[7 janvier 1598] Réconciliation [Terminé]
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Re: [7 janvier 1598] Réconciliation [Terminé]
Cassandre n’appréciait pas ses paroles ? Eh bien il fallait réfléchir avant de parler dans ce cas, car ce n’était pas de lui que cela venait, mais bien d’elle. Il n’avait pas besoin que cette gamine vienne lui faire morale et certainement pas sur ce sujet. Il lui fit une pichenette sur le front pour lui faire cesser ses sermons inutiles.
— Premièrement jeune fille, ce sont tes mots pas les miens, alors s’ils te dérangent, fallait pas les prononcer. Deuxièmement : ce que ça me fait ? Je m’en bats les couilles royalement. Parce que je n’ai pas besoin que l’on approuve ou non mes croyances et que moi je ne force personne à les adopter, contrairement à d’autres. Quant au respect de mes croyances ? Il souffla ironiquement. Laisse-moi rire et garde tes bêtises autant que tes leçons de morales pour d’autres, car ce n’est pas ça qui m’empêcherait de finir sur un bûcher.
Il devenait définitivement trop ennuyeux. Et surtout, il n’avait de leçon à recevoir de personne, certainement pas d’elle qui était mouvante comme un maelström. Elle n’avait désormais plus que des réflexions de gamines, et ce qui était désormais sur et certain c’est que celle qu’il avait appréciée avait disparu.
Elle changea de sujet pour lui faire part de leur déménagement et la façon dont elle le présenta l’agaça de nouveau.
— Ca t’arrive d’arrêter de prendre les adultes pour des gosses et de te croire plus maline et expérimenté qu’eux ? Si Irène l’a fait c’est qu’elle avait ses raisons et qu’elle pouvait se le permettre. Si Irène veut embaucher quelqu’un, cela la regarde et c’est qu’elle en a besoin. Occupe-toi donc de tes propres affaires avant de mettre ton nez dans celles des autres.
Re: [7 janvier 1598] Réconciliation [Terminé]
"Je suis désolée d'avoir dit quelque chose qui t'a fâché alors..."
La fillette se décida à changer de sujet et évoqua le déménagement, l'arrivée dans l nouvelle maison et l'embauche de cette potentielle nouvelle employée. Eldred ne semblait pas décidé à changer d'humeur et lui rappelait de ne pas prendre les adultes pour des gosses. Elle haussa les épaules et renchérit avec aigreur :
"Ah ouais ? Il faudrait qu'ils arrivent à me prouver le contraire. la plupart que j'ai connu, ils ne savaient rien des responsabilités. Et si je dois te le rappeler, ma famille a été ruinée parce que mon père a pensé faire un investissement pour notre ferme. Alors, les conséquences de l'évolution d'une situation, je connais ça. Je connais ça même très bien. Tu penses que j'ai envie de revivre ça peut-être la pénurie d'argent ? De devoir compter le moindre sou en se demandant si on pourra acheter un peu de pain ?"
Elle le fixa, mauvaise :
"Je vis dans cette maison, je fais partie de cette famille. Alors, les affaires d'Irène c'est aussi mes affaires ! C'est moi qui fait les courses et qui lui permet d'économiser sur les achats de nourriture ! Et c'est moi qui l'aide en vendant des aricles dans la boutique ! Je sais gérer l'argent aussi bien qu'un adulte !""
Re: [7 janvier 1598] Réconciliation [Terminé]
Cassandre fit marche arrière dès lors qu’il argumenta un tant soit peu. Quand il disait qu’elle était parfaitement instable dans son esprit. De la glace d’automne sur laquelle il n’avait pas envie de se frayer un chemin. Il secoua la tête puis soupira avant de balayer tout cela d’un simple « oublions ».
Elle l’informa du déménagement d’Irène et de sa volonté de trouver quelqu’un pour s’occuper des enfants, chose qu’il comprenait aisément. Entre la boutique et sa famille, elle ne pouvait pas vraiment se dédoubler. À tout faire à moitié, on finissait par ne plus rien faire du tout et c’était bien là qu’était le danger.
— Cesse donc de voir le mara tapi dans chaque ombre, Cassandre ! C’est pas toi qui parlais de respect à l’instant ? T’as l’impression de respecter Irène et ses choix en agissant de la sorte peut-être ? Puisque tu es si maline que ça, à ton avis qu’est-ce qu’il se passera quand Irène sera trop épuisée pour s’occuper de sa famille et de ses affaires parce que tu auras mis à la porte toutes les personnes qu’elle aurait pu embaucher ?
Il la fixa sévèrement, puis ajouta :
— Vivre dans cette famille ne te donne pas droit de regard sur sa vie ou ses choix. Tu n’es pas son époux. Tu es une enfant que tu le veuilles ou non et elle est ta tutrice, et non l’inverse. Ton devoir est de la soutenir et de l’aider dans ses projets.
Re: [7 janvier 1598] Réconciliation [Terminé]
"Je la respecte. J'ai confiance en elle. Mais être adulte, ça ne veut pas dire tout savoir. Les adultes aussi se trompent. Dès le début, quand tu m'as parlé des affiches pour Hyriel, j'ai pressenti le pire. Vous m'avez tous soutenu le contraire. Pourtant, au final, c'est moi qui avez raison. C'est toujours comme ça. je comprends avant tout le monde ce qui va se passer. Alors, au bout d'un moment, il faudrait envisager de me faire un minimum confiance sur mes intuitions. la confiance, l'optimisme, c'est bien gentil, mais les réalités de ce monde ne sont pas toutes mignonnes. Elles demandent d'assurer des sécurités si on ne veut pas se retrouver dans les ennuis."
Elle haussa les épaules à al remarque d'Irène qui serait épuisée.
"Irène n'a qu'à travailler seulement à la boutique. Moi, je peux faire les courses et tenir la maison. Je fais ça depuis que j'ai sept de gérer seule une maison. Et je sais parfaitement m'occuper des petits. Et puis, je ne suis plus une enfant ! J'ai treize ans ! Si je perdais du sang, je pourrais être mariée depuis un an ! Alors je suis assez âgée pour être mariée, je peux participer aux décisions sur notre foyer."
Re: [7 janvier 1598] Réconciliation [Terminé]
Cassandre ne comprenait rien à rien. À force de songer sans arrêt au pire non seulement on finissait par l’attirer mais en plus on devenait incapable de profiter des petits bonheurs quotidiens sans cesse obscurcis par la crainte d’une catastrophe imminente. Il secoua lentement la tête.
— Les adultes se trompent et les adultes ont le droit de se tromper. Ce n’est pas à toi de les empêcher de faire leurs propres expériences. Cesse donc de croire que tu connais mieux la vie qu’eux du haut de tes treize petites années. Avoir vécu des années difficiles ne te donne pas le droit de prêcher la bonne parole. Tu crois qu’Irène n’a jamais rien vécu difficile ? Ou moi ? Ou Hyriel ? Ou n’importe qui d’autre ? Chacun s’occupe de sa vie et la mène comme il en a envie. Sinon, tu veux que je te dise ? Ce n’est rien d’autre qu’une forme d’asservissement sournoise. D’ailleurs on t’écouterait sûrement plus si tu savais profiter pleinement des bons moments et voir aussi le positif. Le pessimisme, c’est bien gentil, mais les réalités de ce monde ne sont pas toutes mauvaises.
Eldred souffla de rire en croisant ses bras lorsqu’elle parla d’Irène.
— Mais tu n’en perds pas c’est donc bien que tu es toujours une enfant. Que tu le veuilles ou non c’est comme ça. Et puis à quoi ça te sert d’avoir une cervelle qui réfléchit sans arrêt si tu n’es pas capable de réaliser une déduction aussi simple que celle que tu es en train d’énoncer ? Ça ne t’est pas venu à l’esprit qu’Irène faisait cela justement pour que tu n’aies pas à le faire et que tu puisses faire autre chose ? Hmm ?
Re: [7 janvier 1598] Réconciliation [Terminé]
"C'est pas le rôle d'une Cassandre, ça. Une Cassandre, ça vit en dehors du monde, sans personne pour l'écouter, à la croire folle. C'est comme ça."
Cassandre grimaça d'entendre qu'il continuait à la traiter comme une enfant. Tout ça parce qu'elle ne perdait pas de sang ? Elle ne voulait pas pourtant être une femme. Elle ne voulait pas de ce sang qui coule ente ses jambes, de ce corps qui transformerait et des garçons qui viendraient lui tourner autour. Non, elle ne voulait rien de ça. Instinctivement, elle se recula.
"Je suis bien comme je suis. Je ne veux... Je veux pas une autre chose."
Son dos se bloquait contre la porte de la stalle. Elle tremblait. Son regard légèrement paniqué surprit alors leurs ombres sur un mur de l'écuries. Elles avaient changé de direction. Avant, elles étaient deux mètres sur la gauche.
"Le soleil.. il a déjà tourné ?"
Perplexe, Cassandre monta sur la porte et sauta de l'autre côté pour observer plus près de la course du soleil. Elle plaqua la main sur sa bouche.
'"Vache ! Il est déjà cette heure ! Mais faut que j'aille vite au marché ou les meilleurs produits vont être vendus ! Désolée, Eldred, faut que j'y aille !"
Là dessus, la fillette quitta l'écurie après un rapide salut à Eldred.
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» [19 janvier 1598] - Légitimité d'existence [Terminé]
» [18 Janvier 1598] Sur le sort des esclaves [terminé]