurait pu surmonter la mort d’Aurélia. Cela n’aurait pas été simple, mais il y serait parvenu car son souvenir et leur amour auraient vécu à travers leur fils, cependant, elles avaient voulu le faire souffrir, le torturer jusqu’au bout et pour cela, elles avaient payé. Il chassa ces noirs souvenirs qui s’invitaient et  reprit la suite de leur récit.

— Tu lui ressembles. Mes souvenirs sont assez flous, mais tu as ses cheveux et ses yeux, j’en suis persuadé. Tu verras en grandissant, être belle c’est aussi une attitude, Cassandre. Lorsque j’avais ton âge, je ressemblais à une frèle petite brindille que mes frères auraient pu briser en deux.

À vrai dire, il ne s’était jamais demandé à l’époque s’il était beau. On lui avait souvent dit qu’il avait de beaux yeux, mais lui les avait haïs pour être ceux de ce père qu’il abhorrait. Le reste, il devait sans doute plus le tenir de son assurance et de sa confiance en lui que du physique d’un Apollon quand bien même il n’avait rien d’un Héphaïstos.
Il reprit son récit à sa demande, il aurait bien voulu lui en dire plus, mais le temps avait fait son œuvre et ses souvenirs s’estompaient peu à peu pour disparaitre dans la brume de l’oubli. Il se souvenait pourtant assez nettement encore des sensations qu’il avait ressenties lors de leur étreinte charnelle. De cela, il ne raconta rien. Réaliser que sa propre mère avait trompé son père devait déjà être assez dérangeant comme cela. Il y avait toutefois une chose qu’il pouvait tout de même lui dire et qui lui plairait sans doute :

— Elle sentait la paille, le feu de cheminée et la lavande.

Coldris se perdit un instant au rappel de ce moment de bonheur éphémère qu’il avait partagé. Un bien trop rare moment de liberté… Lorsqu’il réalisa que Cassandre s’était rapprochée, elle était déjà bien trop près pour son corps qui se raidit instantanément. Et si ? Tout semblait se dérouler au ralenti sous ses yeux. Son esprit envisageait déjà le pire et la simple image de sa merveilleuse luciole poussa sa main à empoigner sa dague par réflexe. Il ne pouvait pas mourir et la faire souffrir aussi bêtement. Il l’avait déjà tirée au clair lorsque son cerveau suspendit son geste sans préavis : elle l’embrassait sur la joue pour… le remercier ? Il soupira en même temps que l’adrénaline redescendait et rangea sa lame. Il hocha la tête maladroitement. C’était bien la dernière chose qu’il aurait pu imaginer : qu’elle lui montre de la gratitude pour ce qu’il avait fait et qu’elle ose s’approcher ainsi. Il resta une brève seconde, un peu sonné par les évènements dont il ne comprenait pas tous les tenants et aboutissants puis secoua la tête.

— Je suis désolé, j’ai pris l’habitude de me méfier, c’est une question de survie, s’excusa-t-il comme il put.

Il n’avait pas voulu l’effrayer, surtout après ce geste inattendu, mais l’idée de mourir et de l’abandonner avait été plus forte que tout le reste, simplement qu’il refusait de la condamner pour une erreur qu’il aurait commise.

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Message par Cassandre Velasquez Mar 20 Juil - 10:57

Cassandre pouffa de sa réponse.

"Oh oui ! mais il y a de gros chats pour surprendre les petites souris ! Et parfois, il y aussi des chiens pour surprendre le gros chat !"

C'étaient les règles élémentaires de la vie. Il y avait toujours quelqu'un au-dessus. Dans la nature, les animaux avaient tous un prédateurs qui les mangeaient. Les humains étaient pareils. Il y avait toujours quelqu'un pour les bloquer. Sauf que les humains, eux, pouvaient être malins et battaient avec la ruse leur adversaire qui voulait les manger. Comme Ulysse avec son fameux cheval.

Il lui parla du jeu d'échecs et la fillette l'entendit proposer une idée intéressante


"Ah oui ? Elle m'inviterait vraiment à jouer ?"

Ce pourrait être drôle d'apprendre. Mais trouver moyen de détourner les règles, ça pourrait l'être plus encore.

Lorsque l'entretien se terminait, Coldris dévoila cette annonce pour le mois perturbante, même quand on en avait eu l'intuition durant leur conversation. Cassandre lui réclama de développer les détails sur le sujet, surtout pour mieux connaître sa maman, celle où elle ne savait finalement rien. Lors de l'une de ces interrogations, son interlocuteur sembla très affecté. La fillette baissa timidement la tête. Elle lui avait fait mal ? Il avait perdu un enfant lui aussi ? Avec la liste de toutes ses conquêtes, c'était évidemment inévitable. Cassandre le laissa se reprendre mais se décida à approcher pour poser la main sur la sienne. Sans rien dire. C'était ce que Sylvère aurait fait Ou Irène. Ca l'aiderait peut-être. Coldris revint et il déclara qu'il n'y avait effectivement rien de pire que de perdre un enfant. Alors, en perdre deux, comme maman, ça devait être absolument horrible. Elle repensait aux paroles de son père qui lui avait dit que sa naissance à elle avait apporté la lumière dans leur foyer. C'était grâce à lui.


"Mon papa... Quand j'étais petite, il m'a dit que l'hiver avant ma naissance, tout le monde était triste et ne savait plus comment se parler. Puis, je suis arrivée. D'abord, dans le ventre de maman, puis je suis née. Papa disait que j'étais la lumière qui revenait dans le foyer."

Cassandre le laissa poursuivre le récit et baissa la tête quand le Colris eut dit que sa maman était belle. Ca n'allait pas avec elle. Elle n'était pas belle. Sophie était belle. Belle à faire retourner tous les garçons sur son passage. Elle était moche. Comme Agathe. Elle se redressa en entendant Coldris lui assurer qu'elle possédait les cheveux et les yeux de sa mère et qu'elle serait belle un jour.

"C'est vrai ? Agathe... Ma grande sœur, elle me disait que j'étais moche. Comme elle. Et elle me disait qu'il y avait que Sophie dans la famille pour être belle. Pis, elle disait que c'était mieux d'être moche. Qu'au moins on se faisait pas sauter quand on passait devant chaque buisson. Je ne comprenais pas ce que ça voulait dire à l'époque..."

Et maintenant elle n'arrivait pas à imaginer que Sophie puisse s'offrir à tous les garçons du voisinage. Elle l'avait bien surpris e temps en temps avec l'u d'eux mais pas quotidiennement. Et puis, elle n'était jamais tombée enceinte. Or, une femme qui couchait sans arrêt, elle donnerait forcément naissance à un enfant.

"Vous pensez qu'Agathe me mentait ?"

Le récit continua et Cassandre se laissa porter à imaginer dans la grange, là où elle avait autrefois joué, sa mère qui se laissait séduire par Coldris, tous deux portés par leurs seuls sens et les frissons du désir. C'était comme ça qu'elle était venue au monde. C'était pour ça qu'elle possédait cette intelligence trop extraordinaire pour une petite paysanne inculte. Et c'était comme ça qu'elle avait rendu la lumière à sa famille. Elle sentait comme un poids se libérer en elle. Elle comprenait les raisons de sa naissance et ça faisait du bien. Elle redressa la tête et entendit les odeurs que Coldris décrivait de maman. La fillette s'en souvenait de ça. La paille et le feu de cheminée, c'étaient commun pour les paysannes, mais la lavande, pendant longtemps, elle n'avait pas su identifier cette odeur-là. Elle l'avait senti plusieurs fois au lupanar, au milieu d'autres, mais sans pouvoir l'identifier.

"La lavande... j'ai senti cette odeur au lupanar. Plusieurs fois. Je reconnaissais l'odeur de maman mais sans savoir à quoi ça correspondait. C'est une fleur la lavande ? Elle est belle ?"

A la fin de ce récit Coldris semblait se perdre dans ses souvenirs et Cassandre réalisa le besoin de remercier. Pour avoir rendu sa maman à nouveau heureuse. Et pour avoir permis à sa famille de l'être. Elle s'approcha lentement pour lui embrasser la joue et le vit en même temps sortir un poignard. la fillette ne paniqua pas. Elle se prépara seulement à éviter une attaque mais continua ce qu'elle allait faire. A sa place, elle aurait agi de la même manière Son baiser provoqua de la surprise, comme un animal effarouche. Elle sourit alors qu'il rangeait son arme.

"Y a pas de mal ! J'aurais fait pareil à votre place. J'aime pas qu'on me touche. Ou il faut que j'ai confiance en les autres. Quand je crois sentir une attaque, je me prépare aussi à attaquer."

Sa main plongea sous sa robe, dégainant sa propre dague.

"Les esclaves sont pas censés porter une arme. Je sais. Mais tant pis. Je préfère être pendue pour avoir voulu me défendre plutôt que finir abattue dans une ruelle misérable ! Je ne suis pas un mouton qui va joyeusement à l'abattoir !"

Là-dessus, elle rangea sa dague et se fit insolente.

"D'ailleurs, vous savez d'où elle vient cette dague ? C'est un soldat de la prévôté qui me l'a gentiment offert. Ils sont si gentil ! Tous les jours, ils répètent les mêmes patrouilles, puis s'arrêtent à une taverne, puis vont cuver dans une ruelle. C'est encore plus facile que de voler un bonbon à un bébé ! Le bébé, lui, il pleure ! Alors qu'eux ils ronflent, sans rien entendre. Avec eux, on joue au roi du silence ! Mais avec une vraie sensation de danger ! C'est trop drôle !"

La fillette marqua une pause et reprit:

"Mais si vous voulez des informations, je pourrais vous donner les noms de tous ceux que j'ai pu voir dormir en service. Mais ça va être un peu long."



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Message par Coldris de Fromart Mar 20 Juil - 16:49

On pouvait toujours trouver plus gros que soi, cependant l’important n’était pas tant dans la taille des crocs que dans sa capacité à ruser pour y échapper. Son sourire s’étira lorsqu’il renchérit :

— Mais les petites souris trouvent toujours des trous pour se dissimuler. Après un temps, il reprit un peu plus espiègle, ou des dessous de lit poussiéreux. Les demoiselles devraient toujours veiller à ce que la poussière soit parfaitement faite.

Il se souvenait parfaitement des moutons qui étaient venus lui chatouiller les narines tandis qu’elle hésitait sur la robe à mettre. Il en était ressorti grisonnant… Le bon vieux temps. Puisqu’ils en vinrent à parler jeux et échecs, Coldris lui suggéra de prendre des cours auprès d’Éléonore. Elle n’aurait ainsi plus à s’infiltrer chez elle et n’attirerait pas l’attention des domestiques. Elle serait son cheval de Troie.

— Eh bien nous n’avons qu’à lui demander dans ma lettre, qu’en dis-tu ? Le cas échéant tu pourras toujours venir demander à ma fille. Je suis certain qu’elle acceptera.

Lorsqu’il eut justement achevé la rédaction de son courrier, il lui révéla les doutes qu’il entretenait au sujet de sa paternité avant de lui conter sa rencontre avec sa mère et les rares souvenirs qu’il pouvait avoir d’elle. S’il avait eu la mémoire d’Alduis, il aurait pu enrichir son récit d’un tas de détails et lui faire part de ses paroles exactes, mais si sa mémoire était bonne, elle demeurait bien incomplète. Alors qu’il songeait à sa propre traversée du désert, elle posa sa main sur la sienne et le fit frémir de surprise. Il inclina doucement la tête et referma aussitôt la boite qu’il venait d’ouvrir. Cela ne servait à rien de se lamenter, c’était le passé, il ne pourrait jamais le modifier.

— Tu aurais dû t’appeler Aurore, alors.

Il poursuivit son récit jusqu’à ce qu’il évoque la beauté de sa mère et dont elle ne pensait pas avoir hérité. Coldris ne savait pas bien quoi lui répondre, il ne s’était jamais posé ce genre de question. En réalité, il appréciait les belles femmes pour peu qu’elles ne soient pas trop pénibles, mais il reconnaissait à la beauté bien des aspects différents. Il haussa les épaules.

— Les hommes n’ont pas besoin de trouver une femme belle pour la sauter, il suffit qu’elle écarte les cuisses. Je ne connais pas ta sœur, je ne peux pas te répondre, les relations fraternelles sont parfois ce qu’elles sont. Est-ce si essentiel ? Tu verras plus tard si tu te transformes en joli papillon ou en grosse mite ajouta-t-il taquin de toute façon, tu veux toujours rester vierge, non ? Alors quelle importance ? conclut-il avec un sourire provocateur.

Coldris évoqua ensuite les odeurs dont il se souvenait, et notamment celle de lavande qui imprégnait ses vêtements derrière la fumée et la paille. Il acquiesça à ses dires.

— C’est parce que l’on en fait des petits sachets que l’on glisse dans les armoires. Tu en as surement vu au lupanar. La lavande est une plante que l’on trouve dans le sud du pays. Elle pousse dans des endroits rocailleux, c’est une sorte de petit buisson de cette taille, d’un bois assez sec, aux feuilles plutôt argentées. Lors des beaux jours, de longues tiges poussent avec au bout une petite grappe de minuscules fleurs violettes très odorantes. La couleur est très belle, la fleur ne l’est qu’en compagnie de ses voisines. En revanche, les champs de lavande sont très beaux en été.

Il se souvenait de ceux d’Aussevielle, un jour où il avait accompagné Virgil chez lui, quelque temps à peine après leur rencontre. Cela lui avait fait tout drôle de se retrouver dans cette famille si éloignée de la sienne quand bien même l’ancien marquis semblait toujours tenir grief à son fils de son choix de carrière. Avec les années, les rancœurs s’étaient tassées et Marcellus avait même fini par admettre que Virgil était tout à fait honorable dans sa voie. Une fois son récit achevé, il se perdit suffisamment dans ses pensées pour ne pas la voir s’approcher et se laisser embrasser la joue. Il avait même sorti sa dague par réflexe, rapidement rangée néanmoins lorsqu’il s’était aperçu qu’il ne courrait aucun danger. Il inclina la tête à sa réponse sans la moindre rancune. Depuis le temps qu’on voulait sa peau, c’était devenu une seconde nature désormais.

— Mieux vaut prévenir que périr. Tant que tu ne te fais pas contrôler par un soldat du guet tu ne risques rien, or la probabilité est relativement faible dans ton cas.

Elle était une fille, monbrinienne, bien vêtue, pas franchement le profil d’une esclave, d’autant plus qu’elle savait jouer la comédie, comme il avait eu l’occasion de le constater. Alors, à moins de se faire capturer, il y avait peu de chance qu’on l’imagine être une esclave. Quant aux gardes ce n’était pas lui qui dirait le contraire et il souffla un petit rire amusé à son récit. Il nota l’idée dans un coin. C’était le genre de chose qui pouvait toujours servir à un moment ou un autre…

— Ah oui ? Comme ceux qui se sont malencontreusement assoupis en ta présence alors qu’il transportait un certain prisonnier en lui permettant de s'évader, c’est cela ?

Son sourire s’étira. Ce n’était qu’une supposition de ce qu’il avait déduit lors de la seconde session du procès, pourtant il avait l’intime conviction de taper juste. À vrai dire, ce n’était pas lui qui viendrait la sermonner. Elle avait bien fait de tenter le coup après tout, même si cela l’avait affreusement contrarié. Tout cela à cause du Général Cassin qui avait fait des siennes !
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Message par Cassandre Velasquez Mar 20 Juil - 18:28

Cassandre s'amusait beaucoup de la réponse de Coldris. Les petites souris trouvaient un trou pour se dissimuler. Ou un lit. Ou une armoire. Avec un pu d'astuce et de maîtrise, on finissait toujours par réussir à trouver une solution. Il parla ensuite de proposer à Eléonore de l'inviter pour lui permettre de lui apprendre à jouer aux échecs et elle hocha la tête. Elle n'était pas bête. Elle devinait bien que de cette manière il espérait la placer officiellement dans le château des Tianidre et obtenir comme ça de meilleures informations. Une ruse digne de celle d'Ulysse.

Leur rencontre allait s'achever lorsque Coldris révéla leur lien qui remontait à avant sa naissance. Sa conception. Elle l'écouta, vivement intéressée de comprendre ses origines et cette mère qu'elle n'avait jamais pu réellement connaître. Elle se rappelait au fil de des parles que son père l'appelât autrefois l'espoir ou la lumière de sa famille. Elle le lui dit et il déclara qu'elle aurait dû se nommer Aurore. La fillette secoua la tête.


"Non. Nos noms ont tous un sens dans la famille. Agathe, Sophie, Achille, Jason, Orion, Cassandre.. Vous ne voyez pas ? Mon père adore la mythologie grecque. Et quand j'étais petite, il me racontait plein d'histoires avec. Et mo nom, Cassandre, ça vient de sa figure favorite. Il m'a dit qu'il adorait Cassandre, la fille de Priam, car elle était toujours pure, malgré les brimades des gens, elle continuait à énoncer ses prophéties, alors qu'elle savait qu'elle ne serait pas crue. Papa disait que c'était ça le courage. De faire les choses qu'on devait faire. Même quand les autres n'étaient pas d'accord."

Elle le laissa poursuivre le récit e rêvassant un peu à cette rencontre entre Coldris et sa maman. Elle les imaginait tous deux dans la grange et souriait de la savoir à nouveau heureuse, ayant pu oublier la douleur que causait la mort de ses deux fils.. la fillette eut alors un moment de panique sur la beauté de sa mère et avait du mal à croire qu'elle lui ressemblait Agathe lui avait si souvent répété qu'elle serait moche et ne serait pas comme Sophie. Et si Agathe avait menti ? Elle n'aimait pas beaucoup Sophie. Elles ne faisaient que se disputer. Et Coldris lui disait qu'elle ressemblait à maman. Or, il avait plus de recul que sa grande sœur. Cassandre eut soudai un frisson d'entendre que les hommes se contentaient de sauter n'importe quelle femme qui écartait les cuises. C'était vrai mais ça lui faisait peur justement. Elle resserra aussitôt les jambes sous ses jupons. La fillette baissa la tête au rappel sur sa volonté à vouloir rester vierge. C'était pas logique tout ça, oui. Elle avait peur du jour où elle pourrait se donner à un homme mais en même elle devait bien reconnaître être curieuse de la chose. Au fond d'elle, il fallait bien l'avouer qu'elle voulait le faire un jour. Coldris avait raison tout à l'heure. Elle ne resterait pas vierge toute sa vie et rirait peut-être de ses peurs enfantines dans quelques années. Comme elle avait envie d'être amoureuse. Comme Sylvère et Kalisha. Comme Hyriel et Phaïde. Mais ça lui faisait peur ces sentiments que l'amour semblait provoquer. Face au désordre de son esprit, Cassandre laissa tout éclater :

"C'est le bordel dans ma tête ! Je.. j'ai peur à l'idée de coucher mais j'ai un peu envie quand même d'essayer. J'ai peur des garçons, du mariage.. Mais j'ai envie de tomber amoureuse, qu'un garçon s'intéresse à moi, qu'il me dise qu'il m'aime... Il n'y a que des contradictions dans ma tête ! Euh.. je.. non, pardon. Je suis désolée."

Cassandre rougit, honteuse de ce débordement, et baissa la tête. Le récit se poursuivit peu après et l'emporta à nouveau vers sa mère qui trouvait le bonheur dans les bras de Coldris. Elle s'efforçait de ne pas penser à son père. C'était pas une trahison. Au contraire, ça avait sauvé sa famille. la fillette entendit avec plaisir parler des odeurs de maman et s'intéressa plus particulièrement à la fameuse lavande. La description que Coldris lui faisait était belle. Mais c'était normal, ça. C'était la fleur qui portait l'odeur de maman. Alors ça ne pouvait être que la plus fleur au monde.

Après le récit, alors que Coldris se laissa perdre dans ses souvenirs, Cassandre s'approcha pour l'embrasser sur la joue et le remercier d'avoir rendu heureuse maman et sauvé sa famille. Elle ne dit rien sur la dague sortie dans un réflexe instinctif. C'était normal. Comme il le disait si bien : mieux fallait revenir que périr. La fillette en profita pour rapporter ces faits d'armes ave les gardes de la prévôté, si peu doués, et constata que le ministre s'en moquait. Au mieux, ça l'amusait. De toute façon, il devait être content d'avoir une mignonne petite souris. La question qui vint sur l'évasion ne lui provoqua pas la moindre surprise. Dès le lendemain du forfait, Cassandre avait anticipé que Coldris ferait des recoupements et orienterait ses soupçons ver selle. Il était trop malin pour que ce soit autrement. Au procès, son nom avait été cité comme une des personnes soignées par Hyriel et il avait été sorti de sa cellule par l'oncle Joseph. Le ministre n'avait dû avoir aucun mal à additionner 1 + 1. La fillett avait ainsi rapidement préparé sa défense et s'empressa de la mettre en application.


"Des gardes qui se sont évanouis en ma présence ? Là, je ne vois pas. Mais l'évasion d'un prisonnier... Oh ! Vous faites référence à cette histoire dingue du mois dernier ? Le guérisseur du procès stupide qui a disparu et les quatre gardes qui dormaient dans la neige ? Désolée, c'était pas moi. Moi, cette nuit-là, j'étais à la maison, avec toute la famille, à attendre la naissance des jumeaux. Et après je me suis écroulée de fatigue. Si vous me croyez pas, demandez donc à la religieuse qui accompagne le cardinal Cassin, Sœur Cécilia Candore !"

Cassandre le fixa d'un air tranquille tout en s'exprimant de cet air un peu insolent, comme si elle n'avait absolument rien à reprocher. Il avait un témoignage qui relatait l'avoir vu lors de cette fameuse nuit donner à boire aux gardes ? Qu'il le lui montre ! Pour le moment, il n'avait rien dans le jeu et elle ne dévoilerait pas ses cartes.


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Message par Coldris de Fromart Mar 20 Juil - 22:11



Ce qu’il voyait surtout c’est que beaucoup de ces noms portaient de lourds destins. Aurore aussi ceci dit. Être condamné à aimer des mortels et à subir leur mort. Une fois lui avait amplement suffi et il ne souhaitait guère renouveler l’expérience.

— C’est être un homme et non un vulgaire de vers vase qui s’agite en attendant de se faire gober par une carpe.

Toujours est-il qu’il reprit son récit, jusqu’à évoquer la ressemble de Cassandre avec sa mère sur certains points, tout cela pour aboutir à une conclusion paradoxale au sujet de la beauté et de cette attirance qu’elle recherchait autant qu’elle fuyait. Sans prévenir, comme un coup de tonnerre dans un ciel d’azur, elle déchargea toutes ses pensées d’un seul coup. Un paradoxe qu’il ne comprenait pas vraiment, lui qui avait toujours su ce qu’il voulait. C’était simple, clair, droit tel un chemin bordé de platanes. En réponse, Coldris éclata d’un rire sonore qui n’avait rien de moqueur. C’était plus la spontanéité qui en était la cause autant que ces contradictions qui s’entrechoquaient avec violence dans son esprit. Il secoua légèrement la tête pour la rassurer.

— On dit que les eaux troubles s’éclaircissent lorsqu’elles sont laissées au repos. Lui préférait noircir des feuilles pour blanchir son esprit. Mais je crois que si tu réfléchis bien, ton choix est déjà fait. C’est normal d’avoir peur de l’inconnu. Jusqu’à ce que la curiosité soit plus forte que l’appréhension.

Chose… qu’il ne connaissait pas vraiment en réalité. Et certainement pas dans ce domaine particulier. En même temps, il avait toujours vu son père et ses frères s’adonner à des ébats depuis son plus jeune âge sans vraiment réaliser de quoi il s’agissait réellement jusqu’à ses douze ans, où il avait surpris Coldris Wilfred en train de besogner l’une des cuisinières alors qu’il était parti subtiliser de quoi calmer la faim qui le tenaillait. Il était resté dissimulé derrière l’une de ces grosses caisses en bois à essayer de comprendre ce qu’il se passait pour la première fois de sa vie, oubliant même qu’on lui mènerait la vie dure si l’on constatait qu’il était en train d’épier. Hypnotisé par ces gestes qu’il tentait de décrypter avec certain détachement, il n’avait pas compris ce jour-là d’où était venu cet étrangement crépitement qui avait agité ses entrailles et accéléré son cœur.

Son récit achevé par un surprenant remerciement qui aurait pu mal se terminer, ils en arrivèrent à évoquer les gardes de la Prévôté par un étrange concours de circonstances. Le même assurément qui avait conduit à l’évasion du guérisseur condamné pour sorcellerie  près d’un mois plus tôt. Si étrange d’ailleurs, qu’il suspectait sa petite souris d’y avoir mis son grain de sel avec l’aide de Phaïdée et peut-être d’autres filles du lupanar. Bien entendu, elle nia en bloc avoir participé à cette entreprise. Il était temps de jouer un petit peu. Durant ses justifications, il arqua ses sourcils puis opina d’un air pensif jusqu’au mot de la fin.

— Alors tu n’y es pour rien ? (un temps) Le Général fait venir ton ami, celui qui t’a sauvé la vie, et toi, tu le laisses retourner croupir dans sa geôle parce que tu es trop fatigué pour payer ta dette de vie. Voilà qui est décevant. Où est donc passée l’audace dont tu n’as cessé de me rebattre les oreilles ? Peut-être que ton père s’est trompé de nom après tout. N’était-ce pas l’occasion idéale de faire la chose que tu devais faire même si les autres n’étaient pas d’accord ?

Coldris soupira et se servit un nouveau verre de vin. C’était fou ce que l’on pouvait s’amuser à ce petit jeu. Il ne s’en lasserait jamais !

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Message par Cassandre Velasquez Mar 20 Juil - 22:49

Cassandre baissa la tête, honteuse, du moment gênant qu'elle venait de laisser éclater sur tout ce désordre qui se passait dans la tête. Il riait. Elle ne lui voulait pas. C'était tout bonnement ridicule. Elle ne faisait que se donner en spectacle. Elle avait passé l'âge des colères immatures. Même Grâce elle, elle n'en faisait pas. Elle s'était comportée comme Tréstinian qui réclamait son lait alors que sa sœur tétait encore. Il ne se moquait au moins pas d'elle pour lui parler. Elle avait été tellement ridicule qu'elle l'aurait mérité. ET elle aurait compris qu'on le fasse.

"C'est possible."

Elle répondit mécaniquement sans bien y réfléchir. Elle voulait uniquement que ce moment s'arrête. C'était si humiliant.

Heureusement, il reprit vite le récit et le moment passa enfin. Au bout du compte, ça les mena ensuite à parler des gardes de a prévôté et de l'évasion d'Hyriel. Dès l'évocation du sujet, Cassandre se verrouilla entièrement. Pas question de laisser filtrer une seule opération. Son visage se voulait innocent et ingénieux alors que rein n'était naturel. Elle travaillait la moindre expression. Il ne croyait naturellement pas à son explication. Elle le sentait sceptique. Quel dommage ! Il n'aurait pas mieux. Le grand et puissant ministre allait se faire maitriser par une gamine comme aurait dit un certain cardinal. Un gamine née de son propre sang, en plus Double ironie ! Cassandre resta cependant calme. Elle jouait comme un adversaire redoutable. Elle ne devait pas le traiter à la légère. Il s'amusait à la ridiculiser et déconsidérer ses compétences. S'il croyait que ça allait fonctionner... Elle répondit d'u air pincé :

"Qui vous dit que je n'ai rien essayé ? C'est moi qui ait dit à oncle Joseph de faire venir Hyriel pour aider Irène. Et pendant l'accouchement, j'ai bataillé avec l'autre idiot pour le persuader de condamner un homme qui ne faisait que soigner des gens. C'est à ça que j'ai consacré mon temps. Je pouvais pas sortir. Il y a avait au moins trois adultes, non quatre pour me surveiller. Et en pleine, je pouvais difficilement leur dire que j'allais faire une courses. Au cas où vous l'ignorais, le boucher est fermé après les vêpres !"

Elle se retint difficilement de grimacer sur les origines de son prénom. C'était douloureux de l'entendre utiliser comme ça mais c'était pas pire que la canne de l'autre fou appuyé sur sa main. Elle ne lui avait jamais donné satisfaction. Elle était restée stoïque, le visage impénétrable à toute émotion, alors que la chair de sa main se déchirait. Elle portait une cicatrice de l'attaque. Mais elle avait tenu. Elle tiendrait encore bon aujourd'hui. Coldris ne la piégerait pas. Comme ce jour, son visage devint froid et impassible. Elle répondit d'une voix glaciale :

"Je suppose que je n'étais pas à la hauteur des espérances de mon père."

Elle le vit se servir un verre et esquissa un sourire.

"Je crois, messire, que la politesse, veut que l'on propose un verre avant de se servir à nouveau."

S'il voulait jouer, ils seraient deux. Mais elle ne perdrait pas. Autant pour protéger Hyriel que pour son propre orgueil.
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Message par Coldris de Fromart Mer 21 Juil - 9:42



Et elle essayait de lui faire croire qu’elle n’avait fait qu’insister auprès d’ « oncle Joseph » pour le faire sortir de la Prévôté sans rien envisager ensuite. Vraiment. L’avait-elle bien regardé ? Ce n’était pas au vieux singe que l’on apprenait à faire la grimace. Cependant, il devait bien reconnaitre que son jeu en aurait dupé plus d’un.

— Certains bouchers sont ouverts la nuit. rétorqua-t-il sans préciser le sens qu’il y mettait.

D’ailleurs, il aurait pu faire ouvrir n’importe quelle échoppe au milieu de la nuit si l’envie lui avait pris, mais là n’était pas la question.

— Qu’est-ce que trois adultes lorsque l’on peut entrer dans un château, hmm ? D’ailleurs, rien ne dit que tu as dû sortir de la maison, n’est-ce pas ?

Quant à être à la hauteur de son nom, il souffla un petit rire à sa remarque tout en se resservant.

— Il faut croire que les enfants se plaisent à décevoir leur père.

A sa remarque sur la politesse, Coldris arqua un sourcil circonspect.

— La politesse ne s’applique pas aux esclaves insolents, déclara-t-il en trempant lentement ses lèvres dans le breuvage pourpre avec satisfaction. Et puis franchement, tu crois que je n’ai que cela à faire de chercher et faire châtier les responsables de l’évasion d’un prisonnier qui a été condamné. Qui plus est, le réel coupable est ton oncle Joseph. Tu aurais dû voir la tête de l’Ambassadeur quand je suis venu frapper à sa porte pour lui demander de nous rendre notre chorizo avant de déclencher un incident diplomatique !

Le vicomte laissa échapper un éclat de rire qui se propagea jusqu’au fond de ses yeux bleus à ce souvenir. Évidemment, elle ne pouvait pas savoir que c’était lui qui abritait le guérisseur dans l’une de ses demeures. Il doutait néanmoins qu’on l’ait laissé dans l’ignorance tout en connaissant leur proximité.



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Message par Cassandre Velasquez Mer 21 Juil - 10:24

Face à Coldris qui tentait de la piéger, Cassandre restait stoïque. Il pouvait tout dire, elle ne la céderait pas. Autant pour protéger Hyriel et ses amies que sa propre fierté. Elle se met cependant un léger sourire complice à l'évocation de certains bouchers ouverts la nuit et répondit du tac au tac :

"Bien sûr. Mais ce n'est pas pour visiter ces commerces qu'une famille honnête laisseraient une petite fille s'y rendre."

Il continuait à insister en dénigrant ses capacités mais elle restait imperturbable.

"J'ignorais que l'accouchement allait venir cette nuit-là. J'ai fait venir Hyriel en persuadant mes deux oncles du bien-fondé de la démarche pour Irène. Pour la sauver. Il aurait bien fallu que je sorte pour avertir des complices. Or, je n'ai aucun moment pour le faire. Oncle Joseph n'a pas arrêté de me parler pour meubler ses peurs. Et il peut être très bavard, vous savez ! Pire qu'Alexandre !"

Le ministre s'amusait même à utiliser ses sentiments pour son père. Bien essayé ! Mais ça non plus, ça ne prendrait pas. Ellev répondit d'une voix moqueuse :

"Ah oui ? Et lequel je suis-je en train de décevoir ? Celui qui m'a élevé ? Ou... Ou vous ?"

Dans les deux cas, Cassandre savait qu'elle ne décevait ni l'un ni l'autre. Son père serait au contraire fier de sa résistance. Elle luttait pour protéger ses amis. Et elle tenait bon. Elle n'avait pas avoir honte. Quant à Coldris, même s'il n'obtenait pas ses informations, elle devinait que ça devait pourtant lui plaire d'avoir une fille aussi endurante. Après, ne l'avait-il pas qualifié de mauvaise herbe impossible à arracher ? Ca sonnait alors comme un compliment.

"Et puis, en parlant de déception d'un parent, ça, ce n'est pas pire qu'un fils qui se plait à baiser ce qu'un père déteste."

Cassandre le fixa dans les yeux, fière de son attaque. Elle aussi pouvait jouer à ce jeu-là et blesser. Son regard porta à le voir se servir un verre de vin et la fillette s'amusa à lui rappeler les règles de politesse. Ah oui ? Ca ne s'appliquait aux esclaves insolents ? Quel dommage ! Elle ne répondit rien et resta stoïque. Même quand il indiqua que l'évasion ne l'intéressait pas. la fillette ne laissa rien trahir de son soulagement ni de son indignation en l'entendant appeler Hyriel un chorizo. Elle répondit d'une voix tranquille.

"Je vois. Heureusement pour vous comme je ne sais rien là-dessus. J'ai bien entendu parler de cette histoire avec l'ambassadeur. Quand j'ai su, vous imaginez voir que j'ai été enquêté. C'était un rude bordel dans le domaine. Mais j'ai rien appris que vous saviez déjà. Même cette esclave, cette Phaïde, je me rappelle qu'elle travaillait au lupanar avant mais quand Hyriel venait elle lui était totalement indifférente. Je n'aurais jamais pu soupçonné qu'elle aurait monté une évasion pour lui si on me l'avait pas dit!"

Cassandre l'observa, stoïque, rire. Il se croyait donc si malin. Non. Il ne la piègerait pas. Jamais.
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Message par Coldris de Fromart Mer 21 Juil - 12:04



Ah non, Joseph Cassin ne pouvait pas être pire qu’un Thierry ou un Alexandre, et encore moins que l’un de ces deux complètement ivres, de cela il en aurait mis sa main au feu. Quoiqu’il n’avait jamais eu l’occasion de voir le Général imbibé, c’était quelque chose qui se tentait à l’occasion. Maintenant que le baron de Frenn y était passé, il allait bien devoir trouver une nouvelle proie à martyriser. À moins qu’il ne fasse chanter la messe au Cardinal ?

À sa remarque au sujet de la déception paternelle, il lui rendit un sourire en coin. De cela, il la laisserait conclure. Sa phrase avait été volontairement vague et ambiguë pour laisser le doute planer quant au sens qu’il y avait mis. Et si sa remarque l’aurait autrefois contrarié et fait grincer des dents, elle ne lui arracha qu’un petit souffle lorsqu’il roula des épaules.

—Je me fous de savoir qui il baise tant qu’il fait son devoir avec sa femme.

Il faisait confiance à Alduis et cela faisait partie de leur contrat tacite. Il devait s’occuper d’engendrer un héritier et en échange Coldris fermait les yeux sur ses pratiques. Mieux encore, il le protègerait si cela s’avérait nécessaire. Comme elle niait toujours il se resservit un verre, sans se donner la peine de faire le service. Il ne manquerait plus que cela ! Il contemplait avec satisfaction sa réaction.

—Alors de toute évidence, le jardinier n’a pas entretenu qu’un seul jardin ! C’est fou ce que l’on peut obtenir d’une femme par ce biais. Au fond, il n’avait pas tort, il l’a vraiment envouté. Tu as peut-être bien raison de vouloir éviter ce genre de relation.

Il valida le fond de son verre puis lorgna les aiguilles de l’horloge qui avaient poursuivi leur course sans les attendre. Valmar allait devoir galoper pour rattraper le temps perdu.

—Bon ce n’est pas trop mal, déclara-t-il finalement, espérons que tu gardes aussi bien les miens. Tu devrais aller déposer cette lettre avant qu’il ne soit trop tard, innocente petite souris.

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Message par Cassandre Velasquez Mer 21 Juil - 13:14

Il ne pouvait rien obtenir d'elle.
Elle ne lui dirait absolument rien.
Est-ce que Hyriel avait lâché la moindre information sur ses amis lors d'affreuse séance de torture ? Non. Alors elle tiendrait bon elle aussi. Elle ne céderait pas. Elle s'amusa même à rendre un coup en rappelant l'homosexualité d'Alduis. Elle n'allait quand même pas le laisser continuer attaquer sans riposter. Non mais !

Finalement, Coldris semblait céder. Ou plutôt il réalisait ne rien avoir dans son jeu pour poursuivre. Quel dommage ! Elle l'aurait presque plaint. Sauf qu'elle préférait se réjouit intérieurement de sa réussite.  Cassandre reprit innocemment :


"Ce n'est pas un homme comme vous, messire, qui allait le blâmer, si ? Ce serait très hypocrite de votre part. ET puis, Hyriel a sauvé tant de vies. Beaucoup d'enfants notamment. Bien des mères ont dû lui céder. Et comme vous venez de me l'enseigner, un homme ne refuse jamais quand une femme lui ouvre ses cuisses, non ?"

Le regard de Coldris tourna vers l'horloge et Cassandre réalisa aussi que la conversation avait filé avec le temps. Or, elle avait un message à apporter avant de pouvoir rentrer. La fillette entendit le compliment que le ministre semblait lui adresser mais là elle refusa de montrer un sourire de fierté. Non, elle ne se trahirait pas. pas à la toute fin Elle préféra esquisser un pas pour se retirer.

"Je ne manquerai pas de transmettre vos vœux à belle-maman !"

Elle s'approcha de la porte et salua Coldris en s'exclamant joyeusement :

"Bonne soirée, papa !"

Cassandre observa un court instant sa réaction puis s'éloigna au pas de course. Dans le hall, elle trouva Léonilde toujours aussi statique, comme une statue, et Valmar qui semblait s'impatienter. La fillette rejoignit le garde du corps d'un sourire insolent.

"Ah ! On vous vous attendait, dis donc ! Vous avez mis un de ces temps pour nous rejoindre ! Alors on y va ? J'ai un message à porter, moi !"

Elle poursuivit, moqueuse :

"Quoique... Je comprends. Vous disputiez les gardes qui ont mis le temps avant de m'attraper  Vous imaginez ? J'ai presque pu atteindre la porte des cuisines ! Il y a un vrai relâchement dans la surveillance !"

Là dessus, elle lui emboita le pas.
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Message par Coldris de Fromart Mer 21 Juil - 21:49




Parfois il fallait savoir concéder la victoire, du moins ce qui pouvait sembler être une victoire de l’extérieur, car en réalité, la victoire était une femme coquette qui pouvait se vêtir de bon nombre de toilettes. Étancher ses soupçons concernant l’évasion d’Hyriel ne lui aurait rien apporté excepté la satisfaction de l’avoir fait plier à son bon vouloir. En revanche, savoir qu’elle était capable de conserver un secret et de tenir à tête à quelqu’un comme lui lorsqu’elle était motivée était tout de suite nettement plus intéressant. C’était dans ce genre de moment qu’il se disait qu’il y avait finalement assez peu de chance pour qu’elle ne soit pas fille. De tous ses enfants, elle était incontestablement celle qui lui ressemblait le plus d’esprit.

— C’est déjà fait depuis fort longtemps. rectifia-t-il au sujet du Général. Et quel savon il lui avait passé ! Quant à l’hypocrisie, elle devait savoir qu’il jugeait que la morale n’était bonne que pour les faibles.

— Ne me prends pas pour un imbécile, Cassandre. Ce n’est pas le genre à sauter les mères éplorées.

Sur ces dernières paroles, l’horloge appela son regard et il la renvoya effectuer la fin de sa mission. Au sujet d’Éléonore, il esquissa un sourire taquin en retour et répondit :

— Et n’oublie pas de lui spécifier à quel point j’ai grand hâte de la mettre dans mon lit.

Et c’était on ne peut plus vrai. Il se languissait de la déposer dans son lit, de parcourir son corps avec voluptés, de se régaler de ses soupirs et de baiser la moindre parcelle de son corps nu jusqu’à en perdre la raison.
Il la suivit du regard jusqu’à la porte et souffla un petit rire avant de répondre sur le même ton :

— A bientôt, ma chérie ! Rentre bien !






Valmar, 40 ans

Cela faisait quoi ? Quinze ou vingt minutes peut-être qu’un domestique était venu lui dire que le vicomte l’attendait. En fait c’était ce brave Léo qui l’avait mandé en avance de phase. Ils s’étaient donc retrouvés tous les deux devant la porte du salon. Comme la discussion semblait finalement s’éterniser, l’intendant en avait profité pour lui résumer dans un chuchotement les derniers évènements. Sa fille ? Il pensait que c’était sa fille ? C’est vrai que cette petite peste avait un air de ressemblance avec son géniteur. Sans doute l’insolence ? Tout en suivant la conversation qui leur parvenait depuis la pièce voisine, le domestique et le garde y étaient allés chacun de leur petit commentaire sur le sujet. Non vraiment, à bien y réfléchir, il ne pouvait que l’avoir engendrée !

Sur ce la porte s’ouvrit et Provocation déboula pour l’assaillir de ses habituelles piques qui ne lui faisaient guère plus d’effet qu’une piqure de moustique. Quant aux gardes, ce n’était pas si mal. Tout ce qui comptait c’était qu’aucun individu non autorisé ne pénètre dans le château.

Sans l’attendre et sans se donner la peine de gaspiller sa salive, il prit la direction des écuries, la petite mouche sur ses talons. Il esquissa un sourire malin et sans prévenir fit volte-face et la chargea sur son épaule comme un sac de grain.

— Bah quoi? Le vicomte n’a pas précisé comment je devais te transporter. Seulement que je devais te déposer à cheval à proximité de chez la demoiselle.

Il lâcha un rire rauque tandis qu’elle le houspillait et reprit sa route.

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